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n° 179

surtensions
et parafoudres
en BT
-coordination de
l'isolement en BT-
Christophe SÉRAUDIE

Diplômé du Centre d'Études


Supérieures des Techniques
Industrielles -CESTI- en 1986, puis
docteur en matériaux céramiques en
1990 (thèse préparée à l'Université
de Limoges sous contrat CNRS
Céramiques et Composites), il entre
chez Merlin Gerin cette même année
dans le groupe de recherche
«coupure basse tension».
En 1992 il prend en charge le
développement des produits
parafoudre au sein de la Division
Basse Tension Terminale.

CT 179 édition septembre 1995


lexique

Courant de décharge nominal In ou protections contre les surtensions Paratonnerre :


maximal Imax : d'origine MT dans les installations BT élément métallique chargé de capter la
valeur crête du courant en onde en SLT IT. foudre, pour l'écouler à la terre.
8/20 µs (cf. fig. 9) utilisée pour les
Mode commun (perturbations de …) : SLT :
essais de fonctionnement.
qui s'appliquent et se propagent entre Schéma des Liaisons à la Terre,
Courant de fuite If : les conducteurs actifs et les masses ou anciennement appelé en France
courant circulant dans le parafoudre la terre. «régime du neutre».
lorsqu'il est alimenté sous sa tension
maximale de régime permanent. Mode différentiel (perturbations de …) : Tension résiduelle Ur :
qui se superposent à la tension du tension apparaissant aux bornes d'un
Courant de suite Is : limiteur de surtensions (constituant ou
réseau et se propagent entre les
courant délivré par le réseau et écoulé appareillage) pendant le passage du
différents conducteurs actifs.
par le parafoudre après le passage du courant de décharge.
courant de décharge (ce phénomène Niveau de protection :
n'existe que pour les technologies à la plus grande des valeurs de tension Tension maximale d'amorçage :
base d'éclateurs). résiduelle et de tension maximale tension crête en onde 1,2/50 µs
d'amorçage. (caractéristique particulière aux
Filtre :
composants du type éclateur).
appareillage plus particulièrement Parafoudre :
destiné à éliminer les surtensions de dispositif destiné à limiter les
manœuvre ou à fréquence industrielle. surtensions transitoires, dont les
Limiteur de surtension : surtensions de foudre, et à dériver les
dispositif qui atténue ou écrête certains ondes de courant. Il contient au moins
types de surtensions. En France ce un composant non linéaire.
terme est surtout réservé aux (selon NF C 61-740)

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surtensions et parafoudres en BT La coordination de l'isolement en basse
tension est l'adéquation réalisée entre
- coordination de l'isolement en BT- les niveaux de surtensions pouvant
apparaître sur un réseau (ou une
installation) électrique et la tenue aux
surtensions des matériels industriels ou
domestiques qu'il alimente compte tenu
de la possibilité d'inclure dans la
structure de ce réseau des dispositifs
limiteurs.
Cette discipline participe à une plus
grande sécurité des matériels et
sommaire disponibilité de l'énergie électrique.
Pour maîtriser la coordination de
l'isolement, il est donc nécessaire :
1. les surtensions surtensions d'origine p. 4 c d'estimer le niveau et l'énergie des
atmosphérique surtensions,
surtensions par décharges p. 7 c de connaître les caractéristiques des
électrostatiques matériels installés et leur localisation,
surtensions de manœuvre p. 7 c de choisir les protections adéquates,
sachant que, pour un matériel donné, il
surtensions à fréquence p. 8
n'existe qu'une tenue aux surtensions
industrielle
(généralement fixée par sa norme de
2. les dispositifs de protection contre les principes de protection p. 9 construction).
les surtensions les constituants p. 11 Dans ce Cahier Technique les
la mise en œuvre des p. 13 perturbations, les protections et en
constituants particulier les parafoudres sont abordés
3. les normes et applications normes «produits» p. 15 sous l'aspect normatif et mise en
œuvre.
normes horizontales p. 15
guides d'installation des p. 16 Ce Cahier Technique traite
parafoudres essentiellement des installations BT
(< 1000 V) dans les domaines
mise en œuvre des p. 16 industriels, tertiaires et domestiques.
parafoudres
4. conclusion p. 20
5. bibliographie p. 20

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1. les surtensions

Quatre types de surtensions existent :


c d'origine atmosphérique,
c par décharge électrostatique,
c de manœuvre, surtension durée raideur du front de amortissement en
c à fréquence industrielle. montée, ou fonction de la distance
Leurs principales caractéristiques sont fréquence
décrites dans le tableau de la figure 1. atmosphérique très courte (µs) très élevée fort
Elles sont définies dans les publications (1000 kV/µs)
CEI 1000-4. décharge très courte (ns) élevée très fort
électrostatique (≈ 10 MHz)
Ces perturbations qui se superposent à
la tension du réseau peuvent manœuvre courte (ms) moyenne moyen
(1 à 200 kHz)
s'appliquer selon deux modes :
à fréquence longue (s) fréquence du réseau nul
c en mode commun, entre les
industrielle voire très
conducteurs actifs et la terre, longue (h)
c en mode différentiel, entre les
différents conducteurs actifs.
Dans les deux cas, les dégâts
occasionnés proviennent d'un claquage fig. 1 : les quatre types de surtensions présentes sur les réseaux électriques.
diélectrique entraînant des destructions
de matériels sensibles et notamment
des composants électroniques.
Les installations subissent nombre de
périodiquement un certain nombre de transitoires
surtensions non négligeables (cf. fig. 2). par an
maison d'habitation
Ces perturbations qui induisent des
(salon à l'étage)
dysfonctionnements voire la destruction usine Landis et Gyr (laboratoire)
des matériels conduisent, en
conséquence, à des interruptions de 2000
service. Des appareils de protection, 1000
établissement bancaire à Bâle
tels que les parafoudres HT et BT, (entrée de service)
200
existent. Mais pour se protéger
100
correctement des diverses surtensions
apparaissant sur le réseau, il est
20 ferme alimentée par
nécessaire de bien les connaître et 10 lignes aériennes
donc de les caractériser, c'est l'objet de
ce chapitre. 2 usine
1 Landis et Gyr
(salle des fours)
surtensions d'origine 0,2
courbe composite aux
atmosphérique 0,1 maison d'habitation
USA distribution 120 V
(entrée de service)
La foudre est un phénomène naturel distribution souterraine
0,02
dont les effets sont spectaculaires et
0,01
destructeurs. 0,1 0,2 0,3 0,5 0,7 1 2 3 5 7 10 20 40 50 70 kV
En France deux millions de coups de
foudre causent chaque année la mort
de 40 personnes et de 20 000 animaux, fig. 2 : fréquences d'occurrence et valeurs crête des surtensions (relevées par Landis et Gyr et
15 000 incendies, 50 000 coupures sur publiées par l'IEEE).
les réseaux électriques et
téléphoniques, et la destruction de
nombreux transformateurs et de milliers Toutes les régions ne sont pas une détermination plus précise de
d'appareils électroménagers. Le coût identiquement exposées : il existe l'exposition d'un lieu, il faut lui préférer
total des effets de la foudre est estimé généralement une carte des niveaux les cartes éditées par des sociétés
à près d'un milliard de francs par an. kérauniques pour chaque pays. Pour spécialisées dans la détection des

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+ + +
Lille + + + +

Rouen
-
- -
Brest
Paris
Nancy Strasbourg - - - -
Rennes
Orléans

Nantes Dijon

Limoges Lyon

traceur
Bordeaux
par bonds

arc en
Toulouse
traceur continu retour
Marseille
Bastia

Ajaccio
+ + + + + + +

fig. 4 : description schématique d'un coup de


foudre.
fig. 3 : relevé d'impacts de foudre sur la France, chaque teinte correspond à une densité de
foudroiement (© Copyright 1995 METEORAGE).
Pour plus d’information : Minitel 36 17 METEORAGE. négatifs mais les plus énergétiques
sont les positifs.
Les effets des coups de foudre font
l'objet de deux approches : lorsque
l'élément étudié est celui qui reçoit la
∫i
2
probabilité crête de charge pente dt durée nombre
de courant totale de foudre, c'est le cas du coup de foudre
dépassement décharges direct, et lorsque l'élément étudié ne
P (%) I (kA) Q (C) S (kA/µs) (KA2.s) T (s) n subit que des effets, c'est le coup de
50 26 14 48 0,54 0,09 1,8 foudre indirect.
10 73 70 74 1,9 0,56 5 Lorsque la foudre tombe sur une
1 180 330 97 35 2,7 12 structure le courant de foudre génère
une surtension impulsionnelle.
Le coup de foudre direct
Dans le domaine de l'électrotechnique,
fig. 5 : principales caractéristiques des coups de foudre (source : Soulé).
le coup de foudre «direct» est celui qui
atteint directement les installations
orages et des phénomènes associés ou coup de foudre (cf. fig. 4). En électriques (lignes aériennes,
(cf. fig. 3). fonction de la polarité du nuage par postes, …).
La foudre est liée à la formation de rapport au sol, il est question de coup Son énergie est importante puisque
nuages orageux qui, avec le sol, négatif (nuage négatif) ou positif 50 % des coups de foudre dépassent
constituent un véritable dipôle. Le (nuage positif), et selon l'origine du 25 kA crête et 1% sont au-delà de
champ électrique au sol peut alors traceur le coup est ascendant ou 180 kA (tableau de la figure 5). La
atteindre 20 kV/m. Par bonds descendant. raideur de ces décharges peut
successifs un traceur se développe Il a été observé que dans les pays à atteindre 100 kA/µs. De plus, un coup
entre le nuage et le sol créant le canal climat tempéré (y compris la France) la de foudre est rarement unique,
ionisé dans lequel circule l'arc en retour majorité des coups de foudre sont plusieurs impulsions (décharges)

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séparées de dizaines de millisecondes
sont détectables (cf. fig. 6).
courant (A)
Les effets destructeurs d'un coup de
foudre direct sont bien connus : 30 000 premier arc en courant
électrocution d'êtres vivants, fusion de
composants si ce n'est incendie des
bâtiments. L'installation d'un second arc en retour charge totale
paratonnerre sur une construction limite 15 kA Q : 30 coulombs
ces risques, de même les fils de garde arcs subséquents
protègent les lignes THT.
pente
Le coup de foudre indirect 30 kA / µs
C'est la manifestation à distance d'un
coup de foudre direct.
Ses effets sont ici abordés selon trois 100
aspects : les surtensions conduites, 0
l'élévation du potentiel de terre, et le 50 µs 0,5 s temps
rayonnement. 30 ms
c des surtensions conduites font suite à
fig. 6 : forme du courant de foudre nuage-sol négatif.
un impact sur des lignes aériennes.
Elles peuvent atteindre plusieurs
centaines de kilovolts. Uf
Si l'impact a lieu sur un réseau MT, la
transmission par le transformateur à la
BT se réalise par couplage capacitif
(cf. fig. 7). En général moins de 4 % de
l'amplitude de la surtension côté MT se
retrouve du côté BT : une observation
statistique réalisée au niveau français
montre que 91 % des surtensions chez Uf
un abonné BT ne dépassent pas 4 kV
et 98 % 6 kV.
c une élévation du potentiel de terre a Uf
Zpn
lieu lorsque le courant de foudre est
écoulé par le sol. Cette variation du fig. 7 : la transmission d'une surtension de foudre, de la MT vers la BT, se réalise par le
potentiel de terre touche les couplage capacitif des enroulements du transformateur.
installations lorsque l'impact de la
foudre au sol est à proximité de leurs
prises de terre (cf. fig. 8). Ainsi à une
distance donnée D du point d'impact de
la foudre, le potentiel U s'exprime par
l'équation :
U ≈ 0,2 . I . ρs / D
avec
I : courant de foudre,
ρs : résistivité du sol. M
En appliquant cette formule au cas de
la figure 8 avec
I = 20 kA, surtension
ρs = 1 000 Ohm.m, due à la
D/neutre = 100 m, foudre
D/installation = 50 m,
le potentiel de la prise de terre du
neutre atteint 40 kV alors que celui de
la prise de terre de l'installation est de
80 kV soit une différence de potentiel ∆U distance du
-ddp- entre les mises à la terre du coup de foudre
neutre et de l'installation de 40 kV. Cet 0m 50 m 100 m D
exemple demeure un cas d'école,
puisque dans la réalité les valeurs fig. 8 : diagramme expliquant les montées et différences de potentiel des terres d'une
atteintes au niveau de l'installation installation électrique.
excèdent rarement 10 kV.

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Bien entendu cette surtension dépend La réponse à ces différents effets de la L'interruption d'un fort courant par
aussi de la résistivité du sol. foudre est traitée par une approche un organe de coupure
C'est ce phénomène qui explique «dispositifs de protection» développée Interrompre un courant de court-circuit
souvent le foudroiement indirect des dans le chapitre 3. génère des surtensions si la coupure
animaux : même à 100 m du point est très rapide et sans consommation
d'impact, un cheval dans un pré peut d'énergie par l'arc. Elles peuvent être
subir entre ses pattes arrières et ses surtensions par décharges importantes lors de la fusion de
pattes avants, une différence de électrostatiques certains fusibles (de l'ordre de 1,5 kV).
potentiel de 500 V. Un cas similaire bien connu est la
Dans un milieu très sec, il est fréquent
c le rayonnement est un autre effet, car rupture de courant qui accompagne la
qu'un être humain chargé
un coup de foudre indirect peut soudure à l'arc : les surtensions
électrostatiquement par frottement
produire une variation extrêmement observées atteignent la dizaine de
(notamment sur une moquette kilovolts.
rapide du champ électromagnétique.
synthétique) atteigne une tension de L'étude statistique des surtensions de
Laquelle est à l'origine des tensions
plusieurs dizaines de kilovolts. Sa manœuvre a conduit à la normalisation
induites dans les boucles. Ainsi il est
décharge est un courant impulsionnel des ondes présentées par la figure 10.
courant de trouver, à proximité des
de quelques dizaines d'ampères. Des
orages, des tensions induites d'une
perforations de composants
centaine de volts par mètre carré de
électroniques ont été observées suite à
boucle. a
ces décharges dont les fronts de
Les champs électriques associés,
montée sont très raides (quelques v
rayonnés par l'éclair, peuvent atteindre
nanosecondes au maximum).
50 kV/m. Ils peuvent induire des
tensions importantes dans les circuits
ouverts qui se comportent comme des 50%
surtensions de manœuvre
antennes.
Ce type de phénomène apparaît sur t
Un front très raide et un amortissement
rapide caractérisent ces phénomènes. des réseaux électriques subissant des 0,25 2,5 ms
L'étude statistique des surtensions et modifications rapides de leur structure
(ouverture d'appareils de protection,
surintensités dues à la foudre a conduit b
fermeture et ouverture d'appareils de
à la normalisation des ondes
commande). Les surtensions v
présentées par la figure 9.
engendrées se propagent en général
La caractérisation des matériels selon
sous forme d'ondes haute fréquence à
ce type d'onde est une référence pour
amortissement rapide.
leur tenue à la foudre.
La commutation de courants 50%
inductifs
Lors de l'établissement ou de
a
l'interruption de circuits inductifs, des t
i impulsions de forte amplitude et de 5 50 ns
temps de montée très faible peuvent se
produire. Ainsi un interrupteur c
commandant un moteur électrique, un
50% transformateur BT/BT, un contacteur, v
voire un simple relais, ... génère une
U
surtension de mode différentiel dont 0,9 U
t l'amplitude peut dépasser 1 000 V avec 10
8 20 µs des fronts de montée de quelques
microsecondes.
b Des surtensions de manœuvre par
0,1 U t
i commutation de courants inductifs
peuvent également provenir de la MT. µs
0,5
La commutation des circuits
capacitifs
50% Alors que les réseaux électriques sont
plutôt inductifs, la présence de fig. 10 : formes des ondes normalisées
t
capacités (batteries de condensateurs représentant les surtensions de manœuvre :
ou tout simplement lignes à vide) a- onde 250/2 500 µs dite onde longue amortie,
1,2 50 µs
constitue un circuit résonant LC. Les b- onde 5/50 ns dite onde impulsionnelle
fig. 9 : formes des ondes de foudre manœuvres provoquent alors des récurrente (simulant par exemple la fusion d'un
normalisées : surtensions de type oscillatoire. Un fusible),
a- onde 8/20 µs dite de courant, facteur de surtension de trois peut être c- onde 0,5 µs/100 kHz dite onde sinusoïdale
b- onde 1,2/50 µs dite de tension. rencontré en cas de réamorçage après amortie.
coupure.

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Une caractérisation des matériels selon retour du matériel BT, ceci si la prise de fonction du besoin de chacun des
ce type d'onde est une référence pour terre des éclateurs est la même que abonnés BT, des déséquilibres de
leur tenue aux surtensions de celle du neutre BT. tension peuvent se produire. Le cas le
manœuvre. Cette surtension peut apparaître plus contraignant est en fait la rupture
plusieurs fois de suite par exemple lors du neutre qui peut induire une montée
des essais de remise sous tension en potentiel dommageable pour des
surtensions à fréquence alors que le défaut d'isolement est appareils prévus pour fonctionner sous
industrielle toujours présent (cas des cycles de une tension simple et qui se retrouvent
La caractéristique principale de ces réenclenchement automatique sur les alors sous une tension proche de la
surtensions est sa fréquence qui réseaux aériens en distribution rurale). tension composée.
épouse celle du réseau : en général 50, Ce risque n'existe pas avec les Le défaut d'isolement
60 ou 400 Hz. parafoudres à oxyde de zinc qui n'ont Dans le cas d'un réseau triphasé à
pas de courant de suite. neutre isolé ou impédant, une phase
Courant de suite des éclateurs MT
La foudre tombant sur une ligne MT Une telle élévation du potentiel de terre mise à la terre soumet les deux autres
provoque l'amorçage des éclateurs qui du réseau BT se produit aussi en cas de phases à la tension composée par
laissent ensuite circuler vers la terre un claquage MT/masse d'un transformateur rapport à la terre.
courant, à la fréquence du réseau, MT/BT si la masse du transformateur Parmi toutes ces surtensions, les plus
jusqu'à l'intervention des protections du est reliée à la terre du neutre. dangereuses sont celles qui se
poste source. Ce courant entraîne, La rupture de continuité du neutre propagent en mode commun, soit de
pendant une fraction de seconde, une Si les réseaux de distribution sont foudre, soit à fréquence industrielle
élévation du potentiel de terre du généralement triphasés, de nombreux lorsque le courant homopolaire en MT
réseau BT et un risque de claquage en appareillages sont monophasés. En est important.

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2. les dispositifs de protection contre
les surtensions

Pour assurer la sécurité des personnes, deux caractéristiques électriques de forte intensité et/ou à fort di/dt
la protection des biens et, dans une principales que sont : (courants de décharge de foudre par
certaine mesure la continuité de service, c la distance d'isolement dans l'air, exemple).
la coordination de l'isolement cherche à c la longueur de la ligne de fuite sur les
réduire la probabilité de défaillance La distance d'isolement
isolants ou cheminement.
d'origine diélectrique du matériel. La distance d'isolement est la distance
Les dispositifs de protection contre les la plus courte entre deux conducteurs.
Il existe plusieurs composants chargés
de limiter et/ou de supprimer les surtensions sont classés selon leur Cette distance, dans l'air, est très
surtensions définies précédemment. fonction :
importante dans le phénomène de
Ces dispositifs utilisés dans la c les protections primaires, qui traitent
claquage.
fabrication des appareils de protection les coups de foudre direct,
c les protections secondaires qui Le risque d'amorçage est fonction de la
contre les surtensions sont parfois déjà tension appliquée et du degré de
inclus dans certains appareils BT, complètent les précédentes et traitent
tous les autres phénomènes de pollution.
notamment électroniques.
surtension. C'est pourquoi les appareils électriques
Il faut noter que tous ces dispositifs et doivent satisfaire à des normes
les principes de protection leur installation doivent aussi tenir (cf. fig. 11) qui définissent notamment
Le niveau de surtension que peut compte des perturbations quatre catégories de surtensions et
supporter un matériel dépend de ses électromagnétiques dues aux courants quatre degrés de pollution.

catégorie de surtensions I II III IV


pour des matériels pour des matériels pour les matériels pour les matériels
raccordés aux circuits consommateurs des installations fixes utilisés à l'origine de
dans lesquels des d'énergie, alimentés et dans le cas où la l'installation
mesures pour limiter les à partir de fiabilité et la disponibilité
surtensions transitoires l'installation fixe du matériel font l'objet
à un niveau faible de spécifications
degré de pollution impératif de construction approprié sont prises particulières
tension assignée de tenue 1,5 2,5 4 6
au choc (kV)
tension d'essai 1,2/50 µs 1,8 2,9 4,9 7,4
au niveau de la mer (kV)
1 = Pas de pollution distance minimale 0,5 1,5 3 5,5
ou seulement une d'isolement dans l'air (mm)
pollution sèche non
conductrice
2 = Présence normale distance minimale 0,5 1,5 3 5,5
d'une seule pollution d'isolement dans l'air (mm)
non conductrice
3 = Présence d'une distance minimale 0,8 1,5 3 5,5
pollution conductrice d'isolement dans l'air (mm)
ou d'une pollution
sèche non conductrice
qui devient conductrice
par suite de
condensation
4 = Conductivité distance minimale 1,6 1,6 3 5,5
persistante et élevée d'isolement dans l'air (mm)
due à la pollution
causée, par exemple,
par de la poussière
conductrice ou par de
la neige ou de la pluie

fig. 11 : tensions de tenue au choc et distances d'isolement (selon CEI 947-1), applicables pour des matériels installés sur des réseaux BT 230/400 V.

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degré de pollution 1 2 3 4
indice de résistance u 100 u 600 u 400 u 100 u 600 u 400 u 100 u 600 u 400 u 175
au cheminement à 600 à 400 à 600 à 400 à 600 à 400
tension assignée
d’isolement (V)
400 1 2 2,8 4 5 5,6 6,3 8 10 12,5
500 1,3 2,5 3,6 5 6,3 7,1 8 10 12,5 16
630 1,8 3,2 4,5 6,3 8 9 10 12,5 16 20

fig. 12 : longueurs en millimètres des lignes de fuite pour les matériels électriques (extrait de la publication CEI 947-1).

Le degré de «pollution normale» est


différemment apprécié selon
sphère
l'application : fictive
zone protégée
c pour les applications industrielles :
sauf prescription contraire de la norme
de matériel correspondante, les
traceur
matériels pour les applications
industrielles sont, en général, destinés
à être utilisés dans un environnement paratonnerre
de degré de pollution 3,
d = distance critique
c pour les applications domestiques :
d'amorçage
sauf prescription contraire de la norme
de matériel correspondante, les

,,,,,,,,,,,
matériels pour les applications

,,,,,,,,,,,
domestiques et similaires sont, en
général, destinés à être utilisés dans un
environnement de degré de pollution 2.
La longueur de la ligne de fuite sur
les isolants fig. 13 : principe du modèle électrogéométrique utilisé pour définir la zone protégée par un
La ligne de fuite est la distance la plus parafoudre.
courte, le long de la surface d'une
matière isolante, entre deux parties
conductrices. garde sur les lignes aériennes HT, ou la zone sous la sphère est protégée
Les appareils électriques doivent dans tiges de Franklin à la pointe des pour des intensités de foudre
ce domaine aussi satisfaire à des clochers. supérieures ou égales à la valeur de
normes (cf. fig. 12). Ils sont reliés à la terre pour écouler les référence : tout élément en contact
courants de foudre, par un seul avec cette sphère est exposé au
Cependant, dans une installation conducteur (souvent un feuillard de foudroiement direct (figure 13).
électrique ces dispositions cuivre) ou mieux par plusieurs.
constructives (distance d'isolement et Les protections secondaires
La terre, qui doit être particulièrement
ligne de fuite), notamment pour les soignée, est souvent réalisée par Elles prennent en charge les effets
récepteurs, peuvent se révéler plusieurs conducteurs de cuivre indirects de la foudre et/ou des
insuffisantes. L'emploi d'appareils de enterrés séparément. surtensions de manœuvre ou à
protection décrits ci-après s'avère donc fréquence industrielle.
souvent judicieux. L'installation et le choix d'un
paratonnerre sont déterminés à partir Elles regroupent :
Les protections primaires d'un courant de foudre maximal v les parafoudres pour réseaux BT,
Ces protections se composent d'un acceptable pour l'installation et de la v les filtres,
capteur, d'un conducteur électrique zone à protéger. En fonction de ce v les absorbeurs d'ondes.
spécifique et d'une terre, elles courant maximal (ou courant crête du Dans certaines conditions d'autres
remplissent en fait trois fonctions : elles premier choc) l'exploitation du modèle appareils peuvent aussi remplir cette
collectent les coups de foudre, les électrogéométrique permet le calcul de fonction :
écoulent vers le sol et les dissipent au la distance d'amorçage critique. Cette v les transformateurs,
sein du sol. distance d'amorçage est utilisée v les limiteurs de surtensions,
Les dispositifs de capture sont les comme rayon d'une sphère fictive v les conditionneurs de réseau et les
paratonnerres qui existent sous roulant sur le sol et qui vient buter Alimentation Statique sans Interruption
différentes formes telles que fils de contre les bâtiments à protéger. Seule (ASI).

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En pratique ces dispositifs ont deux isolé ou impédant (schéma IT) et les constituants
effets : soit ils limitent la tension de installés à la sortie du transformateur Les dispositifs de protection sont
choc (ce sont les protections MT/BT (cf. fig. 14). Ils permettent conçus avec différents constituants,
«parallèle»), soit ils limitent la d'écouler à la terre des surtensions de certains tels les selfs, résistances ou
puissance transmise (ce sont les forte énergie et supportent le courant condensateurs déjà bien connus des
protections «série») . de défaut «terre» du réseau MT. électriciens, mais aussi d'autres
c les parafoudres c les conditionneurs de réseau et les éléments tels que varistances, éclateurs
En BT, ce type d'appareillage a Alimentation Statique sans Interruption. ou composants au silicium dont le
beaucoup progressé en matière de Ces équipements comportent parfois comportement est expliqué ci-après.
sécurité avec des essais normalisés plusieurs des dispositifs décrits Ces explications sont données dans le
renforcés : tenue nominale à 20 chocs précédemment, et en cela ils font donc cadre de parafoudres BT, pour des
de foudre au lieu de 3 précédemment, partie des protections secondaires. appareils ayant des volumes quasi
essais spécifiques aux surtensions à égaux (à titre indicatif de la taille de
fréquence industrielle. Les autres types de protection
l'appareillage modulaire), car
De plus, avec les dernières normes, La téléphonie ou les réseaux
l'encombrement est aussi un critère de
une fois installé un parafoudre peut être commutés sont comme la BT agressés
choix important pour l'installateur.
oublié, puisque sa détérioration par les surtensions. La seule différence
éventuelle lors d'un très fort défaut doit avec le réseau BT est un niveau des La varistance
être signalée (report à distance, alarme surtensions acceptable en général plus Ce constituant est aussi appelé MOV
technique, …). faible. pour «Metal Oxide Varistor», (GEMOV
Ainsi il existe toute une gamme de pour la marque General Electric et
Les protections téléphoniques existent SIOV pour la marque Siemens) ou tout
parafoudres, modulaires à montage sur sous différentes formes :
«rail DIN symétrique» et installables simplement résistance variable puisque
c modules embrochables sur cartes son comportement est non-linéaire.
dans un TG/BT ou dans un coffret pour les centraux téléphoniques, Présenté, le plus souvent, sous la forme
divisionnaire, jusqu'aux modèles c boîtiers modulaires à montage sur de pastille cylindrique, c'est une solide
«encastrables» placés dans les boîtiers «rail DIN symétrique», conçus pour céramique composée à l'origine de
des prises de courant. Ils permettent protéger une ou plusieurs paires carbure de silicium (SiC) et maintenant
tous l'écoulement de différents téléphoniques (cf. fig. 15), pour les d'oxyde de zinc (ZnO). L'épaisseur de
courants (de 1 à 65 kA) avec un niveau utilisateurs (tertiaire et domestique), la pastille définit sa caractéristique en
de protection variable (de 1 500 à c rallonges mixtes «alimentation basse tension, et sa surface la quantité
2 000 V). tension-téléphonie» pour des d'énergie qu'elle peut dissiper.
c les filtres et les transformateurs applications de type Minitel. Son avantage principal est son rapport
Un filtre utilise le principe du circuit
En fait tous les équipements du énergie dissipée / coût qui le place
RLC. Il se calcule aisément dès que la
transport d'informations peuvent être comme un composant incontournable
perturbation à filtrer a été correctement
agressés et perturbés par les dans la fabrication des parafoudres.
identifiée. Son rôle se situe plus
particulièrement dans l'atténuation de surtensions, aussi des parafoudres La difficulté majeure est dans sa mise
surtensions de manœuvre. appropriés peuvent être préconisés en œuvre car :
Un transformateur peut également pour les installations domotiques (type c une série de chocs de faible énergie
jouer le rôle de filtre : sa self atténue BatiBUS), informatiques ou entraîne un échauffement et accélère
les surtensions et réduit la pente de audiovisuelles. son vieillissement.
leur front d'onde.
c les absorbeurs d'ondes
Un absorbeur d'onde est un «super» MT/BT
parafoudre/filtre dans le sens où il peut
dissiper des énergies importantes schéma des
(dues aux surtensions) et que son liaisons du réseau
niveau de protection est bien adapté à la terre : IT
aux matériels électroniques.
limiteur de
Ces dispositifs ont cependant un gros
surtension Contrôleur
défaut puisque leurs filtres, de par leur selon la CPI Permanent
montage en série, imposent un norme NF d'Isolement
dimensionnement directement lié au C 63-150
courant nominal à transiter. Ils sont
donc plutôt destinés à une utilisation
terminale.
c les limiteurs de surtensions fig. 15 : un parafoudre pour réseau
Les limiteurs de surtension sont définis fig. 14 : schéma d'installation d'un limiteur téléphonique (Parafoudre PRC -
par la norme NF C 63-150. Ils sont de surtension. Merlin Gerin).
utilisés sur des réseaux dits à neutre

Cahier Technique Merlin Gerin n° 179 / p.11


c une trop forte énergie implique une c son temps de réponse long et lié à la Comment choisir un constituant
destruction du composant par sa mise raideur du front d'onde, Pour un constructeur de parafoudre, ce
en court-circuit. c l'existence d'un courant de suite choix se fait à partir de différentes
c une très forte énergie peut parfois (extinction difficile), caractéristiques :
entraîner une explosion de la c une dérive possible de sa tension de c la tension de seuil Us ou de mise en
varistance. seuil. conduction,
Ces inconvénients sont aujourd'hui Dans le cas des éclateurs à air (BT en c la tension résiduelle Ur au passage
minimisés par le savoir-faire des intérieur), la tension d'amorçage de la perturbation,
fabricants de parafoudres : dépend aussi des conditions c le courant de fuite If sous la tension
c un système de déconnexion évite atmosphériques (degré d'hygrométrie secteur,
l'emballement thermique et met hors et pression) et donc de leur lieu c le temps de réponse,
circuit l'élément défectueux, d'installation (local humide et altitude) : c la capacité parasite,
c un enrobage par une résine antifeu des variations de 40 % ont pu être c la tenue énergétique,
est à même de contenir les fortes observées. c le mode de défaillance, ...
énergies à dissiper.
Les composants au silicium A titre indicatif certaines sont citées
L'éclateur dans le tableau de la figure 16.
Cette appellation regroupe différents
Il peut être à air (tel l'ancien éclateur à
éléments électroniques (diode, L'évaluation de ces caractéristiques se
cornes placé sur les réseaux aériens
thyristor, triac, …). fait par des essais selon différentes
MT), à contournement d'isolant par
cheminement en surface d'un Ces composants, de part leur faible contraintes (tension, intensité,
diélectrique, ou à gaz au sein d'un tube tenue énergétique, sont énergie).
étanche. essentiellement utilisés en BT et plus Pour cela, des ondes normalisées
Ses avantages sont de pouvoir transiter particulièrement sur les lignes reproduisant les perturbations et les
de grandes énergies et d'avoir une téléphoniques. Leur temps de réponse surtensions décrites dans le chapitre
capacité parasite très faible. et leur tension résiduelle sont faibles. précédent sont utilisées. En particulier,
Ses inconvénients résident dans : En général, la destruction de ces pour étudier le vieillissement des
c sa tension de mise en conduction composants se traduit par un court- varistances c'est l'onde 10/1000 µs
élevée et dépendante de la raideur du circuit, un défaut électrique simple à appliquée plusieurs fois qui est retenue
front d'onde, détecter. (cf. fig. 17).

courant de fuite courant de suite tension résiduelle énergie conduite délai de conduction
caractéristique U/I composant If Is Ur E t
U

dispositif idéal 0 0 faible élevée faible

I
U

éclateur 0 fort faible élevée fort


mais US fort
I
U

varistance faible 0 faible élevée moyenne

I
U

diode faible 0 faible faible faible

fig. 16 : principales caractéristiques des composants pour les dispositifs de protection contre les surtensions.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 179 / p.12


i a Ph N

50%

t
10 1000 µs b

fig. 17 : onde 10/1 000 µs, particulièrement


utilisée pour étudier le vieillissement des
varistances.

la mise en œuvre des c


constituants
Pour bénéficier des différents
avantages de ces constituants, la
solution évidente est de les réunir.
Leur mise en œuvre au sein d'appareils
destinés à être placés simplement sur
des installations électriques nécessite fig. 18 : schémas classiques de filtres fig. 19 : schéma et photographie d'un
donc un schéma. Mais il n'y a pas de utilisés en BT parafoudre BT monophasé (parafoudre de
schéma-type : seul un schéma bien a- en L, b- en T, c- en π. milieu de gamme PF15 - Merlin Gerin).
adapté au besoin peut donner
satisfaction à l'exploitant. En pratique,
se fait à partir d'un calcul en fonction
c'est un ensemble bien conçu puis bien
des bandes passantes des
testé, qui permet de cumuler
perturbations à maîtriser, nécessite
judicieusement les avantages décrits
donc de bien connaître les impédances
précédemment en tenant compte des
de l'installation.
données d'entrée (foudre, ...) et de
sorties (tension résiduelle faible, ...). Parafoudre BT
C'est aussi dans la définition du Le schéma d'un parafoudre BT simple
schéma qu'est réalisé le compromis et efficace est décrit à la figure 19 : les
technico-économique à même de trois varistances ainsi réunies protègent
satisfaire l'utilisateur en terme de l'installation en modes commun et fig. 20 : schéma complet d'un parafoudre
rapport qualité/prix. différentiel. BT, avec selfs montées en série, c'est plus
Pour obtenir un meilleur rapport tenue qu'un filtre…
Les principaux appareils de protection
contre les surtensions sur les réseaux énergétique / tension résiduelle, une
BT sont : autre combinaison de constituants est induit bien souvent un volume et un prix
c les filtres, utilisée, réalisée pour une seule phase important de ces dispositifs de protection.
selon le schéma de la figure 20) :
c les parafoudres, Absorbeur d'onde
- l'éclateur dissipe l'énergie,
c les absorbeurs d'onde, Basé sur des schémas d'association
- les selfs montées en série
et pour les réseaux téléphoniques des filtres-parafoudres, il élimine
«couchent» les fronts d'onde, les
parafoudres spécifiques. efficacement les surtensions
constituants «sensibles» se trouvent
Filtre ainsi séparés avec des contraintes énergétiques. Il comporte
Basé sur des associations de selfs et électriques réduites lors des éventuellement en plus un
de condensateurs, de nombreux surtensions, transformateur à écran mis à la terre
schémas sont possibles (cf. fig. 18). - et la varistance fixe la tension pour bloquer les perturbations HF de
résiduelle. mode différentiel, et les tensions BF de
Selon le schéma, en L, T ou π, son mode commun.
Les selfs sont dimensionnées en
atténuation diffère. fonction des caractéristiques des Réservé aux installations sensibles, il se
Pour réaliser une bonne adaptation du constituants et du courant nominal de présente généralement sous la forme
dispositif, le choix des composants, qui la ligne à protéger. Ce dernier point d'un coffret de grandes dimensions.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 179 / p.13


Parafoudre pour circuit œuvre par exemple sur l'arrivée
d'informations et téléphonique téléphonique dans une habitation.
Pour la protection de lignes Tous ces dispositifs ont des (+) (-) (+)
téléphoniques, l'éclateur à gaz est un caractéristiques électriques quasi-
composant bien adapté : identiques (tension de mise en
c la tension d'alimentation permanente conduction, temps de réponse, courant
est suffisamment faible pour que de fuite) car les tensions d'exploitation
l'éclateur n'ait pas de courant de suite sur ces réseaux sont faibles. Mais leur
après le passage d'une surtension, installation et leur capacité
c sa tension d'écrêtage est supérieure d'écoulement d'énergie sont
à la tension de sonnerie. différentes.
Dans une habitation, un parafoudre (-)
Dans ce domaine les dispositifs
destiné à protéger une arrivée
employés exploitent plusieurs schémas
téléphonique peut être installé dans le fig. 21 : emploi d'éclateurs à gaz sur un
électroniques. Il faut notamment
tableau d'abonné et peut utiliser la réseau téléphonique, soit à partir d'éléments
distinguer :
prise de terre de l'installation bipolaires, soit d'un seul élément tripolaire.
c ceux employés dans les centres électrique.
d'échanges d'informations, par exemple La figure 21 montre deux schémas
dans les relais hertziens. internes de ce type de parafoudre pour préférable : il permet un meilleur
c ceux prévus pour être installés dans une simple ligne téléphonique, l'un équilibrage des protections en mode
les centraux téléphoniques. réunissant trois éclateurs et l'autre commun et une réduction de la tension
c ceux destinés à la protection de présentant leur intégration dans une d'amorçage par rapprochement des
simple ligne téléphonique, mis en version «3 bornes». Ce dernier est électrodes.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 179 / p.14


3. les normes et applications

Le besoin grandissant de disponibilité Une norme «produit» spécifique aux


de l'énergie électrique ainsi que parafoudres BT existe en France
l'évolution des matériels et des depuis 1987 : la NF C 61-740.
U(v)
installations électriques (courants forts L'exigence de conformité à cette norme
et surtout courants faibles) ont conduit permet d'accroître la sûreté apportée
au développement des parafoudres. aux installations et la sécurité à leurs Ur
Ces protections de foudre ont d'abord exploitants. (1800)
été normalisées en France. Au niveau La version 1995 de la norme
européen et international des normes NF C 61-740 définit notamment les Ur
devraient être éditées avant la fin du conditions normales de fonctionnement (440)
siècle. en service, les caractéristiques
assignées, la classification, etc. Mais
L'ensemble des textes normatifs
surtout cette norme décrit des essais
traitant de ce sujet peuvent être répartis <1mA Ιn Ιmax Ι
garantissant la sécurité. Outre les (5) (15) (kA)
en trois grandes catégories :
essais «classiques» (raccordement,
c les normes produits, pour la
boîtier, ...), d'autres essais plus
conception et la fabrication des
spécifiques sont prévus : fig. 22 : représentation de la courbe U = f(I)
parafoudres,
c la vérification du niveau de tension d'un parafoudre.
c les normes horizontales, qui
résiduelle Ur au courant nominal de
concernent la conception et/ou la mise
décharge In (onde 8/20 µs) et de la
en œuvre de différents matériels, c l'essai d'échauffement, nécessaire
tension maximale d'amorçage au choc
c les guides de mise en œuvre,
(onde 1,2/50 µs). La plus grande de lorsque le parafoudre comporte des
spécifiques aux parafoudres en BT. ces deux valeurs est le niveau de éléments tels que résistances ou selfs.
Une approche globale de tous ces protection du parafoudre (par exemple Tous ces contrôles ont été définis pour
textes, suivi de quelques cas de mise 1 500 V). qu'un parafoudre conforme soit un
en œuvre, termine ce chapitre. c le bon fonctionnement après produit sûr.
20 chocs au courant nominal de Dans la norme internationale en cours
décharge In, par exemple 20 kA (sans
normes produits déconnexion et sans aucune évolution
de rédaction, ces différents essais
L'agrément d'un produit est une devraient être repris.
des caractéristiques du parafoudre).
garantie pour son utilisateur en termes c le bon fonctionnement après 1 choc
de fonctionnement et de sécurité. au courant maximal de décharge Imax, normes horizontales
Les appareillages électriques, dans leur par exemple 65 kA (une déconnexion
Dans cette catégorie de textes
grande majorité, doivent satisfaire à réarmable peut avoir eu lieu, mais sans
aucune évolution des caractéristiques normatifs, deux font particulièrement
des normes de fabrication qui leur sont référence, il s'agit des publications
spécifiques. Ainsi, pour la distribution du parafoudre).
c la vérification de la déconnexion en CEI 364 (NF C 15-100) et CEI 664.
électrique, les disjoncteurs à usage La CEI 364, concerne les installations
industriel répondent à la norme cas d'emballement thermique du
parafoudre. électriques des bâtiments et la CEI 664
CEI 947-2 (NF C 63-120) et à la norme
c l'essai de tenue aux courants de concerne la coordination de l'isolement
CEI 898 (NF C 61-410) pour l'usage
défaut de la déconnexion en cas de des matériels BT.
domestique. Les contacteurs, les
interrupteurs doivent satisfaire à court-circuit du parafoudre. Cette La CEI 364
d'autres parties de la norme CEI 947. déconnexion peut être réalisée par
Elle définit seulement deux situations,
De même, les tableaux, armoires, fusibles ou disjoncteurs externes aux
l'une dite «naturelle» et l'autre dite
doivent aussi respecter des normes, parafoudres.
«contrôlée» :
telles la CEI 439-1. c l'essai aux surtensions temporaires à
fréquence industrielle (50 Hz, 1 500 V, c la situation «naturelle» est celle des
Avec ces textes, tous les constituants 300 A, 200 ms), il ne doit pas installations alimentées par un réseau
des réseaux électriques, jusqu'aux engendrer de manifestations BT entièrement souterrain où la tenue
récepteurs, sont spécifiés sous l'angle extérieures au parafoudre (flammes, aux chocs des matériels conformes à
de l'isolement et de la tenue aux projections, …). leur norme de fabrication est suffisante.
surtensions (cf. fig. 22). c l'essai de vieillissement par c la situation «contrôlée» est celle des
Les dispositifs parafoudre sont là pour vérification pendant 1 000 h de la tenue installations alimentées par des lignes
assurer la protection des différents du matériel sous la tension maximale aériennes BT nues ou torsadées dans
matériels électriques. de régime permanent Uc. lesquelles les matériels ont des tenues

Cahier Technique Merlin Gerin n° 179 / p.15


compatibles avec les surtensions Bien que la norme prenne en compte le c des schémas de liaisons à la terre
prévisibles. risque de pollution (différents niveaux (SLT) du réseau électrique. Quel que
Mais dans les deux cas il s'avère que sont prévus), les effets climatiques et le soit son SLT, en présence de risque de
des parafoudre sont à prévoir car : vieillissement des matériaux et foudre, toute installation électrique doit
c en situation dite «naturelle», des composants réduisent dans le temps la être équipée de parafoudres (cf. fig. 23)
surtensions peuvent apparaître par tenue du matériel. dont les constitutions peuvent être
remontée du potentiel de terre Aujourd'hui des matériels électroniques différentes selon le schéma de ces
consécutif à un coup de foudre indirect et informatiques ont un niveau de tenue liaisons.
(cf. fig. 8) ou à un défaut dans le qui ne correspond pas toujours au Ces différences sont dues :
transformateur MT/BT. niveau minimal donné par la classe I c au traitement, ou non, des
c la situation dite «contrôlée» n'est pas (1 500 V). De plus ces matériels surtensions de mode différentiel,
toujours réalisable du fait de la diversité peuvent être raccordés au réseau c à la tension maximale de régime
des niveaux de tenue des matériels, et électrique à l'origine de l'installation, permanent Uc :
de façon durable de par des lieu où seuls des appareils de classe III v entre conducteurs actifs et terre :
adjonctions toujours possibles. ou IV devraient être installés. Il est - Uc > 1,5 Un en schéma TT et TN,
En France la norme NF C 15-100 donc nécessaire de mettre en œuvre - Uc > 3 Un en schéma IT ;
reprend ces définitions, en particulier des parafoudres à l'origine de v entre phases et neutre, Uc > 1,1 Un
son paragraphe 443 reprend aussi la l'installation. quel que soit le type de réseau.
définition des catégories de Nota :
surtensions, renvoyant le lecteur au 1- Le fait de relier le neutre à la terre
paragraphe 534 pour le choix des guides d'installation des
n'empêche pas que des surtensions
matériels et leur installation. parafoudres arrivent sur les conducteurs de
La CEI 664 Différents documents traitent du sujet phases.
D'application générale en basse de l'installation des parafoudres : la 2- Les limiteurs de surtension, dont
tension, elle est découpée en quatre norme NF C 15-531 focalisée sur les l'utilisation est obligatoire en régime IT
parties : règles d'installation des produits se substituent aux parafoudres pour la
Partie 1 : principes, prescriptions et parafoudres en BT et la norme protection contre les surtensions 50 Hz
essais ; NF C 15-100 qui s'intéresse à provenant de la MT. Les fonctionnalités
Partie 2 : prescriptions pour les l'ensemble de toutes les installations de ces deux protections n'interférant
distances d'isolement, les lignes de électriques BT. pas, les parafoudres demeurent donc
fuite et l'isolation solide ; Au niveau international une norme est nécessaires pour les surtensions
Partie 3 : utilisation de revêtement pour en cours de rédaction. Elle aura pour d'origine atmosphérique.
cartes de circuits imprimés d'appareils équivalence la norme NF C 15-443 (à
électroniques ; paraître, en remplacement de la norme
Partie 4 : guide d'application. NF C 15-531) qui traite différemment
mise en œuvre des
Tous les essais et mesures trois thèmes majeurs : parafoudres
garantissant le fonctionnement en toute c l'évaluation du risque de foudre, Elle fait appel à différentes règles
sécurité des matériels y sont décrits. c la sélection des parafoudres, (importance des liaisons
c la mise en œuvre des parafoudres. équipotentielles, protections
Le tableau de la figure 11 donne les
valeurs fixées, par la norme CEI 664, Pour l'évaluation du risque, une formule échelonnées ou en cascade, utilisation
de la distance d'isolement dans l'air basée sur des critères scientifiques, est des dispositifs différentiels résiduels)
pour la fabrication des différents types proposée aux bureaux d'études. Elle dont l'application peut parfois varier
d'appareillage électrique. Ce tableau prend en compte les caractéristiques selon le domaine d'installation (tertiaire
montre que la tenue aux surtensions du site et l'environnement : et industriel ou domestique).
diffère selon la situation des appareils c la densité kéraunique, Importance des liaisons
dans l'installation. c la nature du réseau de distribution, équipotentielles,
Dans cette même norme, CEI 664, des c la topographie du lieu, Les principes de la CEM indiquent que
longueurs de ligne de fuite sont c la présence éventuelle de les installations BT ne doivent avoir
demandées pour vérifier la tenue au paratonnerres. qu'une prise de terre des utilisations.
cheminement exigée pour la fabrication La sélection des parafoudres dépend : Cette prise de terre est proche de
des différents types d'appareillage c du niveau de risque, l'origine de l'installation, c'est à ce
électrique (cf. fig. 12). c de la susceptibilité des matériels, niveau que doit être installé le

Cahier Technique Merlin Gerin n° 179 / p.16


a - schéma TT c - schéma TN-S
tableau général BT tableau général BT
L1 L1
L2 L2
L3 L3
M M
N N

PE
temporisé

collecteur de terre collecteur de terre

parafoudre barrette de terre parafoudre barrette de terre


(borne principale (borne principale
composant optionnel de terre) composant optionnel de terre)

b - schéma IT d - schéma TN-C


tableau général BT tableau général BT
L1 L1
L2 L2
L3 L3
M M
N
PEN

CPI

collecteur de terre collecteur de terre

barrette de terre barrette de terre


(borne principale (borne principale
parafoudre de terre) parafoudre de terre)

fig. 23 : choix du mode de protection (commun ou différentiel) contre les surtensions en fonction du schéma des liaisons à la terre de l'installation
éléctrique (selon NF C 15-443 à paraître) :
a- schéma TT,
b- schéma IT,
c- schéma TN-S,
d- schéma TN-C.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 179 / p.17


parafoudre «principal» (cf. fig. 24) en
veillant à réduire au maximum
l'impédance de son circuit (réduction de
ses liaisons aux conducteurs actifs et à MT/BT
la terre, ainsi que de l'impédance du
dispositif de déconnexion). De cette
manière, si le parafoudre entre en
conduction, les récepteurs sont soumis L1
tout au plus à la tension de
protection Up égale à la tension * départs *
L2 Up (utilisations) Ups
résiduelle du parafoudre augmentée de
la chute de tension dans ses liaisons et
dans le dispositif de déconnexion … d'où M
L3
l'importance d'une installation bien
réalisée selon les règles de l'art.
Rappel : un mètre de câble présente
parafoudre parafoudre
une inductance de 1 µH, l'application "principal" "secondaire"
de la formule ∆U = L . di/dt avec l'onde
8/20 µs et un courant de 10 kA conduit
à une tension d'environ 1 000 volts
fig. 24 : positions des parafoudres dans une installation BT.
crête / mètre, d'où l'importance de
Nota : Pour une meilleure efficacité de la protection il convient de réduire les longueurs de
minimiser la longueur des câbles de
câble L1+L2+L3 lors de l'installation d'un parafoudre.
connexion du parafoudre. Up = tension de protection en aval du parafoudre principal,
Protections en cascade Ups = tension de protection après le parafoudre secondaire.
Lors d'un coup de foudre de forte = dispositif de déconnexion du parafoudre en fin de vie (en court-circuit).
*
amplitude l'importance du courant
écoulé par le parafoudre fait que la
tension de protection peut dépasser la
tension de tenue des matériels 3L N L > 10 m
sensibles. Il est donc nécessaire arrivée
d'assurer la protection de ces matériels
par la mise en œuvre de parafoudres parafoudre parafoudre
départs départs
«secondaires» (cf. fig. 24). "principal" * (utilisations
"secondaire" * (utilisations
Pour que les parafoudres «secondaires» UR = 2000 V UR = 1500 V
à 5 kA normales) M à 5 kA sensibles)
soient efficaces, il faut qu'ils soient
In = 15 kA In = 5 kA
installés à plus de 10 mètres du
parafoudre «principal». Cette liaison est PE
importante car l'impédance du câble
réalise un découplage entre les deux
niveaux de protection (comme montré
dans la figure 25).
fig. 25 : exemple de deux parafoudres installés en cascade.
Il faut savoir que de nombreux
Cette longueur a été définie pour des parafoudres comportant des varistances.
appareillages électriques, et surtout = dispositif de déconnexion du parafoudre en fin de vie (en court-circuit).
électroniques, ont leur alimentation *
protégée contre les surtensions par des
varistances en mode différentiel. Le de tension d'amorçage des parafoudres Coexistence des dispositifs
«cascading» s'applique donc aussi MT et BT et le découplage réalisé par différentiels résiduels et des
entre le parafoudre de l'installation le transformateur MT/BT. parafoudres
chargé de protéger l'appareil sensible Nota 2 : lorsqu'à proximité de l'origine Dans les installations équipées d'un
et ce dernier ; il nécessite l'étude des de l'installation sont raccordés des DDR à leur origine, il est judicieux de
niveaux de protection. dispositifs électroniques comportant placer le parafoudre en amont de ce
Nota 1 : la présence de parafoudres des filtres en mode commun ou DDR (cf. fig. 26a). Cependant, certains
sur la MT proches de ceux placés sur différentiel, ces filtres doivent pouvoir distributeurs ne permettent pas
la BT constitue un autre cas de supporter la tension de protection Up d'intervenir à ce niveau de la
«cascading» exploitant les différences (cf. fig. 24). distribution, c'est le cas pour les

Cahier Technique Merlin Gerin n° 179 / p.18


abonnés BT en France. Il est alors
nécessaire de prévoir un différentiel
retardé ou sélectif pour que
l'écoulement du courant par le a b
parafoudre ne provoque pas de
déclenchement intempestif (cf. fig. 26b).
disjoncteur de
De même si des parafoudres sont à branchement
disjoncteur de
installer à proximité de DDR haute branchement
* différentiel,
différentiel de type S
sensibilité (10 ou 30 mA) , ils doivent normal
être placés juste en amont de ces DDR. **
En résumé
Dans le tertiaire, l'industriel ou le disjoncteur
domestique, l'installation d'un associé à un DR
* haute sensibilité
parafoudre doit toujours respecter les
sélectif avec le
impératifs suivants :
DR de type S
c tout parafoudre doit être complété
d'un dispositif de déconnexion (mise
hors service lorsqu'il est en court-
circuit) : un fusible ou un disjoncteur.
Ce dispositif doit être adapté au
parafoudre et à ses liaisons (par son fig. 26 : position d'un parafoudre sur l'installation d'un abonné BT, pour une distribution
calibre et sa courbe de déclenchement électrique en schéma TT.
ou de fusion), mais aussi à son point = dispositif de déconnexion du parafoudre en fin de vie (en court-circuit).
d'installation (par son pouvoir de
* = dispositif de protection différentiel pour la protection des personnes, ici associé à celui de
**
déconnexion.
coupure). En général, les constructeurs
précisent les caractéristiques du a- montage le plus simple (proscrit en France par EDF).
b- montage préconisé, il permet en plus une sélectivité avec des DDR à haute sensibilité
dispositif à prévoir pour chaque type de
placés sur les départs.
parafoudre.
c les liaisons du parafoudre aux
conducteurs actifs et du parafoudre à la c le câblage d'un parafoudre ne doit Nota : que ce soit pour le choix initial
liaison équipotentielle principale doivent pas créer une boucle entourant des d'un parafoudre, ou pour ses impératifs
être les plus courtes possible, 50 cm matériels sensibles aux phénomènes d'installation, il est important de se
étant une valeur maximale électromagnétiques (horloges référer aux documents techniques des
(cf. chapitre 2 et fig. 24). électroniques, programmateurs, …). constructeurs.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 179 / p.19


4. conclusion

De nos jours, la plus grande Pour cela il faut : c d'avoir une prise de terre des
disponibilité de l'énergie électrique est c estimer les surtensions (d'origine utilisations unique,
demandée pour différentes raisons, soit atmosphérique, de manœuvre ou à c de respecter la distance minimale
purement économiques (recherche de fréquence industrielle) qui peuvent entre deux parafoudres,
productivité maximale), soit pour des apparaître sur le réseau électrique c de choisir un dispositif DR sélectif ou
impératifs de sécurité, ou plus (cf. chapitre 1). retardé quand il est placé en amont
simplement de confort dans les c connaître les caractéristiques des d'un parafoudre.
utilisations domestiques. Il est donc matériels installés et plus Alors que les normes concernant les
bien évident que dans ce contexte particulièrement leur tenue aux ondes parafoudres sont stabilisées, celles
savoir supprimer, ou tout au moins de choc (cf. chapitre 2), relatives à la coordination de l'isolement
réduire très fortement, les risques et c choisir les protections en tenant dans les installations électriques BT
compte des deux points précédents devraient l'être sous peu. Force est de
donc les conséquences des
mais aussi du schéma les liaisons à la constater que les métiers de l'électricité
surtensions, devient une référence doivent donc rapidement s'adapter pour
terre du réseau électrique.
professionnelle. satisfaire les exploitants.
Mais cette «approche théorique» doit
Cette référence passe par la maîtrise Pour réussir cette évolution, il convient
être complétée d'un savoir-faire de souligner l'importance que peuvent
de la coordination de l'isolement en d'installateur : comme il l'a été expliqué
basse tension et tout d'abord par avoir les documents des constructeurs
dans les pages précédentes, le non- de parafoudres (cf. Guide Parafoudre
l'application d'une méthode simple respect de quelques règles Merlin Gerin) qui réunissent tout à la
d'investigations conduisant à des élémentaires rendent parfaitement fois :
associations et choix de matériels et de inefficaces des parafoudres même bien c des explications simplifiées des
parafoudres. Ces derniers (les choisis (cf. chapitre 4). Dans ce phénomènes de surtensions et de
parafoudres) devant limiter les domaine il faut bien se souvenir de perturbations électromagnétiques,
surtensions prévisibles sur le réseau à l'importance : c les éléments techniques
un niveau acceptable par les premiers c de raccourcir les connexions des indispensables aux choix et surtout aux
(les matériels). parafoudres, associations, précités.

5. bibliographie

Normes c CEI 664 : Coordination de l'isolement c Parasites et perturbations des


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Protection contre les surtensions (réseaux ) à basse tension. Dunod éditeur.
d'origine atmosphérique - Installation de c CEI 898 : Disjoncteurs pour A. CHAROY.
parafoudres (devrait être prochainement installations domestiques (application
Cahiers Techniques Merlin Gerin
remplacée par la NF C 15-443). française : NF C 61-410).
c CEI 947-1 : Appareillage à basse c Les perturbations électriques en BT.
c NF C 61-740 -1995- : Matériel pour
tension - 1ère partie : Règles générales Cahier Technique n°141 -
installations alimentées directement par
(application française : NF C 63-001). R. CALVAS.
un réseau de distribution publique à
c CEI 947-2 : Appareillage à basse c La CEM : la compatibilité
basse tension - Parafoudres pour ème
tension - 2 partie : Disjoncteurs électromagnétique.
installations basse tension.
(application française : NF C 63-120). Cahier Technique n°149 -
c CEI 364 : Installations électriques des
F. VAILLANT.
bâtiments (Application française : Publications diverses
NF C 15-100). c La foudre et les installations
c Guide de la protection foudre.
c CEI 439-1 : Ensemble d'appareillage Merlin Gerin. électriques HT.
à basse tension - 1ère partie : c La foudre : la comprendre pour s'en Cahier Technique n°168 -
Ensembles de série et ensembles protéger. B. DE METZ-NOBLAT.
dérivés de série. Nathan éditeur.

Réalisation : Sodipe - Valence


Cahier Technique Merlin Gerin n° 179 / p.20 DTE - 09-95 - 3500 - Imp. : CLERC

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