RUTH
la diffusion de l'araméen ds la fin du II* millénaite, moins la présence de
expressions analogues influe sur la datation du livre.
écialistes relévent wn désaccord entre la présentation que fait Ruth de
coutumes légales (le lévirat et la cérémonie des sandales) et leur men-
ins le Deutéronome, En Ruth, la cérémonie des sandales est considérée
ne obsolétes le livre doit donc étre fortement postérieur au Deutéronome
til est daté par ces critiques de la réforme de Josias (fin du Vil' siecle av.
), Le lévirat tel qu'il est décrit en Ruth parait correspondze a un usage im-
de la loi, nécessitant donc que suffisamment de temps se soit écoulé
la meprise se soit installée, Avec Hubbard (p, 26-27, 48-635 voir aussi
t, 1974), nous rejetons le rapprochement qui est fait entre les lois deuté-
ques et la situation de Ruth surles bases suivantes : en premier lieu, bien
logues, les deux cérémonies des sandales s’appliquent a des situations
s3 et, deuxigmement, c'est la Joi du parent-rédempteur et non du lé-
i s'applique dans Ruth.
liens qui existent entre la suscription et la théologie deutéronomiste, et
généalogie (4.18-22) et le langage sacerdotal, conduisent ceux qui
Ja théologie deutéronomiste de exil et la théotagie sacerdotale de ta pé-
ostexilique @ considérer Ruth comme un livre tardif. De nombreux
spécialistes critiques, en revanche, soutiennent que P et D, meme s'ils
de facon définitive assez tard dans Phistoire, préservent des tradi-
iennes.
on certains, la présence de Ruth dans la troisi¢me partie du canon hé-
les Ecrits (Ketabim), suggere une origine postexilique. Cependant,
ha démontré de facon convaincante que Pappartenance aux Ecrits ne
pas nécessairement qu'un livre était tardif; en effet, le regroupement
es Sexplique par d'autres raisons que la date (voir Beckwith, p. 138-
Ja principale raison qui pousse beaucoup a dater Ruth d'une période tar-
le Phistoire d’lsraél vient d’une analyse de intention du livre. Ruth dresse
iit d’une femme moabite dévouée, dont l'amour sacrificiel sauve une
israélite de l'oubli et conduit a la gloire du régne de David. Aux yeux de
‘pup, le message de ce livre contraste fortement avec la rudesse des poli-
postexiliques d’Esdras (10) et de Néhémie (13.23-27). C'est pourquoi,
ant qu’approche concurrente, Je livre de Ruth doit étre daté de la méme
e : postexilique.
dant, cette hypothése présente plusieurs faiblesses. D'une part, le ton
e de Ruth n'est pas polémique, Méme lorsque Poccasion se présente, on
rouve pas de condamnation explicite du type de politique pronée par Es-
Néhemie. Lorsque le parent-rédempteur anonyme, par exemple, refuse
ser Ruth, le livre lui fait explicitement honte (4.6); Ja géme occasionnée
aiscment pu étre évitée et changée en fierté s'il avait argué du caracttre
cé du mariage avec une Moabite.verset 2.3 est tout particulirement frappant et révélateur de la théologie
livre, On y tit qu'« i arriva par hasard » que Ruth «se trouvait dans an
I) appartenant d Boos ». Comme fe releve Hals, le yerset signifie exacte-
i le contraire de ce qu'il sembte dire: « Le fait de qualifier de hasard fa ren-
de Ruth avec Booz tevient & dire qu'aucune intention humaine n'est
liquée » (1969, p. 12).
événement surnaturel ni miracle ne ponetue le livre de Ruth, mais le
eur attentif achéve le livre en sachant que la main de Dieu a guidé tes évé-
ts de cette histoire tout aussi directement que 'Exode d’fgypte. Comme
it Prinsloo, « ilarrive méme que Paction humaine remplace action divine,
moins... Vinitiative humaine a ses limites, et elle est futile sans la béné-
nou laction divine » (1980, p. 339). Ainsi, le livre de Ruth fonctionne de
‘on analogue au récit de Joseph et au livre €’Esther.
plus, la providence cachée et continue de Dieu fait davantage que mettre
Jumitre le merveilleux salut deta famille d’Elimélek. Bien quordinaire, cette
ille va donner naissance A Pune des plus grandes figures de Phistoire
vrotestammentaire : David, Vauteur dit done que David fut un don de Dieu a
i. De cette maniére, le livre de Ruth resemble aux nombreux récits (sans
ir étre identique) de 'Ancien Testament qui racontent la naissance de chefs
raél, suscite chacun d’eux en surmontant d’incroyables obstacles (ha-
iuellement la stérilité) & sa naissance (Isaac, Jacob, Samson, Samuel).
(O NEOTESTAMENTAIRE.
généalogie de Matthieu rappelle au lecteur que Ruth fut Ja grand-mere de
wid, avant de continuer en montrant que la lignée de ses descendants
uit a Jésus. Seule une poignée de femmes figurent dans cette généalogie :
ar, Raab, Ruth, Bath-Shéba et Marie. Toutes firemt l'objet de médisance :
stitude, étrangere, adultére, mere célibataire. Mais Diew utilisa chacane
les pour faire avancer la lignée qui conduisait au Messie.
5 (1969, p. 17) appelle de fagon provocatrice le livre de Ruth une « histoire
ssianique ». ‘Tischler (1993) note les paralféles qui existent entre Ruth et Ma-
€n particulier leur origine commune : Bethiéhem, Rossow (1991, p. 17) at-
aussi notre attention sur le paralldlisme entre Booz le rédempteur et }ésus-
. Tous deux se sacrifient yolontairement pour la redemption de ceux qui
it dans le besoin,
is il faut aussi noter la continuité de la providence cachée et merveitleuse
Dieu qui rachete son peuple, On peut la perceyoir dans les circonstances qui
luisent a la crucifixion du Christ. Pour beaucoup, a Jérasalem, sa crucé-
mn n’était qu'une exécution parmi d'autres; pour ceux qui le clougrent a la
elle n’était que Pexpression de leur désir de Pexécuter; mais fa main
e de Dieu était derriére les événements. Hl «a été fivsé entre vos mains
ément a la décision que Dieu avait prise et au projet qu'il avait étabti
ince. Et vous, yous l'avez tué en le faisant crucifier par des hommes qui ne
lissent pas Dieu. Mais Dieu a brisé les liens de fa mort : il 'a ressuscité, car
ait impossible que la mort le retientie captif » (Ac 2.23-24).— ) sane
INTRODUCTION
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