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UNISSENT
Auteurs
Ghislaine Lavoie / Jalel El Mokh/Heni Farhani / Sliman Chahdi
Jean Yves Metellus / Mohammed Sgaier Guesmi / Souad Hajri
Fethia Brouri / Ismahen Khan / Elsie Suréna / Monia Tuniselle
Coordination entre les auteurs : Fethia Brouri
Image de couverture : Sentiments étranges Hayet Ayed
Graphisme : Hamza Medfï
Illustrations : Youssef Haraketi
Impression : Dar El Founoun
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Nous dédions ce livre à tous les enfants du monde, quel que soit
leur âge ; parce qu’ils s’y retrouveront ; à tous ceux qui ne le sont plus,
pour qu’ils réveillent l’enfant en eux ; à l’humanité entière pour
qu’elle se souvienne du pouvoir des mots pour changer le monde.
L’éditrice
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Préface
L’humoriste, écrivain et journaliste Don Marquis écrivait, mi-figue, mi-
raisin : « Publier un livre de poésie, c'est comme jeter un pétale de rose au fond
du Grand Canyon et attendre l'écho. ». Nul ne pourra prétendre qu’il n’a pas
raison. Lorsque j’ai eu entre les mains ce recueil où onze poètes ont placé leurs
vers, j’ai eu le sentiment d’ouvrir une bouteille jetée à la mer. Il faut vraiment
que la poésie, à notre époque, soit naufragée au large de la Pensée pour que
les poètes se donnent ainsi la main et jettent onze pétales au fond du grand
Canyon dans l’espoir d’un frêle écho.
L’union fait-elle la force ? Pas toujours, et elle peut même affaiblir par ses
discordances internes. Mais lorsque règne l’harmonie, alors oui, un chant sacré
s’élève, qui unit toutes les voix. Les poètes de ce recueil sont tunisiens et
canadiens francophones. Ils ont fait le choix de confier leurs âmes à leur langue
partagée, qui est devenue en quelque sorte leur « patrie poétique ». Unis par
la poésie et par cette modalité, ils ont osé ce livre pluriel.
Leurs affinités sensitives confèrent un charme inédit au recueil. On ne
s’enferme pas dans un style, dans un souffle, dans une pensée unique. Chacun
ici propose sa définition du poète, enclose dans une formule originale et
saisissante :
Ainsi, Ghislaine Lavoie évoque des « Mots volés mots vaincus violés ou
déchus mots ourdis et / Tramés, Jalel El Mokh, lui, fait parler ainsi le poète : « Je
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suis le fils de la chimère /Le descendant des mirages » ; allant plus loin encore
dans la fonction poétique, Héni Farhani déclare : « …je vais mettre l’obole /Dans
la bouche des cadavres »
Après le Voyant de Rimbaud et le Prophète de Hugo, voilà le poète
thaumaturge venu pour ressusciter les morts…que nous sommes !
Et c’est bien de miracles qu’il s’agit ! le poète est, par le pouvoir des mots,
maître des éléments : « La poésie/ Réveille la nuit/ De son sommeil » Slimane
Chahdi.
Le Bateau Ivre devient « … ce bateau fou en sursis sur la berge » sous la
plume de Jean-Yves Metellus, un sursis que ne saurait trouver Mohammed
Sgaïer Gasmi car, pour lui, la poésie est oxymorique.: « La poésie /C'est mon
royaume/ Et ma prison »
Souad Hajri, en alchimiste du verbe, écrit : « J’ai fait de l’histoire des
hommes/ Une voûte céleste au large évasement », et Fethia Brouri lui fait écho,
l’invitant à une réflexion sur la genèse de l’écriture poétique : «…l’artiste …
dans son délire persiste/Comme pour dire j’existe » ; et lorsque Ismahen Khan
donne vie aux mots-mêmes, il n’y a plus de doute ; le poète de nos temps
sombres est plus qu’un phare, c’est un démiurge, ayant non seulement le
pouvoir de redonner vie à nos corps exsangues mais aussi de souffler vie, tel un
dieu, aux mots du dictionnaire : « La vie des mots vibre /A chaque Souffle/ De
tout son cœur » ; Quant au vent, il se charge de porter les chuchotements du
poète, selon Elsie Suréna : «Dis, écoutes-tu parfois les alizés ramener /mes
chuchotements indiscrets à tes oreilles ».
Notre époque obscurcie par son matérialisme débridé, par sa pollution
ravageuse et par les brumes virales échappées d’une lointaine boîte de Pandore
a donc besoin de poésie plus que jamais ! Ouvrons notre cœur aux mots
5
magiques du poète ! Implorons ce demi-dieu descendu sur terre, lui qui ose
pétrir le langage pour créer le poème, ce souffle de vie !
D’ailleurs, le poète et le poème seraient deux entités distinctes et ce, par
les lois de l’univers, si l’on en croit Monia Tuniselle, chamanesse étoilée : « Les
uns naissent humains/Les autres poèmes/Les uns s'incarnent en chair/Les
autres en vers »
Que vous soyez amateurs de poésie ou simple curieux importe peu, car sitôt le
recueil entrouvert, des lueurs magiques s’en échapperont. Dès lors, il sera trop
tard pour faire marche arrière. Vous serez pris dans le mystère émerveillé du
langage poétique, seul contrepoint aux grincements et aux gémissement d’un
siècle à l’agonie. Aragon le savait ! : « La poésie est le miroir brouillé de notre
société. Et chaque poète souffle sur ce miroir : son haleine, différemment,
l’embue. »
Eric Boisset*
* Né le 8 novembre 1965, Éric Boisset est un écrivain jeunesse français renommé. Il est
l’auteur, notamment de La Trilogie d’Arkandias et de La trilogie des Charmettes. Il a reçu
le grand prix des jeunes lecteurs PEEP 1997, le prix des dévoreurs de livres en 2009 et
celui de la littérature jeunesse de l’institut français du Maroc en 2012.
La Trilogie d'Arkandias est adaptée au cinéma sous le titre Le Grimoire d'Arkandias par
Alexandre Castagnetti et Julien Simonet (2014)
D’après Wikipédia
6
Sommaire
Ghislaine Lavoie P8
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Ghislaine Lavoie
Ghislaine Lavoie est née au Québec et y vit. Elle écrit et publie depuis l’âge
de huit ans : nouvelles, essais, livres scolaires, roman, et tout dernièrement
poésie. Elle a reçu, lors des Jeux floraux du Genêt d’or, le Vase de Sèvres
décerné par le ministère français de la Culture et de la Communication, étant
la première outre-Atlantique à recevoir ce prix.
Enseignante de carrière, elle a travaillé avec l’enfance et les adultes en
difficulté, mais aussi donné des cours de langue française au secondaire et à
l’université. Elle est réviseure depuis plus de vingt ans.
Titres parus :
- Un duo en solos, roman
- Des histoires à croquer, nouvelles
- L’infini temps, poèmes
- Tous les ciels, poèmes
Participation à de nombreux collectifs de nouvelles ou de poésie.
8
Amour
De ta lumière
Amour
Amour
D’années-lumière lentement
Amour
9
Mes doigts qui tremblent dans tes doigts
Amour
Avoir été
L’été
10
Oui me piégeait l’été
11
S’en aller fleur d’automne à la main
Avoir été
L’été
12
Baptiser l’amour qui se pose
Attention
13
Qu’aucun silence ne pénètre
L’itinérante
14
Viens prendre un café ce soir
Viens…
15
Pas d’Alice et ses merveilles
Viens!
La distance
16
Nier
De sitôt déchaînée
Cherche la panacée
À l’horreur déclenchée
Tu préfères nier
17
Et déconsidérer
À n’entendre mugir
En oubliant d’aimer
Si je savais
18
Si je savais pourtant où tu iras mon âme
Solitude
19
Je reste là sans bouger ou presque, tendu sous la caresse
Je reste seul
20
De ces feuilles dansantes autour de moi
Vent d’automne
21
Je t’aime, vent!
Tu fouailles, vent!
Tu inquiètes, vent!
Tu t’apaises, vent…
22
Jalel El Mokh
Jalel El Mokh (JEM), écrivain et poète tunisien. Il est l’auteur d’une
trentaine d’ouvrages (poésie, essais, nouvelles, traductions) dont :
-Cortège d’impressions
-Autoportrait
-Le suicide de la femme en rouge
-Ton image
-Vox populi
-La complainte du sachem
23
Joseph
Ce Joseph Rabéarivelo
24
Me délaissant comme un ermite
25
Je pense à toi Joseph souvent
L’anti-Pygmalion
Avant de te connaître
De fabuleux surnoms
Avant de découvrir
Eprouvé du plaisir
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Et, avant de te voir,
De l’imagination…
Mes élucubrations…
Et rallument le feu
De la récréation…
Prophètes et oracles
27
Quittent leur tabernacle
De l’anti-Pygmalion…
Le fils de la chimère
Votre aveuglement
Quand je l’aiguise
28
Il luit comme les sourires
Le Phénix de la malédiction
De vos matins
Fourmillaient
De cortèges tremblants…
29
Comme une statue rancunière
Qui gueulaient
De vos enfants
L’impossible
30
Les toits de vos temples profanés
Secret
Où se créent
De nouveaux univers…
Autoportrait
En dehors de la toile
Accrochée vaguement
31
J’ai dessiné des fleurs
Où vibrent à l’unisson
Où chantent en sourdine
32
J’ai entrevu l’image
Prière
Grand-Esprit de l’Univers
Inventeur de la lumière
33
Dompteur des muses en furie,
34
Héni Farhani
35
La cocotte
36
Les barbes aux toisons
37
Sans retour
38
La miette univers
Il sait
Il sait
Je suis égaré
Le ciel de Zeus
39
Ne m’a guère
Mon destin
Est de me cacher
Au fond de moi-même
Devenant univers,
L’univers
Où je me sentirai moi-même.
Ambivalence
40
Se remplit et se vide.
Du ventre de sa mère.
Je me sens futile.
41
Regarde-moi dans les yeux
42
Le mot et la plume
Un mot
Gémissant amer
Cherchant haleine
En plaine obscure.
Un papier
Tout neuf
Tout blanc
Une plume
Attendant
Le démiurge
Rêvant de se servir
43
Poème
44
Les poètes
45
Sliman Chahdi
46
Le Pont des Arts
Je me promène
47
Des foules en contemplation admirative
Lueurs
La poésie
Réveille la nuit
De son sommeil
48
Journée
Je n’oublierai jamais
Cette journée
Synonyme d’éternité
Béatitude et félicité
Pur hasard
49
Avec insouciance
Verdoyants
En appétence
Pris au dépourvu
J’avance
Complètement envoûté
50
Variations
A l’endroit ou à l’envers
Hors saison
Quelle abomination
En pierres
51
Accompagnée de ses verres
Hantise
A l’écorce de noyer
Un sourire se déclenche
Ce teint caramel
Me hantent, m’ensorcellent
52
Et puis ces yeux noirs
Profonds et mystérieux
Hallucinatoire
Je décolle et je pars
J’atterris
Petit à petit
Chassent la nuit
53
La lutte, c’est classe.
54
Contre l’injustice et ses fléaux
Donnait le tempo
55
La lutte « c’est classe » renchérissent nos petits héros
Vertige
56
Est-ce le vertige quotidien et les soupirs Cette quête du
Comme l’océan
57
De tempêtes, des naufrages
Et autres tourments
Aux passants
Et rendent le compliment
Et des rubans
58
Adossée contre le mur, elle attend
Sans passe-temps
Le regard profond
A l’époque du festival
59
Les nuits étaient chaudes et animées
On s’en foutait
60
A graver dans le marbre pour l’éternité
61
Jean Yves Metellus
Jean Yves Metellus est né en Haïti en 1962. Il a fait des études en
Arts Visuels à l’École Nationale des Arts (ENARTS) et a suivi des cours
en Science de l’Éducation au Collège Universitaire Caraïbe (CUC).
Pendant une décennie, il a enseigné les littératures (Haïtienne et
Française) et l’Éducation Artistique au niveau du secondaire. En 2002,
il a laissé le pays pour séjourner aux Etats-Unis pendant quelques
années, puis au Québec où il vit actuellement. Il est membre de
l’Association des Artistes en Arts Visuels du Nord de Montréal (AAVNM)
et étudiant en Création Littéraire à l’Université du Québec à Montréal
(UQAM). Il a publié plusieurs recueils de poésies :
- Pré-noms de Femmes
- Œil Profane
- D’une rive à elles
et participé à une dizaine de publication collective.
62
Faim sans fin
63
L`invité du silence
À l'orée du village
64
Sauf en villégiature
Exhalera un matin
L'irrésistible parfum
L'imperceptible émoi
65
J’assiste à la paralysie des mains
66
Encore, des pleurs coulent à flot sur nos visages bouffis
Au rang de cathédrale
Où vitrille l’amour
67
Et le rêve tourment
Échappées d’incendie
68
La coupe qui reçoit
Souvent à l’avènement
Meurt un forçat
Recouverte de rosée
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Mais le prix de l’offrande
L'orient diffus
Concupiscents appels.
glouglou
le hêtre au préau
70
scripturales ruptures, baisers futiles, déserts intimes.
la stridence de l'errance.
Quel rituel,
danse extatique,
richesse et démence.
L’homme demeure
71
Des pétales de roses
perlé de rosées
Des éléments
72
Se nourrit des échos portés par l’ouragan
73
Je veux de ce bon vin que boivent les athées
M’engloutir en entier.
74
MohamedSgaier Gasmi
75
Dans ton cœur une rose
Je la ferais exalter
Je la ferais boutonner
Il suffit de choyer
76
Et la rose va sécher
J’aimerais au printemps
Peuvent-t-elles repousser
Revoient-elles le bonheur
77
C’est le deuil c’est le drame
78
Ou que ce loup méchant portant le nom du temps
79
Et tu t’en vas ? Oh quel dommage !
La corrosion a abîmé
Et tu t’en vas…
Ou de la soie
Et de l’ortie
80
Ta voix flatteuse qui d’habitude sentait l’encens
S’esquive honteuse
Fuit ma présence
Oh quel dommage... !
Elle m’abandonne
Et toi aussi
Et tu t’en vas
Et sur ma faim
Et dépressif
De l’amertume et l’abandon
81
Tu lâches prise sans résistance
Aux ouragans
Dévastateurs
Et tu t’en vas…
Oh quel dommage… !
Oh quel dommage… !
82
Amertume
Je partirai pèlerin
83
Quand on cherche embrasser
On se sent contrarié
La poésie
La poésie
Et ma prison
Lourds et blessants
84
Et tout l'exil
Qui me tracasse
Et me délaissent
Seul et perdu
Sur le trottoir
Sale et désert
Au sent-bon du jasmin
85
Les sourires et les pleurs
Du présent la misère
Et la neige en été
86
Tu resteras dans mes chansons
87
Tes moments de joie, toutes tes folies
88
Gravés par les mots vantant ta joliesse
Me malmener
Te les graver
Parler du cœur
89
Et les secrets tous divulgue
Oh toi ma fleur
Puisque jamais
Je ne pourrai
90
Et rendre doux les eaux des mers
Le temps, ce compagnon…
91
Qu'on tente comme on peut très vite affaiblir
Le temps c'est un espace de joie des fois ou peine D'amour entre les
92
Souad Hajri
Diplômée de l'ENA, membre actif du club Carmen ayant participé
à des récitals en Tunisie et en Algérie, elle a édité un recueil de poésie
en 2012 sous le titre les évasions secrètes aux éditions Sokrys-Paris., Elle
a collaboré à plusieurs anthologies de par le monde dont :
- Sourds à l’appel de la nature éditions Lire et méditer.
- 100 poètes pour l’Union du Grand Maghreb, sous l’égide du
ministère Marocain de la culture et de la communication.
- Nice, la tragédie du 14 juillet 2016 pour un monde meilleur,
Gaza.
- Plume liberté, paix, nous sommes tous des poètes dans l’âme,
- A bas les armes vive la paix avec le Groupement des poètes
engagés pour la paix / Haïti.
- Passager de ma vie roman multi-plumes édité à L’empire
Desmarais Lavigne Canada
93
L’Adieu
94
- Oui oui papa, même que j'ai chaud
- Dis papa, tu vois cet ange qui m’appelle ?
- Chouette alors, va jouer avec lui
- Il veut m'emmener au paradis
- Content pour toi, dis-lui merci
- Et toi papa
- Moi je reste ici, maman aura besoin de moi pour calmer ses cris !
95
Quand son corps fut violé par des yeux gourmands
Je suis … tu es…
96
Je suis le volcan, tu es la lave
97
Je suis le problème, tu es la solution
98
Amis, ennemis sous un même dôme.
Femme de demain
99
Les rosaces ont besoin d'eau et de soleil
Et le rêve continue...
100
L’amour inconstant
Amour au printemps
Sa trace s’efface
Amour en été
Il ravit l’enfant
Juste un moment
Amour en automne
Comme un ivrogne
Amour en hiver
De verglas couvert
Le verglas se déglace
101
Ève
Je bénis ta grâce
Le teint de ta peau
Je bénis ta joie
Le timbre de ta voix
102
Je bénis tes lèvres
Je te bénis déesse
103
Fethia Brouri
104
L'Artiste
Témoin omniprésent
De différents évènements
Il contribue à sa manière
De porter la lumière
105
Il risque parfois la potence
Et de souffrir de carence
106
Il glorifie la République
Et maudit la supplique
Il clame la justice
Et dénonce le supplice
Ténacité
107
Mais cela davantage me pousse
Sacré Poète!
Tu cries, tu maudis
108
Tout ce que tu dis
Lire
Et m'empêche de dormir
Le vrai oxygène
109
Le monde en détresse
Et souvent exploités
110
La Tirelire
111
Pour le monde aller découvrir
112
Ma Femme
Ma femme
Ma femme
Je la veux docile
A la limite débile
Ma femme
113
Ni trop pensante
Ni trop bruyante
Ma femme
Je la veux chouette
Si possible coquette
Et surtout prête
Ma femme
A la rigueur antipathique
Ma femme
Je la veux patiente
114
Qui à mes idées soit satisfaisante
Ma femme
Je ne la veux pas ignorante
Ni trop bête
Ma femme
Je la veux généreuse
Ni paraître malheureuse
Ma femme
Ni trop gémissante
115
Mais juste prête
Tabous
Et nullement gênée
De dévouement et de fidélité
116
Sans jamais oser dire avoir mal
Polygame
Polygame, tu es infâme
Tu épouses la première
117
A peine le bonheur, elle aperçoit
Alors, tu l’envoies
118
Mais tôt, elle se rend compte de son malheur
Et tu la répudies ferme
Polygame, tu es infâme
Bientôt le déluge
119
Les maux dont le monde souffre ?
120
Ismahen Khan
121
Réminiscence
Écriture de l’immortalité
Art poétique
122
En plein en délié
En délire, en ébullition
A la recherche de soi
Tissage de patience
Révolues
Et révoltées
123
Dans l’humain Le féminin ...
A chaque souffle
Elle s’en va
Au fil
Rencontre
Quelque part
T’attends
Quelque part
Ses tableaux
124
De tonnerre d’éclair
Traversent le temps
Te parviennent
Avec le vent
Quelque part
Et nulle part
En traversant la lumière
Sans âge
Pour te rencontrer
Elle disparaît..
125
Pensées
Et si les fleurs
Portent le nom
De nos manques
De nos âmes
Nostalgiques
Et si les fleurs
Portent le nom
De nos pensées
Non dites
Lascives de ma langue
Maternelle
126
Glissent sur un arc-en-ciel
D’adoration d’espoir
Cohabitation pacifique
Palestine
Par ces fêtes que vous célébrez au nom des textes sacrés
127
Arrivent les pleurs des enfants torturés tués
Moment cristallin
128
Une étoile qui scintille
Ils me surprennent
Méditation douce
Estampes d’Asie
129
Fenêtre sur l’océan
130
Pour la paix en Palestine
Dans l’immensité
Je voulais sauver
Dans la paix
Dans l’immensité
Étendue du désert
Deux peuples
Se déchirent
Et des prophètes
Cohabitent En paix
Dans l’immensité
131
Pour lui
le 6 février 2013
Il part vers le ciel bleu et des robes noires pendant des années se
CHOKRI BELAÏD
Pandémie
La vague virale
Le monde autrement
132
S’endorment seules
Nous regardons
Nous retenons
Notre souffle
Tout ce calme
Autour de nous
S’arrêtent de décoller
Les avions
Le confinement
133
Sablier
D’un crépuscule
Descente en crescendo
La nuit de loin
Les vagues
Un métronome
Rythment le silence
134
La lune est là
Du ciel
Déplacement
Du jour
A la nuit ...
Gauche à la main
Droite
Notre amitié
135
Elsie Suréna
Elsie Suréna produit depuis une douzaine d'années dans les genres
brefs, notamment poésie et récits, tout en s'adonnant à la traduction
littéraire. Également photographe, elle a exposé en Haïti, aux États-Unis
et au Canada. Haïkiste reconnue, elle a obtenu le Prix Belleville-Galaxie
au 5e Grand Concours International Marco Polo de Haïku (France, 2009)
et une Mention Honorable à deux reprises au Concours International de
Haïku du Mainichi Daily News (Japon, 2009, 2014). Elle écrit surtout en
français et en créole haïtien. Ses textes figurent dans diverses revues et
anthologies, y compris en ligne, et plusieurs ont été traduits en anglais,
portugais, espagnol et japonais.
Illustré de ses photos, Reflets d’automne dans la Mattawishkwia
sorti en mars 2017 aux Éditions Cantinales réunit haikus, haïbuns et
prose. Installée au Canada depuis 2010, elle vit à Hearst, en Ontario, et
poursuit un baccalauréat en Études et pratiques littéraires à l’Université
Laval de Québec. Elle est membre de l’Association des auteures et
auteurs de l’Ontario français (AAOF) et du Bureau des Regroupements
des Artistes visuels de l’Ontario (BRAVO).
136
Tu invites Francis Cabrel, j’oublie tes chaines.
Des nuages au bout des doigts et le goût de toi aux lèvres, nouvelle
Reine de Saba, je t’offre une à une les pépites de mes vingt ans.
aucun regret
**********
137
automne
flamboyance et fragilité
**********
Hurlant à la lune
Tremblotent
**********
138
La saison
de solitude
déprime et tue
de la Mattawishkwia
clament à tue-tête :
du fond brunâtre
**********
139
Soir
Départ
Laisser le temps
Filer
Un lieu
sans vous
Rumeur d’averse
**********
140
vent frisquet
que deviens-tu ?
**********
141
Vent taquin ce soir
lentement
142
**********
fraiches?«
143
**********
mes cils
de Nelligan
Dans l’air frais et vif, la hâte de te retrouver près des chenets de fer
**********
144
Si jamais j'oublie un jour
145
Si jamais j'oublie un jour
146
Si jamais j'oublie un jour
147
Monia Tuniselle
Professeure de français ayant publié sous le nom de Monia Belazi depuis l’an
2000 :
Prix littéraires :
148
Dans une autre vie
Tu m’aimais.
Je t’aimais.
Tu m’aimais et je t’aimais.
149
Dans une autre vie, nous avions des peaux magnétiques
Je t’aime encore !
150
Où nous attend notre chaumière.
Poésie nocturne
Désolée.
151
Mais je suis en dehors de toi et dedans l'hiver, Ô mère !
AGARTHA
152
Succéda à la nuit de mes temps
153
Et vous vous levez, ragaillardis
Et se meurt l'abeille
154
Redevenir sublime
155
Le poème comme il vient
Je l'entends ronronner
Des mots
156
157
Ce livre est produit par :
SO.W.ED
Société Wahid Edition
3 rue El Kram Radès 2040
poetiste@live.fr
+21698530910
Prix unitaire : 25 Dinars tunisiens – 15 Euros – 18 Dollars canadiens
ISBN 978-9938-9966-0-9
Dépôt légal 3ème trimestre 2021
158