Des origines à l'époque Renaissance

« Music is the universal language of Mankind » (Henry Wadsworth Longfellow)

1) LES ORIGINES :

Les origines de la pratique musicale se confondent avec celle de l'homme. Celle-ci accompagne la vie en communauté,
Les fêtes, festivités, pratiques et rituels religieux. En l'absence de notation, Les seules traces que nous ayons de la
musique primitive et ancienne sont essentiellement des représentations picturales des instruments utilisés. Il est
établi que le premier des instruments fut la voix humaine, accompagnée parfois de divers instruments à vent
(flûtes, shofar, trompettes), à cordes pincées ou frottées (Psaltérion, Kinnor, lyre, harpe, cithare, luth) et des
percussions (Tambour, tambourin, triangle systres, Clochettes…), faisant apparaître ainsi deux des principales
caractéristiques de la musique : la mélodie et le rythme. Il semble qu'une des gammes les plus anciennes soit la
gamme pentatonique c'est-à-dire formés de cinq sons, établie à partir d'intervalles de quintes ascendantes en
partant de do : do-sol-ré-la-mi, qui, mises dans l'ordre du grave à l'aigu, donne la gamme pentatonique que nous
connaissons, suivie de la gamme heptatonique constituée de deux tétracordes identiques (voir concepts de
Pythagore, rangs harmoniques)

Au Moyen-Orient et en Inde, la division de l'octave est répartie selon d'autres concepts que nous n'étudierons pas ici.
La gamme heptatonique, et tous les modes qui la caractérise constituent les fondations de la musique occidentale.
Ceci sera étudié en détail dans le cours d'harmonie. La notation musicale ne se développera vraiment que
beaucoup plus tard. Ces pratiques musicales n'évolueront que très lentement à travers les âges, et il faudra
attendre le Moyen Âge pour vivre une évolution de plus en plus marquée et rapide de l'art musical.

2) LE MOYEN AGE :

De la monodie modale vers la polyphonie

Introduction: Le moyen âge est le berceau de la musique savante occidentale et voit s’épanouir la monodie religieuse
(une seule voix ou voix à l'unisson ou à l'octave), tout début d’une longue tradition grégorienne, conjointement à la
musique instrumentale et à la notation musicale qui fera son apparition vers la fin du moyen âge. C’est aussi la période
charnière qui fera passer la musique de la monodie de tradition orale à la polyphonie écrite.

1) Musique vocale religieuse : la monodie modale

La musique du début du moyen âge est essentiellement vocale et religieuse. La polyphonie n’existe pas encore. VIème
VIIème et VIIIème siècles sont les siècles d’or du gregorien, durant lesquels tout le répertoire sera composé.

Le chant grégorien (ou plain-chant): c'est le répertoire officiel de l’église romaine, réservé au culte. C’est la base de la
musique occidentale. Basé sur les intervalles (ambitus restreint) et le rythme verbal. Les textes sont en latin. Les
possibilités mélodiques sot classifiées par modes (musique modale) dans un Tonaire (recueil des grégoriens) .

Les formes musicales: psalmodie (recitation chantée des psaumes), la messe, hymnes, tropes, séquences, le théâtre
liturgique

2) Musique instrumentale et musique profane

Encore très peu développée au moyen âge, et en l’absence à cette époque d’une notation musicale, ce n’est que vers la
fin du moyen âge que la musique instrumentale s’est répandue notamment avec l’arrivée des trouvères et troubadours
au cours du Xlleme siecle :

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les exemples :Gaufré Rudel, et les trouvères (fin 12eme), Adam de la Halle, s’accompagnaient souvent en chantant.
Textes poétiques, d'amour courtois.

Les formes musicales: Chansons, ballades, rondeaux (polyphonies profanes) regroupées dans des chansonniers,
virelai, jeux et jeux partis (ex Adam De la Halle, s’apparentent à du théâtre), motets à 3 voix avec teneur gregorienne.
Extrait écoute : Jeu de Robin et Marion de Adam de la Halle (ensemble Micrologus)

L’accompagnement et les instruments : Peu de sources subsistent pour documenter les instruments de cette époque
mais l'iconographie donne une représentation de la viole, du psalterion, mandore, flûte, chalumeau, cornemuse, qui sont
les ancêtres des instruments tels que nous les connaissons.

La notation musicale : Jusqu’au IXeme siecle, on notait les idées musicales en « neumes »; suivant le flux de la parole,
de façon non mesurée (alternance de longues et de brèves selon accents de la phrase). C’est un aide mémoire car la
musique se perpétuait par tradition orale plutôt que par écriture. X et XIeme: la notation est diastématique (avec ajout de
lignes de couleur, création de portées et clés). Guy d’Arezzo a écrit un traité sur le sujet.

3) L’arrivée de la polyphonie (plusieurs voix indépendates) :

Ars Antiqua (XIIIe jusqu'à début XIVe)

Les premiers signes de polyphonie datent de la fin du XIIeme siècle, et la polyphonie religieuse s’épanouira entre autre
avec l’Ecole de Notre Dame ( Léonin, Pérotin). Le XIIIeme est le siècle du motet (3 voix)
Extrait écoute: S’on me regarde/ Prenes i garde/ Hé mi enfant (auteur inconnu, manuscrit de Montpellier) très
caractéristique.

Ars Nova (XIVeme)

Epoque nommée d’après le traité de notation musicale Ars nova de Philippe de Vitry :
Nouveautés: Développement de la notation et du rythme (donc abandon des modes rythmiques) , apparition du binaire,
amélioration polyphonie, notation mesurée (avec des mesures), isorythmie.
Volonté de créer de l’expressivité et renouveler le répertoire des siècles précédents.

Extrait caractéristique Ars nova : 1ere messe polyphonique entière écrite par un même compositeur, à écouter: Messe
de Nostre Dame, à 4 voix par Guillaume de Machaut

Formes musicales de l’Ars Nova: chansons polyphoniques (rondeaux ballades virelais), motets, messes. Prémices du
madrigal en Italie

3) LA RENAISSANCE:

Extension de la polyphonie dans tous les domaines et développement de la musique instrumentale.

Le XVeme siecle

Elan de l’humanisme, progrès, savoir, université, Imprimerie de Petrucci

1)La chanson bourguignonne : Très répandue: profane, à 3 voix, en français. , coexiste avec rondeau, ballade, virelai.
compositeurs importants: Dufay, Binchois, Busnoys

2) La messe : Devient un genre abondant et varié, avec essais de contrepoint sur un sujet.
Extrait ecoute: Messe L’homme armé de Dufay
L'on s’essaye à de nouvelles contraintes de composition : avec ou sans Cantus firmus,… Les règles du contrepoint
commencent à se dessiner.

3 ) le motet : Grand âge du motet : de circonstance (profane, pour occasions), liturgique (sacré) derniers motets
isorythmiques

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