Marcel Proust ne cherche pas à donner une description exhaustive de la société de son temps, mais décrit seulement le contexte social dont il a vécu, la bourgeoisie. Pour la première fois, il ne se limite pas à faire une description physique ou ironique, au contraire il met en champ le domaine psychologique. À la recherche du temps perdue retrace l’itinéraire de la conscience en quête de son identité: seulement à la fin de l’oeuvre le narrateur découvre la vérité. La vie trouve sa signification à travers l’art et l’écriture qui fixe le passé autrement destiné à la destruction. Temps et Mémoire La quête de l’identité exige que l’on se tourne vers le passé pour essayer de comprendre ce qu’il a été. Les plus grandes bonheur ou douleurs qui semblent inoubliables au moment où on le vit, se diluent dès que la cause qu’ils a provoqué disparaît. “les intermittences du coeur” Pour retrouver les émotions d’autrefois, il est necessaire selon Proust le recours de la mémoire involontaire. Dans le roman, il explique comment une sensation actuelle (une vision, une odeur, une saveur) peut faire remonter à la conscience les sentiment d’autrefois. (La petite Madeleine) La mémoire a une fonction évocatrice à laquelle suit une analyse qui reconstruit les événements dans leur totalité Techniques narratives de Proust 1) présence d'un narrateur, Marcel, qui dit “Je” (3ème personne seulement) C'est un JE-narrateur, un personnage intermédiaire, un point de vue. Le JE du roman devient FUSION du NARRA- TEUR et du LECTEUR: voilà la grande nouveauté 2) Le traitement du temps n'est pas celui des chro- niqueurs, mais celui de la mémoire. Le temps psy- Paul Éluard chologique peut varier, dilater le moindre événe- ment ou détail Paul Éluard (1895/1952) est un poète engagé. 3) Le style de PROUST montre toujours des Il a participé aux mouvements créateurs artistiques phrases longues, interminables, un rythme lent, pré- tels que le Dadaïsme et le Surréalisme avec ses cieux (sinuosité de la pensée et nombreuses subor- amis Breton, Dalí, Picasso, et Man Ray. Pendant la données et incises) Seconde Guerre mondiale il milite dans la Résis- tance. Le recueil « Poésie et vérité » (1942) s’ouvre sur cet hymne à la liberté qui comporte aussi les intonations d’un hymne à l’amour. Paul Éluard avait en effet écrit ce poème pour sa femme Nusch mais il avait ensuite remplacé son nom par ce qui comptait le plus pour lui: la liberté. Il a écrit ce poème contre l’occupation na- zie en France. Le poème est parachuté (avec les caisses de munitions) par les avions anglais à des milliers d’exemplaires sur le territoire de la France occupée et devient le cri de ralliement de tous ceux Sur ses oreilles dressées qui restent fidèles à la France libre. Sur sa patte maladroite Liberté J’écris ton nom Sur mes cahiers d’écolier Sur le tremplin de ma porte Sur mon pupitre et les arbres Sur les objets familiers Sur le sable sur la neige Sur le flot du feu béni J’écris ton nom J’écris ton nom Sur toutes les pages lues Sur toute chair accordée Sur toutes les pages blanches Sur le front de mes amis Pierre sang papier ou cendre Sur chaque main qui se tend J’écris ton nom J’écris ton nom Sur les images dorées Sur la vitre des surprises Sur les armes des guerrier Sur les lèvres attendries Sur la couronne des rois Bien au-dessus du silence Sur la jungle et le désert J’écris ton nom Sur les nids sur les genêts Sur mes refuges détruits Sur l’écho de mon enfance Sur mes phares écroulés J’écris ton nom Sur les murs de mon ennui Sur les merveilles des nuits J’écris ton nom Sur le pain blanc des journées Sur l’absence sans désir Sur les saisons fiancées Sur la solitude nue J’écris ton nom Sur les marches de la mort Sur tous mes chiffons d’azur J’écris ton nom Sur l’étang soleil moisi Sur la santé revenue Sur le lac lune vivante Sur le risque disparu J’écris ton nom Sur l’espoir sans souvenir Sur les champs sur l’horizon J’écris ton nom Sur les ailes des oiseaux Et par le pouvoir d’un mot Et sur le moulin des ombres Je recommence ma vie J’écris ton nom Je suis né pour te connaître Sur chaque bouffées d’aurore Pour te nommer Sur la mer sur les bateaux LIBERTÉ Sur la montagne démente Analyse du poème: Il s’agit d’un poème long, J’écris ton nom mélodieux et répétitif pour marquer les esprits. Sur la mousse des nuages Il a la forme d’une litanie monotone qui fait at- Sur les sueurs de l’orage tendre et éclater à la fin le mot liberté, comme Sur la pluie épaisse et fade une révélation. Toutes les 21 strophes ont la J’écris ton nom même composition: trois vers qui commencent Sur les formes scintillantes par « sur » et le refrain « J’écris ton nom ». La Sur les cloches des couleurs dernière strophe a une force particulière, Sur la vérité physique elle est totalement différentes des autres, le ryth J’écris ton nom me est cassé: elle commence par le «et» Sur les sentiers éveillés comme une attaque, cela marque une rupture. Sur les routes déployées Le mot Liberté est mis en valeur, car Sur les places qui débordent il est à la fin, seul. J’écris ton nom Le poète énumère les lieux, réels ou imagi- Sur la lampe qui s’allume naires, sur lesquels il écrit le mot liberté. Sur la lampe qui s’éteint Il y a une progressivité entre les strophes: enfance Sur mes maisons réunies (de strophe 1 à 4), jeunesse et J’écris ton nom adolescence, âge adulte. Cela marque l’ omnipré- Sur le fruit coupé en deux sence de la liberté tout au long de la vie du poète. Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J’écris ton nom Sur mon chien gourmand et tendre