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Pressio Part II
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Damien Rangeard
Institut National des Sciences Appliquées de Rennes
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1. Introduction
La formulation des problèmes inverses tels que définis plus haut consiste à
introduire une fonction coût qui mesure, pour un jeu de paramètres donné, l’écart
entre les prévisions du modèle R et la réalité physique R* représentée par une série
d’observations expérimentales. Cette fonction coût, noté L(P) s’écrit formellement :
N
L( P ) L n ( P ) [1]
1
avec N, nombre d’essais
1 t1 [2]
L n (P) R * ( t ) R (P, t ) dt
(t 1 t 0 ) t 0
où la notation ║….║ représente une norme de l’espace des variables
(t0,t1) est l’intervalle de temps de l’essai indicé n
R*-R est l’écart entre les variables observées (expérimentales) et leurs
simulations pour l’essai n.
Les observations expérimentales étant collectées en nombre fini, la fonction
définie en [2] est également approchée par une somme finie.
De plus, les fonctions coûts sont couramment définies en utilisant une norme
euclidienne pour évaluer les distances entre mesure expérimentale et résultat du
calcul, et ce en introduisant une matrice D de pondération telle que :
1 Mn * [3]
L n (P) (R ti R ti ) D(R ti R ti )
T *
Mn i
avec Mn le nombre d’instants d’observation ti.
Interprétation d’essais pressiométriques (II) 5
Dans cette étude, la technique d’identification par analyse inverse est appliquée
aux essais pressio-triax réalisé sur l’argile de Saint Herblain (voir partie I).
Dans un premier temps, cette technique est utilisée pour déterminer les
paramètres G et cu d’un modèle élastique plastique parfait de Tresca, les valeurs de
ces paramètres pouvant être comparées à celles déterminées par la suite suivant la
méthode de Gibson et Anderson [GIB61]. Pour ce type de modèle, l’expression
analytique de la courbe pressiométrique est disponible [RAN02], [MON95] ; le
processus d’identification des paramètres se fait alors par l’intermédiaire d’un
tableur classique dans lequel un algorithme d’optimisation de type Newton Raphson
est intégré.
Dans un second temps, la technique d’identification est appliquée à la
détermination des paramètres d’un modèle élastoplastique écrouissable, le modèle
Cam Clay, tout en prenant en compte le couplage sol - eau interstitielle. Dans ce cas,
la résolution du problème de l’expansion d’une cavité cylindrique dans un sol
nécessite l’utilisation de méthodes numériques (méthode des éléments finis, dans
notre cas). Le processus d’identification doit alors mettre à contribution au moins
deux outils numériques : un code de calcul pour simuler l’essai, et un code de calcul
pour réaliser l’optimisation des paramètres.
b2 a 2
ra 2G a
b
2
[4]
6 Revue Française de Génie Civil, Volume X, n°X/2004
c a2
ra c u ln( a ) ln( u ) 1 2G 2 a
2G b [5]
Il est alors possible, à partir de ces expressions [4] et [5], et connaissant les
valeurs des paramètres G et cu, d’établir les incréments de pression ra
correspondant à un accroissement de la déformation relative a. L’utilisation d’un
tableur classique intégrant une méthode de résolution de type Newton-Raphson
permet de réaliser simplement l’optimisation des paramètres mécaniques G et c u à
partir de la donnée de la courbe pressio-triax expérimentale ra=f(a).
Simulation
FICHIER DE DONNEES
RESULTAT NUMERIQUE
JEU DE PARAMETRES
INITIAL CESAR_LCPC
InCeSi
SiDoLo
RESULTAT EXPERIMENTAL
Optimisation
Figure 2. Représentation du système global d’identification par analyse inverse.
20% 20%
I
0% 0%
I
-20% -20%
-40% -40%
100 1000 10000 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6
G (kPa)
40% 40%
20% 20%
I
0%
I
0%
-20%
-20%
-40%
0 50 100 150 200 250 300 350 -40%
p' (kPa) 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8
c0 M
courbe pressiométrique
courbe pression interstitielle
120%
100%
80%
60% courbe pressiométrique
I
40%
courbe pression interstitielle
20%
0%
10-10 10-8 10-6 10-4 10-2 100
k (m/s)
90
u (kPa)
80 60
ra
70
55
60
50 50
0 1 2 3 4
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 10 10 10 10 10
t (s)
a
(a) Courbes pressio-triax (b) Dissipation de la pression interstitielle
100
95
(kPa)
ra
90
ra
u
85
80
0 1 2 3 4
10 10 10 10 10
t (s)
(c) Evolution de la contrainte à la paroi en fonction du temps
Figure 5. Résultat expérimental d’un essai de relaxation réalisé au cours d’un essai
pressio-triax.
12 Revue Française de Génie Civil, Volume X, n°X/2004
ra
120 80
u (kPa)
100
ra
u 70
80
60 60
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0 1 2 3 4 5 6 7
10 10 10 10 10 10 10 10
a t (s)
(a) (b)
140
135
(kPa)
130
ra
125
120
3 4 5 6 7
10 10 10 10 10
t (s)
(c)
0.8
max
0.6 k = 10
-6
m/s
u/u
-8
0.4 k = 10 m/s
-10
0.2 k = 10 m/s
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
10 10 10 10 10 10 10 10 10 t (s)
0.8 = 1,5 %
a
max
0.6 =2%
a
u/u
0.4 =4%
a
0.2 =8%
a
0
0 1 2 3 4 5 6
10 10 10 10 10 10 10 t (s)
zone plastique
90
zone élastique
85
t = 0s
80
75
u (kPa)
70 t = 4,7.10 6 s u
0
65
60
0 1 2 3 4 5 6
r/a
Les influences précédentes ont été définies pour un rapport R de 2. Afin de tester
l’influence de celui-ci sur les courbes de dissipation de la surpression interstitielle,
Interprétation d’essais pressiométriques (II) 15
0.8
R=1
max
0.6
u/u
R=2
0.4
R=4
0.2
0
0 1 2 3 4 5 6
10 10 10 10 10 10 10 t (s)
1 1
0.8 G = 900 kPa 0.8
max
max
0.6 0.6 M = 0,8
u/u
u/u
M = 1,5 M = 1,2
0.4 G = 2000 kPa 0.4
0.2 0.2
0 0
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 5 6
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
t (s) t (s)
(a) Influence de G (b) Influence de M
1
0.8
= 0,1
max
0.6
u/u
0.4
= 1,5
0.2
0
0 1 2 3 4 5 6
10 10 10 10 10 10 10
t (s)
(c) Influence de
4. Vérification de la méthode
celle-ci sur un exemple numérique. Ceci permet de s’affranchir des incertitudes liées
à l’exploitation de résultats expérimentaux. Le principe de vérification consiste à
réaliser une simulation numérique de l’essai à partir d’un jeu de paramètres dit de
référence. Le résultat de ce calcul est alors introduit dans le processus
d’identification comme étant le résultat d’un essai expérimental. Ensuite, en
changeant la valeur d’un (ou plusieurs) paramètres, on teste la possibilité du système
d’identification à retrouver les valeurs de référence de ces paramètres.
Ce type de vérification a déjà été réalisé par Zentar [ZEN99] pour tester la
capacité du processus à identifier les paramètres du modèle Cam-Clay modifié.
Suivant cet auteur, il est possible à partir de la donnée de la seule courbe
pressiométrique ra=f(a) d’identifier, indépendamment les uns des autres, chaque
paramètre défini comme sensible G, M et p’c0.
La détermination d’un couple de paramètres conduit à différentes conclusions : à
partir de la courbe pressiométrique, il est possible d’identifier les couples (G, p’ c0) et
(G, M). La détermination du couple (M, p’c0) n’apparaît pas possible à partir de la
donnée de la seule courbe pressiométrique. En effet, il est possible d’obtenir des
courbes pressiométriques identiques pour des couples M,p’c0 différents. Cependant,
les courbes de pression interstitielle générée à la paroi sont différentes comme le
montrent les résultats de la figure 12.
140
ra
, u (kPa)
120
M = 1,2 ; p' = 51 kPa
c0
100 u M = 0,66 ; p' = 103 kPa
c0
ra
60
Pour palier ce problème, et compte tenu des différences observées entre les
courbes de pression interstitielle obtenues à partir des valeurs de référence et des
valeurs obtenues après optimisation, nous avons étudié l’introduction d’une donnée
expérimentale supplémentaire, la courbe de génération des pressions interstitielles à
la paroi, dans le processus d’optimisation et nous avons testé la capacité du
processus à identifier simultanément les trois paramètres G, M et p’c0.
Dans ce but, différents calculs avec des valeurs initiales différentes de chacun
des paramètres ont été réalisés. Le tableau 5 en donne un exemple à partir des
résultats de deux calculs particuliers. Il apparaît que le processus d’identification
permet à partir de la courbe pressiométrique et de celle des pressions interstitielles,
de retrouver exactement les valeurs de référence de chacun des trois paramètres G,
M et p’c0. Cependant, si l’identification simultanée de deux paramètres nécessite un
nombre limité d’itérations (en moyenne 20 itérations suffisent pour retrouver les
valeurs de référence), l’identification simultanée de trois paramètres nécessite un
nombre d’itérations beaucoup plus important (en moyenne 80) pour retrouver les
valeurs de référence.
20 Revue Française de Génie Civil, Volume X, n°X/2004
Dans les sections précédentes, nous avons montré la possibilité d’identifier d’une
part les paramètres G, M et p’c0 à partir d’un chargement pressiométrique et d’autre
part la perméabilité à partir d’une phase à déformation constante réalisée au cours
d’un essai pressiométrique. Dans cette partie de notre étude, nous proposons une
procédure globale permettant d’identifier les 4 paramètres hydro-mécaniques (k, G,
M et p’c0) à partir du résultat d’un essai pressiométrique au cours duquel une phase
de relaxation est réalisée. Cette démarche est illustrée figure 13. Elle est construite
de la manière suivante. Tout d’abord, des valeurs initiales des paramètres
hydraulique et mécaniques sont fixées ; on applique alors la procédure
d’identification pour déterminer les paramètres mécaniques, la perméabilité étant
gardée constante, à partir de la courbe pressiométrique et de celle de la pression
interstitielle obtenues au cours de la phase de chargement. Le jeu de paramètres
mécaniques obtenu étant à son tour gardé constant, on applique la méthode inverse à
la détermination de la perméabilité à partir de la courbe de dissipation des
surpressions interstitielles obtenue au cours de la phase à déformation constante.
Plusieurs itérations sont ainsi effectuées jusqu'à convergence des paramètres hydro-
mécaniques représentant correctement à la fois la phase de chargement et la phase
de relaxation.
Pour vérifier cette démarche, un calcul dit "de référence" a été réalisé en utilisant
les valeurs des paramètres définis dans les tableaux 1 et 2. Au cours du chargement,
une phase de relaxation est modélisée correspondant à une déformation à la paroi a
de 4%. Les valeurs initiales des différents paramètres introduits dans le calcul, et les
valeurs des paramètres obtenus après optimisation sont présentées dans le tableau 7.
On remarque que la démarche générale proposée permet de retrouver exactement les
valeurs de références des trois paramètres mécaniques (G, M et p’c0) ainsi que la
valeur de la perméabilité k du matériau. Le processus converge rapidement vers un
jeu de paramètres hydro-mécaniques correspondant au jeu de référence. Pour les
calculs 1 et 2 (tableau 7) il a suffit respectivement de 5 et 8 itérations du processus
global pour retrouver les valeurs de référence.
Initiales Finales Référence
G (kPa) 200 900 900
M 0,8 1,2 1,2
Calcul 1
p’c0 (kPa) 150 51 51
k (m/s) 10-6 10-9 10-9
G (kPa) 5000 900 900
M 1,5 1,2 1,2
Calcul 2
p’c0 (kPa) 30 51 51
k (m/s) 10-12 10-9 10-9
Valeurs initiales :
G, M, p’c0, k
ra
G, M, p’c0
k fixée
u
a
G
M
p’c0 kh
u
k
t
Figure 13. Méthode générale d’identification des paramètres hydro-mécaniques.
Sur la figure 15, on a représenté les valeurs de G et c u obtenues par analyse inverse
en fonction des valeurs de ces mêmes paramètres déterminés de façon directe pour
G et suivant la méthode de Gibson et Anderson pour cu. On remarque que les valeurs
de G obtenues par analyse inverse sont nettement inférieures aux valeurs du module
tangent Gt, alors qu’elles sont proches mais supérieures au module de cisaillement
sécant à 2%. Concernant la cohésion non-drainée, les valeurs obtenues par analyse
inverse sont proches mais inférieures à celles déterminées suivant la méthode de
Gibson et Anderson.
24 Revue Française de Génie Civil, Volume X, n°X/2004
160 160
144 144
(kPa)
(kPa)
128 128
ra
ra
1 800 40
c (Analyse Inverse)
G (Analyse Inverse)
1 500
G
t 30
1 200 G
2%
900
20
600
u
300 10
300 600 900 12001 5001 800 10 20 30 40
G (Gibson et Anderson) c (G ibson et Anderson)
u
triax, la prise en compte d’un module sécant à 2% semble donc préférable. D’une
autre façon, un modèle intégrant une élasticité non linéaire permettrait une meilleure
adéquation pour représenter la partie initiale de la courbe.
Ceci illustre la difficulté à déterminer, dans un modèle élastique plastique parfait,
la valeur du module qui représente nécessairement un module sécant défini pour une
certaine amplitude de déformation.
180 180
160 160
(kPa)
(kPa)
140 140
ra
ra
120 120
expe expe
100 sim 100 sim
80 80
0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1 0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1
a a
Dans cette partie de notre étude, nous allons utiliser la méthode d’identification
par analyse inverse mettant en jeu les logiciels CESAR_LCPC et SiDoLo pour
déterminer les paramètres G, M, p’c0 du modèle Cam-Clay modifié et la perméabilité
k du matériau. Comme montré plus haut, la détermination de l’ensemble de ces
paramètres ne peut être faite qu’à partir d’essais avec mesure de pression
interstitielle et au cours desquels une phase à déformation constante est réalisée.
Ainsi, pour réaliser cette identification, seuls les essais de la série 3 vont être
exploité.
Les essais de la série 3 ont tous été réalisés sur des éprouvettes provenant de
deux carottes prélevées entre 5,5 et 6,5 mètres de profondeur sur le site de Saint-
Herblain en septembre 2000. Une procédure identique a été utilisée pour réaliser
chacun des essais de cette série : une vitesse de déformation constante a été utilisée
pour tester chaque éprouvette et deux phases à déformation constante ont été
réalisées pour des déformations a de 1,5% et 3,5%.
Compte tenu des valeurs de la pression interstitielle générée à la paroi, seule la
seconde phase à déformation constante sera exploitée pour déterminer la
26 Revue Française de Génie Civil, Volume X, n°X/2004
G M p’c0 K
Essai
(kPa) (kPa) (m/s)
3A 1120 1,20 48 1,4.10-7
3C 1700 1,21 40 3,7.10-8
3D 1600 1,22 53 9,3.10-7
3E 1600 1,22 37 1,8.10-7
3H 1600 1,24 49 1,4.10-7
120
62
110
100 61
, u (kPa)
u (kPa)
90 60
80
59
ra
70
60 58
50
0 0.02 0.04 0.06 0.08 57
2 3 4 5
a 10 10 log (t) 10 10
(a) Essai 3A
130 68
120 66
110
64
, u (kPa)
u (kPa)
100
90 62
80 60
ra
70
58
60
50 56 1 2 3 4 5
0 0.02 0.04 0.06 0.08 10 10 10 10 10
a log (t)
(b) Essai 3D
130 62
120
110 61
, u (kPa)
u (kPa)
100 60
90
80 59
ra
70
58
60
50 57
0 0.02 0.04 0.06 0.08 10
1
10
2
10
3
10
4
10
5 6
10
a log (t)
(c) Essai 3H
Figure 17. Comparaison des courbes expérimentales et des courbes obtenues par
simulation numériques (Essais 3A, 3D et 3H).
28 Revue Française de Génie Civil, Volume X, n°X/2004
Les valeurs des paramètres du modèle Cam-clay modifié identifiées par analyse
inverse peuvent être comparées aux valeurs de ces mêmes paramètres obtenues à
partir d’essais classiques de laboratoire.
Le paramètre d’état critique, M, identifié par analyse inverse de l’essai
pressiométrique est similaire pour tout les essais, il varie entre 1,20 et 1,22, ce qui
correspond à un angle de frottement interne ’ compris entre 30 et 30,5°. Le
comportement expérimental de l’argile de Saint-Herblain étudié à partir d’essais
classiques de laboratoire a permis de caractériser l’angle de frottement interne de
cette argile [RAN02]. Les essais triaxiaux non drainés de compression ont conduit à
une valeur de ’ de 31° correspondant à une valeur de M de 1,25. La différence
obtenue pour cette valeur par chacune des deux approches reste relativement
faible, ainsi l’analyse inverse des essais pressiométriques permet donc d’identifier
correctement ce paramètre.
De même, la valeur de la pression de préconsolidation isotrope p’c0 peut être
comparée avec la contrainte effective verticale de préconsolidation ’p définie à
l’oedomètre. La valeur p’c0 du modèle Cam-clay modifié correspond à l’intersection
de la courbe d’état limite avec l’axe isotrope, alors que ’p correspond à la
contrainte effective verticale au point d’intersection de cette courbe avec le chemin
suivi à l’essai oedométrique. Il existe une relation entre ces deux grandeurs en
fonction des degrés de surconsolidation, l’un conventionnel (OCR=’p/’v0), l’autre
isotrope (R=p’c0/p’0). Cette relation est définie par l’expression [7]:
9(1 K 0 nc ) 2 M 2 (1 2K 0 nc ) 2
R OCR [7]
M 2 (1 2K 0 )(1 2K 0 nc )
Les ordres de grandeur des valeurs obtenues pour G sont en accord avec celles
obtenues plus haut par analyse directe, et donc plus élevées que celles obtenues par
analyse inverse pour le modèle élastique plastique parfait. Ceci est cohérent avec le
fait que, pour le modèle écrouissable, le module élastique correspond effectivement
à la déformabilité initiale du matériau, donc à la phase de chargement initial du sol.
Concernant la valeur de la perméabilité radiale, l’analyse inverse des essais
pressio-triax a conduit à des valeurs de la perméabilité comprises entre 10 -6 et
3,7.10-8 m/s. Ces importantes différences de valeurs de la perméabilité entre chacune
des éprouvettes peuvent être attribuées à la présence locale de débris végétaux au
sein de ce matériau naturel sédimentaire ; le drainage radial étant ainsi facilité par
ces dépôts horizontaux. La valeur de la perméabilité verticale de cette argile
déterminée à l’oedomètre est typiquement de 10 -9 m/s [RAN02]. Le rapport de
perméabilité kh/kv est ainsi compris entre 10 et 1000. Des valeurs de ce rapport
comprises entre 10 et 100 sont habituelles pour ce type de matériau sédimentaire
lité. Les valeurs plus importantes (1000) traduisant une perméabilité radiale plus
forte sont à prendre avec précaution. En effet, étant donné le diamètre des
éprouvettes testées (70 mm extérieur, 13 mm intérieur) de simples débris végétaux
peuvent gouverner totalement le drainage radial de l’éprouvette.
6. Conclusion
pressiométrique avec une phase à déformation constante est alors proposée, puis
vérifiée sur la base d’un exemple numérique.
Pour valider cette technique d’identification par analyse inverse, le site de Saint-
Herblain a été choisi comme site d’étude. Le comportement de l’argile de Saint-
Herblain a été étudié sous une sollicitation de type pressiométrique. Cette étude a été
réalisée à partir des résultats d’essais pressio-triax avec mesure de pression
interstitielle de façon à disposer d’une base de données bien maîtrisée. La stratégie
d’identification des paramètres hydro-mécaniques a été appliquée aux essais pressio-
triax avec phase à déformation constante. Les valeurs des paramètres du modèle
Cam-clay modifié et de la perméabilité identifiées ont permis de modéliser d’une
manière satisfaisante les essais expérimentaux. D’autre part, les valeurs obtenues
sont comparables aux valeurs de ces mêmes paramètres déterminées à partir d’essais
classiques de laboratoire.
Nous avons donc construit un outil d’identification des paramètres de sol bien
adapté à l’essai pressiométrique. Nous avons montré tout l’intérêt de disposer, en
plus de la courbe pression – volume classique, d’une mesure de la pression
interstitielle à la paroi. En l’absence de cette donnée, l’identification ne peut être
menée complètement que pour des modèles simples exprimés en contraintes totales
(modèle élastique plastique parfait). Pour un modèle écrit en contraintes effectives,
tel que le modèle Cam Clay dans cette étude, l’identification reste possible si l’essai
peut être réalisé en condition drainée (cas des matériaux perméables). Sinon, il est
nécessaire de compléter les données expérimentales à l’aide d’essais
supplémentaires, tels que des essais de laboratoire (oedomètre, triaxial).
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