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Number 4, 1983
URI: https://id.erudit.org/iderudit/1013897ar
DOI: https://doi.org/10.7202/1013897ar
Publisher(s)
Canadian University Music Society / Société de musique des universités
canadiennes
ISSN
0710-0353 (print)
2291-2436 (digital)
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canadiennes, 1983 (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be
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loppait cette théorie et cette notation, d'un côté les neumes pour-
suivaient leur rôle d'aide-mémoire, participant au courant dia-
lectique rationnel théorie-notation par l'accroissement de leur
caractère diastématique dans de multiples formes évolutives (ils
seront d'ailleurs finalement placés sur la portée, gagnant la
précision de hauteur au prix d'une grande perte sémiologique
dans l'expression des autres éléments musicaux) ; d'un autre
côté, se développèrent différentes notations de rationalité plus
ou moins poussée, liée à certains aspects du développement
théorique, qui furent finalement supplantées par la notation sur
portée. Tous ces essais et échecs sont extrêmement éclairants
sur le fonctionnement de la notation et le rapport entre la nota-
tion et sa musique.
NOTES
1. Cet article est le texte d'une communication présentée à la table
ronde de paléographie, organisée par le C.N.R.S. (Centre National de la
Recherche Scientifique) français, à Orléans les 6 et 7 septembre 1982
dont les Actes publieront le résumé.
2. Comme l'ont bien montré les travaux de psychologie linguistique
et religieuse de Marcel Jousse (1925).
3. Saint-Augustin : « Sonus autem, quia sensibilis res est praeter-
fluit in praeteritum imprimiturque memoriae, rationabili mendacio jam
poetis favent ratione, Jovis et Memoriae filias Musas esse confictum est.
Unde ista disciplina sensus intellectusque particeps « musicae » nomen
invenit » (1948 : L. II, XVI, 41, 434-35).
4. Isidore de Seville : « . . . et dicta musica per derivationem a
Musis . . . sonus quia sensibilis res est et praeterfluit in praeteritum
tempus imprimiturque memoriae. Inde a poetis Jovis et Memoriae filias
Musas esse confictum est. Nisi enim ab homine memoria tenantur soni
pereunt, quia scribi non possunt » (1911 : L. III, 15, 1).
5. Aurélien de Réomé : « eoquod haec ars, nisi memoria infigatur,
non retineatur » (1975 : 61).
6. Notons que la mémoire « empirique » en général était extrême-
ment développée au Moyen-Âge : ainsi Ordorannus de Sens expose de
mémoire [repetita memoria), dit-il, le grand monocorde de Boèce qui
comprend un très grand nombre de termes grecs et de chiffres. Cf.
Ordorannus de Sens 1972 : 202-03.
7. Expression de Laloum 1973 : 24.
8. Selon Gui d'Arezzo : « Nam si illi pro suis apud Deum devotis-
sime intercedunt magistris, qui hactenus ab eis vix decennio cantandi
imperfectum scientiam consequi p o t u e r u n t . . . » (1784a : 43b).
9. Cf. les Regulae de arte musica attribuées autrefois à Gui de
Cherlieu (1864 : 150 a), mais qui sont sans doute de Gui d'Eu ou le
Longpont (d'après Cocheril 1959 : 372).
10. J'ai ébauché l'étude de ces procédés de descriptions verbales et
de leurs sources in Duchez 1981.
11. Pour un exposé plus détaillé de cette conception grammaticale
et de la description accentuelle de la musique, cf. Duchez 1981.
12. Cf. manuscrit Rome Bibl. Vat., Palat, lat. 235, fol. 38v (Xe s.) :
« . . . de accentibus toni oritur nota quae dicitur neuma », cité par
Wagner 1912 : 355.
13. Sur cette élaboration, cf. Duchez 1981 : 572-77 et tableau II,
ainsi que Duchez 1979 : 64-67 pour une autre approche succincte du
problème.
14. Depuis Dom A. Mocquereau qui voit dans les neumes une
« notation chironomique » (1889), on a longtemps cru que la notation
neumatique s'était développée à partir de la chironomie (O. Fleischer, P.
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