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La longue récession
La crise de 2008
En 2006, le prix de l’immobilier a atteint un tournant aux États-Unis et son
déclin a commencé à se répercuter sur le reste de l’économie, entraînant les
ménages dans sa chute. La consommation a donc décliné à son tour et les
défauts de paiement des prêts hypothécaires se sont multipliés. Le système
financier étant de plus en plus rattaché au marché hypothécaire, le déclin
des prix de l’immobilier devait inévitablement causer des ravages dans le
secteur financier. Les premiers signes de ce phénomène sont apparus en
2007, avec l’effondrement de deux fonds spéculatifs (hedge funds)
lourdement impliqués dans des titres adossés à des créances hypothécaires.
Toute la structure finit par céder en septembre 2008, lorsque la faillite de
Lehman Brothers laisse la crise éclater au grand jour.
Dans l’immédiat, la réponse a été rapide et massive. La Réserve fédérale
des États-Unis s’est empressée de renflouer les caisses des banques à
hauteur de 700 milliards de dollars, fournissant des liquidités d’urgence,
élargissant la portée des assurances dépôts et se constituant même comme
copropriétaire de certaines grandes banques. Avec ce sauvetage à coup de
renflouements, de mesures de soutien aux entreprises en difficulté, de
réductions fiscales d’urgence et d’une série de stabilisateurs automatiques,
les gouvernements ont pris sur leurs épaules le fardeau de la crise,
augmentant leur déficit pour conjurer la catastrophe. Le niveau élevé de
l’endettement des ménages avant la crise s’est donc transformé en une
imposante dette publique. Par la même occasion, les banques centrales sont
intervenues pour empêcher l’effondrement de l’ordre financier mondial. Les
États-Unis ont lancé un certain nombre de mesures de soutien à l’offre de
liquidités pour s’assurer que les vannes du crédit restent ouvertes. Ils ont
consenti des prêts d’urgence aux banques et ont élaboré des contrats
d’échange de devises (swaps) avec 14 pays différents pour que ces derniers
aient accès aux dollars nécessaires pour se tirer d’affaire. Mais la mesure la
plus importante a sans aucun doute été la chute précipitée des taux
directeurs à travers le monde entier: le taux cible des fonds fédéraux
américains est passé de 5,25 % en août 2007 à une cible de 0 à 0,25 % en
décembre 2008. La Banque d’Angleterre a également abaissé son taux
d’intérêt primaire de 5 % en octobre 2008 à 0,5 % en mars 2009. Avec
l’intensification de la crise en octobre 2008, six grandes banques centrales
ont procédé à une baisse concertée des taux d’intérêt à l’échelle mondiale.
En 2016, les autorités monétaires avaient fait chuter les taux d’intérêt à
637 reprises[23]. Cette approche s’est prolongée bien au-delà de la crise,
créant un environnement économique mondial marqué par les faibles taux
d’intérêt – un contexte nettement favorable à l’émergence de l’économie
numérique d’aujourd’hui.
Néanmoins, lorsque la menace d’un effondrement s’est un peu éloignée,
les gouvernements se sont soudainement retrouvés avec une facture
astronomique. Après des décennies de déficits budgétaires, la crise de 2008
a acculé plusieurs États à une situation encore plus précaire. Entre 2007 et
2009, le déficit des États-Unis a bondi de 160 millions à 1 412 millions de
dollars. À la fois par crainte des répercussions potentielles d’une dette
publique trop élevée, pour accumuler des ressources fiscales en prévision de
prochaines crises et par visée idéologique destinée à poursuivre la
privatisation et la réduction de la taille de l’État, l’austérité est devenue le
mot d’ordre de tous les pays capitalistes avancés: les gouvernements
devaient éliminer leurs déficits et réduire leurs dettes. Alors que d’autres
pays ont déjà été confrontés à des coupures des dépenses publiques encore
plus drastiques, les États-Unis n’ont pas échappé à l’hégémonie idéologique
de l’austérité. À la fin de 2012, le gouvernement américain a adopté une
série de hausses de taxes et de compressions budgétaires, alors même que
les baisses de taxes mises en place en réponse à la crise venaient à
échéance. Depuis 2011, le gouvernement américain a systématiquement
réduit son déficit chaque année. Toutefois, l’influence la plus notable de
l’idéologie de l’austérité aux États-Unis a été l’impossibilité politique de
procéder à toute nouvelle relance budgétaire. Malgré l’état passablement
vétuste des infrastructures à l’échelle du pays, les plaidoyers pour y injecter
de l’argent public font hausser les épaules. Ce positionnement politique
marque particulièrement les discours concernant le plafonnement de la dette
nationale. Ce plafond, approuvé par le Congrès, vise à limiter l’endettement
du Trésor américain; ce sera un point de discorde majeur entre ceux qui
estiment que la dette des États-Unis est trop élevée et ceux qui pensent
qu’on ne saurait se passer du recours aux dépenses publiques.
Étant donné le caractère politiquement inacceptable d’une relance
budgétaire, les gouvernements ne disposent plus que d’un seul mécanisme
pour espérer raviver leurs économies stagnantes: la politique monétaire.
D’où cette série d’interventions extraordinaires et sans précédent de la part
des banques centrales. Nous avons déjà évoqué la poursuite des politiques
visant à maintenir de faibles taux d’intérêt au-delà de la crise. Or, coincées à
la borne zéro, les autorités ont été forcées de se tourner vers des instruments
monétaires moins conventionnels[24]. Le plus important de ces instruments
a été sans conteste l’«assouplissement quantitatif» (quantitative easing), où
une banque centrale crée de l’argent dont elle se sert ensuite pour acheter
une série de produits aux banques (obligations d’État, obligations
d’entreprises, hypothèques, etc.). Les États-Unis ont été les premiers à
utiliser l’assouplissement quantitatif en novembre 2008, suivis par le
Royaume-Uni en mars 2009. La Banque centrale européenne (BCE) a
cependant tardé à emboîter le pas en raison de sa situation particulière de
banque centrale multinationale, même si plus tard, en janvier 2015, elle a
acheté des obligations d’État. Au début de l’année 2016, les banques
centrales du monde entier avaient acheté plus de 12,3 billions de dollars en
actifs[25]. Le principal argument en faveur de l’assouplissement quantitatif
soutient qu’il aurait pour effet de diminuer le rendement des autres actifs. Si
les politiques monétaires traditionnelles agissent surtout en modifiant le
taux d’intérêt à court terme, l’assouplissement quantitatif cherche à
infléchir les taux d’intérêt et les actifs alternatifs à long terme. Au cœur de
son dispositif, on retrouve l’idée du «canal de rééquilibrage du portefeuille»
(portfolio balance channel). Puisqu’on ne peut simplement substituer des
actifs à d’autres actifs (leur valeur, leur niveau de risque et leur rendement
peuvent différer), bloquer ou restreindre l’offre d’un actif devrait affecter la
demande pour d’autres actifs. Par exemple, une baisse de l’offre en
obligations d’État devrait faire augmenter la demande pour les autres actifs
financiers. Elle devrait du même coup diminuer le rendement des
obligations (la dette des entreprises), ce qui devrait assouplir le crédit et
faire monter le prix des actions (les capitaux propres), et créer
conséquemment un «effet de richesse» pouvant stimuler la consommation.
Bien que les résultats soient encore préliminaires, il semblerait que
l’assouplissement quantitatif ait bel et bien provoqué les effets escomptés:
les rendements des obligations de sociétés ont chuté tandis que les marchés
boursiers ont grimpé en flèche[26]. Il a sans doute également affecté les
secteurs non financiers de l’économie, en rendant la relance économique
dépendante en bonne partie des 4,7 billions de dollars de nouvelles
obligations de sociétés accumulées depuis 2007[27]. En ce qui concerne
notre propos, le plus important est le fait que la généralisation des faibles
taux d’intérêt créée par l’action des banques centrales ait diminué le taux de
rendement d’une large gamme d’actifs financiers. En conséquence, les
investisseurs à la recherche de meilleurs rendements ont dû se tourner vers
des actifs de plus en plus risqués – par exemple, en plaçant leur argent dans
des entreprises de technologie peu fiables et peu rentables.
Outre le laxisme en matière de politiques monétaires, ces dernières
années ont été le théâtre d’une hausse significative du recours à la
thésaurisation et aux paradis fiscaux par les entreprises. En janvier 2016, les
entreprises américaines avaient constitué des réserves d’investissement de
1,9 billion de dollars en espèces et quasi-espèces – c’est-à-dire en titres
liquides à bas taux d’intérêt[28]. Cela participe d’une tendance mondiale et
durable vers l’accumulation de vastes quantités de liquidités par les
entreprises[29]. Cette thésaurisation s’est accélérée avec la hausse des
bénéfices des sociétés après la crise. Au surplus, ce phénomène est
largement dominé par les entreprises de technologie – à quelques
exceptions près, dont General Motors. Étant donné que ces entreprises n’ont
qu’à transférer des propriétés intellectuelles (et non des usines entières) vers
d’autres juridictions fiscales, l’évasion fiscale leur est particulièrement
aisée. Le tableau 1.1 donne un aperçu des réserves[30] détenues par les
principales entreprises de technologie, ainsi que les montants conservés à
l’étranger par des filiales étrangères.
Ces chiffres sont énormes: le montant gardé en réserve par Google serait
suffisant pour acheter Uber ou Goldman Sachs, tandis qu’Apple pourrait
acquérir Samsung, Pfizer ou Shell. Cependant, pour bien comprendre ces
chiffres, quelques mises en garde s’imposent. Tout d’abord, ces statistiques
ne tiennent pas compte du passif et des dettes de ces entreprises. Et
pourtant, considérant leurs piètres performances en matière de rendement,
plusieurs entreprises préfèrent désormais contracter de nouvelles dettes
plutôt que de rapatrier des fonds hors frontières et les taxes qui s’ensuivent.
Dans leurs déclarations à la U.S. Securities and Exchange Commission
(commission des valeurs mobilières des États-Unis, SEC), elles
mentionnent explicitement l’évitement fiscal pour justifier les quantités
impressionnantes de réserves qu’elles gardent à l’étranger. La relation que
ces entreprises entretiennent avec leurs dettes doit donc être replacée dans
le contexte d’une stratégie d’évitement fiscal, qui participe également d’une
tendance plus générale à utiliser les paradis fiscaux. Entre 2008 et 2014,
dans le sillage de la crise, la richesse hors frontières a augmenté de 25 %[31]
et on estime la richesse des ménages placée dans des paradis fiscaux à
7,6 billions de dollars[32]. Les conséquences de cette réalité sont doubles.
D’une part, l’évasion fiscale et la thésaurisation font en sorte que les
entreprises américaines – et particulièrement les entreprises de haute
technologie – se retrouvent avec des sommes imposantes de liquidités à
investir. Cet excédent d’épargne des entreprises a convergé, à la fois
directement et indirectement, avec les politiques monétaires
expansionnistes pour orienter les investissements vers des cibles de plus en
plus volatiles en vue d’obtenir de meilleurs rendements. D’autre part,
l’évasion fiscale implique par définition une saignée dans les revenus des
gouvernements, ce qui a pour effet d’exacerber l’austérité. L’immense
quantité d’argent imposable qui disparaît dans les paradis fiscaux doit être
compensée ailleurs. Il en résulte des obstacles supplémentaires à une
relance budgétaire et un plus grand besoin de recourir à des politiques
monétaires peu orthodoxes. L’évasion fiscale, l’austérité et les politiques
monétaires exceptionnelles se renforcent donc mutuellement.
Conclusion
La conjoncture actuelle est donc le produit d’un certain nombre de
mouvements cycliques et de tendances durables. Nous vivons toujours dans
une société capitaliste où la concurrence et la quête de profits forment la
configuration générale de notre monde. Les années 1970 ont introduit un
changement de paradigme en remplaçant la sécurité de l’emploi au sein
d’imposants béhémoths industriels par le travail flexible et précaire dans
des entreprises allégées. Les années 1990 ont pavé la voie à une véritable
révolution technologique, alors que la bulle financière créée dans les
nouvelles entreprises d’internet a engendré des investissements massifs en
infrastructures. Ce phénomène a été le signe annonciateur d’un basculement
vers un nouveau modèle de croissance: les États-Unis abandonnaient
définitivement leur base industrielle pour embrasser l’option qui leur
semblait la plus viable, le keynésianisme financier. Ce nouveau modèle de
croissance a préparé le terrain pour la bulle immobilière du début du
XXIe siècle et la riposte à la crise de 2008. Acculés au pied du mur par
l’inquiétude qui s’élevait partout dans le monde face à la dette publique, les
gouvernements se sont tournés vers les politiques monétaires comme
moyen de créer un environnement économique plus favorable. Cette
situation, conjointement avec l’augmentation de l’épargne des sociétés et le
recours croissant aux paradis fiscaux, a fini par libérer une abondance de
liquidités en quête de taux d’investissement avantageux dans un contexte de
faibles taux d’intérêt. Au bout du compte, ce sont les travailleurs qui ont le
plus souffert de cette crise, car ils ont dû supporter des conditions de travail
abusives pour gagner leur pain. La forme actuelle de l’économie trouve son
origine dans tout ce qui précède.
Chapitre 2
Le capitalisme de plateforme
Conclusion
Nous avons ouvert ce chapitre en affirmant que le capitalisme du XXIe siècle
a mis au jour une inestimable nouvelle matière première qu’il pouvait
s’approprier: les données. Grâce à une série de développements, la
plateforme est devenue l’un de principaux modèles qui a permis aux
entreprises de monopoliser, d’extraire, d’analyser, d’utiliser et de vendre ces
données. Les anciens modèles d’entreprise de l’ère fordiste possédaient une
capacité limitée d’extraction de données du processus de production et des
activités des consommateurs. L’ère de la production allégée a quelque peu
transformé cette réalité, alors que les chaînes d’approvisionnement
planétaires, suivant le modèle du «juste-à-temps», exigeaient des
informations de plus en plus précises sur l’état des inventaires et la
localisation des stocks. Pourtant, les données extérieures au milieu des
entreprises sont restées largement hors de portée; et une grande part de leurs
activités internes n’a généralement pas été enregistrée. En revanche,
l’extraction de données fait partie de l’ADN même des plateformes: il s’agit
d’un modèle sur la base duquel d’autres biens, services et technologies
peuvent se greffer, qui exige toujours plus d’usagers pour susciter des effets
de réseau et qui agit comme support numérique servant à simplifier
l’enregistrement et l’entreposage de données. Toutes ces caractéristiques
font de la plateforme un modèle incontournable pour extraire la matière
première que sont les données, puis pour les utiliser de multiples manières
afin de générer des revenus. Pour des entreprises comme Google et
Facebook, les données peuvent servir à attirer des annonceurs publicitaires
et d’autres parties intéressées. Pour Rolls Royce ou Uber, elles constituent
le principal moyen de gagner un avantage sur la concurrence: elles leur
permettent d’améliorer leurs produits, de contrôler leurs employés et
d’optimiser leurs algorithmes pour devenir plus compétitifs. D’un autre
côté, les plateformes comme AWS et Predix s’affairent à construire (et à
breveter) les infrastructures fondamentales pour récolter, analyser et
partager les données, qu’elles louent ensuite aux autres entreprises en
échange d’un loyer. Dans tous les cas, la collecte d’énormes quantités de
données est au cœur de ce modèle d’entreprise: la plateforme est
l’instrument d’extraction par excellence.
Cette nouvelle forme d’entreprise a convergé avec une série de tendances
à long terme et certaines évolutions conjoncturelles. Le passage à la
production allégée et aux chaînes d’approvisionnement «juste-à-temps»
s’amorce dans les années 1970 et les plateformes numériques poursuivent et
accentuent le mouvement. Il en va de même pour la tendance généralisée à
la sous-traitance. Même les entreprises qui ne sont pas normalement
associées à l’externalisation finissent par y recourir. En l’occurrence, la
modération des contenus sur Google et Facebook est habituellement confiée
aux Philippines, où environ 100 000 travailleurs épluchent les contenus des
médias sociaux et des serveurs nuagiques[90]. Pour sa part, Amazon est
célèbre pour ses travailleurs d’entrepôt sous-payés et soumis à des systèmes
de surveillance et de contrôle extrêmement sophistiqués. En somme, ces
sociétés ne font que poursuivre la tendance lourde vers une sous-traitance
du travail non qualifié, à l’exception d’un noyau restreint de travailleurs
hautement qualifiés et bien rémunérés. Dans une perspective plus large,
tous les nouveaux emplois créés après la crise de 2008 aux États-Unis
entrent dans la catégorie non conventionnelle, comme les contractuels et les
travailleurs sur appel. Ce processus d’externalisation revêt une forme
extrême dans les entreprises allégées comme Uber, dont les profits reposent
sur une forme d’entreprise pratiquement dénuée d’actifs. Cependant,
comme nous l’avons vu, dans le sillage de la crise, ces entreprises ne sont
devenues rentables qu’au prix de compressions salariales. Même The
Economist est forcé d’admettre que depuis 2008, «si la part des revenus
intérieurs bruts issus des salaires devait remonter au niveau moyen des
années 1990, les profits des entreprises américaines chuteraient de 20 %
[91]». Une population excédentaire de plus en plus désespérée a ainsi fourni
À terme
Alors, que nous réserve l’avenir? Si les tendances esquissées dans cet
ouvrage se poursuivent, on peut s’attendre à un scénario en particulier. Les
plateformes se propagent de plus en plus dans toutes les sphères de
l’économie, alors même que la concurrence les entraîne à se refermer
graduellement sur elles-mêmes. Celles qui dépendent des revenus
publicitaires sont poussées à se transformer en services payants, tandis que
les plateformes allégées – dont la réussite repose sur l’externalisation des
coûts et les apports de capital-risque – doivent choisir entre la faillite et se
transformer en plateformes de produits (comme Uber tente de le faire avec
les voitures autonomes). En dernière analyse, il semble que le capitalisme
de plateforme tende inéluctablement à prendre la forme d’un échange d’une
rente contre un service (sous la forme de plateformes nuagiques, de
plateformes d’infrastructures ou de produits). En matière de rentabilité,
Amazon incarnerait donc l’avenir des plateformes bien plus que Google,
Facebook ou Uber. Selon ce scénario, on assisterait à la fin du financement
croisé sur lequel repose une bonne part de l’infrastructure publique
d’internet, tandis que les inégalités de revenu et de richesse se
transposeraient sur le plan de l’accessibilité. De plus, les plateformes en
viendraient à vampiriser des capitaux substantiels aux entreprises qui
dépendent d’elles pour leur fonctionnement.
Certains ont suggéré que les plateformes coopératives pourraient être un
bon moyen de lutter contre la tendance monopolistique des plateformes[62].
Mais cette tendance, combinée à l’hégémonie des effets de réseau et aux
ressources financières importantes des plateformes, pourrait aussi aggraver
les problèmes habituels des coopératives (comme l’auto-exploitation qui
finit souvent par s’installer sous la pression des relations capitalistes).
Même si tous ses logiciels étaient offerts en code source ouvert, cela ne
changerait rien au fait qu’une plateforme comme Facebook dispose d’une
quantité écrasante de données, d’effets de réseau favorables et de ressources
financières suffisantes pour terrasser toute coopérative qui oserait s’y
mesurer.
En revanche, l’État possède manifestement un pouvoir suffisant pour
contrôler les plateformes. Les lois antitrust peuvent briser des monopoles,
les règlements municipaux peuvent ralentir ou même bannir l’exploitation
qui a cours dans les plateformes allégées, les institutions gouvernementales
peuvent imposer des balises pour protéger la vie privée et certaines mesures
contre l’évasion fiscale peuvent rediriger l’argent vers le trésor public.
Toutes ces mesures sont sans doute nécessaires, mais force est d’admettre
qu’elles demeurent relativement minimales et manquent d’imagination.
Elles négligent également d’agir sur les conditions structurelles qui ont
favorisé l’essor des plateformes. Après la longue récession qui a frappé le
secteur industriel, les plateformes sont apparues comme une nouvelle
manière de détourner des revenus vers un secteur relativement dynamique,
fondé sur l’extraction de données.
Au lieu de se contenter de réguler le fonctionnement des plateformes
commerciales, ces efforts pourraient être consacrés à la construction de
plateformes publiques, dont la propriété et le contrôle seraient entre les
mains de la population (et dissociés – ce point est crucial – de l’appareil de
surveillance de l’État). Cela impliquerait de rediriger les ressources
substantielles de l’État vers l’acquisition des technologies nécessaires au
maintien de ces plateformes publiques. D’une façon plus radicale, on
pourrait concevoir des plateformes postcapitalistes qui mettraient leurs
données au service d’une meilleure redistribution des ressources, d’une plus
grande participation à la vie démocratique et de la promotion de
l’innovation technologique. Aujourd’hui, peut-être devrions-nous
collectiviser les plateformes.
Quoi qu’il en soit, toute proposition visant à transformer nos conditions
de vie doit prendre en compte l’importance des plateformes dans le monde
actuel. Il est indispensable de comprendre leur fonctionnement pour
concevoir des stratégies et des tactiques qui conviennent à notre époque. Si
les plateformes ne semblent pas vouloir surmonter les conditions
fondamentales qui ont provoqué la longue récession, elles cherchent bel et
bien à consolider un pouvoir proprement monopolistique, et accumulent du
même coup une grande quantité de richesses.
Plus les plateformes étendent leur contrôle sur notre infrastructure
numérique et plus la société en dépend, plus le fait de comprendre comment
elles fonctionnent devient vital. La construction d’un avenir meilleur
l’exige.
Remerciements
Notes de l’introduction
[1] Evgeny Morozov, «The Taming of Tech Criticism», The Baffler, no 27, mars 2015, "site web".
[2] Ursula Huws, Labor in the Global Digital Economy: The Cybertariat Comes of Age, New York,
Monthly Review Press, 2014.
[3] Étant donné que l’expression «secteur des technologies» est souvent lancée sans plus de
précisions, nous tenterons ici de définir ce secteur en utilisant le Système de classification des
industries de l’Amérique du Nord (SCIAN) et les codes qui y sont associés. Selon ce système, le
secteur des technologies inclurait la fabrication de produits informatiques et électroniques (334), les
télécommunications (517), le traitement de données, l’hébergement de données et les services
connexes (518), les autres services d’information (519) et la conception de systèmes informatiques et
les services connexes (5415).
[4] Matthew Klein, «The US Tech Sector Is Really Small», Financial Times, 8 janvier 2016,
"site web".
[5] Office for National Statistics, «Employment by Industry», Office for National Statistics, 2016,
"site web".
[6] Jerry Davis, «Capital Markets and Job Creation in the 21st Century», Brookings Institution,
Washington, 2015, "site web".
Notes du chapitre 1
[1] Sauf indication contraire dans le texte, la «productivité» désigne dans cet ouvrage la productivité
du travail et non pas le facteur de la productivité totale.
[2] Le paragraphe qui suit résume les perspectives de Robert Brenner, «Property and Progress: Where
Adam Smith Went Wrong», dans Marxist History-Writing for the Twenty-First Century, Oxford,
Oxford University Press, 2007, p. 49-111.
[3] Harry Braverman, Travail et capitalisme monopoliste. La dégradation du travail au XXe siècle,
Paris, Maspero, 1976.
[4] Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, Paris, Seuil, 2013; Robert Gordon, «Interpreting the
“One Big Wave” in US Long-Term Productivity Growth», NBER Working Paper, no 7752, National
Bureau of Economic Research, 2000, "site web"; Andrew Glyn et al., «The Rise and Fall of the
Golden Age», dans Stephen Marglin et Juliet Schor (dir.), The Golden Age of Capitalism:
Reinterpreting the Postwar Experience, Oxford, Oxford University Press, 1990, p. 39-125.
[5] À plusieurs égards, cet équilibre a été le résultat de la défaite du mouvement ouvrier radical et de
l’agitation dans les ateliers, beaucoup plus que le reflet des réussites du mouvement ouvrier.
[6] Les trois paragraphes qui suivent sont largement tributaires des thèses de Robert Brenner, The
Economics of Global Turbulence, Londres, Verso, 2006.
[7] Nick Dyer-Witheford, Cyber-Proletariat: Global Labour in the Digital Vortex, Londres, Pluto,
2015, p. 49-50.
[8] Alan Blinder, «Offshoring: The Next Industrial Revolution?», Foreign Affairs, mars-avril 2016,
"site web"
[9] Noam Scheiber, «Growth in the “Gig Economy” Fuels Work Force Anxieties», The New York
Times, 12 juillet 2015, "site web".
[10] Robert Brenner, The Boom and the Bubble: The US in the World Economy, Londres, Verso,
2002, p. 59-78 et 128-133.
[11] Juan Antolin-Diaz, Thomas Drechsel et Ivan Petrella, «Following the Trend: Tracking GDP
When Long-Run Growth Is Uncertain», Fulcrum, 2015, "site web"; Antonin Bergeaud, Gilbert Cette
et Rémy Lecat, «Productivity Trends in Advanced Countries between 1890 and 2012», Review of
Income and Wealth, 2015, doi: 10.1111/roiw.12185.
[12] Carlota Perez, «The Double Bubble at the Turn of the Century: Technological Roots and
Structural Implications», Cambridge Journal of Economics, vol. 33, no 4, 2009, p. 779-805; Brent
Goldfarb, David Kirsch et David A. Miller, «Was There Too Little Entry During the Dot Com Era?»,
Journal of Financial Economics, vol. 86, no 1, 2007, p. 115.
[13] Brent Goldfarb, Michael Pfarrer et David Kirsch, «Searching for Ghosts: Business Survival,
Unmeasured Entrepreneurial Activity and Private Equity Investment in the Dotcom Era», RHS-06-
027, Social Science Research Network, Rochester, SSRN-id929845, 2015, "site web".
[14] Robert Brenner, «What Is Good for Goldman Sachs Is Good for America: The Origins of the
Present Crisis», E-Scholaship, Center for Social Theory and Comparative History, UCLA, 2 octobre
2009, p. 1-73, "site web".
[15] Perez, «The Double Bubble at the Turn of the Century», loc. cit.
[16] Federal Reserve Bank of St. Louis, «Private Fixed Investment: Nonresidential: Information
Processing Equipment and Software: Computers and Peripheral Equipment», Economic Research,
2016, "site web".
[17] «Comments of Verizon and Verizon Wireless», Department of Commerce, 6 décembre 2010,
"site web".
[18] Dan Schiller, Digital Depression: Information Technology and Economic Crisis, Chicago,
University of Illinois Press, 2014, p. 80.
[19] Dyer-Witheford, Cyber-Proletariat, op. cit., p. 82-84.
[20] Alan Greenspan, «The Challenge of Central Banking in a Democratic Society», discours
présenté au Annual Dinner and Francis Boyer Lecture of the American Enterprise, Institute for
Public Policy Research, Washington, 5 décembre 1996, "site web".
[21] Brenner, «What Is Good for Goldman Sachs Is Good for America», loc. cit., p. 23.
[22] Łukasz Rachel et Thomas Smith, «Secular Drivers of the Global Real Interest Rate», circulaire
571, Londres, Bank of England, 2015, "site web".
[23] Mehreen Khan, «Mapped: Negative Central Bank Interest Rates Now Herald New Danger for
the World», The Telegraph, 15 février 2016, "site web".
[24] La borne minimale de zéro ou le «piège des liquidités» laisse croire que les taux d’intérêt
nominaux ne pourraient pas tomber en deçà de zéro (faute de quoi les épargnants ne manqueraient
pas de retirer leur argent pour le mettre sous leur matelas, comme le dit l’expression populaire). Pour
cette raison, les autorités ne peuvent pas baisser leurs taux d’intérêt sous zéro. Pour en savoir plus,
voir Paul Krugman, «It’s Baaack: Japan’s Slump and the Return of the Liquidity Trap», Brookings
Papers on Economic Activity, vol. 29, no 2, 1998. Récemment, certains pays ont commencé à
imposer des taux négatifs sur les réserves de leurs banques centrales, bien que les effets de cette
opération semblent pour l’instant négligeables et même contraires aux résultats prévus, c’est-à-dire
une baisse des emprunts, et non pas une hausse.
[25] Khan, «Mapped», loc. cit.
[26] Micheal Joyce, Matthew Tong et Robert Woods, «The United Kingdom’s Quantitative Easing
Policy: Design, Operation and Impact», Quarterly Bulletin, Bank of England, 2011; Joseph Gagnon
et al., «The Financial Market Effects of the Federal Reserve’s Large-Scale Asset Purchases»,
International Journal of Central Banking, vol. 7, no 1, 2011; Ben Bernanke, «Monetary Policy since
the Onset of the Crisis», présentation à la Federal Reserve Bank of Kansas City Economic
Symposium, Jackson Hole, Wyoming, 31 août 2012, p. 7, "site web".
[27] James Manyika et al., «A Labor Market That Works: Connecting Talent with Opportunity in the
Digital Age», McKinsey Global Institute, juin 2015, p. 8, "site web".
[28] Jeff Spross, «Rich People Have Nowhere to Put Their Money: This Is a Serious Problem», The
Week, 22 janvier 2016, "site web".
[29] Loukas Karabarbounis et Brent Neiman, «Declining Labor Shares and the Global Rise of
Corporate Saving», NBER Working Paper, no 18154, juin 2012, National Bureau of Economic
Research, "site web"
[30] Les réserves désignent les avoirs en espèces, en équivalents d’espèces et en titres négociables.
[31] Gabriel Zucman, La richesse cachée des nations. Enquête sur les paradis fiscaux, Paris, Seuil,
2013.
[32] Ibid., p. 35. Il faut noter que cette estimation exclut les billets de banque (estimés à environ
400 milliards de dollars) et les actifs physiques, comme les œuvres d’art, les bijoux et les propriétés
foncières, qui sont également utilisés pour éviter les taxes.
[33] Nick Srnicek et Alex Williams, Accélérer le futur. Post-travail et post-capitalisme, Saint-
Étienne, Cité du design, 2017, chap. 5.
[34] Federal Reserve Bank of St. Louis, «Private fixed investment», loc. cit.
[35] Office for National Statistics, «Employment by Industry», loc. cit.
Notes du chapitre 2
[1] Markus Löffler et Andreas Tschiesner, «The Internet of Things and the Future of Manufacturing»,
McKinsey & Company, juin 2013, "site web".
[2] Izabella Kaminska, «Davos: Historians Dream of Fourth Industrial Revolutions», Financial
Times, 20 janvier 2016, "site web".
[3] Carlo Vercellone, «From Formal Subsumption to General Intellect: Elements for a Marxist
Reading of the Thesis of Cognitive Capitalism», Historical Materialism, vol. 15, no 1, 2007.
[4] Tiziana Terranova, «Free Labor: Producing Culture for the Digital Economy», Social Text, vol.
18, no 2, 2000.
[5] McKenzie Wark, Un manifeste hacker, Paris, Criticalsecret, 2006.
[6] Calcul de l’auteur, en se basant sur Anders Andrae et Peter Corcoran, «Emerging Trends in
Electricity Consumption for Consumer ICT», NUI Galway, 2013, "site web" et sur US Energy
Information Administration, «International Energy Statistics: Electricity Consumption», "site web".
Pour en savoir plus, voir Richard Maxwell et Toby Miller, Greening the Media, Oxford, Oxford
University Press, 2012.
[7] Un exemple particulièrement éclairant de ce phénomène se trouve dans les sciences climatiques.
Voir Paul Edwards, A Vast Machine: Computer Models, Climate Data, and the Politics of Global
Warming, Cambridge, MIT Press, 2010.
[8] Je me base ici sur la définition que donne Marx de la matière première: «La terre (et sous ce
terme, au point de vue économique, on comprend aussi l’eau), de même qu’elle fournit à l’homme,
dès le début, des vivres tout préparés, est aussi l’objet universel de travail qui se trouve là sans son
fait. Toutes les choses que le travail ne fait que détacher de leur connexion immédiate avec la terre
sont des objets de travail de par la grâce de la nature. Il en est ainsi du poisson que la pêche arrache à
son élément de vie, l’eau; du bois abattu dans la forêt primitive; du minerai extrait de sa veine.
L’objet déjà filtré par un travail antérieur, par exemple, le minerai lavé, s’appelle matière première.
Toute matière première est objet de travail, mais tout objet de travail n’est point matière première; il
ne le devient qu’après avoir subi déjà une modification quelconque effectuée par le travail.» Karl
Marx, Le Capital, trad. de J. Roy révisée par l’auteur, livre 1, section 3, chap. 7, Paris, Librairie du
Progrès, 1872, p. 77. Nous soulignons.
[9] Il serait sans doute intéressant de lier cette idée au concept d’«intrants bon marché» (cheap
inputs) développé par Jason Moore, mais cela déborde notre objet d’étude. Voir Jason W. Moore,
Capitalism in the Web of Life: Ecology and the Accumulation of Capital, Londres, Verso, 2015,
chap. 2.
[10] Apple est un exemple de grande entreprise exclue par cette perspective, car il demeure
principalement un fabricant de produits électroniques classiques, utilisant l’externalisation comme
une pratique désormais répandue dans le secteur manufacturier. Certains éléments du modèle
d’entreprise d’Apple s’apparentent aux plateformes (iTunes, App Store), mais ils ne sont
responsables que de 8 % de ses revenus, la vaste majorité d’entre eux étant redevables de la vente
d’iPhone. Apple partage plus d’affinités avec le modèle que Nike avait popularisé dans les années
1990 qu’avec celui développé par Google dans les années 2010.
[11] Pour d’autres interprétations intéressantes des plateformes, voir Benjamin Bratton, The Stack:
On Software and Sovereignty, Cambridge, MIT Press, 2015, chap. 9; ainsi que Jean-Charles Rochet
et Jean Tirole, «Platform Competition in Two-Sided Markets», Journal of the European Economic
Association, vol. 1, no 4, 2003.
[12] Les plateformes peuvent, d’un point de vue technique, exister sous des formes non numériques
(par exemple, un centre d’achats), mais le fait qu’il soit relativement facile d’enregistrer les activités
sur internet fait de la plateforme numérique le modèle idéal pour l’extraction de données dans le
contexte de l’économie actuelle.
[13] Dans les «usagers», nous incluons également les machines – un ajout important lorsqu’on pense
à l’internet des objets. Voir Bratton, The Stac, op. cit., p. 251-89.
[14] Annabelle Gawer, «Platform Dynamics and Strategies: From Products to Services», dans
Platforms, Markets and Innovation, Cheltenham, Edward Elgar, 2009, p. 54.
[15] Rochet et Tirole, «Platform Competition in Two-Sided Markets», op. cit.
[16] Izabella Kaminska, «On the Hypothetical Eventuality of No More Free Internet», Financial
Times, 10 février 2016, "site web".
[17] Tim Hwang et Madeleine Clare Elish, «The Mirage of the Marketplace: The Disingenuous Ways
Uber Hides Behind Its Algorithm», Slate, 27 juillet 2015, "site web".
[18] Cade Metz, «Google Is 2 Billion Lines of Code – And It’s All in One Place», Wired,
16 septembre 2015, "site web".
[19] Nous pourrions imaginer un scénario où une entreprise aurait la propriété du code d’une
plateforme, mais louerait tout de même ses outils de calcul à un service infonuagique. L’équipement
informatique n’est donc pas essentiel à la propriété d’une plateforme. Or, compte tenu des exigences
concurrentielles que nous décrirons plus loin, les plateformes les plus importantes ont toutes fini par
devenir propriétaires de leurs équipements. En d’autres mots, la propriété du capital fixe reste
importante pour ces firmes, sinon essentielle.
[20] Brent Goldfarb, David Kirsch et David A. Miller, «Was There Too Little Entry During the Dot
Com Era?», Journal of Financial Economics, vol. 86, no 1, 2007, p. 115.
[21] Matthew Crain, «Financial Markets and Online Advertising: Reevaluating the Dotcom
Investment Bubble», Information, Communication & Society, vol. 17, no 3, 2014, p. 371-384.
[22] Shoshana Zuboff, «Google as a Fortune Teller: The Secrets of Surveillance Capitalism»,
Frankfurter Allgemeine Zeitung, 5 mars 2016, "site web".
[23] Hal Varian, «Online Ad Auctions», American Economic Review, vol. 99, no 2, 2009.
[24] Terranova, «Free Labor», loc. cit.
[25] Andreas Wittel, «Digital Marx: Toward a Political Economy of Distributed Media», dans
Christian Fuchs et Vincent Mosco (dir.), Marx in the Age of Digital Capitalism, Leiden, Brill, 2016,
p. 86.
[26] Shoshana Zuboff, «Big Other: Surveillance Capitalism and the Prospects of an Information
Civilization», Journal of Information Technology, vol. 30, no 1, 2015, p. 78.
[27] Ibid.
[28] Pour un exemple de chaîne de valeurs des données, voir Edd Dumbill, «Understanding the Data
Value Chain», IBM Big Data & Analytics Hub, 10 novembre 2014, "site web".
[29] Matthew Finnegan, «Wearables Health Data “Massive Opportunity” for Retailers, Says
Dunnhumby CIO», Computerworld UK, 2 octobre 2014, "site web".
[30] Adam Davidson, «Why Are Corporations Hoarding Trillions?», The New York Times, 20 janvier
2016, "site web".
[31] Nikhil Krishnan, «Microsoft Races Ahead with M&A as Yahoo, Google and Others Pull Back»,
CB Insights, 4 mars 2016, "site web".
[32] Doug Henwood, After the New Economy, New York, The New Press, 2003, p. 30.
[33] Leslie Hook, «Amazon Leases 20 Boeing 767 Freight Jets for Air Cargo Programme», Financial
Times, 9 mars 2016, "site web".
[34] Meagan Clark et Angelo Young, «Amazon: Nearly 20 Years in Business and It Still Doesn’t
Make Money, but Investors Don’t Seem to Care», International Business Times, 18 décembre 2013,
"site web".
[35] Ingrid Burrington, «Why Amazon’s Data Centers Are Hidden in Spy Country», The Atlantic,
8 janvier 2016, "site web".
[36] Dans l’industrie, ces pratiques sont respectivement appelées l’«infrastructure comme service»
(infrastructure as a service, IaaS), la «plateforme comme service» (platform as a service, Paas) et le
«logiciel comme service» (software as a service, SaaS).
[37] Jack Clark, «Google Taps Machine Learning to Lure Companies to Its Cloud», Bloomberg
Technology, 23 mars 2016, "site web".
[38] Ron Miller, «IBM Launches Quantum Computing as a Cloud Service», TechCrunch, 3 mai
2016, "site web".
[39] Matt Asay, «Amazon’s Cloud Business Is Worth At Least $ 70 Billion», ReadWrite, 23 octobre
2015, "site web".
[40] Sarah McBride et Narottam Medhora, «Amazon Profit Crushes Estimates as Cloud-Service
Revenue Soars», Reuters, 28 avril 2016, "site web".
[41] Alex Webb, «Can Germany Beat the US to the Industrial Internet?», Bloomberg Businessweek,
18 septembre 2015, "site web"; Jacques Bughin, Michael Chui et James Manyika, «An Executive’s
Guide to the Internet of Things», McKinsey & Company, août 2015, "site web".
[42] Bughin, Chui et Manyika, «An Executive’s Guide to the Internet of Things», loc. cit.
[43] Christopher Alessi, «Germany Develops “Smart Factories” to Keep an Edge» MarketWatch,
27 octobre 2014, "site web".
[44] Forum économique mondial, «Industrial Internet of Things: Unleashing the Potential of
Connected Products and Services», New York, 2015, p. 4, "site web".
[45] Sara Zaske, «Germany’s Vision for Industrie 4.0: The Revolution Will Be Digitised», ZDNet,
23 février 2015, "site web"
[46] CB Insights, «The New Manufacturing: Funding to Industrial IoT Startups Jumps 83 % in
2015», 3 mars 2016, "site web".
[47] Richard Waters, «Microsoft’s Nadella Taps Potential of Industrial Internet of Things», Financial
Times, 22 avril 2016, "site web".
[48] Alan Murray, «Every Company Is a Technology Company», Fortune, 10 juin 2016, "site web".
[49] Ron Miller, «GE Predicts Predix Platform Will Generate $ 6B in Revenue This Year»,
TechCrunch, 29 septembre 2015, "site web".
[50] Waters, «Microsoft’s Nadella Taps Potential of Industrial Internet of Things», loc. cit.
[51] Ron Miller, «GE Adds Infrastructure Services to Internet of Things Platform», TechCrunch,
4 août 2015, "site web".
[52] International Federation of the Phonographic Industry, IFPI Digital Music Report 2015:
Charting the Path to Sustainable Growth, Londres, 2015, p. 6-7, "site web".
[53] Office for National Statistics, «Economic Review: April 2016», Londres, 6 avril 2016,
"site web".
[54] Andrea Bonaccorsi et Paola Giuri, «Industry Life Cycle and the Evolution of an Industry
Network», LEM Working Papers Series, Laboratory of Economics and Management (LEM),
Sant’Anna School of Advanced Studies, Pise, p. 16-21, "site web".
[55] Lydia Dishman, «Thrust for Sale: Innovation Takes Flight», GE Digital, 10 juin 2015,
"site web".
[56] «Britain’s Lonely High-Flier», note de l’éditeur, The Economist, 8 janvier 2009, "site web".
[57] Tom Goodwin, «The Battle Is for the Customer Interface», TechCrunch, 3 mars 2015,
"site web".
[58] Incidemment, ils semblent appartenir à ce que McKenzie Wark appelle la «classe vectoraliste»
(vectoralist class). Voir Wark, Un manifeste hacker, op. cit.
[59] Adi Kamdar, «Why Some Gig Economy Startups Are Reclassifying Workers as Employees»,
On Labor, 19 février 2016, "site web"; Maya Kosoff, «Uber’s Nightmare Scenario», Business
Insider, 19 juillet 2015, "site web".
[60] Karl Marx, Le Capital, trad. de J. Roy révisée par l’auteur, livre 1, section 6, chap. 21, Paris,
Librairie du Progrès, 1872, p. 241.
[61] Anne Polivka, «Contingent and Alternative Work Arrangements, Defined», Monthly Labor
Review, vol. 119, no 10, 1996, p. 3.
[62] Noam Scheiber, «Growth in the “Gig Economy” Fuels Work Force Anxieties», The New York
Times, 12 juillet 2015, "site web".
[63] US Department of Labor, «Employee Misclassification as Independent Contractors»,
communiqué de presse, Wage and Hour Division, "site web".
[64] Nick Dyer-Witheford, Cyber-Proletariat: Global Labour in the Digital Vortex, Londres, Pluto,
2015, p. 112-114.
[65] Le BLS mesure l’évolution de l’économie de la pige de façon indirecte, à travers «l’emploi
contingent et alternatif», mais il a cessé cette pratique en 2005 par manque de financement. Quoi
qu’il en soit, il devrait conduire un nouveau sondage en 2017. Voir BLS Commissioner, «Why This
Counts: Measuring “Gig” Work», 3 mars 2016, "site web".
[66] US Department of Labor, «Contingent and Alternative Employment Arrangements, February
2005», BLS, Washington, 2005, p. 17, "site web".
[67] Cette estimation se base sur une tentative de reproduire au mieux les sondages du BLS. Voir
Lawrence Katz et Alan Krueger, «The Rise of Alternative Work Arrangements and the “Gig”
Economy», Scribd, 14 mars 2016, "site web"
[68] Ibid.
[69] Rob Wile, «There Are Probably Way More People in the “Gig Economy” Than We Realize»,
Splinter, 27 juillet 2015, "site web".
[70] Office for National Statistics, «Self-Employed Workers in the UK: 2014», Office for National
Statistics, Londres, 20 août 2014, p. 3, "site web".
[71] Katz et Krueger, «The Rise of Alternative Work Arrangements and the “Gig” Economy», loc.
cit.
[72] Parmi les différentes estimations, on retrouve: 0,5 % de la main-d’œuvre (Katz et Krueger, «The
Rise of Alternative Work Arrangements and the “Gig” Economy», loc. cit.); 0,4-1,3 % (Seth Harris et
Alan Krueger, «A Proposal for Modernizing Labor Laws for Twenty-First-Century Work: The
“Independent Worker”», The Hamilton Project, document de discussion 2015-10, décembre 2015,
p. 12, "site web"); 1 % (James Manyika, Susan Lund et al., «A Labor Market That Works:
Connecting Talent with Opportunity in the Digital Age», McKinsey Global Institute, 2015,
"site web"); 2,0 % («Intuit Forecast: 7.6 Million People in On-Demand Economy by 2020», Business
Wire, 13 août 2015, "site web"). Un sondage réalisé plus tôt par Burson-Marsteller avançait que
28,6 % de la main-d’œuvre aux États-Unis avait fourni des services par l’entremise de l’économie de
la pige (Burson-Marsteller, Aspen Institute et TIME, «The On-Demand Economy Survey», Burson-
Marsteller, 6 janvier 2016, "site web").
[73] Harris et Krueger, «A Proposal for Modernizing Labor Laws for Twenty-First-Century Work»,
loc. cit., p. 12.
[74] Les différentes estimations sont: 3 % de la main-d’œuvre (Diane Coyle, The Sharing Economy
in the UK, Londres, Sharing Economy UK, 2016, p. 7, "site web"); 3,9 % (Ursula Huws et Simon
Joyce, «Crowd Working Survey», University of Hertfordshire, février 2016, "site web"); et 6 %
(«Intuit Forecast, loc. cit.). Voir également Jason Hesse, «6 per cent of Brits Use Sharing Economy to
Earn Extra Cash», Real Business, 15 septembre 2015, "site web".
[75] Un sondage de Nesta a dévoilé que 25 % des Britanniques ont participé à des activités
collaboratives en ligne, mais cette catégorie inclut également les consommateurs sur internet, et pas
seulement les travailleurs. Elle comprend aussi les gens qui donnent leurs biens en cadeaux ou
achètent des contenus de médias en ligne. Un sondage d’Intuit, d’autre part, aurait prétendument
découvert que 6 % de la population britannique travaille dans l’économie du partage, mais les
données ne semblent pas être disponibles. Voir Kathleen Stokes, Emma Clarence et al., Making Sense
of the UK Collaborative Economy, Londres, Nesta, 2014, "site web"; et Hesse, «6 per cent of Brits
Use Sharing Economy to Earn Extra Cash», loc. cit.
[76] Doug Henwood, «What the Sharing Economy Takes», The Nation, 27 janvier 2015, "site web".
[77] Janine Berg, «Highlights from an ILO Survey of Crowdworkers», document présenté au
«Workshop on the Measurement of Digital Work», Bruxelles, 18 février 2016, "site web".
[78] Sam Knight, «How Uber Conquered London», The Guardian, 27 avril 2016, "site web".
[79] Pour bien d’autres exemples, voir Amazon Web Services, «Tous les témoignages de réussites»,
2018, "site web".
[80] Ellen Huet, «Instacart Gets Red Bull and Doritos to Pay Your Delivery Fees», Bloomberg
Technology, 11 mars 2016, "site web".
[81] Ibid.
[82] Alors que la surveillance étatique fait souvent l’objet des préoccupations du public, la
surveillance menée par des entreprises constitue un phénomène tout aussi pernicieux. Voir Frank
Pasquale, «The Other Big Brother», The Atlantic, 21 septembre 2015, "site web".
[83] «Reinventing the Deal», The Economist, 24 octobre 2015, "site web".
[84] CB Insights, «The On-Demand Report», 2015, "site web".
[85] Ibid.
[86] CB Insights, «Just 3 Unicorn Startups Take the Majority of On-Demand Funding in 2015»,
3 mars 2016, "site web".
[87] National Venture Capital Association, Yearbook 2016, Arlington, 2016, p. 9, "site web"; Crain,
«Financial Markets and Online Advertising», loc. cit., p. 374.
[88] CB Insights, «Tech IPO Report», 2016, "site web".
[89] Brian O’Keefe et Marty Jones, «Uber’s Elaborate Tax Scheme Explained», Fortune, 22 octobre
2015, "site web".
[90] Adrian Chen, «The Laborers Who Keep Dick Pics and Beheadings Out of Your Facebook
Feed», Wired, 23 octobre 2014, "site web".
[91] «The Age of the Torporation», The Economist, 24 octobre 2015, "site web".
Notes du chapitre 3
[1] Carlota Perez, «The Double Bubble at the Turn of the Century: Technological Roots and
Structural Implications», Cambridge Journal of Economics, vol. 33, no 4, 2009, p. 782.
[2] MIT Technology Review Insights, «The Rise of Data Capital», MIT Technology Review, 2016,
"site web".
[3] Voir Burson-Marsteller, «Net Display Ad Revenues Worldwide, by Company, 2014-2016», 2016.
[4] Mary Meeker, Internet Trends 2016-Code Conference, Kleiner Perkins Caufield & Byers, 2016,
"site web"; John Herrman, «Media Websites Battle Faltering Ad Revenue and Traffic», The New York
Times, 17 avril 2016, "site web".
[5] Robert Brenner et Mark Glick, «L’approche en termes de régulation: théorie et histoire», Période,
4 mai 2015, "site web".
[6] C’est la justification fournie par la Chambre des lords du Royaume-Uni pour expliquer le fait
qu’elle ne considère pas les plateformes comme un objet de préoccupation majeure. Voir Select
Committee on European Union, Online Platforms and the Digital Single Market, Londres, House of
Lords, 20 avril 2016, "site web".
[7] Jane Wheelock, «Competition in the Marxist Tradition», Capital & Class, vol. 7, no 3, 1983; Paul
Baran et Paul Sweezy, Monopoly Capital: An Essay on the American Economic and Social Order,
Harmondsworth, Penguin, 1966, p. 76.
[8] MIT Technology Review Insights, «The Rise of Data Capital», loc. cit., p. 6.
[9] Shoshana Zuboff, «Big Other: Surveillance Capitalism and the Prospects of an Information
Civilization», Journal of Information Technology, vol. 30, no 1, p. 79.
[10] Maurice Stucke et Allen Grunes, Big Data and Competition Policy, Oxford, Oxford University
Press, 2016, p. 45.
[11] Ibid., p. 40.
[12] Curieusement, le premier prototype de l’«internet des objets» était un grille-pain connecté et
contrôlé sur internet, en 1989.
[13] Leo Kelion, «LG Investigates Smart TV “Unauthorised Spying” Claim», BBC News,
20 novembre 2013, "site web".
[14] Will Mason, «Oculus “Always On” Services and Privacy Policy May Be a Cause for Concern»,
UploadVR, 1er avril 2016, "site web".
[15] Shoshana Zuboff, «Google as a Fortune Teller: The Secrets of Surveillance Capitalism»,
Frankfurter Allgemeine Zeitung, 5 mars 2016, "site web".
[16] Zuboff, «Big Other», loc. cit., p. 79-80.
[17] Benjamin Bratton, The Stack: On Software and Sovereignty, Cambridge, MIT Press, 2015,
p. 116.
[18] Cade Metz, «If Xerox PARC Invented the PC, Google Invented the Internet», Wired, 8 août
2012, "site web".
[19] Stephen Shankland, «Google Uncloaks Once-Secret Server», CNET, 11 décembre 2009,
"site web".
[20] Metz, «If Xerox PARC Invented the PC, Google Invented the Internet», loc. cit.
[21] MIT Technology Review Insights, «The Rise of Data Capital», loc. cit., p. 8.
[22] Stucke et Grunes, Big Data and Competition Policy, op. cit., p. 127-128.
[23] Tim Bradshaw, «How Tiny Android Became a Giant in the Smartphone Galaxy», Financial
Times, 20 avril 2016, "site web".
[24] Cliff Kuang, «How Facebook’s Big Bet on Chatbots Might Remake the UX of the Web»,
Co.Design, 12 avril 2016, "site web".
[25] Dan Schiller, Digital Depression: Information Technology and Economic Crisis, Chicago,
University of Illinois Press, 2014, p. 91-93.
[26] Stucke et Grunes, Big Data and Competition Policy, op. cit., p. 106.
[27] Bratton, The Stack, op. cit., p. 142.
[28] Edward Taylor et Eric Auchard, «Amazon, Microsoft Look for Big Data Role in Self-Driving
Cars», Reuters, 1er avril 2016, "site web".
[29] Groupe de la Banque mondiale, «Rapport sur le développement dans le monde, 2016: les
dividendes du numérique», Washington, 2016, "site web".
[30] Luke Kawa, «Piles of Cash Mean the Biggest Companies Will Get Even Bigger», Bloomberg,
21 janvier 2016, "site web".
[31] Evgeny Morozov, «Socialize the Data Centres!», New Left Review, no 91, 2015, p. 56.
[32] Nellie Bowles, «Facebook’s “Colonial” Free Basics Reaches 25 Million People-Despite
Hiccups», The Guardian, 12 avril 2016, "site web".
[33] Bratton, The Stack, op. cit., p. 118.
[34] Frederic Lardinois, «Microsoft and Facebook Are Building the Fastest Trans-Atlantic Cable
Yet», TechCrunch, 26 mai 2016, "site web".
[35] Ibid., p. 119.
[36] US Department of Labor, «Databases, Tables and Calculators by Subject: Output», Bureau of
Labor Statistics, Washington, 2016, "site web".
[37] US Department of Labor, «Databases, Tables and Calculators by Subject: Output: Labor
Productivity», Bureau of Labor Statistics, Washington, "site web".
[38] World Steel Association, «March 2016 Crude Steel Production», Bruxelles, 2016, "site web".
[39] Tom Mitchell, «China Steel Overcapacity to Remain After Restructuring» Financial Times,
10 avril 2016, "site web".
[40] «Gluts for Punishment», The Economist, 9 avril 2016, "site web"
[41] The Conference Board, «Productivity Brief 2015: Global Productivity Growth Stuck in the Slow
Lane with No Signs of Recovery in Sight», The Conference Board, New York, 2015, p. 4, "site web".
[42] Ibid., p. 5.
[43] Christina Farr, «Homejoy at the Unicorn Glue Factory», Backchannel, 26 octobre 2015,
"site web".
[44] Izabella Kaminska, «Scaling, and Why Unicorns Can’t Survive Without It», Financial Times,
15 janvier 2016, "site web".
[45] Dan Levine et Heather Somerville, «Uber Drivers, if Employees, Owed $ 730 Million More: US
Court Papers», Reuters, 10 mai 2016, "site web".
[46] Farr, «Homejoy at the Unicorn Glue Factory», loc. cit.
[47] Adam Jourdan et John Ruwitch, «Uber Losing $ 1 Billion a Year to Compete in China»,
Reuters, 18 février 2016, "site web"
[48] Sam Biddle, «Uber’s Dirty Trick Campaign Against NYC Competition Came From the Top»,
Valleywag, 24 janvier 2014, "site web".
[49] John Shinal, «Bye-Bye Internet Bubble 2.0», USA Today, 7 février 2016, "site web".
[50] Eugene Kim, «Dropbox Cut a Bunch of Perks and Told Employees to Save More as Silicon
Valley Startups Brace for the Cold», Business Insider, 7 mai 2016, "site web".
[51] WordStream, «What Industries Contributed the Most to Google’s Earnings?» WordStream Inc.,
2011, "site web".
[52] Tim Bradshaw, «European Advertising Spending Off Target», Financial Times, 19 juin 2012,
"site web".
[53] Tanzina Vega et Stuart Elliott. «After Two Slow Years, an Industry Rebound Begins», The New
York Times, 2 janvier 2011, "site web"
[54] John Philip Jones, «Is Total Advertising Going Up or Down?», International Journal of
Advertising, vol. 4, no 1, 1985; Byeng-Hee Chang et Sylvia M. Chan-Olmsted, «Relative Constancy
of Advertising Spending: A Cross-National Examination of Advertising Expenditures and Their
Determinants», International Communication Gazette, vol. 67, no 4, 2005; Richard van der Wurff,
Piet Bakker et Robert Picard, «Economic Growth and Advertising Expenditures in Different Media
in Different Countries», Journal of Media Economics, vol. 21, no 1, 2008.
[55] McKinsey & Company, Global Media Report, 2015: Global Industry Overview, 2015, p. 7-11,
"site web".
[56] Ibid., p. 17.
[57] «The Cost of Ad Blocking», PageFair and Adobe Report 2015, p. 3, "site web"; Meeker,
Internet Trends 2016, op. cit.
[58] Lisa Pollack, «What Is the Price for Your Personal Digital Dataset?», Financial Times, 10 mai
2016, "site web".
[59] Hal Varian, «Big Data and Real-Time Economic Measurement», discours présenté à la
Stockholm School of Economics, séminaire externe de Stockholm, 7 septembre 2015, "site web".
[60] Evgeny Morozov, «Tech Titans Are Busy Privatising Our Data», The Guardian, 24 avril 2016,
"site web".
[61] Gerry Smith, «New York Times to Start Delivering Meal Kits to Your Home», Bloomberg
Technology, 5 mai 2016, "site web".
[62] Trebor Scholz, Platform Cooperativism: Challenging the Corporate Sharing Economy, New
York, Rosa Luxemburg Stiftung, 2015, "site web".
Table des matières
Introduction
1. La longue récession
La fin de l’exception d’après-guerre
La bulle du point-com et son éclatement
La crise de 2008
Conclusion
2. Le capitalisme de plateforme
Les plateformes publicitaires
Les plateformes nuagiques
Les plateformes industrielles
Les plateformes de produits
Les plateformes allégées
Conclusion
Remerciements
Bibliographie sélective
Notes
DÉJÀ PARUS DANS LA COLLECTION «FUTUR PROCHE»
de claudebergeron.com
Lux Éditeur
C.p. 60191
www.luxediteur.com