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DEPARTEMENT MUSIQUE
MUSICOLOGIE
Chargés du cours :
Dr DJOTTOUAN Hyacinthe
Dr DOSSO Oumou
Dr ATTOUNGBRE Félix
Dr KONAN Francis
SOMMAIRE
-Page | 2
CONSIDERATIONS GENERALES
Cette méthode permet également, d’une part d’identifier les intervalles, les
échelles élément par élément. D’autre part, elle permet la transcription et l’analyse
des polyphonies, qu’elles soient vocales ou instrumentales, ainsi que l’organisation
formelle même des musiques africaines selon, le style, l’événement, le contexte et
les conditions socioculturelles. Par ailleurs, il faut comprendre que ce cours a pour
but l'acquisition des outils méthodologiques et conceptuels appropriés à l’analyse
1
Simha AROM est l’un des pionniers de la recherche sur les musiques traditionnelles de l’Afrique. Sa
formation très poussée en pratique musicale lui a permis d’aborder la problématique de la musique
africaine sous l’angle de systèmes musicaux avec des analyses très précises.
2
Simha AROM, polyphonies et polyrythmies instrumentales d’Afrique, centrale : structure et
méthodologie, volumes 1, Paris, SELAF, 1986, P1
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des systèmes musicaux des sociétés de tradition orales ans pour autant les
désynchroniser.
3
Concernant l'apprentissage de la musique dans les sociétés traditionnelles, Arom cite des
condisciples, notamment Basden 1921; Blacking 1957; Cudjoe 1953; Gadzekpo 1952; Gbeho 1951;
John 1952; Jones 1959; Merriam 1964 et 1973; Nketia 1975.
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totalité de la musique d'une communauté ethnique se laisse donc parfaitement
classer en un ensemble fini de catégories, s'excluant mutuellement (Ibid.).
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Chapitre 1
a) n'ayant pas recours à l'écriture, leur transmission s'effectue par voie orale, de
bouche à oreille;
d) anonymes et sans date, on ignore qui les a créées et quand elles ont été conçues;
4
Simha AROM, systèmes musicaux en Afrique subsaharienne, in Erudit, Volume 9, numéro 1, 1988, P
1
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- les airs des contes, comptines, fables et mythes anciens ;
- les villages les plus enclavés dans lesquels persistent encore certaines pratiques ;
- les sages et grands chefs traditionnels, qui sont les dépositaires des traditions ;
- les lieux et sites historiques dont l'histoire est étroitement liée à la pratique de la
musique ;
- des instruments de type différent jouant ensemble (par exemple, un xylophone dont
l'accompagnement rythmique est confié à un tambour, un hochet et une poutrelle
frappée);
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De même, les pièces musicales s’organisent de façon identique sous forme
d’ostinato à variation. Par ostinato, nous entendons ici « la répétition régulière et
ininterrompue d’une figure rythmique ou mélodico-rythmique, sous-tendue par une
périodicité invariante »5. Ces structures cycliques sont donc répétées, variées, et,
comme dans toutes les musiques centrafricaines, le principe du développement
(présent dans la musique savante européenne) est exclu. Cependant, les variations
peuvent atteindre un degré de complexité extrême et certaines pièces combinent
plusieurs ostinatos.
Une seconde distinction s'impose entre les musiques qui sont strictement
cycliques, c'est-à-dire répétitives, que l'on peut qualifier de "fermées" et celles qui,
par opposition, peuvent être dites "ouvertes" en ce que leur déroulement est fondé
sur l'alternance irrégulière de diverses structures périodiques juxtaposées, donnant
lieu ainsi à des œuvres de bien plus grande envergure et souvent d'un grand souffle.
Mais qu'elles soient ouvertes ou fermées, ces musiques, hormis quelques rares
exceptions, laissent toujours à ceux qui les pratiquent une vaste marge de liberté où
leur créativité spontanée peut s'exprimer6.
5
Idem
6
Au sujet de la variation, cf. : Arom 1976 et 1985; Ballantine 1965; Paul Dagri, 2014.
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I.3.1 : Théorie générale de l’intervalle
Dans la musique africaine, les intervalles qui séparent les différents degrés
des échelles sont obtenus à partir des modalités propres à chaque société ou à
chaque culture musicale africaine. On apprendra par exemple que :
- Entre les 21 cordes de la kora, on trouve des intervalles qui sont réglés selon le
mode et l’univers mélodique Mandingue ;
- Le xylophone des Malinké (Bala) peut être divisé en 7 intervalles égaux. Ce qui
donne une échelle équiheptatonique ;
Au regard de ces exemples ci- dessus, on note que dans la musique africaine,
d’une part, il y a des intervalles inégaux et des intervalles égaux selon les
caractéristiques phonétiques8 et phonologiques9 d’une communauté selon leur
dialecte. D’autre part, ces intervalles sonnent « FAUX » aux oreilles des musiciens
ou mélomanes habitués à d’autres univers mélodiques. « Mais ils n’en sonnent pas
moins justes, évidemment, pour les sociétés ou cultures qui les pratiquent »10.De
plus, il faut signifier que les intervalles dans la musique africaine ne reflètent pas
naturellement, l’étalon de mesure occidentale.
8
La phonétique est la représentation conventionnelle de la prononciation des mots relatifs à une
langue.
9
La phonologie est la science qui traite des phonèmes (les syllabes et leurs hauteurs) du point de
vue de leur fonction dans une langue ou un dialecte.
10
Paul DAGRI, op. Cit.
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Le terme Echelle11 désigne l'ordre successif des sons dans un système
mélodique donné, sans l'idée de tonique, d'organisation hiérarchisée ou de
délimitation de tessiture. C’est aussi l’ensemble des sons constitutifs d’un système
musical. Chaque système musical possède son échelle dont les graduations varient
dans un cas comme dans l’autre, soit par le nombre d’intervalles, soit par les
étendues des intervalles eux-mêmes.
Le terme Mode est une échelle à structure définie dans le cadre de l’octave et
caractérisée par la disposition de ses intervalles. Dans une musique dite modale, les
mélodies et les accords sont construits sur des échelles modales. Une échelle
modale est la façon dont sont répartis les sons autour d'une note de référence.
11
A propos des définitions du terme « Echelle », lire Marc Honegger, « Science de la Musique »
tome 1, Page 318 ; Jacques Siron, « La Partition Intérieure » édition de 1997 Page 729 ; Marie-
Bernadette Dufourcet, « Guide Pratique d'Analyse Musicale » ; Paul DAGRI, comprendre la musique
africaine, Abidjan NEI-CEDA, 2014.
12
À partir de chacun des degrés de la gamme majeure, les grecs ont établi des modes qui sont le plus
souvent utilisés dans la musique Jazz. Ainsi, on aura les modes suivants selon les degrés :
er
- I degré = Mode ionien (ou mode de do) do ré mi fa sol la si do
- II degré= Modedorien (ou mode de ré) ré mi fa sol la si do ré
- III degré = Mode phrygien (ou mode de mi) mi fa sol la si do ré mi
- IV degré = Mode lydien (ou mode de fa) fa sol la si do ré mi fa
- V degré = Mode mixolydien (ou mode de sol) sol la si do ré mi fa sol
- VI degré = Mode éolien (ou mode de la) la si do ré mi fa sol la
- VII degré =mode locrien (ou mode de si) si do ré mi fa sol la si
Remarque : Contrairement à la gamme, les modes ne contiennent pas d’altération dans leur
structure mélodique. Les sons restent naturels etsont répartis autour de la note de référence . Il faut
aussi noter que les modes Arabes et Turques i sont fréquents dans certaines musiques .
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Exemple avec un des modes pentatoniques
Dans ce mode pentatonique, il n'y a que 5 sons (penta = 5): do, ré, mi, sol et
la.Il n’y a non pas de demi-ton.
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- L’échelle bitonique comporte deux (2) sons. Exemples types : Les arcs musicaux
(Dodo des Bété, Godié des Baoulé, Condé des Mossi, Knon des Gouro, etc.). Il y a
aussi des cors, des flûtes et des sifflets traditionnels qui sont bitoniques.
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Chapitre 2
De façon générale la structuration du temps a pour base une musique qui est
pratiquement toujours mesurée, c'est-à-dire au sein de laquelle les durées
entretiennent des rapports strictement proportionnels. De ce point de vue, il bon de
comprendre la terminologie de ces mots clés mentionnés au chapitre afin de mieux
appréhender le système métrique et rythmique dans la musique africaine.
Quant au rythme, c’est le retour périodique des temps forts et des temps
faibles. C’est donc un élément aussi temporel que le premier concept, mais qui est
constitué par la succession et la relation entre les valeurs de durée (Le Petit
Larousse 2009).Le rythme couvre alors l’ensemble des phénomènes musicaux-
temporels. La combinaison plusieurs rythmes dans un système métrique forme la
polyrythmie. Dans la polyrythmie, différents figures rythmiques sont croisées et /ou
entrelacés.
13
Simha AROM, op Cit.
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En Afrique, la polyrythmie appelée encore contrepoint rythmique, est le plus
souvent appliquée aux instruments à hauteur indéterminée.
En Afrique comme partout ailleurs, la rythmique pure est produite par les
instruments de musique appartenant, pour l’essentiel, à la famille des idiophones et à
celle des membranophones, mais souvent aussi par diverses parties du corps
humain : frappement des pieds au sol, battement des mains et autres procédés (Paul
DAGRI, op. cit.).
- que les formules rythmiques que l’on entend, ne sont pas parfaitement identiques à
toutes les périodes : le système répétitif admet une certaine marge de variabilité.
14
En musique, le rubato est un jeu qui se fait avec une grande souplesse dans la vitesse d’exécution
(Larousse 2009).
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La pulsation (qui détermine le tempo) que Simha AROM situe entre 80 et 140
unités par minute (Allégro, Presto). La pulsation « est un élément d’une série de
stimuli précisément équivalents et régulièrement réitérés. Comme les battements
d’un métronome ou d’une montre, les pulsations délimitent des unités égales dans le
continuum temporel »15Cette pulsation est donc un étalon (car elle délimite des
unités de temps égales), et est isochrone (car répétée à des intervalles réguliers).
- elle est ternaire lorsque la pulsation se scinde en trois (plus rarement en six)
valeurs égales ;
« Or, s’il est bien exact que les formules rythmiques africaines présentent
fréquemment des asymétries18 internes, elles ne cessent pour autant de se référer à
une pulsation strictement régulière »19
II.3.4 : La Périodicité
Toute entité musicale est fondée sur une périodicité rigoureuse, déterminée
par le retour, au sein d’un cycle temporel, d’événements semblables en des positions
identiques. La période sert de cadre à l’élaboration du rythme. Elle est composée de
17
Cf. Simha AROM, Polyphonies et polyrythmies instrumentales d’Afrique centrale. Structure et
méthodologie (Vol. 1), op. Cit.
18
L’asymétrie c’est ce qui manque de symétrie ; c »est dire l’absence de correspondance de position
de deux ou plusieurs éléments par rapport à un point.
19
Cf. Simha AROM, idem.
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nombres entiers ; ces nombres sont toujours pairs, donc divisibles par deux. C’est
dire que la structure temporelle de la période est symétrique20.
II.3.5 : La Polyrythmie
20
Il y a de la régularité ; c'est-à-dire au moins deux figures rythmiques semblables et équidistantes.
21
Simha AROM appelle macro-période le cycle le plus long qui résulte de la superposition de périodes
de dimensions différentes, lorsqu’aucune d’elles, prise isolément, n’atteint cette dimension. C’est
précisément le cas de deux ou plusieurs périodes
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événements mélodiques qui s'y superposent, la musique que ces instruments
réalisent, est fondée sur l'entrecroisement des diverses figures rythmiques propres à
chacun d'eux, et dont les accents sont décalés, ce qui a pour effet de produire des
rythmes antagonistes mais toujours cohérents et, par là même, une polyrythmie.
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Chapitre 3
POLYPHONIE ET FORMES VOCALES DANS LES
MUSIQUES TRADITONNELLES AFRICAINES
Les innombrables chants et jeux instrumentaux issus de diverses traditions
musicales africaines, véritables vestiges d'une intense activité artistique, font à
l'heure actuelle, l'objet de plusieurs études ethnomusicologiques qui nous interpelle
au plus haut niveau. Il y a donc lieu d’étudier ces systèmes musicaux ainsi que les
procédés techniques dégagés par les chants et les instruments de l’Afrique profonde.
Paul DAGRI et Simha AROM nous invitent à suivre pas à pas certains procédés
utilisés dans les musiques africaines, tout en montrant comment la mélodie, la
polyphonie et autres formes vocales sont organisées et reparties, pour traduire les
émotions avec un maximum d'intensité.
22
Korafola et Bala fola sont des néologismes africains pour désigner le musicien. Dans le cas espèce,
ces néologismes signifient respectivement « joueur de Kora » et « joueur de Balafon »
23
Une œuvre lyrique est une œuvre où s’expriment essentiellement les sentiments et l’inspiration de
l’artiste.
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les cordes et les lames sont jouées simultanément à l’effet de créer une polyphonie
instrumental.
3- La figure mélodique se réalise par la distribution aux deux mains des chaînes
mélodiques, de sorte que sur la base de la technique d’enchevêtrement, la musique
se déroule. Cette technique constitue la base de la musique des instruments tels que
la Kora, le Bala, la Sanza, etc. Il arrive souvent que les cordes ou les lames soient
jouées simultanément à l’effet de créer une polyphonie instrumentale.
Selon Simha AROM, les procédés plurilinéaires renvoient aux rapports que
plusieurs lignes mélodico-rythmiques entretiennent entre elles. Ces procédés ne sont
pas considérés ici comme polyphoniques car ils restent rudimentaires.
III.2.1 : L’hétérophonie
III.2.2 : Le tuilage
III.2.3 : Le bourdon
24
Cf. Simha AROM, Polyphonies et polyrythmies instrumentales d’Afrique centrale op.cit
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C’est la tenue ininterrompue d’un son, en général grave, qui sert d’assise à une
mélodie. Cette pratique s’effectue traditionnellement dans la musique populaire
instrumentale.
III.2.4 : Le parallélisme
III.2.5 : L’homophonie
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III.3.1 : Polyphonie par le Hoquet
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homophonique. L’incidence polyphonique qui s’est produite est purement décorative
ou ornementale.
III.4.4 : Le tuilage
25
Simha AROM indique que l'emploi du contrepoint est fort rare dans la musique vocale c’est deux
populations seulement, à sa connaissance, qui le pratiquent : les Pygmées d'Afrique Centrale et les
Boshiman du désert du Kalahari. En revanche, ce type de polyphonie est relativement fréquent dans
la musique instrumentale;
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La forme la plus simple consiste en une phrase comprenant deux sections
(A et B) exécutées alternativement par un soliste ou un groupe de solistes et un
chœur. Cependant, la structuration de cette forme A-B peut varier au niveau des
textes et des mélodies :
1- Des textes et des mélodies peuvent être introduits dans la partie du soliste (A)
celle du chœur (B) demeure inchangée.
2- Un aménagement peut être apporté à la partie du soliste soit au début, soit à la fin
afin de produire l’effet de tuilage avec celle du chœur.
On observe aussi que dans les chants à deux sections (A et B), de légères
modifications intervient à la fois dans les paroles et dans les mélodies du soliste.
Lorsque les paroles du soliste changent totalement, celles du chœur demeurent
souvent les mêmes.
2. La partie du soliste peut rester inchangée alors que celle du chœur change :
ABAC.
26
L’expression latine « al libitum » signifie au choix, à volonté ou au gré de chacun.
-Page | 26
mais les chanteurs sont implicitement avertis, puisqu’ils sont tous nourris à la même
sève culturelle.
3- Le soliste peut aussi puiser dans le stock des formules conclusives, un code qui
consiste à modifier légèrement soit les paroles, soit la mélodie pour que les choristes
comprennent qu’il leur faut exécuter la coda.
- un soliste et un chœur ;
- un chanteur et un instrumentiste.
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Bonus
PROTOCOLE DE RECHERCHE
INTRODUCTION
Il n'est pas possible de présenter ici tous les questionnaires disponibles : celui
de Constantin BRAILOIU (établi en 1939-40) ou encore celui réalisé par Claudie
Marcel-Dubois et Marie-Marguerite (ou Maggy) PICHONNET Andral durant les
années 60, lorsqu'elles dirigeaient le département d'ethnomusicologie du Musée
national des Arts et Traditions populaires.
L’un des meilleurs protocoles d'enquête sur les instruments de musique a été
élaboré par Geneviève DOURNON (publié dans : G. DOURNON "Guide pour la
collecte des musiques et instruments traditionnels" Paris, Editions Unesco, 1996). On
trouvera ici dans son intégralité le protocole pour la collecte des instruments (p.63 et
suiv.). Les autres protocoles présentés sont relatifs à des questionnaires sur les
documents musicaux et l'informateur.
Cet ouvrage dont quelques pages seulement sont présentées ici est à
conseiller pour la richesse des informations qu'il contient, qui se révèlent
indispensables dès lors que l'on s'aventure dans les enquêtes de terrain.
IV.1.1 : Identification
IV.1.2 : Appartenance
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IV.1.3 : Exécution
- Si la pièce est essentiellement vocale : chant solo / duo / alterné par deux groupes
ou chœurs / alterné par un soliste et un chœur / autres. Préciser le nombre, le sexe
et l'âge approximatif des exécutants.
IV.1.5 : Transmission
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IV.1.6 : Texte
Le texte qui suit est emprunté à Geneviève DOURNON (dans "guide pour la
collecte des instruments traditionnels", presses de l'Unesco 1981) avec la
collaboration de Simha AROM.
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Recommandations :
En règle générale,
- Observer les coutumes locales pour ne pas commettre d'impairs : il existe des
cultures où il est mal vu de poser des questions.
- Eviter le style de l'interrogatoire. Il est préférable d'écouter ceux ou celles qui ont la
connaissance de leur tradition, de noter ce qu'ils disent afin de pouvoir poser la
bonne question au moment propice.
- Eviter que ne s'installe l'ennui par une succession de questions, importantes pour le
collecteur, mais qui paraissent absurdes ou fastidieuses à ceux qui en connaissent
depuis toujours les réponses.
- Etre attentif aux questions demeurant sans réponse, qui sont parfois l'indice que
l'on aborde un domaine où le secret est de rigueur vis-à-vis de l'étranger ou du non-
initié.
IV.2.1 : Dénomination
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IV.2. 2 : Localisation
IV.2.5 : Fabrication
- Plusieurs artisans.
- Le musicien.
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- Une manufacture, laquelle ?
- Technique de fabrication.
- Outillage utilisé.
- Processus de fabrication.
IV.2.6 : Utilisation
- Faire de la musique.
- Emettre des signaux sonores (exemple : tambours de bois qui transmettent des
messages ou cloches signalétiques).
-Produire des bruits (ex : crécelles de charivari ou rhombes qui imitent des voix
surnaturelles).
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d) A des périodes déterminées. La périodicité d'utilisation est en rapport avec : cycle
agraire / calendrier religieux / autres / indéterminées.
- Modalités d'exécution
Attention à ne pas confondre des instruments joués par paire par le même
musicien avec des instruments doubles ou triples dans lesquels les tuyaux sont
solidaires par la construction. Noter également le rôle de chacun des tuyaux (que
mélodique, ou mélodique et bourdon).
-Page | 35
IV.2.8 : Techniques de jeu
-Page | 36
IV.2.10 : Propriété de l'instrument
- Le musicien, la musicienne
- s'agit-il d'un musicien occasionnel ? Quelle est son activité (source de revenus)
principale ?;
- peut-il jouer pour un auditoire mixte / masculin / féminin; pour une autre
communauté que la sienne ?;
- a-t-il des relations privilégiées, ou de type contractuel, avec un individu / une autre
communauté autre que la sienne ? ;
-Page | 37
- en tant que musicien, quelle est sa position dans la société : honorifique / élevée /
inférieure / marginale / indifférente ? i) est-il rétribué pour ses prestations ?
Comment ? (nature ou espèces).
- Apprentissage et transmission :
b) comment a-t-il (elle) appris à jouer : par imitation / avec un enseignant individuel
(auprès d'un maître) / collectif / dans le cadre d'une formation générale : retraite
d'initiation, école traditionnelle, confrérie, monastère, etc. ;
-Page | 38
c) à des circonstances : réjouissances / cour d'amour / louange / accueil / quête /
autres;
Les techniques vocales à travers le monde prennent des formes qui ont pu
surprendre l'auditeur non averti, et qui surprennent encore aujourd'hui les plus
avertis. Si certains peuples ont négligé ou peu développé la musique instrumentale
(comme les Vedda du Sri Lanka ou les aborigènes d’Australie), il n’en est aucun qui
méconnaisse ou ne cultive la musique vocale.
-Page | 39
Ce sont donc, de par le monde, des milliards d’êtres humains qui, pour
chanter, ont inventé, imaginé, cherché - et cherchent encore - des formes
d’expression et des procédés d’émission dont l’unique trait commun est d’être fort
éloignés des nôtres. Il faut se convaincre que ces dissemblances ne sont pas le fait
d’une incapacité à faire " aussi bien que nous ", mais la manifestation consciente et
délibérée de mentalités différentes qui explorent des territoires que nous avons
ignorés ou négligés. Il serait illusoire de vouloir dresser un panorama exhaustif de
toutes les techniques existantes, quand bien même seraient-elles toutes connues.
- La voix dans sa technique : chanté, parlé, déclamé - voix de gorge, de tête, ...
-Page | 41
2.2. Techniques ornementales
2.6.2. Guimbardes
3. Techniques polyphoniques
Bourdon : note tenue, généralement dans un registre grave, sur laquelle se greffent
en principe des lignes mélodiques.
Le chant diaphonique : technique vocale qui fait entendre deux sons simultanés :
un bourdon grave et une mélodie aiguë à partir des harmoniques de la
fondamentale. On connaît des exemples de cette technique dans la région de Tuva
(ex URSS) par exemple.
Le chant hétérophonique : la mélodie est la même pour tout le monde mais chacun
chante à sa façon avec ses variantes personnelles. L’ethnomusicologie, après avoir
beaucoup parlé de polyphonie, lui préfère souvent aujourd’hui le mot « hétérophonie
», employé surtout dans les cas où plusieurs parties diffèrent en fait dans les détails,
mais restent comprises par l’exécutant comme des traductions différentes d’un
même schéma.
Le chant par hoquet : procédé polyphonique dans lequel des silences répartis dans
une partie musicale sont comblés par les sons d'une autre partie, et vice versa. 2
voix au minimum. Le procédé du hoquet se retrouve aussi dans la musique
instrumentale (ensemble de trompes en Centrafrique par ex).
Le chant par homorythmie : Toutes les parties chantent sur le même rythme. Les
contours mélodiques peuvent être différents.
Le chant par tuilage : Dans une structure antiphonale par exemple, la "réponse" (b)
commence avant la fin de la "question" (a).
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Chanté chuchoté : jeu sur le souffle, où le chanteur révèle à peine sa voix.
Couramment utilisé au
Écho : duplication à l'identique d'une phrase mélodique avec un très léger décalage
temporel, créant une sensation d'écho.
-Page | 44
Polyphonie en accords : se caractérise par une simultanéité de trois (ou plus) sons
dont l'organisation implique un contrôle des intervalles superposés. En Occident, on
parlera d'harmonie.
Trémolo : répétition rapide d'une note sur une même hauteur, généralement utilisée
à des fins ornementales.
IV.5 : LA DANSE
On sait que la danse peut parfois être indissociable de la musique. Que ces
concepts soient liés ou non, qu'ils existent même dans la culture étudiée, la danse
est une composante évidente du champ ethnomusicologique. Les informations que
je donne ici sont très largement tirés du livre-disque "les danses du monde" (CNR
574 1106.07) présentés par Hugo Zemp et édité par la collection CNRS/Musée de
l'Homme, à la suite de deux autres ouvrages de la même collection consacrés aux
"instruments de musique du monde" (CNR 274 675) et [aux] "les voix du monde"
(CMX 374 1010.12). Je ne saurai que trop conseiller de les acquérir.
-Page | 45
Comme la musique, la danse fait partie de l'héritage culturel d'un peuple, et
elle constitue un vecteur puissant d'identité ethnique, sexuelle, de classe d'âge, de
hiérarchie sociale. Elle peut être abordée sous de multiples approches.
L’anthropologue de la danse Judith L. Hanna énumère 7 "comportements humains"
en ce qui concerne la danse. Ce sont autant de domaines d'études :
- culturel : les valeurs, les attitudes et les concepts d'un peuple déterminant
partiellement les conceptualisations de la danse et ses productions physiques, son
style, sa structure, ses modalités d’exécution ;
-Page | 46
notamment celui de la notation de la danse, qui a donné lieu à plusieurs systèmes
d'écriture du mouvement dont les plus importants sont les systèmes Benesch, Conté
ou Laban.
Plus que des éléments communs, c'est une véritable intimité qui lie la musique
instrumentale à la danse, André Schaeffner (in "Origine des instruments de
musique") n'hésitant pas à rappeler que "la musique instrumentale, en ses formes les
plus primitives, suppose toujours la danse : elle est danse. L 'homme frappe le sol de
ses pieds ou de ses mains, bat son corps en cadence, sinon l'agite en partie ou en
entier afin de mouvoir les objets et ornements sonores [les sonnailles] qu'il
porte."Diverses sonnailles de chevilles et de poignets, faites de coques végétales ou
de grelots en métal. (Cl. ER)
-Page | 47
que le numéro des "Cahiers de musiques traditionnelles", vol 14/2001 consacré au
geste musical et dont je donne ici le résumé :
La danse n'est pas loin : les pieds, les mains, spontanément, répondent à ce
surgissement dont l'oreille assure le relais. Comment naît le geste vocal ? Comment
vient la danse ? Comment l'instrument accueille-t-il celui qui en joue, comment
s'adapte-t-il à la physiologie humaine ? A quelles impulsions obéissent le souffle, la
voix, les mains, les doigts ou les pieds lorsqu'ils se meuvent pour produire des sons,
et quelle est la part des automatismes dans le geste "intérieur" - geste "antérieur" au
son - qui conduit le jeu du musicien ? Telles sont, parmi d’autres, les questions qui se
posent lorsqu’on pense aux mouvements de la musique dans l’homme, lorsqu’on
réfléchit aux gestes de l’homme musicien.
Tout informateur, quel que soit le type ou le sujet de l'enquête réalisée doit
être soumis à un questionnaire qui renseignera le collecteur utilement. On trouvera
dans la rubrique "Protocole d'enquête pour la collecte des instruments (ou son
information)", paragraphe 11. un déroulé cohérent de questions. J'y adjoins ici un
autre protocole antérieur, réalisé en 1962 par Claudie Marcel-Dubois et Marie
Marguerite (Maggy) Pichonnet-Andral, dans le cadre de leurs travaux à la tête du
département d'ethnomusicologie du Musée national des Arts et Traditions populaires.
A votre charge de réaliser la synthèse entre les deux, si nécessaire.
Nom, prénom, surnom. Lieu de résidence. Age (au moment de l'enquête), date de
naissance. Lieu de naissance. Situation familiale (célibataire, marié, veuf). Lieu de
naissance des ascendants et du conjoint. Emergence de l'implantation familiale dans
le village ou la région. Profession(s) dans l'ordre chronologique d'exercice.
Chronologie des lieux de séjour, service et expéditions militaires. Spécialité musicale
: chanteur, instrumentiste, fabricant d'instruments de musique. Niveau de formation
scolaire. Niveau de formation musicale. Historique de l'apprentissage musical
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(interprétation ou facture) Degré de technicité d'exécution musicale (sans technique,
amateur ou spécialiste). Style d'interprétation, particularité d'exécution. Qualité et
étendue de la réputation d'exécutant ou de créateur. Comportement et réactions
psychologiques vis à vis de la musique. Aptitudes musicales, mémoire musicale et
littéraire. Nature du répertoire musical. Langue(s) parlée(s) et lue(s). Dialecte ou
langue vernaculaire, son degré de connaissance, ses applications (où, quand, à qui).
Observations. Références aux documents d'enquêtes : lieu et date de l'information,
numéros des documents audiovisuels : enregistrements sonores, photos, films,
relevés, croquis, dessins, plans, etc.
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contacts de longue durée avec des musiciens d'autres traditions musicales ?
Lesquels, quand, où ? ; g) est-il également compositeur ?
- Quel est son degré d'acculturation (degré déterminable par les réponses aux
questions 8, 9, 20 du questionnaire 1 et 11.3. f) du questionnaire 2).
Une enquête exhaustive est évidemment difficile à établir, mais ces quelques
propositions doivent permettre en principe, par les réponses qu'elles apportent et les
commentaires qu'elles peuvent susciter en cours d'enquête, de cerner le principal
des informations nécessaires.
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REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
1- DAGRI Paul, Comprendre la musique africaine, Abidjan, NEI/CEDA, 2014, 178
pages.
8- Protocole de recherche
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