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12/10/2008
3. Procédés d’affinage
sous pression réduite
Chapeau
Axe de rotation
3.1 Principe de la ceinture
Cuve
le gaz neutre utilisé pour la dilution joue également un rôle impor-
tant dans le refroidissement des tuyères d’injection. Réfractaires
Ceinture de support
et de basculement
Exemple : les teneurs en carbone de 0,020 %, voire de 0,010 % ou L’opération de décarburation proprement dite, dont la durée est de
même de 0,005 %, sont réalisables industriellement pour les teneurs l’ordre de 40 min, peut être divisée en trois étapes. Quant à l’opéra-
en chrome habituelles, c’est-à-dire celles comprises entre 12 et 18 %. tion de réduction, elle dure environ 10 min soit un total d’environ
Après la phase de décarburation, suit la phase de réduction pen- 50 min pour l’ensemble de l’opération d’affinage. Les différentes éta-
dant laquelle on ajoute une certaine quantité de ferrosilicium, les pes de l’opération de décarburation peuvent se résumer comme suit :
tuyères étant alimentées en argon pur. – pendant la première étape, dont la durée est d’environ 20 min,
Le brassage énergique et l’action du laitier à forte basicité per- le mélange insufflé dans le bain a un rapport oxygène/argon de
mettent d’obtenir des teneurs en soufre très basses (élimination l’ordre de 3/1. On passe ainsi d’une teneur en carbone de 1,5 % à
sous forme de sulfure de calcium, cf. paragraphe 2.2), couramment une valeur de 0,3 % ;
0,015 % voire 0,010 % ou moins. – pendant la deuxième étape, dont la durée est de l’ordre de 10 min,
le mélange insufflé dans le bain voit le rapport oxygène/argon ramené
à une valeur voisine de 1/1. La décarburation se poursuit plus lente-
3.2.2 Séquence d’affinage ment pour atteindre un niveau de carbone compris entre 0,1 et 0,2 % ;
L’alliage en fusion préparé dans le four électrique a une teneur – lors de la troisième étape, le rapport oxygène/argon peut varier
en carbone de l’ordre de 1,5 %. Suivant la nuance à élaborer, sa de 1/3 à 1/9. À l’issue de cette étape, dont la durée est également
teneur en chrome est comprise entre 13 et 30 %, et il peut contenir de l’ordre de 10 min, la teneur finale en carbone est atteinte sans
du nickel (nuances austénitiques essentiellement) et du molybdène. avoir produit une oxydation notable du chrome.
1,5
Teneur en carbone (% en masse)
amovible
Chapeau
Axe de rotation
de la ceinture
1,0
Cuve
AOD
0,5 Alliage
en fusion
Ceinture de support
et de basculement Réfractaires
VOD
0 H2O (vapeur),
0 10 20 30 40 50 60 70
Ar (N2), O2
Temps (min)
Tuyères d'injection
Figure 6 – Évolution de la teneur en carbone du bain en fonction
du temps suivant les procédés AOD et VOD pour un acier
inoxydable de type X2CrNi18-9/1.4307 Figure 7 – Coupe schématique d’un convertisseur CLU
Lance à oxygène
Axe de rotation
de la ceinture
Enceinte
sous vide
Vide
O2
Réfractaires
Ceinture de support
Alliage et de basculement
en fusion
Tuyères d'injection
Alliage en fusion
des gaz : O2 , Ar (N2)
Ar Poche
Figure 9 – Coupe schématique d’une installation d’affinage Figure 10 – Coupe schématique d’un convertisseur AOD-VCR
sous vide VOD (Argon Oxygen Decarburization/Vacuum Converter Refining)
6. Métallurgie en poche La technique du fil fourré, utilisée pour les deux premières opéra-
tions, permet une excellente maîtrise du rendement de transfert des
additions. En effet, grâce à l’utilisation des dévidoirs multifils per-
Entre l’outil d’élaboration lorsqu’il s’agit d’un convertisseur (AOD, mettant de grandes vitesses de dévidage parfaitement régulées, la
CLU, K-OBM-S) et la machine de coulée continue, l’alliage à l’état fusion des fils fourrés se produit sous la couche protectrice du laitier
liquide peut être soumis à différentes opérations métallurgiques : et donc à l’abri de l’air, évitant ainsi tout risque d’oxydation.
– l’addition d’éléments stabilisants tels que le titane, le niobium, le
vanadium, le zirconium à l’abri de l’air par la technique du fil fourré ;
– la poursuite de la désoxydation du bain liquide par addition
d’aluminium, de calcium, de terres rares, etc., à l’abri de l’air par la
7. Évolutions récentes
technique du fil fourré. Cette opération, qui peut être d’une impor-
tance capitale, joue directement sur la propreté inclusionnaire du Depuis le début des années 2000 on assiste à une double évolu-
matériau et donc sur sa forgeabilité, sa résistance à la corrosion, tion. Elle concerne essentiellement les procédés K-OBM-S et AOD.
sa soudabilité et son usinabilité ; Le convertisseur AOD est alors équipé d’une lance de soufflage
– l’homogénéisation du bain aux plans thermique et analytique, d’oxygène à trois buses et sa capacité a été portée à 150-
à l’injection d’un gaz neutre ou à l’aide d’un bouchon poreux 160 tonnes. Dans ces conditions, une aciérie équipée d’un tel outil
(figure 11) assurant un excellent brassage du bain dans la poche d’affinage est capable de produire un peu plus d’un million de ton-
avant de la coulée. nes de brames par an [9] [10].
À cette évolution de la technologie, il faut associer l’utilisation
de matières premières moins chères. Il s’agit tout d’abord de la
Bobine de fil Galets Guide fil chromite (Cr2O3) qui peut remplacer partiellement la charge de
fourré de dévidage chrome du ferrochrome à haute teneur en carbone (HC-FeCr) pour
Fil fourré : les nuances courantes (Fe-Cr et Fe-Cr-Ni) et le trioxyde de molyb-
- additions : Ti, Nb, V, Ce... dène MoO3 pour les nuances à 2 % Mo et plus.
- désoxydants : Al, Ca...
Quant au convertisseur K-OBM-S (associé, en amont, à deux
convertisseurs dont l’un dit « de recyclage »), il permet, de plus,
l’utilisation de fonte liquide déphosphorée (C ≈ 4,0 % et
Laitier P ⭐ 0,015 %). Ce schéma de production permet au japonais Kawa-
saki de produire dans son usine de Chiba 660 000 tonnes par an.
On estime que la conjonction de ces deux facteurs (technologie et
matières premières) permet de réaliser une économie comprise
Poche entre 5 et 10 % pour la nuance plus courante X5CrNi18-10/1.4301.
On notera enfin que, durant la période 1992-2003, la production
mondiale d’acier inoxydable est passée de 14,9 millions à
Argon insufflé au travers 21,5 millions de tonnes par an [11], le produit inoxydable passant
d'un bouchon poreux du statut de « spécialité » à celui de « commodité ». Ceci n’a été
possible que par l’ajustement des outils d’affinage (de 100 à
160 tonnes par outil) de manière à atteindre le standard d’un mil-
Figure 11 – Installation de métallurgie en poche lion de tonnes par an pour une aciérie.
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