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Joël S.

Goldsmith

Le Je mystique

Lettres de 1994
Joël S. Goldsmith

Le Je mystique

Lettres de 1994
Ce livre est d’abord sorti aux États-Unis sous la forme de
Lettres mensuelles envoyées aux étudiants, par Lorraine
Sinkler, en 1966. Puis il fut diffusé en livre en 1971.
En France, il a été traduit et diffusé sous la forme de Lettres
mensuelles, numérotées de 167 à 178, en 1994.
SOMMAIRE

Chapitre I Je me tiens à la porte..........................................5

Chapitre II Le dévoilement..........................................21

Chapitre III « Je suis venu » ..............................................35

Chapitre IV « Je suis le chemin »......................................47

Chapitre V Les deux voies de Je ....................................57

Chapitre VI Impersonnaliser Dieu ..................................71

Chapitre VII Impersonnaliser l’erreur .............................85

Chapitre VIII Je parle ..........................................................99

Chapitre IX Le temple pas fait de main d’homme.......115

Chapitre X Un acte d’engagement ...............................129

Chapitre XI Un acte d’adoration et les fruits ..............145

Chapitre XII Ne passez pas outre ...................................159

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Si l’Éternel ne bâtit la maison
ceux qui la bâtissent travaillent en vain
Psaume 127
L’illumination dissout tous les liens matériels et relie les
hommes entre eux par les chaînes d’or de la compréhension
spirituelle ; elle reconnaît seulement la direction du Christ, elle
n’a ni rituel ni règle mais l’Amour divin, impersonnel, univer-
sel ; elle n’a aucune autre adoration que la Flamme intérieure
qui est toujours allumée dans le sanctuaire de l’Esprit. Cette
union est l’état libre de la fraternité spirituelle. La seule res-
triction est la discipline de l’Âme ; c’est pourquoi nous connais-
sons la liberté sans licence ; nous sommes un univers uni sans
limites physiques, un service divin à Dieu sans cérémonie ni
credo. L’illuminé marche sans peur – par la Grâce.
La Voie Infinie
Chapitre I

JE ME TIENS À LA PORTE

« Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend


ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et
lui avec moi. » (Apocal. 3 : 20)

J
« e me tiens à la porte et je frappe». Qui est ce Je qui se tient
à la porte ? Et à quelle porte ce Je se tient-il ? À quelle porte
sinon à celle de votre conscience ? Je me tiens à la porte de
votre conscience et Je frappe, mais vous devez ouvrir la porte
et Me laisser entrer, car « Je suis le pain de vie… Je suis le che-
min, la vérité et la vie… Je suis la résurrection et la vie… Je suis
venu afin que vous ayez la vie, et que vous l’ayez plus abondante. »
( Jean 14 : 6)
Le Je qui se tient à la porte de votre conscience et frappe,
est le Je qui est venu afin que vous ayez la vie plus abondante.
Quand vous laissez entrer ce Je dans votre conscience, vous
avez laissé entrer la vie éternelle : le pain de vie, l’eau de vie et
le vin de vie. Vous avez laissé entrer dans votre conscience le
pouvoir de résurrection : la résurrection de votre corps, de votre
foyer, de votre mariage, de votre fortune et de vos affaires. C’est
seulement lorsque vous laissez entrer Je dans votre conscience,
que vous laissez entrer en vous le secret de la vie. Quand vous
reconnaissez que ce Je au milieu de vous est puissant, vous ne
parlez pas d’un homme ou d’un quelconque individu: vous par-
lez du Je, Je.

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Fermez les yeux, et dites doucement au-dedans de vous, en
silence, de façon sacrée et secrète, le mot : « Je, Je ». Ce Je au
milieu de vous est puissant. Ce Je au milieu de vous est plus
grand que n’importe quel problème dans le monde extérieur.
Ce Je au milieu de vous est venu afin que vous ayez la vie, et
que vous l’ayez plus abondante. Ce Je est avec vous depuis
« avant qu’Abraham fût», attendant que vous Le reconnaissiez.
« Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu ? » (I Cor.
3 : 16). Ne savez-vous pas que le nom de Dieu est Je, ou JE
SUIS, et que vous n’êtes le temple de Dieu que lorsque vous
avez laissé entrer Je dans votre conscience et L’avez maintenu
là de façon secrète, sacrée, douce et paisible, de sorte qu’à tout
moment vous pouvez fermer les yeux et vous souvenir simple-
ment de Je ?

Ce JE qui est au milieu de moi est vie éternelle. Ce JE qui


est au-dedans de moi est le Il qui est puissant.

Quand Jésus parle du Père au-dedans, et quand Paul parle


du Christ qui demeure en lui, ils parlent du JE SUIS, le JE
même que vous êtes, le JE que vous venez d’annoncer, qui est
au milieu de vous.

Le sens personnel de « je » et le Je divin

La manière d’éviter de souffrir d’une dose d’égotisme et de


faire la différence entre le « je » égotiste – le « je » qui croit qu’il
a un pouvoir, qu’il a une sagesse suffisante pour diriger le
monde, ou même une sagesse suffisante pour diriger sa propre
vie – et ce JE au milieu de chacun de nous, ce doux JE que
vous prononcez, est de vous souvenir que vous ne pouvez pas
utiliser ou influencer Dieu, mais, qu’en vous abandonnant à ce
JE divin, Dieu peut vous utiliser.

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JE ME TIENS À LA PORTE

Dieu peut vous influencer, vous guider, vous diriger, vous


nourrir, vous habiller et vous loger. Votre Père céleste, le JE
que vous êtes, sait que vous avez besoin de ces choses, et c’est
Son bon plaisir de vous donner le Royaume. C’est pourquoi, si
l’ego s’impose à vous de sorte que vous croyez, ne serait-ce
qu’un instant, que Dieu est soumis à votre volonté, souvenez-
vous vite que ce n’est pas votre volonté qui doit être faite, mais
la volonté de Dieu, et que la volonté de Dieu ne peut être faite
que dans la mesure où vous cédez à ce JE qui est au-dedans
de vous.

Le pouvoir de résurrection de Je

Quand vous maintenez le mot Je dans votre conscience,


aucun mal ne peut s’approcher de votre demeure, et même si
vous étiez crucifié, vous seriez ressuscité. Si le temple de votre
corps était détruit, en trois jours Je le rebâtirais. Je le rebâti-
rais – pas le sens personnel de «je », mais Je le rebâtirais. Votre
petit « je » doit être tranquille, afin que ce Je au milieu de vous
puisse accomplir Ses puissantes œuvres.
Si votre entreprise était perdue, si votre maison ou votre
famille était perdue, en trois jours – pas littéralement trois
jours sans doute, mais dans un court laps de temps – Je au
milieu de vous la reconstruirais, à la seule condition que vous
soyez tranquille, que vous ne résistiez pas au mal, que vous ne
combattiez pas le danger qui vous menace, et que vous laissiez
ce Je que vous êtes, ce Je qui est votre véritable identité,
prendre le relais. Que le problème vienne sous forme de péché
ou de maladie, de pénurie ou de sécheresse, de dépression ou de
récession économique, il n’a que le « bras de chair ».
Parfois, le mesmérisme du monde est si fort, que presque
n’importe quel individu peut subir son influence ; mais tant
qu’il maintient son unicité avec la Source de Vie qui est JE

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SUIS, même si son temple était provisoirement détruit, en
trois jours il serait rebâti.

Libérer la gloire spirituelle

Le message de la Voie Infinie est entièrement consacré à


laisser entrer dans la conscience la présence du Christ, et à La
laisser nous transformer en nous faisant passer du sens humain
de la vie au sens spirituel, et pas simplement à changer un
mauvais sens humain de la vie en un bon sens humain de la
vie. Notre intérêt n’est pas orienté vers cela. Notre intérêt est
d’abandonner tout le sens matériel, même quand il est bon, et
de recevoir en échange notre filiation divine. Le but de la Voie
Infinie est de devenir le fils de Dieu, pas simplement un être
humain en bonne santé, un bon être humain ou un être humain
dans l’abondance, mais plutôt de montrer dans notre expé-
rience quotidienne notre nature spirituelle, ce qui nous a réel-
lement été donné au commencement : « la gloire que j’avais avec
toi avant que le monde fût », la gloire spirituelle. C’est pour cela
que nous prions.
« Je me tiens à la porte et je frappe », signifie que la pré-
sence et le pouvoir de Dieu, le Christ, se tient à la porte de
votre conscience cherchant à être admis. Votre fonction est de
répondre : « Entre, Seigneur », « Parle, Éternel, ton serviteur
écoute ». « J’ouvre la porte de ma conscience afin que le Christ,
le fils de Dieu, puisse entrer ; que l’Esprit soit sur moi et que je
puisse être racheté. Ta Grâce me suffit ; je ne suis donc pas ici
à la recherche de santé, d’abondance, d’harmonie ou de paix.
C’est seulement Ta grâce et Ta volonté que je recherche ; que
Ton Esprit soit sur moi, au-dedans de moi, qu’Il brille à tra-
vers moi, et qu’Il prenne ensuite la forme qu’Il voudra. »
Dans votre expérience humaine, la présence de Dieu peut
sembler n’avoir rien fait pour vous. Mais maintenant, ouvrez
votre conscience spécifiquement, afin que l’Esprit de Dieu

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JE ME TIENS À LA PORTE

puisse entrer et accomplir Sa volonté au-dedans de vous. Cette


ouverture de conscience est prière, ou méditation contempla-
tive. Vous contemplez la vérité, reconnaissant la présence et
le pouvoir de Dieu, reconnaissant que le Seigneur Se tient à la
porte, attendant que vous L’invitiez à entrer et à transformer
votre vie, pas comme vous voudriez la voir transformée, mais
comme elle sera transformée quand l’Esprit de Dieu vous aura
entièrement refait à Son image et à Sa ressemblance.

Restaurer les années perdues

« Il accomplit ce qui m’est donné à faire. » La promesse ne dit


pas que Dieu fera ce que vous aimeriez voir faire : la promesse
est que Dieu accomplira ce qu’Il vous a donné à faire. Puisque
vous ne pouvez pas lire le mental de Dieu, vous devez vous
tourner au-dedans en réalisant ceci : « Que ta volonté soit faite,
pas la mienne. Quoi qu’il me soit ordonné de faire, quoi que Tu
aies pour moi, Tu l’accomplis pour moi, au-dedans de moi, à
travers moi. » Prenez alors un moment pour écouter, afin que
l’Esprit soit sur vous et continue d’accomplir Son œuvre à tra-
vers vous.
Il est vrai que, tout comme vous pouvez accomplir, avec la
force physique, beaucoup de choses que vous aimeriez faire,
vous pouvez également, avec la force mentale, en accomplir
beaucoup que vous aimeriez faire. Mais si vous voulez être sous
la loi de Dieu et la grâce de Dieu, il est nécessaire que vous
acceptiez Dieu comme l’Intelligence divine de cet univers, et
que vous ne cherchiez pas à L’informer, à Lui dire ou à Le
conseiller. Au lieu de cela, restez calme, et reconnaissez que Je
au centre de votre être suis Dieu, et puis reposez-vous dans la
confiance que Sa volonté est en train de se faire en vous.
Restez tranquille ! Ne priez pas avec des mots ; ne priez pas
avec des pensées ; soyez calme ! Laissez le Christ entrer et puri-
fier, racheter, nettoyer, et restaurer « les années dévorées par la

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sauterelle. » Laissez le Christ le faire : N’essayez pas de L’aider,
de L’informer ou de L’instruire. Restez tranquille !
Il vous rappellera doucement : « Je me suis tenu à la porte
et J’ai frappé, mais maintenant la porte est ouverte, et Je suis
au-dedans. » « Je suis plus proche… (de toi) que ton souffle, plus
près que tes mains et tes pieds » (Alfred Tennyson). Ce Je est la
présence et le pouvoir même de Dieu, l’Esprit même de Dieu,
et Il – le Tout-Connaissant – est au-dedans. Savez-vous pour-
quoi Il est là ? Savez-vous pourquoi ce Christ, l’Esprit de Dieu,
est venu à vous ?
Le Maître a donné la raison : « Je suis venu afin qu’ils aient la
vie, et qu’ils l’aient plus abondante » ( Jean 10 : 10). Je, la présence
de Dieu, Qui Me tient à la porte et Qui frappe, Je, que vous
avez laissé entrer dans votre conscience, Je suis venu au-
dedans de vous afin que vous ayez la vie et que vous l’ayez plus
abondante. Votre fonction est d’être tranquille et de vous
détendre dans cette vérité que la présence de Dieu au-dedans
de vous est là dans ce but unique.
Peu importe ce qu’a été votre vie passée, ou ce qu’est votre
vie présente, jusqu’au moment où vous laissez entrer le Christ.
Ne vous inquiétez pas au sujet de vos erreurs ou péchés passés;
ils ne sont pas comptés contre vous. Pour chaque individu,
lorsque le Christ entre, le passé n’existe plus : les péchés
anciens sont pardonnés et effacés, en même temps que la péna-
lité qui les accompagne, et un nouveau jour commence. « Même
si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme
neige » (Isaïe 1 : 18). Par conséquent, ne prenez pas sur vous le
fardeau des complexes de culpabilité. Extériorisez toute forme
de restitution ou de regret possibles pour une offense passée,
mais ensuite n’y pensez plus. Lâchez-la !
Vous ne pouvez pas revivre hier ; vous ne pouvez pas vivre
même il y a une heure, et tout ce que vous faites est de vous
torturer vous-même en apportant les souvenirs d’hier dans
aujourd’hui. Si vous ne les y apportiez pas, ils ne pourraient

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JE ME TIENS À LA PORTE

jamais s’y trouver, parce qu’hier est parti et ne peut être revécu
que dans le souvenir. Personne d’autre que vous ne peut faire
cela, et personne d’autre que vous ne peut lâcher hier. Dès l’ins-
tant où vous laissez entrer le Christ, hier disparaît, et la capa-
cité de pécher, de faire des erreurs ou de commettre des offenses
de quelque sorte que ce soit s’en va aussi. En Sa présence est
la plénitude ; en Sa présence est la paix ; en Sa présence est
l’harmonie. Il ne peut pas y avoir la présence de Dieu en vous
et la capacité d’erreur. Cela ne peut pas être ! Soit vous M’ex-
cluez, Moi, l’Esprit de Dieu, le Christ de Dieu, soit vous Me
laissez entrer : « Je me tiens à la porte et Je frappe. »
« Choisissez ce jour qui vous voulez servir » ( Josué 24 : 15).
Ouvrez votre conscience : « Parle, Éternel, ton serviteur écoute ».
Que cela soit répété dix, vingt ou trente fois par jour, jusqu’à ce
que le Christ vous remplisse tellement et remplisse tellement
chaque coin et recoin de votre conscience qu’il n’y ait plus de
place même pour un souvenir d’hier. Alors le Christ, que vous
avez laissé entrer, vous rétablit dans tout ce que vous avez
perdu de paix, d’harmonie, de santé, d’abondance, de bonheur
ou de compagnie. Tout est rétabli, et d’une manière plus satis-
faisante qu’auparavant, parce que jusqu’à ce moment vous
n’aviez ces choses que sur le plan matériel. Désormais, vous
les aurez sur le plan spirituel, ce qui veut dire sans limite et
sans effet nuisible ou destructeur sur quelqu’un d’autre.
Quand vous êtes exaucé par la présence et le pouvoir de
Dieu et de la grâce de Dieu, ce n’est pas aux dépens de quel-
qu’un d’autre ni au prix de sa perte ou destruction. En fait, ce
qui est bénéfique pour vous est bénéfique pour tous ceux qui
entrent dans l’orbite de votre conscience. Nous ne prenons pas
les uns des autres ; nous partageons, et ce que nous partageons
est cette présence du Christ au-dedans de nous: «Mon enfant…
tout ce que j’ai est à toi. » (Luc 15 : 31)
Maintenant, le Christ au-dedans dit : « Je te donne Ma paix. »
Cette Voix au-dedans vous parle et dit : « Je te donne Ma paix »

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– c’est-à-dire la paix spirituelle – pas la paix que le monde
donne. Si vous cherchez la paix du monde, n’allez pas au Christ
pour cela, parce que la paix que Je, le Christ, vous donne, est
une paix que le monde ne peut donner. Le monde pourrait vous
inonder d’argent, d’honneurs ou de renommée ; mais il vous
laisserait vide à l’intérieur, insatisfait, incomplet. Tandis que
quand vous percevrez Ma paix, vous la ressentirez abondam-
ment, durablement et joyeusement, une paix qui dépasse l’en-
tendement humain. Vous comprendrez alors pourquoi « Ma
grâce te suffit » (2 Cor. 12 : 9). Il n’y a pas de pénurie là où est la
grâce de Dieu.
« Je te donne Ma paix » vous est dit du dedans de vous, du
centre de votre être vers la circonférence : Je te donne Ma plé-
nitude ; Je te donne Mon immortalité ; Je te donne Mon infi-
nité. Je ne retiens jamais : tout cela est à toi. La plénitude est
la mesure des dons de Dieu au vous et au moi individuel,
quand nous ouvrons notre conscience pour les recevoir.

La générosité en tant que mesure de réceptivité

Quand la grâce de Dieu est sur vous, ne pouvez-vous pas


réaliser que vous êtes une lumière pour tous ceux qui sont
dans l’obscurité ? Vous êtes la sécurité pour ceux qui sont en
danger ; vous êtes la guérison et la santé pour ceux qui sont
malades ; vous êtes la prospérité pour ceux qui sont pauvres ;
pas en vertu de vous-même – de vous-même, vous n’êtes rien
– mais par la grâce de Dieu qui est au-dedans, par l’Esprit de
Dieu qui est sur vous. Vous êtes ordonné pour guérir les
malades, pour ressusciter les morts, pour aider les pauvres,
par l’Esprit du Seigneur auquel vous vous êtes ouvert. Tous
ceux qui se tournent vers votre conscience reçoivent alors
cette même bénédiction spirituelle, en proportion de leur
réceptivité.

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JE ME TIENS À LA PORTE

Mais comment peuvent-ils devenir plus réceptifs à Dieu,


au Christ, à cette Influence spirituelle ? Comment pouvez-vous
devenir plus réceptif ? En donnant davantage. La réceptivité
ne s’obtient qu’en donnant, en déversant depuis le centre de
votre être ; et plus vous donnez, plus vous êtes réceptif à la
grâce, à la présence et au pouvoir guérisseur de Dieu. Ce que
vous avez à donner est affaire individuelle. La question qui
vous vient alors est : « Comment vais-je donner ? À partir de
quoi ? J’ai si peu. »
Et la réponse est : « Cela n’est pas vrai. Vous avez beaucoup
à donner. Vous avez la grâce de Dieu ; vous avez tout de Dieu,
car Dieu vous a donné la totalité de Lui-même. »
Le Maître nous a indiqué quelques-unes des choses qui peu-
vent être données : le pardon, la prière. Apprenez à donner le
pardon encore et encore à vos amis et à vos ennemis. Vous pou-
vez prier ; vous pouvez prier pour vos ennemis. C’est une autre
forme de don : prier pour que vos ennemis soient libérés des
sanctions ; prier pour que leur conscience s’ouvre à la lumière ;
prier pour que leurs péchés leur soient pardonnés, comme vous
aimeriez que vos péchés vous soient pardonnés.
La réceptivité est la clé de la réalisation spirituelle, et la
réceptivité s’atteint par le don. Si vous avez un peu de mon-
naie et même plus à donner, donnez-la et partagez-la où vous
voulez. Souvenez-vous cependant que donner ne consiste pas
seulement à donner des choses matérielles, mais que c’est votre
attitude de pardon, de bienveillance, de paix et de bonne
volonté envers tous les hommes. Cela est le véritable don : la
bonne volonté envers tous les hommes ; libérer tous les hom-
mes et n’en maintenir aucun dans la condamnation. Cela ne
veut pas dire que vous n’êtes pas conscient des péchés qui se
font autour de vous ; cela veut dire que vous cessez de mainte-
nir l’homme dans la condamnation pour ses péchés.
En ouvrant la conscience, une Présence entre. Il se peut qu’au
début vous n’En soyez pas conscient comme d’une Présence

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réelle; mais vous le deviendrez finalement, parce que C’est une
Présence, C’est un Esprit. Ce n’est pas Quelque Chose que vous
voyez, entendez, goûtez, touchez ou sentez, mais vous En faites
l’expérience; et quand cette Présence vous envahit, Elle apporte
la guérison de l’esprit et du corps. Elle apporte la purification à
un sens moral décadent; Elle apporte avec Elle une plus grande
intégrité; Elle vous lave des pensées et des sentiments négatifs
qu’aucun d’entre nous n’aime avoir, mais qu’ont même les meil-
leurs d’entre nous.

Il est impératif de garder le secret

Ceux qui apprennent que Je au centre de leur être Se tient


à la porte de la conscience et frappe, ceux qui ouvrent leur
conscience et laissent entrer ce Je, doivent alors fermer leur
bouche pour qu’Il ne s’échappe pas. Gardez toujours ce Je sacré
et secret au-dedans de vous, et regardez votre vie se transfor-
mer. Alors, en rencontrant ceux dont vous découvrez vous-
même qu’ils cherchent cette manière de vivre, n’hésitez pas à
partager avec eux le secret. Aux autres, donnez une tasse d’eau
fraîche, mais assurez-vous de ne pas leur donner la « perle » de
grand prix, que cela est, parce qu’en laissant prématurément
sortir ce secret hors de votre propre conscience, vous pouvez
parfois le perdre. Il est possible de le perdre pour vous-même
et de ne jamais le regagner dans cette existence.
Quand je vous communique ce travail, je suis simplement
en train de planter dans votre conscience la graine de vérité.
C’est vous qui devez maintenir cette graine de vérité au fond de
votre conscience. Nourrissez-la en vous en souvenant consciem-
ment; nourrissez-la en la déclarant consciemment au-dedans de
vous ; nourrissez-la en la gardant sacrée et secrète au-dedans
de vous, en n’oubliant jamais, dans n’importe quelle circons-
tance, de permettre, avant de vous endormir, que votre dernière
parole soit : « Merci, Père, pour le Je qui demeure en moi. »

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JE ME TIENS À LA PORTE

Le repentir, la voie du retour

Ce n’est jamais le Je, le JE SUIS, Dieu, qui vous déserte; ce


n’est jamais Cela qui vous abandonne. Il n’y a pas de péché
que vous puissiez commettre assez grand ou écarlate, qui obli-
gerait Dieu, le JE SUIS, à vous abandonner. Les péchés que
vous commettez vous obligent à abandonner Dieu, parce que
vous ne pouvez pas être en face de Lui avec les péchés. Une
fois que vous saurez cela, vous vous montrerez de nouveau
devant Lui avec repentir, parce que les Écritures révèlent que
la manière de retourner à votre unicité consciente avec Dieu
est le repentir.
Regardez le Maître au-dedans de vous et dites ; « Pardonne-
moi ». Reconnaissez l’erreur, soit en mots parlés, soit simple-
ment à travers les yeux. Laissez savoir au Maître que vous êtes
prêt à être ramené au ciel, et vous découvrirez alors que vous
êtes de nouveau un avec le Père. Que vos péchés aient été écar-
lates, ils seront blancs comme neige dès l’instant où vous fer-
merez les yeux et où vous regarderez le Je au-dedans : « Père,
pardonne-moi, je ne savais pas ce que je faisais. » Comme le
Fils Prodigue, vous découvrirez que si vous faites un pour cent
du chemin vers la maison de votre Père, votre Père fera les
autres 99 pour cent du chemin à votre rencontre, pour vous
vêtir et vous mettre l’anneau encore une fois, avec la robe
royale et l’anneau royal.
Tout le monde a péché. Personne n’est sans péché. Même
ceux qui se considèrent les plus vertueux ont péché, même s’ils
ne savent pas comment ils ont péché. Mais ils ont péché ; nous
avons péché; et peut-être sommes-nous en train de pécher main-
tenant. Cela ne peut cependant faire aucune séparation entre
nous et notre Père, car si nous avons péché soixante-dix fois sept
fois, nous pouvons encore lever les yeux et dire : « Père, par-
donne-moi. Je ne savais pas ce que je faisais. » Et tant que nous

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nous tournons vers le Père, vers ce Je, nous sommes une fois de
plus un avec notre Source, parce que JE SUIS est notre Père.
S’il y avait une quelconque tentation de pécher, d’être
malade ou de mourir ; une quelconque tentation de se laisser
aller à une discorde sur terre ; une quelconque tentation de
chanceler si vous êtes appelé à faire face à des voleurs, des
cambrioleurs ou des assassins, et si à ce moment-là vous main-
tenez ce Je au-dedans de vous de façon sacrée, je peux vous
assurer qu’aucun mal n’approchera de votre demeure, parce
que vous serez en train de demeurer dans « le lieu secret du
Très-Haut. »
Si vous voulez bien vivre dans la conscience de ce Je qui
demeure en vous, vous vous apercevrez que vous et votre Père
êtes consciemment un. Cela veut dire que vous êtes un avec le
pouvoir individuel infini ; vous êtes un avec la sagesse indivi-
duelle infinie ; vous êtes un avec la guidée infinie. Vous êtes un
avec tout ce que Dieu est, aussi longtemps que vous demeurez
dans ce « lieu secret », en gardant cette grande vérité si sacrée
au-dedans que personne ne peut dire que vous la connaissez,
mais par l’expression sur votre visage on saura que vous avez
découvert le mystère de la vie et trouvé la paix éternelle.

Ma Paix

Les hommes ont tenté d’obtenir la paix : la paix de l’esprit,


la paix de l’âme, la paix du corps. Ils ont tenté de trouver la
sécurité et la sûreté de chaque manière matérielle possible
sous le soleil, et pourtant le monde a aujourd’hui moins de paix
que jamais dans son histoire. Le monde a moins de sûreté et de
sécurité qu’à une quelconque époque auparavant, et pour une
seule raison : le monde est plus éloigné aujourd’hui qu’il ne l’a
jamais été de la reconnaissance que c’est Je qui Se tient depuis
toujours à la porte et qui frappe.

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JE ME TIENS À LA PORTE

Si tu Me laisses entrer, que tu demeures en Moi et Me laisses


demeurer en toi, Je serai alors ta sûreté, ta sécurité, ta paix, ta
nourriture, ton vin et ton eau.
« Je vous donne Ma paix ; je ne vous la donne pas comme le
monde la donne » ( Jean 14 : 27). D’où vient cette « Ma paix », si ce
n’est de Moi, et comment viendrait-elle de Moi si Je n’étais pas
en toi ? Moi en toi, et toi en Moi. En demeurant dans cette réa-
lisation consciente que Je demeure en toi, tu demeures en Moi et
nous sommes un. Alors, tout ce que Je, Dieu, suis, devient ton
expérience. Tout ce que J’ai devient à toi. Toute Ma paix devient
ta paix.
« Mon royaume n’est pas de ce monde » ( Jean 18 : 36). « Mon
royaume » le royaume du Je que JE SUIS, Mon royaume, le
royaume Christ, le royaume spirituel, n’est pas de ce monde.
« Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes
voies » (Isaïe 55 : 8). Je vous donne Ma paix parce que Je suis au-
dedans de vous, et vous êtes au-dedans de Moi, car nous som-
mes un.

Tout cela est ce Je qui vous parle, le Je même qui frappe


depuis toujours à la porte de votre conscience, cherchant à
entrer depuis « avant qu’Abraham fût ». Quand vous laissez
entrer ce Je dans votre conscience, alors tout ce que le Je est,
vous l’êtes aussi. Tout ce que le Je a est à vous.
C’est pour cette raison qu’en nous retrouvant ensemble
dans un but spirituel, nous pouvons partager les uns avec les
autres. Toute part de grâce divine qui touche une conscience
fait immédiatement partie de la conscience de tous ceux qui
sont réceptifs. Nous sommes rassemblés dans un seul lieu, en
un seul mental, en un seul esprit, tous d’une seule maisonnée.
Quand l’Esprit Saint descend sur l’un de nous, il touche la pen-
sée réceptive de tous ceux qui sont présents, car nous sommes
une seule famille.

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Ce qui nous unit et fait de nous une famille est d’avoir
laissé entrer dans notre conscience le Je qui Se tenait à la porte
et frappait.

Ouvrez la porte de la conscience du monde

Tout le mal du monde s’est produit à cause d’un sens de


séparation de Dieu. Nous avons accepté l’homme sur la terre et
Dieu au ciel, et nous nous sommes ainsi séparés de Dieu en
croyance, au lieu d’être capables de parcourir ce monde en
reconnaissant :

Moi et mon Père sommes un à tel point, que si je me tiens devant


Pilate je peux dire : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait
été donné d’en haut. » ( Jean 19 : 11)
Devant Pilate, le plus grand pouvoir temporel de l’univers ?
Oui, même lui n’aurait aucun pouvoir sur nous à moins qu’il ne
lui soit donné par Dieu. Daniel a pu entrer dans la fosse aux
lions, et les lions n’ont rien pu lui faire car il tenait bien haut
le Je et savait que Je, au milieu de lui, était puissant.
Vous aussi, vous pouvez faire face à toute situation qui se
présente dans votre vie – que ce soit une situation familiale ou
une situation nationale ou internationale – si vous pouvez
apprendre à vous asseoir tranquillement et à élever le Je. Éle-
vez le Je, et réalisez qu’aussi longtemps que vous demeurez
dans ce Je, aussi longtemps que vous demeurez dans cette Pré-
sence, aucun mal ne peut approcher de votre monde.

En Ma présence, il y a accomplissement. En Ma présence, il


y a la plénitude de la lumière, et tant que vous avez cette Pré-
sence élevée en vous, non seulement le mal ne peut approcher
de votre demeure, mais il ne peut approcher de votre monde tout
entier.

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JE ME TIENS À LA PORTE

Nous n’avons pas besoin d’attendre que trois milliards de


personnes connaissent cette vérité pour sauver le monde. Une
petite poignée d’entre nous peut soutenir ce Je, peut vivre avec
ce Je au-dedans et se tenir devant le monde avec Cela. Regar-
dez les maux de ce monde se dissoudre, les maux chez les
ennemis personnels, les ennemis nationaux et internationaux.
Mais pour être témoin de cela, quelqu’un doit lever la ban-
nière de Je ; quelqu’un doit laisser entrer le Je qui frappe à la
porte de la conscience de ce monde entier, cherchant à y péné-
trer.
Allons maintenant au-delà de chacun de nous individuel-
lement, et souvenons-nous que ce Je qui frappe à la porte du
monde entier en cet instant et demande à entrer est Dieu. Ce
que nous devons faire – un petit groupe d’entre nous – est d’ou-
vrir ce monde à la présence de Je. Ouvrez la porte et dites :
« Père, entre, car en Ta présence il n’y a pas de guerre. En Ta
présence il y a la paix. En Ta présence il y a la plénitude. »
Ouvrez la porte de votre conscience. Ouvrez la porte de cet uni-
vers et laissez entrer Dieu, car ce monde ne souffre que d’une
seule chose : l’absence de Dieu.
Pendant tout ce temps, Cela, la présence de Dieu, est en
train de nous dire : « Je me tiens à la porte en demandant, en
priant de pouvoir entrer. » Tout ce que nous avons à faire est
d’ouvrir notre conscience et de dire : « Père, entre. Entre dans
ce monde ; entre dans la conscience humaine. » Reconnaissons
qu’il y a un Je qui frappe à la porte de ce monde. Ouvrons la
porte et laissons entrer Dieu, et vous verrez bientôt à quelle
vitesse les péchés, les maladies, les carences et les limitations
de ce monde disparaîtront.

En Ma présence est l’accomplissement. Je vous donne Ma


paix, mais comment puis-Je vous la donner si vous ne Me lais-
sez pas entrer dans votre conscience ? Comment puis-Je vous la
donner ?

19
Ouvrez la porte de votre conscience ; ouvrez la porte de la
conscience de ce monde et laissez entrer le Père. Puis contem-
plez cette Influence silencieuse, sacrée et secrète, tandis qu’Elle
imprègne toute la conscience humaine et révèle finalement la
paix. La paix ne viendra pas par l’homme. La paix ne viendra
pas par des traités. La paix ne viendra pas par l’armement. La
paix ne viendra pas par le désarmement. La paix ne viendra
qu’en ouvrant la porte de la conscience et en Me laissant entrer,
Moi, le Père.

20
Chapitre II

LE DÉVOILEMENT

M oïse a reçu une révélation de vérité absolue. Ce fut, en


fait, une révélation de la vérité finale et ultime, et la preuve
en est que par cette vérité il fut capable de faire sortir les
Hébreux de l’esclavage et de les conduire jusqu’à la Terre Pro-
mise, sans l’aide d’armées ou de réserves de nourriture, mais
entièrement sous la grâce de Dieu. Cela est l’une des plus
remarquables démonstrations de la Grâce de toute l’histoire
religieuse. Ce fut une libération massive de gens, accomplie
sous la grâce de Dieu, sans la force des armes et sans même
une activité organisée. Seul le dévoilement de la vérité ultime
pouvait donner de tels fruits.
Mais après cette grande expérience, la vérité fut de nou-
veau voilée, et ce n’est que des siècles plus tard que le Maître,
le Christ Jésus, enleva le voile et révéla de nouveau la vérité.
Cette vérité lui permit de guérir, d’approvisionner, et aussi de
transmettre à ses disciples et apôtres la capacité de guérir et
d’apporter la liberté, de sorte que pendant trois cents ans après
le ministère de Jésus sur terre, la vérité dévoilée fut connue, et
de plus en plus de gens furent libérés parce qu’ils connaissaient
la vérité.
Vers l’an 300 de notre ère, cependant, la vérité fut de nou-
veau voilée, et elle a été gardée si bien voilée qu’aucune religion
connue de l’homme n’a révélé cette vérité pendant les quelques
dix-sept cents années écoulées. Il est vrai qu’elle a été en partie

21
connue ici et là dans les temps modernes, mais dans l’ensemble
la vérité est demeurée voilée.
La vérité ne peut être connue que par ses fruits. C’est uni-
quement de cette manière que vous pouvez savoir si oui ou non
un enseignement ou une religion est vérité. Si un enseigne-
ment libère ceux qui le suivent, physiquement, mentalement,
moralement et financièrement ; s’il apporte une plus grande
liberté et harmonie dans leurs relations humaines ; s’il les rend
moins soumis à la règle de l’homme, aux caprices de la nature
ou aux lois de la matière et du mental, vous saurez alors qu’ils
s’approchent de plus en plus de la vérité.
« À leurs fruits vous les reconnaîtrez ». Le Maître a fait très
clairement ressortir qu’à certaines conditions, l’homme porte-
rait des fruits en abondance. À d’autres conditions, il serait
comme une branche d’arbre qui est coupée, se dessèche et
meurt. Vous devez vous-même juger si oui ou non les gens de
ce monde ont porté des fruits en abondance dans les dix-sept
cents ans passés, ou bien si une génération après l’autre a été
comme la branche qui se dessèche et meurt.

L’Esprit ne peut pas être personnalisé

Qu’est-ce que la vérité ? Quel est le voile placé sur la vérité,


qui agit pour nous maintenir esclave de l’ignorance et de la
peur ? Qu’est-ce que la vérité ? Si vous étudiez les religions du
monde, et si vous remontez attentivement aux révélateurs ori-
ginels de chaque enseignement, vous découvrirez qu’il n’y a
qu’une seule vérité, et que chacun de ces révélateurs a reçu et
enseigné la même vérité. Que ce soit l’enseignement de Kri-
shna, du Bouddha, de Shankara, de Moïse ou de Jésus, vous
découvrirez que c’était toujours la même vérité. Elle n’a jamais
dévié. Puis, si vous poursuivez votre recherche pour savoir
pourquoi et comment ces révélations furent voilées et quelle

22
LE DÉVOILEMENT

sorte de voile fut mis sur elles, vous découvrirez que c’était le
même voile, et que dans chaque cas la même méthode fut uti-
lisée pour cacher la vérité.
Chaque fois que la vérité a été révélée, ceux à qui elle était
révélée ont identifié la vérité avec le nom du révélateur et l’ont
adoré. Le révélateur n’a jamais fait cela, car quiconque est
assez haut dans la conscience pour recevoir une telle révéla-
tion ne la personnaliserait jamais. En fait, aucun individu ne
pourrait être un canal ouvert pour recevoir une telle révéla-
tion, s’il était même tenté de l’utiliser pour un profit person-
nel ou une gloire personnelle. Mais il peut y en avoir d’autres
qui, soit par ignorance soit par mauvaise intention, décident
de construire une statue à Moïse, à Élie, à Jésus ou à un autre
révélateur, et le voile est alors remis.
Jésus a enlevé le voile, et il l’a fait de façon à ce que la vérité
soit parfaitement claire à toutes les époques. D’une part il a
dit : « De moi-même, je ne peux rien faire… Si c’est moi qui rends
témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai. ( Jean 5 :
31)… Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé »
( Jean 7 : 16). Il a dit tout cela afin qu’à tout jamais les hommes
puissent voir et, voyant, puissent comprendre que cette iden-
tité humaine était la même que la vôtre et la mienne. Mais il
a dit aussi : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ( Jn. 14 : 6)… Celui
qui me voit voit celui qui m’a envoyé ( Jn. 12 : 45)… Je suis venu afin
qu’ils aient la vie et l’aient plus abondante ( Jn 10 : 10)… Je suis la
résurrection et la vie… » ( Jn. 11 : 25)
Aux non-éclairés, ces deux séries de déclarations semblent
irréconciliables ; mais il y a une manière de les interpréter, de
sorte qu’elles ne soient plus contradictoires. Par exemple, si je
dis que je suis un homme de chair et de sang comme vous, cela
est incontestablement vrai de l’homme Joël. Pourtant, en
même temps, le Je, l’identité spirituelle de cet homme Joël, est
Dieu – tout comme le Je de chaque homme est Dieu. À cause de
cela, vous pouvez recevoir des guérisons à travers un individu

23
qui connaît cette vérité. Vous pouvez être transformé ; vous
pouvez vaincre de faux appétits ; votre affaire peut s’amélio-
rer ; votre vie de famille peut devenir plus heureuse, parce que
Je au milieu de lui est Dieu. Si vous vous tournez vers le
Christ, le Je au centre de n’importe quelle personne illuminée
vous donnera de l’eau, et vous n’aurez plus jamais soif. Je vous
donnera la nourriture, la viande, l’eau, le pain, et vous n’au-
rez plus jamais faim.

Un seul Père

La révélation finale qui doit à tout jamais enlever le voile et


vous montrer la vérité réelle, est la déclaration du Maître :
«N’appelez aucun homme sur la terre votre père» (Mat. 23: 9). Cela
écarte la prétention qu’il était le seul enfant de Dieu et que lui
seul était divin, et vous révèle que votre vraie Source, votre
Créateur réel, est le même que celui de Jésus ou de Gautama
le Bouddha – dont on a dit également qu’il avait été conçu de
façon immaculée. Par conséquent, si vous pouvez accepter la
révélation de Jésus Christ que l’Esprit seul est votre Père,
votre créateur, nous sommes alors frères et sœurs du Christ et
en Christ ; nous sommes membres d’une seule maisonnée, une
seule famille avec Dieu, le Père, et nous les enfants. Nous som-
mes héritiers et co-héritiers.
Alors prêtez l’oreille à ceci : « Moi et mon Père, nous sommes
un » ( Jn. 10 : 30). Mais le Maître a dit aussi : « N’appelez aucun
homme sur la terre votre père ». Que devez-vous donc dire ? Vous
et votre Père devez aussi être un. Ainsi, que vous soyez Juif
ou Gentil, Oriental ou Occidental, blanc ou noir, pauvre ou
riche, important ou humble, si vous acceptez la vérité du mes-
sage « Moi et mon Père, nous sommes un », cela signifie que votre
relation avec Dieu est l’unicité, quelle que puisse être votre
démonstration immédiate de cette vérité.

24
LE DÉVOILEMENT

JE individualisé

Quand il vous sera donné le courage de reconnaître votre


véritable identité, vous commencerez à comprendre la nature
de ce message, qui tient en un seul mot : JE. Vous détournerez
le regard de « l’homme dont le souffle est dans les narines » (Is. 2 :
22), et vous apprendrez à vous réveiller joyeusement le matin
avec dans le cœur un chant de louange.

Merci, Père, de cet autre jour pour prouver que Moi et Toi est
un; de cet autre jour pour manifester Ton royaume, Tes richesses,
Ton harmonie, Ta santé – pas la mienne. De moi-même, je n’ai
pas de santé ; de moi-même, je n’ai pas de richesses ; de moi-
même, je n’ai pas de vertu. Un seul est bon, c’est le Je de mon
propre être.

Quand je dévoile la vérité que le Je de votre être est Dieu,


le fils de Dieu, et Christ le médiateur, l’individualisation, le
lien entre Je, le Père, et Je, le fils, je révèle la vérité qui vous
libère. Si quelques étudiants, dans le futur, devaient prétendre
que Joël est leur maître, vous reconnaîtrez ce qu’ils sont en
train de faire : Ils remettent le voile sur la vérité ; soit quel-
qu’un veut devenir riche ou puissant, soit il est très stupide. Il
faut que ce soit dans un but mauvais, ou bien il faut que ce soit
de la stupidité.
Certains ont remis le voile sur la vérité par stupidité, par
ignorance du sens du mot Je, et en Le personnalisant. D’autres
on mis le voile sur la vérité par ignorance, en essayant d’ado-
rer quelqu’un, croyant que c’était de l’humilité. Mais quelle est
la véritable humilité ? L’humilité est de reconnaître qu’un ins-
tructeur spirituel est le Christ de Dieu. Cela est de l’humilité,
car elle mène à la vérité suivante : « Et je le suis aussi ». Mais
dire qu’un seul homme est le Christ de Dieu n’est pas de l’hu-
milité ; c’est de la stupidité.

25
Un enseignement tel que celui-ci ne peut pas être enseigné.
Vous ne pouvez pas monter sur un podium et dire cela à une
foule assemblée, pas plus que vous ne pouvez aller dans les
églises et les universités et l’enseigner là, parce que le mental
à trois dimensions ne peut pas le recevoir. Vous ne pouvez pas
non plus faire du prosélytisme. La seule manière de pouvoir
enseigner cela est celle par laquelle je l’ai enseigné. D’abord,
cette révélation est venue, que j’ai gardée enfermée au-dedans
de moi, secrète et sacrée, jusqu’au moment où je l’ai manifes-
tée dans ma vie. Alors, sans la moindre publicité ou recherche,
les étudiants ont commencé à venir à moi. Comment ils m’ont
trouvé est un mystère de Dieu, mais ils m’ont trouvé, sont
venus et m’ont dit : « Vous avez quelque chose. Partagez-le avec
moi. »
Je leur ai alors donné cela, un peu à la fois, montrant par
précepte, exemple et démonstration que c’était vrai ; et finale-
ment, après dix ou onze ans, ils en avaient tant absorbé que je
pus enlever entièrement le voile en disant : « Celui qui m’a vu a
vu le Père » ( Jn. 14 : 9). Ceux qui ont entendu cela ne sont pas
partis et n’ont pas mal interprété le message, parce que pen-
dant toutes ces années ils ont vu que je ne m’étais pas distin-
gué d’eux, mais que j’avais révélé que chaque vérité dite au
sujet de Jésus Christ, ou de l’un des saints ou sages du passé
ou du présent, est la vérité à réaliser au sujet de chaque indi-
vidu.

Une seule Individualité divine

Votre responsabilité, tout d’abord, est de prendre le mot Je


de façon sacrée et secrète dans votre conscience, si tant est que
la justesse de ceci vous frappe. Gardez cette vérité enfermée
au-dedans de vous, jusqu’à ce que petit à petit les rides com-
mencent à s’effacer de vos joues si elles y sont, que l’inquiétude

26
LE DÉVOILEMENT

commence à quitter votre front si elle s’y trouve, que la peur


commence à disparaître de votre esprit et de votre cœur si elle
y est ; et tout d’un coup vous découvrirez qu’il y a une Présence
qui est allée au-devant de vous pour « aplanir les chemins mon-
tueux » sans que vous L’ayez consciemment envoyée là.
Vous découvrirez alors pourquoi l’Écriture souligne que
Dieu n’est pas dans la tempête : Dieu est dans la « petite voix
tranquille ». Où est la petite voix tranquille ? Le Maître nous
dit que la demeure de Dieu n’est ni « ici ! » ni « là-bas ! », ni sur
des montagnes saintes ni dans des temples saints, mais au-
dedans de vous. C’est là qu’est la petite voix tranquille : au-
dedans de vous.
Cela peut prendre un mois, un an, ou dix ans, avant que
vous ne puissiez briser la croûte du sens personnel et finir par
entendre cette petite voix tranquille au-dedans de vous-même ;
mais quand vous l’entendez, elle vous dit : « Sois tranquille, et
sache que je suis Dieu ». Elle ne dit pas que Joël ou Marie est
Dieu. Non, non ! Elle ne dit pas que Guillaume ou Robert est
Dieu, ou Mildred. Elle dit toujours Je. Et savez-vous ce qu’elle
dit d’autre ? « N’aie pas peur, car je suis avec toi… Je ne te quitterai
et ne t’abandonnerai jamais. » N’aie pas peur. Que vos péchés
soient écarlates, dès l’instant où vous reconnaissez le Je au
milieu de vous, vous êtes blanc comme neige.
Si vous êtes le meilleur être humain sur la face de la terre,
vous n’êtes pas plus prêt du ciel que le pire. Aucun être humain
n’entrera dans le royaume de Dieu, même s’il est aussi bon que
Jean-Baptiste. Le plus petit de ceux qui reconnaissent leur
unicité avec le Père est plus grand que Jean-Baptiste, même
s’il était le plus grand prophète hébreu. Pourquoi ? Parce qu’il
avait encore un Dieu séparé et distinct de lui-même. Il se tour-
nait encore vers quelqu’un d’autre comme étant la lumière du
monde, au lieu de dire, « Ah, oui, bien sûr ! Il est la lumière
parce qu’il a reconnu la lumière et qu’il nous révèle : « Allez, et
faites de même. »

27
La vérité dévoilée, à chaque époque, a toujours été la révé-
lation que Je suis Lui : il n’y a personne d’autre. Il n’y a qu’un
seul Ego, qu’une seule Individualité, le JE SUIS QUE JE
SUIS, ce Je au milieu de nous, l’Individualité divine de vous
et de moi. Le voile a toujours été mis quand ce titre a été posé
sur une personne, et que toutes les autres ont été considérées
comme des vers de terre, alors que la vérité est que Je est Dieu
Lui-même.
Cela ne ferait aucune différence si vous faisiez allusion au Je
en tant que le fils de Dieu, parce que Dieu le Père et Dieu le fils
sont un. Au début, cela peut nous aider de réaliser «Je suis le
fils de Dieu, héritier de Dieu, co-héritier de toutes les richesses
célestes.» Ce fut probablement dans les toutes dernières étapes
de son développement spirituel, et à cause de son unicité réali-
sée, que le Maître a pu dire : « Celui qui m’a vu a vu le Père. »
Pour être sûr que personne ne s’égare, nous avertissons nos
étudiants de ne jamais dire, même à eux-mêmes, «Je suis Dieu.»
Il n’est même pas sage de prononcer une déclaration telle que «je
suis le fils de Dieu ». La manière idéale est de dire simplement
« Je », et de penser à ce que cela signifie. Alors, en temps voulu,
quand l’oreille à l’écoute sera développée, vous entendrez la Voix
dire : « Je au milieu de toi suis Dieu. Je, qui suis plus proche de
toi que ton souffle, suis Dieu. » Quand vous entendez cela, vous
avez fait le contact avec votre Source. En général, si vous vous
contentez de répéter les mots, vous ne les dites qu’à partir du
mental ou de l’intellect, et quand ils sortent de ce mental ou
intellect, ils ne sont pas vrais. C’est seulement quand ils sortent
de l’Esprit de Dieu lui-même en vous qu’ils sont vérité.

Demeurez secrètement dans la vérité


de votre état-d’être JE

Cette époque-ci est celle où la vérité est en train de se révé-


ler en nous, à nous et à travers nous. Cette époque-ci. Ce mes-

28
LE DÉVOILEMENT

sage n’est pas à moi ; je ne l’ai pas inventé, découvert ou créé.


Ce fut une révélation, et elle est en train de faire le tour du
monde par elle-même. En outre, cette vérité qui se révèle main-
tenant dans la conscience, se révèle non seulement dans ma
conscience mais aussi dans la vôtre, et pas à travers ma seule
conscience, mais aussi à travers la vôtre. Vous n’avez pas
besoin d’en parler ; vous n’avez pas besoin de la prononcer ;
vous n’avez pas besoin de faire du prosélytisme pour elle. Vous
n’avez besoin que de demeurer avec elle. Demeurez avec cette
Parole au-dedans de vous, et vous la prêcherez dans le silence
à tous ceux qui sont réceptifs. Il se peut que, dans votre exis-
tence, vous ne sachiez jamais qui la reçoit.
Mon expérience m’a appris que lorsque cette vérité est révé-
lée dans ma conscience et tenue là de façon sacrée, quelqu’un
la sent quelque part. D’une manière ou d’une autre, ceux qui
sont réceptifs et sensibles à la vérité, seront conduits à elle,
que ce soit à une personne ou à un livre.
La responsabilité qui est sur vos épaules n’est pas d’aller
dans le monde pour l’enseigner ou la prêcher, parce que cela
n’est pas à vous d’en décider mais à Dieu. Votre responsabilité
consiste à la vivre de façon à la démontrer, c’est tout. À partir
de là, le Je qui est votre Conscience divine connaît vos besoins
et vous conduira vers votre activité légitime. Elle vous mènera
vers le chemin sur lequel vous devriez aller.
Quand Pilate demanda au Maître: «Qu’est-ce que la vérité? »,
le Maître demeura silencieux. Comment pouvait-il dire à Pilate
– à n’importe quel Pilate – « Je suis… la vérité » ? En fait, je n’ai-
merais pas du tout le dire même à la plupart de mes étudiants.
Néanmoins, le discernement spirituel révèle vraiment que Je
est la vérité, et que C’est la seule vérité qu’il y ait. Je au milieu
de vous est la vérité : Je au milieu de moi, Je au milieu de ceux
qui sont en prison, Je au milieu de ceux qui sont à l’hôpital, Je
au milieu de ceux qui sont en clinique psychiatrique. Je n’im-
porte où et partout suis Lui.

29
Impersonnalisez le bien et le mal

Par cette reconnaissance, Dieu, le Bien, est impersonnalisé


et rendu universel. Or l’impersonnalisation est l’un des grands
principes de la Voie Infinie. Impersonnalisez le mal, afin de ne
reconnaître aucun homme, aucune femme ou aucun enfant
comme mauvais. Le mal est l’activité de la croyance en deux
pouvoirs, ce qui a été appelé l’esprit charnel ou mortel; et parce
que nous sommes nés là-dedans, cela agit parfois en vous et
en moi dans une certaine mesure, quelquefois plus grande et
quelquefois moindre. Mais même alors, il n’y a pas de raison de
dire que je suis mauvais ou que vous êtes mauvais. En fait,
vous ne pouvez pas dire que je suis mauvais, une fois que vous
savez que le Je est Dieu. Dire que Je suis mauvais serait la
même chose que dire que Je suis malade. Cela n’est-il pas
impossible ? Imaginez l’enfant de Dieu malade, pauvre, mort !
Vous pouvez presque en rire, tellement c’est ridicule.
Vous pouvez penser que le manque ou la limitation se pré-
sente à vous pour vous tenter, ou bien le péché, les faux appé-
tits ou la maladie, mais vous ne pouvez pas dire «je suis malade,
ou pauvre, ou pécheur. » En fait, vous ne pouvez même pas dire
« je suis bon » ou « je suis mauvais. » Dieu ne connaît ni bonté ni
méchanceté, ni santé ni maladie, parce que Je est éternité
incorporelle.
Demeurez dans le mot Je. Laissez ce Je demeurer en vous
et reconnaissez Son identité. Ne laissez jamais personne vous
le voiler de nouveau. Gardez-le sacré et secret. C’est pourquoi,
quand cette mission m’a été donnée, les derniers mots que j’ai
reçus à mon initiation furent ceux-ci : « Ne cherche jamais un
étudiant. Partage librement avec ceux qui viennent à toi.» Cela
a été la base de la Voie Infinie depuis son commencement :
jamais de publicité n’a été faite pour elle ; elle n’a jamais cher-
ché à aller dans le monde pour le corriger, le réformer ou le

30
LE DÉVOILEMENT

changer. Elle a attendu patiemment, pendant des années, que


ceux qui étaient prêts à recevoir la Grâce viennent et La reçoi-
vent.
Cherchez uniquement à démontrer Dieu, et les choses – la
santé, les ressources, la compagnie, le foyer et le bonheur –
vous seront ajoutées.

Je au milieu de moi est Dieu, et je peux me reposer et me


détendre dans l’assurance que Je au milieu de moi ne me quit-
tera et ne m’abandonnera jamais. « Si je monte au ciel », Je sera
là ; et « si je fais mon lit en enfer », Je sera là. Si « je marche dans
la vallée de l’ombre de la mort », Je sera là.

Quand vous pouvez vous reposer et vous détendre dans


cette assurance, vous pouvez aller de l’avant, car il ne s’agit
pas de savoir si oui ou non vous restez sur terre à tout jamais.
Ni la vie ni la mort ne peut vous séparer de l’amour de Dieu ;
ni la vie ni la mort ne peut vous séparer du Je de votre être.
Par conséquent, dans ce que le monde appelle la mort ou l’ex-
périence suivante, quoi que ce soit, vous vous occuperez encore
des affaires de votre Père dans la mesure de votre réalisation
de Je.

L’universalité de Je

Maintes fois dans les Écrits, vous avez lu que, jamais dans
toute mon existence, je n’ai donné un traitement à qui que ce
soit, et c’est vrai. Pourquoi ? Il faut que vous connaissiez main-
tenant mon secret : le Je de moi est le Je de vous. Quand je dis
que Je vais vous aider, est-ce que je parle de Joël, ou bien du Je
de vous qui est au-dedans de vous ? Je reconnais votre état-
d’être Je. Je ne dis pas que le Je de moi est plus grand que le
Je de vous, et que par conséquent je, Joël, vais vous aider. Oh

31
non ; je reconnais la nature universelle de Je ; c’est pourquoi si
je vous dis que Je vais être avec vous à l’instant, même si vous
étiez à vingt mille kilomètres cela n’aurait aucune importance.
Je vais être avec vous parce que Je suis au milieu de vous. Je
suis plus proche de vous que votre souffle.
À cause de cette vérité, vous n’aurez jamais à transmettre
des pensées à vos patients ou étudiants, ou aux membres de
votre famille. Il vous suffit de reconnaître Je au milieu d’eux,
et de faire confiance à ce Je pour accomplir Sa fonction.
Si vous envoyez votre fils ou petit fils à l’école et croyez que
le Je de vous à la maison va prendre soin de cet enfant dans la
rue, vous serez déçu. Si vous envoyez cet enfant dehors, sachant
que Je au milieu de lui est Dieu et que partout où il va, Je vais,
il marchera en sécurité.
Ne voyez-vous pas la signification de ce qui nous a été
donné dans l’histoire de Ruth et Naomi ? « Partout où tu iras,
j’irai » (Ruth 1 : 16). Vous aurez beau essayer, pourrez-vous vous
séparer de Je ? En reconnaissant Je en moi, vous reconnaissez
mon état-Christ, vous priez pour moi, vous me traitez et me
bénissez. Quand je reconnais que ce Je au milieu de vous est
votre état-Christ, votre filiation, c’est l’unique prière ou trai-
tement que je puisse prononcer. Autrement, je ne fais qu’exer-
cer le pouvoir d’un esprit sur un autre, et cela ne fait pas par-
tie de la pratique de la Voie Infinie, qui n’est jamais fondée sur
la suggestion mentale. Il ne s’agit pas pour quelqu’un de
contrôler le mental de quelqu’un d’autre, ni pour un esprit fort
d’affermir un esprit plus faible. C’est une pratique dans laquelle
il m’a été révélé que Je suis Dieu. Je au milieu de vous suis
Dieu. Je au milieu du monde animal, du monde végétal, du
monde minéral suis Dieu ; c’est pourquoi mon unicité avec Dieu
constitue mon unicité avec tous les trésors spirituels du ciel et
de la terre. Ce n’est qu’en vertu de mon unicité avec le Père
que j’ai accès à la santé, à la richesse et à l’abondance de tout
bien spirituel.

32
LE DÉVOILEMENT

La grâce de JE suffit en tout

La Voie Infinie enseigne que vous pouvez prier pour n’im-


porte quoi, tant que c’est quelque chose de spirituel. Il se peut
que cela soit un choc pour vous, car maintenant vous ne pou-
vez pas prier pour la santé physique, ni pour la richesse maté-
rielle ; vous ne pouvez pas prier pour du travail ; vous ne pou-
vez pas prier pour le bonheur ; vous ne pouvez pas prier pour
un foyer ; vous ne pouvez prier que pour la Grâce divine. Vous
êtes réduit à prier pour la Grâce divine. « Parle, Éternel, ton ser-
viteur écoute » (Sam. 3 : 9,10) est une prière. « Ta grâce me suffit en
toutes choses » est une prière. À cette prière nous avons ajouté :
« Et Il y a une abondance suffisante de Ta grâce toujours pré-
sente dans ma conscience. Il y a une abondance suffisante de
Ta grâce dans quelque prison que je sois : physique, mentale,
morale ou financière. Il y a une abondance suffisante de Ta
grâce présente avec moi maintenant, pour répondre au besoin
de cet instant, et Ta grâce suffit au moment présent. »
Il y a une raison pour cela. En Dieu, il n’y a pas de temps :
il y a seulement un éternel maintenant. Quelque chose qui est
constamment maintenant ne change jamais. Cela ne devient
jamais hier ou demain. C’est toujours maintenant, et mainte-
nant la grâce de Dieu suffit pour remplir le besoin de cet ins-
tant-ci. Votre réalisation de cela en fait un perpétuel moment
de Grâce pour les millions d’années à venir, parce que main-
tenant est le seul temps éternel qu’il y ait, et s’il y a une suffi-
sance de grâce de Dieu pour cet instant et que c’est un instant
perpétuel pour l’éternité, c’est la réponse. Vous n’avez pas à
démontrer des personnes ou des choses une année après l’autre:
vous avez uniquement à démontrer Dieu, et vous avez alors
démontré le bien pour l’éternité. Quand vous avez démontré
que Je est Dieu, ce Je est avec vous pour toujours et à tout
jamais.

33
Chapitre III

« JE SUIS VENU »

D epuis le début de ce message et depuis son tout premier


livre, La Voie Infinie, il fut révélé qu’il n’y a pas à connaître
Dieu mais à en faire l’expérience, et c’est seulement lorsque
cette expérience se produit qu’il y a des signes qui suivent, ou
des fruits. Vous pouvez parler de Dieu ; vous pouvez discuter
Dieu ; vous pouvez même décider de changer l’image de Dieu,
ou vous pouvez fabriquer d’autres synonymes de Dieu ; mais
tout cela est du domaine des jouets, un jeu intellectuel. En réa-
lité, c’est une forme d’idolâtrie, parce que c’est la fabrication
d’images taillées ; mais au lieu d’être faites d’or, de bois ou de
pierre, ces images sont façonnées à partir de la substance de la
pensée. De sorte qu’un concept de Dieu est échangé contre un
autre concept de Dieu, et à la fin ce n’est plus Dieu que vous
avez mais simplement votre concept de Dieu, votre pensée au
sujet de Dieu.
Vous pouvez voir pourquoi la prière ne peut pas porter de
fruits, aussi longtemps qu’elle est adressée à une pensée au
sujet de Dieu, à une image de Dieu ou à un concept de Dieu.
Quelle différence cela pourrait-il faire que votre concept soit
juif, védantique, bouddhiste ou chrétien, aussi longtemps que
tout ce que vous avez est un concept ? Comment un concept
peut-il répondre à la prière ? Comment une pensée dans votre
mental peut-elle répondre à la prière ?

35
Une image dans la pensée n’est pas Dieu

Depuis les débuts de la métaphysique moderne, « Vérité »


est l’un des synonymes de Dieu, de sorte que lorsqu’une per-
sonne parle d’utiliser la vérité, cela est vraiment la même chose
que de dire « Utiliser Dieu ». Mais comment quelqu’un peut-il
utiliser Dieu ? S’il le pouvait, cela le rendrait plus grand que
Dieu. Cela serait vrai également si le mot Mental était utilisé
comme synonyme de Dieu. N’utilisons-nous pas le mental ? Si
nous le faisons, cela ne nous rend-il pas plus grand que le men-
tal ? Considérez l’idée, entretenue dans beaucoup d’endroits,
que la pensée est pouvoir. Si la pensée est pouvoir, alors la pen-
sée est plus grande que nous, et pourtant nous sommes les
créateurs de la pensée.
La terminologie peut entraîner dans bien des problèmes,
et changer simplement la terminologie peut nous entraîner
dans plus de problèmes encore, car dire que cela n’est pas Dieu
mais que ceci l’est ne revient qu’à changer un concept ou un
terme par un autre. Il ne sert à rien de croire qu’un concept de
Dieu a une signification spirituelle plus grande qu’un autre
concept de Dieu.
En enseignant que Dieu est au-delà du connaissable, Moïse
a révélé une vérité à jamais valable : c’est que Dieu est incor-
porel et spirituel, et que Dieu ne peut donc pas être connu avec
le mental. Comment, alors, allons-nous bien connaître Dieu ?
Une réponse donnée dans la Bible est que Dieu est dans « la
petite voix tranquille », et cela devrait au moins vous donner un
indice, parce qu’au moment où vous n’avez aucun concept de
Dieu – rien vers quoi prier – quand votre esprit est dans une
attitude d’écoute complète, un réceptacle vidé de tous ses
concepts, ce qui vous est alors révélé à travers la petite voix
tranquille vous devient visible en tant que l’harmonie de la vie
spirituelle.

36
« JE SUIS VENU »

Cela exige cependant un grand prix. Non seulement, vous


devez accepter d’être vidé de tous les concepts de Dieu, mais
vous devez aussi accepter d’être vidé de toute croyance que
vous connaissez les plans de Dieu, la loi de Dieu, ou la voie de
Dieu pour vous. Dès l’instant où vous entretenez des pensées
et dès l’instant où vous avez un désir, vous établissez une iden-
tité séparée de Dieu et vous érigez ainsi une barrière qui vous
empêche de recevoir la grâce de Dieu. Si vous pouvez prier :
« Je ne sais pas comment prier, ou pour quelles choses prier,
mais que Ton esprit intercède avec mon esprit », vous arrivez à
l’attitude et altitude de prière, de réceptivité et de dévoilement
la plus élevée possible.
« Il y a d’abondantes joies devant ta face » (Ps. 16 : 11), il y a
l’accomplissement. « Ma grâce te suffit » (II Cor. 12 : 9). Dans ces
promesses, ne voyez-vous pas que le but de la vie doit être la
réalisation de la présence de Dieu, parce que c’est seulement
dans cette présence qu’est l’accomplissement ? Il n’y a aucun
moyen d’obtenir des choses séparées et distinctes de la pré-
sence de Dieu – des choses spirituelles en tous cas. Il n’y a
aucun moyen de vivre harmonieusement, si ce n’est par la
Grâce, et la Grâce n’est pas un mot ; la Grâce est une expé-
rience. Tout comme Dieu est une présence réelle, la Grâce est
aussi une expérience réelle.
Une telle conviction ou réalisation vous amène au point de
transition, qui va de la vie métaphysique consistant à s’in-
quiéter, à démontrer la paix, la sûreté, la sécurité, la prospérité
et le bonheur, à la conscience mystique, consistant à démon-
trer la présence ou la grâce de Dieu, ce qui est la seule démons-
tration légitime sur le chemin spirituel.
Tout d’abord, vous devez accepter de libérer Dieu de la res-
ponsabilité de faire votre volonté. Libérez Dieu d’avoir à exau-
cer vos désirs. Libérez Dieu d’avoir à changer ou améliorer une
quelconque étape de votre état humain, aussi difficile qu’ap-
paraisse la situation. Libérez Dieu, et en réalité ce n’est pas

37
Dieu que vous libérerez : vous lâcherez vos concepts de Dieu,
qui n’ont jamais eu la moindre possibilité d’exaucer vos désirs.
Puisque vous ne pouvez pas connaître Dieu avec le mental,
mais que vous savez vraiment que le royaume de Dieu est au-
dedans de vous, alors, où que vous soyez – dans la prison du
corps, dans la prison du péché, dans la prison de la maladie ou
dans la prison de la pauvreté – là même, allez au-dedans et
adoptez cette attitude d’écoute. Vous êtes alors dans une posi-
tion pour recevoir la présence et la grâce de Dieu.
Aussi longtemps que vous avez une image de Dieu dans la
pensée, ou aussi longtemps que vous avez un désir que Dieu
doive exaucer, vous érigez vous-même la barrière à votre
démonstration. Ce n’est pas comme s’il y avait Dieu et vous.
Ce n’est pas comme si vous deviez aller quelque part pour trou-
ver Dieu, ou même être bon pour mériter Dieu. Tout cela
appartient aux superstitions du passé.

Je n’a pas de besoins

Puisque Moi et le Père, nous sommes un, j’écoute le Je que


je suis. Ce Je même est la présence de Dieu, et ceci ne laisse
aucune image dans la pensée, parce que je n’ai aucune image
de ce Je. Je ne sais pas à quoi ressemble Je. Ce n’est pas la
peine de se mettre devant un miroir, car cela ne Me montrera
pas : cela ne montrera que mon corps. Tout ce que je peux voir
dans le miroir est mon corps, mais Je, qui suis en train de
regarder le corps, suis invisible et ne peux donc pas même voir
mon Individualité spirituelle. Ainsi, je sais seulement que Je
suis cette Individualité. Cette Individualité est Je, car nous
sommes un et pas deux. Je n’En ai pas d’image, et je ne connais
pas Ses besoins. Pensez à ces six derniers mots pendant un
moment : je ne connais pas les besoins du Je que je suis.
En cet instant, je pense peut-être à certains besoins, mais
ce ne sont pas Mes besoins : ce sont les besoins de quelqu’un

38
« JE SUIS VENU »

que j’ai conçu dans mon propre mental, quelqu’un vivant une
prétendue existence humaine. Si je suis totalement sur le che-
min spirituel, je dois avoir dépassé le stade de prier pour quoi
que ce soit de nature humaine, sachant très bien que si je l’ob-
tenais, cela pourrait entraîner des problèmes ou bien se révé-
ler insatisfaisant une fois que c’est là.

« Moi et mon Père, nous sommes un », mais je ne sais pas ce


qu’est le Père. Je ne sais pas ce qu’est le Je, mais je sais effecti-
vement que Je suis ; et dans ce Je que je suis est compris, par la
Grâce, tout ce dont j’aurai besoin pour l’éternité. Moi et mon
Père étant un, Je est ce Dieu même ; pas le Dieu que je prie pour
des choses, mais plutôt le Dieu qui sait de quoi j’ai besoin. En
outre, c’est le plaisir de Je de me donner le Royaume.
Je au milieu de moi est omniscience et connaît tout ce dont
j’ai besoin. Je au milieu de moi est omnipotence et a le pouvoir
de fournir tout ce qui est nécessaire. Je est l’amour omnipré-
sent, et c’est le bon plaisir de ce Je au milieu de moi de me don-
ner ce dont Il sait déjà que j’ai besoin.

Quels mots ajouter à cela ? Comment pourriez-vous aller


plus loin que cela dans la prière ? Dès l’instant où vous prie-
riez pour une quelconque chose ou condition, vous feriez de
Dieu un objet de risée. Je, au milieu de vous, est donc l’accom-
plissement de tous vos rêves, parce que vous et le Père êtes un
et que dans cette unicité est l’accomplissement. Il n’y a pas Je,
le Père, et je, le fils. Je le Père et je le fils sont un ; par consé-
quent, dans la présence du Je que vous êtes est votre accom-
plissement.

La nature de Je

Si nous faisons l’expérience d’une quelconque discorde,


inharmonie ou erreur, c’est à cause d’un sens de séparation

39
d’avec Dieu. Mais ce sens de séparation d’avec Dieu n’est pas
personnellement de votre faute. C’est la croyance universelle
qui nous est parvenue depuis l’expérience allégorique d’Adam
et Ève chassés du Jardin d’Éden. Cependant, ce sens universel
d’être séparé de Dieu est responsable de nos péchés, maladies,
mort, manque et limitations. Par conséquent, l’immortalité et
l’infinité ne peuvent nous être rendues que si nous retournons
à la maison du Père.
Cela signifie que vous devez réaliser que ce que vous regar-
dez avec vos yeux n’est pas Je : Je suis invisible ; Je suis omni-
présence; Je suis omnipotence; Je suis omniscience. Vous prou-
vez cela en ne vous inquiétant pas, en étant tranquille et en
laissant l’Omniscience que Je suis vous révéler la sagesse, la
directive ou direction nécessaire à cet instant même. Vous
prouvez cela en étant tranquille dans l’attitude d’écoute, lais-
sant l’Omnipotence Se révéler être le seul pouvoir. Vous prou-
vez cela en ne vous inquiétant pas pour votre vie ou quoi que
ce soit concernant votre vie, et en laissant l’Omniprésence
prouver l’Omniprésence.
Cela ne peut être fait intellectuellement. Ce ne peut être
fait que par l’inconnaissance, par le silence. Le silence est
votre lieu de repos. Le silence est votre demeure, votre lieu de
vie. Ayez votre vie, votre mouvement et votre être dans le
silence, et c’est alors que la petite voix se fera entendre et
vivra votre vie.
Dès que vous vous inquiétez, vous êtes en train de vivre
votre propre vie, et votre vie devient alors limitée à une cer-
taine mesure d’éducation, à un certain environnement, à cer-
taines circonstances et conditions. Tant que vous n’avez pas
d’image taillée de Dieu dans votre pensée, en ne priant pas un
Dieu éloigné ou proche ; tant que vous demeurez dans Je – Je
Omniscience, Je, Omniprésence, Je, Omnipotence – alors, par
la grâce de Dieu, vos besoins sont remplis.

40
« JE SUIS VENU »

Maintenant, comme autrefois, le danger est que vous alliez


prier pour des choses matérielles ou désirer des choses maté-
rielles, ce qui signifie que vous aimeriez voir Dieu, l’Esprit,
satisfaire vos concepts plutôt que d’exprimer la voie de Dieu
et la volonté de Dieu. Prier et avoir à l’esprit quoi que ce soit ou
une quelconque condition que vous voulez obtenir de Dieu, c’est
créer la barrière qui vous en sépare, car il n’y a pas de Dieu
séparé ou distinct de vous, et de ce fait-là ce « vous » n’a pas de
problèmes.

Moi et mon Père, nous n’avons pas de problèmes. Moi et mon


Père nous sommes incorporels, spirituels. Moi et mon Père nous
sommes la vérité. Dans cette juste identité, Sa parole va au-
devant de moi pour « aplanir les chemins montueux ». Sa parole
qui connaît mon besoin le remplit.

Ne voyez-vous pas qu’établir un « je » avec un problème,


avec un désir, avec un besoin à remplir, c’est établir une iden-
tité séparée de Dieu ? Ne voyez-vous pas que cela est un renie-
ment de l’enseignement du Maître ?

Moi et le Père, nous n’avons pas de problèmes. Moi et le Père,


nous ne sommes pas immatures ou âgés : Moi et mon Père, nous
n’avons pas d’âge. « Avant qu’Abraham fût, je suis… Je ne te quit-
terai jamais… Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du
monde. »
Je – mais n’ayez aucune image dans notre mental quand
vous dites « Je », parce que lorsque je parle de Je, je ne parle
pas d’un homme, ni d’un homme il y a deux mille ans, ni d’un
homme aujourd’hui. Je parle de Je, et personne – ni vous, ni
moi – n’a la possibilité de savoir à quoi ressemble Je. Soyez
cependant certain que Je et mon Père sommes un, et cet Un
est caché avec Christ en Dieu ; cet Un a Sa vie, Son mouve-
ment et Son être dans le Divin.

41
Transmettre Je

Je au milieu de vous est puissant, mais dès que vous créez


une image, vous avez Je et une image. Par conséquent, n’ayez
pas d’autre « je » que le Je que vous déclarez : Je. Soyez satisfait
du mot Je. Un jour vous entendrez la voix vous dire, « Je », et
quand Elle parlera vous saurez que vous êtes arrivé face à face
avec Dieu ; que vous êtes parvenu à bien connaître Dieu. Mais
vous ne pourrez pas en parler à votre voisin, ou à votre enfant,
à votre mari, votre femme ou vos parents, parce que cela serait
une tentative de faire redescendre Je à l’intellect, au mental.
Si je réussis à vous transmettre Je à travers ce travail, ce
sera parce que j’ai réalisé que je ne suis pas un homme ou un
instructeur, mais que je suis Présence divine ; et aussi parce
que vous avez été attiré vers ce travail par Je pour recevoir Je,
pour recevoir le dévoilement du Je que vous êtes. Ces deux
choses sont nécessaires.
En parlant du dévoilement de Dieu, du dévoilement de la
Vérité, vous pourriez penser qu’il y a un Dieu qui pourrait être
dévoilé et mis devant vous. Tel n’est pas le cas. Le « dévoile-
ment » ne révèle rien qui puisse être vu, entendu, goûté, touché
ou senti, rien qui puisse être pensé ou raisonné, et par consé-
quent il ne devrait pas paraître étrange qu’afin de bien Le con-
naître vous dussiez venir à un lieu dans la conscience où vous
ne savez rien, le lieu d’inconnaissance.

Je, l’identité de chaque personne.

Peut-être avons-nous tous, dans le passé, aimé mère, frère


ou enfant plus que Moi, plus que la Vérité. Cela a été une bar-
rière. Pourquoi ? Parce que mère, frère, sœur ou enfant à qui
nous nous accrochons n’était pas mère, frère, sœur ou enfant,

42
« JE SUIS VENU »

mais une image que nous portions dans notre mental, et qui,
pensions-nous, avait besoin de nous.
Une fois que vous reconnaîtrez que Je est l’identité de vous-
même, vous reconnaîtrez que Je est l’identité de mère, frère,
sœur et enfant, et vous n’aurez alors pas peur de les libérer
dans leur identité-Dieu. Le Maître n’a jamais voulu dire que
vous deviez abandonner votre famille, mais vous a seulement
poussé à vous élever davantage dans votre prise de conscience
de ce qui constitue votre famille, et de réaliser finalement que
Dieu est votre seule famille.
Quand vous réalisez que Dieu est votre mère, frère, sœur ou
père, que Dieu est votre mari, votre femme, votre enfant,
l’unique Je, la seule Vie, alors toute crainte pour eux dispa-
raît ; et quand la crainte s’en va, vous les avez libérés dans leur
véritable identité, en Dieu. Votre amour pour eux est plus
grand ; leur amour pour vous est plus grand ; le lien est plus
grand, et le besoin est moindre, parce que chacun trouve la plé-
nitude à partir du Centre divin au-dedans.

Je est omniscience, omnipotence et omniprésence

Pour beaucoup d’entre nous, il a été facile d’accepter Dieu


comme Omnipotence, Omniscience et Omniprésence, sans
savoir que nous nous enfermions dehors dans le blizzard. Mais
Je est cette omnipotence ; Je est cette omniscience ; Je est cette
omniprésence. Demeurez dans ce mot Je.
Que vous disiez que Dieu est omniscience, omnipotence et
omniprésence, ou que Jésus est omnipotence, omniscience et
omniprésence ne fait aucune différence, parce que dans l’un ou
l’autre cas, vous avez placé Dieu et Jésus séparés et distincts de
l’Individualité que vous êtes, du Je que vous êtes. Mais, quand
vous réduisez tout à Je et le Père sommes un, et que vous savez
que Je est omniscience, Je est omnipotence, Je est omnipré-
sence, dans cette unicité vous êtes infini en être. Dans cette

43
unicité, le Je de vous est immortalité. Vous verrez alors la dif-
férence que cela fait dans la nature de votre vie quotidienne.
Vous démontrez la présence de Dieu chaque fois que vous
réalisez Je. Fermez les yeux, tournez-vous au-dedans avec une
oreille à l’écoute, et Dieu Se révélera. Dieu révélera Sa pré-
sence au milieu de vous, mais vous devez ouvrir une voie : vous
devez vider les vases déjà pleins ; vous devez entrer dans le
silence, sans concepts.
C’est comme si on vous demandait de dessiner une image
de Mars, et que vous deviez répondre : « Comment puis-je ? Je
n’ai jamais vu Mars. » Bien, alors tournez-vous au-dedans,
parce que vous pouvez être certain que l’Omniscience, le men-
tal de Dieu, sait à quoi ressemble Mars et vous le révélera s’il
se présente une occasion pour vous de le savoir.
Rien n’est caché au mental de Dieu, qui est le mental de
l’homme. Tout besoin légitime, de quelque nature que ce soit,
qui apparaisse dans votre expérience, peut être immédiate-
ment rempli tant que vous n’y pensez pas comme étant une
forme matérielle. Pensez-y comme étant la grâce de Dieu, l’om-
niscience de Dieu, l’omnipotence de Dieu, l’omniprésence de
Dieu, l’esprit de Dieu en l’homme, puis laissez Cela prendre la
forme qu’Il voudra.

Les images peuvent devenir une barrière

Vous ne pouvez attendre des miracles de la simple décla-


ration intellectuelle que : « Moi et mon Père, nous sommes un. »
Mais vous pouvez accepter cette déclaration de vérité, puis
aller au-dedans jusqu’à ce que le Père la confirme au-dedans de
vous. Il dit : « Oui, en effet, Je suis toi. Je suis le seul « vous »
qu’il y ait. Je suis tout ce qui te constitue. Tu n’es rien que Je. »
Et si vous vous souvenez du nombre de fois par jour que vous
utilisez le mot « je », vous saurez que cela est vérité absolue.

44
« JE SUIS VENU »

Tout ce qui vous constitue est Je – pas le sens limité de « je »


que vous entretenez de vous-même, mais le Je que vous êtes
vraiment, l’enfant de Dieu, un avec le Père.
Il est probable que le fait même que le Maître était un
Hébreu a contribué à établir un sens de séparation entre le
Père et Son individualisation, parce que Jésus utilisait l’image
hébraïque du père et de l’enfant, et cela nous fait toujours pen-
ser à un grand et sage parent et à un petit enfant immature :
la dualité. En fait, nous ne pouvons imaginer un parent et un
enfant qui soient un. Nous voyons le parent et l’enfant, et nous
savons qu’ils sont deux. Même pendant que l’enfant est porté
dans le ventre de la mère, l’enfant et la mère sont toujours
deux, l’enfant étant quelque chose de séparé et distinct de la
mère. Ainsi, cette imagerie même qui fut utilisée dans l’ensei-
gnement hébreu ancien peut être une barrière, et il est parfois
nécessaire de s’éloigner de cette image du père et de l’enfant et
de s’en tenir seulement à Je, Je, Je. Je et la vérité sont un. Je
et la vie sont un.

Le Je sans naissance et sans mort

Voici un passage de la Bhagavad-Gita, qui est rarement


compris et parfois très sévèrement critiqué.

Celui qui dira, « Voyez ! j’ai tué un homme ! »


Celui qui pensera, « Voyez ! Je suis assassiné ! »
Ces deux ne savent rien ! La Vie ne peut pas tuer.
La Vie n’est pas assassinée !
Jamais l’esprit n’est né ; jamais l’esprit ne cessera d’être.
Jamais il n’y eut un temps où il n’était pas ;
Fin et Commencement sont des rêves !
The Song Celestial
Trans. Edwin Arnold
(Philadelphia : David Mac Kay Co.)

45
C’est presque comme si Krishna, qui parle là, excusait le
meurtre ; mais cela n’a pas ce sens-là. Cela signifie que Je ne
peut être assassiné, et que Je ne peut tuer. Qu’en est-il alors de
la personne qui est assassinée ou commet le meurtre ? Ah non !
La Vie n’est jamais tuée ; c’est ici que fait son entrée la véri-
table identité : Je ne suis pas le corps qui est enterré. Je suis la
vie qui est permanente, et cette vie que Je suis n’est jamais
assassinée. Cette vie que Je suis, tout comme la vie de celui
que je tue, n’est pas assassinée. Nous jetons un regard au corps
tombé à terre et nous oublions que Je n’est pas le corps, et que
le corps n’est pas Je. Je est être spirituel infini, incorporel. Peu
importe ce que vous faites ou ne faites pas au corps, Je demeure
à tout jamais et pour toujours. Il n’y a pas de fin au Je que je
suis. « Je ne te quitterai et ne t’abandonnerai jamais… Je suis avec
toi tous les jours, jusqu’à la fin du monde », et cela est le Je que
vous déclarez.
Si vous pensez une minute que Jésus ou n’importe quel
autre mystique se réfère à lui-même quand il parle de Je, vous
êtes dans l’erreur, parce que lorsque le Maître disait « je », il
voulait dire Je, le Je qui est le Je au milieu de vous. Ce qui
donne un sens à l’un des plus grands passages de l’Écriture :
« Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans
l’abondance » ( Jean 10 : 10). Si vous vous souvenez que ce pas-
sage se rapporte à Je au milieu de vous, jamais plus vous ne
craindrez pour votre vie, pour votre approvisionnement, pour
votre bonheur ou pour votre sécurité. C’est ce Je qui est au
milieu de vous que vous devez toujours regarder, et aucun
autre. Laissez le Je divin vivre votre vie, en vivant consciem-
ment dans le Je au milieu de vous, le Je que vous déclarez être
venu afin que vous ayez une vie infinie, abondante, immortelle
et éternelle.

46
Chapitre IV

« JE SUIS LE CHEMIN »

L ’une des déclarations les plus importantes dans le Nou-


veau Testament est le passage : « Je suis le chemin. » L’inter-
prétation incorrecte de ces quelques mots a maintenu le monde
dans les ténèbres spirituelles pendant dix-sept cents ans. Il
dépend de sa compréhension de ce passage-là qu’un individu
soit dans les ténèbres spirituelles ou dans la lumière spiri-
tuelle. Ce même passage des Écritures, correctement inter-
prété, peut cependant libérer le monde ; mais pour accomplir
cela il doit y avoir les « dix hommes justes », pour manifester,
par leurs fruits, la compréhension correcte de ce passage. Les
fruits de l’illumination spirituelle sont la liberté, la paix, l’abon-
dance – tout ce que le Maître entendait transmettre quand il a
dit : « Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient
dans l’abondance. »
Quand vous personnalisez ces paroles de Jésus et croyez
qu’elles se rapportent à une personne, vous êtes dans les
ténèbres spirituelles. Jésus n’a-t-il pas dit: « Je ne puis rien faire
de moi-même… Si c’est moi qui rends témoignage de moi-même,
mon témoignage n’est pas vrai » ? Pensez au degré d’ignorance
spirituelle dans laquelle un individu vit quand il adore et prie
quelqu’un qui déclare franchement, ouvertement et honnête-
ment : « Je ne puis rien faire de moi-même… Si c’est moi qui rends
témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai » !

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Justement interprétées, les paroles « Je suis le chemin » veu-
lent dire ce qu’elles disent. Le chemin, la vérité et la vie plus
abondante sont à trouver dans Je – le Je que je suis, le Je que
vous êtes, car il vous a été dit que vous et votre Père êtes un.
C’est dans cette unicité que vous trouvez la liberté spirituelle,
l’harmonie spirituelle et la grâce spirituelle, une vie « ni par la
force, ni par le pouvoir, mais par mon esprit. »
Je est le chemin, et ce chemin révèle que « Moi et mon Père
nous sommes un… Je ne te quitterai et ne t’abandonnerai jamais…
Je suis toujours avec toi, même jusqu’à la fin du monde. »
C’est dans ce mot Je que vous trouvez le secret entier du
message spirituel donné au monde par le Christ Jésus, un mes-
sage qui est destiné à libérer les hommes et à briser toutes les
entraves et les limitations qui les lient, afin qu’ils puissent
vivre en tant qu’enfants de Dieu, complètement libres, sous la
domination d’aucun homme, sous la domination d’aucune cir-
constance ou condition, et sous la grâce de Dieu seulement.
Quand cela se traduira dans l’existence pratique, vous com-
mencerez à comprendre certains des passages de l’Écriture qui
ont été obscurs jusqu’ici.

Celui qui est en vous est plus grand

Considérez ce passage : « Celui qui est en vous est plus grand


que celui qui est dans le monde. » (I Jn. 4 : 4). Qui est ce Il qui est
en vous, qui est plus grand que celui qui est dans le monde ? Y
a-t-il un quelconque Il en vous autre que le Je de votre propre
être, de votre propre Individualité ? Y en a-t-il un autre ? Pen-
sez à ces paroles : « Le Père qui est en moi, c’est lui qui fait les
œuvres. » Qui est ce Père au-dedans ? Cela ne signifie-t-il pas
qu’il y a une Présence au-dedans de vous, et un Pouvoir égale-
ment, puisqu’Il accomplit ce qui vous est donné à faire ? Ce Je
qui est en vous fait ces choses qui vous sont données à faire.

48
« JE SUIS LE CHEMIN »

« N’aie pas peur, car je suis avec toi. » Pouvez-vous accepter en


vous-même que ce « N’aie pas peur, car je suis avec toi » se rap-
porte à une Présence, à un Pouvoir et à une Sagesse? N’aie pas
peur ! « C’est Moi, n’ayez pas peur. » Comment pouvez-vous vous
empêcher d’avoir peur à moins qu’il n’y ait l’Omnipotence,
l’Omniprésence et l’Omniscience ? « C’est Moi, n’ayez pas peur
(Mat. 14 : 27)… N’aie pas peur, car je suis avec toi. »
Ces paroles ne révèlent-elles pas qu’il y a en vous une Pré-
sence, un Pouvoir et une Sagesse? Que nous acceptions la dési-
gnation de cette Présence, ce Pouvoir et cette Sagesse comme
Je ou bien comme le Père au-dedans, ou qu’il soit plus facile
pour nous d’adopter la déclaration de Paul: « Je peux faire toutes
choses par le Christ qui me fortifie », par le Christ qui demeure
en nous, la vérité est que cet Esprit – cette Présence, ce Pou-
voir, cette Sagesse – est en tous et en chacun de nous.

L’Esprit est le créateur de tout être

Il y a une Présence qui demeure en vous, en moi et en cha-


cun, et puisque le message de Jésus était adressé aux saints
comme aux pécheurs, il doit aussi s’adresser aux saints comme
aux pécheurs maintenant. Puisqu’il fut adressé aux Hébreux
d’abord et aux Chrétiens ensuite, il doit s’adresser tout autant
aux Hébreux, aux Chrétiens, et à tous les autres qui entendent
cette Parole, qui entendent qu’ils ne doivent pas avoir peur
parce que Je au-dedans est le Christ, la Présence, le Pouvoir, la
Sagesse. « Sois tranquille et sache que Je suis Dieu. » Ce Je est-il un
homme, ou est-Ce cette Présence, ce Pouvoir et cette Sagesse
en vous ? « Choisissez ce jour qui vous voulez servir », un homme
ou Je ?
Jusqu’à ce que vous puissiez arriver à cette reconnaissance
et conviction, et jusqu’à ce que vous en veniez à une assurance
intérieure qu’il y a ce Il au-dedans de vous, ce Je, à cause de

49
Qui vous n’avez pas besoin d’avoir peur, vous ne pourrez pas
aller plus loin, et vos demains ne seront pas différents de vos
hiers. N’essayez pas d’aller au-delà de ce moment de révéla-
tion, quel que soit le nombre de mois ou d’années que cela peut
vous prendre de parvenir à cette conviction intérieure abso-
lue :

Où je suis, Dieu est. Je n’ai jamais besoin de craindre ; je


n’ai jamais besoin d’avoir peur. Cette Présence est avec moi. Ce
Je est au-dedans de moi.

Sans cette Présence réalisée, vous êtes l’homme de la terre


qui n’est pas sous la loi de Dieu, et vous ne recevez pas les
choses de Dieu. C’est seulement lorsque vous arrivez à la
conviction absolue que l’Esprit de Dieu est avec vous et que
l’Esprit de Dieu va où vous allez, que vous accomplissez la pro-
messe que ceux qui ont l’Esprit de Dieu sont enfants de Dieu,
héritiers de Dieu, « co-héritiers avec Christ » de toutes les
richesses célestes. Mais, que vous Le reconnaissiez ou pas, l’Es-
prit de Dieu est toujours et toujours avec vous, même s’Il ne
vous est d’aucune utilité, parce que c’est seulement à travers
votre prise de conscience de Cela, votre conscience de Sa pré-
sence, qu’Il fonctionne.

L’Esprit de Dieu est au-dedans de moi et demeure en moi.


L’Esprit de Dieu va au-devant de moi pour « aplanir les che-
mins montueux », pour me préparer des demeures. L’Esprit de
Dieu m’a ordonné.

C’est seulement lorsque vous êtes parvenu à cet accord au-


dedans de vous-même que vous devenez enfant de Dieu. Alors,
vous ne vivez plus par l’effort, mais par la Grâce. Vous héritez
alors votre bien. Vous ne peinez pas pour lui, vous ne luttez
pas pour lui, vous ne faites pas d’effort laborieux pour lui: vous
en héritez.

50
« JE SUIS LE CHEMIN »

La prière devient une communion intérieure

Cela ne veut pas du tout dire que vous entamez une vie
d’indolence, parce qu’une fois que l’Esprit de Dieu est sur vous,
vous êtes appelé à accomplir la mission de Dieu pour vous, et
cela entraîne plus de travail que vous avez pu en rêver. Mais
maintenant, cela n’implique plus des efforts ou des luttes, et il
n’y a plus de recherche de choses. C’est le miracle, le miracle
qui change votre concept entier de la prière, car vous ne priez
plus pour les choses de ce monde. Vous ne priez plus pour le
bonheur, pour la sécurité, ou pour la paix sur la terre. Votre
prière est maintenant une communion intérieure permanente
avec cet Esprit que vous avez reconnu.
Autrement dit, la nature de la prière est changée. Vous
n’entretenez plus de pensées pour quoi que ce soit au sujet de
votre vie humaine, parce qu’avec l’assurance de cette Présence
intérieure et Sa promesse de vous donner la vie plus abon-
dante, vous n’avez rien de plus à faire avec le plan de vie exté-
rieur que d’accepter la grâce de Dieu pendant qu’Elle S’écoule
dans et à travers votre expérience, et vous oblige tout natu-
rellement à partager les douze paniers pleins avec ceux qui
n’ont pas encore réalisé qu’il n’est pas besoin de lutter pour
des paniers pleins. La seule lutte, et ce n’est pas une lutte,
devrait être pour la prise de conscience que Je, l’Esprit de Dieu,
est au-dedans de vous. Les paniers pleins apparaîtront de leur
propre accord. Il ne sert à rien de lutter pour la santé, même
par la prière ou le traitement, une fois que vous avez réalisé
que la fonction de l’Esprit de Dieu en vous est de vous donner
la santé en abondance.
Tant que vous vivez constamment et consciemment dans
cette vérité de la Présence au-dedans et de Sa fonction dans
votre vie et dans la vie de vos amis et de vos ennemis, vous
vivez une vie de prière. Vous vivez la vie contemplative : en
contemplant Dieu, en contemplant la présence de Son fils au-

51
dedans de vous. Voyez ce que cela fait pour vous. Chaque fois
que vous pensez au fils de Dieu, vous ne reportez plus votre
pensée deux mille ans en arrière, en Galilée. Maintenant,
chaque fois que vous pensez au fils de Dieu, vous réalisez
immédiatement que vous êtes en train de parler du fils de Dieu
qui demeure en vous, le Christ qui demeurait en Paul des
années après la Crucifixion.
Une vie spirituellement fructueuse consiste uniquement
dans le fait de demeurer ainsi consciemment dans et à travers
la Présence. « Je peux faire toutes choses. » Cela signifie-t-il que
je suis grand à ce point ? Non, je peux faire toutes choses parce
que Son Esprit demeure en moi, et qu’Il Se fait entendre
encore, encore et encore en disant : « N’aie crainte, Je suis avec toi.
N’aie pas peur, Je suis avec toi. Je ne te quitterai jamais. »
Cela est la présence de Dieu qui m’a parlé et est mainte-
nant en train de vous parler de l’intérieur, une fois que vous
avez réfléchi à cette vérité des Écritures que Je est le chemin.
La présence de Je en vous est réellement le chemin. Quand
vous élevez le fils de Dieu en vous, vous entendez : « Je ne te
quitterai jamais. Je suis venu afin que les brebis aient la vie et l’aient
plus abondante. »

Cherchez la réalité et pas l’ombre

Quand vous avez ainsi élevé ce fils de Dieu en vous, vous


êtes l’enfant de Dieu, et vous vivez en ne vous inquiétant pas
pour votre vie, dès lors vécue « ni par la force, ni par le pouvoir »,
mais par cet Esprit intérieur. Il n’est jamais plus possible d’être
tenté d’accepter la croyance que vous devez démontrer quoi
que ce soit d’autre que la réalisation continue de cette Présence
intérieure, parce qu’Elle devient la forme d’accomplissement.
Je n’ose pas prier pour le succès, car un quelconque succès
séparé et distinct de la présence de Dieu serait pour moi un
échec. C’est seulement dans la réalisation de la présence de

52
« JE SUIS LE CHEMIN »

Dieu que je peux trouver le succès. C’est vrai, quand ce succès


apparaît, il apparaît extérieurement sous forme tangible en
tant qu’étudiants, messages, livres, ou quoi que ce soit qui est
destiné à cette expérience.
Je n’ose pas prier pour les ressources, parce que toute res-
source séparée et distincte de Dieu ne serait pas du tout une
ressource : ce serait une ombre ; ce serait une image ; ce serait
quelque chose de faux, certainement rien sur quoi compter.
Mais, si je limite ma prière à cette réalisation de la présence de
Dieu, ou de la grâce de Dieu, Elle apparaît à l’extérieur sous la
forme nécessaire : parfois des livres, des dollars, des marks ou
des francs ; parfois des éditeurs ; parfois la reconnaissance sous
d’autres formes; parfois le transport. Toujours, la Présence réa-
lisée apparaît sous la forme nécessaire à l’accomplissement de
ce moment-là.
Voyez-vous alors pourquoi le Maître a mis en garde contre
le fait de prier pour la nourriture, le vêtement et le logement ?
Voyez-vous pourquoi il a mis en garde contre l’inquiétude pour
ces choses ? Cherchez la réalisation de cette Présence ; cher-
chez seulement au-dedans de votre propre conscience le rap-
pel constant.

Je suis avec toi. Repose-toi ; demeure dans cette Parole.


Demeure dans cette conscience. Ne crains point, n’aie pas peur;
Je suis avec toi. Je ne te quitterai jamais. Je serai avec toi jus-
qu’à la fin du monde. Ma présence va au-devant de toi.

Demeurez dans cette Parole, et alors cet Esprit de Dieu


vous apparaîtra sous la forme d’accomplissement pour votre
vie, et sous quelque autre forme d’accomplissement pour ma
vie. Pour tous les deux ce sera l’accomplissement, mais il se
peut que les formes varient, puisque ce qui représente l’ac-
complissement pour vous peut ne pas représenter l’accomplis-
sement pour moi. En outre, ce qui représente l’accomplisse-
ment aujourd’hui peut ne pas représenter l’accomplissement

53
dans un an. En vous souvenant que c’est la reconnaissance de
la présence de Dieu en vous, et en étant assez tranquille pour
reconnaître la présence de ce Je au-dedans de vous, Cela prend
alors soin chaque jour du pain, de la nourriture, du vêtement,
du logement, de la joie, de la paix, de la sécurité, de la sûreté,
de la rémunération et de la reconnaissance – quelle que doive
être la nature de l’accomplissement.
Vous ne pouvez pas vous permettre d’accepter ces deux
points et de continuer comme si vous aviez lu une belle leçon.
Vous devez les prendre dans votre conscience pendant une jour-
née, une semaine, un mois, ou une année si nécessaire, jusqu’à
ce qu’ils aient fructifié en vous et que vous ayez atteint une
compréhension de la nature de la révélation de Jésus Christ
que Je suis le chemin. À travers le Je, qui est la Présence
divine au-dedans de vous, vous êtes accompli. À travers ce Je
qui est Dieu au-dedans de vous, à travers Cela vous vivez. Ceci
est la manière de vivre, et vous vivez à travers cette Présence :
en Elle, avec Elle, à travers Elle, par Elle. Communiez avec
Elle. Ayez votre vie, votre mouvement et votre être en Elle et
avec Elle. Soyez tranquille et connaissez Je. Soyez tranquille et
entendez le « murmure doux et léger » vous dire : « Ne crains
point, Je suis avec toi. N’aie pas peur, Je suis Lui. »

Reposez-vous en Moi

Vous saurez alors que le miracle de la vie chrétienne est


que ce Je, Dieu, au milieu de vous, suis omnipotence. Reposez-
vous en Moi. Reposez-vous dans Ma parole. Reposez-vous dans
ce mot Je au milieu de vous. Reposez-vous dans cette présence
de Dieu. Reposez-vous dans l’assurance de Sa présence et de Sa
mission. Demeurez en Elle. N’ayez jamais de pensées d’in-
quiétude ou de crainte pour les choses de ce monde.
Entretenez toutes les pensées que vous voulez en faisant
votre travail correctement, parfaitement, avec à-propos et

54
« JE SUIS LE CHEMIN »

amour. Occupez-vous d’être obligeant envers vos amis et vos


ennemis, et souciez-vous de prier pour ces ennemis. Souciez-
vous de pardonner soixante-dix fois sept fois, mais ne vous
inquiétez pas pour votre propre vie, car ceci est la fonction du
Je qui demeure en vous. Je est le chemin. N’ayez pas peur, c’est
Moi ; puis détendez-vous dans ce Je. Détendez-vous dans cette
Présence. Détendez-vous dans ce Pouvoir. Détendez-vous dans
l’assurance que ce Je est quelque chose qui ne vous quittera et
ne vous abandonnera jamais.
Ce Je ne vous maintiendra pas sur terre à tout jamais, car
ce n’est pas Sa fonction. Sa fonction est que vous viviez à tout
jamais, mais pas nécessairement en Angleterre ou aux États-
Unis, en France, en Allemagne, en Suisse ou bien n’importe où
sur terre. L’endroit où vous vivez devrait être sans importance,
aussi longtemps que vous vivez par la grâce de Dieu. Ici, là ou
n’importe où ailleurs devrait être pour vous la même chose.

Entrer dans le sanctuaire intérieur

Je n’est jamais une personne. Ce n’est pas ma personne ou


votre personne. Je est toujours l’Individualité divine, le Créa-
teur, la Parole qui est au milieu de vous. Quand vous Le recon-
naissez, vous vivez alors la voie chrétienne, la voie de Je, la
voie de la Présence au-dedans, la voie de la prière et de la com-
munion, en entrant dans le sanctuaire intérieur de votre
propre être pour trouver Dieu.
En lisant la Bible, vous pouvez croire que le sanctuaire inté-
rieur ou saint des saints où entraient les prêtres hébreux était un
édifice. C’est simplement une façon de le présenter, mais il a une
signification intérieure beaucoup plus profonde. Il n’y a jamais eu
un édifice érigé qui était le saint des saints – pas même le temple
du Roi Salomon à Jérusalem. Lui aussi a suivi le chemin de toute
chair. Toutes les structures matérielles suivent ce chemin. Le

55
saint des saints est votre conscience, le sanctuaire intérieur de
votre propre être. Vous n’êtes jamais dans le saint des saints tant
que vous n’êtes pas allé au-dedans de vous-même et que vous n’y
avez pas trouvé Dieu, que vous n’avez pas communié avec Lui,
que vous ne Lui avez pas parlé, et que vous n’avez pas entendu
Dieu, tout au-dedans de vous.

« Où irais-je loin de ton esprit ? » Ici où je suis, Dieu est, et je


n’ai besoin que de me détourner des édifices matériels, des
royaumes matériels, pour me retirer à l’intérieur, dans l’édifice
spirituel, le temple qui n’est pas fait de main d’homme, dans
Mon royaume, le royaume spirituel; et là, à l’intérieur du temple
de mon propre être, à l’intérieur de ce sanctuaire spirituel et
invisible qu’est ma conscience, je peux entendre la voix de Dieu.
Là je peux porter témoignage pendant qu’Il fait entendre Sa
voix. Je peux entendre la petite voix tranquille, et je peux obser-
ver la terre de l’erreur – le péché, la maladie, le manque, la limi-
tation – en train de s’écrouler pendant que Sa voix dit : « N’aie
pas peur, c’est Moi. Ne crains point, Je suis avec toi. »

Souvenez-vous consciemment, quand vous vous éveillez le


matin, que là où vous êtes est ce temple de Dieu. En vaquant
à vos occupations pendant la journée, que vous vous trouviez
dans votre maison, votre bureau, dans la rue, dans un bus, ou
en difficulté, tournez-vous au-dedans et réalisez : « Je suis le
temple de Dieu, et Dieu demeure en moi, dans ce temple ici où
je suis. »
Pratiquez cette présence de Dieu en vous. Pratiquez-la
matin, midi et soir, dans n’importe quelle et dans toute cir-
constance, mais plus particulièrement dans celles qui semblent
être des circonstances mauvaises. Priez la prière de rappel –
pas une prière pour des choses dont vous avez besoin, ou que
vous voulez ou devriez avoir – mais la prière de rappel : N’aie
pas peur, c’est Moi. Sois tranquille et sache que Je au-dedans
de toi suis Dieu.

56
Chapitre V

LES DEUX VOIES DE JE

C eux d’entre vous qui sont sur le chemin spirituel vivent


dans deux mondes, le monde matériel et le monde spirituel.
Il se peut que, pour l’instant, certains d’entre vous fassent très
peu l’expérience du monde spirituel, mais sûrement en sai-
sissez-vous parfois des aperçus pendant ou après une médi-
tation. L’expérience de cette conscience élargie peut aussi
venir quand vous avez demandé de l’aide, quand vous avez été
provisoirement élevé hors de vous-même – hors de vos pro-
blèmes ou hors de votre corps – et que vous avez saisi, pen-
dant une brève seconde, un aperçu d’une conscience au-delà
de celle de « l’homme naturel », l’homme qui n’entre jamais au
ciel, ne reçoit jamais une bénédiction de Dieu et n’est jamais
sous la loi de Dieu. La conscience de l’homme naturel n’est
qu’une branche qui est coupée et se dessèche, se rapprochant
progressivement des soixante-dix ans – un peu plus ou un peu
moins – sans même jamais soupçonner qu’il y a un autre
royaume.
Pendant que vous êtes dans l’état de conscience de l’homme
naturel, quelque chose en vous vous dirige vers un enseigne-
ment spirituel, et s’il se trouve que cet enseignement est la
Voie Infinie, vous n’êtes pas simplement conduit à travers cer-
tains principes de métaphysique, mais aussi à la pratique de
principes qui doivent finalement déboucher sur la méditation.
C’est en méditation que cet aperçu du royaume spirituel vous

57
est donné, parce qu’en méditation vous ne cherchez pas des
choses. Vous ne cherchez pas la santé, la prospérité ou la com-
pagnie: vous cherchez le royaume de Dieu, et «le Fils de l’homme
viendra à l’heure où vous n’y penserez pas », le Christ Se révèle,
et la Grâce spirituelle prend les rênes. Cette vision pourrait
être passagère, vous quitter pendant des jours et ne pas reve-
nir, mais si vous êtes vraiment déterminé à suivre ce chemin,
vous vous y maintiendrez jusqu’à ce que cette prise de cons-
cience revienne, pas une seule fois mais encore et encore. Plus
souvent vous la cherchez et plus souvent vous l’atteignez, plus
vous êtes proche de ce point où vous vivez davantage dans le
royaume de Dieu que dans le monde.

La lumière est donnée pour être une lumière

Les gens croient parfois qu’en entrant dans la vie spirituelle


ils vont quitter le monde des affaires. Cela est rarement vrai,
parce qu’ils endossent l’instruction d’étudiants, le travail de
guérison et toutes les affaires qui sont liées au ministère spi-
rituel.
Même dans une activité spirituelle, vous vous trouverez
dans une certaine mesure impliqué dans le monde des affaires,
où il pourra y avoir des choses plaisantes et des choses pas très
plaisantes. Une partie du travail d’enseignement est très
agréable, et une partie ne l’est pas. Mais vous serez vous-même
arrivé là où vous vivrez de plus en plus dans le royaume spiri-
tuel et de moins en moins dans le monde, et que cela soit
agréable ou désagréable ne vous importera pas.
Avec chaque personne qui a obtenu une certaine mesure de
lumière, une grave question se pose : « Dieu a-t-il été si bon
pour moi au point de me donner cette lumière spirituelle et
toutes les grandes bénédictions spirituelles qui me sont venues
sur le plan humain pour mon seul profit ? A-t-il fait cela pour

58
LES DEUX VOIES DE JE

moi ? Désire-t-il m’établir en tant que Son enfant spécial pour


recevoir des faveurs particulières, afin que le reste du monde
puisse dire : « oh, n’a-t-il pas de la chance ? Il a la grâce de
Dieu » ?
Puis la réponse commence à lui venir : Grand Dieu, non ! Il
ne m’a pas été permis de recevoir tout cela pour moi. C’est seu-
lement afin que je puisse être une lumière pour ceux qui sont
encore dans l’obscurité. Cela ne m’a pas été donné pour moi du
tout. »
En fait, ma propre expérience a été que plus j’avance, moins
j’utilise tout ce bien qui m’est venu, parce que je suis très
occupé avec ce travail. Je sais donc que cela ne m’a pas été
donné pour me fournir des loisirs qui ne sont jamais venus,
mais plutôt pour faire de moi une lumière qui puisse éclairer
ceux qui sont encore dans les ténèbres et ceux qui sont encore
en train de chercher.
Au début, vous devenez une lumière pour certains mem-
bres de votre famille, vos voisins, vos amis, ou les autres étu-
diants, mais vous réalisez finalement que cela n’est pas suffi-
sant. Dieu n’a pas mis le soleil dans le ciel pour une seule
personne. Il y est à la fois pour les saints et pour les pécheurs ;
il est là pour tous également. Dieu n’a pas envoyé Jésus au
monde simplement pour les Hébreux de la Terre Sainte, ni sim-
plement pour les Chrétiens qui sont devenus les adeptes des
disciples; mais pour que le message spirituel du Maître devienne
universel, et que l’esprit qui était en le Christ Jésus puisse
devenir l’esprit de l’homme.

« Je » ne peux rien faire,


mais Je au-dedans peut faire toutes choses

Jésus a dit : « Je ne peux rien faire de moi-même… Si c’est moi


qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas

59
vrai. » Vous devez maintenant vous arrêter un moment et réflé-
chir à cela, car à mesure que vous lirez le Nouveau Testament,
vous n’aurez pas à lire très loin avant de l’entendre dire: « Celui
qui me voit voit celui qui m’a envoyé… Mon Père et moi nous som-
mes un… Je suis le chemin, la vérité et la vie… Je suis la lumière
du monde… Je suis venu afin que les brebis aient la vie. » Tout cela
vous amènera à être très prudent au sujet de l’utilisation du
mot « je », afin de faire bien attention à ce que vous faites quand
vous utilisez ce mot.
Le message de la Voie Infinie met en lumière ce qui a été
perdu par l’église depuis dix-sept cents ans, la vérité qu’il y a
un « je » humain qui ne peut rien faire, et qu’il y a un Je divin
au-dedans de vous à travers lequel vous pouvez faire toutes
choses.
Vous devez savoir qu’il y a un « je » appelé Joël, et qu’il y a
un « je » appelé vous. Mais ni vous ni Joël n’a atteint le plein
état de réalisation : Joël est susceptible de faire des erreurs ;
Joël peut à un moment ou à un autre se mettre très en colère ;
Joël apprécie parfois un bon repas. Mais cela n’est pas le Je
qui est l’instructeur ou le révélateur spirituel. Cela est la par-
tie de mon identité qui est encore dans le sens personnel, et
c’est celle dont Jésus parlait quand il a dit : « Je ne peux rien
faire de moi-même. »
Une fois que vous faites cette même reconnaissance, vous
pouvez alors dire : « Ah, mais mon Individualité, mon Indivi-
dualité réelle, est divine. Mon Sauveur, mon Christ, mon Gué-
risseur, mon Pourvoyeur est plus proche de moi que le souffle en
moi. Il est le Je même de mon être. » Quand vous avez reconnu
cela, vous commencez à retirer votre foi, votre espoir et votre
confiance du monde extérieur et des êtres humains. Vous ferez
de votre mieux pour être guidé spirituellement quand vous irez
voter, mais vous ne dépendrez pas pour la liberté et la paix de
celui qui est élu, quel qu’il soit, que ce soit votre candidat ou le
candidat d’un autre. Vous vivrez consciemment dans la prise

60
LES DEUX VOIES DE JE

de conscience de ce Je au-dedans de vous. Cela est prier sans


cesse, en réalisant constamment que Je au milieu de vous est
puissant. Je au milieu de vous est le pain, la nourriture, le vin
et l’eau de votre vie.

La séparation

Tout cela nous mène à un passage très difficile dans notre


voyage. Nous sommes tellement accoutumés à lire et entendre
les belles promesses bibliques d’un ciel parfait, que nous
oublions parfois qu’il y a aussi quelques autres promesses
bibliques que nous avons peut-être ignorées : « Étroite est la
porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les
trouvent. (Mat. 7 : 14)… Je ne suis pas venu apporter la paix, mais
l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père,
entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère. » (Mat. 10:
34-36)
Nous glissons sur ces passages comme s’ils n’étaient pas
importants ou n’étaient pas destinés à être pris au sérieux.
Bien sûr, ils ne sont pas à prendre au sens littéral, mais soyez
certain que Jésus savait ce qu’il disait, parce que la division a
bien lieu, et qu’elle se produit dès l’instant où vous commencez
à compter sur le Je au-dedans de vous et pas sur vos parents,
vos enfants, tantes, oncles ou cousins. Une division s’est pro-
duite là même : vous êtes en train d’être séparé de votre dépen-
dance vis-à-vis de personnes.
Aussi longtemps qu’il y aura deux états de conscience – le
matériel et le spirituel – vous découvrirez qu’il y aura une divi-
sion ou séparation avec ceux de votre famille qui préfèrent res-
ter dans la conscience matérielle, même s’ils sont vos propres
enfants ou parents. Vous pourrez ne pas quitter leur maison
ou les mettre à la porte de la vôtre, mais il y aura un mur entre
vous, un mur qui signifie un manque de compréhension. Et

61
vous découvrirez vraiment que votre compagnie, votre pléni-
tude et unicité seront avec ceux de votre maisonnée spirituelle
plutôt qu’avec ceux de votre maisonnée familiale. Dans cette
mesure, il y aura une séparation ou une division. De telles
expériences amènent souvent les gens à quitter le chemin spi-
rituel. Comme l’a dit le Maître : « Il y en a peu qui le trouvent. »
L’Écriture dit aussi : « Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. »

Faire la transition vers la conscience spirituelle

Si vous examinez honnêtement vos pensées, vous décou-


vrirez que la raison de votre approche, du moins de votre pre-
mière approche d’un travail métaphysique ou spirituel, fut le
désir d’améliorer des conditions humaines, ni plus ni moins
que ça. C’était une manière d’obtenir une meilleure santé, une
plus grande abondance ou une meilleure compagnie, et main-
tenant, à votre surprise ou consternation, vous êtes confronté
au fait que tout le contraire peut se produire. Vous pouvez
perdre certains de vos compagnons, certains de vos amis.
De la même manière, en recherchant la santé, vous espérez
parfois vous débarrasser d’une condition indésirable, et vous
découvrez alors que vous en avez trois ou quatre autres en
même temps que celle-là. Elles étaient latentes dans votre
corps ou votre mental, et remontent maintenant à la surface ;
vous découvrez alors soudain des maladies que vous aviez tou-
jours ignoré avoir. Peut-être penserez-vous tout d’abord que
c’est votre étude spirituelle qui les a apportées. Non, votre
étude spirituelle ne les a pas apportées, mais elle a effective-
ment fait remonter à la surface tout ce qui était latent dans
l’esprit ou le corps, et l’attitude juste est d’être reconnaissant,
car autrement cela resterait là endormi jusqu’à être prêt à
frapper. Tandis que maintenant, au moins, cette condition est
remontée à la surface, et, par votre étude et votre travail, vous

62
LES DEUX VOIES DE JE

aurez l’occasion de faire une transition, du sens matériel de


santé à la conscience spirituelle de la plénitude.
Il est possible que dans votre vie métaphysique du début
vous ayez été satisfait d’avoir une condition désagréable chan-
gée en une condition agréable, un corps en mauvaise santé en
un corps en bonne santé, ou un porte-monnaie vide en un porte-
monnaie rempli. Mais à mesure que vous allez demeurer sur le
chemin spirituel, cela ne vous satisfera plus, parce que vous
découvrirez qu’il y a vraiment un terme à tout bien matériel,
qu’il soit du corps ou du porte-monnaie. C’est pourquoi, en
essayant d’éviter de faire la transition vers la plénitude et l’in-
tégrité spirituelle, vous saurez que vous avez seulement remis
à plus tard les maux de la chair ou du porte-monnaie.
Ainsi, vous arrivez finalement là où vous vous élevez, à tra-
vers la conscience spirituelle, au-dessus de l’idée de bonne
santé, de bonnes ressources et de bonne compagnie. Pendant
que vous vivez dans cette conscience, et que vous cessez de
vous réjouir de la santé physique, de la richesse matérielle ou
du bonheur humain, en vous tournant toujours au-dedans et en
vous souvenant que tout cela n’est que la manifestation exté-
rieure d’une grâce intérieure, vous faites la transition à un état
de santé qui n’est pas du corps mais de l’Âme, et au point où les
ressources ne sont pas l’argent mais ont leur source dans
l’Âme.
La seule manière pour que cela s’accomplisse, est de réali-
ser que Je, le vin d’inspiration, le pain de vie, est la source de
l’harmonie spirituelle apparaissant extérieurement en tant que
bien humain. Au cours de cette période de transition, vous allez
sans arrêt au-dedans pour le rappel de ce Je intérieur, ce
Christ, cette Individualité. Nous appelons cela pratiquer la
présence de Dieu, réaliser Dieu, la réalisation-Dieu ou l’Auto-
réalisation. Toutes ces expressions veulent dire la même chose.
Elles signifient que vous êtes en train de réaliser que vous êtes
plus que ce que vous pouvez voir dans le miroir, qu’il y a un

63
Quelque Chose invisible qui est la partie la plus importante
de votre vie et de votre être, parce que la partie invisible est la
source du visible.

L’amour et la joie, fruits de la contemplation

En méditation, vous contemplez l’activité spirituelle et


l’être spirituel qui est au-dedans de vous. Vous contemplez la
grâce de Dieu qui est établie en vous, et vous reconnaissez que
Dieu a planté Son fils en vous, que Dieu est votre seul Père, et
que par conséquent votre héritage est du Père et pas du fait
que vous êtes bon, puisqu’il vient au saint et au pécheur de la
même manière quand l’état de préparation l’a installé. Cela
est vivre la vie contemplative, en contemplant toujours l’In-
fini Invisible de votre être, cet État-Christ de votre être, ce Je
divin intérieur, et en sachant que ce Je même est venu afin
que vous ayez la vie et que vous l’ayez plus abondante. Une
telle contemplation amène un abandon de l’amour, de la haine
et de la peur du monde extérieur. Vous dites : « Cessez-vous de
l’aimer ? » De l’aimer indûment, oui, ou peut-être cessez-vous
de l’aimer de la façon erronée et commencez-vous à l’aimer de
la façon juste.
Trop de ce que le monde appelle l’amour est fondé sur
l’amour pour le corps d’une personne. Toute la satisfaction que
certaines personnes obtiennent provient du corps de quelqu’un
ou du porte-monnaie de quelqu’un. Mais cela n’est pas aimer de
la façon juste. Ce genre d’amour se révèle très insatisfaisant
et arrive à un terme. Mais lorsqu’un individu commence à réa-
liser que cette Présence invisible au-dedans de lui-même est
en réalité l’Âme du mari, de la femme, de l’enfant, de l’ami et
du prochain, ils se mettent alors à percevoir cette même Âme
en lui, et l’amour revêt une nature entièrement différente. Sa
partie animale disparaît, et une joie apparaît.

64
LES DEUX VOIES DE JE

Aller de l’état humain à l’état Christique

C’est ainsi que dans ces deux mondes, il y a toujours un


« vous » qui communie avec la Présence invisible que Jésus
appelait le Père au-dedans, et que Paul appelait le Christ. C’est
en réalité l’Esprit dans l’homme. Ce même Esprit « qui a res-
suscité Jésus d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mor-
tels. » (Rom. 8 : 11) Mais où est ce même Esprit qui a ressuscité
Jésus-Christ d’entre les morts ? Est-il dans la Terre Sainte d’il
y a deux mille ans, ou faut-il que vous alliez le chercher en
Terre Sainte maintenant ? Non, le même Esprit qui a ressuscité
Jésus-Christ d’entre les morts est au-dedans de vous. Vous ne
L’obtenez pas : vous Le reconnaissez et vous Le laissez S’écou-
ler. C’est en demeurant dans la conscience de Sa présence, en
reconnaissant Sa présence au-dedans de vous, en communiant
avec Lui dans vos moments de silence qu’Il est amené de plus
en plus en manifestation.
Ce fut dans de tels moments d’unicité consciente que Jésus
a pu dire : « Celui qui me voit voit celui qui m’a envoyé… Mon Père
et moi, nous sommes un. » Dans cette conscience élevée, Jésus
était absent, et Dieu seul, le Je divin, était présent et parlait.
Quand il dit : « Je suis venu afin que les brebis aient la vie et l’aient
plus abondante», il ne parle pas en tant qu’homme, mais en tant
que Dieu : il s’est élevé au-dessus de son humanité dans sa
Divinité.
Il y a ceux qui, par cette communion, atteignent finalement
l’expérience ultime qui est l’union consciente avec Dieu, et qui
s’élèvent au-dessus de leur virilité et féminité dans leur Divi-
nité. Comme pour le Maître, cependant, ce n’est pas une expé-
rience continue qui se poursuit le reste de notre vie. C’est une
expérience intermittente, qui est ici aujourd’hui et n’est plus là
demain. Il y a eu des moments où Jésus était si abattu, qu’il a
eu besoin de partir quarante jours, ou si découragé qu’il a dû

65
demander aux disciples de prier avec lui. Il est certain que
Jésus n’était pas dans sa Divinité à ce moment-là, à Gethsé-
mani, quand il a demandé aux disciples de rester éveillés avec
lui, et il espérait que leurs prières l’élèveraient.

En méditation, grimpez dans votre Je

Nos méditations les uns pour les autres, et même ce que


nous appelons le traitement, ne sont pas destinés à guérir la
maladie ou la pénurie. Ils sont destinés à élever l’étudiant hors
de son état humain dans son état Christique, où il n’y a pas de
péché, de maladie, de mort, de manque ou de limitation. Quand
vous demeurez dans votre état-Christ, vous pouvez regarder à
l’extérieur et dire : « Quel obstacle t’arrête ? » parce que vous ne
voyez aucune raison pour laquelle même le paralytique ne
pourrait pas marcher. C’est dans votre état-Christ que vous
pouvez ordonner aux aveugles d’ouvrir leurs yeux. Cela, vous
ne pouvez pas le faire dans votre état humain, parce que rien
ne se produit. La majorité du travail de guérison se produit en
fait quand le praticien, par une profonde méditation, s’est élevé
hors de son état humain dans son état Christique. Plus un indi-
vidu passe d’années à travailler en tant que praticien et ins-
tructeur spirituel, plus il passe d’heures du jour ou de la nuit
à être dans son état Christique et par conséquent moins de
traitements spécifiques il a à donner.
Cela nous amène à un point important de la méditation de
la Voie Infinie. Nous ne dirigeons jamais notre pensée à l’ex-
térieur vers une personne ou une condition. Diriger la pensée
est entièrement un processus mental. Son objet est en réalité
la suggestion. Cela ne veut pas dire que certaines personnes
ne sont pas guéries par la suggestion, car il y en a. Ce que nous
disons est que cela n’entre pas dans la pratique de la Voie Infi-
nie, parce que c’est une violation de l’un des principes fonda-
mentaux de la Voie Infinie.

66
LES DEUX VOIES DE JE

Le mental humain peut être utilisé pour le bien et pour le


mal, et le mental humain peut faire d’honnêtes erreurs. Par
conséquent, nous ne voulons pas que le mental humain entre
dans notre pratique spirituelle ou dans notre relation avec nos
étudiants. Dans la méditation, le « je» personnel qui est Joël, ou
le « je » personnel de n’importe quel praticien doit cesser de
fonctionner, parce que personne n’a le droit de croire qu’il a le
pouvoir de donner quoi que ce soit à quelqu’un. S’il l’avait, où
Dieu entrerait-il ? Après plus de trente ans de cette pratique,
personne ne sait mieux que moi que « Je n’ai ni argent ni or »
(Actes 3 : 6) – ces choses du monde, je n’en ai pas à donner.
Il y a une seule chose que j’ai ou qu’a tout véritable ins-
tructeur spirituel, et c’est une compréhension de la nature de
Je, de l’Individualité invisible infinie. C’est pourquoi, quand je
médite pour vous ou avec vous, je ne vous permets pas d’en-
trer dans mon esprit, et je ne me projette pas dans votre esprit.
Ce que je fais, c’est fermer les yeux et grimper aussitôt dans
mon état-Je. Je veux communier et être un avec ce Je que je
suis, et, avec une oreille à l’écoute et l’attention centrée sur
l’Infini Invisible, je suis tranquille. C’est alors que l’Esprit de
Dieu est libéré, et que la personne reçoit les fruits, pour s’être
mise elle-même dans ma conscience.
Voyons comment cela fonctionne. Il peut y avoir une personne
qui est physiquement malade, et par le fait de me retirer au-
dedans dans cet état d’être Je, d’être tranquille, d’être paisible, de
savoir que Je est Dieu et de laisser ce Je être Dieu, cette per-
sonne peut recevoir une guérison physique. Mais une autre peut
recevoir une guérison morale, une autre une guérison financière,
et encore une autre un emploi ou une guérison de relations
humaines. Pourtant je ne sais rien du tout au sujet de cela.
Quand vous vous tournez vers un individu en qui vous
reconnaissez la réalisation-Dieu, cette reconnaissance du
Christ de son être est une indication de votre réceptivité, et
c’est ce qui vous donne le bénéfice de sa méditation. Vous

67
n’avez même pas besoin d’être dans la présence physique d’une
telle personne pour bénéficier du Je qu’elle est. Le Maître a
dit : « Ta foi t’a sauvée » (Luc 8 : 48) – ta foi, ta reconnaissance du
Christ.
« Qui dites-vous que je suis ? » Je est Dieu. Si vous recon-
naissez que Je est Dieu quand vous vous tournez vers un pra-
ticien, vous ne pouvez pas ne pas en bénéficier. Mais si vous
pensez que le praticien a le pouvoir de vous donner quelque
chose, de vous retirer quelque chose ou de le retarder ; ou bien
si vous pensez que l’argent a le pouvoir de l’acheter, vous vous
égarez. L’argent est un instrument ; il peut être utilisé comme
une expression de gratitude, et dans ce sens c’est une recon-
naissance, mais il ne va pas acheter quoi que ce soit. La seule
chose qui va acheter quoi que ce soit de nature spirituelle est
le fait que vous reconnaissiez, et que vous contactiez, quelqu’un
qui a obtenu une certaine mesure de vie-Christ, une certaine
réalisation du Christ de son être et de la nature du Je qu’il est.

Gagner notre liberté


en perdant notre sens humain d’identité dans Je

Quand vous comprendrez que Jésus utilisait le mot « je » de


deux manières différentes, vous commencerez à percevoir que
le secret de sa mission fut de révéler que Je est Dieu, le Je qui
est au milieu de vous, le Je qui est la nature et le caractère
mêmes de votre propre être. Vous êtes en réalité l’enfant de
Dieu dans votre identité spirituelle, et l’identité extérieure qui
s’appelle Marie, Jacques ou Joël est l’enfant prodigue qui tente
de retourner à la maison de son Père, jusqu’à ce qu’il finisse
par ne plus répéter son prénom mais dise : Je.
D’une façon ou d’une autre, nous perdons tous le sens d’at-
tachement qui nous a rendu fier d’appartenir à cette famille ou
à celle-là, à ce pays ou à cet autre, à telle race ou à telle autre,
à cette religion-ci ou à celle-là. Nous perdons tout cela dans la

68
LES DEUX VOIES DE JE

mesure de la réalisation de ce mot Je, parce que le Je de moi


est le Je de vous. S’il n’y a qu’un seul Père au ciel, vous et moi
sommes frères et sœurs, et plus tôt nous nous éveillons à ceci et
commençons à agir en conséquence, plus tôt nous amenons
notre propre émancipation et la liberté de ceux qui entrent dans
l’orbite de notre conscience.
À travers la réalisation de l’Infini Invisible au-dedans de
vous, vous atteignez votre liberté vis-à-vis de ce monde. Vous
ne perdrez pas votre amour pour vos parents ou vos enfants,
mais ce sera un amour d’une nature différente. Vous ne serez
pas esclave de cet amour, et vous ne les tiendrez pas esclaves
de cet amour. Et puis, vous donnerez sans doute aussi plus
d’argent pour les œuvres de charité dans le monde, tout en
ayant cependant moins de sympathie et de pitié que jamais
auparavant, parce que même pendant que vous aidez votre
prochain à son niveau de conscience, vous réaliserez qu’il n’a
pas à être pauvre ou esclave. La pauvreté et l’esclavage sont
des états d’ignorance. Quiconque s’éveille à la nature de Je, sa
véritable identité, doit devenir libre – libre du péché, libre de
la maladie, libre de la pénurie.
Si, lorsque vous fermez les yeux en prière ou méditation,
vous pensez à des gens, souvenez-vous s’il vous plaît que vous
pouvez être en train de leur envoyer du bien ou du mal, parfois
du mal sous le nom de bien. Mais si vous voulez vraiment être
une bénédiction pour ce monde, pour votre famille, pour vos
voisins ou pour vos étudiants, ne permettez pas à la pensée
humaine d’entrer dans votre esprit, parce que c’est la pensée
du petit « je », et même avec les meilleures intentions elle pour-
rait quelquefois être dans l’erreur. Soyez tranquille et sachez
que Je au milieu de vous suis Dieu, et laissez ce Je faire le tra-
vail. Alors, le message ou l’aide que votre ami, parent, patient
ou étudiant obtiendra sera en provenance directe de Dieu. Ce
sera l’Esprit Lui-même portant témoignage avec votre esprit,
et il y aura l’harmonie et la paix.

69
Chapitre VI

IMPERSONNALISER DIEU

S i quelqu’un vous demandait : « Qu’est-ce que cette Voie Infi-


nie ? Qu’est-ce qu’elle a qui retient votre intérêt et paraît vous
être profitable ? » Vous auriez sans doute du mal à répondre,
parce que ce qui vous retient, vous profite et est votre Conso-
lateur est quelque chose que vous connaissez avec votre Cons-
cience à quatre dimensions, et si vous tentiez de le communi-
quer à quelqu’un qui vit encore dans l’état de conscience à trois
dimensions ou matériel, il ne comprendrait jamais ce que vous
essayeriez de lui dire.
En essayant d’expliquer cela, vous pourriez dire : « Oh, j’ai
appris que le mal n’est pas un pouvoir », et alors, bien sûr, on
se moquerait de vous. Si vous disiez : « J’ai découvert Dieu », on
vous demanderait alors d’expliquer cela, et quiconque a jamais
été appelé à dire ce qu’il a découvert au sujet de Dieu sait com-
bien il serait stupide d’essayer. Personne ne peut faire cela, car
quoi que vous puissiez savoir au sujet de Dieu, vous ne le savez
pas avec votre mental. Avoir une quelconque perception de
Dieu veut dire que vous êtes déjà allé au-delà du domaine men-
tal et avez été élevé dans la conscience plus haute. Quoi que
vous sachiez au sujet de Dieu, vous le savez par l’intermédiaire
de votre perception spirituelle, de votre discernement spirituel
développé, de vos facultés de l’Âme. Tenter de dire cela à une
personne vivant à partir d’une conscience matérialiste serait
stupide, sinon impossible.

71
Universalité et disponibilité
de l’Esprit qui était en le Christ Jésus

La Voie Infinie commence par la révélation qu’il y a une


conscience transcendante, qui dans le mysticisme chrétien est
appelée la conscience-Christ, et dans le Bouddhisme l’esprit-
Bouddha. Dans l’un et l’autre cas, cela veut dire qu’il y a une
conscience plus élevée que le mental humain. Cela n’est pas
quelque chose de largement connu. Il est vrai qu’il y a sans
doute ceux qui acceptent l’idée que le Bouddha avait cette cons-
cience spirituelle et que Jésus avait l’esprit qui était en Christ,
mais il n’y a pas beaucoup de personnes qui comprennent que
cet esprit-Christ, ou conscience, est universel pour tous les
hommes, et qu’il est tout autant le vôtre ou le mien qu’il était
celui de Jésus ou du Bouddha.
Aussi longtemps que vous croyez qu’il y a un Dieu là dehors
séparé et distinct de votre être, vous personnalisez Dieu et
fabriquez l’image d’une entité, d’une identité ou d’un être en
dehors de vous. Dieu est être, mais pas un être. Dieu est en
train d’être vous et en train d’être moi. Ériger un Dieu séparé
de cet Être engendre donc le sens de séparation qui nous main-
tient dans l’ignorance. Cette personnalisation de Dieu, cette
personnalisation de Je, est le « voile » qui entraîne le sens de
séparation de Dieu chez l’homme. Personnaliser Dieu en accep-
tant Jésus comme le seul Christ met aussi le « voile » en place.
En fait, c’est la personnalisation de l’Esprit qui est le « voile ».

Dieu est Être

L’impersonnalisation est le « dévoilement », et dès que vous


connaissez Dieu en tant qu’Être, Dieu est alors mon être et
votre être. « N’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul

72
IMPERSONNALISER DIEU

est votre Père, celui qui est dans les cieux » (Mat. 23 : 9). L’Esprit
est votre créateur et votre être. Cela détruit toute personnali-
sation. Qu’un groupe quelconque de personnes prétendent être
les enfants de Dieu, ou être les plus élevées ou les meilleures,
c’est une personnalisation. Il n’existe rien de tel que le plus
haut ou le plus bas. Il n’existe rien de tel que le meilleur, parce
que toute forme extérieure qui se décrète spirituelle est vanité.
Dieu seul est Esprit. Seul Je, l’Esprit de Dieu en vous, suis le
fils de Dieu, et ce Je est si impersonnel qu’à moins de pouvoir
regarder le Juif et le Gentil, le Catholique et le Protestant,
l’Oriental et l’Occidental, le blanc et le noir, et de reconnaître
qu’ils sont tous d’un seul Père, de la maisonnée de Dieu, vous
ne pourrez pas y entrer.
Quand nous impersonnaliserons Dieu en sachant que Dieu
est l’être de Jésus-Christ, et que Jésus a démontré cela afin
que nous sachions que Dieu n’était pas seulement son Père
mais notre Père à tous, alors nos prières ne seront pas une acti-
vité mentale. Nous avons tenté d’atteindre Dieu avec le men-
tal pour L’influencer, Le « canaliser », alors que le mental doit
être tranquille dans l’assurance de EST : Dieu est ; Je suis ; Je
et le Père sont un. Nous n’avons ainsi aucun effort à faire pour
atteindre Dieu, car nous sommes déjà un avec le Père. Nous
ne devons certainement pas essayer, avec le mental, de cana-
liser Dieu dans la direction de qui que ce soit.
Cela n’a-t-il pas été le péché de la religion dans toutes nos
guerres ? Les aumôniers n’ont-ils pas été encouragés à prier
pour la victoire de leur camp ? Qu’était-ce là sinon une tenta-
tive de canaliser Dieu ? N’était-ce pas essayer de revendiquer
Dieu pour leur camp, et exclusivement pour leur camp ? Mais
si nous voulons être enfants de Dieu, nous devons prier pour
nos ennemis. Cela ne veut pas dire que nous devons prier pour
que notre ennemi nous détruise – non pas que cela changerait
quoi que ce soit si nous le faisions – mais nous devons prier
pour que nos ennemis soient libérés de l’esprit charnel, tout

73
comme nous désirons que nos amis soient libérés de l’esprit
charnel. Mais, si nous nous décrétons les préférés de Dieu, et
tous les autres l’esprit charnel, nous nous mettons de nouveau
en esclavage. Prier pour notre ennemi signifie connaître la
vérité au sujet de notre ennemi, savoir que pour ce qui est une
quelconque expression de l’esprit charnel provenant de l’en-
nemi, ce n’est pas un pouvoir, et qu’en ce qui concerne la véri-
table identité de l’ennemi, elle est autant Dieu que notre iden-
tité est Dieu.
Quand Dieu aura été soigneusement impersonnalisé, la
signification de l’Omniprésence sera claire. Nous avons établi
un sens de séparation d’avec Dieu alors même que nous décla-
rions que Dieu est omniprésence. Mais où suis-je dans cette
Omniprésence ? Si Dieu est omniprésence, alors je dois être
cette Présence ; mais si je me mets à avoir un Dieu et un « moi »,
je n’impersonnalise pas : je crée un sens de séparation. Je n’ai
Dieu comme Omniprésence que si je suis omniprésence.

Je frappe ! Entendez-vous ?

« Je me tiens à la porte et je frappe. » À la lumière de ce que


vous avez lu jusqu’ici dans ce livre, cela n’a-t-il pas maintenant
davantage de sens pour vous? «Je me tiens à la porte et je frappe.»
Ne comprenez-vous pas que cela ne veut pas dire un homme
qui a vécu il y a deux mille ans ? Ne savez-vous pas que cela
ne veut pas dire un quelconque individu aujourd’hui ? Ne
savez-vous pas que cela ne veut rien dire d’autre que ce qui est
dit, que Je est en train de frapper à la porte et prie d’être
admis, prie que vous ouvriez la porte de votre conscience pour
Le laisser entrer ?
Je est le principe créateur de cet univers, et ce Je frappe à
la porte de votre conscience depuis des siècles, suppliant d’être
invité à entrer, et vous L’avez retenu dehors, en Le localisant
dans la Terre Sainte d’il y a deux mille ans.

74
IMPERSONNALISER DIEU

La Voie Infinie révèle que ce même Je est la conscience illu-


minée, la conscience-Dieu, que vous recherchez. Je est cette
illumination, cette initiation, cet éclairement. Le Je de votre
être est la nourriture, le vêtement, le logement, le bonheur, la
paix et la sécurité mêmes que vous recherchez. Ce Je frappe
depuis toujours à la porte, essayant de pénétrer dans votre
conscience.
Votre vie entière dépend de la connaissance de la nature de
Dieu. Tant que vous ne connaissez pas Dieu correctement, ne
vous leurrez pas en croyant que vous avez atteint l’immortalité,
parce que vous n’atteignez l’immortalité que dans la mesure
où vous Le connaissez bien. Vous ne Le connaîtrez jamais bien
tant que vous ne Le connaîtrez pas en tant que Je : Je, l’Esprit
de Dieu en vous ; Je, la petite voix tranquille au-dedans. Le
royaume de Dieu est au-dedans de vous, et Dieu est dans Son
royaume. Dieu constitue Son royaume.
Ou bien ces paroles provoquent en vous un sentiment
joyeux d’acceptation, un sentiment de «Oui, oui, j’ai toujours su
qu’il doit en être ainsi », ou bien la porte de votre conscience ne
s’est pas ouverte pour laisser entrer Je, et le « voile » est encore
là. Dans ce cas, il sera nécessaire de demeurer dans cette
Parole et de laisser cette Parole demeurer en vous, jusqu’à ce
que votre conscience s’ouvre vraiment et que vous laissiez vrai-
ment entrer ce Je qui se tient là et frappe. Ce qui frappe à la
porte est Je. « Je me tiens à la porte » – pas une personne, mais
Je, – pas une quelconque personne, seulement Je, le Je même
qui est « le chemin, la vérité et la vie », le Je même qui est le pain,
la nourriture, le vin et l’eau.

Le chemin mystique est pratique

Parfois, lorsqu’un instructeur ou un praticien dit à un étu-


diant que c’est lui-même qui écarte de lui sa santé, ses ressources

75
et sa compagnie, il se peut que l’étudiant demande: «Comment
cela? »
Alors il faut lui dire : « Vous ne voulez pas ouvrir la porte
de votre conscience et Me laisser entrer, Moi le Je. Vous ne vou-
lez pas laisser entrer le Je qui est en train de frapper là. Vous
cherchez un autre Dieu, ou bien vous ne cherchez pas Dieu du
tout, mais des fruits, un bénéfice de Dieu. Cela, vous ne le trou-
verez jamais. »
Dieu ne donne pas la santé ; Dieu ne donne pas les res-
sources ; Dieu ne donne pas la paix ; Dieu ne donne pas la sécu-
rité. Dieu est tout cela : « Je suis le chemin, la vérité et la vie… Je
suis la résurrection. » Le Je n’envoie pas ces choses ou ne les
donne pas : le Je est ces choses, le Je incorpore ces choses.
Quand vous ouvrirez la porte de votre conscience et ferez
entrer Je, vous trouverez la Présence – d’abord lentement et
graduellement, parce qu’aucun de nous ne pourrait la prendre
d’un seul coup – mais vous découvrirez que cette Présence
s’écoule de vous sous les formes nécessaires à votre expérience
quotidienne.
C’est pourquoi le chemin mystique est la manière de vivre
la plus pratique qui ait jamais été connue. Le monde essayera
de nous dire que la manière matérialiste est la plus pratique,
mais si vous regardez l’histoire, je pense que vous conviendrez
que le matérialisme ne nous a pas donné la voie. Même si vous
regardez les pays qui ont eu un jour une balance commerciale
favorable et une rentrée d’or stable, vous vous apercevrez à
quel point la scène a changé et que pour bon nombre d’entre
eux ce n’est plus le cas. Pourquoi ? Parce que tout ce qui est là
dehors dans le monde est aussi fugitif qu’une ombre.
Mais si vous avez ouvert votre conscience à Je et si vous
avez réalisé que Je au milieu de vous est Dieu – que Je au
milieu de vous est cette Totalité – alors, si pour quelque raison
votre santé, votre foyer ou votre famille vous a quitté aujour-
d’hui, cela n’a pas d’importance. Ce Je est la résurrection.

76
IMPERSONNALISER DIEU

Une fois que vous réaliserez que Je au milieu de vous suis


Lui, vous découvrirez que les années dévorées par la sauterelle
sont restaurées (cf. Joël 2 : 25). Tout ce qui vous a jamais été
enlevé à cause de votre ignorance de Dieu vous est maintenant
rendu, et deux fois plus. Rien de cela n’est cependant possible,
sauf pour ceux qui ouvrent la porte de leur conscience et lais-
sent entrer le Je qui se tient à la porte et frappe.

La boîte de Pandore

Dans l’enseignement de la vérité, vous êtes confronté à une


situation comparable à la boîte de Pandore. La boîte de Pan-
dore était supposée avoir un grand trésor caché en elle ; mais
quand elle fut ouverte, le mal s’en échappa. C’est ainsi que la
vérité, aussi, est le plus grand trésor qui soit ; mais si vous
ouvrez la porte de la vérité à la pensée non préparée, la vérité
que Je suis la vérité sera prostituée, parce qu’elle battra des
ailes et dira : « Je suis Dieu ! Je suis Dieu ! », et les personnes
qui auront si peu compris la vérité essayeront d’être Dieu pour
vous.
Pour les personnes non préparées à cette vérité, la révéla-
tion de Je peut être destructive, parce qu’elles peuvent tenter
de l’utiliser pour un gain personnel, et aussi parce que cela
leur donne un faux sens de Je qui leur fait croire qu’un individu
a du pouvoir. La vérité est qu’aucun individu n’a de pouvoir,
parce que Je suis tout-pouvoir, Je suis omnipotence. Un indi-
vidu n’a aucun pouvoir. Vous, de vous-même, n’avez aucun pou-
voir. Vous ne pouvez jamais diriger le pouvoir ; vous ne pouvez
jamais utiliser le pouvoir.
Lorsque vous connaissez le secret de Je, vous demeurez
dans la tranquillité et laissez Je faire Son travail : pas vous –
Je, ce Je qui est au milieu de vous. Vous n’avez besoin d’au-
cune pensée, puisque vous ne pouvez pas et n’avez pas besoin

77
d’éclairer Dieu. Le fait même que vous vous soyez tourné vers
une conscience illuminée est le lien entre vous et Dieu. Alors,
tout ce qu’a à faire cette conscience illuminée est de demeurer
en Dieu, et Dieu remplit votre besoin.
Le rôle que joue votre conscience quand elle a été éclairée
est qu’elle s’est éveillée ; elle a eu suffisamment du « dévoile-
ment » pour savoir que le Je de vous et le Je de quiconque se
tourne vers vous est Dieu, de sorte qu’il n’y a aucun besoin de
lui transmettre des pensées, de lui transmettre du pouvoir, ou
d’utiliser le pouvoir-Dieu pour lui. C’est le bon plaisir du Père
de lui donner le royaume, le bon plaisir du Père, le Je au milieu
de lui. Je au milieu de vous est puissant, mais le Je au milieu
de vous est au milieu de lui à cause de l’Omniprésence. C’est
pourquoi vous n’avez pas à projeter votre pensée à travers les
kilomètres : vous avez seulement à demeurer dans la tran-
quillité, et parce que le Je a été dévoilé, la vérité a été dévoilée.
Si vous connaissez Je, pourquoi devez-vous vous tourner
vers quelqu’un ? N’y a-t-il pas un Je en vous ? Ne dites-vous
pas « je » tout le temps, et Je n’est-il pas Dieu ? Par conséquent,
demeurez dans la tranquillité.
Comprendre la nature de Dieu comme étant Je est le trésor,
mais en révélant cette vérité, elle s’avérera mauvaise si elle
vient à la perception des gens non éclairés, de ceux qui pen-
sent qu’un sens personnel de « je » est Dieu, que n’importe qui
peut exercer le pouvoir-Dieu, ou qu’une personne est spéciale-
ment favorisée par Dieu et peut, par conséquent, mieux faire
pour vous que l’un ou l’autre des praticiens qui ont réalisé
Dieu. Tout cela peut être mauvais parce que c’est personnali-
ser. Apprenez à impersonnaliser. C’est seulement quand vous
impersonnalisez que vous pouvez devenir intérieurement tran-
quille et laisser Je faire le travail, sans penser que c’est le « je »
de vous. Souvenez-vous qu’il y a un Je dans la personne que
vous êtes en train d’aider autant qu’en vous, et que C’est le
même Je, le seul et unique Je. Laissez-Le faire le travail sans

78
IMPERSONNALISER DIEU

mots et sans pensées, et alors le sens personnel de « je » ne se


mettra pas en travers du chemin.

Je est les ressources

Une fois, un étudiant m’écrivit qu’il avait un problème de


pénurie et me demanda de faire un travail pour les ressources.
Je lui répondis ceci :

« À vrai dire, le problème n’est pas la pénurie. Si vous vou-


liez ouvrir seulement les yeux, vous réaliseriez qu’il y a tout
autant d’herbe sur la terre qu’il y en a jamais eu ; il y a tout
autant d’arbres, tout autant de fruits, tout autant de bétail, tout
autant de poissons, tout autant d’oiseaux, tout autant de dia-
mants dans la terre, tout autant d’or et de platine, tout autant
de perles dans la mer. Où trouvez-vous donc la pénurie ?
Le problème ne peut pas être la pénurie, car le monde est
rempli d’abondance. La pénurie réside dans la personnalisa-
tion des ressources, dans la pensée que vous ne les avez pas.
Aussi longtemps que vous personnaliserez de cette manière et
établirez une identité séparée de Dieu, vous n’aurez pas de res-
sources. Mais quand vous réalisez que « la terre est au Seigneur et
tout ce qu’elle contient » (Ps. 24 : 1), et que « Mon enfant… tout ce
que j’ai est à toi » (Luc 15 : 31), vous êtes alors en train d’imper-
sonnaliser.
Grimpez au sommet d’une montagne et contemplez la terre
aussi loin que vos yeux peuvent voir. Tout cela, Je te le donne (cf.
Genèse 13 : 17). Entendez-vous ce mot Je de nouveau ? Je. Mais
où avez-vous cherché les ressources? À l’extérieur ? Vous les avez
sûrement personnalisées au lieu de réaliser que l’approvision-
nement est Je. Il est incorporé en Je. Tout ce qui est incorporé
dans le Je infini que je suis et que vous êtes est à vous – toute la
terre aussi loin que vous pouvez voir. La terre et tout ce qu’elle

79
contient est à vous. C’est Mon bon plaisir de vous donner le
Royaume ; mais si vous personnalisez, alors il y a ceux qui ont
et ceux qui n’ont pas.
Impersonnalisez-vous vous-même et comprenez que vous
n’êtes pas la personne que vous voyez dans le miroir. Cela est un
corps, mais ce que vous êtes est Je. Maintenant, vous avez
impersonnalisé : vous vous êtes impersonnalisé vous-même ;
vous avez impersonnalisé Dieu, et vous avez impersonnalisé les
ressources, parce qu’il n’existe rien de tel que des ressources qui
soient destinées uniquement à vous ou à moi.
Y a-t-il un Dieu qui peut donner ? Cela n’indiquerait-il pas
un Dieu qui retient ? Quelle sorte de Dieu avez-vous alors ? Un
Dieu fabriqué par l’homme, un Dieu fait à l’image et à la res-
semblance de l’homme ? Bien sûr, un homme peut donner et
retenir, mais Dieu le peut-Il ? Dès l’instant où vous comprenez
que Dieu n’a aucun pouvoir de retenir la lumière du soleil, la
lune ou les étoiles, les océans ou les poissons, vous savez qu’il n’y
a pas de Dieu qui retienne quoi que ce soit. Vous ne pouvez pas
vraiment avoir un problème de pénurie. Ce que vous avez, c’est
le problème d’un sens de séparation d’avec Dieu et, dans votre
ignorance, vous avez créé une identité distincte de Dieu.
En d’autres termes, vous ne déclarez pas : je suis Je ; au lieu
de cela vous déclarez : je suis une personne, et le manque d’édu-
cation, l’absence d’occasions ou certaines circonstances m’ap-
pauvrissent. C’est vous qui faites tout cela. Vous fabriquez votre
propre prison. Vous ne pouvez pas démontrer les ressources :
vous pouvez seulement démontrer Je. Vous ne pouvez pas démon-
trer la sécurité ; vous ne pouvez pas prier pour la sécurité. En
fait, vous ne pourrez jamais épargner assez d’argent pour avoir
la sécurité, comme l’ont découvert beaucoup d’ex millionnaires.
La seule sécurité que vous puissiez avoir, vous l’avez quand la
porte de votre conscience s’ouvre et laisse entrer le Je, de sorte
que vous pouvez dire : « Je est mon approvisionnement. Je au
milieu de moi est puissant. »

80
IMPERSONNALISER DIEU

Dans le livre La Voie Infinie, il est dit: «Ce que je recherche,


je le suis. » Cette phrase suffirait à sauver le monde. Mais elle
ne peut pas être acceptée au moyen de l’intellect, c’est pour-
quoi il faut l’entendre et vivre avec elle pendant des années et
des années, jusqu’à ce que finalement vous puissiez dire : « Oui,
Je. Je. Maintenant, je comprends la signification de Je. » Vous
ne pouvez pas personnaliser Je.
À mes débuts dans ce travail, quand, à cause d’un problème
de ressources, le Je me fut révélé, cette révélation mit fin à ma
période de pénurie et de limitations, mais fit quelque chose de
plus. Cela me révéla que je ne suis pas homme. Je suis Je, et
Je ne suis pas dans ce corps. C’est ainsi que lorsque vous êtes
dans votre automobile, vous n’êtes pas dans votre automobile.
En réalité vous ne faites jamais partie de votre automobile et
vous n’êtes jamais dedans. Vous êtes toujours quelque chose
de séparé et de distinct de l’automobile, vous la gouvernez, et
elle est un instrument que vous dirigez.
Cette même vérité s’applique à votre corps. Une fois que
vous réaliserez Je, vous saurez que ce corps a la même rela-
tion à vous que votre automobile. C’est un instrument pour
votre usage, et quand vous en aurez fini avec lui, vous vous
retrouverez avec un nouveau corps. Mais vous n’êtes pas en
lui, car Je est Conscience, Conscience divine infinie, et Cela
est omniprésent. Si le Père et moi nous sommes un, je suis
alors aussi omniprésent que Dieu. Autrement, il y a deux : un
infini et un fini. Mais si le Père et moi nous sommes un, Je suis
omniprésent.

La nature universelle de Je
nous rend tous un

La Voie Infinie révèle la nature impersonnelle de Dieu,


c’est-à-dire que Dieu n’est pas une personne, que Dieu n’est
pas localisé en tant que l’esprit de quelque unique personne :

81
Dieu est être. Mais Dieu est être infini ; par conséquent, Dieu
doit être votre être et mon être. C’est pourquoi nous pouvons
accepter Je en tant que le nom de Dieu, parce que j’ai le nom de
Je et vous avez le nom de Je. Chacun de nous est Je. Je est
l’identité de chacun, et c’est ce qui nous rend frères et sœurs.
C’est ce qui rend possible pour nous de nous rencontrer sans
envie, jalousie ou méchanceté, car quelle que soit l’abondance
de celui-ci, ou la pénurie de cet autre, tout s’égalisera quand
nous parviendrons à la prise de conscience de ce Je. Chacun
de nous est Je, et Dieu est ce Je infini en nous.
Quand nous aurons perçu la nature universelle de Dieu en
tant que Je, en tant que le Je de chaque individu et que le Je
de chaque chat, chien, oiseau et animal, le lion et l’agneau se
coucheront côte à côte – aussi bien les lions et les agneaux
humains qu’animaux. Quand nous reconnaîtrons Je en tant
qu’Être universel, Être infini, nous ferons de nos ennemis des
amis, non en les dominant, mais en reconnaissant que Je au
milieu de l’ennemi suis Je au milieu de chacun de nous, et que
nous sommes un.
Il n’y a qu’un seul Je. L’identité de Dieu est l’identité de
vous et l’identité de moi. Si je vous donne, je me donne à moi-
même. Si vous me donnez, vous vous donnez à vous-même.
C’est comme un transfert d’argent de votre poche droite à votre
poche gauche. Il en va vraiment ainsi, une fois que vous com-
mencez à comprendre le Je qui est Dieu, frappant à la porte
de votre conscience.
Pour cette raison, « Toutes les fois que vous avez fait ces choses
à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez
faites. » (Mat. 25 : 40), parce que Je suis le plus petit d’entre mes
frères, et le plus petit d’entre mes frères est Je. Quoi que vous
ayez fait à un autre, vous l’avez fait à vous-même, et cela
devrait permettre d’expliquer ce que veut dire le karma. Le
mal que vous faites à un autre ne peut que vous revenir. Il y a un
élastique attaché à lui, et la pierre que vous jetez doit revenir.

82
IMPERSONNALISER DIEU

Mais le bien que vous faites a aussi un élastique, et plus vous


le lancez loin et fort, plus vite il vous revient.
La leçon que nous apprenons est que Dieu est identité indi-
viduelle. Dieu n’est pas plus en train de flotter dans l’air que
Dieu n’est en haut dans le ciel. Dieu n’est pas sans corps : il ne
peut y avoir un être sans corps. C’est vrai que le corps n’a pas
à être physique dans sa nature, mais c’est un corps ; Chaque
individu incorpore ce Je, cet Être divin. Il est sa conscience
individuelle, même s’Il est voilé par la croyance que l’homme
est un être humain, qu’il est mortel, qu’il est conçu dans le
péché et né dans l’iniquité. Il est voilé par la croyance que seuls
quelques hommes peuvent connaître le Je, ou la Conscience
divine. Mais Dieu Se manifeste en tant que vous et moi indi-
viduel, et si Dieu doit apparaître au milieu de nous, Dieu doit
apparaître en tant que vous et moi individuel.
Cette vérité ne peut pas être donnée à ceux qui n’y sont pas
venus par un travail suffisant d’étude et de méditation, parce
qu’ils changeront la vérité de ce Je même en quelque chose de
destructif envers eux-mêmes, jamais envers les autres. Nous
ne pouvons jamais vraiment détruire les autres : nous ne
détruisons que nous-même, et nous faisons cela par la person-
nalisation, par la mauvaise interprétation.
Pour suivre la Voie Infinie, ouvrez tout d’abord la porte de
votre conscience et laissez entrer le Je qui y frappe. Faites-le en
secret : n’essayez pas de l’expliquer à vos amis ; ne pensez pas
que vous allez pouvoir leur donner cela par l’intermédiaire du
mental humain. Ils ne pourraient jamais l’accepter.
Expliquer cette grande vérité à ceux qui sont au niveau de
conscience à trois dimensions n’est pas seulement difficile mais
pratiquement impossible, et par conséquent vous aurez à la
leur donner doucement, jusqu’à ce qu’ils soient parvenus à une
certaine mesure de maturité spirituelle. Vous pourrez alors
retirer ce dernier voile sans les choquer, et leur montrer que
Je se tient à la porte de leur conscience et demande à entrer.

83
Chapitre VII

IMPERSONNALISER L’ERREUR

I l y a eu des centaines de mystiques dans l’histoire du monde,


qui ont été élevés si haut dans la conscience qu’ils ont réalisé
Je, et pourtant bon nombre d’entre eux n’ont jamais été
capables de mener une vie de bonheur, de santé ou de succès,
et n’ont jamais suscité un corps d’étudiants capables de révé-
ler au monde l’harmonie divine qui est ici pour chacun. Pour-
quoi cela? Pourquoi, après avoir atteint de si grandes hauteurs,
étaient-ils encore tourmentés par les discordes de ce monde ?
La raison est qu’ils n’ont jamais saisi l’importance et la signi-
fication de la nature de l’erreur.
Sans une compréhension de la nature de l’erreur, ce monde
ne va pas être différent dans la génération suivante de ce qu’il
a été dans celle-ci. Nous savons tous qu’il y a eu de nombreuses
révélations de Je, mais nous savons aussi que ces révélations
n’ont pas sauvé le monde. La révélation de la nature de l’er-
reur, associée à la révélation de Je, peut cependant le faire et
le fera.

Une compréhension du non-pouvoir


de l’effet est essentielle

Il est vrai que la nature de l’erreur fut enseignée en partie


dans les premières années de l’enseignement et de la guérison

85
métaphysique, mais la véritable signification du principe du
néant et du non-pouvoir de la maladie ne fut pas comprise. On
croyait que le mental, dont on faisait un synonyme de Dieu,
était le pouvoir qui guérissait la maladie ; bref, que Dieu était
le pouvoir qui la faisait disparaître. Cependant, si vous accep-
tez la vérité que Dieu est omnipotent, vous devez le plus logi-
quement du monde ajouter : « Alors, rien d’autre que Dieu n’est
pouvoir. » Cela doit vouloir dire le non-pouvoir de quoi que ce
soit et de tout ce qui vous apparaît comme un pouvoir, qu’il
s’agisse d’une personne, d’une chose, d’une circonstance ou
d’une condition. Vous pouvez alors la regarder objectivement et
réaliser à quel point il lui serait impossible d’être un pouvoir ou
d’avoir un pouvoir, si Dieu est omniprésent et omnipotent, la
seule Présence et le seul Pouvoir.
Plus vous devenez conscient de la nature de Dieu en tant
qu’Omniscience, Omnipotence et Omniprésence, plus vous
devenez conscient du non-pouvoir de ce monde d’effets. Peut-
être vous demandez-vous pourquoi les mystiques d’antan
n’ont pas découvert ce principe, et la réponse est que leur
mental était conditionné, exactement comme le mental de cer-
tains mystiques d’aujourd’hui est conditionné. Ils croient que
le karma est un pouvoir, plus puissant même que Dieu, ou
bien ils croient que Dieu utilise le mal pour Ses desseins. Ils
sont si conditionnés qu’ils ne peuvent pas abandonner leur
croyance en le pouvoir du péché, de la maladie, des faux appé-
tits, de la pénurie et des limitations. C’est ce qui rend difficile
d’expliquer ce principe à ceux qui n’ont pas été intérieure-
ment conduits vers un tel enseignement. Ceux d’entre vous
qui y ont été conduits peuvent plus vite l’accepter et le com-
prendre, parce que vous avez déjà fait l’expérience du non-
pouvoir de l’erreur sous une forme ou une autre. Quoi que ce
soit dont vous avez déjà fait l’expérience n’est cependant
qu’un début.

86
IMPERSONNALISER L’ERREUR

Les pouvoirs de ce monde


ne sont pas pouvoir en présence de Dieu

Comme des millions de personnes aujourd’hui, les Hébreux,


il y a des siècles, priaient Dieu de détruire les maux de leur
monde, mais ils ne furent jamais détruits. Depuis l’avènement
du Christianisme, les Chrétiens prient Dieu de vaincre les
maux de leur monde, et ces prières n’ont jamais réussi non
plus. Des personnes d’autres religions et enseignements ont
prié et prient pour vaincre les maux de leur monde, et ceux-ci
n’ont cependant pas été vaincus. Et ils ne seront jamais vain-
cus jusqu’à ce que nous en venions à reconnaître que nous
avons perdu notre temps à combattre le mal. Si Dieu pouvait
combattre le mal, il ne serait pas nécessaire de prier Dieu de le
faire. Dieu le ferait sans que nous le Lui demandions.
Ne commencez pas à indiquer à Dieu ce qu’Il ne fait pas. La
sagesse de Dieu est infinie – pas votre sagesse, celle de Dieu.
Votre sagesse est infinie quand vous êtes suffisamment «mort »
à vos croyances, vos théories, vos concepts, et qu’en méditation
vous avez ouvert votre conscience pour recevoir la sagesse de
Dieu. C’est alors seulement que votre sagesse est infinie, parce
que ce n’est pas vraiment votre sagesse mais celle de Dieu.
Dans vos méditations, vous en viendrez finalement à une
profonde communion avec Dieu, à vous abriter en Lui. Cette
Présence est aussi réelle et tangible que tout ce que vous avez
jamais connu, et même davantage ; et quand, par vos médita-
tions, vous commencerez à communier avec cet Esprit au-
dedans de vous, Il vous convaincra très rapidement que les
pouvoirs du monde ne sont pas pouvoir, et plus particulière-
ment que les mauvais pouvoirs du monde ne sont pas mauvais.
En fait, rien n’est mauvais sauf ce que la pensée rend mau-
vais, ce que notre acceptation rend mauvais, mais en soi-même
et de soi-même il n’y a pas de mal.

87
Quelle que soit la mesure dans laquelle vous avez fait l’ex-
périence d’une guérison spirituelle, vous avez déjà prouvé cette
vérité. Autrement dit, si vous aviez un rhume, qui est supposé
être un pouvoir, et si vous en avez été guéri spirituellement,
vous savez que ce qui a été prouvé est que ce rhume n’était pas
le pouvoir qu’il prétendait être.
Si vous avez eu une maladie plus grave, et qu’à travers
votre propre conscience spirituelle ou celle d’un autre vous avez
vu la douleur et les symptômes disparaître et l’harmonie se
rétablir, tout ce dont vous avez vraiment fait l’expérience est le
néant de ce qui était apparu sous la forme d’une maladie, car
si cela avait été quelque chose ce serait encore quelque chose.
Le fait même qu’elle ait disparu sans remèdes matériels, chi-
rurgie ou application quelconque, signifie qu’elle n’était vrai-
ment pas ce qu’elle prétendait être.

Le mal, une hypnose universelle

Tout mal, quel que soit son nom ou sa nature, est le pro-
duit d’une hypnose universelle, ou attitude fausse, basée sur la
croyance en deux pouvoirs, ce que Paul a décrit sous le nom
d’esprit charnel. Toute discorde qui nous touche n’est rien
d’autre que ce sens mesmérique. Ce n’est pas votre croyance
et ce n’est pas ma croyance : c’est une croyance universelle à
laquelle nous sommes soumis en vertu de notre ignorance de la
vérité.
Par l’activité de l’esprit charnel, agissant universellement,
nous sommes sous cette hypnose à partir du moment de la
conception, et si nous vivons sous la loi du bien et du mal, n’im-
porte quoi peut arriver. Ou bien nous sommes soumis à l’es-
prit charnel universel, à ses croyances et à ses activités, ou
bien nous répondons de plus en plus à l’impulsion spirituelle.
Par exemple, avec les premières pluies froides de l’automne,
il est probable que trois ou quatre personnes sur dix vont renifler,

88
IMPERSONNALISER L’ERREUR

non pas parce que leur pensée erronée fait ainsi d’elles des vic-
times, mais à cause de l’hypnose universelle engendrée par la
croyance en deux pouvoirs. Nous devons briser cette hypnose, en
réalisant que nous n’avons pas besoin d’être soumis au mesmé-
risme du monde, et en comprenant que l’hypnose ou l’esprit char-
nel n’est pas de Dieu, n’est pas spirituellement douée d’autorité,
et n’a pas de loi spirituelle pour la soutenir. Par conséquent, elle
n’est pas pouvoir.
Nous ne combattons pas l’hypnose ou l’esprit charnel; nous
ne discutons pas avec elle ; nous n’essayons pas de la détruire,
ni de nous élever au-dessus. Pour nous, l’hypnose et l’esprit
charnel ne sont que des noms qui identifient le bien et le mal
comme l’essence de toute limitation, mais à mesure que nous
dominons la croyance dans les pouvoirs du bien et du mal, nous
commençons à faire disparaître la source de nos discordes et
inharmonies.
Plus nous vivons dans la réalisation que nous n’avons pas à
être soumis à l’hypnose universelle de la croyance humaine en
deux pouvoirs, plus nous nous libérons de cette influence et
vivons sous la Grâce au lieu de vivre sous la loi. Quand nous
comprenons Dieu comme Omnipotence, nous pouvons alors réa-
liser que l’hypnose, le mesmérisme, le mental universel ou la
croyance universelle en deux pouvoirs, n’est pas un pouvoir, et
c’est dans la mesure de cette réalisation que nous devenons libre.
Cette croyance universelle de l’esprit humain ou charnel
ne peut agir en tant que pouvoir que parce que nous l’accep-
tons, mais en elle-même et d’elle-même il n’y a pas de pouvoir
dans la suggestion d’un état d’être séparé de Dieu ou bien d’une
présence ou d’un pouvoir distinct de Dieu. La seule présence
est l’Omniprésence. Même si nous pouvons croire voir un fan-
tôme, même si nous pouvons voir le péché, la maladie ou la
mort, la seule présence est l’Omniprésence.
Dieu est le seul pouvoir, en dépit des apparences, et Dieu
est omniscience, toute-sagesse. C’est pourquoi, nous n’avons

89
rien à savoir au sujet de l’activité du mental ou du corps ; tout
ce que nous avons à faire est de nous reposer dans l’omni-
science de Dieu, de nous reposer dans Sa sagesse infinie.
Quand nous demeurons dans l’Omniscience, l’Omnipotence et
l’Omniprésence, nous pouvons déclarer avec conviction : « Ah,
oui ! Il n’y a aucune présence et il n’y a aucun pouvoir autre
que Dieu, et cela que nous appelons la croyance en deux pou-
voirs – l’esprit charnel – cela n’est pas un pouvoir. Cela ne peut
pas agir dans l’homme ni à travers lui. »

Le mal est impersonnel

Tout mal est impersonnel : il n’y a aucune personne dans


laquelle, sur laquelle ou à travers laquelle il puisse opérer.
Qu’il s’agisse d’une prétention de temps, de maladie ou de man-
que – quel que soit le nom ou la nature du mal – il est imper-
sonnel. Il n’a pas sa source en vous, en moi ou en une quel-
conque personne, chose, condition, ni en un quelconque lieu.
La racine de tout mal est l’esprit charnel, ou une croyance en
deux pouvoirs ; et la croyance qu’il y a un pouvoir dans la mala-
die, la pénurie ou le péché est l’hypnose qui engendre toutes
les discordes dans le monde.
Dans la mesure où nous réalisons que dans ce monde tout
entier il n’existe rien de tel que le bien ou le mal en tant qu’en-
tité, nous sommes sans esprit charnel. Par conséquent, même
penser ou dire qu’une chose, une personne ou une condition
est bonne, c’est permettre à l’esprit charnel de nous gouverner.
Il y a seulement un Être, une Essence, un Pouvoir, et cela est
la Conscience : Dieu. La Conscience n’est ni bonne ni mauvaise :
Elle EST simplement.
Pour que la Conscience soit bonne ou mauvaise, il faudrait
qu’Elle ait un opposé et il faudrait qu’Elle ait des niveaux. Il n’y
a pas d’opposés en Dieu ; il n’y a pas de niveaux en Dieu : Dieu

90
IMPERSONNALISER L’ERREUR

est infini ; Dieu est omniprésent, omnipotent, omniscient, et


cela ne laisse aucune place pour les opposés, pour l’opposition,
la limitation ou le fini. En permettant à la limitation et au fini
d’agir dans notre conscience, nous introduisons l’esprit char-
nel dans notre expérience. L’esprit charnel n’est pas dominé
en le combattant, mais en reconnaissant qu’il est constitué de
la croyance en le bien et le mal.

Nous reconnaissons le bien et le mal


dans l’expérience humaine

Cela ne veut pas dire que dans notre expérience humaine


quotidienne nous ne prenons pas connaissance du bien et du
mal. Naturellement, nous reconnaissons qu’une condition de
santé est une meilleure expression dans notre expérience
qu’une condition de maladie, et l’un des fruits de la vie spiri-
tuelle est un plus grand sens de santé que celui dont nous pou-
vons jouir maintenant. Ainsi, alors qu’il est vrai qu’humaine-
ment nous semblons obligé de constater les limitations du bien
et du mal, nous devons reconnaître que la Conscience ne con-
tient pas en Elle-même de quantités ou de qualités de bien ou
de mal, ou de limitation.
En nous engageant dans les activités habituelles de la jour-
née, nous maintenons intérieurement notre perception spiri-
tuelle du Je comme conscience individuelle, et nous recon-
naissons que tout ce qui apparaît dans notre expérience en tant
que péché, maladie, mort ou limitation est l’esprit charnel, le
« bras de chair », ou pas d’esprit.
Nous ne nions pas qu’il y a de mauvais conducteurs sur les
routes, des conducteurs ivres, des conducteurs incompétents
et même des chauffards. En ce qui concerne la scène humaine,
les routes sont remplies à la fois de personnes bonnes et mau-
vaises, mais après avoir reconnu cela nous prenons notre posi-

91
tion spirituelle : « Oui, cela est l’apparence due à la croyance
en le bien et le mal – l’esprit charnel – mais ce n’est pas un
pouvoir : ce n’est pas ordonné par Dieu, maintenu par Dieu ou
soutenu par Dieu. Ce n’est que le « bras de chair. »
Tout au long de notre expérience humaine, nous ne pour-
rons éviter d’être conscient du péché, de la maladie et de la
pauvreté dans le monde, conditions qui seront dans le monde
aussi longtemps qu’il y aura une race humaine qui ne sera pas
devenue émancipée. Aussi longtemps qu’il y aura un monde
fait de la croyance en le bien et le mal, ces images seront tou-
jours là devant nos yeux : la maladie partout, la mort, la folie,
et toutes ces choses qui constituent l’esprit charnel. Ce qui
détermine l’harmonie de notre expérience est notre réaction à
ces choses-là : ne pas nous cacher la tête dans le sable et pré-
tendre ou déclarer qu’elles n’existent pas, mais reconnaître :
« Oui, elles sont le « bras de chair ». Elles ont vraiment un pou-
voir temporel. Elles sont un pouvoir pour un monde qui croit en
le bien et le mal, mais pas pour moi. Je sais qu’il n’y a qu’un
seul Pouvoir. »
Au début de notre voyage spirituel, nous ne faisons que sor-
tir du sens mortel du mal pour entrer dans un meilleur sens de
vie humaine, un sens où il y a plus de santé, plus d’abondance
et plus de bonheur. Mais cela n’est pas le but ultime de la vie.
Le but ultime de la vie est la réalisation spirituelle qui nous
fait finalement sortir à la fois du bon et du mauvais sens de
vie humaine.

L’Omnipotence de Je

Quand vous êtes témoin des maux de ce monde, à mesure


qu’ils apparaissent dans votre expérience, celle de votre famille,
de vos voisins ou de votre pays, assurez-vous dans votre médi-
tation d’englober les deux principes majeurs de la Voie Infinie :

92
IMPERSONNALISER L’ERREUR

d’abord, ouvrez la porte de votre conscience et laissez entrer le


Je, et reconnaissez :

N’aie pas peur, Je suis avec toi. N’aie pas peur de ceux qui
sont là dehors : Je suis Lui. Je suis ici, et Je suis là. N’aie pas
peur : Je au milieu de toi suis puissant. Je suis vie éternelle. Je
suis le chemin. Compte simplement sur Moi. Ne crains aucun
danger, car il n’y a pas de pouvoir extérieur à toi. Je au milieu
de toi suis pouvoir infini, le tout-pouvoir, le seul pouvoir.
Vis par la Grâce, puisque Je suis ta nourriture, ton vin, ton
eau. Je peux te donner de l’eau, et si tu la bois tu n’auras plus
jamais soif. J’ai une nourriture que le monde ne connaît pas.
Je suis la résurrection. Je suis le chemin : Je suis le chemin de
ta paix ; Je suis le chemin de ton abondance ; Je suis le chemin
de ta sécurité.
Je suis le rocher. Je suis une forteresse. Je suis une tour
haute. Demeure en Moi et laisse-Moi demeurer en toi, et aucun
mal n’approchera de ta demeure. Aucune arme forgée contre toi
ne réussira. Pourquoi ? C’est une ombre ; ce n’est pas une réa-
lité ; ce n’est pas un pouvoir. Je au milieu de toi suis omnipo-
tence, le seul pouvoir. Ces flèches, ces dards empoisonnés, ces
microbes, ces obus, ces bombes : ce sont des ombres. Ce sont des
croyances en un pouvoir distinct de Moi. C’est une croyance uni-
verselle en deux pouvoirs. Crois en Moi comme Omnipotence.

Vous n’êtes jamais dans le mysticisme tant que vous n’avez


pas ouvert votre conscience et accepté la vérité que Je au
milieu de vous suis Lui, que le Christ s’est incarné en vous, et
que l’Annonciation signifie la conception du Christ en vous.
Votre reconnaissance de cette vérité est la naissance du Christ
en vous. Mais, quand vous avez accepté cela, n’oubliez pas que
ce n’est pas achevé tant que vous n’avez pas fait suivre l’om-
nipotence de Je, qui est le premier principe de la Voie Infinie,
du second principe, qui est le non-pouvoir de ce qui apparaît
en tant que le monde de l’effet.

93
Reconnaissez le mal
comme étant l’esprit charnel

Dans votre expérience, vous aurez affaire à des personnes


de différents états de conscience, de niveaux variés de bien et
de mal et, même si elles ne vous touchent pas personnellement,
vous aurez connaissance du mal chez des personnes actives
dans les affaires nationales et internationales. Cela ne suffit
pas, je peux vous l’assurer, de porter témoignage du fait que
le Christ est en eux. Vous devez faire aussi le deuxième pas,
et reconnaître que l’esprit charnel n’est pas un pouvoir. C’est
seulement cela qui parachève votre prière ou votre méditation.
Une fois que vous avez reconnu, « Je au milieu de moi est Dieu ;
Je au milieu de vous est Dieu ; et l’esprit charnel, la croyance
universelle en deux pouvoirs, est non-pouvoir », c’est alors, et
alors seulement, que vous avez terminé votre méditation.
N’essayez pas de détruire le mal dans une personne. Réa-
lisez la nature impersonnelle de l’esprit charnel, puis « annu-
lez »-le. Cela peut être fait parce que Dieu n’a jamais créé un
esprit charnel. Dieu n’a jamais créé deux pouvoirs. Dieu n’a
jamais créé le mal, et par conséquent, quand vous imperson-
nalisez et « annulez », vous amenez votre prière, traitement, ou
réalisation à une conclusion. Vous pouvez alors vous détendre
et être certain que vous avez vraiment fait face à la situation
intelligemment et spirituellement, parce que vous avez honoré
Dieu en reconnaissant l’Omnipotence. Vous avez fait honorer
Dieu en reconnaissant l’Omniprésence, la présence de Dieu au-
dedans de vous, le Je même de votre être, et vous avez ainsi
pratiquement fait disparaître le diable dans la réalisation que
l’esprit charnel – la croyance universelle en deux pouvoirs –
n’a pas de loi de Dieu pour le maintenir.
Le mal qui approche de votre demeure se personnalise tou-
jours. Il vient sous la forme d’un péché, d’une tentation, ou d’un

94
IMPERSONNALISER L’ERREUR

faux appétit en vous ou en une autre personne. Il se person-


nalise toujours en « lui », « elle » ou « vous ». Observez cela, et
vous remarquerez que vous ne pensez jamais à l’alcoolisme :
vous pensez seulement à l’alcoolique. Vous ne pensez jamais à
la toxicomanie : vous pensez au drogué. Vous ne pensez jamais
à l’esprit charnel universel : vous pensez au méchant qui est
en prison, parce que le mal vient toujours sous une forme per-
sonnalisée. Il est venu à Jésus sous la forme d’un diable. Il se
personnalise toujours, mais quand Jésus se tourna vers le
diable, il n’y avait pas là de diable. Ce n’était qu’une tentation
dans son mental, et il devait y faire face dans son mental.
Donc, il n’y a pas de personne mauvaise qui vous affronte.
Il n’y a pas de condition mauvaise qui s’oppose à vous. C’est
une personnalisation de l’esprit charnel impersonnel – pas
votre croyance ou la mienne, mais la croyance universelle en
deux pouvoirs. Quand vous reconnaissez cela et que vous l’im-
personnalisez, le mal se détache de la personne, qu’il s’agisse
d’un péché, d’une maladie, d’un faux appétit ou de quoi que ce
soit. Il se détache d’elle, parfois très rapidement et parfois très
lentement, selon son degré de réceptivité.

Aucun pouvoir-Dieu n’est utilisé

Quand vous apprenez à impersonnaliser le mal, vous n’avez


pas à faire appel à un pouvoir-Dieu. Vous pouvez accepter Dieu
comme Omnipotence, mais seulement si vous pouvez voir les
prétendues apparences mauvaises comme étant maya ou illu-
sion, et par conséquent ne pas tenter d’obtenir que Dieu leur
fasse quelque chose. Quand vous pouvez faire cela, vous êtes
dans la sagesse spirituelle. C’est alors que vous pouvez dire à
l’aveugle : « Ouvre les yeux ». Mais dès l’instant où vous essayez
d’obtenir qu’un pouvoir-Dieu fasse quelque chose à l’aveugle,
vous avez perdu la démonstration.

95
Si vous pouvez regarder l’impotent et dire: « Lève-toi, prends
ton lit et marche », vous pouvez l’aider, mais quand vous vous
tournez vers Dieu pour qu’Il fasse quelque chose pour lui, vous
êtes dans le même rêve que lui. Les gens spirituellement illu-
minés savent qu’il n’y a aucun besoin de faire appel à Dieu
pour quoi que ce soit, parce que Dieu s’occupe en permanence
de Ses affaires. Il n’y a pas à Lui rappeler quelque chose, à Le
diriger ou à plaider auprès de Lui.
Si vous voulez vraiment honorer Dieu, reconnaissez que Dieu
est toujours en train d’être Dieu; que Dieu est toujours en train
de maintenir et soutenir Son univers spirituel. Alors, en relâ-
chant Dieu, vous réalisez: «Quel pouvoir y a-t-il distinct de Dieu?
Quelle présence y a-t-il séparée de Dieu ? Je ne dois pas être
trompé par les apparences. » Alors, vous voyez ce qui est juste se
révéler de soi-même. Aucun pouvoir-Dieu n’est utilisé. Le pou-
voir-Dieu était là au commencement, mais la reconnaissance de
l’Omnipotence et de l’Omniscience, ainsi que de la nature illu-
soire des apparences, l’amène en manifestation infinie.

Réveillez-vous de l’inertie
pour entrer dans l’être

C’est à notre portée ! Il est en notre pouvoir de décider si


oui ou non nous apprécions suffisamment notre liberté pour
briser l’inertie mentale qui voudrait nous empêcher de réali-
ser consciemment la vérité, deux fois, trois fois ou plus par jour.
Chacun d’entre nous a une destinée spirituelle. Alors, qu’est-
ce qui nous empêche d’en faire l’expérience ? La croyance en
deux pouvoirs, le bien et le mal, devenue tellement cristallisée
dans la conscience humaine qu’elle forme une magie, ou hyp-
nose, qui nous maintient sous la loi au lieu de la Grâce ! Une
fois que nous savons que chaque forme de discorde dans notre
vie est une forme d’hypnose, et dans la mesure où nous pou-

96
IMPERSONNALISER L’ERREUR

vons accepter l’être-Dieu, nous nous libérons des péchés, des


peurs et des maladies de ce monde. Alors, notre mental ne part
plus à la recherche de Dieu, et il ne cherche pas davantage le
bien: nous sommes complètement libéré de la recherche de quoi
que ce soit. Dieu est, Je suis ; et nous nous reposons dans cela.

Ma vie et la vie de Dieu sont unies : c’est la vie unique. Mon


esprit et l’esprit de Dieu sont le seul esprit. Rien ne peut nous
séparer ou nous diviser. Pas même la vie ou la mort ne peut me
séparer de la vie de Dieu, de l’amour de Dieu et de l’abondance
de Dieu, car Dieu est en train d’être maintenant. Je ne peux pas
faire qu’il en soit ainsi : il en est ainsi depuis le commencement.
Ce que Dieu a uni, aucun homme, aucune circonstance et
aucune condition ne peut le séparer, et je rejette consciemment
– à cause de l’Omnipotence et de l’Omniprésence – toute croyance
que j’ai acceptée jusqu’ici d’une présence ou d’un pouvoir dis-
tinct du Je que je suis.

Impersonnalisez Dieu ; impersonnalisez le mal. Connaissez


la nature de Je en tant qu’être universel, vie universelle. Ne
permettez pas que soit remis le « voile » qui personnalise Dieu.
Ne faites aucune image de Dieu : ne faites pas une sculpture
en bois ; ne faites pas une sculpture en ivoire ou une sculpture
en or ; ne vous faites même pas une image mentale de Dieu.
Alors, vous ne personnaliserez pas Dieu.
Dès l’instant où vous avez une image de Dieu dans votre
pensée, vous êtes en train de personnaliser, et vous vous atten-
dez à ce que ce concept soit Dieu. Mais un concept ne peut pas
être Dieu. Seul Je peut être Dieu, et vous ne pouvez pas avoir
une image mentale de Je. C’est là le seul mot qui défie toute
description. Vous aurez beau essayer, vous ne pourrez pas faire
une image mentale de Je.
Une fois que cette vérité aura été dévoilée pour vous, elle ne
sera plus jamais voilée de nouveau pour vous. Vous ne pourrez

97
plus jamais vous remettre à fabriquer des concepts de Dieu ou
à chercher que Dieu fasse quelque chose au néant et au non-
pouvoir de ce monde d’effets. Ce sourire viendra toujours à vos
lèvres, et le mot Je viendra, et vous serez en paix, vous serez
détendu.
Alors, dans la tranquillité et la confiance, vous pouvez être
un contemplateur de Dieu en action. Vous ne Le poussez pas ;
vous ne Lui conférez pas de pouvoir ; vous ne L’envoyez pas à
l’œuvre : dans la tranquillité et la confiance, vous devenez un
contemplateur Le regardant à l’œuvre.

98
Chapitre VIII

JE PARLE

A u-dedans de chacun de nous il y a une Présence, un Quel-


que Chose de plus réel que tout ce que nous pouvons connaître,
avec une vision au-delà de notre vision. C’est Cela qui vit notre
vie pour nous. Trop souvent, cependant, parce que nous ne
sommes pas conscient de cette Présence, nous sommes décidé
à vivre notre propre vie : à prendre nos propres décisions et à
compter sur notre propre sagesse, jugement, ou force ; mais
c’est seulement parce nous n’avons pas encore fait l’expérience
réelle de Ceci qui est au-dedans de nous.
Avant que cette Présence ne se fasse connaître à nous, il
vient en général un moment où nous reconnaissons qu’Elle
existe. Sur le chemin métaphysique et quelquefois sur le che-
min spirituel, l’étudiant peut croire cela, seulement parce qu’un
instructeur qui En a fait l’expérience le lui dit, ou parce que
dans les écritures du monde il a lu qu’Elle existe.
D’une façon ou d’une autre – peu importe comment Cela est
porté à notre attention – il doit se produire une prise de cons-
cience qu’il y a une Présence au-dedans, un Lui qui est plus
grand que celui qui est dans le monde, un Esprit. Avec cette
connaissance vient la reconnaissance permanente qu’Il demeure
en nous, qu’Il marche à côté de nous, qu’Il est notre vision et
notre guide. Nous devons demeurer dans cette vérité, jusqu’à ce
que l’Expérience vienne à notre perception consciente. Quand
cela se produit, Il parle d’une manière très semblable à ce que

99
nous pourrions imaginer le Maître dire : «N’aie pas peur, Je suis
avec toi. Je ne te quitterai ni ne t’abandonnerai jamais. Je serai
avec toi jusqu’à la fin du monde.» Il parle souvent en utilisant le
mot Je: «C’est Moi; n’aie pas peur», et Il nous fait constamment
prendre conscience du fait que nous ne sommes pas seul sur la
terre.

L’arbre englobe ses branches

Nous avons quelquefois la sensation que lorsque nous


reconnaissons Dieu en nous, ou le Christ intérieur, nous accep-
tons la dualité, mais cela n’est pas vrai. Cela ne peut pas plus
être expliqué logiquement que Dieu peut être expliqué, mais
la vérité est que ce Je au-dedans de nous, cette présence de
Dieu, n’amène pas à la dualité, car Elle est en réalité l’Indivi-
dualité de notre être – pas seulement l’Individualité de mon
être mais aussi l’Individualité de votre être.
Cette Individualité et vous, vous êtes un, mais Elle est plus
grande que vous. Ne voyez-vous pas que ce qui est invisible, la
Source de votre inspiration, la Source de votre vie, la Cause et
le Principe créateur de votre vie, est plus grand que vous,
même si vous êtes un avec Cela ? Cela est plus grand de la
même façon que nous parlons de la branche d’un arbre et de
l’arbre comme s’ils étaient deux, mais la branche d’un arbre et
un arbre ne sont pas deux : ils sont un, un arbre, et l’arbre
englobe la branche.
De la même manière, Dieu englobe l’être individuel, tout
comme l’arbre entier englobe les branches. Il n’existe rien de tel
que la vie d’un arbre et la vie d’une branche de l’arbre. La vie
de l’arbre est la vie de la branche aussi longtemps qu’ils sont
un, mais dès l’instant où la branche est coupée de l’arbre, cette
vie dépérit.
C’est ainsi que l’être humain qui se voit lui-même séparé
et distinct de Dieu dépérit, allant vers ses soixante-dix ans, un

100
JE PARLE

peu moins ou un peu plus. Mais chacun doit apprendre qu’il y


a des ajustements qui se produisent dans la vie de tout indi-
vidu, à mesure que s’écoule cette chose appelée le temps. Il doit
réaliser qu’il n’aura pas toujours ses amis, sa famille, ses
parents ou ses enfants, parce que dans le schéma humain de la
vie, où l’être humain vit comme une branche séparée de l’arbre,
il y a la naissance et il y a la mort, et la naissance elle-même
est le précurseur de la mort qui doit venir.
Il n’y a qu’une seule façon de vaincre cela, et c’est de réali-
ser que puisque nous sommes une branche de l’Arbre, une avec
l’Arbre, nous n’avons pas de vie-branche, pas de vie qui ait un
commencement, pas de vie qui ait une fin. Nous avons la vie
éternelle et infinie de l’Arbre entier. À cause de notre relation
avec l’Arbre, celle d’une branche qui est une avec l’Arbre, nous
n’avons pas de responsabilité personnelle, pas de vie person-
nelle. Nous avons la Vie qui est Dieu. Une branche pourrait
dire : « l’Arbre et moi nous sommes un, mais l’arbre est plus
grand que moi. » De même nous pouvons dire : « Je suis un avec
la Vie qui est Dieu, mais la Vie qui est Dieu est plus grande
qu’une quelconque de Ses branches. Elle est même plus grande
que la somme totale de toutes Ses branches. »

Rétablir notre unité avec l’Arbre de Vie

Pour amener cette relation en expression active dans notre


vie, il doit y avoir un acte spécifique. Quand le Fils Prodigue
réalisa sa situation comme étant séparée et distincte de son
père ; quand il réalisa l’état où l’avait conduit son désir d’être
quelque chose de lui-même, il se leva et se mit en route pour
retourner à la maison de son père. Il ne resta pas assis là plus
longtemps. Il se leva et commença son voyage de retour.
Il arrive un moment dans notre vie où nous réalisons que
nous avons vécu comme des êtres humains coupés de notre

101
Source. Nous avons été la branche séparée et distincte de
l’Arbre de Vie. Quand nous réalisons cela, nous accomplissons
un acte. Cet acte est décrit dans l’Écriture comme « Tournez-
vous et vivez » (Ézéch. 18 : 32). C’est un acte dans lequel nous
faisons consciemment une volte-face et déclarons :

J’ai vécu séparé et distinct de Dieu ; j’ai vécu la vie d’un être
humain, vivant de pain, d’eau et d’air ; j’ai vécu par des moyens
extérieurs. Maintenant, je retourne à la maison du Père, et je
réalise consciemment que dorénavant je suis nourri à partir de
la Source éternelle qui est au-dedans de moi. Je suis nourri par
le pain de Vie, le soutien de Vie que Je suis. Je puise à l’inté-
rieur, dans les réserves de mon Père.

Reconnaissez-Moi

Pendant que nous demeurons dans cette vérité, il vient une


expérience. Elle peut venir avec une conviction intérieure :

Je ne t’ai jamais quitté. Je n’ai jamais été séparé ou dis-


tinct de toi. J’ai fait avec toi chaque pas du chemin, attendant
que tu Me reconnaisses. Je t’ai longtemps attendu ; J’ai long-
temps attendu ton éveil ; J’ai longtemps attendu ton retour ; J’ai
longtemps attendu que tu Me reconnaisses. Regarde au-dedans,
et trouve-Moi, car Je suis au-dedans de toi. Je suis le tissu
même, la source même de ta vie.
Les migraines que tu as connues, les problèmes que tu as
endurés, tout cela n’a été qu’à cause de ce sens de séparation
qui a maintenu ton regard fixé sur le royaume extérieur, au lieu
de t’obliger à le tourner au-dedans où Je suis à découvrir. Je
suis à découvrir au-dedans de ta conscience, au-dedans de ta
perception consciente. Je suis à découvrir dans la tranquillité,
dans le calme, dans la confiance.

102
JE PARLE

N’aie pas peur ; n’aie pas peur, c’est Moi. Je, le Je qui te
parle, est le Je de cette armée qui marche contre toi. Le Je qui
est ta demeure, est le Je de l’être de tes amis et de tes ennemis.
Je demeure en toi, et Je demeure en eux. De même que Je
demeure en toi, Je demeure en eux et Je demeure ainsi en tous.
Quand tu rencontres un ami et quand tu rencontres un ennemi,
c’est Moi que tu rencontres. Reconnais-Moi au centre de toi.
Puis reconnais-Moi au centre de tes amis, et reconnais-Moi au
centre de tes ennemis.
Reconnais qu’il n’y a qu’une seule Individualité divine, un
Père de tous, et tu verras bientôt que les seuls ennemis que tu
aies jamais eus consistaient en ta propre croyance en un état
séparé et distinct de Moi. Même si tu Me reconnais comme ton
individualité, tu peux encore penser que d’autres ont une indi-
vidualité séparée de Moi. Mais Je suis ton individualité, et Je
suis l’individualité de tous ces autres.
Je suis le soutien de ta vie ; Je suis ta sagesse ; Je suis ton
pain, ta nourriture, ton vin et ton eau ; mais Je suis cela pour
tous les hommes. Je suis cela au centre de tes amis et des êtres
que tu aimes, et Je suis cela au centre de tes ennemis.
Reconnais-Moi au centre de tous, et tu découvriras alors que
Je suis dans tous, et que Je te salue à travers tous. Je t’ac-
cueille à travers ceux que tu croyais tes amis, et Je t’accueille à
travers ceux que tu croyais tes ennemis ; car tu ne peux jamais
être accueilli par qui que ce soit d’autre que Moi, parce que Je
suis infini. Je suis omniprésence infinie ; Je suis omniprésence
omnipotente ; Je suis la présence qui se tient au-dedans de toi,
devant toi, à côté de toi, derrière toi. Je suis cette présence ; alors
n’aie pas peur, c’est Moi. C’est Je.
Je ne suis pas dans la tempête ; reconnais par conséquent
qu’il n’y a pas de pouvoir dans une tempête. Le seul pouvoir
qu’il y ait est dans Je, ce JE SUIS CE JE SUIS qui est la vie
de ton être, la vie de l’être de ton ami, la vie de l’être de ton
ennemi. Je suis la vie de tout être.

103
L’universalité et l’Omniprésence de la Présence

Lorsque cette Présence S’annonce à vous par une affirma-


tion intérieure qu’Elle est présente, souvenez-vous que cela
signifie non seulement Sa présence en vous, mais Son omni-
présence infinie. Elle n’annonce pas que Dieu est présent en
vous, séparé et distinct de tous les autres. Elle annonce que ce
Je est présent en vous, présent en moi, présent en lui, présent
en elle, présent en cela. Autrement dit, vous ne pouvez pas
mettre une limite à Dieu ; vous ne pouvez pas canaliser Dieu
pour qu’Il soit dans une personne ou dans un lieu. Quand vous
reconnaissez la présence de Dieu, vous reconnaissez la pré-
sence universelle de Dieu.
Quand, avant d’entrer dans votre voiture, vous recevez l’af-
firmation intérieure : « Je suis avec toi, et Je vais avec toi »,
souvenez-vous que cela ne veut pas dire vous, séparé et dis-
tinct de toute autre personne sur la route. Cela veut dire que
vous devez reconnaître « Ma présence », la Présence divine,
comme étant Omniprésence, Toute-présence, Partout-présente,
et qu’à n’importe quel moment particulier vous pouvez réaliser
cette Présence.
C’est ainsi que lorsque l’Esprit S’annonce et annonce Sa
présence, Il ne me dit pas, « Joël, Je suis présent en toi. » Non,
Il dit : « Je suis présent. » Comme ce serait tragique si Dieu
pouvait annoncer, « Ma présence est avec toi, Joël », puis lais-
serait tous les autres en dehors. Une telle chose n’est pas pos-
sible. Quand le Père vous assure : « Ma présence est avec toi ;
Je vais avec toi partout où tu vas ; Je ne te quitterai jamais »,
Dieu annonce Sa présence égale partout, universellement. Il
annonce l’Omniprésence : la Présence en vous, la Présence en
ceux qui sont près et ceux qui sont loin, parce qu’il n’y a per-
sonne qui soit près ou loin. Cet univers entier et tous ses gens
sont englobés dans votre conscience.

104
JE PARLE

Ma conscience est infinie, et j’embrasse dans ma conscience


les Juifs et les Gentils, les Occidentaux et les Orientaux, les Afri-
cains, les Asiatiques, et les personnes de tous types, lieux et
genres. J’embrasse dans ma conscience les Américains, les
Canadiens, les Russes, les Français et les Anglais. J’embrasse
dans ma conscience cet univers entier, parce que ma conscience
est infinie.
Je peux fermer les yeux et avoir instantanément au-dedans
de moi les peuples de toutes les races et de toutes les époques :
passées, présentes et futures. Ma conscience est assez vaste pour
les incorporer tous, c’est pourquoi si la présence de Dieu est avec
moi dans ma conscience, alors la présence de Dieu est avec cha-
cun et avec toute chose dans ma conscience, et rien n’existe en
dehors de ma conscience, car ma conscience est infinie. Pour-
quoi est-elle infinie ? Parce que Dieu et moi nous sommes un, et
que tout ce qu’a le Père est à moi. Par conséquent, toute la cons-
cience-Dieu est ma conscience individualisée, et cette Conscience
embrasse tout ce qu’il y a dans cet univers qui constitue le
monde, et les mondes au-delà des mondes, et les mondes de l’es-
pace intersidéral.

S’ils n’étaient pas incorporés dans notre conscience, nous


ne pourrions en avoir aucune connaissance ; mais parce qu’ils
sont incorporés dans notre conscience, nous finirons par tout
savoir d’eux, tout comme nous sommes en train de découvrir
les secrets de l’espace intersidéral. Pourquoi sommes-nous
maintenant en train d’obtenir les secrets de l’espace intersi-
déral ? Parce que ces secrets ne sont pas dans l’espace. Ils sont
incorporés dans notre conscience, et c’est là que nous les décou-
vrons ; c’est là qu’ils nous sont révélés. Tout individu qui tra-
vaille avec les problèmes de l’espace, travaille avec quelque
chose qui est dans l’orbite de sa propre conscience, ou bien il ne
pourrait pas en être conscient. C’est pourquoi l’espace intersi-
déral est dans notre conscience, et soyez certain que Dieu y est
aussi.

105
Il se peut qu’il n’y ait pas d’église dans l’espace. Je ne sau-
rais le dire. Mais Dieu est dans l’espace intersidéral. Il n’y a
aucun endroit où la vie n’est pas, aucun endroit où l’Esprit n’est
pas. Pourquoi ? Parce que tout ce qui existe, existe dans la
Conscience, et cette Conscience est la mienne, et cette Cons-
cience est la vôtre. Le Maître l’a dit dans ces termes : «Toi, Père,
tu es en moi, et je suis en toi. » Nous sommes tous incorporés
dans la Conscience divine qui est Dieu. Notre éveil à cette
vérité amène celle-ci à devenir une expérience consciente.

La terre sainte de Je

Je suis avec vous signifie que Je suis avec tous. Mais mille
tomberont encore à votre gauche et à ma gauche, et dix mille
à notre droite, jusqu’à ce qu’ils s’éveillent à la présence de Moi,
la présence que JE SUIS, la Présence qui est au-dedans d’eux.
À mesure que chaque personne s’éveille à cette Présence, cette
personne devient libre dans une certaine mesure, libre des
limitations du sens mortel, libre des limitations qui distingue-
raient une personne d’une autre, ou les intérêts d’une personne
d’une autre.

Je au centre de toi suis où tu es. Je au centre de toi suis où


sont tes amis. Je au centre de toi suis où sont tes ennemis.
Il n’y a aucun lieu, aucun temps, aucun espace, aucune per-
sonne où Je ne suis pas. N’aie pas peur, c’est Moi – que tu
regardes le visage de ton ami ou le visage de ton ennemi, que tu
regardes un lac tranquille ou une tempête qui fait rage. N’aie
pas peur, c’est Moi. Omniprésence ! Omniprésence ! Il n’y a pas
de pouvoir dans la tempête ; il n’y a pas de pouvoir dans le pro-
blème. Je suis là : Je suis le seul pouvoir. En dehors de Moi, il
n’y a pas d’autres pouvoirs, et Je suis omniprésence.
« Il y a de nombreuses demeures dans la maison de mon Père. Si
cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. »

106
JE PARLE

( Jean 14 : 2) Souviens-toi toujours que dans Ma maison, dans


cette Conscience divine, il y a de nombreuses demeures. Sou-
viens-toi que Je au centre de toi vais te préparer une place. Que
tu restes à la maison ou que tu la quittes pour tes affaires, pour
aller au marché ou faire des achats, Je suis là pour te préparer
une place.

Vous n’amenez ce Je en expression tangible que dans la


mesure où vous Le percevez consciemment. Il doit y avoir une
action ; il doit y avoir une action consciente, une reconnaissance
consciente. « Repentez-vous… Tournez-vous et vivez… Recon-
nais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes chemins… Tu garderas
dans une paix parfaite celui dont l’esprit s’appuie sur toi. »
Action ! Action ! Action ! Une activité de conscience ! Et pen-
dant que votre conscience est active dans la vérité, avec la
vérité, à travers la vérité, vous allez découvrir que la vérité,
active dans votre conscience, devient le tissu même de la nou-
velle vie.

Pas hier, pas demain : seulement aujourd’hui

Vous devez apprendre à vivre comme s’il n’y avait pas


d’hiers, comme s’il n’y avait pas eu d’erreurs hier et pas de
péchés hier. Vous devez vivre comme si hier était passé. Tout
comme vous barrez la date sur votre calendrier ou arrachez la
feuille du mois écoulé pour la jeter dans la corbeille à papier,
vous devez aussi déchirer tout votre passé consciemment et
activement, et vivre comme si aujourd’hui était le seul jour qui
vous était donné à vivre. Si vous essayez de revivre hier, vous
allez revivre ses fautes et ses erreurs, aussi feriez-vous peut-
être bien de vous résoudre à oublier le passé.
Laissez partir hier, et vivez comme si aujourd’hui était le
jour que le Seigneur avait fait, et aucun autre. Seul ce jour est
fait, pas hier et pas demain. Hier n’est pas fait et demain n’est

107
pas fait. Nos erreurs sont terminées ; nous en avons fini avec
elles. Nos péchés sont passés, nous en avons fini avec eux.
Maintenant, maintenant est le jour fixé.

Maintenant est le jour dans lequel je reconnais l’Esprit de


Dieu présent au-dedans de moi, et où je reconnais donc la pré-
sence de Dieu présente en vous : vous, mes amis, et vous, mes
ennemis, ceux qui m’aiment et ceux qui ne m’aiment pas. Je
reconnais Dieu au centre de tous. Je salue le Dieu en eux, et à
leur tour ils reconnaissent le Dieu en moi. Il n’y a pas d’hiers :
tout cela se passe aujourd’hui.
Quand minuit arrive et passe, c’est encore aujourd’hui –
encore aujourd’hui dans lequel je suis en train de vivre dans la
vie de l’Omniprésence, encore aujourd’hui dans lequel je suis
en train de vivre dans la réalisation d’une Présence au-dedans
de moi qui va devant moi pour préparer des demeures, qui va
pour me préparer une place. Maintenant! Aujourd’hui ! Aujour-
d’hui !

Sans méditation, un déploiement tel que celui-là ne peut


pas venir. Il ne peut pas venir de l’air ; il ne peut pas venir de
l’extérieur ; il doit venir de l’intérieur. Mais s’il doit venir de
l’intérieur, comment peut-il venir s’il n’y a pas de périodes de
calme, de repos, de confiance, d’assurance, des périodes d’écoute
de ce Je qui est au centre de nous ? Comment pouvons-nous
être enseigné par l’Esprit si nous ne nous asseyons pas pour
communier avec cet Esprit et Le laisser Se révéler à nous en
sagesse, en vérité, en vie, en amour ?

L’activité de méditation à l’intérieur


change l’extérieur

La méditation est une activité. Ce n’est pas une paresse,


soit physique soit mentale, même si ceux qui nous regardent en

108
JE PARLE

train de méditer peuvent penser que nous essayons d’échap-


per au monde. Nous n’essayons pas d’échapper au monde : nous
essayons de rencontrer la réalité du monde qui est au-dedans
de nous. À l’extérieur de nous, les images changent toujours
selon le changement de notre conscience, mais le monde exté-
rieur ne changera jamais pour un mieux s’il n’y a pas quelque
chose venant de l’intérieur pour le produire, et ce quelque chose
est cette reconnaissance :

Il y a une Présence, et cette Présence est au-dedans de moi


pour m’instruire et me donner la lumière. De même que la vie de
l’arbre s’écoule jusqu’au sommet du tronc et dans les branches,
de même la Vie qui est Dieu S’écoule universellement dans l’in-
visible, et je peux cependant La sentir Se déverser en moi, la
branche, individuellement. Tout comme Elle S’écoule en moi –
en tant que branche – Elle S’écoule ainsi dans tous ceux qui
sont dans ce monde et sont aussi des branches, en leur donnant
une vie nouvelle, qui en son temps apparaîtra sous forme de
feuilles, de bourgeons, de fleurs et finalement de fruits, de beau-
coup de fruits.
D’elle-même, une branche ne peut pas porter de fruits. Une
branche ne peut porter de fruits qu’en vertu de son unicité avec
sa source. De moi-même, je ne peux rien faire : mais en me tour-
nant au-dedans, le Père m’instruit, me nourrit, me guide, me
dirige et me protège, va devant moi, marche à côté de moi et
derrière moi, au-dessus et dessous, car ce Je qui est au-dedans
de moi est omniprésence. Il pilote les avions ; Il conduit les sous-
marins ; Il conduit les bateaux, les trains, les automobiles. Il
est omniprésence : Il est omniprésence au-dedans de moi et au-
dedans de vous, partout où je peux être et partout où vous pou-
vez être. Je au centre de moi suis la vie de tout être. Je au-
dedans de moi suis la sûreté, la sécurité, la paix, la prospérité
et la joie de tout être.
Ma joie, aucun homme ne me l’enlève. Pourquoi ? Parce que
ma joie ne dépend pas de futilités extérieures ; ma joie n’est pas

109
due aux fruits sur mon arbre ; ma joie est à moi à cause de l’om-
niprésence de la Vie qui doit inévitablement apparaître en tant
que fruits. Je ne me réjouis pas des fruits sur mon arbre, mais
de l’Esprit de Dieu en moi qui est la substance des fruits qui
doivent apparaître. Je peux prendre les fruits, les manger, les
vendre ou les utiliser ; mais au-dedans de moi est la Substance,
l’Essence, le Je, la Présence, le Tissu de tous les fruits qui vont
venir pour chaque aujourd’hui qu’il y a dans l’éternité.
Je ne me réjouis pas de la prospérité extérieure ou de la
santé extérieure ; je me réjouis de l’Essence qui me remplit, cette
Présence divine, de sorte que je peux dépenser ce que j’ai aujour-
d’hui et être renouvelé. Je peux donner et je peux partager tout
ce que le Père me donne, et pourtant retenir en moi-même la
Présence, la Substance, le Soutien de vie qui, en Son temps,
apparaît à l’extérieur comme encore un autre message, encore
un autre franc, encore un autre voyage, encore une autre guéri-
son, encore une chose ou une autre. Toujours, au-dedans de moi,
il y a l’Essence, la Substance, la Fibre, le Matériau, le Tissu de
ce qui doit apparaître à l’extérieur.

Notre reconnaissance consciente de cette vérité est ce qui


rend disponible pour nous la présence de l’Esprit de Dieu au-
dedans de nous.

Détournez-vous du problème
et regardez vers Je

Chaque fois qu’un problème se présente dans votre expé-


rience ou dans l’expérience d’autres personnes qui se tournent
vers vous pour de l’aide, n’essayez pas de fouiller dans votre
mental pour trouver une solution au problème, parce que vous
êtes alors en train de chercher une solution humaine ou un
règlement humain au problème. Détournez-vous à l’instant du

110
JE PARLE

problème en réalisant que ce Je au-dedans est Esprit, et que


c’est cet Esprit qui est la solution à tous les problèmes.
Attendez, dans votre méditation, jusqu’à ce que vous ayez
la sensation de cette Présence, puis remettez-Lui le problème
et laissez-le aller. Ne restez pas sur le problème. Voyez plutôt
de quelle manière Je, l’Esprit au-dedans de vous, va résoudre
le problème. Je ira faire tout travail qu’il vous faut faire, tra-
vail que vous ne pourriez pas définir, que vous ne pourriez
jamais concevoir et que vous ne pourriez jamais croire. Vous
ne pourriez pas le faire, et vous ne pourriez jamais donner un
quelconque conseil qui amènerait ce travail à s’accomplir. Tout
ce que vous pouvez faire est de vous détourner du problème,
dans la réalisation que Je au-dedans de vous est la solution
au problème, et puis d’attendre dans votre méditation jusqu’à
ce que vous ressentiez vraiment cette Présence. Quand vous
La ressentez, lâchez le problème et laissez-le disparaître. Ne
permettez pas au problème de vous revenir à l’esprit. Mainte-
nez-le hors de votre mental, car vous l’avez confié au Je que
vous êtes, le Je qui est au-dedans de vous. Alors, un, deux ou
trois jours plus tard, vous contemplerez comment Il a résolu
le problème, d’une manière que vous n’auriez jamais pu com-
prendre ou accomplir.

Deux ou plus assemblés

« Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis


au milieu d’eux », là où deux ou plus sont assemblés dans la
reconnaissance de ce Je en tant qu’Omniprésence. Quand nous
nous réunissons et que nous nous souvenons consciemment
que JE SUIS au-dedans de moi, c’est-à-dire que JE SUIS au-
dedans de vous, et que JE SUIS au-dedans de tous les autres,
nous sommes alors les deux ou plus assemblés dans le nom Je,
le nom que je suis.

111
Peu importe où nous serions, dans une classe de la Voie
Infinie, à un souper ou à un pique-nique. Si nous avions la per-
ception consciente que la présence de Je en nous est la pré-
sence de Je en chacun, nous serions les deux ou plus assemblés
en ce Nom, tant que nous continuerions à demeurer dans cette
réalisation.
Vous pouvez voir le miracle et la magie de ceci. Je ne peux
pas être envieux du Je que je suis, même si le Je que je suis est
vous. Je ne peux pas me voler ou vouloir me voler moi-même,
et ainsi, quand je reconnais que mon Individualité est vous, je
ne peux vous prendre quoi que ce soit. Dans cette reconnais-
sance nous partageons l’un avec l’autre. Pourquoi ? Parce que
c’est l’Individualité partageant avec l’Individualité, deux ou
plus assemblés dans le seul nom Je. Je au milieu de nous.
Il ne pourrait y avoir aucune lutte à quelque niveau que ce
soit, aucune discorde ou dysharmonie, s’il y avait la recon-
naissance constante de Je. C’est Je ici ; c’est Je là ; et c’est le
même Je, car nous sommes un.

Libérez ! Libérez ! Libérez !

Une fois par jour, dans vos méditations, souvenez-vous


consciemment de libérer Dieu, au sens de Le libérer de toute
responsabilité pour les maux du monde, qu’il s’agisse des maux
qui s’approchent de votre demeure ou de celle de quelqu’un
d’autre, ou des maux collectifs de ce monde. Souvenez-vous de
libérer Dieu, c’est-à-dire de réaliser consciemment qu’aucun
mal n’a sa source en Dieu, et que rien de ce qui n’émane pas de
Dieu n’a de pouvoir.
Dans cette même méditation, libérez aussi toute l’huma-
nité du châtiment de ses péchés. « Père, pardonne-leur, car ils ne
savent ce qu’ils font. » (Luc 23 : 34) Cela peut être les péchés
d’amis ou les péchés d’ennemis ; cela peut être les péchés de

112
JE PARLE

votre nation ou les péchés d’autres nations. Mais souvenez-


vous toujours qu’il doit y avoir une libération, et ce doit être
une activité consciente au-dedans de vous.

Père, pardonne-leur : car ils ne savent pas ce qu’ils font. Par-


donne-leur comme je voudrais être pardonné. Quelle que soit
l’erreur qui se cache encore en moi, Père, pardonne-moi, car je
ne le fais pas consciemment ou volontairement.

Alors, en libérant ainsi Dieu de la responsabilité des maux


du monde, nous enlevons tout pouvoir à la nature erronée ou
mauvaise du monde, car le plus grand pouvoir qu’elle a vient
d’une croyance universelle que Dieu est la cause des discordes
et des maux du monde. C’est pourquoi, quand nous libérons
Dieu de cela, c’est comme si nous larguions le pouvoir du mal
lui-même dans le néant.
De la même manière, en libérant chaque individu, nous
accomplissons le Notre Père. « Pardonne-nous nos péchés
comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » Par-
donne-nous dans la mesure où nous pardonnons à ceux qui
nous offensent. Il doit y avoir une libération consciente chaque
jour. Peu m’importe que nous parlions d’Américains ou de
Russes, du gouvernement des États-Unis ou de Russie. Peu
m’importe que nous parlions de Chinois, d’Espagnols, ou de
tels autres individus : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent
pas ce qu’ils font ».
Vous verrez alors la libération que vous amenez en vous-
même. Il est dit que nous sommes libéré de ce que nous libé-
rons, et que nous sommes lié par ce que nous lions. C’est ainsi
qu’au-dedans de nous-même, en libérant Dieu de la responsa-
bilité, nous découvrons que nous nous sommes libéré nous-
même de ces maux. En libérant les pécheurs de la responsabi-
lité de leurs péchés, les pécheurs que nous sommes
nous-mêmes, nous sommes libérés de nos péchés par omission

113
ou par action. Dans notre expérience humaine, il est impossible
de ne pas pécher. Nous péchons tous les jours, en portant faux
témoignage contre l’un ou l’autre, et nous faisons cela qu’il
s’agisse d’un ami ou d’un ennemi. Nous portons faux témoi-
gnage chaque jour. De bien des façons, nous sommes très loin du
but qui est l’État-Christ. Mais nos péchés ne nous sont pas par-
donnés à moins que nous ne pardonnions à ceux qui pèchent
contre nous ou contre ce monde.

Surtout, n’aie pas peur. N’aie pas peur, car c’est Moi. Dans
la tranquillité et la confiance tu réaliseras que Je au-dedans
de toi suis puissant. Dans la tranquillité et la confiance, tu réa-
liseras « N’aie pas peur. Ils n’ont que le bras de chair, des armes
charnelles. » Je au-dedans de toi suis puissant, et Je ne te quit-
terai jamais ni ne t’abandonnerai. Il suffit que tu n’aies pas
peur ; n’aie pas peur.

114
Chapitre IX

LE TEMPLE PAS FAIT DE MAIN D’HOMME

I l y a au-dedans de chaque personne l’Individualité-Christ,


la véritable Individualité, le Je. Sur le chemin spirituel, l’ob-
jectif est de parvenir à l’union consciente avec cette Indivi-
dualité, ou de parvenir à la réalisation du Christ en tant que
notre identité. Ceci exige de « mourir chaque jour » à la partie
humaine de nous, la partie extérieure, et de renaître en tant
que cette véritable identité ; de « mourir » au sens limité d’être
et de renaître dans, ou en tant que, notre Individualité accom-
plie, l’Individualité-Christ.
D’autre part, si nous pouvons vaincre l’état d’être humain,
si nous pouvons «mourir», si nous pouvons nous débarrasser de
cet état d’être humain avec sa croyance en le bien et le mal, et
nous éveiller à notre véritable identité, nous en aurons alors
fini avec un travail morcelé, fini de démontrer un peu de bien
aujourd’hui en nous demandant ce qui nous arrivera l’année
prochaine.
Il y a, au-dedans de chacun de nous, l’Individualité parfaite
qui n’a jamais déchu, n’a jamais quitté le paradis et ne peut
donc jamais gagner le paradis. Elle est déjà un état de paradis ;
elle est déjà en train de vivre la vie accomplie, la vie spirituelle,
la vie-Christ qui ne peut jamais être crucifiée, ne peut jamais
être ressuscitée, ne peut jamais être élevée. Elle est déjà l’In-
dividualité parfaite, le fils de Dieu, ou le Christ au-dedans de
nous. Elle a été appelée « la manne cachée », la « perle de grand
prix », la robe d’immortalité.

115
Ce fils de Dieu, c’est vous ; c’est moi. En réalité, c’est notre
Individualité, et nous ne La rafistolons pas ; nous ne La démon-
trons pas ; nous ne La guérissons pas ; nous ne pouvons même
pas faire des progrès avec Elle. Nous pouvons cependant
mettre en lumière dans notre expérience cette Individualité
achevée, notre Individualité-Christ. Mais, pour accomplir cela,
nous ne nous mettons pas à méditer avec l’idée de résoudre un
problème extérieur, car notre objectif spirituel n’est pas de
développer un état d’être qui n’a pas de problèmes, mais de
« mourir » à l’état d’être qui en a ou n’en a pas, et de renaître à
notre Individualité déjà achevée.

Pour donner une aide spirituelle,


rejetez tous les concepts

Quand nous commençons notre méditation, nous ne pou-


vons pas y introduire une quelconque pensée au sujet du pro-
blème. Ceci s’applique à n’importe quelle situation ou per-
sonne. Par exemple, si nous avons des enfants ou des petits
enfants et que nous voulons leur être d’un quelconque secours,
non pas en leur enseignant extérieurement quoi que ce soit
mais par notre réalisation intérieure, réalisons maintenant
que nous devons les chasser de notre pensée. Nous ne les pre-
nons pas dans notre pensée comme si nous voulions les amé-
liorer, comme si nous voulions les aider, mais en cet instant
même, assis là, nous devons réaliser :

Il n’y a pas d’individu tel que ce que je suis en train de voir


à travers les yeux de mon mental ; il n’y a pas une telle identité ;
il n’y a pas une telle personne, car celle à laquelle je pense n’est
pas l’image et la ressemblance de Dieu. Cela n’est pas créé par
Dieu. Cela est le faux sens d’identité que j’entretiens au sujet de
cet enfant.

116
LE TEMPLE PAS FAIT DE MAIN D’HOMME

La vérité réelle est que Dieu a créé cet enfant à Sa propre


image et ressemblance, comme pur Être spirituel, la manifes-
tation même de l’être même de Dieu exprimé en tant que cet
enfant, l’être même de l’immortalité exprimé en tant que cet être
individuel, l’état d’être de Dieu révélé – non pas créé mais révélé
– en tant que cet individu; l’état d’être de Dieu, incorporant seu-
lement les qualités de Dieu, incorporant toutes les quantités de
Dieu.
« Mon enfant… tout ce que j’ai est à toi », pas une petite par-
tie seulement. Dieu ne peut pas être divisé et une toute petite
partie de Lui mise dans cet enfant. Toute la nature de Dieu est
exprimée en tant que cet individu. Toute la nature de Dieu, toute
la nature spirituelle, toute la nature incorporelle, toute la nature
éternelle et immortelle de Dieu est maintenant en train d’ap-
paraître.
Ma fonction est alors de faire connaissance avec cet enfant
tel qu’il est réellement, et non de continuer à le voir comme une
identité humaine. Il me faut oublier l’image q u e j e me suis
faite de cet enfant, et faire connaissance avec lui. Il me faut
communier avec ce rejeton de Dieu et arriver à le connaître.
Je rejette tous les concepts antérieurs que j’avais de cet
enfant. Je ne m’intéresse pas du tout à l’opinion que le monde
a de lui, ni même à l’opinion qu’il a de lui-même. Ce que je
cherche maintenant, c’est que Dieu me révèle le nom et la nature
de cet enfant, me révèle la véritable identité de cet enfant.

Élever l’enfant de Dieu

Vous remarquerez que nous n’avons pris aucun des pro-


blèmes de l’enfant dans notre pensée. Nous n’avons aucune
pensée au sujet du corps de l’enfant ou du mental de l’enfant.
Tout ce avec quoi nous communions est l’image et la ressem-
blance de Dieu, l’enfant qui manifeste la nature spirituelle de

117
Dieu dans toute la plénitude de Dieu. Nous ne savons pas ce
qu’est ce rejeton spirituel ou à quoi il ressemble, mais dans
notre méditation nous demandons à Dieu de nous révéler son
nom et sa nature, son identité.

Je n’ai pas affaire à un enfant qui a une bonne nature ou à


un enfant qui a une mauvaise nature ; je ne suis pas en com-
munion avec un enfant intelligent ou un enfant pas très intel-
ligent : je suis maintenant en communion avec l’enfant de Dieu,
le saint d’Israël, l’accompli, le Christ de Dieu, le rejeton spirituel
de Dieu.
Votre corps n’est pas un corps physique. Ne savez-vous pas
que votre corps est le temple de Dieu, et que Dieu est dans ce
temple, spirituel, harmonieux, complet ? Vous êtes le parfait
d’Israël, l’accompli de la maisonnée de Dieu. C’est Celui-ci que
je suis en train de connaître ; c’est avec Celui-ci que je suis en
communion.
La terre que vous devez habiter n’est pas un pays physique
avec un drapeau. Le royaume de Dieu est à vous. Le royaume
spirituel, qui est peuplé de l’être même de Dieu infiniment mani-
festé, de la vie de Dieu infiniment vécue, est à vous.
Votre maisonnée n’est pas une maisonnée de parents, frères
et sœurs humains. Votre maisonnée est la maisonnée de Dieu, le
temple de Dieu.

Nous pouvons méditer pour un mari ou une épouse, une


mère ou un père, une sœur ou un frère, ou pour notre prochain:
notre voisin d’à côté ou notre prochain au-delà de l’océan. Nous
pouvons commencer par tous nos prochains qui sont nos amis,
puis nous pouvons continuer par nos prochains qui sont nos
ennemis. Mais, dans chaque cas, nous ne méditons pas pour
faire passer l’état humain du mal au bien, de l a maladie à la
santé, ou de la pauvreté à la richesse. Dans chaque cas, nous
méditons afin de faire connaissance avec notre prochain, le pro-

118
LE TEMPLE PAS FAIT DE MAIN D’HOMME

chain que nous sommes censé aimer et que, dans la scène


humaine, nous trouvons parfois impossible d’aimer.
Dans ma véritable identité, je suis ce Christ, cet être accom-
pli que vous êtes. Mais si je me regarde tel que j’apparais à
l’extérieur, je sais combien j’en suis loin. Où que je me trouve
sur le chemin spirituel, je suis très, très loin de mon état-
Christ, et je sais ceci mieux que n’importe qui d’autre. Si vous
ne savez pas cela à votre sujet, il est temps de vous réveiller et
de réaliser que votre état humain n’est pas plus la manifesta-
tion et la plénitude de ce que vous êtes en réalité spirituelle-
ment que la nuit n’est comme le jour. En fait, vous ne connais-
sez même pas la nature de votre véritable Être. La seule
indication que vous ayez est le bon état humain, et ceci n’est
pas assez, parce que même les états humains les meilleurs pos-
sibles n’ont pas tous en eux une trace de spirituel.

Allez au-delà de la démonstration


du bon état humain

Vous devez aller au-delà de l’état humain ; vous devez aller


au-delà du meilleur état humain jamais connu, avant de pou-
voir trouver l’identité spirituelle. Vous devez être capable de
rayer de votre pensée vos qualités les plus aimantes, vos qua-
lités les plus généreuses, vos qualités les plus amicales. Elles
doivent toutes s’en aller afin que vous puissiez dire : « Oui, bien
sûr, mais à quoi ressemble l’identité spirituelle ? À quoi res-
semble l’Individualité spirituelle ? J’essaye de découvrir ce que
voulait dire le Maître quand il a dit : « Je vous donne Ma paix »
Quel genre de paix donne notre identité spirituelle? Quel genre
de paix est-ce là ? »
Vous devez aller au-delà de la pensée de démontrer un état
humain en bonne santé, un état humain riche et un état humain
heureux. Vous devez percer le voile d’illusion qui vous sépare

119
de la réalisation de votre Individualité immortelle, de votre
Individualité-Christ, l’Individualité accomplie que vous êtes,
qui n’a pas de qualités de bon état humain ou de mauvais état
humain.
Nous en venons de nouveau au mot «je» et aux deux manières
de l’utiliser. Il y a le « je » qui se rapporte à notre état humain.
C’est le « je » qui a des problèmes et est toujours en train de
surmonter quelque chose. Mais il y a cet autre Je qui n’a
jamais eu de problème, qui n’est jamais né et ne mourra jamais.
C’est le Je que je suis, le Je qui constitue notre identité spiri-
tuelle et qui est sous la loi de Dieu. C’est le Je que nous som-
mes spirituellement, qui vit par la Grâce; c’est le Je avec lequel
nous communions, que nous pensions à nos enfants, à un
patient, à un étudiant ou à un membre de notre famille. Nous
ne communions pas avec l’état humain de ces personnes. Nous
ne nous y intéressons pas, qu’il soit bon ou mauvais. Nous cher-
chons à entrer en communion spirituelle avec le Christ de ces
personnes, avec leur Individualité achevée, ce qui est caché
derrière leur apparence extérieure.

Que « je » « meure » afin que Je puisse être révélé

Si je me mets à méditer en pensant à moi-même ou à un


être humain que j’aimerais guérir, enrichir ou rendre heureux,
je me retrouve alors dans le monde métaphysique, et sans
doute même dans le monde psychologique ou psychiatrique qui
a pour but d’améliorer un être humain, amélioration qui n’est
généralement pas permanente. Mais si je suis sur le chemin
spirituel, je vais au-dedans et abandonne cette identité humaine,
ce sens humain de « je », et je refuse de faire une quelconque
tentative pour l’améliorer, la guérir, la corriger, la purifier ou
l’enrichir. J’ignore les apparences et je demeure dans ce Je :

120
LE TEMPLE PAS FAIT DE MAIN D’HOMME

Le Je que je suis a la domination spirituelle. Le Je que je


suis vit par la Grâce et est doté de la grâce de Dieu.
J’ai déjà la nourriture ; J’ai déjà la totalité de l’harmonie
spirituelle, de la Grâce spirituelle, de la vie spirituelle et de
l’amour spirituel. Je suis déjà la nourriture, le vin et l’eau.
Je suis déjà la résurrection : Je suis celui qui est monté ; Je
suis celui qui est accompli. En vertu de mon unicité avec le Père,
Je suis déjà revêtu d’immortalité ; Je suis déjà être éternel. Mon
unicité, cette relation originelle qui m’a été donnée au com-
mencement, m’établit dans les cieux.
Ce Je n’est jamais né et n’a aucun besoin de compter les
anniversaires. Ce Je ne mourra jamais et n’a pas à s’inquiéter
du futur. Il a déjà une existence immortelle et éternelle, et peu
importe qu’elle soit vécue en Angleterre, aux États-Unis, en
Afrique, ou bien dans ce que l’on appelle ce côté-ci ou l’autre
côté. Le Je que je suis est toujours le Je. Il regardait par mes
yeux quand j’avais un an ; Il regardait par mes yeux quand
j’avais trente ans ; Il regarde par mes yeux maintenant ; et je
peux vous assurer que le Je que je suis sera en train de vivre,
d’être et de regarder dans mille ans et dans un million d’an-
nées, parce que Moi et le Père nous sommes un, pas deux.
Toute l’immortalité qu’est le Père, Je le suis ; toute l’éternité
qu’est le Père, Je le suis ; toute la spiritualité qu’est le Père, toute
l’invisibilité qu’est le Père, Je le suis. Je suis déjà le ressuscité.

Au cours de cette méditation, j’ai laissé mourir et dispa-


raître de ma conscience cet autre « je » avec ses problèmes, et,
si je fais ceci avec persistance, un jour il ne reviendra plus, il ne
fera plus intrusion dans mon mental. Cela peut vous aider à
comprendre le Maître quand il parle depuis le Je. C’est pro-
bablement dans les débuts de son ministère qu’il a dit : « De
moi-même, je ne peux rien faire… Si je porte témoignage de moi-
même, mon témoignage n’est pas vrai. » Mais vous pouvez main-
tenant comprendre beaucoup mieux comment il a pu dire plus

121
tard : « Celui qui m’a vu a vu le Père… Moi et mon Père, nous som-
mes un. »
Vous le verrez maintenant monté, avant la Crucifixion,
monté en conscience jusqu’à la réalisation de sa véritable iden-
tité. Maintenant, il regarde depuis là-haut, non comme un
homme avec des problèmes, ou un homme avec un futur, ou un
homme avec une mission. Maintenant, il est simplement l’image
et la ressemblance de Dieu, et il dit : « Celui qui me voit voit le
Père, car moi et le Père nous sommes un. » Cette autre identité a
disparu, et son Individualité spirituelle brille désormais.

Je a une intelligence infinie


et des capacités illimitées

Il n’est pas douteux que les parents ont une certaine inquié-
tude quant au degré d’intelligence de leurs enfants. Chaque
enfant est classé dans l’esprit de ses parents selon une certaine
échelle de valeur, pour sa conduite et ses réussites intellec-
tuelles. Ils pensent que cet enfant est soit brillant, soit médiocre,
ou bien au-dessous de la moyenne. Ils ne peuvent s’en empê-
cher, car ils ne cessent d’observer l’enfant depuis le moment
de sa naissance et de le comparer avec leur idéal de perfection.
Bien sûr, il n’est pas cela, c’est pourquoi ils le déclassent très
souvent dès le début. Ensuite, l’enfant va à l’école et commence
à refléter l’image que ses parents ont fixée sur lui.
Personne ne peut changer l’intelligence d’un enfant en vou-
lant qu’il soit brillant ; de même, un enfant méchant ne peut
être transformé en un bon en voulant qu’il soit bon. L’expé-
rience a prouvé qu’il n’y a qu’une manière, et que c’est de lais-
ser l’enfant disparaître de notre pensée pendant un temps
assez long pour méditer, afin que nous commencions à voir Je,
à voir que cet enfant est le même Je que nous sommes. Cet
enfant est le rejeton du même Père que nous le sommes. Il n’y

122
LE TEMPLE PAS FAIT DE MAIN D’HOMME

a qu’un seul Principe Créateur, un Être divin, infini, et nous


sommes tous cet Être divin et cette Intelligence divine en
essence et en expression.
À mesure que nous commençons à communier avec l’iden-
tité spirituelle de cet enfant, nous pouvons observer le chan-
gement qui se produit dans ses résultats scolaires. Pourquoi ?
Pas parce que nous avons amélioré ses capacités intellectuelles,
mais parce que nous avons écarté son manque de capacités
intellectuelles et sommes en train de mettre en avant son iden-
tité-Christ. C’est désormais Cela qui est mis en lumière dans
les résultats scolaires, les attitudes et le comportement.

L’état-Christ, la seule relation permanente

Il en va de même avec notre prochain. Nous n’essayons pas


d’améliorer notre prochain ; nous n’essayons pas de le rendre
meilleur. C’est pourquoi nous ne faisons pas de prosélytisme
et nous n’essayons pas de lui donner ce qui est, selon nous, une
meilleure religion. Il n’y a pas de religion qui soit meilleure ou
la meilleure. Il n’y a qu’une seule chose qui amène à l’harmo-
nie divine, et c’est l’état-Christ. Ceci est la seule base sur
laquelle nous pouvons bâtir une relation permanente de fra-
ternité. La seule relation permanente est dans notre état-
Christ, car aussi bons puissions-nous être humainement, un
jour quelque chose va survenir qui touchera le « je » personnel,
et alors apparaîtront conflits et désaccords.
Ce « je » humain, qui réagit à une situation en se mettant
en colère contre quelqu’un ou en éprouvant du ressentiment,
est l’identité humaine qui doit être abandonnée. La raison pour
laquelle c’est difficile à faire est que nous sommes parfois
content d’être en colère, et que nous tirons souvent satisfac-
tion du ressentiment. Lorsque nous lisons quelque chose au
sujet de dictateurs et de tyrans, nous prenons plaisir à penser
à quelque pouvoir qui les ferait tomber et les abaisserait. Il

123
nous arrive à tous d’imaginer parfois mettre à genoux quelque
tyran, et lui donner ce qu’il mérite. Mais cela est le «je» humain
en nous qui réagit, le « je » qui n’a aucun droit du tout d’être là.
La vérité est que Je suis l’incorporation de toutes les qua-
lités de Dieu. Mais comment puis-je oser faire une déclaration
comme celle-là à mon sujet, me connaissant humainement
comme je me connais ? Comment puis-je oser faire cette décla-
ration pour moi-même à moins de la faire également pour
vous ? Comment puis-je oser dire que j’incorpore toutes les qua-
lités-Dieu, que je suis aussi éternel que Dieu, aussi immortel
que Dieu, que je suis l’enfant-Christ de Dieu ? Comment puis-
je oser dire cela, et laisser de côté un quelconque individu où
que ce soit sur terre – passé, présent ou futur – un quelconque
individu en enfer ou au ciel ? Je n’ose pas ; je n’ose pas ! Ce
serait de la méchanceté spirituelle d’annoncer mon état-Christ
et de refuser d’accepter le fait que ceci est une vérité univer-
selle. Dieu est en train d’ordonner à chaque individu sur la face
de la terre de s’éveiller à sa véritable identité. « Réveille-toi, toi
qui dors ! » L’état-Christ est notre véritable identité, pas le bon
état humain, pas le mauvais état humain.
Tôt ou tard vous devez abandonner de « je » qui est plein
d’erreurs humaines, de ressentiments, d’injustices, d’inégali-
tés, et déclarer au-dedans de vous-même : « Je suis prêt à assu-
mer ma véritable identité. Je suis prêt à m’éveiller à la lumière
de mon propre être. Je suis disposé à accepter la déclaration
du Maître, que je ne dois appeler aucun homme sur la terre
mon père, mais reconnaître pour moi-même la filiation divine. »
Tant que vous ne pouvez pas faire cela pour vous-même,
comment pouvez-vous aimer votre prochain comme vous-
même ? Vous n’avez pas même commencé à vous aimer vous-
même. Vous ne vous aimez pas vous-même tant que vous ne
reconnaissez pas votre véritable identité. Vous n’êtes pas censé
aimer votre identité humaine, parce que même quand elle est
bonne, elle n’est pas très bonne.

124
LE TEMPLE PAS FAIT DE MAIN D’HOMME

Le jugement juste

Ce n’est pas votre identité humaine que vous devez aimer.


Vous ne devez aimer que Dieu et Son univers, Son monde, Sa
création. Vous ne devez aimer que Dieu et le rejeton de Dieu.
Vous ne devez aimer que votre identité spirituelle, parce qu’elle
est votre Individualité accomplie. Alors, à moins que vous ne
soyez l’un de ces quelques fous sur terre qui croient que cela se
rapporte à eux exclusivement, vous commencerez à regarder
ce monde et vous réaliserez : « J’ai jugé d’après les apparences.
J’ai utilisé l’échelle du bien et du mal, la chose même qui a pro-
voqué notre expulsion du Jardin d’Éden. Je me suis agrippé à
cela même qui fait obstacle au ciel. Maintenant, en ne jugeant
rien bon ou mauvais, je désire juger le jugement juste. Et
qu’est-ce que le jugement juste si ce n’est la connaissance de
mon identité ? »
Ce n’est pas le jugement juste de vous considérer vous-
même comme presque bon, ou trois quarts bon. Ce n’est pas le
jugement juste de voir une personne de trente ans et de dire :
« Comme vous êtes jeune ! », puis de regarder une autre per-
sonne de soixante ans et de dire, « Comme vous vieillissez ! ».
Ceci n’est pas le jugement juste. Le jugement juste est d’être
capable de regarder jeunes et vieux et de voir l’état-Christ,
l’immortalité, l’éternité, la perfection spirituelle. Vous apprenez
alors que ces qualités ne sont pas à vous et à moi en tant que
possessions personnelles ; elles sont à nous par la Grâce ; elles
sont le don de Dieu.
C’est pourquoi l’humilité est toujours soulignée dans un
enseignement spirituel. L’humilité veut dire reconnaître que
quelles que soient les qualités divines que vous ayez, elles ne
sont pas quelque chose que vous avez créé pour vous-même :
elles sont quelque chose qui vous a été donné comme un don de

125
Dieu. Si vous avez l’immortalité, si vous avez l’éternité, si vous
avez un quelconque degré de pureté ou d’intégrité, c’est un don
donné par Dieu, mais c’est un don égal pour tous. Qu’ici et là
il y ait des personnes qui n’expriment pas ces dons ; qu’ici et là
vous et moi ne les exprimions pas totalement, cela n’a rien à
voir avec ce don en cet instant.

Je au-dedans de vous suis venu

C’est à la vérité que nous avons affaire, et la seule vérité


qu’il y ait est la vérité au sujet de votre identité et de mon iden-
tité. Quand vous commencez à vous connaître vous-même
comme le JE QUE JE SUIS, le Je qui est un avec Dieu, le Je
qui a une nourriture que le monde ne connaît pas, le Je qui
est la nourriture, le vin et l’eau, le Je qui est vie éternelle, vous
commencez alors à vivre une nouvelle vie, fondée sur cette
révélation, la plus grande de toutes : « Je suis venu afin que les
brebis aient la vie et l’aient plus abondante. »
À partir du moment où vous reconnaissez cela, votre vie
change. Vous n’êtes plus à la recherche de Dieu ; vous n’êtes
plus à la recherche de la vérité. C’est vrai que vous cherchez
une plus grande réalisation de la vérité que vous connaissez
déjà, et une plus grande démonstration de cette vérité. Mais
vous n’êtes plus à la recherche de Dieu : maintenant vous
connaissez Dieu, et vous Le connaissez bien. « Je suis venu afin
que les brebis aient la vie. » Ce Je est au-dedans de vous.
C’est pourquoi le Maître a pu dire : « Le royaume de Dieu est
au-dedans de vous. » Maintenant, vous ne cherchez pas Dieu ici
et là ; vous ne cherchez pas le bien. Vous vivez dans la cons-
cience de la présence de ce Je au-dedans de vous dont la fonc-
tion est que vous viviez spirituellement et éternellement. Vous
communiez avec ce Je.

126
LE TEMPLE PAS FAIT DE MAIN D’HOMME

Abandonnez l’état humain et réalisez Je

Désormais, en vous tournant vers vos enfants, vos petits


enfants, votre mari, votre épouse, ou votre prochain, vous savez
que le Je qui est au-dedans de chacun d’eux est venu afin qu’ils
puissent être élevés au-dessus de tout le bien qu’a la terre,
dans un temple qui n’est pas fait de main d’homme – dans une
conscience qui n’est pas faite de main d’homme, dans une vie
qui n’est pas faite de main d’homme, dans un corps qui n’est
pas fait de main d’homme. Tout cela est la fonction du Je qui
est au-dedans de vous, du Je qui est au-dedans de moi, et du
Je qui est dans vos enfants, vos petits enfants et les autres
membres de votre famille, et à moins que vous ne viviez avec
ce Je, vous êtes simplement en train d’essayer d’améliorer leur
sort et de les faire se sentir un peu mieux. Laissez de côté leur
état humain, allez à l’intérieur et réalisez : « Merci, Père. Je
au centre de moi, suis puissant. Je au centre de lui et d’elle
suis puissant ; Je au centre d’eux, Je au centre de la conscience
humaine suis puissant. »
Ce Je est le secret de la vie. Ce Je est venu afin que la race
humaine entière puisse être élevée jusqu’à un temple qui n’est
pas fait de main d’homme – pas simplement la terre avec une
paix provisoire, pas simplement la terre avec un intervalle
entre deux guerres, pas simplement la terre avec une petite
période faste cette année. Non, vous devons êtres élevés, à tra-
vers ce message, dans notre conscience véritable, une cons-
cience qui n’a pas de niveaux de bien et de mal en elle. Elle n’a
que l’immortalité infinie, l’éternité infinie.
Dans toutes ces méditations, nous avons ignoré le sens per-
sonnel de « je » qui a des problèmes et veut s’en débarrasser, et
nous avons mis en lumière le Je que nous sommes réellement,
celui qui n’est jamais né, n’a pas de date de naissance, ne
mourra jamais et n’a jamais eu un problème. Les Mers Rouges

127
s’ouvrent devant ce Je. La manne tombe du ciel. Pourquoi ?
Parce que le Je que je suis vit par la Grâce – pas par la force,
pas par le pouvoir, par la Grâce. Sans aucun effort humain,
chaque chose apparaît dans son ordre.
Dans notre méditation, nous devons toujours nous souvenir
que nous sommes ce temple qui n’est pas fait de main d’homme.
Cela nous permet d’exclure le corps physique et d’aller tout
droit, à travers n’importe quelle apparence, au Je au centre
de notre être.

128
Chapitre X

UN ACTE D’ENGAGEMENT

P endant que je méditais, ces mots me sont venus : « la


matrice du Silence », et avec eux c’était comme s’il y avait un
énorme silence, vaste et rond, et que ceci était la Matrice d’où
surgissait toute la création. Toute la création fut formée dans
cette matrice du Silence. Il n’y avait pas d’hommes, mais il y
avait un univers : la terre, les rochers, les arbres, les cours
d’eau, les mers, les ciels, les soleils, les lunes et les planètes –
tout ceci s’écoulant en un gigantesque déploiement à partir de
cette immense Matrice, d’un calme pénétrant et complet ; c’est
même plus qu’un calme : c’est un silence absolu, un état de
tranquillité.
Elle se meut comme dans un rythme, et ce rythme non seu-
lement la forme, mais soutient la création, avec toute chose à
sa juste place. En regardant cet univers, vous voyez qu’il y a la
neige et la glace au nord et la chaleur au sud ; des fleurs et des
arbres d’une certaine nature au nord et d’une autre au sud. Ce
rythme, le rythme qui coule de ce Silence, maintient et sou-
tient la création magnifiquement, tout étant dans l’ordre qui
lui est propre.
Finalement, l’homme apparaît ici et là sur la face de la terre,
maintenu aussi par ce rythme qui coule au-dedans de sa cons-
cience. C’est un flux de rythme qui maintient l’activité du corps,
les organes et leurs fonctions. Tout semble être sensible à ce
rythme, et tout ce rythme s’écoule à partir de cette Matrice et

129
prend forme en tant que grâce, beauté, ordre, paix. La relation
entre toutes ces formes créées est harmonieuse. Nous pourrions
utiliser les mots « amour » ou « aimant », mais il n’y pas là
d’amour : il n’y a qu’un état naturel de paix, de satisfaction; et
ceci est le rythme, le rythme de l’univers.

Être en dehors du rythme


engendre la dysharmonie

Quand quelque chose va mal dans notre expérience, c’est


parce que nous ne sommes plus à l’unisson de ce rythme. Vous
pouvez voir comment le saule bouge avec le vent, coule presque
avec le vent. Mais imaginez ce qui se passerait s’il essayait de
se tenir droit dans ce vent ou de lui résister. Il serait brisé. C’est
ainsi que l’homme est brisé dès l’instant où il s’éloigne du
rythme, du flux qui l’a amené en manifestation et expression.
Le rythme venant de la Source maintient toute création
dans l’harmonie, la loi et l’ordre ; et nous nous éloignons du
courant de ce rythme chaque fois qu’une chose quelconque nous
fait rentrer dans un comportement personnel, dans une volonté
et une direction personnelles. Alors, soit nous sommes en oppo-
sition avec le rythme, soit nous essayons de nous tenir droit
face à lui. Tout sens de discorde et de dysharmonie qui touche
notre expérience est une preuve que nous ne sommes plus en
harmonie avec le rythme de l’univers. La discorde et la dys-
harmonie vont alors persister dans notre expérience, jusqu’à
ce que nous soyons de nouveau spirituellement et rythmique-
ment connecté.

Comment retourner au rythme

Peut-être n’est-il pas possible pour l’instant d’expliquer


pourquoi ou comment nous nous déconnectons, mais il faut

130
UN ACTE D’ENGAGEMENT

reconnaître qu’en tant que race humaine nous ne sommes pas


gouvernés par le rythme de l’Esprit, le rythme du Silence. Il
se peut très bien que ce soit parce que nous nous obstinons à
vivre par la pensée humaine ; parce que nous persistons dans
un comportement personnel, une volonté personnelle, une
famille strictement personnelle… Et il se pourrait que nous
retrouvions en partie le rythme en reconnaissant qu’il n’y a
qu’une seule famille et que nous sommes de la maisonnée de
Dieu, nous unissant par là aux peuples de toutes races, de
toutes religions, de toutes couleurs et de toutes croyances, et en
reconnaissant la paternité commune de Dieu. Ceci restaure-
rait d’une certaine façon l’harmonie.
Je vois une autre façon, qui nous montre la sagesse de
l’ancien enseignement de la dîme. Mais cette pratique ne doit
pas être mal comprise. L’ancien enseignement de la dîme ne
voulait pas dire que si vous donniez une partie de vos revenus
vous pouviez attendre quelque bienfait. Nous ne pouvons pas
entrer dans un quelconque arrangement mercantile avec
Dieu, où nous donnerions 10 pour cent et où Il en rendrait
90. Mais payer la dîme dans le sens de reconnaître notre rela-
tion, pas simplement avec notre propre chair et sang, mais
avec toute l’humanité, c’est nous placer dans le rythme de
cette relation. En outre, en subvenant aux besoins des autres
en plus des nôtres, nous ne reconnaissons pas la relation
d’une manière simplement intellectuelle, mais nous vivons
dans le rythme de cette relation. Nous sommes dans le
rythme de notre relation avec l’humanité quand, tout d’abord,
nous reconnaissons cette relation, puis quand nous agissons
en fonction d’elle en pourvoyant aux besoins de personnes
extérieures à notre propre maisonnée familiale, à notre
propre maisonnée religieuse, ou à notre propre maisonnée
nationale.

131
La relation universelle de l’humanité
doit être reconnue par un acte

Vous voyez donc que pour réintégrer ce rythme originel, il


devient nécessaire de le faire par un acte. Le savoir intellectuel
n’est pas suffisant : il doit être suivi par un acte. Celui-ci est un
engagement; c’est un acte d’engagement. Si nous déclarons que
nous sommes tous de la maisonnée de Dieu, et que nous conti-
nuons à vivre seulement pour notre propre famille, pour ceux de
notre propre religion ou de notre propre nation, nous sommes
virtuellement en contradiction avec nous-même et créons une
friction ; notre condition est alors pire que celle de la personne
qui ignore cette relation universelle.
Une fois que nous reconnaissons cette relation universelle
par un acte d’engagement, nous devons entrer dans le rythme
et commencer à agir d’une façon qui nous engagera à veiller
au bien-être de ces personnes qui sont en dehors de la relation
que nous avons avec notre foyer, notre communauté, notre pays
ou notre église.
De la même façon, si nous nous contentons de reconnaître
notre état-Christ, nous créons aussitôt un conflit au-dedans de
notre propre être, qui est bien pire que si nous n’avions jamais
entendu parler de notre état-Christ, parce qu’ayant entendu
parler de Cela, nous devons maintenant Le vivre. Il doit y avoir
un acte d’engagement dans lequel nous vivons en tant que le
Christ, et pour comprendre cela nous pouvons prendre des
exemples tels que Gautama le Bouddha et Jésus le Christ, et
être témoin de la nature de la vie qu’ils ont vécue. Ce n’est pas
que nous allons égaler leur vie. Ceci, bien sûr, ne peut pas être.
Chacun de nous est un individu, et notre dépliement est indi-
viduel. Mais nous pouvons au moins voir ce que veut dire accep-
ter notre état-Christ, et nous pouvons alors commencer par
faire quelque chose, même si c’est une très petite chose, « à l’un

132
UN ACTE D’ENGAGEMENT

de ces plus petits de mes frères », afin que cette petite chose que
nous faisons puisse continuer de croître en étendue, profondeur,
largeur et vision.

La reconnaissance de l’état-Christ
de notre prochain doit s’exprimer en actes

Reconnaître l’état-Christ de notre prochain, c’est manifes-


ter un autre acte d’engagement. Non seulement je dois agir à
partir de la reconnaissance de mon état-Christ, dans la mesure
où la lumière m’est donnée, mais au moment où je reconnais le
Christ de vous, je suis désormais appelé à agir vis-à-vis de vous
comme si vous étiez le Christ. De même que je m’incline en
présence du Maître, de même je m’incline en présence de toute
personne que je rencontre. Ceux d’entre vous qui ont voyagé
dans les pays orientaux comprendront cela, car vous vous sou-
viendrez que dans tous les pays d’Orient les gens se saluent
en inclinant la tête, ou en joignant les mains et en inclinant la
tête, ce qui est une manière de reconnaître la nature-Bouddha,
la nature-Christ de ceux qu’ils rencontrent. Il y a, toujours, un
acte d’engagement.
Très souvent, les étudiants se demandent si leur instruc-
teur spirituel est conscient de la nature ou du degré de leur
dépliement spirituel ou manque de dépliement. Ils peuvent
être sûrs que c’est aussi impossible de cacher leur degré de
développement spirituel à l’instructeur que cela le serait de se
cacher de Dieu, parce qu’il y a un signe, et ce signe est un acte
d’engagement. Tant que l’instructeur n’observe pas ce signe, il
sait exactement jusqu’à quel point est allé le développement
spirituel. Dès l’instant où il est témoin du signe d’engagement,
il sait que l’étudiant a passé le plus difficile et atteint un point
au-delà de l’état humain. Mais ceci ne se produit pas tant que
cet acte d’engagement, sous une forme ou sous une autre, n’est

133
pas observé. Il n’a pas à être observé physiquement. On peut
être à des milliers de kilomètres de l’étudiant et savoir quand
l’engagement a eu lieu.

Notre conscience individuelle est le juge

Cela nous amène à une partie importante du développe-


ment de la Voie Infinie. Il n’est pas difficile de convaincre une
personne qu’elle peut s’enfuir avec l’erreur sans que Dieu la
remarque. En fait, si ce n’était cet enseignement faux des
églises, il n’y aurait aucun besoin de prisons. Nous pourrions
supprimer toutes les prisons sur la terre si l’on enseignait cor-
rectement que personne ne s’échappe avec quoi que ce soit,
parce que le juge est plus près de nous que notre souffle : il est
notre propre conscience même.
Le juge n’agit pas comme beaucoup de gens ont cru que
Dieu agissait, assis avec un livre dans lequel Il note les bonnes
et les mauvaises actions, en pesant les unes par rapport aux
autres. Le juge agit plutôt comme la loi des mathématiques.
Tant que nous continuons à trouver que deux fois deux font
quatre, et trois fois trois font neuf, tout va bien dans notre
royaume mathématique. Personne n’est récompensé; les mathé-
matiques ne sont pas récompensées, et les nombres ne sont pas
récompensés. Tout va bien, simplement parce que cela est le
développement naturel et normal des lois des mathématiques
ou de la science. À l’inverse, si nous faisons deux fois deux et
obtenons cinq, nous ne recevons aucune punition : nous avons
simplement brisé le rythme de l’harmonie. Personne n’est
puni ; les nombres ne sont pas punis, et l’arithmétique n’est
pas punie. Il y a seulement des résultats erronés, parce que
l’on a brisé le rythme des mathématiques.
H2O est l’eau, et aussi longtemps que nous continuerons à
mettre H2O ensemble, nous obtiendrons de l’eau ; mais ce ne

134
UN ACTE D’ENGAGEMENT

sera pas comme récompense de Dieu : ce sera le rythme natu-


rel et normal de l’ordre divin de la science. Essayez de mettre
H1/2O ensemble, et vous n’obtiendrez pas d’eau (en fait, il
n’existe aucune formule ou substance telle que celle-ci), mais
personne ne sera puni – pas même le scientifique qui aura fait
l’erreur. Le rythme aura simplement été brisé.

La violation de la loi spirituelle


brise le rythme

Ainsi, chaque fois que nous violons la loi spirituelle, le


rythme est brisé. Or nous violons la loi spirituelle chaque fois
que nous ne reconnaissons pas Dieu comme Omnipotence,
Omniscience, Omniprésence, et chaque fois que nous n’aimons
pas notre prochain comme nous-même. Ce sont là les deux
seuls commandements spirituels qu’il y ait. Cela est le rythme
de tout l’univers créé, y compris l’homme.
Il n’y a aucune façon de violer le rythme si ce n’est d’accep-
ter deux pouvoirs : le bien et le mal à la place de l’omnipotence
de l’Esprit ; ou d’accepter un mental autre que le mental de
Dieu ; ou d’accepter une présence autre que la présence de
Dieu. Cela brise le rythme. Personne ne le brise pour nous…
Aussi longtemps que nous obéissons à l’injonction de recon-
naître Dieu dans toutes nos voies, en Le connaissant bien
comme le seul et unique Pouvoir, la seule et unique Présence,
la seule et unique Intelligence ; en aimant notre prochain
comme nous-même ; en reconnaissant l’état-Christ de nous-
même ; en reconnaissant l’état-Christ de notre prochain, puis
en mettant cet amour en action, « toute arme forgée contre toi
sera sans effet » (Is. 54 : 17). Si quelqu’un essaye d’envoyer une
arme contre nous, il se détruira lui-même, si nous connaissons
cette vérité.
À l’inverse, dès l’instant où nous violons ces commande-
ments, la loi est brisée, et quelle que soit la discorde ou la

135
dysharmonie qui survienne alors, c’est nous qui l’aurons mise
en mouvement. Nous aurons fait ceci par une violation des
deux seuls commandements qui existent dans le royaume spi-
rituel. Peut-être demanderez-vous : « Qu’en est-il du vol ?
Qu’en est-il de l’adultère ? » N’est-il pas évident que si nous
honorons notre prochain en tant que Christ, nous ne pour-
rions sûrement pas voler ou commettre un adultère ? De tels
actes ne feraient pas partie de la loi spirituelle d’amour de
notre prochain comme nous-même.

Le rythme de l’univers
fournit toutes choses nécessaires

Il y a un rythme, et ce rythme de l’univers fait de chacun de


nous un individu, un individu entièrement gouverné et com-
blé par l’Esprit de Dieu, toutes choses nous étant fournies selon
le besoin de chaque moment particulier, de sorte que nous
n’avons jamais besoin d’envier notre prochain, d’être jaloux ou
concupiscent, parce que dans le rythme notre bien viendra à
nous.
C’est ce que John Burroughs a vraiment dit dans son poème
« l’Attente ». Ce poème est très mal compris, et beaucoup de
gens croient que tout ce qu’ils ont à faire est de s’asseoir et d’at-
tendre, et que leur bien viendra à eux. Il y en a qui ont attendu
une vie entière, et rien n’est arrivé, parce qu’ils étaient encore
dans cet état de conscience humain qui est en dehors du rythme
de l’univers. Mais John Burroughs parlait à partir de l’Esprit
Lui-même, et puisqu’il était dans le rythme de l’Esprit, il obser-
vait que « mon bien viendra à moi » et que nous n’avons pas à
le chercher. Nous nous asseyons au bord du ruisseau, et notre
bien vient à nous.
Aussi longtemps que nous sommes dans le flux d’obéissance
au commandement d’aimer Dieu par-dessus tout, en reconnais-
sant le Je infini, la Conscience infinie comme le seul Pouvoir,

136
UN ACTE D’ENGAGEMENT

la seule Présence, la seule Sagesse ; en aimant notre prochain


comme nous-même et en faisant à notre prochain ce que nous
voudrions qu’il nous fasse, nous vivons dans ce rythme. Alors
H2O donne de l’eau et deux fois deux font toujours quatre. Bri-
ser la loi s’appelle la loi karmique, ou bien, dans le monde chré-
tien, «ce que l’homme sèmera, il le récoltera aussi.» Mais quand
ce que l’on sème est en dehors du rythme de l’univers, c’est-à-
dire en dehors de l’obéissance aux deux commandements, ceci
seul crée la loi karmique, et il n’est pas possible d’écarter cette
loi karmique même si vous attendez pendant dix générations.
La loi karmique est cependant écartée à n’importe quel moment
donné, quand vous retournez au rythme de l’univers en obéis-
sant aux deux commandements, en vous mettant à l’unisson des
deux commandements. Et nous faisons ceci en silence ; nous ne
le faisons pas en parlant.
Dans le silence, reconnaissez : Je, suis Dieu, le Je de mon
être, plus proche de moi que mon souffle, et le Je de moi est
omniscient, tout-connaissant. C’est pourquoi quelle que soit la
sagesse que je recherche, je la cherche en m’asseyant en silence
et en la laissant se communiquer à moi. Quelle que soit la force
dont j’aie besoin, je la reçois en m’asseyant en silence et en lais-
sant Cela qui est plus proche de moi que mon souffle Se donner
à moi… « Je suis venu afin que vous ayez la vie. » Par consé-
quent, s’asseoir en silence, pour que ce Je nous donne la Vie
éternelle, révèle ou réfléchisse la Vie éternelle, telle est la voie.
Ceci est la façon de restaurer l’harmonie, mais doit toujours
être accompagné par un acte d’engagement.

Le Silence est la Matrice de la création

Nous devons avoir notre réalisation et notre acte de con-


fiance. Mais alors, nous ne pouvons séparer cet amour suprême
de Dieu de l’amour de notre prochain comme nous-même,

137
comme s’ils étaient deux commandements distincts. Ils sont
en fait deux parties d’un seul commandement. Si nous devions
reconnaître Dieu mais ne pas aimer notre prochain comme
nous-même, notre formule ne marcherait pas. Nous devons
reconnaître le flux de ce rythme venant du Silence dans lequel
nous entrons, qui est la Matrice d’où s’écoule toute création.
Le Silence auquel nous parvenons au-dedans de nous est la
Matrice, et de ce Silence au-dedans de nous s’écoule toute créa-
tion, à mesure que c’est nécessaire à notre expérience indivi-
duelle.
Avec elle s’écoule l’amour de notre prochain comme nous-
même. Cela vient rapidement, mais il doit ensuite être mis en
action. Il doit y avoir un acte d’engagement, un « Toutes les fois
que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères »,
c’est à vous-même que vous les avez faites ; ou, « Toutes les fois
que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes
frères », c’est à vous-même que vous ne les avez pas faites.
Nous nous escroquons nous-même en ne le faisant pas à
notre prochain, car notre prochain est notre propre Individua-
lité. Si nous limitons notre prochain à notre famille, à nos com-
patriotes, à nos coreligionnaires, nous fraudons notre propre
Individualité, parce que c’est seulement dans la mesure où
nous faisons ces choses à un autre que nous les faisons à notre
Individualité…
Le rythme de l’univers est constitué par la reconnaissance
de Je comme étant Dieu, Omniscience, Omnipotence, Omni-
présence, et par un acte d’engagement. Aimer notre prochain
comme nous-même est un acte d’engagement. Il doit y avoir
une consécration et une dévotion à ce principe, pas à des per-
sonnes, mais à ce principe. Il devrait nous être indifférent que
ce soit les Russes qui profitent de notre bienfaisance, ou les
Chinois, ou les Cubains. Ce qui doit nous intéresser est notre
acte d’engagement envers ceux qui sont à l’extérieur de notre
cercle familier de nations, d’alliés ou d’amis.

138
UN ACTE D’ENGAGEMENT

La Conscience se projetant Elle-même

...L’homme vivra de la Parole, pas simplement de pain.


C’est dans la mesure où nous recevons la Parole s’écoulant de
notre conscience à travers le Silence, et où nous accomplissons
un acte d’engagement qui nous lie à Elle, nous met en rapport
avec Elle et nous identifie à Elle, que nous sortons « du milieu
d’eux » et en sommes séparés (cf. II Cor. 6 : 17). Vous découvri-
rez alors que notre monde est une émanation de notre état de
conscience. Plus notre état de conscience s’élève dans l’obéis-
sance aux deux commandements, plus le monde créé devient
joyeux, paisible et harmonieux, parce que le monde créé est
une création de notre conscience.
Si nous pouvions voir ou sentir que derrière notre tête il y
a cette grande Conscience Se projetant Elle-même, et si nous
ne lui faisions pas obstacle par nos pensées humaines, cette
Conscience S’écoulerait dans Sa forme et variété infinie, et il
n’y aurait aucune limitation à notre univers ou à son harmonie.
Ce n’est que dans la mesure où nous gênons ce flux, avec ce
sens personnel de « je », « moi » et « mien », que notre univers est
un peu moins infini qu’il devrait l’être.
Peut-être croyez-vous suivre cet art de vivre qu’est la Voie
Infinie en lisant les livres ou en écoutant le message, mais je
vous dis que non, tant que vous n’êtes pas arrivé au point d’un
acte d’engagement. Peut-être croyez-vous que vous êtes sous
la loi de Dieu, mais je vous dis que non, tant que vous ne vous
y êtes pas mis vous-même par un acte d’engagement. Peut-être
croyez-vous que la Grâce de Dieu va prendre soin de vous, et je
dis qu’elle ne le fera pas, tant que vous ne serez pas amené à
un point d’engagement. C’est lorsque vous vous engagez à obéir
aux deux grands commandements, en les reconnaissant et en
les adoptant en tant que façon de vivre, et que vous accom-
plissez votre acte d’engagement, que vous devenez enfants de

139
Dieu, héritiers de Dieu – qui ne vivent pas de pain seulement,
mais de chaque parole de Dieu. Vous ne vivez plus alors par la
force ou par le pouvoir, mais par Mon Esprit. Vous ne vivez
plus alors en vous inquiétant «pour votre vie de ce que vous man-
gerez, ou pour votre corps de quoi vous serez vêtus », mais vous
vivez par la grâce de Dieu.

La raison de méditer

Après cela, vous pouvez comprendre l’importance de la


méditation, une méditation qui n’est ni l’arrêt de la pensée, ni
l’étouffement de la conscience, ni une fuite du monde, mais une
méditation dans laquelle l’obscurité ou le silence est si grand
que vous pouvez le traverser du regard et voir la totalité de la
Conscience infinie derrière vous, prête à Se déverser dans votre
oreille intérieure à l’écoute, pendant que vous L’y invitez :
« Parle, Éternel, ton serviteur t’écoute. »
Vous pouvez presque sentir cette grande, grande aire de
Conscience derrière vous, qui pousse et pousse, Se projetant
en expression à travers votre conscience, en tant que votre
conscience, en tant que la Parole, en tant que la petite voix
tranquille, répétant encore et encore : « Je suis venu afin que
vous ayez la vie. Je suis venu afin que vous ayez. Ne vous
inquiétez pas pour votre vie. Je suis venu. »
Et vous vous dites alors, « Ah, c’est pour cela que j’ai une
manne cachée ; c’est pour cela que j’ai une nourriture que le
monde ne connaît pas. J’ai ce Je dans la profondeur de cette
tranquillité et obscurité intérieure, dans la profondeur de cette
matrice intérieure du Silence. C’est là qu’est Je. « Sois tran-
quille et sache que Je suis Dieu. »… Voici la manne cachée. Voici la
nourriture que le monde ne connaît pas. Voici la manne que je
dois garder sacrée et secrète, en ne la partageant que dans la
mesure où ceux qui viennent à moi sont prêts. »

140
UN ACTE D’ENGAGEMENT

Souvenez-vous que la vigne ne consomme pas ses propres


raisins. Ne pensez pas un seul instant que vous pouvez vous
tourner vers ce rythme de l’Esprit simplement pour avoir une
vie de santé, de richesse et de sagesse. Cela n’est pas prévu
dans le royaume spirituel. Dans la mesure où vous vous tour-
nez au-dedans afin que la parole de Dieu puisse s’écouler à tra-
vers vous dans ce monde, il sera pris soin de vous, sans aucun
doute. « Le chemin qui ne fait pas vivre le voyageur n’est pas un
chemin à emprunter. » Cette voie de Je nous approvisionne
vraiment. Mais ceci n’est pas la raison pour laquelle nous
méditons.
La raison pour laquelle nous méditons est que le royaume
de Dieu puisse être établi sur terre comme il l’est au ciel. Que
Dieu nous préserve de vouloir le royaume de Dieu sur la terre
seulement pour nous. Ce serait comme des gens qui achète-
raient des abris antiatomiques pour se protéger et, une fois
que le monde aurait été détruit, sortiraient et découvriraient
qu’ils sont les seuls survivants sur terre. Imaginez le monde
de solitude que ce serait pour eux : l’enfer sur la terre. Ou bien
ce serait comme ces gens qui feraient des provisions de nour-
riture dans leurs abris antiatomiques et, une fois tout fini, vou-
draient sortir et découvriraient que personne d’autre qu’eux
n’a de nourriture. Pensez-vous qu’ils seraient capables d’en
manger une bouchée ?

Les êtres illuminés : maîtres ou serviteurs ?

Nous ne méditons pas pour trouver notre paix, mais pour


qu’à travers nous la paix puisse s’écouler dans le monde. Moïse
n’a pas reçu son illumination afin de devenir un roi glorieux,
mais afin de redescendre aussitôt dans la vallée auprès des
Hébreux et souffrir avec eux en les amenant jusqu’à la liberté.
Gautama le Bouddha n’a pas reçu son illumination pour être

141
mis à l’écart sur le sommet d’une montagne et honoré, adoré,
mais pour parcourir l’Inde en tous sens, enseigner des disciples
et fonder des ashrams de guérison. Jésus-Christ n’a pas reçu
son illumination afin d’être séparé du reste du monde pour
chanter des hymnes et jouer de la harpe, pendant que le reste
du monde était en esclavage. À aucun homme il n’est donné la
lumière spirituelle pour son propre compte. Ceci ne s’est jamais
produit dans l’histoire du monde.
Il y a cependant des milliers et des milliers de gens qui
cherchent la lumière, qui cherchent l’illumination, en croyant
que lorsqu’ils la recevront ils auront une bonne santé, l’abon-
dance et la sagesse à tout jamais, pour eux-mêmes. Non,
n’ayons pas de telles illusions. Si vous cherchez l’illumination,
vous la recevrez, tant que vous ne rêverez pas qu’elle va vous
mettre à l’écart du monde, ou faire de vous un maître sur la
terre.
L’illumination fera de vous un serviteur. Certaines per-
sonnes vous appelleront peut-être « maître », mais dans votre
cœur vous sourirez : « Vous m’appelez maître, mais je sais dans
quelle mesure je suis un serviteur. Je sais jusqu’où je suis
appelé à servir. Tout le reste du monde semble être mon maître.»
Non, l’illumination n’apporte pas de titres ou de robes fantai-
sistes, ni une vie de paix à l’écart : elle apporte une vie de consé-
cration, de dévotion, de service.
Quand le Maître a dit à ses disciples de laisser leurs filets,
il demandait un signe d’engagement, et s’ils ont reçu de lui
l’illumination, ce fut seulement afin qu’ils puissent devenir
« pêcheurs d’hommes ».
Lisez l’histoire de la vie de Paul et remarquez les coups de
fouet, les emprisonnements et la faim qu’il a endurés pour por-
ter le message du Christ à l’humanité. Examinez la vie de tous
les mystiques, et voyez les incompréhensions et parfois les
emprisonnements qui furent leur lot. L’illumination a un prix :
quittez le monde, quittez mère, frère, sœur et père si nécessaire

142
UN ACTE D’ENGAGEMENT

pour Moi. Soyez certain que s’il y a illumination, il y a un acte


d’engagement envers le monde entier, pas seulement envers un
groupe religieux et pas seulement envers une communauté. En
outre, il ne s’agit pas simplement d’être au travail trois heures
par jour, trois jours par semaine. Recevoir l’illumination et la
dédication veut dire un acte d’engagement envers le monde sept
jours par semaine, vingt-quatre heures par jour.
Dieu ne Se révèle pas à la légère, ni pour des objectifs
égoïstes, ni à ceux qui voudraient utiliser Dieu. Les cœurs purs
sont ceux qui comprennent que la nature des deux comman-
dements constitue le rythme de l’univers. En obéissant à ces
deux commandements, nous sommes au diapason du rythme
de l’univers, pendant qu’il s’écoule du silence que nous attei-
gnons au-dedans de nous-mêmes. « Dans le calme et la confiance
sera votre force. » (Is. 30 : 15). Soyez tranquille et sachez que Je
au centre de vous suis Dieu. Soyez tranquille et laissez le
rythme s’écouler depuis ce Silence au-dedans de votre propre
être, après quoi faites l’acte d’engagement qui vous met en
accord avec les gens de ce monde.
Si le nom d’un guide ou instructeur spirituel doit survivre,
ce doit être celui d’un individu parvenu à l’unisson de l’Esprit
de Dieu – qui est l’Esprit de toute l’humanité, de tous les hom-
mes, de toutes les femmes et de tous les enfants, partout, et
qui ne laisse personne à l’extérieur. Il y a en l’homme un
Esprit, et c’est avec Ceci que nous nous mettons à l’unisson ;
nous recevons alors des fruits en atteignant l’état de conscience
qui nous permet de faire l’acte d’engagement. Que ce soit pour
laisser nos filets, pour vendre tout ce que nous avons afin
d’acheter la perle, ou pour quitter mère et père, il y a un acte
d’engagement qui nous unit à Dieu et l’homme.

143
Chapitre XI

UN ACTE D’ADORATION ET LES FRUITS

N ous avons la vie, le mouvement et l’être dans une mer de


Conscience, un océan infini de Conscience, qui Se déverse à
travers et en tant que notre conscience individuelle, et apparaît
à l’extérieur en tant que forme. Tant que nous ne La gênons
pas avec « je », « moi » ou « mien », le rythme de cette Conscience
continuera de se dérouler harmonieusement. Les apparences
extérieures, les formes extérieures, seront harmonieuses, et
nous vivrons la vie spirituelle, nous vivrons dans la Quatrième
Dimension de la vie…
Si nous violons une loi morale ou spirituelle, nous mettons
en mouvement la loi karmique, la loi de « ce que l’homme
sèmera, il le récoltera aussi ». Tôt ou tard, notre erreur nous
découvrira et exigera un paiement. Nous en sommes venus à
considérer cela comme une punition, presque comme si c’était
une punition de Dieu. En fait, la plupart des religions ensei-
gnent que la punition vient de Dieu.
Quand le monde apprendra la vérité qui est révélée dans
Le Tonnerre du Silence, il découvrira que cela n’est pas vrai.
Quelle que soit la punition que nous recevions, ce n’est pas plus
une punition de Dieu que ne le sont les conséquences déplai-
santes de la croyance fausse que deux fois deux font cinq. La
punition n’est pas de Dieu : elle est due entièrement à notre
ignorance, et elle prend fin à l’instant même où nous recevons
la lumière.

145
En fait, le Maître a mis de côté neuf des dix commande-
ments, et il nous a donné deux commandements hébreux très
anciens : « Aime le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute
ton âme et de tout ton esprit », et « Aime ton prochain comme toi-
même. » Ces deux commandements ne sont pas faciles à suivre.
La plupart d’entre nous ont découvert qu’il est absolument
impossible d’aimer le Seigneur notre Dieu de tout notre cœur
et de toute notre âme, et qu’il est encore plus impossible d’ai-
mer notre prochain comme nous-même. Personnellement, je
pense que si quelqu’un prétend qu’il y parvient, il ment – sauf
à une condition : s’il sait ce que veut dire aimer Dieu, et s’il sait
ce que veut dire aimer son prochain.
Aimer Dieu et aimer notre prochain n’ont absolument rien
à voir avec une quelconque émotion. Ces deux choses n’ont rien
à voir avec l’amour, quelle que soit la façon dont nous compre-
nions l’amour, à moins que nous ne puissions traduire le mot
« amour » par obéissance à la loi.

Vivre à partir de l’Omniscience,


l’Omnipotence et l’Omniprésence

Aimer « le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton


âme et de tout ton esprit » veut dire reconnaître Dieu comme
Omniscience, et apprendre dès lors à s’abstenir de demander
ou de dire à Dieu, ou d’exiger quoi que ce soit de Dieu. Autre-
ment dit, c’est observer le silence en présence de Dieu, et
accepter Dieu comme Omnipotence, c’est-à-dire ne jamais
chercher le pouvoir de Dieu car, dans la réalisation de l’Om-
nipotence et de l’Omniprésence de Dieu, il n’y a aucun moment
ou aucun lieu dans toute l’histoire où un pouvoir ait été néces-
saire.
En reconnaissant l’Omniscience, il y a une exigence de
silence en présence de Dieu. En reconnaissant l’Omnipotence,

146
UN ACTE D’ADORATION ET LES FRUITS

il y a une exigence de silence en présence de Dieu. En recon-


naissant l’Omniprésence, il y a aussi une exigence de silence.
Par conséquent, la seule forme de prière acceptable par Dieu
est le silence absolu, une détente et un repos dans la convic-
tion que Dieu est Omniscience, Omnipotence et Omniprésence.
Pour faire apparaître la grâce de Dieu, la gloire et la perfec-
tion de Dieu, il est donc nécessaire d’être tranquille… afin que
dans cette tranquillité, le rythme de l’univers puisse s’écouler
en tant qu’harmonie…

Unir tous les hommes dans la maisonnée de Dieu

Vous verrez bientôt quel acte d’engagement cela est d’être


capable de cesser de s’inquiéter, d’être capable de s’abstenir de
rappeler à Dieu vos besoins, ou de chercher l’aide de Dieu. Ceci
est vraiment un acte d’engagement – difficile aussi, très diffi-
cile. Mais tout comme entrer dans le silence en présence de
Dieu est un acte d’engagement, il en va de même pour cette
autre exigence d’aimer « ton prochain comme toi-même », et cet
acte d’engagement supplémentaire doit être fait pour que le
rythme de l’univers se manifeste en tant qu’harmonie.
La signification de « aime ton prochain » n’est pas trop dif-
ficile à saisir. Dans son essence, cela veut dire abattre les bar-
rières des affiliations familiales, nationales et religieuses, et
unir tous les hommes dans la maisonnée de Dieu. C’est abattre
tous les préjugés nationaux, raciaux et religieux, et tomber
d’accord sur l’unique famille de Dieu : Dieu le Père de tous…
Que nous fournissions de la nourriture pour d’autres nations,
même des nations ennemies, ou une éducation pour des enfants
autres que les nôtres – ou au moins que nous y contribuions –
ou que nous fassions toute autre chose de nature désintéressée
pour notre prochain, ceci est l’acte qui prouve notre accepta-
tion du commandement d’aimer notre prochain comme nous-

147
même. C’est l’acte d’engagement qui confirme notre accord
intérieur. Une fois cela accompli, nous sommes dans l’obéis-
sance à la loi de Dieu, nous sommes enfants de Dieu, et main-
tenant le rythme de Dieu peut s’écouler à travers nous sans
interruption, sans se heurter à des barrières, sans être dévié,
et nous devenons des contemplateurs.

Reconnaître notre prochain


comme notre Identité Spirituelle

« Le monde est nouveau pour toute âme quand le Christ a péné-


tré en elle. »* Le mystère a toujours été : Quand le Christ entre-
t-il, ou comment faisons-nous entrer le Christ ? Et nous avons
ici la réponse. Le Christ entre au moment où notre conscience
est purgée de sa croyance en deux pouvoirs, purgée de la haine,
de l’envie et de la jalousie qui sépare l’homme de l’homme. Dès
que le rythme de l’univers fonctionne au-dedans de nous, le
Christ est entré dans notre âme et le monde devient nouveau,
parce que non seulement nous aimons notre prochain – peut-
être n’aurons-nous jamais une émotion telle qu’aimer notre
prochain – mais nous aimons notre prochain concrètement, et
ce faisant notre prochain est obligé de nous aimer. Nous pri-
vons ainsi notre prochain du pouvoir de ne pas nous aimer.
Humainement, il semblerait que nous n’ayons pas le pou-
voir de priver les autres de leur pouvoir de nous blesser, mais
nous l’avons, nous avons ce pouvoir. Nous supprimons la pos-
sibilité d’être incompris ou maltraité, parce qu’il n’y a qu’une
seule Identité Spirituelle et que ce qui se produit en tant que
la conscience de mon Identité se produit en tant que la cons-
cience de votre Identité, à cause de notre reconnaissance d’une

* Inscription qui se trouve dans la chapelle de l’université de Stanford,


Palo Alto, Californie, cité par l’auteur dans son livre Le monde est nouveau

148
UN ACTE D’ADORATION ET LES FRUITS

seule Identité. Dès l’instant où j’aime mon prochain comme


moi-même, je fais de la conscience de mon prochain et de ma
conscience la même et unique conscience, réceptive par consé-
quent à la même influence.
En aimant mon prochain comme moi-même, j’enlève à ce
monde sa capacité d’envoyer des armes contre moi. Mais ceci,
aussi, est un acte d’engagement. C’est cependant un acte d’en-
gagement qui ne se produit pas en un jour et nous libère
ensuite pour toujours d’une responsabilité ultérieure. Non, c’est
un acte d’engagement qui se produit non seulement chaque
jour de notre vie, mais en général de nombreuses fois par jour.
Chaque fois que nous rencontrons une personne, elle nous
oblige à un autre acte d’engagement, parce que le mesmérisme
humain est tel que nous placerions automatiquement cette per-
sonne à l’écart des autres envers lesquelles nous avons eu un
engagement précédent.

De constants actes d’engagement


accélèrent la « mort » du sens personnel

Bien sûr, vous voyez que ceci conduit finalement à « mourir


chaque jour» à ce sens personnel de «je», mais ne croyez pas un
instant que vous pouvez « mourir » complètement à ce mot « je ».
Il semblerait que sur ce plan ce soit une chose impossible. Il
peut venir un moment où le Christ est élevé si haut dans notre
conscience, que le petit « je » disparaît, mais si cela s’est jamais
produit nous n’en avons aucun récit.
Nous savons que le sens personnel de « je » était présent en
Jésus quand il prêchait contre les autorités ecclésiastiques et
les changeurs, ceux qui avaient les postes élevés, ceux qui exi-
geaient des sacrifices d’animaux. Nous savons que le sens per-
sonnel de « je » était là quand il demanda à ses disciples : « Ne
pourriez-vous pas veiller avec moi une heure ? »

149
Il est donc peu probable que durant notre existence ter-
restre nous mourions entièrement au sens personnel de « je »,
mais nous pouvons minimiser les effets du sens personnel de
« je » par de constants actes d’engagement, en aimant Dieu de
tout notre cœur, de toute notre âme et de tout notre esprit et en
aimant notre prochain comme nous-même.

Une raison pour notre foi

En continuant de faire cela et en nous retirant dans le


silence en présence de Dieu, le rythme s’écoule. Mais ne faites
pas l’erreur qu’ont faite beaucoup de ceux qui sont sur le che-
min spirituel. Ne vous autorisez pas à sombrer dans une foi
aveugle. Il est tout à fait normal d’avoir la foi en deux fois deux
font quatre, ou d’avoir la foi en le fait que H2O est de l’eau,
mais n’ayez pas une foi en « je ne sais quoi », parce que ceci est
dangereux.
Par conséquent, lorsque vous êtes dans le silence, en pré-
sence de Dieu, et que vous attendez que ce rythme de vie
s’écoule à travers votre conscience en tant qu’harmonie dans le
monde extérieur, soyez certain d’avoir une raison pour votre
foi. Cette raison est que nous avons pris conscience que Je est
le nom de Dieu. Nous avons convenu que c’est la raison pour
laquelle nous pouvons être tranquille et savoir que Je au
centre de nous est Dieu.
Nous voyons alors pourquoi il est vrai que j’ai une manne
cachée, pourquoi j’ai une nourriture que le monde ne connaît
pas, pourquoi j’ai la Source, le Réservoir que Je suis. Et parce
que l’infinité de la vie, l’immortalité de la vie est emmagasi-
née dans le Je que je suis, je peux être tranquille et laisser ce
rythme s’écouler, aller au-devant de moi pour aplanir les che-
mins montueux, marcher à côté de moi, derrière moi, et appa-
raître quand c’est nécessaire en tant qu’une nuée le jour et une

150
UN ACTE D’ADORATION ET LES FRUITS

colonne de feu la nuit, en tant qu’une pauvre veuve qui par-


tage, en tant que de petits pains cuits sur la pierre, ou en tant
que la multiplication des pains et des poissons.

Le miracle est le Silence

Ici encore je répète une leçon précédente : Ne croyez pas


qu’il y ait des faiseurs de miracles sur la terre, et qu’un homme
quelconque puisse multiplier les pains et les poissons, ou faire
tomber la manne du ciel, ou faire surgir l’eau des rochers. Rien
de cela n’est prévu dans le royaume de Dieu tout entier. Soyez
tranquille et sachez que Je peux vous donner de l’eau. Ce Je,
vous vous souvenez, est cette présence de Dieu devant laquelle
nous sommes silencieux. Sachez seulement que Je peux mul-
tiplier les pains et les poissons – ce Je devant lequel nous nous
tenons en silence total. Nous pouvons alors être des contem-
plateurs pendant que les pains et les poissons sont multipliés.
Nous pouvons contempler le flux des eaux vivantes, des eaux
guérisseuses, des eaux curatives. Nous pouvons contempler
la parole de Dieu Se manifester en tant que pain, nourriture et
vin. Nous pouvons contempler la parole de Dieu apparais-
sant à l’extérieur en tant qu’activité de la Grâce divine.
Mais souvenez-vous seulement de ceci, et ne l’oubliez jamais:
Aucun homme sur la face de la terre ne peut accomplir un
miracle, sauf le miracle du silence. Pour la plupart d’entre
nous, ceci même est un miracle si nous sommes capable d’y
parvenir. Soyez tranquille l’espace d’une seconde, et vous ver-
rez alors le Je, que nous n’utilisons pas et ne manipulons pas,
mais que nous contemplons dans la tranquillité, en silence. Ce
Je apparaît à l’extérieur en tant qu’harmonie dans notre expé-
rience. Il apparaît même comme un pouvoir qui ferme la gueule
du lion et retient les Pilates de ce monde.
Quand l’Écriture dit : « Celui qui est en vous est plus grand que
celui qui est dans le monde », voyez-vous exactement combien

151
plus grand, combien plus puissant ? La puissance de Dieu est
au-dedans de nous, et cette puissance peut être amenée dans
le domaine extérieur quand nous prenons l’attitude d’un contem-
plateur et que nous sommes complètement tranquille dans la
présence du Je que nous sommes.

La loi karmique est brisée


à mesure que le sens personnel est retiré

C’est contre ce Je que nos pensées se heurtent quand notre


part humaine se laisse aller aux haines humaines, aux amours
humaines, aux peurs humaines, aux doutes humains et à
l’ignorance humaine. Quand ceux-ci buttent contre ce Je, ils
rebondissent en tant que ce que nous appelons la punition, qui
n’est pas du tout une punition mais simplement l’erreur natu-
relle qui naît de l’erreur.
La loi karmique, la loi de « ce que l’homme sèmera, il le
récoltera aussi », est mise en route chaque fois qu’un sentiment
humain heurte la réalité spirituelle du Je que je suis. Dès l’ins-
tant où nous avons une pensée erronée ou faisons un acte
erroné, ceci bute contre notre propre intégrité spirituelle inté-
rieure et rebondit sur nous. Les résultats n’étant pas toujours
visibles sur le moment, nous pensons parfois que nous pouvons
leur échapper, mais ils nous atteignent inévitablement, et nous
nous demandons alors : « Pourquoi est-ce que je souffre de ceci?
Pourquoi faut-il que ceci m’arrive ? » Nous avons oublié la loi
que nous avons mise en mouvement en violant notre propre
intégrité spirituelle. Heureusement, nous pouvons corriger cela
à tout moment, en retirant le sens personnel d’identité qui
aime, déteste ou a peur, et en devenant des contemplateurs
pendant que nous nous tenons dans la présence de l’Esprit, le
Je qui est au-dedans de nous. Ceci nous affranchit de toutes
nos erreurs précédentes et de leurs pénalités.

152
UN ACTE D’ADORATION ET LES FRUITS

Le pardon vient quand le Je dissout


le sens personnel

Cela ne sert à rien de demander que nos erreurs soient par-


données, parce qu’il y a cette intégrité spirituelle, l’intégrité
du Je qui est le Tout-connaissant, et Il sait déjà si cet autre
«je» a été dissous. Lorsqu’un nuage cache le soleil, le soleil n’at-
teint pas la terre, mais quand le nuage est dispersé le soleil
brille de nouveau sur la terre. Le soleil savait-il que le nuage
était là pour l’empêcher d’atteindre la terre ? Le soleil s’était-
il jamais arrêté de briller ?
C’est ainsi que ce Je au centre de votre être et de mon être
est votre intégrité spirituelle individuelle et la mienne, et elle
est toujours en train de briller. Puis, un nuage fait écran. Or
quelle est la nature de ce nuage ? Le sens personnel, le sens
humain de « je ». Mais cette intégrité infinie qui est à moi, que
Je suis, continue de briller, et avec le temps, comme le dit
l’Écriture : « Tout genou fléchira », ce qui veut dire que tous les
nuages seront finalement dissipés.
La lumière que Je suis dissipe tout sens personnel, et alors
« la gloire que j’avais avec toi avant que le monde fût » est pleine-
ment évidente au monde, et le monde dit : « Voici la gloire de
l’Éternel ». Mais Cela que nous sommes ne sait pas qu’Il est en
train de brûler les impuretés du sens personnel de vous et de
moi que nous entretenons. Il ne le sait pas. Notre intégrité
spirituelle est simplement en train de briller, et tôt ou tard
ces impuretés disparaîtront, et le Je que nous sommes ne
saura pas qu’il y eut un jour un sens personnel de « je » à par-
donner. Il est inutile de dire « Je vous prie de me pardonner »,
car aussi longtemps qu’il y a un « moi » pour demander par-
don, il n’y a pas de pardon ; mais quand il y a un cœur qui
désire ardemment le pardon, ceci est le moteur ; ceci est le pro-
cessus de purification.

153
Nous honorons Dieu et nous honorons notre intégrité spi-
rituelle quand, au lieu de demander le pardon ou des faveurs,
nous approchons Dieu le doigt sur la bouche et sur le mental,
allant à Dieu sans pensées, sans désirs, allant à ce centre au-
dedans de nous-même en silence, afin de pouvoir entendre la
petite voix tranquille même quand elle est la plus tranquille
et la plus petite possible.

L’Amour de Dieu ne peut être canalisé

L’oreille à l’écoute est l’attitude de la prière et de la médi-


tation, afin que nous puissions entendre – non pas que nous
puissions être entendu – mais seulement que nous puissions
entendre, que nous puissions recevoir des communications
venant de l’intérieur. Nous faisons ceci avec la pleine connais-
sance que nous n’allons pas recevoir la grâce de Dieu pour un
quelconque dessein ou usage personnel, mais qu’elle est pour
le bénéfice de tous… Si nous devons prier pour la grâce de Dieu,
prions pour elle comme étant une bénédiction universelle afin
que le royaume de Dieu soit établi sur terre comme au ciel; car,
quoi que nous puissions penser, dire ou faire, il en sera ainsi.
Cela ne se passera d’aucune autre manière. Personne ne peut
canaliser l’amour de Dieu vers cette nation ou cette autre, vers
cette famille ou cette autre, vers cette personne ou cette autre.
L’amour de Dieu ne peut pas être canalisé : l’amour de Dieu est
pour l’injuste autant que pour le juste…
Jésus ne pouvait condamner qui que ce soit pour ses péchés,
sachant qu’ils étaient les résidus du sens personnel d’identité
qui subsistait. À l’inverse, il ne pouvait pas accepter d’être
appelé bon par quiconque, étant donné qu’il connaissait la
source de ce bien ; Jésus aurait assurément réagi de même si
quelqu’un avait parlé de ses grands miracles de multiplication
des pains et des poissons, car il savait bien qu’aucun homme
n’est un faiseur de miracles.

154
UN ACTE D’ADORATION ET LES FRUITS

Le pardon vient dans un moment d’engagement

Dieu n’a donné à aucun homme d’être un faiseur de miracles,


mais l’homme, dans son silence, devient la transparence pour
l’Esprit Lui-même qui fait le miracle. Sans cela, un égotisme se
manifesterait, qui ferait à tout jamais barrage à cet Esprit au-
dedans. Si nous pouvions un jour être amenés à croire que
l’homme mortel est ou peut être spirituel, ou que l’homme mor-
tel est ou peut être l’enfant de Dieu, il s’ensuivrait alors toute
l’absurdité qui a été une malédiction pour l’église en faisant
croire aux gens qu’ils pouvaient aller à l’église le dimanche et,
par un tour de passe-passe, être pardonnés, puis recommen-
cer leurs méchancetés le lundi, en continuant de porter avec
eux leur manque de charité, leur manque de bienveillance, leur
manque de pardon ou leur manque de fraternité. Comment
pouvaient-ils alors être purifiés ?
Les Hébreux enseignaient, et enseignent encore, qu’un jour
par an, en observant les rituels et rites de ce jour, ils sont par-
donnés. Mais cela est impossible. Personne n’est pardonné pour
ce qu’il a dans sa conscience de différent de Dieu. Ceci ne peut
être pardonné: ce doit être abandonné. Quand c’est abandonné,
cela n’existe pas et n’a pas à être pardonné. Par conséquent,
le seul pardon a lieu quand l’Esprit transcendant entre et nous
purifie, et ceci n’a pas besoin de se produire un certain jour de
l’année. Cela se produit à un certain moment, et en général à
un moment d’engagement…

Le pouvoir n’est pas dans les mots


mais dans la conscience

Ne comptez pas sur les mots, les mantras ou les prières. Si


des mots et des pensées viennent, ils ne sont que les instruments,
les instruments de travail. Le pouvoir est dans la conscience à

155
travers laquelle viennent les mots. Dieu est conscience indivi-
duelle. C’est pourquoi nous restons assis en silence, l’oreille à
l’écoute, sans mots et sans pensées, dans la présence du Je que
je suis. De cette conscience paisible vient la Parole qui est pou-
voir. Elle peut venir sous la forme d’un grand nombre de mots et
de pensées, mais ne vous accrochez pas aux mots et aux pensées,
parce que vous perdez alors le pouvoir…
Apprenez à vous asseoir dans une attitude de respect,
d’amour et de gratitude, devant la porte de votre propre cons-
cience. Et souvenez-vous de ceci : Je me tiens à la porte de
votre conscience. « Je me tiens à la porte et Je frappe. » Ne voyez-
vous pas que Je ne peux entrer que si vous vous installez dans
cette écoute paisible et tranquille devant la porte de votre
propre conscience ? Ne commettez pas l’erreur d’adorer la cons-
cience de quelqu’un d’autre, quelqu’un du passé, du présent,
ou du futur espéré. Apprenez à comprendre que Je me tiens à
la porte de chaque conscience, saint ou pécheur, et à mesure
que vous apprendrez à vous asseoir dans un silence respec-
tueux, Je S’ouvrira à vous, Se révélera en tant que pouvoir,
présence, nourriture, vin et eau.
Les mots que vous pensez ne multiplieront jamais les pains
et les poissons. Les pensées que vous avez ne guériront jamais
personne de ses maux. Le pouvoir est dans la Conscience, et
quand Elle Se fait entendre, la terre fond. Il doit y avoir un
« vous » et un « moi » assis aux pieds du Maître, mais assis où
aux pieds du Maître ? Assis à l’intérieur de notre propre cons-
cience, dans le silence, dans le secret, en ne disant à personne
ce que nous faisons, et recevant là le pain, le vin, la nourriture,
l’eau, la Parole.

Écouter est l’attitude correcte de prière

Il n’y a pas Dieu et l’homme. Il n’y a pas de Dieu répondant


d’en-haut ou de dehors à la prière, et soyez certain qu’il n’y a

156
UN ACTE D’ADORATION ET LES FRUITS

pas de grâce de Dieu pour l’erreur. Prier pour la grâce de Dieu


alors que l’on s’adonne encore au sens personnel de soi et du
monde, c’est comme demander à un illettré de résoudre un pro-
blème de mathématiques supérieures.
Il est inutile d’essayer de revendiquer la spiritualité pour
soi-même ; il est inutile d’essayer de revendiquer l’État-Christ
ou la Divinité pour soi-même. Une bien meilleure approche de
la vie spirituelle est de vous asseoir dans le silence devant
votre propre conscience et de laisser la Voix vous dire qui vous
êtes, ce que vous êtes, quand, où, combien, et pourquoi.
Ne revendiquez rien pour vous-même, puisque ces reven-
dications ne pourront pas se maintenir devant votre intégrité
intérieure. Elles feront de vous un menteur. Gardez le doigt
sur la bouche : « Si je suis un saint, très bien, c’est Dieu qui l’a
fait. Si je suis un pécheur, c’est bien dommage ; je n’y peux rien.
Mais dans chacun des cas, saint ou pécheur, puissé-je m’as-
seoir ici aux pieds du Maître au-dedans de moi, et puisse le
Père me révéler mon identité – la nature de mon être ; puisse
le Père, en tant que Lumière du monde, percer les nuages qui
se mettraient entre moi et la démonstration spirituelle. »
De façon silencieuse, sacrée et secrète, pour ne pas être vu
des hommes, pour ne pas agir à l’extérieur comme si nous étions
différent de tous les autres hommes, mais toujours assis inté-
rieurement aux pieds du Maître, que notre prière soit : « Parle, ô
Éternel, ton serviteur écoute.» L’effet de cette prière est que l’Eter-
nel ne nous dit pas nos erreurs, mais que l’Eternel les dissout.
Au cours de toutes mes années dans le ministère de l’en-
seignement et de la guérison, je n’ai encore jamais entendu
Dieu me parler d’une erreur chez une personne quelconque.
J’ai été témoin de la dissolution de très nombreuses erreurs
chez d’autres personnes et chez moi-même, mais je n’ai jamais
entendu Dieu me dire qu’il y avait une erreur chez quelqu’un.
Parler à Dieu et envoyer des pensées à Dieu est une pure
perte de temps. Tout ce que nous pourrions dire ou penser

157
serait voué à buter contre notre intégrité spirituelle et à rebon-
dir sur nous, parce que la vérité n’est pas en nous, en tant
qu’êtres humains. Mais maintenir une attitude totale de récep-
tivité à la Parole qui nous est communiquée, voici l’attitude de
prière, l’attitude de méditation, l’attitude de guérison, l’atti-
tude d’être un contemplateur des miracles de Dieu. Je sais
qu’avec le temps de plus en plus de littérature orientale sera
lue, et que de plus en plus de gens vont se méprendre à cause
d’une mauvaise interprétation de ces écrits, parce qu’ils croi-
ront qu’il y a des faiseurs de miracles. Mais il n’y a pas de fai-
seurs de miracles. Une quelconque personne à travers laquelle
des miracles se produisent n’est qu’une transparence à travers
laquelle l’Esprit accomplit le miracle.

………C’est cela, …la Présence est là………

(une méditation a suivi)

158
Chapitre XII

NE PASSEZ PAS OUTRE

L e dévoilement de Dieu se produit en vous quand vous réa-


lisez que c’est le Je au centre de vous qui est Dieu, en qui vous
pouvez vous détendre sans mots ni pensées, vous détendre et
recevoir la Parole, vous reposer et recevoir Son Esprit, vous
reposer dans Sa grâce sans souci du lendemain et sans regrets
pour hier, sans reliquat du passé dans votre mémoire, car le
passé a été effacé.
Quand Dieu est dévoilé en vous, vous commencez à vivre
dans le moment présent. C’est comme si vous vous réveilliez
chaque matin et réalisiez que Dieu vous a donné un nouveau
jour. C’est un jour qui sera rempli de quelque chose. C’est un
jour que vous pouvez choisir de remplir de Sa présence, de Son
Esprit, de Son amour ; ou bien c’est un jour que vous pouvez
remplir de croyances humaines – de lois matérielles et de lois
mentales – si vous ignorez la présence de l’Esprit de Dieu en
vous.
L’Écriture ne peut pas s’accomplir hier, et l’Écriture ne s’ac-
complira pas demain. L’Écriture s’accomplit ce jour-ci, si tant
est que vous acceptiez le « dévoilement » et laissiez l’Esprit de
Dieu vous enseigner ; que vous laissiez l’Esprit de Dieu vous
nourrir et vous inspirer ; que vous laissiez l’Esprit de Dieu mar-
cher avec vous tous les jours, à chaque instant, sans jamais
essayer de marcher seul, ne serait-ce qu’une minute. Le «dévoi-
lement » vient au moment où vous décidez de vous réveiller le

159
matin avec Dieu, de vous endormir le soir avec Dieu, et où vous
décidez qu’à chaque instant, chaque jour, vous marcherez avec
Dieu et laisserez Dieu marcher en vous et à travers vous.
Cela est le but, et le moyen d’atteindre ce but est l’oreille
attentive, l’oreille à l’écoute. Vous marchez avec Dieu, et vous
vivez avec Dieu et en Dieu seulement dans la mesure où vous
apprenez à garder une oreille à l’écoute pendant vos heures de
veille et de sommeil. Il faudra peut-être que pendant un certain
temps vous mettiez vos oreilles à l’écoute juste avant de vous
coucher, en disant : « Parle, Éternel, ton serviteur écoute », et
qu’ensuite vous dormiez. Lorsque vous vous endormez ainsi,
votre corps et votre mental sont au repos, mais vous-même êtes
éveillé. Vous recevrez alors des pensées au cours de la nuit,
tout aussi consciemment que vous en recevez au cours de la
journée.
Dans cet état de conscience, vous serez conscient des évé-
nements se produisant dans le royaume spirituel, et parfois de
leur relation avec vous dans vos affaires humaines, parce que
Je ne sommeille ou ne dort jamais. La Conscience ne dort
jamais, ne glisse jamais dans l’inconscience ; et la Conscience
est ce que je suis. Le mental et le corps sont ce que j’utilise,
mais la Conscience est ce que je suis.
Avant l’apparition du premier concept de Dieu, vous pou-
vez être sûr qu’il y avait JE SUIS, et que J’étais là, et que JE
suis là, et que JE serai là. J’avais au commencement toute la
gloire de Dieu, avec Dieu, et en Dieu, et par conséquent Je
n’avais pas besoin de créer dans mon mental un Dieu à ado-
rer. Au commencement, J’étais déjà doté, d’en haut, de Sa
grâce, revêtu de Son Esprit, habillé de Son immortalité. Ainsi
enveloppé dans Sa grâce, il n’y avait pas de péché, pas de mala-
die, pas de mort, et par conséquent aucun besoin d’inventer un
Dieu pour se débarrasser de ces choses.
Dieu n’est nécessaire dans le mental de l’homme que lorsque
celui-ci fait l’expérience de quelque pénurie ou limitation, de

160
NE PASSEZ PAS OUTRE

quelque erreur ou mal. Un enfant n’a pas besoin de Dieu, parce


que l’enfant vit dans toute son innocence d’être, et qu’il est déjà
tout ce qu’un enfant devrait être. Il n’y a rien besoin d’ajouter
à l’enfant, et il le sait. Beaucoup d’enfants ont dit à leurs
parents qu’ils communiaient intérieurement avec Dieu, indi-
quant qu’ils sont nés avec une compréhension de la véritable
nature de Dieu. Ils ont découvert un Dieu qui n’est pas une
idée ou pensée dans l’esprit d’un être humain, mais plutôt une
expérience de conscience, une communion intérieure dans
l’Âme.

La grâce de Dieu est pour le bénéfice


de tous les hommes

Quand Dieu est dévoilé pour vous, et qu’alors vous contem-


plez Dieu en tant que l’Âme de toute l’humanité, vous pouvez
réellement sentir au-dedans de vous que le Christ est incarné
en vous, en moi, et en votre prochain : votre prochain ami ou
ennemi, votre prochain chrétien, juif, païen ou athée. Quand
Dieu est révélé dans votre conscience en tant qu’Omniprésence,
en tant que cet Esprit qui est en vous, et quand vous ne deman-
dez plus jamais à Dieu quoi que ce soit, que vous ne le suppliez
plus et ne lui dites plus ce dont vous avez besoin, mais que
vous demeurez toujours dans la conscience de la présence-Dieu,
c’est alors que vous avez fait l’expérience de Dieu, et que Dieu
est dévoilé pour vous.
Dieu est universel. De même que Dieu a fourni un soleil
dans le ciel, qui brille sur toutes les terres et les mers, de même
la grâce de Dieu est destinée universellement à tous les hom-
mes. Lorsqu’un Krishna a reçu la révélation de la présence de
Dieu et de la grâce de Dieu, ce ne fut pas pour qu’un homme
puisse être élevé et adoré comme s’il était un fils de Dieu spé-
cial, mais plutôt pour qu’à travers lui la connaissance de Dieu

161
puisse être donnée à ceux de son époque et de son monde par-
ticuliers. Lorsqu’un Jésus-Christ est apparu sur la terre, ce ne
fut pas pour qu’il puisse parcourir cette terre séparé de l’hu-
manité, mais pour que Dieu, apparaissant en tant que la cons-
cience de Jésus-Christ, puisse être une lumière pour ce monde.
C’est ainsi que lorsque le message de la Voie Infinie m’a été
donné, ce fut seulement afin qu’à travers moi ce message
puisse être apporté au monde entier. Dès lors, croyez-vous qu’il
soit possible pour vous de recevoir un message qui serait une
grande bénédiction uniquement pour vous, et sans doute pour
votre famille ? À première vue, il peut sembler en être ainsi,
mais ne soyez pas trompé par les apparences. Si vous avez été
préparé par l’Esprit à recevoir un message ou enseignement
spirituel, c’est uniquement afin qu’à travers vous il puisse se
répandre dans votre entourage. Cela peut commencer avec
votre entourage familial ; cela peut commencer avec l’entou-
rage de votre communauté ; mais cela doit s’étendre encore et
encore jusqu’à ce que ce message se fraye un chemin dans la
conscience humaine, universellement.

La joie d’une relation spirituelle

Ceux qui ont travaillé avec le message de la Voie Infinie


pendant un certain temps, ont reçu des bénéfices d’une nature
ou d’une autre, bien que ne correspondant pas toujours avec
ce qu’ils cherchaient au départ. Parfois, une personne vient à
un enseignement spirituel avec l’idée d’obtenir rapidement la
santé, et il se peut qu’elle découvre alors que la santé est la
toute dernière chose qu’elle obtienne. D’autres viennent peut-
être dans l’espoir de trouver le bonheur ou la prospérité, et ils
peuvent eux aussi découvrir que ceux-ci sont vraiment les der-
niers bienfaits qui leur viennent. Mais chacun découvre qu’avant
longtemps des bienfaits sous une forme ou une autre com-
mencent à apparaître dans son expérience, et il s’accroche au

162
NE PASSEZ PAS OUTRE

message avec persistance, jusqu’à ce qu’il finisse par percevoir


vraiment la plénitude de la Grâce.
Cependant, aucune personne qui a reçu des bienfaits à tra-
vers la compréhension et la pratique de ce message, ne peut
même commencer à en connaître les bénédictions, avant de
s’être associée à d’autres étudiants, et surtout à des étudiants
venant de diverses parties du monde, de pays prétendus amis,
et de pays prétendus ennemis. Ceux d’entre vous qui ont eu
cette expérience ont découvert par eux-mêmes le lien d’unicité
qui existe parmi les étudiants de ce travail. Ce n’est pas en
vertu d’une quelconque relation humaine ou d’un lien humain,
car il n’y a pas. C’est en vertu de l’Esprit commun, de l’Esprit
unique dont vous découvrez la présence en nous tous.
Ce que vous ressentez là parmi les étudiants de la Voie
Infinie, ceux qui habitent près et ceux qui habitent loin – cette
camaraderie, cet amour dont vous faites l’expérience, cette joie
d’être accompagné dans la Voie Infinie – n’est pas fondé sur
des valeurs humaines. Cela est fondé sur leur union consciente
avec Dieu, qui constitue leur unicité avec tous les autres étu-
diants qui se rencontrent sur le chemin spirituel, et vous
découvrez ainsi qu’il n’y a aucun besoin d’un lien humain,
d’une obligation humaine ou d’une dette humaine.
Parce que vous et votre Père êtes un, et que tout ce qu’a le
Père est à vous, vous vous tournez au-dedans de vous-même
pour la grâce de Dieu. Dans votre relation avec les autres étu-
diants, vous n’attendez, n’exigez ou ne désirez pas quoi que ce
soit d’eux, mais vous partagez avec eux ce qui vous a été donné,
provenant de l’abondance de la grâce de Dieu. Vous avez aussi
le sentiment qu’ils ne sont pas avec vous pour obtenir quoi que
ce soit de vous. Ils viennent dans une libre association d’amour,
pour partager avec vous les dons célestes, et afin que vous ayez
l’occasion de les partager avec eux.
Dans cette relation, il n’y a rien de nature matérielle qui entre
en tant que devoir, obligation ou nécessité. C’est seulement de

163
cette manière qu’un tel lien persiste. Du fait que Dieu est dévoilé
dans notre conscience en tant que votre Identité et en tant que Ce
Qui vous maintient, vous soutient et vous nourrit, et dans la
mesure où vous reconnaissez le dévoilement de Dieu dans la
conscience de chaque étudiant – et que vous réalisez que lui aussi
connaît la Source de son bien et par conséquent la joie, non pas
d’obtenir, de chercher, d’acquérir, mais de partager – vous com-
mencez alors, et alors seulement, à percevoir ce que peut être
une relation spirituelle et ce qu’elle fera finalement sur terre
parmi les hommes.
De même que ce dévoilement de la vérité de votre véritable
relation avec Dieu et avec toute l’humanité s’est produit en
vous, de même un jour il englobera toute la conscience humaine.
Dieu ne choisit pas un « vous » personnel ou un « moi » person-
nel pour ses bienfaits. La grâce de Dieu se dévoile afin d’être
partagée par toute l’humanité. Il est vrai qu’elle ne vient que
dans la conscience qui y est préparée, mais « deux ou trois…
rassemblés en mon nom » ou « dix hommes justes », peuvent sau-
ver une ville. Ainsi, à mesure que cette conscience sera de plus
en plus ouverte à ce dévoilement de la vérité, le monde entier
sera embrassé dans cette même relation dont font maintenant
l’expérience les étudiants de la Voie Infinie.

Le Cercle d’État Christique

Ces dernières années, partout où l’enseignement de la Voie


Infinie était donné, des étudiants sont venus à moi de tous les
coins des États-Unis et du Canada, de tous les coins de l’An-
gleterre et de l’Europe, de l’Afrique, de l’Australie, de la Nou-
velle Zélande et de l’Amérique du Sud. Tous attirés par quoi ?
Par l’Esprit de Dieu qui a été dévoilé dans ma conscience
humaine ; attirés aussi par l’Esprit de Dieu qui a été dévoilé
dans la conscience de ceux d’entre vous qui vivez dans chacun

164
NE PASSEZ PAS OUTRE

de ces pays, attirant à vous tous les hommes de tous les coins
du monde, puis les élevant au niveau de notre conscience spi-
rituelle, de votre conscience-Christ.
En rentrant chez eux, dans leur pays et leur ville, ces étu-
diants apportaient la Grâce qu’ils avaient obtenue dans notre
conscience unie, et ils communiquaient cette Grâce aux étu-
diants de la Voie Infinie dans leur ville et dans leur région, les
attirant dans cette fraternité universelle, accomplissant le
cercle d’État Christique qui est révélé dans le livre L’Art de la
méditation.
Il y a un tel Cercle sur le plan intérieur. Il y a ceux avec
lesquels nous communions qui ont accès à la Conscience divine
des êtres illuminés de tous les temps. Il y a un cercle d’État
Christique dans lequel nous vivons et marchons, et à travers
lequel nous recevons la révélation et l’inspiration. C’est ceci
qui m’a permis d’écrire que ce Cercle serait révélé sur la terre,
et il m’a été donné de parcourir ce monde et de former ce
Cercle invisible parmi les étudiants de la Voie Infinie. Mais il
s’est répandu bien au-delà de ce groupe, parce que le « dévoi-
lement » révèle que l’Esprit de Dieu est l’Esprit de Dieu pour
tous les hommes. Le cercle d’État Christique doit donc englo-
ber tous les hommes. Qu’ils deviennent ou non un jour des
étudiants de la Voie Infinie, ils seront quand même attirés
dans ce Cercle.
Votre lien dans ce cercle d’État Christique sera que vous
vivrez dans deux mondes ou entre deux mondes. Vous serez
dans ce monde mais pas de ce monde. Vous serez du royaume
spirituel, mais tout en étant du cercle d’État Christique vous
vivrez dans le monde des affaires, de l’art, de la littérature, du
gouvernement ou de la religion, afin que cette lumière puisse
briller, afin que vous puissiez continuer à élever le fils de Dieu
dans tous les hommes. Vous L’élevez en contemplant le Christ
dans la conscience individuelle et en tant que conscience indi-
viduelle.

165
Ce n’est pas que vous fassiez quelque chose. Vous n’avez pas
à entreprendre une mission de bonne volonté ou une mission
pour sauver le monde, mais partout où vous êtes et avec tous
ceux que vous rencontrerez, il y aura, le temps d’un éclair, une
seconde de reconnaissance ; vous aurez alors élevé le fils de
Dieu en l’homme; vous aurez perçu et discerné le Christ incarné
dans tous les saints et tous les pécheurs que vous rencontrerez,
dans tous les amis et tous les ennemis que vous rencontrerez.
De cette manière, vous serez non seulement plus solidement
incorporé dans le cercle d’État Christique, mais vous attirerez
dans ce Cercle ceux qui étaient en dehors, telle une branche
d’arbre qui est coupée, se dessèche et meurt.

L’objectif de la Voie Infinie

Une fois encore, laissez-moi vous rappeler que la fonction de


la Voie Infinie n’est pas simplement de guérir la maladie ou de
vaincre le péché ou la pénurie. C’est de s’élever hors de la cons-
cience à trois dimensions, hors de la conscience du bien et du
mal, dans la Quatrième Dimension, la conscience illuminée qui
connaît les choses de Dieu. Dans de royaume à quatre dimen-
sions, vous êtes dans un domaine de conscience où non seule-
ment vous connaissez les choses de Dieu, mais où vous rece-
vez les choses de Dieu, et où vous vivez sous la loi de Dieu. Ceci
est la Grâce.
Le Maître, connu entre tous pour son état réalisé de cons-
cience-Christ, avait comme principe : « Ne résistez pas au mal »
et « Remets ton épée au fourreau », ce qui est une reconnais-
sance qu’il n’y a pas de pouvoir dans le monde extérieur, rien à
combattre. Il avait compris le non-pouvoir du monde de l’effet.
Vous, aussi, vous devez mettre la hache à la racine, et la
racine de tout mal est la croyance universelle en deux pouvoirs,
ce que Paul a appelé « l’esprit charnel », l’esprit de bien et de

166
NE PASSEZ PAS OUTRE

mal. Une fois que vous comprendrez le principe que tout mal
est impersonnel et qu’il n’a pas sa source dans un quelconque
individu, vous commencerez à avoir le secret du travail de gué-
rison et le secret du travail mondial, parce que vous n’atta-
cherez pas le péché, la maladie, la lutte pour le pouvoir, la pen-
sée fausse ou tout autre chose à un individu.
Ce qui est l’antéchrist, ou le prétendu mal, est l’esprit char-
nel, la croyance universelle en deux pouvoirs, qui constitue une
hypnose universelle. Quand vous aurez ainsi impersonnalisé
cette croyance universelle et reconnu son néant, vous aurez
élevé votre conscience plus près de la conscience-Christ, et vous
découvrirez alors pourquoi vous n’avez pas à résister au mal.
Dieu n’est pas dans la tempête. Le pouvoir n’est pas dans la
condition mauvaise. Le pouvoir, Dieu, est dans « la petite voix
tranquille ». Voulez-vous Dieu ? Voulez-vous le pouvoir-Dieu ?
Voulez-vous la grâce de Dieu ? Alors, soyez tranquille ! Vous
l’aurez, quand la petite voix tranquille se fera entendre. Ce qui
se produit, quand vous êtes tranquille à l’intérieur, c’est que
la présence de Dieu est réalisée, et c’est alors Elle qui fait le
travail, quelle que soit la nature de ce travail.
L’importance de ce principe est beaucoup plus grande que
vous ne l’imaginez. La réalisation de Dieu n’est pas pour que
vous ou qui que ce soit d’autre trouve la santé, l’abondance ou
le bonheur. Soyez certain que Dieu ne s’intéresse pas du tout
à cela. Si, dans la Voie Infinie, il y avait dix mille ou cent mille
d’entre nous qui parvenaient vraiment à la santé, à l’abon-
dance et au bonheur, ce ne serait pas pour autant un grand
accomplissement, puisqu’il y a des millions et des millions de
gens sur la terre et qu’il en naît encore chaque jour. Notre
régénération individuelle n’aurait donc pratiquement aucun
sens.
C’est seulement dans la mesure où la lumière qui vous
vient et me vient peut apparaître dans le monde, que nous ser-
vons un quelconque objectif sur la terre. Nous n’avons pas été

167
envoyés ici simplement pour devenir des êtres humains heu-
reux. Nous avons été envoyés ici sur terre pour glorifier Dieu,
afin que les lois de Dieu soient manifestées à travers nous, et
qu’à travers nous le monde puisse être témoin des lois de Dieu
à l’œuvre, des lois qui libèrent les hommes.
Il y a une inertie mentale qui opère universellement dans
ce monde humain, qui empêche même ceux à qui l’on a ensei-
gné comment se préparer spirituellement pour la journée de
le faire. Cette inertie mentale leur fait oublier de réaliser la
présence de Dieu ; elle leur fait oublier de réaliser que ce mes-
mérisme ou cette magie n’est pas spirituellement ordonnée, et
ne peut par conséquent pas opérer dans la conscience indivi-
duelle qui a réalisé la Présence. Mais pour la personne qui s’en-
gage vraiment dans une préparation spirituelle quotidienne,
la réalisation de la présence de Dieu et du non-pouvoir du mes-
mérisme annule les effets de l’hypnose universelle, et dans une
certaine mesure ces effets sont aussi annulés pour le monde
entier. Un groupe d’étudiants assidus pourraient non seule-
ment se libérer eux-mêmes des discordes, mais ils libéreraient
progressivement leur communauté, leur famille, leurs voisins,
leurs amis, leur pays, et finalement le monde entier.
Du fait que chacun de nous est très individuel, nous avons
chacun une manière différente de permettre à la lumière du
message de briller à travers nous. Il y en a qui invitent des
membres de leur famille ou des amis à venir dans un groupe
écouter les enregistrements, et de cette manière, la lumière
entre dans la conscience humaine. Certains sont plus avancés,
et ils deviennent praticiens et instructeurs. D’autres encore
peuvent participer au financement des différentes activités du
travail et aider ainsi à le propager dans le monde. Pour finir, il
y a ceux qui, parce qu’ils ont un plus grand discernement que
d’autres au moment présent, ou une plus grande préparation,
commencent à comprendre les principes de la Voie Infinie de
manière telle, qu’ils peuvent individuellement être les instru-

168
NE PASSEZ PAS OUTRE

ments qui apportent dans une plus grande mesure la Cons-


cience divine à l’expérience humaine. Chacun joue un rôle, et
personne ne choisit quel rôle il va jouer. Mais quel que soit le
point fort particulier dont vous ayez été doté, c’est la manière
de fonctionner qui doit être la vôtre dans ce message.

Accepter la responsabilité du travail mondial

Quand cet Esprit de Dieu Se manifeste en nous et que nous


apprenons que nous avons une responsabilité envers ce monde
entier, nous commençons à nous demander : « Comment puis-je
remplir cette obligation envers le monde ? » Et il se peut bien
que nous posions cette question, parce que personne au monde
n’a assez d’argent pour approvisionner et éduquer tous les
enfants du monde. Aucun pays au monde n’a assez de res-
sources pour maintenir et soutenir toutes les nations dému-
nies. Par conséquent, nous devons trouver une autre manière
de servir, de bénir, d’aider, et d’élever les gens de ce monde.
Ne nous imaginons pas un instant qu’en payant une dîme,
en donnant 20 ou 50 pour cent de notre revenu, ou même plus,
nous faisons beaucoup pour le monde. Même si nous avions un
pouvoir de guérison spirituelle tel que le Maître, et si nous pou-
vions guérir les foules, nous ne ferions pas grand-chose. Nous
ne pourrions jamais atteindre les trois milliards de personnes
dans le monde, soit avec notre argent, soit avec notre don de
guérison. Il y a seulement une façon d’accomplir cela, et c’est
d’accepter la responsabilité de la réalisation spirituelle. Cha-
cun de nous, à notre niveau de conscience, devrait s’engager
dans le travail mondial. Peu importe que nous le fassions dans
un groupe qui se réunit, ou individuellement à la maison, seul.
L’important est que cela soit fait.
Nous traversons maintenant une période qui est fascinante et
pleine de défis. Je ne serais pas surpris qu’il soit plus intéres-

169
sant de vivre à cette période particulière qu’à n’importe quelle
autre période de l’histoire du monde. Ceci est certainement une
période où le monde traverse une transition d’une telle enver-
gure qu’elle pourrait être la transition finale, celle dans laquelle
le sens matériel sera complètement vaincu et où la conscience-
Christ va fondre sur le monde comme un cadeau universel.
Il m’apparaît que c’est ce qui se produit. Par exemple, il y
a un grand bouleversement religieux. Mais avec lui nous pou-
vons aussi remarquer le plus grand sens d’unité qui se mani-
feste parmi les religions du monde. Combien de barrières reli-
gieuses sont enlevées ! Les limitations sont en train d’être
abolies dans l’Église Catholique comme jamais auparavant, et
cela a bien sûr son équivalent dans la disparition du sens de
séparation dans le Protestantisme. Tandis qu’une bonne partie
du monde appelle ces changements hérésie et les combat, nous
savons qu’en réalité ils sont la destruction de l’ignorance et de
la superstition.
Voici le temps de la destruction des préjugés dans les rela-
tions entre races. Il y a également une destruction, non seule-
ment du type de capitalisme qui n’accordait pas à ses travailleurs
les égards nécessaires, mais aussi du type de syndicalisme qui
n’avait aucune considération pour la direction et les employeurs.
C’est une destruction, de toutes parts, des vieux schémas incrus-
tés, selon lesquels l’auto-préservation est la première loi de la
nature humaine.
Le mental humain et ses activités peuvent être comparés à
un marécage, au cœur d’une épaisse forêt, un marécage coupé
du soleil et de l’air frais, et même de la lune et des étoiles. Il est
sombre, humide et triste, et abonde en toutes sortes de créa-
tures inférieures. Vous reconnaîtrez ces créatures. Elles sont
celles dont parle Paul : « L’homme naturel ne reçoit pas les
choses de l’Esprit de Dieu. » C’est le mental humain, les acti-
vités et les créatures du mental humain. Mais il est renouvelé
une fois que le Christ y a pénétré, tout comme le marécage

170
NE PASSEZ PAS OUTRE

serait renouvelé et rafraîchi si les arbres qui l’obstruent étaient


coupés et que le soleil pouvait briller sur lui.
Ainsi, quand la brume se dissipe en nous et que le Christ
entre dans notre âme, notre monde devient nouveau. Nous ne
sommes plus un monde rempli de personnes séparées. Main-
tenant, nous sommes devenus une partie du cercle d’État
Christique, chacun partageant avec l’autre ce qui s’est dévoilé
en lui à partir du royaume de Dieu. Puisque nous sommes un
monde d’individus, je reçois la grâce de Dieu que je partage
avec vous, mais ceux d’entre vous qui êtes artistes, écrivains,
ministres, hommes d’affaires ou avocats, vous recevez la grâce
de Dieu sous des formes différentes, et vous partagez celles-ci
les uns avec les autres.
Quand nous comprenons cela, le cercle d’État Christique
est complété. Cependant, ne limitons pas notre partage à ceux
qui sont déjà dans le Cercle, mais attirons dans ce Cercle des
gens du monde entier, en reconnaissant le Christ en eux. Éle-
ver le fils de Dieu en eux les attire dans le cercle de Lumière.
Cela peut prendre une semaine, un mois, un an ou dix ans
avant qu’ils n’entrent consciemment dans ce Cercle et ne recon-
naissent qu’ils sont en lui et de lui, mais ceci n’est pas notre
affaire. Une fois que nous avons élevé le fils de Dieu en eux,
ils sont entrés dans notre cercle d’État Christ, et c’est alors
simplement une affaire de temps, de circonstance et d’expé-
rience, avant qu’ils n’ouvrent les yeux et disent : « J’étais
aveugle et maintenant je vois. J’étais mort et maintenant je
suis réveillé, vivant. »
Nous sommes ce marécage jusqu’à ce que nous laissions
consciemment la lumière briller en nous et que nous appre-
nions à marcher avec Dieu, à parler avec Dieu, à dormir avec
Dieu, et à nous réveiller avec Lui, en réalisant consciemment :

Tu es ma journée ; Tu es ma nuit ; Tu es la sagesse qui me


guide et me gouverne. Tu es l’Âme qui purifie chacune de mes

171
pensées et chacun de mes actes. Tu es l’Esprit qui purifie chaque
motif et m’apprend à donner.

Quand nous nous tournons à l’intérieur vers l’Esprit de


Dieu, c’est seulement pour recevoir une grâce que nous puis-
sions partager, une lumière et une sagesse. Il incombe à ceux
qui ont reçu la lumière spirituelle, d’être des transparences à
travers lesquelles cette lumière atteint le monde. Quand nous
prenons individuellement conscience qu’une forme de prétendu
mal est en train de se produire ou va se produire – que ce mal
concerne la santé, le temps qu’il fait ou les relations humaines
– souvenons-nous que c’est un appel qui nous est fait en tant
qu’âmes illuminées, de lâcher nos «filets» immédiatement et de
nous retirer pour méditer, afin d’apporter l’activité du Christ à
la situation, jusqu’à ce que ce problème particulier soit résolu.

Sois tranquille

Il doit toujours y avoir un vous ou un moi individuel pour


effectuer la réalisation que dans la présence du Christ réa-
lisé, le pouvoir temporel n’est pas pouvoir. Sans le Christ
apparaissant en tant que la conscience de Jésus-Christ, une
lumière ne serait pas venue sur terre à cette époque particu-
lière, de cette manière particulière. Souvenez-vous que si vous
avez un jour appelé un praticien pour une aide physique,
mentale, morale ou financière, et que vous l’avez reçue, c’est
le Christ réalisé dans la conscience de ce praticien qui a fait
le travail. Sans le Christ réalisé dans la conscience indivi-
duelle, le mental humain continuerait à être malade, pécheur
et mourant.
Seul le Christ réalisé dans la conscience individuelle rend
sans pouvoir ce qui était un pouvoir temporel. C’est la raison
pour laquelle vous ne pouvez séparer le Christ de Jésus, vous

172
NE PASSEZ PAS OUTRE

ne pouvez séparer le Bouddha de Gautama, ni séparer l’Esprit


de l’homme individuel, car ils sont un. Quand vous reconnais-
sez l’Esprit et l’homme comme étant un, vous avez alors l’om-
niprésence de l’Omnipotence et de l’Omniscience. Vous n’avez
pas besoin de mots et vous n’avez pas besoin de pensées : vous
avez besoin du silence de la réceptivité, de l’oreille à l’écoute, et
alors toute vérité qui doit être prononcée, Dieu la prononce.
Mais il doit y avoir une conscience à l’écoute.
Soyez tranquille ; soyez tranquille. N’ayez pas de pensées.
« Sois tranquille et sache que Je suis Dieu. » Je au centre de vous,
Je suis Dieu. Soyez tranquille. Dans la tranquillité et dans la
confiance, soyez tranquille. Cessez de cogiter, car ce n’est pas
en cogitant que vous pourrez changer quoi que ce soit dans le
monde. Vous ne ferez sans doute qu’empirer les choses. Ne vous
inquiétez pas. Soyez tranquille. Écoutez cette Voix, et quand
Il fait entendre Sa voix, la terre fond. Ceci nous empêche de
devenir des égotistes et de croire que nous avons humainement
un pouvoir. Nous ne sommes que les instruments ou les trans-
parences à travers lesquelles et en tant que lesquelles le pou-
voir peut agir, et agir dans la mesure de notre tranquillité et de
notre calme.
N’oubliez jamais que le Maître a dit : « Le Père qui demeure
en moi, c’est lui qui fait les œuvres. » Ceci vous gardera tou-
jours humble. Même si une tempête ou une guerre devait s’ar-
rêter après votre méditation, vous saurez que ce n’est pas vous
qui l’avez arrêtée : vous n’aurez été que la transparence à tra-
vers laquelle l’activité de Dieu aura atteint la conscience
humaine.
Le Maître a guéri l’aveugle, mais il n’a jamais dit : « J’ai
guéri l’aveugle ». Il a dit que c’était afin que la gloire de Dieu
soit manifestée. N’oubliez pas ceci : afin que la gloire de Dieu soit
manifestée. Et comment pouvons-nous être des instruments à
travers lesquels la gloire de Dieu est manifestée ? En étant
tranquille et en sachant :

173
Son Esprit est sur moi, et je suis ordonné pour guérir les
malades, mais pas sans Son Esprit sur moi. Je suis ordonné
pour guérir les malades, non en vertu de mots que je connais ou
de pensées que je pense, mais en vertu de Son Esprit qui est sur
moi, et alors les mots justes et les pensées justes apparaîtront.

À ce stade de conscience en dépliement, vous êtes respon-


sable de chaque image qui se présente à votre vue ou à votre
ouïe. Vous n’avez pas le droit de passer outre dans la rue. Il
est donné aux hommes qui vivent uniquement dans le monde
humain de ne pas voir les problèmes de leur prochain, surtout
si le prochain est d’un pays différent, d’une religion différente
ou d’une race différente. Cela ne vous est pas donné à vous. La
Grâce que vous avez reçue de Dieu vous fut donnée non pour
vous, mais en tant que les fruits de Dieu que le monde doit
manger. « Prenez et mangez, car ceci est mon corps. » Vous êtes
une vigne fructueuse sur laquelle poussent des raisins : vous
êtes spirituellement nourri, spirituellement habillé et spiri-
tuellement logé. Laissez vos raisins ; laissez vos raisins pour
le monde.
Vous êtes redevable à Dieu et au monde, et votre dette
consiste à ne pas changer de trottoir, mais à remarquer chaque
discorde et chaque dysharmonie et à y apporter l’activité du
Christ. Soyez une transparence à travers laquelle le Christ dis-
sout l’apparence. Vous n’avez pas forcément besoin de penser
quoi que ce soit, mais vous devez être tranquille. Vous devez
être tranquille pendant un instant, et laisser Son Esprit s’écou-
ler à travers vous et dissoudre l’apparence. Vous ne pouvez pas
passer outre.
Vous êtes à un stade de dépliement spirituel où il vous a
déjà été dit de lâcher vos « filets » – non pas d’aller quelque part
ou de faire quelque chose, mais simplement de ne pas vous
inquiéter pour vos « filets » face aux apparences. Arrêtez plutôt
de pêcher pendant un moment et soyez « pêcheurs d’hommes. »

174
NE PASSEZ PAS OUTRE

Comment ? Simplement en reconnaissant la vérité. Il ne faut


qu’un instant, un clin d’œil, pour réaliser que dans la présence
du Christ le pouvoir temporel n’est pas pouvoir, qu’il n’a que le
« bras de chair. »
Vous ne pouvez pas servir Dieu, que vous n’avez pas vu et
ne connaissez pas, sinon en servant l’homme, que vous connais-
sez bien. La seule façon que vous ayez de servir Dieu est de
servir l’homme. C’est donner les premiers fruits à Dieu. La
seule façon que vous ayez de négliger votre service à Dieu est
de négliger votre service à l’homme.
Il est bon et juste que vous partagiez quelque chose de vos
ressources matérielles avec ceux qui ont moins ou qui n’ont
rien. C’est une partie mineure mais nécessaire de votre déve-
loppement spirituel, parce que nous devons tous reconnaître
que nous avons très peu à donner en matière de ressources
matérielles, en comparaison des besoins du monde.
Vous qui marchez dans la Lumière, vous avez plus à donner
individuellement qu’une nation entière, car les nations ne peu-
vent donner que des ressources matérielles qui sont limitées
et finies, mais vous, vous avez des eaux vives, vous avez une
nourriture spirituelle, vous avez un vin spirituel et un pain
spirituel. Vous avez la parole de Vie ; vous avez l’Esprit de Dieu
incarné en vous.
Par-dessus tout, vous avez un instant de silence, afin que
dans ce silence la voix de Dieu puisse tonner. Ceci est le cadeau
le plus précieux au monde. Vous avez le vide. Vous apportez
chaque jour à Dieu un baril vide, une conscience vide, en
priant :

Remplis-moi aujourd’hui de tout ce que Tu es. Remplis-moi


de Ton Âme, de Ton Esprit, de Ta grâce, afin que ma présence
sur terre puisse Te glorifier, que ma présence sur terre puisse
manifester Ta gloire, «la gloire que j’avais avec toi avant le com-
mencement du monde», la gloire originelle de la filiation divine.

175
Vous pourriez vous demander de temps en temps : « Pour-
quoi suis-je né ? Dans quel but suis-je venu sur terre ? » Si vous
écoutez, vous entendrez la Voix dire : « Je suis venu afin que
vous ayez la vie, afin que ce monde ait la vie. » « Vous » n’est
pas simplement vous. « Vous » est toute la conscience humaine.
Je suis venu afin que la conscience humaine puisse s’accomplir
avec l’Esprit de Dieu, être remplie de l’Esprit de Dieu. Je suis
venu afin que le royaume de Dieu puisse arriver sur la terre
comme au ciel.
Vous n’êtes pas seulement sur la terre, mais vous êtes de
la terre jusqu’à ce que vienne le moment où vous réalisez :
« l’Esprit de Dieu demeure en moi. » Vous êtes l’homme de la
terre jusqu’à ce que vous vienne la réalisation qu’en tant
qu’homme ou que femme, vous n’êtes rien – rien, moins que
rien. C’est seulement dans la mesure où l’Esprit de Dieu touche
votre conscience que vous êtes éveillé, vivifié. Vous êtes « les
morts vivants » jusqu’à ce que l’Esprit de Dieu vous touche, afin
qu’à travers vous cet Esprit ait la possibilité de s’écouler vers
toute l’humanité.
Pour cela, il faut réaliser qu’en face de toute apparence,
chaque fois qu’un être humain vous apparaît, vous devez éle-
ver le fils de Dieu en lui et réaliser Dieu incarné en lui. Chaque
fois qu’une apparence de péché, de maladie, de mort, de pénu-
rie, de limitation ou de désastre se présente à vous, vous devez
instantanément vous rappeler qu’en présence de Dieu-réalisé,
en présence du Christ réalisé, le pouvoir temporel n’est pas
pouvoir. Au ciel ou sur la terre, il n’y a pas de plus grand pou-
voir que JE SUIS.
Quand l’Esprit du Seigneur Dieu est sur vous, vous êtes
ordonné, mais vous n’êtes pas ordonné pour être mis à l’écart.
Vous êtes ordonné pour guérir les malades, pour réconforter,
pour nourrir, pour pardonner. C’est là le but de l’ordination : non
pas que vous puissiez être glorifié, mais que vous puissiez être
mieux équipé pour donner plus abondamment, pour partager

176
NE PASSEZ PAS OUTRE

plus librement, pour comprendre plus universellement que ce


ne sont pas seulement les enfants de votre chair qui sont vos
enfants, mais que tous les enfants de ce monde sont vos enfants,
et que vous avez une égale responsabilité de partager avec eux.
Vous devez être capable de regarder ce monde et de lui dire :
« L’Esprit de Dieu en moi est ton Père. Tu peux te tourner vers
le Père au-dedans de moi pour la substance et la subsistance.
Toi, ami ou soi-disant ennemi, tu peux te tourner vers l’Esprit
de Dieu en moi, la paternité de Dieu en moi, pour prendre soin
de toi. »
Vous comprendrez alors cette relation qui a été gardée
secrète vis-à-vis du monde, ce lien invisible qui existe entre
tous les mystiques. Les mystiques visibles et invisibles du
monde, qui ont reconnu Je se tenant à la porte de leur cons-
cience, sont éternellement unis dans la conscience, partageant
les uns avec les autres.

«...j’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut
fermer. »
Apocalypse 3 : 8

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