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Réf.

: R940 V1

Réseaux électriques
Date de publication :
10 décembre 2015
intelligents : défis
technologiques et moyens de
mesure
Cet article est issu de : Mesures - Analyses | Mesures et tests électroniques

par Hervé NDILIMABAKA

Mots-clés Résumé Cet article présente les réseaux électriques intelligents sous l'aspect de la
développement durable | mesure avec les technologies associées. Sont analysés d'une part les producteurs et
Réseaux électriques intelligents
| Energies renouvelables | gestionnaires du réseau et d'autre part le point de vue du consommateur. Le PMU et son
réseaux électrique | Energie rôle dans la surveillance et le contrôle du réseau électrique sont présentés tout comme les
électrique | Synchrophaseur |
Surveillance et contrôle du aspects normatifs, de qualité de l'énergie électrique, de synchronisation au GPS et de
réseau en temps réel | modélisation en temps réel de l'état du réseau. Le problème de la maîtrise de la demande
Planification du réseau
d'énergie est abordé, ainsi que les rôles du compteur communicant, des énergies
renouvelables et du véhicule électrique. L'efficacité de l'approche smart grid est discutée
sur un fond de modèle économique et de maîtrise de l'empreinte écologique des activités
humaines.

Keywords Abstract This paper presents the concept of smart electrical grids with an emphasis on
sustainable development | measurement: some technological issues are discussed. Two different approaches are
Smart (electrical) grids |
Renewable energies | electric analyzed: from the point of view of utilities and from that of the consumer. The first one
networks | electrical energy | concerns the phasor measurement unit and its importance for the monitoring and control
Phasor Measurement Unit |
Real-time monitoring and of wide area networks. Standards, power quality, GPS synchronization and real-time
control of the grid | Grid mapping of grid state are described. The second approach addresses energy
planning
management. In this case smart metering, renewable energy sources and electric vehicle
applications are presented. Finally energy efficiency is assessed through established or
planned economic models and the carbon footprint of human activities.

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Réseaux électriques intelligents :


défis technologiques et moyens
de mesure
par Hervé NDILIMABAKA
Ingénieur de recherche, métrologie électrique basse fréquence
Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE)

1. Énergies renouvelables décentralisées ...................................... R 940 – 2


1.1 État de l’art ......................................................................................... — 2
1.2 Topologie des réseaux électriques traditionnels et intelligents ....... — 3
1.3 Efficacité des réseaux électriques intelligents .................................. — 4
1.4 Défis technologiques .......................................................................... — 5
2. Réseaux électriques intelligents (smart grids).......................... — 5
2.1 Systèmes de surveillance et de contrôle ........................................... — 6
2.2 Déploiement de vecteur-mètres ......................................................... — 9
2.3 Analyse et traitement des données ................................................... — 9
2.4 Aspects normatifs .............................................................................. — 9
3. Instrumentation et mesures pour les smart grids .................... — 11
3.1 Mesure de puissance pour les réseaux électriques intelligents ....... — 11
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3.2 Qualité de l’énergie pour les smart grids.......................................... — 12


3.3 Mesure d’impédances des réseaux électriques ................................ — 13
3.4 Utilisation de capteurs spécifiques ................................................... — 14
3.5 Systèmes de protection ..................................................................... — 21
4. Efficacité énergétique, maı̂trise de la demande et contrôle
de la charge ...................................................................................... — 22
4.1 Pilotage de la charge du réseau et gestion active d’équipements ... — 22
4.2 Nouvelle répartition des rôles entre opérateurs du réseau
et consommateurs ............................................................................. — 23
4.3 Notion de modèle économique pour soutenir l’efficacité
énergétique ........................................................................................ — 23
4.4 Déploiement de compteurs électriques dits « communicants »
(Linky) ................................................................................................. — 24
5. Conclusion........................................................................................ — 24
6. Glossaire – Définitions................................................................... — 25
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. R 940

u cours des cent dernières années le réseau électrique a peu évolué. Le


A schéma de production, transport et distribution de l’énergie électrique est
globalement resté le même : centralisé. La multiplication des usages de l’élec-
tricité, alliée aux nouvelles considérations environnementales (réduction de
l’impact de nos activités) et sociétales (en termes d’ouverture à la concurrence
du marché de l’électricité notamment) ont révélé les limites de cette approche.
Le système est au bord de la saturation. De profondes mutations sont
nécessaires.
Le déploiement des réseaux électriques intelligents (smart grids) offre la pos-
sibilité, à partir de technologies de l’information et de nouvelles infrastructures
réseau (décentralisées), de contrôler à la fois la production, le transport et la
distribution de l’énergie électrique. La surveillance en temps réel de l’état du
réseau permet de connaı̂tre sa stabilité, la qualité de l’énergie fournie et plani-
fier la gestion de son équilibre.

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RÉSEAUX ÉLECTRIQUES INTELLIGENTS : DÉFIS TECHNOLOGIQUES ET MOYENS DE MESURE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

De nouvelles notions liées à ces nouvelles problématiques apparaissent : la


demande d’énergie doit à tout moment correspondre à sa fourniture à partir
des sources disponibles. Et le réseau doit être fiable, même en périodes de for-
tes charges, et rester robuste vis-à-vis de défauts.
Cependant, le succès de cette entreprise est tributaire des moyens de mesure
pouvant être mis en œuvre sur le réseau. Cet article présente à la fois ces
moyens de mesure (les principes physiques qui leur sont associés sont égale-
ment décrits) pris individuellement, et les systèmes de surveillance et de
contrôle à grande échelle. Le choix d’une technologie particulière doit être
dicté par la qualité du résultat envisagé et l’information recherchée.
Enfin, les défis environnementaux posés par la raréfaction des sources d’éner-
gie d’origine fossile et le dérèglement climatique ont généré une variété de
défis avec l’intégration des énergies renouvelables dans le bilan énergétique
global. Ces différents aspects y sont également évoqués. De la même manière,
les perspectives d’une nouvelle économie engendrée par les programmes d’in-
vestissements massifs entrepris de par le monde sont explorées.

Le recours aux EnR est apparu comme une alternative intéres-


1. Énergies renouvelables sante aux énergies fossiles après le premier choc pétrolier dans
décentralisées les années 70. Le fait que ce recours ait été motivé pour l’essentiel
par des raisons économiques a relativisé son importance une fois
le prix du baril de brut revu à la baisse.
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Aujourd’hui, cependant, les changements climatiques, la néces-


Énergie et développement durable sont deux notions aujourd’hui
sité de réduire l’impact environnemental des systèmes énergéti-
indissociables. La prise de conscience de ce lien a conduit l’Assem-
ques fossiles et la sécurité de l’approvisionnement en énergie
blée générale des Nations unies à déclarer l’année 2012 « Année
conduisent à un regain d’intérêt pour l’utilisation des EnR [2]. L’in-
internationale de l’énergie durable pour tous » (SE4ALL) [1]. Cette
dépendance énergétique est conditionnée par la façon dont le pro-
initiative vise à sensibiliser à la fois le grand public et les instances
blème de la gestion des EnR sera traité au cours des prochaines
décisionnaires quant à l’importance de l’accès durable à l’énergie,
l’intérêt d’atteindre l’efficience énergétique, et de disposer aussi décennies.
bien à l’échelle locale qu’aux niveaux régional et international de En effet, les EnR sont pour la plupart intermittentes et réparties
sources d’énergie renouvelable (EnR) et des moyens d’acheminer de manière inhomogène. La puissance disponible n’est que peu
cette énergie des centres de production aux consommateurs finaux. contrôlable et on n’en dispose pas toujours lorsqu’elles sont le
Dans ce contexte, l’intégration accrue des EnR dans le bilan éner- plus nécessitées. Par ailleurs leurs coûts de production peuvent
gétique global constitue une priorité absolue. Le paysage énergé- être relativement élevés. Ce qui, couplé au vieillissement des équi-
tique doit évoluer vers une production diversifiée et décentralisée pements des réseaux électriques actuels et à la dégradation de
qui tient compte du caractère intermittent des EnR. Le recours à leurs performances dans les processus de génération d’énergie,
une structure de communication capable d’aider à maintenir l’équi- exige la mise en place de technologies de rupture et une impor-
libre du réseau et de connaı̂tre en temps réel le profil de produc- tance grandissante du rôle des consommateurs dans la maı̂trise
tion/consommation ainsi que la stabilité et la qualité de l’énergie de la demande d’énergie (MDE).
fournie devient indispensable. En Europe ces mutations sont motivées par les objectifs 20-20-20
Cette section passe en revue (de manière non exhaustive) l’état du paquet énergie-climat (auquel s’ajoutent en France le Grenelle
actuel des connaissances et met en conjonction EnR et réseau élec- Environnement et la programmation pluriannuelle des investisse-
trique en portant l’accent sur les défis technologiques sous-jacents. ments, PPI) qui vise à l’horizon 2020 à :
Ils passent notamment par la mise en place d’un réseau électrique – réduire de 20 % la consommation d’énergie ;
dit « intelligent » (smart grid). – produire au moins 20 % de son énergie finale à partir des EnR.
62 % de la génération d’énergie à travers le monde provient des
énergies fossiles, 13 % du nucléaire, 16 % de l’hydroélectricité et
1.1 État de l’art moins de 4 % des autres EnR [3] ;
– diminuer de 20 % les rejets de dioxyde de carbone dans
Les EnR sont généralement classées en six grandes familles, l’atmosphère.
suivant la source de laquelle elles proviennent : le soleil (solaire
Dans ce contexte, pour le cas particulier du secteur éolien par
thermique et photovoltaı̈que), la chaleur de la terre (géother-
exemple, des calculs montrent que si des éoliennes conventionnel-
mie), les chutes d’eau (hydroélectricité), les marées (énergie
les on-shore d’une hauteur de 80 m étaient implantées sur 13 % de
marémotrice), les végétaux (biomasse) et le vent (éolien). Bien
la surface des terres émergées, la puissance électrique potentielle-
que le Soleil et la Terre soient à l’origine des différentes formes
suscitées. Ces sources d’énergie sont pour la plupart inépuisa- ment commercialisable obtenue par ce biais représenterait 72 téra-
bles (à l’échelle humaine), c’est-à-dire qu’elles sont renouvelées watts (TW). Ce qui équivaut à près de cinq fois la consommation
plus vite qu’elles ne sont consommées. mondiale d’énergie sous toutes ses formes (environ 15 TW
actuellement) [3].

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Toutefois, avec environ 159 gigawatts (GW) de générateurs Le smart grid se situe ainsi à la convergence de deux mondes :
éoliens disséminés de par le monde fin 2009, les petits parcs celui des télécommunications et celui des réseaux électriques tradi-
éoliens disposaient tout de même d’une capacité collective de tionnels dont il fait converger les attributs et capacités dans le but
340 térawattheure (TWh) d’énergie produite annuellement, soit de les transformer en réseaux Internet de l’énergie.
2 % de la consommation globale d’énergie électrique. Dans cette Les prochaines sections discutent les différences entre les
répartition, le Danemark (20 %), l’Espagne et le Portugal (14 % cha- réseaux électriques conventionnels et les réseaux électriques intel-
cun) et l’Allemagne et l’Irlande (7 % chacun) figurent parmi les pays ligents. Un accent particulier est notamment porté sur l’importance
ayant réussi une intégration relativement importante des parcs de ces derniers quant à l’efficacité énergétique et les défis techno-
éoliens dans leurs réseaux électriques. À titre de comparaison, logiques soulevés par l’intégration des EnR dans le bilan énergé-
aux États-Unis, les objectifs en termes de part d’EnR dans le bilan tique global.
énergétique global sont chiffrés à 20 % d’ici 2030 [4].
L’énergie solaire connaı̂t également une intégration relativement
élevée dans les réseaux électriques. On estime à environ 50 % la
1.2 Topologie des réseaux électriques
quantité de rayonnement solaire qui atteint la surface émergée de traditionnels et intelligents
la Terre. Soit environ 86 000 TW disponibles chaque jour et suscep-
& Le modèle traditionnel de production et de distribution d’électri-
tibles d’être convertis en énergie solaire (thermique et photovol-
cité consiste en un schéma centralisé, incorporant une part non
taı̈que). Recouvrir environ 0,22 % de la surface des continents par
négligeable de centrales à combustible fossile (centrales de pro-
des collecteurs de cette énergie (panneaux solaires, panneaux pho-
duction dont EDF est le garant). Ces réseaux électriques conven-
tovoltaı̈ques) avec un rendement de 8 % permettrait de satisfaire la
tionnels sont des systèmes de production-consommation macro-
consommation globale d’énergie au rythme actuel [4].
scopiques passifs et unidirectionnels. En France (et dans la grande
Pour incorporer de manière accrue les EnR, le paysage énergé- majorité des cas à travers le monde), le réseau électrique est divisé
tique doit donc évoluer vers une production diversifiée et en trois niveaux :
décentralisée. Des modèles économiques ont été développés pour – le réseau de transport (transport et interconnexions) utilisé
évaluer l’efficacité énergétique des EnR en fonction de leur pour acheminer de grandes quantités d’énergie depuis les installa-
emplacement, de l’influence des mécanismes réglementaires et de tions de production (centrales) vers les centres de consommation.
tarification [2], [5], [6]. Ce transport s’effectue sur de grandes distances par des lignes
En électricité, le caractère intermittent des productions d’EnR, aériennes ou des câblages souterrains en haute tension (HTB,
associé au fait que l’énergie électrique ne se stocke pas, impose 400 kV ou 225 kV en France). La configuration de ce réseau peut
de recourir à une structure de gestion capable d’aider à maintenir être soit radiale, ou maillée en fonction des régions (figure 1). RTE
l’équilibre du réseau. Les gestionnaires du réseau doivent être en est le garant de ce réseau en France ;
mesure de connaı̂tre en « temps réel » le profil de production/ – le réseau de répartition (HTA, 225 kV, 90 kV et 63 kV en France)
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consommation ainsi que la stabilité du réseau et la qualité de pour le transport de l’énergie électrique à l’échelle régionale. Les
l’énergie fournie. Ceci passe par la mise en place d’un smart grid consommateurs industriels ainsi que les réseaux de distribution
pour surveiller et contrôler le réseau grâce à la gestion de flux sont raccordés à ce niveau (figure 1). La connaissance de la charge
importants de données. du réseau et de la disposition des infrastructures de production

Réseau de transmission

Jusqu’à
Réseau de distribution ~ 150 MW

Centrale de
Sous-stations Réseau production urbaine
Réseau rural ~ 5 MW urbain

HTA ~ 2 MW
(63 kV)

Consommateurs
Ferme industriels
~ 400 kW

HTB Ferme d’éoliennes


HTA
Ferme solaire
BTB, BTA

Figure 1 – Réseau électrique dans une approche unidirectionnelle centralisée

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connectées permet de mieux répartir l’énergie disponible et contrô- sont caractérisées par de multiples programmes à petite échelle
ler le réseau. Ce réseau dépend également de RTE ; intégrant des EnR.
– le réseau de distribution, utilisé pour acheminer l’énergie élec- & Les smart grids sont ainsi des systèmes actifs consistant en de
trique des postes de transformation (HTB/HTA) vers les utilisateurs
multiples réseaux d’énergie bidirectionnels autonomes, intercon-
particuliers et les PME et PMI. Ce réseau est à la fois exploité en nectés et fonctionnant en parallèle. Ce qui implique des mécanis-
haute tension (HTA, entre 15 kV et 20 kV en France) et basse tension mes de surveillance, de stockage d’énergie, de contrôle et d’autoci-
(BTB à 400 V en régime triphasé et BTA à 230 V en régime mono- catrisation de chacun de ces sous-réseaux.
phasé). C’est à ce niveau que sont généralement introduites les
EnR. La figure 2 présente un exemple de topologie d’un sous-réseau
de distribution intelligent [7] [8] [9]. Les fonctionnalités de stockage
Cependant la topologie des réseaux basse tension est plutôt d’énergie et d’intégration d’EnR sont implémentées de manière à
arborescente et mal connue, du fait de l’évolution perpétuelle à la rendre le réseau électrique bidirectionnel. De plus, les réseaux
fois du nombre et du type d’équipements présents. L’autre raison sont ici utilisés aussi bien en courant continu qu’en courant alterna-
est liée à l’absence de dispositifs de surveillance et de contrôle de tif. Suivant les conditions climatiques notamment, ces sous-
l’état du réseau. En France, le réseau de distribution appartient, réseaux pourront soit être perçus comme des centres de consom-
dans la grande majorité des cas, aux collectivités locales qui en mation, ou comme des centres de production.
confient la gestion à ERDF. Enfin le réseau est surveillé et contrôlé en temps réel grâce à des
Des changements radicaux doivent donc être appliqués aux données récoltées en divers endroits par des instruments de
réseaux électriques traditionnels pour garantir la sécurité de mesure. La connaissance de la topologie du réseau fournit des
l’approvisionnement, l’intégration accrue des EnR et par consé- informations indispensables pour l’optimisation de la répartition
quent la réduction du rejet dans l’atmosphère des gaz à effet de de l’énergie électrique.
serre.
En outre, de nouveaux usages de l’électricité tels que le véhicule 1.3 Efficacité des réseaux électriques
électrique (VE) doivent être pris en considération comme charge intelligents
supplémentaire sur le réseau et comme moyen de stockage de
l’électricité. Ce qui conduit à envisager une nouvelle topologie des Par opposition aux moyens de production traditionnels de l’éner-
réseaux électriques dans laquelle les sources d’approvisionnement gie électrique (centralisés et pilotables), les EnR sont à la fois

Infrastructure
réseau
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Réseau de transport Protection et contrôle Gestionnaire du


(transmission) : sur réseau de transport réseau de
225 kV - 400 kV (WAMPACS) transmission (TSO)

Réseau de transport Réseau de Gestionnaire du


(répartition) : Surveillance et contrôle réseau de distribution
communication du réseau de
63 kV - 225 kV (DSO)
distribution (ADM)

Réseau de Sous- Sous- Sous- Sous-


distribution : station station station station
15 kV - 20 kV

Sous- Sous- Sous- Sous- Génération


station station station station

Compteur
intelligent
Réseau de (Smart Meter)
VE
distribution : EnR
230 V - 400 V
St

Figure 2 – Topologie d’un réseau de distribution intelligent : cette approche montre l’évolution d’un réseau traditionnel vers un smart grid

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intermittentes et réparties de manière diffuse sur l’ensemble d’une nouvelles normes doivent être rédigées, et de nouveaux cadres
région. Ces caractéristiques impactent considérablement la gestion réglementaires fixés pour faciliter l’interopérabilité à tous les
des réseaux électriques. niveaux.
En effet, du fait que l’énergie électrique ne peut être stockée sous Le but n’est pas de complètement remplacer le réseau électrique
sa forme utile (le stockage est plutôt réalisé sous forme chimique traditionnel, mais de le faire évoluer graduellement vers un réseau
avec les batteries, cinétique avec les volants d’inertie, hydraulique intelligent en incorporant des outils tels que les compteurs intelli-
avec les barrages hydroélectriques…), il est primordial qu’elle soit gents, des capteurs et autres synchrophaseurs (voir sec-
injectée sur le réseau sitôt produite afin de minimiser les coûts dus tion § 2.1.1.2). Ces dispositifs fournissent une information sur l’état
à sa transformation sous une forme facilement stockable. du réseau en quasi-temps réel à des fréquences élevées (de l’ordre
Par ailleurs, la gestion des pics de consommation implique de de, voire supérieures à trente fois par seconde), alors que les dispo-
recourir à des réserves de puissance en partie constituées de cen- sitifs classiques ne renvoient des informations pertinentes qu’une
trales thermiques dont le combustible provient des énergies fossi- fois toutes les deux à quatre secondes.
les. Ce qui va à l’encontre de la politique de réduction des rejets D’autre part, dans un schéma d’interconnexion de systèmes
dans l’atmosphère de gaz à effet de serre. De plus, du fait d’une complexes et asynchrones, la construction de lignes à haute ten-
utilisation ponctuelle, ces centrales ont un coût marginal de fonc- sion en courant continu (HVDC, High Voltage Direct Courant) appa-
tionnement élevé. Ce qui les rend moins rentables. raı̂t comme la solution pour à la fois limiter les pertes en lignes et
L’intégration massive d’EnR sur le réseau électrique permet de transporter une puissance plus importante et de manière plus effi-
s’affranchir de ce recours. Les EnR sont en effet en grande majorité cace. En effet, environ deux tiers de la puissance utile disponible en
introduites sur les réseaux de distribution, au plus près des lieux de sortie des centrales de production sont perdus suite à des proces-
consommation. Ce qui requiert la restructuration d’un réseau au sus de conversion de puissance et des pertes en ligne.
départ unidirectionnel pour fonctionner en réseau bidirectionnel. Par ailleurs, dans le schéma traditionnel de production et de dis-
Le smart grid – grâce à une architecture plus complexe et maillée tribution de l’énergie électrique, les centres de production sont
plus localement – est un réseau capable d’intégrer les actions de généralement éloignés des lieux de consommation. Un autre défi
tous ses utilisateurs (producteurs et consommateurs). technologique adressé par le smart grid consiste donc à réduire
Grâce à un réseau de capteurs disséminés sur son ensemble, le considérablement la distance séparant ces deux groupes d’acteurs.
smart grid permet de mieux gérer l’afflux important d’EnR, localiser Ce faisant, les pertes en lignes dues au transport sur de grandes
plus efficacement les défauts et suivre la propagation de phénomè- distances seront également réduites.
nes perturbateurs [10] [11]. En effet, dans leur configuration actuelle, les réseaux électriques
Du point de vue du consommateur, une directive européenne de traditionnels sont peu enclins à intégrer de manière accrue les EnR,
septembre 2010 impose le déploiement de compteurs « communi- du fait du caractère intermittent de ces dernières. Poursuivre leur
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cants » (voir section § 4.4). Il s’agit de dispositifs permettant des intégration requiert de redessiner l’architecture de contrôle des
opérations à distance telles que la lecture de la consommation réseaux électriques, de mettre en place de nouveaux scénarii de
réelle ou encore un changement de puissance entre autres. planification et de stockage pour mieux adresser la demande en
énergie.
La mesure des flux d’énergie au moyen de ces compteurs donne
un aperçu de la demande. Le prototype français de compteur intel- Enfin, l’autre défi majeur concerne la question de la sécurité
ligent (Linky) a ainsi été expérimenté entre 2010 et 2012 dans d’accès aux données personnelles prélevées. En effet, il n’est pas
l’agglomération lyonnaise (environnement urbain) et en Indre-et- inenvisageable qu’un individu quelconque puisse reconstituer
Loire (environnement rural). l’emploi du temps (au jour le jour) d’une tierce personne en se réfé-
rant à son profil de consommation. Implémenter le smart grid
Le déploiement des compteurs incite les consommateurs à limi-
exige donc également de disposer d’outils efficaces en matière de
ter leur consommation pendant les périodes pleines (où le prix de
cybersécurité.
l’électricité est élevé). Ce qui permet de lisser la courbe de charge
(effacement) par recours aux EnR. Le smart grid prévient les pertes
d’énergie et offre une meilleure efficacité globale et durable en
décentralisant certaines fonctions de gestion du réseau électrique.
2. Réseaux électriques
1.4 Défis technologiques intelligents (smart grids)
La consommation mondiale d’énergie est prévue connaı̂tre une
augmentation de 44 % entre son niveau de 2006 et celui attendu
pour 2030 [12]. Et, du fait d’une grande dépendance de nos sociétés Le smart grid est une évolution des réseaux d’électricité tradi-
vis-à-vis des technologies électroniques, une rupture de la fourni- tionnels vers une plus grande dépendance à l’égard des technolo-
ture en électricité revêt aujourd’hui un caractère dramatique. gies de communication, de calcul et de contrôle à distance afin
d’exploiter efficacement les EnR. Cela conduit à réduire de manière
Le réseau électrique doit faire face à la fois à une demande gran-
significative l’impact de notre consommation d’énergie sur
dissante de la fourniture en énergie électrique et à la nécessité de
l’environnement.
révolutionner le schéma production-transport-distribution de l’élec-
tricité. D’une approche au départ unidirectionnelle et centralisée, le Le smart grid intègre un réseau de capteurs (compteurs intelli-
réseau électrique de distribution se voit proposer de nouveaux gents et synchrophaseurs ou PMU (voir section § 2.1.1)) disséminés
défis, avec l’intégration accrue des EnR et l’incorporation des VE à la fois sur les réseaux de transport et de distribution. Ces disposi-
dans le paysage énergétique. La réponse à ces défis passe par un tifs renseignent en quasi-temps réel sur l’état du réseau selon le
schéma de distribution bidirectionnel dans lequel les consomma- schéma représenté sur la figure 3. De fait, ils permettent d’amélio-
teurs d’antan deviennent également fournisseurs d’énergie. rer la fiabilité des systèmes de fourniture de l’énergie électrique
ainsi que la qualité et la sécurité de l’approvisionnement en
Le succès du smart grid dépend par ailleurs grandement du
énergie.
développement d’outils (instruments de mesure, méthodes d’ana-
lyse et de traitement des données…) de surveillance et de contrôle Ce type de réseau permet également aux consommateurs d’avoir
permettant d’assurer à tout moment la qualité de la fourniture de une meilleure compréhension et un meilleur contrôle de leur profil
l’énergie électrique, la stabilité et la sécurité du réseau. De de consommation et des coûts de l’énergie.

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Gestionnaires
Service public
de l’énergie

PMU PMU
PMU

Centrales Réseaux de Réseaux de Compteurs


PMU PMU PMU Consommateur
conventionnelles transmission distribution intelligents

PMU

Énergies
renouvelables (EnR) PMU

Véhicules électriques Appareils Bâtiments intelligents


(VE) intelligents (Domotique)

Figure 3 – Représentation schématique d’un smart grid incorporant les différents acteurs majeurs

2.1 Systèmes de surveillance À ces paramètres sont associées, d’un point de vue métrolo-
gique, les erreurs (définies dans la norme IEEE C37.118 [13], [14])
et de contrôle correspondant aux processus de leur mesure. Ces erreurs sont :
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L’atteinte des objectifs affichés par le smart grid est fortement – l’erreur sur la mesure de phaseur (Total Vector Error, TVE) ;
conditionnée par les systèmes de surveillance et de contrôle implé- – l’erreur associée à la mesure de fréquence (Frequency Error,
mentés. Ces systèmes consistent, dans la majorité des cas, en des FE) ;
réseaux de PMU judicieusement positionnés (figure 3) sur le – l’erreur associée à la vitesse de variation de la fréquence
réseau électrique, de manière à fournir des informations sur la qua- (ROCOF Error, RFE).
lité et la stabilité de ce dernier (voir section 2.1.1).
Les PMU sont les outils de prédilection des opérateurs de
Cependant, la configuration actuelle des réseaux électriques ne réseaux pour la surveillance, la protection et le contrôle de réseaux
permet pas un déploiement rapide de ces dispositifs pour plusieurs électriques intelligents étendus [15], [16]. Il existe de nombreux
raisons : modèles actuellement disponibles sur le marché. Cependant, du
– la nécessité d’accommoder les instruments de mesure actuelle- fait du retard pris en termes de normalisation sur les fonctions rem-
ment en phase de développement aux services implémentés sur plies par un PMU, différentes technologies de mesure (impliquant
les smart grids. De nouvelles normes sont en cours de rédaction différents degrés de précision et incertitudes de mesure) leur sont
pour répondre à ce besoin ; associées. Une infrastructure métrologique est actuellement déve-
– l’absence d’interopérabilité entre les différents modèles déve- loppée autour de ces questions (technologies de mesure et outils
loppés par différents fabricants ; d’analyse de données) [17] à [21].
– l’incapacité de l’infrastructure centralisée à accueillir un flux Les PMU peuvent soit être des dispositifs indépendants ou
important de données en temps réel. consister en de fonctions PMU implémentées à l’intérieur de dispo-
sitifs dits « intelligents ». Les données fournies par les PMU sont
2.1.1 Mesures référencées par rapport au temps collectées et répertoriées au niveau de concentrateurs de phaseurs
GPS (vecteur-mètre) (PDC, Phasor Data Concentrator). Les PDC comparent les informa-
Connaı̂tre en temps réel l’état du réseau électrique est une étape tions issues de plusieurs PMU pour connaı̂tre l’état du réseau en
cruciale pour l’intégration réussie d’EnR dans le réseau électrique. temps réel.
Pour réaliser cette fonctionnalité, le vecteur-mètre réseau ou syn-
chrophaseur (ou encore PMU, Phasor Measurement Unit) mesure 2.1.1.1 Fondamentaux sur les mesures de phaseurs
de manière synchrone avec le temps UTC (voir section 2.1.1.2), Les réseaux de transport sont en général peu sujets à des pertur-
dont le GPS (Global Positioning System, il est actuellement le meil- bations de grande ampleur. Il n’est donc pas nécessairement utile
leur moyen de dissémination du temps UTC), les signaux de cou- de sonder en permanence l’état des réseaux de transmission. Un
rant et/ou de tension sur le réseau (aux points de connexion, recours toutes les deux à trois secondes aux données fournies par
figure 4), afin d’en déduire les paramètres pertinents suivants des systèmes de type SCADA (Supervisory Control And Data
quant à la gestion du réseau : Acquisition) est souvent suffisant pour connaı̂tre l’état du réseau
– la fréquence (f) ; de transport et maı̂triser les transits importants de puissance sur
– la vitesse de variation de la fréquence par rapport au temps des réseaux étendus.
(Rate of Change of Frequency, ROCOF) ; Cependant, le déploiement de plus en plus marqué des solutions
– les phaseurs du courant ( X I ) et de la tension ( X V ) (sous- smart grids (EnR distribuées, VE…) implique de connaı̂tre en per-
section 2.1.1.1) ; manence l’état du réseau. Ce qui est possible avec l’utilisation des
– les phases du courant (fI (t)) et de la tension (fV (t)). PMU. L’une des différences majeures entre PMU et systèmes

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i(t) v(t)

Transformateur PMU Récepteur GPS


de courant

Conditionnement Acquisition de
Temps et synchronisation
Transformateur i1(t) i2(t) du signal données
de potentiel Atténuateur
Temps Synchronisation
Charge CAN
FAR
v1(t) v2(t)
Atténuateur Système d’exploitation
Câble d’instrumentation CAN
(temps réel)
Charge

Algorithmes PMU Communication

Protocole IEEE C37.118


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Figure 4 – Architecture d’un PMU utilisé dans un schéma de contrôle, protection et surveillance d’un smart grid

SCADA traditionnels tient dans le fait que les mesures réalisées par Xm
les PMU (phaseurs, voir section 2.1.1.2) sont synchrones au temps avec X r (t ) = cos (φ (t ))
2
GPS. On parle alors de « synchrophaseur ». Cette approche permet
Xm
sin (φ (t )).
donc d’horodater par rapport au GPS chaque échantillon de don-
et X i (t ) =
nées acquis. Les données provenant des PMU disséminés sur le 2
réseau peuvent donc être comparées temporellement et spatiale-
ment pour estimer l’état (statique et dynamique) de ce dernier.
Pour des applications de surveillance et de contrôle, les PMU Un synchrophaseur est la représentation mathématique de
fournissent des informations à des fréquences plus élevées (10 à l’amplitude et de la phase d’une forme d’onde sinusoı̈dale rela-
50 paquets de données par seconde) que celles disponibles sur les tivement à une référence temporelle définie sans équivoque.
systèmes SCADA (figure 5). Ce qui permet une meilleure connais- Cette référence temporelle est généralement le temps coor-
sance de l’état du réseau. Sa dynamique peut ainsi être connue en donné universel (UTC, Coordinated Universal Time ou temps
temps réel. universel coordonné).
L’UTC est l’échelle de temps adoptée par la majorité des pays
2.1.1.2 Définition d’un synchrophaseur du globe comme base de temps civil international.
Considérons une forme d’onde représentée mathématiquement
sous la forme suivante : La phase instantanée tient compte, dans cette représentation,
x (t ) = X m cos (2πf0t + φ (t )) (1) des variations éventuelles de la fréquence du réseau :

φ (t ) = 2πΔft + φ0 (4)
où Xm est son amplitude, f0 sa fréquence nominale et f (t) sa phase
instantanée.
Il en résulte l’expression suivante pour le phaseur :
À cette forme d’onde peut être associée une représentation sous
forme de nombre complexe (privé du terme e− j 2πf0t représentant la X m − j (2πΔft + φ0 )
X = e (5)
fréquence nominale). Cette représentation, appelée « phaseur », est 2
définie par l’expression mathématique ci-dessous :
X m j φ (t ) La figure 6 montre la correspondance entre variation temporelle
X = e (2) et représentation en phaseur de signaux sinusoı̈daux.
2
En synchronisant les mesures de phaseurs, il devient alors pos-
Ce qui peut encore s’écrire sous la forme : sible de les représenter sur un même diagramme et obtenir une
image du réseau à un instant spécifique. Le fait que cette informa-
X = X r (t ) + jX i (t ) (3) tion soit disponible immédiatement à des fréquences élevées (10 à
50 fois par seconde) apporte une forte valeur ajoutée aux mesures

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640

630

Mesures de Mesures SCADA


synchrophaseurs (PMU)
620

610

600

590 0,7 Hz
1,42 s

Source : Terna
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580
18:17:42
18:17:42
18:17:42
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18:17:43
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18:17:59
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18:18:00
18:18:00
18:18:01
18:18:01
18:18:02
Figure 5 – Comparaison de la pertinence des mesures réalisées par les systèmes SCADA et PMU pour l’évaluation de l’état du réseau

Représentation en
phaseur
Forme d’onde
sinusoïdale
lm

Xm
Ampl.

Φ
Xm
X
X Xm
Xm Φ X
Φ

t=0 Re
Temps
X

Figure 6 – Représentation en « phaseur » d’une forme d’onde

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de phaseurs réalisées par les PMU. Cela requiert cependant une pour déterminer ce nombre optimum de PMU à installer sur un
infrastructure de télécommunications stable et disponible. réseau de distribution en fonction de sa taille, du nombre d’inter-
La fréquence du réseau est déduite de l’équation (4) suivant la connexions et des points d’insertion des EnR sur le réseau [25]
relation : à [29].

1 dφ (t )
f (t ) = f0 + (6) 2.3 Analyse et traitement des données
2π dt
De nombreuses approches sont implémentées pour l’analyse et
Elle donne une information sur l’équilibre entre production et
le traitement de données provenant de PMU. Ces outils sont le
consommation de l’énergie électrique : elle croı̂t lorsque la produc-
plus souvent directement implémentés dans les PMU (module
tion est plus importante que la consommation, et décroı̂t lorsque la
dédié aux algorithmes, figure 4, section 2.1.1) pour connaı̂tre l’état
génération est insuffisante pour contenir la demande en énergie.
du réseau de distribution à un instant donné. Si l’outil le plus récur-
La vitesse de variation temporelle de la fréquence (ROCOF) est rent est la transformée de Fourier discrète (TFD, ou DFT en anglais,
alors définie par : pour Discrete Fourier Transform) [30] à [33], d’autres approches
sont disponibles dans la littérature. Parmi elles, on trouve :
df (t )
ROCOF = (7) – la TFD [31] à [33] ;
dt – la méthode de filtrage de Kalman [34] ;
Suivant la performance des algorithmes de PMU implémentés – la transformation dite « en quadrature directe » [35] ;
(voir figure 4, section 2.1.1) et la fréquence à laquelle les données – la méthode de filtrage des moindres carrés [36] [37] ;
de PMU sont reportées, on peut déterminer soit le comportement – le fenêtrage de Blackman-Harris [36] ;
statique, ou le comportement dynamique du réseau. La précision – divers types de filtrage numérique [38] ;
sur la mesure de la phase permet de déterminer les transferts de – la transformée en ondelettes pour déterminer les paramètres
puissance entre les différents sous-réseaux. du phaseur en présence de perturbations [39]. L’avantage de cette
dernière méthode tient dans le fait qu’elle permet de contourner
les inconvénients rencontrés dans les autres approches en pré-
Conditions statiques : la fréquence, l’amplitude et la phase sence de formes d’onde distordues.
sont considérées constantes tout au long de la fenêtre d’obser-
Par ailleurs, la détermination de phaseurs, basée sur des métho-
vation (fenêtre de mesure du PMU).
des des moindres carrés [40], des moindres carrés pondérés [41],
Conditions dynamiques : la fréquence, l’amplitude et la phase ou encore de la TFD avec un développement en séries de Tay-
peuvent varier tout au long de la fenêtre d’observation du fait lor [42], a permis d’améliorer les incertitudes liées à la mesure en
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des perturbations présentes sur le réseau. conditions dynamiques et, plus particulièrement en présence d’un
important contenu harmonique [43].

2.2 Déploiement de vecteur-mètres


2.4 Aspects normatifs
L’intégration accrue des EnR (production intermittente) combinée
à la multiplication des nouveaux usages de l’électricité et la pré- Il existe de nombreuses normes rédigées par diverses organisa-
sence de charges actives telles que les VE impliquent une dyna- tions, groupes d’industriels et gouvernements à travers le monde
mique plus importante sur les réseaux de distribution. Le mode de pour fixer un cadre au développement des smart grids. Le besoin
fonctionnement bidirectionnel des smart grids pouvant engendrer d’harmonisation de ces différentes normes est aujourd’hui perti-
d’importantes variations de la phase. nent quant à l’interopérabilité des différents équipements disponi-
Un PMU peut détecter des variations de phase avec une erreur bles sur les smart grids.
sur la mesure de temps de l’ordre de 1 ms (correspondant à Plusieurs organismes aussi bien nationaux qu’internationaux tra-
0,021 ). Le facteur limitant pour la précision des mesures réalisées vaillent sur cette perspective d’harmonisation des normes actuelles
par le PMU concerne alors la dynamique des transformateurs de et à venir (IEC, ISO, ITU au niveau international, IEEE, ANSI, NIST,
courant et de tension servant d’interface avec le réseau [22]. au niveau américain, KATS en Corée du Sud, CEN, CENELEC, ETSI
En effet, la vitesse de rotation des rotors des machines tournan- en Europe).
tes (associées à la production distribuée provenant) des EnR d’une
part et la quantité importante d’EnR « non dispatchables » (petites
IEC : International Electrotechnical Commission.
éoliennes et panneaux photovoltaı̈ques sur les toits résidentiels),
d’autre part, génèrent des niveaux élevés de fluctuations. Ceci est ISO : International Standardization Organization.
particulièrement vrai sur les micro-grids fonctionnant en ı̂lotage ITU : International Telecommunication Union.
où la fréquence peut devenir très instable [23]. Les transformateurs
utilisés doivent ainsi être capables de suivre ces variations. IEEE : Institute for Electrical and Electronics Engineers.
Les mesures faites par les PMU permettent alors d’accéder à ANSI : American National Standards Institute.
l’ensemble des paramètres définis à la section 2.1.1.2 et obtenir NIST : National Institute of Standards and Technology.
une image instantanée de la dynamique du système. Ces mesures KATS : Korean Agency for Technology and Standards.
sont également employées pour la détection de défauts (mesure
des variations de la phase sur des réseaux basse tension) [24]. CEN : Comité européen de normalisation.
CENELEC : Comité européen de normalisation en électronique
& Optimisation du nombre et de l’emplacement de vecteur-mètres
et en électrotechnique.
Il n’est pas envisageable de placer des PMU sur chaque branche ETSI : European Telecommunication Standards Institute.
du réseau ; principalement à cause des coûts générés et deuxième-
ment du fait de la redondance de données provenant d’un même
sous-réseau. Les gestionnaires de réseau sont ainsi souvent Du point de vue des PMU, il existe également de nombreux pro-
contraints à déterminer le nombre optimum de PMU pour l’obser- tocoles et normes permettant entre autres de communiquer avec
vabilité du réseau. Plusieurs approches topologiques ou numéri- d’autres équipements du smart grid. Nous avons vu à la sec-
ques ont été développées ou sont en cours de développement tion 2.1.1 que les phaseurs mesurés par les PMU étaient répertoriés

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au niveau des PDC. Le protocole de communication entre PMU et Les mesures sont faites de manière synchrone avec le temps
PDC est régi par la norme IEEE C37.118. GPS. La source de synchronisation est le nombre de secondes
écoulées depuis le 1er janvier 1970. Ce temps est exprimé sous un
L’objectif premier de cette norme est d’assurer que des PMU pro-
format conforme aux protocoles NTP (Network Time Protocol) et
venant de fabricants différents fournissent la même valeur d’un
phaseur réalisée en même temps, au même endroit. Cette condi- UTC en un mot de 8 octets consistant en :
tion est généralement vérifiée lorsqu’il s’agit de conditions stati- – 4 octets pour le nombre de secondes écoulées depuis le 1er jan-
ques (IEEE C37.118 – 2005 [13]). En revanche, lorsqu’il s’agit de vier 1970 (SOC, Second Of Century), ce qui permet d’exprimer le
conditions dynamiques (IEEE C37.118 – 2011 [14]), des différences temps écoulé sur 136 années (jusqu’à 2106) ;
importantes peuvent être observées. – 3 octets pour exprimer la fraction de seconde (FRACSEC, Frac-
La première norme relative aux PMU était la norme IEEE 1344 qui tion of Second) ;
ne tenait pas compte de leur temps de réponse. La norme – 1 octet pour évaluer la précision de la valeur rapportée.
IEEE C37.118 consacre une section à cette notion. Elle aborde égale-
Temps = SOC + FRACSEC / BASE DE TEMPS
ment l’erreur sur la mesure de phaseurs, les éventuelles variations
du phaseur pendant la mesure, les spécifications matérielles et
logicielles des PMU ainsi que celles relatives à la sécurité ou le La trame construite et transmise par le PMU comporte quatre
transport [13] [14]. sous-structures :

Aux paramètres définis à la section 2.1.1.2, sont ainsi – données. Il s’agit de l’ensemble des données mesurées ou cal-
associées les erreurs suivantes (définies dans la norme culées par le PMU (synchrophaseur, fréquence, ROCOF, échantil-
IEEE C37.118 [13] [14]) : lons de données) ;
– configuration. C’est un ensemble de données binaires conte-
– l’erreur sur la mesure du phaseur (TVE, Total Vector Error) : nant des informations sur le traitement des données, leur flux. Il
en existe trois types : CFG - 1 ; CFG - 2 et CFG - 3 :
TVE =
(X r (n ) − X r )2 + (X i (n ) − X i )2 ∗ 100 % (8)  CFG - 1 décrit la capacité du PMU ou du PDC en termes
X r2 + X i2 notamment de type de données pouvant être reportées par
ces dispositifs,
où Xr (n) et Xi (n) sont les parties réelle et imaginaire du phaseur  CFG - 2 décrit la mesure dont les résultats sont actuellement
construit à partir des données acquises sur le réseau, et Xr et Xi en cours de transmission dans la sous-trame « données »,
les valeurs théoriques correspondantes. La valeur de TVE ren-
seigne sur la qualité des mesures du PMU. La norme IEEE C37.118-  CFG - 3 est similaire aux deux sous-structures précédentes et
2011 impose par exemple (en conditions statiques) un TVE inférieur contient le même genre de données mais avec des tailles dif-
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à 1 %. Ceci correspond à une erreur de phase de 0,01 radian, soit férentes, pour optimiser le transfert de données ;
une erreur sur la mesure du temps de ± 26 ms pour un système à
– en-tête. Il s’agit d’un paramètre d’identification renseignant sur
60 Hz et ± 31 ms pour un réseau à 50 Hz lorsque la fréquence varie
la qualité de la mesure, le temps auquel elle a été effectuée, l’iden-
de ± 5 Hz par rapport à sa valeur nominale, ou encore sous un taux
tité du PMU qui transfère les données ;
de distorsion harmonique de 10 % ;
– commande. Ce paramètre permet au PDC de commander ou
– l’erreur sur la mesure de la fréquence (FE, Frequency Error) :
d’interrompre le transfert de données depuis le PMU, ou d’envoyer
FE = fthéor. − fmes (9) une requête concernant la configuration des données.

– l’erreur sur la mesure de la vitesse de variation de la fréquence 2.4.1 Harmonisation des normes IEEE et IEC
(RFE, Rate of Change of Frequency Error) :
L’harmonisation des normes vise à développer :
⎛ df ⎞ ⎛ df ⎞
RFE = ⎜ ⎟ − (10) – l’interopérabilité complète entre les équipements provenant de
⎝ dt ⎠ théor. ⎜⎝ dt ⎠⎟ mes. constructeurs différents ;
– des modèles de données harmonisés ;
Suivant la fréquence nominale du réseau, des fréquences de – un ensemble compact de protocoles ;
report des données mesurées par le PMU sont définies. Le – la communication et l’échange d’informations ;
tableau 1 présente ces fréquences (selon IEEE C37.118) en fonction
– la sécurité de l’approvisionnement en énergie dans un contexte
de la fréquence nominale du réseau investigué.
d’évolution constante des infrastructures existantes ;
Ainsi un PMU renvoie à intervalles de temps réguliers à un PDC – la protection des données et de la vie privée.
l’ensemble de données ci-dessous sous un format de trames
(« frame ») défini par la norme IEEE C37.118 [13] [14] : La norme IEC 61850 régit la conception et l’automatisation des
mesures au niveau des sous-stations de réseaux électriques. Cette
– le phaseur X
norme appartient au comité technique 57 (TC57, Technical Commit-
– la fréquence f ; tee 57) qui propose une architecture de référence pour les réseaux
– la vitesse de variation de la fréquence ROCOF ; électriques. Cette norme, au départ développée pour les sous-sta-
– l’instant correspondant aux données ci-dessus mentionnées. tions, est aujourd’hui la base pour tous les équipements de terrain
des réseaux électriques utilisés aussi bien pour des applications
Tableau 1 – Vitesse de report des synchrophaseurs temps réel que pour des applications standard. Elle est notamment
utilisée pour le transfert des données entre PMU et PDC.
en fonction de la fréquence nominale du réseau
En effet, la norme IEEE C37.118 régit les applications de surveil-
lance, de contrôle et de protection des réseaux électriques, tandis
Fréquence
50 60 que la norme IEC 61850 est davantage adaptée pour des équipe-
nominale (Hz)
ments de terrain (applications à grande échelle) concernés par les
Fréquence de échanges de données de mesure de phaseurs. Les vitesses de
10 25 50 10 12 15 20 30 60 transfert alors requises sont relativement élevées. L’harmonisation
report (frames/s)
de ces deux normes est actuellement à l’étude.

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2.4.2 Protocoles de communication Quatre technologies de base pour les capteurs permettent de
déterminer la consommation d’énergie électrique :
La décentralisation du réseau électrique implique un développe-
– les shunts résistifs ;
ment accru des normes et protocoles. Pourtant les stratégies des
– les bobines de type Rogowski ;
protocoles de communications restent à l’heure actuelle très natio- – les capteurs à effet Hall ;
nales, il n’existe pas de standard global. Il est primordial que les – les transformateurs de courants.
solutions déployées soient interopérables (différents matériels, dif-
férents fabricants mais fonctions identiques) pour assurer leur Les capteurs de courant ont pour fonction principales de :
pérennité. – mesurer fidèlement (sans déformation) et suivant un facteur
En Europe et plus particulièrement en France la technologie de d’agrandissement ou d’abaissement, le courant qui les traverse ;
communication via les courants porteurs en ligne (CPL ou PLC – isoler la grandeur mesurée du circuit de mesure ;
pour Power Line Communications) s’est imposée comme protocole – adapter les impédances d’entrée du réseau et du système de
de communication entre compteurs intelligents et PDC. Cette tech- mesure.
nologie consiste à utiliser le réseau électrique pour transmettre des L’environnement et la configuration de la mesure (niveau du cou-
informations. La consommation peut être communiquée par le rant à mesurer, gestion des modes communs, isolation galvanique
compteur au distributeur d’énergie qui peut à son tour envoyer éventuelle, composante continue éventuelle, température, préci-
des instructions de configuration au compteur. Il existe plusieurs sion, résolution…) dictent le choix du capteur.
déclinaisons de cette technologie (CPL-G3, utilisé en France et au
Japon notamment, CPL-Prime, utilisé en Espagne, Australie et Bré- La puissance fournie aux particuliers est généralement mono-
sil, CPL-More, utilisé en Italie et en Espagne, CPL-Homeplug, utilisé phasée et le circuit de mesure utilise un transformateur de courant
en Chine, en Australie et en Allemagne). (États-Unis) ou un shunt résistif (Europe). Dans un schéma triphasé,
les shunts requièrent une isolation mais offrent l’avantage d’être
Aux États-Unis, ce sont les technologies sans fil qui sont privilé- relativement stables, même en présence de puissants champs
giées pour transmettre des informations sur le réseau électrique magnétiques comparés aux autres types de capteurs. Leur faible
entre divers équipements et PDC. coût favorise leur utilisation dans les dispositifs de mesure côté
Quelle que soit la technologie utilisée, le protocole TCP/IP (Trans- consommateur particulier.
mission Control Protocol/Internet Protocol) est l’un des mieux
adaptés pour la communication dans les smart grids. 3.1.1 Shunt

Les shunts sont les capteurs de courant les plus simples et les
moins coûteux. Ils sont constitués d’une résistance de faible
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3. Instrumentation valeur, très précise (très faible variation du courant en fonction


de la température), aux bornes de laquelle on mesure une chute
et mesures de tension proportionnelle au courant qui la traverse et à sa fré-
quence. Leur plage d’utilisation s’étale entre 1 mA et 10 kA.
pour les smart grids
Pour limiter la puissance consommée, la résistance des shunts
de courant est répartie en plusieurs résistances de faible valeur
(micro-ohm), montées en série. Ce qui conduit à des tensions de
Le but visé par un smart grid est d’utiliser les technologies sortie de l’ordre de 10 mV à 1 V. Cette configuration simple présente
numériques pour mesurer, contrôler et protéger un réseau élec- en revanche des inconvénients : l’encombrement des shunts
trique de manière à assurer la fiabilité et la sécurité de la fourni- dépend de la valeur du courant à mesurer. Plus il est important,
ture en électricité. Dans un tel réseau l’intégration des EnR est plus le shunt sera volumineux et on ne pourra plus négliger les
de plus en plus importante. effets de puissance liés à l’échauffement suite au passage de cou-
rants importants, d’où leur utilisation pour les installations domes-
tiques préférentiellement.
3.1 Mesure de puissance pour les réseaux Par ailleurs, la présence d’inductances parasites peut également
électriques intelligents provoquer l’apparition d’un déphasage important pour de faibles
facteurs de puissance et ainsi induire des erreurs de mesure non
L’équilibre entre puissance disponible et demande de puissance négligeables.
peut être connu par l’étude des variations de la fréquence. Des
changements transitoires sur le réseau, dus à une charge réelle ou 3.1.2 Bobines Rogowski
réactive plus grande, d’importants transferts de puissance ou
encore la perte de certaines centrales de production peuvent fragi-
liser cet équilibre, voire complètement le perturber. Sous certaines L’alimentation des sites nécessitant d’importants appels de
conditions, ces variations temporaires vont se transformer en oscil- puissance se fait en triphasé et les capteurs utilisés sont des
lations instables et entraı̂ner l’effondrement du réseau (blackout sur bobines Rogowski. Ce type de capteurs est constitué d’un tore
le réseau nord-américain à l’été 2003 [44]). magnétique non ferromagnétique, contrairement aux transfor-
mateurs de courant. Cette constitution lui confère une parfaite
Afin de prévenir ces pannes de réseau, il est primordial de sur- linéarité sur une plage de mesure relativement large. Ce qui per-
veiller et réduire le niveau d’incertitude sur la mesure non seule- met de mesurer de faibles courants à de très hautes fréquences
ment des variations de la fréquence, mais également celles de la puisqu’aucun élément ferromagnétique ne limite par saturation.
puissance fournie. Une mesure précise de la puissance électrique Les différentes fréquences rencontrées sur les réseaux HTA et
permet aux consommateurs d’avoir un aperçu de leur consomma- HTB n’affectent donc pas la linéarité.
tion et de l’adapter aux répartitions horaires des tarifs de l’énergie
électrique.
Par ailleurs, le capteur ne nécessite pas de contact direct avec le
La problématique consiste donc à déterminer les technologies conducteur, la bobine doit simplement être enroulée autour de ce
disponibles qui permettent d’adresser le plus efficacement possible dernier. La sortie du capteur Rogowski est proportionnelle à la déri-
ces défis. vée première du courant alternatif qui la traverse (application du

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RÉSEAUX ÉLECTRIQUES INTELLIGENTS : DÉFIS TECHNOLOGIQUES ET MOYENS DE MESURE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

théorème d’Ampère). En amplifiant et en intégrant (amplificateur ⎛ 2π ⎞


opérationnel ou circuit numérique) le signal de sortie, il devient amplitude et sont déphasées de 120 ⎜ ⎟ les unes par rapport
⎝ 3⎠
possible de linéariser la tension de sortie en fonction du courant aux autres. Il en est de même des courants. En pratique, les appels
mesuré. de courants sur les trois conducteurs actifs ne sont pas identiques.
Ce qui conduit à un déséquilibre entre les trois phases.
3.1.3 Capteur à effet Hall
& La présence d’harmoniques. Des charges non linéaires telles que
celles provenant d’équipements d’électronique de puissance
Ce capteur est basé sur l’effet Hall : lorsqu’un barreau conduc- (redresseurs à diodes ou à thyristors, onduleurs, fours à arc, machi-
teur parcouru par un courant est soumis à un champ magné- nes à souder, fours à micro-ondes, ordinateurs…) induisent une
tique perpendiculaire au sens de ce dernier, il apparaı̂t une ten- consommation de courant qui n’a pas la même forme que la ten-
sion électrique entre ses faces latérales. Cette tension (dite sion qui les alimente (sinusoı̈de distordue due à la présence d’har-
« tension de Hall ») est directement proportionnelle au champ moniques). La circulation de ces courants à travers les impédances
magnétique appliqué et au courant qui circule dans le barreau. du réseau crée des tensions harmoniques pouvant altérer les per-
formances des autres utilisateurs raccordés à la même source. Il
est donc primordial de connaı̂tre la dépendance de l’impédance
Du fait qu’il n’y a pas de saturation, ce type de capteur est
de la source aux différentes fréquences harmoniques.
linéaire sur une large plage de mesure et est peu onéreux.
L’analyse fréquentielle permet de décomposer la forme d’onde
Cependant, la mobilité des électrons étant fonction de la tempé-
résultante en une somme de sinusoı̈des dont la fréquence est un
rature, ces capteurs sont très sensibles aux variations thermiques. multiple entier de la fréquence fondamentale de l’onde initiale.
L’onde de tension peut donc s’écrire sous la forme :
3.2 Qualité de l’énergie +∞
u (t ) = U 0 + ∑k =1Uk 2 sin (2πkf + φk ) (11)
pour les smart grids
La qualité de l’énergie électrique (QEE) est une caractéristique du où U0 est la composante continue de la forme d’onde et les Uk sont
réseau électrique qui dépend à la fois de la production, des réseaux les composantes harmoniques, U1 étant la composante fondamen-
(transport et distribution) eux-mêmes, et des équipements électro- tale. La valeur efficace d’un tel signal s’obtient en sommant toutes
niques connectés. Une bonne connaissance du type de perturba- ses composantes harmoniques :
tions présentes sur le réseau (variations de tension, harmoniques,
+∞
déséquilibre entre phases…) permet d’optimiser les corrections à U eff = ∑k =1Uk2 (12)
apporter (filtrage, condensateurs de compensation, etc.) et de
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s’assurer la compatibilité des différents équipements connectés au


réseau.
Jusqu’à présent, la principale préoccupation des organes de rms (%)
régulation concernait les aspects commerciaux et la fiabilité de la 110
QEE. De nombreuses études se penchent aujourd’hui sur
100
l’influence des réseaux intelligents sur la QEE.
90
La QEE englobe différents phénomènes parmi lesquels ceux
décrits ci-après. ΔU = 30 %
70
& Les creux et coupures de tension et les surtensions. L’amplitude
de la tension constitue en général le premier engagement contrac-
tuel du distributeur d’énergie. Les creux de tension regroupent les ΔT = 140 ms
chutes brutales de tension à une valeur comprise entre 90 % et 1 %
(IEC 61000-2-1, CENELEC EN 50160) ou 90 % et 10 % (IEEE 1159). Le U
rétablissement se fait après un court laps de temps, inférieur à la
minute. Les deux paramètres pertinents concernant les chutes de
tension sont sa profondeur DU et sa durée DT. Pour des profon- 10
deurs supérieures à 90 %, on parle de « coupure » (instantanée t (ms)
0
T 50 200 300
pour < ΔT < 30 T , momentanée pour 30T < DT < 3 s, temporaire
2
pour 3 s < DT < 1 min, et maintenue pour DT > 1 min). La figure 7 Figure 7 – Évolution de la valeur efficace d’une onde de tension lors
donne l’évolution de la valeur efficace d’une onde de tension au d’un creux de tension
cours du temps lors d’un creux de tension [45], [46]. Pour un sys-
tème triphasé, l’ensemble {DU, DT} doit être déterminé séparément
sur chacune des phases. Amplitude

& Les surtensions. Il s’agit d’un phénomène transitoire d’une


durée inférieure à 10 ms. Elles peuvent provenir de phénomènes
atmosphériques ou des équipements électriques eux-mêmes (com-
mutations de charge plus ou moins inductives avec comme consé-
quence des surtensions transitoires à haute fréquence). Temps
& Les variations rapides de la tension (flicker). Elles sont dues à
certaines charges variables telles que des fours à arc, des micro-
ondes ou encore des imprimantes laser et se manifestent par un
phénomène appelé « papillotement » (figure 8). Un calcul statis-
tique défini dans la norme EN 61000-4-15 permet de les quantifier.
& Les déséquilibres entre phases. Dans les conditions de fonction-
nement idéales, les tensions d’un système triphasé ont la même Figure 8 – Phénomène de flicker (variation rapide de la tension)

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– RÉSEAUX ÉLECTRIQUES INTELLIGENTS : DÉFIS TECHNOLOGIQUES ET MOYENS DE MESURE

Une mesure de la déformation du signal est donnée par le taux sont effectuées (voir tableau 1). L’échange de ces données entre PMU
de distorsion harmonique (THD, Total Harmonic Distortion) : et systèmes de surveillance à grande échelle permet de connaı̂tre
l’état du réseau en temps réel et donc d’engager, en fonction des scé-
2
+∞ ⎛U ⎞ narios rencontrés, des actions visant à contrôler et stabiliser le réseau.
THD = ∑k =2 ⎜⎝ Uk ⎟⎠ (13)
1

& La présence d’interharmoniques. La puissance absorbée par cer-


3.3 Mesure d’impédances des réseaux
tains équipements (fours à arc, machines à souder, convertisseurs électriques
de fréquence) varie de façon périodique ou aléatoire. Ce qui se tra-
duit par la présence de composantes sinusoı̈dales dont la fréquence
n’est pas égale à un multiple entier du fondamental. On parle alors Connaı̂tre l’impédance d’un réseau électrique permet de pré-
d’« interharmoniques ». Les normes IEC 61000-2-2 et IEC 61000-2-12 voir la propagation des phénomènes perturbateurs, de contrôler
fixent les limites des domaines d’étude des harmoniques utiles pour la stabilité transitoire et d’optimiser les raccordements des EnR
les niveaux de tension BTB et BTA : harmoniques de rangs 2 à 40 sur ledit réseau.
(soit, pour un réseau à 50 Hz, entre 100 Hz et 2 000 Hz) [47].
Les gestionnaires de réseau requièrent des outils permettant de
3.2.1 Propagation des phénomènes perturbateurs prévoir et mesurer aussi bien la qualité que la stabilité des réseaux
et évaluation de l’état du réseau électriques sous les conditions dynamiques dues à une forte injec-
tion des EnR par exemple. L’impédance des lignes électriques est,
dans ce sens, un outil essentiel de diagnostic qui aide à identifier
Le smart grid a pour but de contrebalancer le caractère inter- en amont les ajustements nécessaires de la QEE sur le réseau élec-
mittent des EnR par une demande variable et une structure de trique en présence d’EnR. L’impédance peut être déterminée à partir
communication adaptée. Le smart grid vise ainsi à assurer la de mesures provenant de PMU disséminés sur le réseau [50] à [54].
stabilité du réseau et contrôler la génération et la propagation
des phénomènes perturbateurs à travers le réseau électrique. Soit une ligne de transmission d’impédance Z = R + jX (où R
et X sont sa résistance et sa réactance) et d’admittance
1
Traditionnellement, les opérateurs de réseau mesurent la QEE au Y = = G + jBS (où G et BS sont respectivement la conductance et
plus près des éléments susceptibles de la dégrader. Si cette appro- Z
che permet de déterminer localement l’effet sur l’équilibre du réseau la susceptance). Des lignes de longueurs inférieures ou égales à
de l’intégration d’un moyen de génération particulier, elle ne permet 80 km (et pour une tension inférieure à 69 kV) peuvent être modéli-
pas en revanche de connaı̂tre son influence à plus grande échelle. sées par un circuit comportant une impédance en série (figure 9a).
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Cependant, l’impédance du réseau, si elle est connue, permet de


prévoir la propagation éventuelle d’une perturbation à travers celui- Ie Z Is
ci. On pourrait s’attendre à ce que l’effet d’une perturbation introduite + +
sur le réseau à un endroit donné soit négligeable lorsqu’on est loin de
sa source. Pourtant la présence éventuelle de phénomènes de réso-
nance sur le réseau peut, au contraire, l’exacerber loin de sa source. Ve Vs
En mesurant de manière synchrone au temps GPS (PMU répartis
sur l’ensemble du réseau électrique) les paramètres de la QEE à
divers endroits du réseau, il devient alors possible d’analyser la – –
propagation des phénomènes perturbateurs à travers le réseau et
modéliser l’impédance de ce dernier. Elle dépend en effet non seu- a impédance série
lement de la topologie du réseau, mais également de son impé-
dance. En appliquant divers scénarii de perturbations, on peut
Ie Is
alors caractériser l’impédance du réseau en comparant les résultats
de mesure de phaseurs obtenus sur le réseau étudié à ceux prove- + +
nant de mesures effectuées avec les mêmes PMU sur des plates-
formes d’expérimentation de smart grids (Concept Grid sur le site
des Renardières en région parisienne, Ecogrid sur l’ı̂le de Bornholm Ve Y Vs
au Danemark, Liander Live Lab à Zaltbommel aux Pays-Bas…).
Par cette approche, il devient également envisageable de locali-
ser la source et la nature des défauts sur le réseau et donc faciliter – –
la réparation des lignes [48]. Des recherches dans ce sens sont
actuellement en cours dans le cadre de projets européens consa-
crés à la métrologie des réseaux électriques intelligents [19], [49]. b impédance parallèle

3.2.2 Évaluation des paramètres critiques


Ie Z Is
en temps réel
+ +
Les sections 2.1.1.2 et 2.4 ont permis d’identifier les paramètres
du réseau électrique mesurés par le PMU :
Y Y
X m − j (2πΔft + φ0 ) Ve Vs
– le phaseur X = e ; 2 2
2
– la fréquence f (t) = f0 + Df (t) ;
dΔf (t ) – –
– la vitesse de variation de la fréquence ROCOF = .
dt c modèle π
Ces paramètres sont renvoyés aux gestionnaires du réseau à une
vitesse dépendant de la fréquence du réseau sur lequel les mesures Figure 9 – Modélisation d’une ligne de transmission

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RÉSEAUX ÉLECTRIQUES INTELLIGENTS : DÉFIS TECHNOLOGIQUES ET MOYENS DE MESURE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Pour des longueurs de ligne supérieures à 80 km, le modèle appro- Dans le cas des réseaux de transport, les technologies smart grid
prié est un modèle dit « en p » (figure 9c) [55]. permettant de répondre à ce défi passent par la mise en place
d’outils de prédiction de la production éolienne et photovoltaı̈que
La propagation des ondes dans un tronçon de ligne de transmis-
jusqu’à 72 h à l’avance. Cette fonctionnalité est basée à la fois sur
sion est déterminée par un ensemble de paramètres regroupés
la présence de stations météo et de capacités de calculs directe-
sous une matrice ABCD. Ces paramètres dépendent de la résis-
ment intégrées au niveau des postes électriques. L’intelligence se
tance R, de l’inductance L, de la conductance G et de la suscep-
trouve ainsi déportée des centres de supervision vers les postes
tance BS. La relation entre l’entrée et la sortie de la ligne s’écrit :
électriques. Grâce à ces caractéristiques, le réseau de transport
⎡Vs ⎤ ⎡ A B ⎤ ⎡Ve ⎤ peut être adapté pour transporter à tout moment les EnR prévues
⎢⎣ Is ⎥⎦ = ⎢⎣C D ⎥⎦ ⎣⎢ Ie ⎦⎥ en toute sécurité. Le système IPES (insertion de la production
éolienne et photovoltaı̈que dans le système) développé par RTE
Pour chacune des situations de la figure 9, on obtient (lois de entre dans cette catégorie [56]. Il repose sur l’implémentation de
postes électriques intelligents capables à la fois d’aiguiller en
Kirchhoff) :
temps réel l’électricité qui y transite vers les lieux de consomma-
– Cas (a) : tion critiques et de gérer les défaillances des lignes de transmission
⎡Vs ⎤ ⎡ 1 Z ⎤ ⎡Ve ⎤ dans l’optique de maintenir le reste du réseau opérationnel.
=
⎣⎢ Is ⎦⎥ ⎢⎣0 1 ⎥⎦ ⎣⎢ Ie ⎦⎥ Les mesures effectuées conformément à la norme UTC permet-
tent de rapidement géolocaliser les défauts et optimiser les proces-
– Cas (b) : sus d’autodiagnostic et d’autocicatrisation.
⎡Vs ⎤ ⎡ 1 0⎤ ⎡Ve ⎤
⎢⎣ Is ⎥⎦ = ⎢⎣Y 1⎥⎦ ⎢⎣ Ie ⎥⎦ 3.4.2 Systèmes de surveillance continue
des courants de fuite
– Cas (c) :
⎡ YZ ⎤ Les EnR constituent la solution aux défis environnementaux pro-
1+ Z ⎥
⎡Vs ⎤ = ⎢
posés par une consommation d’énergie toujours grandissante et la
2 ⎡Ve ⎤
⎢⎣ Is ⎥⎦ ⎢ ⎛ YZ ⎞ YZ ⎥ ⎢⎣ Ie ⎥⎦ nécessité de rendre nos réseaux électriques intelligents tout en
⎢Y ⎜ 1 + ⎟ 1+ ⎥ incorporant un schéma de production décentralisée de l’énergie
⎢⎣ ⎝ 4 ⎠ 2 ⎥⎦ électrique.
Les PMU positionnés aux deux extrémités de la ligne mesurent Pourtant toutes les EnR ne bénéficient pas du même crédit
de manière synchrone les couples {Ve, Ie} et {Vs, Is} à l’entrée et à auprès des acteurs du réseau. Les phénomènes physiques sous-
la sortie de la ligne (respectivement). À partir de ces mesures, jacents ne peuvent être exploités suivant une approche unique.
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l’impédance et l’admittance de la ligne peuvent être déduites Ainsi l’éolien et le solaire (thermique et photovoltaı̈que (PV)) se
(donc les paramètres A, B, C et D) : sont plus facilement imposés, comparés aux autres formes d’EnR,
du fait non seulement de leur disponibilité mais également de leur
2 ( Ie − Is ) maturité technologique (dispositifs d’électronique de puissance,
Y = (14) transport HVDC). De plus, les systèmes deviennent abordables en
Ve + Vs
termes de coûts du fait de mesures incitatives des gouvernements.
Un module PV du genre de ceux implantés sur les toits des bâti-
Ve2 − Vs2 ments par exemple est constitué d’un empilement de six matériaux
Z = (15)
Ve Is + Vs Ie (type monoverre, voir figure 10) [57]. Le guide UTE C 15-712
recommande de raccorder à la terre toutes les carcasses métalli-
3.4 Utilisation de capteurs spécifiques ques des modules PV en régime BT. Ce qui, d’après les lois fonda-
mentales de l’électrostatique, constitue des condensateurs dont la
Le réseau électrique ne deviendra intelligent qu’à partir du capacité peut s’exprimer selon la relation suivante :
moment où chaque module d’instrumentation, à tous les niveaux, Sa
sera doté de capteurs spécifiques, précis et comportant des techno- Cd = ε0 εr (16)
logies de communication. Les sections ci-dessous décrivent quel- e
ques-uns de ces capteurs. où e0 est la permittivité du vide, er la permittivité relative du maté-
riau, Sa la surface du condensateur et e l’épaisseur du diélectrique.
3.4.1 Surveillance en temps réel de l’état
des lignes de transmission
Cadre en aluminium
La complexité grandissante des réseaux électriques avec l’intro-
duction massive des EnR, la décentralisation des moyens de pro- Capacité parasite
duction, les nouveaux usages de l’électricité et l’intelligence appor-
tée au réseau électrique par l’implémentation des technologies de EVA
l’information et de la communication, fait évoluer les conditions
d’exploitation du réseau. Ce dernier doit en effet intégrer le carac- Semi-conducteur
tère intermittent des EnR et être capable de répartir en temps réel
les flux d’énergie selon la demande énergétique et la disponibilité
Tedlar
de la production.
Fixation
L’évolution de nos sociétés implique un recours grandissant à
l’énergie électrique. Cependant, parallèlement à ce recours les pics
de consommation aux heures de pointe et en hiver augmentent
beaucoup plus vite (± 25 % en dix ans). La réponse à cette problé- . EVA (Ethylene - Vinyl Acetate) : adhésif diélectrique
matique de manière durable tient dans la capacité à effacer ces pics . Tedlar : film de protection anti-UV
de consommation et donc à mobiliser rapidement des sources de
production tout en réduisant les émissions dans l’atmosphère de Figure 10 – Représentation des capacités parasites de modules
gaz à effet de serre. photovoltaı̈ques de type monoverre

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Ces capacités parasites sont à l’origine de courants de fuite dans les besoins en matière de reprise automatique de service des ins-
l’installation PV. tallations des utilisateurs. Implémenter le système de protection
Deux schémas de connexion sont généralement utilisés pour rac- adéquat implique de localiser efficacement les défauts que l’on
corder la production photovoltaı̈que au réseau électrique : désire circonscrire. On parle soit de « localisation » du défaut pour
indiquer son emplacement exact, ou de « calcul de distance » (du
– une connexion via des transformateurs est utile non seulement défaut) lorsqu’il s’agit de la distance au poste source.
pour élever/abaisser la tension, mais également comme dispositif
de sécurité à travers une isolation galvanique. Ce qui favoriserait Jusqu’à présent les efforts en termes de localisation de défauts
l’élimination des courants de fuite et éviterait d’injecter des cou- concernaient exclusivement les réseaux de transport du fait de
rants continus dans le réseau électrique. L’inconvénient de cette leur impact sur l’ensemble du système électrique global et à cause
approche tient dans le prix de tels transformateurs, leur encombre- du temps relativement important requis. Aujourd’hui, la génération
ment – même si la taille et le poids peuvent être considérablement distribuée est majoritairement introduite sur les réseaux HTA et
réduits avec certaines technologies (transformateurs HF) – et une BTB afin de contenir les situations de forte charge du réseau de dis-
moins bonne efficacité [58] ; tribution. De fait ce problème de localisation de défauts devient
– une connexion sans transformateur, cette approche est plus davantage crucial sur le réseau de distribution.
efficace comparée à la précédente. Cependant la sécurité est le
souci principal du fait de l’existence d’importants courants de Trois approches sont généralement utilisées pour localiser les
fuite. En effet, sans isolation galvanique, un chemin direct peut défauts sur le réseau [63] :
être créé entre la production PV et le réseau. De plus, la tension de – utiliser les formes d’ondes progressives de courant et de ten-
mode commun charge et décharge la capacité parasite qui génère sion mesurées soit à une extrémité ou aux deux extrémités de la
des courants de fuite importants qui, en retour, génèrent des per- ligne concernée. À partir d’un système de surveillance du réseau,
turbations sur le réseau (interférences électromagnétiques, harmo- il est possible de repérer l’instant de passage du défaut et délimiter
niques, fluctuations) et des pertes en ligne. Pour se conformer aux une zone pour isoler sa source [64], [65] ;
exigences de la norme IEC 60601-1 et limiter le niveau des courants – utiliser les composantes à haute fréquence (des signaux de
de fuite, les systèmes PV sans transformateurs sont souvent cou- courant et de tension) qui s’installent immédiatement après l’appa-
plés à des onduleurs à pont milieu ou à pont complet susceptibles rition du défaut [63] ;
notamment de bloquer la pleine tension imposée par le bus – calculer les impédances de ligne à partir des composantes fon-
continu de la chaı̂ne PV et générer des tensions de mode commun.
damentales des signaux de courant et tension mesurés aux deux
Que le système comporte un transformateur ou pas, il est couplé extrémités de la ligne. Cette approche permet de calculer la dis-
à une unité de surveillance qui peut déconnecter momentanément tance au défaut mais nécessite une très bonne connaissance du
l’onduleur du réseau de distribution dans le cas où les courants de réseau. Ce qui est difficile en présence de génération distribuée.
fuite dépassent un certain seuil (30 mA). Elle est appliquée dans le cas de défauts monophasés à faible cou-
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Par ailleurs, l’interface avec le réseau de distribution est assurée rant de défaut (réseaux à neutre isolé ou compensé) [66] à [68].
au moyen d’équipements d’électronique de puissance de manière
à [59] : 3.4.4 Postes de transformation
– faire correspondre les paramètres de génération des sources
L’intelligence du réseau électrique implique également l’automa-
distribuées avec ceux des lignes électriques ou des utilisateurs
finaux ; tisation des postes de transformation à travers l’installation de
– faire correspondre les paramètres et les couplages des capaci- technologies interactives permettant de remplir les nouvelles fonc-
tés de stockage avec ceux des lignes électriques ; tionnalités requises au niveau des interfaces réseaux de transport/
– améliorer la QEE (compensation des creux et chutes de tension, réseaux de distribution/utilisateurs finaux. Les applications smart
de l’asymétrie, des distorsions des formes d’onde…). grid telles que la détection de défauts, la restauration des services
après réparation d’un défaut (autocicatrisation), les infrastructures
Des topologies particulières du réseau sont alors adoptées de de mesure avancées, la gestion de la demande requièrent en effet
manière à pallier les inconvénients précédemment décrits [60] [61]. des fonctionnalités opérationnelles avancées. Elles passent par
exemple (voir section 3.4.1) par l’implémentation de capacités de
3.4.3 Systèmes de localisation de défauts calculs et l’installation de stations météo directement dans les pos-
sur les réseaux de transport tes de transformation.
et de distribution De plus l’intelligence présente au niveau des postes de transfor-
Les réseaux de distribution sont une composante importante du mation permet de disposer d’un moyen d’échange de données
réseau électrique en ce sens qu’ils constituent le lien final entre entre ces derniers qui permet de localiser les moyens de produc-
réseau de transport et consommateurs. Cependant environ 80 % tion distribuée, le niveau de tension locale tout comme les puissan-
des interruptions de la fourniture d’électricité aux consommateurs ces active et réactive disponibles. Ainsi, par des mécanismes
provient de défauts sur le réseau de distribution (câbles, postes…). d’interrogations/réponses, lorsqu’un défaut est détecté par un
Ces défauts peuvent avoir une origine externe (perturbations poste de transformation, ce dernier réunit les informations sur les
atmosphériques, amorçages de corps étrangers…) ou interne (ava- niveaux de puissance disponible permettant de le résorber
ries de matériels, manœuvres inopportunes…) [62]. Suivant le (figure 11) [69]. La même approche est également employée pour
nombre de phases impliquées, on parle de défaut mono (les plus détecter la présence d’une nouvelle production distribuée [69].
répandus, mais également fugitifs), bi ou triphasé (permanents, Du point de vue de la normalisation, la fiabilité des équipements
responsables des dégâts les plus importants). Les paramètres qui électroniques développés pour apporter de l’intelligence aux pos-
caractérisent les défauts sont la forme, la durée et l’intensité du tes de transformation est régie, en termes de protocoles de com-
courant qu’ils génèrent. munication, par la norme IEC 61850.
Si la mise hors tension de l’ouvrage concerné permet d’éliminer
les courants de court-circuit dus à un défaut, le mode de raccorde- 3.4.4.1 Dispositifs de compensations électroniques
ment à la terre du (des) point(s) neutre(s) des installations peut
également les limiter en même temps que les surtensions (mise à L’énergie électrique échangée entre producteur et consommateur
la terre par bobine de compensation ou impédance de limitation s’évalue en termes de kilowattheures consommés (puissance
notamment). C’est le rôle des systèmes de protection de remplir consommée pendant une heure). La puissance est le paramètre
ces fonctions de manière sûre, sélective et rapide et de spécifier décrivant le mieux les besoins énergétiques d’un système.

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PT PT PT
PT1 PT1 PT1
M M M

Superviseur de
l’agencement
PT2 PT2 PT2
des priorités

PT3 PT3 PT3

- Défaut de tension détecté par - Informations renvoyées par - Classement (par PTM) des PT
PTM chaque PT (capacité à répondre à selon leur influence
la demande, puissance apparente - Résolution (par PTM) du
- Message requérant de l’aide
injectée, puissance disponible…) problème
envoyé à PT1, PT2 et PT3
- Sollicitations (puissance requise)
éventuelles des autres PT

PTM : poste de transformation maître


PTi : poste de transformation i

PT PT PT1
PT1 PT PT1
M M
M

PT2 PT2
PT2

PT3 PT3
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PT3

- PTM envoie les nouvelles - PTM reçoit des informations sur - PTM détermine si le défaut a été
consignes de puissances active et la différence de tension due à convenablement traité ou si un
réactive l’injection de puissance nouveau cycle doit être
implémenté

Figure 11 – Simulation d’une gestion de défauts à partir d’un échange d’informations entre postes de transformation

En courant continu, elle est caractérisée par le produit :


Tableau 2 – Expressions des différentes composantes
P =U × I (17) de la puissance électrique en régime déformé

où P est la puissance et U et I les valeurs efficaces de la tension et Type de puissance Expression mathématique
du courant respectivement.
En régime variable, la tension et le courant dépendent du temps : Puissance instantanée p (t) = u (t) x i (t)

+∞
i (t ) = i + ∑k =1 2 Ik sin (2πkf + φk ) (18) +∞
Puissance apparente (VA) S = u i + ∑ Uk Ik
k =1
et
+∞
+∞
u (t ) = u + ∑k =1 2 Uk sin (2πkf + φk ) (19) Puissance active (W) P = u i + ∑ Uk Ik cos φk
k =1

où u et i sont les valeurs moyennes de la tension et du courant +∞


respectivement. Puissance réactive (VAr) Q= ∑ Uk Ik sinφk
k =1
Les valeurs efficaces deviennent :
Puissance déformante (VAd) D = S2 − P 2 − Q2
1 T +∞ 2
i (t ) dt = +∑
T ∫t =0
2 2 (20)
Ieff = i I
k =1 k
Les relations précédentes permettent de définir les différents ter-
et mes de puissance du tableau 2.
Dans le cas particulier de formes d’ondes sinusoı̈dales ayant des
+∞
+ ∑k =1Uk2
2 (21)
U eff = u valeurs moyennes nulles, on peut facilement transposer en nota-
tion complexe (phaseur) les expressions précédentes en prenant

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la tension comme la référence des phases, et en considérant un et


réseau pour lequel la phase varie avec le temps (tableau 3). Il ne
s’agit toutefois là que d’un outil mathématique permettant de faci- I (t ) = Ia (t ) + j Ir (t ) = Im ⎡⎣cos (φ (t )) + j sin (φ (t ))⎤⎦ (24)
liter les calculs, seules les grandeurs réelles ont un sens physique.
La puissance active est le terme de puissance facturé par les opé- La chute de tension pour une charge inductive (X = L) le long de
rateurs du réseau. C’est la composante de la puissante transformée la ligne vaut :
en énergie mécanique, lumineuse, thermique, etc. Tandis que la ⎛ π⎞
puissance apparente permet de fixer les dimensions des réseaux − j ⎜ φ (t ) − ⎟ (25)
U L (t ) = jLω I (t ) = Lω Ime ⎝ 2⎠
par lesquels elle transite. En revanche la configuration du réseau
(impédance de ligne, charge) conditionne le rôle de la puissance
réactive. Ce qui correspond à une énergie réactive QL (t ) = LωIm
2 . Ce genre

π
Considérons en effet un tronçon de réseau de distribution. Les de récepteur introduit donc un retard de phase de du courant par
impédances des réseaux de transport et de distribution sont princi- 2
palement de type réactif inductif. C’est-à-dire qu’elles peuvent être rapport à la tension.
assimilées à l’association en série d’une résistance et d’une induc- Pour une charge capacitive (X = C), cette chute de tension
tance comme sur la figure 12 (cf section 3.3). Les grandeurs physi- devient :
ques telles que les résistances, les inductances et les capacités sont π⎞

réparties sur toute la longueur de la ligne. Autrement dit les carac- 1 I − j ⎜ φ (t ) + ⎟
téristiques R et X seront d’autant plus importantes que la ligne sera U C (t ) = I (t ) = m e ⎝ 2⎠ (26)
jC ω Cω
longue (absence d’injection d’EnR par exemple). L’impédance de ce
tronçon vaut donc : π
du courant sur la
Ici c’est par contre une avance de phase de
2
ZCC = R 2 + ( X ω )
2 (22) tension qui est introduite. Et l’énergie réactive correspondante vaut
QC = - CwU2. Ainsi, par convention, tout élément inductif du réseau
Le diagramme de Fresnel associé fait apparaı̂tre le déphasage consomme de l’énergie réactive, alors que tout élément capacitif
f (t) entre le courant et la tension (figure 12) ainsi que les compo- en produit.
santes active et réactive du courant :
La puissance réactive sert à l’aimantation des circuits magnéti-
V 1 = V 2 + (R + jX ) Ime− j φ (t ) (23) ques des appareils et machines à induction (transformateurs,
moteurs, lampes fluorescentes ou, plus généralement, tout
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Tableau 3 – Équivalence entre notations réelle et complexe des différentes composantes


de la puissance en régime sinusoı̈dal

Grandeur Représentation mathématique réelle Représentation mathématique complexe (phaseur)

Tension (V) u (t) = Um cos (2pft) U

Courant (A) i (t) = Um cos (2pft - f(t)) I (t ) = Ime− j φ (t )

Puissance apparente (VA) S = UeffIeff S (t ) = U I* = U eff Ieff e j φ (t )


S (t ) = P + jQ

Puissance active (W) P (t) = UeffIeff cos (f (t)) P (t) = UeffIeff cos (f (t))

Puissance réactive (VAr) Q (t) = UeffIeff sin (f (t)) Q (t) = UeffIeff sin (f (t))

Z = R + jX

I = Ia + Ir A

R X
V1

Charge
V 1 = V2 + Z I V2 jX I
du
réseau φ I V2
a

RI

Ir I

Figure 12 – Représentation schématique simplifiée d’un tronçon du réseau de distribution

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Z = R + jX
V’1
I = Ia + Ir Ia A

R X

– Ir jX Ia

Charge
V’1 = V2 + R I V2 du
réseau Ia V2 RI

Figure 13 – Amélioration du facteur de puissance suite à la compensation d’énergie réactive

récepteur comportant des dispositifs électromagnétiques ou des – isoler les circuits d’alimentation (primaire) des circuits d’utilisa-
enroulements couplés magnétiquement). Cette puissance corres- tion (secondaire) pour des raisons de sécurité aussi bien pour les
pond à une énergie inexploitable pour l’utilisateur. opérateurs de réseau que pour les matériels électriques.
Cependant, la transporter en même temps que la puissance Certains transformateurs de courant consistent en un anneau
active requiert que les lignes soient surdimensionnées, du fait toroı̈dal en acier laminé autour duquel un enroulement secondaire
d’un courant appelé plus important, donc une perte de rendement est bobiné. Le primaire étant, dans ce cas, le conducteur de ligne
(faible facteur de puissance). Ce qui a pour conséquence soit d’aug- qui traverse l’anneau sans le toucher. Sa position à l’intérieur de
menter le coût d’exploitation des lignes de transport et de distribu- l’anneau importe peu, du moment qu’il n’y a pas de contact. Le rap-
tion ou de conduire à les utiliser à un point de fonctionnement pro- port de transformation vaut k = N2 (le nombre de spires de l’anneau
che de leurs limites. toroı̈dal). Ce rapport peut être modifié en faisant passer plusieurs
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Cette
puissance réactive est, au-delà d’un certain seuil fois le primaire par le centre de l’anneau (on passe ainsi de N1 = 1
Q à N1 = n, n étant le nombre de passages du conducteur primaire à
( tanφ = > 0,4 en France), facturée par les fournisseurs d’énergie travers l’anneau central), en réalisant des boucles.
P
selon les découpages tarifaires. Le principe des transformateurs de courant et de potentiel repose
Il devient alors primordial de compenser l’énergie réactive au sur la loi de Faraday : une variation de flux magnétique j (due à
plus près de sa consommation en fournissant l’énergie requise à l’application d’une tension sinusoı̈dale côté primaire) à travers les N1
la place du réseau. Cette action permet à la fois de réduire les spires du bobinage crée une force électromotrice (f.e.m) e1 (l’inverse
coûts d’exploitation, d’augmenter la puissance disponible, de est également possible, une f.e.m crée une variation de flux). Lorsque
réduire le courant dans les installations et ainsi limiter l’usure pré- ce flux traverse le bobinage du secondaire, il génère une f.e.m induite
maturée des équipements. e2. Les f.e.m ainsi générées sont reliées aux caractéristiques du trans-
formateur suivant les expressions mathématiques ci-dessous :
La compensation d’énergie réactive peut être réalisée en plaçant
en parallèle de la charge consommant de l’énergie réactive, soit un dϕ
ei = ( − 1) k = ( − 1) ui
i i
(27)
condensateur, ou une batterie de condensateurs à l’entrée d’une dt
installation (figure 13). Dans tous les cas, la compensation est
faite au plus près possible de cette charge, pour éviter un appel de N2
puissance réactive sur le réseau (voir article Condensateurs de avec i = 1 ou i = 2, et k = est appelé « rapport de
N1
puissance [D 4 710]). Le courant réactif (capacitif) ainsi généré suit
transformation ».
le même chemin que le courant réactif inductif et est en parfaite
opposition de phase comparé à celui (réactif inductif) consommé La figure 14 présente le schéma de principe et les différents usa-
par les éléments inductifs. L’intensité du courant résultant de l’addi- ges des transformateurs de courant et de tension au niveau des
tion de ces deux courants est fortement réduite, voire annulée s’ils postes de transformation sur un smart grid.
sont égaux. La compensation ainsi réalisée peut atteindre 40 %. Dans le cas idéal, les résistances des enroulements sont nulles
L’inconvénient majeur de cette méthode tient dans la distorsion har- (pas de pertes par effet Joule), il n’y a non plus ni hystérésis, ni
monique qu’elle génère. courants de Foucault (pas de pertes dans le circuit magnétique) et
En pratique il n’est généralement pas économique de compenser le circuit magnétique est fermé (pas de fuites magnétiques).
entièrement la puissance réactive. En effet, il est souvent préférable En réalité, les transformateurs ne sont jamais parfaits et il faut tenir
de la compenser partiellement pour ramener sa consommation par compte des pertes dues aux phénomènes cités plus haut. Les circuits
les équipements dans les limites spécifiées contractuellement. équivalents correspondants deviennent ceux de la figure 15.

3.4.4.2 Transformateurs traditionnels de courant Nous avons vu à la section 2 que les PMU permettent de connaı̂-
et de potentiel tre en temps réel l’état du réseau électrique. Cependant, les
niveaux des signaux en entrée des PMU n’excèdent en général
Les transformateurs de courant et de potentiel sont des instru- pas quelques volts à quelques dizaines de volts. Et, pour des rai-
ments dont les fonctions consistent à : sons de sécurité, il est souvent nécessaire de procéder à une isola-
– transférer (en régime alternatif) de l’énergie d’une source tion galvanique entre les équipements de mesure utilisés en basse
(primaire) vers une charge (secondaire). Cette fonction peut tension et les éléments de réseau à haute tension. Il est donc indis-
s’accompagner d’une élévation ou d’un abaissement de l’ampli- pensable de recourir aux transformateurs de courant et de potentiel
tude du signal tout en conservant sa forme et sa fréquence ; pour faire correspondre les amplitudes des signaux à mesurer avec

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Réseau de
transport
Transformateur
de potentiel

Primaire
Secondaire
Transformateur
Polarité Courant de charge de courant

Réseau de PMU
distribution
Relais
protection Shunt PMU

i1 i2

N1 : N2
Mesure
d’énergie Relais
protection

u1 e1 e2 u2

Transformateur
idéal
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Figure 14 – Principe de base d’un transformateur

I1 R1 jX1 Ip jX2 R2 I2
Φm

+ +
e1 N1 N2 e2
Rc1 jXm1 Charge
u1 – – réseau u2
Ic Im

I1 : primaire
Is : réel au secondaire

I1 I2 Is Rsec Rfils IM : aimantation


I2 : secondaire pour transformateur idéal
IM (I2 = Is + IM)
Primaire

e Rn u2 Rcharge e : f.e.m induite


LM
Rn : noyau magnétique
Rsec : secondaire

Rfils : bobinage

LM : inductance magnétisante

u2 : tension au secondaire

Figure 15 – Schéma équivalent des transformateurs de courant et de potentiel réels

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les calibres d’entrée des PMU. Ce recours requiert cependant de Des méthodes d’analyses sont actuellement développées pour la
caractériser les erreurs sur la mesure introduites par l’utilisation détermination et la correction des erreurs en présence de formes
de ces équipements. d’onde distordues, caractéristiques de celles rencontrées sur les
On distingue deux types de sources d’erreurs. Elles déterminent réseaux électriques réels [56].
la classe de précision du transformateur :
3.4.5 Systèmes de surveillance en temps réel
Vs de l’état des disjoncteurs
– erreur sur le rapport de transformation ( εk = kn
, où kn est la
Vp
L’intégration accrue des EnR a entraı̂né un déploiement plus impor-
valeur nominale du rapport de transformation, Vp la valeur efficace
tant de transformateurs (élévateurs ou abaisseurs de tension) et de
de la tension au primaire, et Vs celle au secondaire) ;
disjoncteurs sur les réseaux électriques. Les sollicitations de ces équi-
– erreur de phase (différence de phase entre l’inverse du vecteur pements, de plus en plus nombreuses, dues à une plus grande fré-
tension au secondaire et le vecteur tension au primaire). quence des pointes de consommation (et donc un recours aux EnR
Les normes IEEE C57.13, IEEE C37.110 et IEC 60044-2 fixent les plus important), impliquent plus d’opérations de maintenance, un
spécifications et les classes de précisions pour les transformateurs vieillissement prématuré et des coûts exorbitants d’exploitation.
de courant et de potentiel (tableau 4 et tableau 5). Le paramètre Vf De plus, leur emplacement dans les postes de transformation
est la limite haute de fonctionnement du transformateur. notamment fait qu’ils ne sont pas facilement accessibles. D’où
À moins d’utiliser un système de compensation, les erreurs admis- l’implémentation d’outils de télésurveillance qui optimisent les
sibles, notamment en ce qui concerne la phase, compromettraient coûts de maintenance, informent sur l’état de ces équipements et
sérieusement la conformité (relativement à la norme IEEE C37.118) sur l’imminence éventuelle d’une panne.
des mesures faites par le système transformateur-PMU. Cependant, pour éviter la redondance des données recueillies, il
En effet, l’erreur sur la synchronisation au temps GPS peut attein- est impératif d’identifier les composants dont les défaillances éven-
dre une précision de ± 0,2 ms. Or la norme IEEE C37.118-2011 fixe à tuelles sont les plus susceptibles de fragiliser l’équilibre du sys-
1 % la limite de TVE (voir section § 2.4) acceptable pour un PMU tème dans son ensemble. Des méthodes de classement basées
utilisé sur réseau de distribution. Ce qui correspond à une erreur sur une série d’indicateurs calculés à partir des flux de puissance
sur la synchronisation de 1 ms, soit 0,022 (1,320 min) pour un sont utilisées pour classer les équipements en fonction de la proba-
réseau 60 Hz ou encore 0,018 (1,080 min) pour un réseau 50 Hz. bilité d’une panne [70] à [73].
Par ailleurs, il apparaı̂t également primordial, dans cette même La figure 16 présente le mécanisme de base des systèmes de
optique, de connaı̂tre le comportement en fréquence des transfor- surveillance des disjoncteurs et transformateurs du réseau élec-
mateurs de mesure utilisés conjointement avec les PMU sur le trique. Le calcul de l’indice de performance peut se faire à partir
réseau électrique de distribution. La norme IEEE C37.118 impose d’une base de données de défauts prédéfinis (défauts de tension,
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de caractériser leur comportement en présence de signaux défor- sous-réseau surchargé…) mais également sur les non-linéarités
més présentant des harmoniques statiques jusqu’au rang 50 dues à une génération de puissance réactive.
(2,5 kHz pour un réseau 50 Hz, ou 3 kHz pour un réseau 60 Hz). Cependant une autre approche consiste à se référer aux mesures
les plus récentes de l’état du réseau pour calculer l’indice de perfor-
mance [74]. Une liste d’éventuels défauts les plus sévères est dans
Tableau 4 – Erreurs limites des transformateurs un premier temps mise à jour au regard du dernier état du réseau
de potentiel utilisés en configuration de mesure répertorié. Dans un second temps un ensemble de risques critiques
pour le système est identifié [73].
0,8 - 1,2 x tension nominale Deux indices de performance (ou PI pour Performance Indice)
0,25 - 1,0 x charge nominale à 0,8 pF sont définis [74] :
Classe de
Erreur sur le rapport de 2n
précision ⎛ r⎞
Erreur de phase l W V −V
transformation
(en minutes) P IV = ∑i =1 i ⎜ i limi ⎟ (28)
(en %) 2n ⎜⎝ ΔVi ⎟⎠

0,1 ± 0,1 ±5
et
0,2 ± 0,2 ± 10 2n
nl W ⎛ Sl ⎞
P IMVA = ∑i =1 li ⎜ lim (29)
2n ⎝ Sl ⎟⎠
0,5 ± 0,5 ± 20
1,0 ± 1,0 ± 40
3,0 ± 3,0 Non spécifié
Identification
composants critiques

Charge
Tableau 5 – Erreurs limites des transformateurs sous-réseau Disjoncteurs
Calcul critiques
indice de Actions
de potentiel utilisés en configuration de protection performance correctives
Transformateurs
Tension critiques
0,25 - 1,0 x charge nominale à 0,8 pF lignes
0,05 - Vf x tension nominale au primaire
Classe de
précision Erreur sur le rapport de
Erreur de phase Système
transformation
(en minutes) de
(en %) contrôle
3P ± 3,0 ± 120
Figure 16 – Surveillance et évaluation des composants critiques
6P ± 6,0 ± 240
du système de transmission

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PIV classe chaque défaut en fonction de la gravité des surcharges En régime statique l’équilibre thermique du câble est régi par
de tensions rencontrées sur chaque portion du sous-réseau : l’équation :
– Vi est l’amplitude de la tension sur la ligne i ; qc + qr = R I 2 + qs (30)
– l est le nombre total de lignes du sous-réseau ;
– n est l’exposant de la fonction de pénalité. Il est en général fixé soit :
à 1. Plus cette valeur est grande, plus grande sera la pénalité
lorsque le système s’écarte des limites de tensions admises ; qc + qr − qs
I= (31)
– les facteurs de pondération Wi sont déterminés suivant un pro- R
cédé de hiérarchisation (Adaptative Hierarchy Process, AHP) en
fonction de l’importance de chaque ligne par rapport au reste du avec qc ([W.km-1]) pertes de chaleur par convection,
système [75]. Cette importance est évaluée par un expert du sys- qr ([W.km-1]) pertes de chaleur par rayonnement,
tème qui fixe une valeur pour chacun des facteurs Wi, sachant qs ([W.km-1]) chaleur reçue du soleil,
que ∑i Wi = 1. Plus un tronçon du réseau est important, plus son R ([W.km-1]) résistance AC du câble,
coefficient de pondération sera élevé. Et, par ricochet, plus impor- I ([A]) courant circulant dans le câble.
tante également sera la pénalité pour des valeurs en dehors des
limites spécifiées ; Par ailleurs, d’autres éléments tels que les disjoncteurs, les trans-
– ΔVilim représente les limites admises pour les surcharges de formateurs de courant, de tension et de puissance peuvent encore
tension sur chaque ligne. En conditions normales, cette valeur est diminuer la capacité de transit de certaines branches du réseau.
fixée à ± 5 % de la valeur nominale. Ainsi, en surveillant en temps réel la capacité de transit des
lignes de transmission (DLR ou Dynamic Line Rating), il devient
PIMVA tient compte du nombre de fois où ce défaut s’est produit
possible d’optimiser le transit de puissance en fonction des condi-
sur le sous-réseau :
tions atmosphériques et de l’état des lignes.
– Sl est le flux de puissance à travers la ligne ;
– Sllim est la puissance maximale autorisée sur la ligne ; Par exemple, par temps de fort ensoleillement, lorsque la tempé-
– nl est le nombre de lignes ; rature extérieure est relativement élevée et en absence de vent, les
– Wli est le facteur de pondération de chaque ligne. lignes sont capables de transporter une puissance de 75 MVA. En
présence d’un vent faible d’à peine 1 m/s et sous une incidence de
Ces indices de performance permettent une meilleure compré- 45 , cette capacité augmente d’environ 35 %, voire davantage [76].
hension de l’effet d’un défaut critique sur le système entier. Une
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fois les éléments critiques identifiés, des actions correctives (repo-


sant sur les résultats d’études menées sur le système hors tension) Sans la technologie DLR, il est impossible d’évaluer avec préci-
sont conduites de manière à réduire l’impact d’un défaut sur le sion l’impact des conditions atmosphériques sur la température
fonctionnement global du système [73]. des câbles. L’approche consiste, dans ce cas, à se limiter aux condi-
tions statiques (SLR ou Static Line Rating) minimales pour s’assu-
rer de rester dans un schéma où la température du conducteur
3.4.6 Surveillance de la température n’excède pas les limites spécifiées quelles que soient la charge du
des composants du réseau électrique réseau ou les conditions atmosphériques. Du fait que ces condi-
tions restrictives ne surviennent que très rarement, les câbles de
Les EnR ne sont pas nécessairement localisées près des lieux où
transmission sont la plupart du temps sous-utilisés.
la demande en énergie est la plus importante. Ce qui implique de
les transporter, généralement sur de grandes distances. Et comme La technologie DRL permet d’identifier les câbles sous-utilisés et
la charge du réseau n’est pas non plus importante aux lieux d’inté- donc d’adapter en temps réel la puissance de transit. Cette techno-
gration des EnR sur le réseau électrique, l’infrastructure de ce der- logie consiste en un ensemble de capteurs (immunisés contre les
nier y est très peu développée. Ce qui constitue un frein pour interférences électromagnétiques) installés le long de la ligne de
l’acheminement des EnR des centres de production vers les centres transmission pour mesurer la puissance en transit, la température,
de consommation. l’humidité, la vitesse du vent, la convection solaire (figure 17). Des
En effet, l’injection des EnR en période de forte production ou de émetteurs radio transmettent les données relatives aux paramètres
forte demande en énergie peut conduire à une saturation des sous- surveillés vers une sous-station qui les adapte au protocole de
réseaux auxquels elles sont raccordées. Et, par la suite, empêcher communication approprié avant de les envoyer aux gestionnaires
cette injection d’atteindre les endroits de haute densité de charge du réseau. Un algorithme suivant la norme IEEE 738-2006 calcule
où elle est requise. Face à la difficulté de construire sans cesse de dynamiquement les capacités de transit de la ligne [77]. Cette infor-
nouvelles lignes aériennes de transport de l’électricité, l’alternative mation est par la suite transmise aux gestionnaires du réseau de
consiste à améliorer les capacités de transit des lignes existantes. transport.
En général, la capacité de transit de puissance nominale d’une
ligne de transmission équivaut à environ 30 % de sa capacité réelle.
Elle est donc sous-utilisée. La température dans les câbles est la 3.5 Systèmes de protection
principale cause de cette limitation. La température ambiante, la
chaleur reçue du soleil, les pertes par effet Joule augmentent la L’introduction de nouveaux équipements et de nouvelles techno-
température des câbles, alors que le rayonnement thermique du logies sur le réseau électrique pour le rendre intelligent requiert la
câble et les pertes par convection l’abaissent. La température du mise en place de systèmes de surveillance, voire d’autosurveil-
câble est donc le résultat de l’équilibre thermodynamique entre lance. En présence d’un défaut sur le réseau électrique, une partie
ces différentes contributions. de celui-ci peut se retrouver privée d’énergie électrique, le temps
de localiser ledit défaut et de le circonscrire. Le temps consacré à
Lorsque la température du câble augmente, il se dilate et sa rigi-
cette localisation est le facteur limitant pour les opérateurs de
dité mécanique diminue : le câble s’affaisse (sa hauteur par rapport
réseaux.
au sol diminue). L’âge du câble, sa géométrie, sa hauteur relative-
ment au sol et les conditions atmosphériques conduisent à limiter La protection concerne aussi bien des équipements physiques
la température maximum admise entre 50  C et 100  C. que des données numériques.

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RÉSEAUX ÉLECTRIQUES INTELLIGENTS : DÉFIS TECHNOLOGIQUES ET MOYENS DE MESURE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Capteurs de Enveloppe
température

Processeur et modules
de communication
(intégrés à l’enveloppe)
Pinces de fixation

Transformateur de
courant
Ligne de transmission

Figure 17 – Système de surveillance de la capacité de transit d’une ligne de transmission

Pour les équipements, elle adresse un ensemble d’appareillages La réponse à ces questions est apportée par un groupement de
localisés dans les postes électriques qui permettent de réaliser la travail réunissant la Commission nationale de l’informatique et
fonction de protection. Parmi ces appareillages, on retrouve : des libertés (CNIL) et la Fédération des industries électriques, élec-
– les PMU qui permettent de détecter des formes d’onde non sta- troniques et de communication (FIEEC) à travers le « Pack de
tionnaires caractéristiques de la présence de défauts (voir sec- conformité ».
tions 2.1.1, 2.2 et 3.4.3). Les défauts sont en effet des signaux tran- Trois scénarios d’approche sont identifiés :
sitoires qui varient rapidement et ne peuvent être caractérisés par – celui de la collecte de données dans le logement, sans commu-
des outils classiques de traitement du signal basés sur la transfor- nication vers l’extérieur. La responsabilité de la gestion de ces don-
mée de Fourier ; nées incombe à l’usager seul. Il peut, par exemple, s’agir de la
– les transformateurs de mesure (voir section 3.4.4) qui permet- communication entre le thermostat et le chauffage ;
tent de ramener les valeurs nominales des signaux de courant et – celui des données collectées dans le logement, transmises à
de tension à des valeurs conventionnelles pouvant directement ali- l’extérieur pour autoriser un pilotage à distance de certains équipe-
menter des relais ; ments de ce logement. Il peut s’agir de la proposition d’un nouveau
– les relais de protection (de technologie électromécanique, à contrat électrique en fonction des données de consommation ;
base de composants d’électronique de puissance, ou encore de – celui de données collectées dans le logement et transmises à
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convertisseurs analogique-numérique) qui, à partir d’une surveil- l’extérieur. Ces données peuvent être utilisées par un gestionnaire
lance continue, permettent de détecter des conditions anormales de réseau pour proposer un service, sans pilotage d’équipements,
et déclencher les actions de protection adéquates ; à l’usager. Il peut s’agir de la production d’eau chaude sanitaire ou
– les disjoncteurs qui permettent de connecter ou déconnecter un encore la recharge du VE au moment où l’électricité est la moins
équipement du reste du réseau (en fonction de son état). chère.

3.5.1 Disjoncteurs d’alternateurs


Les disjoncteurs d’alternateurs sont installés dans une centrale
électrique entre l’alternateur (qui produit l’électricité entre 15 et 4. Efficacité énergétique,
25 kV) et le transformateur élévateur (qui l’élève jusqu’à 200 voire
800 kV, selon les dimensionnements du réseau). Ils permettent de
maı̂trise de la demande
protéger ces deux équipements (donc la centrale) en cas de défail-
lance (un court-circuit sur le réseau de transport par exemple), en
et contrôle de la charge
les déconnectant du réseau. Certains modèles sont capables de
couper des courants de court-circuit de l’ordre de 200 kA.
Le déploiement des smart grids exige une évolution profonde
Les principales fonctions qui leur sont assignées concernent : des rôles de chacun. La directive européenne « efficacité énergé-
– la synchronisation de l’alternateur avec le réseau principal ; tique » oblige notamment les fournisseurs d’énergie à s’engager
– l’isolation de l’alternateur par rapport à ce dernier ; sur la réduction de la consommation de leurs clients (1,5 % par
– la coupure de courants de charge ; an). Cependant, l’atteinte de cet objectif est tributaire d’une partici-
– la coupure de courants de court-circuit ; pation active de ces derniers. Le consommateur, davantage sollicité
– la coupure de courants en discordance de phase (jusqu’à 180 ). dans cette nouvelle donne, devient « consom’acteur », c’est-à-dire à
la fois consommateur d’énergie et acteur majeur de la MDE qui
3.5.2 Protection des données personnelles vise le pilotage de la charge par la gestion active des équipements.

Le déploiement des smart grids pose le problème de la gestion


des données personnelles destinées à aider à améliorer la MDE. 4.1 Pilotage de la charge du réseau
En effet, si la recharge des VE donne une indication du nombre de et gestion active d’équipements
kilomètres parcourus en une journée, il est aisé de connaı̂tre le
rythme des journées d’une personne en observant sa consomma- L’atteinte des objectifs d’efficacité énergétique est conditionnée
tion quotidienne d’électricité ou encore son usage de l’éclairage. Il par la mise en œuvre de technologies et de centres de contrôle per-
devient alors primordial de maı̂triser les risques associés au traite- mettant de gérer les flux énergétiques en temps réel. Les informa-
ment de ces données : tions fournies par les équipements de protection et de contrôle à
– à qui appartiennent-elles ? ces derniers contribuent à l’équilibrage du réseau grâce à l’inter-
– quels droits allouer aux particuliers/entreprises quant à leur action de ses différents acteurs (gestionnaires, producteurs,
utilisation ? consommateurs, moyens de stockage…).
– comment assurer leur confidentialité ? La problématique est particulièrement complexe pour le réseau
– sur quelle durée les conserver ? de distribution du fait de son raccordement direct aux consomma-

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– RÉSEAUX ÉLECTRIQUES INTELLIGENTS : DÉFIS TECHNOLOGIQUES ET MOYENS DE MESURE

teurs et aux productions locales d’EnR. Dans ce cadre, le dévelop- quelques années ; ceci provient essentiellement du Grenelle Envi-
pement de capacités de stockage permet de contribuer à la fois à ronnement et des réglementations thermiques.
l’équilibre local et à la stabilité du réseau en permettant un ajuste-
Les notions de bâtiment à énergie positive (qui produit plus à
ment de la charge en présence de pointe de consommation notam-
partir d’EnR qu’il ne consomme sur une année) ou haute qualité
ment. Le stockage sert également de réservoir de régulation de la
énergétique (HQE) sont devenues indispensables. L’étape suivante
fréquence du réseau et constitue très ponctuellement des solutions
dans la nouvelle maille d’optimisation énergétique (après le bâti-
de secours à l’écroulement du réseau.
ment à énergie positive) concerne les territoires à énergie positive.
Par ailleurs, les équipements de réseau que sont les PMU et L’enjeu consiste à maı̂triser la pointe de consommation. Le fait de
autres compteurs communicants constituent des outils d’aide à la consommer tous en même temps engendre une sollicitation maxi-
prévision de défaillances et à la détection de pannes. L’intégration mum des moyens de production, des réseaux, et le prix de
de fonctions avancées d’analyse d’incidents permettent, en cas l’empreinte carbone est le plus élevé. Il est indispensable de trou-
d’incident sur le réseau, aux gestionnaires de cibler la zone à cir- ver le bon mix de bâtiments résidentiels et tertiaires qui permettent
conscrire (ı̂lotage) afin d’éviter la propagation dudit incident. Ces d’avoir une consommation énergétique la plus lisse possible. Cela
mesures, combinées à la collecte et à l’analyse (localement ou de nécessite forcément d’inclure dans le tableau des sources de
manière centralisée) de données du réseau, permettent son pilo- production locale. Le bon modèle dans ce cas n’est plus forcément
tage efficace. positif, mais implique une adhésion de l’ensemble de la
population.

4.2 Nouvelle répartition des rôles Avec la MDE, ce sont quelques 74 millions de tonnes de carbone
en moins de rejetées dans l’atmosphère d’ici 2030. Le système élec-
entre opérateurs du réseau trique pourrait ainsi tendre vers un état sans rejet de carbone dès
et consommateurs 2030, alors que cela n’est envisagé par la Commission européenne
qu’en 2050.
La mobilisation face aux objectifs 20-20-20 communs à toute
l’Union européenne est conditionnée par le prix de l’énergie. En Ces actions nécessiteront cependant autour de 130 à 160 milliards
France par exemple l’ensemble des mesures du Grenelle ne per- d’euros d’investissement d’ici 2030, dont 90 milliards dédiés à l’iso-
mettraient d’améliorer l’efficacité énergétique qu’à hauteur de lation des bâtiments, 60 milliards pour des mesures relatives à
16 %. La mise en action en termes de MDE est l’élément essentiel l’éclairage par exemple, et 8 milliards pour les smart grids [79].
des objectifs 20-20-20. Elle est cependant dictée par les problémati-
ques ci-dessous :
4.3 Notion de modèle économique
– le modèle économique qui regroupe la capacité, voire la
volonté, à payer le client pour un service de MDE ; pour soutenir l’efficacité énergétique
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– la maı̂trise technologique ;
Les smart grids suscitent de nouvelles problématiques et donc
– les questions pratiques du consommateur concernant l’enjeu
de nouvelles règles économiques, sociales et environnementales.
d’information et d’accompagnement des décideurs.
Les économies d’énergie sont le fer de lance de la transition éner-
Dans ce cadre de MDE, le smart grid repose sur : gétique en cours, à travers la relance de la compétitivité des entre-
prises, la hausse du pouvoir d’achat des ménages ou encore l’inno-
– une meilleure information du consommateur ;
vation générée.
– des signaux tarifaires adaptés ;
– le pilotage à distance des installations (chauffe-eau électrique Mais l’efficacité énergétique passe par la MDE et donc des éco-
asservi à l’information tarifaire…). nomies d’énergie sur l’ensemble de la chaı̂ne énergétique (produc-
tion, transport, distribution, utilisation et information). Bien que la
Une meilleure information induit une réduction de 5 à 15 % de la MDE ait inspiré presque autant de modèles économiques qu’il y a
consommation énergétique, pour peu qu’elle soit délivrée en de pays, en France elle reste difficile à déployer compte tenu du
temps réel, automatiquement et gratuitement. Cette information prix des énergies.
gratuite est fournie (grâce à Linky, cf. § 4.4) aux consommateurs
par les utilities de manière à les inciter à adopter des comporte- Cependant, la loi NOME (nouvelle organisation du marché de
ments rationnels en termes de MDE. Elle doit être modulée en l’électricité) et la taxe carbone (taxe environnementale sur l’émis-
fonction du profil du consommateur. Il apparaı̂t essentiel de l’édu- sion de dioxyde de carbone) contribuent à faire évoluer le marché.
quer par des mécanismes appropriés dans le but de l’orienter vers Cela se voit notamment avec le tarif du renouvelable en
des actes appropriés à l’atteinte des objectifs souhaités en termes autoconsommation.
de MDE [78].
Considérons le cas du photovoltaı̈que par exemple. Si l’on se pen-
Il n’existe cependant pas de modèle économique clairement che sur les approches adoptées par les pays voisins européens, on
défini pour la MDE. Pour inciter le client à y avoir recours, de nom- remarque qu’en Italie et en Allemagne le gain en compétitivité du
breuses méthodes sont de fait expérimentées. Il est en général très photovoltaı̈que avait incité les gouvernements à abandonner les tarifs
facile de motiver les personnes à adopter un comportement ration- d’achat de cette EnR au profit de primes à l’autoconsommation.
nel pendant un certain temps, mais beaucoup moins de les inciter à Aujourd’hui l’autoconsommation n’est plus incitée financièrement
le maintenir sur le long terme. dans ces deux pays, mais cela ne l’empêche pas de continuer de pro-
Si maı̂triser l’énergie est une bonne pratique, maı̂triser la puis- gresser et de connaı̂tre un taux d’intégration croissant (dans ces
sance est une bien meilleure approche car c’est cette dernière deux pays).
essentiellement qui permet de réduire les rejets dans l’atmosphère
de dioxyde de carbone. Or, depuis quelques années il apparaı̂t que La transposition de ce modèle à la France n’est cependant pas
la puissance dérive davantage que la consommation à cause non aussi automatique. En effet un cadre juridique et un dispositif de
seulement des défaillances de certains appareils de chauffage, soutien apparaissent nécessaires pour amorcer cette pratique car
mais aussi de la multiplication des usages de l’électricité. La maı̂- le coût de l’électricité (relativement bas en France) ne permet pas
trise de la pointe électrique est donc un enjeu essentiel aux côtés à une installation photovoltaı̈que d’être économiquement rentable
de la MDE proprement dite. C’est la raison pour laquelle l’inertie actuellement, donc d’atteindre la parité réseau (égalité des prix de
thermique est beaucoup plus importante dans les nouveaux bâti- vente de l’électricité conventionnelle et de l’électricité produite par
ments que dans les anciens. La manière dont on construit les EnR). L’autoconsommation ne peut être envisagée que sur le
aujourd’hui est bien différente de celle en vigueur il y a encore moyen, voire le long terme.

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De plus, la situation doit être considérée secteur par secteur. – le respect du protocole de Kyoto en termes de réduction de gaz
Dans le tertiaire par exemple, la production d’électricité d’origine à effet de serre ;
photovoltaı̈que (diurne) correspond aux périodes d’activité, donc – la stabilité du réseau.
de grande consommation d’énergie. Ceci, couplé aux systèmes
développés en grande toiture, permet d’envisager des économies Il est impossible aujourd’hui de prévoir de manière exhaustive
substantielles. les différentes applications qui vont, dans le futur, lui être asso-
ciées. Linky n’est pas seulement un compteur mais un système
Pour le résidentiel, en revanche, la même approche ne pourrait complexe ouvert à la fois au consommateur (en termes des MDE)
être appliquée du fait de la faiblesse du taux d’autoconsommation et au producteur (en termes de gestion du réseau électrique).
(20 à 30 %) et du décalage entre production solaire et consomma- L’objectif de la Commission européenne est d’équiper 80 % des
tion. Cependant, en reportant certains besoins des ménages Européens en smart meters d’ici 2020. L’expérimentation Linky a
(lavage, froid, eau chaude sanitaire…) au moment de la production représenté une opportunité pour la France et l’Europe dans la
photovoltaı̈que, les pointes de consommation pourraient plus faci- tenue de cet objectif.
lement être lissées.
En France la généralisation de Linky se fera en deux phases :
Dans tous les cas un basculement régulier d’une approche de
MDE par les particuliers à un schéma de délégation (comme c’est – déploiement de 3 millions de compteurs jusqu’à la fin 2016 ;
le cas du chauffage par exemple dans certains immeubles d’habita- – équipement de 35 millions de foyers par des compteurs Linky
tion) donne une dimension de MDE collective. Le client n’est peut- d’ici 2020.
être pas prêt à payer pour savoir combien il consomme mais il est Les détracteurs de Linky pointent du doigt la sécurité des don-
prêt à participer à la MDE. C’est au final la notion de confort qui nées collectées (voir section 3.5.2). Qui en a l’accès ? Sous quel for-
fera pencher la balance dans un sens ou l’autre : l’énergie va bien mat ? Sur quelle durée ? Le cryptage des informations s’avère
au-delà de son prix. d’emblée nécessaire.
Mais, il ne faudrait pas uniquement se focaliser sur les applica-
4.4 Déploiement de compteurs tions du smart metering, mais également prêter attention aux sys-
électriques dits « communicants » tèmes de gestion de l’énergie (Energy Management Systems, EMS)
dans le cas des habitations notamment.
(Linky)
À travers le déploiement de PMU, l’usage des VE, et celui des
L’intégration massive d’EnR dans les réseaux impose à ces der- smart meters pour inciter le consommateur à adopter un comporte-
niers d’être plus intelligents, plus automatiques, plus réactifs et ment responsable, les opérateurs du réseau contribuent au déve-
mieux équipés pour faire face à cette nouvelle gestion de flux. Il loppement d’applications à haute efficacité énergétique. La plupart
faut une adaptation des réseaux actuels à l’évolution de leurs sour- de ces solutions smart grids concernent les technologies de com-
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ces d’approvisionnement. De plus, le réseau devra intégrer l’arrivée munication et d’information.


des VE. Ceci passe par trois principaux leviers que sont : Cependant, les stratégies des protocoles de communication pour
– l’action sur la demande ; les smart meters restent très nationales à l’heure actuelle aussi bien
– l’effacement de la consommation ; en Europe, aux États-Unis, au Japon… ; il n’existe pas de standard
– le stockage des énergies intermittentes. global. Deux grandes approches s’opposent : avec ou sans fil. Les
principaux protocoles étant ZigBee, 6LowPAN, Z-wave, G3-PLC,
La mesure des flux d’énergie au moyen de compteurs intelli- GSM… [80]. La parade consiste à utiliser des technologies repro-
gents donne un aperçu de la demande. Le déploiement des grammables et/ou basées sur des solutions logicielles multiproto-
compteurs incite également les consommateurs à limiter leur coles qui soient flexibles en amont afin d’atteindre des niveaux cri-
consommation pendant les périodes pleines (où le prix de l’électri- tiques de production. Ces solutions multiprotocoles seront ainsi
cité est élevé). Cette information sert à son tour à lisser la courbe directement téléchargées sur le compteur.
de charge (effacement) par le recours aux EnR. Étant donné que
ce recours se fait de manière dynamique, des moyens de stockage
doivent être mis en œuvre pour gérer les flux d’EnR. On pense
notamment aux VE mais aussi aux ballons d’eau chaude industriels
et aux barrages d’eau froide. 5. Conclusion
En France, jusqu’à présent, il appartenait à RTE de gérer l’équili-
bre global du réseau électrique (les réseaux haute tension et
moyenne tension sont déjà pourvus d’intelligence, elle ne fait Cet article présente la problématique de la mesure dans les
défaut que sur les réseaux basse tension). La nouvelle donne, du réseaux électriques intelligents. Des innovations technologiques
fait que les bornes de recharge des VE sont positionnées sur le visant à promouvoir une fourniture de l’énergie électrique fiable,
réseau de distribution, fait évoluer le rôle de ERDF vers une posi- économique, respectueuse de l’environnement sont abordées. Le
tion de régulateur. Il devient indispensable de mutualiser les instal- concept de PMU est notamment décrit. Le déploiement de PMU
lations locales et régionales pour gérer les variations de tension. sur l’ensemble du réseau permet de modéliser en temps réel l’état
du réseau électrique. Ceci constitue le premier défi majeur dans la
Linky (Toshiba, ITRON, Landis&Gyr) est un compteur communi- perspective de la surveillance et du contrôle des réseaux électri-
cant (smart meter) permettant des opérations à distance telles que ques intelligents. Un ensemble d’équipements de mesure et
la lecture de la consommation, un relevé plus régulier, la modifica- d’outils d’analyse et de contrôle est ainsi présenté.
tion des paramètres du contrat (tarifs par exemple). Avec Linky, le
consommateur peut également avoir accès à des informations sur L’intelligence des réseaux implique cependant un nouveau
les fluctuations de tension, les microcoupures… Le gestionnaire du schéma de fonctionnement bidirectionnel. Les EnR de par leurs
réseau de distribution (ERDF) peut ainsi moderniser le réseau pour inhomogénéités sont introduites à divers endroits du réseau. Ceci
un pilotage plus efficace et un meilleur traitement des flux d’infor- requiert de s’intéresser aussi bien à l’infrastructure réseau qu’à la
mation. C’est un outil nécessaire (mais pas suffisant) pour la MDE. qualité de l’énergie produite et aux mécanismes de stockage de
cette dernière. Mais, l’électricité étant difficilement stockable autre-
En effet, avec l’installation de ces compteurs, la France entend ment qu’en la convertissant sous une autre forme d’énergie, de
favoriser les objectifs de la transition énergétique. Ceci passe nouveaux usages de l’électricité tels que le véhicule électrique
notamment par : apparaissent donc. Ceci conduit à redéfinir le rôle du consomma-
– une plus grande efficacité énergétique ; teur qui peut à la fois prendre part à la génération d’EnR et au stoc-
– l’essor des EnR ; kage de l’électricité.

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Pourtant, si l’implémentation des smart grids engendre de nou- Qualité de l’énergie électrique ; Power quality
velles perspectives économiques et environnementales intéressan- Ensemble de paramètres permettant à un équipement électrique
tes, elle suggère aussi la relève de nouveaux défis en termes de
de fonctionner de manière optimum en limitant les dégradations et
sauvegarde et de gestion des données personnelles. Des questions
le vieillissement prématuré.
d’éthique qui ne peuvent être éludées font l’objet de nombreux
cadres réglementaires en cours de définition ou de redéfinition. Maı̂trise de la demande en énergie (MDE) ; Energy management
Un manque demeure néanmoins du point de vue de la rédaction Ensemble de technologies et de mesure incitatives visant à
de normes permettant un déploiement cohérent et une interopéra- contrôler et à améliorer la consommation d’énergie et la gestion
bilité des solutions implémentées. C’est le cas notamment en ter- des stocks disponibles.
mes de protocoles de communication.
SE4ALL ; International Year for Sustainable Energy for All
Énergie durable pour tous. Initiative lancée par le secrétaire
général des Nations unies en octobre 2011 pour apporter un sou-
6. Glossaire – Définitions tien politique de haut niveau en faveur de l’accès pour tous à une
énergie durable d’ici 2030.
EDF (Électricité de France).
Réseau électrique intelligent ; Smart Grid C’est le principal fournisseur d’énergie électrique en France.
Ensemble des technologies d’informations couplées à une infra-
ERDF (Électricité Réseau Distribution France).
structure de réseau électrique, de manière à optimiser la produc-
tion, le transport, la distribution et la consommation d’électricité. Distributeur de l’énergie électrique. Dispose de réseaux propres
L’objectif visé étant l’efficacité énergétique pour réduire notre ou exploite ceux de collectivités locales.
impact environnemental. RTE (Réseau de Transport d’Électricité).
Synchrophaseur ou vecteur-mètre réseau ; PMU, Phasor Measu-
Gestionnaire du réseau de transport en France.
rement Unit
Loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité)
Dispositif électronique permettant de mesurer, dans le plan com-
plexe, des signaux de courant et de tension, de manière synchrone Cadre pour la libéralisation du marché de l’électricité.
avec le GPS. La finalité recherchée est une meilleure connaissance Empreinte carbone
du réseau électrique en temps réel.
Indicateur du volume de dioxyde de carbone (CO2) émis par com-
Concentrateur de données de phaseurs ; PDC, Phasor Data
bustion fossile, par les entreprises ou les êtres vivants.
Concentrator
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TCP
Plate-forme d’analyse des données de mesure des PMU d’un
sous-réseau en vue d’un diagnostic précis et rapide et une prise Ensemble de réseaux, de technologies de routage et de paquets
de décision visant à contrôler l’état du réseau électrique. de messages utilisés pour le transfert de données.

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P
O
U
Réseaux électriques intelligents : R
défis technologiques et moyens
de mesure E
N
par Hervé NDILIMABAKA
Ingénieur de recherche, métrologie électrique basse fréquence
Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE)
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IEC 60044-2 Instrument transformers – Part 2 : Inductive voltage
ITU-T G.9955 Émetteurs-récepteurs OFDM à bande étroite utili-
transformers.
sant les courants porteurs en ligne – Spécification
IEC 60870-6 Telecontrol equipment and systems. de la couche physique.
IEC 61000-2-2:2002 Electromagnetic compatibility (EMC) – part 2-2 : ITU-T G.9956 Émetteurs-récepteurs OFDM à bande étroite utili-
Environment – Compatibility levels for low-fre- sant les courants porteurs en ligne – Spécification
quency conducted disturbances and signalling in de la couche liaison de données.
public low-voltage power supply systems. NF EN 61000-4-15 1998 Compatibilité électromagnétique (CEM) – Partie 4 :
IEC 61000-2-12:2003 Electromagnetic compatibility (EMC) – Part 2-12 : techniques d’essai et de mesure – Section 15 :
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P RÉSEAUX ÉLECTRIQUES INTELLIGENTS : DÉFIS TECHNOLOGIQUES ET MOYENS DE MESURE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

O
U SAE J2847 Communication for Smart Charging of Plug-in Le tableau 1 présente une vue des normes valables dans la perspective du
Electric Vehicles using Smart Energy Profile 2.0. développement des smart grids.
R
Tableau 1 – Vue d’ensemble de normes valables dans la perspective du développement
de smart grids
E Type/nom de la norme Détails Application

N IEC 61970/IEC 61969


Information (CIM, Common Information Model) :
IEC 61970 (réseaux de transmission) et IEC 61969 (réseaux de
distribution)
Systèmes de gestion de l’énergie

Communication, réseaux de transmission, de distribution et


IEC 61850 Automatisation de sous-stations
sous-stations
S IEC 60870-6/TASE.2 Échange de données entre opérateurs des réseaux Communications entre centres de contrôle

A IEC 62351 Parties 1-8 Définition cybersécurité (protocoles de communication) Systèmes de sécurité et d’information

IEC P2030 Guide sur l’interopérabilité dans les smart grids Applications dédiées aux consommateurs
V IEC P1901 Communications en courant porteur en ligne (CPL) à haut débit
Plateformes multimédia résidentielles, opérateurs de réseau,

O ITU-T G.9955/G.9956 Détails sur les spécifications des couches physiques


applications smart grids

Automatisation du réseau de distribution (AMI, Advanced

I Open ADR Facturation dynamique, réponse à la demande


Metering Infrastructure)

Processus de facturation

R BACnet Communications systèmes Domotique

Connexions entre appareils intelligents et réseau domestique


HomePlug HAN
(HAN, Home Area Network)
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138

P HomePlug
Green PHY
Spécifications en CPL HAN

L U-SNAP
Protocoles de communication entre compteurs intelligents et
dispositifs de type HAN
HAN

U ISA 100.11a Communications sans fil Automatisation industrielle

SAE J2293 Transferts d’énergie entre VE et réseaux de distribution locaux Équipements pour la fourniture énergétique des VE
S ANSI C12.22 Communications réseau, flux de données de type C12.19 AMI

ANSI C12.18 Transfert de données via port optique de type HAN AMI

ANSI C12.19 Modèle de comptage flexible AMI

Z-Wave Solution alternative au ZigBee HAN

M-Bus Accès à distance aux compteurs intelligents AMI

PRIME Interopérabilité entre divers acteurs du réseau AMI

G3-PLC Interopérabilité, cybersécurité AMI

SAE J2836 Recharge des VE VE

SAE J2847 Communication entre VE et équipements de réseau VE

Réglementation

Loi n 2010-1488 du 7 décembre 2010 portant sur la nouvelle organisation
du marché de l’électricité.

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