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Travail présenté à
Dominique Angers
Introduction____________________________________________________________1
Conclusion____________________________________________________________24
Bibliographie__________________________________________________________25
1
INTRODUCTION
Nous aimerions présenter ce travail dans le cadre de nos études à la Faculté de théologie
évangélique. Ce travail nous a permis de mettre en pratique les enseignements acquis tout au
Dans le cadre de ce travail, nous allons faire une dissertation sur la reprise d’un texte l’AT
Pour y arriver, nous allons traiter les points suivants selon la méthode enseignée en classe
3. Étudiez le contexte littéraire (large et immédiat) du texte de l’AT qui est cité dans le NT;
La forme de reprise que nous trouvons dans notre passage Jean 2.17 est l’une des plus
facile à identifier, nous parlons de la citation. Pour qu’une reprise de l’Ancien Testament soit
considérer comme une citation nous devons retrouver premièrement une formule explicite
d’introduction qui nous indique que nous avons à faire à une citation et deuxièmement nous
devons retrouver intégralement ou en parti le texte original qui se situe dans l’Ancien Testament.
Dans notre passage Jean 2.17, Jean nous dit explicitement « il est écrit / γεγραμμένον
ἐστίν », par la suite nous retrouvons intégralement le verset se trouvant dans le Ps 69.17 « Le zèle
de ta maison me dévore. ».
3
Dans cette section nous présenterons le contexte littéraire large et immédiat de Jean 2.17
qui cite Ps 69.10. Nous débuterons par une courte présentation du livre de Jean et de sa
théologique, nous suivrons par la description du contexte dans lequel notre texte se trouve soit le
Le livre de Jean est considéré à juste titre comme étant le « mont Everest de la théologie »
du N.T.1 Le livre de Jean tout en étant comparable aux évangiles synoptiques (Mt, Mc, Lc) qui
relate les évènements de la vie de Jésus, il se distingue 2 par son originalité littéraire et sa
explique son choix de ne pas présenter la naissance de Jésus comme les autres évangiles mais
débuter son évangile en présentant Jésus (Jn 1.1) comme étant le logos, le fils de Dieu et le
messie attendue. C’est ce que Jean se donnera comme mission soit de présenter Jésus comme le
messie annoncé dans l’ Ancien Testament. Les versets4 (Jn 20.30-31), « Jésus a accompli
encore, … , beaucoup d'autres signes ... Mais ceux-ci ont été décrits afin que vous croyiez que
Jésus est le Messie, ... » résume bien les intensions et la théologie de Jean.
En effet, dans la première partie de son livre Jean 5 mettra en évidence plusieurs signes de la
messianité de Jésus et dans la deuxième partie comment que Jésus va perpétuer sa mission.
1
D. A. Carson et Graeme Goldsworthy. Dictionnaire de Thépologique Biblique p. 309
2
Jn (intro)--ZUMSTEIN p. 20
D. A. Carson et Graeme Goldsworthy. Dictionnaire de Thépologique Biblique p. 312
Jean- Carson & Moo p. 231
D. A. Carson et Graeme Goldsworthy. Dictionnaire de Thépologique Biblique 798
3
D. A. Carson et Graeme Goldsworthy. Dictionnaire de Thépologique Biblique p. 310
4
D. A. Carson et Graeme Goldsworthy. Dictionnaire de Thépologique Biblique 792
5
D. A. Carson et Graeme Goldsworthy. Dictionnaire de Thépologique Biblique p. 310
4
Malgré que livre de Jean ne stipule pas des destinataires, Jean résidant à Éphèse 6 lors de
l’écriture de son livre, il est proposé qu’il s’adressait aux lecteurs de cet empire et plus
précisément aux juifs de la diaspora 7 et des prosélytes. Nous pouvons donc en déduire que les
récepteurs de son évangile avaient une connaissance de l’Ancien Testament ainsi que les
Cela étant dit, pour arriver à ces fins Jean sera très sélectif dans le choix des évènements et
signes qui seront partager. Nous devons garder en tête, tout étant sous l’inspirations du Saint-
Esprit, chaque choix de Jean à pour but de nous présenter Jésus comme étant le messie et le
Ainsi, après avoir présenté dans (Jn 1.1-18), Jésus comme étant l’incarnation de la Parole,
l’Égal de Dieu, la lumière et le Sauveur du monde, Jean nous dévoile dans le deuxième chapitre
le début du ministère public de Jésus. Nous avons dans ce chapitre le premier signe ou miracle
(σημεῖον) de Jésus ainsi que ses premières confrontations et affrontements avec les juifs.
Avant de regarder notre texte regardons l’évènement qui le précède, le premier miracle de
Jésus, les noces de Cana (Jn 2.1-11). Cela nous permettra de comprendre dans quel état d’esprit
D’abord, remarquons que ce premier signe ou miracle n’est pas connu et vu de tous le
publique , seulement les serviteurs et les disciples seront au courant 8 de l’origine du vin, le public
ne fait que profiter du résultat final du miracle. Jean nous dit dans Jn 2.1 que cet évènement c’est
produit deux jours après la sélection de Nathanaël comme disciple (Jn 1.35-50). Avant cet
6
Jean- Carson & Moo p. 241
7
D. A. Carson et Graeme Goldsworthy. Dictionnaire de Thépologique Biblique p. 309
8
Jean- Carson & Moo p. 194
5
évènement les disciples n’avaient aucune idée de la puissance et de l’homme qu’ils avaient
décidé de suivre. Ce n’est qu’après ce premier miracle qu’ils commencèrent à croire en lui (Jn
2.11).
Selon Jean ce premier miracle (v11a) sera le point de départ du ministère de Jésus qui aura
lieu lors d’une noce. Nous retrouvons dans le Nouveau Testament plusieurs référence au concept
noce dans la Bible, Jean parlera des noces de l'agneau dans l'Apocalypse, soit la rencontre de
Christ avec son Eglise, ainsi que dans plusieurs paraboles par exemple un roi qui prépare le repas
des noces. Jean fait mention que Jésus ainsi que ces disciples étaient présents à ces noces car ils
Par la suite le vin vint à manquer (v3), certain pourrait penser que c’est normal de manquer
de vin après plusieurs jours de festivité, cependant au niveau culturel 9, manquer de vin était
considéré comme un faux pas puisque l'hôte devait s’assurer de pouvoir fournir du vin aux invités
du mariage pendant sept jours. La mère de Jésus, surement faisant parti de l’organisation du
mariage, rapporta le problème pas à l’ordonnateur ou à l’époux mais à Jésus qui n’était qu’un
simple invité. Suite à cette demande, Jésus adressa une sévère réprimande 10 à Marie parce qu’elle
n’avait pas compris la nature de son appel. Cependant, Jésus avise sa mère qu'il avait déjà décidé
d'aider et qu'il le ferait de la manière et au moment de son choix mais pas à cause de son
insistance. Un message clair et net est envoyé à Marie pour lui faire savoir qu’il n’est plus le
Jésus le Charpentier et mais le Jésus le Messie responsable d’accomplir la volonté de son Père.
Par contre, malgré la réponse froide de Jésus, cela ne découragera pas Marie, elle se rend
compte qu'elle n'a pas autorité sur Jésus, alors elle se contentera à exprimer sa foi en demandant
Ainsi, Jésus va exécuter le miracle devant les disciples et les serviteurs, le fait de demander
de remplir les jarres d'eau jusqu'à ras bord démontre que ce miracle n’est pas une fraude 11. La
transformation s’est produite entre le remplissage et le moment qu’ils l’ont apporté le vin au
maître du banquet.
Jean ne limite pas son récit à la transformation de l’eau en vin, mais il rapporte que le vin
produit par Jésus est supérieur à tout ce qui put se faire auparavant, ce qui est cohérent 12 avec
l'accent extraordinaire que Jean à l’habitude de dévoiler sur les œuvres de Jésus.
Le choix de Jean de partager ce miracle dans son évangile peux sembler a priori anodin,
mais celui-ci sera le point de départ pour le ministère de Jésus ainsi l’élément déclencheur qui
contribuera à établir la foi des disciples en Jésus (Jn 2.11). A travers ce miracle Jésus va
manifester sa gloire non d’une manière spectaculaire devant une grande foule mais en coulisse
Suite à ce miracle les premiers disciples vont continuer à démontrer des signes de
réceptivité en rapport à l'auto révélation de Jésus, contrairement aux dirigeants 13 juifs (Jn 2.18,20)
et du peuple de Jérusalem ( 2:23–25), ce qui nous amène aux premiers affrontements de Jésus.
Après cet évènement majeur dans la vie de Jésus ainsi que dans la vie des disciples, Jean
nous transporte dans une autre direction, il utilisera leur séjour à Capernaüm comme espace
tampon sans indiquer précisément l’espace de temps14 entre les deux événements. Surement cet
espace de temps entre les deux évènements va permettre aux disciples d’assimiler le miracle qui
11
Andreas Köstenberger, J. John. p. 43
12
Andreas Köstenberger, J. John. p. 44
13
Andreas Köstenberger, J. John. p. 45
14
CARSON, Donald Arthur, Antoine Doriath, et Christophe Paya. Évangile selon Jean p. 208
7
vient de se produire et d’établir une relation personnelle avec Jésus, ce qui les préparera pour la
prochaine étape.
Jean, toujours soucieux de l’exactitude des fêtes juives 15, va situer l’évènement suivant à
quelque jour de la Pâques ce qui explique la présence de Jésus dans le temple à Jérusalem (v13).
Nous devons savoir que le temple pour les juifs était un symbole d'identité nationale et
religieuse16. Rappelons-nous que le temple original de Salomon avait été détruit par les
Babyloniens, cependant il sera reconstruit par Zorobabel et rénové par Hérode juste avant la
venue de Jésus.
Ainsi à cause de la Pâques, Jésus ainsi que des milliers d’autre personne se retrouvaient au
temple pour l’occasion. À son arrivée dans le temple Jésus trouva des vendeurs d’animaux et des
changeurs (v14). Ici le mot temple ne désigne pas le bâtiment proprement dit, mais « La zone du
temple » (ἱερόν), c'est-à-dire « l’enceinte du temple, y compris les divers tribunaux ainsi que le
Pour des raisons pratiques, les adorateurs venant de loin avaient la possibilité de se procurer
(bœufs, brebis et pigeons) pour les sacrifices. Divers marchands et échangeur d’argent qui se
pour faciliter les échanges commerciaux18 entre les visiteurs venant de différentes régions.
effet nous voyons que Jésus ne blâme pas directement leurs activités mais l’endroit que ces
activités sont exercées soit le temple. Au lieu d’entendre des prières, des louanges ou des
15
CARSON, Donald Arthur, Antoine Doriath, et Christophe Paya. Évangile selon Jean p. 208
16
Andreas Köstenberger, J. John. p. 47
17
Andreas Köstenberger, J. John. p. 49
18
CARSON, Donald Arthur, Antoine Doriath, et Christophe Paya. Évangile selon Jean p. 212
19
CARSON, Donald Arthur, Antoine Doriath, et Christophe Paya. Évangile selon Jean p. 212
8
lamentations à Dieu, c’était le son des mugissements, des bêlements entremêler avec le cri des
Jésus a reproché aux marchands d'avoir perturbé le culte dans le seul endroit qui leur était
ouvert cela peut être perçu comme une insensibilité de cœur et une preuve d'arrogance religieuse.
Suite à cela, Jésus va réagir d’une manière vigoureuse (v15) et déterminé mais sans tomber
dans le scandale qui provoquera l’émeute. Il semble malgré l’extrémité des gestes de Jésus que
tout s’est fait dans un certain ordre car il n’est pas fait mention d’émeute qui à exiger
Les disciples découvrent alors une autre facette de Jésus, en effet ils avaient auparavant
expérimenté la puissance et la gloire de Jésus dans les noces de Cana. Maintenant, ils constatèrent
que l’autorité de Jésus ne se limitait pas seulement sur les éléments tel que l’eau et le vin, mais
sur tout ce qui concerne de près ou de loin Dieu. Dans le temple, les disciples ont vu l’autorité de
Jésus en action. Le zèle et l’acharnement de Jésus, leur éveille le souvenir du passage dans Ps
69.17. Cependant Jean n’exprime pas explicitement20 le moment précis que les disciples se
rappelèrent du passage car Jean mentionne aussi dans (Jn 2.22) que les disciples se rappelèrent
Les versets 18 à 22, nous montre que la foule vont réagir d’une manière complètement à
l’inverse des disciples, au lieu de voir l’amour et le zèle de Jésus pour le temple, les autorités
religieuses remirent en question son autorité et exigèrent la preuve par des signes de la raison du
nettoyage du temple. Les autorités religieuses ont demandé plus d’une fois à Jésus de leur donner
des signes21 (Mt 12.38-39; Lc 23.8), mais Jésus n’accédera jamais à leur demande.
20
CARSON, Donald Arthur, Antoine Doriath, et Christophe Paya. Évangile selon Jean p. 214
21
Andreas Köstenberger, J. John. p. 52
9
Ici, dans le cas présent, Jésus va plutôt apporter des précisions sur la signification de l'acte
qu'il venait d'accomplir pour affirmer son autorité messianique 22 en annonce la destruction du
22
Andreas Köstenberger, J. John. p. 52
10
JN 2.17
Dans cette section nous présenterons le contexte littéraire large et immédiat du Psaume
69.10 qui a été repris dans Jean 2.17. Nous débuterons par une courte présentation du livre des
Le livre des psaumes est la prière de l’Ancien Testament par excellence, parmi tous les
livres de l'Ancien Testament il est celui que les chrétiens se sentent le plus attachés. De plus, les
psaumes ont été utilisés par Jésus lui-même, nous retrouvons dans le Nouveau Testament
multiple citation et reprise de l'Ancien Testament par les auteurs du Nouveau Testament. Pour le
peuple d'Israël les psaumes formaient le recueil des chants pour leur liturgie : louanges,
Malgré leur popularité, les psaumes restent l'un des livres les plus difficiles à comprendre 23
et étudier. Cela peut s'expliquer par plusieurs raisons: leur individualité l'une par rapport aux
autres ainsi que les autres livres de l’Ancien Testament, leur contexte difficile à définir, leur
Par contre il existe des éléments qui peuvent nous aider et faciliter notre tâche par
exemple : le titre se trouvant au début du psaume nous donne procure des informations au sujet
23
Psaumes, Amos, Habaquq- Longman & Dillard p220
24
Psaumes, Amos, Habaquq- Longman & Dillard p. 222
11
du psaume; l’auteur du Psaume25; le contexte social et historique 26 n’est pas tellement utilisé il est
Mais les deux aspects les plus utiles à déterminer au sujet d’une psaume pour bien le
comprendre est premièrement son genre littéraire. Nous pouvons classer les psaumes en sept
royautés). Deuxièmement sa structure28, le livre des Psaumes est une collection de textes
littéraires29 correspondant à de la poésie hébraïque généralement orientés vers la piété, rédigés sur
plusieurs siècles, par plusieurs auteurs différents. Ainsi, dépendant de son genre et de sa fonction
il possèdera une structure littéraire bien définie. Pour se faire il faut traiter chaque psaume de
manière individuelle30, identifier les différentes structures31 présentes dans le psaume (maxi-
structure, structures de section et mini-structure) par la suite nous pouvons passer à l’exégèse
structurelle32 du psaume.
Le psaume 69 peut être considéré comme une lamentation à l’Éternel qui était utilisé
comme chant de Chorale dans la liturgie hébraïque, selon la recommandation de David il devait
être chanté en s’accompagnant des instruments à corde (Ps 69.1/Parole de Vie). Dans ce psaume
nous retrouvons le cri de souffrance d’un homme en partie à cause de ses propres péchés (v69.6)
ainsi que l’humiliation subit par ces nombreux ennemis (v69.5). Cet homme qui parle est David,
cependant nous pouvons déceler quelqu’un plus grand que lui derrière le texte. Cette réalité qui
25
Psaumes, Amos, Habaquq- Longman & Dillard p. 225
26
Psaumes, Amos, Habaquq- Longman & Dillard p. 226
27
Psaumes, Amos, Habaquq- Longman & Dillard p229-234
28
Psaumes, Amos, Habaquq- Longman & Dillard p234-238
29
Psaumes -DTB_opt 224
30
Marc Girard, Les Psaumes: analyse structurelle et interprétation p. 25
31
Marc Girard, Les Psaumes: analyse structurelle et interprétation p. 26
32
Marc Girard, Les Psaumes: analyse structurelle et interprétation p. 27
12
est décrite pourrait se référer facilement à un autre prophète comme Jérémie (Ps 69.2; Jé 38.6).
Par contre nous voyons que cette souffrance a aussi un but noble soit pour le bien de Dieu (69.7),
En effet, on ne peut passer sous silence cet air de familiarité entre le Ps 69 et d’autres
Psaumes considérés comme messianiques par exemple le psaume 35 et 40, ainsi que le psaume
Tout comme Marc Girard, je pense que nous pouvons séparer le psaume 69 en deux
grandes sections ce qui en fait un grand dyptique 33. Mais pour la structure de section 34 je me
Dans la première section du Psaume des versets 2 à 22, David, nous laisse voir un homme
vulnérable et se décrit comme un homme incapable de faire face aux problèmes et défie qui sont
33
Marc Girard, Les Psaumes: analyse structurelle et interprétation p. 27
34
Psaumes 69 (Derek Kidner)_opt p. 267-271
13
Dans les versets 2 à 5, David traduit parfaitement sa détresse en mot à Dieu, nous pouvons
sentir son désarroi qui augmente et qui s’intensifie au fur et à mesure que nous avançons dans le
texte. À travers la description de sa détresse nous pouvons voir des allusions à Jésus-Christ
spécialement dans le verset 5 lorsqu’il fait allusion à ces ennemis qui le haïssent sans cause.
Dans les versets 6 à 13, malgré les attaques de ces ennemis, il reconnait aussi ces tords avec
un examen de conscience, cet à ce moment qu’il décide de diriger ces prières vers l’Éternel.
Cependant cela n’empêche pas à l’inquiétude de prendre place en lui, mais il reconnaît que
l’Éternel est la raison pour laquelle qu’il accepte cette souffrance et l’opprobre (v8) et que ces
outrages(v11) sont au nom de Dieu, et c’est ce qui explique le zèle (v7) qu’il a pour la maison de
l’Éternel. Pour cela il est prêt à faire tous les sacrifices et accepter tous les sarcasmes de ces
ennemis (v12)
remarquons que ces sentiments de faiblesse sont encore fort présents et continue à le dominer.
Nous sentons qu’il s’enfonce de plus en plus et que sa situation devient plus critique. Nous
constatons que pour la première fois il va faire référence à la miséricorde (v17) et la bonté de
Dans les versets 20 à 22, il va aller un peu plus loin dans sa prière, il va décrire cette coupe
qu’il est entrain de boire avec des mots bien précis (opprobre, honte, ignominie, brisement de
cœur, malade et soif). Non seulement il décrit ces afflictions, il va aussi décrire ces attentes (pitié,
consolateur et de l’eau pour sa soif). À travers les images utilisées nous pouvons déceler une
blessure profonde. Dans le verset 22, nous pouvons faire un lien avec Jésus car le fiel qui a été
offert à David a été aussi offert à Jésus cependant nous ne parlons pas nécessaire d’un
Dans la deuxième section du Psaume, des versets 23 à la fin, David change complètement
de registre, sa prière se transforme en un appel de jugement envers ces ennemis suivi d’une action
Depuis le début du Psaume il était possible de voir et d’établir une préfiguration du Christ
et de sa Passion (v.5,10,22). Cependant dans les versets 23 à 29 nous allons nous éloigner et nous
détacher de la mission de Christ qui est d’apporter le pardon et le salut à tous les hommes. Nous
sommes loin du message de « tendre l’autre joue » (Luc 6.29) ou de « Père, pardonne-leur » (Lc
23.34).
Contrairement à Jésus qui avait son zèle basé sur l’amour pour les hommes pour lesquelles
il a donné sa vie (Jn 3.16), ici à travers le jugement qui est proféré, nous constatons que Ia colère
de David était alimenté par son zèle pour la justice et l’application de la loi de l’Éternel en
réclamant que la colère de Dieu se répands sur ces ennemis (v25), ce type de langage est en
harmonie avec le message qui est véhiculé dans la loi de l’Ancien Testament.
Mais la mission de Christ se diffère, il est venu pour jouer le rôle de Libérateur et
Rédempteur responsable d’ouvrir une brèche (Mi 2.13) ou un passage pour les hommes. Il ne
vient pas pour apporter la condamnation mais redonner au croyant la place qu’il avait perdu et lui
éviter le jugement qui lui était réservé, c’est l’expiation . Pour y arriver Il devrait s’incarner dans
Par cette substitution Il permettra la réconciliation avec Dieu, nous qui étions autrefois loin
et ennemi de Dieu (2 Cor 5.19) dans le but de nous enlever sous la colère de Dieu. Maintenant, ce
zèle pour la justice aura comme but d’alimenter notre compassion pour les hommes.
15
Après avoir prononcé un jugement contre ces ennemis, dans les versets 30 à 34 il fait un
virage de 180 degrés pour se tourner vers l’Éternel. Portons un regard spécial sur le verset 30 qui
n’est pas dans le même registre que la section précédente dans lequel David appel un jugement
contre ces ennemis ou la section suivante dans laquelle il loue l’Éternel. Ce verset sert de
transition entre les deux sections pour ramener les projecteurs sur lui, en rappelant qu’il souffre et
qu’il attend le secours de l’Éternel. Une fois la transition effectuée cela le laisse le champ libre
pour apporter une louange personnel à l’Éternel qui vient du plus profond de son cœur. Cette
louange est faite en son nom et à toutes personnes qui se trouvent dans la souffrance (v-33-34).
Suite à cela, dans les versets 35 à 37, David ne va pas limiter sa louange à sa propre
personne mais il va l’étendre à la multitude et toute la création. Il terminera sa prière sur un point
DE LA SEPTANTE
Dans cette section nous allons comparer le Ps 69.10 de la version massorétique avec la
version de la septante. Pour notre comparaison nous avons utilisé le texte hébreu selon la version
qui concerne de la septante nous avons utilisé la traduction de « La Septante, Ancien Testament
Grec-Français » traduit par Pierre Guiguet. Nous trouvons dans les tableaux ci-dessous, la
Nous pouvons constater que la version Massorétique en hébreux est identique a celle de la
Septante en grecque, il n’y a aucune différence avec le choix des mots ainsi que le temps des
verbes. Cependant nous remarquons une différence dans le temps utilisé pour la traduction dans
la langue française. En effet, le présent est utilisé pour la traduction de l’hébreux au français
tandis que pour la traduction de la Septante en français nous voyons que c’est le passé composé
qui est utilisé. Par contre lorsque nous regardons la version grecque du nouveau testament « Ὁ
ζῆλος τοῦ οἴκου σου καταφάγεταί με » nous remarquons que Jean optera pour le futur35 moyen
35
Nicolas Farelly p. 195-197
17
Il ne faut pas être étonner de cette différence entre la Septante et le NT plusieurs facteurs
peuvent en être la cause. Par exemple, il se peut que la mémoire de Jean lui fasse défaut en citant
le Ps 68 de la septante ou qu’une autre version hébraïque est venu influencée sa traduction. Une
autre possibilité est que Jean s’et servi d’une version de la Septante qui contenait le futur mais
selon la majorité des interprètes les modifications proviennent d’une adaptation volontaire par
Jean36.
De plus, nous avons noté que la traduction de Jean 2.17 en langue françaises est diverses,
certaines traductions vont opter pour le présent (Louis Second, Darby), d’autres le passé composé
(Martin, Ostervald) seulement la version du « Français Courant » va opter pour le futur. Tandis
que pour les traductions anglaises nous retrouvons plusieurs qui opteront pour le futur (NIV,
36
Nicolas Farelly p. 197-198
18
Suite à notre étude du texte, avant d’identifier les fonctions du texte, déterminons les
fonctions que notre texte n’est pas, cela nous permettra d’identifier les fonctions de notre
passage.
Nous retrouvons dans notre texte plus éléments et composante qui pourraient suggérer un
accomplissement typologique. Dans le Psaume 69, qui a été écrit par David, nous pouvons
associer plusieurs éléments qui y sont décrit (souffrances, solitudes, péchés, abandons, etc.) à des
Cette douleur et souffrance que David décrit dans le Psaume 69, nous pouvons aussi
l’associés à Christ aux épreuves que Jésus a rencontrés pendant son ministère jusqu’à la passion
qui l’amènera à la croix. Le Psaume 69 nous permet d’établir quelques points communs entre les
épreuves de David et ceux de Jésus, cela ne fait que de nous permettre de voir l’humanité de
Aussi dans le Psaume 69, il y a des éléments qui ne peuvent pas être associer à Christ, par
exemple le moment que David reconnait ces péchés, ou aussi le moment le psalmiste demande
que Dieu répande sa colère sur ces ennemis. Tout cela est contraire à la nature et la mission de
Jésus.
À cause de cela, nous ne pensons pas que la description du David dans le Psaume 69 peut
Nous pourrions être tenté d’y voir un accomplissement typologie d’évènement par rapport à
la souffrance qui y est décrit par rapport à la passion de Jésus. Mais loin de là, la souffrance et les
épreuves qui y sont décrites pourraient s’appliquer à tous prophètes ou serviteur de l’Éternel.
19
Contrairement au Psaume 22 dans lequel que nous avons une description explicite qui peut être
avec la version de la septante nous avons vu que Jean utilisera le futur dans sa reprise de l’AT (Jn
2.17). Pourquoi l’utilisation du futur par Jean ? Les avis sont divisés par les interprètes sur la
question.
J’aime bien l’explication et la citation de Dodd37, il l’explique comme étant « une prévision
voilée de la Passion ». Nicolas Farelly38 dans son article « Lire le Psaume 69 (68) en Jean 2, 13-
22 » nous permet de voir que l’une des raisons que Jean utilisera le futur dans Jn 2.17 est rendre
pour le lecteur le travail plus facile en lui montrant les conséquences tragiques qui sont encore à
venir, du zèle de Jésus pour la maison de son Père. A l’aide du Psaume 69, Jean montre que
Cela étant dit, nous pouvons présumer que la présence du futur n’est pas un hasard et que
Jean utilisera la référence au Ps 69.10 pour annoncer la mort de Jésus qui est encore à venir.
Ainsi, cela nous amène à déceler comme première fonction, une fonction « pour annoncer
Deuxièmement, je pense que l’on peut aussi associer la reprise du Ps 69.10 aux fonctions
En effet, dans le psaume 69 il est question d’un zèle tellement fort qui nous pousse à
Je pense que c’est ce sentiment que les disciples se rappelait du psaume 69.10, en regardant
Jésus agir avec zèle et détermination cela les faisait penser à ce qui était écrit dans le Ps 69.10.
37
Nicolas Farelly p. 200
38
Nicolas Farelly p. 201
20
Ainsi dans Jn 2.17, Jean a voulu exprimer ce sentiment en empruntant une citation dans
l’AT pour établir une analogie semblable par rapport la situation qu’il vivait présentement avec
Jésus
Nous avons décelé deux fonctions dans la section précédente, regardons un peu plus en
Premièrement nous avons vu que la présence du futur n’est pas un hasard et que Jean
utilisera la référence au Ps 69.10 pour annoncer la mort de Jésus qui est encore à venir.
Nous voyons que Jn.22 vient corroborer cette théorie en précisant que c’est seulement après
Ainsi, cela nous a amené à déceler une fonction d’accomplissement d’une prédiction.
Lorsque que nous parlons d’accomplissement de prédiction, nous notons qu’il y a beaucoup de
chose qui sont accompli en Christ, mais il y en a plusieurs qui ne sont pas accompli ainsi dans le
Il est très probable que l’utilisation que Jean fait de Jn 2.17 soit plus importante que l’on
pourrait penser. Par exemple plus haut nous avons fait mention qu’il avait un lien entre Jn 2.22
avec le Ps 69.10 et Jn 2.17 en ce qui concerne ce que les disciples se remémorèrent après la
résurrection de Jésus. Je ne pense pas que le souvenir des disciples se limitaient simplement au
verset de la repise Ps 69.10 mais ils avaient en tête tout le contexte du Psaume 69.
prédisant la destruction du temple, prophétie annoncée dans par divers prophètes dans l’Ancien
Ainsi, si nous regardons le Psaume 69 dans son entier cela nous permet de découvrir ce qui
n’a pas été dit par Jean. En effet la fin du Psaume 69 (v30-36) peut être vu comme l’anticipation
de la résurrection de Christ.
David nous rappelle la promesse de Dieu pour son peuple et la reconstruction des villes de
Juda qui peut être vu comme un lien avec la prédiction de Jésus qu’il allait relever le temple en
Somme toute, nous devons savoir que lorsque nous lisons notre texte, Jean s’attend que
Deuxièmement, De plus, nous avons mentionner que l’on peut associer la reprise du Ps
69.10 aux fonctions qui témoignent l’emprunts de plus simples à l’Ancien Testament.
Dans le psaume 69 il est question d’un zèle tellement fort qui nous pousse à supporter et
d’abandon. Pour les personnes externes à cette situation, ces souffrances semblent être
insupportables et que cela ne vaut pas la peine de vivre cette situation, que nous devrions tout
abandonner et aller jusqu’à même maudire Dieu comme les amis de Job l’avait conseillé (Jb
2.10). Nous voyons que cette situation décrit la vie de la majorité des prophètes de l’Ancien
Testament comme Job et Jérémie et tant d’autre. Ce que notre texte Ps 69.10 met en valeur est
que malgré la souffrance ou les objections rencontrées, le zèle pour continuer à se battre demeure
intact car ce zèle est basé sur quelque chose de plus fort que les désagréments de la souffrance.
Dans le Ps 69.17, ce zèle n’est pas seulement un envi passager mais plus que cela c’est
quelque chose qui nous dépasse, tellement fort que cela nous dévore par en dedans. L’amour de
22
la maison de Dieu dépasse l’entendement et nous pousse à faire des choses aux yeux humains qui
semble impossible. Ce zèle nous pousse a adopté des réactions surprenantes aux yeux humains.
Je pense que c’est ce sentiment que les disciples se rappelait du psaume 69.10, en regardant
Jésus agir cela les faisait penser à ce qui était écrit dans le Ps 69.10.
Ainsi dans Jn 2.17, Jean a voulu exprimer ce sentiment en empruntant une citation dans
l’AT pour établir une analogie semblable par rapport la situation qu’il vivait présentement avec
Jésus.
Jean n’a jamais vécu cet évènement auparavant, ce que Jésus vient de faire devant ces yeux
personne ne l’a jamais fait. Il a surement déjà vu des gens pourvu de zèle pour une cause en
particulier mais rien de comparable pour ce qui se passait devant ces yeux. Jean ne trouve aucun
mot dans son vocabulaire courant décida en tant qu’auteur de formuler cette réalité en utilisant le
Par la simple utilisation de cette reprise PS 69.10 « Le zèle de ta maison me dévore. », tout
en ayant comme toile de fond tous le psaume, Jean nous permet de voir plus aspect de la
personnalité de Jésus.
Cela nous permet de voir dans quel état d’esprit se trouvait Jésus, lorsqu’il décida de
chasser les vendeurs du temple. Il était en colère et révolté devant une situation inacceptable et
Le Zèle sans limite que Jésus avait pour effectué la mission qu’il avait été envoyé. Il y avait
derrière ce zèle une motivation pour faire la volonté de son père et cela qu’en soit le coût et les
L’élément qui alimentait le zèle de Jésus état la Maison de l’Éternel, qui peut se résumer à
la volonté de Dieu, ce qui animait Jésus dans tous ces actions c’était de faire la volonté de son
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père. Ce zèle de faire la volonté de Dieu, Jésus va l’avoir tout long de sa vie sur terre, et il va
l’exprimer dans les moments les durs de sa vie Jn 6.38 « car je suis descendu du ciel pour faire,
non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé ». Paul avait bien compris cela qu’il ne
suffit pas d’avoir du zèle mais pour la volonté de Dieu (Ro 10.2).
Finalement, ce zèle est quelque chose qui nous dévore comme un feu brulant à l’intérieur.
Ce zèle n’est pas quelque chose que Jésus pouvait contrôler, il n’avait pas d’autre choix que
d’agir.
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CONCLUSION
Pour conclure, ce travail nous a permis de prendre conscience d’une manière pratico
- La bible est un tout, nous ne pouvons pas décider prendre une partie de la Bible car elle
nous est plus agréable pour en délaisser une autre section pour des raisons diverses;
- Qu’il y a un lien important entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament et que l’un
peut exister sans l’autre;
- La maitrise surprenante que les auteurs du Nouveau Testament avaient de l’Ancien
Testament;
- La nécessité de bien comprendre l’Ancien Testament les auteurs du Nouveau Testament
n’attendent rien de moins de leur lecteur pour bien comprendre leur message;
- Dans notre lecture et méditation du Nouveau Testament, il faut être vigilant et alerte pour
détecter les reprises de l’Ancien Testament qui sont utilisés par les auteurs.
Pour conclure ce travail, nous a permis d’acquérir un outil supplémentaire qui nous permettra
1 Co 15.58 « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux
en mieux à l'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le
Seigneur. »
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d'Alep et de manuscrits de l'École de Tibériade; © 2016 tous droits réservés à Méchon Mamré