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Session 1
Consignes :
À partir des données du cas et en vous appuyant sur les connaissances de management vues en
cours :
- explicitez le fonctionnement de l'entreprise,
- proposez des recommandations pour assurer la pérennité de l'entreprise.
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Unilever / SCOP-TI :
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quand les employés prennent le pouvoir
Une journée chez les « ex-Fralib », ancienne filiale d’Unilever
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I. Contexte
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Créée en 2014, SCOP-TI, située à Gémenos près de Marseille, est une société
coopérative 1 de 58 coopérateurs et 40 coopérateurs-salariés spécialisée dans la
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production de sachets de thés, tisanes et infusions. Elle a été cédée aux employés de
l’entreprise Fralib, anciennement propriété d’Unilever, à l’issue d’une âpre lutte qui a
duré 1336 jours. L’employeur d’origine avait décidé, suite à la crise de 2008, de
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délocaliser la production en Pologne malgré la rentabilité du site. Parmi les 182
employés tous menacés de chômage, une minorité se soude autour des figures
emblématiques d’Olivier Leberquier 2 et Gérard Cazorla3 qui dynamisent et
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organisent « la lutte ». Pendant 4 années, les employés occupent le site, parfois
accompagnés de leurs familles, et défraient la chronique. Des relations solides se
nouent entre les employés devenus « camarades ». Créée en 2014 suite à l’accord de
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fin de conflit signé en mai 2016 (machines d’une valeur vénale de 7 M€ cédées à
l’euro symbolique, financement de 2,8M€ par Unilever pour le démarrage de
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l’activité), la Scop commercialise désormais ses produits sous les marques « 1336 » en
grande distribution 4 et « SCOP TI » en réseau spécialisé. En outre, 70% des volumes
de ventes sont assurés par les Marques De Distributeurs (MDD) produites pour
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Annexe A
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Actuel Président du Conseil d’Administration de SCOP TI
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Président de la Scop et secrétaire du Comité d’Entreprise au lancement de SCOP TI
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4Annexe B
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II. 5h30 : Ouverture de l'usine
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Comme chaque matin à 5h30, Nadine est la première arrivée et ouvre l’imposante
usine. Doublement responsable de l’assurance qualité et du laboratoire, elle
développe toutes les recettes de SCOP-TI. Le laboratoire fonctionne avec une équipe
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« ultra-réduite ». Alors que quatre salariés à plein temps faisaient fonctionner le
laboratoire au temps d’Unilever, seuls Nadine, Christian et Raymonde, qui cumulent
diverses responsabilités, y travaillent aujourd’hui. Nadine se charge de la gestion
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juridique, du support à la production et au marketing, des appels d’offres, de la
sélection des produits, des demandes auprès des fournisseurs et des réclamations des
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clients. Une charge lourde qu’elle assume sans avoir pris un seul jour de congé ou
d’absence depuis 2014.
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Raymonde arrive peu après. Agent d’entretien chez Fralib, elle s’est laissée
convaincre par Nadine de venir travailler au laboratoire et a réussi à surmonter sa
peur de ne pas être à la hauteur. Tous les matins, elle organise une dégustation des
lots avant de les envoyer sur les lignes de production. Parfois, elle prépare l’analyse
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d’un « big bag » de thé sans refuser son aide à la production quand c’est nécessaire.
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« On attend une livraison ce matin, j’espère qu’elle sera conforme, on a en besoin à la
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production! » SCOP TI maintient en effet un niveau de stock très bas pour limiter les
coûts, mais « il ne faut pas mettre les clients en rupture ». Si Yves fait aujourd’hui
partie du comité de pilotage et donc est, à ce titre, aux manettes de l’entreprise avec
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deux autres coopérateurs-salariés, sa situation était bien différente avant la reprise :
« Chez Fralib, j’étais au planning avec un rôle beaucoup moins large, j’appliquais les
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consignes et je me taisais. Il n’y avait aucune liberté dans le travail, c’était de la
routine pure et simple. Aujourd’hui, les journées ne sont pas assez longues mais c’est
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ce qui fait l’intérêt du travail ! »
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Exemple de produit sur la chaine de production SCOP-TI
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Source: http://www.frontsyndical-classe.org
Une fois la production lancée, Nadine retrouve Olivier et Bruno en salle de réunion,
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au sujet du manuel qualité. Olivier, le regard franc, la parole libérée, accueille Nadine
avec le sourire. Profondément bienveillant, il est une personne clé pour SCOP TI.
Lorsqu’il en prend la Présidence, Olivier, initialement titulaire d’un BEP/CAP et d’un
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pendant « la lutte » à faire barrage de son corps aux dirigeants d’Unilever venus avec
des agents de sécurité pour reprendre le site occupé par les ouvriers. Aujourd’hui, il
est fier d’annoncer :
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« Même si ça s’arrête, on aura gagné contre Unilever. [...] On a déjà tenu cinq ans
sans patron, on a montré que des ouvriers et des agents de maîtrise pouvaient gérer
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une usine ».
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La Provence économique, 26 mars 2019.
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Quant à Bruno, il est le responsable commercial et marketing. Il travaille depuis un
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an chez SCOP TI en tant que consultant. Après une carrière dans de grandes
entreprises agroalimentaires, il apporte désormais son savoir-faire aux équipes de
SCOP TI. Ses missions concernent l’innovation, le développement et le packaging. La
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réunion débute sous l’œil de Fidel Castro.
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avec un rond6. Ça ne passe pas chez les distributeurs. »
Olivier : « La lutte qu’on a menée contre Unilever, on l’a gagnée avec nos valeurs 7. Si
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on pouvait faire un modèle avec 51 coopérateurs sans se donner des titres, on le
ferait. On va leur faire un organigramme en pyramide, mais on maintient aussi notre
organigramme en rond ! »
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IV. 9h00 : Arrivée de la seconde équipe de production
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Dans le vestiaire, Raymonde en profite pour échanger quelques mots avec ses
anciens coéquipiers sur les lignes de production :
« Avant avec Unilever, on produisait plus. Certes, on faisait les nuits mais on avait
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des primes ! »
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Une discussion informelle s’engage entre Rim et Yannick. Ayant débuté comme
intérimaire en tant qu’opératrice au contrôle qualité, Rim a été embauchée en CDI
chez Unilever au bout d’une année grâce à l’appui des syndicats. Puis, pendant « la
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l’industrie en France.
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Présentation de Rim, Salariée SCOP-TI
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Source: site Utoplib, SCOP-TI : campagne de socio-financement, 23/07/2017
https://utoplib.blogspot.com/2017/07/faire-vivre-lautogestion.html
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Rim : « Je n’aurais pas choisi la compta de moi-même. Il y a de la pression. Avant, je
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ressentais une fatigue physique mais pas mentale. Maintenant, mon emploi est
devenu moi. Je continue à travailler dans ma tête même chez moi. C’est le projet de
ma vie. »
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Quant à Yannick, initialement diplômé d’un bac pro « Maintenance des systèmes
mécaniques automatisés », il était opérateur de fabrication chez Fralib et durant son
temps libre, il travaillait comme agent de sécurité. Naturellement, durant « la lutte »,
il a organisé la sécurité du site. Lorsque les ouvriers s’organisent en SCOP, il se
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Yannick : « Quand j’ai pris le poste, j’ai découvert que la sécurité, ça ne s’improvise
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pas. Toutes nos activités sont auditées. Alors, je me suis renseigné sur les formations
diplômantes. J’ai fait un an de formation à Marseille et j’ai obtenu ma licence pro de
‘coordinateur de prévention’. »
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Yannick : « Grâce à la Scop, j’ai progressé c’est sûr mais je ne peux pas faire mon
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travail correctement car je n’ai pas les moyens. Je reste parce que j’ai la foi. On est
dans cette galère depuis le 27 septembre 2010. Je ne me vois pas partir comme un
lâche. Je resterai jusqu’au bout. Ma femme voit bien que je travaille sans moyens. Elle
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m’a soutenu pendant la lutte, mais maintenant, elle ne comprend pas pourquoi je ne
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pars pas. »
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Intervention de maintenance sur les installations de l’usine
(Source: Crédit : © Charlotte Bienaimé – Radio France, La lutte des Fralib, Les Pieds sur terre https://www.franceculture.fr)
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Ancien technicien, Marc F. est dorénavant le responsable des services généraux. Il
s’occupe de maintenir en état les installations de l’usine. Il fait appel à des sous-
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traitants pour la maintenance du bâtiment mais bien souvent, par manque de budget,
il fait les réparations lui-même.
Yannick : « Tu as payé le prix fort ! Moi, je n’aime pas beaucoup quand les collègues
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opérateurs viennent me dire que je suis un traître parce que j’ai un diplôme et que je
suis dans les bureaux maintenant. Personne ne s’était proposé pour prendre le poste
quand on a démarré ! »
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Rim : « Bon, il y a ceux qui attendent de recevoir des ordres. Tous n’ont pas la
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critique constructive. »
Marc F. : « Il y a des jalousies de la part de ceux qui sont restés sur les lignes...
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Pendant la lutte, on préparait la relève. Les autres non, donc ils ont repris leur ancien
poste. »
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salle Che Guevara. Le CPE traite des questions qui nécessitent une prise de décision
rapide. Il est composé du Président, Olivier, du Directeur Général, Marc D. et du
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L’ancien comité de pilotage, composé de trois personnes, avait tendance à devenir l’organe de décision. Pour maintenir
l’implication de tous, ce comité a été élargi aux personnes concernées par les points à discuter (salariés, coopérateurs, voire
membres extérieurs). Plus d’informations sur la gouvernance de SCOP TI : www.scop-ti.com/organisation
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pilotage. Depuis que ce mécanisme est en place, Olivier reçoit beaucoup de
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demandes d’informations de la part des coopérateurs.
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Source: https://www.francebleu.fr
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Aujourd’hui, l’ordre du jour préparé par Olivier prévoit un point technique, un point
commercial, la préparation de l’assemblée des coopérateurs et des questions
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diverses. Yannick, le responsable Hygiène Sécurité Environnement, présente un
problème technique.
Point technique
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Yannick : « Les extincteurs n’ont pas été vérifiés depuis 3 ans. Ça coûte 5000 €.
Qu’est-ce qu’on fait ? »
Marc D. : « On manque d’argent. L’argent, c’est pour les matières premières et les
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Yannick : « Tu te rends compte que je ne peux pas assurer ma mission et faire mon
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Olivier : « C’est vrai qu’on manque de trésorerie. Mais on trouve toujours des
solutions. Par exemple, avec le sociofinancement 9, on a pu financer le développement
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de nos nouveaux packagings. Ça représente tout de même plus de 340 000€ ! Avec le
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important pour savoir à quel prix il faut vendre. Avant, on adaptait la production à
la main d’œuvre. A l’avenir, il va peut-être falloir que nous fassions l’inverse. »
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Point Commercial
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www.scop-ti/campagne-de-sociofinancement
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« Notre objectif est de continuer à développer les ventes en particulier de notre
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marque 1336. Elle représente désormais 52% de nos ventes. En termes de répartition
des ventes par circuit, la GMS est notre circuit majeur avec près de 75% de nos
ventes. Je suis sur le point d’obtenir de nouveaux référencements avec Leclerc et
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Carrefour. Mais le problème est que les produits 1336 ne sont pas mis en place dans
les rayons de tous les magasins où nous sommes référencés. C’est difficile de faire
appliquer localement les accords nationaux. »
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Olivier : « On pourrait demander à nos copains coopérateurs de nous aider avec
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leurs familles à rencontrer les chefs de rayons de ces magasins. On en parlera à la
prochaine assemblée. Continuez sans moi, je vais répondre aux questions d’une
journaliste. Faire parler de nous, c’est ce qui va nous aider à vendre! 10 »
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11h30 : Interview d’Olivier par une journaliste
Quelques minutes plus tard au bout du fil, Olivier répond aux questions de la
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journaliste : « On nous a dit qu’on serait des mauvais capitalistes. Ça tombe bien car
nous n’avons pas l’intention de devenir de bons capitalistes ! » [...] « La performance,
c’est déjà la sauvegarde des emplois. Quatre coopérateurs-salariés ont pu poursuivre
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leur carrière et acquérir ainsi leurs pleins droits à la retraite. » [...] « Notre objectif,
c’est d’assurer l’équilibre financier, et de créer de nouveaux emplois ». [...] « Moi, je
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pense qu’on peut travailler différemment, que ce soit un lieu d’émancipation pour les
hommes et les femmes. Dans la lutte, on a eu des gens qui se sont tournés vers la
musique, le théâtre, la réalisation de courts métrages. Les entreprises mettent des
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salles de sport pour garder les gens au travail et pour les utiliser encore plus ! Nous,
on pense qu’il faut s’ouvrir à la culture. »
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A visionner, en complément :
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Annexe E
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Le CPE se poursuit.
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Préparation de la prochaine Assemblée des Coopérateurs :
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Bruno : « Je propose qu’on parle des prix. Vu l’augmentation de nos frais liés à
l’affacturage 11, il faut demander aux coopérateurs une augmentation des prix de nos
produits. »
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Yves : « Les coopérateurs n’aiment pas trop ça: ils veulent le meilleur accessible à
tous! Il faudra aussi parler de la politique salariale et des primes que l’on maintient
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ou pas 12. »
Après son interview, Olivier retourne dans la salle Che Guevara où se tient le CPE.
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Divers
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deux opérateurs et il faut refaire les plannings.
Marc D. : « Si les personnes ne s’entendent pas, je suis bien obligé de les changer de
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lignes, sinon la production s’en ressent. On ne refuse pas de jours de congés mais il
va falloir mettre en place des règles car la semaine dernière, j’ai manqué de monde
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Olivier : « Le plus dur à gérer, c’est l’humain. Ce qui crée des tensions, ce sont les
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petites phrases ‘Lui, il ne fait pas assez’, ‘Ceux-là ne font pas bien’. Il ne faut pas que
les copains s’embrouillent sur des futilités ! »
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Nadine : « Doucement avec le bio ! C’est encore plus compliqué au niveau des
matières premières, du conditionnement, de la propreté des machines. »
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Affacturage: Méthode de financement qui consiste à confier à un établissement de crédit spécialisé ses
créances afin d'en obtenir le paiement anticipé. Ce service à un coût élevé, soit 10% de la facture.
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VII. 13h00 : Fin de la journée de travail pour la première équipe
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Dans le vestiaire, Amar et Marc F. se croisent.
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n’est pas facile. Le responsable que j’ai remplacé, il avait les moyens, il ne faisait que
gérer des sous-traitants. Maintenant, on se débrouille nous-mêmes. C’est un stress
que je n’avais pas avant. »
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Amar : « Moi, je trouve que la Scop c’est formidable car on change, on n’est pas
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cantonné à un seul poste, on peut aller à l’accueil, faire des actions extérieures, il y a
plus d’humain. Je bosse avec des gens que j’aime. C’est presque une famille ! La Scop
me permet de dégager du temps pour vivre mes rêves ! »
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VIII. 17h00 : Dans l'algéco
L’association Fraliberthé s’est installée dans l’algéco où les coopérateurs se
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retrouvent régulièrement. Les produits SCOP TI y sont en vente ainsi que des
documentaires vidéo sur la Scop. Le développement culturel occupe une place chère
aux coopérateurs. Féru de culture, Henri réunit chaque semaine la troupe de
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coopérateurs-comédiens qui se produit régulièrement dans la région et participe
ainsi à la notoriété de SCOP TI.
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manière. On a souffert. »
Amar : « Tu as raison! La lutte c’était fort ! 1336 jours, des moments de joie, des
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larmes, des moments terribles. Ma vie a changé. J’ai pris la décision de suivre le
mouvement et de me battre ! »
Samir : « On a perdu les avantages qu’on avait avec Fralib : le 13e mois,
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Rim : « On est toujours en lutte ! On doit gagner des marchés. C’est par la
médiatisation, le bouche à oreille qu’on nous achète. Il nous faut encore plus de
consommateurs ambassadeurs de la marque 1336. C’est à eux de vendre notre thé !
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Source: http://www.rfi.fr
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IX. 18h30 : Dans les bureaux
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Olivier rejoint Marc D. dans son bureau adjacent pendant 5 minutes pour faire une
pause.
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Olivier : « Ce qu’on veut c’est que chacun prenne ses responsabilités. Dès l’instant
que la ligne est tracée, le coopérateur salarié sait ce qu’il doit faire et qu’il le fasse. »
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Marc D. « On ne passe pas à l’autogestion aussi rapidement ! Avec la Scop, on peut
faire ce que l’on veut. Mais certains sont encore formatés Unilever, ils attendent
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qu’on leur dise quoi faire. »
Olivier : « Je pense qu’on évolue, et on est quelques-uns à être regardés comme des
modèles par rapport à l’investissement que l’on a. »
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Quand Olivier quitte l’usine, il fait un tour sur les lignes, les poubelles sont pleines. Il
prend une poubelle et va la jeter. Les coopérateurs, perplexes, se regardent et se
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mettent aussi à collecter les poubelles pour les vider.
Alors qu’Olivier Leberquier monte dans sa voiture ce soir de juin, il est soucieux.
Comment mobiliser encore les coopérateurs autour d’un objectif commun ? Il sait
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qu’il faut encore se battre, comme il l’a toujours fait.
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C. Annexe 3 : Les organigrammes de SCOP TI
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Source : documents internes fournis par l’entreprise
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