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eYceuvre du mois PAR HUGUES MOUSSEAU Schumann Symphonie n° 4 « softs yemtendsdela pitcovoisin lever to farcuche ré m= eur », note Clara ‘Sciasmann dans son journal in ra 1841. Rober, qu vient éerire coup sur coup Ia Synuphomie n° 1 « Le Printerazs nctVOsvertae,scherco ct finale. ravalle darrache-pied = projet piss radical ot ambitiewx de Enfamouse «année spraphonicue ». Creeele 6 décerabre ai Geseundl aus de Leiprig par Ferdinand Davida ‘Spaspltonte # r8 incur — sa de sieniedonc-eostunaceuellmitige Sastractare dn seul nant, safe fplté thematgie (contrebalancée par de foisonnantes relations moti- ques, ses fayantes inflexions nour rigsde Joa Paul B.A, Hott {voutent. Apres dex males tena tivesdela faite éditer Schumann met de odie cette partition guile in suftisanument about Ila xeprend dix ans plus tard, en- courage par Clara et le wou récent Steves de la « Rhénane », En ‘quelques fours Seulement, il remo- GHle] inecoduction, amplifila iro sition menant au finale, répbte Tex position des mousements extremes 2, surtout, etaffe instrumentation sans toucher a Leffectif: bois par deux quatre eos, deux trompetis, trois saben, Himbales,cordes Cesicetieseconde mouture,achevée Je 19 décembre 1851, que Schumann dirige triomphalement& Dussedort 2 |oranason Rigoletto de Verdi ost eres ala Fenice ‘de Venise. Liset compose ‘Mazeppa Wager lematif da le Chovauchéo des Wallyries, e Herman Melvile pute Moby Dick, Heine son Romanzero. e Jean-Baptiste Corot expose La Danse des Nymphes. HISTOIRE, INTERPRETATION DISCOGRAPHIE COMPAREE. Je 3 mars 1853, sous la dénomine- tion quelque peu trompeuse de Symphonie n? 4. Une ceuvre-carrefour [Las din années séparant es deux ver sions ne faeilitent puare l'sppéhen- sion dime ceuvre of enjeux esthe- fiques et comtectes palliques entre cearésonance. Quand Schumann Ten treprend, nul composiieur germa: nniquene sestencore aunt éwancipé du modéle beethouénten. Anne com- binatoire presque aus intuitive gue celle de Besioz ssjouteTonde de choc dela « Grande » Spmphonie de Scnu- Trert, que Roberta redécouverte dex ans auparavart, Cedernierenadopte Tinteanguilits, Yesprit de rupture, touten maintenant sainération pos Iatticisme de Mendelsohn. Lorsqu!il la remanie, de nouvelles probléinatiques sinviten. Les moct- fications, loin daltérer In singubsrité ddu premier jet, entichissent lteuere ‘Jun soul visuel faisant écho aoe Iai de Liszt er diane amp dramatiquepassi Aoigndede cele de Wasnes: LOpus 120 laisse ainsi en= trewir, plasque toute aulresympho- nie de Schumann, le conflit eure musique pure et musique & pro- ‘gramme qui allait giver les deen nes venir. Sila version de J841 Incarnait Feral tation du Vormirz, pariode oi Bs rope redessinéccn 1815 parle Congiés Ge Vieane était de plus en plas contestée, la révision de 1851 prend aciedeVordre resiaunéaprés| écrase- ‘ment de la Révolution allemande de 1848-1849, Elle affiche une siete et sun apparat qi, paradoxalement, == Juamsent su dimension visioanaire. Un procés en sorcellerie Vorchestre de Schumann Fut longs tens maqué pour sa prétende m- adresse. » Ease ,« selon Felix Weingatner, trop habit Jee» aux yeux de Brahms, fa version finale essuya desjugements d'sutant plusacerbes quien pouvat li oppo- sor la légereté de touche de la pre- smigre mouture. Ces reproches sieninentclu procésensorccllerie car, sans etre aussi grisamie que celle de “Mendelssohn mi aussi arthodoxe gue celle de Brahms, son instrumentac tion relaie admirablemeat es hac: diesseserhésérodonics desiées Fle reluse survoutdelesparer dun éelat avenant cn académique. ‘Mica : les brusques oppositions de registres, les multiples doubares des vans, les successions quasi pianis- Fiques denotes répsties dans les pars cies intermétiaites des eordes, ab senies de la « Rlnane » comme des autres pages orchestrales de cette pe: riode, résultent d'une volonté affir: smée, Consttive de eeusre, cette its trumentation na done pas A etre améliorée + et les tripatovillages ‘ouelle a subis au fil du temps ~vie fpotamment l'écition Mabler que Chailtyaenregistrée—niont gure fait ta preuve de leur bien fondé. Enjeux de linterprétation «On comprend mieux chaque wer sions on connaft lace » insicait Hamoncourt, Colle de 1841 lisse {ses interprtves ume marge de ma- rere pind imitée, Exec Hie fxitque Schumann rier sans dente pas le temps daller an bout de ses fdécs ? Toujours est il quil faut en éclaieer les éhans furl, les équ Hibres précaites, mais aussi «fn cam- plete et inquiétude nouvelles » (Charles Rosen) qulle inscrit dans ‘uncadre bien plus strict que celal de Ia Fantastique de Berio. Phas vaste est le deli de la version 1851, qui sest imposée quasi sans ppartage. Par sa position charniére, alle ouvre des perspectives, suscite des écarts d'interpréiation que offre aucune autre symplionie ro rmantioue, et présente deux versans diffcies’ articuler: Tun wourné vers Mendelssohn, Weber, volre Schu- hort: Yautre vers List, Wagner et ~ comment ne pas Venterdlre ?~e=tte ddémence qui guette Schumann era biemde Fengloutir Discographie comparee Version 18417 Longtemps absenre descatalogues a ersion de 18341 connat depuis trois, antes un tunie retour en gree LA oft Masur, & le téte eu London Philhacmonte (1990, Teklec), sou Higne Valter de la formedava Femme devent Je coucher sie ele pointe wees 1818 por Caypar David Friedrich Indimension teansitoira de ¥Opus 120 cette ode fu hars-champ. que celle des textures, Harnoncourt (1994, Teldec}, Gardiner (1997, Ar- hiv) et Rattle (2013, BPH) affichent ‘un prosélytisme plus militant. Harnoncourt fait assaut de pugna- Cité. Las ! Ses brusqueries, saryth: mique assére, ses timbres souvent lisgraciens fragilisent un propos od lapossie elle meme peine se frayer unchemin, Rattle exalte vee prag matisme les sspérités du langage plus que ses singularités, comogue la syntaxe locatisée de Becthoven avantage que lonirisme de Weber ‘ou Mendelssohn, La reussite serait ‘au bout sans le hiatus entre des Ber~ Tiner Philharmoniker aspirant au plein souffle eturschef atisant d'un geste ramassé lusgcncede instant, Siil est pas non plus un mattre de Ix grande courbe, Gardiner met en @uvre un plan parfaitement eaeason| oe @ loeuvre du mois Retours aux sources. ‘voques de 1841 apparaissent avecle Premvlers, en 1989, A renter avenmare plas de justesse. AfFatéa Tsxiréme, des instrameats d’époque, Norring Vorchestre Révolutlonnaite et Ro” ton et ses Landon Classical Players que nestpasle moindreatoxt (Warner) vient our 4° tourner court dimelectuse bénéliciant detous les parmanguede pakation, vantages du studio, Elle Yemporte Unanaprés son plaidayercriard pour sur le beau concert de 2018 (LSO) [a version L841, Harnoncourt (1995, ‘ei Gardiner etle London Symphony Teec) se présente face aux Berliner ‘paieot quelque peu les contraintes Philharmoniker. Malheureusemeat, Inhéremtes au five accord se ft mal ere le lvis da chefetlagouochedeTorcheste. Cate we OU Version 1851? sersimeaptinecertes parse insirn ‘Scrutons maintenant les horizons tions sehubertiennes miais ses ques- plus larges de la version de 1851, tionnements, vite envahissants, en- Scule symphonie de Schumann —caventla continuité de leew. éerite en mode mineur, 'Opus 120 Gardineretson Orchestre Révolution oleremablademi-mestire. Ta rete-nairoetRomantique 1997, Archia) ont sue de Haitink (Philips) et Thiele- _ivartage de aire bloc. De lexposition mana (Son), l'indétermination de dn Lebhaft intial, projetse avec une Bahm (DG, Orfeo, Andante),Jexté andeur matinge de sécheressc, au fie xioritSde Levine(RCA,DG)et Kube- ale dont aucune incise rythmique Wk (DG), la bienséance de Nézet fest lassée dans Fombre, en passant ruin (DG) ne soni que frustrantes. par la-morsure frémissante du Alors que le prosaisme de Paray Scher ilssituentla4 dans esillage (Mercury) er Sinopol (DG), la mé- de Wehoret Mendelssohn, maisausst tonomle de Paavo Jarvi (RCA), ia _Talssant alors de o6ié sa nentralité de Dohnanyi (Decca) vaverent rédhibitoires. Véritable corned’abondance,ladiscographie « hisworiquementinformé » ansouffle Sarticule autour dequatresxes.—_lamesure deson érudition L'G@UVRE PAS A PAS = | | Ziemlich langsam - Lebhaft 1. Romanze lascction meédione dela Romance Schuman nous harponne avecune Ben quiinciquée «plutétlentement » —Auliwucle le mener ala conclusion | inteduction ena en rémineur b 3, (semi lngsor la Romance atiendue, unimerméde « un peu lourde ce menaces, dente dews motifs en arrineurriest pasa proprement eter» (eras muickhalterc) de quinze Sinuewealimenteront oute ia symphonie.parerun mouwementlert, Ele stouwe mesures plonge le mouvement dans a labhaftstelencesurun theme Ste reforme ur une mélodi tie somnambulique torpeur i caracelant encloubles codes, dormant du rauthois douolee par les violoncelie. iu dtheletaries osciletions hares Leretour tenébreux motif WV, Langsam ~ Lebhet do Ouverture de Mania! de Fincduction fet un lien audacieux cette ingpirion géniale, Schumann Un martial tutti sforzato en mubémal avec la partie centrale (en 1 majaur) ‘accole une des pius qrandioses lence, mesure 87, le développement qu yet viol solo engaget, Uanstions de[store de lamusique Gui votamergerde neuvellesbrbes parses délicates arcbesques ail fois miniscanco du Freschit= dlethames puis une mache fortement de riots en doubles croches, etprentcho du Cripuscule desde syncopée. Le veritable second theme, un dialogue intime avec Forchestre, ‘Apres avoir bascue dars le Lebhatt on ré une inne offuon,n'=pparalt reajr, hieterpénattionsmeique Gulslames 17, gore quon entre dons. Scherzo Sintesifie dans une exibérance Iedernier ers cu mouvement Les dées Le motf de introduction resurgt, Sarpastant celled premier mouvement, interagssont dans un kaléidoscoy de maniore renversée, dans (i Simvite un fugeto. La aymphori four our fuide thouré quimine un bondissent canon & 3/4, vecteu achiev = utine effet de surprise — Bune code étengemert actentuse Sia fois assse et de déséquiore sicune strette échevelée, marques | sur los temps feibles. Leia rappele par sa qpiétude presto J 40 ovaeason — Une ceuvre-carrefour qui annonce le conflit entre musique pure et musique a programme. — Illuminations: mélancolique ? dans un Letous detransparenceet dallage-Gquliieeplinien fat dai rontnedat prod Kept ite tervalley Inet des gure 9th th London Syraphor signa pour rques eontrbasesecorsdas le Decea deux grvuresduneinaandss- deriermouemen)ltalane cya cence rajonnants celled 182ltam- plene libiet une intense majo porset surlernakede 956 Nulle tneusement distance. El comme Taldeur ne grve cette tore Gane chez Kris la ansition da Scrap ardemte vibration poétique, ob leres- au finale nous transporte avec une Serrement dos lignes (nouverents surnaturlle Ge Yomibre i txarere} alee les jus e ares Romar] se depose dansleur hyp si ae : Podmes saturniens Lasingulortéde Canela lstiede — Aprescesamugantescariés dimes Philharmonia (1953, Warner) estd’as- baguertes sondent des régions plus socler au ranchantdesarythmique oppresonies & commence par Pure Ie legato le mol angler (983, DG) qut pour nlx (God Sober) dans un are uk Tee jusike&Tenchatnoment des Tirederigueuretdesermualié a pene an tension quimmpene Te Tovestroiflia menace paren Iasubtitsdeariulton, Molaroite orchestration den 4°? Sawallise et Dresde(1972, Warnes) oppovent le plas engin dement 8 ceiefarbol et Gardiner esi pretend que les formations ta Talla nec grrines Fac lr tones fs audaces de Teerture schumansleune, Lespooé des dou Tebluf (TV) est propulsé dans tt rubeto de veloury es ck, te Gis que partou sugisent es sort ‘Teges de Weber, plus acérés et inquié- sana pete Ge Masiicol La fre Statakapalo ve une presi Toma coperl outlive ce Wagner se profile. Mut offre 3 Vienne (0993, Philips) une pure qul nove évaqu [ae tite bazareense du Mat de Pe Hipp Otto Rusge, Rehnuseée par le ralfinament de hilharnoniber dis ciplins comune jamal a fermeté de pst cspense sanstonee ie dh Eien daasclame inebiel dans ine arms pence be te cmpinsances, Brio et opie a ten male cosa Rema ay Lumines, lo claeicieme de Muti (-dessous) fait pandene au rayoncement plistend Se Savrallich (8 gauche) mouvements, exigea denregistreren tune seule prise. Adien elassicisme, place aux odeurs de soufie e& de gonftve | Tel Cortot dans les Davide brindlesince Jechefallerands'earte souvent de a lettre pour micuxexalter ce quil considére esprit de la pur tion. Then occulte les ascendarsces, Ia pour sunespasersesin- mortifireset, da méme coup, les désordres qui menacent la santé mentale de Schuman, Hagarde spec- tralité ode detail parfls rite mals Ia totalitésubjugue, Sonalioe ego Abendroth (1951, Berlin (Classis) navigue dans des eaux tout aussi noires = sa Romianee nest que ténbbres Jes mesures oavrantla tan sition tremblent de hueurs blafardes ef la sirette conclusive résurne dans tun emballesnent délirant Vhysterie sous jacente de leeuvre Barenboim sat bien que chercher & reprodulresemblable godt de candies serait aujourd'hui vou d V'ehee. EL pourtant, (ie dela Staatskapelle e@ I’ceuvre du mois personne natin son hymnique gran deur. Renongant a toute anecdote, & ‘ute frenésis, le sorcier umain im= pose une splendeur exompie ded. nisme. Ti dojgne leeuvre diataches et de problématiques & ses yeux secon aires pour mieux en décortiquer Jes relations harmoniques et contra punriques. Outre les nevis de Fat cur, cette abstraction souvent hors dlechellemetal'épreuvelarésistance du at rekzonnecte le meine atorne a son immanente 10 talité, Feouter seulement In transi ‘iommenant ar finale: anamerphose we dont Ja. sénénité determine sate puissonce. ‘Au sommet ul copendant ne met jo! wettes que Karajan. De ses cing cenregistroments, lelive salzbourgeois © e197? (DG) estlepasexaliant Face drupe Staatskapel tée, leche! auttichien libere les in pulsions centrifuges diy discours, & Texemple d'sn premier mouvesnent de Rerlin (2003, Tek), iL seit & Klemperer ete Philharmonia (1960, dont la viseéralité vejoim presque perpetuer tin peu de la fébrilsé de Warner), aT'inverse, habillene d'aas- calle ce Furrwiingler. Pius que tout Furretnglr, en Vadoasant as granie rité une weuvre dont lechefsouliene arajan unifie sans les eiluer ‘charrmoniquedeKlemperer,sansse la position de porte-i-faux. Cette Lenard Jes confinences de la partition, exa- ieplcurlte Préoccupernid'innovernidalégen acuiéd’analyse presque almedique at{eeeme _cerbant au passage char " Gehcletenpreedanterunthie yuan time eeovre que Schumann congut Fusions lisécaticcegueSchumannannonce de"'mume. pout Clara ps pris leur mariage Seuloquelquesunsatfrontntiesym- dev catharsis de Wagner corine des Sircl de plete et de diferen hone par ses diflerents verants, _heiroliames de Mahe. lator, la mance suse pac som Cate cas de Sel (1962, Sony) cui Et Celidache ? Sa 4" munichose mbitas la symphonie tout entre, aelopte un sie beurt ola véhe- 0986, Warner ae magaetame d tenis quel inaloartioueyertige a Trenoe se trove parol ploqaée sur « objets imposes», car méme # fuphore dans une fexibilite de Iedisconrs. Ba Fenpoignant comme Jeter et pren en tempo et de pas ql ext Tune des dela w exlque de che» ave des shes compost, cefecelieuvre ‘euivees constamment clairoanants et pen d’ésands pour sa respiration Invérieure, ledespoie de Cloveland en ‘esrompela part d'etrungeté BBien plus snignant & New York qu’ Vienne, Bernstein (1960, notre Indi pensuble) dshordedte genérasitédans tune approche sensuelle et éruptive ettenten valeurla craissaneesi no- vatrice da discaurs, Cotte virtuale écoraplerée éclaire d'évidentes cor respondances avec Ia picturalité de Franz Tied. pilfiele de résistor au. Etincelant Apoltinien Eruptif citven Kataian, Wolfgang Riccardo Mut, Leonard Bernstein, charmneravegeardeceteFresane que Drescle Sewalisch, Dressle ven tun York oe eee (1972, 96) (0972, Worse) £4993, Philips) 1380,n0t, ‘Poussent au bord de la surchenff. i — a Diapason el’ceuvre du mois PAR PAUL DE LOUIT Schumann Davidsbiindlertanze 1 état wre fis, dans une petite ville de Saxe, deux frees ju rmeaux de vingt quatre ans = ‘Walt et Vat. Walt, diminutif de Gottwalt, manifestation de Diew + Valt pour Quad Dens vl ceque Died veul.Walrestphilosophoet potie, Vl rmubscien ct homme d'sction ; Walt {delist et soncimental, Vultcynique et homnmedeprit. Time, emprunté, fgénérevsx, Walt est un bourgeois a grand cceur ; Vl le vagabond a la desinvolture aristocratique, les bu rmeurs naires at les man‘enes de homme du monde ‘Les présentations sont faites: vous ‘cenaissezralncenan: Robert Schus mann ravers kes deu és des Hle- gelinire, roman inashevt de Johar Paulus Richter (alias ean-Paul) par en 1804-1805, Les Flogebiahre, ce sont Jes années d'insovciance, de forma- rionetderrance, celles‘ jetesa _gourme ; ce roman picaresque est la bible du romantisme,ctelivre de ch verda jeune Schumann, Celu-c sen Inspire explichement danstroiseyeles pour piano qui accompagnent son fdglle ave Chara Wieck: es Papillon 2p. 2 (1829-183), le Carnaval op. 9 (1834-1835) et les Davidsbionlertance op. 6 (aostseptembre 1837). Delne alfutre des ros ceusresinspindes par Jean-Yeul, un ilrouge :Jaanse. On verraplusibas quel rele joue pour ces « Compagnons de David» Des tris cycles, Carnaval fur asitit cheri_ du disque. La fortune des Dewvidsiandlertinae est plus comiea- poraine surlescent quinze vessious 42 |DLAPASON Mendelssohn livre son Concerto pour piano 7 2 Berlioz sa Grande Messe ‘des morts e Charles Dickens entame la publication J Oliver Twist e Eugéne Delacroix pint son Abteporiait, e Glinko compose Rouslan et Ludinila HISTOIRE, INTERPRETATION DISCOGRAPHIE COMPAREE que rousavonsrecensées, seles sept ‘ont éiéenregistdes avant 1960, contre pis de quatre-vingts depuis 1990. Un double autoportrait ‘Schumann note dans son journal «vKear-Paul necessede se poriraiuurer Injeméme dans son euvre, toujours sousTe cour de deuxpersonnages. » [fait exactement de méme. Eu Walt ct Vult, on reconnatt aisément Eusé- bits et Florestan. « Lesdeux pseudo- rnymes principaux sous lesquels se ‘cachait Schumann ont été, avant de figurer des allégories musicales, -dabord des inventions liuéraires. Ce sont deur faces du aénie de Schu- ‘mann, quise querellen et, en se que- rellant, se compltent, deux paysages dumémeceuravidedes épancher et de 8épanouir » (Pierre Meylan}. Au: ‘rement dirparBaudslaie: « fartiste lest artiste qu‘ la condition d@ire double et de n'ignorer aucun phéno- muece sadouble nature.» Ces doubles Hits soat le noyau ju ‘menu des compagons de David autre ment dits Dovidsbulr« a plus se extie des socidtés, puisquille na jamais existé que dans imagination de son fondateur », comme I’ort ‘Sehnumana, Dans a premiéve dition (0887), chacumedes dix-huit«danses» extsignéede/'intiale BaF. oudes devxlafois Leur ordonnance itTob- jecd hésitatlons nombreuses, usu dernier moment avant la partion. ‘Révisant la partition en 1850, le com ppositeur ne reviendra pas sur cet orére, ni sur le découpage en deux caiers de neuf. Bn vevanche i p= ‘rimeralesannctationsetlesinitgles dese doubles, abrégeraletiueen Di Davidsbindler,ajutera. mainteste- prises et da capo eeweci souvent al Tibia) et gommera quelques au- dace, rend leousre, de Taveu de Clara dif acomprendre pours pe connait pas son proj: iil. Oa te peut que partager la fois euze- ment dumusieologue american Peter Kaminsky selon leguel, avec leurs rulipes jeux de rappals er encha termen’s, de polyphonis cachées et epolyrythmies, eles Dovidsbindler- lice ont &4é te plus complens des ‘euvtes de cette périge de Schu- ‘mana, en matirede structure tnale tformelles ye son vemuetcue «sous Je ite initial de Davidsbindlernc, laplupart des exéutions et des par tions se fondenten fait sur seconde éditian » Contrastes et continuités ‘Deéprewve en gpreuse, de dispute en réconciliation, Walt ct Vult volent Teurs liens se souder usqu’a devenir fusionaels. Quilstombentamourex de Ia méme jeune Bile, In Polonaise Win, paratt des oss inéluctable. Aussi, un subtil jeu d’échos théma- tiques semblecoctredirealtenance des pitces entre rapides pour Flores: ta/Vuk, et lentes pour Eusébiust Wak :les Davidshinaier sont un per- manent anymore entre rivalitéet iden. tité, contraste et continuité. Le sur croit de caractcrisation peut donner 4 Teeuvre un relief spectaculaire témoin Yenregistrement eéibbee de Waler Gieseking (1942) ov, moins connu mais non meinsépoustoufn, celui du Sulsse Adrian Aeschhacher (€956, DG) ci, es personnagesse fn Facecomnme des cogsdecombat, Tout au rebeurs et tout en nuances, Pecer Frankl (1980) unites cantraires en toucher coloré, vaporeux ou incisif dans le Volume V d'une imégrale qui rmarqua un jalan chor Vas et = trouve ésormais réeditee par Menuetto, Leméme prodltmesepose tout tant a échelledechague rice du faitdes nombreux accents et sforzarsdos dont Schumann a parsemé Te cycle. Que Vinterprate dtaitle et contrasie cmp A 'intGrieur de chaque motwernent, Sous le pinceau dun ananyene aerand, tin jeane homme eeprinnts enpiein wave secre, vere 1820, comme Gees Anda 967, DG) ow Mitsuo Uchida (2001, Dec), ow auit joue de [estornpecommetatiachante Catherine Collard (1991, Lyring), lau diteur ne distingue plas les person. nages dune pidse a Fautre, oii per- .oltmoins Faction quiinspirela iorme tle projet de Yoruvre Celle-c sera souvent prise tort pour tune suite de morceau de bravoure— Vladimir Ashkenazy chen Decca (1988), pianistiquement époustou- fant, mais quion ne sépare pas de ses Rachmaninov -cud'improvisations ¢écrites ~ Angela Hewitt (2010, Hype- rion) ou Olivier Chauzw (2008, Cal out en foncades-e en chichis, ératcuretau rein. Seule live de Clara Schurmann & laisser ua témoignage hélas incamplet, Fanny Davies, en 1930, semble @avance ies contredire par so respoct dn texte ct som sens de architecture. Ba dépit de son aulorté, sa dreiture fait pew 'émules, qui nen sont que plus re- marquables. Le jew frase de Boris Gilkburg 2015, Naxos) au fond duclae vier évoque Van Cliburn jl wade toct que d'slourclir certains terpes. ‘Avec une inelligence confondante de Sensibilité, Charles Rowen (1963, Sony) rend quant Tui transparent la lo- sigue ce Heuere. De ce point de wu, seul Maurizio Pallinilesurpasse pi n2001 pour DG, dépoi toute la me- sue de sa maitrisc instrumeatale et plus encore siructurell, Les enchat ements sont patticulierement tra vwillés:dela premiere éditon, Polini exéoute toutes les reprises mais, pn Fitant de Faucorisation du. composi ‘teutjomet eda capodune /5pourgue fasse micux eruption la boone lm: rmeur > du r/o, Lauditeur est sus ppendu cet art du toucher et de 'ago- sique, qui fit parler les personages etviele dram, Un jeu de masques Lacusre a beaucoup a voir avec e uctar, thre cutee Bois Bere aewsky (1993, Teldec): dans la pee- amie ton les 9 8 se wient adjpindve de viritabesddascaes. Da reste, I scene qui, dans le ome, a inspire Schumann es celle dss bal -masqui oales deus res se disper les faveurs de Wina = doa les ecdanses, Walesctravesten nts gnard et Val on femte,allgorie de Tespoic mais iséchangent leurs co=- tures mien di bal. Thy aainside TBiscbinsen Flarestanetdatfoestan enTaschins. Vammiestpasquece «x6 sear podique et doslouzeus ft ‘Senivre de clair de ine (et) incurne Tintviors fa tendresse la paeémnie ninede artiste, niente que «oki bile, fousueus, si, sujer aux ans yossionnds », comme exit Chaves Garou, Nestes pas Flresien que Schumann cone indication «in sich fein» (rentrantensoi+) Pt, ava lew 9, nfst-cepasks dont eles vres fnémissont douloureusement»? DIAPASON 4s @ l’ceuvre du m -L'CEUVRE PAS A PAS NSA. Vit Aprs un court mot de mazurka signe Ciara Wieck, se déroule une patie vals blequale Sceblrations et aux ythmigues donner un spect tn peu bancal. (et E) N° interior, Une hesitation tencrement ambigu tnt le ternairo ot le bina, [e678 . Clara adore ce Camaval ludique et colors, dont Liset erée dix pices, nits dune longue gentse, les grandioses Enules symphomignes op. 13 ont provequé admiration de Wagner: Successivement titre Vartaions pathetiques, Pamuaises ot frale ser un theme de M.¥ baron de Fricker, Eider ine Orchester charaker vim Floss ond Eusebius, Zwel Davie ‘rtadeetaiden, elles reparaftont en 1852, dans une version assagie, sous le vocabie Etudes a farme de variations. Loin des toxrnoiements de camaval,un ferme rythme & deux ou quatre wimps de marche cet de choral mene Timesistible avancée (dont sont cexchies cing oniriqnes variations posthumes) qui ceuimine dans um vaste finale operatique Fantaisies Phantasiestiicke “Ties et langues marquent les éxapes dela saga pinnis tique schumannicnne, Apets le choix du francais, avec indications imemes en italien, pour les premiéres pu blcations, aprés es hésitations pour les Brudes sympa nigues, Cesta Fomiaise, Runes Ge 1836, deverne Grosse Sonat fr Retlovens Denlival pais Phartaie op. 17, qh incarne fa mutation, Les Phantasiesitcke, Kinderszener, Davidsbiindlertance, Novelicten, Humoreske, Romancen dhptcroot dorénavant Lalkemnd, y compris pour les indications de tempo et de earacidre § 5 DiaPasON| 33 @ Schumann En 1836, persuade d’avoir perdu Clara & ‘Schumann fSconde deur déchiraues fantalies-sonates des themes de sa bien-aimée lointaine : le Concoo sans rchestve en fa mimur op. 14 et la Fantasie en do majeur op. £7, Lhomme serait au bor da goufire si facto de ¢ sublimation artistique ne versit sanver le créateur Vingt 4 tnois plus tard J estimera meme que, de ce moment, i 3 eet venti en pleine possession de es ovens. ‘un quatrain de Friedrich Schlegel, placé en épigraphe & Bla poignaate Fantaisie, Ruines «a jouer d'un bout Vautre d'une maniére fantaeque et passione», lalsse deviner la {fvokx lntérieure qui soutient Schumann 4A tavers lous les sons vésonne Dans ie rbvemuitioolore S de de terre 4 |OUAPASN Dansles Seinas (de qaante ans) se mone | NALS Ruste Sloncord. | ‘plus dual gue jamais, Dian cote, Je digne Kapellmeister | Seta BON DE COMMANDE de Dasseldert sur le Rhin éprouve le hesoin de republier cing chefs-

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