RE Ra eee
Ne Mee eo
cet n
Pee ae
ro Rea aS
i Preemie
Po eee cteas es
\ Henri Salvador, Alice Gooper,
i Mimi ter
Cees
i ee eae as
Pr eee ect
Cen ae eu enc
oe ag
Sau onan
Cage rene ee
Cee eens
st-a-dire d'entor, de ciel et de terre
SRR ese d
de fauteuils danser en lair
Ce ee et
Coeur
Cee ences
Cea eae)
Cesare
eC gece ee eee
Ree kere ete
eee!
eed
eet eee
Coca etter
Coe eects
Re
toutes sortes de rythmes en noir et blanc
Ce ec ay
po ean ee Seer
du deci-Brel
cette puissance spoustoutante
Seer ee Mie eesti
Cre ere es
eget we ers
des premiers rangs s’on souviennent)
quand i enchainait ses chansons
een
_ SU ee os
Cee eee
; CO eer ee
ee ee es
j Pabocure ana
Pee ete a
Con ead
Coe a eee eee
de griller les feux, de gagner.
ayacte pnysique, pas un jeu de stu¢io ou de tslé-salen. Un
fate d echange, de den st de violence males. I le com-
paralt avsei @ une corrida, lui comme tore’, le public comme
Spectatur, femme ot taurcau. L'Espagne lui remontat aux Flan-
res. Comms ins toreros qui disent souvent au’ ls tuentletaureau
parce quils'aimert, i almait nous plonger dans le cau ses ban-
stiles d'amour. Aimer, pour Brel, ce rast pas faire mille graces,
est trouer Pautra paur ta remlir de force.
rou un meisinge de générosité et de combativitequitait au’on ne
‘alt jamais tr8s bien of sarrete le goupilion de "Taboo Brel”
(Quand on aa que Famour" et 20 commence a lance ds con=
‘quistador (entre les deux ;"L’homme de la Mancha”. Maistul s'en
moque. I vit #2 contragietion, meme douloureusement, comme
espace de vio lo plus large possibie,
Aimer sq’ fa déchicare
‘Ainor mbeme top méme mat
Tenter sans force ef suns armure
Diattaincre Pnaccossbio stole,
Limaccessinle alle, ce n'est pas forcomont le succés. Le succ
demande parfois des concessions, une certaine ruse protession-
‘ello... Lul vaul Ore vral,Ne pas tnichor. En tout cas pas trop. ui
frrive, comme @ tout ie mondo, de chanter en public tout en pen-
Sant 4 la voture quil faut conduife au garage (il me Ta di), ou
rméme de truquer gent’mant certaines chansone ("Marieke"), mals
‘Gane va pas plus loin. Le jour 00 jee feraiphus qu'une carira, me
Gt Je ne fa feral pas. Ga qu'l eraint ie plus dovonirun jour "Tar=
‘hipBire qui sudote au couvent™
B rel comparaltsouventle spectacte aun acte 'amour. Un
‘Actables, miltaires et bigotes se relrouvent culs melés en Flr
‘comme lee boites de conserves dens une fete foraine, Par conte,
‘méme quand ii mogue le soupirant un pou niais qui apporte see
‘benisons, I manifesto une toncresse paniculiere pour los desar-
mes de lve, “Los veux", "Les mises", pour ceux que le déses-
cir parte a la boisson (‘Jef}), ou pour ceux que I espoir, au con
leaire, pousse @ aitendre tous les samedis une "Madeleine qui ne
viendira pas"
Iest!a, fosoaco de vo, dans te melange des passions contradic
toires. Colul qui aime Madeleine est beau, mais celui qui aime
“Mathilde” Pest encore plus. Cette affnation do Vespoir nous
‘ombelli endadans st regroupe nos forcas, Brel noustiredans son
‘mange pour que nous soyons un pou Ives aver lui de c2s foroos.
qui montent.
Naturellement, ral est jui-méme valeanique, train, chahuteur,
‘exuberant, Intelligent comme Ia ‘ame d'un couteau. Et pudique au
polnt de diesimulor tranchant at lucidte sous un tot de naroles at
{40 mouvement. Ou plutot de feindro de les dlesiulor, car on los
dovins & fleur de jou, préts 4 jilir& la moindre alerts,
Jai roncontr® Brel une douzaine de fois, dont au moins deux pour
interview. Une de ces interviews posall des questions écrites &
Favance, ear /avais intention de les poser également & autres
autours-compesitaurs-interprétes (en occurrence, une séne
avec Brassens, Bécaud, Fercal, Azrevour, Ferré, etc). Dans une
‘elle aitustion, il repondait der. Ses parclos, euecintes,tombaiont
comme des médalles, Ilavatlerélexe deta tormsie,rélexe nour!
Brel contre les moulins
Linaccassibie etoile brile au-descus do "Tespace ae vie le plus
large possible” dont jepariais plus haut ilyatoujoursmoyen de se
reperer sur elle dans le dédale des contradictions. Crest elle qui
‘lair la dférence ante réussir et se réussir : un simp'e pronom
personnel, $2, petit mot qui transtorme lo dédala exterieur en
edale intériour Si fon interroge Brel sur*réussir, il reoond par
“60 reussir, Cola seul compte vraiment pourlul. Quand tanta’ tok
les Briant cur las affiones, sur les Seénes eu surtos écrans, salt,
Iu que Fetes eat dedans. Don Quichotte grandit en luicontre ies
mouling qui brassent du vont
Sa cariére 71 Farrétera quand |e décidera, on fa wu. Mas. en
attendant, ne la mene pas r'importe commsnt. Ses cachets sont
peu eleves par rapport au marche, male Wine vout pas que le prix
{es places dépasse tel ou fel montant. Son impresario se trouve
‘ébordé parlenombre de spectacies dont ral veut que arecatte
aille 8 tole ou telle oxuvie. En plus, Brel survaille attentivement
usage qu'on feit de son nom dans la prosso : don Quichatte
encore contre les moulins gui brassent du papier.
Soirée chez Eddie Barclay. Lettachée de pressey invite, sans que
Brel le sache, un journalisie &"Ic-aris”, Pluto imide, F'ailours,
‘ot bieniot pret a dleparaitto dans ie craux de Ia banquette quand
[Brel cécouvre qui saporete a Wui poser quclquce cuestions.
Grande coldre, gonr Jésus face aux marchands du temple. Puls
interventions diverses. Brel se radoucitIln’est pas méchant. Pre:
nant presque en pite Ia géne du gargon. il accepte enfin de ui
Ccotrovertrole minutes. pour lui expl quer en quo! ta tort de tra-
valller pour ce journal
espace de vie avec la déchinure au milieu... clest bien cette
dimension habites et cette torsion qui grandissent Brel. Et qui
nous donnent le sertment de grandir avec lui. Car chacun
retrowe dans ses chansons, magnifiés, ses propves déchirures
fentre amour et haine, sos propres Urilloments entre aire et
paratre, se8 cropres mixites de doute, ae ferveur, ¢'egotsme: lites
‘otrouve ennobiis per ia vigueur et Ia couleur que Brel sat leur
‘apporter, comme vengés par humour violent auil|y ajout.
Quand ce Bruegel de la chanson s'en prond a eux, bourgeois,
par une abordante rocerve didees et d'images, Dommage que je
ale pas consané un exemplare du sourna
LLaulre forme d'interview état la classique conversation & batons
rorpus devant un magnétophona, Tout paraissalt aussi clair et
comprehensible cuo dans la formule précedente... usqu'au
‘moment oul fala scoutera bande pour la retransorre. Alors,
labyrinine et compagrie. Batons vraiment rompus, Pasune phrase
terminae, ren que das ides en cul-de-sac. Sica parnisaait aussi
simple 9n Fecoutant parler, c'ost qu'l possédalt - adieu, foaicue
lingaire -un sens predigleux de ntonetion, dele mimique et dela
ssymphonie pares. Il vivsit ce qu disait Gans cet “sspace de
liborte” cu chevauchalent gallardementson impetuosité, ses con-
tradictione et aon imagination lurbuiante. Compte tani des. cit
/avoue avoir eprouve uns certaine flere jétais alors
Jeune Journalists - a Tentendre me di a Toccasion d'une ren-
‘contro suivante : cast fa premibrefols que fe me reconnats dans un
papier Malheureusement, ce papier-le, ene ai pas conserve non
plus |
Du reste, Brel auralt peut-etre almé qu'on ne conserve pas tos:
Dapiers anciens. I n'éiat pas conservateut. I n'aimait pas ce qui
‘tal Lge. Il r'aimait pas non plus les eetours en arr ave. I parfait
Toujours sincorement, mats l youlat se garco fo privloge d'évo-
luor tout aussi sinebremenl. Pour cette retson, im'imait pas qu'on
die que la chanson est un aft, méme mineur (Clouzet fa rappo's
‘dane gon livre chez Seghers), parce que Part fige. Pour lu, dea,
‘lie tat wvante, non entermable.
Pour cette raison egelement il voulit toujours foncer, aller plus
lcin, Se lucia velit: au moindre signe de repetition, ou meme
de pitinement, au moindre avertissement quil ne continualt plus
4 otre mailiour qu'avant, Il areteralt de reuesir I! so jetterat on
lene force surl'epee du torero, renversant nile jeu. EXil'flt
fafa fannbe mame od contre Favs dela plupart de mes canird-
res, [ecrivais quill commergat &ne plus etre meilleur Non pas [2
‘meillour, mals tout simptemant mall@urqua lilememe, Ay suivant
fit du cinema (abc tims on tent qu’acteut ou realsateurapartirde
67), et surtout de Favion, pour évoluer dans lee large espace de
‘possiole, Rien que lutsane rein dans un vetume libre, Prises de
|
i
/
!
tle méme frénésle, certaines caltules de son corps, malheureuse-
iment, so miront a croltre dars lanerchie. Le cancer e ixa sures
Marquises ou je perdis contact avac lu, Jolulécrivs pourlvi parler
de son demler disque. que :2veistrouve décal6 parrappartanotre
evolution continentale, dont je r'avais pas aime le tancomont, ot
[pour lui demander quelques explications & ce sujet
lng me repondit pas pour ne pas me dire son déchirement entra
Samusora acre, savoir que ce n'est pas meileu, ffir a son dei
{eur un cadeau ¢'adiau. Lui, avait les cocoties, fo batesu. Et es
‘maucites collules. Sa pire admirarice, sans chair sur los, vient
Conia le voir & 90n chevet. Contrairament & eo quil avai dt ("Le
emier repae’), i ne chante pas
2 fe most qui s'avance
les pallardes romances
‘qu font pour aux nannetios,
all somblant jusqu'av bout de ne pas econnaitre celle qul
‘oniea mos bras top maigres semble me murmurer
24 suivant, au suivant
Lucien NICOLAS
Petite
chronologie
de la vie, des disques et des films de Jacques Brel
(A latin de cheque date citée, on petits caractéres, un rappel des chansons qu'on pouvait entendre a I époque permet de
mieux situer Bral dans le paysage musical et idéologique qui
scene}
1929
Nalssance a Bruxelles (8 avr)
Etudes secondaives.
0p 44.946: FHeurde aris qielan.LameriChae-
{ag Trane}, Lave onreee Pia Pigale{iner,
= oryone (oun, Let feullon mertes (Men
tard), Venwecote (Les Freres skequea,, Pell
papa Nod! aed
wm t947
Quite le college St-Louis. Entre dans ta
cartonnerie de son nére (eervice des von-
9)
STinserit au mouvement de jeunesse “La
Franche Cordée" - phlanthropie et anima-
ions = of il rencontre Miche, sa future
fommo, ot decouvre fa gultsre,
47-48 - Clopincepant (Dudan-Coquati,
Nadcmatselle de Pas J Franzoi, Les ts
cloches (Compaanons). Etoile des neiaes, Ma
fabane au Canace (U enava}, Aveo son alae
(Osi), Les cares postales Bourl),
minea
Est appele au service miltaire
9) tu timagines (Greco, Mes jeunes années
{isnot}, Lynne & amour ath
1m 1950
Epeuse Miche dont || aura trols ties
Chantal (61), France (89), et isabelle (58)
Le Mexienif inne (Amon, alate ¢'amour
[Sahadon, Ma pte rola ena), centers
‘eos pommiers lance (Clsvaau) Lepitbon=
eur iueetera,
19st
Voyage & Paris & Feccasion du Salon co
rEmbaiaga.
Les grands bovlevelés (Montand), Lame des
{Tranet, Moi mes soules (ela), Le
‘ee Pena Patechou)
1952
Compose des chansons dont le caractere
parois violont, agrossif, ost assez mal
faccepte par la famlll9 cu los amis de ta
famille devant qu'il es chante,
La maviato eéputation, Le gorlle (Sressens),
Quand un soldat (Lemarque), Sf) AUS8!
‘abandonnes 0. ilo)
1959
Debuts La Rose Noire de Sruxclies
1rfewier,enregistrement 2Bnuxelles, chaz
Philipe-26igique, du premier disque, un 78
{compesnant deux tres, (ly 2,18 01 i)
faudra allendre 1982 (ectiret Barclay de
eouvre integrate de Brel) pours solent
repris sur un disque.
Daburque on soptembre 2 Paris a la
demande de Canetti qui a entendu ui
souplé"de ses chansons. Sa famille lui
coupe es vives {on veut bien quids'amuse
‘entouralt. Co rappel cesse donc avec le départ de Brel de la
avec [a chanson, mals pas qu'il envisage
en faire un métion). Auditionne un pew
partout et passe aux “Trois Saudets!
Comin un pt conualcet Movioua, Pars-
Canale (rere. viens plovrer au creux de mon
fpaute (Aznavoun, Mes mains (Bocau0).
mr95e
Gréco lui pres "Cava ledizble}" pourson
passage a !'Clymple,
Passe a [Olympia en supplement de pro-
gramme.
et clases dernier au Festival-concours de
Knokke-le-Zoute [ville dont ll se scu-
vionda dans ses chansons)!
Lis casereur (Vian), La cemplainte de Is Bute
(asa re), Un jour te vanas auld, Toutes
prea qu'au bos de Chivile (Odette Laure), Je
rvayals asa (arnavour
1955
Le plupart des osbareta le refusont of tu
prédisent Péchec.
Promier 33 t 25 om chez Philips (Le haine,
and Jacques, I pleut, Ga va (le diab).
peut plauvor, I nous faut regards, Le fou
{du 10), C'est Comme ca, Sur la place)
‘Ghenson pourtauvernnetBraesen).Leslavan-
‘ares ou Poruel (0 Fane), & la pote Ou
‘gareze (Tvenad, Semaine (Osida, Ony you
{Pieters}, 8 bop e ula. Vincent
1957Second 98 t 25 cm Philios (Quand on n'a
que Famour, Qu'avans-nows fat, bonnes
gers, Les piods dans leruisseau, Pardons,
Labourée ducelibatars, Uairde abetise,
Sint-Plero, v'en appolle, Heureux, Les
bles), Prix Charies Cros.
La bande a Brassens moque gentiment
‘Taboe rel’: questo quo lr bots, abbo,
tne chartreuse ? une benselictine ?
sila arouses (Laforgus, Maroiaine (Lemar=
‘gue, Le [din extraordinao (Tiere al shee
Tomporel Patsenou- Baar}, Yon tue an plumes
(Geariair) Alo mon oxou (PCa
w 1958
lyme an “americaine” de Philppe Clay.
Trolsiéme $311.26 em Philips (Demain Fon
se marie, La chanson des fianeés, Au pein
temps, Ja no sais pas. Dors ma mie, Le
colonel, Le lumiere jailira, Bites, si était
vrai, homme dans tacite,titanies pourun
rotour, Vor)
Bleu bline blond (Ammon) fe aeudard (Darna,
te poingonreut ges Lice (Gaincboure) Korg
{ity Stuns 8 Moreno), Soaub dau (Die
‘a
1959
‘Alhambra on supplement de programme,
Bobino
Quatriame 93 25 cm Philips (Le vaso 2
mile temps, Saul, Ladame patronnesse.Je
‘aime, Ne me quilie vas, Los Flamandes,
Isabel, La mor, La tengressc, La
Colombe). Grand Prix du Disqus Francais
1980.
5@.60 : Jola mame (ere) a mome (Fon
Beiitefour (Boonel, Slade Joule (eur
Corey. Genes etc), O quale mt (iste. What
is. say (Pe Carles), Souvenirs souven"
(talyoay, Seu es copains cr Europe 1.
1361
Cinguieme 93 1, 25 em Philips (Clare,
Liwegna, Marieke, Le moribone, On seu
ble rien, Les pronome de Paris, Le pro-
chain amour, Les singes, vivre debout.
sSuleme 331, 25 cm Philips (Los bourgeois,
Les paumés du petit matin, La statue
Caventura, Madeleine, Lea biches, Zengra,
Voir.
Clympia en vedette (en remplacement de
Marlene Dietrich *malace")
Premier 331.30 6m Philips, emregistrement
public & FOlymoie (Les Biches, Les 93
ci, Las anus Cine a
‘ee Mae. Le patbond, weme quite
BBB Les pauimas du pelit atin, Los pre
Tome de Paris, Quand cn r’a que Vamour,
es singes, La status, Layalse a cle
mp5, Zanara).
Dis, Bret, busi. est quo! ?- C'est ren sf
est pas se réussic
Agptondeo et tte de bole akzn,Premiorteo-
‘ial rockay Paes Ges Spods Paine dessence
Maran) amend sterile tnthonys, Mon
beau chapeau (Diso), Et maintenant tBeceuG),
Fes temps aicios Fer).
1962
De 62 64, tournees tiomphates en Urss,
Asie, Afrique, Amerique... Un journalste
Sovitique écrit - "La nervosie du 20eme
siécle ckcule an lal eamma les impulsions
un moteur
Anronce & plusieurs perscnras qu'l ar
retera quand il le voudra, el quil songe
eut-etra& le fate
Quitte Philips pour eller chez Barclay.
Pramier331. 250m chez Barclay (Les Bour
‘960i5, Los paumes du pelil matin, Le plat
pays, Madleine, Bruxelles, Chansons
sans paroles, Casse-pompon, Rosa)
1989
Deuxiame 831 25 cm Barclay (Les Bigotes,
Les views, Les fantices, Las toros, La
Fanette, Les llaeetlee chiens, Jaimale,La
pariote.
Olympia favectsabolle Aubret, notamment,
on promiare aarti)
652-60 Pees belles bees [Cl Feangoia Tous
les asrcene tes files (Hera), Lido aes jou
nee raiydsy), Lecow est ne(Shoim Demain
Tite mars (Cat, Eke ola jose Gare),
Pout uno emaurewo Escudero), Steir do hi
Masbauge (Pein) Les coméiens tznavour,
Les don Just (Naugaro), Nut st broulars re
rat, Metocotsn (aan, Mon pays (anes.
1966
‘Trolsiome 33 L 28 cm Barclay (Mathilde,
‘Tange tunébre, Thine, Les bergers, Jet, Les
bonbons, Le demier reps, Au suivant)
Olympia (Amsterdam,
Quatriame 39 1.25 em Barclay, enregistre-
ment public & rOlympia (Amsterdam,
yeux, Tans » Le plat pave,
ao a aaa, Saar te cert
merle
Gd Prix National du Disque (meileur chan-
teur 64}
Pourquoi, votre niveau, yous iposez-vous
‘encore trois heures de répéuiion avant un
spectacle ?-Peree que je veux éussir vite et
‘Bien. Tout went trop tard @ qui sat attendee
‘Sacr® Charlemagne F Gal. Sutton vaage une
re (Blonde), Quand tes set au viclon
(Geeaus), Les verdarges Ge Temour tater,
‘Jails mémote au flanehe (ores)
‘vee Chris Aznavour ot Eae'e Barclay
1965
Bravos" de la revue Music Hal,
Passe au Camegio Hall de New York La
presze, enthousiaste,parie de renova
mentdelachanson et “d'ouragan magnet”
que"
‘A.coux ui lui demandont pourgual ne fat
as de recital saul, idl Etiessoutants, 00
‘cebuteront is? Quiles aidera ? Deié, quand
fon para achatait das machines, Il mera
pas content. A cause cu chomage.
ean’ gt na satitaction (Rong Stones), Hein
(Geauesy Les elueubretone (Anions), Aza,
Lise ccmmichone (Foren, capri ret fn (ire),
Navoue jamsis (art, Poupse ae sre (Gal
Vous permettoz moreleur (Adama) La mans
(erovoun, Lo made vive Barbar, Potomine
(eer,
1966
Cinguiéme (et demien 331 25 em Barclay
(Ges gene-la, Jacky, Grand-mero, V'age
Iciot, Ferrand, Les désesperes),
Annange quil va quitter la sobne : Chanter
‘comme ea, ost pas neturel Dans sa salece
‘ain, 00, parce gun est neureux, mats PSs
sur seen.
Marci ter novembre = dernier récitsl &
Olympia (aores trois semainas do tour ce
nent
‘Yolion aumatne (Beata Loveme pisses ove
tne Poinareth, Etre! et malat ol Oulrons), Les
Joles colonies de vacances (Perel, La mon=
fagne Feral.
Whenore ses ulines contrate (moraus) on
province, en Belgique, & Londres, au
DOa
Canada et, pour la deuxiame fois, ay Car-
‘nogie Hall de New York (av
Premier 39.30 em Barclay {Mon enfanc
Lo choval, Mon pore disait, La la la, Les
‘cepurs tendres, Fils ce. Les Bonbon 67,
(Ga chanson des vieux amants, A joun, Le
92,
Fim arc Gat je os vt
Pupoet on & sting {S. Shaw), Mellow yellow
{Donovan} Sergent Pepper's (Beatles), Les Del-
ton (Dae), It mor sola cole), Vit
ram dMagny, Ballage ep novembre (vander-
love)
wm 1968
‘Socond 39 t 30 cm Barclay (arrive,
Vosoul, (Ostendaise, Je suis un soir o’ete,
Rogarde bien pelt, Comment tuer famant
de sa femme, Lieclusier, Un onfant, La
biere)
Octobre, création & Bruxolles pour trento
ropréventations {avec Dario Moreno) de
Homme de fa Manon,
ter décombre : mort de Dario Moreno,
Fobert Manuel apprend le le de Sancho
Panga on cing jours.
Greation de
décembre,
‘A Broadway, Mort Shuman joue Jacques
Brol's ave, and weil and tving in Pais,
Film avec Fourasto (Ls bande & Bonnon,
wm 1980
la piece a Pas te 10
Le 19 fevrer, Bret s'aréte dix jours : a
ppaccu dx kilos. Son @puisement est mani-
fesie, & la ceniscinquantiéme representa
tion ji abandanna, Parsonne niacceptora
dg reprendre son ro,
Flim avec Molinaro (Mon oncte Benjamin)
1970
Flim avec Valére (tent Dragon}
1971
Fine: Brel (Fran), Carne (Les assassins de
Fovare
wi972
Signe aveo Barclay un contrat "a vio" (33,
‘ane renouvelables sans clauses ni restric~
tions,
Films avec Lelouch (L'aventare c'est Paven=
ture) et Levert (Le bar do fa Fourche).
Réenregistremont chez Barclay d'encien=
ines chansons figurent au catalogue Philips
(Ne ma quite 12° Maneke, On Woublie
fien, Las Flamminscs, vc. renomede Par,
Quand on n'a sss |senour, Les Biches, Le
prochain amour, L« *-oslbond, La valse 4
mille temps, J2 ne sa.2 pas)
01973
Filme : Brel (Le Far Wost, Molinaro (L'em-
encoun, :
45 t. Barclay (L’enfance, Janie). *Leen-
ano” eet la seule nouveauts chanson co
Bra! entre 68 et 77.
mr074
Brel devient sujet de bac dans la region
parisienne : “Jacques Brol ot la naissance
une chanson”
‘Ablation d'un poumon.
Depart pour un tour du monde en bateau
sur eon voller FAckoy.
= 1975
Sarréte aux Marquises, sy installe avec
Madly.
= 1976
Film d'Héroux (lacques Brelis alive and wel
sand Bring tn Pars).
v= Mais Brel is living in Hiva-Oa, oii fai
vion-taxi pour rendre service & ses nour
eaux Eis autceltones, ou il veut monter
tun groupe raklorique, et a maaly aparands
‘8 arior 909, re Fae at Brascans, unis paula prema ete dense fo lors une iaion
da ado “itongue” sur HL, par Fringreslene Catia.
‘dancer aus ilewesde recole des Saaurs,
1977
Domier album (Jaurés, Laila s'endormait,
Vier, Le Bon Dieu, Les F.., Orly, es rem=
pans ce Varsovie, Voir un ami pleurer,
Knokko-le-Zoute tanga, Jojo, Le lon, Les
Marquises)
Dabut d'enragistrement tgndu. On ne parle
paseca’. Mais Brelades probiémesres-
Diretoires pour chenter "Orly". licécide de
Driser Ia glace : Excasecmo, mals fe 1
plus qu'un soutfet.. quoi Azzola torque
du tao au toe : Situ veux, je pour te préter
Coluf de mon accordéon ? Et renregistre-
‘mort reprend dans la bonne humeur.
1978
Obliant son permis de construire & Hina
0a,
Projette d'enregistrer un disque avec
Barpra Streisand.
erit a Charley Marouani, son fale impre=
Serio: Je suis trop maigrs je mefais peur, ne
ions pas me voir tout de sult.
Déctde 4 Bobigny, lo 9 octobre, d'une
amibolie puimonaira (complication due 2
Lune intervention trop tardive surlo cane
LN
(avee fa collaboration de F. H)Brel en mouvement
La chanson nest mi un art majeur al un are mine: Ce nest
ps wn or. Costu davnaine is pore parce que bride par
toute ane srie de disciplines. Je vous mets au deft d'exprimer
‘lairment la motnave idée en dois couplets et toi eras.
Sueques Brel (entretien avee Jean Clouzet- 1964)
Jacques Brel, c'est connu, aimait le paradoxe. Mais il fut
‘aussi, comme otre et comme créateur sans cesse en mou-
vement, "homme de la coherence. Re-parcourir toute
oeuvre enregistrée dans lordre chronologique, c'est du
meme coup apprécier cette coherence et comprendre
‘comment, tout en désacralisant la chanson, ilsut des dizei-
nes de fois rolever le defi qu'il s’6iait posé Tui-méme. Mais
Pnistoire de sa réussite artistique est aussi celle de son
droit @ erreur, ce qui le rend plus humain, plus proche de
nous au fond, ot fait dire & Marc Robine qu'il était “ie plus
grand, mais rien de olus”.
*VABBE BREL”
Lae quatre chanaorie du promior 45 t Philips (quien $9 attra Pat
tention de Jacques Canett) sont tout de meme deja interessen-
tea : parm! elles," pleut” et “Sura place”-La premiere, "arian
‘demon: rds cobra (qultaraet lavecin), est une chenson de revolte
‘contre le monde olas et ge de Ia cartonneria familala = Los car
eaux de Fustre/ Me! Prat fs casser, se qui nenchanta pase pére |
‘Vauize est la premigre du style “chratian de gauche", et une des
rares Gene cetta vaine &atre enoore eoutable de ries jours. ly 2
‘en efle, et pourauo le eacher, un déchet important cans los pro
mmiers dsques Philips (de 55 8 59} et nous an dennerons qustques
exemples, Cartes, on vera encore des retages parla suite, meme
Juoque dane taibum de 77, male ce qui ee passe elors c'est que
SrAbDS Brof" - comme le surnimme Brassane - confond revote et
bons sentiments : avec un manque humour patent it enfonce
doe portes ourertee (gone |“ faut simer son prechain’), et ce
dans un style lavorieux qui confine au pathos.
Les faiblessas d éeriture sont nombreuses : pauvcet® des rimes,
manque de regularté du vers (qui ne devient pas “bre” pour
autant,artfions de langage ; par oxomple, quand il emplove des
trchatemes comme "ma mie*, cela sonne creus, alors que Bras:
Sens en tire une saveur nouvelle et eouvent drole Grassens est
aillours plus “ranu*, sur le pian forme’, des son aremier disque,
‘mai il ast vrai qu'il & quelques années de plus lorscu'il Penre-
sate}, Les arrangements sont souvent pompiers-BreLen convint
‘lus tard et en particuber Michel Legrand puis Andre Popp ne ul
font pas de cadeau (on verra que c'est grice @ Taide de Francofs
Raubor que Brel sest Ibére, vocalement surtout). Mais Hl faut
mesurer cla a laune des variotes rangaises des années 50 cu,
musleslement, etaion: déeuotes,
Bien sir, Brelcompensersbientét (ot mémeau-dela Is plupart de
ces handicaps par un fodting iabulevx. Ma's & cette date a, il ne
‘ussite faite paeser qu’exceptionnellement (el Quand on a's
que Pamour). Noublions pas qu'au meme moment, Pit chante
fnoore on pine glare ; bon courage & qui veut emouvoirle public
opulait ! Er gardons-nous de mythifer sur je théme du “gene
Inoomprie® ily eut, cores, des erliques feroces, imbeciles at par-
fois xenophobes pour s2 dechsiner contre li (type . “Monsieur
Brel eet boiga; ly a de res bons trans pour Aruxalles"; mals, en
finde comp, ce metat pas clinjuste que cola sil pit des bides 2
Fepeque,
iil dut bel et bien 2e battre, comme la plupart des débutants,
Contre critiques hostiles et pubic top rare il out le faire aussi
‘contre hi-miéme et contre certains de ses vieux démons :lasrém
nisoences de son education bruxollcise, bourgeoise, catholique
‘at senute, el son comalaxede *mec pas beau” (s!/avaisete beau, je
auras sans doute pas au de caribe du tout, dite-tit@“Radiosco-
Bie" en 73},
“Surlaplace”, "Grand Jacques” st, un moindre degre, "Cava le
dele)" sont les trois tives qui ont le mieux weil dans ce style
cohrétien revolte. Le reste (La luce jallira’, “‘Dtes, si call
wal’, "Volo, “il nous faut regarder’, "il peut plowoir, “w'en
appelle” ou... "Saint-Piere") releve le plus souvent du préchi-
precha, Procisons que natra propos, il, west pas de nous cre
(Caccord au pas avec ce que Bre! exprime la; il est de montrer
‘comment Brel va ensuite elevertrés haut le dobat dans la manitee
de le dire of dans la charge omotionnele.
Diaileurs, quand Wl tralte autres themes 2u cours des memes
‘années, n'a pas encore davanlage lbérs 209 expression : ses
‘chenzena d'amour et ce fupture aont presque constemantes;
‘Heureux" eat terriblement leur blove, tancis que “La haino” est
blessante pour ia femme, mais de surcroft mal dite
Et tol materi! & déctasser
Vasen done accrocher f2 peine
‘Au musée des amours ratées.
“La pourree au colioataira® (57) est apres “La halne™ un des pre.
riers cas 0d se pose la question de la misogynie de Brel (nous
reviendrons plus loin sur ce d¢bet épineux).Dans"Demainonse
nari” forchestration @’André Popp a fait grand tor; leduoavecia.
file est ridicule. "Les bles" a un feliz vraiment singars
48s blés sont pour ta fancita
+Les sotells pour horizon
‘Las garcons sont pour les fites
Et fos fis pour les garcons
Et la musique | attorie avec las baleis,rompette Bouchee, hon!
bles, “Le colonel" eet une autre chanson mladroite, Ce colonel
‘Qui rave 3a petile amie ne méne pus sa bataille comme ille de
wrat | La chute est une hente
C2 colonel qui meurt
Et qu! meun de chagrin
‘Bloseé d'une fife dans Jo conur
Le colonel loin do sa bate
(Crest mon capur fon du ter
re, plus tard, rauseia avec finesse le portealt d'un autre “antl.Au mileu de toutes ces déconvenuss, notons tout de mame tos
premices d'une evolution mustoaie positive : “L'a de ta petiea™
(67), qulest aussi une reussite surle plan humoristiaue, fat un clin
cel & Fopéra. Pune des musiques que Brel affectionne. L'annee
58 conlirme le bien fonde de sa collaboration avec Frangois Rau-
ber, dont Vorehastation sur “Quand on eva que Famour” et "Au
Printemps" (malgre un toxto taiblard) lui vaut 988 ceux premiers
fuc0es commerciaux, ‘Dore ma mie bonaoir et"L'Homme dans |
Gite", autra innovation, sont cossigneées Srel/Rauber. “Je ne sais
pas", ou arrangement est encore migvre, marque en revanche un
progres dans ecriture et ie thématique breliennes : y appara.
sont fe tran, lo port, Ie nom d’Amstotdam ct le depart. “Liteniee
pour un retour" est un sutre trbs bocu texts
Pourtant, ure chanson doming de és haut la production de ces
années-ia, cast avicemment “Guang on r’a que famour (dapo-
‘960 on 58, oonsaoree en 58 lors d'une mémorable promigre partic.
2 POlympia} Elle est pour Brel Ia premitra explosion a fous les
sens du terme .ecriture est epuree, la voix ne se rengorge plus
mais chante a tond Ia ealsse, orchestration da Francols Rauber
‘ult une progression qui cole au texto (le famouxoresoando bre.
lien") et Finterprétation juste en tous points, voire é
‘magnifi, la générosite du propos. C'est le premier
gros succes Jaudionce pour Jacques Brel et il
{5t amplement ments. La chanson est devenue
depuis le classique et le eymbole que Van sat.
LECLOSION
Crest avec son "Volume 4 (25 om Philos) que letalentde.laca ues
Brel commence enfin éclore pour de bon. Detintivement ascom-
paghe (et orchestre) par Francois Rauber, Fatteur comme "inter
préte casse ict la baraque. Sl subsista des titres moins‘ grands”
ue d'autres, on ne peut plus proprement parler de “dechet”
[sinon peur-eire pour ‘le taime" at “Isabelle, ot ils ebordent en
butre des themes imporiants que Brel approfondira par la suite
ainsi “La mort” (aveo, dans arrangement, citation d'un passage
celbbre do la "Symphonie Hérotque" ce Berlioz) ot - malgré un
arrangement mievre-“La tencresse", quil assimilers 4 Tamour
Hormis cos doux chansons, déja d'un poids roel, nous en rencen-
‘rons six qui rastent mejeures dans toute I eeuwre de Gre',eoit par
teurs qualtés atistiques, sot par leur impact populate, sot les
deux & la fois "Saul" texte exlracrdinlce de [uckste (mate aus!
(aute on page 98)
JEAN-PIERRE LELOIR :
Sa force d’expression...
Jean-Pierre Leloir est photographe. Nous lui devons certaines des plus helles
Photos de chanteurs de notre époque, de nombreuses pochettes de disques, de
Jacques Brel en particulier. Brel yu'l a suivi d'un bout & Pautre de sa carriére,
ila photographie des millers de fois, aver lequel ientretenait des rapports ($04. Jat i elie de ui donner uv
pririlégiés... Lors du décds de Jacques, Jean-Pierre Leloirasystématiquement {hire js uunhom mae aus scine ter
refusé de vendre ses photos aux requins de lt presse venus lassaillir en lui ('=Amsterdam™,-Atiaquerle soiree agent
proposant de véritables petites fortunes... Question de respect humain, de —ralc avec une chanson aussi fore, que
dignité, de fidélité... Pour “Paroles & Musique”, il a bien voulu ouvrir ses S092 ne connissait, il fallait i fie ! Tout
armoires et nons conficr plusieurs dizaines de photos INEDITES, celles qui(a {= Mond: HL LO. Co soir fal regu un
coupe pong esiomacetjen'epstitde
deux ou trois exceptions prés) illustrent ce dossier. pai ene pastits
Uivectavze quarants musicions, tai forts
able de voir Vaseeptition de ges musiciens
Qui, da fin, applnudissaiont,. Tl avait de
beaux gestes qai prolongesiont ses texte,
Dans “Les timides", une veize dane chague
‘main ome voyat porter les valves... Quand
ilchamtait "Les boabons",on Ie vovait le sae
do bonbons 3 la main. Povs la pocherte du
isque, ai €18 ablige de luk danier un vers
Ty ades tas de gens que Pon aime, qu do:
vemt bien fe soni s'issont aussi formidables
4s'on les imgine.. is doivent semi que 81
Ton ect li s1"on Sapprache ce est pas wai-
dquement pour faire des photos. Je ne dire)
pas qui aumacte physique, comme un ate
Iatigne de tate les pieas au mur, de tre la
langue, el Dans os cali il vaul mieux ne
pas faire de photos, nas & partir du moment
‘iil savat qu'il pouvat avoir coutienee
= Ly avait une acceptation commune, fen
#8 dans son jou ec Tui dans Ye mien, Rous
sirdse faire oublier. J’ fit des photos pr
ees, mais ces pholos ne Sant pas dans ce
dossiee..
ya beaucomp de photos de grimaces, apts
Fe Vail, apes a seene ou le studi, est le
rélloxe animal de Tete bumain, oul sox
sitiste ou 6a, quia envie apres une grande
Ce gui minéressult, iat Phomme, sa
force d'expression.. Ivivait a chanson de la
meme “aniere devant Jos musicions que
evant une salle pleine, Brel attaquait en
amour, mais ea n'est pas foi.
Propos recueilis
Rénald DESTREZFRANCOIS RAUBER : La puissance des mots.
Le réle de lorchestrateur u’est pas toujours bien connu, malgré Fimportance
‘de Ia collaboration de certains d’entre eux 4 P’euvre de quelques grands artis
tes, Tel est le cas de Francois Ranber, qui fit bien plus qu’un simple “habil-
lage” orchestral des chansons de Jacques Brel : leur collaboration serrée pen-
dant une vingtaine années contribua fortement & enrichir et typer ce réper-
toire, dont le “son” nous reste en mémoire tont antant que les paroles et les,
smusiques.
= Avant que Tueques ne soit conn, j'aais
‘ja vu Jubette Gréco chamter de lu: “Le
‘iable", et Barbara chantsit “Le fou du 70"
Teluse quand jy ais pfaniste. Jacques, 8
moments, devait fire des cabarets.
‘Pai fait sa connaissance on 1955 au Thédtre
‘en plein air de Geenuble, irs d'une tournée
de quarante-cng jours organise par Jacques
Canc, I pessait en deuxidme ou troisome
position et chantait lois chansons. Moi
Jess pianiste,Paceomagnaislespectacle
Se erais que Proro-feam Vailard ait a
vedelle; en améticaine il devait y avoir
Nicole Louvier les Ménestrels en anglaise
cet Jacques artivaiten plus peut C'tal aie
tment te début. Tl chantsit “It-aous faut
regarder”, “Le diable”,
(on etait sffeet® chacon & une voiture dit
Fonte, maisau bout de hut jours an a décidé
de rover ensemble, etd la finde i tournée
fn etait devenus d'assez bons ais,
Quand i 4 Fait son premier disque wee
Ancré Grassi corame oichestrateur, i n'elait
pas du tout rompu aw avail senregisize-
seat, et au fur et a mesure quavangait
Vhoure le pauvre André diminait des musi-
ciens. Finslemen, Jacques a presque ter
miné seul dla guitare £
‘Crestavec Andeé Pop.qy'i fat son second
disque. Michel Legrazd Paccompagnait au
plano dans us tire et moi dans fes autres,
‘Auparavant, ovals fit mes premiéres séun-
cesde studio avecSimone Langlois: Canet
qui soccupait Helle également, ut avait
demande de faire un disque de chassons de
‘Taogues. Et est partirde son tise dis:
que gue ja ft es orchestrations, usau’au,
deraier.
Aco momenta jefaisasde la fugue au Con
servatoie... Eh'biem on a fait une chanson
sous forme ls fugue, qui s'appelat "Voixi™
Dy avait wis entrées dorchestre, la qua~
tridme éait Ia volx de Jacques ! Gn Pevait,
fnvepisteée aux ormucs du "Temple de
Etoile; Ly avait des cures et des trompet-
tes dans Péplise, et moi stats a Coraue..
fallait etre fou pour Saxe des choses psrel-
{es | (rire)C' seat ploxoo moins réussimaisil
yr avait de la recheeche | En studi, Jacques
Gait ues vigilant, attenof, eourageux, su
ebut.. EL a la fin il Sait exoetment te
imencur de jen ! C'dtait mervelieax, tout le
monde svat envie aller dans le méme sens
aque lat
‘On feigalt tout en dire, Jacquesavait besoin
de cette peur. Il my avait pis de ben
‘moment pourlui sans souei 4s (ure, comme
fn avion ou en baterus Il avatle godt du ris
‘ue, cf en studio tout le monde se trout
concerné, yeoman lee musiciens ou
jousient @aucant mieux ! Aujourdhat n'y
2 plus aucun tise,
Les orehestrateurs uavalleat avec doux
tupes de shanteurs ceux pout lesquelson ne
PEUT PAS orchestrersa0s avoir fue texte,
fet ceux pour lesquels i ne faut surtout pes
Tite le texte ! Avec Brel, une orchestration
Siaitinconoevable avant avoir eteate
salt Galleurs des idées Psastruments, le
Styles, il mexpliquait le décor orchestral
dquil Soubaitait. Apres Je fasais ce que je
‘Youla's, mais en partant de son ie initial
Ce son particulier, semblable A celui dune
civ dgoime, qwon trouve par exemple dans
“La Fanetis", “Le dennler repas”, ete, don
cela vientil ?
+= Cittsient des ondes Marteaot I exis pou
@instruments ve ce genre au monde et es
vondistes” sont res... La musique eonter-
potting sen est beaucoup servie avant que
les syathétisours prennent le relais. C'est
Jacques qui les avait demandées | IL avait
cntendu umeoncerto crit pour andes Marte
fot; il était eurieux de cout : if appreciat
futant Boch ave les romantiques, reais i
svait une faiblesse pour les modermes.. I
simait beaucoup Ravel, Stravinski, Bartok
Mais it n'écoutait presque pas de chansons
aimait bien Bezssens, Paileurs ils avaient
6x6 voisins, vivant dans fe mézue immeuble
pendant un temps.
+ Au debut, Bre] succompagnall a gultare et
composat dessus ?
+ Jacques seat novompeun@ Le guitare pea
dant bien des armées, ee qui le lmitait = sa
limite ‘out le monde ! Layeaement dels gui-
tare mulilé notre metier, ona prisunreiard
dont on n'est pas encore sori & Theure
actuelle !Harmoniquement, on exten eiard
de cinquante ans sue Micille ot Joan
Nohain, et sur Jean Tyenchaat, et Chatles
‘Tenet! IL y avait beaucoup plus @audaces
dans is euasons do frénaten 38, musical
ment parlant, ane dans bien des étucutra-
tions de maintenant
= On rappelle souvent que Brel vient #'me
amie Urs Bourgevise de Bruxelles; avait
repa une Education musicale ?
= Non, son! Ita pris une guitare, a chetehé
accords cammne tout le monde le fait.et
ia trouvé les accords de tout Ie monde |
Quand yous avec co vaccan harmosiane
votre ligne melodiaue ae peut pes en sore
clloreste empe'sounée parlesharmoniesau
ont enedessous, Au dSbut, il Tuanit dos
GERARD JOUANNEST :
Un apport considérable.
Le talent de Jacques Brel a éé aussi d'avoir su rassembler autour de ui des
compétences complémentaires des siennes, pour réaliser en équipe un travail
durable et approfondi. On connait Pimportance d'une collaboration comme
celle de Francois Rauber, son orehestrateur. Mais on connait moins celle de
Gérard Jouannest,
Pourtan, son apport Peeuvre de Tucques
‘Brel est toasidérable : Il fut som pianiste en
sobne pendant prés Wane dizaine années,
len studio jasqn'eu demier disque, Mais il
futauss, el seut Ere surtout Ie compositeut
discret et efficace gui suteatichir Yes mélo~
‘ies do Bro Gortescnsemble,etfuiapporter
des musiques originales dont les vires nous
sont familiers Jacky”, “Le tango fundbre",
"Fecnaad”, "La parlile”, “Les fenetces”,
“Mathilde”, cle. Certuines entre. alles
furent mfme "mises en peroles” par Brel,
‘composition musicsle ayant alors précédé
ecritare du texte
On trouve dans Ses musiques de Gérard
Tomannest une grande varios derythmes qui
servent de prs Ie sess da texte et des maelo-
dice fofs ches st assez simples pour aue
expression de seatimest Temporte tou-
jours sar le simple exercice vol
Certsing éiéments hermoniques et ethmi-
gues de ses sccompagnements, presents des
le stade de ta composition, so résAlent assez
originaux pour fire conserves tes quels au
romient 62 Porchestration : est Te c25 par
exemple de fa fameuse monise de piano
entre deux themes dans “Sok”
(Quand Jacques Bre! quitta la sedne, Géeacd
Touannest dovin: 1 pianiste compositeur de
Julietie Greco, et Faccompaane depuis sur
Seine et en stadia I fit pour elle de nos
breuses musiques, sur des textes de Maurice
Fanon, Henri Gougaud, Jean-Loup Dubus,
‘mais aussi Ge jeunes’ paroles que Brel,
Gesca at la-iiéme erent toujours & coeur
encourages,
‘Les grands nists so voient diféremment,
selon Ie plaeo que Paiiche leur donne : le
rolede Gerard Jouennes, tout de sigue de
rmodestie et de fideité, c€cisifdans Phistoire
dde Jacques Brel, méritat wn coup de projec-
‘eur,
‘Yes LECORDIER
&
TTchansons trés libees et bizartes, comms tou
jours quaad on commence... Apres ila fait
ites chansons plus taditonnelles, couplet
fefiain, assez en place, EL puis, comme il
iit pas honime 4 resier dans tn carci,
adclaté acuveau et reat mis fue des obo
Ses qui n'éialent plus vraiment des char
sons. *Rezarde bien petit”, Ces
*Orly*.. Ca devend un tee!
fous aves compost In musiqae de plusieurs
de ses chansons, comment tavallien-¥ous
avee
- Je passe les premitres années, pour en arri-
ver au moment od avait déeids dabandon-
‘nes Ia guitate (qu'il eardait seulement pose
"Le lat pays”). On travail alors au pene
‘qu'il snmait Beaucoup, 1 arial irés
face qoaad il avait des elas ceri tournait
Treaweoup. On prota’ du temps de xepei=
ion pour fire an pew nimporte quad: Pun
au plano, Pauice qui avaitsesiées, cherchact
des mots, ef on essayait de Bure une rem
‘contre. Om travail constamment en four-
‘ge, 308 le 35, Finale
cee quil pouvat, on iiélangealt, et de tout
cela aissait, au bout dun moment, une
chenson, QU rien; cergines venaient vite,
Fauines pas du tout aa mettaient longtemps
Yen ai fat beaucoup avec tu, mais il est
farev6 un moment of il ma dit qu'il fllait
‘qu'on divorce !Parce gu’iltourmait sas arrét
cet queje devaisrester Paris. Cest hi ques
Gemandé 4 Gerard Jousanest, gui avait
aeoorpagne les Menesirels, de travaillar
avec ll
cor Ins heanooup apport, taut son ehité
yihmgue, planistique... Cest un evthe:
cion épatant, quia desidées Moi,jesuisphss
dans la mélouie, ce qui fait v's nous (row.
bia teds bien ! Quand ils avsiont it ours
‘unsons, on se eirouvall dans cee pidce et
‘on cherchait ensemble. Jacques disait: La,
Faimerass bien une wrompete, 1b autre ch
Dans “Orly, par exemple, c'est lui que eu
Figo do la trompette
= Poor les chansons dont vons alliez composer
Is misique, appor
aie?
+ Oui, biew sr, mais n'y pas tellement de
miélodie chez Jacques... Surtout ds notes
cepétées, ear dest um diseur. Je 90 dis par
‘u’une iene mélodique nuit au mot, mais a
puissance des mots cher Jacques prenait Ie
Jas sur (Out. C'est tbs difficile de chantor
lune de ses chansons sens Ie paroles, parce
‘gus ce soni Iss mols qui priment..Sestextes
raion tallemeat riches que In lgoe milo:
‘gue passeit au seeand plan, ee qui me pee:
etait A moi, orchesusteuz, de metre au
tant plus de musique derniéte, dans les con
vwechants |
On Jui a souvent reprochs, au dew, avoir
ie la guitare, mais je sus sdr que yaa it
ua progtés ? Ga lui s permis de se redler
comme comédien...magicez qu'il ait gardé
Saguitar yurle vente usgu' afin dea vie,
‘quand on voit maintenant ev qui nous reste
(e lui dans “Ces gons-i, dens "Feemand”,
‘sins“Lesonhons", "Les mens” | Cequests
‘uains étaient belles! Elles taient beaucoup
veux que sur une guitare
‘Aux Marguises, i] eompossit de nouveau
seu, apres bien det andere pourdes chan
sone comme "Online pouvait pis par
ser de st guitare, Alors om 9 fit Le meticr &
‘Penvers 12. enrepisicé sa chanson en studio
‘ous'accompagnantala guitare, etmoifal ft
"orchestralion en recoding sar ll } Je
Pasais dja fit sur “Le plat pays". Comme
6,00 €tait shes 8rro dans Tesprit
=A propos du dernier disyoe, on a beacon
parle d'autres chansons enteglstebes qui reste
‘alent en reserve
=Mousieur Barclay surait bien aimé que
sorte un double albuin, mais Juoaues, anes
avoir tout cnrosistr, a faite sélection des
chansons, Ce n'est pas du tout parce qu'il ne
Youlait faire qu'un seul disque, eest parce
4a’ avait polled cellos, Je fis rdauere
‘ment dans a presse ay eles vant soti.. 8
‘ipatouille afreusement dans les cereuels,
Moi, Je serais triste quan en fasse one
exploitation alors que = n'ésait pas le dési
se acs,
Ty a.une diffrence entre 22 dernier sqm
et les autres... Si avait cté en pleine santé,
avec un disque & venir Vannée suivante, i
aia pas “essays” toutes os chansons
Mais & ce moment i pe supportalt plus
Paris, les gens, tout Pénervait, til est dit
Puisge Je sts f, on va tout assaver, pas 08
Inora 21 on chovsra Weil. Brida wi, ota
choisi. Moi, je respecte la selection quil
faite, est tout
Pour conclore, pensez-vous que Fanivers de
Brel se soit heauconp moi, des premiéres
‘chansons aus lus récentes ?
Je pense que, cher Jacques les sujtse'ont
pis tellement changé: illes avail dai, Cele
spénérosié,ceculte de Vamiti, cet amour de
autre... Tout oala existe, mais ilférem.
‘mien, d'une fagon plus simple a début pour
sdovenit, dla fin, des monuments #
Propos recnllis par
oes TRCORDIFR mt
ow{outed i page 32)
decesesparl et premiar exemple de croscendoy/decrescendaoa
la progrescion de la musique suit pas a pas celle dos paroles, “La
valse 2 mille traps", qui futun 6norme tubo (au point eu'un fantal-
siste en fit un savoureux demerquage : "La vache a mile rancs"
ct reste une Inoubllable performance d'interprete - cue! soul,
quelle energie et quelle sante | "Ne me guitte pas", que nous
vous lerons pas Finjure de commenter ic! saif pour rappoler quo
Bal, dans une émigsian de radio ou il precentalt ifferenta types
de chansons d'amour, a décrWil un jour eomme une chanson sur
“amour lache". A noter ici Papparition d'une des olis belles irou-
veilles de Francois Rauber : les endes Martanot, que Yon prit au
debut cour uno scle musicale, “La colombo", encore une grande
chanson : exhortation pacifiste couregeuse en pleine ouerre dAl-
gérle. Judy Coling en enregista uno magriique version en
anglais (an 68, sur album in My Lite)
Autre bon point: Brel commence & maitriser la derision etl satire
fen los appliquant & des sulets sérleux, avec “La damo patron-
esse" et "Les Flamandes" : dans la premigre, qui annonce “Les
bigotes", fait un sorta Fhyproorisie calotine qui a marque son
enfance; dans 'autro i lustige avec bri el far0et# un certain con
‘ormisme social, On salt comme iicéteste par-dessustoutcesvies
prograrnmees.
Des lors, lesattaques-viruiantos (otparfois méme,laslatirasinju-
res ou ce menaces) que Brel guia essuyer acause de cette chen
son, of juscu’a son Gemier disque, semblent [ul donner raison &
‘posterior! De maniere analogue, un Gaston Cout edt pu écrir,
‘Los Boauceronnes, los Beau-los Boau-les Beauceron nes". Parlez
1de.ce qui neva pas che les autres, et vos proches vous acclame-
rort; pariez de ce qui ne va pas chez yous - meme sil sagt des
mémes constantes de ta comedic humaine - et is vous tieront
Gessus & boulets rouges,
Pourtant quand, en 61, au milou d'une livreison d'autres tires de
plus an plus forts, Jacques Brel enregistroraMarioks”-probabie-
‘ant la seule chanson flamande a avoir jamais fait Io tour du
monde et & sre reprise par une psiade de vedettes de varetes |
los memes nationalises flamands ne lul en saurent auoun gro.
‘Quane, un peu plus tard lonvogistrora un 45 tours avec avatre de
see cuoces adaptes dans cate langue {Les paumes dh pett
matin’ "Le plat pays”, “Les bourgeois’. -Fosa"), non plus; quand
‘enfin lira a Jacques Chancel, an reponse 4 une question Sur la
Belgique : je suis amend de carats; fe débloque un peu comme
Jas sureastes famards, ls n'y arsteront pas davantage attention,
Nous verrans biontat Nevoution des reactions de Bral face a ce
prebiame.
*Marigke” mest pas seulement une chanson aminemment flax
mande (que confirme encore 'nommade aux vies ce Bruges et
Gand); eat aussi bien aor, une des plus poignantes de Grel sur
Fechec amoureux et, meme sil se garde une porte de sorte (Ay
Marioke, Manioke, revionne le tomps / OU tu maim de Bruges @
{Gang}, on peut cre qu'ilest dela aux prises avac ce déseepoir des
ruptures qui Ie tenailfora dane maintes chansons. Oans ce meme
Volume S*.ea retrouve une situation et un consist simiiairesavec
“Clara, sau que le cadre en est plus exolique (carnaval aio") et
‘que cala s'accampagne une tentative en direction de lamusique
breallianne - la seule & natro connalseance dans les annales ou
tandem Brel/Rauber.
‘Le prochain amour, iu, ast 8 pau pra sans tlusion quant a
Techoo;e'est le amex ona beau faire on absau dlre/gu'un homme
‘aver on vaut deux’ ca fat du bana’ atre amourew. Eta plancne de
‘salut quil tend eu demier couplet ge safs que ma fendre fibiesse /
Tera de nous des navires ennemis / mais mon cavur salt ces rewres
‘ennemis/partant ensemble pour poche ia ondresse) ne suit pae 4
gommer la peur des precsdents Ge sais que ce prochain amour /
‘era pour moi le prochaine défane). On relrowvera souvent oes
ppeure chee Jacques Bre! : peur de Is femme, peur de Ihebitude,
eUrdu couple étabi, mats 2ussipeurde echec et peurdelasoll-
tude. Et inclement, peur de kitmeme et peur de la peur.
‘Les prénoms de Paris", en revanche, est uno de ces chansons
amour optiniates que Grel - quand llveut bien renger son deses-
‘oir ~ arrive desormais a nous pendre sans mievrerie ni complai-
‘sane: comme deja pour-Lavalse & mile temps", dcriture, image.
tle et Interpretation sent brilantes st concourent a rhomogensite
dds Tensemble. “Vivre debout” (avec Ia remarquable particination
deBarthelemy Rosso qui, au meme mamont, est leguitarste até
des disques do Brassens) est tres blen chante; Brel fentonne &
vouc nue puis, usqu'au bout, simplique a fond dans ce texte ou I
slinterroge : seraits! impossible de vivre debout ? (par opposition
sauxgens qui “eo couctiont; cetts Image sera remplacéa ulteriou-
‘emert par celle das gens “qui bougent” ot des gens “immobiles”
‘mais lly 8 deja la un dos gormes de la “philosophie” brelienne,
«fou Finteret-en plus de son aarément co cette charsson souvent
sous-estimés, méme par les admirateurs)
On n’oubiie rion’ ast riche d'implications :c'est!'une des promi.
‘ostois que Brel ne parle plus comme un jaune homme. Non seule
‘ment parce quil anvisage sa propre mort (ii Ta dela fal), mais
parce qu'il voltan ela possibiite o'une fete, consolatrice de tous
(005 ragrets et remords, allrape-cafards (eymbolises - comme par
hhasar 1 - par es ports et les bars), promesses et iusions. I faut
avoir deja vécu assez longtemps pour peupler son cimetiore &
‘aves avant @'Scrire quelque chose comme On rroubie ren de rien
on r’oubfe rien as tout /..'an shabiue cet tout Pensee forte
avec des mote simples,
“Les singes" fait ference -c’est assez rare chez Brel-A certains
falta poltiques du moment (mais toulefols pas dans des termes
uss! précis, yore journalistiques, qu'un Léo Ferré),
[Mais jos deux titres vraiment incub abies de ce recuell eont bien
‘Livrogne® et “Le moribond”. Paradoxalement (ou flamand ,'@
personage du “Moribond’ est asser résigne et sersin dans les
couplets ot mémo Joyeux dans lo retrain, alors que calul de
‘Livrogne® ~qui n'est pas cenise mouri dans Fimmediat - est pri-
sonnier d'un déscapcir déshirant, celul de avoir plus rien
altendire de la vie: ni tistesse, ni colére, nirancure, mi passion, pi
mémolr, ni espolr Notons aussi Tinereysble force de'interpreta-
tion, qui nous plonge dans les abysses du noir br
LA MATURITE
Le “Volume 6° contlent une bello brochotte de nouveautes d'un
ros haut niveau, si Ton excopte “Vall, a lecture encare mal
assure, el peut-ire *Liaventure’, dont on seit qu'elle deviendra
un des princines de wie de son auteur; mais ict alla occasionne
‘uno chanson aux olonts pétainietes et au caractére “rétro" deja
Cette cate, que souiigne le style des chesurs (intorprétes par la
(eute en page 383
eea
JULOS BEAUCARNE : Un homme que nous ne saurons pas...
Sans qu'il y ait de rupports formels entre l'euvre de Tun et celle de Pautre,
‘Tulos est certainement le chanteur belge bénéficiant de la plus grande noto-
rieté dans le monde francophone depui
pas de produits plus ou moins bien “plastifiés” destinés &
Brel (nous parlons ici de chanson et
consommation
conrante)...11 était intéressant, rien qu’a ce titre, de demander 2 Jules un texte
sur son ainé. Et puis, le Wallon n’interprétait-il pas sur scéne a ses débuts -
pour le plaisir - une chanson du Flamand, “Ca va, le diable” 2.
Les vivantsnamivent jamuts faire cocider
leur imagination et eur ere, sels yparvennent
es mora et les states
‘Ly @ der semiees i grands quion ne peut les
paver que par Pingrasinde.
‘Alexandre Dumas,
Les chansons de Brel étaient dé de son
vivant des tomes acoustiques et sa volonte
de vivre ot su faron de mordre sont resiéex
raves dans fo vinyle et les mémoire. Per~
sonne aa pu éeiapper a eet homme-ta, it
nous 4 pris malgré nous & brasle-conps et
nous avons dérivé, emportes parce Don Qui=
stale, ee capitin’ au long cours, toujours la
rapiére fla main, ee “pourfendeur’, ee
hear invetése de communion, poursuivent
tnvers ct conire tout, avec une persistance
‘cults, un “impossible reve"
1 paratt que Brel, jusque dans sa vie auoti-
leanne, revait le res ct. Afores de vivre aver
eux, de 52 cogner & eux, éalt souvent éépu
par lour vrs vie (c'est dangereux de Fever
Tes autres, sans doute ne peut-on river que
soiméme), Aussi, paral, Abs qu'il appcit
aqui était rongé parla malate, ce vieux lut
{eur aurait rangé sa rapitie ad vestiars =
état plus luimeme ce au'il avait reve de
Iniaméme of sa survie u commencé entre
chien et lou, toujours sur le quivive,prat
faire le grand saut mas ces fois sams pare
chute, Patiste travaillait sans filet
Bred Pygmalion ? Brel plctureus, psintre
Drossant & grands traits le plat pays de
Plandre dans ilignée du Gheiderode, du De
Coster dHiskam, lous Gerivains Ramiands
Gerivant en frangais mais raduisont a réalité
Mamande. Ls truculence, le vieux Rebelais
‘ait pas loin, paxTais represente anfond de
Tp toile au edte de aon bee on peimtuee
Bruegel. “Regarde bien petit”, *Mon pére
ANDRE BIALEK : I a amené la Belgique a la
Son troisiéme album (cf, PM n° 17) en a fail Pun des auteurs-compositeurs-
interprétes belges d’aujourd'hui les plus appréciés. A juste titre. Il ambitionne
‘de devenir prophte dans son propre pays en “réconciliant Ia chanson et la Bel-
1uo, tout en sachant qu’il n’est pas facile d’étre belge, pas facile d¢tre chan-
{eur et pas facile de chanter pour les Beles en Belgique”. Lune de ses chan-
sons, “La Belle Gigue”, est devenne un classique aussi bien en Flandre qu’en
Wallonie, ot grace & elle les frontidres tombent, du moins le temps d'un spec
tel
= On assiste actuellement en Belgique 8 une
‘appropriation de Jacques Brel, auteot par
tes officiels que par les gens eux-mémes, ct
Past unt mioux. ly a toute une géaération
‘ui a’a pss conmi Brel, qui le reennnait
‘maintenant ot se reconnaft aussi dans soa
attiide, Mais ily a aussi un cOté qui me
avait a peu moins sain ge le part de cera
ret inslinoes on erse une série de manites
lations auious Je Brel qui, cestainement,
sietnen' du eee, mss qui, d'un autre cbte,
ne correspondent yas 2 ee que, lui chercbait
(Cela dit, chez les jeunes anteurs-composi-
ours-interprdies xetucls, on reicouve Pin
uence de Brel, mais qautres aussi. Tous
ceux de ma génération ont commenc® A faire
fies chansons alors qu'il avait aretéde chen
ter, Et pour beaucoup, 1 était on qvelaue
sorte “encombrant™, beaucoup en par-
lent pas, on ae Youlait pas en parler pour
toutes ries de reisons, Lorsqu'il est mort,
certains se sont tcouvés déliveés d'une sorte
‘9 complexe étrange, Ft eatlo rappropri~
tion a laquelle ea assste aujocsd'hul exe
semble tout fait positive sur fe plan atist=
oe, dus moment of laBelgigue esto tala
fe se casser fitteralement, ot ot tout Ie
monde perd pied et perd pont
Jenesats pas trop ce qu'il aapporté ala chan-
‘son belge, care coute encore que lachanson
blge at amis oxist, ojo ne sis toujours
bas ce que cela veut dirs, la chanson beige”.
Mais ce dont je suis convaincu, et qui est &
mon sens le plus importent, Cest qu'il =
famené la Bejgique’lachanson, memes ya
eutoutcv oitéexotique quia plus étranger
comme dans le pays meme,
Mais i a réussi 8 traduire Ja Beiique awe
patee qu'il avsit use curios immense, nom
Seulement pour la chanson, mais pou la vie
artistique en général. Et parce qu'il vest
snowrri des autres a7, des autres expressions
du pays. Je pense pat exemple a Verhaeren
‘5 Hrel svat pas fu et aime Verhastea, 02
aura sans Goute pas eu “Le plat pays™ Ila
‘les toes de James Ensor, de Bruegel, Et
Je ponse que cest une lepon eapitale pour
dissin", “Crest Ie vont du nord. Chansons
‘ui peignent, expositions de peintures c
leas de Jacques Brel, et lpcomédien extragt
de Lemmerdesr, humour A le
Paecent du terroir bruxellois qui
Jui colli & fs langue: Jvous a1 epporé des
Donbons.
‘Aw départ, quand if chantait & Paris, on
avail appelé "abe Bret” et on ful avait di
dquily avait d'exeellents tains pour Wir
Tes ! Saventils t-bss, dans le sud, que los
plus grands myseiques sant nés en nos pays
‘du acptenttion ? Brel avait In Roysbrark
PAdmitable, & eneval entre le visible et Mice
2 ees pays de presque Prance ?
1) test trouvé un poate pour dire :*S) vous
aveudes Neurs a me donner, onnexles mo
de mo vivant” est op tind le grand Jac-
‘ques grifann les brouillons de sa mor, 188
Hance avec le silence en partant aux Marqui-
sos on ex ar, en tant que despots éeairé de
Iuiméme, il avait decide de Senwoyer lu
‘meme on exif; mis Tebsence est génératrice
de présence, “est bien comnu (exemple, les
anes sabbatiques), mais de absence il ne
faut pas exagérer et est pouctant ee que tu
fis, cher Jacques, en célebeant ies epousailes,
avecle silenee, en partamt en exil otal, Mais
cel enibli, em appacenice ne Pas pas deeds
chanson.
ayjourehni:31me semble qu'il nousit:*ne
rious restrignons pas, nous, pelis autews-
compesiteurs, & pleconter ave dos char
Sons On a top tendanee & cloisonner les
agentes cles fSrences que fon nous donne
soncernent toujours d'autres chanteuss, Bee
‘nous rappelie qu'il est nécessaire de se nour~
rirdeVenserble des expressions, que ee soit
liu theatre, dela musique ou ducinéma. Ete
dirals quactoslloment an Belgique, jo. ae
‘sens pas iew cela ily aun eppauvrissement
Ge 'ingsiration parce qu'on ’eeoute que des
chansons. Ce phénuméne, c'est Tindustrie
du disque gui 'a crdé, PI C'est encore plos
vient on Belgique, of Ton se 18 2 des
chanteuss Grangais qui ont “reuse. Si on
renlce dans oe jeu, [a chanson an active ase
copier elle-méme.
En ee qui me concerns, jai découver! Jac-
‘ques Brel bien avant gus je ne commence
shanter, Brel et Fercé me parisiend, on tant
au'adolescemt, ts rEpondatent a mesiater-
fogations d'alos, par leurs chansons, mais
usipar Tour atitude fice a la soci, face
lu vie, vais évidemument une preference,
partagee ici par beaucoup, pour Brel, parce
‘vil repeéseutait up peu le grand fror6
révolté dans lequel on se reconaaissat, &
‘use desa grande dimension humaine, lesa
frande sincsrite. 11 oseit dire les choses. {1
perist & notre place. Ca, cei avant la prise
e conscience ds lajounesse, avec le rock et
puis ies Beatles.
Aujourd’hu, en Belgique, on a ux peu temok-méme (Partiste pant dans es coulisses, on
croit qui va reveniz, qve oe nest qu'un rap
pel, mais il ne Tevient pss... Adieu, que le
‘ernier venu ferme a porte), mais ne décide=
‘von pas tout, presque tout, sieméme 7 El tot
‘qui vous éire seul, ces ale, voll que les
ypensées de mifirs dThommes et ds femmes
te poursuivent et Tempécnent pauline de
{ace ton chemin dans autre moade, Situ as,
rmarehé depuis que tu es mort, tu dois Bre
lin maintenant, mais la pensée va plus vite
cr plus oin que ia mart, tne peux éehapper
aux pensées des vivants. Moucir n'ast pas
sulfisant encore, i faut mourir dans les tte
‘des viva et €t pour cela sas doute qu'il
ext inutile de chercher & mouri. se trouve
toujours, quelque part au monde, uelqu'yn
‘pour se fessouvenit, et alors votre mort est
Peut-tre osu en train de nous dire» "Mais
laissezemoi tranquille, oublisz-mes, foute2-
‘moi la paix” ?Erinlassublement meme dans
roles & Musigue” on parle de toi. Il est
{Wop 76tqu trop tard "Si vous avez des Meurs
A me donner, donnecies wei de mon
vivant”. Tas entrd dans la legends, om
voit de dos marcher comane 8 Jan un fm
ot le genérique déroule ces mots : Regarde
Dior pei, »'@ ue Romie Gul pave que mows ne
saunons pas, regarde bien pet.
Jules BEAUCARNE. a
(Toatinnes-la-Grosse, 7 mal 1982)
Bites ste
dance, on idéalisant 12 porsonnige, & Ie
éduite,on sel éapproprie va peu partout:
tout le moade Y'a cans, Wout le monde Pa
“fhit™. On fe rédurt, on Te rabote si je pais
die, jusqu’d en faire un homme trés génd-
eux et trés tendre, comme sil Petait da
‘matin au soir On Je msthifis pour a'en voir
aque les qualité,
Une petite anccdote : on est rappelé qu'il
tat né 2 Skusbeek, avenue du Disc, at
Iesauigniés commbnales ont pense debap.
Aiser Tevenue pour Tappeler rue Jueves
Brel, Par souch de démoerati, un réferen
dum a &t& organisé, demandsnt & tous ies
riverains sls Etaieat d'accomd avec ee projet
En bien, a majorite des gens a refuse, Cave-
nue du Diamant a conseres son nom ot ls
autorités en ont és eécuites placer une
‘que sur Ia maison rata de Brel. En oisant
u'll avail panlé de Bruxelles comme pes
Sonne me Favait fal. Alors qu'il AGelaat fut
iméme qu'il en avait parié au passé, en Ie
situant en 1900, parce que Bruxelies é'u-
jourehui ne Finspicat plus, et que cette ville
avait rien 4 dure | Ce quest toujours vrai
‘ailiaurs... Mais pasions
‘Cumuler comme lui lee trois talents dau
teur, de compositeur et einterprite, est
Snorme, et bien sOr personne ne pourra Je
remplacer; n'y a ailleurs pas dle rempl:
er tlya peut dire 8 se éelamerdePhéritige
‘de Brel, parce qu'd este seul 8 avoir port les
fendations Grune expression originale en
Belgique. C'est extremement dilicile de
venir apres Ibi mais je reste convainen que
nog modes ne doiventpus Stredos moles
JOFROI : Vivre debout !
Jofroi (ef. PM n° 14) fait partie de cette jeune génération de chanteurs belges
issus du renouveau wallon, qui, dans les années 72-73, a redonné a la chanson,
en Belgique, ses sources populaires et traditionnelles. En tant qu'interprete, i
été 'um des protagonistes du spectacle d’Albert-André Lheureux, Bre! en 100
chansons (a Bruxell
en 79 et & Paris en 81), chantant avec bonheur de nom-
Dreux titres de Brel (“Jef", notamment), Auteur-compositeur-interpréte, il a
Comment se
‘soigrent fos Chinois aujourd'hui Ed, Robart
Letfont), qui ne parut qu/apres 8a mort
En offot, Joan - qui avait tout ce tomps-!4
maintani son amitié avec Jacques Brel -na
lui survecut que de deux mols a geine. La
nouvelle d'octobre 78, on le devine, tui fut
Insupportable - bien qu’elle fat prévisible ~
autant qu'il souftrat pour sa part ~ 6 iro-
nile !- de maux de cceur, au sens propre
comme au gene gale. décida done, ua laid
jour de quitter cetio vie.Je voudrais deer
Tatticle Bre! en mouzement & sa memoir,
Mals une memoire vivante et porteuse
‘energie. Sivous m'avez compris, ne vous
bbomez pas &réécouter Brel: is0z/os lites
de Jenn Clouret, écouter les chansons
Osvaldo Rociguor at de la tere entiére
ft restons ensemble, comme ceux-la,
branches eur tout ce qu! vibre ot vit
Jacques VASSAL m=EDDIE BARCLAY : L’intelligence du courage.
‘On a beaucoup glosé sur Pamitié étonnante entre Jacques Brel et Eddie Bar-
lay, sur le e&lebre “contrat 4 vie”, sur les condifions dn lancement du dernier
disque et bien dautres choses. Eddie Barclay a produit un film sur Jacques
Brel et chargé Frédéric Rossif de le réaliser A partir d'une masse de documents
‘qu'il lui a confiés. Rossif et Brel s’étaient rencontrés et, quand on se rappelle la
qualité de documentaires historiques comme Mourir 4 Madrid, on est impa-
tient de voir le résultat (sortie a Paris vers la mi-juin). Je suis donc allé poser 2
Eddie Barclay les questions que le public se pose. Jai découvert un homme
extr&mement eourtois, et visiblement ému quand on parle de Brel, tandis qu'il
‘me montre des lettres regues de lui. Moi aussi, je suis é:mu..
i signature cu tamee “contrat & lo” nto. Brot € Barca
+ Pouver-rous nous priser ce qu'il en est au
Juste de cette histoire de contrat Avie, unianc
ddan les annales du métier ?
+ Un jour, Bre, avec aut favais des rapports
teonslants ma dit: Jeme onsen mieine corm
lon a ravailer avec to, doncje voudrais gen
‘gne'un conrae vie Ine me demandaits
fen contrepartic ! C'etait un eadeav som
‘tuosx qu'il me feisait Hara pu me demman
der cing cents millions que je le lai aurais
ovate donnés. La-dessus, je vais voir mon
Avoest pour sevoir comment on pout élablir
Savelmion avocat ae ot: Jurdlgvenian, anne
eu pat fre ga. Alors m'a propos la for
fuyle de signer deux contrats de 33 ans su
cess, ce quien pratique revenaitav méme,
= Une amit entre Il et vous 2 toulours para
tune chose un pou... cub... Gtonmuate. Qu'ew
‘tata au juste *
- Ons écrivat beaucoup. D'abord parce quil*
tlt lon, Jes dernieres annges. 1 stan part
dans sesex en 75. Notre amitié avait com
mencé és Je dsbut do notre. travail
tensemble, Ik lait content de tomber sur
‘Welqu'an cui connaisait in musique et aut
[ui laissa fa Hbert@cogapldte de ia concep-
liom de son traval me Gomendast souvent
des consais technicues surlafaon de 'orea
niser, mais tout ce qui est pay, c'tait sous le
forme qu't avait youlua, jusqu'a Posie des
chansons sor Un disque, ete. I savatl que Je
‘ne mettals pas une photo, pas un texte de
Dochetle sans leu sournettre. Avant ine se
‘entait pas bien avec Ios gens avec sane
aurail dd Glee ea communion. Un jour, il
‘gait Philips avec un contrat en corey 8
{Gu un proeds), et cela en leur disant que
ait pour aller chez moi. On s'tait dj
Feneonirés, mais je ne lui avais jaoais rien
propost et est IU quia Fit le prezoier pas
pes le suceds fantatique de Olympia
64°, on s'est domandé gouranol n'y avait pas
en mn disque des adieux ?
« Jenne sais pas, Je pense qu'il a pas voula.
euro qui sav jamais oul,
= Vous aver &1¢ ints vivement ovis 4 partie 8
propos du battage énerme lors de ln sortie du
dernier alburn. Que réponder-taus ?
(sowrre amass) - n'y a ou aucun baltage:
est lol est erreur du public Je vais vous
raconter, parce que Ces assez dr6le + Bret
n'a donné des consignes personales pour
ne pas faite de pub du tout. On avait juste dit
sux disgusices qu'on piSparuit un disque de
Brel Lai, sa consiane, cetat que personne
ne devnit dire favorisé ai servi avant les
utes. Idem pour la presse (saul tris heb
madaires) ot les gans de radio Done pour
‘que fou: le monde ait les disques en meme
‘temps, on aya mais un code numésotésurles
Fermoits des caisses et dla ménis eure, a
imme minute, on a tééshoné le code 2 tou
{es Tes cadios et mon service commercial Pa
eléphone @ tus les points de vente. Du
coup, comme etait spectaculaize, tout le
monde a dé sur eette histoire et, involon-
fairement, c'est Jacques qui sans Te savoir 8
déclenché ga
= Om a raconté asst = mais on raconte beau
‘coup de choses -que cite opératon aal servi
= ou aldé ~ venflouer yore malson on dif-
‘alle fnancitse, LA encore, éelaicez-a0us.
Non, ls grosses difficult financidres che
nous. ily ena eu (en 70), quand on a essayé
de mcr un secteur “appareils” qui n'a pas
du cout marché et dont la mauyaise eestion
nous a enié quvelane chose comme | mile
linrd, Je me sus séparé d'un de mes diree
tours qui lait esponsable de cette situation
Mais, au momect de cette sortie, en 77, elle
etait depassée.
= Ona eatendu purer desix chansons ines
cenregsirées eu mime temps que ce demiet
album. Sortivont-lles wn jour?
LL en deste véritablement quate
saver, au depart, Brel vouait fire un double
album. Tl avait Zenit pas mal de choses pen
dant retraite, Mais il sa pas po fairo us
Souble parce quil Sail vaistent op fatigue
a Vencegistrement,
= On peat savor les tires ?