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1. Prophétisme en Israël
Bien que les sources anciennes de la Bible parlent de la prophétie, celle-ci
n’est pas un phénomène particulier à Israël. D’autres nations, d’autres peuples ont
connu cette institution aussi. Des textes découverts au XIXe siècle à Mari, une
ancienne cité Babylonienne, contiennent des récits d’un « homme (de dieu) Dagon »
qui a été saisi par la divinité et a donné un oracle au roi en disant : « le dieu Dagon
m’a envoyé. » Certains chercheurs ont fait des comparaisons entre la prophétie à
Mari et celle d’Israël. Ils ont constaté que la prophétie à Mari était concentrée autour
du roi alors qu’en Israël elle s’adressait à tout le peuple et même aux nations
païennes. Les textes bibliques reconnaissent l’existence des prophètes chez les
voisins d’Israël. Balaq envoie des messagers en Mésopotamie auprès de Balaam
pour maudire Israël (Nombres 22 - 24). Le prophète Elie était confronté aux 450
prophètes de Baal et 400 prophètes d’Astarté (1 Rois 18.19).
Samuel est désigné ainsi dans 1 Sam 9.9. Ce texte précise même que celui qu’on
appelle aybin"* était à l’époque connu sous le nom de har). Dans ce passage de
1 Sam 9 : 9 la signification du mot voyant est clair, c’est celui qui peut voir au-delà,
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ce qui est caché. On le consultait en cas de besoin. Dans le cas de Samuel, Saül
voulait que le voyant Samuel, grâce à ses dons de voyance, indique là où se
trouvaient les ânesses égarées de Kish. Le mot voyant est aussi appliqué à Tsadoq,
un prêtre à l’époque de David (2 Sam 15.25).
hzx qui veut dire aussi voyant, vient du verbe hzx « voir » ou « avoir une
vision », ainsi le substantif peut aussi signifier un visionnaire. Dans 2 Sam 24 :11,
Gad est appelé le voyant/visionnaire de David. Dans ce verset les deux mots sont
employés comme synonyme :
`rmo*ale dwIßd" hzEïxo aybiêN"h; dG"å-la, ‘hy"h' hw"©hy>-rb;d>W p rq,Bo+B; dwIßD" ~q'Y"ïw:
Le mot classique pour désigner prophète dans la Bible est aybiN". Certains
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- sens temporel, avant,
- sens spatial, devant,
- sens substitutif, au nom de, à la place de.
De manière précise, un prophète est donc le porte-parole de Dieu, proclamant les
oracles qu’il a reçus de Dieu. Il accomplit son ministère dans les deux derniers sens
du mot. Dans le sens spatial, il parle devant la communauté, et dans le sens vicarial
ou substitutif, il parle à la place de Dieu.
Un autre terme appliqué aux prophètes est ~yhiÞl{a/-vyai, « un homme de
Dieu » ou ~yhiøl{a/h' vyai’ « l’homme de Dieu ». Ce terme est appliqué à Moïse, David,
Eli, Elisée et bien d’autres personnes. Il est fort possible que les écrivains
bibliques aient utilisés les trois premiers termes comme des synonymes. Le
prophète avait des visions, aussi bien que le voyant.
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Quelle était la fonction principale de la prophétie ?
Le prophète est celui qui proclame la parole de Dieu. Il intervient pour
l’application stricte de l’alliance de Dieu avec Israël. On sait que l’histoire fondatrice
(Gn-Dt) a posé les bases de l’alliance entre Israël (peuple de Dieu) et YHWH. Cette
alliance est assortie des bienfaits que Dieu accorde à son peuple lorsque celui-ci
obéit (la vie, la santé, l’abondance agricole, la sécurité et la prospérité etc.), mais
aussi il y a des malédictions (mort, maladie, sécheresse, famine, défaite devant
l’ennemi, déportation etc.), sous forme de punitions lorsque le peuple devient rebelle.
Le prophète était donc celui qui annonçait au peuple l’exécution positive ou négative
de la loi. En examinant scrupuleusement le message des prophètes, on remarque
que ces derniers n’ont pas apporté un nouveau message.
Malheureusement, le sens le plus courant que l’on donne à la prophétie
aujourd’hui est celui qui découle du sens spatial de pro, c’est-à-dire avant, d’où le
sens de prédiction. Le prophète est généralement assimilé à celui qui prédit l’avenir,
les choses qui vont arriver, un futurologue. Ce phénomène est très fréquent au sein
de la chrétienté. A la suite des Evangélistes qui ont cherché les prophéties qui
parlaient à l’avance de Jésus-Christ, les chrétiens cherchent dans les livres
prophétiques les événements futurs.
Fee et Stuart signalent que « moins de 2% des prophéties de l’Ancien
Testament sont d’ordre messianique. Moins de 5% décrivent de façon spécifique
l’âge de la nouvelle alliance. Moins de 1% concernent des événements encore à
venir.» (p. 164 ; évidemment ce décompte dépend beaucoup de l’interprétation des
prophéties). La principale préoccupation des prophètes n’était pas de prédire un
événement très éloigné de leur époque. Certes les prophètes annonçaient l’avenir,
mais il s’agissait d’un avenir immédiat, Israël, Juda ou les nations païennes, un
avenir lié aux événements présents. Les prophètes parlent de l’avenir, mais ils en
parlent en lisant le présent. Ils regardent ce qui se passe autour d’eux à la lumière de
l’alliance. Ainsi ils pouvaient déterminer s’il s’agit d’une bénédiction ou d’une punition
comme résultat de la désobéissance. En d’autres termes, les prophètes faisaient une
évaluation de la situation par rapport aux clauses de l’alliance. Les prophètes
parlaient de la part de Dieu à leur contemporain. C’est lorsque la compréhension de
la situation présente exigeait un recours ou un lien avec le passé ou qu’elle indiquait
clairement ce que le futur sera, que le passé ou le futur était évoqué. Pour cette
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raison, une bonne étude d’un livre prophétique devrait être accompagnée de l’étude
de l’époque historique du prophète en question.
Il y a eu plusieurs prophètes en Israël, mais il n’y a que 15 dont les écrits sont
parvenus jusqu’à nous si l’on suit la division de la Bible hébraïque (Esaïe, Jérémie,
Ezéchiel et les 12). Ce sont ceux qu’on appelle généralement les prophètes
écrivains. On voit que ce phénomène de prophètes écrivains commence au VIIIe
siècle av. J.-C. Dans l’histoire du Proche-Orient ancien, cette période coïncide avec
la montée de l’empire Assyrien et la menace qu’une telle montée faisait peser sur les
deux royaumes (Israël et Juda). Durant cette période Amos, Osée étaient très actifs
dans le Royaume du Nord, alors qu’Esaïe et Michée prophétisaient dans le Royaume
du Sud. Deux événements importants ont eu lieu durant cette période : la chute de
Samarie (722 av. J.-C.) et le siège de Jérusalem par Sennachérib (701 av. J.-C.).
La période suivante est celle qui commence vers le milieu du VIIe siècle av. J.-
C. jusqu’au début du VIe siècle. Les principaux événements de cette période sont la
chute de l’empire Assyrien et la montée de l’empire Babylonien comme puissance
dominante du monde. Il y a eu aussi la chute de Ninive (612) et la conquête de
Jérusalem par les Babyloniens, premièrement en 597, et enfin en 586 avec la
destruction du Temple. Nahum, Sophonie et Habacuc ont prophétisé lors des
premiers événements, alors qu’Ezéchiel et Jérémie sont concernés par les deux
derniers événements. A cette époque les oracles des prophètes étaient surtout des
messages de jugement ou de malédiction qui allaient s’abattre sur Israël d’abord et
ensuite sur Juda, à cause de leurs péchés. Dans ces différents oracles, Dieu à
travers ses prophètes voulait amener le peuple à se repentir.
2. Le langage prophétique
Pour bien comprendre les écrits prophétiques il faudrait connaître les
différents genres utilisés par les prophètes. Nous avons déjà mentionné plus haut
que les prophètes parlaient au nom de Dieu et rappelaient au peuple les
bénédictions qui sont liées à l’observation de l’alliance et le jugement qui est lié à la
désobéissance. En général, on distingue trois grands genres prophétiques :
• la narration biographique :
On y décrit un événement de la vie du prophète à la troisième personne (Amos
7 :10-17) ; le récit du prophète Esaïe qui intervient pour la guérison du roi Ezéchias
(Es 38).
• l’autobiographie :
Le prophète raconte lui-même le récit de sa vie. Souvent il le fait en liaison avec
son appel (Esaïe 6). Ce sont ces récits qu’on appelle les récits de vocation. Ils ont
surtout pour but de légitimer, d’authentifier ou de confirmer le ministère du prophète
auprès de son audience. Qu’est-ce qui fait que tel individu se lève à un moment
donné de sa vie et parle au nom de YHWH ? En Israël on ne devenait pas prophète
selon un choix humain. C’est Dieu qui décide qui, quand et où. On ne sait pas si la
fonction prophétique était une charge « en plein temps » ou « temps partiel » car rien
ne nous est dit sur ce que faisaient les prophètes quand ils ne prophétisaient pas. La
structure du récit de vocation est souvent la suivante :
Rencontre/Confrontation avec YHWH
Le prophète reçoit l’ordre de mission (va, parle etc.)
Refus de la personne choisi (une raison pour se dérober à la mission)
Assurance divine dans l’accomplissement de la mission
Un signe pour confirmer cette assurance
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Le premier chapitre de Jérémie décrit en détail la vocation de ce prophète. On
comprend la nécessité d’une telle précision par rapport à la gravité de son message
(l’exil) et l’opposition que ce prophète rencontrera en face de « faux prophètes ». Le
prophète Amos rappelle sa vocation quand le prêtre Amatsia lui demande de ne pas
prophétiser à Béthel (Amos 7.10-17).
• récit historique :
On trouve parfois dans les livres prophétiques le récit d’un événement lié à la vie
du peuple (Esaïe 36 et 2 Rois 18.17ss).
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Il y a souvent à la fin la formule du messager hw"ëhy> rm:åa' hKo
(Voir par exemple 1 Rois 22 :17ss ; Esaïe 22 :15-25 ; Jér 20 :1-6).
Entre les oracles du jugement et les oracles du salut on peut trouver un autre
genre intermédiaire, mais moins fréquent, ce sont l’avertissement et les exhortations.
Les avertissements supposent que le jugement annoncé peut être évité On
reconnaît les avertissements par des termes conditionnels tels que -!P, « de peur
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Les prophètes ont utilisé aussi d’autres genres qui ne peuvent pas être
abordés en détail ici.
On mentionnera par exemple :
La poésie hébraïque :
Une des grandes caractéristiques de la poésie hébraïque est l’usage du
parallélisme. Dans les recherches passées beaucoup d’efforts ont été déployés pour
regrouper les parallélismes bibliques en trois grandes catégories :
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• Parallélisme synonymique : le deuxième vers reprend en d’autres mots ou
en d’autres images l’idée exprimée dans le premier vers.
Ex : Jérémie 2.32
La jeune fille oublie-t-elle ses ornements ?
La fiancée sa ceinture
Cependant, une telle distinction devrait être utilisée avec précaution. Certains
auteurs contemporains remettent en cause la totalité de cette catégorisation.
1. Domaine politique
La monarchie a été en Israël la structure la plus puissante contre laquelle la
prophétie devrait faire face. On sait dès le commencement que le prophète Samuel
avait considéré la demande d’un roi comme un rejet de la royauté de Dieu. Ainsi en
face de la monarchie, la prophétie restera comme un contre-pouvoir pour rappeler au
roi à chaque fois que cela était nécessaire, que la soumission à YHWH était la seule
condition de succès. La plus grande offensive de la prophétie contre la monarchie
trouve son point culminant dans les relations tendues entre les prophètes Elie et
Elisée d’un côté et les rois d’Israël de l’autre.
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Dans le domaine de la politique extérieure, les prophètes ont surtout dénoncé
des alliances politiques lorsque les rois abandonnaient YHWH pour chercher l’appui
des nations étrangères (Egypte, Assyrie et Babylone). Généralement ces alliances
politiques étaient aussi accompagnées des alliances religieuses, la reconnaissance
de la divinité de la nation avec laquelle l’alliance était conclue (c’est la divinité de
cette nation qui est derrière la puissance nationale). Ces alliances avaient aussi un
impact social désastreux car elles s’accompagnaient souvent de lourds tributs ou
impôts de vassalité. C’est surtout le petit peuple qui souffrait de ces lourds tributs. On
remarque aussi que parfois les prophètes ont prêché la soumission à une puissance
étrangère. Jérémie par exemple, préconise la soumission à Babylone.
2. Domaine social
Outre les injustices sociales résultant de lourds tributs qu’on prélevait sur le
petit peuple pour honorer les alliances, on sait que l’installation du peuple dans le
pays de Canaan avait amené des changements importants dans le domaine social.
La monarchie a petit à petit éliminé l’organisation et la solidarité tribales. Les intérêts
personnels sont devenus plus évidents. La recherche de la propriété privée et de
l’accumulation des richesses a créé une sorte de stratification sociale, une division
en classe sociale. La distinction entre les riches et les pauvres était devenu un fait.
Comme il arrive souvent dans une société stratifiée économiquement, la corruption,
l’injustice et l’oppression ont pénétré la société israélite. On voit les traces de cette
oppression dans l’avertissement que le prophète Samuel donnera au peuple sur les
« droits du roi » (1 Sam 8.11-18).
Bien que les prophètes ne fussent pas des « réformateurs sociaux », ils
avaient compris que la loi de Dieu exigeait la justice. La requête des prophètes pour
la justice sociale d’adressait d’abord au roi car ce dernier était le garant de la justice
de son peuple. Elie va défendre le cas de Naboth contre Achab et Jézabel sa femme
(1 R 21). Mais de plus en plus en plus certains rois et autres dignitaires sont devenus
insensibles à l’injustice sociale (préserver leurs intérêts) ou ils sont devenus
inaccessible aux pauvres. C’est pour cette raison que les prophètes sont devenus au
nom de YHWH, des défenseurs des droits de l’homme : la veuve, l’orphelin, le
pauvre et l’étranger.
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3. Domaine cultuel
La fin du livre des Rois attribue la destruction de Jérusalem et de son Temple
à l’idolâtrie du peuple. Nombre de prophètes l’ont affirmé aussi. En effet, l’installation
d’Israël sur le territoire de Canaan a transformé ce peuple semi nomade en un
peuple agricole. Les Israélites ont appris l’agriculture cananéenne, mais ils ont aussi
adopté les croyances religieuses qui y étaient attachées. La tentation pour Israël était
d’accepter YHWH comme le Dieu national, mais d’aller auprès d’autres divinités pour
garantir la fertilité et la bonne récolte (dont ils dépendaient presque exclusivement
maintenant). Les prophètes ont montré que Baal n’était pas le propriétaire du sol
mais que c’est YHWH qui est le créateur (Es 40.12-31). Les prophètes s’opposaient
fermement à l’idolâtrie. Ils rejetaient un culte purement extérieur.
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4. Les prophètes penseurs
Ce sont les premiers prophètes écrivains. Ils élaborent une doctrine et une
interprétation de leur temps. On abouti, avec les plus grands, à une théologie de
l’histoire (exemple : Esaïe, Jérémie). Ce sont des maîtres du langage.
7. Le silence
D’après les Rabbins, après Malachie, L’Esprit Saint a déserté Israël ; il y a un
silence de Dieu. Ce silence voulu par Dieu marque la séparation, de façon claire et
nette, entre l’AT et le NT, entre les deux alliances. C’est une base solide pour
déterminer le canon.
1. L’initiative divine
Le prophétisme biblique est caractérisé́ par cette conviction que c’est Dieu qui
appelle le prophète. On cherche à travers le prophète la pensée de Dieu sur tel ou tel
sujet (Amos 7. 10).
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2. Le souci éthique
Ce qui irrite Dieu chez les prophètes païens c’est un rite mal accompli. C’est
le sage qui s’occupe des questions éthiques. Chez les prophètes de l’Ancien
Testament le souci majeur c’est l’éthique. Dieu se préoccupe de la justice sociale (le
prophète Amos)
Dans son introduction à l’AT, ARCHER, dégage quatre éléments principaux dans
le ministère prophétique de l’AT :
1. Les prophètes de l’AT avaient la charge d’encourager le peuple de Dieu à se
confier uniquement et exclusivement dans la miséricorde et la puissance
libératrice du Dieu d’Israël.
2. Les prophètes devaient rappeler que la sécurité et la bénédiction était
conditionnées par l’attachement à l’alliance. Or cet attachement sous
entendait une soumission volontaire aux préceptes édictés par Dieu. C’est
dans ce rappel de l’alliance que certains prophètes font une opposition entre
les lèvres (apparence) et le cœur (une sincérité intérieure).
3. Les prophètes avaient la charge d’encourager Israël en rapport avec l’avenir.
L’accent va être particulièrement mis sur le triomphe futur et de la vraie foi.
4. La prophétie biblique devait confirmer son autorité divine par la constatation
objective de son accomplissement. (Dt 18).
Comme Africain, nous devons prêter une attention particulière aux différents
mouvements prophétiques, ou ceux qualifiés ainsi, qui ont vu le jour sur le continent.
On sait qu’il existe dans beaucoup de sociétés africaines des devins, sortes
d’intermédiaires entre le monde humain et celui des dieux.
Bien que certaines sociétés africaines précoloniales connaissent le
phénomène du « prophétisme » dans un sens large, c’est surtout à partir de la
colonisation et de la christianisation du continent que les mouvements qui seront
qualifiés de « prophétiques » vont voir le jour sur le continent. Ils seront dans la
plupart des cas le résultat de ce que SOKRO va appeler « heurt culturel provoqué
par la colonisation et le christianisme missionnaire. » Et ce mouvement va surtout
surgir au sein de l’œuvre missionnaire protestante, celle qui a rendu la connaissance
de la Bible possible. Les Africains vont y découvrir les différents messages de
libération sociopolitique, messages de justice convoyés par des hommes choisis par
Dieu, les prophètes. Des « prophètes africains » se lèveront pour incarner cette
libération en face de la situation dominante imposée par la colonisation avec tous les
préjugés raciaux que cela entraînait. Le jugement de SOKRO n’est qu’à moitié vrai
car certaines cultures africaines connaissaient ce phénomène avant l’arrivée des
missionnaires.
Déjà en 1706, Dona Béatrice, de son vrai nom Kimpa Vita, sera brûlée. Elle a
proclamé avoir reçu des visions de la part de Saint Antoine pour rétablir les
coutumes traditionnelles condamnées par les missionnaires.
Le mouvement le plus connu en Afrique centrale est celui de Kimbanguisme.
Le fondateur de ce mouvement, Simon Kimbangu, est appelé Ngunza, ce qui signifie
en langue kikongo prophète. Dans la culture kongo ce mot désigne celui qui sert de
porte-parole à un chef, le héraut, le prédicateur. A côté de ce mot, la langue kikongo
emploie mbikudi pour celui qui prédit l’avenir, le voyant. Malheureusement dans la
Bible, c’est le second terme qui est choisi pour le mot prophète. C’est la distinction
mentionnée plus haut sur le aybn et hzx ou har.
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se lèvent et se proclament prophètes. Nous avons besoin de réfléchir sur cette
nouvelle forme de prophétisme en rapport avec la Bible.
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CLASSEMENT CHRONOLOGIQUE DES PROPHETES
• Les prophètes avant l’exil : préexiliques
Nom du prophète
Signification Dates
ABDIAS Serviteur de YAHWEH 848-841
JOEL YAHWEH est Dieu 835-830
*JONAS Colombe 793-753
*AMOS Porteur de fardeau 760-755
*OSEE Salut 753-722
MICHEE Qui est comme YAHWEH 742-687
a bénéficié de visions particulières. Mais il n’a pas reçu un appel spécifique de aybiN".
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RAPPEL HISTORIQUE
• 722 ou 721 : Chute de Samarie sous le règne de Sargon II, roi de l’Assyrie. La
quasi-totalité su 8e siècle après Jésus-Christ est marqué par la domination
assyrienne.
• 539 : Chute de l’empire Babylonien par les Perses avec Cyrus II. Le peuple
d’Israël est autorisé à retourné sur sa terre. C’est la période post-exilique.
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BIBLIOGRAPHIE
AMSLER Samuel et al. Les prophètes et les livres prophétiques, Paris : Desclée,
1985.
KUEN Alfred, Comment interpréter la Bible, (Saint-Légier : Emmaüs, 1991) pp. 218-
236.
ROMEROWSKI Sylvain, ‘La prophétie dans l’Ecriture’, Hokhma 72, 1999 pp 21-52.
T. DESMOND Alexander & BRIAN Rosner (s. dir), Dictionnaire de théologie biblique,
Charols : Editions Excelsis, 2006, 1006p.
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