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Samuel Courgey

Jean-Pierre Oliva

la conception bioclimatique
des maisons
confortables et
,
economes

EN NEUF
----,.,..-_;_____:
RÉHABILITATION
La conception bioclimatique
des maisons
économes
et confortables
en neuf et en réhabilitation
Samuel Courgey et Jean-Pierre Oliva

La conception bioclimatique
des maisons
économes
et confortables
en neuf et en réhabilitation

19 9
!;~;~ :
D:u,s
11
Terre vivante voui fait partager ses expénences en matière d'écologie pratique au quot1d1en ·
0 og,que, aumentationsa,ne, bien-être, santé, habitat écologique ...

- l'édition de livres pratiques.


-lemagaz1neLes4SaisonsduJardinb,o,
- un Centre écologique, proposant des stages pratiques,
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Le catalogue des ouvrages publiés par Terre vivante st d .


e isponible sur simple demande et sur internet
T~rre vivante, domaine de Raud, 38710 Mens
Tel.. 04 76 34 ~O 80 Fax 04 76 34 84 02. Email : info@terrev,
www.terrev1vante.org, le portail de l'écologie pratique. vante.erg
ftÎ r vavante
Remerciements
Samuel Courgey est chargé de
mission à l'AJENA, A ce titre,
11 anime et supervise des
A toutes celles et ceux. militants et acteurs du monde assoc1~t1f, qui depuis
des décennies travaillent p~~r faire prendre conscience de I urgence d'un Sommaire
programmes sur la qualité autre comportement énerget1que, . . .
environnementale et la À toutes celles et ceux. utopistes de la construction b1oclimat1que et écolo-
performance thermique des gique, architectes, bâtisseurs, autocon~tructeurs, qui depuis des décennies
bâtiments. .nmentent réalisent montrent et demontrent, Introduction 9
rf:utes celles et ceux qui n'ont pas atte~du le développement durable du Petrte h1sto1re du chauffage et du rafraîchissement. · · · · ... 9
Jean-Pierre Oliva est consultant
et formateur en architecture
Une approche écologique de l'habitat . 23
discours envirornemental pour agir cono·etement.
écologique. Spécialisé dans ce À toutes celles et ceux qui ne sont toujours pas découragés d'avoir raison
domaine depuis plus de 20 ans, Chapitre 1
il est un des pionniers de la trop tôt face à une majorité de décideurs sceptiques qui ont toujours raison Qu'est-ce que le bien-être thermique ? 27
constn.1ction écologique en s1tard,
France. A toutes celles et ceux qui, de plus en plus nombreux, les re1O1gnent, avec 1. 1 L'équilibre thermique du corps humain
Samuel Courgey et Jean-Pierre leurs expénences et leurs énergies renouvelées ... 1.2 Les paramètres mesurables du confort thermique .. 2a
Oliva travaillent également La température de ''a,r ambiant 28
régulièrement ensemble depuis La température des parois . . . . . . . . . . . . . . . .. 2.9
1989 sur des projets alternatifs, La température résu~nte a1r/paro1s . . . . . . . . . ....•.. 2.9
entre autres sur la valorisation !..:humidité relative de l'air . .. . .. .. .. .. .. .. . • 3C
des fibres végétales en tant que Une reconnaissance particulière à l'AJEN A, Énergie et environnement en
Les mouvements de l'air . . . . . . . . . . . . . . . . . _ 31
matériaux de construction. Franche-Comté, au CEDER (Centre d'études et de développement des Les facteurs psychologiques et culturels . . . . • . 31
énergies renouvelables), à l'ADERA et à l'assooat1on Négawatt.
Chapitre 2
Et un merci tout particulier à Béatrice Gauge qui ne se dm.r' nt pas plus Les bases de l'architecture bioclimatique . . . . 33
que nous- de l'énorme travail qui l'attendait et qui a r•. œuvré
Jusqu'au bout avec bonne humeur. 1 Le mode de vie bioclimatique 33
.onstru1re et vivre avec le climat et non contre ,u, 33
V vre avec les rythmes naturels . . . . . . 34
Maison solaire passive, habitants actifs 35
E'~erg1e solaire fossile, active ou passive 1 • • • • 35
t.l Principes de conception des espaces et des enveloppes 36
', 1 Les différentes fonctions de l'enveloppe 36
Profiter des éléments favorables du climat.
Coord1natJon èd1tonale. conceptJon écarter ceux qui sont défavorables . 3o
réalisation Béatrice Gauge
2.2.2 Composer avec le site . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Trouver les profils de moindre résistance pour m1r1m,ser
Dessins : Gu,1laume Berteaud (sauf pages les déperditions et optimiser les gains solaires . . 39
27, 60, 101, 199d, 202b Steen)
2.2.3 Opt1m1ser la fonme et l'orientation . . . . . . . • . . . . . 44
!..:ensoleillement .. .. .. .. . . . . .. . . . . . . . . . -H
La compacité .. . . . . . . .. .. . . 4-1
2.2.4 Organiser les zones d'habitat selon l'ambiance thenm1que des espaces . . 47
La double enveloppe . . . . . . . . . . . . . 47
© terre vivante, Mens, France, 2006 Vivre au quotidien avec le soleil et la lumière . . . . . . 47
ISBN· 978-2-914717-21-2
2.3 Les ressources (lieux et climats) . 51
ISSN :2119-3940
2.3. 1 Le macroclimat . . . . . S1
La position du soleil . . . . . . . . . . . .. . 52
Le rayonnement solaire . . .. . .. . .. . .. . . . 53
Tous droits de traduction, de . 55
La température . . .
reproductJon et d'adaptation, par tous les ... 55
Le vent .
moyens tant actuels que futurs, .. 56
!..:humidité.... .. .. .. .. . . . .. . .. . •
stnctement réservés
pour tous pays.
lJ\ CONCEPTION BIOCLIMATIQUE
SOMMAIRE

2.3 2 Le mezzoc11mat et le m1croc:in:at . . . . . 57


. lnflJence des sols et de la vegetat1on . • . • • • . . . 57 Chapitre 4
Influence de l'altitude et du relief • • • · · · · · · · · • • · · · · ....... 57 Techniques bioclimatiques spécifiques 29
lrfluence des masques solaires . . • • • ·· ·· ....... 59
4.1 Les murs capteurs accumulateurs . . . 29
Le m1croc.1mat u,ba1n • · ·· , 61
4 1 1 Conception et dime, I01w' ,,, des r,1..,rs capteu·~ 130
2.4 Les outils (notions de base) • • .... 63
, 1lntensite du rayonnement solaire ... • • .. • • · · • • • .......... 63 Orientation . . . .. 3C
4 Surface • . .. .• .. • . . . . 130
,._ · Intensité du rayonnement solaire et nébulosité ........ 63
Angle entre le rayonnement solaire direct et la surface de la paroi réceptnce . 63 Épaisseur et matériaux . . • . • . . 131
Couleur et rugosrt:é du mur .. . . . . . . . . . . . . . 33
Rayornement diffus . . • • • • · · · · · · , · · • • • • , ...... 65
Nature et qualrt:é du vitrage . . . . . . . • . . • .. 3~
Nature des surfaces avoisinantes : la reflex1on ...... , . 66
Choix des menuiseries . • . . . . • • . . 14
24.2 Comportements des surfaces réceptnces . . . . . . . . . . . .......... 67
Murs capteurs et confort d'été • . . . . 34
2.4 3 Propnètés et performances thermiques des matériaux . . . ....... , 68
4.1.2 Aperçu de murs capteurs spécifiques 36
La conductMté thermique . . 69
Le mur Trombe . • . . 36
La capacité thermique . . . . .. . . . . . . . . . . .. . 70
Le mur rayonnant mixte, ou mur« double peau »
La d,ffusivn:é thermique . . ......... 70
Murs capteurs sur murs anoens trad11:Jonnels . . . . . . . . .
t.:effusMté thermique ....... 71 Murs capteurs sur murs conventionnels . . . • . . . . . . • . 4C
2. 4.4 Parucu1antés thermiques des maténaux transparents . . .... 72 Vers des murs capteurs en bois ? . . . . • • . . . . . .
Rappel du principe de l'effet de senre ........ 72 4.2 Les serres bioclimatiques . . . . . . . . . . . . .... 143
Propnètés thermiques des vitrages ....... 72 4.L.I Principe de fonctionnement .. .. .• .. . ... . . . . . . . 43
4.2.2 Conception de la serre comme espace habrt:able . . . .
Chapitre 3 ,., 3Typologie et dimensionnement des serres
Des parois performantes .... 75 L'orientation . . . . .
Linclina,son du vitrage et le profil de la serre .
3.1 Les parois opaques .. 75 L1ntégration de la serre à l'espace habité . . 149
3.1 Propnetés et performances therrrnques des parois opaqL E .. 75 Le dimensionnement des serres . . . . . . . . 150
Performances isolantes d'une paroi . . .. 76 4 R.éalisation de serres perfonmantes . . . . . . . . . . .
InertJe thermique . 80 Relation entre la serre et l'extérieur I S,
. 86 Relation de la serre avec l'intérieur · · · · . · · · · · . · 1"4
Isoler pour l'hiver ou pour l'été ?
Durabil~é des performances des parois ..... . 88 Serre et ventilation .. .. .. .. .... : . : : : : : .. : . · . · SS
Isolation et hygrotherm1que des parois .. 89 5 Les serres dans un bâtiment en réhabil~at1on . . •oO
3.1.2 Les différents types de parois pour l'enveloppe . 92 4.3 Les capteurs à air . . . . . . , . . . . . . . . . . 10 3
Lesmurs . • . . 93 3 1 Principes et dimensionnement des capteurs à air . 163
Leston:ures ...... 102 Isolation et type de vn:rage . . . . . . . . . 64
106 Orientation • . .. .. .. .. . . . . . 10 •
Pnncipe de conception des sols ....
110 Powo1r d'absorption de la surface réceptnce 10 4
3.1.3 les parois et parements 1nténeurs . ,
D1mens1onnement des surfaces de captage '1:,-l
L:inertie dans les parois intérieures . 110
4.3.2 Captage pour chauffage direct de 'espace habite , 1b6
3 2 Lt.:effusJVit~ th:~1que des parements ........ : . . 112
4.3.3 Captage pour chauffage de masses de maténaux • . 167
. es parois. v,trees (fenêtres et autres baies) . . 113
4.4 Les puits canadiens .. .. .. . 171
3.2.1 Choix de I orientation des baies vitrées . 113
4.4.1 Éléments pour la conception d'un pu,ts canadien . • . T3
3.2.2 D1mens1onnement des baies vitrées 115
Configuration du puits canadien .. .. . .. . • . .. .. .. . .. . . .. . 173
3.23 Opt1m1sat1on des baies pour la thenm1que d'hive; . . 116 Nature du sous-sol .. . . . . . . .. . . .. .. .. .. .. . . . .. . . 173
Huisseries . 116
Types de b;,~~ · · · · · Profondeur des conduits . . . . . . • . . . . . . . . . • . . . . . 73
117 .. . .. 1 74
12.4 <?PtIm1sation de.sb~i~s-~~~r ·,~ ~~~f~~ ·d'é~é ·
Longueur et diamètre des canalisations • . . • . . . . . ..
.. 121 Débit et vitesse de l'au . . .. • . • . . • . • • . 174
Evrrer les surchauffes . . 121 Type et matériau des conduits . . . . . . . . . . 175
Lefacteursola,re
. 121
Les pare-soleil extéri~~;s· fi;~~ ······ 122
4.4.2 Conception et dimensionnement d'un puits canadien
4.4.3 Bilan et perfo1rnances d'un puits canadien . . . . • .
, 75
. 177
Les protect,ons solaires mobile~ .....
125 Approche environnementale . . . • . . 177 \
~:sttections et masques végé~u-~ 126 Approche économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... 177
ra ement des sols environnants . . 128
7 \
LA CONCEPTION BIOCLIMA17QUE
...__ ,

Chapitre 5
La ventilation
179
Introduction
•nci es de base de la ventilation ... .. .. .. . ... 179

5 ·2
:ope~
5.1 Pn t11! ou, ,voir un ai nteneur sain
5 1
... 180
des systèmes de ventilation . . . . . . • • • • • · · · · · · · · · · · · · · · • • • • 182
. ·parées ou par balayage ..... • • • • • • • · · · • • • • • • • 182 Prat1c1ens de la construction écologique, ,es auteurs de cet oi.;;irage so"~
Vent1lat1on oar o1eces se non aux besoins de renouvellement d'air . 182 confrontés depuis de nombreuses années, ent'e autres prob1ématJq;;es. a
Ven'' ,•1on ,ssu1ettJe ou . . . . . . . 184 celle du confort thermique et aux moyens de l'obten' dans Jne 1ogIque
5.2 Principaux systèmes d_e vent1lat1on . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...... 184
d'économie, de santé, et de cohérence environnemertale
5... ver ,..uon natJrelle « a anoenn~ >> •
Aeration par Ies défauts d'etancherte .. • • • • • .... 184 Auiourd'hui, même les tenants les plus rig1des de la construc:1on cor,ertJon-
Renouvellement d'air par ouverture des fenetres ........ 184 nelle le reconnaissent l'accroissement rapide du coût de l'energ1e, la raréfac-
Ven•,ationpartiragethermique ...... •,· •············ •···· 185 tion des ressources et l'urgence de réduire les causes du réchau::-erient c, -
.2.2VMC « de base »ou« simple flux autoreglable » . . . . . . .. 186 matIque imposent une nouvelle évolution des modes d'habrter et de
5
5.2JVMC simple flux hygrorégiable de type B . •. • •, • .... 187 construire.
5.24 VMC double ux avec récupérateur de chaleur . . 188 Il nous a donc paru opportun de faire au1ourd'hu1 le point sur ,es alterriatives
5.25 vennlauor mécanique répartie (VMR) • • • • • • .... 189 écologiques pour l'obtention du confort thermique.
5.2.6 Ventila1Jon mécanique par 1nsuffiat1on (VMI) . . . . 190
5.2.7 Recaprtulat1f • 19 1 Un ouvrage vraiment «écologique» sur le confort thermique ne pouvart se
5.3 Éléments pour une ventilation écologique . . . .. . 192
cr rtenter de comparer les solutions et appareillages disponibles sur e mar-
5.3. RéatJ:re les besoins de renouvellement d'air . . . . . 192
' .,JJUr répondre, fût-ce le plus écologiquement possible aux oeso1ns
Pour redu1re les pollutions à la source . 192
~, Il se devart de prendre le problème à la racine, c·est-à-aire à la dé:-
Pour des parois composant avec la présence d'eau . . 19 3
'F , besoins réels. Le postulat de départ étan•. que i erergIe sans
5.3.2 Terrpérer l'air entrant . . . 194 Exceoté quelques postes nous ayant
RécupératJOn de chaleur sur l'air extrait . 194 ' la plus écologique de toutes est celle que l'on ne consorrl"1e pas. ce sembie 1nteressantes à è,oquer à
Récupération de la chaleur ou de la fraîcheur gratuite du sol 194 st donc consacré aux méthodes permettant ia decroissance des roccasion, robjet de ce livre se limite à
Récupération de I énergie solaire arnvant sur le bâtiment . . 194 t1ermIques par la conception bioclimatique des rabrtats. l exoose l"hab,cat individuel et au peut collecuf,
L prinopes du contrôle énergétique à partir des elernents m., bât,. pour lequel la problemaoque et les
5.3.3.Adapter les débns de ventilation aux besoins . 197
solutions sont sensiblement différentes
Systemes mécanisés pemnettant une modulation forte des déL . 197 Tirons ultérieurement dans un second volume les dispos1t1fs spéofi- des programmes de plus grande
Vent:Jlat1on et ouverture des fenêtres . 198 Jur produire la chaleur complémentaire souvent nécessaire sous nos ampleur.
5.3.4. Rafraîchir par surventilation du bâtiment . . . 198 . , et les solutions actives de rafraîchissement.
5.3.5. Vers une ventilation naturelle écologique . 201

Chapitre 6 PETITE HISTOIRE DU CHAUFFAGE


Stratégies pour des bâtiments économes et confortables 207
ET DU RAFRAÎCHISSEMENT
Comment agir ? . . • . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . , .... 209
Choix arcr<tecturaux et mesures concernant \'adaptation au lieu . . . . . . . . . . 210 Not re héritage animal
Mesures concernant les techniques de construction et le choix des matériaux .. 215 Parmi tous les êtres vivants, les humains disposent d'un grand registre de
Mesures concernant la qualité et le soin de la mise en œuvre . . . . . . . . 215 stratégies thermiques pour s'adapter au. vanatIons du climat exténeur
Mesures concernant les 1nstallatJons techniques . 216 Elles sont de cinq types, identiques à celles des animaux. _ ,
Le comportement et les choix des habitants . 219 • Physiologiquement. notre nature de mammifères nous offre des capac1tes
de régulation métaboliques par va:1a~ion des quantités de sang qui affluent à \
Annexes prox1m 1té de la peau, pour 1·afra1ch1r le corps, ou au contraire limiter ses
Principales unrté , 222 déperdit ions de calories. Cette faculté nous permet de ressentir des condi-
Ca . . s rencontrées dans le secteur du bâtiment
.radenstJques th ermiques des matériaux · . 224 tions de confort sur une plage asse~ large de températures. 1
~:g:ementat1ons, normes, DTU, certifications. Îab~I~ •........ 226 • En plus de ces régulations phys1olog1ques autom~t1ques, "?us pouvons
egemehntat1ons thermiques et certification ;< basse é~~~g·i~. >; 227 comme beaucoup d'animaux modifier notre actIvIte musculaire pour aug-
les termes suivis d'un astérisque• Ap. proc e econom1que ...
sont expliqués dans le glossaire . 229 menter ou réduire la production de chaleur (par exemple en fendant du bois
p.238. Bibliographie et sites interne~ 232
Glossaire ·
. 238

1 8
LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE NTRODUCTIOI\.

• c'est bien connu,« réchauffe deux fois», ou en faisant la


1 Notre troisiè me peau
en >i,ver. act1vite qu, heures de l'été).
s,este aux plus chaudes . . . des comportements animaux est le noma- Poursuivant la prat1quP 1• a11rriaux bât,sseurs, les cu tures h:.imaires tradi-
strateg1e herrtee , I' t1onnelles ont porté très loin l'adaptation de leur abrt.r. et de eu· MOde de
•.une aut re à se dé lacer physiquement d'un heu a autre, au cours
d1sme qui cons 1ste p de l'année poui· rester dans des zones de tem- vie à leur environnement c\1matJQue. Le!> bâtissel.rs prmrtifs, a l'irstar ces an.
d"une 1ournée et/ou au cours maux, ont d'abord assigné à leur habrtat un rôle de 'T1édiat1on passive ertre
, proches du confort. , les forces extérieures du milieu naturel et 1eur confort Ils ont s..i tirer pè.'11.
peratures . d' n nid le creusement d'un te1,ier, ou I aménagement
souvent avec une grande 1ngérnos1té, des potentiels d'échangeurs t.t-err,iqL.es
• Enfin. la con5tructit ouur créer un microclimat est l'une des stratégies les
entre le milieu extérieur et le milieu ,ntér1eur que const.11,e le r hab :at. Cel.:J
d'une cav,t~ nadture e ~e animal dans l'adaptation aux conditions thermiques
plus avancees u mon en Jouant sur la seule conformation pnys1que et rrorp 01ogique cesvol1,rr1es,
des espaces et des masses.
Conmucoons • b1odunaoques » des exteneures. tt cellule plus ou moins close permet le rassemblement de plu-
termites à boussole (Am[ermes
• De pius. c~d : et la mise en commun de leurs chaleurs corporelles. La
mend1onol~) de la steppeaustralienne. . Ces compétences empiriques dans la gestion pass:,e de l'er'ce l"•e •~er'TI _
Les mon: one<it~ st'lttt"leM noro- ::~~~~~~~nudes animaux au néolithique a 1n1tié un mode de chauffage qui que, alliées à la rusticité des besoins, expliquert que soi.;s beaucoun de c -
su<1 absorben' te 'll)O'V1er:1en:solaredu
a perduré pratiquement jusqu'au xx• siècle en milieu rural, où l'on trouvait mats. c'est relativement tard dans l'h1sto1re que 'on constate ·aa onc..io~ de
mabnetd,50:f :arlan'acesla~pcx.•
mainteo- 1~ttnoucouvainà encore des étables 1ouxtant les logements des humains. systèmes de production de chaleur spécifiques. Cest a1nS1 oar exerro e al,e
31.5 Cetrt,,md~ re!at~•à9C%.y dans la zone tempérée de l'Europe, le recours aux « ntrants » énergé:.q..ies
compnspendant nurtparr-,er;eElles
est resté marginal, dans l'habitat populaire Jusqu'à l'ère 1ndustne1le, la c,ïaleu-
é-J,tertles<.rchauf'esd..mtlieuduJour
gr.kealeurfatrefee. Notre deuxième peau d, feu n'étant qu'un complément occasionnel aux apports ntemes .
Au cours de 1eur évolution, les humains ont abandonné une ae>~ , , ·atégies
animales d'adaptation climatique: la possibilité sa1sonn1ère de fa tre ou
décrortre des couches de graisse ou de fourrure pour se pr froid. recherche du confort thermique
otre peau nue n'est adaptée à peu près qu'aux zones tror 1
'TIides. es régions froides, la nécessité de ma1nter1r 1a chaleur al.. cœ • de 'a
Sous tous les autres climats, elle exige une assistance therr 11 ble en '.l'a amené à créer des habitats compacts, pour lir. er ,e p s ooss·ble
fonctJon des saisons. rfaces de contact de l'enceinte thermique avec 'exteneur
Les vêtements conçus dans les civilisations traditionnelles '1t ces
- fonctions de conrect1on thermique: le vêtement de fourrure étroi-
C c la yourte mongole, l'exemple le plus abouti est 'igloo.
tement collé au corps, emprisonne sa chaleur et la vapeur - Je de la orme hémisphérique de cet habitat constitue le rapport opt1rr1a entre e
sudation, créant autour de lui comme un microclimat semi-tro~ volume contenu et la surface du contenant. De plus. elle offre une résistance
D'autrese-;pe,:esoeternwtes1es mécanique maximale avec un matériau ent1èremert disponible sur place et
Maaotf/lTleS be Kl,.~, ae Côte-dïvo,re)
À l'autre extrême climatique, les gandouras blanches, amples et f10,td11tes que
portent les Arabes assurent à la fois une protection contre le rayornement une portée minimale aux assauts du vent et à ses efTets refro1d1ssants.
constrursent ~ n "1 <egroupant p US1eurs
mu ons d' "VJ<L .rvec des systen-ies de solaire et une circulation d'air autour du corps qui maintient la fraicheur par L'emploi de la neige compactée comme matér·au de structure ne reponc
ven~lat10n e: d air conditJonné u-es élaborés évaporation. pas seulement à une nécessité technique et èconorr11qtJe · c'est auss, une
le couvain aucentre,estenpe-manence réponse presque parfaite à la fonction thermique Er plus des proonetes spe-
vent1lédebasenhautparurcourantd'a,,
1
ofiques de la neige, le pouvoir isolant de cette coque est dSsure par une ~ne
: : : : :u~;;~~extran le C02 et pellicule de glace que la chaleur dégagée par les corps à 1'1nterieur et ap-
1 Cave point d'une simple lampe à huile font apparaître su le paremert •ntérieur.
l Chambreàairsupeneure
l Conduits

Coupe d'un igloo.


1 'vt
2 E •trèe
3 Tunnel tempéré coudé pour arêter
levem
4 Cabillots d'amarrage et peaux
5 Plateforme de sé1our élevée pour réduire
les courants d'air et bénèfia er de l'air
Principe de ventilation naturelle assistée chaud
parcheminéethermiquedelachambrede 6 Poches d'air
~ommerce et d'industrie de Karlsruhe
rchrtectes.SWesshngetC.Steffan.1996.
Habitants du M'zab en gandoura.
Il
LA CONCEPTION BIOCLIMATlQUE NTRODUCTION

Celle-Cl obture les petites porosités de la neige et agit rnmme un réfiecteur Du foyer ouvert au poêle de masse
haleur (à la manière des films en aluminium). Ensuite, en tap1s;ant cette Dans l'habitat populaire, la cheminée, avec cond1.Jit indépendan· pour a
de c_ d r ,.,.ures qui prennent rapidement la temperatur_e de
paroi de peaux et e ,ou,' ' h fumée, ne se répandra qu'à la fin du Moyen Âge mais des le vi· ri 1lenaire
l'air intérieur. les habitants améliorent encore ces performances t erm1ques avant J.-C., sur le srte néolrthique de Çatal Hüyük. en Turquie, sont attestés
en évitant leur refroidissement par rayonnement. , . des exemples d'une meilleure intégration du foyer à l'ence1n e:le fe1.J est édi-
L:igloo est donc un exemple particulièrement perfo1mant_d un habitat conçu fié sur une banquette en maçonnerie surélevée et adossé à l'ur des riurs.
comme instrument de contrôle de l'envu-onnement thermique, presque auto- Cette disposition introduit une 1nnovat1on radicale dans le mode de chauf-
nome en energie. Dans les climats moins extrêmes, la plupart des habitats pri- fage, en ajoutant le rayonnement de la maçonnene au rayonnement d rect du
mitifs sont de simples abris c1rcula1res recouvrant un foyer central, avec un feu, avec les conséquences régulatrices que cela implique grâce a la rest1 u- Maison en paille en Autriche.
trou dans la toiture pour ''évacuation des fumées. Les parois de branchages tion déphasée des calories dans le temps. Le,; soh.!,oos tra<il!JOt\'le 1es sont parfois
1

r,ônterJreteese0 .!fth'tecture
Huttedeslnd1ensMandanàl'ouest des auxquelles on aJoutait pa1fo1s de la terre étaient surtout une protection Le feu, adossé à un mur du local, peu ou prou aménagé en vue de l'évacua-
Grands Lacs en Amérique du Nord. conter,pora,re.
contre le vent et la pluie. Ce système est très peu efficace du point de vue tion de la fumée, va donner lieu à des siècles d'amélioratJo s Jusqu'à ce que
La struc\Jre de perd es recouvertes de
branchages et de moues de terre abnta11. thenn1que car l'air chaud s'échappe par le haut, et la combustion, très gour- l'on puisse réellement parler de cheminée. Le risque d'1ncend1e défaut
plus1eur.; familles autour du feu central. mande en oxygène, crée des courants d'air froid pénétrants par les d1scont1 maJeur de ce premier feu rustique, conduit à le border latêra1eme!lt et er
t:orifice pour la fumée étart protégé en cas nurt:és des parois latérales. Le seul moyen de profiter de la chaleur du foyer surplomb d'éléments peu combustibles, d'abord constrt:ués d'argile ar.née de
de pluie abondarte par un canoë retourné.
étlit donc de se tenir à proximité de celui-ci pour bénéficier de son rayonne- bois, puis en brique ou en pierre. Ces maçonnenes réduisert les nsques de
ment En Europe, dans l'habitat populaire, ce dispositif du foyer central persiste projections d'escarbilles, et augmentent également les organes de stockage et
Jusqu'au Moyen Âge. Le port de vêtements épais, même _à l'in_térieur, reste c'P rayonnement. Le tirage aléatoire en même temps que l'évacuation de la
donc la solution de base pour assurer le confort thenni que 1ndiv1duel. 1 T,ée se corrigeront très lentement par la transformation cies trémies e'l

1tables conduits de fumée de mieux en mieux profilés et dimensionnés.


Parallèlement. des systèmes beaucoup plus évolués ont été utilisés dès 'ois pourvue d'un conduit vertical sortant du tort:, la chel'T'inée pourra
1
l'Antiqurté, comme le chauffage central à hypocauste connu chez les Grecs donner le mur pignon par lequel s'échappart: encore souvent a fi.Jmee:
depuis 1e 1v• siècle avant notre ère, et surtout développé dans les riches ée à un mur de refend*, elle permet de récupérer les déperd ons qui
demeures et les thermes romains. Un foyer puissant situé à l'extérieur des alors se produisaient par la face amère du mur.
espaces à chauffer produit de l'air chaud qui circule sous le sol des salles certaines régions d'Europe du Nord, une continuelle amélioration de
chauffer ou à l'amère des parois verticales. logique de récupération des calories aboutira à des foyers de plus en
Maisontraditionnellede l'ileUllung Par ailleurs, 1es premiers usages de la géothermie sont attestés au Moy, enclos rayonnant en tous sens au centre de 1'habitat
en Corée. Âge, comme par exemple à Chaudes-Aigues dans le Massif central, où ( ars les isbas russes, qui sont de véritables bulles hermétiques en bois mas-
Dans un d,mat rude aux hivers longs, avec
1332, un acte de dénombrement des droits seigneuriaux fait mention de 1 s( a cheminée à feu ouvert a laissé place à un énorme poêle maçonné occu-
de forteschutesdene1ge,delapluieetdu
venllesconstructeur.;tradltionnelsomm1s celles chauffées par C1rculat1on de l'eau thermale dans le plancher des pant Jusqu'à 10 m2 au centre de l'enceinte chauffée, construit en mème
au point la double enceinte qui dissooe les sons du village. C'est le premier réseau de chauffage urbain: l'eau qui J,.11, t temps que le gros œuvre. Dans ce d1spos1tif. le feu ne chauffe plus par rayon-
fonctions de protection et de gestion des nement direct, puisque le foyer n'est plus ouvert que pour la réactivation
apports internes• la torture extérieure en
naturellement à 82 °C étart canalisée et transportée au moyen de tuyaux en
chaque matin. L'intégralité de la chaleur est absorbée par la masse de la sa1sonnieres.
troncs d'arbres et cowerte de roseaux bois de pin évidés qui s'emboîtaient les uns dans les autres. Limrté à quelques En hac· hiver. eP bas, été.
abrrre des intempéries la cellule thermique maisons au Moyen Âge, le système de canalisations a été constamment déve- maçonnerie et lentement restrt:uée à l'espace qui ''environne.
où l'on se replie en saison froide.Cette
loppé et desservait au xv111• siècle la plupart des quartiers de la petite ville.
dernière, farre de rondins de bois et de
terre,opt1m1sealor.;larécupérationetla
restrrutionparrayonnementdescalones Variante de l'hypocauste gréco-romain. Le poêle indépendant, une invention majeure
dégagéesparleshaMantsetleur.;actMtés Le «k'ang » de Corée et de Chine du Nord Mais les différentes variantes de feu ouvert ou enclos dans la maçonnerie
quotidiennes. est un chauffage par le sol également très étaient peu adaptées à l'habitat collectif et urbain par la taille des infrastructu-
ancien qui permet de réchauffer les pièces à res qu'elles supposaient. Par ailleurs, la révolution industrielle accélère la raré-
vivre à partir de la chaleur dégagée par le faction du bois, de plus en plus utilisé en construction navale, dans l'industne et
foyer de la CUJsine.
la métallurgie. Cela amène conJOintement à des recherches sur l'opt1misat1on
1 Sol de la cuisine

2 Sol de la salle (ciment sur plaques de du rendement calorique obtenu par le bois, et à l'expénmentat1on de nou-
pierre) veaux combustibles fossiles, au premier rang desquels figure la houille, dès la
3 Marmite Renaissance en Angleterre.Avec ce nouveau combustible, le twage indispensa-
4 Feu de bois ou de charbon ble pour évacuer les gaz de combustion comme l'oxyde de carbone ne peut
5 Fluxd'airchaud
plus être assuré par le seul moyen d'une rustique cheminée à feu ouvert
6 Cheminée

13
, LA CONCEP170N BIOCLIMATIQUE "'RODUC".O
1
nd tournant réside dans \'1nventIon du poêle à foyer fermé attribué~ à La fée Électricité a de quoi séduire pu1squ'el'e supprrre d'ur coup de
Le gra F k.l' magine une boîte métallique contenant le feu que I on baguette magique toutes les contraintes prosaïques de stockage de combus-
Beniam1n ran in, qui i d la pièce Les gaz de combustion sont canalisés tible volumineux et malodorant. de chaudière à entrete 1-; de condu:ts de
peut disposer audcentredantedes murs et l'entrée d'air est réglable de façon à fumée à ramoner, et de orcu1ts d'eau encor1brants ou d,sgrac1eux.
dans un tuyau n epen 1

Désormais, la chaleur arrive par les mêmes fils que a um1e 0 e. La poss,bt rté
réguler la combustion. . •
Beaucoup plus économique et plus sûr,œ premier poele offre un ray~nne- de se chauffer devient aussi facile et instan~anée que celle d'éc a.rer ure
ment dans toute la pièce, mais surtout 11 1ntrodu1t une notion qu~ va ~evolu- pièce, de mettre en marche le lave-linge, ou d'allur,er la è éV'sion. Car effec-
tionner la conception «moderne» du chauffage: cette « boite_ a feu » tivement. l'électricité peut tout faire, y compris produire de la craleur.
démontre qu'elle peut aussi chauffer l'air env1ron,nant, que cel~1-c1 peut se Utilisée en tant que vecteur de chauffage. l'électr crtè, ma1orta1remeriê ;:iro-
1

Mooc~ .:ing.al dl,poêle Fr.nldlr_qu, '.it répandre dans ·espace de \'habitation et le temperer. afin de rechauffer ses duite à partir de la chaleur des centrales, est acher11née directemert da,s e
r,nsp,rateur oe runbreux appareils dans lieu à chauffer, où elle est retransformée en chaleur par échauffeMer, d'ure
toutel't-uropedu siede.entreautreS.e habitants. La fonction de convection apparaît. et met en lumière 1'1mportanœ
rat"le\,l< ,poélecOIOl'ai»de soaé!é de \'étanchéité à l'air des parois extérieures du bâtiment pour éviter la fuite résistance (effet joule). Malgré un coût élevé de la fournrture énergé que et
Godin. un rendement très faible du processus, le chauffage électnque bêné-Ga long-
de cet air chauffé.
Dans un premier temps, la convection naturelle par déplacement de l'air temps de l'effet d'annonce que constituart le très faible coût de l'èqu1c>eme.'1t
chaud dans les d1fférerts espaces de l'habitat est le seul mode de distribution, inrtial, le plus souvent à base de convecteurs, appareils équipés de résistances
mais il apparait vite que c'est une solution encore imparfaite pour une bonne sommaires chauffant l'air.
répartition de la chaleur, du fait de la stratification de l'air chaud dans les par-
Cettf> proposition de production de chaleur simple et pratique par 'électn-
ties riautes.
P s·est doublée depuis peu d'une autre proposition de solution rriracle à
iJtre problématique du confort thermique, Jusqu'alors nèsolue c>ar des
uons constructives simples issues de la trad1t1on : le rafraichissement et Coupe d'un molqaf égypoen avec système
Du chauffage central au convecteur électrique
ror d'été. d'èvaporaoon.
Ladionction d'un boui leur au fourneau inaugure une nouvelle VOie de distri-
bution de la chaleur par ''intermédiaire d'un fluide caloporteur: l'eau. Dans les
premiers systèmes, celle-Cl était transformée en vapeur et orcula1t sous pres-
sion dans les tuyauteries. Perdant sa chaleur elle se condensait, puis retournait afraîchi ssement: les pratiques traditionnelles
par gravité au foyer. Mais ces tuyauteries étaient très volumineuses, bruyante· ~s zones à dominante chaude, ma,s dans lesquelles les hivers peuvent
1 et dangereuses. Des perfectionnements dans le dimensionnement des Inst,, goureux, une des stratégies très anciennes pour tirer Ie me11,eur part
lat1ons permirent la circulation de l'eau par thermosiphon sans qu'elle attE , •ferents microclimats engendrés par les constructions consiste à prat1-
gne la température de vaporisation, mais le problème de la distribution de m nomadisme 1nténeur sur des rythmes Journaliers et saisonniers.
chaleur dans l'habitat ne fut vraiment résolu qu'au début du xx• siècle a, [ a s les habitats de la casbah d'Alger par exemple les corps de bàt,ment à
ur ou deux niveaux cernent un patio centJral délimité par une colonnade qu,
l'introduction de circulateurs électriques qui pompaient l'eau avant qL
court sur l'ensemble du périmètre. En été, lorsque le soleil est au zernth, les
n'atteigne le point d'ébullition et la poussaient de façon homogène dans L
colonnes projettent une ombre profonde. La vie quotidienne se deroule
conduites de petite section alimentant des radiateurs. Rapidement, le fonc-
dans les pièces intérieures du rez-de-jardin, protégées de a chaleur solaire
tionnement de ces moteurs put être contrôlé par des sondes thermiques et
par la masse thermique du bâtiment La nuit. les habitants montent sur les
des the".':ostats permettant une régulation automatique des températures.
terrasses qui cèdent rapidement leur chaleur au oel noctuMe En hiver, le
La premIere mo1t1é du xx• siècle ne vit que des perfectionnements secon-
schéma d'occupation du bâtiment s'inverse. la terrasse et 1a loggia de l'étage
daires de ce chauffage centJral.
que peuvent encore atteindre les rayons du soleil d'hiver deviennent les
1 L'évolution principale fut le remplacement progressif des combustibles soli-
espaces de vie diurne. La nuit, les membres de la famille se retirent dans les
des, le bois et le c~arbon, par des combustibles liquides, le fioul, puis le gaz
pièces de l'étage dont la masse des mu,, a emmagasiné un peu de la chaleur
naturel, plus faciles a stocker et à distribuer.
de la journée. Ces pièces profitent de la chaleur restituée par le rez-de-Jardin.
Pendan: toute cette période, moyennant un coût du combustible bas avec Ce type de stratégie climatique reçoit des interprétations variables sur une •-
~n systeme de distribution efficace et régulable, et une chaleur confo;table très vaste zone géographique autour de la Méditerranée et s'étend même Des plus m. odestes a.u.x plus luxueux, les
e~,s~ en part1e,par ray?nnement, le chauffage central par eau a constitué la jusqu'à des zones désertiques à très fortes amplitudes. patios sont des espaces de v,e permettant
sMo ut1on la plus equ1libree à la maiorité des besoins de chauffage Dans les autres climats chauds et secs à grandes amplrtudes, les outils utili-
I ~:u=~~'::I:tot,d,en en fonct,on de la
ais dans la seconde mo , ·, . ·
, itie du siecle, et tout particulièrement en France sés sont similaires, essentiellement fondés sur la disposition architecturale
1 une nouve 1le revolution • ,. '
crté · /e cha a. 'I samorce sous I impulsion des producteurs d'électrI- et la grande 1nertIe thermique des parois. À cela s'aioutent des d1sposit1fs
. u11age e ectnque.
15
~ \ LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE IWRODUC. r O r- ---:-7

inertie thermique des parois. À cela s'aioutent des d1sposlttfs


et la grande I f: lrt ton de la ventilation nocturne. Certains de
d'occultation solaire et\ a a~1 a~ à vent» d'Égypte ou d'Iran extraient une
ces dispositifs comme es « ou d \'
partie des ca\ones de \'air entrant en lui faisant évaporer e eau qui suinte
de potenes placées sur son tra1et.

En Provence. les treilles végétalisées en façades sud omb~~ea1ent celle_s-c1 et.


en même temps, humidifiaient et rafraîchissaient l'air par I evapotransp1rat1on
qu'elles entretenaient Dans certains cas la ventilatio~ naturelle amenait, pour
remplacer l'air chaud sortant de \'air nouveau .rafra1ch1 par un passage, dans Réalisation contemporaine au Niger.
une galerie souterraine creusée pour capter I eau, et qui Jouait a1ns1 egale- Même sous ce climat des l,mrtes du dèser1 sahanen. ,a cl r"'atJsatJC,n ~ est il" rée= _çâc~
à une optJmisat,on des outils tradrt,onnels. Archrtectes C. et L "1~er œ Parac:
ment le rôle de climatiseur naturel. On parlart alors de puits provençal.

Du bon sens à l'air conditionné et à la« clim » généralisée L'oubli de la contrainte thermique
La climat1sat1on a éte inventée pour répondre à une demande spécifique, La srtuatIon énergétique de l'habitat à la veille du choc pétro11er des années
celle des climats chauds et humides. Dans ces régions, le refroidissement par 1970 découle de l'évolution concomitante depuis le XIX" siècle de plusieurs
évaporation est considérablement ralenti à cause de la teneur en vapeur composantes technico-économiques ·
d'eau de \'atmosphère et le rafraîchissement nocturne fortement limité par la le faible coût de l'énergie (charbon puis pétrole ou gaz),
présence d'une importante couche nuageuse. La stratégie traditionnelle sous l'essor et le développement des machines thermiques;
ces climats consiste à surventiler les hab1tat1ons qui sont légères. très e développement des procédés de construction 1ndustnels et la rec:-)erche
ouvertes, et disposées de façon à profiter au maximum des brises exté- o ontaire de la seule performance quantrtat1ve ou esthétique (prod et on
rieures. Mais ces contraintes architecturales sont de moins en moins accep- · je d'habrtats à bas pnx, mode des bâtiments en verre et acier ).
tées, et l'hum1drté reste un problème.
Au début du xxe siècle, Willis Camer. inventeur de l'air conditionné, crée une mdardisation des procédés de construction et la possib1htè d·en aeher,1
véritable révolution. De 1902 à 191 1, il met au point un système qui permP 1rtout les produits, offerte par le chemin de fer ont 1nrtJe le dèchn aes
tout à la fois de rafraîchir et d'assécher l'air. Le procédé repose sur le pnnc .s de production locaux adaptés aux conditions climatiques régionales
d'humidité absolue de l'air à une température donnée: en faisant passer le longues trad1t1ons. Après la Première Guerre mondiale la reconver-
1 chaud et humide sur des tuyaux contenant de l'eau froide, la vapeur d'e, r,assive des industries chimiques et mécaniques chauffées à blanc par
condense, comme sur un verre de boisson glacée en été. En contrôl oit de guerre dans la production de matériaux nouveaux a supplee a la
degré de froid de cette eau, le procédé Camer permet également de rr1 rte des savoir-faire artisanaux, puis l'a définitivement préop1tèe, pour ouvrir
11 •1e nouvelle ère au monde du bâtiment Enfin, les Trente Gloneuses qui su1-
ser la quantité d'humidité restituée à l'air.
Mais la généralisation de la climatisation moderne se fera à partir de 1r s- '✓ent la Seconde Guerre mondiale consacrent définit1vemert le tnomphe de
trialisation d'une autre découverte: celle de la thermodynamique, re ée la séparation entre la conception architecturale et technique du bâtil"'lert et
dès le début du XIX• siècle par Nicolas Léonard Sadi Carnot. Fondée ·,u: la sa problématique thermique. Désormais l'ingénieur therm1c1en a acquis un
capacrté de certains fluides à dégager ou à absorber des calories à tempéra- statut autonome: il élabore des appareils pour chauffer ou climatiser des bât.-
ture ambiante lorsqu'ils sont comprimés ou décomprimés, la thermodyna- ments déjà conçus.
mique sera dans un premier temps utilisée pour créer le froid nécessaire à la
conservation des aliments.Avec l'avènement de l'électricité toute-puissante, Parallèlement. l'évolut,on des modes de vie a entraîné une dépense energét1-
ces m~ch1nes s'imposeront et prendront, selon l'utilisation qui en est faite que croissante due à /'augmentation:
pour l_habrtat, le,nom de climafaeur, de pompe à chaleur, de chauffage géo- du nombre des pièces chauffées :
t~ermique, de geotherm1e, de climat1sat1on réversible ou de pompe à chaleur - de la durée de la période de chauffe:
revers1ble. du niveau de tempé1·ature. (Les manuels d'éducation ménagère indiquaient
Façades de bureaux avec leurs excroissances en 1936 que 16 °C était une température maximale à ne pas dépasser sous
climaasanœsenÎle-de-France. En 2000, 80% des foyers américains de la mrdd/e closs sont équipés de clima-
peine de complications phys1olog1ques !)
ti~eurs, ~t le phénomène s'étend à l'Europe orndentale, pour pallier les
de,fauts d habrtats de plus en plus fréquemment conçus sans souci de la réa-
lrte climatique d'été.

17
LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE INTRODUCTON ~

a coïncidé avec l'occultation progres.s1ve des


Cette croissance des besoins f. -t th rmique Ce processus d abstrac- Des pionniers du bioclimatisme au développement durable
moyens par lesquels s'obtient le con ~1 ' e. . du discours environnemental
,. t onceme tout a la 10Is. .
Mais les années 1970 voient égalemPn émerge,,ce d'un co1..r dT't arc ectu
tIon et d e_lo1gnemen c uasiment plus de transport de combustible);
la pa1-t1opation physique (q . t re homogène dans l'espace); rai en rupture radicale avec la construction corwentJonnelle «i-ors sol*». Ce
- la perception phys1olo~1qu~ (tlen(;r~ra :uon fractionnée et décalée dans le mouvement né aux États-Unis au cours des anrees 1960 s Ir,p re des
la conscience des couts ree s a ur œuvres «organiques» de /'architecte Frank Lloyd Wrgr~ qu. au C:eburt du
temps, moyens de paiement rendus abstraits ... ). xxe siècle, recherchait une symbiose de l'archrrectüre avec la riature a 'occa-
sion de projets pour des clients fortunés. La nouvelle généra or systeMatlse
la mise en œuvre des ressources locales traditionnelles pour es matériaux. et
Les conséquences du choc pétrolier de 1973 . le recours aux énergies naturelles. au premier rang desquel:es cei e du soIeI.
La cnse petrohère de 1973 sonne le glas de cette Joyeuse inconscience. La Cette «contre-culture» de l'habitat préside a la naissance de nombreuses
facture énergétique étant devenue soudain exorbitante, il faut trouver dans maisons alternatives, la plupart autoconstruites. le plus souvent a,ec des
l'urgence des solutions réparatriœs. Les principa~es ~esures de la « chasse au moyens restreints, et pour qui /'autonomie énergé,1que est. peu ou '.lrou, un
gaspi » promue alors pr1onté nationale visent I ameliorat1on du. re~dement manifeste d'autonomie politique. La crise pétrolière rie fera qu'amp rier le
des chaudières d'une part, et la réduction de la fuite des calories a travers phénomène et poussera à multiplier les expériences, qui commenceront
des parois souvent non isolées d'autre part. alors à se répandre en Europe occidentale pendant les annees 1970 et au
La première réglementation thermique de 1974 (voir annexe_ p. 227) 1mpI, début des années 1980.
sant des normes aux constructions neuves ne s'attachera pratiquement qu
cet aspect des déperditions thermiques avec le coefficient « G». Pour évalu~ I Beaucoup d'innovations voient le jour durant cette période amour du
la performance des parois, elle exhume une mesure thermique du xIxe sIe- concept d'« architecture solaire», de« solaire passif», ou de« conce::rnon
cle, mise au point lors de la construction des entrepôts frigorifiques pour '",climatique». Mais les cours du pétrole repartent bientôt a la baisse Les
conserver la viande froide: le coefficient de transmission surfacique qui J )uvoirs publics ne soutiennent plus que du bout des lèvres ces propositions
mesure la résistance des parois au passage des calories (coeffioent « K», radicales, ou trop en avance sur /'économie à court ter-ne de ieur
devenu «U» dans la normalisation européenne). ps. Quelques projets de maisons individuelles parvIennerit encore, avec la
L1ndustne de l'époque va fournir en grandes quantités des matériaux répon ')licité d'architectes et de bureaux d'études thermiques militants, à des Maison solaire passive de Karen Terry
dant à cette unique exigence (laine minérale, polystyrène, mousses de pol· hsat1ons bioclimatiques cohérentes. Mais dans les commandes publiques, au oU'v eau-Mexique (1 974)
uréthane, etc.) dont on va tapisser par l'intérieur tout ce qui s'hab1te. Presq, rte ambition énergétique de quelque ampleur a éte réduite à néant (3). Les mu-s er Jdobe !bnques de terre crue
sechèe au soleil) e: la for-ne en gradins
aucune attention n'est portée aux autres caractéristiques thermiques
adosset> a la col11ne son" directement
matériaux utilisés: capacrté thermique, effusivité, diffusivité, qui permettent • inspires de , arrl-rtectu."e des Indiens de
gérer plus finement les flux thermiques entre espaces intérieurs et ec Pl.eolo Bonrto au s.tcle. L:espace
exténeur. Pareillement, aucune attention n'est réellement portée à la du 1I- habruble est conçu rnmme un unique
capteur accJMulate~r solaire. avec des bnse-
lité effective des performances de ces solutions correctives, ni aux dM .es
>;0le1I saisonrIers amov,bles. Dans ce climat
toxicités qu'elles peuvent induire. aux ~rvers très rudes. le chauffage d'appoint
Qui plus est, on isole par l'intérieur des constructions traditionnell e~ 10n est .:ooSutué d'une simple cheminée à feu

conçues pour ce traitement les mettant en danger en modifiant leur équili- ouver' Arch,tecte David Wnght
bre hygrométrique et les rendant désormais sensibles aux surchauffes d'été.
Mais il est vrai que cette conception purement corrective est bien en phase

l avec la proposrt1on de chauffage électnque qui se développe parallèlement (2).

Les réglementations thermiques suivantes amélioreront un peu cette appro-


Weaver Eanhship(Earthshlpsignifie «vaisseau terrestre »)
che en introduisant les coefficients « B» - qui tient compte des gains inter-
Poursuivant dans la logique de D. Wright. l'architecte améi 1cain Mike Reynolds a parnopé
nes et surtout _solaires -, et « C » - qui mesure le rendement d'une installa- depuis une vingtaine d'années à la conception et à la construction de centaines de maisons
i tlon et de ses equIpements. entièrement autonomes énergétiquement Les façades nord, est et ouest à très iorte 1nert1e
Les réglementations 2000 et 200S m sont constituées de pneus usagés remplis de terre, le toit est recouvert de terre. La façade
~ li est à remarquer que dans des pays comme ces, mais restent bien en ' ontent e~core le curseur de ces exIgen· sud est un immense capteur vitré. Confom1ément à l'éthique de mutualisation plutôt que de 3. La mise en place de mesure:; très volontanstes
IAllema~e ou le chauffage électnque est excep- t ut d deça des Objectifs d autres pays européens, et sur- capJtalisation des savoir;, l'entreprise de Reynolds, Solar Surv,val Architecture, propose un pour un habrtat social b1ochmat1que par l'Office
0 publicdes HLMdela Drômeen I983fa1tpresque
b~n~el 1:solabon conventionnelle par l'intérieur. es enjeux environnementaux actuels. logiciel contenant des plans d'exécution pour construire son propre « vaisseau terrestre» à
genéraliseeenFrance,estquas1men1inconnue. 1 figured'except1ondansleronronnementgénéral
moindre coût (voir p. I4I )

18 19
LA CONCEPTlON BIOCLIMATIQUE INTRODUCTION

L'impact de nos modes de vie, et particulièrement des consommations éner-


Maisonleth(Drôme). gétiques de nos habitats, sur les grands équilibres planétaires est COl"'Sidéra
En France, beaucoup de maisons alternatives

--
b1oclima\Jquessontl'œuvredenéo-ruraux
ble.
,nstallésaucoursdesannées 1970dansdes En 2001, la consommation finale d'énergie dans l'Ur,on européenne atte,n:
zonesruralesplusoumo1nsdèserufiees 930 millions de tonnes équivalent pétrole. Le chauffage des bât mer:s e 1a
Réahséespourlapluparten
autoconstruc\Jon,etsansetudest~ermiques.
production d'eau chaude sanrtaire représentent env1rol"' un tiers de cette
consommation répartie entre l'habitat (81 %) et le tertiaire ( 19 %,.
....-
elles témoignent pourtant de resultats
thermiques étonnant.1 à partJr de moyens Les mesures réglementaires prises depuis la crise pétrol,ere de 1973 on•
simples,vo nepauvres.d,gnesdela
1 porté leurs fruits, puisque les habrtat1ons construites au1ourd'hu, en Eurooe
démarche de farcMectune vemacula1ne.
consomment en moyenne 60 % moins d'énergie pour leurs besoins ther:rn- ~e ccrcept de dé>P.iopoerient. durable
ques qu'il y a trente ans. Les pays européens les plus exigeants améliorent reD ei"honlneaucer:tl"'dudisoositJf,le
encore de 30 à 40 % ces résultats moyens par unité d't,abitatJon. Pourtant. la cor.sderar· comme 'ac:eur "13Jeur de
consommation globale d'énergie pour le chauffage et l'eau chaude sanrtaire ore e-"" re es .rot: sot.eres sooaJe
En 1u1n 1992, le sommet de Rio, réuni pour réfiéch1r aux moyens de lutter '"'lW"Ol"oerne~ ~ econortque dans
continue de croître dans l'Union européenne. La consol"'1rrat1on tota1e esqt;eHes u se'l"eut etqi. 'lepewertplus
contre le réchauffement de la planète, consacre le concept de « développe-
d'énergie dans le bâtiment (résidentiel et tert1a1re) a doublé en valeur anso- s'ooposer. '"'l3JS dor,en! se cooailer
ment durable » (traduction de \'anglais sustrnnable development), qui exprime
lue depuis 1970. L'explication est simple car augmentent s1multanél"'1ent '1ais en qt.elques arnees. ~ co."CeDt de
urgence de concilier développement économique et préservation de la pla- « devefoppe,..ern durable 1> est deveru fort
le nombre d'habitats;
nète. arrblgt. ::ar estSOvverit aria btà des
1a surface moyenne par habitant (+ 25 % entre 1984 et 1992) ;
oranques qu, r "ont 'lei' de dl.rabie
nroportion des espaces chauffés dans chaque habitat ;
Dans ce contexte difficile, \'ADEME (Agence de l'environnement et de la
veau des températures moyennes (5).
maîtnse de ''énergie), qui succède en 1992 à l'AFME (Agence française pour
u,s peu, l'habitude s'installe de consommer aussi de \'énergie pour se
la maîtnse de l'énergie), tente, avec des moyens qui fiuctuent en fonction des
r r en été. ,
modes et des gouvernements, de mener à bien sa mission de promotion
d'un comportement énergétique plus responsable.
issdnce globale des besoins énergétiques pour \'habitat en Europe oco-
Si l'agence communique sur les énergies renouvelables et soutient de norr
breuses 1nrtiatives au niveau des systèmes de chauffage ou de rafraîchis<
ment, elle est contrainte de concentrer ses actions sur un nombre très 111
1, est donc une réalité, dont les diverses mesures gouvememeP1a es
, · 1973 n'ont réussi qu'à modérer \'ampleur.
' 1utre réalité, accélérée par la croissance encore plus rapide des besoins
.-
cl_ ,, ~~
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~IS'I l'l
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~
de solutions techniques. Force est de constater qu'elle n'a pas les mo, ' llO
,.;rands pays émergents comme la Chine ou l'Inde, est que nous vivons les • lOO
d'initier des programmes capables de remettre en cause les principe· ' ,il)

e1111ères années de la « bulle énergétique ocodentale »: la réduction globale ...--~-..-~


. - - - ~ ,w
conception et de construction hérrtés d'une histoire où les soucis env1ro •-
et '10n plus seulement unrtaire de nos besoins, est inéluctable à court terme Corrélation de la concenuacion de C0 1
mentaux étaient inconnus. dans l'acmosphere avec la température
1 De fait, aujourcfhu1, trente années après le premier choc pétrolier, il fau ,u- moyenne a l'echelle geologique.
• Le pétrole, source prinopale d'énergie fossile, atteindra b,entàt son pic de
vent aller voir ce qui se fait à l'étranger (Suisse, Autriche, Allem, gne, Ll concentr.mon actuelle ,)80 ppmv
production, et peu importe si c'est en 2010, 2015, ou 2025: face à cette raré- - parties par m,11,on er volume - en 2004)
~oyaume-Un1.; .) pour décou~rir que les nombreuses pistes ouvertes par les
p1o~niers de I architecture b1ocl1matique, développées avec constance et
faction inéluctable, son coût ne va pas cesser de monter Dans ce contexte e,,déia de ~O %supéneure aux quantités
de raréfaction, les autres ressources énergétiques fossiles, comme le gaz ou 1amais atteintes depuis plus de 400 000 ans
coherence, ont engendré des constructions hautement performantes (4).
l'uranium qui ont quelques décennies de réserves en plus, suivront tendan-
c1ellement les mêmes cours.
Dessin de Reiser pour la cowerture du
magazine Le5auvageenoctobre 1976.
La prise _de conscience par tous de la « finitude du monde» • Le changement climatique maieur qui s'amorce est maintenant reconnu par
et les en1eux actuels l'ensemble de la communauté scientifique. La responsabilité des gaz à effet de
Le gouffre séparant les vertueus I d , . .. . serre (GES)* reietés par les activités humaines dans ce changement est désor-
bles de leur donner un elfe es paro es ,es dec1s1ons pol1t1ques suscept1-
responsabilités ers Il t ~e. peut pa_s dedou~ner chaque citoyen de ses mais, elle aussi, reconnue. Le protocole de Kyoto, pourtant issu d'un t1m1de
est v d . p onne es. A I heure ou « la maison brûle» effectivement il compromis, imposait aux pays développés de réduire leurs ém1ss1ons de gaz à
ain e ricaner de ceux qui 1 · , . ' effet de serre de 5,2% d'ici 2012 par rapport à leur niveau de 1990, alors qu'il
les habitants do t e crient et ,ont si peu pour éteindre le feu:
iven se prendre en cha , . . • faudrait diviser les ém1ss1ons par un facteur· de 4 a 10 selon les pays pour
duelle et collective qu'il s'agit, rge, car c est de leur survie ind1v1-
maintenir le réchauffement dans des proportions moins préjudiciables pour S. Chauffer un logement à 22 •c nécessite de 7 %
à 14% d'énerg1e de plus qu'à 21'C ! (Sources:
l'homme et les écosystèmes. 1 ADEME etEnertech.)

21
NTRODJClON
1A CONCEPTION BIOCUMATlQUE

. os consommations énergétiques se maintient,


S1 :a courbe tendanc1e1le de n fi ·es ur 2012; alors, que penser de œux qui
UNE APPROCHE ÉCOLOG IQUE
nous sommes loin des ob1ectifs · . po d gaz à effet de sen-e d'10 2050 1 DE L'HABITAT
• . tre nos em1ssIons e
consistent a d1V1ser par qua ent nous devrons assumer le ,'échauffement ch~a-
La problématique du confort therrr1q;;e ne pe1,1 ê re erilsagée de façon
Cela signifie que non seulen_i _ 'I et ble pour le siècle qui vient. mais qu en
oc
tique de + 1.5 à + 6 de!~
ouù-e nous allons continue,. a
'a::
7 u ~er celui-Cl dans des proportions encore
encore plus imprévisibles (6),
conventionnelle sous le seul aspect dl. crauffage ou du rafraich1sseMer-t
Certes, sous nos climats tempérés, des apport~ corrp érrentd res pour .e
plus grandes avec des conseque chauffage sont nécessaires en saison froide r1a s une approche ecologic;ue
s'attachera par tous les moyens à les m1nimI,er er amont. pour ne pus ;r;o1r
à les traiter, en aval, qu'en termes d'appoints.
Pour une nouvelle civilisation, d'urgence! , Concernant le rafraîchissement des espaces de >11e sal/ cas part a, er-c;, es
od. le du mode de vie owdental, inocule à toute la planete, et ~u, fait besoins d'appareillages spéofiques seront sans obJet so1,; nos dmats.
~~1:rcf~u1 :a preuve sc1ent1fique de ses impasses, estfondé sur la predom1·
nance d'une technique: la production d'énergie à part,: de machines therm1· L'.approche écologique se fonde sur une conception globale de 'r-ab1a·
ques (moteur à explosion, centrales électriques, systemes de. chauffage ... ) considéré comme un organisme vivant situé dans son envtrornerrerrt. et rea-
ut,lisant pour carburant les ressources fossiles stockées depuis des m1ll1ons g1ssant avec lui. Concernant la problématique thermique. ce:te aooroche sys-
d'années sur terre témique de l'habitat, qui consiste à créer une enveloppe bàt:Je «vvan avec le
Cette technique a quatre consequences prinopales: climat», inspirée de l'approche des anciens, s'est déveloopée deou1s les
- l'épuisement rapide de ces ressources stockées; années 1970 sous le nom de b1oclimat1sme.
la producùon de gaz à effet de serre avec ses conséquen:es sur le c,limat; Mais la fonction d'un habitat ne se limite pas à la seule probléma:ique ther.r1-
- la producùon de polluants compromettant la b1odivers1te et la sante; que. Le traitement de celle-ci devra composer avec tous les autres déte'T:"i-
- la concentration (ou capitalisation) des richesses et des moyens de produc- al"ts (économiques, environnementaux, sanrta1res, esthétJques, sociaux .. ,
tJon dans les mains d'un nombre de plus en plus restreint d'acteurs économi- a construction. La performance énergétique recherchée ne pourra l'être
ques. or,x d'une ignorance ou même d'une sous-évaluation ce l'ur des autres
mètres, au risque de retomber dans une démarche soeaahsée. avec tous
Deux masses critiques sont aujourd'hui en formation. éséquilibres qu'elle engendre,
La premIere est celle des effets de l'act1v1té humaine sur la planète, dont 0 r1arche bioclimatique est une composante inhérente à l'approche éco-

changement climatique n'est malheureusement qu'un aspect. Ajouté à la Je, Elle est un des fils conducteurs de l'ensemble du processus à i'œuvre
lut1on des sols, de l'eau, de l'air, à l'accaparement des richesses aux ni , chaque projet d'habitat: trouver l'adéquation chaque fois u7l1que entre
d'une m1norrté, et à la concurrence effrénée qui s'ensuit. il est porte, ,rojet d'habiter, l'environnement dans lequel il s'insc.-~ et 'habitat qui va
catastrophes qui risquent de remettre en cause Jusqu'à la pérennité de !ure cette insertion. Le schéma ci-contre illustre les relations d'équilibre à
6. un ,.,sonicme-t ~ np ~ pourra~ la!sser pen· présence sur la planète. U'/er entre ces trois «acteurs » de base les habitants, leur habitat et !eur
serque,aprestou1.'lOU1a11t>isdansles-a Mais une autre masse critique émerge: celle de la prise de conscie• Je w•ronnement.
;::::~'"°':,=~=;: tous ceux pour qui 11 vaut encore la peine de paner sur la possibi:
trace de tempè"atures terrestres supérieures a futur vivable et désirable. Certes, nous n'échapperons pas à une fondd en-
un
Dans cette représentation, les habitants sont figures au centre de leur habitat.
!·:~,;n:a/~;:re~n":~:~ ::;s tale remise en cause de notre mode de vie et du gaspillage monstrLE.Li.x des symbolisé par le cercle, dans le périmètre duquel se srtuent ,es points de
étaient 120 me""' plus b I et Europe du Nord ressources communes qu'il engendre, mais il nous reste encore, 1nd1v1duelle- contact et d'interaction de cet habitat avec l'environnement.
"'"1 J km de glace. De plus. .in réchauffement g1o- ment, et par notre action locale, des choix possibles, L'.interaction de chaque proJet avec son environnement s'effectue par le b1a1s
bal peut entrainer des changements ci mauques D I d . d
locaux mver,es Parm, ceux-c une pubhcatJon ans e o~a1ne e notre habitat, en reprenant conscienœ de la matérialité de cinq pôles: le lieu qui accueille le proJet la iorme architecturale, les maté
récente de la _revue soen~f,que angla,se Narure de notre vecu thermique et de ses 1mpl1cat1ons, deux possibilités s'offrent à naux qui permettent de la matérialise,; la mise en œuvre qui lui donne réaltte,
;~::;:P~~ I~~:n1i=!u,~uu~=d: 1 nous: et enfin les fluides et les énergies, nécessaires d'abord au processus de
sc""1tifiquesqc,estimentprobableunfortra1en1,1. -soit nous choisissons d'ignorer la réalité, et nous subissons la nécessaire const1·uction, puis ensuite au fonctionnement de la construction lorsqu'elle
;:;""' vo,re l'arrêt _de la ~che Atlantique nom mutation qui s'annonce, auquel cas nous serons acculés à revoir à la baisse sera habitée, Chacun de ces pôles est le lieu d'une recherche d'équilibre
ùon'.~~;~~:~~~~~~::~E~o~~a~= nos moyens de .confort de façon draconienne (comme c'est déjà le cas en entre les souhaits et les possibilités des habitants d'une part. et les quatre
Lesrmtéruux
des geolog,que, de réchau[ement, installera~ en France pour maintes familles pauvres), autres pôles d'autre part. et puis par le biais de ceux-ci, avec l'environnement
Europe owdenule un climat comparable à celu, - soit nous ant1c1pons 1 ' 'd' , , ,· , extérieur ou la collectivité. Les cinq pôles de contact et d'équilibre de
de Terre-Neuve, avec des mO)ennes mféneures de d, . , sur a societe e rarete energetIque qui vient, en creant l'habitat et de son environnement.
plus de IO'C à celles que nous conna,ssons j es au1ourd hui les conditions du confort auquel nous aspirons par des moyens Le cinquième pôle (fluides et énergies), qui est celui dans lequel s'applique
•UJOU'tfhu,(Source:Narure.déc.2005) radicalement plus performants v1s-à-v1s de leur impact sur l'environnement directement la problématique du confort the1mque par les actions de chauf-

23
LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE
RODUCTION

fage et de rafraîchissement. est étroitement dépendant de tous les aut res. Il


Qu'il s'agisse d'un terrain vierge m.. d'une constructior. eXJStante a rêhabl, er.
figure en dernier dans le processus de conception :ar son opt1m1sat1on
un examen attentif de toutes les caractér~quf:"i du ieu ô accüel est ;a i:ondi-
(cest-à-dire la réduction au minimum des 1ntra~ts ~ecessa1res) sera obte-
tion première pour« partir du bon pied». C'est la base de to\.~e corst~ JCtJor
nue par une participation equ11ibrée des autres pales a cet objectif. bioclimatique· les conditions climatiques caractérsar.t Jn 1eu sont a exarrurer a
plusieurs échelles allant de celle du macroclimat défirnssart es caractén,tiques
d'ensemble d'une vaste zone géographique, jusqu'au rricrocfir"la' dE:.erM né
Les habitants par les multiples part1cularrtés du srte d'implantatior. exposruon au -ayonne
Qu I concerne le neuf ou la réhabilitation, la réussite d'un proiet de construc- ment solaire en fonction des saisons, régime des vents et lf1Cldences de erv.
tion dépend d'abord de sa bonne définition et de la connaissance des objec- ronnement proche sur ceux-ci . Ces données corstt.rent es ressources di- Ces points sont presentés dans les
matiques dont va tirer parti la conception b1oclimatique paragraphes :
tifs à atteindre.
- les ressources : lieux et climats
Parmi ces objectifs, le bien-être thermique, qui est lég1t1mement une des pre- Dans le cas d'une réhabilrtat1on, à la connaissance clima que dü lieu s'aJoute
(p.5 1);
mières exigences des futurs habitants, doit être redéfini: contrairement à une celle, fondamentale, du fonctionnement du bât existant qU1 dot gu der out - Réhabilitation, spécificités des murs
approche simplificatrice. il n'est pas lié à la seule température de l'air Il projet d'intervention. traditionnels (p. 99).
dépend d'un ensemble complexe de réalités physiques, mais aussi de facteur<
d'~mb1ance. de données psychologiques et culturelles.
En outre.dans une construction b1oclimatique, l'habitant n'est pas un simple La fo rme architecturale
Ces points sont présentés dans les consommateur passif. «presse-bouton>>. Même si certaines fonctions peu - Un habitat bioclimatique est un espace conçu autour du «proJe! de e» de
paragraphes : vent être automatisées. il vit avec son habitat, et part1ope à l'adaptation d ses habitants.Tout en respectant les multiples fonct1onnalités du bâtJrroent
- Le bien-être thermique (p. 27);
celuî-o aux vanations des éléments extérieurs en fonction des heures ou d· romme la qualité des circulations, des vues. de la lum1ere. etc.) c0Mpo-
- Un mode de vie avec le climat
(p. 33). saisons. 1rte thermique de ce projet sera déterm1nan e dans la concep on des
p,•ces qui se fera :
fonction de l'ambiance thermique souhaitée dans les différentes zores.
Le lieu , tirant parti au mieux de toutes les caractéristiques du lieu su· eque! el e
Le tnangle primordial sur lequel repose une conception b1oclimat1que réussie .:,lante pour capter et gérer les éléments positifs du chmat et se oroteger
est constrtué par l'adéquation entre le lieu, la forme architecturale et le· ~s éléments négatifs; Ces points sont presentés dans les
'1 optimisant la forme archrtecturale en fonction des rôles therrri1ques ort-
paragraphes :
maténaux composant l'enveloppe. - Principe de conception des espaces
-enci és de l'enveloppe, et des ~veloppes (p. 36);
en utilisant des organes b1oclimat1ques spécifiques comme par exemple les - Les murs capteurs (p. 129) ;
Petite géométrie du « penser global, agir local» ,~rres ou les murs capteurs. - les serres bioclimatiques (p. 143).

La représentation «organique » de l'habitat à l'image de ses habitants n'est qu'une ,r


du « microcosme » que constitue chaque habitat dans notre habitat collectif: la ·e •.
Quelle que soie l'échelle à laquelle nous examinons les interactions à l'œuvre dans 10s Les m atériaux
Le pentagone est a l'ongme d'une rfinrté de
projets individuels, et celles encre ces projets et leur environnement, la recherche d'equi- Les matériaux composant les différentes parois du bâtiment ont un rôle trer-
volumes réguliers pouvant être ,~scnts dans
une sphère. Dans l'icosaèdre (4 pentagones) hbre ec de cohérence bénéficie à l'ensemble de l'organisme autant qu'à chacun de ses mique différencié selon qu'on leur assigne les fonctions de capter l'énergie
et le dodécaèdre ( 12 pentagones), couvre composants. Quelle que soie l'échelle, la concurrence est facteur de déséquilibres. Seules solaire, de stocker la chaleur ou la fraîcheur. de déphaser plus ou moins leur
seul la surface.Au-delà,: se développe de la synergie et la coopération peuvent faire croître de concert l'équilibre de chaque cellule restitution, d'empêcher la fuite des calones vers l'e erieur en Json tu1de,
façon «fractale», à l'image des formes de la eccelui de l'ensemble.
et/ou de faire barrage à la pénétration de celles-Cl en saison chaude. Souvent
nature qui se ressemblent qu'elles soiest
observées de très loin ou de très près au ces maténaux devront cumuler plusieurs de ces propnétés, s1mu 3ner1ent
microscope. ou alternativement: par· exemple, un bon isolant de toiture pour la saison
!.Icosaèdre froide peut s'avérer très médiocre pour éviter les surchauffes en ete. 11
2. Dodécaèdre
convient donc de bien connaître leurs propnétes physiques pour les utiliser a Ces points sont présentés dans les

@
bon escient. Par ailleurs, les matériau · seront affectés différemment par l'hu paragraphes:
midite issue de la condensation, phénomène particulièrement sensible lors - Les outils, notions de base (p. 63);
- Des parois performantes (p. 75).
d'interventions sur des bâtis anciens.
'
-
.
25
LA CONCEPTION BIOCUMAllQUE

La mise en œuvr~ conditionne largement les choix faits en amont au


CHAPITRE 1
Le type de mise en œ . d 't mine aussi en aval, la réussite effective du
niveau de la conception. mais e e1 ' Qu'est-ce que
projet d t.
En amont ie choix es ma enaux .
entrant dans la construction (filière sèche
ou filiè1·e ·humide? maténaux premiers comme la terre crue ou system~s
, le bien-être
Cette problématique est transvei:sa1e
préfabriqués? etc.) dépend largement de la _nature du proJet et des compe-
tences locales que l'on pourra ou non mobiliser.
thermique?
àtouslesouvragesdécritsici, ma1s
est plus particulièrement évoquée au En aval, la qualité de la mise en œuvre aura une inode~ce impo~ante s~r l~s
paragraphe : peiiormances réelles de l'habitat réalise. Le s?1n po~~ a~x. « detarls »,d exe-
_ Propriétés et performances cution comme les ponts thermiques ou les etanche1tes a I air sera determ1- « Ne pas avoir trop froid, ni trop chaud. ne pas sentir de couraiits d'air desagrea-
thermiques des parois opaques
nant dans ,a performance thermique de la construction. bles. »
(p.75).
Il est plus facile de définir le confort thenn1que par la négat ve er precisant ce
qui crée de l'inconfort, c'est-à-dire nous fait prendre co:isoerce d'une
Les fluides et les énergies ambiance thermique gênante. Le confort est donc plutôt un nor-mconfor,.
Dans 1a term1nolog1e du bâtiment, les fluides et les énergies représentent largement inconscient.
tout ce qui entre et sort de la construction pour y produire un effet: c'est
bien sûr l'énergie nécessaire pour chauffer ou pour rafraîchir. mais aussi l'eau, La notion de bien-être thermique est plus large que celle de confor.: • e!"T' -
l'air. l'électncrté. les télécommunications. que car elle fait intervenir celle de pla1s1r. qui commence pa~ e resser
S1 la conception a intégré de façon équilibrée les autres pôles, la part des flui- , 1°cient de l'ambiance thermique, celui par exemple que l'on eoroll'ie e
des et des énergies (non captées dans l'environnement naturel extérieur) r r lorsque le soleil nous réchauffe le corps. ou quana une bnse ous
pour atteindre les objectifs thermiques est minimisée, et conçue en termes 1
er
rt en été. li est lié à la notion de vanat1on des ambiances.! s accorrna-
d'appoints. voire annulée (comme le recours aux systèmes de climatisation aL tres ressentis : visuels, auditifs, tactiles. et psychologiques. dont Joue
conventionnels). 'architecture bioclimatique pour créer; au-delà de ,a simple absence
Cette problématique qui est l'objet
de ce livre est plus particulièrement Une conception b1oclimat1que réussie est du point de vue des besoins the ,nfort, un art de vivre avec les éléments naturels.
évoquée aux paragraphes: m1ques une construction tendant vers l'autonomie. Dans cette concept' de pouvoir définir 1c1 et quantifier les très nombreu pa-ametres du
- Les murs accumulateurs (p. 129) ; intégrée, les divers équipements «actifs» permettant de gérer les calor être thermique, nous nous bornerons dans cet ou rage à approcher
-Les capteurs à air(p. 163);
- Les serres bioclimatiques (p. 143) ; gratuites du rayonnement solaire, de même que le système de ventila' du confort thermique ( 1 ).

- Les puits canadiens (p. 171); nécessaire à l'optimisation thermique du bâtiment, ne sont plus que
-La ventilation (p. 179). «assistants», dont la consommation énergétique est minime.
1.1 L'ÉQUILIBRE THERMIQUE
DU CORPS HUMAIN

Le corps humain se maintient à une température avo1s1nant les 37 'C grâce


aux apports de calories des aliments et par un ensemble de mécaniSl'les bio-
logiques. li échange en permanence de la chaleur avec sor environnement
immédiat.
L'habillement Joue un rôle très important dans la manière dont sont ressentis
les effets de ces échanges, qui se font suivant plus1eur, mécanismes distincts:
- par conduction : au contact direct d'un corps plus chaud ou plus froid,
par exemple quand on se lave les mains à l'eau chaude, ou que 'on marche 1 Convection
pieds nus sur un carrelage frais; 2 Conduction
3 Rayonnement
par convection: il s'agit des échanges de chaleur entre le corps et l'air
ambiant, d'autant plus importants que l'écart de température entre les deux
est grand. la vitesse de l'air accentue ces échanges, 1 Lesfacteursdub1en-êtretherm,que dans l'hab1-
tltsont très bien évoqués dans l'excellent petR
par évaporation: en passant de l'état liquide à l'état gazeux, l'eau ouvrage de l'archRecte aménca,ne Lisa Heschong
Arch,1ecwree1volup1élherm1que.

26 27
~ I u,. CONCEPTION BIOCLIMATIQUE QU'EST-CE QUE LE BIEN ÈT"olETH-:R IOUP

1 . t' n en s'évaporant. rafraîchit la surface de


absorbe des calones. La transpu a io ,
facteurs intervenant
Répartition des, En réhabilitation les 1ntervent1ons perMettàrt d'avoir des teMpératJ
êc.han,estherm1ques
dansleséc.hanges la pe~u; a onnement (ou radiation): ce sont les échanges de rayonneme_nts res d'air confortables son• prinopalerrent
thermiques
,nfr:rou ~s entre le corps et les parois, qu'elles soient froides (une vit~ sim- - l'augmentation de l'ouverture au s01e1I (création de baies vitrées, "éafisa-
ple en hter absorbe la chaleur du corps) ou chaudes (un mur chauffe par le tion de serres, de murs capteurs. ) ,
soleil réchauffe le corps, même sans le toucher). - l'intégration d'options bioclimatiques (espaces tampons,p;irts carad ens. ,
- l'isolation thermique de l'enveloppe:
1 '
On mesure facilement l'importance du rayonnement vis-à-vis de la t:mpera- - l'étanchéité à l'air du bâtiment:
1 ture ressentie en passant d'une zone ombragée à une zone ensole1llee. - le système de ventilation optimisé,
- l'inertie du bâtiment:
Dans l'environnement exterieur, les principaux moyens pour agir sur ces le type et la qualité du système de chauffage et de rafraîchtSse!re,
échanges sont les vêtements et l'intensité de l'activité physique. L'.h_ab1tat. en
maintenant un microclimat relativement stable face aux variations cl1mat1ques En neuf, on peut ajouter à la précédente liste
exténeures m1nim1se les besoins d'échanges entre l'organisme et l'environne· le choix d'un terrain adapté:
Échanges thermiques entre l'homme et son - la conception bioclimatique (orientation, compacité
ment Il permet donc au corps d'atteindre plus facilement un équilibre ther-
environnement.
mique, et ce, sans faire intervenir les mécanismes physiologiques de luttt.
1 contre le froid ou la chaleur que sont le frissonnement ou la transp1rat1on.
La tem pérature des parois
r ,énéralement sous-estimé voire ignoré, l'impact de cette temoéra1ure, d. e
Températures de confort en fonction de l'activité J- , ; température rayonnante, est très important dans la sensation de
T ,pe de travail Température recommandée onfort ou d'inconfort thermique, aussi bien en été qu en hiver: Une oaro
Sédentaire en posl(Jon assise 21à 23 •c
11C'E comme un vitrage simple en hiver absorbe le rayonnement cnaud a~
Physique léger en posl(Jon assise 19 •c
f'!,ys1que leger en posrtion debout 18 •c os et produit une sensation de froid. Inversement s1 elle est pus cnaude
Physique soutenu en posrtion debout 17 •c ' e corps, c'est elle qui rayonne vers lui, produisant une sensation de c a-
Phys,que1ntense ISà 16°C
Source:ANACT (Agence nationale pour l'amélioration des condrtions de travail). Lll'l'portarce d.. ra~'lemeflt des pano,s
Sùr c tort ~nsi qu'uroe techr,que
>L.r le confort d'hiver, on cherchera à n'avoir aucune paroi fro1ae, voire à desor!'!la!S IT'aitnsee ~xphque l'attra<t pour
t·~gr·er les émetteurs de chauffage dans ces parois. les er->ene... de- ctialeur type planchers ou
1.2 LES PARAMÈTRES MESURABLES IT'l.;rs chai,; J11ts. Ele e,p, que egalement les
, ourle confort d'été, les murs ou sol frais ou tempérés seront bienvenus.
1 DU CONFORTTHERMIQUE ecoromres génerees a1ors Sur ,es factures de

,.l::;- __ ... ,... Le ressenti thermique est la résultante de plusieurs paramètres phys1qL. 1es
&au"age

."f~ ,,,'6/•, ,-·'


- , ____ :!·
principaux étant la température de l'air et celle des parois, la vitesse de l'e r et
son taux d'humidité.
En réhabilitation comme en neuf, les interventions pe"llettant ct''n-
fluer sur la température des parois sont:
l'isolation thermique de l'enveloppe
) -... - __ .,,,,- La température de l'air ambiant - l'effusivité* des matériaux de parement inténeur:
l'inertie du bâtiment:
_____ • - - ..,..c~ C'est la température de l'air mesurée à l'ombre. On considère habituelle-
- le système de ventilation:
li 10 ll )0 )5 ment que la zone de confort se situe entre 19 °C en hiver et 26 °C en été,
le type et laqualité des émetteurs de chaleur.
Zones de confort selon la température et cette plage pouvant vaner selon les 1ndiv1dus, leur activité, leur habillement
l'humidité de l'air. ~ '

En1nténeur,avecdesparoisàlamême
Le premier objectif therm d' h b La température résultante air/parois
température que l'air, normalement vêtu et dans cette fourchette ma iq~e ~n a itat est de ~aintenir les températures
sansactiv~éphys1que parilculière,il est lgre les ecarts de la temperature extérieure entre le En l'absence de courants d'air perceptibles et pour une hum1d1tè relative ·
possiblededéfin1rdeuxzonesdeconfort : Jour et la nurt, et entre l'ét, tl'h _L moyenne de l'air, on estime que la température effectivement ressentie est
. h , , , e e ive1. e second objectif est de créer une cer-
Aconfortagréablelorsquel'airestcalme taine omogenerte de la t , t , une moyenne entre celle de l'air et celle des parois enVJronnantes.
·B,confortacceptableavecunevJtessede fi 'd d . empera ure dans I espace. l.'.a1r chaud monte et l'air
l'a1rdel'ordrede I m/s ;:~ d escend, et il est p~u confortable d'avoir les pieds au froid et la tête au
u 'ou encore des p1eces de Jour froides et des chambres surchauffées. Temperature ressentie = température de l'air + température de la paroi
2

28
,, I
lA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE
QU'EST CE QUE LE BltN-ÈTRf THERM QUE

t bie apparaît à partir d'une différence de plus


De plus, une sensation ~ercep ide la paroi et celle de l'au; Une_ paroi froide Les mouvements de l'air
e
oc
d 4 entre la temperature
. i h e. et nécessitera une augmentation de 1a tem- L'air en mouvement accélere les échanges thermiques par convectio au
augmentera .,ncon ort en '~01i a' peu près équivalent. Au contraire, en été, niveau de la peau, La température de celle-c,, de l'ordre de 30 a 33 •c. est
érature de I air pour un con,, 1 . • très supérieure à celle de l'air en hiver; et a plupart du tel'1ps en eté. Plus la
ia proximité de parois tempérées améliorera la sensation de fra1Cheur vitesse de l'air est élevée, plus les échanges sont grands: déperditions •ncon-
fortables en hiver; souvent appréciables en été (3).
Ainsi en hiver. nous aurons la même sensation de confo1i si les murs et \'a~r sont
Les mouvements de l'air sont dus en part,e aux 1nétanché1tés du bât,rrent. au
· 19 ~C qu'avec de l'air à 21 °C et des murs à 17 °C (f résultante= 19 C). Et
système de ventilation, à la stratification de l'air par convect or ( 'air chaud
:vec des murs à 14 °C, 11 faudra surchauffer l'air à plus de 25 °~ pour ressen-
plus léger monte), et à des différences de pression atmosphenque avec l'ex-
tir une sensation de confort sen rapprochant. Dans le deux1em~ mais sur- téneur: vent, dépression causée par la combustion.
tout daPs le troisième exemple, les degrés de température supplementa1res
qu'l va falloir fournir à "air vont nécessiter beaucoup plus d'énergie que dans
En réhabilitation comme en neuf, la réduction des coura.,ts d'air
ie premier exemple. En effet. plus la différence detempérature de l'air entre
parasites passera par ·
Pour u,,e même :.ers.ton de ='ort des \'inténeur et \'exteneur est grande, plus les déperd1t1ons sont importantes: les
paro,sà l4'Caulieude 9°Centraineront - l'étanchéité à l'air du bâtiment, et système de ventilatior adéquat ,
calones contenues dans \'air etant très volatiles. Elles vont se stratifier vers le
un beSOlnôairsurchauffeaplusde 25'Cau le type, la qualité et l'emplacement des émetteurs de chaleur
haut par convection, ou être extraites par le système de ventilation, alors que
1,eude 19°C.Ces6degré5~ - le type, la qualité et l'emplacement des éventuels systèmes de rafraîchis-
généreront uncdépenseer,ergètJQUe les calories stockées dans les parois bénéficient, grâce à l'inertie, d'une beau-
sement;
supplémentaire qu, '<l'lera. selon la coup plus grande stabilité.
température exténeure, .a perfoorance du dans une moindre mesure, l'absence de ponts thermiques et de parois
bâ~etletypedechau!fage de42 à84%(2). froides.
En éte, le ressenti est aussi agréable avec une température de l'air à 30 °C et
des murs à 20 °C, qu'avec un air à 24 °C et des murs à 26 °C (moyenne
25 °C).Avec des parois à forte inertie, le premier cas sera plus facilement Les facteurs psychologiques et culturels
obtenu sans dépense d'énergie. t r1,c textes 1nternat1onaux (normes ISO 7730 par exempIe)définis-

'E ment le confort thermique. la sensation que chacun peut avoir de


L'humidité relative* de l'air t aépend de nombreux paramètres personnels (âge, sexe. état ae "'OL.vemer!S d' peu ,rop,c a u.- 'èel
~ aux
La teneur en vapeur d'eau de l'air nommée com munément HR (humidi ~ fatigue, acclimatation, état psychologique (4) .. ) auxquels s·aiou- confort ~er""llque. i...d palme
rad'.ttelJr'; scx.'11.Jrts auxqLo .JI' Jef,,ande
relative) est variable en fonction de sa température. Plus la température cteurs socioculturels: pour les Anglais, la zone de con for pour un de •ait de oiauffer beaucoup plu-s pour
élevée, plus l'air peut contenir de vapeur d'eau. Cette teneur en vapeur d't ~ct1f et légèrement vêtu se situe entre 14,5 et 21 °(. pour les États- CDl'1oenser mcorfort cr-ee par les
s'exprime en pourcentage de la quantité potentielle maximale pour une tt 't ·e 20 et 26 °C et pour les habitants des régions tropicales entre "1oU\ements d'a -qù 1s generent
pérature donnée. Par exemple pour une humidité relative de 100 % C '(.

saturé) à 20 °C, il y a condensation dès que la température baisse. personnes ne dorment bien qu'avec les fenêtres ouvertes, même
L'humidité relative de l'air peut varier de 35 à 70 % sans causer de dés. , .,,ver. ce1·taines s'accommodent d'une transp1rat1on qui serait ,nsup-
ments particuliers.Au-dessous de 20%, l'air nous paraît trop sec car on ,- ~0I o,tc à d'autres .
sent un assèchement des muqueuses. Jusqu'à 80%, l'ambiance reste supI Jr- Par a•lleurs, tous les sens participent au ressenti thermique: des couleurs
table sI la température n'est pas trop élevée. chaudes, ia lumière, la vue du feu, un environnement sonore evocateur
En été, la sensation d'inconfort est plus grande dans /'air humide que dans l'air accentuent l'impression de chaleur. À l'inverse, les couleurs froides. ''ombre, le
sec, puisque l'évaporation de la sueur qui régule notre température de peau est son ou la vue de l'eau accentuent 1'1mpress1on de fraîcheur:
J.«laV1te!se di: ar1nfena_-re à C, 1 mis donne
alors ralentie. La solution sera alors de créer des mouvements d'air contrôlés. une '1lpre-:.~ de o,.fi"e"""ent Au-dessu. de
C 5r,, •"~''-"'etdeO.lSm.smetè.la sensa-
ùOrdeccxnt'td'a,r ,pparalt
En. réha~ilitation comme en neuf, les Intervent1ons permettant de So1,,irce .;.. de architec'ure Coc:J,matJque, cours
2 Pour élever l'air d'un logement de I degré, t'ldamentc t 1
la dépense en énergie augmente de 7 % m~~ser l_h~r:11?11:é relative de l'air sont principalement:
1 4, Une expénence ..,el"ée dans deux locaux. l'un
m,n,mum s'il n'est pas isolé.de 10% - etanche~e a I aJr du bâti~ent. et surtout le système de ventilation adéquat ; meublé et décore. autre non, montre que dans le
minimum s'il est correctement isolé. Ces 1 oCJ.t "leublè la temperature ressentie comme
es paro'.s perspiran'.es ou au minimum revêtues côté intérieur d'un
valeurs de base peuvent atteindre 14 à IS% pa~ment a fort pouvoir hygroscopique : coefo"'.abie est de 1.4 •c plus basse que dan'
selon d'autres critères (performances de la celwrestevlde
- 1absence de ponts thenm,ques* , Source F.M. Rohles et EA Mc Culloch. « Oothing
chaudière, températures exténeures, type
d'émetteurs .•,. - le type et la qualité des émetteurs de chaleur · asa Key,n EnergyConservat,on», 198 1 Crtèpar
E. Monnier, sociologue et ingénieur génie CIVIi au
Sources dwerses dont ADEMEet Enertech. - le type et la qualité des éventuels systèmes d~ rafraîchissement. CSTB ,n tnergèùque des bôùments.

30 31
CHAPITRE 2
Les bases de
l'architecture
bioclimatique
2.1 LE MODE DEVIE BIOCLIMATIQUE
Construire et vivre avec le climat et non contre lui
Le premier obJectif de l'archrtecture bioclimatique consiste a ec,err'ler ne
adéquation entre.
- la conception et la construction de l'enveloppe habitée: /
le climat et l'environnement dans lequel l'habitat s'implante, habitat _ occupant
les modes et rythmes de vie des habitants.

'- , c Mats tempérés, cette recherche d'équilibre entre 'hcib1tat et son


1

~,r Me principalement sous forme de deux grands principes saison-

•roide, favoriser les apports de chaleur gratuite et d1.n1ruer les


'".lues. tout en permettant un renouvellement d'air suffisant:
c..,aude, d1m1nuer les apports caloriques et favoriser ie ra -ra7-

"JX saisons extrêmes, on recherchera souvent à ouvnr généreu-


1t à son environnement extérieur

S1: • rt à fait possible, sous nos climats, de créer des habitats restant terr-
perè, ~r période chaude avec des outils simples et logiques, 1 n'est en revan-
che p,ts possible d'être totalement autonome du point de vue thermique en
hiver (1).

Le second objectif de l'architecture bioclimatique est de trouver une adéqua-


tion entre: mode de occupation
c~a,eet_et
le bâtiment: de rêsulmon
comportement
- les systèmes de captage et de protection, l'installation de chauffage et de
régulation:
le mode d'occupation et le comportement des habrtants.

Dans cette optique, chauffage et rafraîchissement écologiques devront per- Quelques opérations expérimentlles ont
démontré la poss1bil~é d'habitats « zéro énergie"
mettre de réduire au maximum les besoins de chauffer ou de cl1mat1ser. (voir photo p. 123). Mais les technologies nécessa1-
res et les coûts d'1nvest1ssement que requ1èrent de
tels bâtiments produisant autant qu'ils consom-
1
ment releguent ces real1sat1ons hors du domaine
delaconstruct1onactuellementgenérahsableen
1 France.

33
lA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE
LF5 BASES DF L'ARCHITP--TURE BJOCLMA""QUE

• • • en neuf et en réhabilitation Maison solaire passive, habitants actifs


Architecture b1oc 1,mat1que
Cette « respIrat1on ;pa dlP 1d · p ,.. ,t\hrre._; therrri ques extfre~rs
et on neuve, les besoins en chauffage seront limités aux péno- s'accompagne d'interventions de la part des habitant, s.,r l'e:ive oppc et e,;
En constru , f d En réhab,htat,on, la conception b1oclimat1-
des sans soleil en saison ro, e ., . ,, systèmes d'appoint. Outre une adaptrtJon de ,'hab ernent a la eMpera•ure
que apportera des amélio,-ations pe,mettant de d1v1ser par trois, et iusqu a intérieure (3), /'habrtant est conVJé à:
huit. les besoins de chauffage. . . . •. ouvnr ou fermer des protections noctur'les er f, 1er (v0tets, vo ages
1
Pour la saison chaude, une conception b1oclimat1~ue perm,ettra aux bat~- pour capter l'énergie solaire du JOUr; et limrter le, déperdrtJons la nurt ,
ments neufs d'offrir un confort i-éel sans recours _a des systemes de rafra1- - ouvnr ou fermer des portes ou cloisons arriovbles sépal"a! • les espaces.
ch1ssement spécifiques. Dans les réhab1htat1ons, il faudra d1st1nguer celles notamment entre la senre et les zones de vie perrranertes.
concernant les habitats traditionnels en général bien adaptés au confort - ouvnr ou fermer des fenêtres pour profrter généreuserrer· de illr eJ<ce-
d'été, des constructions conventionnelles du xx• siècle pour lesquelles des rieur lorsqu'il propose des températures adaptées au confort rtene r·
systèmes actifs de rafraîchissement pourront s'avérer nécessaires. - créer les nurts d'été des mouvements d'air propices au rafraîcr ssement et
déployer en Journée des occultations solaires contre es surcraL. es.
Il en va de même de la mise en route ou de l'arrêt des systerres the."TIQlJes
Vivre avec les rythmes naturels actifs d'appoint comme le chauffage, ou les éventuels d1sposrti's de rafraicris-
Les machines destinées à assurer notre confort thermique ont été conçues sement.
comme de parfaits servrteurs programmés pour pouvoir assurer une tempé
rature constante en tous lieux et en tous moments. Reposant sur une appro Cette participation active des habitants représente néanmoins une ast-e,nte
che stnctement mécaniste du confort, cette uniformité est non seulement plus ou moins grande qui peut être vécue comme une contra1rte sub e Le
très onereuse à maintenir. mais elle nous prive en outre d'une dimension p,cSsage du « laisser-aller thermique» installé dans le comporterrent généra:
importante de la vie celle du pla1s1r des sens. , 1 ,t le d'« animateur énergétique» demande une pnse de consoence et 'le
L'archrtecture b,oclimatique, fondée sur une attention poussée à l'environne- t t~ être imposé.
ment climatique et au milieu naturel, permet de recréer une relation plu y oins, on constate que même si le comportement d'..ir 'iabitart "'flue

•Mime avec les manifestations et les rythmes de cette nature. Elle instaure 1' 1t sur les consommations énergétiques a·un loger1ert I n anriu e pas
nouveau lien avec le temps (celui qu, passe et celui qu'il fait), avec /'espJ , ts consentis au niveau de la conception pour opt•r11ser sa perfor-
avec les autres (2). "'rm1que. Globalement, un occupant «gaspilleur» dans ur ogement
1
t que induit moins de dépenses qu'un occupart « econome » dans
Depuis la prise de conscience des années 1970, pour les maîtres d'ouvr * nent aux normes actuelles. Évidemment, le comporterrent « eco-
qui ont cho1s1 ce mode d'habiter. l'eflicacrté énergétique et la recherché oj- dans une maison bioclimatique fera encore beaucm.. p mieux!
tonomIe ont touiours été de puissants stimulants. Ce choix volonta, es en~n que, sans tomber dans la «maison gadget » proposee dans les
habrtants dans la conception du proJet de leur habitat se prolonge p ne 1970, certains disposrtifs peuvent être plus ou moins assistés, "e'ldant
implication active dans son fonctionnement thermique (dans la phase J ( U- 1 1 :i,, plus simples et plus ludiques certaines adaptations d bâtiment.

patJon).

La prise en compte des rythmes naturels IncIte à un certain nomadisme iour- Énergie solaire fossile, active ou passive?
nal,er et saisonnier dans les espaces intérieurs en fonction des cond1u ons Excepté la chaleur du noyau terrestre toutes Ies énergies Viennent du rayon-
exténeures. En hiver, à la fin d'une Journée froide, on se replie dans des espa- nement solaire, directement ou indirectement.
ces confinés, au cœur de la maison, On redécouvre l'attraction du foyer Le système conventionnel utilise l'énergie fossile issue de a photosynthèse Chauffageconvendonnel, chauffagesolaire
rayonnant, le pla1s1r du feu. Pendant les Journées froides et ensoleillées l'at- stockée depuis des millions d'années. actif.et chauffage solaire passif (ou
tra~ion s'inverse: elle se fait vers les espaces excentrés ouverts sur la n~ture Le solaire actif utilise /'énergie du rayonnement solaire ,nstant.mé grâce à des bioclimaaque).
exteneure, chauds et baignés de lumière. dispositifs techniques dont la durée de vie est souvent nférieu1·e à celle du
En été, le mouvement quotid' st , bâtiment.
• 1en e contraire, on se refug,e le Jour dans l'om-
bre fraiche des murs massifs ma· d, 1 1 Le solaire passif s'attache d'abord à optimiser l'enveloppe même du bâtiment
• . . . , 15 es e soir. a maison qu, s'ouvre aux brises
ra fira1ch1ssantes Invrte à goût I fi • h comme moyen de gestion de l'énergie solaire et des apports interne , avant
prolongent. er a raie eur des terrasses ou des jardins qui la
d'envisager les appoints nécessaires. 3.Sansenvisagerdevrvre l'h,ver cont,nuellement
2.VOJràœsu,etlelM-edeL HeschongArchilecture L'architecture b,oclimat,que se réappropne deux outils maieurs de la avec de gros pulls de laine, ,1 semble tout aussi ina-
ervoluplérhermique. dapté de vouloir vivre en T-shirt chez so, quelle
construction trad1t1onnelle. que sort lasaJSon...

34 35
LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE LES BASES DE LMCI- ITTCURf BlOClJMAT'QUE

. b'fments «basse énergie», Optimisation thermique et conception bioclimatique


Efficacité thermique, a ' f n bioclimatique
« maisons passives» et concep ,o Ramené en kWh/m .an. obJect · dune conception b10..., rn,~q= oeut êtr~
artagée au niveau 1nternat1onal permet résumé comme surt
Une convention de plus en P~s ~ ét'
1
d'un bâtiment par la quantité . en réhabilitation, a d1v1ser par trois à hurt les besoins de chauf'ëlge et de
Ifi r la performance ene1 g ique . ,
de quai ie . . . . à son fonctionnement thermique, expnmee rafraîchissement des bâtiments existants. Cette améliorat1or énergétKJt.e
d'énergie pnmaire• necessaire . dïf 1
fera passer les bâtiments de la classe «existant» (de 50 à 450 k\J\/h/'T' ,an
en kWh/ml.an ( 1). Cette approche permet de d1st1nguer i erentes cas-
à la classe «basse énergie» de l'existant (45 à 75 kNil'Tl'.ar'J, '
ses de bâtiments. et t 1
- en neuf, à construire des bâtiments sans besoins de produc+ on de f..:aî-
• Les bâtiments existants qui selon la période de leur constru , ion e es
cheur et ayant des besoins de chauffage l1rr1tés autour de 35 1<.Wr rr .an
techniques utilisées présentent des dispantés de ,performances enorn;es.
au maximum. Ces bâtiments « basse» ou «très basse érerg e » o;eror• de
• Les bâtiments «standard», construits auiourd hui en France, qui repon-
fart au moins 3 fois plus performants que les bâtimerts '1eufs aux standards
dent aux exigences réglementaires en cours, ou tentent de faire un peu
français actuels (4).
~ ~~: bâtiments « basse énergie ». Cette classe désigne des bâtiments
1

1. Rapporter les coosomma~ons d'une construelJOO en quantité d'eneri;,e ;,nma,re• par rnetre '-" e de
therm1quement opt1m1sés grâce à la mise en œuvre d'un ensemble de plancher et par an apporte de la l~1bil1té et permet de •ornparer ensemble piUSJel.t'S bâ "1er"_ c,n
l'objet retenu pour la comparaison. ce calcul ne fera réference qu aux besoirs de c!'lau1fage et 1e n'ni-
techniques et d'équipements aujourd'hui largement accessibles (2). . chissemenl (tableau ci-dessus) ou aux consommatJons cumulées de chaufl'age.œ..fraëssemem.œ
• Les bâtiments «très basse énergie*» ou « passifs• » correspondent a des ven~lation.deproduct,ond'eau chaude sanrta1reet.éventuellementd'édairageer"'élec'nate:;pec,lq,e
constructions totalement optimisées du point de vue thermique. Pour ce< 2. L, « basse énergie», populansée gr.lce à sa pertinence éconorn•que et w soc,es du;: -da,-j ;se
MINERGII® (www.m1nerg1e.ch) va donner rieu. en France. a la créa~on d'un co .-, ;ham, sa
performances qui s'approchent de l'autonomie énergétique, les investisse p,omoton Effinerg,e (><i1r chapitre 6 et annexe p. 22I',
ments nécessaires restent encore trop élevés pour être généralisés (3). -1 u-d!: 1 de a ~ très basse énergie» ou « maison passrve• ». or pe\J.t en adpgr.un Jne proé"i...rt-o
au hill/nent (genéraJement tort. photOYOlt.lique'). générer .._n biian ar-uel ru bt,ment .re,c
État du parc résidentiel français • ou !VC)lr des bàtJments qui produisent plus q,fis ne consœvnent «"13150" 1

,-··~=:
'X'Sl-
kWh.1~.111 bàaments«très
comparé à des bâtiments ea, ,o,ns, le marché concernant ces bâtments qw s'approctient ou dépassert J1Jla10m!e
◄50 bjtime:eenelie» thermiquement performants. est actuellement très restreint les 1nves11ssements nécessa: ,e<t.11". encore trop éle,es
400 «~eènergte• clmse~nerg1e : (en kWhlm 2 an d'énergie pnmaire pour lplésaumarchéhnça,sactueldelaconstructJor'
! bâtiments :
les besoins de chauffage et climatjsation) (a) oence cle a réhab1hta1Joo ~basse énergie»: www.negawattf'-
i C(standard» .

1 État du parc rés1dent1el français


antérieur à 2000 (entre 150 et 450
kWh/ml.an).
2 Réhabilrtations « basse énergie» (em, omposer avec le site « On ne le répète jamais assez
aux élèves an:hitectes: armons-nous
45et75kWh/ml.an).
sur les conditions climatiques:
3 Bâtjments neufs conformes à la er les profils de moindre résistance pour mm1m1ser le soleil, la pluie, le froid, la chaleur,
réglementation thermique ou « R~
a. Les corwenuonsdecalcul n'etant pas encore 2000» (115 à 300 kWh/ml.an en,
1,:. déperditions et optimiser les gains solaires les vents ... Préoccupons-nous
hannonsées.,esvale.ndonnéesdanscetableau ~ .: 1 :ëtres qui disposaient de peu de moyens exténeu, pou assurer ,eur des contraintes de l'environnement,
peuventa~ment,anerde ,0a20%selonles (b).
et nous serons certains de construire
sourtesoulesbasesreteruespourlescalcu"" 4 Performances thermiques seuils ~c confort thermique avaient appris à aller à l'essent1e1, sans gestes superflus
avec sérieux. Cherchons don c
b.Latrèsgrandeamphtudeposs,bledesperfor- l'obtentJon d'un label HPE• ou d\, pour répondre aux facteurs climatiques du lieu. Ils restent souvent les meil- l'essentiel sans avoir recours
mancesdesbatJmentsneufsconforrnesàlarégle- certification «démarche HQE®• 1RT leurs 1nsp1rateurs pour une conception b1oclimat1que chercrant a renouer à des apports superflus : jeux de
mentat1ontherm1quefrança1ses·expl1queparle 2000-8%sortdel05à275kWr• 11.an
avec une politique de sobriété. Il suffit souvent d'observer les d1spos1t1ons des matières, effets, formes.
'.ait que lesex1gencesàaneindrenesontpas environ (b). Et sans vouloir accomplir des gestes
indexéessurunevaleurmaximurnabsolue,mais,à
S Bâtiments neufs THPE ou Juste constructions anciennes de prox1m1té pour connaître les pnncipaux facteurs
chaque fois.sur une référe:nce fluctuant entre techniques qui dépassent
autreselonledima,letypedebâtJmentetl'éner- conformes â la réglementation climatiques dont on peut tirer parti ou se protéger. la stricte nécessite. »
g1edechauffageut1lisée(vo1régalementannexe thermique applicable à partir du André Ravéreau, Le M'Zab, une leçon
2 1 1 ·septembre 2006 ou « RT 2005 » d'architecture.
Les schémas suivants montrent par exemple comment dans un climat donné,
~ ~ 1: ;~~~~:e~~~~=c~:u::::;s:,~il~t~ 1 (de 100 â240 kWh/ml.an (c).
de,'«onsommer»présde3foisplusd'énerg1e celui de la Provence, l'habitat traditionnel isolé s'adapte avec le m1nrnum de
Sources·Observatoiredel'énergie.lnsee,CSTB 6 Bâtiments neufs « basse énergie»
quun autre ayant une ma,son en climat doux
MELT. Agence Minergie®. Passivhaus lnsutut® e; (environ 35 kWh/ml.an).
moyens aux quatre grandes contraintes locales; des hivers ensoleillés et rela-
chauffantavecuneautreènergie
c. Les ,nformat.10ns disponibles à la mise sous
etude «Guide for a bu1ld1ng energy label» 7 Bâtiments neufs «très basse énergie » tivement froids par absence de nébulosité, des étés chauds et secs, un régime
Armines/Cier (wwwclerorg/predac). ·
presse de cet ouvrage ne permettent pas aux (environ.lSkWh/m'.an) des vents dominé par le mistral soufflant de nord à nord-ouest, parfois ouest,
auteurs de calculer Je «droit à consommer» violent, sec et froid, et des vents d'est à sud porteurs de pluies orageuses,
maximum autonsé par la réglementa~on therm1- 1

queavernr. principalement à l'automne et au pnntemps.

39
38
LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE LES BASES Df L'ARCHITECTURE BIOCUMATIQUE

Pignon


f açade Façade nord N
Vue aérienne ensolellem,ntd'h,ver
Application àl'habitatdesgénéralités
climatiques de la Provence.

Maison individuelle à Marignac-en-Diois (Drôme). la pente ouest du •=r et a .oJOnte de


créer une zone pnvée extérieure au sud ont amené à une foITTe en crotSSart. erterree at.
nord et à l'est (qui de toute façon ne reçoit pas le soleil en hiver) et largerner.~ ou-,~e au
pignon est aveugle
sud.Toute la construction de plain-pied s'étage sur plusieurs niveaux partiels.
Conception. J.-P Oliva

_0-
Q• • 1 1e relief ou la végétation existante ne présentent pas ces caraaénst:-
q, •ra souvent possible d'intervenir pour aménager l'env ronnemem
P' des mouvements de terrain ou des plantations: essences cadu- Les faodes seront recoll\ertes d'un bardage
D'une façon générale, en construction neuve, on choisira sur le terrain l'en- en "'nèièze.
q i et au sud-ouest, persistantes au nord (dans ,a mesure où elles
drort pnv1lèg1é pour bénéficier au maximum:
- des protections naturelles au vent fro id et au soleil estival par les mouve- p 1u voisinage son « droit au soleil »), haies de hauteur I' •rntèe à
1 ,tant l'arrivée rapide du soleil en hiver...
ments du terrain naturel et la végétation existante ;
- de l'ensoleillement hivernal en évitant les masques portés par les feuillage
:nfiguration du lieu le permet, on aura intérêt à valonser les qua 1- 1

1 persistants, le relief et les bâtis existants.


t( .1•du sol et du sous-sol qui, non seulement assurent une proteaion
Cu ~iéments extérieurs, mais en outre permettent de réguler les tem-
Coupe et élévation du mas à cour fermée pér- quotidiennes voire saisonnières.
delaLaveàVachères.
Les principes trad1tJ011nels d"1ntégrat,on aux
srtessonttouJOursvalablesmémesrles
modesde vie et d'utilisa!Jon des espaces ont
changé

Remblai Sous la surface Sous-so1tradicionnel

:a;:~~'::t ~:11~ Venterol (Drôme). Situé sur une pente, le bâtiment en épouse le profil 1 eo,oupe
s'ouvnr largemen/au ~: ;;:~~~~aia:~no rd pour limiter sa prise au_ mistral, et de
des constnuctions traditionnelles : d Y ement solaire. Cette d1spos1tion reprend celle endeprus1on
1
excavée dallS la pente comme on~ ;~ e «poser» la construction au milieu d'une terrasse
1 Concep11on:J.-P. Oliva-HabiTer e ai couramment auJourd'hu 1.
Coupes de pnnc1pe montrant diverses configurations possibles d'implantation pour urer En terrain plat on pourra se protéger du
partie de l'hyper-inert1e du sol. allant du sous-sol traditionnel ou avec « cour anglaise», aux vent de plusieurs façons: par des haies, en
maisons enterrées, sur patio excavé. recouvertes de gazon, etc végétalisant la façade nord, par des remblais
de terrain, ou par la forme architecturale.

40 41
r;:,::: . LA CONŒPTION BIOCLIMATIQUE
LES BASES Dt LARCHfTECTURE Bloc.._ r--ATQUE ~
~
Plus avant dans l'adaptation au site: les maisons enterrées
Le principe d ddaptauon au site pour regulanse• les tempér~t~1-es en _mi~1-
misant les déperditions et en opt1m1sant les gains a pa_1fois ete po_usse tres
loin dans l'architecture ve111acula11-e. On trouve a1ns1 sous les climats les
plus vanes des habitats troglodytiques ou 1-ecouverts de terre qui tirent
profit de la protection du sol et de l'inertie du sous-sol (voir aussi chapi-
tre 3, p. 106,.
Habitat troglodytique tnd1oonnel en
Dans .a construction b1ochmat1que contemporaine, un certain nombre de Maison bioclimatique troglodytique
Tunis1e
réalisations se sont fondées sur une mise à profit maximale de cette 1ner- .oti ;ement de m, .:in• ;em,-eMerrees at.
Lesc d'habrtatlonSC"'t..m.:ées
" troglov,,,age,, œ Perpezac e-Blarc
ac.1ourd".iœax.-ex=q- aioutea t1e. Et. quel que soit le climat. les résultats thermiques sont touiours très
• d.:ouwes ·cesdup.:,o (Dordogne).Archotecte, -J Delpecti.
satisfa1sarts car les températures moyennes en profondeur et la limitation Vue perspea,ve et couoe d'un projet de
(-p. 6)
des déperditions créent des conditions de confort touiours suffisantes en maoson dans rldaho 1Etats-Un,sJ.
Le oge= , o..vre IL ,Ki et 'll
éte, et aemandant peu d'apports thermiques de complément en hiver.
sur deux tot.."S--patlœ Px- :vee<
Archrtecte"1 Oeler.

Maison contemporaine sem1-


troglcx!yoque à Seguret (Vaucluse).
.
Concepllv" • Chal.>ert

.
S ON C J f M A

Courbes de températures saisonnières en Deux exemples de maisons contemporaines enterrées sous des climats aux
foncaon de la profondeur ::~;eesrrdruffqéues oppolsées,_ montrant que l'utilisation de l'hyper-inertie du sol amortit
' rences c 1matJques.
Plus _on descend, plus /'arr p tude entre les
extrêmes de température d1m,nue En haut. m,uson enterree au Jutland (Danemark). Archrtecte K Bonderu
(am~rtissement) et plus les moments ou ces ~-bhas, ma,sons Jumelles enterrées sous une dune (Floride États-Unrs) p.
"'c necteW Morgan. ' ·
extremes apparaissent se décalent À 8 m
La seule différence notable dans le conc b
de profondeur, la température annuelle se captage solaire: m,nrm,sé en Flond ept rocl,mat,que réside dans les drspos,tifs de
stabd1se legerement au-dessus de la e, et opt,mrsé dans le pro1et septentnonal.
moyenne annuelle du lieu

42 43
tJ\ CONCEPTION BIOCLIMATIQUE
LES BASES Df L.:AR~ITfr: JPE 8:00..f"IATIQUE r

2.2.3 Optimiser la forme et l'orientation ~pporte l'appo1rt récessa1re en sa so '•o,de Le co res 'T'Odére dE cet
equ1pement de ~hauffage unique e s mp1e aMo~rt en parte Ow oti e
Les parois d'un bâtiment climatique étant soit p~ncipalement captrices (paroi ment - le surcout des d1sposrtJfs b1oclu"rlatrques spéofiques.
sud) ou principalement déperd1t1ves (paroi no, d), et alternat1veme~t captn-
ces et déperditives (parois est, ouest et toiture), la forme optimale, d un point
de vue énergétique. est donc celle qui permet simultanément d~ perdre un
minimum de chaleur et d'en gagner un maximum en hiver, et den recevoir Volumétrie en climats extrêmes
Plus le climat est rude, pI-,s Ie 6a1r d _,n., v Jrre•ne corrpacte sera sens.-
un minimum en été.
Compte tenu des données du site et du climat le concepteur devra compo- ble. Dans les pays à enneigement rrportant on pe ..: ane: ager les to...r
ser avec deux paramètres de base: \'ensoleillement et la compacité. res de façon à conserver la neige pour d aire partrc.per a ' 50 0 .-
Puissance solaire reçue en kWh en hiver
En climats à dominante chaude et sèche ,a strategte ,;er,. nve"'e et cons,s-
ou en eté. selon la position de la fa~de. tera à évider le centre de la zone rab1table ooJr rrié:iager des zones
Surface ho.'1ZOI o '5" ,cale onentee au L'ensoleillement d'ombre tout au long du JOUr et fac1Eter le rafraîch.sserre~ noctune.
sudouàl'()U('S Quelle que sort la latrtude en zone tempérée, c'est la façade sud qui reçort le
maximum de rayonnement solaire en hiver, et les façades ouest et est, a1ns1 letoit
Undêbon:ldetOfture
que la toiture en été. Bien que le rayonnement reçu en été par la façade est donnepr'Seauvenf
S.celut< resttrès:V10fe-t,1l
soit théonquement symétnque à celui de la façade ouest, il est souvent 1nfé- peutarracher!toFture
neur du fart des nébulosrtés matinales.
On a donc intérêt pour opt1m1ser la thermique d'hiver comme celle d't , à
développer au maximum la surface des façades sud, et à réduire celle •s
façades est ouest et des tortures. La meilleure configuration, que ce soit pc. "
des constructions isolées ou groupées, sauf contraintes particulières, est
forme allongée dans l'axe est-ouest. Cet allongement est-ouest et la réduc-
tion en profondeur nord-sud, quand ils sont compatibles avec les autres
'v considérations de site ou de programme, favorisent aussi très efficacement
@ 'ecla1rage naturel des pièces de vie durant la Journée. En fait. les éclairagistes
préconisent de limrter la profondeur des pièces à deux fois et demie la haL
teur des fenêtres (sort 4 à 5 m de profondeur environ pour des baies st,
dard). Cette profondeur est également la distance maximale pour un cr f-
fage efficace par rayonnement d'un mur. ur,étrie des maisons traditionnelles du haut Jura.
" le climats ngoureux, la compac,tè et onentat,c,n sc,t des •icteurs de ""lltlt•Q'1 u •
Prc1tt;ons, mais aussi de résistance mécanique aux agents exter> rs nie eure
La compacité
.,,, t' tance au vent, mais aussi à la neige qut est en outre 1.,t1hsee cO'Tlf"e ma.,ea1., 1so.irr
Pour un volume habité équivalent l'enveloppe présentant la plus sur- 1n hiver.
i face de parois extérieures sera celle présentant le moins de deç t1ons
thermiques.
Variation du coefficient de forme par La recherche de la géométrie la plus compacte possible doit être ;:,ondérée
rapport à des géométries courantes pour par la priorité donnée à la façade sud et bien sûr rester en coherence avec
un même volume.
De 2 à 10, pour un volume constint. ta 1 les autres objectifs architecturaux. Le coefficient de forme rapport entre la
surfacedesparoisexténeuress'accroîtde surface extérieure de \'enveloppe et le volume de l'espace qu'elle contient -
plus du double, aInsI que les déperditions 1 est un bon indicateur de la compacité et permet de comparer les volumé-
théonques.
tnes par rappo~ à leur forme pour un espace de vie équivalent.
Mais,sil'on,ntègrelesdonnéesde
L
da recherche
, d .une compac. t e, re ative se Justifie
. . aussi. largement d'un point
l'ensoleillementduschémaprécédent. 4 1 1

reçort par exemple deux fois plus de e vue econom1que . moindre quantt1 , d ,. Maison individuelle en Savoie. · 01mée d'un cvlind--e N d'~ne ~pI ère cette ,or,:ruct1on
1 donc moindres coû . (, e : matenaux, moindre complexité, et de 140 m· habit,1bIes qui opt ~1Ise le coefficient de forme en n!d1.,~nt au .lXI:"'lUr" ies
rayonnement solaire en hwer par sa façade
sud que 2, et pres de deux fo,s moins en
maintenance ts econom1ques et ecolog1ques) de construction et de dèperd1t1ons est Lone InterpreutIon contempora,ne des pnnc,pe; d'ure constructIOfl
eté.Senreçortlamêmequanutéenh,ver, traditionnelle comme et-dessus et de ceux de l'igloo La faç,1de sud rn équipée d'une
ma,s beaucoup plus en été par ses tortures Une autre économie ap rée bl d grande vemère à vitrage peu ém1ss1f. occultable l'été.
leurs bien conçu d' p ia e e la compacité pour une maison par ail- Architecte j.-LChaneac,the11m1en ; r'F B Georges.
1
centre de l'habit t ~n point de vue b1ocl1mat1que est de pouvoir disposer au
a un unique appareil de chauffage par rayonnement qui

4
LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE
LES BASES ')f I ARCHITE'OJPE BJOC J"1NIQUE r

Formes bioclimatiques et règles d'urbanisme 2.2.4 Organiser les zones d'habitat


selon l'ambiance thermique des espaces
Les choix de construction ne sont pas qu'affa1re ind1v1duelle: lorsqu'il s:ag1t
d'établir les plans locaux d'urbanisme (PLU, les anc1,ens POS), o~ plus gené- L'occupation des divers espaces d'un habrtat vare er fonction du ry+Jvre des
ralement d'envisager lïmplantat1on des zones .d ha~1tat1on'. 1amenageur saisons et des journées. Définir ces d1fférertes zor<>s e caractenser Je•Jrs
prend en compte de multiples paramètres_: celui ,de I adaptation au site du besoins thermiques spécifiques perrre de les disposer r.} orme e'T'eri les 1

point de vue bioclimatique est rarement preponderant unes par rapport aux autres.

Par exemple, 11 anwe souvent dans les lotissements sur sols pentus, que,l~s La double enveloppe
La détenn,na :on des zones constructibles et axes imposés pour 1es faîtages s01ent indexés sur le sens de la pente e~ ~fe- Les espaces habrtés en permanence de iour ou de nwt ètar+ ceux néces-
des parcelles cf u0 lotJssement oe\l'"al\ rence à l'architecture vernaculaire, alors que la pente du terrain propose n est
touiours perrrettre au m10m.irn ,ne sitent le plus de chaleur en hiver sont séparés de l'extereur :Jar des esoaces
onentat,onsudetsarsrnasquesdes'açades pas onentée au sud comme elle \'était généralement dans 1,es terrains que intermédiaires, dits «tampons» qui iouent le rôle de transitons et èe prctec
pnnc,paJes, assu-ra.~, ams1 a chacun le «droit chois,ssaent les anciens. Cette contrainte complique cons1derablement une tions thermiques.
ausole,». adaptation b1oclimat1que dans le site: si \'on respecte le règlement les façades • Au nord, on disposera pnorita1rement les espaces non c."auffés garages, cel-
pnnopales ne sont plus onentées au sud, les débords de torture sur les murs liers, placards ... ), les locaux d'utilisatJon 1rTégulière fatel1er .. J ou ceux re 'lèces-
gouttereauX' ne les protègent plus des surchauffes estivales'. etc. Les a~apta- sitant pas une température élevée (sanitaires, orculatlor, buanderie. J. E.n abais-
tions sont coûteuses, et de surcrôrt se heurtent souvent au reglement d , -na- sant ainsi l'écart de température avec l'exténeur selon les cas de S à 10 'C.ces
nisme 1ui-même, car la volumétrie n'est alors plus celle de « la tradition»' espaces tampons peuvent réduire les déperditions de 20 à 30 %. Dans œr<Ll!ns
-:as. l'espace tampon nord pourra se réduire à un vestibule servarr:: ae sas den- MaJSon passive ossature bo1s,remplissage
Pourtant la conception bioclimatique d'habitats adaptés à nos besoins , 3 - permettant de protéger l'intérieur de l'atteinte des vents airects. bocres de paiUe (Autriche).
nos modes de vie actuels est une chance de renouer avec l'esprit de l'arc. <ud, la serre est un espace tampon habité terrporatrement rrrtant e A parcx:, 'Te5 ~ fooa,or

tecture vernaculaire. La recherche d'économie de moyens, la composit10. protec"!'œ des esœces '.l'lj)O/'S en façade
J,ssement de nuit en hiver, mais aussi et surtout un espace cacr.:eur ce
rr: ert perd.;nepart des.i
avec les conditions climatiques locales plutôt que l'opposition sont la garan- < 'voir p. 147). Le mur capteur, pnncipalement da."ls sa vers10" «double pe,tinence
tie d'architectures adaptées. Certes, comme il existe des bâtiments peut également être considéré comme un « rrnni »-esoace tampon
construits uniquement sur des critères technologiques ou économiques, ou 138).
sur des bases purement formelles, il ne serait pas cohérent maintenant de t et à l'ouest, on disposera de préférence des pièces demandant plu-
concevoir des bâtiments régis par les seuls critères énergétiques ou le set ' re tempérées que chau ffées fortement. comme les char,bres à COL-
objectif du bien-être thermique à moindres coûts, fussent-ils environneme
taux. La qualité globale de la fonction «habiter» intègre aussi celle des 1 pour la toiture, \'habitat vernaculaire proposait presque systématique--
Analyse des OfT'bres portées en hiver pour
dèterm,ner l'emplacement de maisons
et des relations avec l'extérieur. celle de la lumière, des ambiances, des r • ,r niveau non aménagé entre l'espace chauffé et ,a couverture. SerVcif'lt
jumelées avec serres dans un lotissement res, des couleurs, des rythmes, des odeurs, des sons, etc., facteurs qui m nt c >'ent de grenier, il garantissait un certain confort theITT1que hiver comme
solaire àTourcoing (Nord). ProJet lns. pas entièrement mesurables et quantifiables, mais contribuent ense· è à t't.
archrtecte S'Pace, therm,oen, SOCETEC. faire de l'acte d'habiter une << fonction poétique », pour reprendre 't es-
sion de Hëlderlin (4). La bonne architecture a touiours été une arc. , cture Mais ces principes de base de la «double erweloppe>> peu~ent être 'nOdt.-
bioclimatique, mais ce paramètre n'est pas le seul et ne doit pas, à l'n,Lar des lés: chaque lieu, chaque proiet de vie en ces lieux étant d1ffére,..,t la d1spos1-
dénves spéo_alistes de l'archrtecture du xxe siècle, occulter l'organisation de tion et \'organisation the1m1que des espaces chercheront à suivre les rythmes
la complexrte, qui est le défi posé à chaque proJet de la vie quotidienne et saisonnière. Principes du zonage thermique.

En pratique Vivre au quotidien avec le soleil et la lumière


Même s'il déroge à quelques règles esthétiques d'un règlement trop étron:, La course quotidienne du soleil et sa hauteur sa ,onn1en: incitent à des
un proiet b1oclimat1que reste le plus souvent défendable si on peut argu- orientations « natur-elles ».
menter de sa cohérence é
d
·u . '
nerge que et environnementale. Les architectes-
• Les chambres ouvriront de préférence au soleil levant car l'arrivée de la
1 lumière le matin réchauffe la chambre et part1c1pe à la dynamique du lever
~o:ei s ~s communes quand il Yen a, ceux des CAUE (conseils en arch1-
Par ailleurs, en été, les chambr-es à l'est resteron t relativement fraîches en soi-
:1es :· ~, anisme et environnement) ou des ODE (directions départemen-
rée, ce qui sera plus difficile à obtenir avec des ch,1mbres à l'ouest.
4.Vo,r.le.'.ém,na,re «Archrtecture etanthropo/o.
litè d' e equipement) sont généralement des personnes sensibles à la qua-
Dans les maisons à étage, la dispos1t1on des chamb1-es en hauteur est intéres-
g1e» a lecole des Hautes Etudes en mences vent a~;~~o:e~~t, moyennant quelques compromis souvent mineurs, peu-
sociales.« l'habiterdans sapoétique prem,ère». sante en hiver car leur température de confort relativement plus basse peut .
e ire accepter par des élus parfois plus méfiants.
47 1
LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE
LES BASES DE L'ARCHITfcrt.JRE BIO<l MAT QUE •

~
être obtenue par la seule convection de l'air chaud montant du rez-de-chaus.
sée En saison chaude cependant. les iisques de surchauffe dans, les combles
Maisons individuelles ou habitat groupé?
aménagés sont très impoiiants si l'on n'a pas utilise des isolants a forte capa-
cité thermique (voir p. 70). La comparaison de, coeffic1en,.,, de forme eri . e p1,;S1eurs ager.cerren~
possibles montre à l'évidence que l'habitat groupé est une vo,, Mportarte
, Les pièces de vie diurnes gagneront à bénéficier du soleil et de la lumière pour réduire les coûts en agissant simultanément sur plüs1eur; facteu~ •
pendant les heures d'occupation: leur onentat10~ au sud ou sud~~s~sud- - le coût du foncier;
ouest est évidemment la meilleure aussi bien pour I hiver que pour I ete, mais - le coût de construction ;
peut être modulée en fonction des act1v1tés spécifiques. - le coût du chauffage ,
- le coût d'équipements collectifs;
• Les pièces où l'on séiourne le s01r n'auront plus besoin de la lumière. natu- - les coûts induits par la rallonge des dessertes, le -ecours Pdispe idble a
eecc,r-e ~
relle en hiver elles peuvent donc être reculées au cœur de l'espace habitable, l'automobile et les dépenses énergétiques qui y sont uées (v01r c"ao [l'e 6. ~ de '-e
protégées par la (< deuxième enveloppe», rendues confortables et chaleureu- p.210). ;;.."S ;;aroc . icce~ au< app<ll"'.5 sora,res
par " 3cé- 1 etage e' d zones
ses par la présence du foyer rayonnant. C'<M'e' -n.A. .-re i"helotwlt.
En été. la persistance de la lumière naturelle et la recherche de la fraîcheur du Comparaison de l'impact sur l'environnement de 8 unités de logements tller' ~ Set ~ :;oe,r.
soir 1ncrteront à déplacer cet espace vers l'exténeur tandis que l'ouverture des en fonction de leur densité.

~
baies permettra d'amorcer le rafraîchissement nocturne de l'espace 1nté1 Jl" Ur.

Maison à Leuc (Aude). a rièrarcl>,e


thermique ae, o iérentes zones est ,a
• Les zones de travail comme les bureaux seront disposées non seule ·nt
poussée à son opbmum: ,a fonne très en fonction de la chaleur mais aussi de la lum1nos1té: une zone de t1 ail
compacte,organi>éeend,agonaleentrele régulier à dom1ole doit pouvoir bénéficier d'un bon apport de cha, 1r Ma,sons,ndividuelles
garagebasàéflecteurdeventau nordet la (rez-de-chaussée maosonsrnrtoyennes (rezde-c/iaussee
(rendu nécessaire par la pos1t1on assise) et de lumière naturelle, en veilla t
serresurtoute a hauteur au sud.permet + sous-sol, (rez-de-chaussee
cependant aes ouvertures et des vues du toutefois à éviter l'ensoleillement direct, source d'inconfort visuel (écran_ .,. sous-soi
sud-estaus.xl-ouestArcMecteM. Or11ac d'ordinateurs), de dégradations (papiers, photos, supports 1nformat1ques) et sol 100% 70%
•~veioppe 100%----+--7~4%~----1-_:_
bien sûr de surchauffes en saison chaude. L'orientation à l'est est alors tout
onstruct,oo7û0%- 87%
adaptée .. ou à l'ouest s1 l'on prévoit de bonnes occultations solaires.

Plan du loossemenL
1l'ul de ces facteurs d'économie peut aboutir à une réduction de l'or-
r '1e 50 % du pnx total et permettre a1ns1 un accès à un habitat de qua-
• 0 à un nombre considérable de personnes qui en sont écartées.
res développées en Europe du Nord, ces forenules pàt1sserit en •rance
d'un préjugé défavorable qui tient essentiellemerit à des cond1t1ons h1ston-
ques:
la très mauvaise qualité générale de l'habitat collectif édi~e en masse
après la Seconde Guerre mondiale et dont les nuisances de tous ordres
Maison àAurignac (Haute-Garonne). Cette agissent toujours en tant que repoussoir;
petrtema1sonrecouvertedeterresurtoute
- l'idée concomitante installée dès les années 1950 par le plan Marshall Vue lateraled"unappartemenL
sa face nord développe les espaces de vie
autour d'un foyer central au bois et d'une que, pour fuir cette «pauvreté» et les grandes bar·res urbaines, le seul
tresgrandeserrecentraledont l'air chaud contre-modèle était celui du pavillon à l'américaine;
corculedans un stockage constitué d'un lit de la relative disponibilité d'espace dont iou1t notre pays et les politiques
galets situé sous le sol du séJour (voir p. 159
«Lesserresactivées»).Elles'ouvre
commerciales flattant l'individualisme ont fait le reste
seulementsurf'exténeurdusud-estausud-
ouestArchrtecte H. Canonge.

Coupe sur deux appartements.

49 1
lA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE
LES BASES DE l'.ARCHITECTURE BIOCUMATIQUE ~

••• , . . Europe du Nord ayant démontré que l'habitat 2.3 LES RESSOURCES (LIEUX ET CLIMATS)
Les multiples reahsat1ons en 'pense adaptée aux besoins d'habitat de qua-
, ut apporter une I-e . Qu'elle concerne une construction neuve ou la réhab,litatJor, d'un bâtiment
groupe pe . de l'intimité et de \'espace, une cei-taIne ten-
1
1
1t'e, Y compns .suI·d1es Pans • . existant, la démarche bioclimatique débute par une phase de découverte et
• quelques années en France : des assooat,ons de
dance se dessine eputs • d' , d'exploration des données locales du proiet (5). De la qualité de cette
ersonnes ou de familles se constituent pour des p~oJ,ets «ec.o- approche dépendra la garantie de ne pas faire une architecture « hors sol*»
~ameaux }} ou d'« éco-lotissements }}, des promoteurs prives ou publics qui, pour pallier son manque d'adaptation, devrait faire appel a toutes sortes
commencent à s'y intéi-esser... d'intrants* énergétiques (6).

Les caractéristiques climatiques d'un lieu se sc1ndenr en contraintes dont or


cherchera à se protéger et en apports bénéfiques dont on cherchera à tirer
le meilleur parti.
Afin de permettre la conception d'un proiet b1ocl1matique, 1I est nécessaire
de connaître les caractéristiques climatiques du lieu en dornées chiffrées.
Une partie de ces données est disponible auprès des stations météorologi-
ques régionales. Mats ces données, qui représentent des valeurs moyennes
pour la zone climatique générale étudiée (ou« macrocl1mat»), peuvem subir
d'importantes variations locales. Celles-ci sont couramment étudiées à deux
échelles:
Housing Project (projet delogements} de Hockerton (Royaume-Uni). - ce""' dite du« mezzoclimat» qui prend en compte les influences ,ocales
Groupe de Smaisons de 172 ml chacune organisées en «longère)>. La façade nord est plu• , moins étendues comme celles induites par le relief, la présence
entièremem recouverte de terre et la face sud de serTes bioclimatiques. Grâce à une
irr,r:, -•e d'eau, ou la couverture du sol; 3. Zonage d 'Tlat•q~oe peur ete.
excellente isolation (triple vitrage pour les serres) et à l'hyper-inertie de la terre, les
températures sont de 18 °C en hiver et de 24 °C en été, sans chauffage ni climatisation. « microclimat» qut correspond à \'échelle précise du site dï r1plan-
l'.appoim est fourni par une pompe à chaleur sur échangeur d'air. Une éolienne de 6 ta construction avec les influences des constructions ou de la végé-
kW couvre tous les besoins en énergie des 5 maisons. Le coût de la construction en t,· onnantes qui peuvent influer sur l'ensoleillement ou les ents.
1996 aété très nettemem inférieur à celui de la construction conventronnelle outre-
Manche. Ce proJet est issu, au départ, de l'initiative privée de trois familles associées.
,,tre les caractéristiques climatiques précises du site, les sources
Petits collectifs à Fribourg~n-Brisgau d• · on sont de plusieurs ordres:
(Allemagne).
Une dens~é ,mportante de l'habrtat pemiet I0n directe sur le site, enrichie de la collecte de renseignements
de néaliser d',mportmtes économies en auL ·,., habitants de prox1m1té;
coûtdeconstructJon,dechauffage.de vation des dispositions constructives de \'architecture verriaculaire
transport.,etprèservenéanmo1nsdes env1r ,y 1ante.
espacesd'intrrn~éetdeproXJmlléavecla
nature
Caractéristiques cnmatiques par
2.3.1 Le macroclimat départements.
Sounce ADEME-RT 2000.
Lensemble de la F,·ance bénéficie d'un climat tempéré dans lequel on distin-
gue trois grandes régions climatiques caractérisées par la température rela-
tive des hivers et des étés, et l'intensité du rayonnement solaire:
- la zone tempérée pmprement dite correspond à la façade atlantique. C'est
la zone la plus concernée par le Gulf Stream qui en hiver réchauffe et humidi-
5.IIV<!desoi qu'en cas de réhab1lrtation,lescarac-
fie l'air. Les hivers et les étes sont relativement doux, et le rayonnement tenstiques de 1'e}()stantsont à étudieren prionté,
solait-e limité; notamment v1s-à-v1s de leur pertinence ct,mati-
- la zone continentale au-dessus de l'arc alpin est caractérisée par. des hivers ~~~~::.';:~~-~~':~: ~u;:~~!!'!.du
1
plus rigou1-eux bénéficiant cependant d'un ensoleillement assez important. 6. La similitude des temies employés avec ceux de
1
Les étés y sont chauds, , ;~~c~:~:i~t~:~;t~:nrel~ec:n°::: ::::'.~
1 - la zone méditerranéenne. Les hivers Y sont doux et I insolation intense Les I pour l'agnculture, le défi actuel est de reconstruire
étés y sont chauds des pratiques adaptées aux réalrres locales

1 50 51
1A CONCEPTlON BIOCLIMATIQUE
LEI BASE, >E lAACHITT"TI i:;,x MATIOIJE r

~
. , . chacune de ces zones, plusieurs vanables 1nterV1ennent !>Our
A1,nteneur d:._,"" bre de caracténst,ques d,mat,ques locales. Ce sont: Le diagramme solaire
œfiniruntreS,,~~nom ,
le raycnnement solaire incident e: son intensrte; Pour connaitre Ia posrt!on du il eri un point ·èQ"ilpl, _e ,___"':'lé out
'arnpl,tude des températures de Iair; au long de l'année et aux différentes N':u~ t"ltl ~ )frt de :fi :'Jam nec e--
le régime des venB (secteurs et vitesse); pr0Jed.1on cylindrique. Ces d ;rarrrne- sont j1spon1bte- rit Cïe-"
'hum1d1té de l'ai,. . , , Internet pour chaque degré de latrtude.
Chacun de ces quatre composants est à son tour influence par Ialtitude, la
nature des sols et l'environnement proche.
Dans ta pratique on constate souvent d~s « types de teÀmps » dans lesquels
les quatre vanables de base évoluent tOUjOIJrS dans le meme sens. Par exem-
ple, sur la montagne jurassienne, par te~ps de bise (vent du nord), les tem-
pératures baissent le rayonnement solaire est important par d1spant1on des
~

...__
.
nébulosrtés. et l'hum1drté de l'air est très faible.

,:®'
... ~
L'architecture doit donc prendre en compte ces phénomènes df' manière
comb1nato1re et non pas isolément car tous les facteurs chmatiques. ~voqués
lj ·· '- '
agissent simultanément sur le bâtiment et non pas séparément

La position du soleil
Vu d'un point donné de la terre, le soleil suit une course dont chaqt.. >os1-
tion est déterminée par sa hauteur et son azimut. .
La hauteur« H » (appelée également hauteur angulaire) est l'ang1e forrr,t ')ar
:ne solaire pour une latitude de ◄ 7° nord (Nantes, Dijon).
la direction du soleil et le plan horizontal.
heure.helnsola.re (l4 ~~1,~L eil ai.:a lL l'IO,a ....,_
l'azimut «A» est l'angie formé par la direction du soleil avec le plan vertiul r. le 62.5'
nord-sud 3-,heuresheure solaire1 Oheure· le so_ a,; Sl 3Zlrrut .:le .. J
La hauteur et l'azimut du soleil varient d'heure en heure mais aussi suivant ,e ,erade [.5'1

ech f\ttp/1 1dler.dub.fr


CoordOMffi solaires: llJITiut et luuteur rythme des saisons. Dans l'hémisphère Nord, la hauteur du soleil et son ar 5le
(ouh.autturangu'11rt). azJmutal sont maximaux au solstice d'été (2J Juin) et minimaux au sa' 1ce
d'hiver (21 décembre). L 1 nnement solaire
la connaissance de ces angles pour un lieu est essentielle pour ldéten- er · 1ement solaire atteignant le sol dépend de 1a compoSJt1un de ;1.t
les durées d'ensoleillement; ~re. est en effet partiellement absorl:>é et rèfie<h1 par tes pous:·~
'intensité du rayonnement reçu. En plus de l'angle qu'il fait avec paroi et m1crogouttes d'eau en suspension.
(voir p. 63, § 24. l), lïntensrté du rayonnement solaire, pour des conc ons cli- Une partie du rayonnement est également diffusée dans toutes les dtrec'lon·
matiques données, dépend grandement de la hauteur angulaire; par les molécules d'air et les particules.. Elle constJ~e le rayonremeM <iffus.
la proportion du rayonnement solaire réfléchi et absorbé par les pamis. Le reste du rayonnement atteignant directement l.l terre est le rayof""'lefT'lent
direct La somme du rayonnement direct et du rayonnement d1ffi.Js ane,~'
la terre constitue le rayonnement solaire glob.::11 (G).

Pour une région donnée, la quantité d'énergie reçue varie su1vart heure et IJ
saison. Elle est influencée par les cond1t1ons méteorologiq~s. 1r ,oOdlernen"'
la nébulosité. Ce dernier paramètre ex.plrque qu'en bonne expo5,1t,on, l'ener Compounte du n.yonnement solaire
gioh,I
g1e solaire reçue en montagne est supéneure à celle reçue en plline , c- P-": x.•1.ions de chaque com~t sont
Les mesures de radiations solaires par ciel clair sur des pbns d1fferemme:nt m tr ~ d,fférenb facteurs décnts plus
Plus le so_ie~ est haU! dans le oef, moins ta
coo::he datmo~ traYersée est épaisse orientés ou inclinés montrent que l'onentat,on la plus favorable est l'orienti- ""-
Par exemple. pour une ha.iteur «f-1 :t de tion verticale sud (voir schéma p. 44) car elle permet de récupérer une éner-
J_o•. ,~ ra,.oos doi'Jeflt traverser ll\C masse gie maximale en hiver: et minimale en elè. Ces performances en hiver et en
1~~ dot.ble de l'épaisseu• de Varfation des apports en foflCtion d
J.:.gauche.Appo,-u solaressurune~~hauteur etde l'azimul été font de cette façade sud l'outil-paroi pnmord1,1! de l'architectur-e biocli
A dron:e ApPQrts so res sur une surfàc e honzontale en rona.on de la hauteur angulaire mat1que.
e verticale sud en fonction de J'azimvt.
ll Sl
LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE
LES BAm DE l.'.ARCHITTCTUP.E BIOCUl"'ATIQUF

Le ra)<>l'~ement solaire atteignant la Terre Energ1eWim' µm


La tem pérature Temperawres minimales moyennes au
Aumois de jirmer est filtré par l'atmosphère. ~es 1,:traviolets
La température de 101r au-dessus du sol, drte •eMpe--atu•e .,.,b1ar e e~• !llOISde juillet.
q1,. parvennent,.isqu'ausol représentent
en -on 5 %de la quantité totale. la partie essentiellement 1nnuencée par l'ersole1llemen r1,. ~,uefT"ert p r le ,er->
visible du spectre en représente environ l'altrtude et la nature du sol
50%. et 'es ,nfrarouges (IR) 45 %. C'est cette
parue du rayonnement qui est responsable ICXXl
La température variera donc grandement en forct:·x1 des paranetres ,.,. :,t
de l'effet th~ique (la partie visible est elle,
responsable de 'effet photovoltaïque). trait aux rayonnements solaires et elle sera directerrent dependari e ue a
couverture nuageuse. Lorsque les journées sont claires a teerpen• .,re
1 2 µm s'élève car les radiations reçues à la surface de la te.-.e sont p JS ll'T'DOrtirr-5.
longueur d'onde En revanche, lorsque les nuits sont claires. la terre e• donc ·a•'"ro<phere se
refroidissent plus à cause de la dissipation de chaleur rayo"ree oar e so 'ler<i
Énergie du rayonnement direct reçue sur une surface verticale sud la voûte céleste.
La connaissance des températures du lieu pour chaque rrois de Yar,nee ;er;a
I .. e:
Lille
r,/1 ':,!_0u, fé,. mars
1,430 1797 2827 2,622
avnl mai 1u1n juil. août sept oct
2446 2299 2,297 2471 2,962 2.507
'1)1, déc
' l 1,118
une donnée primordiale pour définir l'enveloppe dt. bât1rrent (proport,or
des vitrages, définrtion des parois ... ). De plus pour quartJfier la p1,;1ssance aes
(5()"j4)
Temperatures maximales moyennes au
1,928
appareils de chauffage., la température exténeure de base devra être connue :noosde JuiDet.
1 '311tes 2282 2582 3.388 3,017 2528 2393 2,421 2,943 3.312 3,3642.3(
a1 ·, que les degrés Jours unifiés (DJU, voir annexe p. 222) pou~ estJ'.T'er les
(47'10)
Lyon 1.845 2636 3,439 2895 2,408 2303 2,216 2,700 3.565 3,092 1,84' 439 cr- ""mations de base.
[45'48 0 rentes données sont fournies pour chaque 1eu par es statmns
Perp,gnan4.156 4,200 4,215 3. 97 2,333 2,162 2,017 2610 3.822 3,744 3,465 '90
1
ales (voir encadré p. 62) mais elles sont à pondérer er fona.o aes
(•1'44')
tés du microclimat.
1
On constate que ces valeurs sont très différentes, voire parfois inversées par rapport à
celles d'une surlace horizontale (cartes ci-contre). À Lille par exemple, l'énergie reçue sur Températures minimales quoodieimes
1 un plan honzontal en Juillet est près de 7 fois supérieure à celle reçue en janvier. Sur un moyennes du mois de Janvier.
plan vertical sud, elle n'est plus supérieure que de 60 % Er F• ne, e5 moyemes de< rerperan.-es
À Perµ1gnan. un plan honzontal reçort 4,5 f01s plus d'énergie solaire en Juillet qu'en Janv1e 1es plus basses c'l'OISSe"t d'ibord er ct1 ~
un plan ver\Jcal sud en reçoit 2 fois plus en janvier qu'en juillet! de 'éloignement par rapport au: ades
lrradiauon· solaire quotidienne surie plan Source ;Arias énergéUque du rayonnement solaire pour la France. mant1mes. et de 1r ue<'Ce des rel fs. et
horizonul au rro, de Janvier et au mo1S de Une page internet pour calculer facilement la solarisation exacte pour toute surface et en tout ,nt secondacer>'ent de l.l autude
Judie: (er -:WI lm- p;irJOUr), 1 ou que l'on sort en Europe: httpJ/ramest.Jfc.rt/pvg1s/solradframe.php?europe
Source :Atlas d1rnatique de la con11ruct,on.
Pour les zones de rnontagne, s1 en thèone Ampt1rudes moyennes en juillet.
lescourtiesad1acentesysontcontinues.les
différences poss,bles dues emre autres au
relief et a l'altitude ont 1n01é les concepteurs
de ces cartes à ne pas les renseigner.

A 150 millions de kilomètres du soleil,


lacerreincercepteàpeupres
0,◄5milliardièmedelapu,ssanceèmise,
cequireprésemecoutdemême
35 000 fois l'énergie coule utilisée par Le vent
leshommessurîerreenuneannée L'énergie solaire reçue par le tort ou la f; d , Des facteurs climatiques complexes ent:·aînent des_di'.Tè~e~~es de p:e~:~:
complète.L'énergie solaire actuelle
reçueparl'ensembleducerritoire
français représente environ
ayant un pan de tort sud de 60ml et un~7a~:~~I
à Nice, le pan de tort sud reçoit 103 680 kW
0
::::1;
1 beso,ns en énergie pour la chauffer. En aça e s~d dune m~ison est bien supéneure aux
~~ne maison neuve de 100 m
.
1
dans l'atmosphère, faisant naître des deplacemenb d a1. a a surac
terre, des zones de hautes pr-ess1ons vers '.es zo~es de basse~
1
P::
~~~ts u, ~
700_000 ".1illiards de kWh, ce qui 1 nécessaire à son chauffage. Si c'est une mai h par an sort près de 10 fois l'énergie , Le régime des vents en un lieu est represente par une rose q Ces cartes permettent d'estimer l'amplitude
re
equ1vauca la production de e~won 30 et à près de 69 si elle est de ~on « basse én~rg1e » cette proportion passera a exprime la distribution statistique des vents suivant leur di ction. , de vanation des températures en été. Cela
8 000 centrales nucléaires de J 000 MW. a Lille, le pan de toit sud reçoit 63 360 k e «très basse energ1e• »;. . , Ces roses des vents étant des mesur-es moyennes pnses sur des s,tes _deter- sert entre autres à dimensionner les
ou 350 fois la consommation finale ' son chauffage (respectivement
18 42
fi Wh
par an sort encore 5 fois l'énergie nécessaire a minés, il faudra les recouper· avec les témoignages_ des ha~itants du voisinage systèmes de rafraîchissement par
d'énergie française de 2003. / basse énergie»). L'énergie que reço~ son ~s si elle est de type «basse énergie» ou «très les plus proches du projet pour évaluer leur rêahte sur le site. 1 surventilat1on nocturne (voir§ 5.3, p. 199).
1 respectivement de 2, 6.5 et 15 fois l'éne ur sud sera, selon sa classe de performance,
/ rg e dont elle aura besoin pour son chauffage.
I

55
5
l 1A CONCEPTION BIOCLIMATIQUE
LES BASES DE l'.ARCHITEC''URE BIOCLit-"ATIQUE

Vitesse Température (' C)


duven 0 -2 -4 -6 -8 -1( -12-14 -11 -18 2.3.2 Le mezzoclimat et le microclimat
(km/h}
10 -3 -6 -8 -/( -13-15-18-20 ·22 -25
15 -4 -7 -9 -1,-14-1 -19-22-24-27
À /'intérieur de chaque zone cl1matJque rrtef'Vlennent de nombre1,x paramè-
20 -5 -8 -I0-13-15-/8-2C-23-25.2s tres locaux, créant aurtant de «mezzoclimats» (a l'échel e d'une zone plus 0 1,
25 -6 -8 -11-14-16-19-21-24-21-29 moins étendue) et de «microclimats» (à /'échelle d'1,n srt:e partcul er, qu
30 -6 -9 -12-14-17-2C-22-25-2 -30 peuvent apporter des variables importantes au climat de base.
35 -7 -1 -12-15-18-2C-23-25-2E-31
40 -7 -11-13-15-18-21-23-26·29-31
45 -8 -1 13-H -19-21-24-27 -29 -32
10"
1
15"
1
50 -8 Il 14-ll-19-22-24-27-3(-33
Indice de refroidissement éolien.
Influence des sols et de la végétation
La température de l'air en un lieu est directement dépendante de la ra::.ire
-~sol
tnnsf.n>parCO!dKDOO

Echarges chemi,qi,es a la surface de la terre.


lavrtesseduventaune incidence non des surfaces environnantes interceptant la radiatior solaire.
négligeable par rapport à la température On peurt distinguer trois grandes catégories de sols.
mesurée sous abn (celle qui est donnée par
Unerosedesventspourun lieu donné (ici • Les sols couverts de végétation (herbe, ta1ll1s, forêts .. ) favonse0• f'evaoo-
les stations météorologiques).
Lablachère,Ardèche),nd,que lavitesseetle transpiration d'eau et réduisent aInsI le réchauffemert de l'air. ous verrons
pourcentage par mois ou par année de (p. 126) que l'urtilisat1on de végétation à prox1mrt:é des habrt:atJons est un ces
chaque vent en fonc\Jon de sa direction.
ourtils climatiques importants pour le confort d'été.
• Les traits indiquent ladirectJon des vents.
• Leur longueur 1nd1que leur pourcentage • L f> ,ois minéraux à forte inertie, qu'ils soient naturels (rochers. saole, terre
par année. <1ménagés par l'homme (béton, pavés. macadëlf'\1 ), stocker! la cha-
• Leur couleur indique la vitesse en ..,nt les Journées ensoleillées et rayonnent en déburt de soirée, ce qui
mètre/seconde.
li" de retarder la chute des températures nocturnes.
ème type de surface réceptrice n'est pas à proprement parler ur
En effet, plusieurs paramètres très localisés agissent sur le vent et sa vitessë, ;,i'•I s'agit des étendues d'eau. Celles-ci stockent égaiement une
particulierement la topographie locale et la rugosité des surfaces (obstacle:; ._artité de calories. L'eau agit comme ur. volant herrrIque er,

Pourcentagesmoyensdejoursahumid1té
ô' au sol) qui peuvent le freiner, le dévier, ou créer des turbulences (voir p. 5 ,
«Le microclimat»). Le vent est généralement bienvenu en été car il rafraî· 1It
, '.: la chaleur par rayonnement et convection lors des c tes de
t,re, et réduit ainsi les amplitudes des variations des temperati.Jres
\ l'inverse des sols minéraux qui s'échauffent et restituent la chaieur
relauve minimalesupéneureà 80 %en l'atmosphère, tandis que les vents d'hiver sont des sources ImportantE de
hiver. Lnum1d1tére,a~veenhivercroit refro1d1ssement La conception bioclimatique visera donc à utiliser et à ori- 1ent, l'eau emmagasine et restitue 1a chaleur lentement. C'est pour
surtoutavec,augmentaMndelalatrtude ser les brise~ naturelles pour assurer le rafraîchissement en été. Pou 1iver, ,;5on que les régions océaniques sont caractérisées par de faible· Laœm,estplu,ch>ude l.afortee>p,clté de
que reiu le )our etplus l'eau permet de
e~le se protegera des vents froids par une meilleure étanche1té gr~ , à la e, •rb de température, mais aussi que, à l'échelle du mIcroc Ir1at. un ,ac ou froide la nurL sa.bihserlitempérature
del'alr
red_uctJon des surfaces exposées au vent ou à /'installation d'écrans ex- ~rieurs même un étang peuvent temperer les ampi'tudes de température. e1,r
(voir p. 39, «Conception des espaces»). Infiuence dans les effets produits et dans la zone concerriée étant génér.ile- A prox mnè de<; <1Vages. ies différences de
ment proportionnelle à leur taille (7) ,ef"'péra1ure e!'-:re le sol et l'eau créent des
b:,ses de iour et de nuit. Les bâbments en
L'humidité bord de mer 01., de ,acs benéfic1ent donc
d'une vert1labon '-!turelle très appréciable.
L'air est un mélange d'a d Influence de l'altitude et du relief
relative• (voir p 30) 1ir sec et ~ vapeur d'eau. Entre 30 et 70% d'humidité
L'altitude 1nfiuence fortement le climat Iocal par
thermique Au-d.ela' 1' a_vahpeur d eau influence peu la sensation de confort
· , es ec anges therm · 1 - une dim1nut1on des températures. globalement proport1onne1le à l'altitude,
ralentis et la sensation d'' fi , iques par a peau (transpiration) sont due à l'amincissement de la couche atmosphérique. On constate en
d'humidité dans l'air. le incon ort saccroît. Lorsqu'il y a une grande quantité
· rayonnement sala 1
moyenne une baisse de la température de 0.7 °C pour 100 m de dénivelé
température Jour/nurt· so t 'd . ire est ra ent1 et les variations de

f , . n re uItes Au co t d - la plus grande amplitude des variations de température entre le iour et ,a


medrterranéenne), les amplit d · . n raire, ans les climats secs (zone nuit par le même phénomène de réduction de l'effet «amortisseur» de l'at-
u es Jour/nuit sont accrues.
Pource~tages moy~ns. de jours à humidité mosphere:
relaave '.111nimale 1nferieure à 60 %enété - l'expos1t1on aux vents d'altitude. plus intenses au fur et à mesure que l'on
Lhum,drterelativeenétédécroit . 7. Cette influence peut cependant avo,r des réper-
:~n_ctJon de l'élo,gnement des zon:~rtout en
s'élève car non freinés par la rugosité des reliefs 1nféneurs, et moins affectés cussions à d1stanc~· on a constaté par exemple
eaniqueset de/'1nnuence duclima1 par les phénomènes locaux d'évapotransp1ration dus à l'eau et à la végéta- danscerta,nes valleesdesPréalpesunemod,fica •
«nord1que-marn1me». MnsenS1bledurèg1medesventsaprèslam1seen
tion.
eau du barrage de Serre-Ponçon, pourtant distant
de plus de IOOkilomètre~

S6 57
lA CONCEP7ON BK)CUMATIQUE lfS BASES
;Jjal
le reld lu,. quelle que so,t l'altJtude, a1oute aux phénomènes précédents un
Le relief peut également i!JO .. Uf" aut.-P effet w le ph':f'l'Y"1e-'lf'S ""'"n sphè"'"
rand nombre de vanations locales ques: l'effet de foehn, qur es ""I C'>unnt •f r :h!Ud descl":0(1mt a ia dff'é-
g ies différences qu·u induit de 1our sur l'insolation• des pentes, suivant leur
rence des mouvements d' 11r chaud ascendar s per1-.ant le JT omrr, v
onentation et leur indina son,1 _ le dess,n p. 58 en bds).
les modifications du régime des vents: le rehef peut détourner, abriter, ou Il trouve son ongme dans l'a r chdud Qu 'TI,'>nt ::iar CorvP.c1'JOr 1,,1 l"\d:ar e
intensifier les vents. JOUr sur les ubacs (pentes non exposée: au sole ) E1 ~t._- iC ne a
les faces exposées aux vents sont plus froides que les faces qui en sont pression atmosphénque d1m1nuant J f'f 'ie P'm ::f • 3U t cc- pentes.1
protegees. abandonne donc la vapeur d'eau qu C""lntl n• c- -~rr ~ ,:: ç; P J ~P.
Les vents perpend1Cula1res
neige. Sur l'autre versant (adret), cet air 'devern :.ec. redc e'1d et se
aux l~nes de faite des réchauffe par compression pour arnver en pied de 11 ·.agn,- rw-e- rie h.,1r, l e foehn.
collines ou montagnes dité relative• très faible, qui tu1 donne une grande tl msoa~ c :oei-,.-,
créent des versants «sous assez répandu, peut faire à lui seul remonter la te~oerat...~ je J C en "-..P>
le vent)), Les e 1ts froids
ioumée dans une vallée.
d'h1-.er souffiar I plus
SOlfl;ent dJ nor se
trouve que les v v1ts sud
sont à la fois en és et
protégés de ces

l'influence de ces diverses composantes climatiques engendre une gar rne


très vanee de m1crod1mats.
On constate que les vallées sont en général plus chaudes le jour que les pen- Vanaaon des œmperau,res pendam
tes ou les sommets. Il se crée donc des mouvements d'air ascensionne's H heures suivant la Situ:atlOO cbns un relief
trans·\f'ersaux et longitudinaux, du bas vers le haut de la vallée. En revanr' e, do"""'"""
de nuit, l'air se refro1drt et plus lourd que l'air chaud, s'accumule au fane' Jes
.:allées,

Er Pri:wene.e'TllS!rd Qu.souffler:::ird?ud
a..:- li Yillée du Rh6oe est deto.rné ,ffl
re:pa.les1T1assifal)'éa!pr-5. :>a.rt'Thne
(?u!l'.erdusuaàar!Sr~,e: •1~ Exemples d'implantations seloo des cntères climwques dans les AJpes.
1 et 5 Mauvo: )e ,mpl rntattOI' : fa, ~•llem nt. ~e-i
~~en t: len ~t
r;iyi •1Tlf>f'1t noctl rne ,mport.
protegees·'D'lSJ'autre- ausorticôl.l'I
goulet. estaucœ.~ .:c~ 2 lmp~ 'at, 1favorilie:trèsbonensoleillernen•prot~~ Jno
douce
l lmplantat,or, moyenr.e bon enn1e1 me t le P'0 -
accept.1ble. risque$ d'~1d1té 1emperature. ~ et et e t-
◄ lmpktnt,1t,onmo1l." n,. tr"ès~Hisol~ "?f1'iert.'"11lstr'è)k.'ts.te-,pel<
mpl1tud mO}er n
'' 1
~ouvemen~ d'air dans le5 vallêes de jour et de nuit. Influence des masques solaires
~:::. !;~~.vidf
~ iongueur.1e P~ne tend à créer un mouvement d'air Quel que soit le heu où l'on se trou1,-e. n'e5t pas t0uJOU -s cert.:if'I que l'on
température~ 1~~~ que la Vd liée est longue et que ~ différentiel de puisse bénéficier sur une façade sud du soleil toutes les heures et a toutes
! Mat,r: ~ bnse remonte le long des pente~ les pénodes de l'année. à cause des effets de masque po, tes P le relief !es

! Mid,_ 1ardu fond de .,,c11Jée s'échauU


Aprh-mid: la
bnse ~en le haut de : : 1 i ;;,~:se Yer$ le haut de la vallée
bâtiments environnants ou IJ végét.1t1on. Dans u1• certain nombre~ cas, c~
masques peuvent être bénéfiques pour e-., 1tec les sun:h!Ulfes en ete (arb~s _a
S ~~.·la:tface du solrefrold1t.l'a1rfrai.·s descend feuilles caduques à l'ouest), mais génér,1lement ils seront fortement penali
6 Aube la bnse vers le bas de la vallée ~:.brise
u,. dlr ra~ se r-assemb)e dans la vall
s'étabi1t ..ers la vallée sants pour une conception sol ,ire passive

59
58
LA CONCEPTION BIOCUMATIQUE
LES BASES DE L.:ARCWECTURE lllOCUMA~ QUE ~ -

Tracé des masques solaires Le microclimat urbain


En milieu urbain, on constate un ensemb1e de phénorrieres qt..1 rriocf1fient de
d sques sur le panorama sud.
~racé es m~r se lace sur la ligne prévue pour la façade sud et a sur une façon sensible le climat environnant
L:observ~te P emplaire du diagramme solaire correspondant à la
planche a dessin un_ex Températures
latitude du lieu étudié. Les apports «gratuits» provenant des véhicules. 1ndustnes, chduffage. etc.,
ainsi que la nature du sol et l'importance des maté11aux a 'orte 1nerùe
Outre les instruments de traçage, les outils de base sont: réchauffent \'atmosphère.
une boussole pour déte1miner le sud géographique (8) ; . De plus, le dôme de pollution recouvrant les villes limrt.e les rad'a ons rioc-
un niveau pour déterminer \'horizontale à partir du point de v1see; . . turnes, si bien qu'en moyenne, la température en ville est de 2 a 3 °C "' s
_ un rapporteur pour mesurer les angles d'azimut et de hauteur des d1ffe- élevée qu'en site dégagé.
rents obstacles. (9) La présence de pollution ralentit. le réchauffement matinal de l'air et la grande
quantité de matériaux accumulateurs freine la chute de tem;,érature er
début de soirée.

Ra yonnement solaire
La densité des constructions occasionne souvent des masques au rayorne-
ment solaire. Les projections cylindriques (voir p. 60) du trajet solaire per-
mette, •• de représenter les constructions existantes susceptibles de fa re
ma<q. •t de réduire les durées d'ensoleillement

Le mat urbain est également caractérisé par une mrnndre v-i:esse -40
g- vents (due à la rugosité des espaces construrt.s) et par des ef.ets 30
de courants d'air et de turbulences ( 10). Selon le tyoe de rra - 20

orientation et la taille des percées par rapport à la hauteur aes


Vitesse du vent à la ville. à la campagne,
Jrra alors constater soit une bonne protection cortre les ents, en bord de mer.
SC ,~ des accélérations de ceux-c1.

SI'- "-0 76'-

23.5•

Quels que soient les outils utilisés, la procédure est la suivante:


1. Viser d'abord le sud et déterminer la hauteur angulaire de la ligne d'ho- Sl'- 68'- 73'\
rizon (angle entre le plan horizontal et la ligne d'horizon). Reporter ce
B.La boussoleind<que lenordmagne:,queqwne
correspondqu·excepuonnellementaunordgèo- point sur 1e diagramme solaire au-dessus de l'azimut 0° (indiquant le sud).
graph1que.Cene«décl,naison magnet,que,,, par 2. Procéder de la même manière pour mesurer et noter la hauteur angu-
ailleursvanabledansletemps,estenFrancede Sl '- 71" 82"
quelquesdegrésversl'ouestConuetementon laire de la ligne d'horizon tous les 15° d'azimut de part et d'autre de \'az1-
~
~
1
peutsortlanéghge1;soitsereporterauxcartesde 1'.1ut 0°, Jusqu'aux bords extrêmes du diagramme (où théoriquement se Les rues étroites orientées transversalement
l'IGNau l/25000qu1donnentlavaleurrég1onale
decetécart.àladatedel'édn1on. leve et se ~o~c~e le soleil le 21 juin en l'absence totale de masques). aux vents créent des zones de calme.
~- Les visées avec un niveau et un rapporteur 3. Le trace general effectué (voir schéma), on l'affine en y ajoutant les mas- Apports solaires dans des bâtiments sur rue en fonction de l'onenracion
etantmala11éesetapprox1mauves,ongagneradu
q~~s permanents importants (bâtiments'. arbres à feuilles persistantes ... ) et de la la rgeur de la rue (44' de latitude nord). ,e · réductions d'ensoleillement.
tempsetdela_prec111onavecdesoutilsdegéomè- 1
tre ·. le gomometre qw permet le relevé des angles e e: 1:1asques saisonniers (arbres à feuilles caduques) qu 1figureront en Dans certains cas, 11 ne faut pas seulement prendre en compte en~ arùcul,ère,...ent dans les
poinu 11 es. mais aussi les apports parasites occa,ionnes par ~enains bât,m ~: batment de bureaux
honzont.uxetvertic.iul<.ouledinomètre.spéc,a. /
lementconçupourlamesuredespentesetdes quartiers où se trouvent de grandes faç_ades v1trees. Par ex:':!uver· dans une s1tuaùon
hauteursangula1res.(llex1stedesclinomètresde v,trê au nord pour t1re1·_ part1 de la lum1ere,~aturelle peut~ face un bâtiment à vitrage 1
poche.r1ecboussole1ntègnèeqwpermenentd'ef-
Le tracé, une fois terminé d • . , pratJquement s1m1la1re a une façade sud si on construite O.Uneétude détailléed.es turbulences duesau
apparente du soleil our ' permet e P:evoir tres exactement la course vent dans les formes urbaines se trouve dans
~~:.; toutes les mesures nécessaires à ce/ réfiéch,ssant, prêosèment pour se protéger de l'ensoleille~ent rd r le premier bâtiment 1 Architecture dimouque, t Il
p chaque Jour et a chaque période de \'année. Les surchauffes et l'éblouissement nsquent donc de venir u no pou ·
1

61
lA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE
LES BA'iES DE L'ARrHrECTVRE BIOCU;1A-nQUE ~ ---

Où trouver 1es
·,nformations nécessaires? 2.4 LES OUTILS (NOTIONS DE BASE)
. . F (www.meteofrance.com)
• Meteo~o::~~der à "1rteo-France des documents renseignant .sur: Outre la connaissance des paramètres du c,1mat exténe1..r a concep on b o-
O~~ ·ratures. moyen~es mensuelles, m1n1males et maximales, , climatique s'appuie sur la connaissance fine des propr étés des 'T1~éna1...x
- les deg;: 1ours unifiés (DJU) et les temperatures extérieures de base, qui vont constrtuer les parois, interfaces ag,ssan es entre ce c ·mat exténet."
- la pl..Mometne, en quantrte par mois: et les caractéristiques thermiques inténeures.
le nombre de 1ou1-s de pluie
les 'Oses des vents. mensuelles ou annuelles.
En effet, pour aboutir à des constructions dont es besoins de chau"age ot.
• L'Atlas climatique de la construction (voir bibliographie) de rafraîchissement sont limrtés, 11 est nécessaire
Jne centaine de cartes de France au l /5 000 000 1nd1quent par le moyen de _ de permettre au bâtiment de garder au max1Mum a ct,a,eur (0\.. a rra·
transparents superposables aux cartes cheur) dont il a besoin pour assurer du confort thermque.
les tefT'pèlatures moyennes, maximales et minimales par saison et par an: d'utiliser au mieux l'énergie gratuite fournie par le rayowie"1en+ solaire.
1nsolabon. 1e rayonnement et la nébulosrté:
Pour cela, il est également primordial de comprendre COMment 'lOus aIT've ce
- hum,dite de air:
esprèop~bons: rayonnement et comment réagissent les surfaces face à ces aooor.s soléllres.
-le vent

• une page internet pour calculer facilement la solansat1on exacte pour toute surfa ·' et
er tout po1~t. où que l'on sort en Europe· http://iamestjrc.1t/pvgislsolradframe.php1 upe
2.4.1 Intensité du rayonnement solaire

• Site internet d'Enertech (http ://sidler.club.fr) Le r , 'nement global arrivant sur une surface se décomoose en
Site où ·on peut télécharger graturtement les diagrammes solaires pour toutes les lat. jes '1~ment direct;
françaises. 0
rnent diffus,
• Les enquêtes de terrain 'Tient réfléchi.
Les vanatJons locales des caractères climatiques étant très importantes, il convient de
0
moculer les données générales par des observations sur le s,te · ~otale d'énergie arrivant sur une surface est aooe ée énergie glo-
- dans l'idéal, -en,r sur le lieu àtoutes les saisons d'une année et à différentes heures de 1 "ergie incidente globale). Elle dépend pnnc1palement de
Journée est la meilleure démarche; 1 Ra nerner• direct
,e du rayonnement solaire et de la nébulosrté
les informations récoltées auprès du vo1s1nage sont précieuses, ainsi que l'observatio, 2 Rayonr,ernen• œ,.us
des anciennes bâtisses dont la conception tenart le plus grand compte des phénomèr '':êre le rayonnement solaire direct et la surface de ,a paroi.
J Rayornement <eflecr,
d,matiques; Jre des surfaces avoisinantes.
les noms de lieux-dits (quand ils ne sont pas le fait de lotisseurs) peuvent aussi da,
certains_ cas être éclairants. construire à «Combefroide » ou à «Heurtebise» risqL f être Intensité du rayonnement solaire et nébulosité
moins nant qu'à« Les Adrets» ou à« Serre-Chaud» .. ,
Ces données, présentées p. S 1 (au § 2.3 1) dependent
- de la région (macro- et mezzoclimat)
- du lieu (microclimat);
- des conditions météo;
Nous décrivons dans cet ouvrage les - de la saison et de l'heure dans la ioumee
notions de base permettant de compren-
dre la logique des solutions b1oclimat1- Angle entre le rayonnement solaire direct et la surface
ques présentées. Ceux qui désirent
de la paroi réceptrice
approfondir ces notions, notamment
L'angle que font les rayons du soleil avec une surface détermine ,a dens1te
pour faire des calculs de dimensionne-
énergétique ( 11) que reçoit cette surface par rayonnement direct. /.:énergie reçue est maximale lorsque le
ment, pourront se reporter à deux
rayonnement est perpendiculaire au plan de
ouvrages de référence:
• Le Gwde de la maison solaire de Dans le cas d'un rayonnement per·pend1cula1re au plan, l'angle dïnc,dence est la surface réceptnce.
E. Mazria (voir Bibliographie). égal à zéro, la quantrté d'énergie que reçoit la surface est maximale.
·Architecture climaùque, tome 1. Les Plus cet angle d'1nc1dence augmente, plus cette quantité diminue Cette dimi- 11 Attenuon ,1 est question ,o seulement de la
Bases physiques (voir Bibliographie). nution n'est pas lrnea1r e le tableau p. 64 nous montre par exemple qu'avec quantite denerg,e reçue par un plan et non de la
• D'autres ouvrages utiles. plus ou moins 1
un angle d'1nc1dence de 25°, la surface intercepte encore plus de 90 % du ~~n;,:::~~~~ : ; : sed~ 11e~:~~(:~~~
1
facilement disponibles, sont indiqués en
b1b/1ographie. rayonnement I 1

§2.4 2 et 2.4 3p 67 et p 68)


1
62 63 1
~ 1 LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE LES BASES OF l..'.ARCH~"CîUP.f BlOû.MA:lQUE

/ Calcul de l'angle d'incidence et du rayonnement_direct


reçu par une paroi dans une plage d'heure doonnee
Rayonnement diffus
Selon les régions, 1es compo,antes du rayornemen so aire gtobal pei.:,ert

(~ ,
'1
h
0
(

25'
(paroi verticale onentée plein sud, située à Grenoble, 45 de latitude)

Part de rayonnement solaire captable par m1 en_tre 11 heures et 13 heures


être très variables : dans les climats à faible nétx,los:té 'Sud, zores d '-"' Jde)
le rayonnement direct prédomine toute l'année. ali eurs le rayorne!"rert di"
fus est prépondérant. sur tout ou partie de l'année
solaires à la fin du mois de janvier par temps clair.
TR,f.JECTOfRESDUSOLEIL
~~ I J Répartition des rayonnements directs et diffus sur un plan horizontal â
IL•rlfu<# • '5W)
Carpentras, Paris et Strasbourg.

-C
-arp
- e-nt-ra,~(44
=,c-)_ fév. mal'! ~ ~
G 49
267 3.72 5,08 6,04 6,85 6 ' b, L
ûlculd'unangled'mc1dence -D- 0,99. 13°3 2,Œ 2,49
0.73 2.54 203 2;3
(i a t,e é,nooence). ~ r - 7 7 % 41 % 4TI;" ~ i 33 ;
Paris (48") _ _ _ ___:__
Pourcentage de Jours avec ciel clair en
G é,8 15 2.7 4,0 5.0 5,4 5.2 4.2 3.5 ï.:. ..: hiver (neoulos1te fèneure à 20 %).
~ ose o.97 1,54 2.20 2e5 3.os 2,76 • .39 é ,. ,
D/G 73% 65 % 57% 57 % 57 % 57% 53 % 53% IQ" 4: 0--09-
S cnsbourg (48'} -
G 8 , 46 2,66 3.81 4.98 5.76 5.90 5.0'.' l S
Q <o 0.95 1.52 2.1 7 2,65 284 2o7 2.29 '1
"-1, 65 % 57 % 57 % 53 % 49 % 45 % 4: 'I\
Pourcentage du rayonnement -------- 111 1:15 ,. 116, v l ~nll/5 Hf 225 JAi 255 ~ 215 M )\S )JO

intercepté par une paroi en (. 1t global en kWh/m<JOUr.


fonction de l'angle d' incidence. • À midi solaire l'angle d',nodence est directement lisible, c'est celui de la hauteur ang ':ure
t diffus en kWh/m·.iour.
AJ o e Ri.yOf''lef'lerit seule.sort. 26° env,ron (azimut = 0°).
• du rayonnement diffus dans le rayonnemerrt. global en pourœr+;ige
I"' degre-1 If' ercepté
En se reportant au tableau on constate que le rayonnement intercepté sera de l'ordre d
,~ rayonnement est pnnc1palef"lent direct tout au long ae 'arnee_

0
(en pourcentage)
100.0
90%.
La partie réfléchie. transmise ou absorbée de ce rayonnement incident dépendra du
A
P
r,,yonnement diffus qui sera majontaire. 1atre,ndra mèMe 70% e!' ~=
diffus n'est prépondérant qu·er ~,ver. En éte. ,e ra)'Ol'"e!"ent ê"lt
5 99,6 coefficient du venre (voir p.72), ou de la nature de la paroi opaque (couleur, matériau)
p td1rect.
10 985 Sc ', de serres. concep~on et consuucoon des sertes b,od."'Gti ~e< et ~ "'> e'ge[kJue
15 965 • À 11 heures et à 13 heures, la hauteur angulaire baisse d'environ 1°, mais l'azimut
du e11tso/01re pour/a France
20
25
30
94.0
90,6
86.6
déplacé de 5° vers l'est et vers l'ouest
Pour calculer .l'angle d'1nodence, il faut combiner ces deux données (azimut et haut· , ).
Connaissant angle a (azimut) eth (hauteur), l'angle d'incidence recherché I se dèd, par Ces données seront particulièrement importantes pour a cor gur.:tior des
ô
Pourcencge de rours avec ciel couvert en
35 819 trigonométrie en appliquant la formule· organes de captage de l'énergie comme les serres; plus a co!'1posarte hiver (nebulos1te superieure a 80 %).
40 76.6 Cosinus = cosinus a x cosinus h directe du rayonnement est importante. plus la recherche du me, eur ange
45 70.7 Cela donne dans nobre exemple·
50 64.3 d'incidence sera importante (le plan vertical onenté au sud sera alors ie rnei -
Cos 1 = cos 15 x cos 25 = 0.760 x 0,991 = 0.753
55 57.4 1 , calla va leur de l'angle I est donnée par une table trigonométrique, ou bien en tapant sur la leur compromis pour l'hiver et pour l'été). En re anche plus a corrposarte
60 50.0 cuette«,nversecos1
1 nus»,io 28,9•. diffuse du rayonnement est importante plus on gagrera d'énergie avec des
65 42.3
70 ;our cet an~le d'incidence proche de 29•, le tableau nous indique par approximation une surfaces inclinées qui captent mieux le rayonnement 01il'us provenant pnno-
34,2
75 25,8 1 1 nerg1e ,no ente de 87% par rapport à un angle d'incidence nul. palementde la voûte céleste (voir· p. 148 «Profil des sef'-e~ >).
80 17,4
85 8.4 On réalise de noweau par ce 1 1 ,
90 0,0
port à l'orientation ca eu qu une orientation peu décalée par rap-
Source:leGwdederène,g,esnla,repas,t,,e mance d optimale ne contrariera_ que modérément la perfor-
u captage du rayonnement I d
une liberté réel! h. so aire irect._Cette réalité laisse don_c
e aux arc rtectes pour 1 1
matiques la recherch d a conception des bâtiments b1oc 1-
.

, e u «p ein sud» n'étant pas une nécessité absolue.


1

• Pourdesparo1sonentéessurdesd,rect
pou, ,eférence d'azimut o• rangle f. ~ons intermédiaires vers l'est ou l'ouest. il suffit de prendre
L'ensemble de ces paramètres est intégré
dans de nombreux log1c1els de ~ Pour des parois ,n~linées. les calc~~ed:~g1/;.~~i~:ec l'axe nord-sud
1
parc, par rapport a la verticale à la hauteur angulai:~i~:~~i en soustrayant l'angle d',nclinaison de
d:men~ionnement des capteurs solaires et
d aide a la concepbon bioclimaoque.
65
64
lA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE
r LES BAS"S DE L:A?CHITECTURE Bloa.r.,,,A OUE

Nature des surfaces avoisinantes: la réflexion ,


L1ntens1té du rayonnement réfléchi qui amve sur u~e paroi depend.
_ du type de surface des parois avoisinantes (polie ou mate, claire ou fon Dans l'un et l'autre cas (volets réfléchssar i'orzorrtaux 0\. verticaux) ces
volets mobiles peuvent. une fois ferriés, rer'orœ~ sofa• 0 a i· r:• re
cée .. ); . , 1
causent pas de surchauffes en été pu1sql. 1 pe1Ne<:'I' être raœ't.Js .,
des angles que \a surface réfléchissante a, dune part avec e rayonnement
l'extérieur. ou mieux, vers l'intérieur ers
solaire, d'autre part avec la paroi.

Le choix des matières et des couleurs pour les plans horizontaux en avant
des parois extérieures captnces, comme les terrasses, sera donc important
sOJt pour amplifier le captage en hiver. soit pour éviter les surchauffes en été
ainsi que les nsques d'éblouissement (voir p. 128).
La neige fraîche réfléchit un maximum, un dallage clair renvoie également
Une surface polie permet d envisager la beaucoup de l'énergie qu'il reçoit alors qu'un sol enherbé réfléchit très peu.
récupératJOn des rayono eM~ réfléd><s
(on pane de r-éf.exion spècuiar-e)
contraJreMe'lt à une surface mate qui
répartrt aréfle=danstoutes es Utilisations possibles de la réflexion
direct,ons(reflexood!fuse).
Exemples de réflecteurs permettant d'augmenter le captage sola11 , ,té/hiver d'un volet réflecteur Murs reflecceurs.
J d'une fenêtre de toiture Ave<.desbàt:'Tler'tstrl'SPf"''nnc!s
Coupe sur fenêtres sud. au sud. logements mrroyers n,!)'ant pas :le ç,:ées
Réflectivité de différentes surfaces On estime qu'avec des volets réfiec ,rs sud. Of' peut :amer ~ - ~
f" P.< OJe. 'O placés sous une fenêtre sud et de mê, e en com~nt avec n "'lJI' ecceur:
Aiu, u ,po, 75-95 surface que la baie, l'énergie en pll.f.'. ~ surface d'u so er!!e et
Ne,ge fraiche 75-95 supplémentaire captée peut aisément façaoe '10ra es' Slléœer"eflt atre0 ree
M1f'Oll'O"dna1re verre argen:è) 88-9C augmenter de 25 % la performance on pourra egalerent -:-,: PM!f p,r
Porcela 'le blanche bn lante 70-77 de la baie. de énergie du -a)'O emer'' re d ,s.,
Peinture blanc/le (recente) 68-76
Neige vielle 40-70
Bé•o~ 30-50 1 de réflecteurs sera mise à profit pour le captage d•"ect p.ir !;aie;

Neige sale 20-50 •t e< ,,ortes-fenêtres, fixes vitrés .. ) mais égaleMef't pourame CYer la
Heroesécne env.32 c.. u, 'S capteurs-accumulateurs (voir§ 4.1, p. 129) et des captars aa,r vOU'
Eau 8-10 p. l• l

Vue de dessus d'un volet réfléch ,sant


vertical équipant une fenêtre onentée
au sud-est
lorsque la fenêtre n'est pas orienté plein
sud, les volets-refiecteurs verticaux sont 2.4.2 Comportement des surfaces réceptrices
plus efficaces car le soleil en hiver est
encore plus bas sur l'horizon que vers le
sud Une partie du rayonnement solaire atteignant une s1..rface est reftect,1e par
celle-c1. Selon la nature des matériau de la su1face rencontr-ee, la partie ron
réfléchie du rayonnement va être totalement absorbee sous forf'le de cha-
leur par le matériau, ou bien partiellement absorbée et partiellement tr:ins-
m1se.
Pour des baies orientées sud st 0 La proportion variable de chacun de ces trois phenomènes s exprime par
interne est revêtue d'un maté-e ~ sud-ouest, des volets dont la face
rapport au plan de f. d nau refiecteur et ouverts à angle droit par des coefficients. La somme des coeffioent d'absorption a (alpha), de
I
taux (la hauteur du a ~ç~ d~hsont plus efficaces que les ouvrants horizon- réflexion p (rhô) et de transmission î (tau) aes récepteurs est :gale à la tota-
surfaces réfléch1ssant:o e1 i~er le matin et l'après-midi étant faible, \es lité du rayonnement reçu, c'est-à-dire que a+ P + r est egale a \. Comportement d'une surface réceptrice.
zontales). s vert1ca es ont un meilleur rendement que les hon-

67
LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE LES BASES DE l'ARO-ITTECTl;RE' BIOQJMft~'QUE:

• Un maténau très réfléchissant comme l'aluminium poli, d~nt 1~ valeur p des parois d'un habitat b1oc 1mat1que, qui auror pour MlSSIOr prerr-iee selor
aller us u'à 0,85, aura un coefficient o: res1duel de 0, 1~ c :st-a-du-e qu' les cas de capter, de stocker, de transmettre et/ou de co~-se'V"..r les calones.
pe~. Jffiq - ent pas et une transm1ss1on t egale a zero puisque le Ces caractéristiques therrP1ques des matéraux {13) so de deux ordres.
ne s echau e quas1m ,
rayonnement ne le traverse pas ( 12). - les caractéristiques statiques: conrment tel maté..,at. se coMPorte-t-• er
présence d'un flux thermique ndépendamnren dv tenos de rèact :i' Ce
• Un matériau très absorbant au rayonnement solaire aura _une valeur a pro. sont la conductivité et la capacité thermique,
che de I et des valeurs p et t proches de zéro. Le cas extreme est le «corps _ les caractéristiques dynamiques· a quelle v: esse el rra e:1at. gere- le ftL,X
noir» dont le coeffioent d'absorption théonque est de 1. thermique? Ce sont la diffusivité et effusivitê Dervées des caractenstJques
précédentes, elles font en plus 1nterven r le facteurterrps.
Procotypedeplanc~c:hau!fant
· cegralement compose de bois
Coefficients d'absorption pour différents matériaux et différentes couleurs, En conception bioclimatique, les transferts therrr,ques q no ...s "!~--esse t. ~pr de<-_ a ernps
ceux issus des événements climatiques extérieurs e, ceux des aopo,.....s e-
0,15
AlurPniumpol1 0,15 rieurs, sont variables dans le temps, voire ryfr•m1ques. Pou· bért'ic1e· au
0,20
0,25 mieux de cette rythmicité, la prise en compte des carac:.énstiques C'fl'c!Iî'l
0,30 ques des matériaux est essentielle.
Maténauabsorbant Esseni 1PI e également pour expliquer des phénomènes ncorrpréhenS1bles a
_or;q,ees'<l)OOSdusole1lfrappentune 0,35 0,35
Calca1recla1r partir cJ,-, seules caractéristiques statiques, comr,e par exer1D e e 'art q1.e
pal'OI opaque, une parue de rénergie solaire 0,40
est absortèe sous forme de chaleur tmd,s 0,45 des ,+s en bois massif s'avèrent si confortables et s1 peu voraces eri
Martireblanc 0,43
queleresteestreilèdu.11 n'y a pas de 0,50 éne'
trat'51Tl!S51()(1d1recte Calcaire sombre 0,50
0,55 0,55
Lapart,eoe ënergtesola1re absoroeeest Béton propre
restn.uéedepartetd'autrede,aparo,par Boiscla1r 0,60 0,60 La rtivité thermique (),)
ra~t=uncerta1ncièphasagepar Grèsgriscla1r 0,62 0,65 Lu t. thermique est la propriété qu'ont les r,atenaux de t"al"SMet-
Acier galvanisé. cu,vre terni 0,64
ra~l Bnque rouge
Ciment(\ an)
0,68
0.71 f,.
1.75
tre
es
r par conduction Symbolisée par le coeffic•ent À { bca), e e
en watt par mètre Kelvin r,y,.;1r1.K) ( 14).
Béton sale 0,80 J,80 P!J ~'.Jct1v1té thermique d'un matériau est g:--ande, plus ce rraten u
Bo,sfoncé 0,85 0,85 ser ---teur. Plus la conductivité therrrnque est faible, o us I sera ,sola,ït
Ardoise 0,89
~0,90
0,95

Propriété des isolants et certification


• Un maténau transparent ou transluode qui transmet la plus grande partie
S, la conducttv,tè des maténaux qu, exprome leurs q~ ite, ,solaPtes est bten (('<v'lle ~
du rayonnement solaire a un coefficient t proche de 1. C'est le cas du verre professionnels, les autres caracténst1ques sont bea, coup ~o,ns bien \111. et ;ees.
et de divers composés organiques (Plexiglas®, polycarbonate, isolants trans- Elles ne sont quasiment 1ama1s 1nd1quêes sur les fiches tee rnq1,es - 'a nts. i ne M1ne e prescntant es pnoc,pales unités
Macériaucr.msparent
Lerayom nentso1a1refrappantunélément
parents ... ). certification française la plus complète pou, les matéra~ ,solarts l~
de l'ACERMI) n'indique, en plus de la capacrte thermique ,.ambda
= ert
nee par
renc ~= '.'SI es perlcnnances thcnm,-
que œ == 1tenaux se trouve p.224 .
transparentestpart1ellementrèfléch, La transmission énergétique totale, et donc les gains solaires à travers un éle- r d i rm:.!JOlls complementaires sur le
parttellementabsorbé.etsaplusgra~de résistance thermique (R) du matériau, que :
;ent trans~~rent, est fonction de l'angle d'incidence des rayons (voir p. 63) et s t. ~,alementc~onécolog1que.concep
part1eesttransm1se.lafraC1Jonabsorbée - leur résistance à la compression:
es propnetes du verre utilisé (voir§ 2.4.4, p. ?2). leur comportement à la défom1at1on;
lla\nTiertaUX.ntSet"'lœuvre
estensurteréémisedepartetd'autredela 1 1~. .)epUIS harmo,--sa\JOn des calculs thenm,ques
paro,transparenteparrayonnement leur capacrté à absorber l'e,1u, • .iueu,O~l\larèfèrence aund1flérentiel
leurs propriétés en cohésion et fiex,on, de •emperature (appelé «ôT » pour «Delta Té »)
leur faculté de s'opposer au passage de apeur d'eau. est e,prmé en Kelvin (symbolisé K) et non plus
I l.4.3 Propriétés et rl Souhaitons que cette hste so,t bientôt completee par • er :legl'tS .:e1s1us (symbolisé •q. Ce changement
des matériaux pe ormances thermiques ôur té • affecte néanmoins pas les données · une
leur « capaoté the1mique »
des d',nformo\ions permett1r-t de conraltre leur perte de 'ésrStJrt.e !herm -1l!e en d1fforenceenu-edeuxtempératuresde I Kelvin
~2Cestcettepropnétéderèflex,onqu,estm,se 1 .. étantegaleàunedillérencede I degréCels,us.
a profit dans les films d1ts ISOiants minces rèllèch,s- Les matenaux reçoivent différ , présence d'eau ~ Selon les sources. textes réglementaires ou
;:,~;~:~ ;a:~~srre de rèflex,on du rayonne- transparence ou d'opacrté leu emment le rayonnement selon leur degre de des 1nformat1ons sur la durab1lite de ces pe11of"\311Ce5', r • c ,terue documentat1-on _des fabncants. le lam-bda sera
des 1nfom1at1ons lisibles et comparables ertre elle, sur eoergie g
c::n
l1sée dans ce;.,n, 1:~~rps cha~ds est ute I aussi des caractéristiques ;h r ~ouleur et leur texture de surface. Mais ils ont
·
Cet ensemble de cntè•-es sera alors suffisa11t pour réal ser des c.hotx pert,n t,· d'isolants.
donne à 0% d'hum1d1te relative (À sec) ou avec
1 50% d'hum1d,te relatNe (À utile), votr annexe
que, elle ne peut en aucun c:~u~ ,ocl;mati- leur masse qui leur ermiques particulières tenant à leur structure et a ACERMI: www.acerm,.com p.224).
comme seule solut , re enue permettent de ge' d"Iffi · · s
,on pour 1,soiat,on des parois Ces caractéristiques thermi rer eremment les apports calorique ·
ques seront prises en compte dans la conception 69
r;:;:; 1 LA CONŒf'llON ~OCUMATIQUE LES BASES DE l.:ARCH ..KTURE BIOCU!"1ATIQUE: .----1
~
. th i ue propr-e à chaque matériau ?e~et de quantifier le
La conduct1Vrte erm q • st-à-drre leur aptitude a s opposer au passage Plus la diffus1vrté est farble, plus le front de craleur riet'-'êl du teMOS a traver-
pouvoir isolant des parodrs, cl~ r. Cette aptitude, symbolisée U (coefficrent de ser l'épaisseur du matériau: le temps ertre le riorren ou la c"laieur arrive
d I nes contenues ans ar . " , , sur une face de la paroi et le moment o~ elle atte1r rautre face (déphasage 1
es ca o i ,que ( 16)) était iusqu a peu representee par la
transmission cal~nque sur ac R) R= 1/U (voir§ 3 1 1, p 76) s'en trouve augmenté.
résistance thermique (symbohsee avec ,
. R ( , stance thermique) est surtout ut1\rse pour quantifier le Exemple d'utilisation de la diffusivité
Auiou1 d hui, 1-es1 , d ,
voir isolant des matériaux pour· une epa1sseur onnee La diffusrvité est une caractéristique prec,euse pour gérer le e!T'ps de resttu-
~o:epend du À de chaque matériau et de l'épa1s,seur de c~ux-CI tion de la chaleur à travers une paroi. S1 l'on veut par exerno e corct'ù ;re ur
Rmaténau = épaisseur/À, il s'exprime en metre carre Kelvin par watt mur capteur dont la fonction sera de transmet!re les ca1o~es ver; ur espace
(ml.KN/). salon où l'on séjournera en soirée, son épaisseur sera à cho1S1r en fonc..o de
Plus Rest grand. plus le maténau sera isolant sa diffusivité pour permettre un déphasage d'enVJron 8 heures.
Mais la d1ffus1v1té peut également concerner le confort d'éte et les riate~alJ)
Exemple d'utilisation de /a conductivité thermique légers. Ainsi, certains isolants, malgré une très faible conductrv-:é thef'T' q e
Posed'unplancherchauffantsurdes Bien quelle ne soit pas le seul paramètre à prendre en compte la conducti- peuvent avoir grâce à leur capacrté thermique la poss1bil1té de ra1ent.r sûfti-
panneauxisolantsenlamedebois. vité thermique des matériaux entrant dans la réalisation des parois dort samment le flux de calories pour permettre un déphasage iourhult et oaro-
Laposecfune•nterface1sol..1teertre esol impérativement être connue pour réaliser des enveloppes de bâ iments qui crper arns, e;randement au confort 1nténeur (voir p. 86 et SUiV.J.
(ou le mur) et un systerne de chauftage à
basse tefll)érature est un œs rares cas où, s'opposent à la fuite des calories. Pose de « panneaux sandwichs »
dupootdevue:herm1qce,n'estsollicnée L'efi~. •ité thermique (b) prefabnques de toiture préalablement
q.ie aconductN:tèt'iermlqued'un isoles de lame de cellulose.
La capacité thermique (pC) À .• • ~ de la d1ffus1vité thermique qui décnt 1a rao1dité a'un deolace-
'!lalénau. ,:;- !;1'.e ~ dép! re er:Te • max::"11\,,11 de
La capacité thermique d'un matériau désigne son aptitude à sto, er de la me1• ories à travers la masse d'un matériau. l'enusMté décrt a rao • letottet arr eeœ onde
chaleur. Symbolisée pC (pétant la lettre grecque rhô). elle est exp née en dité elle un matériau absorbe les calones. Symbolisée b (q e1quefo1s
wattheure par mètre cube Kelvin (Wh/m 3.K) ( 17). E0, :-orime en watt racine carré d'heure par mètre carre elv:.
Plus la capacité thenn,que d'un matériau est grande, plus la quantité de , haleur 01',' , , 9). Plus l'effus1vité est élevée, plus le maténau abso-oe c'éner-
a lui apporter pour élever sa température est importante. Autrement r11t, plus g1e chauffer notablement.
grande est sa capacité de stockage des calories avant que sa tempér .ure ne Au , plus elle est faible. plus vite le matériau se réchauffe
s'élève (voir également schéma du barrage p. 82 « L'inertie thermique ).
Exe, ~1 'utilisation de l'effusivité
Exemple d'utilisation de la capacité thermique Dar Jr ' , 1ece de même volume, même isolation et même puissance de
Poêle demasse et cloison intérieure en Une capacité thenn1que importante caractérise généralement les 'laténaux chauffe ,1stallée. et où seuls diffèrent les revêtements de surface, ceux-c. ne
blocs de terre crue compressés. lourds. dits« à 1nert1e ». Cette propriété est essentielle pour avoir un bâti· s'échauffent pas à la même vitesse. li faut. pour passer de S à O°C
le< MatènauxàforteG!j)aatètherm,que t rf
som précieux en enveloppe extèneure pour men pe ormant. en confort d'hiver comme en confort d'été. On l'utilise - 10 minutes au liège (b = 1,9 W.hC5/m .K)
déphaser les apports solai:-es ma,s P?ur la ge stion «passive» des apports solaires où il faut « mettre en - 80 minutes à un bois tendre (b = 4,9W.h"''m·. 1
également pour i. reaJ satJon des parois reserve » les calories. On lisse ainsi sur la Journée ces apports de chaleur. - 330 minutes à la faïence (b - 25 WhO.' m K)
,nténeuresllspernenentdestockerles po I util 1 Connaissant l'importance du différentiel de tempe,, ture a1rlparo1 {IIOlr p. 29 Jo
carones en penode froide et de génére ur es iser Pus tard dans la Journée en saison froide ou pour les d1ss1per
alors un confort améJ,ore par une r 1 ~ nuit_en saison chaude Mars contrairement aux idée~ reçues la capacité
I on comprend faolement le parti que l'on pou -ra tirer de ces propnetés
transm1ss1on de la chaleur par rayonnement t erm1que ne concerne pas seulement les matériaux lourds et denses, elle selon le climat. les besoins thermiques de la pièce et son ut111satron. Par exell'
concerne aussi les isolants, matériaux nettem , ns pie une salle de barn en pays froid ou même tempéré. où l'on se trou,e so1.r
16 Il Y aencore quelquesannee,. le coel!ic,e,it u matériaux isolants, outre une , ent plus, legers A1ns1, certa1 Lut: ,sation du bois comme revêtement
vent sans vêtements, sera plus confortable et de fa,t demandera beaucoup
sappelan coellioent K.e1 lgure encore a,ns, dans I stocker en ét. ffi tres faible conduct1v1te, peuvent également
moins d'energ1e pour être chauffée s1 elle est revêtue de parements à faible
intenew- dans les pays nordiques, y compris
d.ins les ,Jièces d'eau. s'explique par
::;;~~~• owra~e~ de reference (à ne pas JOur/nu1t e su rsamment de calories pour permettre un déphasage
17.Pourun ma::~ :~~ité
donn!~ them,-iue
L
effus1vité qui se réchaufferont vite, comme le bois (ce que sa,ent depuis long-
temps les peuples nordiques).
'effusr,;,té de ce matènau, autant que par
son aspect chaleureux ou ses qualités
(pC)estquanllfréeparleproduitdela an é
chaleuràapponeràunkilogramme:,e tJt
nau rur elever sa température de I K
t
(qu;::~
d'(f , . ,
a . 1 us1v1te thermique (a)
La d11fus1v1té thermique d'u •
Inversement, en climat chaud, l'utdisat,on en parement de matenau, a forte
effusiv1té comme le marbr-e ou Je carrelage retarde au maximum l'échauffe-
e,,1héoques.

=~l~~~~:u;~:r·,:;-bole CJ par sa I rapidement une variation dn ~ater:au exprime son aptitude à transmettre ment des surfaces et permet de maintenir plus longtemps un confort malgré
annexep.224 ep, o)VoiregaJemen1 décroît avec la capa t" h e emperature. Elle croît avec la conduct1v1té el l'échauffement de l'air.
ia Li drlfuSJ\/Jle (symb r 51 . c1 et erm1que Syrnb 0 1 , ·tre 19. LeffusMté thenm,que b est la rac,ne carrée du
conductMt' oe_a) e lequot,ent de la carre par heure (rn2/h) (l 8) · rsee a, elle s'exprime en me
eparlacapacite(a=)JpC). / , produit de la conductivité par la capacité thenmi-
que (b = racinecarréedc Àp q.
1
70 71
' lA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE LfS BASES DE L'ARCHTfCTURE BIOCLJ'1AT'QUE

2.4.4 Particularités thermiques des matériaux


transparents
Rappel du principe de l'effet de serre
Les corps transparents laissent passer le rayonne~ent 1nfra-rou~e de courte
longueur d'onde. mais s'opposent au passage des infra-rouges a grande lon-
gueur d'onde. Lorsque les rayons du soleil frappent un vitrage, celui-ci laisse
passer une partie du rayonnement visible et les infrarouges de courte lon-
gueur d'onde. Cette part du rayonnement solaire qui traverse le vitrage est
0 alors absorbée par les parois du local qui s'échauffent. Celles-ci réémettent
alors dans toutes les directions un rayonnement thermique. Et, parce qu'il est
Vitngecbir(g=85%) _ :'u-,geibsorbant(g=-4'4%) vmge-(&=la-.;,
Facteur solaire et coeffic1ents d absorpaon, de reflexion et de cransm1ss10n pour
compose d'infrarouges de grande longueur d'onde, ce rayonnement perd d1fférencscypesdev1trages.
alors sa capacité à traverser les parois transparentes ... 11 est ainsi piégé à l'in- Dans le cas de vrtrages doubles ou tnples. les coefficients des d:férer m.,,--e,
s'addruonnent
téneur et contribue alors au réchauffement du bâtiment: c'est le principe de
l'effet de serre (20). Cette propriété est exploitée dans les systèmes solaires
passifs (baies vrt:rées exposées au soleil, serres solaires, murs capteurs, etc.)
Pnncipedel'effetdeserre. Lo transmission lumineuse (r)
comme dans les systèmes actifs (capteurs à air ou à eau). Ce.' 1' pourcentage de lumière solaire transr11se (coefic1ent r, c;u, ne
me' c is l'énergie calorique transmise. mais seulemert la lurr,ère O" l'ao-
Propriétés thermiques des vitrages peil 'oeffioent de transparence). Pour réduire l'éb1m; ssemert dans es
Compte tenu de leur importance stratégique et de leurs fonction ·1ultiples Irr' de bureaux, quantité de vitrages réfléchissants ou abso1:>arts ont
dans la conception des bâtiments, les vitrages ont été, et sont enco ' l'objet ét :)Int, mais ceux-ci réduisent d'autant 1a transm1ss1ori éne.rge ·que._
de constantes améliorations. Celles-ci ont abouti à une offre très v 1ste de
produrts spécia11sés (vitrages phoniques, vitrages ant1-effraction, vrtrage; auto- 11 E e'llent des vitrages «dynamiques» presentant a :iartJcJ ar:è de
nettoyants, etc.). Mais les caractéristiques qui nous intéressent ici cor ernent p~ -curcir ou s'éclaircir de manière continue et re~ers,ble Ces Vltrares
pnnopalement deux propnétés spécifiques: é:, r es ou gazochromes se modifient respectivement ~s 'ef'et cfur
- la transmission énergétique ou facteur solaire g; cc nque basse tension, ou de l'inJect:Jon d'un gaz oans la cavrt:e entre
- la déperdrt1on énergétique U. le, , • ·es. Dans une conception climatique d'espnt écologique, à ces pro-
Accessoirement s'y ajoute une troisième liée à la première: po", gh-tech destinées surtout à pallier les 1nconvér1ents des façades de
11
- la transmIssIon lumineuse 1 (tau). buré • JX ll'tegralement vitrées, on préférera des solutions plus durables et plus
économ,ques, comme l'utilisation de vitrages à facteur solaire ele~é assooés à
Facteur solaire (g) des systèmes efficaces de protection solaire (voir egalement p 2 ).
Pou; un angle d'incidence égal, le rayonnement solaire qui atteint une paroi Par contre des systèmes solaires actifs pennettent de composer afir de réduire
vitrée est réfléchi, transmis et absorbé dans des proportions variables selon la la transm1ss1on lumineuse tout en produisant de 'eau chaude ou de l'eieanote
1
nature du verre et son aspect de surface. les fabricants ont mis au point des
v~ges dont la fonction est de favonser telle ou telle de ces trois qualités, la Vueintèneuredelavemèreaveccellules
photovolcaiquesau Cencredel'ecologiede
~ upalrt du temps pour réduire la transmIss1on lumineuse et/ou énergétique
Boxtel(Pays-Bas).
ans es immeubles tert1a1res. L,oe solution ,nteressarte dans ,1"W
Chaque
roport typed de nvitrage
, est, . affieete, d' un « facteur solaire» qui représente. la prog1aIsr-es où l'on dol! redutre J
P ion u ux energetIque 1 · - transm1SS1on lum1nei.se cors1ste l uo ~er des
qui s'exprime en pourcenta e d que e vitrage laisse passer. Le facteur solaire, 01odules photovolta1ques t ilf'Sluc1 · ou Vicrageassociéàuncapteurthermique.
tre g (anciennement S) C g _u rayonnement reçu est représenté par la let· sem1-transparerts ,~n:otues de c les lJnabsorbeurenargentcontenantun
photo,oltaiq1..e, 1nsétffi ent~ deux feu, le; <erpentn de cuivre est installé à l'intérieur
20. L'effet de serre (du ,erbe «serrer. / les apports énergétJ · d?nnaitre cette, valeur est nécessaire pour calculer
de verre llspetmettertde1'm;s .i cfun double vitrage à isolation renforcée. La
m;;.:"::=
"'.' anoen ""1lçals) fonctionne de la ques une paroi v1tree. luf"1ère t(ll.,\ er ~rodu,sant de l'é'ectrc te transm1sS1on lumineuse est de 40%.
echelledel'hab1ta~onqu'à 1·echeiledelapla~ète
Dans ce dernier cas.ce sont lesgazàeflet de
:rre (GESJ_ qui empnsonnent le rayonnement 1
~,q'."'reemisparlaterre ... l~1ouentdoncle
memerolequelev11ragedansunbât1ment
73
LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE

Coefficient de transmission thermique (U) . , CHAPITRE 3


s,mplt_(..u-,gecbcdt ◄ mm) .. d' tra a' s'opposer à la fuite des calones est expnmee par le
U•5,9Wlm1 K
1•81'

~::ft',pi, ◄ '61◄ mm
LacapacIte unv1 ge . , 11
d tr smission thermique. Symbolise par a ettre
coeffioentll e an me·e en watts par mètre carré Kelvin 0fl//m2.K).
U( .
anoenne-
Des parois
g=enY1ron7l\
ment K) e e est expn

lant
. . .
Plus le coeffioent de transmIssIon the1mique est faible, plus le vitrage est iso-
performantes
~~•/mpio ◄ 'l61◄ mm
1•""'""'73\ L'amélioration du coefficient de transmission U d'un vitrage se fait grâce à Dans une conception bioclimatique, les parois du bâtiment so~~ ,es prnooaux
une ou plusieurs des solutions suivantes (21) : moyens pour gérer les flux thermiques. Ce sont elles qui d'abord vont capter
en doublant, votre en tnplant le vitrage ; l'énergie calonfique du soleil, la stocker. la conserver et la distnbuer. Bles aus.;i qUJ
- en augmentant l'épaisseur de la lame d'air qui les sépare; protégeront des rayons solaires en été, et stockeront les calones excédentaires
- en revêtant une des faces du verre intérieur d'une couche a faible ém1ssi- pour les évacuer la nuit Enfin ce sont elles qui auront la fonctJon de conserver et
vité (film métallique réfléchissant la chaleur) ; de gér" la chaleur fournie par le chauffage et les autres apports internes~ air.SI
- en remplaçant l'air entre les vitrages par un gaz plus lourd qup luI comme que 1a id•, 1eur issue des éventuels systèmes de rafraJch1SSement
înplr""'l•llalble.,,...._ l'argon ou le krypton pour diminuer les effets de la convection.
(◄/lll ◄!lll ◄}
U:1.◄ W/ml.K
1•60~ Face a 'rnble de ces fonctions à remplir simultanément ou artemat.,e-
mer 'eption bioclimatique cherchera pour chaque proIet a composer
OoubleV1mgt.à1sobuot11'tidorœe
aY«gumt4'l2/◄ mm ave, ois cohérentes entre elles pour obtenir un enser,bIe perfo~-
U=l.làl.8Wlm1.K
F65:I; mai performance des différentes parois et a (oroof'I celle de "enser1-
Tnplt~àisobtJOnreofordert ble ppe et des parois 1nténeures d'un bâtiment n'est pas la sorrme
guran: ◄/ll/4/ll/◄ mm
U•0SI0~Wlm'K
des cr ces des matériaux qui les composent. De mumples interac-
P""'""'60i t,or condlt1ons climatiques exténeures et ''inténeur so!lt à 'œuvre,
de-, ,ntre les divers éléments constitutifs du bâti.
Comparaison double vitrage de base et double vitrage à faible émissivité*. Cor ,ceinte thermique d'une construction bioclimatique ne consiste
Comparaison des propriétés thenniques U
etgdesd,fférencsv11:rages. la différence de température du verre ,nténeur entre un double vitrage ord1na1re e un donc, ~Iement à additionner des maténaux, fussent-ils performants, ou
S, , fur et à mesure des amèuorat,ons du double Vitrage performant supprime la radiation froide de la paroi et les mouvemer 1s de à s'opp, r à Ia seule fuite des calones en période de chauffe ( l
coc"K1entdetra1,1m1ss,on(lJ)onperdsur convectJon ~u'elle ~îne. Pour un confort identique, elle permet donc de ne pa, woir à
la va!eurdufacteursolarre (g),legarn
them, que final de ces evolUDons est
IOUJOl.i >très posn,f: du ~mple vrtrage de
~::::~~e
surchauffer Iair 1nteneur. Ces avantages_ s'addl\Jonnent au fait que ces nouveaux v,t1 dges
des calones vers l'exténeur et qu'ils permettent d'éviter tout nsque de
3.1 LES PAROIS OPAQUES
baseau1<tnplesvrtrageslesplus
performant. le brlan ga,ns-déperdrt,ons
s'al'léf10recon5ldérablement À partir des notions de base présentées au paragraphe 2.4 (p. 63) qui preo-
sent qu'en plus de comportements spécifiques face aux rayonnemerts solai-
Le ~itrage pariétodynamique
res, les maténaux ont chacun quatre caractéristiques them11ques particulières
Le vrtrage panétodynam,que que /'on , · . (conductivité, capacité, diffus1vité et effus1vtté). l'obiet désormais est d'appré-
1980 ne semble plus désormais d'a p~senta~ comme révolulionnaire dans les années hender:
en::~:
l'a,r entrant en le faisant passer
5
~- En effet, ce vrtrage qu, permettait de tempérer
sa pert,nence face aux performances the!' des baies ne semble plus du tout garder de
les performances thermiques recherchées pour les différentes parois du
venblabons double flux .l ré , ques des nouveaux vnrages et à celle des
bâtiment;
cuperat,on de chaleur (voir chapnre s, p. 188). - les réponses techniques adaptees pour la réalisation de ces parois.
1 5 :,ppose< seulement .i la fu,te des calones en
pénode de ch.,utîe correspond à la stratégie
3.1.1 Propriétés et performances thermiques c eoOOMelie en France. Conçue dans l'urgence
des parois opaques oar,s les"""""' 1970 pour apporter une réponse
co~ctive immed1ate au seul problème de la
conservation des calones de l'air de bâtiments
Pour offrir une réponse globale à la problématique them1ique, la conception non ,soiés, cette stratégie n'a pas encore été revue
de l'enveloppe devra d'une manière générale dans notre pays. En découlent de graves problè-
choisir des complexes constructifs permettant une adaptation aux be.soins mes de sun:hautîes en été (dus à un manque
d'in,rtie des bâuments) et de prètres performan•
des diverses saisons, en intégrant de plus les notions de rythm1c1te des ces en confort d'hrver (dues notamment à la pré-
apports calanques extèrieu1·s ou intérieurs, sence d,mportants ponts thermiques).

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