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Katunga Manuel d'elevage des poules RDC ISBN3

Book · January 2020

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1 author:

Katunga Musale M. Dieudonne


Institut National pour l'Etude et la Recherche Agronomiques (INERA) DRC
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i

République de Corée
Institut National des Sciences animales
Administration du Développement Rural Centre de recherche de Nioka

Manuel d’élevage des poules chez les petits éleveurs en


République Démocratique du Congo

Par Katunga Musale M.D. (Ph.D)

Edition revisée
ii

République de Corée
Institut National des Sciences animales
Administration du Développement Rural Centre de recherche de Nioka

Manuel de l’élevage des poules chez les petits éleveurs en


République Démocratique du Congo
iii

AVANT PROPOS

Au lendemain de la guerre de Coré, la Coré du Sud s’est métamorphosée en un modèle de


croissance rapide et un pays développé qui a reussi à juguler une crise alimentaire
chronique qui a sécoué le pays des decennies durant. Une métamorphose réalisée à la
faveur des technologies agricoles développées par la RDA.

Avec cette réalisation spéctaculaire, la peninsule coréenne est devenue désormais le


premier pays au monde dont le statut est passé de pays demandeur d’aide à un pays
donateur, notamment, dans le secteur de l’agriculture où la nation dispose de ressources
humines qui peuvent transmettre l’expérience et le savoir-faire s’agissant de gérer des
situations post-conflits ou de guerre.

Dans ce contexte, la RDA a lancé l’initiative de coopération pour l’alimentation et


l’agriculture entre la Coré et l’Afrique (KAFACI) en 2010 en vue de contribuer dans le
développlement des technologies agricoles en Afrique à travers la réalisation de plusieurs
recherches et le transfert de technologies collaboratives qui sont basées sur les technologies
coréennes ainsi que l’expérience de vulgarisation. Actuellement, 19 pays africains sont
membres de KAFACI.

Depuis 2014, le projet d’élevage de KAFACI a été mis en œuvre sous le signe
de « Promotion de la bonne gestion pour une meilleure productivité des aviculteurs orientés
vers le marche ».

Le manuel de gestion de poulet d’élevage de KAFACI est un des majeurs résultats du


projet. Nous avons oeuvré autant que possible à paufiner son contenu lors des travaux des
ateliers organisés en 2015 et 2016 au Sénégal et en Coré. Dirigé par le Docteur Katunga
Musale M. Dieudonné, ce manuel est un document visant à aider les formateurs à orienter
les petits éleveurs de poules en République Démocratique du Congo sur les bonnes
pratiques en la matière.
iv

Je souhaite que ce manuel, fruit d’une collaboration et d’une concertation élargie, pourrait
contribuer à accroite la production et à amélorer les conditions de travail des producteurs
avicoles.

En définitive, je tiens à exprimer ma sincère gratitude à l’endroit du Dr Katunga Musale M.


Dieudonné et son équipe, aux membres du secretariat de KAFACI et de l’Institut de la
Recherche Avicole au sein de l’Institut national des sciences animales en Corée.

17 janvier 2020

Chang-bum Yang
Directeur général
Institut National des Sciences Animales, RDA.
1

SOMMAIRE

Ce manuel est un guide des bonnes pratiques de l’élevage des poules qui s’adresse spécialement aux
petits éleveurs en vue d’améliorer leur production, leur revenu. Il s’adresse aussi aux techniciens
pour leur permettre de bien développer les aptitudes de vulgarisation de l’élevage des poules.

Il insiste sur les deux systèmes d’élevage les plus pratiqués en RDC notamment le système
traditionnel et le système semi-intensif d’élevage des poules.

Le premier chapitre présente les différents systèmes existants et ceux applicables en RDC.

Le deuxième chapitre montre aux aviculteurs comment développer le système d’élevage traditionnel
qui est actuellement dominant dans le pays.

Le troisième chapitre s’adresse aux fermiers qui pratiquent l’élevage des poules dans le système
semi-intensif.
2

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Maisonnette en bois pour l’élevage des poules .................................................. 6


Figure 2 : Abreuvoir issu d’un morceau de bidon de 5 litres........................................... 10
Figure 3 : Pondoir local fait d’un assemblage d’herbes sèches ....................................... 10
Figure 4 : Pondoirs étagés en caisse de bois ................................................................... 11
Figure 5 : Mangeoire faite d’assemblage en planches..................................................... 11
Figure 6 : Poules sur un perchoir ................................................................................... 12
Figure 7 : Grillage triple torsion à mailles, rouleau des 50 m, disponible de
50 à 150 cm de hauteur .................................................................................................. 12
Figure 8 : Poules locales élevées en liberté au camp urbain à l’INERA Nioka ................ 13
Figure 9 : Norme et modèle de bâtiment d’élevage avicole ............................................ 21
Figure 10 : Mangeoire des poussins ............................................................................... 22
Figure 11 : Abreuvoir des poussins ................................................................................ 22
Figue 12 : Mangeoire des poules ................................................................................... 23
Figure 13 : Abreuvoir des poules ................................................................................... 23
Figure 14 : Moulin à céréales ......................................................................................... 23
Figure 15 : Incubateur des œufs ..................................................................................... 24
Figure 16 : Poussin débecqué ....................................................................................... 27
Figure 17 : Composition d’un aliment concentré ............................................................ 31
Figure 18 : Tenue en salopette identifiée avec tête couverte, bottes, pardessus,
gants, casque ................................................................................................................. 44
3

LISTES DES TABLEAUX

Tableau 1 : Caractéristiques estimées des différents systèmes d’élevages des poules ….…6
Tableau 2: Données économiques de l’exploitation des poules locales……………………17
Tableau 3 : Schéma de chauffage…………………………………………..………………25
Tableau 4 : Taux d’incorporation optimale des certains ingrédients dans la ration………..32
Tableau 5 : Importance en certaines vitamines pour poules pondeuses…………………....36
Tableau 6 : Besoins alimentaires des poules pondeuses…………………………………....38
Tableau 7 : Caractéristiques de l’élevage des poulets de chair à 20°C avec un aliment
contenant 3100Kcal EM/kg.. ……………………………………………………………….39
Tableau 8 : Besoins alimentaires des poulets de chair……………………………………....40
Tableau 9 : Les principales maladies des poules…………………………………………….42
Tableau 9a : Principales maladies des poules (suite 1)……………………………………....43
Tableau 10 : Calendrier vaccinal pour la ville de Bukavu…………………………………...48
Tableau 11 : Calendrier vaccinal et prévention de l’Ouganda en application dans
certaines régions limitrophes de la RDC……………………………………………………..48
Tableau 12 : Fiche journalière………………………………………………………………..51
Tableau 13 : Fiche de dépenses………………………………………………………………52
Tableau 14 : Fiche de ventes…………………………………………………………………52
Tableau 15 : Fiche du compte d’exploitation………………………………………………...53
4

INTRODUCTION

L’insécurité alimentaire est une contrainte qui se pose avec beaucoup d’acuité sur toute la
population congolaise. Il s’agit particulièrement de la disponibilité en protéines animales et en
produits agricoles. Le pays n’arrive plus à s’auto-suffire et importe une grande quantité d’aliments
d’origine animale. La conséquence est que la malnutrition atteint 15% de la population (SNSA
2012a, 2012b). L’élevage des animaux domestiques a drastiquement décru suite aux pillages lors
des guerres de 1996 à 2009 avec quelques poches de résistance qui persistent jusqu'à ce jour à l’Est
de la RDC. A cette diminution du bétail s’ajoute également le manque de la maîtrise du contrôle
des maladies, de l’insuffisance des aliments quantitatifs et qualitatifs, d’un appui financier
presqu’inexistant des éleveurs et d’une insuffisance de la vulgarisation (Katunga 2014, Maass et al.
2012).

Parmi les grandes activités qui peuvent être rapidement entreprises pour pallier à ces insuffisances
de production agropastorale, se trouve l’élevage de la poule commune ou poule domestique (Gallus
domestica).

La relance de l’agriculture et de son industrialisation sont possibles grâce à un bon climat dans tout
le pays, à la disponibilité des terres arables et à une très bonne répartition du réseau hydrographique
qui heureusement ne manquent pas en RDC. Reste la volonté politique pour relever ce défi. Il est
évident que la présence d’une agriculture intensive fournira une bonne partie de l’alimentation des
poules par la disponibilité des produits et sous-produits agricoles moins couteux.

Ce manuel intéresse essentiellement les petits producteurs de l’élevage des poules ainsi que les
vulgarisateurs. Il leur sert de guide et peut contribuer à améliorer substantiellement leur production.
Il encourage spécialement tout aviculteur désireux de prendre la production des poules comme une
occupation lucrative.
5

Chapitre 1 : LES SYSTEMES D’ELEVAGE DES POULES


EXISTANTS ET CEUX APPLICABLES EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
Les systèmes d’élevage avicole qui devraient être effectivement relancés et soutenus en RDC et
dont la typologie, basée sur la gestion sont : le système traditionnel, le système semi-intensif, le
système intensif et le système industriel (Traoré, 2014). Dans les villes et les milieux périurbains,
les systèmes intensifs et industriels devraient être plus dominants.

Ce manuel insistera spécialement sur l’élevage des poules dans le système traditionnel et ensuite
dans le système semi-intensif. Ces deux systèmes d’élevage des poules sont encore les plus
dominants en RDC.

Les caractéristiques estimatives des différents systèmes d’élevage avicoles applicables et pouvant
l’être en RDC sont présentées au tableau 1.
6

Tableau 1 : Caractéristiques estimées des différents systèmes d’élevages des poules en RDC
Caractéristiques Système Système Système intensif Système industriel
traditionnel semi intensif
Représentativité 95 % 4% 0,95 % 0,05 %

Revenu Faible Moyen Haut Très haut

Rôle social / religieux Très haut Haut Faible Très faible

Race de poules Locale Locale / améliorée Améliorée Améliorée

Soins vétérinaires Quasi absents Plus ou moins suivis Bien suivis Très bien suivis

Hygiène Très basse Bonne Très bonne Très bonne, rigoureuse

Mortalité Très élevée Elevée à modérée Modérée Très faible

Nombre d’animaux 1-50 51-100 Un millier Une centaine des milliers

Alimentation Divagation Semi stabulation Alimentation équilibrée Alimentation équilibrée


/ stabulation
Logement Maison ou non Maison / enclos Maison/enclos/stabulation Maison/stabulation

Production œufs / an 8-25 50-150 150-240 250-300

Niveau génétique des Animaux locaux Animaux hybrides Animaux améliorés plus Animaux améliorés plus
animaux peu productifs plus productifs mais productifs mais très productifs mais très
mais adaptés au sensibles aux sensibles aux maladies et sensibles aux maladies et
milieu maladies et aux aux mauvaises conditions aux mauvaises conditions
mauvaises d’élevage d’élevage
conditions d’élevage

Equipements Traditionnels si Mangeoires et Mangeoires et abreuvoirs, Mangeoires et abreuvoirs,


nécessaire abreuvoirs, appareils appareils de chauffage, appareils de chauffage,
de chauffage, incubateurs, pondoirs, incubateurs, pondoirs,
incubateurs, lumière automatiques ou lumière automatiques
pondoirs non
7

Chapitre 2 : SYSTEME EXTENSIF OU SYSTEME


TRADITIONNEL D’ELEVAGE DES POULES

Introduction

Le système d’élevage traditionnel ou extensif s’appelle aussi secteur avicole familial ou système
d’élevage avicole de basse-cour. Ce secteur forme actuellement la plus commune forme d’élevage
des poules pratiquée en RDC. Les poules se comptent en moyenne entre une et cinquante par
éleveur. Cependant, en avoisinant ce dernier chiffre, l’aviculteur devrait se sentir obligé de changer
son mode d’élevage au risque de tout perdre suite à une rapidité de propagation des maladies, à une
consanguinité ou à une mauvaise alimentation et un logement inadéquat.

2.1 Logement, matériels et normes d’installation des poules

Types de logement

Les poules sont logées différemment dans le système traditionnel selon les moyens financiers des
éleveurs et leur courage de s’occuper de cet élevage. L’enquête sur l’élevage des poules à Bukavu et
ses environs nous montre différents types de logement des poules (Katunga 2017a, 2017b).

Selon cette enquête, le mode de logement le plus commun est celui où les poules vivent avec les
hommes dans une même maison. Il est suivi par le logement dans la cuisine avec divagation. Les
deux premiers modes de logement représentent plus de 60%. Les autres modes de logement dont la
cuisine avec enclos, bâtiment en pisée et divagation, bâtiment en pisée et enclos, bâtiment en
planches et divagation, poulailler en bois à batterie, bâtiment en planche avec enclos, bâtiment en
briques et pavé, bâtiment en briques et divagation, cuisine en briques et divagation et enfin avec les
poules qui dorment sous les arbres dans l’enclos ou autour de la maison représentent 40%. Pour ce
dernier logement, il semble que selon les fermiers, les poules qui passent la nuit sous les arbres
souffrent moins de maladies par rapport à celles qui passent la nuit sous abris. Ce constat mérite
d’être vérifié. Cependant la question de la sécurité des poules s’impose également.
8

Pour améliorer ces différents types de logement de l’élevage familial, il faut construire un poulailler
dans le respect des normes techniques.

Il est préférable de séparer le logement des poules avec celui des hommes. Pour ceux qui ont une
bananeraie dans le village, l’idéal serait de clôturer toute la bananeraie et d’installer le poulailler
dans cet enclos qui peut recevoir les animaux toute l’année sans craindre la période culturale des
haricots et autres cultures qui peuvent être détruites par les poules. Ceux qui n’ont pas de bananeraie
et qui disposent des grands espaces peuvent les clôturer pour loger leurs poules. Ceci peut mettre le
fermier à l’abri des conflits avec les agriculteurs. De même, l’isolement avec d’autres poules est
sécurisant et préserve le troupeau des risques des maladies contagieuses.

Les petits éleveurs des poules qui n’ont pas assez d’espace comme en ville devraient fabriquer des
cages pour loger leurs poules. Ces cages peuvent être construites en bois avec treillis ou entièrement
en petits sticks d’arbres ou des planches.

Une petite maison peut être aussi construite selon la possibilité de l’éleveur. Dans ce cas, il faut
prévoir une bonne aération et construire un caillebotis (petit étalage en bois situé à plus ou moins
70 cm du sol où les poules passent la nuit, laissant tomber les fientes par terre et où le nettoyage doit
être facile à réaliser).
9

Figure 1 : Maisonnette en bois pour l’élevage des poules (Dessin Ngao)

La surface de la maison des poules à la figure 1 est de 24 m2. Si les poules y sont élevées de
manière permanente sans promenade à l’extérieur, il faut retirer plus ou moins 30% de sa superficie
pour l’installation des matériels d’élevage, il restera 16,8 m2 pour l’élevage. En d’autres termes,
cette maisonnette peut élever 16,8 m2 x 5 poules = 84 poules (norme de 5 poules au m2 pendant la
nuit). Si les poules y passent seulement la nuit et le matin elles se promènent dans l’enclos, on
compte toute la superficie qui arrive à 24 m2 x 5 = 120 poules. Dans ce cas, prévoir aussi à
l’extérieur un parcours clôturé d’au moins 4 m2 par poule.

On peut donc construire un logement selon les dimensions correspondant au nombre maximal des
poules qu’on espère élever et de l’espace qu’on dispose. Cette maisonnette peut être construite en
planches avec des tôles et des treillis ou en briques. Pour les gagnes petits, les tôles peuvent être
remplacées par la paille, les écorces sèches de bananiers et les treillis peuvent l’être par des sticks
ou des petites lattes des planches.

On peut aussi construire un autre niveau au-dessus du premier pour avoir un étage. Il permet de
doubler le nombre des poules à héberger. Seulement, il faut que le plancher du dessus soit étanche
de manière à ne pas souiller les poules qui sont au rez de chaussé ou au niveau inférieur.
10

Matériels d’élevage

Les petits matériels utiles comprennent l’abreuvoir, la mangeoire, le perchoir, le nid, le pondoir, le
treillis ou un enclos construit par les arbustes ou autres plantes de clôture.

-L’abreuvoir peut être fait de matériaux locaux notamment les vieilles calebasses, les vieilles
marmites, les troncs de bambous, une moitié de bidon. Il existe dans le commerce des abreuvoirs
siphoïdes en plastique.

Figure 2 : Abreuvoir issu d’une moitié de bidon de 5 litres (Dessin Ngao)

-Les pondoirs installés à 60-70 cm du sol peuvent être des vieux paniers construits en pailles, en
caisse de bois. Le nid de ponte en bois a la dimension de 30 cm de longueur x 30 cm de largeur et
40 cm de profondeur. Il faut le nettoyer régulièrement et y mettre les feuilles sèches de Tephrosia
vogeli ou « Mulukuluku » en Mashi, Mural’o en Alur ou un insecticide pour prévenir les attaques
des insectes contre les poules. Il faut prévoir des nids de ponte pouvant recevoir les poules selon le
nombre des femelles dans le poulailler.

Figure 3 : Pondoir local fait d’un assemblage d’herbes sèches (Dessin Ngao)
11

Figure 4 : Pondoirs étagés en caisse de bois (Dessin Ngao)

-Les mangeoires peuvent aussi être faites par les matériaux locaux de récupération tels que les
vieilles calebasses, les vieilles boites, les vielles cuvettes, les troncs ou entre-nœuds de bambous ou
les boîtes en assemblage avec des planches ou des feuilles en aluminium. La profondeur d’une
mangeoire est généralement de 8-10 cm et une poule occupe un espace de 15 cm.

Figure 5 : Mangeoire faite d’assemblage en planches (Dessin Ngao)


12

-Perchoir
Placé à plus ou moins 65 cm du sol, il faut prévoir 18 cm par poule.

Figure 6 : Poules sur un perchoir (Dessin Ngao)

Figure 7 : Grillage triple torsion à mailles, rouleau des 50 m et de 50 à 150 cm de hauteur

-Au village, ce treillis peut être remplacé par une clôture dense soit en Dracaena sp. (Mparhi en
Mashi), en Euphorbia turicalli (Karhoza en Mashi) et d’autres arbustes locaux.

-D’autres élevages sont faits sur le sol avec une litière généralement formée des copeaux de bois.
Cette litière doit être profonde de manière à éviter le contact des poules avec le froid provenant du
ciment ou du sol.
13

2.2 Technique d’élevage

Dans le système traditionnel, les femelles vivent avec le male. Parfois certains éleveurs n’ont pas de
male et profitent de celui du voisin. Les animaux se reproduisent souvent sans que le propriétaire
contrôle la descendance des petits. Certains fermiers avisés changent leur coq par un autre venant de
très loin de leur habitation quand ils veulent prévenir la consanguinité. Malgré les faibles
performances de l’intensification de la production, l’avantage de ce système d’élevage est celui de
trouver des poules locales moins exigeantes et bien adaptées dans leur environnement.

Pour améliorer ce système d’élevage, les poules devraient être mieux suivies. Il faudrait veiller
autant que possible à respecter le ratio d’un coq pour 10 poules. Il faut remplacer le coq quand il
risque de se reproduire avec ses filles pour éviter les méfaits de la consanguinité. La consanguinité
est le fait de croiser des sujets qui sont des parents proches. Cette pratique favorise généralement la
manifestation des tares héréditaires récessives telles que certaines anomalies de formation, la faible
résistance aux maladies etc. La consanguinité est donc une des principales causes qui peut être à la
base d’une forte mortalité dans un élevage. Il faut donc l’éviter. Malgré cela, les généticiens ou
améliorateurs des animaux recherchent certains caractères souhaités d’une manière contrôlée par le
croisement des parents proches.

Figure 8 : Poules locales élevées en liberté au camp urbain à l’INERA Nioka (Photo Katunga)
14

2.3 L’alimentation des poules

Dans le système traditionnel, les poules se nourrissent généralement en se débrouillant dans la


nature par divagation. Elles sont lâchées le matin à la recherche de leur nourriture et reviennent le
soir. Parfois elles reçoivent en complément les déchets de cuisine, les grains de maïs, de riz, les
morceaux de manioc etc. En général, l’éleveur ne se soucie pas de savoir si l’alimentation
journalière de ses poules respecte les normes qualitatives et quantitatives.

Pour bien nourrir les poules, il faut savoir s’il existe combien de sortes d’aliments. Il s’agit des
aliments riches en énergie ou glucides, en protéines, en lipides, en minéraux et en vitamines. Les
ingrédients alimentaires sont mélangés dans des proportions bien connues pour former un aliment
concentré répondant à l’âge et aux besoins de la poule (besoins de croissance, d’entretien et de
production de viande ou d’œufs). Concernant les concentrés, veuillez lire la partie alimentation dans
le système semi-intensif pour une bonne compréhension.
`
Ainsi, pour améliorer le système d’alimentation de l’élevage traditionnel, il y a un compromis à
trouver pour élever les poules locales d’une manière lucrative. Quand vous les mettez en
stabulation, il est prudent de les nourrir convenablement en tenant compte de tous leurs besoins car
elles ne savent plus se débrouiller pour se nourrir seules dans la nature. Seulement comme ce ne
sont pas des poules améliorées, leur potentiel de production en œufs et/ou en viande ne peut pas
compenser les moyens mis en œuvre pour les nourrir en stabulation, les loger et les soigner. Il est
donc conseillé qu’à part la nourriture qu’elles glanent à l’endroit où elles sont élevées, elles doivent
aussi recevoir un petit complément alimentaire en grains ou en concentré.

Comme il y a beaucoup de mortalité entre l’éclosion et le sevrage suite aux intempéries


(essentiellement la pluie et le froid), au piétinement, aux prélèvements dus aux rapaces, aux
maladies, il est prudent de renfermer les poules et leurs poussins dans le poulailler pendant au moins
un mois. Ce temps est nécessaire pour que les poussins aient des plumes et soient capables de se
défendre du froid. Pendant toute cette période, la poule et ses poussins recevront des concentrés.
Même si la poule et ses poussins sont libérées dehors, veiller aux intempéries en les ramenant au
chaud quand il pleut car les poussins sont encore fragiles à cet âge.
15

Ne privons pas nos poules de l’eau de boisson qui doit être donnée fraiche et propre en permanence.

La base des aliments consommés par les poules en divagation comprend : les déchets de cuisine, les
céréales et leurs sous-produits, les racines et tubercules, les graines oléagineuses, les feuilles les
arbustes (incluant Leucaena sp., Calliandra sp. et Sesbania sp.etc), les fruits, les plantes rudérales
(Galinsoga parviflora, Bidens pilosa etc), les insectes et les vermines, les déchets de poissons, les
concentrés.

2.4 L’hygiène, la biosécurité et la santé des poules

Dans le système familial, les animaux sont rarement soignés. S’ils le sont, l’éleveur recourt à la
médication traditionnelle et rarement aux soins modernes. Dans un milieu où les organisations non
gouvernementales de développement (ONGD) ont une activité sur la volaille, les poules des
fermiers reçoivent des soins et les animateurs enseignent aux fermiers comment améliorer l’élevage
avicole. Dans ce cas, une vaccination ainsi que d’autres soins préventifs peuvent être programmés.
Il y a quelques années à Bukavu, le Centre Olame organisait des programmes de vaccination
payante des poules.

Pour améliorer la santé des poules dans le système familial, il faut avoir tous les matériels et les
instruments d’élevage doivent être régulièrement lavés et gardés propres. L’abreuvoir doit être lavé
au moins chaque fois qu’on le remplit d’eau. Il faut éviter que le poulailler soit humide car
l’humidité est une source de prolifération de beaucoup de maladies. De plus, il faut éviter que l’eau
de boisson se trouvant dans les abreuvoirs une fois mal gérée mouille la litière ou le pavé du
poulailler.

Il faut respecter le calendrier vaccinal des poules (lire dans la partie système semi-intensif) et
procéder aux traitements préventifs. On traite préventivement contre la coccidiose et les autres
parasites internes et externes ou d’autres maladies infectieuses en incorporant dans l’aliment ou
dans l’eau de boisson certains antibiotiques, antifongiques, antiparasitaires.
16

Concernant la vaccination, beaucoup de vaccins sont actuellement conditionnés en 1000 doses et


plus. L’éleveur qui n’a qu’une dizaine des poules est obligé de s’associer à d’autres éleveurs pour
vacciner à moins cher les poules et éviter le gaspillage des produits.

Un élevage isolé et propre est toujours plus en sécurité contre les maladies. Si vous devez introduire
une nouvelle poule, il faut toujours appliquer la quarantaine, c’est-à-dire l’observer en l’éloignant
des autres poules pendant au-moins 15 jours. Cependant, la quarantaine comprend 40 jours par sa
définition. Après cette période, si aucune maladie n’apparait, on peut la mettre dans le troupeau.

2.5 La rentabilité du système extensif de l’élevage des poules

La rentabilité est difficile à évaluer dans ce type d’élevage. Cependant, la poule procure beaucoup
de biens au propriétaire. Sur le plan social, la poule est facile à abattre par rapport à une chèvre ou
encore à un bovin pour accueillir les visiteurs, faire un don etc. Economiquement, elle est aussi
facile à vendre pour se procurer par exemple les médicaments ou faire face aux frais de scolarité des
enfants. Cote nutritionnel, de part sa reproduction rapide, elle est une bonne source des protéines
animales disponibles dont les œufs et la viande.

Le fait que l’animal se débrouille pour se nourrir, que l’éleveur ne dépense pratiquement rien pour
maintenir sa production et que les poules locales résistent tant soit peu aux maladies font que ce
système d’élevage peut être rentable si certaines conditions sont remplies. Pour bien illustrer son
importance économique, partons des éléments observés dans l’enquête sur l’élevage des poules
locales à Bukavu et son hinterland.

Supposons qu’un ménage commence par l’élevage d’au-moins 10 poules et un coq. Si cet éleveur
suit convenablement tous les conseils d’élevage des poules, que peut-il avoir comme bénéfice après
une année d’élevage ou deux ans ? En nous référant aux données zootechniques présentes dans la
partie sélection des poules locales, un fermier peut espérer avoir après une année en moyenne : 3,8
éclosions avec 5,2 poules qui atteignent l’âge adulte sur 10 poussins éclos. Le cout d’un kg de
concentré est de 0,5$ (Katunga, 2017b). Nous supposons aussi que les naissances donnent 50% des
mâles et des femelles. Les aliments consommés sont calculés sur base d’un poussin qui mange 15g
17

la première semaine sur lesquels il faut ajouter progressivement 5 g par semaine jusqu’à atteindre
130g pour une poule de 24 semaines. On estime aussi qu’une poule adulte en divagation peut
consommer comme complément en concentré 30g par jour (FAO, 2009) ou alors presque le quart
de la ration normale d’une poule en stabulation. La poule et ses poussins seront logés et nourris
ensemble pendant un mois avec une ration complète en concentré.

Le tableau 2 traite sur les données économiques de cet élevage des poules locales.

Tableau 2 : Données économiques d’une petite exploitation des poules locales (en $ USD)
1ère 2ème
Rubriques Operations année année
Construction d'une maison Valeur estimée -200,0 -
Achat et valeur reproducteur coq 1 coq x 10,8$ -10,8 10,8
Achat et valeur reproductrices poules 10 poules x 6,1$ -61,0 61,0
Aliments par an (parents) 11 poules x 0,03 kg*365 x 0,5$ -60,2 -60,2
Aliments poules pendant 1 mois après éclosion 10 poules x 0,130kg x30jrsx0,5$ -19,5 -19,5
Aliments poussins 1er mois 4Nx10poulesx10poussinsx0,63gx0,5$ -126,0 -126,0
Aliments par an (poulettes, coquelets N1,2) 52 poules x 2 x 0,5$ x 3,654 kg -190,0 -
Aliments poulettes, coquelets 3 mois N3 52 poules x 1,575 kg x 0,5$ -41,0 -
Aliments poulettes, coquelets 2 mois N3 52 poules x 0,882 kg x 0,5$ - -22,9
Aliments poulettes, coquelets 3 N4N5N6 52 poules x 3x3,465 kg x 0,5$ - -285,0
Aliments poulettes, coquelets 3 mois N7 52 poules x 1,575 kg x 0,5$ - -41,0
Médicaments estimés -50,0 -130,0
Vente poulets V1,2 26 poulets x 2 x 10,1 $ 525,2 -
Vente poulettes V1,2 26 poulettes x 2 x 6,1 $ 317,2 -
Vente poulets V3,4,5,6 26 poulets x 4 x 10,1 $ - 1050,4
Vente poulettes V3,4,5,6 26 poulets x 4 x 6,1 $ - 634,4
Valeur poulets V7 26 poulets x 3,8 $ - 98,8
Valeur poulettes V7 26 poulets x 2,5 $ - 65,0
Valeur poussins V8 52 poussins x 1 $ - 52,0
Montant gagné par an 83,9 1287,8
Montant gagné par mois 7,0 107,3
*N = niveau de naissance, *V = nombre de vente

Cet élevage est rentable car il peut fournir des protéines animales à la famille et un revenu
supplémentaire sur les autres activités menées par le ménage surtout quand on sait qu’en RDC, le
revenu mensuel moyen par habitant est de 36 dollar américains par mois en 2016 Banque mondiale
18

citée par le Journal du net . Le temps nécessaire pour pratiquer cet élevage permet à l’éleveur de
s’occuper d’autres choses et ainsi avoir d’autres sources de revenu. Avec un capital de 758,5$ par
an, un fermier peut bien investir dans son élevage des poules locales et gagner en moyenne par mois
7 $ la première année. L’année suivante, les frais d’investissement tombent à 684,6$ avec un revenu
mensuel de 107,3$. Ceci est un plus pour le revenu familial dans une simple exploitation paysanne.
Non seulement l’éleveur acquière une maitrise de son élevage, mais il a dans le village une source
sure des protéines animales de qualité, de l’argent et un bien-être social indiscutable.

Ce calcul illustratif est fait sur une base théorique car certains préalables ne sont pas précisés. Il
s’agit notamment de l’incidence financière sur les coûts des maladies et le fait qu’on n’a pas pensé
agrandir l’élevage en augmentant le nombre des géniteurs, ce qui aurait un effet positif grâce à un
grand nombre d’animaux dans l’exploitation.

En résumé, le succès de cet élevage doit reposer sur l’amélioration du système traditionnel en
assurant un complément alimentaire sur un parcours libre avec une couverture vaccinale, des
traitements préventifs bien soutenus, un bon logement pour éviter les maladies, de l’eau propre en
permanence, la protection des poules contre des contacts avec d’autres poules en divagation et
contre les prédateurs (rapaces, chiens, voleurs …).

L’amélioration du système d’élevage traditionnel par l’usage d’un enclos avec un complément
alimentaire en grains, en racines, en tubercules, en résidus de cuisine et / ou en concentrés serait à
encourager.
19

Chapitre 3. SYSTEME SEMI-INTENSIF DE L’ELEVAGE DES


POULES

Introduction

L’élevage semi-intensif se rencontre surtout dans les grandes villes ou en milieu périurbain. Ce type
d’élevage est pratiqué surtout par des personnes à revenus moyens. Mais comme l’ont montré les
enquêtes en RDC et à Bukavu et son hinterland (Katunga 2017a, 2017b), ce sont en majorité des
gens qui ont fait des études qui élèvent les poules. Ceci est un atout majeur que le gouvernement
congolais possède au cas où il décide de soutenir le secteur avicole et l’améliorer. Car, vulgariser les
techniques d’élevage auprès des personnes instruites devrait être en principe plus aisé.

Dans le système semi-intensif, les aviculteurs exploitent de façon préférentielle les souches hybrides
commerciales importées de ponte, de chair ou mixtes poursuivant les deux caractéristiques : la
ponte et la chair.

Les matériels utilisés doivent être plus performants que ceux se trouvant dans le système
traditionnel. Il faut prendre en compte le respect des conditions de présentation du bâtiment et du
matériel, de la température, de la densité des poules ainsi que du rendement. Les animaux peuvent
être soit complètement en stabulation, soit en semi-stabulation ou alors élevés sur parcours libre etc.
L’hygiène et la santé devraient être bien suivies que dans le système traditionnel.

Dans ce système, le nombre des poules élevées peut varier entre une centaine et des milliers.

3.1 Logement, matériels et normes d’installation des poules

Le logement des poules concerne à la fois celui des pondeuses et des poulets de chair en même
temps même si les spécificités de chaque type d’élevage seront données clairement dans le texte
suivant.
20

-Bâtiment

Le logement des poules doit être plus approprié par rapport à celui du système extensif. Il faut
construire un logement qui répond aux normes de construction d’un poulailler. Un bon poulailler
doit être installé sur un sol solide, sec, non sableux ni marécageux. Il faut éviter de le construire au
sommet de la colline à cause des vents forts surtout s’il n’y a pas des bonnes brises vents ou sur un
terrain en pente. L’idéal serait que le poulailler soit installé sur un terrain plat mais avec une bonne
disposition d’évacuation des eaux usées.

Le bâtiment doit être orienté perpendiculairement aux vents dominants afin de permettre une bonne
aération naturelle. Il doit être isolé des autres élevages mais installé à proximité de la maison pour
faciliter la surveillance et les taches journalières ou alors éloigné des habitations mais avec des
gardiens.

Pour éviter l’humidité, il faut surélever le sol du poulailler, fermer les ouvertures des façades avec
des rideaux en plastique, en bâche ou en tôles. Faire déborder suffisamment la toiture autour des
murs pour empêcher la pénétration de la pluie à l’intérieur du poulailler. De plus, il faut se rappeler
que l’eau de boisson se trouvant dans les abreuvoirs une fois mal gérée peut mouiller la litière ou le
pavé du poulailler et favoriser la prolifération des parasites nuisibles contre la poule.

Le plan d’un bon poulailler est présenté ci-dessous. Ce plan est plus approprié pour les milieux
chauds. En milieux tropicaux frais, on peut ne pas avoir le grillage surmontant le muret pour éviter
le coup de froid par le courent d’air très frais qui peut favoriser les maladies respiratoires et d’autres
maladies.
21

Lanterneau

Pente du toit de
1 à 1,5 30 à 35%
m
3,5 à 4 m

2,5 à 3 m

Canaux
d’évacuation Largueur = 5 à 10 m

Figure 9 : Normes et modèle de bâtiment d’élevage avicole


22

-Matériels d’élevage

Les matériels d’élevage comprennent les perchoirs, les pondoirs, les abreuvoirs, les mangeoires. Ils
représentent également plus ou moins 30 % de la surface au sol.

-Les perchoirs sont construits à plus ou moins 60 cm au-dessus du sol et sont espacés de 30-40 cm
les uns des autres.

-Les pondoirs sont des caisses en bois. Ils sont placés à 70-80 cm au dessus du sol à l’intérieur. Il
faut prévoir une ouverture inclinée vers l’extérieur à 0,5 m du sol pour le ramassage des œufs sans
déranger les poules. Le fond du pondoir doit être garni avec la paille et/ou de la sciure de bois à
laquelle on ajoutera quelques feuilles de tabac ou de Tephrosia vogeli ou des insecticides pour
chasser les insectes. Prévoir généralement pour 5-7 poules 1 pondoir. Les dimensions sont données
dans le système d’élevage traditionnel.

-Les abreuvoirs sont faits de matériels siphoïdes en plastique trouvables au marché. Les mangeoires
peuvent aussi être faites des boîtes en assemblage avec des planches ou en aluminium galvanisé. La
profondeur d’une mangeoire est généralement de 8-10 cm et une poule devait occuper un espace de
15 cm.

Figure 10: Mangeoire des poussins Figure 11: Abreuvoire des poussins
23

15 cm

90cm

Figure 12: Mangeoire des poules Figure 13 : Abreuvoire des poules

Figure 14 : Moulin à céréales


750W / 220V - Grille Ø 1,5 mm : 15 kg /h. - Grille Ø 2,5 mm : 35 kg /h. - Grille Ø 5 mm
: 80 kg /h. - Grille Ø 7 mm: 115 kg /h.
24

Figure 15 : Incubateur des œufs

3.2 Technique d’élevage

Il est utile de rappeler que les poules pondeuses vivent plus longtemps dans le poulailler pendant
plus ou moins 18 à 24 mois alors que les poulets de chair sont vendues entre 1,5 à 3 mois suivant le
système d’élevage avicole pratiqué. Chez les pondeuses, une année de production est suffisante
pour avoir des bénéfices. Cependant, l’éleveur contrôle après une année si le taux de ponte reste
avoisinant 80%. En cas de baisse, il peut reformer les animaux.

Nous pensons qu’il faut encourager l’élevage des poules améliorées de souches hybrides
commerciales. Ces poules offrent une grande facilité de faire des revenus grâce à leur grande
productivité. Certains pays mènent la sélection de leurs poules locales notamment l’Inde, le Kenya
et les résultats obtenus sont encourageants.
25

3.2.1 Quelques opérations zootechniques requises pour l’élevage des poules

-Gestion de la température dans le poulailler

Dans le poulailler, quand on reçoit des poussins, on choisit un endroit qu’on couvre avec un cercle
de bâche qui entoure les poussins en tenant compte de la norme de 8 à 10 poussins au m2. Les
poussins sont agglomérés autour de la source de chaleur qui peut être soit des ampoules électriques
de 100W, soit des lampes à pétrole ou le « mbaboula » ou « brazero » ou tout simplement encore
appelé brulot. Pour ces dernières sources de chaleur, il faut être prudent afin d’éviter l’incendie et
entourer le brazero des briques pour éviter le coup de chaleur aux poussins. Ceux-ci doivent être
installés dans un local déjà bien chauffé avant leur arrivée.

On peut prévoir 25 à 30 poussins par cercle d’ampoule de 100W. Encore tous petits, la lampe est
placée à plus ou moins 25 cm du sol. Elle sera relevée à une hauteur élevée au fur et à mesure que
les poussins prennent de l’âge et ainsi le cercle s’agrandit en conséquence.

Les poussins ont besoins de la chaleur pour bien se développer avant d’avoir les plumes. Le tableau
3 montre les normes à respecter concernant la température d’élevage dans le poulailler.

Tableau 3 : Schéma de chauffage


Age (Semaines) Température de l’environnement (°C)
0-1 32-35
1-2 32-29
Après 2 semaines, on peut sortir les poules dehors
2-3 29-26
3-4 26-23
4-5 23-29
Source : (van Eekeren et al. 2004)

-Charge d’élevage des poules

Dans le poulailler au sol, la charge est de 8-10 poussins / m2, 6-7 poulettes / m2 et 5 poules / m2.
26

-La mue

Durant la période de croissance, la poule connaît une mue naturelle qui est une succession de
changements de duvet et/ou plumes au cours de sa vie :
- à 4 semaines le duvet du poussin est remplacé par les grandes plumes
- à 8 semaines se fait la première mue du poussin,
- un dernier emplumage normal se produit avant l’entrée en maturité sexuelle,
- l’année suivante à la fin de la première période de la ponte se fait la grande mue d’été.

Après une période de ponte d’une année, soit à peu près 18 mois, la poule connaît une baisse de
ponte. A ce stade, elle est généralement reformée et livrée à l’abattage. Cependant, si elle passe par
une mue alimentaire, elle peut encore reprendre normalement la ponte. Pour provoquer une mue
après une année de ponte, il est conseillé de limiter l’éclairement du poulailler, d’adapter une
alimentation riche en protéines pour favoriser un bon emplumage et de donner de l’eau à volonté
aux poules. Durant la mue, la crête pâlit et diminue de volume, l’ovaire et l’oviducte s’atrophient, la
ponte s’arrête les poules cessent de pondre suivie d’une perte de poids.

L’intérêt économique de la mue dépend de la maitrise de la technique, donc des résultats pendant la
deuxième ponte.

En un mot, pour augmenter la production des œufs, on peut soit procéder à la reforme des poules
âgées des 70 semaines après une année de ponte soit utiliser des poules pendant deux périodes de
ponte après qu’elles aient subies une mue. Dans ce cas, les poules sont élevées durant 20 semaines
de stade poulettes, 50 semaines de la première ponte, 8 semaines de mue et 24 semaines de la
deuxième période de ponte. Certaines pertes de plumes peuvent être dues non à la mue mais aux
maladies. Dans ce cas, il faut consulter votre vétérinaire.

-Débecquage

Le débecquage est une opération qui consiste à couper la pointe du bec du poussin à partir du 10 ème
jour. L’opération se fait à l’aide d’un petit appareil qu’on met au feu. Une fois au rouge, on
27

cautérise ou on brule le bec du poussin pour prévenir plus tard contre le cannibalisme. Le
cannibalisme est le fait que les poules piquent les autres jusqu'à les blesser. Parfois les blessures
mènent jusqu'à la mort. Cela peut aussi provoquer une hétérogénéité du lot des poules avec un
retard de croissance des poules vulnérables.

Avant de procéder au débecquage, il est important de donner aux poules de la vitamine K deux jours
avant l’opération pour prévenir les cas d’hémorragie. Bien vérifier l’état général des poussins car il
n’est pas bon de procéder à l’opération s’ils sont malades ou stressés.

Vérifier la débecqueuse et voir si la lame d’épointage est à la bonne température (650º - 750ºC)
pour bien cautériser. Elle ne doit pas être trop chaude car elle peut former ultérieurement une cloque
sur le bec. Il est bien de cautériser le bec de chaque poussin de la même manière. Se rassurer de ne
pas bruler la langue du poussin.

Après opération des 5000 oiseaux, nettoyer les lames avec du papier de verre. Le renouvellement se
fait entre 20.000 et 30.000 animaux traités.

Figure 16 : Poussin débecqué

Certaines associations qui militent pour les droits des animaux dans le monde occidental voient dans
le débecquage un traitement traumatisant et recommandent des méthodes plus douces notamment
l’apport alimentaire suffisant en Ca pour prévenir le cannibalisme.
28

-Contrôle de croissance

Ce contrôle se fait pendant l’entrée en ponte pour vérifier l’homogénéité de la croissance des
poulettes. Selon les souches, on sait par exemple que les Leghorn blanches pèsent autour 1,3 kg.
Celles qui pèsent moins sont retirées du lot et soumises à un régime alimentaire plus suivi.

-Conséquences des croisements incontrôlés des souches des poules hybrides améliorées

Dans les élevages semi-intensifs, certains aviculteurs font couver les œufs fécondés à partir de leur
ferme. Ils élèvent les poules de race ou poules des souches hybrides améliorées et les croisent entre
elles (poule et coq de même souche) pour avoir des œufs fécondés qu’ils vendent ou les font éclore
dans une couveuse pour produire des poussins. Les poules des souches hybrides commerciales sont
issues des grandes firmes mondiales de sélection. Ces poules suivent un schéma de sélection
rigoureux avec recours à la biotechnologie. La sélection de base et de l’hybridation est couteuse.
Plus ou moins dix firmes mondiales possèdent le monopole d’amélioration génétique des souches
des poules hybrides des pondeuses et des poulets de chair dans le monde.

Il est donc important de savoir que l’élevage des souches des poules hybrides améliorées présente
des exigences dont il faut tenir compte. En effet, une race des pondeuses ou des poulets de chair a
des caractéristiques de production bien définies au niveau du F1 ou de la première génération.

Par exemple une souche de poule pondeuse est produite en F1 par la race parentale Leghorn. Elle est
de couleur blanche, de1,3 kg à 70 semaines et fournit 300 œufs par an (Compère, 1989). Il n’est pas
évident que le croisement entre les descendants donne des rejetons en F2 ou à la deuxième
génération qui gardent les mêmes caractéristiques de production que les sujets de la première
génération sachant que les caractéristiques économiques de production des poules améliorées
régressent progressivement à chaque croisement. D’où toujours l’importance des races parentales
issues de la sélection et qui donnent en F1 les caractéristiques de production bien fixées pour avoir
des poules commercialisables.
29

C’est ainsi que pour un grand exploitant, c’est mieux pour des raisons économiques, d’importer
plutôt des souches des poules parentales pour ainsi avoir des œufs fécondés ou des poussins de
souches commerciales plus performantes. L’élevage des souches parentales connait un
développement très timide en RDC. Il serait installé pour les pondeuses à Kinshasa au Domaine
agroindustriel et présidentiel de la N’sel (DAIPN) dès sa relance en 2014 et à Lubumbashi dans la
ferme Espoir mais leur rayonnement n’est pas perceptible sur le territoire national.

On a ainsi des exploitations avicoles qui élèvent à la fois des souches hybrides commerciales et des
poules locales, aboutissant à des croisements non contrôlés et des naissances des hybrides non
commerciales. Pour ces fermiers, la pratique du système semi-intensif est ainsi située à cheval entre
le système traditionnel et le système intensif. Certains fermiers importent les souches améliorées et
les exploitent jusqu’à une génération ou ils voient que les performances génétiques ont
suffisamment dégénérées.

En résumé, la supériorité de la performance des souches des poules hybrides améliorées une fois
croisées entre elles ou avec les poules locales se perd aux cours des générations. Pour cette raison,
les produits finaux des souches des poules hybrides améliorées destinées à la production d’œufs
et/ou de chair ne doivent pas être utilisés pour la poursuite des croisements profitables
économiquement. A part la dégénérescence progressive qu’ils subissent, il faut également faire
attention à la consanguinité.

Il est aussi important de savoir que quand on croise les poules locales avec les poules des souches
hybrides améliorées de ponte ou de chair, on augmente significativement soit la production des
œufs ou celle de la viande des poules locales. Seulement à part l’amélioration du rendement,
l’introduction du sang nouveau dans un milieu quelconque provoque une fragilité en termes
d’accoutumance ou alors de résistance contre les maladies, l’exigence alimentaire et les conditions
du milieu. Ces animaux croisés doivent désormais vivre dans un système d’élevage plus adapté à
leurs besoins que ceux des poules locales moins productives mais aussi moins exigeantes et
adaptées dans leur environnement. L’aviculteur doit en tenir compte.
30

3.3 L’alimentation des poules

Dans un élevage semi-intensif, les animaux cloisonnés dans un espace exiguë n’ont plus le temps
d’aller se débrouiller dans la nature pour se nourrir en divagation comme dans le système
traditionnel. Dans ce cas, rappelons qu’il faut prévoir une alimentation équilibrée et suffisante pour
subvenir à tous les besoins des poules en ce qui concerne leur croissance, leur entretien et leur
production. Un élevage rentable dans ce système peut être durable s’il a un niveau de technicité plus
ou moins comparable à celui du système intensif.

Nous donnons ci-dessous le sens donné à un aliment et présentons le système alimentaire avec les
besoins des poulets de chair et des poules de ponte pour permettre aux éleveurs de bien préparer
leur alimentation.

3.3.1 Aliments concentrés

Pour bien comprendre un aliment concentré, il est important de savoir qu’un aliment se définit
comme un produit qui contient des principes organiques et inorganiques utilisables en grande partie
par l’organisme animal sans être nocifs aux doses utilisées. L’aliment est subdivisé en 6 fractions :
l’humidité, les cendres totales, les protéines brutes, l’extrait éthéré, la fibre brute et les extractifs
non azotés.
31

Minéraux

Protéiques
Vitamines

Aliments
concentrés

Glucides Lipides

Figure 17 : Composition d’un aliment concentré

Les aliments concentrés sont fabriqués à partir des ingrédients alimentaires qui sont :

-Les aliments riches en glucides formés par le maïs, le riz, le taro, la patate douce etc.

-Les aliments riches en protéines qui sont de deux sortes : ceux d’origine végétale dont les
arachides, les haricots, les petits pois, le soja, le vigna etc et ceux d’origine animale dont les
poissons, la farine de sang etc.

-Les aliments riches en lipides ou matières grasses sont surtout les tourteaux dont les tourteaux de
soja, de noix de palme, de tournesol, d’arachides etc.

-Les minéraux sont plus retrouvés dans la farine d’os, dans la chaux. Mais il existe dans le
commerce des composés minéralo-vitaminés c’est-à-dire un mélange bien dosé des minéraux et des
vitamines utiles pour l’élevage des poules.
32

Pour fabriquer un aliment concentré, il faut tenir compte des pourcentages d’apport de chaque
ingrédient. C’est cela que l’on appelle la formule alimentaire qui totalise 100% d’ingrédients. Elle
doit tenir compte de la disponibilité des ingrédients dans le milieu, de leur coût moins élevé pour
que le prix de revient de la poule ou des œufs ne soit pas déficitaire ou moins incitatif. Le tableau 4
donne des taux d’incorporation des quelques aliments locaux des poules.

Tableau 4 : Taux d’incorporation optimale des certains ingrédients dans la ration pour volailles
Aliment Taux optimum en %
Farine banane 5-10
Mélasse citron 5-10
Pulpe citron 1-2
Résidu fève cacao 2-7
Coques cacao 6-15
Cabosse cacao 5-15
Parche café 3-5
Pulpe café 3-5
Farine feuilles de Leucaena 2-5
Boue fruit de palme, séchée 10-30
Boue fruit de palme, fermentée 20-40
Source : (Sonaiya et al. 2004)

La poule n’est pas un polygastrique ou un animal qui a beaucoup de poches d’estomac comme la
vache qui digère mieux la cellulose, elle a donc besoin d’un aliment pauvre en cellulose. Il faudra
prudemment recourir aux aliments riches en fibres comme les tourteaux palmistes à cause de leur
haute teneur en cellulose qui ne doit pas dépasser 8% dans la ration.

L’aliment doit être composé d’au-moins 3-5 % d’ingrédients d’origine animale pour diversifier les
sources de protéines et d’acides aminés indispensables à la bonne santé des animaux. L’énergie
représente 70% du coût de l’aliment, les protéines 20%, et le reste 10% (minéraux, vitamines, oligo-
éléments.) Dayon J.F. et Arbelot B. (1993).

Une fois les concentrés sont fabriqués, il faut se rassurer qu’ils ne contiennent pas des facteurs
nuisibles notamment les antivitamines, les acides chélateurs, les composés antienzymatiques, les
tannins condensés, les lectines, les saponines, les alcaloïdes, les mycotoxines, les galactosides, les
33

altérateurs organoleptiques (triméthylamine). Ces facteurs sont généralement retrouvés dans certains
aliments bien connus. L’arachide, le maïs, le manioc etc ont parfois des aflatoxines. Ceci exige un
contrôle régulier des aliments pour prévenir une intoxication éventuelle des animaux par ces
aliments. Il faut pour cela en tenir compte pour donner une alimentation saine. Exemple, ne jamais
dépasser 30% de Leucaena sp. dans l’aliment d’un animal à cause de la mimosine car au-delà de
cette dose, elle devient toxique.

L’aliment concentré doit aussi être propre et bien conservé. Eviter de donner des aliments qui ont
des moisissures.

Il existe plusieurs rations nutritionnelles des poules. D’une manière générale, rappelons qu’on peut
les classer de deux niveaux, parfois de trois niveaux dont pour les poulets de chair (démarrage,
croissance et finition) et pour les poules de ponte (démarrage, croissance et super ponte).

La substitution d’un aliment de première ration vers une deuxième ration ne doit pas être brusque.
Elle doit être progressive de la manière suivante :
1er jour : ancienne ration 3/4 + 1/4 nouvelle ration,
3ème jour : ancienne ration 1/4+1/4 nouvelle ration,
5ème jour : ancienne ration 1/4+3/4 nouvelle ration,
8ème jour : ancienne ration 0+4/4 nouvelle ration.

Le poussin de 1 jour consomme 10 gr/jour. On calcule alors la quantité d’aliments à distribuer sur
cette base à laquelle on ajoute 5 gr/semaine. Exemple : à 15 semaines, il faut donner 10 gr + (5 gr x
15) = 10 gr + 75 gr = 85 gr/jour.

Quant aux pondeuses, l’aliment destiné à la période de ponte est substitué progressivement à
l’aliment des poulettes dès l’apparition des premiers œufs (2 semaines avant 50% de ponte), il est
distribué à volonté à partir de 25% de ponte pendant les premiers mois de la ponte.

La consommation des aliments tient compte de la progression de l’âge des poussins. Ainsi le
poussin de 1-2 semaines consomme 15-20 gr/jour, celui de 3 semaines 25 gr/jour, celui de 4
34

semaines consomment 30 gr/jour et celui de 5 semaines 35 gr/jour.

A partir de 24 semaines (6 mois) pour l’élevage de ponte, la ration est fixée à 130 gr / jour, quantité
nécessaire pour une poule adulte en stabulation.

Il existe dans le commerce des aliments déjà mélangés et prêts à l’emploi suivant l’âge des poules,
leurs besoins et le type de poule.

3.3.2 Système alimentaire

Les aliments des poules diffèrent en fonction du type d’élevage et de l’âge de la poule. Pour
l’élevage semi-intensif, il faut considérer le type de poulet de chair et le type de poules pondeuses.
Les pondeuses sont nourries jusqu’à 18 mois d’élevage alors que les poulets de chair sont vendues
après une période de 2 à 3 mois dans nos conditions d’élevage.

a. Alimentation des poules pondeuses

Les besoins des pondeuses d’œufs de consommation et des pondeuses reproductrices de poulets de
chair et des poules pondeuses parentales sont traités ensembles pour les types correspondants à part
les minéraux, les vitamines à majorer lors de la production d’œufs à couver.

-Besoins énergétiques

Sauf pour les sujets de type Leghorn, il est préférable d’utiliser des régimes à concentration
énergétique de 2500 à 2800 Kcal EM/kg car elles consomment d’autant plus de calories que la
concentration énergétique est forte et que leur poids vif est élevé.
L’influence de la température est grande sur les besoins d’entretien à savoir :
-pour les pondeuses, réduction de 4 Kcal/jr pour une augmentation de 1°C entre 0 et 29°C ;
-pour les reproductrices lourdes, réduction de 6 Kcal/jr/degré ;
35

-au-dessus de 30°C, on enregistre une sous ingestion et une baisse de performance. Dans ce cas,
il faut se rassurer de la permanence de l’eau de boisson, réduire les aliments et donner des
aliments à fortes concentrations énergétiques notamment les huiles.

-Besoins en protéines

Ils sont liés à la production d’œufs (10 à 12 g/jour) pour les œufs et 2 à 4 g/jour pour le maintien du
poids vif. Des valeurs minimales ont été calculées chez les pondeuses qui sont insuffisantes pour les
reproductrices de la chair plus lourdes. Ces besoins dépendent de l’âge des animaux au début de la
ponte (ponte précoce, besoins protéiniques plus élevés), ou de l’hétérogénéité de la bande, de la
température ambiante. Les normes recommandées tiennent compte de ces influences. Les protéines
brutes dosent entre 15 et 18,5 %.

On peut obtenir d’excellentes performances avec des régimes contenant 12 à 13 % de protéines pour
autant que l’équilibre des acides aminés soit respecté. Les facteurs limitant peuvent être la
méthionine et ensuite la lysine et selon les souches le tryptophane, la thréonine ou la valine. Dans ce
cas, l’introduction dans l’alimentation des poules du maïs « Quality Protein Maize » (QPM) riche en
lysine et en tryptophane serait une alternative pour pallier à la carence alimentaire en acides aminés
essentiels (Mbuya, 2014).

-Besoins en minéraux

Une forte quantité de calcium est indispensable pour assurer des coquilles solides (>3,4%). Il ne
faut pas dépasser 3,2 % chez les reproductrices naines. A la fin de la ponte lors des fortes chaleurs
et autres circonstances où la solidité de la coquille devient insuffisante, il faut recourir à des
particules : coquilles d’huitres, granulées de carbonate pour permettre à la poule de consommer du
calcium indépendamment des autres nutriments.

Un excès de phosphore possède une incidence sur la dégénérescence graisseuse du foie ou la


maladie des pondeuses en cage. Cette insuffisance marque la solidité de la coquille. Il ne faut pas
dépasser 0,4 % de phosphore disponible dans la ration. Le chlore doit être limité. Le manque de
36

sodium doit être apporté sous forme de bicarbonate ou de carbonate. Dans le commerce il existe des
composés minéralo-vitaminé comme déjà mentionné.

-Besoins en vitamines

Pour assurer une bonne éclosion des œufs, il y a lieu de majorer la supplémentation en vitamines.

Le tableau 5 montre quelques vitamines pour l’alimentation des pondeuses.

Tableau 5 : Importance en certaines vitamines pour poules pondeuses


Type de vitamines Intervention
Vitamines A Prévention des infections et du parasitisme
Vitamines D3 Résorption du Ca et P
Chlorure de choline Prévention de la dégénérescence graisseuse du foie
Vitamines E Fécondabilité et antioxydant biologique
Vitamines C Agent anti-infectieux et prévention des coquilles fragiles
Vitamines B12 Fécondabilité chez les reproductrices
Source : (Compère, 1989)

En résumé, pour préparer une ration alimentaire d’une poule en milieu tropical, on doit donc tenir
compte de l’apport en protéines brutes qui doivent doser entre 18 et 21%. Comme il s’agit des
poules monogastriques, l’énergie métabolisable doit être entre 2800 et 3000 Kcal/kg de MS, un
complément minéral-vitaminé entre 3 et 4% et le P entre 1 et 1,3%.

- Rationnement des poulettes

Les conditions alimentaires efficientes pendant la période d’élevage ont pour but d’atteindre la
maturité sexuelle à un âge et à un poids préalablement fixés en évitant des dépenses alimentaires
excessives. Une restriction alimentaire et une déficience en protéines peuvent dans les conditions les
plus sévères retarder l’âge de la ponte. On distribue des régimes les moins chers à concentration
énergétique située entre 2600 et 2800 Kcal EM/kg.
37

Selon la technique du rationnement ou de l’alimentation à volonté, il faut utiliser la formule


suivante.

La technique sera mise en place dès la 5 ème semaine. Elle est surtout recommandée pour les
pondeuses d’œufs colorés et les reproductrices pour la chair. Elle est calculée pour une entrée en
ponte à 21 semaines pour les pondeuses des œufs colorés et à 24 semaines pour les reproductrices
nanifiées. Si on souhaite un démarrage plus précoce de la ponte, le rationnement doit être moins
sévère à partir des 15 à 17 semaines respectivement pour les pondeuses et les reproductrices
nanifiées (majoration de 10% pour chaque semaine d’avance).

Le rationnement pour poulettes n’est relâché que lentement avec l’entrée en ponte et suspendu
lorsque l’effectif atteint un taux de ponte de 25%. Ceci pour éviter une surconsommation à l’origine
de troubles digestifs et hépatiques. Toutes les valeurs s’appliquent à des régimes contenant 2800
Kcal EM/kg et à une température ambiante de 17°C, la correction à calculer est celle de réduire les
quantités de 1% pour une augmentation de 1°C et inversement.

Un excès d’aliments calorifiques entraine un dépôt de graisse au niveau du cloaque et cela


hypothèque l’avenir de la ponte et même la vie de la poule, d’où la nécessité du rationnement.

-Limitation de l’ingestion pendant la ponte

Toute privation de nourriture pendant la ponte engendre une diminution du nombre d’œufs car dit-
on, « la poule pond par le bec ». Pour les poules gourmandes, il y a lieu de faire un rationnement
pour assurer une économie d’aliments et une meilleure persistance de la ponte.

Il n’est pas nécessaire de rationner le type Leghorn. Pour le type à œufs colorés, une limitation
modérée de l’ingestion (95% du régime ad libitum ou à volonté) est conseillé à partir du 4 ème mois
de ponte par la distribution d’une quantité définie d’aliments ou la limitation du temps d’accès aux
mangeoires de 4 heures par jour. Ce temps d’accès est fonction de la forme de présentation de
l’aliment (farine, miettes, granulés…), de la souche des poules élevées mais une nouvelle
présentation de la nourriture l’après-midi est indispensable pour assurer la qualité de la coquille.
38

Les reproductrices doivent être absolument rationnées à partir du 4 ème mois de ponte et parfois plus
tôt. Le tableau 6 donne les besoins alimentaires des pondeuses.

Tableau 6 : Besoins alimentaires des pondeuses


Démarrage Croissance
(0-6 semaines) (6 semaines au 1er œuf) Ponte
Energie métabolisable Kcal/kg ˂ 2900 ˂ 2900 ˂ 2900
PB * % de la ration à 2900 Kcal/kg 18,00 14,5 18,5
Lysine 0,85 0,65 0,55
Méthionine 0,33 0,28 0,26
Acides aminés soufrés 0,65 0,50 0,46
Source : (Huart, 1988), *PB = Protéines brutes

b. Alimentation des poulets de chair

-Besoins alimentaires des poulets de chair

Pour obtenir un meilleur rendement, les poules de chair ont des besoins qui doivemt être assouvis
par l’éleveur.

-Energie

Le développement corporel est fonction de l’énergie métabolisable ingérée qui dépend des besoins
des animaux, de la forme de présentation de l’aliment et de sa concentration énergétique. Au cours
de la phase de démarrage, il est utile de présenter l’aliment tout d’abord en miette et ensuite en
granulés de 3,5 à 5 mm de diamètre. L’effet de la granulation sur les performances s’atténue avec
l’élévation de la concentration énergétique de l’aliment et n’est plus apparent au dessous de 3200
Kcal EM/kg.

Quant à l’effet de la concentration énergétique de l’aliment sur la croissance, il se manifeste jusqu'à


3200Kcal EM/kg pour les poussins de 0 à 4 semaines et à 3000 Kcal EM/kg pour les poussins de 4 à
39

8 semaines. Au-dessous de ces valeurs, on enregistre une réduction du poids vif (PV) à 56 jours de
30 g pour chaque réduction et 100 Kcal EM/kg.
Le tableau 7 donne les caractéristiques de l’élevage des poulets de chair.

Tableau 7 : Caractéristiques de l’élevage des poulets de chair à 20°C avec un aliment contenant
3100Kcal EM/kg
Age en semaines
2 3 4 5 6 7 8 9 10
Males : Poids vif (en g) 310 580 950 1350 1750 2150 2500 2760 3000
Ingestion (en g) 355 780 1450 2200 3110 4100 5160 6150 7135
Indice de consommation 1,32 1,44 1,59 1,68 1,82 1,94 2,10 2,26 2,41
Femelles : Poids vif (en g) 280 530 820 1200 1510 1850 2140 2360 2520
Ingestion (en g) 350 750 1310 2050 2830 3620 4600 5550 6420
Indice de consommation 1,48 1,55 1,68 1,77 1,93 2,0 2,19 2,35 2,55
Source : (Compère, 1989)

Le male est plus vigoureux et ingère plus d’aliments que la femelle après trois mois. Généralement
pour des raisons économiques, on n’élève pas les poules de chair pendant longtemps car il faut tenir
compte de la consommation d’aliments par rapport à la quantité de la viande produite, en d’autres
termes il faut bien suivre l’indice de consommation.

Le niveau énergétique dépend d’autres facteurs tels que :


-difficulté technologique liée aux aliments riches en graisse, fabrication, manutention,
conservation ;
-au-delà de 4 semaines, entre 2800 et 3200 Kcal EM/kg, un dépôt de graisse corporel
supplémentaire égale à 2% du poids de la carcasse est occasionné par tout accroissement de 100
Kcal EM/kg d’aliments ;
-utiliser le niveau énergétique qui correspond à la calorie la moins onéreuse avec les aliments
disponibles trouvés sur place.
40

-Protéines

Les apports en protéines et en acides aminés recommandés sont exprimés en fonction de la


concentration énergétique des régimes. La température ambiante, la densité de l’aliment peuvent
modifier l’ingestion énergétique et l’ingestion des acides aminés. Les recommandations sont
valables quand les normes de croissance et de consommation exprimées ci-haut sont satisfaites. En
cas des sous ou de surconsommation, il y a lieu de modifier proportionnellement le pourcentage des
protéines et d’acides aminés préconisés pour obtenir les mêmes performances.

Un apport excessif d’acides aminés ne réduit pas la croissance à condition que certains équilibres
soient respectés : arginine/lysine 0,7 et rapport entre leucine et isoleucine et valine ne peuvent
s’écarter de plus de 1,5 fois ceux fixés dans les tables. La réduction de la teneur en protéines de 1%
a le même effet sur l’indice de consommation que la réduction du niveau énergétique de 50 Kcal
EM/Kg.

La teneur en graisse de la carcasse diminue d’environ 0,35 % quand l’apport de protéines est
augmenté de 10 g/kg au-delà de la concentration minimale.

Les protéines brutes dosent entre 18 et 21 %.

Le tableau 8 montre les besoins des poules de chair suivant deux niveaux d’élevage. Les formules
viennent de l’Institut senegalais de recherche agronomique (ISRA).

Tableau 8 : Besoins alimentaires des poulets de chair


Matières premières Démarrage De 21 jr à l’abattage
Maïs 54 60
Sorgho blanc 06 6,5
Farine de poisson 10 6
Tourteau d’arachide 25 22
Son de blé 2,5 3
Prémix ou CMV 2,5 2,5
Total 100 1000
CVM* = Complexe minéralo-vitaminé
41

- L’eau de boisson

Les aliments concentrés seuls ne suffisent pas. Ils doivent être accompagnés de l’eau de boisson.
L’eau constitue aussi un composant capital et essentiel pour tout organisme. On estime que l’eau
contenant dans le corps d’une personne adulte est de 65% de son poids vif. L’eau doit être propre,
potable et fraiche. Elle doit être disponible d’une manière permanente aux animaux.

3.4 L’hygiène ou la biosécurité et la santé des poules

En général, il existe des maladies d’origine parasitaire, virale, microbienne, mycologique et


nutritionnelle. Un adage en médecine déclare qu’ « il vaut mieux prévenir que guérir ». Pour cela, il
est utile d’assurer une bonne prophylaxie et une hygiène rigoureuse dans son poulailler.

Le tableau 9 donne les principales maladies des poules en RDC, leurs symptômes et leur
prophylaxie.
42

Tableau 9 : Les principales maladies des poules


Maladies et causes Symptômes Prophylaxie ou moyens de lutte
Préventif Curatif
1. Maladies virales
Pseudo peste aviaire Troubles respiratoires, Vaccination obligatoire, Pas de traitement
(Virus) dyspnée, catarrhe occulo- respect du calendrier, les
nasale parfois hémorragique, souches Hitchner B1
nez coule, dos rond, ITA-New, La Sota…
inappétence, trouble nerveux,
taux élevé de mortalité

Maladie de Gumboro ou Troubles généraux aigus, Vaccin à virus inactivé, Pas de traitement
boursite infectieuse (Virus) prostration, anorexie, soif administré avec des
intense, incoordination vitamines
motrice, croissance
sévèrement affectée, mortalité
20%, inflammation de la
bourse de Fabricius.
Maladie de Marek (Virus) Signes arrivent de la 3ème à la Vaccination dans le Pas de traitement
6ème semaine, paralysie du nerf couvoir
sciatique (pattes, ailes, voire
les deux), lésions tumorales
viscérales, les pupilles se
décolorent et la poule devient
aveugle. La tête reste rigide et
droite
Maladies bactériennes
Pasteurellose ou cholera Somnolence, inappétence forte Vaccination à la 6ème Sulfamidés, antistress
(Pasteurella multocida) diarrhée liquide ou semaine et rappel après 1 dans l’eau de boisson
Bactérie à gramme négatif sanguinolente, crête et parfois
toute la peau bleue violette

Typhose ou salmonellose Chez les poussins (pullorose) Vaccin à la 6ème semaine Maladie difficile à
(Salmonella pullorum) Ventre gonflé, diarrhée et rappel après 1 mois éradiquer, vide sanitaire
Bactérie à gramme négatif blanche, perte d’équilibre

Pullorose Chez l’adulte crête, barbillons, Vaccin à la 6ème semaine Maladie difficile à
(Salmonella gallinarum) peau cyanosés, diarrhée et rappel après 1 mois éradiquer, vide sanitaire
Bactéries en forme des verdâtre parfois sanguinolente
bâtonnets

Bronchite infectieuse Chute de ponte, arrêt de Vaccin H120 Pas de traitement


aviaire croissance spécifique, tétracycline
43

Tableau 9a : Principales maladies des poules (suite 1)


Maladies et causes Symptômes Prophylaxie ou moyens de lutte
Préventif Curatif
Maladies parasitaires
Coccidiose Amaigrissement, diarrhée Respect de la prophylaxie Amprolium, sulfamidés
Parasite (Eimeria sp.) sanguinolente, anorexie, chute sanitaire associés aux vitamines
ou arrêt de ponte, arrêt de durant le traitement
croissance, attitude abattue,
soif intense, anémie
chronique.

Ascaridioses Ralentissement de croissance, Respect de la prophylaxie Ascarex, citrate de


troubles digestifs et sanitaire pipérazine
respiratoires, diarrhée
saunâtes, diagnostic
coproscopique

3.4.1 Biosécurité

Principes de biosécurité

La biosécurité est l’ensemble de pratiques qui limitent l’entrée et la dispersion d’agents pathogènes
dans un élevage. C’est un processus par lequel on garde les animaux loin des germes et vis versa.
Elle s’articule autour des trois principes : isolation, contrôle des mouvements et sanitation.

-L’isolation consiste à créer un environnement où les animaux sont protégés des sources d’agents
pathogènes qu’ils s’agissent de ceux qui peuvent provenir du personnel, des véhicules, d’autres
animaux etc, ou les matières contaminées comme l’eau, les aliments. Garder une certaine distance
entre les élevages voisins, éviter de prêter les matériels d’élevage et si cela se fait, procéder à une
rigoureuse désinfestation avant réutilisation, éviter l’épandage d’affluents provenant d’autres
fermes, sécuriser les enclos même par une double clôture, élever les animaux par classe d’âge,
contrôler l’accès par les panneaux de signalisation, vérifier régulièrement la qualité de l’eau,
dératiser, contrôler toute pollution autour de la ferme, garder les chiens à l’attache et limiter l’accès
aux chats, débroussailler et désherber les alentours du poulailler.

-Le contrôle des mouvements concerne celui du personnel, des animaux, des matériels, des
équipements et des véhicules qui se feront par l’interdiction de l’entrée des personnes non autorisées
44

dans l’élevage et se limitera aux visites essentielles. Que les visiteurs soient dans une tenue propre
qu’ils porteront dès l’entrée dans l’exploitation, voir figure 18. Contrôler les mouvements des
agents, contrôler les cadavres des poules, prévoir une fosse et procéder à l’enterrement avec
épandage d’un désinfectant ou à l’incinération, éviter d’introduire des animaux malades car il faut
acheter des animaux certifiés, mettre en quarantaine les animaux nouvellement introduits jusqu'à la
réception des résultats d’analyses ou des observations et ceci dans un local destiné à cet usage.

Une quarantaine est une période pendant laquelle on observe si les symptômes en latence ou en
incubation d’une maladie quelconque se manifestent. La période des 15 jours est la plus petite, mais
on peut bien aller à un mois ou à 40 jours d’observation.

Figure 18 : Tenue en salopette identifiée avec tête couverte, bottes, pardessus, gants, casque

Cette tenue doit venir de la ferme et gardée aseptique ou sans microbes à la ferme. On l’utilise par
les travailleurs et les visiteurs et on la laisse à la fin de l’usage. La tenue doit être régulièrement
nettoyée et désinfectée.
45

-La sanitation passe par la désinfection des équipements, le nettoyage et la désinfection des
bâtiments, vêtements, véhicules associés à une hygiène du personnel, changement des chaussures et
des mains avant d’entrer dans la ferme, lavage régulier des mains, un passage du secteur propre au
secteur souillé, installation de pédiluve (bac imbibé d’un produit pour désinfecter les pieds quand on
entre dans le secteur propre), l’entrée du bâtiment et de rotulive ou sorte de bac avec un désinfectant
dans lequel le véhicule désinfecte ses pneus avant l’entrée dans la ferme.

En effet, suivant les règles de la biosécurité, un poulailler est subdivisé en deux grands secteurs : le
secteur propre et le secteur souillé.

Le secteur propre comprend le magasin où sont stockés les aliments et les matériels, un bureau, un
vestiaire pour se laver les mains et s’habiller (blouse, bottes, chapeau, gants), un local où sont
logées les poules. Avant d’entrer dans le poulailler, on désinfecte ses pieds au pédiluve.

Le secteur sale ou secteur bétonné ou souillé se trouve à coté du bâtiment d’élevage. C’est une
surface cimentée par où les matériels sont lavés et désinfectés. Une fois propres, les matériels
connaissent un restockage dans le magasin. Ce qui est sale est jeté à partir du secteur souillé.

Police sanitaire

Dans ce système, la biosécurité devrait être de rigueur. Pour y parvenir, les agents qualifiés et
compétents sont exigés. Il existe des maladies réputées dangereuses pour lesquelles les
gouvernements s’impliquent et prennent des grandes décisions contraignantes pour stopper leur
évolution et réussir leur éradication.

La grippe aviaire ou l’influenza aviaire qui est hautement pathogène (IAHP) H5N1 en est un
exemple éloquent. Cependant, avec 15% de la superficie du pays érigée en parcs nationaux et sa
dépendance en importation des poules, il faut bien être vigilent, garder un bon contrôle entre les
animaux sauvages et les animaux domestiques et assurer une bonne quarantaine et un bon contrôle
aux frontières. La RDC compte neuf limites généralement poreuses avec ses pays voisins. Une
bonne équipe des gardes des frontières permettrait au pays d’assurer un bon contrôle des services de
46

quarantaine. Ces services doivent être restructurés et équipés pour leur permettre de bien jouer leur
rôle.

Des mesures sanitaires générales doivent être prises dans chaque pays d’une manière permanente
pour prévenir les maladies épidémiques et pandémiques. Au cas où il y a l’apparition d’une
épidémie comme par exemple la grippe aviaire ou encore l’influenza aviaire hautement pathogène
dans une province quelconque de la RDC, des mesures doivent être prises non seulement pour
empêcher la maladie de se rependre mais aussi de l’éradiquer. Il devrait y avoir la création d’un
Système Permanent National de Surveillance Epidémiologique des maladies animales. Des comités
régionaux devraient être créés au niveau de chaque province.

Une des mesures parmi les plus importantes à prendre en cas des maladies épidémiques est la
suspension temporaire des importations de volailles, de produits et de matériels avicoles surtout à
partir des pays où la maladie est déclarée. D’autres mesures doivent suivre telles que : la création
d’une surveillance générale des maladies animales, le renforcement du contrôle vétérinaire aux
frontières, la constitution de stocks de sécurité comprenant de vaccins humains et aviaires, des
médicaments antiviraux etc. et la mise en place d’un schéma de surveillance épidémiologique qui
doit couvrir en même temps les oiseaux et les hommes. Un système d’alerte précoce doit être
opérationnel.

Les foyers identifiés doivent être mis systématiquement en quarantaine. L’abattage des poules
malades ou des poules exposées doit être exécuté et l’incinération suivie de l’enfouissement sous
chaux vive des cadavres. Il faudra nettoyer et désinfecter des locaux et du matériel accompagné
d’un vide sanitaire. Tout déplacement ; les entrées et les sorties doivent être réglementées. Les
locaux et les matériels seront nettoyés et désinfectés. Les personnes chargées de l’abattage et de
l’assainissement subiront un traitement prophylactique spécial et les aviculteurs victimes
d’abattages sanitaires seront indemnisés par l’Etat.

Pour les populations se trouvant dans les zones infectées, la vaccination contre la grippe humaine et
le traitement préventif contre les virus sont préconisés. Le personnel doit se protéger avec le port de
47

masque, de charlotte, des gants. Une tenue de protection adaptée est indispensable. Le lavage ainsi
que la désinfection des mains et des équipements en contact est essentiel.

3.4.2 Prophylaxie

La prophylaxie est un ensemble des moyens médicaux mis en œuvre pour empêcher l’apparition,
l’aggravation ou l’extension des maladies. Elle permet de prémunir les animaux contre les maladies
soit en recourant aux vaccins ou en les protégeant par un traitement préventif et des pratiques
rigoureuses de l’hygiène.

Les systèmes traditionnel et semi intensif en tant qu’élevages amateurs constituent un risque majeur
compte tenu du faible niveau de respect des normes de biosécurité dans les exploitations.
L’information et la sensibilisation des différents acteurs pour une bonne adhésion des populations
aux mesures de lutte contre les maladies devraient occuper une place importante dans la
vulgarisation des activités avicoles.

Le vaccin est fabriqué à partir des microbes vivants dont les caractéristiques pathogènes sont
affaiblies. Il existe aussi des vaccins faits des microbes parfaitement tués. Les vaccins sont
administrés soit par voie orale ou par la bouche, par instillation dans les yeux ou dans les narines,
par injection etc. pour stimuler la défense immunitaire des poules. Les fermiers qui prennent les
vaccins doivent être munis d’un back isotherme avec de la glace et des syringes.

Vacciner un animal malade provoque sa mort d’une manière prématurée. Il faut donc
nécessairement vacciner les animaux sains à temps ou au bon moment et ne pas attendre qu’ils
tombent malades pour qu’ils soient vaccinés. Quelques calendriers vaccinaux sont proposés dans les
tableaux 10 pour Bukavu et 11 pour l’Ouganda.
48

Tableau 10 : Calendrier vaccinal des pondeuses pour la ville de Bukavu


Temps de vaccination Type de vaccin contre
1ère semaine Pseudo peste aviaire, souche HB1
2 semaines d’âge Traitement contre la coccidiose pendant 3 jours
3 semaines d’âge 2ème vaccination (rappel) pseudo peste aviaire (vaccin HB1).
5 semaines d’âge Primo-vaccin polyvalent contre la pasteurellose, le choléra, la
salmonellose
11 semaines d’âge 2ème primo-vaccination (vaccin polyvalent)
5-6 mois (entrée en ponte) 3ème vaccination (rappel) contre la pseudo-peste aviaire
Source : (Magambo, 1996)

Tableau 11 : Calendrier vaccinal et prévention de l’Ouganda en application dans certaines régions


limitrophes de la RDC en Ituri dans les territoires de Mahagi et d’Aru
Temps de vaccination Type de vaccin contre
1 jour ou au couvoir Marek, New Castle, Gumboro ou boursite infectieuse
1-5 jours Traitement préventif contre les infections néonatales Tetracolivit,
Trisulympicine, vermifuge
7 jours New Castle
10 jours Rappel vaccin contre Marek
10-14 jours Rappel vaccin contre Gumboro
21 jours Traitement préventif contre la coccidiose
28 jours Contre New Castle, bronchite infectieuse
35 jours Vaccin contre Gumboro
6 semaines Vaccin contre la variole aviaire
7 semaines Traitement préventif contre la coccidiose
8 semaines Traitement préventif contre les verminoses
10 semaines Vaccin contre le coryza infectieux (Coripravac)
12 semaines Vaccin contre la typhose aviaire Hopratifus AV2
13 semaines Vaccin contre New Castle, bronchite infectieuse
14 semaines Vaccin contre la pasteurellose, le cholera aviaire
Chaque 2-3 mois New Castle (La Sota), traitement préventif avec des vermifuges

Le traitement préventif se fait chez tous les oiseaux contre les principales maladies ayant un grand
impact négatif sur la production. Il s’agit par exemple de la coccidiose ou la diarrhée rouge contre
laquelle on utilise l’amprolium.

L’hygiène rigoureuse veut que la propreté du poulailler soit assurée de manière soutenue tant pour
les travailleurs que pour le poulailler lui-même. Les aliments et tout ce qui entre dans le poulailler
49

doivent avoir une origine bien contrôlée. Nettoyer chaque jour les abreuvoirs et mangeoires et
brosser le plancher du poulailler une fois par semaine.

En cas de maladie, il faut isoler immédiatement tout sujet malade et même tout simplement le
sacrifier selon la gravité des symptômes. Souvent le traitement des malades est coûteux et les
risques de propagation de la maladie sont assez élevés. L’éleveur doit alors être guidé par un bon
sens des affaires pour bien opérer le choix entre l’abattage d’urgence ou les soins qu’il doit donner
aux animaux malades.

Il faut également faire un vide sanitaire en désinfectant à l’eau de javel, à la chaux … les bâtiments
après chaque changement de lots. Les équipements et les bâtiments doivent être lavés et désinfectés
entre le départ et la mise en place d’une nouvelle bande des volailles, chauler les murs et les pavés,
désinfecter par fumigation ou d’autres méthodes, mise en place des raticides et laisser le bâtiment
bien aéré pendant 10 à 15 jours.

Même si on croit connaître quelques maladies des poules, il est toujours prudent de recourir à un
bon praticien vétérinaire expérimenté pour assurer les soins. Certaines maladies peuvent avoir les
mêmes symptômes mais se traiter différemment.

3.5 La rentabilité du système d’élevage des poules

La rentabilité des exploitations avicoles dans le système semi-intensif devra tenir compte des
paramètres suivants :

-couts de production

-les charges variables (frais de chauffage, de vétérinaires, de désinfection des locaux, de l’eau,
l’électricité, du ramassage),

-les charges fixes (les frais liés aux assurances, électricité, comptabilité, gestion, communication,
entretiens divers),
50

-les amortissements (les matériels de nettoyage, amortissements sur bâtiments d’élevage,


amortissements sur matériels d’élevage, amortissements du court terme ou la taxe sur la valeur
ajoutée, total amortissements plus frais financiers),

-la rémunération du travail de l’éleveur et les coûts de production correspondant à la marge élevage,

-Il y a aussi les charges sociales de l’éleveur et le total des charges déterminant les coûts de
production en élevage (hors poussins-hors aliments).
51

FICHES D’ELEVAGE AVICOLE

L’élevage des poules est une activité qui est capable de générer les revenus aux ménages ou aux
petites entreprises qui l’exploitent et de lutter efficacement contre la malnutrition protéinique en
RDC. Il faut donc considérer cette activité comme une entreprise qui a aussi des règles
administratives et financières à respecter. Ces fiches sont valables pour les poulets de chair et les
poules pondeuses (Kouakou, 2016).

Fiches techniques de production


Tableau 12 : Fiche journalière d’une ferme de poulets de chair

N° Période du : au :
semaine : Effectif en début de semaine (E D S) :
Nombre Nombre Nombre Aliment Eau
Age : Mortalité Observations
poules des coqs d’œufs (kg) (l)
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Total Poids moyen :
52

Fiches économiques

Tableau 13 : Fiche de dépenses


Dates Désignations Quantité Prix Unitaire Prix Total

Total

Tableau 14 : Fiche de ventes


Dates Désignations Quantité Prix Unitaire Prix Total

Total
53

Tableau 15 : Fiche du compte d’exploitation

Rubriques Quantité Prix Unitaire Prix Total


Dépenses (Achats)

Poussins
Aliment démarrage
Aliment poulette
Aliment ponte et / ou finition
Litière et chauffage
Produits vétérinaires
Frais vétérinaires
Alvéoles
Eau, électricité
Main-d’œuvre
Amortissement
Total dépenses (C)
Recettes (ventes)
Œufs
Poules de reforme
Fiente ou compost
Total recette (P)
Résultat (P – C)
54

REFERENCES

Banque mondiale 216 : Journal du net


www.journaldunet.com › Business › Salaires › Afrique

Compère (1989) : Cours de zootechnie spéciale sur l’élevage des poules. Unité de zootechnie
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Huart, A. 1988: Les aliments du bétail au Zaïre In Pâturages, fourrages aliments des animaux
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55

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l’agriculture, pêche et élevage

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zones tropicales Agrodok 4 Fondation Agromisa Wageningen ISBN 90-77073-75-2
56

PRÉSENTATION DE L’AUTEUR

L’auteur est Docteur de deuxième cycle en Médecine vétérinaire à la Faculté de Médecine


vétérinaire de Lubumbashi en RDC. Il a une Maîtrise en Sciences Agronomiques : Agrostologie et
culture fourragère à la Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux en Belgique
et est Agrégé de l’enseignement supérieur en Médecine vétérinaire à la Faculté de Médecine
vétérinaire de Lubumbashi en RDC.

Il a successivement occupé des fonctions de responsabilité dans la recherche scientifique


notamment à l’Institut National pour l’Etude et la Recherche Agronomiques (INERA) où il est
responsable du programme national de recherche sur l’élevage. Il a représenté la RDC à la
conférence des responsables africains de la recherche agronomique (CORAF-élevage). Il a
représenté la RDC au Réseau de recherche agropastorale en sigle anglais (AARNET) affilié à
l’Institut international de recherche sur l’élevage en sigle anglais (ILRI) basé à Nairobi. Il a
successivement dirigé le Centre de recherche de l’INERA Nioka et le Centre d’étude et de
recherche pour la promotion rurale (CERPRU) de l’Institut Supérieur de Développement Rural
(ISDR) à Bukavu. Il a été Secrétaire général académique de l’Institut supérieur des études
agronomiques et vétérinaires de Mushweshwe. Il représente la RDC au programme « Korea-Afrique
Food Agriculture Cooporation Initiative » (KAFACI) élevage.

Il était coordonnateur du Consortium pour l’amélioration de l’agriculture de base en vue


d’augmenter le niveau de vie de la population en Afrique centrale en sigle anglais CIALCA. Il a
dirigé un projet du Centre International pour l’Agriculture Tropicale (CIAT) Département fourrages
par lequel il avait préparé une thèse de doctorat sur la production fourragère et l’alimentation des
cobayes et des lapins au Sud-Kivu. Il était Doyen de la Faculté de Médecine vétérinaire à
l’Université du cinquantenaire de Lwiro et assure des consultances dans le domaine agropastoral. Il
a encore été nommé Directeur du Centre de recherche de l’INERA Nioka. Il collabore encore avec
l’ILRI dans le projet suédois sur la production fourragère de Brachiaria. Il a publié plusieurs articles
et ouvrages scientifiques.
57

TABLE DES MATIERES

AVANT PROPOS ................................................................................................................... iii


SOMMAIRE ............................................................................................................................. 1
LISTE DES FIGURES .............................................................................................................. 2
LISTES DES TABLEAUX ....................................................................................................... 3
INTRODUCTION ..................................................................................................................... 4
Chapitre 1 : LES SYSTEMES D’ELEVAGE DES POULES EXISTANTS ET CEUX
APPLICABLES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO..................................... 5
Chapitre 2 : SYSTEME EXTENSIF OU SYSTEME TRADITIONNEL D’ELEVAGE DES
POULES ................................................................................................................................... 7
Introduction ............................................................................................................................... 7
2.1 Logement, matériels et normes d’installation des poules ...................................................... 7
2.2 Technique d’élevage .......................................................................................................... 13
2.3 L’alimentation des poules .................................................................................................. 14
2.4 L’hygiène, la biosécurité et la santé des poules .................................................................. 15
2.5 La rentabilité du système extensif de l’élevage des poules ................................................. 16
Chapitre 3. SYSTEME SEMI-INTENSIF DE L’ELEVAGE DES POULES ........................... 19
Introduction ............................................................................................................................. 19
3.1 Logement, matériels et normes d’installation des poules .................................................... 19
3.2 Technique d’élevage .......................................................................................................... 24
3.2.1 Quelques opérations zootechniques requises pour l’élevage des poules ........................... 25
3.3 L’alimentation des poules .................................................................................................. 30
3.3.1 Aliments concentrés ........................................................................................................ 30
3.3.2 Système alimentaire ........................................................................................................ 34
a. Alimentation des poules pondeuses………………………………………………………..34
b. Alimentation des poulets de chair…………………………………………………………38
3.4 L’hygiène ou la biosécurité et la santé des poules .............................................................. 41
3.4.1 Biosécurité ...................................................................................................................... 43
3.4.2 Prophylaxie ..................................................................................................................... 47
3.5 La rentabilité du système d’élevage des poules .................................................................. 49
FICHES D’ELEVAGE AVICOLE .......................................................................................... 51
PRÉSENTATION DE L’AUTEUR ......................................................................................... 56
58

Manuel d’élevage des poules chez les petits éleveurs en République Démocratique du Congo

Editeur Chang-bum Yang, Directeur Général, Institut National des Sciences Animales, RDA
Jiweon Lee, Directeur Général, Bureau de la coopération technologique, RDA
Rédacteur Dongwon Cheon, Directeur, Institut de la Recherche Avicole, RDA
Taek-Ryoun Kwon, Director, Centre de coopération technologique internationale, RDA
Membres rédacteurs Byoungho Park, Jinjoo Jeon, Hyunsoo Kim (Institut de la Recherche Avicole, RDA)
Jeong Jun Kim, Jeongran Lee, Eunsong Cho, Hyeong-sik Eum, Sinsuk Kang (KAFACI Secretariat, RDA)
Auteur Katunga Musale M. Dieudonné
Organismes d’édition Institut de la Recherche Avicole, Institut National des Sciences Animales, RDA
321-11, Daegwallyeongmaru-gil, Daegwallyeong-myeong, Pyeongchang-gun, Gangwon-do, 25340 Corée du Sud
KAFACI Secrétariat
ITCC, 300, Nongsaengmyeong-ro, Wansan-gu, Jeonju, 54875, Corée du Sud
Date d’édition 17 janvier 2020

© RDA, 2020
ISBN 978-89-480-6224-3 93520
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