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RE Ra eee Ne Mee eo cet n Pee ae ro Rea aS i Preemie Po eee cteas es \ Henri Salvador, Alice Gooper, i Mimi ter Cees i ee eae as Pr eee ect Cen ae eu enc oe ag Sau onan Cage rene ee Cee eens st-a-dire d'entor, de ciel et de terre SRR ese d de fauteuils danser en lair Ce ee et Coeur Cee ences Cea eae) Cesare eC gece ee eee Ree kere ete eee! eed eet eee Coca etter Coe eects Re toutes sortes de rythmes en noir et blanc Ce ec ay po ean ee Seer du deci-Brel cette puissance spoustoutante Seer ee Mie eesti Cre ere es eget we ers des premiers rangs s’on souviennent) quand i enchainait ses chansons een _ SU ee os Cee eee ; CO eer ee ee ee es j Pabocure ana Pee ete a Con ead Coe a eee eee de griller les feux, de gagner. ay acte pnysique, pas un jeu de stu¢io ou de tslé-salen. Un fate d echange, de den st de violence males. I le com- paralt avsei @ une corrida, lui comme tore’, le public comme Spectatur, femme ot taurcau. L'Espagne lui remontat aux Flan- res. Comms ins toreros qui disent souvent au’ ls tuentletaureau parce quils'aimert, i almait nous plonger dans le cau ses ban- stiles d'amour. Aimer, pour Brel, ce rast pas faire mille graces, est trouer Pautra paur ta remlir de force. rou un meisinge de générosité et de combativitequitait au’on ne ‘alt jamais tr8s bien of sarrete le goupilion de "Taboo Brel” (Quand on aa que Famour" et 20 commence a lance ds con= ‘quistador (entre les deux ;"L’homme de la Mancha”. Maistul s'en moque. I vit #2 contragietion, meme douloureusement, comme espace de vio lo plus large possibie, Aimer sq’ fa déchicare ‘Ainor mbeme top méme mat Tenter sans force ef suns armure Diattaincre Pnaccossbio stole, Limaccessinle alle, ce n'est pas forcomont le succés. Le succ demande parfois des concessions, une certaine ruse protession- ‘ello... Lul vaul Ore vral,Ne pas tnichor. En tout cas pas trop. ui frrive, comme @ tout ie mondo, de chanter en public tout en pen- Sant 4 la voture quil faut conduife au garage (il me Ta di), ou rméme de truquer gent’mant certaines chansone ("Marieke"), mals ‘Gane va pas plus loin. Le jour 00 jee feraiphus qu'une carira, me Gt Je ne fa feral pas. Ga qu'l eraint ie plus dovonirun jour "Tar= ‘hipBire qui sudote au couvent™ B rel comparaltsouventle spectacte aun acte 'amour. Un ‘Actables, miltaires et bigotes se relrouvent culs melés en Flr ‘comme lee boites de conserves dens une fete foraine, Par conte, ‘méme quand ii mogue le soupirant un pou niais qui apporte see ‘benisons, I manifesto une toncresse paniculiere pour los desar- mes de lve, “Los veux", "Les mises", pour ceux que le déses- cir parte a la boisson (‘Jef}), ou pour ceux que I espoir, au con leaire, pousse @ aitendre tous les samedis une "Madeleine qui ne viendira pas" Iest!a, fosoaco de vo, dans te melange des passions contradic toires. Colul qui aime Madeleine est beau, mais celui qui aime “Mathilde” Pest encore plus. Cette affnation do Vespoir nous ‘ombelli endadans st regroupe nos forcas, Brel noustiredans son ‘mange pour que nous soyons un pou Ives aver lui de c2s foroos. qui montent. Naturellement, ral est jui-méme valeanique, train, chahuteur, ‘exuberant, Intelligent comme Ia ‘ame d'un couteau. Et pudique au polnt de diesimulor tranchant at lucidte sous un tot de naroles at {40 mouvement. Ou plutot de feindro de les dlesiulor, car on los dovins & fleur de jou, préts 4 jilir& la moindre alerts, Jai roncontr® Brel une douzaine de fois, dont au moins deux pour interview. Une de ces interviews posall des questions écrites & Favance, ear /avais intention de les poser également & autres autours-compesitaurs-interprétes (en occurrence, une séne avec Brassens, Bécaud, Fercal, Azrevour, Ferré, etc). Dans une ‘elle aitustion, il repondait der. Ses parclos, euecintes,tombaiont comme des médalles, Ilavatlerélexe deta tormsie,rélexe nour! Brel contre les moulins Linaccassibie etoile brile au-descus do "Tespace ae vie le plus large possible” dont jepariais plus haut ilyatoujoursmoyen de se reperer sur elle dans le dédale des contradictions. Crest elle qui ‘lair la dférence ante réussir et se réussir : un simp'e pronom personnel, $2, petit mot qui transtorme lo dédala exterieur en edale intériour Si fon interroge Brel sur*réussir, il reoond par “60 reussir, Cola seul compte vraiment pourlul. Quand tanta’ tok les Briant cur las affiones, sur les Seénes eu surtos écrans, salt, Iu que Fetes eat dedans. Don Quichotte grandit en luicontre ies mouling qui brassent du vont Sa cariére 71 Farrétera quand |e décidera, on fa wu. Mas. en attendant, ne la mene pas r'importe commsnt. Ses cachets sont peu eleves par rapport au marche, male Wine vout pas que le prix {es places dépasse tel ou fel montant. Son impresario se trouve ‘ébordé parlenombre de spectacies dont ral veut que arecatte aille 8 tole ou telle oxuvie. En plus, Brel survaille attentivement usage qu'on feit de son nom dans la prosso : don Quichatte encore contre les moulins gui brassent du papier. Soirée chez Eddie Barclay. Lettachée de pressey invite, sans que Brel le sache, un journalisie &"Ic-aris”, Pluto imide, F'ailours, ‘ot bieniot pret a dleparaitto dans ie craux de Ia banquette quand [Brel cécouvre qui saporete a Wui poser quclquce cuestions. Grande coldre, gonr Jésus face aux marchands du temple. Puls interventions diverses. Brel se radoucitIln’est pas méchant. Pre: nant presque en pite Ia géne du gargon. il accepte enfin de ui Ccotrovertrole minutes. pour lui expl quer en quo! ta tort de tra- valller pour ce journal espace de vie avec la déchinure au milieu... clest bien cette dimension habites et cette torsion qui grandissent Brel. Et qui nous donnent le sertment de grandir avec lui. Car chacun retrowe dans ses chansons, magnifiés, ses propves déchirures fentre amour et haine, sos propres Urilloments entre aire et paratre, se8 cropres mixites de doute, ae ferveur, ¢'egotsme: lites ‘otrouve ennobiis per ia vigueur et Ia couleur que Brel sat leur ‘apporter, comme vengés par humour violent auil|y ajout. Quand ce Bruegel de la chanson s'en prond a eux, bourgeois, par une abordante rocerve didees et d'images, Dommage que je ale pas consané un exemplare du sourna LLaulre forme d'interview état la classique conversation & batons rorpus devant un magnétophona, Tout paraissalt aussi clair et comprehensible cuo dans la formule précedente... usqu'au ‘moment oul fala scoutera bande pour la retransorre. Alors, labyrinine et compagrie. Batons vraiment rompus, Pasune phrase terminae, ren que das ides en cul-de-sac. Sica parnisaait aussi simple 9n Fecoutant parler, c'ost qu'l possédalt - adieu, foaicue lingaire -un sens predigleux de ntonetion, dele mimique et dela ssymphonie pares. Il vivsit ce qu disait Gans cet “sspace de liborte” cu chevauchalent gallardementson impetuosité, ses con- tradictione et aon imagination lurbuiante. Compte tani des. cit /avoue avoir eprouve uns certaine flere jétais alors Jeune Journalists - a Tentendre me di a Toccasion d'une ren- ‘contro suivante : cast fa premibrefols que fe me reconnats dans un papier Malheureusement, ce papier-le, ene ai pas conserve non plus | Du reste, Brel auralt peut-etre almé qu'on ne conserve pas tos: Dapiers anciens. I n'éiat pas conservateut. I n'aimait pas ce qui ‘tal Lge. Il r'aimait pas non plus les eetours en arr ave. I parfait Toujours sincorement, mats l youlat se garco fo privloge d'évo- luor tout aussi sinebremenl. Pour cette retson, im'imait pas qu'on die que la chanson est un aft, méme mineur (Clouzet fa rappo's ‘dane gon livre chez Seghers), parce que Part fige. Pour lu, dea, ‘lie tat wvante, non entermable. Pour cette raison egelement il voulit toujours foncer, aller plus lcin, Se lucia velit: au moindre signe de repetition, ou meme de pitinement, au moindre avertissement quil ne continualt plus 4 otre mailiour qu'avant, Il areteralt de reuesir I! so jetterat on lene force surl'epee du torero, renversant nile jeu. EXil'flt fafa fannbe mame od contre Favs dela plupart de mes canird- res, [ecrivais quill commergat &ne plus etre meilleur Non pas [2 ‘meillour, mals tout simptemant mall@urqua lilememe, Ay suivant fit du cinema (abc tims on tent qu’acteut ou realsateurapartirde 67), et surtout de Favion, pour évoluer dans lee large espace de ‘possiole, Rien que lutsane rein dans un vetume libre, Prises de | i / ! t le méme frénésle, certaines caltules de son corps, malheureuse- iment, so miront a croltre dars lanerchie. Le cancer e ixa sures Marquises ou je perdis contact avac lu, Jolulécrivs pourlvi parler de son demler disque. que :2veistrouve décal6 parrappartanotre evolution continentale, dont je r'avais pas aime le tancomont, ot [pour lui demander quelques explications & ce sujet lng me repondit pas pour ne pas me dire son déchirement entra Samusora acre, savoir que ce n'est pas meileu, ffir a son dei {eur un cadeau ¢'adiau. Lui, avait les cocoties, fo batesu. Et es ‘maucites collules. Sa pire admirarice, sans chair sur los, vient Conia le voir & 90n chevet. Contrairament & eo quil avai dt ("Le emier repae’), i ne chante pas 2 fe most qui s'avance les pallardes romances ‘qu font pour aux nannetios, all somblant jusqu'av bout de ne pas econnaitre celle qul ‘oniea mos bras top maigres semble me murmurer 24 suivant, au suivant Lucien NICOLAS Petite chronologie de la vie, des disques et des films de Jacques Brel (A latin de cheque date citée, on petits caractéres, un rappel des chansons qu'on pouvait entendre a I époque permet de mieux situer Bral dans le paysage musical et idéologique qui scene} 1929 Nalssance a Bruxelles (8 avr) Etudes secondaives. 0p 44.946: FHeurde aris qielan.LameriChae- {ag Trane}, Lave onreee Pia Pigale{iner, = oryone (oun, Let feullon mertes (Men tard), Venwecote (Les Freres skequea,, Pell papa Nod! aed wm t947 Quite le college St-Louis. Entre dans ta cartonnerie de son nére (eervice des von- 9) STinserit au mouvement de jeunesse “La Franche Cordée" - phlanthropie et anima- ions = of il rencontre Miche, sa future fommo, ot decouvre fa gultsre, 47-48 - Clopincepant (Dudan-Coquati, Nadcmatselle de Pas J Franzoi, Les ts cloches (Compaanons). Etoile des neiaes, Ma fabane au Canace (U enava}, Aveo son alae (Osi), Les cares postales Bourl), minea Est appele au service miltaire 9) tu timagines (Greco, Mes jeunes années {isnot}, Lynne & amour ath 1m 1950 Epeuse Miche dont || aura trols ties Chantal (61), France (89), et isabelle (58) Le Mexienif inne (Amon, alate ¢'amour [Sahadon, Ma pte rola ena), centers ‘eos pommiers lance (Clsvaau) Lepitbon= eur iueetera, 19st Voyage & Paris & Feccasion du Salon co rEmbaiaga. Les grands bovlevelés (Montand), Lame des {Tranet, Moi mes soules (ela), Le ‘ee Pena Patechou) 1952 Compose des chansons dont le caractere parois violont, agrossif, ost assez mal faccepte par la famlll9 cu los amis de ta famille devant qu'il es chante, La maviato eéputation, Le gorlle (Sressens), Quand un soldat (Lemarque), Sf) AUS8! ‘abandonnes 0. ilo) 1959 Debuts La Rose Noire de Sruxclies 1rfewier,enregistrement 2Bnuxelles, chaz Philipe-26igique, du premier disque, un 78 {compesnant deux tres, (ly 2,18 01 i) faudra allendre 1982 (ectiret Barclay de eouvre integrate de Brel) pours solent repris sur un disque. Daburque on soptembre 2 Paris a la demande de Canetti qui a entendu ui souplé"de ses chansons. Sa famille lui coupe es vives {on veut bien quids'amuse ‘entouralt. Co rappel cesse donc avec le départ de Brel de la avec [a chanson, mals pas qu'il envisage en faire un métion). Auditionne un pew partout et passe aux “Trois Saudets! Comin un pt conualcet Movioua, Pars- Canale (rere. viens plovrer au creux de mon fpaute (Aznavoun, Mes mains (Bocau0). mr95e Gréco lui pres "Cava ledizble}" pourson passage a !'Clymple, Passe a [Olympia en supplement de pro- gramme. et clases dernier au Festival-concours de Knokke-le-Zoute [ville dont ll se scu- vionda dans ses chansons)! Lis casereur (Vian), La cemplainte de Is Bute (asa re), Un jour te vanas auld, Toutes prea qu'au bos de Chivile (Odette Laure), Je rvayals asa (arnavour 1955 Le plupart des osbareta le refusont of tu prédisent Péchec. Promier 33 t 25 om chez Philips (Le haine, and Jacques, I pleut, Ga va (le diab). peut plauvor, I nous faut regards, Le fou {du 10), C'est Comme ca, Sur la place) ‘Ghenson pourtauvernnetBraesen).Leslavan- ‘ares ou Poruel (0 Fane), & la pote Ou ‘gareze (Tvenad, Semaine (Osida, Ony you {Pieters}, 8 bop e ula. Vincent 1957 Second 98 t 25 cm Philios (Quand on n'a que Famour, Qu'avans-nows fat, bonnes gers, Les piods dans leruisseau, Pardons, Labourée ducelibatars, Uairde abetise, Sint-Plero, v'en appolle, Heureux, Les bles), Prix Charies Cros. La bande a Brassens moque gentiment ‘Taboe rel’: questo quo lr bots, abbo, tne chartreuse ? une benselictine ? sila arouses (Laforgus, Maroiaine (Lemar= ‘gue, Le [din extraordinao (Tiere al shee Tomporel Patsenou- Baar}, Yon tue an plumes (Geariair) Alo mon oxou (PCa w 1958 lyme an “americaine” de Philppe Clay. Trolsiéme $311.26 em Philips (Demain Fon se marie, La chanson des fianeés, Au pein temps, Ja no sais pas. Dors ma mie, Le colonel, Le lumiere jailira, Bites, si était vrai, homme dans tacite,titanies pourun rotour, Vor) Bleu bline blond (Ammon) fe aeudard (Darna, te poingonreut ges Lice (Gaincboure) Korg {ity Stuns 8 Moreno), Soaub dau (Die ‘a 1959 ‘Alhambra on supplement de programme, Bobino Quatriame 93 25 cm Philips (Le vaso 2 mile temps, Saul, Ladame patronnesse.Je ‘aime, Ne me quilie vas, Los Flamandes, Isabel, La mor, La tengressc, La Colombe). Grand Prix du Disqus Francais 1980. 5@.60 : Jola mame (ere) a mome (Fon Beiitefour (Boonel, Slade Joule (eur Corey. Genes etc), O quale mt (iste. What is. say (Pe Carles), Souvenirs souven" (talyoay, Seu es copains cr Europe 1. 1361 Cinguieme 93 1, 25 em Philips (Clare, Liwegna, Marieke, Le moribone, On seu ble rien, Les pronome de Paris, Le pro- chain amour, Les singes, vivre debout. sSuleme 331, 25 cm Philips (Los bourgeois, Les paumés du petit matin, La statue Caventura, Madeleine, Lea biches, Zengra, Voir. Clympia en vedette (en remplacement de Marlene Dietrich *malace") Premier 331.30 6m Philips, emregistrement public & FOlymoie (Les Biches, Les 93 ci, Las anus Cine a ‘ee Mae. Le patbond, weme quite BBB Les pauimas du pelit atin, Los pre Tome de Paris, Quand cn r’a que Vamour, es singes, La status, Layalse a cle mp5, Zanara). Dis, Bret, busi. est quo! ?- C'est ren sf est pas se réussic Agptondeo et tte de bole akzn,Premiorteo- ‘ial rockay Paes Ges Spods Paine dessence Maran) amend sterile tnthonys, Mon beau chapeau (Diso), Et maintenant tBeceuG), Fes temps aicios Fer). 1962 De 62 64, tournees tiomphates en Urss, Asie, Afrique, Amerique... Un journalste Sovitique écrit - "La nervosie du 20eme siécle ckcule an lal eamma les impulsions un moteur Anronce & plusieurs perscnras qu'l ar retera quand il le voudra, el quil songe eut-etra& le fate Quitte Philips pour eller chez Barclay. Pramier331. 250m chez Barclay (Les Bour ‘960i5, Los paumes du pelil matin, Le plat pays, Madleine, Bruxelles, Chansons sans paroles, Casse-pompon, Rosa) 1989 Deuxiame 831 25 cm Barclay (Les Bigotes, Les views, Les fantices, Las toros, La Fanette, Les llaeetlee chiens, Jaimale,La pariote. Olympia favectsabolle Aubret, notamment, on promiare aarti) 652-60 Pees belles bees [Cl Feangoia Tous les asrcene tes files (Hera), Lido aes jou nee raiydsy), Lecow est ne(Shoim Demain Tite mars (Cat, Eke ola jose Gare), Pout uno emaurewo Escudero), Steir do hi Masbauge (Pein) Les coméiens tznavour, Les don Just (Naugaro), Nut st broulars re rat, Metocotsn (aan, Mon pays (anes. 1966 ‘Trolsiome 33 L 28 cm Barclay (Mathilde, ‘Tange tunébre, Thine, Les bergers, Jet, Les bonbons, Le demier reps, Au suivant) Olympia (Amsterdam, Quatriame 39 1.25 em Barclay, enregistre- ment public & rOlympia (Amsterdam, yeux, Tans » Le plat pave, ao a aaa, Saar te cert merle Gd Prix National du Disque (meileur chan- teur 64} Pourquoi, votre niveau, yous iposez-vous ‘encore trois heures de répéuiion avant un spectacle ?-Peree que je veux éussir vite et ‘Bien. Tout went trop tard @ qui sat attendee ‘Sacr® Charlemagne F Gal. Sutton vaage une re (Blonde), Quand tes set au viclon (Geeaus), Les verdarges Ge Temour tater, ‘Jails mémote au flanehe (ores) ‘vee Chris Aznavour ot Eae'e Barclay 1965 Bravos" de la revue Music Hal, Passe au Camegio Hall de New York La presze, enthousiaste,parie de renova mentdelachanson et “d'ouragan magnet” que" ‘A.coux ui lui demandont pourgual ne fat as de recital saul, idl Etiessoutants, 00 ‘cebuteront is? Quiles aidera ? Deié, quand fon para achatait das machines, Il mera pas content. A cause cu chomage. ean’ gt na satitaction (Rong Stones), Hein (Geauesy Les elueubretone (Anions), Aza, Lise ccmmichone (Foren, capri ret fn (ire), Navoue jamsis (art, Poupse ae sre (Gal Vous permettoz moreleur (Adama) La mans (erovoun, Lo made vive Barbar, Potomine (eer, 1966 Cinguiéme (et demien 331 25 em Barclay (Ges gene-la, Jacky, Grand-mero, V'age Iciot, Ferrand, Les désesperes), Annange quil va quitter la sobne : Chanter ‘comme ea, ost pas neturel Dans sa salece ‘ain, 00, parce gun est neureux, mats PSs sur seen. Marci ter novembre = dernier récitsl & Olympia (aores trois semainas do tour ce nent ‘Yolion aumatne (Beata Loveme pisses ove tne Poinareth, Etre! et malat ol Oulrons), Les Joles colonies de vacances (Perel, La mon= fagne Feral. Whenore ses ulines contrate (moraus) on province, en Belgique, & Londres, au DO a Canada et, pour la deuxiame fois, ay Car- ‘nogie Hall de New York (av Premier 39.30 em Barclay {Mon enfanc Lo choval, Mon pore disait, La la la, Les ‘cepurs tendres, Fils ce. Les Bonbon 67, (Ga chanson des vieux amants, A joun, Le 92, Fim arc Gat je os vt Pupoet on & sting {S. Shaw), Mellow yellow {Donovan} Sergent Pepper's (Beatles), Les Del- ton (Dae), It mor sola cole), Vit ram dMagny, Ballage ep novembre (vander- love) wm 1968 ‘Socond 39 t 30 cm Barclay (arrive, Vosoul, (Ostendaise, Je suis un soir o’ete, Rogarde bien pelt, Comment tuer famant de sa femme, Lieclusier, Un onfant, La biere) Octobre, création & Bruxolles pour trento ropréventations {avec Dario Moreno) de Homme de fa Manon, ter décombre : mort de Dario Moreno, Fobert Manuel apprend le le de Sancho Panga on cing jours. Greation de décembre, ‘A Broadway, Mort Shuman joue Jacques Brol's ave, and weil and tving in Pais, Film avec Fourasto (Ls bande & Bonnon, wm 1980 la piece a Pas te 10 Le 19 fevrer, Bret s'aréte dix jours : a ppaccu dx kilos. Son @puisement est mani- fesie, & la ceniscinquantiéme representa tion ji abandanna, Parsonne niacceptora dg reprendre son ro, Flim avec Molinaro (Mon oncte Benjamin) 1970 Flim avec Valére (tent Dragon} 1971 Fine: Brel (Fran), Carne (Les assassins de Fovare wi972 Signe aveo Barclay un contrat "a vio" (33, ‘ane renouvelables sans clauses ni restric~ tions, Films avec Lelouch (L'aventare c'est Paven= ture) et Levert (Le bar do fa Fourche). Réenregistremont chez Barclay d'encien= ines chansons figurent au catalogue Philips (Ne ma quite 12° Maneke, On Woublie fien, Las Flamminscs, vc. renomede Par, Quand on n'a sss |senour, Les Biches, Le prochain amour, L« *-oslbond, La valse 4 mille temps, J2 ne sa.2 pas) 01973 Filme : Brel (Le Far Wost, Molinaro (L'em- encoun, : 45 t. Barclay (L’enfance, Janie). *Leen- ano” eet la seule nouveauts chanson co Bra! entre 68 et 77. mr074 Brel devient sujet de bac dans la region parisienne : “Jacques Brol ot la naissance une chanson” ‘Ablation d'un poumon. Depart pour un tour du monde en bateau sur eon voller FAckoy. = 1975 Sarréte aux Marquises, sy installe avec Madly. = 1976 Film d'Héroux (lacques Brelis alive and wel sand Bring tn Pars). v= Mais Brel is living in Hiva-Oa, oii fai vion-taxi pour rendre service & ses nour eaux Eis autceltones, ou il veut monter tun groupe raklorique, et a maaly aparands ‘8 arior 909, re Fae at Brascans, unis paula prema ete dense fo lors une iaion da ado “itongue” sur HL, par Fringreslene Catia. ‘dancer aus ilewesde recole des Saaurs, 1977 Domier album (Jaurés, Laila s'endormait, Vier, Le Bon Dieu, Les F.., Orly, es rem= pans ce Varsovie, Voir un ami pleurer, Knokko-le-Zoute tanga, Jojo, Le lon, Les Marquises) Dabut d'enragistrement tgndu. On ne parle paseca’. Mais Brelades probiémesres- Diretoires pour chenter "Orly". licécide de Driser Ia glace : Excasecmo, mals fe 1 plus qu'un soutfet.. quoi Azzola torque du tao au toe : Situ veux, je pour te préter Coluf de mon accordéon ? Et renregistre- ‘mort reprend dans la bonne humeur. 1978 Obliant son permis de construire & Hina 0a, Projette d'enregistrer un disque avec Barpra Streisand. erit a Charley Marouani, son fale impre= Serio: Je suis trop maigrs je mefais peur, ne ions pas me voir tout de sult. Déctde 4 Bobigny, lo 9 octobre, d'une amibolie puimonaira (complication due 2 Lune intervention trop tardive surlo cane LN (avee fa collaboration de F. H) Brel en mouvement La chanson nest mi un art majeur al un are mine: Ce nest ps wn or. Costu davnaine is pore parce que bride par toute ane srie de disciplines. Je vous mets au deft d'exprimer ‘lairment la motnave idée en dois couplets et toi eras. Sueques Brel (entretien avee Jean Clouzet- 1964) Jacques Brel, c'est connu, aimait le paradoxe. Mais il fut ‘aussi, comme otre et comme créateur sans cesse en mou- vement, "homme de la coherence. Re-parcourir toute oeuvre enregistrée dans lordre chronologique, c'est du meme coup apprécier cette coherence et comprendre ‘comment, tout en désacralisant la chanson, ilsut des dizei- nes de fois rolever le defi qu'il s’6iait posé Tui-méme. Mais Pnistoire de sa réussite artistique est aussi celle de son droit @ erreur, ce qui le rend plus humain, plus proche de nous au fond, ot fait dire & Marc Robine qu'il était “ie plus grand, mais rien de olus”. *VABBE BREL” Lae quatre chanaorie du promior 45 t Philips (quien $9 attra Pat tention de Jacques Canett) sont tout de meme deja interessen- tea : parm! elles," pleut” et “Sura place”-La premiere, "arian ‘demon: rds cobra (qultaraet lavecin), est une chenson de revolte ‘contre le monde olas et ge de Ia cartonneria familala = Los car eaux de Fustre/ Me! Prat fs casser, se qui nenchanta pase pére | ‘Vauize est la premigre du style “chratian de gauche", et une des rares Gene cetta vaine &atre enoore eoutable de ries jours. ly 2 ‘en efle, et pourauo le eacher, un déchet important cans los pro mmiers dsques Philips (de 55 8 59} et nous an dennerons qustques exemples, Cartes, on vera encore des retages parla suite, meme Juoque dane taibum de 77, male ce qui ee passe elors c'est que SrAbDS Brof" - comme le surnimme Brassane - confond revote et bons sentiments : avec un manque humour patent it enfonce doe portes ourertee (gone |“ faut simer son prechain’), et ce dans un style lavorieux qui confine au pathos. Les faiblessas d éeriture sont nombreuses : pauvcet® des rimes, manque de regularté du vers (qui ne devient pas “bre” pour autant,artfions de langage ; par oxomple, quand il emplove des trchatemes comme "ma mie*, cela sonne creus, alors que Bras: Sens en tire une saveur nouvelle et eouvent drole Grassens est aillours plus “ranu*, sur le pian forme’, des son aremier disque, ‘mai il ast vrai qu'il & quelques années de plus lorscu'il Penre- sate}, Les arrangements sont souvent pompiers-BreLen convint ‘lus tard et en particuber Michel Legrand puis Andre Popp ne ul font pas de cadeau (on verra que c'est grice @ Taide de Francofs Raubor que Brel sest Ibére, vocalement surtout). Mais Hl faut mesurer cla a laune des variotes rangaises des années 50 cu, musleslement, etaion: déeuotes, Bien sir, Brelcompensersbientét (ot mémeau-dela Is plupart de ces handicaps par un fodting iabulevx. Ma's & cette date a, il ne ‘ussite faite paeser qu’exceptionnellement (el Quand on a's que Pamour). Noublions pas qu'au meme moment, Pit chante fnoore on pine glare ; bon courage & qui veut emouvoirle public opulait ! Er gardons-nous de mythifer sur je théme du “gene Inoomprie® ily eut, cores, des erliques feroces, imbeciles at par- fois xenophobes pour s2 dechsiner contre li (type . “Monsieur Brel eet boiga; ly a de res bons trans pour Aruxalles"; mals, en finde comp, ce metat pas clinjuste que cola sil pit des bides 2 Fepeque, iil dut bel et bien 2e battre, comme la plupart des débutants, Contre critiques hostiles et pubic top rare il out le faire aussi ‘contre hi-miéme et contre certains de ses vieux démons :lasrém nisoences de son education bruxollcise, bourgeoise, catholique ‘at senute, el son comalaxede *mec pas beau” (s!/avaisete beau, je auras sans doute pas au de caribe du tout, dite-tit@“Radiosco- Bie" en 73}, “Surlaplace”, "Grand Jacques” st, un moindre degre, "Cava le dele)" sont les trois tives qui ont le mieux weil dans ce style cohrétien revolte. Le reste (La luce jallira’, “‘Dtes, si call wal’, "Volo, “il nous faut regarder’, "il peut plowoir, “w'en appelle” ou... "Saint-Piere") releve le plus souvent du préchi- precha, Procisons que natra propos, il, west pas de nous cre (Caccord au pas avec ce que Bre! exprime la; il est de montrer ‘comment Brel va ensuite elevertrés haut le dobat dans la manitee de le dire of dans la charge omotionnele. Diaileurs, quand Wl tralte autres themes 2u cours des memes ‘années, n'a pas encore davanlage lbérs 209 expression : ses ‘chenzena d'amour et ce fupture aont presque constemantes; ‘Heureux" eat terriblement leur blove, tancis que “La haino” est blessante pour ia femme, mais de surcroft mal dite Et tol materi! & déctasser Vasen done accrocher f2 peine ‘Au musée des amours ratées. “La pourree au colioataira® (57) est apres “La halne™ un des pre. riers cas 0d se pose la question de la misogynie de Brel (nous reviendrons plus loin sur ce d¢bet épineux).Dans"Demainonse nari” forchestration @’André Popp a fait grand tor; leduoavecia. file est ridicule. "Les bles" a un feliz vraiment singars 48s blés sont pour ta fancita +Les sotells pour horizon ‘Las garcons sont pour les fites Et fos fis pour les garcons Et la musique | attorie avec las baleis,rompette Bouchee, hon! bles, “Le colonel" eet une autre chanson mladroite, Ce colonel ‘Qui rave 3a petile amie ne méne pus sa bataille comme ille de wrat | La chute est une hente C2 colonel qui meurt Et qu! meun de chagrin ‘Bloseé d'une fife dans Jo conur Le colonel loin do sa bate (Crest mon capur fon du ter re, plus tard, rauseia avec finesse le portealt d'un autre “antl. Au mileu de toutes ces déconvenuss, notons tout de mame tos premices d'une evolution mustoaie positive : “L'a de ta petiea™ (67), qulest aussi une reussite surle plan humoristiaue, fat un clin cel & Fopéra. Pune des musiques que Brel affectionne. L'annee 58 conlirme le bien fonde de sa collaboration avec Frangois Rau- ber, dont Vorehastation sur “Quand on eva que Famour” et "Au Printemps" (malgre un toxto taiblard) lui vaut 988 ceux premiers fuc0es commerciaux, ‘Dore ma mie bonaoir et"L'Homme dans | Gite", autra innovation, sont cossigneées Srel/Rauber. “Je ne sais pas", ou arrangement est encore migvre, marque en revanche un progres dans ecriture et ie thématique breliennes : y appara. sont fe tran, lo port, Ie nom d’Amstotdam ct le depart. “Liteniee pour un retour" est un sutre trbs bocu texts Pourtant, ure chanson doming de és haut la production de ces années-ia, cast avicemment “Guang on r’a que famour (dapo- ‘960 on 58, oonsaoree en 58 lors d'une mémorable promigre partic. 2 POlympia} Elle est pour Brel Ia premitra explosion a fous les sens du terme .ecriture est epuree, la voix ne se rengorge plus mais chante a tond Ia ealsse, orchestration da Francols Rauber ‘ult une progression qui cole au texto (le famouxoresoando bre. lien") et Finterprétation juste en tous points, voire é ‘magnifi, la générosite du propos. C'est le premier gros succes Jaudionce pour Jacques Brel et il {5t amplement ments. La chanson est devenue depuis le classique et le eymbole que Van sat. LECLOSION Crest avec son "Volume 4 (25 om Philos) que letalentde.laca ues Brel commence enfin éclore pour de bon. Detintivement ascom- paghe (et orchestre) par Francois Rauber, Fatteur comme "inter préte casse ict la baraque. Sl subsista des titres moins‘ grands” ue d'autres, on ne peut plus proprement parler de “dechet” [sinon peur-eire pour ‘le taime" at “Isabelle, ot ils ebordent en butre des themes imporiants que Brel approfondira par la suite ainsi “La mort” (aveo, dans arrangement, citation d'un passage celbbre do la "Symphonie Hérotque" ce Berlioz) ot - malgré un arrangement mievre-“La tencresse", quil assimilers 4 Tamour Hormis cos doux chansons, déja d'un poids roel, nous en rencen- ‘rons six qui rastent mejeures dans toute I eeuwre de Gre',eoit par teurs qualtés atistiques, sot par leur impact populate, sot les deux & la fois "Saul" texte exlracrdinlce de [uckste (mate aus! (aute on page 98) JEAN-PIERRE LELOIR : Sa force d’expression... Jean-Pierre Leloir est photographe. Nous lui devons certaines des plus helles Photos de chanteurs de notre époque, de nombreuses pochettes de disques, de Jacques Brel en particulier. Brel yu'l a suivi d'un bout & Pautre de sa carriére, ila photographie des millers de fois, aver lequel ientretenait des rapports ($04. Jat i elie de ui donner uv pririlégiés... Lors du décds de Jacques, Jean-Pierre Leloirasystématiquement {hire js uunhom mae aus scine ter refusé de vendre ses photos aux requins de lt presse venus lassaillir en lui ('=Amsterdam™,-Atiaquerle soiree agent proposant de véritables petites fortunes... Question de respect humain, de —ralc avec une chanson aussi fore, que dignité, de fidélité... Pour “Paroles & Musique”, il a bien voulu ouvrir ses S092 ne connissait, il fallait i fie ! Tout armoires et nons conficr plusieurs dizaines de photos INEDITES, celles qui(a {= Mond: HL LO. Co soir fal regu un coupe pong esiomacetjen'epstitde deux ou trois exceptions prés) illustrent ce dossier. pai ene pastits Uivectavze quarants musicions, tai forts able de voir Vaseeptition de ges musiciens Qui, da fin, applnudissaiont,. Tl avait de beaux gestes qai prolongesiont ses texte, Dans “Les timides", une veize dane chague ‘main ome voyat porter les valves... Quand ilchamtait "Les boabons",on Ie vovait le sae do bonbons 3 la main. Povs la pocherte du isque, ai €18 ablige de luk danier un vers Ty ades tas de gens que Pon aime, qu do: vemt bien fe soni s'issont aussi formidables 4s'on les imgine.. is doivent semi que 81 Ton ect li s1"on Sapprache ce est pas wai- dquement pour faire des photos. Je ne dire) pas qui aumacte physique, comme un ate Iatigne de tate les pieas au mur, de tre la langue, el Dans os cali il vaul mieux ne pas faire de photos, nas & partir du moment ‘iil savat qu'il pouvat avoir coutienee = Ly avait une acceptation commune, fen #8 dans son jou ec Tui dans Ye mien, Rous sirdse faire oublier. J’ fit des photos pr ees, mais ces pholos ne Sant pas dans ce dossiee.. ya beaucomp de photos de grimaces, apts Fe Vail, apes a seene ou le studi, est le rélloxe animal de Tete bumain, oul sox sitiste ou 6a, quia envie apres une grande Ce gui minéressult, iat Phomme, sa force d'expression.. Ivivait a chanson de la meme “aniere devant Jos musicions que evant une salle pleine, Brel attaquait en amour, mais ea n'est pas foi. Propos recueilis Rénald DESTREZ FRANCOIS RAUBER : La puissance des mots. Le réle de lorchestrateur u’est pas toujours bien connu, malgré Fimportance ‘de Ia collaboration de certains d’entre eux 4 P’euvre de quelques grands artis tes, Tel est le cas de Francois Ranber, qui fit bien plus qu’un simple “habil- lage” orchestral des chansons de Jacques Brel : leur collaboration serrée pen- dant une vingtaine années contribua fortement & enrichir et typer ce réper- toire, dont le “son” nous reste en mémoire tont antant que les paroles et les, smusiques. = Avant que Tueques ne soit conn, j'aais ‘ja vu Jubette Gréco chamter de lu: “Le ‘iable", et Barbara chantsit “Le fou du 70" Teluse quand jy ais pfaniste. Jacques, 8 moments, devait fire des cabarets. ‘Pai fait sa connaissance on 1955 au Thédtre ‘en plein air de Geenuble, irs d'une tournée de quarante-cng jours organise par Jacques Canc, I pessait en deuxidme ou troisome position et chantait lois chansons. Moi Jess pianiste,Paceomagnaislespectacle Se erais que Proro-feam Vailard ait a vedelle; en améticaine il devait y avoir Nicole Louvier les Ménestrels en anglaise cet Jacques artivaiten plus peut C'tal aie tment te début. Tl chantsit “It-aous faut regarder”, “Le diable”, (on etait sffeet® chacon & une voiture dit Fonte, maisau bout de hut jours an a décidé de rover ensemble, etd la finde i tournée fn etait devenus d'assez bons ais, Quand i 4 Fait son premier disque wee Ancré Grassi corame oichestrateur, i n'elait pas du tout rompu aw avail senregisize- seat, et au fur et a mesure quavangait Vhoure le pauvre André diminait des musi- ciens. Finslemen, Jacques a presque ter miné seul dla guitare £ ‘Crestavec Andeé Pop.qy'i fat son second disque. Michel Legrazd Paccompagnait au plano dans us tire et moi dans fes autres, ‘Auparavant, ovals fit mes premiéres séun- cesde studio avecSimone Langlois: Canet qui soccupait Helle également, ut avait demande de faire un disque de chassons de ‘Taogues. Et est partirde son tise dis: que gue ja ft es orchestrations, usau’au, deraier. Aco momenta jefaisasde la fugue au Con servatoie... Eh'biem on a fait une chanson sous forme ls fugue, qui s'appelat "Voixi™ Dy avait wis entrées dorchestre, la qua~ tridme éait Ia volx de Jacques ! Gn Pevait, fnvepisteée aux ormucs du "Temple de Etoile; Ly avait des cures et des trompet- tes dans Péplise, et moi stats a Coraue.. fallait etre fou pour Saxe des choses psrel- {es | (rire)C' seat ploxoo moins réussimaisil yr avait de la recheeche | En studi, Jacques Gait ues vigilant, attenof, eourageux, su ebut.. EL a la fin il Sait exoetment te imencur de jen ! C'dtait mervelieax, tout le monde svat envie aller dans le méme sens aque lat ‘On feigalt tout en dire, Jacquesavait besoin de cette peur. Il my avait pis de ben ‘moment pourlui sans souei 4s (ure, comme fn avion ou en baterus Il avatle godt du ris ‘ue, cf en studio tout le monde se trout concerné, yeoman lee musiciens ou jousient @aucant mieux ! Aujourdhat n'y 2 plus aucun tise, Les orehestrateurs uavalleat avec doux tupes de shanteurs ceux pout lesquelson ne PEUT PAS orchestrersa0s avoir fue texte, fet ceux pour lesquels i ne faut surtout pes Tite le texte ! Avec Brel, une orchestration Siaitinconoevable avant avoir eteate salt Galleurs des idées Psastruments, le Styles, il mexpliquait le décor orchestral dquil Soubaitait. Apres Je fasais ce que je ‘Youla's, mais en partant de son ie initial Ce son particulier, semblable A celui dune civ dgoime, qwon trouve par exemple dans “La Fanetis", “Le dennler repas”, ete, don cela vientil ? += Cittsient des ondes Marteaot I exis pou @instruments ve ce genre au monde et es vondistes” sont res... La musique eonter- potting sen est beaucoup servie avant que les syathétisours prennent le relais. C'est Jacques qui les avait demandées | IL avait cntendu umeoncerto crit pour andes Marte fot; il était eurieux de cout : if appreciat futant Boch ave les romantiques, reais i svait une faiblesse pour les modermes.. I simait beaucoup Ravel, Stravinski, Bartok Mais it n'écoutait presque pas de chansons aimait bien Bezssens, Paileurs ils avaient 6x6 voisins, vivant dans fe mézue immeuble pendant un temps. + Au debut, Bre] succompagnall a gultare et composat dessus ? + Jacques seat novompeun@ Le guitare pea dant bien des armées, ee qui le lmitait = sa limite ‘out le monde ! Layeaement dels gui- tare mulilé notre metier, ona prisunreiard dont on n'est pas encore sori & Theure actuelle !Harmoniquement, on exten eiard de cinquante ans sue Micille ot Joan Nohain, et sur Jean Tyenchaat, et Chatles ‘Tenet! IL y avait beaucoup plus @audaces dans is euasons do frénaten 38, musical ment parlant, ane dans bien des étucutra- tions de maintenant = On rappelle souvent que Brel vient #'me amie Urs Bourgevise de Bruxelles; avait repa une Education musicale ? = Non, son! Ita pris une guitare, a chetehé accords cammne tout le monde le fait.et ia trouvé les accords de tout Ie monde | Quand yous avec co vaccan harmosiane votre ligne melodiaue ae peut pes en sore clloreste empe'sounée parlesharmoniesau ont enedessous, Au dSbut, il Tuanit dos GERARD JOUANNEST : Un apport considérable. Le talent de Jacques Brel a éé aussi d'avoir su rassembler autour de ui des compétences complémentaires des siennes, pour réaliser en équipe un travail durable et approfondi. On connait Pimportance d'une collaboration comme celle de Francois Rauber, son orehestrateur. Mais on connait moins celle de Gérard Jouannest, Pourtan, son apport Peeuvre de Tucques ‘Brel est toasidérable : Il fut som pianiste en sobne pendant prés Wane dizaine années, len studio jasqn'eu demier disque, Mais il futauss, el seut Ere surtout Ie compositeut discret et efficace gui suteatichir Yes mélo~ ‘ies do Bro Gortescnsemble,etfuiapporter des musiques originales dont les vires nous sont familiers Jacky”, “Le tango fundbre", "Fecnaad”, "La parlile”, “Les fenetces”, “Mathilde”, cle. Certuines entre. alles furent mfme "mises en peroles” par Brel, ‘composition musicsle ayant alors précédé ecritare du texte On trouve dans Ses musiques de Gérard Tomannest une grande varios derythmes qui servent de prs Ie sess da texte et des maelo- dice fofs ches st assez simples pour aue expression de seatimest Temporte tou- jours sar le simple exercice vol Certsing éiéments hermoniques et ethmi- gues de ses sccompagnements, presents des le stade de ta composition, so résAlent assez originaux pour fire conserves tes quels au romient 62 Porchestration : est Te c25 par exemple de fa fameuse monise de piano entre deux themes dans “Sok” (Quand Jacques Bre! quitta la sedne, Géeacd Touannest dovin: 1 pianiste compositeur de Julietie Greco, et Faccompaane depuis sur Seine et en stadia I fit pour elle de nos breuses musiques, sur des textes de Maurice Fanon, Henri Gougaud, Jean-Loup Dubus, ‘mais aussi Ge jeunes’ paroles que Brel, Gesca at la-iiéme erent toujours & coeur encourages, ‘Les grands nists so voient diféremment, selon Ie plaeo que Paiiche leur donne : le rolede Gerard Jouennes, tout de sigue de rmodestie et de fideité, c€cisifdans Phistoire dde Jacques Brel, méritat wn coup de projec- ‘eur, ‘Yes LECORDIER & TT chansons trés libees et bizartes, comms tou jours quaad on commence... Apres ila fait ites chansons plus taditonnelles, couplet fefiain, assez en place, EL puis, comme il iit pas honime 4 resier dans tn carci, adclaté acuveau et reat mis fue des obo Ses qui n'éialent plus vraiment des char sons. *Rezarde bien petit”, Ces *Orly*.. Ca devend un tee! fous aves compost In musiqae de plusieurs de ses chansons, comment tavallien-¥ous avee - Je passe les premitres années, pour en arri- ver au moment od avait déeids dabandon- ‘nes Ia guitate (qu'il eardait seulement pose "Le lat pays”). On travail alors au pene ‘qu'il snmait Beaucoup, 1 arial irés face qoaad il avait des elas ceri tournait Treaweoup. On prota’ du temps de xepei= ion pour fire an pew nimporte quad: Pun au plano, Pauice qui avaitsesiées, cherchact des mots, ef on essayait de Bure une rem ‘contre. Om travail constamment en four- ‘ge, 308 le 35, Finale cee quil pouvat, on iiélangealt, et de tout cela aissait, au bout dun moment, une chenson, QU rien; cergines venaient vite, Fauines pas du tout aa mettaient longtemps Yen ai fat beaucoup avec tu, mais il est farev6 un moment of il ma dit qu'il fllait ‘qu'on divorce !Parce gu’iltourmait sas arrét cet queje devaisrester Paris. Cest hi ques Gemandé 4 Gerard Jousanest, gui avait aeoorpagne les Menesirels, de travaillar avec ll cor Ins heanooup apport, taut son ehité yihmgue, planistique... Cest un evthe: cion épatant, quia desidées Moi,jesuisphss dans la mélouie, ce qui fait v's nous (row. bia teds bien ! Quand ils avsiont it ours ‘unsons, on se eirouvall dans cee pidce et ‘on cherchait ensemble. Jacques disait: La, Faimerass bien une wrompete, 1b autre ch Dans “Orly, par exemple, c'est lui que eu Figo do la trompette = Poor les chansons dont vons alliez composer Is misique, appor aie? + Oui, biew sr, mais n'y pas tellement de miélodie chez Jacques... Surtout ds notes cepétées, ear dest um diseur. Je 90 dis par ‘u’une iene mélodique nuit au mot, mais a puissance des mots cher Jacques prenait Ie Jas sur (Out. C'est tbs difficile de chantor lune de ses chansons sens Ie paroles, parce ‘gus ce soni Iss mols qui priment..Sestextes raion tallemeat riches que In lgoe milo: ‘gue passeit au seeand plan, ee qui me pee: etait A moi, orchesusteuz, de metre au tant plus de musique derniéte, dans les con vwechants | On Jui a souvent reprochs, au dew, avoir ie la guitare, mais je sus sdr que yaa it ua progtés ? Ga lui s permis de se redler comme comédien...magicez qu'il ait gardé Saguitar yurle vente usgu' afin dea vie, ‘quand on voit maintenant ev qui nous reste (e lui dans “Ces gons-i, dens "Feemand”, ‘sins“Lesonhons", "Les mens” | Cequests ‘uains étaient belles! Elles taient beaucoup veux que sur une guitare ‘Aux Marguises, i] eompossit de nouveau seu, apres bien det andere pourdes chan sone comme "Online pouvait pis par ser de st guitare, Alors om 9 fit Le meticr & ‘Penvers 12. enrepisicé sa chanson en studio ‘ous'accompagnantala guitare, etmoifal ft "orchestralion en recoding sar ll } Je Pasais dja fit sur “Le plat pays". Comme 6,00 €tait shes 8rro dans Tesprit =A propos du dernier disyoe, on a beacon parle d'autres chansons enteglstebes qui reste ‘alent en reserve =Mousieur Barclay surait bien aimé que sorte un double albuin, mais Juoaues, anes avoir tout cnrosistr, a faite sélection des chansons, Ce n'est pas du tout parce qu'il ne Youlait faire qu'un seul disque, eest parce 4a’ avait polled cellos, Je fis rdauere ‘ment dans a presse ay eles vant soti.. 8 ‘ipatouille afreusement dans les cereuels, Moi, Je serais triste quan en fasse one exploitation alors que = n'ésait pas le dési se acs, Ty a.une diffrence entre 22 dernier sqm et les autres... Si avait cté en pleine santé, avec un disque & venir Vannée suivante, i aia pas “essays” toutes os chansons Mais & ce moment i pe supportalt plus Paris, les gens, tout Pénervait, til est dit Puisge Je sts f, on va tout assaver, pas 08 Inora 21 on chovsra Weil. Brida wi, ota choisi. Moi, je respecte la selection quil faite, est tout Pour conclore, pensez-vous que Fanivers de Brel se soit heauconp moi, des premiéres ‘chansons aus lus récentes ? Je pense que, cher Jacques les sujtse'ont pis tellement changé: illes avail dai, Cele spénérosié,ceculte de Vamiti, cet amour de autre... Tout oala existe, mais ilférem. ‘mien, d'une fagon plus simple a début pour sdovenit, dla fin, des monuments # Propos recnllis par oes TRCORDIFR mt ow {outed i page 32) decesesparl et premiar exemple de croscendoy/decrescendaoa la progrescion de la musique suit pas a pas celle dos paroles, “La valse 2 mille traps", qui futun 6norme tubo (au point eu'un fantal- siste en fit un savoureux demerquage : "La vache a mile rancs" ct reste une Inoubllable performance d'interprete - cue! soul, quelle energie et quelle sante | "Ne me guitte pas", que nous vous lerons pas Finjure de commenter ic! saif pour rappoler quo Bal, dans une émigsian de radio ou il precentalt ifferenta types de chansons d'amour, a décrWil un jour eomme une chanson sur “amour lache". A noter ici Papparition d'une des olis belles irou- veilles de Francois Rauber : les endes Martanot, que Yon prit au debut cour uno scle musicale, “La colombo", encore une grande chanson : exhortation pacifiste couregeuse en pleine ouerre dAl- gérle. Judy Coling en enregista uno magriique version en anglais (an 68, sur album in My Lite) Autre bon point: Brel commence & maitriser la derision etl satire fen los appliquant & des sulets sérleux, avec “La damo patron- esse" et "Les Flamandes" : dans la premigre, qui annonce “Les bigotes", fait un sorta Fhyproorisie calotine qui a marque son enfance; dans 'autro i lustige avec bri el far0et# un certain con ‘ormisme social, On salt comme iicéteste par-dessustoutcesvies prograrnmees. Des lors, lesattaques-viruiantos (otparfois méme,laslatirasinju- res ou ce menaces) que Brel guia essuyer acause de cette chen son, of juscu’a son Gemier disque, semblent [ul donner raison & ‘posterior! De maniere analogue, un Gaston Cout edt pu écrir, ‘Los Boauceronnes, los Beau-los Boau-les Beauceron nes". Parlez 1de.ce qui neva pas che les autres, et vos proches vous acclame- rort; pariez de ce qui ne va pas chez yous - meme sil sagt des mémes constantes de ta comedic humaine - et is vous tieront Gessus & boulets rouges, Pourtant quand, en 61, au milou d'une livreison d'autres tires de plus an plus forts, Jacques Brel enregistroraMarioks”-probabie- ‘ant la seule chanson flamande a avoir jamais fait Io tour du monde et & sre reprise par une psiade de vedettes de varetes | los memes nationalises flamands ne lul en saurent auoun gro. ‘Quane, un peu plus tard lonvogistrora un 45 tours avec avatre de see cuoces adaptes dans cate langue {Les paumes dh pett matin’ "Le plat pays”, “Les bourgeois’. -Fosa"), non plus; quand ‘enfin lira a Jacques Chancel, an reponse 4 une question Sur la Belgique : je suis amend de carats; fe débloque un peu comme Jas sureastes famards, ls n'y arsteront pas davantage attention, Nous verrans biontat Nevoution des reactions de Bral face a ce prebiame. *Marigke” mest pas seulement une chanson aminemment flax mande (que confirme encore 'nommade aux vies ce Bruges et Gand); eat aussi bien aor, une des plus poignantes de Grel sur Fechec amoureux et, meme sil se garde une porte de sorte (Ay Marioke, Manioke, revionne le tomps / OU tu maim de Bruges @ {Gang}, on peut cre qu'ilest dela aux prises avac ce déseepoir des ruptures qui Ie tenailfora dane maintes chansons. Oans ce meme Volume S*.ea retrouve une situation et un consist simiiairesavec “Clara, sau que le cadre en est plus exolique (carnaval aio") et ‘que cala s'accampagne une tentative en direction de lamusique breallianne - la seule & natro connalseance dans les annales ou tandem Brel/Rauber. ‘Le prochain amour, iu, ast 8 pau pra sans tlusion quant a Techoo;e'est le amex ona beau faire on absau dlre/gu'un homme ‘aver on vaut deux’ ca fat du bana’ atre amourew. Eta plancne de ‘salut quil tend eu demier couplet ge safs que ma fendre fibiesse / Tera de nous des navires ennemis / mais mon cavur salt ces rewres ‘ennemis/partant ensemble pour poche ia ondresse) ne suit pae 4 gommer la peur des precsdents Ge sais que ce prochain amour / ‘era pour moi le prochaine défane). On relrowvera souvent oes ppeure chee Jacques Bre! : peur de Is femme, peur de Ihebitude, eUrdu couple étabi, mats 2ussipeurde echec et peurdelasoll- tude. Et inclement, peur de kitmeme et peur de la peur. ‘Les prénoms de Paris", en revanche, est uno de ces chansons amour optiniates que Grel - quand llveut bien renger son deses- ‘oir ~ arrive desormais a nous pendre sans mievrerie ni complai- ‘sane: comme deja pour-Lavalse & mile temps", dcriture, image. tle et Interpretation sent brilantes st concourent a rhomogensite dds Tensemble. “Vivre debout” (avec Ia remarquable particination deBarthelemy Rosso qui, au meme mamont, est leguitarste até des disques do Brassens) est tres blen chante; Brel fentonne & vouc nue puis, usqu'au bout, simplique a fond dans ce texte ou I slinterroge : seraits! impossible de vivre debout ? (par opposition sauxgens qui “eo couctiont; cetts Image sera remplacéa ulteriou- ‘emert par celle das gens “qui bougent” ot des gens “immobiles” ‘mais lly 8 deja la un dos gormes de la “philosophie” brelienne, «fou Finteret-en plus de son aarément co cette charsson souvent sous-estimés, méme par les admirateurs) On n’oubiie rion’ ast riche d'implications :c'est!'une des promi. ‘ostois que Brel ne parle plus comme un jaune homme. Non seule ‘ment parce quil anvisage sa propre mort (ii Ta dela fal), mais parce qu'il voltan ela possibiite o'une fete, consolatrice de tous (005 ragrets et remords, allrape-cafards (eymbolises - comme par hhasar 1 - par es ports et les bars), promesses et iusions. I faut avoir deja vécu assez longtemps pour peupler son cimetiore & ‘aves avant @'Scrire quelque chose comme On rroubie ren de rien on r’oubfe rien as tout /..'an shabiue cet tout Pensee forte avec des mote simples, “Les singes" fait ference -c’est assez rare chez Brel-A certains falta poltiques du moment (mais toulefols pas dans des termes uss! précis, yore journalistiques, qu'un Léo Ferré), [Mais jos deux titres vraiment incub abies de ce recuell eont bien ‘Livrogne® et “Le moribond”. Paradoxalement (ou flamand ,'@ personage du “Moribond’ est asser résigne et sersin dans les couplets ot mémo Joyeux dans lo retrain, alors que calul de ‘Livrogne® ~qui n'est pas cenise mouri dans Fimmediat - est pri- sonnier d'un déscapcir déshirant, celul de avoir plus rien altendire de la vie: ni tistesse, ni colére, nirancure, mi passion, pi mémolr, ni espolr Notons aussi Tinereysble force de'interpreta- tion, qui nous plonge dans les abysses du noir br LA MATURITE Le “Volume 6° contlent une bello brochotte de nouveautes d'un ros haut niveau, si Ton excopte “Vall, a lecture encare mal assure, el peut-ire *Liaventure’, dont on seit qu'elle deviendra un des princines de wie de son auteur; mais ict alla occasionne ‘uno chanson aux olonts pétainietes et au caractére “rétro" deja Cette cate, que souiigne le style des chesurs (intorprétes par la (eute en page 383 ee a JULOS BEAUCARNE : Un homme que nous ne saurons pas... Sans qu'il y ait de rupports formels entre l'euvre de Tun et celle de Pautre, ‘Tulos est certainement le chanteur belge bénéficiant de la plus grande noto- rieté dans le monde francophone depui pas de produits plus ou moins bien “plastifiés” destinés & Brel (nous parlons ici de chanson et consommation conrante)...11 était intéressant, rien qu’a ce titre, de demander 2 Jules un texte sur son ainé. Et puis, le Wallon n’interprétait-il pas sur scéne a ses débuts - pour le plaisir - une chanson du Flamand, “Ca va, le diable” 2. Les vivantsnamivent jamuts faire cocider leur imagination et eur ere, sels yparvennent es mora et les states ‘Ly @ der semiees i grands quion ne peut les paver que par Pingrasinde. ‘Alexandre Dumas, Les chansons de Brel étaient dé de son vivant des tomes acoustiques et sa volonte de vivre ot su faron de mordre sont resiéex raves dans fo vinyle et les mémoire. Per~ sonne aa pu éeiapper a eet homme-ta, it nous 4 pris malgré nous & brasle-conps et nous avons dérivé, emportes parce Don Qui= stale, ee capitin’ au long cours, toujours la rapiére fla main, ee “pourfendeur’, ee hear invetése de communion, poursuivent tnvers ct conire tout, avec une persistance ‘cults, un “impossible reve" 1 paratt que Brel, jusque dans sa vie auoti- leanne, revait le res ct. Afores de vivre aver eux, de 52 cogner & eux, éalt souvent éépu par lour vrs vie (c'est dangereux de Fever Tes autres, sans doute ne peut-on river que soiméme), Aussi, paral, Abs qu'il appcit aqui était rongé parla malate, ce vieux lut {eur aurait rangé sa rapitie ad vestiars = état plus luimeme ce au'il avait reve de Iniaméme of sa survie u commencé entre chien et lou, toujours sur le quivive,prat faire le grand saut mas ces fois sams pare chute, Patiste travaillait sans filet Bred Pygmalion ? Brel plctureus, psintre Drossant & grands traits le plat pays de Plandre dans ilignée du Gheiderode, du De Coster dHiskam, lous Gerivains Ramiands Gerivant en frangais mais raduisont a réalité Mamande. Ls truculence, le vieux Rebelais ‘ait pas loin, paxTais represente anfond de Tp toile au edte de aon bee on peimtuee Bruegel. “Regarde bien petit”, *Mon pére ANDRE BIALEK : I a amené la Belgique a la Son troisiéme album (cf, PM n° 17) en a fail Pun des auteurs-compositeurs- interprétes belges d’aujourd'hui les plus appréciés. A juste titre. Il ambitionne ‘de devenir prophte dans son propre pays en “réconciliant Ia chanson et la Bel- 1uo, tout en sachant qu’il n’est pas facile d’étre belge, pas facile d¢tre chan- {eur et pas facile de chanter pour les Beles en Belgique”. Lune de ses chan- sons, “La Belle Gigue”, est devenne un classique aussi bien en Flandre qu’en Wallonie, ot grace & elle les frontidres tombent, du moins le temps d'un spec tel = On assiste actuellement en Belgique 8 une ‘appropriation de Jacques Brel, auteot par tes officiels que par les gens eux-mémes, ct Past unt mioux. ly a toute une géaération ‘ui a’a pss conmi Brel, qui le reennnait ‘maintenant ot se reconnaft aussi dans soa attiide, Mais ily a aussi un cOté qui me avait a peu moins sain ge le part de cera ret inslinoes on erse une série de manites lations auious Je Brel qui, cestainement, sietnen' du eee, mss qui, d'un autre cbte, ne correspondent yas 2 ee que, lui chercbait (Cela dit, chez les jeunes anteurs-composi- ours-interprdies xetucls, on reicouve Pin uence de Brel, mais qautres aussi. Tous ceux de ma génération ont commenc® A faire fies chansons alors qu'il avait aretéde chen ter, Et pour beaucoup, 1 était on qvelaue sorte “encombrant™, beaucoup en par- lent pas, on ae Youlait pas en parler pour toutes ries de reisons, Lorsqu'il est mort, certains se sont tcouvés déliveés d'une sorte ‘9 complexe étrange, Ft eatlo rappropri~ tion a laquelle ea assste aujocsd'hul exe semble tout fait positive sur fe plan atist= oe, dus moment of laBelgigue esto tala fe se casser fitteralement, ot ot tout Ie monde perd pied et perd pont Jenesats pas trop ce qu'il aapporté ala chan- ‘son belge, care coute encore que lachanson blge at amis oxist, ojo ne sis toujours bas ce que cela veut dirs, la chanson beige”. Mais ce dont je suis convaincu, et qui est & mon sens le plus importent, Cest qu'il = famené la Bejgique’lachanson, memes ya eutoutcv oitéexotique quia plus étranger comme dans le pays meme, Mais i a réussi 8 traduire Ja Beiique awe patee qu'il avsit use curios immense, nom Seulement pour la chanson, mais pou la vie artistique en général. Et parce qu'il vest snowrri des autres a7, des autres expressions du pays. Je pense pat exemple a Verhaeren ‘5 Hrel svat pas fu et aime Verhastea, 02 aura sans Goute pas eu “Le plat pays™ Ila ‘les toes de James Ensor, de Bruegel, Et Je ponse que cest une lepon eapitale pour dissin", “Crest Ie vont du nord. Chansons ‘ui peignent, expositions de peintures c leas de Jacques Brel, et lpcomédien extragt de Lemmerdesr, humour A le Paecent du terroir bruxellois qui Jui colli & fs langue: Jvous a1 epporé des Donbons. ‘Aw départ, quand if chantait & Paris, on avail appelé "abe Bret” et on ful avait di dquily avait d'exeellents tains pour Wir Tes ! Saventils t-bss, dans le sud, que los plus grands myseiques sant nés en nos pays ‘du acptenttion ? Brel avait In Roysbrark PAdmitable, & eneval entre le visible et Mice 2 ees pays de presque Prance ? 1) test trouvé un poate pour dire :*S) vous aveudes Neurs a me donner, onnexles mo de mo vivant” est op tind le grand Jac- ‘ques grifann les brouillons de sa mor, 188 Hance avec le silence en partant aux Marqui- sos on ex ar, en tant que despots éeairé de Iuiméme, il avait decide de Senwoyer lu ‘meme on exif; mis Tebsence est génératrice de présence, “est bien comnu (exemple, les anes sabbatiques), mais de absence il ne faut pas exagérer et est pouctant ee que tu fis, cher Jacques, en célebeant ies epousailes, avecle silenee, en partamt en exil otal, Mais cel enibli, em appacenice ne Pas pas deeds chanson. ayjourehni:31me semble qu'il nousit:*ne rious restrignons pas, nous, pelis autews- compesiteurs, & pleconter ave dos char Sons On a top tendanee & cloisonner les agentes cles fSrences que fon nous donne soncernent toujours d'autres chanteuss, Bee ‘nous rappelie qu'il est nécessaire de se nour~ rirdeVenserble des expressions, que ee soit liu theatre, dela musique ou ducinéma. Ete dirals quactoslloment an Belgique, jo. ae ‘sens pas iew cela ily aun eppauvrissement Ge 'ingsiration parce qu'on ’eeoute que des chansons. Ce phénuméne, c'est Tindustrie du disque gui 'a crdé, PI C'est encore plos vient on Belgique, of Ton se 18 2 des chanteuss Grangais qui ont “reuse. Si on renlce dans oe jeu, [a chanson an active ase copier elle-méme. En ee qui me concerns, jai découver! Jac- ‘ques Brel bien avant gus je ne commence shanter, Brel et Fercé me parisiend, on tant au'adolescemt, ts rEpondatent a mesiater- fogations d'alos, par leurs chansons, mais usipar Tour atitude fice a la soci, face lu vie, vais évidemument une preference, partagee ici par beaucoup, pour Brel, parce ‘vil repeéseutait up peu le grand fror6 révolté dans lequel on se reconaaissat, & ‘use desa grande dimension humaine, lesa frande sincsrite. 11 oseit dire les choses. {1 perist & notre place. Ca, cei avant la prise e conscience ds lajounesse, avec le rock et puis ies Beatles. Aujourd’hu, en Belgique, on a ux peu tem ok-méme (Partiste pant dans es coulisses, on croit qui va reveniz, qve oe nest qu'un rap pel, mais il ne Tevient pss... Adieu, que le ‘ernier venu ferme a porte), mais ne décide= ‘von pas tout, presque tout, sieméme 7 El tot ‘qui vous éire seul, ces ale, voll que les ypensées de mifirs dThommes et ds femmes te poursuivent et Tempécnent pauline de {ace ton chemin dans autre moade, Situ as, rmarehé depuis que tu es mort, tu dois Bre lin maintenant, mais la pensée va plus vite cr plus oin que ia mart, tne peux éehapper aux pensées des vivants. Moucir n'ast pas sulfisant encore, i faut mourir dans les tte ‘des viva et €t pour cela sas doute qu'il ext inutile de chercher & mouri. se trouve toujours, quelque part au monde, uelqu'yn ‘pour se fessouvenit, et alors votre mort est Peut-tre osu en train de nous dire» "Mais laissezemoi tranquille, oublisz-mes, foute2- ‘moi la paix” ?Erinlassublement meme dans roles & Musigue” on parle de toi. Il est {Wop 76tqu trop tard "Si vous avez des Meurs A me donner, donnecies wei de mon vivant”. Tas entrd dans la legends, om voit de dos marcher comane 8 Jan un fm ot le genérique déroule ces mots : Regarde Dior pei, »'@ ue Romie Gul pave que mows ne saunons pas, regarde bien pet. Jules BEAUCARNE. a (Toatinnes-la-Grosse, 7 mal 1982) Bites ste dance, on idéalisant 12 porsonnige, & Ie éduite,on sel éapproprie va peu partout: tout le moade Y'a cans, Wout le monde Pa “fhit™. On fe rédurt, on Te rabote si je pais die, jusqu’d en faire un homme trés génd- eux et trés tendre, comme sil Petait da ‘matin au soir On Je msthifis pour a'en voir aque les qualité, Une petite anccdote : on est rappelé qu'il tat né 2 Skusbeek, avenue du Disc, at Iesauigniés commbnales ont pense debap. Aiser Tevenue pour Tappeler rue Jueves Brel, Par souch de démoerati, un réferen dum a &t& organisé, demandsnt & tous ies riverains sls Etaieat d'accomd avec ee projet En bien, a majorite des gens a refuse, Cave- nue du Diamant a conseres son nom ot ls autorités en ont és eécuites placer une ‘que sur Ia maison rata de Brel. En oisant u'll avail panlé de Bruxelles comme pes Sonne me Favait fal. Alors qu'il AGelaat fut iméme qu'il en avait parié au passé, en Ie situant en 1900, parce que Bruxelies é'u- jourehui ne Finspicat plus, et que cette ville avait rien 4 dure | Ce quest toujours vrai ‘ailiaurs... Mais pasions ‘Cumuler comme lui lee trois talents dau teur, de compositeur et einterprite, est Snorme, et bien sOr personne ne pourra Je remplacer; n'y a ailleurs pas dle rempl: er tlya peut dire 8 se éelamerdePhéritige ‘de Brel, parce qu'd este seul 8 avoir port les fendations Grune expression originale en Belgique. C'est extremement dilicile de venir apres Ibi mais je reste convainen que nog modes ne doiventpus Stredos moles JOFROI : Vivre debout ! Jofroi (ef. PM n° 14) fait partie de cette jeune génération de chanteurs belges issus du renouveau wallon, qui, dans les années 72-73, a redonné a la chanson, en Belgique, ses sources populaires et traditionnelles. En tant qu'interprete, i été 'um des protagonistes du spectacle d’Albert-André Lheureux, Bre! en 100 chansons (a Bruxell en 79 et & Paris en 81), chantant avec bonheur de nom- Dreux titres de Brel (“Jef", notamment), Auteur-compositeur-interpréte, il a Comment se ‘soigrent fos Chinois aujourd'hui Ed, Robart Letfont), qui ne parut qu/apres 8a mort En offot, Joan - qui avait tout ce tomps-!4 maintani son amitié avec Jacques Brel -na lui survecut que de deux mols a geine. La nouvelle d'octobre 78, on le devine, tui fut Insupportable - bien qu’elle fat prévisible ~ autant qu'il souftrat pour sa part ~ 6 iro- nile !- de maux de cceur, au sens propre comme au gene gale. décida done, ua laid jour de quitter cetio vie.Je voudrais deer Tatticle Bre! en mouzement & sa memoir, Mals une memoire vivante et porteuse ‘energie. Sivous m'avez compris, ne vous bbomez pas &réécouter Brel: is0z/os lites de Jenn Clouret, écouter les chansons Osvaldo Rociguor at de la tere entiére ft restons ensemble, comme ceux-la, branches eur tout ce qu! vibre ot vit Jacques VASSAL m= EDDIE BARCLAY : L’intelligence du courage. ‘On a beaucoup glosé sur Pamitié étonnante entre Jacques Brel et Eddie Bar- lay, sur le e&lebre “contrat 4 vie”, sur les condifions dn lancement du dernier disque et bien dautres choses. Eddie Barclay a produit un film sur Jacques Brel et chargé Frédéric Rossif de le réaliser A partir d'une masse de documents ‘qu'il lui a confiés. Rossif et Brel s’étaient rencontrés et, quand on se rappelle la qualité de documentaires historiques comme Mourir 4 Madrid, on est impa- tient de voir le résultat (sortie a Paris vers la mi-juin). Je suis donc allé poser 2 Eddie Barclay les questions que le public se pose. Jai découvert un homme extr&mement eourtois, et visiblement ému quand on parle de Brel, tandis qu'il ‘me montre des lettres regues de lui. Moi aussi, je suis é:mu.. i signature cu tamee “contrat & lo” nto. Brot € Barca + Pouver-rous nous priser ce qu'il en est au Juste de cette histoire de contrat Avie, unianc ddan les annales du métier ? + Un jour, Bre, avec aut favais des rapports teonslants ma dit: Jeme onsen mieine corm lon a ravailer avec to, doncje voudrais gen ‘gne'un conrae vie Ine me demandaits fen contrepartic ! C'etait un eadeav som ‘tuosx qu'il me feisait Hara pu me demman der cing cents millions que je le lai aurais ovate donnés. La-dessus, je vais voir mon Avoest pour sevoir comment on pout élablir Savelmion avocat ae ot: Jurdlgvenian, anne eu pat fre ga. Alors m'a propos la for fuyle de signer deux contrats de 33 ans su cess, ce quien pratique revenaitav méme, = Une amit entre Il et vous 2 toulours para tune chose un pou... cub... Gtonmuate. Qu'ew ‘tata au juste * - Ons écrivat beaucoup. D'abord parce quil* tlt lon, Jes dernieres annges. 1 stan part dans sesex en 75. Notre amitié avait com mencé és Je dsbut do notre. travail tensemble, Ik lait content de tomber sur ‘Welqu'an cui connaisait in musique et aut [ui laissa fa Hbert@cogapldte de ia concep- liom de son traval me Gomendast souvent des consais technicues surlafaon de 'orea niser, mais tout ce qui est pay, c'tait sous le forme qu't avait youlua, jusqu'a Posie des chansons sor Un disque, ete. I savatl que Je ‘ne mettals pas une photo, pas un texte de Dochetle sans leu sournettre. Avant ine se ‘entait pas bien avec Ios gens avec sane aurail dd Glee ea communion. Un jour, il ‘gait Philips avec un contrat en corey 8 {Gu un proeds), et cela en leur disant que ait pour aller chez moi. On s'tait dj Feneonirés, mais je ne lui avais jaoais rien propost et est IU quia Fit le prezoier pas pes le suceds fantatique de Olympia 64°, on s'est domandé gouranol n'y avait pas en mn disque des adieux ? « Jenne sais pas, Je pense qu'il a pas voula. euro qui sav jamais oul, = Vous aver &1¢ ints vivement ovis 4 partie 8 propos du battage énerme lors de ln sortie du dernier alburn. Que réponder-taus ? (sowrre amass) - n'y a ou aucun baltage: est lol est erreur du public Je vais vous raconter, parce que Ces assez dr6le + Bret n'a donné des consignes personales pour ne pas faite de pub du tout. On avait juste dit sux disgusices qu'on piSparuit un disque de Brel Lai, sa consiane, cetat que personne ne devnit dire favorisé ai servi avant les utes. Idem pour la presse (saul tris heb madaires) ot les gans de radio Done pour ‘que fou: le monde ait les disques en meme ‘temps, on aya mais un code numésotésurles Fermoits des caisses et dla ménis eure, a imme minute, on a tééshoné le code 2 tou {es Tes cadios et mon service commercial Pa eléphone @ tus les points de vente. Du coup, comme etait spectaculaize, tout le monde a dé sur eette histoire et, involon- fairement, c'est Jacques qui sans Te savoir 8 déclenché ga = Om a raconté asst = mais on raconte beau ‘coup de choses -que cite opératon aal servi = ou aldé ~ venflouer yore malson on dif- ‘alle fnancitse, LA encore, éelaicez-a0us. Non, ls grosses difficult financidres che nous. ily ena eu (en 70), quand on a essayé de mcr un secteur “appareils” qui n'a pas du cout marché et dont la mauyaise eestion nous a enié quvelane chose comme | mile linrd, Je me sus séparé d'un de mes diree tours qui lait esponsable de cette situation Mais, au momect de cette sortie, en 77, elle etait depassée. = Ona eatendu purer desix chansons ines cenregsirées eu mime temps que ce demiet album. Sortivont-lles wn jour? LL en deste véritablement quate saver, au depart, Brel vouait fire un double album. Tl avait Zenit pas mal de choses pen dant retraite, Mais il sa pas po fairo us Souble parce quil Sail vaistent op fatigue a Vencegistrement, = On peat savor les tires ?

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