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Jésus de Nazareth

L’homme qui tutoyait Dieu


Il y a deux mille ans naissait, dans une bourgade de Palestine, un homme qui allait
bouleverser le destin d’une grande partie de l’humanité.

Que sait-on de ce Juif nommé Jésus, ou Yeshoua en hébreu ? Par des sources extérieures au
christianisme, peu de choses. Juste qu’il est né environ quatre ans avant notre ère – donc avant
Jésus-Christ, une erreur de datation remontant au Moyen Age ! – et mort une trentaine
d’années plus tard, crucifié sur ordre du procurateur romain Ponce Pilate.

L’essentiel de sa vie et de son message nous a surtout été transmis par quatre récits, les
Evangiles. Selon eux, Jésus, fils de Joseph et de Marie, aurait mené une vie cachée à Nazareth
et n’aurait enseigné que durant les trois dernières années de sa vie. Parfois contradictoires – ce
qui, paradoxalement, valide leur authenticité –, ces récits restent flous sur son identité
véritable. Pour beaucoup, ce réformateur religieux était le messie attendu par les Juifs comme
libérateur de l’oppresseur romain. Lui-même se disait « fils de l’homme » et « fils de Dieu »,
cette dernière appellation lui attirant la haine des autorités religieuses et sa condamnation à
mort. Selon les apôtres, son corps disparut trois jours après sa mise au tombeau, et lui-même
serait apparu de nombreuses fois, ressuscité d’entre les morts.

“ Je ne suis né, je ne suis venu dans le monde que pour rendre témoignage à la
vérité. „

Pensées
Aucun homme n’est méprisable
Bien que juif pratiquant, Jésus fraye avec les païens (les non juifs), les exclus et les gens de
« mauvaise vie », refuse de faire des distinctions entre les hommes, de diaboliser qui que ce
soit, ce qui scandalise les religieux bon teint. Aux moralistes qui s’offusquent de le voir
accorder son pardon à ceux qui transgressent la loi, il rappelle que ce sont justement les
pécheurs qui ont besoin de lui.
A la foule hypocrite qui veut lapider une femme surprise en flagrant délit d’adultère, il
rétorque : « Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre. » (Jean, 8,7.) Et le
narrateur d’ajouter avec humour : « A ces mots, ils se retirèrent un à un, à commencer par les
plus vieux. »

On n’a nul besoin des religions pour rencontrer Dieu


Jésus prône une relation directe entre l’homme et Dieu et relativise le rôle des médiations.
Une idée subversive pour les institutions religieuses. Ainsi, à une samaritaine ( juifs
originaires de Samarie, région de Palestine située dans l’actuelle Syrie, les samaritains
pratiquaient un judaïsme dissident et étaient pour cela méprisés par les autres juifs) qui
s’étonne : « Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous, vous dites que c’est à Jérusalem
que l’on doit adorer », Jésus répond : « L’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne ni à
Jérusalem que vous adorerez le Père […] L’heure vient où les vrais adorateurs adoreront le
Père en esprit et en vérité. » (Jean, 4, 19-24.)

Dieu est amour


Face aux visages ambigus d’un Dieu qui apparaît parfois comme un tyran ou un juge
implacable, Jésus affirme qu’il est amour, justice, sainteté, lumière et compassion, et l’appelle
« notre Père ». Toute l’éthique chrétienne repose sur cette croyance en son amour : «
Montrez-vous miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas et vous ne
serez pas jugé ; ne condamnez pas et vous ne serez pas condamné ; remettez et il vous sera
remis ; donnez et l’on vous donnera. » (Luc, 6-36-38.)
 

La mort n’est pas une fin


Les écoles juives étaient divisées sur la croyance en une survie de l’âme après la mort. Jésus,
lui, est catégorique : la mort n’est qu’un passage, il existe une autre vie après elle. Il promet le
bonheur éternel aux humbles, aux cœurs purs, aux miséricordieux, aux artisans de paix, aux
affligés, à ceux qui sont persécutés par la justice (Matthieu, 5, 3-10). Il se présente aussi
comme le sauveur, celui qui est venu donner les clés de la vie éternelle à « tous les hommes
de bonne volonté ».

Chacun sera jugé sur l’amour qu’il a donné


Ce n’est donc ni le rituel ni la foi seule qui importent, mais l’amour envers son prochain.
Jésus évoque ce qu’il dira au jour du Jugement dernier (Matthieu, 25) : « Venez, les bénis de
mon Père, recevez en héritage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du
monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à
boire ; j’étais un étranger et vous m’avez accueilli ; nu et vous m’avez vêtu ; malade, et vous
m’avez visité ; en prison, et vous êtes venus à moi. »
A l’étonnement des justes, qui ne l’ont jamais vu en prison, assoiffé ou affamé, il répondra : «
En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait. »

Quelques dates repères :

 25 décembre : Naissance ; aujourd’hui fête de Noël.


 6 janvier : Adoration des mages devant la crèche ; fête de l’Epiphanie.
 2 février : Présentation au Temple ; fête de la Chandeleur.

 Pâques (date variable) : Mort et Résurrection.


 Quarante jours après Pâques : Elévation au ciel ; fête de l’Ascension.
 Dix jours après l’Ascension : Descente de l’Esprit-Saint sur les apôtres ; fête de la
Pentecôte.

A lire

Le Nouveau Testament. Tous les premiers écrits chrétiens, dont les quatre Evangiles qui
rapportent les paroles et la vie de Jésus (Cerf, 2000).

Jésus, le Dieu qui riait, de Didier Decoin. L’Evangile dépeint par un écrivain. Des pages
pleines d’odeurs, de poussières, de saveurs, de vent brûlant, de sourires (LGF, 2001).

Un Juif nommé Jésus, de Marie Vidal. Une lecture qui montre l’enracinement du message de
Jésus et de son message dans le judaïsme (Albin Michel, 2000).

Jésus de Nazareth, de Jacques Schlosser. Une présentation claire et classique de sa vie et de


son enseignement, par l’un des meilleurs exégètes du Nouveau Testament (Noesis, 1999).

Frédéric Lenoir

http://www.psychologies.com/Culture/Maitres-de-vie/Jesus-de-Nazareth

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