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STRATIGRAPHIE, SEDIMENTOLOGIE ET
GEODYNAMIQUE DU PALEOGENE DE
L’AURES OCCIDENTAL
Au terme de ce travail, je tiens à remercier toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont
contribué à l’élaboration de ce mémoire.
Je tiens à adresser toute ma gratitude au Professeur Missoum HERKAT qui m’a proposé ce
sujet de thèse. Je lui sais gré de m'avoir permis de continuer dans la voie de la
géologie, en me faisant confiance pour mener à bien ce travail . Il a suivi avec beaucoup
d’intérêt mon avancement et m’a fait partager son expérience et ses connaissances. Il m’a
aussi aidé à la compréhension du logiciel Statistica et à extraire de l’information à partir des
analyses des correspondances effectuées sur les microfossiles. Je lui en suis infiniment
reconnaissant.
Je remercie également Pr. Ahmed NEDJARI (USTHB), Pr. Rachid AIT OUALI (USTHB)
ainsi que me Dr. Rachid HAMDIDOUCHE (USTHB) d’avoir accepté de faire partie du Jury
et de juger cette thèse. J’espère que cette étude est à la hauteur de leurs attentes.
Ma reconnaissance va au Pr. Nurdan INAN (Université de Mersin, Turquie) qui s’est montrée
disponible pour répondre à mes nombreuses interrogations sur les Laffitteines. A travers nos
nombreuses discussions, elle m’a fait bénéficier de ses conseils précieux sur les foraminifères
benthiques et les données inédites qu’elle m’a gentiment fournies et m’a fait partager ses
grandes connaissances sur les Laffitteina et aidé à leur identification dans mes échantillons.
Je n’oublie pas de remercier mon épouse Amel pour la confiance qu’elle a toujours su placer
en moi et pour sa patience à supporter seule le devoir d’élever notre fille lorsque j’étais
occupé à mener à bien le présent travail.
Enfin, au terme de cet avant-propos, je tiens à dédier cet humble travail à la mémoire de ma
défunte grand-mère décédée au cours de cette année et qui a toujours tenue une place
particulière dans mon cœur. Je ne crois pas me tromper en disant que ma grande aventure
universitaire n’aurait pas eu lieu sans son soutien dans les moments difficiles. Qu’elle repose
en paix et que Dieu lui accorde sa grande miséricorde.
SOMMAIRE
Avant-propos
Chapitre I/ Généralités :
1) Introduction et objectif de l’étude
2) Situation géographique et cadre géologique
a. Situation géographique
b. Cadre géologique
Chapitre V/ Conclusions
Références bibliographiques
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Chapitre I/
Généralités
a. SITUATION GEOGRAPHIQUE :
Les Aurès sont limités au Nord par la plaine presque entièrement occupée par le bassin
néogène de Timgad qui s’étend de Batna à Khenchela. Vers l’Est, les monts des Nememchas
leur font suite sans discontinuité majeure. Vers le sud on trouve la plate forme saharienne
après une ligne de séparation constituée par les collines Guergitt et les monts de Négrine en
contact avec l’accident sud atlasique. A l’Ouest Les Aurès sont bordés par le bassin du Hodna
et au sud de ce dernier, les Zibans (Fig. 1.1).
L'étude a porté sur la partie occidentale des Aurès constituée par les zones comprises entre les
deux axes routiers principaux menant de Biskra à Batna, l’un, à l’ouest, passant par El
Kantara puis Ain Touta et correspondant à la route national N°3 et l’autre, plus à l’est,
représenté par la route nationale N°31, passant par Tighanimine puis Arris (Fig. 1.2).
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Fig. 1.1 - Localisation des principaux ensembles géomorphologiques du nord de l’Algérie. (D’après GUIRAUD, 1973) et position approximative de
la région de l’Aurès occidental.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Fig. 1.2 – Image satellite de la zone d’étude avec pointages des coupes levées.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
b. CADRE GEOLOGIQUE :
L’Atlas saharien, qui est l’une des expressions de la chaîne alpine périméditerranéenne en
Algérie, correspond essentiellement à deux grands ensembles morphologiques bien distincts
(Fig. 1.3 & 1.4), l’Atlas saharien (s.s.) à l’Ouest et l’Atlas saharien Oriental à l’Est
(Guiraud, 1990). L’Atlas saharien Oriental comprend les Aurès et le bassin du SE
Constantinois qui s’étend des Aurès au NW, jusqu’aux Monts de Négrine au SE et se
prolonge vers le NE en Tunisie, par le sillon du Kef. Il fut le siège d’une importante
sédimentation durant le Mésozoïque, avec plus de 5000 m d’épaisseur (Laffitte, 1939; Vila,
1980; Guiraud, 1990).
La structuration actuelle de l'Atlas saharien Oriental en plis coffrés à grande amplitude ainsi
que sa fracturation s’est effectuée au Cénozoïque, principalement lors de la phase
compressive atlasique datée de l'Eocène (Laffitte, 1939; Aïssaoui, 1984; Kazi-Tani, 1986;
Addoum, 1995). Cette tectonique a été suivie par des mouvements compressifs au Miocène et
au Plio-Villafranchien (Aissaoui, 1984; Boudjemâa, 1987; Addoum, 1995).
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Ainsi, nous avons fait démarrer les deux zones principales de levée de coupes au niveau des deux
grandes gorges bien connues dans la région. Les gorges d’El Kantara sur le flanc nord du
synclinal du même nom, creusées par oued El Hai qui longe la route national N°3 et les gorges de
Tighanimine sur le flanc nord du synclinal du Rhoufi entaillé par l’oued Labiod. (Fig. 1.5).
L’importance de ces coupes est extrême puisque ces dernières s’étendent du Nord-Est au Sud-
Ouest, depuis les derniers termes du Maastrichtien approximativement repérés par les
dernières grandes dalles de calcaires massifs jusqu’à l’Eocène supérieur / Oligocène terrigène,
englobant ainsi l’ensemble des dépôts paléogènes affleurants dans la région.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Fig. 1.5 - Positions des coupes levées sur une carte géologique de la région 1/500 000 (Laffitte, 1939).
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Selon les données de terrain et les travaux antérieurs de la zone étudiée, le Paléogène est
constitué des séries suivantes :
Paléocène
Danien :
A Tighanimine et au Rhoufi, il est représenté par des marno-calcaires et calcaires
parfois lumachelliques (à Cardita beaumonti, selon Laffitte, 1939).
Il est constitué de marno-calcaires à Laffitteines dans la région d’El Kantara.
Sa présence n’est pas toujours certaine aux vues des arguments biostratigraphiques
disponibles car il est souvent difficile de l’individualiser ou de le différentier, soit du
Maastrichtien sur lequel il repose toujours en concordance, soit du Sélandien et
Thanétien qui lui font suite.
Il est aussi important de noter que ce Danien au sens de Laffitte et Flandrin bien que
faisant suite au Maastrichtien reste encore rattaché au Crétacé par ces auteurs.
Sélandien :
Dans la région d’El Kantara, le Sélandien moyen à supérieur pourrait être compris
dans les marno-calcaires à laffitteines et bryozoaires contenant des éléments
maastrichtiens brisés et remaniés (fragments d’inocérames, algues rouges et
bryozoaires) et pourrait continuer jusqu’aux marnes blanchâtres et calcaires
bioclastiques au dessus mais cet ensemble pourrait tout aussi bien correspondre au
Thanétien à la lumière des données biostratigraphiques qui seront discutées au
prochain chapitre.
Dans la région de Tighanimine, il est représenté par des calcaires dolomitiques
lumachelliques.
Thanétien :
Cet étage est représenté dans la région de Tighanimine par une importante série de
calcaires massifs à nummulites et assilines, dolomitiques à la base avec des
lamellibranches montrant un début de silicification.
Dans la région d’El Kantara, selon certains arguments biostratigraphiques, il est déjà
possible d’inclure dans le Thanétien, les marno-calcaires à laffitteines et bryozoaires
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
suivis des marnes blanchâtres et calcaires bioclastiques sus-jacents décrits plus haut
pour le Sélandien incertain. L’étage se poursuit par une puissante série de marnes
rouges gypseuses à certains endroits, coiffée par un micropoudingue métrique à
bioclastes et enfin le terminer par une autre série de marno-calcaires bioturbés à
bivalves et gastéropodes à passées microbréchiques, contenant une fraction de plus en
plus importante de grains détritiques.
Eocène
Yprésien :
Cet étage est représenté par une série très réduite de marno-calcaires blanchâtres à
Tighanimine.
Dans la région d’El Kantara en suivant la coupe plus au sud vers le village rouge, nous
retrouvons des marnes versicolores et marno-calcaires gréseux à gastéropodes.
Il est important de signaler que, dans son travail de 1948, Flandrin met l’accent sur le
régime sédimentaire au cours de l’Yprésien qui est très semblable à celui du Lutétien
inférieur lui faisant suite. Il est donc difficile de différencier ces deux étages et c’est
seulement à partir du Lutétien moyen à supérieur qu’un changement lithologique
intervient dans toute la région avec les dépôts décrits au paragraphe suivant.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Dans la région d’El Kantara, cet étage se traduit par des marnes jaunes suivies de
marnes gypseuses violacées intercalées de lentilles de poudingues littoraux chenalisés
de plus en plus nombreux vers le sommet et quelques calcaires gréseux à bioclastes.
Oligocène :
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Aspect structural :
Les Aurès font partie d’une chaîne intracratonique formée de dépôts méso-cénozoïques
correspondant à la couverture du socle. Les grands traits structuraux de cette chaîne sont les
suivants (Fig. 1.6) :
Les fractures sont le résultat des différentes phases d’extension et de compression qui
ont affecté la région. D’après leurs orientations, on distingue quatre réseaux principaux :
Ces failles ont été définies dans la région de Négrine et le long de l’accident sud
atlasique, ce système est constitué de plusieurs tronçons en relais de signification et
d’orientation différentes. Il est marqué par un accident majeur décrochant à
décrochevauchant dextre (Bettahar, Medaouri et Habani, 1996), au cours de la phase
atlasique (Eocène moyen) et aurait rejoué en failles inverses pendant les phases post-
atlasiques. (Beghoul, 1974 ; Herkat, 1999).
C’est le réseau le plus dense décrit dans la région. Perpendiculaire à la direction des
plis atlasiques. Il se manifeste par des accidents décrochants dextres, dont les plus
importants sont les transversales de Béjaïa–Négrine et de Gafsa.
Ces failles parallèles à l'orientation des plissements atlasiques sont souvent soulignées,
à l'affleurement, par des manifestations triasiques, telle que la faille de Souk Ahras–El
Outaya.
Ces failles de direction N-S sont moins importantes que les précédentes.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Les Aurès sont caractérisés par une direction principale de plissement. Des plis NE-SW
sont observés dans la quasi-totalité de la région (Laffitte, 1939 ; Beghoul, 1974 ; Villa,
1980 ; Aissaoui, 1984). Ils ont une direction atlasique (N020°à 050°) et sont le résultat
de la phase atlasique d’âge Eocène (Fig. 1.7).
Notons aussi la présence de deux autres directions dans tout l’Atlas Oriental, à savoir
des plis E-W localisés dans la partie méridionale de la chaîne atlasique. Ils sont le
résultat de la phase post-Villafranchienne (Addoum, 1995) et des plis ENE-WSW qui
ont une direction intermédiaire entre les deux précédentes. Ils ont été décrits dans les
monts de Némemchas. Ils sont engendrés par la phase compressive Pliocène, de
direction N150° à N160° (Ghandriche, 1991; Addoum, 1995).
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Fig1.7 - Les grandes directions de plissements dans les Aurès (Laffitte, 1939)
Les Aurès ont été le siège de plusieurs phases orogéniques qui se sont succédées du
Trias à l’Actuel :
a. Phase Triasique :
C’est une phase distensive de direction NW-SE qui a permis l’ouverture du bassin.
Elle est reliée à l’ouverture de la Téthys à l’Est et de l’Atlantique au Nord
b. Phase Néo-Cimmérienne :
D’âge Bérriasien moyen, elle affecte l’Atlas saharien et la Plate-forme saharienne. Elle
se traduit par des plis concentriques droits, orientés N010° à N020° (ex : Dj. Radjel
dans les Ouled Nail (Kazi -Tani, 1986).
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
c. Phase Autrichienne :
Cette phase a été décrite à la base de l'Albien, dans les confins algéro-tunisiens, avec
un raccourcissement E-W (Kazi-Tani, 1986). Elle a engendré des failles N-S, des
décrochements NE-SW et des plis N-S (Boudjemâa, 1987).
C’est une phase qui a débuté au sommet du Turonien et s’est poursuivie pendant le
Sénonien. Il s'agit, en général, de bombements accompagnés, parfois, de cassures
orientées NE-SW ou ENE-WSW (Guiraud, 1990). Elle se manifeste par des plis NW-
SE accompagnés par des fractures de différentes directions (Kazi-Tani, 1986 ;
Bergheul et al, 1996).
C'est une phase de compression majeure qui a débuté à l'Eocène moyen (fini-Lutétien)
responsable de la structuration de l'Atlas saharien. Elle a été décrite par plusieurs
auteurs (Laffitte, 1939 ; Aissaoui, 1984 ; Kazi-Tani, 1986 ; Guiraud, 1990 ; Addoum,
1995. Elle se traduit par des plissements de direction NE-SW et une fracturation
parallèle ou oblique aux structures NE-SW à E-W.
f. Phase Oligo–Miocène :
C'est une phase distensive qui reprend les structures fini-éocènes, créant des horsts et
des grabens, (Kazi-Tani, 1986).
g. Phase Miocène :
C’est une phase compressive. Elle a été mise en évidence et datée Miocène inférieur
dans le Nord de l’Algérie : dans les massifs de grande Kabylie (Bettahar, 1991) et
petite Kabylie (Mahdjoub et al.1990). Cette phase est caractérisée par des structures
sensiblement E-W signalées par (Aïssaoui, 1984) dans l’Atlas saharien Oriental.
h. Phase Pliocène :
C'est une phase compressive mineure qui a engendré des plis sensiblement ENE-
WSW et E-W. Elle se manifeste sur les bordures méridionales de l'Atlas saharien, dans
les Aurès, (Ghandriche, 1991) et dans les Monts de Négrine (Addoum, 1995).
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
C’est une phase compressive subméridienne qui se manifeste beaucoup plus sur la
bordure méridionale de la chaîne atlasique. Elle serait responsable de la réorientation
du flanc sud de certaines structures (Dj .Foua, Dj. Onk, Dj. Bottena) (Boudjemâa,
1987 et Addoum, 1995). Cette phase s'accompagne d’un étirement (distension) qui est
à l'origine des grabbens d’orientation NW-SE dans le SE Constantinois (graben de
Tébessa, Oum El Bouagui) et de direction E-W en Tunisie centrale. (Kazi-Tani, 1986).
3) Historique de travaux :
En 1934 et 1935, puis en 1939 dans sa thèse, R. Laffitte décrit de façon très complète
l’Eocène aurésien. Il précise ses limites inférieure et supérieure, établit une stratigraphie
détaillée et apporte de précieux renseignements sur la paléogéographie du SE constantinois
durant la première partie des temps paléogènes. Il publie aussi une carte géologique de
l’Aurès au 1/200.000.
En 1948, J. Flandrin dans sa synthèse du Nummulitique englobant toute l’Algérie, reprend les
descriptions des Aurès par Laffitte et précise l’attribution stratigraphique des différentes
assises. Dans ses conclusions, Flandrin dessine les principaux traits d’une paléogéographie de
l’Eocène algérien. Cette paléogéographie, même modifiée par le renouvellement des idées sur
la tectonique et les résultats de certains forages ou travaux géophysiques, reste l’ouvrage de
référence indispensable pour tout travail concernant les dépôts éocènes d’Afrique du Nord.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
A partir de 1947, la SN. REPAL et la SONATRACH ont effectué de nombreuses études sur
les Aurès et le SE Constantinois. Ils ont permis la réalisation de nombreux forages et profils
sismiques dans le bassin.
R. Guiraud, en 1973 a étudié les régions situées autour du Hodna, y compris les Aurès, en
réalisant un travail de cartographie détaillé qui reste pour sa plus grande part inédit. Il a
apporté des précisions stratigraphiques et une bonne connaissance des séries situées autour de
l'Aurès. Il a amené également des conclusions tectoniques importantes pour la connaissance
de l'histoire de la chaîne atlasique. Il est également à l'origine de la première synthèse
géodynamique concernant ce domaine.
En 1980, J.M. Vila a réalisé un travail de synthèse fondamental, en concluant que les confins
algéro-tunisiens apparaissent comme une chaîne de collision typique. Il est l'auteur également
de cartes géologiques détaillées dans cette région, auxquelles ont collaboré S. Guellal et M.
Megartsi.
D. Bureau, en 1986, par son étude structurale sur l'Est algérien conclut que l'affaissement des
Aurès était progressif suivant les blocs basculés orientés WNW-ENE depuis le Mésozoïque
jusqu’au Lutétien. Dans la même année, Kazi–Tani publia sa thèse qui traite de l'évolution
géodynamique de la bordure nord-africaine en se basant sur l’approche méga-séquentielle.
Plus récemment, Herkat, (1999) traite dans sa thèse la sédimentation du Crétacé supérieur de
l’Atlas saharien central et des Aurès. Ainsi, il retrace l’évolution paléogéographique et
géodynamique de l’Atlas saharien grâce à la stratigraphie séquentielle et l’analyse quantitative
de biocénoses. En s’arrêtant à la fin du Maastrichtien, il permet de fournir une base de départ
à toute étude qui viendrait compléter la succession des séries cénozoïques sus-jacentes.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
4) Méthodes d’étude :
a. Levé de coupes
Il a été effectué à une échelle détaillée permettant le report des données concernant la
stratonomie, les structures sédimentaires, les discontinuités, etc…
L'échantillonnage a été réalisé sélectivement :
- Les niveaux meubles ont été prélevées dans un but de datation après lavage et
dégagement du contenu fossilifère ;
- Les niveaux indurés, afin de caractériser les microfaciès
b. Observations de terrain
Le levé des coupes a été complété par des observations concernant la géométrie des corps
sédimentaires, notamment la description des chenaux, des biseaux sédimentaires, des relations
avec les accidents etc…
Tout évènement synsédimentaire, et son influence sur la sédimentation, a fait l'objet d'une
attention particulière.
c. Etude biostratigraphique
Pour les besoins de datation, une détermination des microfossiles a été effectuée en dégagé et
en lames minces au niveau générique et parfois spécifique avec l’aide de spécialistes du
domaine quand cela a été possible.
Les déterminations de la microfaune ont essentiellement porté sur les foraminifères
benthiques.
La densité de l'échantillonnage relativement faible a permis de caractériser surtout les limites
des étages et dans les cas favorables certains sous étages. Les datations réalisées à partir de la
microfaune, s'est révélée suffisante pour cerner les principales limites stratigraphiques (Fig.
1.8).
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
e. Analyse séquentielle
Elle a été effectuée en mettant en évidence des séquences par l'observation de la série
permettant de caractériser l'agencement vertical des faciès et les discontinuités ;
L'échelle des séquences utilisée est celle de J. DELFAUD (1986).
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Fig. 1.8 – Echelle stratigraphique de l’intervalle étudié indiquant les biozones SBZ des
grands foraminifères benthiques de Serra-Kiel et al. (1998).
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Chapitre II/
L’étude stratigraphique du Paléogène des Aurès occidentales repose sur les levées de deux
coupes types, complétées par quatre coupes partielles et complémentaires au niveau des
synclinaux d’El Kantara et du Rhoufi (Fig. 1.2 & 1.5).
Le flanc Nord du synclinal d’El Kantara a fait l’objet d’une coupe orientée du Nord Nord-Est
vers le Sud Sud-Ouest. Cette coupe nomée El Kantara-Village Rouge (KAN-VRG) débute
près du pont de la ville d’El Kantara et continue latéralement vers le Sud-Ouest jusqu’à la
périphérie de l’ancien village rouge.
Sur le flanc Nord du synclinal du Rhoufi, juste à la sortie du tunnel des gorges de
Tighanimine en allant vers le Sud-Ouest, une coupe orientée Nord-Est / Sud-Ouest a été
effectuée (TIG). Cette dernière a été complétée par un ensemble de levés annexes en allant
vers le Sud-Ouest le long de la route qui s’enfonce dans le cœur du synclinal suivant le cours
de l’oued Labiod en passant par les spectaculaires balcons du Rhoufi bien connus dans la
région. Ces quatre coupes ont été nommées selon les localités ou lieux-dits avoisinants,
respectivement du Nord-Est au Sud-Ouest : Taghit, Oued Labiod, Balcon Rhoufi et Kaf
Laarous.
Le choix des coupes a été déterminé par leur facilité d’accès en bordure de la route et par le
fait que les affleurements y représentaient le maximum de continuité en dépit de quelques
zones de lacunes et que les secteurs étaient dépourvus de répétitions tectoniques dues aux
failles.
Ces coupes ont fait l’objet d’un échantillonnage sélectif des niveaux meubles et indurés selon
les besoins de la méthode d’étude décrite au chapitre précédent.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Les levés ont été effectués banc par banc dans les zones d’affleurements continus. Les
raccords entre les affleurements ont été réalisés en mesurant de façon systématique les
distances, les dénivelés et les pendages.
Cette coupe est orientée Nord Nord-Est / Sud Sud-Ouest. Elle débute près de l’ancien
pont de la ville d’El Kantara immédiatement au dessus des dernières dalles de
calcaires massifs attribués au Maastrichtien (Fig. 2.1) et continue latéralement vers le
Sud-Ouest jusqu’à la périphérie de l’ancien village rouge où elle se termine par une
épaisse série terrigène rouge (Fig. 2.2).
L’épaisseur totale estimée est de 288 m. 134 m pour la première partie (KAN) et 154
m pour la seconde partie (VRG). Cette coupe est donc décrite du Nord Nord-Ouest au
Sud Sud-Est, de la base au sommet des séries, sous forme d’ensembles lithologiques
successifs où il sera à chaque fois mentionné les numéros des échantillons prélevés le
cas échéant (un numéro d’échantillon en caractère gras indique qu’une lame mince a
été effectuée sur celui-ci pour la description du micro-faciès).
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Photo K1 -
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Photo K2 -
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Ostracodes lisses
- Foraminifères benthiques porcelanés
- Foraminifères planctoniques
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Ostracodes lisses
- Foraminifères benthiques hyalins
- Bryozoaires
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Pl. 2.1.a – Microfaciès de la coupe d’El Kantara : 1 – 4 (KAN 01), 5 – 6 (KAN 04)
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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3 4
5 6
Pl. 2.1.b – Microfaciès de la coupe d’El Kantara : 1 – 2 (KAN 04), 3 – 6 (KAN 13)
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1 2
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Pl. 2.1.c – Microfaciès de la coupe d’El Kantara : 1 – 4 (KAN 18), 5 – 6 (KAN 23)
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Découpage séquentiel :
L’évolution des faciès le long de cette coupe nous permet de distinguer les séquences
bathydécroissantes d’ordre 4 suivantes :
S1) – Cette première séquence qui se dégage entre les niveaux numérotés de 1 à 8 est
constituée d’alternances marno-calcaires à bioclastes, gastéropodes et bryozoaires. Elle
accepte parfois des apports de grains détritiques visibles à la surface des bancs avec de la
bioturbation et quelques passages microbréchique. Certains niveaux passent latéralement vers
une lumachelle à huîtres.
S2) – Une épaisse formation marneuse dominée par les couleurs rouges s’étend entre les
niveaux 9 et 17. Elle est essentiellement composée de marnes rougeâtres à versicolores,
parfois gypseuses à base de la formation et acceptant quelques bancs calcaires friables
contenant une certaine fraction détritique. Cette séquence se termine par un micropoudingue à
débris d’huîtres.
S3) – Cette séquence limitée par les niveaux numérotés de 18 à 35 est constituée
d’alternances marno-calcaires souvent bioturbés et riches en gastéropodes et lamellibranches
divers, contenant des apports en grains détritiques qui augment de la base au sommet avec des
niveaux calcaires dolomitiques vers le sommet.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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7. 1m de calcaire rognoneux.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Photo V1 –
- Photo V2 –
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- Photo V3 –
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- Photo V4 -
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Photo V5 -
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- Photo V6 –
- Photo V7 -
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
1 2
3 4
5 6
Pl. 2.2.a – Microfaciès de la coupe du Village Rouge : 1 – 2 (VRG 10), 3 – 6 (VRG 11)
43
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Découpage séquentiel :
L’évolution des faciès le long de cette coupe nous permet de distinguer les séquences
bathydécroissantes d’ordre 4 suivantes :
S1) – Faisant suite à la dernière séquence de la coupe d’El Kantara, nous retrouvons entre les
niveaux 1 et 3, le début d’une autre séquence qui démarre par une épaisse assise de marnes
blanches suivie d’alternances de marno-calcaires gréseux violacés à gastéropodes avec de
rares intercalations de lentilles de micropoudingues calcaires hétérogéniques.
S2) – A partir du niveau n° 4 et jusqu’au niveau n° 15, nous pouvons décrire une séquence
caractérisée par une succession de dépôts de marnes gréseuses rouges violacées contenant une
importante fraction gypseuse qui augmente vers le sommet en passant vers des nodules puis
de bancs gypseux, ceci, à l’exception des quelques mètres de marne jaune à la base. Ces
dépôts sont fréquemment intercalés par des calcaires gréseux / lentilles de poudingues
littoraux chenalisés à laminations obliques qui vont en augmentant vers le sommet jusqu’au
dernier banc de grès calcaire bioclastique qui clôture la séquence.
S3) – Tout le niveau numéro 16 qui repose en concordance sur les assises de la séquence
précédente constitue une dernière séquence de dépôts terrigènes où alternent des argiles
rouges et des poudingues continentaux chenalisés à galets carbonatés puis gréseux vers le
sommet.
44
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
45
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Légende des figurés utilisés pour les coupes de Tighanimine, Taghit, Oued Labiod,
Balcon du Rhoufi et Kaf Laarous.
46
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
47
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
48
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
49
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Cibicides
- Ostracodes lisses
- Ostracodes ornementés
- Quinqueloculina
- Globobulimina
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Haplophragmoides
- Ostracodes lisses
- Ostracodes ornementés
- Amphistegina
- Foraminifères planctoniques
51
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Ostracodes ornementés
- Lagena
- Haplophragmoides
- Ammotium
- Discorbis
6. 3m de marne grise-verdâtre.
52
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Photo G1 -
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
1 2
3 4
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Pl. 2.3.a – Microfaciès de la coupe de Tighanimine : 1 – 4 (TIG 01), 5 – 6 (TIG 02)
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
1 2
3 4
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
1 2
3 4
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Pl. 2.3.d – Microfaciès de la coupe de Tighanimine : 1 – 2 (TIG 18), 3 – 6 (TIG 19)
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
1 2
3 4
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
1 2
3 4
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Découpage séquentiel :
L’évolution des faciès le long de cette coupe nous permet de distinguer les séquences
bathydécroissantes d’ordre 4 suivantes :
S1) – Elle correspond probablement à la fin d’un cycle et comprend le niveau numéroté 1,
défini par les 10m de calcaire Grainstone/Packstone à lithothamniées et bryozoaires.
S2) – Cette formation contient l’ensemble des couches n° 2 à 5 allant des marno-calcaires à
lamellibranches jusqu’au gros banc de calcaire massif à bioclastes et bryozoaires d’une
épaisseur de 7m.
S3) – Elle est représentée par les assises allant de 6 à 10 et qui démarrent par des marnes
verdâtres pour se terminer par un niveau de calcaire dolomitique à lumachelle en passant par
des marnes et calcaires massifs lumachelliques.
S4) – Dans l’intervalle compris entre les assises n°11 et 18, nous avons un ensemble de bancs
marno-calcaires rognoneux alternant avec des calcaires de plus en plus massifs et riches en
nummulites et gagnant en épaisseur pour aboutir au puissant niveau de calcaire nummulitique
massif contant des géodes de calcite au sommet.
S5) – Cette séquence très réduite est constituée des niveaux allant du n° 19 au n° 21. Elle
contient une alternance de marno-calcaires rognoneux bioturbés blanchâtres et se termine par
une lacune d’observation de moins de deux mètres.
S6) – Entre les niveaux n° 22 et 23 nous voyons apparaître des micropoudingues littoraux et
calcaires gréseux granoclassés, chenalisés, à laminations obliques. Cet ensemble se termine
brutalement par une discordance à son sommet.
S7) – Tous les dépôts terrigènes rouges décrit au point n°24 représentent en réalité un
ensemble de plusieurs séquences superposées si l’on considère les nombreuses discordances
enregistrées au sein même de ces alternances argilo-gréseuses.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
63
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
L’épaisseur totale estimée est de 70 m. Cette coupe est donc décrite du Nord-
Ouest au Sud-Est, de la base au sommet des séries, sous forme d’ensembles
lithologiques successifs où il sera à chaque fois mentionné les numéros des
échantillons prélevés le cas échéant (un numéro d’échantillon en caractère
gras indique qu’une lame mince a été effectuée sur celui-ci pour la description
du micro-faciès).
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
5. 1m de marne.
- Photo T1 -
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Photo T2 -
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- Photo T3 –
- Photo T4 -
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Photo T5 -
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Découpage séquentiel :
L’évolution des faciès le long de cette coupe nous permet de distinguer les séquences
bathydécroissantes d’ordre 4 suivantes :
S1) – Les niveaux 1 et 2 définissent cette séquence qui contient une alternance de marno-
calcaire rognoneux et calcaire à bioclastes et se termine par un banc de calcaire
lumachellique.
S2) – Entre les assises n° 3 et 12, nous avons une alternance de marnes et calcaires
bioclastiques qui conduit vers des bancs de plus en plus épais et massifs de calcaires à
nummulites avec quelques rares géodes de calcite vers la partie supérieure de cette séquence.
S4) – Dans l’intervalle compris entre les niveaux n°16 et 18, nous avons une alternance de
marnes jaunâtres et calcaires jaunes friables.
S5) – A partir du banc de poudingue à teintes bleuâtres au niveau 19 qui illustre un important
changement de régime sédimentaire et jusqu’au sommet de la coupe niveau n° 21, nous
identifions cette séquence constituée d’alternances de marnes argileuses laminées et
micropoudingues/poudingues friables à matrice carbonatée.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
75
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Cette coupe été levée au cœur du synclinal creusé par l’oued Labiod qui longe
la route nationale, à quelque kilomètres au Sud-Ouest de la coupe précédente.
La base de cette coupe, constituée de gros calcaires massifs à silex, se trouve à
même le lit de l’oued et se poursuit vers le haut sur une épaisseur de50m (Fig.
2.5).
Cette coupe est décrite de la base au sommet des séries, sous forme
d’ensembles lithologiques successifs où il sera à chaque fois mentionné les
numéros des échantillons prélevés le cas échéant (un numéro d’échantillon en
caractère gras indique qu’une lame mince a été effectuée sur celui-ci pour la
description du micro-faciès).
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Photo O1 -
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Ostracodes ornementés
- Ostracodes lisses
- Quinqueloculina
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Photo O2 -
- Photo O3 -
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
13. 1,7m de calcaire blanc bioclastique laminé à la base puis lité avec des
niveaux bréchifiés (OAB10).
Microfaciès : « Calcaire Grainstone à milioles ».
Phase de liaison : Sparite drusique.
Eléments figurés : Riche variété d’organismes divers dont des
miliolidés Quinqueloculina et Triloculina ainsi que des gastéropodes,
bryozoaires cheilostomes cylindriques dressés, échinodermes,
lamellibranches et quelques foraminifères planctoniques globuleux.
Quelques péloïdes micritiques et grains de quartz anguleux.
L’ensemble des bioclastes peut être assimilé à des "mud coated grains"
suite à la micritisation du pourtour de ces derniers où le fragment
servant de nucleus est recristallisé ou remplacé par du ciment et dans
certains cas, le stade de recristallisation n’étant pas encore atteint, nous
constatons la présence de porosité de dissolution à la place. Notons
aussi une certaine orientation des constituants, ce qui confère une
structure laminée à ce microfaciès.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
1 2
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Pl. 2.5.a – Microfaciès de la coupe de l’Oued Labiod : 1 – 2 (OAB 01), 3 – 6 (OAB 02)
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1 2
3 4
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Pl. 2.5.b – Microfaciès de l’Oued Labiod : 1 – 3 (OAB 03), 4 (OAB 04) , 5 – 6 (OAB 07)
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
1 2
3 4
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Découpage séquentiel :
L’évolution des faciès le long de cette coupe nous permet de distinguer les séquences
bathydécroissantes d’ordre 4 suivantes :
S1) – L’épais banc calcaire à silex décrit par le niveau n° 1, correspond probablement à la fin
d’une séquence avec une intense bioturbation à son sommet.
S2) – Les assises numérotées 2 à 4 constituent une séquence qui contient une succession de
calcaires crayeux bioturbés à bioclastes avec des nodules de silex au sommet.
S4) – Les niveaux numérotés 10 et 11 constituent une autre séquence qui débute par des
marnes blanches à passées calcaires riches en bioclastes et se termine par un banc calcaire
lumachellique montrant des terriers à remplissages plus fin à sa surface.
S6) – Une dernière séquence, incomplète cette fois, débute au niveau n° 15 jusqu’à la fin de la
coupe au niveau 17. Elle est essentiellement constituée de marnes blanches avec
l’intercalation d’un banc calcaire à milioles avec quelques bioclastes de bivalves,
échinodermes et gastéropodes.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Un peu plus loin au Sud-Ouest, sur le parcours de l’oued Labiod qui entaille de
plus en plus profondément les calcaires à silex qui forment le paysage des
balcons du Rhoufi, nous avons pu lever cette coupe sur une épaisseur de 60m
environs de bancs horizontaux. (Fig. 2.6).
Cette coupe est décrite de la base au sommet des séries, sous forme
d’ensembles lithologiques successifs où il sera à chaque fois mentionné les
numéros des échantillons prélevés le cas échéant (un numéro d’échantillon en
caractère gras indique qu’une lame mince a été effectuée sur celui-ci pour la
description du micro-faciès).
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
89
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
1. 10m calcaire fin massif à rognons de silex au sommet (Photos B1, B2).
- Photo B1 -
- Photo B2 -
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Photo B3 -
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Photo B4 -
3. 3,5m de calcaire à bioclastes de gastéropodes et lamellibranches.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
10. 2m de marne.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Découpage séquentiel :
L’évolution des faciès le long de cette coupe nous permet de distinguer les séquences
bathydécroissantes d’ordre 4 suivantes :
S1) – L’épais banc calcaire à silex décrit par le niveau n° 1, correspond probablement à la fin
d’une séquence. Il est constitué de calcaire massif à rognons de silex au sommet.
S2) – Cette séquence délimitée par les niveaux numérotés 2 et 3 comprend des alternances de
marno-calcaires rognoneux bioturbés à bioclastes et rognons de silex au sommet des bancs.
Elle est coiffée d’un banc calcaire bioclastique de plus de 3 mètres.
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
- Photo R1 -
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- Photo R2 -
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- Photo R3 -
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- Photo R4 -
- Photo R5 -
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Pl. 2.7.a – Microfaciès de la coupe de Kaf Laarous : 1 – 4 (KAR 02), 5 – 6 (KAR 06)
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Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Découpage séquentiel :
L’évolution des faciès le long de cette coupe nous permet de distinguer les séquences
bathydécroissantes d’ordre 4 suivantes :
S1) – Les niveaux n° 1 et 2 définissent la fin d’une séquence ce terminant par des
marnocalcaires en plaquettes coiffés d’un calcaire à rares éléments détritiques.
S4) – Cette séquence qui va du niveau n° 10 au niveau n° 16 renoue avec les faciès
évaporitiques en démarrant par une alternance de dalles gypseuses stromatolithiques et des
marnes gypseuses violacées à passés calcaires acceptant des intrusions d’épais filons gypseux
verticaux ou obliques selon le même schéma décrit à la séquence S2 précédente. La séquence
se poursuit par une épaisse série de marnes gypseuses coiffée d’une dalle d’anhydrite à
structure stromatolithique laminée de près de 2 mètres d’épaisseur.
S5) – A partir du niveau 17 intervient une sédimentation plus argileuse avec une succession
d’argiles gypseuses rouges de près de 10 mètres d’épaisseur.
S6) – Le niveau 18, bien qu’en concordance sur les niveaux précédents, devrait constituer une
séquence à part entière puisque il comprend des dépôts terrigènes de comblement avec ses
alternance d’argiles rouges et poudingues mal classés.
104
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
105
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
2) Biostratigraphie :
Lorsque la détermination de certains taxons marqueurs le permettait, les niveaux contenant les
associations de foraminifères benthiques pertinentes ont été corrélés avec les biozones SBZ
(Shallow Benthic Zones) établies pour le domaine téthysien par Serra-Kiel et al. (1998). En
référence à ceci, la charte stratigraphique présentée en figure 1.8 du chapitre précédent
indique les biozones des grands foraminifères benthiques pour le Paléogène.
Après avoir exposé les successions lithologiques et le contenu fossile de toutes les coupes,
nous allons passer en revu les limites des étages en indiquant à chaque fois les données ayant
permis de définir ladite limite ainsi que sa position au sein de chacune des coupes étudiées.
C’est en compilant toutes les données décrites dans le présent chapitre que nous pourrons
établir des limites stratigraphiques pour définir les âges des formations traversées. Il s’en
suivra quelques discussions concernant les limites jugées incertaines soit par manque de
données pertinentes ou de l’interprétation desdites données par différents auteurs, soit du fait
des controverses soulevées au sein de la communauté scientifique au sujet de la position de
ces limites.
106
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
et bien qu’il ne soit pas possible d’affirmer la présence du Danien où même du Sélandien, ces
deux étages étant difficile à distinguer du Thanétien, au sein de cette séquence, nous pouvons
au moins considérer que nous sommes déjà au Paléocène.
Au niveau d’El Kantara, le Maastrichtien n’a pas été rencontré dans la coupe levée. Celle-ci
débute par des niveaux d’âge Paléocène comme nous pourrons le détailler au paragraphe
suivant.
Dans la région d’El Kantara, un âge Sélandien supérieur ou Thanétien peut être attribué à la
séquence S1 qui démarre la coupe. Cet âge Paléocène et non pas Maastrichtien supérieur pour
cette série est attesté par la présence de l’association suivante de foraminifères benthiques :
Laffitteina sp., Laffitteina bibensis Marie, Laffitteina cf. khorassanica Rahaghi, Laffitteina
erki (Sirel), Miscellanea sp., Miscellanea cf. miscella (d'Archiac & Haime), Miscellanea cf.
juliettae Leppig, Lockhartia haimei Davies, Lockhartia cf. tipperi (Davies)
Le croisement des biozones SBZ (Serra-Kiel et al., 1989) de ces forme nous positionne dans
la zone SBZ 4 qui indique un âge Thanétien moyen à supérieur mais nous pouvons aussi
penser que la partie inférieure de la séquence soit d’âge Sélandien supérieur à Thanétien
inférieur (zone SBZ 3) si l’on considère les nombreuses formes qui s’étendent au Sélandien
telles que Laffitteina erki (Sirel) (SBZ 2 à 4), Lockhartia haimei Davies (SBZ 3 à 4),
Laffitteina bibensis Marie et Laffitteina cf. khorassanica Rahaghi (toutes deux SBZ 1 à 4).
Il est aussi important de clarifier le cas de Laffitteina bibensis Marie qui est normalement
rattachée à la biozone SBZ 1 de Serra-Kiel et al. (1998) mais dont l’extension s’est trouvée
révisée jusqu’à atteindre la zone SBZ 4. En effet, sa présence a été clairement établie dans la
Paléocène de Turquie où elle a été identifiée et figurée par Inan (1996, cf. pl. 3, Figs. 1-3, 6).
107
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
D’autres auteurs l’ont aussi signalée dans le Paléocène de Lybie (Berggren, 1974) et du
Maroc (Rahali, 1970). Cependant, il est utile de mentionner qu’à cause de la diversité
morphologique des laffitteines et en attendant une nécessaire révision taxonomique et
stratigraphique des espèces de laffitteines, celles-ci, et particulièrement L. bibensis, sont de
peu d’utilité pour établir l’âge des formations de notre coupe car à l’exception de L. Conica et
L. oeztuerki, toujours cantonnées au Maastrichtien terminal, les espèces de laffitteines se
rencontrent en Europe occidentale et au Maghreb à la fois dans le Crétacé terminal et dans le
Paléocène.
Enfin, cette séquence S1 se termine par des niveaux calcaires bioclastiques passant
latéralement à une lumachelle à huîtres traçant une limite avec les marno-calcaires versicolore
à gypse sus-jacents qui démarrent l’épaisse succession de la séquence S2 essentiellement
composée de marnes rougeâtres d’âge Thanétien (Belkhodja, 2004).
Tout d'abord, une mise au point concernant les développements récents au sujet de la limite
Paléocène-Eocène s’impose.
Berggren, Kent et Flynn (1986) ont très justement souligné que la position exacte de la limite
Paléocène-Éocène a été un sujet de controverse depuis que Schimper (1874) a défini le
Paléocène.
108
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Serra-Kiel et al. (1998) a établi 20 zones de foraminifères benthiques (SBZ) d’une grande
valeur stratigraphique basées sur les intervalles apparition/disparition (FAD et LAD)
d’assemblages de foraminifères (principalement des alvéolinidés, nummulitidés et
orthophragminidés) dans des successions Paléocène-Éocène. Serra–Kiel et al. (1998) a aussi
corrélé les SBZ avec l’échelle des temps Paléocène-Éocène proposée par Berggren et al.
(1995) sur la base des données magnétostratigraphiques du basin des Pyrénées et la
corrélation biostratigraphique du nannoplancton calcaire et foraminifères planctoniques des
parties centrales et orientales de la Téthys. Actuellement, les SBZ sont considérées d’une
grande utilité pour la corrélation biostratigraphique des zones de grands foraminifères
benthiques reconnues dans les successions Paléocène-Éocène du domaine téthysien.
Cavelier & Pomerol (1986) ont placé leur limite entre les zones P4 et P5, séparant l'Éocène
inférieur (zone à M. velascoensis) du Paléocène terminal (zone à Planorotalites
pseudomenardii). Cependant, dans le schéma de Berggren et al. (1995), à cause justement des
problèmes de datation des limites du Thanétien et de l'Yprésien dans leurs zones respectives,
la limite Paléocène-Éocène est définie dans leur figure 1 (p. 139) par une large bande grise
allant de l'intervalle entre 54.6 à 55.5 Ma, couvrant la majorité de la zone P5. Pour la même
raison, la zonation des grand foraminifères benthiques de Serra-Kiel et al. (1998) montre une
position incertaine de la limite Paléocène-Éocène.
De Graciansky et al. (1998), sur la base de données sismiques, place la limite au milieu de P5,
qui est l'équivalent de la limite SBZ5/6 de Serra-Kiel et al. (1998). Plus récemment (en 2000),
la sous commission de la limite Paléocène-Éocène (IGCP Project 308) a finalement voté (H.-
P. Luterbacher, pers. comm.) pour placer cette limite au niveau de la base de l'excursion de
l'isotope carbone (calibrée à 55 Ma par Norris & Röhl (2000) et re-calibrée par Gradstein et
al. (2004) à 55.8 Ma), marquant un réchauffement important et l'extinction d'un grand nombre
de foraminifères benthiques, qui est l'équivalent de la base de la P5b de Pardo et al. (1999) et
l'équivalent de la zone de nannofossiles CP8a (de Bukry 1973, 1975). Ainsi, cette nouvelle
limite plus précise est montrée sur la Figure 2.8 (cf. Haynes et al., 2010).
109
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Fig. 2.8 - La limite Paléocène-Éocène indiquée sur cette figure reflète le consensus qui a suivi le
récent vote de la sous-commission ICGP; une calibration par Norris & Röhl (2000) a été effectuée à
55 Ma, puis par Gradstein et al. (2004) à 55.8 Ma. A droite, les zonations des grands foraminifères
benthiques (selon Hottinger 1962; Serra-Kiel et al. 1998) (N. min = Nummulites minervensis). La
zonation des foraminifères planctoniques (P) de Berggren et al. (1995), modifiée par Pardo et al.
(1999), et les zonations de nannoplancton calcaire (NP) et (CP) de Martini (1971) et Bukry (1973,
1975), respectivement, sont affichées à gauche pour permettre la comparaison. Ces dernières ont à
leur tour été calibrées avec les grand foraminifères benthiques du domaine téthysien (SBZ) de
Serra-Kiel et al. (1998). (cf. Haynes et al. 2010).
110
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Dans la région de Tighanimine, les assises calcaires à assilines et nummulites qui constituent
la séquence nommée S4 ont fourni une association de foraminifères benthiques caractéristique
de la zone SBZ 4 (Thanétien moyen - supérieur) à l’exception du taxon assimilé à Nummulites
minervensis Schaub dont le cas sera discuté plus loin.
Nummulites cf. minervensis Schaub, Assilina sp., Assilina yvettae Schlumberger, Operculina
sp., Operculina azilensis (Tambareau), Operculina exiliformis Pavlovec, Ranikothalia sp.,
Ranikothalia sindensis (Davies)
Les arguments en faveur d’un âge Thanétien (par opposition à un âge Yprésien) sont
nombreux et sont principalement appuyés par la présence du taxon Ranikothalia sindensis
(Davies) qui subit une extinction à la fin du Thanétien (LAD définissant la limite supérieur de
la zone SBZ4 de Serra-Kiel et al. 1998). Ce dernier se trouve en association avec les taxons
Operculina exiliformis Pavlovec, Assilina yvettae Schlumberger et Operculina azilensis
(Tambareau). Les deux derniers permettent même de préciser la zonation au Thanétien moyen
– supérieur (SBZ4).
Le seul élément discordant à ce raisonnement, et pas des moindres, est la présence du taxon
que notre détermination nous a permis d’assimiler à Nummulites cf. minervensis Schaub mais
qui est plutôt indicateur de la zone SBZ 6 située à l’Ilérdien inférieur (début de l’Yprésien).
Ainsi, des recherches plus poussées s’imposent afin de proposer une explication probante à
cette situation.
Dans la mesure où tous les auteurs, dans les diverses régions où ce taxon a été retrouvé,
s’accordent à donner un âge Ilérdien inférieur à l’espèce Nummulites minervensis Schaub et
plus précisément une extension définissant la biozone SBZ 6, il est difficile d’envisager une
apparition locale plus précoce dans la région étudiée même si des investigations
supplémentaires dans ce sens seraient intéressantes à entreprendre.
Une première explication, à la lumière des nouvelles données chronologiques illustrées par la
Figure 2.8, pourrait être avancée. En effet, le déplacement vers le haut de la limite Paléocène-
Éocène confère un sens différent à l’appartenance de certains taxons au Thanétien terminal ou
à l’Yprésien basal. Le nouveau calage des biozones Serra-Kiel et al. (1998) Sur l’échelle de
111
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
datation absolue implique le déplacement de la biozone SBZ 5 vers le Thanétien qui se trouve
augmenté d’une zone supplémentaire aux dépens de l'Yprésien qui se voit diminué de cette
même biozone auparavant attribuée à l’Ilérdien inférieur 1.
Cette proposition ne résout que partiellement le problème puisqu’elle ne fait que relativement
rapprocher le taxon qui nous concerne de la limite avec le Paléocène et surtout soulever les
difficultés liées à l’établissement de la coupure Paléocène-Éocène qui a constamment fluctué
et surtout n’explique pas comment les deux taxons Ranikothalia sindensis (Davies) et
Nummulites minervensis Schaub, normalement séparés par une biozone, peuvent se retrouver
associés dans un même niveau autrement caractérisé par une abondante microfaune du
Paléocène.
Une seconde explication qui viendrait compléter la précédente relève des ressemblances
morphologiques entre différentes espèces de nummulites. Il y a lieu d’indiquer que la
description de la forme N. minervensis Schaub est très proche de celles de deux autres
espèces, à savoir N. deserti De La Harpe et N. globulus Leymerie avec lesquelles il partage
d’étroites relations phylétiques.
D’autre part, le groupe N. globulus bien que contenant des formes caractéristiques qui
apparaissent à partir de l'Ilérdien moyen, a été classé dans les espèces du groupe présumé
ancêtre des deux taxons appartenant à l'embranchement de N. minervensis Schaub / N.
increscens Schaub, qui partent de la forme ancestrale: N. deserti De La Harpe.
112
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
1883 Nummulites deserti De La Harpe, Vol. 30 (Ser.3, Vol.6), Pal. Sect.1, p.155-218,
pl. 31(2), figs. 239.
1953 Nummulites deserti De La Harpe, LeRoy, L.W, no. 54, p. 1-73, pl.11,figs 17-19.
1961 Nummulites deserti De La Harpe, Said, R., et Kerdany, Vol. 7, no. 3, p. 317-
336, pl. 326, text figs.7 (1a-c).
Description :
Test biconvexe, lenticulaire, protoconque sphérique à subsphérique, périphérie axiale
subaigüe à aigüe, le rayon varie de 1.2 à 1.8mm et l’épaisseur varie de 0.4 à 1.6mm, et le
rapport diamètre / épaisseur est de 1.2:1.6.
Occurrence :
N. deserti a été décrit dans l’Éocène d’Egypte (De La Harpe, 1883); dans l’Éocène inférieur
d’Egypte (Said et Kerdany, 1961).
Al-Hashimi et Amer, (1985) ont récolté cette espèce dans le Paléocène supérieur d’Iraq.
Ghafor et Baziany (2009) l’on décrit dans le Paléocène supérieur de la formation
conglomératique de Qulqula dans au Kurdistan irakien.
Description :
Forme mégalosphérique, Test de taille petite à moyenne, lenticulaire à subglobuleux,
périphérie équatoriale circulaire, périphérie axiale subaigüe à aigüe, le diamètre varie de 1 à
2.8mm et l’épaisseur varie de 0.6 à 1.5mm, le rapport diamètre / épaisseur est de 1.4:1.7:1.
Occurrence :
Leymerie a décrit N. globulus dans le Cénozoïque de France. Il a aussi été décrit dans
l’Éocène inférieur des Pyrénées en France par Douville (1919); dans l’Eocene moyen
d’Espagne par Gomeza lueca (1929); dans l’Éocène inférieur à moyen d’Albanie par
113
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Cizancourt (1931); dans l’Éocène inférieur à moyen d’Algérie par Flandrin (1938); dans le
Paléocène à Éocène inférieur de Suisse par Schaub (1951); dans l’Éocène inférieur de Somali
par Azzaroli (1952); dans l’Éocène inférieur du Qatar par Smout (1954); dans l’Éocène
inférieur d’Autriche par Papp (1959); dans l’Éocène inférieur à moyen de la coupe Rakhi
Nala du Pakistan par Bayliss (1961) et dans l’Éocène inférieur d’Egypte (Hamam, 1975).
Al-Hashimi (1973) a décrit cette espèce dans le Paléocène supérieur à Éocène inférieur au
Nord-Est de l’irak. Al-Mutwali et Abawi (2001) ont décrit cette espèce dans la formation de
Ratga (Ouest de l’Irak) d’âge Éocène inférieur. Ghafor et Baziany (2009) l’on décrite dans le
Paléocène supérieur à Éocène inférieur de la formation conglomératique de Qulqula au
Kurdistan irakien.
Selon Belkhodja (2004), au dessus de la formation marno-calcaire qui s’étend sur 70m vient
reposer la série terrigène qui occupe le cœur du synclinal rapportée d’âge Eocène et/ou
Oligocène (Laffitte, 1935, 1939 ; Guiraud et Ballais, 1975).
Nous placerons aussi notre limite supérieure du Thanétien à la fin de la séquence marno-
calcaire S3 qui clôture la coupe d’El Kantara tout en signalant, au dessus de cette séquence, la
présence d’une importante série marneuse puis marno-calcaire qui constitue la première
séquence (S1) de la coupe du Village Rouge en continuité ave la coupe d’El Kantara. Cette
série marine de plus de 50m indique que nous sommes encore loin des dépôts terrigènes
rouges caractéristiques de l’Eocene supérieur – Oligocène.
Ainsi, nous allons supposer un âge Eocène inférieur (Yprésien) pour cette première séquence
(S1) du Village Rouge suivant les indications de Flandrin (1948) qui donne un âge Eocène
inférieur indéterminé à ces assises.
114
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Il y a cependant un fait marquant dégagé par le travail de Flandrin (1948). Ce dernier met
l’accent sur le régime sédimentaire au cours de l’Yprésien très semblable à celui du Lutétien
inférieur lui faisant suite. Il est donc difficile de différencier ces deux étages et c’est
seulement à partir du Lutétien moyen à supérieur qu’un changement lithologique intervient
dans toute la région.
De façon générale, l’Yprésien – Lutétien inférieur est caractérisé par la nature essentiellement
calcaire et marno-calcaire de ses dépôts.
Le Lutétien moyen – supérieur offre, quant à lui, une constitution lithologique bien différente
avec ses puissants dépôts marneux avec intercalations de niveaux d’abord calcaires gréseux
puis poudingues littoraux, ceci dans les zones en bordures des synclinaux, alors que dans les
axes la sédimentation est caractérisée par la présence d’une part importante d’évaporites au
sein des marnes ou sous forme d’intercalations de bancs gypseux.
Ainsi, selon les informations ci-dessus, nous pouvons construire les déductions suivantes :
La situation est sensiblement identique pour la coupe de Taghit où nous retrouvons une
séquence S4 correspondant à l’Yprésien - Lutétien inférieur indifférenciés.
Dans la région d’El Kantara et plus précisément au niveau du village rouge, au dessus de la
séquence S1 yprésienne, tous les dépôts de marnes rouges violacées chargées de gypse et
115
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Au niveau des coupes effectuées dans le cœur du synclinal du Rhoufi, nous pouvons tracer
cette limite à la fin des derniers bancs de calcaires massifs à nombreux rognons de silex et
avant les épaisses séries marneuses acceptant des intercalations de calcaires bioclastiques à
lumachelliques.
Cette limite intervient au sommet de la séquence nommée S2 pour la coupe de l’Oued Labiod
et au sommet de la séquence S3 pour la coupe du Balcon du Rhoufi.
Enfin, sur la coupe de Kaf Laarous, il est possible de tracer la base du Lutétien moyen-
supérieur à partir des premiers filons gypseux qui recoupent les séries de marno-calcaires et
marnes gypseuses à intercalations de bancs de gypse.
Cette limite est assez facile à identifier sur toutes les coupes. Elle peut être tracée à la base des
dépôts terrigènes d’argiles et poudingues rouges venant reposer, soit en discordance, sur le
Lutétien, comme c’est le cas sur la coupe de Tighanimine qui se trouve en bordure du
synclinal du Rhoufi, soit en concordance sur l’Éocène moyen au niveau des coupes de Kaf
Laarous et du Village Rouge situées au cœur des synclinaux.
116
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Chapitre III/
Pour les besoins d’analyse semi-quantitative et statistique sur les bio-associations, seuls les
contenus microfaunistiques des deux coupes types principales ont été exploités. Il s’agit de la
coupe de Tighanimine (série d’échantillons TIG) et la coupe d’El Kantara-Village Rouge
(série d’échantillons KAN, VRG).
Les niveaux de détermination n’ayant pas été les mêmes pour les deux coupes, nous avons
procédé au regroupement des formes récoltées dans la coupe d’El Kantara-Village Rouge
pour créer des catégories significatives (ex : Gyrogonites, Ostracodes lisses, Foraminifères
benthiques porcelanés… etc.)
Pour la coupe de Tighanimine, il s’agit essentiellement de genres avec quelques groupes tels
que les ostracodes lisses, ornementés et foraminifères planctoniques.
La détermination des foraminifères récupérés après lavage des marnes s’est faite à l’échelle
des genres en plus de quelques formes définies au niveau de l’espèce.
Les ouvrages de référence utilisés pour la détermination des genres ont été :
Sans oublier la précieuse aide de la spécialiste en Laffitteines, Pr. Inan Nurdan de l’université
de Mersin en Turquie.
117
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Dans la partie consacrée à l’analyse, nous allons procéder au tri de 100 formes dans chacun
des échantillons des deux coupes, ainsi que leurs pourcentages respectifs au sein de
l’échantillon.
Groupe Abréviation
Gyrogonites de charophytes GYR
Laffitteines LAF
Ostracodes lisses OSL
Ostracodes ornementés OSO
Foraminifères benthiques hyalins FBH
Foraminifères benthiques arénacés FBA
Foraminifères benthiques porcelanés FBP
Nummulites NUM
Foraminifères planctoniques FPL
Fig. 3.1 - Liste des groupes identifiés dans la coupe d’El Kantara et leurs abréviations
118
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
B- Coupe de Tighanimine
Fig. 3.2 - Liste des genres identifiés dans la coupe de Tighanimine et leurs abréviations
119
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
1. Echantillon KAN02
Kan 02
GYR 0
LAF 51
Indice d’abondance : 75
OSL 17
OSO 0
FBH 25
FBA 0 Indice de diversité : 4
FBP 58
NUM 0
FPL 0
Rapport Planctoniques/Benthiques
Kan 02
FPL
Benthiques
120
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
2. Echantillon KAN03
Kan 03
GYR 0
LAF 100
OSL 0
Indice d’abondance : 50
OSO 0
FBH 0
FBA 0 Indice de diversité : 1
FBP 0
NUM 0
FPL 0
100
80
60
40
20
0
GYR LAF OSL OSO FBH FBA FBP NUM FPL
Rapport Planctoniques/Benthiques
Kan 03
Planctoniques
Benthiques
121
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
3. Echantillon KAN12
Kan 12
GYR 0
LAF 0
Indice d’abondance : 75
OSL 43
OSO 0
FBH 51
FBA 0 Indice de diversité : 4
FBP 3
NUM 0
FPL 3
50
40
30
20
10
0
GYR LAF OSL OSO FBH FBA FBP NUM FPL
Rapport Planctoniques/Benthiques
Kan 12
Planctoniques
Benthiques
122
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
4. Echantillon KAN14
Kan 14
GYR 0
LAF 0
OSL
Indice d’abondance : 75
37
OSO 8
FBH 50
FBA 0 Indice de diversité : 4
FBP 6
NUM 0
FPL 0
50
40
30
20
10
0
GYR LAF OSL OSO FBH FBA FBP NUM FPL
Rapport Planctoniques/Benthiques
Kan 14
Planctoniques
Benthiques
123
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
5. Echantillon KAN15
Kan 15
GYR 0
LAF 0
Indice d’abondance : 75
OSL 23
OSO 3
FBH 65
FBA 0 Indice de diversité : 4
FBP 0
NUM 0
FPL 10
Rapport Planctoniques/Benthiques
Kan 15
Planctoniques
Benthiques
124
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
6. Echantillon KAN16
Kan 16
GYR 0
LAF 0
Indice d’abondance : 75
OSL 3
OSO 3
FBH 21
FBA 31 Indice de diversité : 6
FBP 38
NUM 0
FPL 5
Rapport Planctoniques/Benthiques
Kan 16
Planctoniques
Benthiques
125
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
7. Echantillon KAN17
Kan 17
GYR 0
LAF 0
Indice d’abondance : 75
OSL 13
OSO 5
FBH 39
FBA 9 Indice de diversité : 6
FBP 31
NUM 0
FPL 3
Rapport Planctoniques/Benthiques
Kan 17
Planctoniques
Benthiques
126
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
8. Echantillon KAN19
Kan 19
GYR 0
LAF 0
Indice d’abondance : 50
OSL 55
OSO 0
FBH 45
FBA 0 Indice de diversité : 2
FBP 0
NUM 0
FPL 0
50
40
30
20
10
0
GYR LAF OSL OSO FBH FBA FBP NUM FPL
Rapport Planctoniques/Benthiques
Kan 19
Planctoniques
Benthiques
127
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
9. Echantillon KAN21
Kan 21
GYR 0
LAF 0
Indice d’abondance : 75
OSL 5
OSO 24
FBH 65
FBA 0 Indice de diversité : 4
FBP 5
NUM 0
FPL 0
Rapport Planctoniques/Benthiques
Kan 21
Planctoniques
Benthiques
128
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
25
20
15
10
0
GYR LAF OSL OSO FBH FBA FBP NUM FPL
Rapport Planctoniques/Benthiques
Kan 21
Planctoniques
Benthiques
129
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
50
40
30
20
10
0
GYR LAF OSL OSO FBH FBA FBP NUM FPL
Rapport Planctoniques/Benthiques
Kan 24
Planctoniques
Benthiques
130
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Rapport Planctoniques/Benthiques
Vrg 00
Planctoniques
Benthiques
131
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Rapport Planctoniques/Benthiques
Vrg 01
Planctoniques
Benthiques
132
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Rapport Planctoniques/Benthiques
Vrg 02
Planctoniques
Benthiques
133
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Rapport Planctoniques/Benthiques
Vrg 03
Planctoniques
Benthiques
134
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Rapport Planctoniques/Benthiques
Vrg 04
Planctoniques
Benthiques
135
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
40
30
20
10
0
GYR LAF OSL OSO FBH FBA FBP NUM FPL
Rapport Planctoniques/Benthiques
Vrg 05
Planctoniques
Benthiques
136
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Rapport Planctoniques/Benthiques
Vrg 06
Planctoniques
Benthiques
137
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Rapport Planctoniques/Benthiques
Vrg 07
Planctoniques
Benthiques
138
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
1. Echantillon TIG03
TIG 03
OSL 26
OSO 16
GAV 28
CIB 27
TRI 1
CUN 1
TRO 1
DOR 0
Indice d’abondance : 50
TEX 0
NOD 0
QUI 0
GLB 0 Indice de diversité : 7
LEN 0
AMB 0
AMP 0
AMT 0
HAP 0
LAG 0
DIS 0
PLA 0
FPL 0
HAP
GAV
CIB
CUN
TRO
NOD
OSO
TEX
QUI
LEN
AMB
DIS
PLA
OSL
TRI
GLB
AMP
FPL
139
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
2. Echantillon TIG05
TIG 05
OSL 5
OSO 10
GAV 27
CIB 1
TRI 0
CUN 0
TRO 0
DOR 31 Indice d’abondance : 25
TEX 25
NOD 0
QUI 0
Indice de diversité : 7
GLB 0
LEN 0
AMB 0
AMP 0
AMT 0
HAP 0
LAG 0
DIS 0
PLA 0
FPL 1
LAG
HAP
GAV
DOR
CIB
LEN
AMB
PLA
OSO
CUN
TRO
NOD
TEX
QUI
DIS
FPL
OSL
AMP
TRI
GLB
140
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
3. Echantillon TIG06
TIG 06
OSL 12
OSO 22
GAV 47
CIB 4
TRI 0
CUN 0
TRO 0
DOR 0 Indice d’abondance : 25
TEX 14
NOD 1
QUI 0
Indice de diversité : 6
GLB 0
LEN 0
AMB 0
AMP 0
AMT 0
HAP 0
LAG 0
DIS 0
PLA 0
FPL 0
40
30
20
10
0
AMT
LAG
HAP
GAV
DOR
CIB
LEN
NOD
AMB
PLA
OSO
CUN
TRO
TEX
QUI
DIS
FPL
OSL
AMP
TRI
GLB
141
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
4. Echantillon TIG07
TIG 07
OSL 10
OSO 7
GAV 56
CIB 10
TRI 0
CUN 0
TRO 0
DOR 0
TEX 15
Indice d’abondance : 25
NOD 0
QUI 1
GLB 1 Indice de diversité : 7
LEN 0
AMB 0
AMP 0
AMT 0
HAP 0
LAG 0
DIS 0
PLA 0
FPL 0
50
40
30
20
10
0
AMT
DOR
HAP
LAG
GAV
OSO
CIB
CUN
TRO
NOD
TEX
QUI
LEN
DIS
PLA
OSL
AMB
AMP
FPL
TRI
GLB
142
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
5. Echantillon TIG07’
TIG 07'
OSL 16
OSO 5
GAV 69
CIB 0
TRI 0
CUN 0
TRO 9
DOR 0
Indice d’abondance : 25
TEX 0
NOD 0
QUI 0
GLB 0 Indice de diversité : 5
LEN 1
AMB 0
AMP 0
AMT 0
HAP 0
LAG 0
DIS 0
PLA 0
FPL 0
HAP
LAG
GAV
OSO
CIB
CUN
TRO
NOD
TEX
QUI
LEN
DIS
PLA
OSL
AMB
AMP
FPL
TRI
GLB
143
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
6. Echantillon TIG08
TIG 08
OSL 8
OSO 23
GAV 67
CIB 0
TRI 0
CUN 0
TRO 0
DOR 0
TEX 0
Indice d’abondance : 50
NOD 1
QUI 0
GLB 0 Indice de diversité : 5
LEN 0
AMB 1
AMP 0
AMT 0
HAP 0
LAG 0
DIS 0
PLA 0
FPL 0
HAP
LAG
GAV
OSO
CIB
CUN
TRO
NOD
TEX
QUI
LEN
DIS
PLA
OSL
AMB
AMP
FPL
TRI
GLB
144
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
7. Echantillon TIG09
TIG 09
OSL 40
OSO 36
GAV 14
CIB 0
TRI 0
CUN 0
TRO 0
DOR 0
Indice d’abondance : 25
TEX 0
NOD 1
QUI 7
GLB 0 Indice de diversité : 7
LEN 0
AMB 1
AMP 1
AMT 0
HAP 0
LAG 0
DIS 0
PLA 0
FPL 0
HAP
LAG
GAV
CUN
OSO
CIB
TRO
NOD
TEX
QUI
LEN
DIS
OSL
AMB
AMP
PLA
FPL
TRI
GLB
145
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
8. Echantillon TIG10
TIG 10
OSL 17
OSO 3
GAV 39
CIB 0
TRI 0
CUN 0
TRO 0
DOR 0
Indice d’abondance : 25
TEX 0
NOD 0
QUI 0
GLB 0 Indice de diversité : 7
LEN 0
AMB 0
AMP 1
AMT 21
HAP 18
LAG 0
DIS 0
PLA 0
FPL 1
HAP
LAG
GAV
CUN
OSO
CIB
TRO
NOD
TEX
QUI
LEN
DIS
OSL
AMB
AMP
PLA
FPL
TRI
GLB
146
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
9. Echantillon TIG11
TIG 11
OSL 9
OSO 1
GAV 3
CIB 11
TRI 0
CUN 0
TRO 0
DOR 0
Indice d’abondance : 50
TEX 2
NOD 0
QUI 2
GLB 0 Indice de diversité : 10
LEN 0
AMB 0
AMP 0
AMT 2
HAP 4
LAG 5
DIS 61
PLA 0
FPL 0
LEN
AMB
PLA
OSO
TRO
NOD
TEX
QUI
DIS
FPL
OSL
AMP
TRI
GLB
AMT
LAG
HAP
GAV
DOR
CUN
147
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
TIG 13
OSL 19
OSO 16
GAV 56
CIB 0
TRI 0
CUN 0
TRO 0
DOR 0
Indice d’abondance : 25
TEX 0
NOD 0
QUI 0
GLB 0 Indice de diversité : 7
LEN 0
AMB 0
AMP 0
AMT 1
HAP 3
LAG 4
DIS 1
PLA 0
FPL 0
50
40
30
20
10
0
CIB
QUI
LEN
DIS
PLA
OSL
TRO
NOD
AMB
AMP
FPL
OSO
TRI
TEX
GLB
AMT
DOR
HAP
LAG
GAV
CUN
148
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
TIG 17
OSL 11
OSO 88
GAV 0
CIB 0
TRI 0
CUN 0
TRO 0
DOR 0
Indice d’abondance : 50
TEX 0
NOD 0
QUI 0
GLB 0 Indice de diversité : 3
LEN 0
AMB 0
AMP 0
AMT 0
HAP 1
LAG 0
DIS 0
PLA 0
FPL 0
AMT
HAP
LAG
GAV
NOD
OSO
CIB
CUN
TEX
QUI
OSL
LEN
DIS
AMB
AMP
PLA
TRI
TRO
GLB
FPL
149
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
TIG 20
OSL 6
OSO 40
GAV 0
CIB 0
TRI 0
CUN 0
TRO 0
DOR 0
Indice d’abondance : 50
TEX 0
NOD 0
QUI 0
GLB 0 Indice de diversité : 3
LEN 0
AMB 0
AMP 0
AMT 0
HAP 0
LAG 0
DIS 0
PLA 54
FPL 0
50
40
30
20
10
0
AMT
DOR
HAP
LAG
GAV
OSO
CIB
CUN
TRO
NOD
TEX
QUI
LEN
DIS
PLA
OSL
AMB
AMP
FPL
TRI
GLB
150
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Seule la coupe d’El Kantara - Village Rouge a fourni des foraminifères planctoniques dans
certains niveaux pour permettre ce genre d’évaluation semi-quantitative :
Kan 24
Kan 02
Kan 03
Kan 05
Kan 07
Kan 08
Kan 09
Kan 10
Kan 11
Kan 12
Kan 14
Kan 15
Kan 16
Kan 17
Kan 19
Kan 20
Kan 21
Kan 22
Vrg 00
Vrg 01
Vrg 02
Vrg 03
Vrg 04
Vrg 05
Vrg 06
Vrg 07
D’autres paramètres semi-quantitatifs sont déduits des observations faites sur les échantillons
au cours du tri, tels que l’abondance (richesse en microfaune) et la diversité (nombres de
genres et d’espèces observés). L’évolution de tels paramètres peut se révéler très significative
pour notre étude.
L’abondance a été appréciée par l’attribution d’un indice en relation avec la richesse de
l’échantillon en microfaune constatée au cours du tri.
151
0
1
2
3
4
6
7
5
10
20
30
40
50
60
70
80
0
Kan 02
Kan 02
Kan 03 Kan 03
Kan 05 Kan 05
Kan 06 Kan 06
Kan 07 Kan 07
Kan 08 Kan 08
Kan 09 Kan 09
Kan 10 Kan 10
Kan 11 Kan 11
Kan 12 Kan 12
Kan 14 Kan 14
Kan 15 Kan 15
Kan 16 Kan 16
Kan 17 Kan 17
152
Kan 19 Kan 19
KAN-VRG
KAN-VRG
Kan 20 Kan 20
Kan 21 Kan 21
Kan 22 Kan 22
Kan 24 Kan 24
Vrg 00 Vrg 00
a. Coupe d’El Kantara - Village Rouge
Vrg 01 Vrg 01
Vrg 02 Vrg 02
Vrg 03 Evolution de la diversité en microfaune Vrg 03
Evolution de l'abondance en microfaune
Vrg 04 Vrg 04
Vrg 05 Vrg 05
Vrg 06 Vrg 06
Vrg 07 Vrg 07
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
b. Coupe de Tighanimine
50
40
30
20
10
0
TIG 03 TIG 05 TIG 06 TIG 07 TIG 07' TIG 08 TIG 09 TIG 10 TIG 11 TIG 13 TIG 17 TIG 20 TIG 23 TIG 24
0
TIG 03 TIG 05 TIG 06 TIG 07 TIG 07' TIG 08 TIG 09 TIG 10 TIG 11 TIG 13 TIG 17 TIG 20 TIG 23 TIG 24
153
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Nous nous bornerons dans cette partie à exposer les résultats constatés dans les analyses semi-
quantitatives et leurs graphiques associés. Ces résultats, en conjonction avec les données
sédimentologiques détaillées au chapitre précédent ainsi que l’interprétation des analyses
statistiques à venir, fourniront tous les éléments nécessaires aux conclusions sur l’évolution
des paléoenvironnements de la région étudiée durant le Paléogène.
Cependant, il est essentiel de préparer le terrain en introduisant le cadre théorique qui servira
ultérieurement à l’interprétation des variations des indices de pélagisme, d’abondance et de
diversité des organismes dans leur milieu de vie au cours du temps.
Dans un milieu donné, les conditions de vie optimales sont toujours indiquées par des indices
d'abondance et de diversité qui augmentent de concert. A l’opposé, lorsque ces deux indices
se retrouvent ensemble à un niveau relativement bas, il s'agit d'une situation de crise pour
laquelle il faut trouver une explication dans le milieu de dépôts ou d'autres facteurs externes
tels que le changement de niveau marin. Par contre, lorsque qu’on constate un indice
d'abondance qui augmente en opposition avec un indice de diversité en baisse, cela indique
des conditions de stress post-crise biologique où le repeuplement du milieu se fait d'abord par
un petit nombre de groupes dominants eurybiontes aux dépens d'une diversité biologique qui
ne saurait s'installer qu'avec l'arrivée de formes diversifiées dans un milieu propice au
conditions de stabilité citées précédemment.
De manière classique, lorsque nous étudions les enregistrements fossiles d'une série continue,
ces trois phases se succèdent dans le temps et nous retrouvons toujours le schéma où une
période de crise est suivie de conditions de stress/repeuplement qui préparent un intervalle de
stabilité et diversification mais il aussi possible parfois qu’une autre crise survienne
immédiatement après une phase de repeuplement à faible diversité, auquel cas, le cycle est
raccourci et tronqué de sa phase de stabilité.
Passons à présent à l’exposé des résultats affichés sur les graphiques précédents pour chacune
des coupes étudiées :
154
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Dans les premiers échantillons (KAN 02 et 03), les indices d’abondance et de diversité
baissent simultanément pour devenir nuls tout le long des niveaux KAN 05, 06, 07, 08,
09, 10 et 11 qui correspondent au Sélandien supérieur – Thanétien inférieur. Cet
intervalle peut donc être défini comme une période de crise écologique.
Ensuite, pour les trois échantillons KAN 12, 14 et 15 qui correspondent à une période
située au Thanétien moyen, nous constatons un évènement de repeuplement en période
de stress illustré par l’opposition des indices d’abondance et de diversité avec même une
modeste apparition de foraminifères planctoniques selon l’indice de pélagisme.
Une période de stabilité est atteinte avec les 3 indices simultanément en hausse durant la
période encadrée par les niveaux 16, 17 et 19 correspondant à la fin du Thanétien
moyen.
Une autre crise survient lorsque les trois indices chutent au début du Thanétien
supérieur comme nous pouvons le constater dans l’échantillon KAN 20.
S’ensuit, une longue période de stress durant le Thanétien supérieur où une grande
abondance s’installe après la crise mais avec diversité biologique qui ne suit pas la
tendance et montre une augmentation plus modérée entre les niveaux KAN 21, 22, 24 et
VRG 00. Un fait marquant confère une certaine particularité à cet intervalle de
repeuplement, c’est le pic affiché par l’indice de pélagisme qui dénote une relative
recrudescence des foraminifères planctoniques dans le niveau KAN 22. C’est le rapport
Planctoniques/Benthiques le plus élevé enregistré dans cette coupe.
Dans le niveau VRG 01, quelque part entre le Thanétien et l’Yprésien, avant que le
milieu ne retrouve une certaine stabilité, ce qu’on pourrait considérer comme une crise
155
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
mineure se produit lorsque les deux indices baissent de concert sans pour autant
atteindre une valeur nulle.
Enfin, une brève phase d’optimum relatif se dessine dans le niveau VRG 03 avant que
l’ensemble des indices n’entament un déclin définitif à la fin de l’Yprésien le long des
niveaux VRG 04, 05, 06 et 07.
b. Région de Tighanimine
La coupe débute par une phase de stress illustrée par l’opposition des indices de
l’échantillon TIG 03.
Durant l’intervalle entre TIG 05 et TIG 07’, l’abondance chute rapidement pendant que
la diversité baisse graduellement jusqu’au niveau TIG 08 où l’indice d’abondance
augmente rapidement en opposition avec l’indice de diversité, définissant ainsi une
seconde phase de stress.
Les indices reprennent une évolution standard lorsque l’abondance diminue par rapport
à une diversité en augmentation graduelle jusqu’à atteindre un niveau optimum visible
dans l’échantillon TIG 11.
156
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Enfin, les deux indices d’abondance et de diversité finissent par signaler une ultime
période de crise sur les deux derniers échantillons (TIG23 et 24) en tombant vers des
valeurs nulles à l’intérieur des derniers niveaux marins avant l’arrivée des dépôts
continentaux.
La vie de chaque organisme est conditionnée par un ensemble de paramètres écologiques ; des
facteurs qui influencent sa distribution, sa morphologie, son cycle de reproduction et bien
d’autres aspects au cours de son existence. Ces facteurs peuvent être de natures différentes
telles que la température, la bathymétrie, la salinité ou la distance du rivage et des influences
continentales qui sont déterminants pour beaucoup d’organismes.
Aussi les variations de la microfaune le long d’une série marine, rendent compte des ces
facteurs. Exprimant cette dépendance écologique d’une manière quantitative, l’analyse
statistique des populations actuelles et fossiles permet d’obtenir une estimation quantitative
des changements des paramètres écologiques.
Les statistiques sont donc un outil précieux qui permet de compléter les études classiques ;
elles sont d’autant plus utiles que le nombre de taxons à prendre en compte est important.
C’est dans ce type de situations que l’analyse factorielle est nécessaire.
157
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
En somme, l’analyse factorielle essaye de trouver les relations ou correspondances entre les
organismes (variables) et les échantillons ou gisements (descripteurs) ainsi que les liens entre
les gisements, d’où le nom d’Analyse Factorielle des Correspondances (AFC). Les facteurs
qui ressortent de ce traitement auront une signification écologique une fois que les résultats de
l’analyse seront projetés sur des graphiques interprétables.
L’intérêt principal de l’AFC est de permettre justement la représentation, par projection dans
un espace de dimensions réduites, d’une somme importante d’observations (unités
statistiques) avec rapport de proximité sauvegardé, entre variables et descripteurs de telle
sorte que les affinités plus ou moins importantes apparaissent clairement à celui qui va
interpréter le graphique.
Traitement des données sur ordinateur par des logiciels spécialisés tels que
STATISTICA, ou ECOLOGIX.
Dans notre étude, l’analyse statistique vient compléter la démarche classique. Pour parvenir à
une interprétation plus rigoureuse, nous avons effectué en plus de l’analyse
multidimensionnelle des correspondances (AC) une classification automatique sur les
associations micropaléontologiques caractérisant les séquences de dépôts du Paléogène.
Ainsi nous avons exploité 12 échantillons qui ont livré les 21 formes citées à la figure 3.1. Ce
sont les pourcentages de ces 21 taxons qui vont servir à la création du tableau de données
destiné à l’analyse des correspondances.
158
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
OSL OSO GAV CIB TRI CUN TRO DOR TEX NOD QUI GLB LEN AMB AMP AMT HAP LAG DIS PLA FPL
TIG 03 26 16 28 27 1 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
TIG 05 5 10 27 1 0 0 0 31 25 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1
TIG 06 12 22 47 4 0 0 0 0 14 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
TIG 07 10 7 56 10 0 0 0 0 15 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
TIG 07’ 16 5 69 0 0 0 9 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0
TIG 08 8 23 67 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0
TIG 09 40 36 14 0 0 0 0 0 0 1 7 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0
TIG 10 17 3 39 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 21 18 0 0 0 1
TIG 11 9 1 3 11 0 0 0 0 2 0 2 0 0 0 0 2 4 5 61 0 0
TIG 13 19 16 56 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 3 4 1 0 0
TIG 17 11 88 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0
TIG 20 6 40 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 54 0
Fig. 3.3. Ci-dessous, tableau des données source contenant les pourcentages de chacun des 21
taxons dans les 12 échantillons de la coupe. Taxons (variables) en colonnes et échantillons
(descripteurs) en lignes.
Une fois ce tableau préparé, le traitement s’effectuera avec l’introduction des ces données
dans le programme de traitement statistique, STATISTICA en l’occurrence.
Après la première partie du traitement qui concerne l’analyse des correspondances (AC), on
procède, avec le même logiciel, à des classifications automatiques. La méthode choisie est la
classification ascendante hiérarchique (CAH) par distances euclidiennes moyennes pondérées,
qui va nous permettre de distinguer dans les nuages de point qui seront affichés, des classes
dont les éléments ont une proximité qui dénote une même affinité pour les facteurs
déterminants. Cette méthode prend en considération des ensembles de données composés de
classes de tailles très différentes, c'est-à-dire contenant un nombre différent d’individus, et
procède à l’affectation d’un poids en fonction de cela (Fig. 3.4).
159
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Fig. 3.4. Tableau des poids et contributions relatives à l’inertie expliquée par les axes 1 et 2.
Fig. 3.5. Résultat de l’analyse des correspondances. Projection graphique des variables
en nuages de points sur les deux principaux axes factoriels.
160
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Le graphique de l’analyse des correspondances (Fig. 3.5) nous permet d’apprécier les deux
facteurs principaux qui influencent la distribution de nos formes et qui sont représentés par les
deux dimensions factorielles en abscisses et en ordonnées. Les clades issus du dendrogramme
de la classification automatique (Fig. 3.6) permettent de regrouper les microfossiles reliés par
une association paléontologique.
Noyau 1a :
Discorbis (DIS), Lagena (LAG).
Noyau 1b :
Planulina (PLA), ostracodes ornementés (OSO).
Noyau 2 :
Quinqueloculina (QUI), Ammotium (AMT), Haplophragmoides (HAP), Cibicides (CIB).
Noyau 3 :
Dorothia (DOR), foraminifères planctoniques (FPL), Globobulimina (GLB), Textularia
(TEX), Lenticulina (LEN), Trochamminoides (TRO), Gavelinopsis (GAV).
161
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Noyau 4 :
Ammobaculites (AMB), Nodosaria (NOD), Amphistegina (AMP), Cuneolina (CUN),
Triloculina (TRI), ostracodes lisses (OSL).
La présence du taxon Discorbis, fréquemment cité dans le shelf interne à une profondeur
moyenne de moins de 30m, dans le noyau "1a" nous place à une faible profondeur, proche du
littoral, indiquant le milieu le plus interne de tous les groupes en présence. Ceci est une
donnée écologique précieuse qui nous aidera à interpréter le graphique.
D’un autre coté, la forme Planulina rapportée comme étant un foraminifère benthique vivant à
des profondeurs relativement importantes de pas moins de 60m, indique que le noyau "1b"
représente la profondeur relative la plus importante et donc l’environnement le plus distal.
Entre ces deux groupes, nous avons les noyaux 2, 3 et 4 qui représentent les milieux de
transition entre les deux groupes précédents.
Notons aussi que pour le noyau 2, les foraminifères planctoniques et le taxon Dorothia, dont
les formes les moins profondes se situent déjà autour de 60 (Berggren, 1975 ; Perit, 1997),
sont aussi indicateurs de tendance un peu plus distale que les formes des noyaux 2 et 4. Le
constat opposé peut être fait cette fois sur le noyau 2 qui regroupe des formes plus proximales
dont Ammotium qui caractérise des environnements de marches tidales saumâtres, de lagons
ou d’estuaires dans l’actuel (Hill, 2003). Ces éléments seront d’autant plus apparents lorsque
nous effectuons la projection graphique des scores respectifs de tous les microfossiles pris
individuellement afin de les afficher sur un profil bathymétrique par la suite.
Les associations caractérisées dans les noyaux cénotiques correspondent donc bien à des
environnements de plus en plus distaux en partant du noyau "1a" au noyau "1b" selon la
dimension horizontale.
Ainsi, l’axe 1 en abscisses 2 représente le gradient proximal / distal depuis le noyau "1a"
jusqu’au noyau "1b".
L’axe 2, en ordonnées, oppose les noyaux des extrémités du shelf (1a et 1b) aux noyaux du
milieu (2, 3, et 4).
162
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Reconstitution bathymétrique :
Cette tentative de profil bathymétrique se base sur la projection des scores obtenus au cours
de l’analyse des correspondances pour chaque variable, des profondeurs moyennes sont
ensuite attribuées selon la signification du noyau cénotique d’appartenance et des données
paléoécologiques de certains taxons dans la littérature.
Fig. 4.6. Profil bathymétrique des variables paléontologiques déduit de l’analyse des
correspondances. Les lignes horizontales en pointillé représentent les médianes des groupes de
fossiles vivant à la même profondeur.
Noyau 1a :
Représente les milieux les plus interne de la coupe, probablement en zone infralittorale.
Noyaux 2, 3, et 4 :
Représentent une succession de milieux qui vont de la zone infralittorale vers la zone
circalittorale du domaine néritique.
Noyau 1b :
Ce noyau correspond à la zone la plus distale représentée dans notre coupe, la zone
circalittorale.
163
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Chapitre IV/
164
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
165
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Coupe >> El Kantara-Village Rouge Kaf Laarous Balcon du Rhoufi Oued Labiod Taghit Tighanimine
˯ ˯
Période
Faciès Environnement Faciès Environnement Faciès Environnement Faciès Environnement Faciès Environnement Faciès Environnement
166
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
A la fin du Maastrichtien, dans la partie Est de la région étudiée où cette période à été levée,
des dépôts caractéristiques d’une plateforme restreinte sous une faible tranche d’eau de moins
de 50m se mettent en place avec des algues lithothamniées et bryozoaires d’une épaisseur
appréciable probablement due aux derniers mouvements d’affaissement du tréfonds.
L’évolution des peuplements microfossiles indique une tendance vers une situation de crise
biologique à l’approche du Paléocène inférieur (Dano-Sélandien) avec ses pulsations qui vont
provoquer une régression marine.
167
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Planctoniques/Benthiques indiquant que les formes benthiques sont affectées que les formes
planctoniques.
Une cause climatique en rapport avec le maximum d’augmentation de température (PETM)
observé durant cette période de transition Paléocène-Éocène pourrait en être la raison car les
changements opérés ont très peu affecté la microfaune planctonique alors que les
foraminifères benthiques ont subit une extinction de 35% de leurs formes durant cet
évènement.
Selon Belkhodja (2004), au Paléocène supérieur, le gisement d’El Kantara apparaît situé au
débouché du bras de mer transsaharien, à peu de distance des terres émergées du
Paléomaghreb (Fig. 4.2). La zone de Tighanimine, un peu plus à l’Est, si situerait donc à une
position un peu plus distale mais toujours en domaine de plateforme interne susceptible de
recevoir les décharges détritiques venant du continent comme nous avons pu le constater.
Fig. 4.2 – Emplacement des coupes d’El Kantara et Tighanimine au débouché de la mer
épicontinentale transsaharienne au Paléocène supérieur. D’après plusieurs auteurs,
principalement Vila (1980 : Fig. 197), Bezan A.M. (1996 : Fig. 1), Tawadros (2001 : p. 373,
Fig. 35), Belkhodja (2004 : Fig. 3).
168
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Le retrait de la mer se poursuit au Lutétien inférieur, et pendant qu’on observe les mêmes
dépôts de plateforme interne, indifférenciés de l’Yprésien qui les précède, se poursuivre à
l’extrémité Est de la région, des marnes gypseuses violacées à ostracodes, à l’extrême ouest,
indiquent déjà l’installation de mares salines près du paléorivage.
Entre ces deux régions, des dépôts de plateforme interne distale se forment dans les cœurs des
synclinaux avec d’épaisses séries de calcaires à silex très bioturbés observés à l’emplacement
des balcons du Rhoufi mais en allant plus à l’ouest, c'est-à-dire en se rapprochant de la zone
d’El Kantara près du rivage, dans la zone de Kaf Laarous, ce sont des calcaires dolomitiques à
grains détritiques qui nous placent en domaine de plateforme interne plus proximale.
169
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
4) Contexte géodynamique
Certains facteurs déterminants ont régi les étapes de l’évolution géodynamique de notre
région. La dynamique sédimentaire a principalement été conditionnée par les variations du
niveau marin en relation avec le jeu de la tectonique et les effets climatiques à certaines
périodes
Différents types de dépôts caractéristiques peuvent être directement reliés à certains facteurs.
Les évaporites des lagunes et mares hypersalines ont été conditionnées par les pulsations
marines alors que les apports détritiques ayant conduit aux poudingues littoraux puis
continentaux ont été dictés par l’érosion des massifs sujets aux mouvements tectoniques de
compression.
La formation des rognons et nodules de silex demeure cependant sujet à débat et l’origine
détritique ou biologique de ces derniers reste à expliquer.
Sur le plan eustatique, le bas niveau marin du Paléocène inférieur suivi de la transgression
thanétienne puis, la tectonique aidant, le retrait définitif de la mer à la fin de l’Éocène moyen
ont joué un rôle majeur dans la détermination des environnements et types de dépôt.
Les mouvements tectoniques à la fin de l’Éocène représentent la phase principale qui a joué
un rôle important dans la structuration du paysage atlasique et l’érosion des reliefs bordiers de
notre région en fournissent le matériel détritique qui a envahi la plateforme et conduit vers un
retrait de la mer et un isolement du bassin. Cette phase a cependant été précédée par des
mouvements de resserrement précurseurs qui ont débuté à la fin du Lutétien inférieur comme
en témoigne le brusque changement de lithogénèse constaté au début du Lutétien moyen.
Cette phase prémonitoire qui représente les premiers mouvements orogéniques de la phase
atlasique, provoqua la surélévation des régions continentales, alors soumises à une érosion
plus active, et la formation de fosses dans lesquelles s’accumulèrent, en un laps de temps
relativement court, des épaisseurs considérables de sédiments. Cette phase pourrait aussi être
170
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
invoquée pour expliquer l’ouverture de petites fractures ayant permis la mise en place des
filons gypseux observés dans les dépôts lagunaires de Kaf Laarous. Ces filons gypseux ont la
particularité de recouper les marnes rouges à plusieurs stades de dépôts au cours du Lutétien
moyen et sont systématiquement scellés par des dalles de gypse au sommet.
171
Stratigraphie, sédimentologie et géodynamique du Paléogène de l’Aurès occidental
Chapitre V)
Conclusions
Les séries du Paléogène des Aurès occidentales ont enregistré un grand nombre
d’évènements grâce aux indices fournis par les ensembles de dépôts sédimentaires et la
variété des foraminifères benthiques d'importance stratigraphique et paléoécologique.
Les dépôts paléogènes de la région sont représentés par un Paléocène en grande partie
d’âge Thanétien suivi d'un Eocène où l’Yprésien est modestement exprimé, parfois
très réduit, mais un Lutétien très représenté et de plus en plus important à mesure
qu'on se dirige vers le centre du bassin et enfin les fortes assises d'un Oligocène
détritique, indifférencié du Miocène sus-jacent, viennent clôturer le tout.
L'étude des bioassociations à fourni des données précieuses sur l'évolution des milieux
de vie et le renouvellement faunistiques grâce aux tendances des indices biotiques qui
ont permis de mettre en évidence les effets de l'eustatisme au cours du Paléocène ainsi
qu'un aperçu sur le grand changement climatique PETM à la limite Paléocène-Eocène.
Les analyses statistiques ont permis d'identifier les facteurs de contrôle sur les
associations microfaunistiques et de mettre en évidence le gradient interne/externe
ayant conduit à la création du profil bathymétrique à partir des relations entre les
formes identifiées et leur milieu.
172
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