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Année scolaire 2008 / 2009

COURS D’INSTALLATION ELECTRIQUE


EN Tle F3

CHAPITRE 6 : LES CANALISATIONS ELECTRIQUES

Objectifs du chapitre :
A la fin de ce chapitre, chaque élève doit être capable de :
 Connaître et identifier les différents éléments constitutifs d’une canalisation électrique (nature,
constitution, caractéristiques, les plus utilisés ….)
 Désigner à l’aide de documents appropriés, chacun de ces éléments.
 Choisir chacun des éléments constitutifs d’une canalisation électrique.
 Réaliser une canalisation électrique.

Définition :
Une canalisation électrique est un ensemble constitué par un ou plusieurs conducteurs, des éléments
assurant leur protection et leur fixation en vue d’acheminer l’énergie électrique d’un point à un autre.

A- CONDUCTEURS ET CABLES.

I- Définitions :
 Un conducteur isolé est un ensemble constitué par une âme conductrice et son enveloppe isolante.
 Un câble multiconducteur ou multipolaire est un ensemble qui regroupe plusieurs conducteurs isolés
électriquement et mécaniquement solidaires, généralement sous un ou des revêtements protecteurs
(gaine, tresse, bourrage, armure …).
 Un câble unipolaire comporte un conducteur isolé revêtu d’une gaine de protection.
Enveloppe isolante

Conducteur isolé
Äme conductrice Câble unipolaire
Gaine de protection Câble multipolaire

II- Eléments constitutifs d’un câble. Gaine de bourrage


II-1. L’âme conductrice.
C’est la partie centrale et métallique d’un conducteur, conduisant le courant électrique.
a) Constitution : l’âme peut être :
 Massive : lorsqu’elle est constituée par un fil unique.
 Câblée : Lorsqu’elle est formée de plusieurs brins assemblées par cablage pour constituer
un toron.
Les brins des âmes câblées sont repartis en couches successives et le nombre de brins est fonction du
nombre de couches. En effet,
 Pour 1 couche : n = 1 + 6 = 7 brins.
 Pour 2 couches : N = 1 + 6 + (2 x 6) = 19 brins.
 Pour 3 couches : N = 1 + 6 + (2 x 6) + (2 x 6) = 37 brins.
 Pour k couches : N = 1 + 6 + (2 x 6) + (3 x 6) + ……….. + (n x 6) brins.
b) Classe de souplesse.
La souplesse d’un câble dépend du nombre de brins pour une même section conductrice : plus le nombre
de brins est élevé, plus le câble est souple.
La souplesse des câbles est définie en 6 classes (de la classe 1 à la classe 6) ; les âmes les plus rigides
sont en classe 1, et les plus souples en classe 6.
NB : Une âme souple facilite le suivi du tracé des canalisations.
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c) Nature et caractéristiques du métal :
L’âme doit présenter une résistivité très faible pour éviter les pertes par effet joule ; on utilise
généralement :
 Le cuivre (φ = 1,7 x 10-8 Ω.m) en faible section dans les installations intérieures.
 L’aluminium (φ = 2,8 x 10-8 Ω.m) ou l’Almélec qui est un alliage d’aluminium (φ = 3,2 x 10-8
Ω.m) en forte section dans le réseau de transport et de distribution à cause de leur faible masse
volumique.
NB : Rien n’interdit les âmes en aluminium dans les installations intérieures en faible section.
II-2. L’enveloppe isolante.
C’est la matière isolante entourant l’âme et destinée à assurer son isolation. Elle doit posséder les
propriétés suivantes :
a) Electriques :
 Très forte résistivité.
 Rigidité diélectrique élevée.
 Pertes diélectriques faibles
b) Propriétés physiques et chimiques :
 Bonne résistance au froid et à la chaleur.
 Bonne résistance à l’humidité, à la corrosion et au feu (combustion).
 Tenue au vieillissement.
c) Propriétés mécaniques : bonne résistance à l’écrasement, à la torsion et aux chocs mécaniques.

Toutes ces qualités dépendent de la nature et de l’épaisseur de l’isolant ; les matériaux les plus utilisés
actuellement pour satisfaire au mieux ces conditions sont :
 Le polychlorure de vinyle PCV).
 Le polyéthylène réticulé chimiquement (PRC)
 Le caoutchouc butyle vulcanisé (B).
 Le néoprène (N).

II-3. Les gaines de protection.


La gaine de protection doit satisfaire à des conditions liées à l’environnement du câble telles que :
 La température ;
 La présence de d’eau, de poussière ;
 La possibilité de chocs mécaniques, d’écrasement, etc.…
On utilise comme matériaux de gainage, soit les matériaux isolants tels que ceux cités pour les
enveloppes isolantes, soit des matériaux métalliques tels que : le plomb, l’aluminium, le feuillard d’acier
pour renforcer la protection mécanique.

III- Couleurs des conducteurs.


Les conducteurs sont repérés par les couleurs suivantes :
 Conducteur de protection : couleur vert / jaune ;
 Conducteur neutre : couleur bleue clair.
 Conducteur de phase : couleur noire ou brune (marron) et éventuellement bleu clair dans les câbles
multiconducteurs, et ceci uniquement dans le cas où le câble ou la canalisation ne comporte pas de
conducteur neutre.
Remarques:
 Le conducteur vert / jaune d’un câble assurant une liaison ne comportant pas de conducteur de
protection doit être abandonné.
 En régime TNC, le conducteur PEN doit être de couleur vert / jaune.
NB : Le repérage des conducteurs ne doit être considéré que comme une présomption et il est toujours
nécessaire et prudent de vérifier la polarité des conducteurs avant toute intervention.

IV- Dénomination des conducteurs et câbles.


La dénomination des câbles est effectuée d’après une spécification normalisée et non en fonction des
conditions d’emploi.
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On distingue deux systèmes de dénomination : le système harmonisé du CENELEC et le système non
harmonisé de l’UTE.
a) Système harmonisé de dénomination du CENELEC.
Le CENELEC est le comité européen de normalisation pour l’électricité qui vise à unifier et à
harmoniser les normes des différents pays du marché commun européens (Françaises, Allemandes,
Anglaises). (Voir page 52 du document de travail).
b) Système de dénomination français de l’UTE.
L’UTE (union technique d’électricité) est l’organisme français chargé par L’AFNOR de l’élaboration
des normes relatives à l’électrotechnique.
La dénomination suivant ce système est provisoirement maintenu en vigueur pour les types de câble
non encore harmonisé par le CENELEC. (Voir page 53 du document de travail).

V- Choix des conducteurs et câbles.


Le choix des conducteurs et câbles s’effectue en fonction de deux critères qui sont :
 Le type de canalisation : fixe ou mobile.
 Les influences externes.

V-1. Types de canalisation.


a) Canalisation fixe.
Il s’agit des canalisations sous conduits apparents fixes, encastrés, sous moulure, sous goulottes,
enterrées, aériennes, … pour l’alimentation des points d’utilisation, des parties d’installation, des points de
livraison, …
Il, existe une très grande variété de câbles pour canalisations fixes. (Voir page 54 du doc de travail).
b) Canalisation mobile.
Il s’agit ici des canalisations qui permettent à partir d’un point d’utilisation, d’alimenter un récepteur,
généralement mobile tel que : poste radio, cuisinière, radiateur, machine outil, …
Ces principaux types de câbles sont donnés à la page 54 du document de travail).
c) Choix en fonction des influences externes.
Après avoir déterminé les influences externes avec leurs caractéristiques, que présente un local, on
compare ces données à celles du tableau de choix des conducteurs et câbles qui défini les différentes limites
des influences externes supportables par chaque type de conducteur et de câble.
Pour qu’un conducteur ou câble soit admis dans un local, il faut que les valeurs de facteurs d’influences
externes de ce conducteur ou câble soient supérieures ou égales à celles du local. (Voir page 55 et 67 du
document de travail).

B- LES CONDUITS

I- Définition.
Un conduit est un matériel de pose qui assure le passage et une protection continue des conducteurs et
câbles dans une installation électrique.
On distingue les conduits constitués d’éléments non ouvrables (tubulaires) et des conduits composés de
deux éléments séparables, donc ouvrables (goulottes, moulures).

II- Propriétés des conduits.


Les conduits doivent satisfaire à un certain nombre de conditions à savoir :
 Assurer une protection mécanique des conducteurs ou câbles ;
 Etre étanches dans certains cas ;
 Pouvoir être facilement mis en œuvre ;
 Présenter des qualités de rigidité ou au contraire de souplesse ;
 Etre éventuellement isolants, mais ne pas aussi brûler et résister à des températures élevées.
Toutes ces propriétés ne sont pas toujours conciliables ; en effet, il existe plusieurs types de conduits.

III- Classification des conduits.

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Actuellement, la classification des conduits se fait conformément à la nouvelle norme CEI (commission
électrotechnique internationale) 423 et 423 A en remplacement progressif de celle répondant à l’ancienne
norme française NFC 68-101 et NFC 68-146.
En effet, les conduits sont désignés suivant les 3 critères suivants quelque soit la norme :
III-1. Isolement.
 I : conduit en matière isolante.
 M : conduit métallique.
 F : conduit avec un fourreau isolant à l’intérieur d’un tube métallique.
III-2. Procédé de mis en œuvre.
 R : conduit rigide : il nécessite un outillage pour être mis en forme.
 C : conduit cintrable : ils sont flexibles et peuvent être travaillé à la main sans outillage.
 S : conduit souple : ils ne nécessitent aucun effort pour leur mise en forme.
III-3. Résistance mécanique à l’écrasement.
 O : ordinaires : qui ne peuvent supporter que de faibles contraintes.
 D : déformables : sous l’action d’une charge, ils peuvent s’aplatir momentanément et revenir à leur
diamètre initial après suppression de la charge.
 T : transversalement élastique : qui présentent une bonne élasticité transversale.
 B : blindé : ils supportent de fortes contraintes d’écrasement.
III-4. Le numéro de référence.
C’est un nombre qui désigne :
 Pour l’ancienne norme (UTE) : un nombre en rapport avec les diamètres intérieur et extérieur des
conduits sans pour autant les exprimer : il peut être : 9, 11, 13, 16, 21, 29, 36,48.
 Pour la nouvelle norme (CEI) : le diamètre extérieur en mm du conduit, quelque soit la famille du
conduit isolant.

Remarque : l’ancienne norme précise d’autres critères de classification qui sont :


 Degré de résistance mécanique aux chocs : il existe 5 degrés classés du moins résistant au plus
résistant : 3 – 5 – 6 – 7 – 9.
 Résistance à la corrosion : « A » pour un conduit anticorrosif.
 Propagation de la flamme : « P » pour un conduit non propagateur de la flamme.
 Etanchéité : « E » pour un conduit étanche.

IV- Désignation d’un conduit.

IV-1. Désignation suivant l’ancienne norme.


Elle s’effectue en ordre par :
 Un 1er groupe de 3 lettres.
 Un chiffre
 Un 2eme groupe de 1 à 3 lettres.
 Un nombre.
 1er groupe de 3 lettres :
La 1ere lettre est relative à l’isolement et peut être : I, M, F.
La 2eme lettre est relative au procédé de mis en œuvre et peut être R, C, S.
La 3eme lettre est relative à la résistance mécanique à l’écrasement et peut être : O, D, T, B.
 Un chiffre : qui désigne le degré de résistance aux chocs et peut être : 3, 5, 6, 7, 9.
 Un deuxième groupe de lettre : A : anticorrosif ; P : non propagateur de la flamme ; E :
étanche.
 Un nombre : qui désigne le numéro de référence : 9, 11, 13, 16, 21, 23, 29, 36, 48.
Exemple : conduit IRO 5 APE 13 : conduit isolant rigide ordinaire ; degré de résistance 5 ; anticorrosif ;
non propagateur de la flamme ; étanche ; de référence 13.
Conduits usuels : IRO 5 APE xx ; ICO 5 APE xx ; ICT 6 AE xx (orange) ; ICT 6 APE xx (gris) ;
ICD 6 E xx (orange) ; ICD 6 APE xx (gris) ;MSB 7 P xx ; MSB 7 APE xx ; MRB 9 PE xx.

IV-2. Désignation suivant la nouvelle norme. (CEI).


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Elle s’effectue selon un code comprenant après la marque de conformité NF – USE, et en ordre :
 Un groupe de 2 chiffres : qui désigne la référence du conduit (diamètre extérieur en mm).
 Un groupe de 3 lettres : relatif à la nature du conduit (isolement, procédé de mise en œuvre,
résistance mécanique à l’écrasement).
 Un groupe de 3 chiffres.
 Un groupe de 6 chiffres.
Voir page 56 et 57 du document de travail.

Conduits usuels selon la nouvelle norme : ils sont encore isolant pour l’instant en attendant l’évolution
des travaux de la CEI.
XX IRO 305/128600 ; xx ICO 300/228600 ; xx ICD 390/328600 (gris) ; xx ICD 390/328600 (orange) ;
xx ICT 390/328600 (orange) ; xx ICT 390/328600 (gris).

V- Conditions générales de pose.


Les conduits peuvent être posés en encastré, en apparent ou dans les vides de construction.
a) Rayon de courbure :
Les rayons de courbure minimaux des conduits de diamètre extérieur « d » sont en général donnés en
fonction de « d » : IRO ; ICD ; MRB = 6.d
ICT ; ICO ; MSB = 3.d.
b) Raccordement des conduits.
Le raccordement des conduits entre eux à l’aide d’accessoires tels que : manchon, cintre, équerre.
Des boites de jonction, rondes, rectangulaires ou carrées permettent d’assurer les liaisons électriques
entre les conduits ; elles peuvent être métalliques ou plastiques.

VI- Choix des conduits.


Le choix des conduits s’effectue en deux temps : d’une part, on détermine le type de conduit utilisable en
fonction des influences externes et d’autres parts, on détermine l a référence en fonction du nombre et des
caractéristiques des conducteurs à passer.
VI-1. Choix du type de conduit en fonction des influences externes.
Après avoir déterminé les influences externes avec leurs caractéristiques, que présente un local, on
compare ces données à celles du tableau de choix des conduits qui défini les différentes limites des
influences externes supportables par chaque type de conduit.
Pour qu’un conduit soit admis dans un local, il faut que les valeurs de facteurs d’influences externes de
ce conduit soient supérieures ou égales à celles du local. (Voir page 58 et 67 du document de travail).
VI-2. Détermination de la référence du conduit.
Elle est fonction du nombre de conducteurs et de leurs sections extérieures. Normalement, un seul circuit
est admis par conduit : des règles précisent les conditions pour faire passer plusieurs circuits dans un même
conduit.
En effet, pour déterminer la référence du conduit :
 Dans les cas simple, on peut utiliser directement le tableau de la page 58.
 Dans les cas les plus complexes, le principe de détermination doit respecter le fait que la section
totale des conducteurs, isolant compris soit au plus égale au 1/3 de la section intérieure du conduit.
Cependant, les tableaux de la page 63 permettent cette détermination sans passer par les calculs.

C- LES MOULURES

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