Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
: R940 V1
Réseaux électriques
Date de publication :
10 décembre 2015
intelligents : défis
technologiques et moyens de
mesure
Cet article est issu de : Mesures - Analyses | Mesures et tests électroniques
Mots-clés Résumé Cet article présente les réseaux électriques intelligents sous l'aspect de la
développement durable | mesure avec les technologies associées. Sont analysés d'une part les producteurs et
Réseaux électriques intelligents
| Energies renouvelables | gestionnaires du réseau et d'autre part le point de vue du consommateur. Le PMU et son
réseaux électrique | Energie rôle dans la surveillance et le contrôle du réseau électrique sont présentés tout comme les
électrique | Synchrophaseur |
Surveillance et contrôle du aspects normatifs, de qualité de l'énergie électrique, de synchronisation au GPS et de
réseau en temps réel | modélisation en temps réel de l'état du réseau. Le problème de la maîtrise de la demande
Planification du réseau
d'énergie est abordé, ainsi que les rôles du compteur communicant, des énergies
renouvelables et du véhicule électrique. L'efficacité de l'approche smart grid est discutée
sur un fond de modèle économique et de maîtrise de l'empreinte écologique des activités
humaines.
Keywords Abstract This paper presents the concept of smart electrical grids with an emphasis on
sustainable development | measurement: some technological issues are discussed. Two different approaches are
Smart (electrical) grids |
Renewable energies | electric analyzed: from the point of view of utilities and from that of the consumer. The first one
networks | electrical energy | concerns the phasor measurement unit and its importance for the monitoring and control
Phasor Measurement Unit |
Real-time monitoring and of wide area networks. Standards, power quality, GPS synchronization and real-time
control of the grid | Grid mapping of grid state are described. The second approach addresses energy
planning
management. In this case smart metering, renewable energy sources and electric vehicle
applications are presented. Finally energy efficiency is assessed through established or
planned economic models and the carbon footprint of human activities.
Par mail :
infos.clients@teching.com
Par téléphone :
00 33 (0)1 53 35 20 20 © Techniques de l'Ingénieur | tous droits réservés
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Toutefois, avec environ 159 gigawatts (GW) de générateurs Le smart grid se situe ainsi à la convergence de deux mondes :
éoliens disséminés de par le monde fin 2009, les petits parcs celui des télécommunications et celui des réseaux électriques tradi-
éoliens disposaient tout de même d’une capacité collective de tionnels dont il fait converger les attributs et capacités dans le but
340 térawattheure (TWh) d’énergie produite annuellement, soit de les transformer en réseaux Internet de l’énergie.
2 % de la consommation globale d’énergie électrique. Dans cette Les prochaines sections discutent les différences entre les
répartition, le Danemark (20 %), l’Espagne et le Portugal (14 % cha- réseaux électriques conventionnels et les réseaux électriques intel-
cun) et l’Allemagne et l’Irlande (7 % chacun) figurent parmi les pays ligents. Un accent particulier est notamment porté sur l’importance
ayant réussi une intégration relativement importante des parcs de ces derniers quant à l’efficacité énergétique et les défis techno-
éoliens dans leurs réseaux électriques. À titre de comparaison, logiques soulevés par l’intégration des EnR dans le bilan énergé-
aux États-Unis, les objectifs en termes de part d’EnR dans le bilan tique global.
énergétique global sont chiffrés à 20 % d’ici 2030 [4].
L’énergie solaire connaı̂t également une intégration relativement
élevée dans les réseaux électriques. On estime à environ 50 % la
1.2 Topologie des réseaux électriques
quantité de rayonnement solaire qui atteint la surface émergée de traditionnels et intelligents
la Terre. Soit environ 86 000 TW disponibles chaque jour et suscep-
& Le modèle traditionnel de production et de distribution d’électri-
tibles d’être convertis en énergie solaire (thermique et photovol-
cité consiste en un schéma centralisé, incorporant une part non
taı̈que). Recouvrir environ 0,22 % de la surface des continents par
négligeable de centrales à combustible fossile (centrales de pro-
des collecteurs de cette énergie (panneaux solaires, panneaux pho-
duction dont EDF est le garant). Ces réseaux électriques conven-
tovoltaı̈ques) avec un rendement de 8 % permettrait de satisfaire la
tionnels sont des systèmes de production-consommation macro-
consommation globale d’énergie au rythme actuel [4].
scopiques passifs et unidirectionnels. En France (et dans la grande
Pour incorporer de manière accrue les EnR, le paysage énergé- majorité des cas à travers le monde), le réseau électrique est divisé
tique doit donc évoluer vers une production diversifiée et en trois niveaux :
décentralisée. Des modèles économiques ont été développés pour – le réseau de transport (transport et interconnexions) utilisé
évaluer l’efficacité énergétique des EnR en fonction de leur pour acheminer de grandes quantités d’énergie depuis les installa-
emplacement, de l’influence des mécanismes réglementaires et de tions de production (centrales) vers les centres de consommation.
tarification [2], [5], [6]. Ce transport s’effectue sur de grandes distances par des lignes
En électricité, le caractère intermittent des productions d’EnR, aériennes ou des câblages souterrains en haute tension (HTB,
associé au fait que l’énergie électrique ne se stocke pas, impose 400 kV ou 225 kV en France). La configuration de ce réseau peut
de recourir à une structure de gestion capable d’aider à maintenir être soit radiale, ou maillée en fonction des régions (figure 1). RTE
l’équilibre du réseau. Les gestionnaires du réseau doivent être en est le garant de ce réseau en France ;
mesure de connaı̂tre en « temps réel » le profil de production/ – le réseau de répartition (HTA, 225 kV, 90 kV et 63 kV en France)
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
consommation ainsi que la stabilité du réseau et la qualité de pour le transport de l’énergie électrique à l’échelle régionale. Les
l’énergie fournie. Ceci passe par la mise en place d’un smart grid consommateurs industriels ainsi que les réseaux de distribution
pour surveiller et contrôler le réseau grâce à la gestion de flux sont raccordés à ce niveau (figure 1). La connaissance de la charge
importants de données. du réseau et de la disposition des infrastructures de production
Réseau de transmission
Jusqu’à
Réseau de distribution ~ 150 MW
Centrale de
Sous-stations Réseau production urbaine
Réseau rural ~ 5 MW urbain
HTA ~ 2 MW
(63 kV)
Consommateurs
Ferme industriels
~ 400 kW
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
connectées permet de mieux répartir l’énergie disponible et contrô- sont caractérisées par de multiples programmes à petite échelle
ler le réseau. Ce réseau dépend également de RTE ; intégrant des EnR.
– le réseau de distribution, utilisé pour acheminer l’énergie élec- & Les smart grids sont ainsi des systèmes actifs consistant en de
trique des postes de transformation (HTB/HTA) vers les utilisateurs
multiples réseaux d’énergie bidirectionnels autonomes, intercon-
particuliers et les PME et PMI. Ce réseau est à la fois exploité en nectés et fonctionnant en parallèle. Ce qui implique des mécanis-
haute tension (HTA, entre 15 kV et 20 kV en France) et basse tension mes de surveillance, de stockage d’énergie, de contrôle et d’autoci-
(BTB à 400 V en régime triphasé et BTA à 230 V en régime mono- catrisation de chacun de ces sous-réseaux.
phasé). C’est à ce niveau que sont généralement introduites les
EnR. La figure 2 présente un exemple de topologie d’un sous-réseau
de distribution intelligent [7] [8] [9]. Les fonctionnalités de stockage
Cependant la topologie des réseaux basse tension est plutôt d’énergie et d’intégration d’EnR sont implémentées de manière à
arborescente et mal connue, du fait de l’évolution perpétuelle à la rendre le réseau électrique bidirectionnel. De plus, les réseaux
fois du nombre et du type d’équipements présents. L’autre raison sont ici utilisés aussi bien en courant continu qu’en courant alterna-
est liée à l’absence de dispositifs de surveillance et de contrôle de tif. Suivant les conditions climatiques notamment, ces sous-
l’état du réseau. En France, le réseau de distribution appartient, réseaux pourront soit être perçus comme des centres de consom-
dans la grande majorité des cas, aux collectivités locales qui en mation, ou comme des centres de production.
confient la gestion à ERDF. Enfin le réseau est surveillé et contrôlé en temps réel grâce à des
Des changements radicaux doivent donc être appliqués aux données récoltées en divers endroits par des instruments de
réseaux électriques traditionnels pour garantir la sécurité de mesure. La connaissance de la topologie du réseau fournit des
l’approvisionnement, l’intégration accrue des EnR et par consé- informations indispensables pour l’optimisation de la répartition
quent la réduction du rejet dans l’atmosphère des gaz à effet de de l’énergie électrique.
serre.
En outre, de nouveaux usages de l’électricité tels que le véhicule 1.3 Efficacité des réseaux électriques
électrique (VE) doivent être pris en considération comme charge intelligents
supplémentaire sur le réseau et comme moyen de stockage de
l’électricité. Ce qui conduit à envisager une nouvelle topologie des Par opposition aux moyens de production traditionnels de l’éner-
réseaux électriques dans laquelle les sources d’approvisionnement gie électrique (centralisés et pilotables), les EnR sont à la fois
Infrastructure
réseau
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Compteur
intelligent
Réseau de (Smart Meter)
VE
distribution : EnR
230 V - 400 V
St
Figure 2 – Topologie d’un réseau de distribution intelligent : cette approche montre l’évolution d’un réseau traditionnel vers un smart grid
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
intermittentes et réparties de manière diffuse sur l’ensemble d’une nouvelles normes doivent être rédigées, et de nouveaux cadres
région. Ces caractéristiques impactent considérablement la gestion réglementaires fixés pour faciliter l’interopérabilité à tous les
des réseaux électriques. niveaux.
En effet, du fait que l’énergie électrique ne peut être stockée sous Le but n’est pas de complètement remplacer le réseau électrique
sa forme utile (le stockage est plutôt réalisé sous forme chimique traditionnel, mais de le faire évoluer graduellement vers un réseau
avec les batteries, cinétique avec les volants d’inertie, hydraulique intelligent en incorporant des outils tels que les compteurs intelli-
avec les barrages hydroélectriques…), il est primordial qu’elle soit gents, des capteurs et autres synchrophaseurs (voir sec-
injectée sur le réseau sitôt produite afin de minimiser les coûts dus tion § 2.1.1.2). Ces dispositifs fournissent une information sur l’état
à sa transformation sous une forme facilement stockable. du réseau en quasi-temps réel à des fréquences élevées (de l’ordre
Par ailleurs, la gestion des pics de consommation implique de de, voire supérieures à trente fois par seconde), alors que les dispo-
recourir à des réserves de puissance en partie constituées de cen- sitifs classiques ne renvoient des informations pertinentes qu’une
trales thermiques dont le combustible provient des énergies fossi- fois toutes les deux à quatre secondes.
les. Ce qui va à l’encontre de la politique de réduction des rejets D’autre part, dans un schéma d’interconnexion de systèmes
dans l’atmosphère de gaz à effet de serre. De plus, du fait d’une complexes et asynchrones, la construction de lignes à haute ten-
utilisation ponctuelle, ces centrales ont un coût marginal de fonc- sion en courant continu (HVDC, High Voltage Direct Courant) appa-
tionnement élevé. Ce qui les rend moins rentables. raı̂t comme la solution pour à la fois limiter les pertes en lignes et
L’intégration massive d’EnR sur le réseau électrique permet de transporter une puissance plus importante et de manière plus effi-
s’affranchir de ce recours. Les EnR sont en effet en grande majorité cace. En effet, environ deux tiers de la puissance utile disponible en
introduites sur les réseaux de distribution, au plus près des lieux de sortie des centrales de production sont perdus suite à des proces-
consommation. Ce qui requiert la restructuration d’un réseau au sus de conversion de puissance et des pertes en ligne.
départ unidirectionnel pour fonctionner en réseau bidirectionnel. Par ailleurs, dans le schéma traditionnel de production et de dis-
Le smart grid – grâce à une architecture plus complexe et maillée tribution de l’énergie électrique, les centres de production sont
plus localement – est un réseau capable d’intégrer les actions de généralement éloignés des lieux de consommation. Un autre défi
tous ses utilisateurs (producteurs et consommateurs). technologique adressé par le smart grid consiste donc à réduire
Grâce à un réseau de capteurs disséminés sur son ensemble, le considérablement la distance séparant ces deux groupes d’acteurs.
smart grid permet de mieux gérer l’afflux important d’EnR, localiser Ce faisant, les pertes en lignes dues au transport sur de grandes
plus efficacement les défauts et suivre la propagation de phénomè- distances seront également réduites.
nes perturbateurs [10] [11]. En effet, dans leur configuration actuelle, les réseaux électriques
Du point de vue du consommateur, une directive européenne de traditionnels sont peu enclins à intégrer de manière accrue les EnR,
septembre 2010 impose le déploiement de compteurs « communi- du fait du caractère intermittent de ces dernières. Poursuivre leur
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
cants » (voir section § 4.4). Il s’agit de dispositifs permettant des intégration requiert de redessiner l’architecture de contrôle des
opérations à distance telles que la lecture de la consommation réseaux électriques, de mettre en place de nouveaux scénarii de
réelle ou encore un changement de puissance entre autres. planification et de stockage pour mieux adresser la demande en
énergie.
La mesure des flux d’énergie au moyen de ces compteurs donne
un aperçu de la demande. Le prototype français de compteur intel- Enfin, l’autre défi majeur concerne la question de la sécurité
ligent (Linky) a ainsi été expérimenté entre 2010 et 2012 dans d’accès aux données personnelles prélevées. En effet, il n’est pas
l’agglomération lyonnaise (environnement urbain) et en Indre-et- inenvisageable qu’un individu quelconque puisse reconstituer
Loire (environnement rural). l’emploi du temps (au jour le jour) d’une tierce personne en se réfé-
rant à son profil de consommation. Implémenter le smart grid
Le déploiement des compteurs incite les consommateurs à limi-
exige donc également de disposer d’outils efficaces en matière de
ter leur consommation pendant les périodes pleines (où le prix de
cybersécurité.
l’électricité est élevé). Ce qui permet de lisser la courbe de charge
(effacement) par recours aux EnR. Le smart grid prévient les pertes
d’énergie et offre une meilleure efficacité globale et durable en
décentralisant certaines fonctions de gestion du réseau électrique.
2. Réseaux électriques
1.4 Défis technologiques intelligents (smart grids)
La consommation mondiale d’énergie est prévue connaı̂tre une
augmentation de 44 % entre son niveau de 2006 et celui attendu
pour 2030 [12]. Et, du fait d’une grande dépendance de nos sociétés Le smart grid est une évolution des réseaux d’électricité tradi-
vis-à-vis des technologies électroniques, une rupture de la fourni- tionnels vers une plus grande dépendance à l’égard des technolo-
ture en électricité revêt aujourd’hui un caractère dramatique. gies de communication, de calcul et de contrôle à distance afin
d’exploiter efficacement les EnR. Cela conduit à réduire de manière
Le réseau électrique doit faire face à la fois à une demande gran-
significative l’impact de notre consommation d’énergie sur
dissante de la fourniture en énergie électrique et à la nécessité de
l’environnement.
révolutionner le schéma production-transport-distribution de l’élec-
tricité. D’une approche au départ unidirectionnelle et centralisée, le Le smart grid intègre un réseau de capteurs (compteurs intelli-
réseau électrique de distribution se voit proposer de nouveaux gents et synchrophaseurs ou PMU (voir section § 2.1.1)) disséminés
défis, avec l’intégration accrue des EnR et l’incorporation des VE à la fois sur les réseaux de transport et de distribution. Ces disposi-
dans le paysage énergétique. La réponse à ces défis passe par un tifs renseignent en quasi-temps réel sur l’état du réseau selon le
schéma de distribution bidirectionnel dans lequel les consomma- schéma représenté sur la figure 3. De fait, ils permettent d’amélio-
teurs d’antan deviennent également fournisseurs d’énergie. rer la fiabilité des systèmes de fourniture de l’énergie électrique
ainsi que la qualité et la sécurité de l’approvisionnement en
Le succès du smart grid dépend par ailleurs grandement du
énergie.
développement d’outils (instruments de mesure, méthodes d’ana-
lyse et de traitement des données…) de surveillance et de contrôle Ce type de réseau permet également aux consommateurs d’avoir
permettant d’assurer à tout moment la qualité de la fourniture de une meilleure compréhension et un meilleur contrôle de leur profil
l’énergie électrique, la stabilité et la sécurité du réseau. De de consommation et des coûts de l’énergie.
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Gestionnaires
Service public
de l’énergie
PMU PMU
PMU
PMU
Énergies
renouvelables (EnR) PMU
Figure 3 – Représentation schématique d’un smart grid incorporant les différents acteurs majeurs
2.1 Systèmes de surveillance À ces paramètres sont associées, d’un point de vue métrolo-
gique, les erreurs (définies dans la norme IEEE C37.118 [13], [14])
et de contrôle correspondant aux processus de leur mesure. Ces erreurs sont :
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
L’atteinte des objectifs affichés par le smart grid est fortement – l’erreur sur la mesure de phaseur (Total Vector Error, TVE) ;
conditionnée par les systèmes de surveillance et de contrôle implé- – l’erreur associée à la mesure de fréquence (Frequency Error,
mentés. Ces systèmes consistent, dans la majorité des cas, en des FE) ;
réseaux de PMU judicieusement positionnés (figure 3) sur le – l’erreur associée à la vitesse de variation de la fréquence
réseau électrique, de manière à fournir des informations sur la qua- (ROCOF Error, RFE).
lité et la stabilité de ce dernier (voir section 2.1.1).
Les PMU sont les outils de prédilection des opérateurs de
Cependant, la configuration actuelle des réseaux électriques ne réseaux pour la surveillance, la protection et le contrôle de réseaux
permet pas un déploiement rapide de ces dispositifs pour plusieurs électriques intelligents étendus [15], [16]. Il existe de nombreux
raisons : modèles actuellement disponibles sur le marché. Cependant, du
– la nécessité d’accommoder les instruments de mesure actuelle- fait du retard pris en termes de normalisation sur les fonctions rem-
ment en phase de développement aux services implémentés sur plies par un PMU, différentes technologies de mesure (impliquant
les smart grids. De nouvelles normes sont en cours de rédaction différents degrés de précision et incertitudes de mesure) leur sont
pour répondre à ce besoin ; associées. Une infrastructure métrologique est actuellement déve-
– l’absence d’interopérabilité entre les différents modèles déve- loppée autour de ces questions (technologies de mesure et outils
loppés par différents fabricants ; d’analyse de données) [17] à [21].
– l’incapacité de l’infrastructure centralisée à accueillir un flux Les PMU peuvent soit être des dispositifs indépendants ou
important de données en temps réel. consister en de fonctions PMU implémentées à l’intérieur de dispo-
sitifs dits « intelligents ». Les données fournies par les PMU sont
2.1.1 Mesures référencées par rapport au temps collectées et répertoriées au niveau de concentrateurs de phaseurs
GPS (vecteur-mètre) (PDC, Phasor Data Concentrator). Les PDC comparent les informa-
Connaı̂tre en temps réel l’état du réseau électrique est une étape tions issues de plusieurs PMU pour connaı̂tre l’état du réseau en
cruciale pour l’intégration réussie d’EnR dans le réseau électrique. temps réel.
Pour réaliser cette fonctionnalité, le vecteur-mètre réseau ou syn-
chrophaseur (ou encore PMU, Phasor Measurement Unit) mesure 2.1.1.1 Fondamentaux sur les mesures de phaseurs
de manière synchrone avec le temps UTC (voir section 2.1.1.2), Les réseaux de transport sont en général peu sujets à des pertur-
dont le GPS (Global Positioning System, il est actuellement le meil- bations de grande ampleur. Il n’est donc pas nécessairement utile
leur moyen de dissémination du temps UTC), les signaux de cou- de sonder en permanence l’état des réseaux de transmission. Un
rant et/ou de tension sur le réseau (aux points de connexion, recours toutes les deux à trois secondes aux données fournies par
figure 4), afin d’en déduire les paramètres pertinents suivants des systèmes de type SCADA (Supervisory Control And Data
quant à la gestion du réseau : Acquisition) est souvent suffisant pour connaı̂tre l’état du réseau
– la fréquence (f) ; de transport et maı̂triser les transits importants de puissance sur
– la vitesse de variation de la fréquence par rapport au temps des réseaux étendus.
(Rate of Change of Frequency, ROCOF) ; Cependant, le déploiement de plus en plus marqué des solutions
– les phaseurs du courant ( X I ) et de la tension ( X V ) (sous- smart grids (EnR distribuées, VE…) implique de connaı̂tre en per-
section 2.1.1.1) ; manence l’état du réseau. Ce qui est possible avec l’utilisation des
– les phases du courant (fI (t)) et de la tension (fV (t)). PMU. L’une des différences majeures entre PMU et systèmes
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
i(t) v(t)
Conditionnement Acquisition de
Temps et synchronisation
Transformateur i1(t) i2(t) du signal données
de potentiel Atténuateur
Temps Synchronisation
Charge CAN
FAR
v1(t) v2(t)
Atténuateur Système d’exploitation
Câble d’instrumentation CAN
(temps réel)
Charge
Figure 4 – Architecture d’un PMU utilisé dans un schéma de contrôle, protection et surveillance d’un smart grid
SCADA traditionnels tient dans le fait que les mesures réalisées par Xm
les PMU (phaseurs, voir section 2.1.1.2) sont synchrones au temps avec X r (t ) = cos (φ (t ))
2
GPS. On parle alors de « synchrophaseur ». Cette approche permet
Xm
sin (φ (t )).
donc d’horodater par rapport au GPS chaque échantillon de don-
et X i (t ) =
nées acquis. Les données provenant des PMU disséminés sur le 2
réseau peuvent donc être comparées temporellement et spatiale-
ment pour estimer l’état (statique et dynamique) de ce dernier.
Pour des applications de surveillance et de contrôle, les PMU Un synchrophaseur est la représentation mathématique de
fournissent des informations à des fréquences plus élevées (10 à l’amplitude et de la phase d’une forme d’onde sinusoı̈dale rela-
50 paquets de données par seconde) que celles disponibles sur les tivement à une référence temporelle définie sans équivoque.
systèmes SCADA (figure 5). Ce qui permet une meilleure connais- Cette référence temporelle est généralement le temps coor-
sance de l’état du réseau. Sa dynamique peut ainsi être connue en donné universel (UTC, Coordinated Universal Time ou temps
temps réel. universel coordonné).
L’UTC est l’échelle de temps adoptée par la majorité des pays
2.1.1.2 Définition d’un synchrophaseur du globe comme base de temps civil international.
Considérons une forme d’onde représentée mathématiquement
sous la forme suivante : La phase instantanée tient compte, dans cette représentation,
x (t ) = X m cos (2πf0t + φ (t )) (1) des variations éventuelles de la fréquence du réseau :
φ (t ) = 2πΔft + φ0 (4)
où Xm est son amplitude, f0 sa fréquence nominale et f (t) sa phase
instantanée.
Il en résulte l’expression suivante pour le phaseur :
À cette forme d’onde peut être associée une représentation sous
forme de nombre complexe (privé du terme e− j 2πf0t représentant la X m − j (2πΔft + φ0 )
X = e (5)
fréquence nominale). Cette représentation, appelée « phaseur », est 2
définie par l’expression mathématique ci-dessous :
X m j φ (t ) La figure 6 montre la correspondance entre variation temporelle
X = e (2) et représentation en phaseur de signaux sinusoı̈daux.
2
En synchronisant les mesures de phaseurs, il devient alors pos-
Ce qui peut encore s’écrire sous la forme : sible de les représenter sur un même diagramme et obtenir une
image du réseau à un instant spécifique. Le fait que cette informa-
X = X r (t ) + jX i (t ) (3) tion soit disponible immédiatement à des fréquences élevées (10 à
50 fois par seconde) apporte une forte valeur ajoutée aux mesures
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
640
630
610
600
590 0,7 Hz
1,42 s
Source : Terna
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
580
18:17:42
18:17:42
18:17:42
18:17:43
18:17:43
18:17:44
18:17:44
18:17:44
18:17:45
18:17:45
18:17:46
18:17:46
18:17:46
18:17:47
18:17:47
18:17:48
18:17:48
18:17:48
18:17:49
18:17:49
18:17:50
18:17:50
18:17:50
18:17:51
18:17:51
18:17:52
18:17:52
18:17:52
18:17:53
18:17:53
18:17:54
18:17:54
18:17:54
18:17:55
18:17:55
18:17:56
18:17:56
18:17:56
18:17:57
18:17:57
18:17:58
18:17:58
18:17:58
18:17:59
18:17:59
18:18:00
18:18:00
18:18:00
18:18:01
18:18:01
18:18:02
Figure 5 – Comparaison de la pertinence des mesures réalisées par les systèmes SCADA et PMU pour l’évaluation de l’état du réseau
Représentation en
phaseur
Forme d’onde
sinusoïdale
lm
Xm
Ampl.
Φ
Xm
X
X Xm
Xm Φ X
Φ
t=0 Re
Temps
X
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
de phaseurs réalisées par les PMU. Cela requiert cependant une pour déterminer ce nombre optimum de PMU à installer sur un
infrastructure de télécommunications stable et disponible. réseau de distribution en fonction de sa taille, du nombre d’inter-
La fréquence du réseau est déduite de l’équation (4) suivant la connexions et des points d’insertion des EnR sur le réseau [25]
relation : à [29].
1 dφ (t )
f (t ) = f0 + (6) 2.3 Analyse et traitement des données
2π dt
De nombreuses approches sont implémentées pour l’analyse et
Elle donne une information sur l’équilibre entre production et
le traitement de données provenant de PMU. Ces outils sont le
consommation de l’énergie électrique : elle croı̂t lorsque la produc-
plus souvent directement implémentés dans les PMU (module
tion est plus importante que la consommation, et décroı̂t lorsque la
dédié aux algorithmes, figure 4, section 2.1.1) pour connaı̂tre l’état
génération est insuffisante pour contenir la demande en énergie.
du réseau de distribution à un instant donné. Si l’outil le plus récur-
La vitesse de variation temporelle de la fréquence (ROCOF) est rent est la transformée de Fourier discrète (TFD, ou DFT en anglais,
alors définie par : pour Discrete Fourier Transform) [30] à [33], d’autres approches
sont disponibles dans la littérature. Parmi elles, on trouve :
df (t )
ROCOF = (7) – la TFD [31] à [33] ;
dt – la méthode de filtrage de Kalman [34] ;
Suivant la performance des algorithmes de PMU implémentés – la transformation dite « en quadrature directe » [35] ;
(voir figure 4, section 2.1.1) et la fréquence à laquelle les données – la méthode de filtrage des moindres carrés [36] [37] ;
de PMU sont reportées, on peut déterminer soit le comportement – le fenêtrage de Blackman-Harris [36] ;
statique, ou le comportement dynamique du réseau. La précision – divers types de filtrage numérique [38] ;
sur la mesure de la phase permet de déterminer les transferts de – la transformée en ondelettes pour déterminer les paramètres
puissance entre les différents sous-réseaux. du phaseur en présence de perturbations [39]. L’avantage de cette
dernière méthode tient dans le fait qu’elle permet de contourner
les inconvénients rencontrés dans les autres approches en pré-
Conditions statiques : la fréquence, l’amplitude et la phase sence de formes d’onde distordues.
sont considérées constantes tout au long de la fenêtre d’obser-
Par ailleurs, la détermination de phaseurs, basée sur des métho-
vation (fenêtre de mesure du PMU).
des des moindres carrés [40], des moindres carrés pondérés [41],
Conditions dynamiques : la fréquence, l’amplitude et la phase ou encore de la TFD avec un développement en séries de Tay-
peuvent varier tout au long de la fenêtre d’observation du fait lor [42], a permis d’améliorer les incertitudes liées à la mesure en
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
des perturbations présentes sur le réseau. conditions dynamiques et, plus particulièrement en présence d’un
important contenu harmonique [43].
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
au niveau des PDC. Le protocole de communication entre PMU et Les mesures sont faites de manière synchrone avec le temps
PDC est régi par la norme IEEE C37.118. GPS. La source de synchronisation est le nombre de secondes
écoulées depuis le 1er janvier 1970. Ce temps est exprimé sous un
L’objectif premier de cette norme est d’assurer que des PMU pro-
format conforme aux protocoles NTP (Network Time Protocol) et
venant de fabricants différents fournissent la même valeur d’un
phaseur réalisée en même temps, au même endroit. Cette condi- UTC en un mot de 8 octets consistant en :
tion est généralement vérifiée lorsqu’il s’agit de conditions stati- – 4 octets pour le nombre de secondes écoulées depuis le 1er jan-
ques (IEEE C37.118 – 2005 [13]). En revanche, lorsqu’il s’agit de vier 1970 (SOC, Second Of Century), ce qui permet d’exprimer le
conditions dynamiques (IEEE C37.118 – 2011 [14]), des différences temps écoulé sur 136 années (jusqu’à 2106) ;
importantes peuvent être observées. – 3 octets pour exprimer la fraction de seconde (FRACSEC, Frac-
La première norme relative aux PMU était la norme IEEE 1344 qui tion of Second) ;
ne tenait pas compte de leur temps de réponse. La norme – 1 octet pour évaluer la précision de la valeur rapportée.
IEEE C37.118 consacre une section à cette notion. Elle aborde égale-
Temps = SOC + FRACSEC / BASE DE TEMPS
ment l’erreur sur la mesure de phaseurs, les éventuelles variations
du phaseur pendant la mesure, les spécifications matérielles et
logicielles des PMU ainsi que celles relatives à la sécurité ou le La trame construite et transmise par le PMU comporte quatre
transport [13] [14]. sous-structures :
Aux paramètres définis à la section 2.1.1.2, sont ainsi – données. Il s’agit de l’ensemble des données mesurées ou cal-
associées les erreurs suivantes (définies dans la norme culées par le PMU (synchrophaseur, fréquence, ROCOF, échantil-
IEEE C37.118 [13] [14]) : lons de données) ;
– configuration. C’est un ensemble de données binaires conte-
– l’erreur sur la mesure du phaseur (TVE, Total Vector Error) : nant des informations sur le traitement des données, leur flux. Il
en existe trois types : CFG - 1 ; CFG - 2 et CFG - 3 :
TVE =
(X r (n ) − X r )2 + (X i (n ) − X i )2 ∗ 100 % (8) CFG - 1 décrit la capacité du PMU ou du PDC en termes
X r2 + X i2 notamment de type de données pouvant être reportées par
ces dispositifs,
où Xr (n) et Xi (n) sont les parties réelle et imaginaire du phaseur CFG - 2 décrit la mesure dont les résultats sont actuellement
construit à partir des données acquises sur le réseau, et Xr et Xi en cours de transmission dans la sous-trame « données »,
les valeurs théoriques correspondantes. La valeur de TVE ren-
seigne sur la qualité des mesures du PMU. La norme IEEE C37.118- CFG - 3 est similaire aux deux sous-structures précédentes et
2011 impose par exemple (en conditions statiques) un TVE inférieur contient le même genre de données mais avec des tailles dif-
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
à 1 %. Ceci correspond à une erreur de phase de 0,01 radian, soit férentes, pour optimiser le transfert de données ;
une erreur sur la mesure du temps de ± 26 ms pour un système à
– en-tête. Il s’agit d’un paramètre d’identification renseignant sur
60 Hz et ± 31 ms pour un réseau à 50 Hz lorsque la fréquence varie
la qualité de la mesure, le temps auquel elle a été effectuée, l’iden-
de ± 5 Hz par rapport à sa valeur nominale, ou encore sous un taux
tité du PMU qui transfère les données ;
de distorsion harmonique de 10 % ;
– commande. Ce paramètre permet au PDC de commander ou
– l’erreur sur la mesure de la fréquence (FE, Frequency Error) :
d’interrompre le transfert de données depuis le PMU, ou d’envoyer
FE = fthéor. − fmes (9) une requête concernant la configuration des données.
– l’erreur sur la mesure de la vitesse de variation de la fréquence 2.4.1 Harmonisation des normes IEEE et IEC
(RFE, Rate of Change of Frequency Error) :
L’harmonisation des normes vise à développer :
⎛ df ⎞ ⎛ df ⎞
RFE = ⎜ ⎟ − (10) – l’interopérabilité complète entre les équipements provenant de
⎝ dt ⎠ théor. ⎜⎝ dt ⎠⎟ mes. constructeurs différents ;
– des modèles de données harmonisés ;
Suivant la fréquence nominale du réseau, des fréquences de – un ensemble compact de protocoles ;
report des données mesurées par le PMU sont définies. Le – la communication et l’échange d’informations ;
tableau 1 présente ces fréquences (selon IEEE C37.118) en fonction
– la sécurité de l’approvisionnement en énergie dans un contexte
de la fréquence nominale du réseau investigué.
d’évolution constante des infrastructures existantes ;
Ainsi un PMU renvoie à intervalles de temps réguliers à un PDC – la protection des données et de la vie privée.
l’ensemble de données ci-dessous sous un format de trames
(« frame ») défini par la norme IEEE C37.118 [13] [14] : La norme IEC 61850 régit la conception et l’automatisation des
mesures au niveau des sous-stations de réseaux électriques. Cette
– le phaseur X
norme appartient au comité technique 57 (TC57, Technical Commit-
– la fréquence f ; tee 57) qui propose une architecture de référence pour les réseaux
– la vitesse de variation de la fréquence ROCOF ; électriques. Cette norme, au départ développée pour les sous-sta-
– l’instant correspondant aux données ci-dessus mentionnées. tions, est aujourd’hui la base pour tous les équipements de terrain
des réseaux électriques utilisés aussi bien pour des applications
Tableau 1 – Vitesse de report des synchrophaseurs temps réel que pour des applications standard. Elle est notamment
utilisée pour le transfert des données entre PMU et PDC.
en fonction de la fréquence nominale du réseau
En effet, la norme IEEE C37.118 régit les applications de surveil-
lance, de contrôle et de protection des réseaux électriques, tandis
Fréquence
50 60 que la norme IEC 61850 est davantage adaptée pour des équipe-
nominale (Hz)
ments de terrain (applications à grande échelle) concernés par les
Fréquence de échanges de données de mesure de phaseurs. Les vitesses de
10 25 50 10 12 15 20 30 60 transfert alors requises sont relativement élevées. L’harmonisation
report (frames/s)
de ces deux normes est actuellement à l’étude.
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
2.4.2 Protocoles de communication Quatre technologies de base pour les capteurs permettent de
déterminer la consommation d’énergie électrique :
La décentralisation du réseau électrique implique un développe-
– les shunts résistifs ;
ment accru des normes et protocoles. Pourtant les stratégies des
– les bobines de type Rogowski ;
protocoles de communications restent à l’heure actuelle très natio- – les capteurs à effet Hall ;
nales, il n’existe pas de standard global. Il est primordial que les – les transformateurs de courants.
solutions déployées soient interopérables (différents matériels, dif-
férents fabricants mais fonctions identiques) pour assurer leur Les capteurs de courant ont pour fonction principales de :
pérennité. – mesurer fidèlement (sans déformation) et suivant un facteur
En Europe et plus particulièrement en France la technologie de d’agrandissement ou d’abaissement, le courant qui les traverse ;
communication via les courants porteurs en ligne (CPL ou PLC – isoler la grandeur mesurée du circuit de mesure ;
pour Power Line Communications) s’est imposée comme protocole – adapter les impédances d’entrée du réseau et du système de
de communication entre compteurs intelligents et PDC. Cette tech- mesure.
nologie consiste à utiliser le réseau électrique pour transmettre des L’environnement et la configuration de la mesure (niveau du cou-
informations. La consommation peut être communiquée par le rant à mesurer, gestion des modes communs, isolation galvanique
compteur au distributeur d’énergie qui peut à son tour envoyer éventuelle, composante continue éventuelle, température, préci-
des instructions de configuration au compteur. Il existe plusieurs sion, résolution…) dictent le choix du capteur.
déclinaisons de cette technologie (CPL-G3, utilisé en France et au
Japon notamment, CPL-Prime, utilisé en Espagne, Australie et Bré- La puissance fournie aux particuliers est généralement mono-
sil, CPL-More, utilisé en Italie et en Espagne, CPL-Homeplug, utilisé phasée et le circuit de mesure utilise un transformateur de courant
en Chine, en Australie et en Allemagne). (États-Unis) ou un shunt résistif (Europe). Dans un schéma triphasé,
les shunts requièrent une isolation mais offrent l’avantage d’être
Aux États-Unis, ce sont les technologies sans fil qui sont privilé- relativement stables, même en présence de puissants champs
giées pour transmettre des informations sur le réseau électrique magnétiques comparés aux autres types de capteurs. Leur faible
entre divers équipements et PDC. coût favorise leur utilisation dans les dispositifs de mesure côté
Quelle que soit la technologie utilisée, le protocole TCP/IP (Trans- consommateur particulier.
mission Control Protocol/Internet Protocol) est l’un des mieux
adaptés pour la communication dans les smart grids. 3.1.1 Shunt
Les shunts sont les capteurs de courant les plus simples et les
moins coûteux. Ils sont constitués d’une résistance de faible
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Une mesure de la déformation du signal est donnée par le taux sont effectuées (voir tableau 1). L’échange de ces données entre PMU
de distorsion harmonique (THD, Total Harmonic Distortion) : et systèmes de surveillance à grande échelle permet de connaı̂tre
l’état du réseau en temps réel et donc d’engager, en fonction des scé-
2
+∞ ⎛U ⎞ narios rencontrés, des actions visant à contrôler et stabiliser le réseau.
THD = ∑k =2 ⎜⎝ Uk ⎟⎠ (13)
1
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Pour des longueurs de ligne supérieures à 80 km, le modèle appro- Dans le cas des réseaux de transport, les technologies smart grid
prié est un modèle dit « en p » (figure 9c) [55]. permettant de répondre à ce défi passent par la mise en place
d’outils de prédiction de la production éolienne et photovoltaı̈que
La propagation des ondes dans un tronçon de ligne de transmis-
jusqu’à 72 h à l’avance. Cette fonctionnalité est basée à la fois sur
sion est déterminée par un ensemble de paramètres regroupés
la présence de stations météo et de capacités de calculs directe-
sous une matrice ABCD. Ces paramètres dépendent de la résis-
ment intégrées au niveau des postes électriques. L’intelligence se
tance R, de l’inductance L, de la conductance G et de la suscep-
trouve ainsi déportée des centres de supervision vers les postes
tance BS. La relation entre l’entrée et la sortie de la ligne s’écrit :
électriques. Grâce à ces caractéristiques, le réseau de transport
⎡Vs ⎤ ⎡ A B ⎤ ⎡Ve ⎤ peut être adapté pour transporter à tout moment les EnR prévues
⎢⎣ Is ⎥⎦ = ⎢⎣C D ⎥⎦ ⎣⎢ Ie ⎦⎥ en toute sécurité. Le système IPES (insertion de la production
éolienne et photovoltaı̈que dans le système) développé par RTE
Pour chacune des situations de la figure 9, on obtient (lois de entre dans cette catégorie [56]. Il repose sur l’implémentation de
postes électriques intelligents capables à la fois d’aiguiller en
Kirchhoff) :
temps réel l’électricité qui y transite vers les lieux de consomma-
– Cas (a) : tion critiques et de gérer les défaillances des lignes de transmission
⎡Vs ⎤ ⎡ 1 Z ⎤ ⎡Ve ⎤ dans l’optique de maintenir le reste du réseau opérationnel.
=
⎣⎢ Is ⎦⎥ ⎢⎣0 1 ⎥⎦ ⎣⎢ Ie ⎦⎥ Les mesures effectuées conformément à la norme UTC permet-
tent de rapidement géolocaliser les défauts et optimiser les proces-
– Cas (b) : sus d’autodiagnostic et d’autocicatrisation.
⎡Vs ⎤ ⎡ 1 0⎤ ⎡Ve ⎤
⎢⎣ Is ⎥⎦ = ⎢⎣Y 1⎥⎦ ⎢⎣ Ie ⎥⎦ 3.4.2 Systèmes de surveillance continue
des courants de fuite
– Cas (c) :
⎡ YZ ⎤ Les EnR constituent la solution aux défis environnementaux pro-
1+ Z ⎥
⎡Vs ⎤ = ⎢
posés par une consommation d’énergie toujours grandissante et la
2 ⎡Ve ⎤
⎢⎣ Is ⎥⎦ ⎢ ⎛ YZ ⎞ YZ ⎥ ⎢⎣ Ie ⎥⎦ nécessité de rendre nos réseaux électriques intelligents tout en
⎢Y ⎜ 1 + ⎟ 1+ ⎥ incorporant un schéma de production décentralisée de l’énergie
⎢⎣ ⎝ 4 ⎠ 2 ⎥⎦ électrique.
Les PMU positionnés aux deux extrémités de la ligne mesurent Pourtant toutes les EnR ne bénéficient pas du même crédit
de manière synchrone les couples {Ve, Ie} et {Vs, Is} à l’entrée et à auprès des acteurs du réseau. Les phénomènes physiques sous-
la sortie de la ligne (respectivement). À partir de ces mesures, jacents ne peuvent être exploités suivant une approche unique.
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
l’impédance et l’admittance de la ligne peuvent être déduites Ainsi l’éolien et le solaire (thermique et photovoltaı̈que (PV)) se
(donc les paramètres A, B, C et D) : sont plus facilement imposés, comparés aux autres formes d’EnR,
du fait non seulement de leur disponibilité mais également de leur
2 ( Ie − Is ) maturité technologique (dispositifs d’électronique de puissance,
Y = (14) transport HVDC). De plus, les systèmes deviennent abordables en
Ve + Vs
termes de coûts du fait de mesures incitatives des gouvernements.
Un module PV du genre de ceux implantés sur les toits des bâti-
Ve2 − Vs2 ments par exemple est constitué d’un empilement de six matériaux
Z = (15)
Ve Is + Vs Ie (type monoverre, voir figure 10) [57]. Le guide UTE C 15-712
recommande de raccorder à la terre toutes les carcasses métalli-
3.4 Utilisation de capteurs spécifiques ques des modules PV en régime BT. Ce qui, d’après les lois fonda-
mentales de l’électrostatique, constitue des condensateurs dont la
Le réseau électrique ne deviendra intelligent qu’à partir du capacité peut s’exprimer selon la relation suivante :
moment où chaque module d’instrumentation, à tous les niveaux, Sa
sera doté de capteurs spécifiques, précis et comportant des techno- Cd = ε0 εr (16)
logies de communication. Les sections ci-dessous décrivent quel- e
ques-uns de ces capteurs. où e0 est la permittivité du vide, er la permittivité relative du maté-
riau, Sa la surface du condensateur et e l’épaisseur du diélectrique.
3.4.1 Surveillance en temps réel de l’état
des lignes de transmission
Cadre en aluminium
La complexité grandissante des réseaux électriques avec l’intro-
duction massive des EnR, la décentralisation des moyens de pro- Capacité parasite
duction, les nouveaux usages de l’électricité et l’intelligence appor-
tée au réseau électrique par l’implémentation des technologies de EVA
l’information et de la communication, fait évoluer les conditions
d’exploitation du réseau. Ce dernier doit en effet intégrer le carac- Semi-conducteur
tère intermittent des EnR et être capable de répartir en temps réel
les flux d’énergie selon la demande énergétique et la disponibilité
Tedlar
de la production.
Fixation
L’évolution de nos sociétés implique un recours grandissant à
l’énergie électrique. Cependant, parallèlement à ce recours les pics
de consommation aux heures de pointe et en hiver augmentent
beaucoup plus vite (± 25 % en dix ans). La réponse à cette problé- . EVA (Ethylene - Vinyl Acetate) : adhésif diélectrique
matique de manière durable tient dans la capacité à effacer ces pics . Tedlar : film de protection anti-UV
de consommation et donc à mobiliser rapidement des sources de
production tout en réduisant les émissions dans l’atmosphère de Figure 10 – Représentation des capacités parasites de modules
gaz à effet de serre. photovoltaı̈ques de type monoverre
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ces capacités parasites sont à l’origine de courants de fuite dans les besoins en matière de reprise automatique de service des ins-
l’installation PV. tallations des utilisateurs. Implémenter le système de protection
Deux schémas de connexion sont généralement utilisés pour rac- adéquat implique de localiser efficacement les défauts que l’on
corder la production photovoltaı̈que au réseau électrique : désire circonscrire. On parle soit de « localisation » du défaut pour
indiquer son emplacement exact, ou de « calcul de distance » (du
– une connexion via des transformateurs est utile non seulement défaut) lorsqu’il s’agit de la distance au poste source.
pour élever/abaisser la tension, mais également comme dispositif
de sécurité à travers une isolation galvanique. Ce qui favoriserait Jusqu’à présent les efforts en termes de localisation de défauts
l’élimination des courants de fuite et éviterait d’injecter des cou- concernaient exclusivement les réseaux de transport du fait de
rants continus dans le réseau électrique. L’inconvénient de cette leur impact sur l’ensemble du système électrique global et à cause
approche tient dans le prix de tels transformateurs, leur encombre- du temps relativement important requis. Aujourd’hui, la génération
ment – même si la taille et le poids peuvent être considérablement distribuée est majoritairement introduite sur les réseaux HTA et
réduits avec certaines technologies (transformateurs HF) – et une BTB afin de contenir les situations de forte charge du réseau de dis-
moins bonne efficacité [58] ; tribution. De fait ce problème de localisation de défauts devient
– une connexion sans transformateur, cette approche est plus davantage crucial sur le réseau de distribution.
efficace comparée à la précédente. Cependant la sécurité est le
souci principal du fait de l’existence d’importants courants de Trois approches sont généralement utilisées pour localiser les
fuite. En effet, sans isolation galvanique, un chemin direct peut défauts sur le réseau [63] :
être créé entre la production PV et le réseau. De plus, la tension de – utiliser les formes d’ondes progressives de courant et de ten-
mode commun charge et décharge la capacité parasite qui génère sion mesurées soit à une extrémité ou aux deux extrémités de la
des courants de fuite importants qui, en retour, génèrent des per- ligne concernée. À partir d’un système de surveillance du réseau,
turbations sur le réseau (interférences électromagnétiques, harmo- il est possible de repérer l’instant de passage du défaut et délimiter
niques, fluctuations) et des pertes en ligne. Pour se conformer aux une zone pour isoler sa source [64], [65] ;
exigences de la norme IEC 60601-1 et limiter le niveau des courants – utiliser les composantes à haute fréquence (des signaux de
de fuite, les systèmes PV sans transformateurs sont souvent cou- courant et de tension) qui s’installent immédiatement après l’appa-
plés à des onduleurs à pont milieu ou à pont complet susceptibles rition du défaut [63] ;
notamment de bloquer la pleine tension imposée par le bus – calculer les impédances de ligne à partir des composantes fon-
continu de la chaı̂ne PV et générer des tensions de mode commun.
damentales des signaux de courant et tension mesurés aux deux
Que le système comporte un transformateur ou pas, il est couplé extrémités de la ligne. Cette approche permet de calculer la dis-
à une unité de surveillance qui peut déconnecter momentanément tance au défaut mais nécessite une très bonne connaissance du
l’onduleur du réseau de distribution dans le cas où les courants de réseau. Ce qui est difficile en présence de génération distribuée.
fuite dépassent un certain seuil (30 mA). Elle est appliquée dans le cas de défauts monophasés à faible cou-
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Par ailleurs, l’interface avec le réseau de distribution est assurée rant de défaut (réseaux à neutre isolé ou compensé) [66] à [68].
au moyen d’équipements d’électronique de puissance de manière
à [59] : 3.4.4 Postes de transformation
– faire correspondre les paramètres de génération des sources
L’intelligence du réseau électrique implique également l’automa-
distribuées avec ceux des lignes électriques ou des utilisateurs
finaux ; tisation des postes de transformation à travers l’installation de
– faire correspondre les paramètres et les couplages des capaci- technologies interactives permettant de remplir les nouvelles fonc-
tés de stockage avec ceux des lignes électriques ; tionnalités requises au niveau des interfaces réseaux de transport/
– améliorer la QEE (compensation des creux et chutes de tension, réseaux de distribution/utilisateurs finaux. Les applications smart
de l’asymétrie, des distorsions des formes d’onde…). grid telles que la détection de défauts, la restauration des services
après réparation d’un défaut (autocicatrisation), les infrastructures
Des topologies particulières du réseau sont alors adoptées de de mesure avancées, la gestion de la demande requièrent en effet
manière à pallier les inconvénients précédemment décrits [60] [61]. des fonctionnalités opérationnelles avancées. Elles passent par
exemple (voir section 3.4.1) par l’implémentation de capacités de
3.4.3 Systèmes de localisation de défauts calculs et l’installation de stations météo directement dans les pos-
sur les réseaux de transport tes de transformation.
et de distribution De plus l’intelligence présente au niveau des postes de transfor-
Les réseaux de distribution sont une composante importante du mation permet de disposer d’un moyen d’échange de données
réseau électrique en ce sens qu’ils constituent le lien final entre entre ces derniers qui permet de localiser les moyens de produc-
réseau de transport et consommateurs. Cependant environ 80 % tion distribuée, le niveau de tension locale tout comme les puissan-
des interruptions de la fourniture d’électricité aux consommateurs ces active et réactive disponibles. Ainsi, par des mécanismes
provient de défauts sur le réseau de distribution (câbles, postes…). d’interrogations/réponses, lorsqu’un défaut est détecté par un
Ces défauts peuvent avoir une origine externe (perturbations poste de transformation, ce dernier réunit les informations sur les
atmosphériques, amorçages de corps étrangers…) ou interne (ava- niveaux de puissance disponible permettant de le résorber
ries de matériels, manœuvres inopportunes…) [62]. Suivant le (figure 11) [69]. La même approche est également employée pour
nombre de phases impliquées, on parle de défaut mono (les plus détecter la présence d’une nouvelle production distribuée [69].
répandus, mais également fugitifs), bi ou triphasé (permanents, Du point de vue de la normalisation, la fiabilité des équipements
responsables des dégâts les plus importants). Les paramètres qui électroniques développés pour apporter de l’intelligence aux pos-
caractérisent les défauts sont la forme, la durée et l’intensité du tes de transformation est régie, en termes de protocoles de com-
courant qu’ils génèrent. munication, par la norme IEC 61850.
Si la mise hors tension de l’ouvrage concerné permet d’éliminer
les courants de court-circuit dus à un défaut, le mode de raccorde- 3.4.4.1 Dispositifs de compensations électroniques
ment à la terre du (des) point(s) neutre(s) des installations peut
également les limiter en même temps que les surtensions (mise à L’énergie électrique échangée entre producteur et consommateur
la terre par bobine de compensation ou impédance de limitation s’évalue en termes de kilowattheures consommés (puissance
notamment). C’est le rôle des systèmes de protection de remplir consommée pendant une heure). La puissance est le paramètre
ces fonctions de manière sûre, sélective et rapide et de spécifier décrivant le mieux les besoins énergétiques d’un système.
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
PT PT PT
PT1 PT1 PT1
M M M
Superviseur de
l’agencement
PT2 PT2 PT2
des priorités
- Défaut de tension détecté par - Informations renvoyées par - Classement (par PTM) des PT
PTM chaque PT (capacité à répondre à selon leur influence
la demande, puissance apparente - Résolution (par PTM) du
- Message requérant de l’aide
injectée, puissance disponible…) problème
envoyé à PT1, PT2 et PT3
- Sollicitations (puissance requise)
éventuelles des autres PT
PT PT PT1
PT1 PT PT1
M M
M
PT2 PT2
PT2
PT3 PT3
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
PT3
- PTM envoie les nouvelles - PTM reçoit des informations sur - PTM détermine si le défaut a été
consignes de puissances active et la différence de tension due à convenablement traité ou si un
réactive l’injection de puissance nouveau cycle doit être
implémenté
Figure 11 – Simulation d’une gestion de défauts à partir d’un échange d’informations entre postes de transformation
où P est la puissance et U et I les valeurs efficaces de la tension et Type de puissance Expression mathématique
du courant respectivement.
En régime variable, la tension et le courant dépendent du temps : Puissance instantanée p (t) = u (t) x i (t)
+∞
i (t ) = i + ∑k =1 2 Ik sin (2πkf + φk ) (18) +∞
Puissance apparente (VA) S = u i + ∑ Uk Ik
k =1
et
+∞
+∞
u (t ) = u + ∑k =1 2 Uk sin (2πkf + φk ) (19) Puissance active (W) P = u i + ∑ Uk Ik cos φk
k =1
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
π
Considérons en effet un tronçon de réseau de distribution. Les de récepteur introduit donc un retard de phase de du courant par
impédances des réseaux de transport et de distribution sont princi- 2
palement de type réactif inductif. C’est-à-dire qu’elles peuvent être rapport à la tension.
assimilées à l’association en série d’une résistance et d’une induc- Pour une charge capacitive (X = C), cette chute de tension
tance comme sur la figure 12 (cf section 3.3). Les grandeurs physi- devient :
ques telles que les résistances, les inductances et les capacités sont π⎞
⎛
réparties sur toute la longueur de la ligne. Autrement dit les carac- 1 I − j ⎜ φ (t ) + ⎟
téristiques R et X seront d’autant plus importantes que la ligne sera U C (t ) = I (t ) = m e ⎝ 2⎠ (26)
jC ω Cω
longue (absence d’injection d’EnR par exemple). L’impédance de ce
tronçon vaut donc : π
du courant sur la
Ici c’est par contre une avance de phase de
2
ZCC = R 2 + ( X ω )
2 (22) tension qui est introduite. Et l’énergie réactive correspondante vaut
QC = - CwU2. Ainsi, par convention, tout élément inductif du réseau
Le diagramme de Fresnel associé fait apparaı̂tre le déphasage consomme de l’énergie réactive, alors que tout élément capacitif
f (t) entre le courant et la tension (figure 12) ainsi que les compo- en produit.
santes active et réactive du courant :
La puissance réactive sert à l’aimantation des circuits magnéti-
V 1 = V 2 + (R + jX ) Ime− j φ (t ) (23) ques des appareils et machines à induction (transformateurs,
moteurs, lampes fluorescentes ou, plus généralement, tout
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Puissance active (W) P (t) = UeffIeff cos (f (t)) P (t) = UeffIeff cos (f (t))
Puissance réactive (VAr) Q (t) = UeffIeff sin (f (t)) Q (t) = UeffIeff sin (f (t))
Z = R + jX
I = Ia + Ir A
R X
V1
Charge
V 1 = V2 + Z I V2 jX I
du
réseau φ I V2
a
RI
Ir I
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Z = R + jX
V’1
I = Ia + Ir Ia A
R X
– Ir jX Ia
Charge
V’1 = V2 + R I V2 du
réseau Ia V2 RI
récepteur comportant des dispositifs électromagnétiques ou des – isoler les circuits d’alimentation (primaire) des circuits d’utilisa-
enroulements couplés magnétiquement). Cette puissance corres- tion (secondaire) pour des raisons de sécurité aussi bien pour les
pond à une énergie inexploitable pour l’utilisateur. opérateurs de réseau que pour les matériels électriques.
Cependant, la transporter en même temps que la puissance Certains transformateurs de courant consistent en un anneau
active requiert que les lignes soient surdimensionnées, du fait toroı̈dal en acier laminé autour duquel un enroulement secondaire
d’un courant appelé plus important, donc une perte de rendement est bobiné. Le primaire étant, dans ce cas, le conducteur de ligne
(faible facteur de puissance). Ce qui a pour conséquence soit d’aug- qui traverse l’anneau sans le toucher. Sa position à l’intérieur de
menter le coût d’exploitation des lignes de transport et de distribu- l’anneau importe peu, du moment qu’il n’y a pas de contact. Le rap-
tion ou de conduire à les utiliser à un point de fonctionnement pro- port de transformation vaut k = N2 (le nombre de spires de l’anneau
che de leurs limites. toroı̈dal). Ce rapport peut être modifié en faisant passer plusieurs
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Cette
puissance réactive est, au-delà d’un certain seuil fois le primaire par le centre de l’anneau (on passe ainsi de N1 = 1
Q à N1 = n, n étant le nombre de passages du conducteur primaire à
( tanφ = > 0,4 en France), facturée par les fournisseurs d’énergie travers l’anneau central), en réalisant des boucles.
P
selon les découpages tarifaires. Le principe des transformateurs de courant et de potentiel repose
Il devient alors primordial de compenser l’énergie réactive au sur la loi de Faraday : une variation de flux magnétique j (due à
plus près de sa consommation en fournissant l’énergie requise à l’application d’une tension sinusoı̈dale côté primaire) à travers les N1
la place du réseau. Cette action permet à la fois de réduire les spires du bobinage crée une force électromotrice (f.e.m) e1 (l’inverse
coûts d’exploitation, d’augmenter la puissance disponible, de est également possible, une f.e.m crée une variation de flux). Lorsque
réduire le courant dans les installations et ainsi limiter l’usure pré- ce flux traverse le bobinage du secondaire, il génère une f.e.m induite
maturée des équipements. e2. Les f.e.m ainsi générées sont reliées aux caractéristiques du trans-
formateur suivant les expressions mathématiques ci-dessous :
La compensation d’énergie réactive peut être réalisée en plaçant
en parallèle de la charge consommant de l’énergie réactive, soit un dϕ
ei = ( − 1) k = ( − 1) ui
i i
(27)
condensateur, ou une batterie de condensateurs à l’entrée d’une dt
installation (figure 13). Dans tous les cas, la compensation est
faite au plus près possible de cette charge, pour éviter un appel de N2
puissance réactive sur le réseau (voir article Condensateurs de avec i = 1 ou i = 2, et k = est appelé « rapport de
N1
puissance [D 4 710]). Le courant réactif (capacitif) ainsi généré suit
transformation ».
le même chemin que le courant réactif inductif et est en parfaite
opposition de phase comparé à celui (réactif inductif) consommé La figure 14 présente le schéma de principe et les différents usa-
par les éléments inductifs. L’intensité du courant résultant de l’addi- ges des transformateurs de courant et de tension au niveau des
tion de ces deux courants est fortement réduite, voire annulée s’ils postes de transformation sur un smart grid.
sont égaux. La compensation ainsi réalisée peut atteindre 40 %. Dans le cas idéal, les résistances des enroulements sont nulles
L’inconvénient majeur de cette méthode tient dans la distorsion har- (pas de pertes par effet Joule), il n’y a non plus ni hystérésis, ni
monique qu’elle génère. courants de Foucault (pas de pertes dans le circuit magnétique) et
En pratique il n’est généralement pas économique de compenser le circuit magnétique est fermé (pas de fuites magnétiques).
entièrement la puissance réactive. En effet, il est souvent préférable En réalité, les transformateurs ne sont jamais parfaits et il faut tenir
de la compenser partiellement pour ramener sa consommation par compte des pertes dues aux phénomènes cités plus haut. Les circuits
les équipements dans les limites spécifiées contractuellement. équivalents correspondants deviennent ceux de la figure 15.
3.4.4.2 Transformateurs traditionnels de courant Nous avons vu à la section 2 que les PMU permettent de connaı̂-
et de potentiel tre en temps réel l’état du réseau électrique. Cependant, les
niveaux des signaux en entrée des PMU n’excèdent en général
Les transformateurs de courant et de potentiel sont des instru- pas quelques volts à quelques dizaines de volts. Et, pour des rai-
ments dont les fonctions consistent à : sons de sécurité, il est souvent nécessaire de procéder à une isola-
– transférer (en régime alternatif) de l’énergie d’une source tion galvanique entre les équipements de mesure utilisés en basse
(primaire) vers une charge (secondaire). Cette fonction peut tension et les éléments de réseau à haute tension. Il est donc indis-
s’accompagner d’une élévation ou d’un abaissement de l’ampli- pensable de recourir aux transformateurs de courant et de potentiel
tude du signal tout en conservant sa forme et sa fréquence ; pour faire correspondre les amplitudes des signaux à mesurer avec
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Réseau de
transport
Transformateur
de potentiel
Primaire
Secondaire
Transformateur
Polarité Courant de charge de courant
Réseau de PMU
distribution
Relais
protection Shunt PMU
i1 i2
N1 : N2
Mesure
d’énergie Relais
protection
u1 e1 e2 u2
Transformateur
idéal
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
I1 R1 jX1 Ip jX2 R2 I2
Φm
IΦ
+ +
e1 N1 N2 e2
Rc1 jXm1 Charge
u1 – – réseau u2
Ic Im
I1 : primaire
Is : réel au secondaire
Rfils : bobinage
LM : inductance magnétisante
u2 : tension au secondaire
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
les calibres d’entrée des PMU. Ce recours requiert cependant de Des méthodes d’analyses sont actuellement développées pour la
caractériser les erreurs sur la mesure introduites par l’utilisation détermination et la correction des erreurs en présence de formes
de ces équipements. d’onde distordues, caractéristiques de celles rencontrées sur les
On distingue deux types de sources d’erreurs. Elles déterminent réseaux électriques réels [56].
la classe de précision du transformateur :
3.4.5 Systèmes de surveillance en temps réel
Vs de l’état des disjoncteurs
– erreur sur le rapport de transformation ( εk = kn
, où kn est la
Vp
L’intégration accrue des EnR a entraı̂né un déploiement plus impor-
valeur nominale du rapport de transformation, Vp la valeur efficace
tant de transformateurs (élévateurs ou abaisseurs de tension) et de
de la tension au primaire, et Vs celle au secondaire) ;
disjoncteurs sur les réseaux électriques. Les sollicitations de ces équi-
– erreur de phase (différence de phase entre l’inverse du vecteur pements, de plus en plus nombreuses, dues à une plus grande fré-
tension au secondaire et le vecteur tension au primaire). quence des pointes de consommation (et donc un recours aux EnR
Les normes IEEE C57.13, IEEE C37.110 et IEC 60044-2 fixent les plus important), impliquent plus d’opérations de maintenance, un
spécifications et les classes de précisions pour les transformateurs vieillissement prématuré et des coûts exorbitants d’exploitation.
de courant et de potentiel (tableau 4 et tableau 5). Le paramètre Vf De plus, leur emplacement dans les postes de transformation
est la limite haute de fonctionnement du transformateur. notamment fait qu’ils ne sont pas facilement accessibles. D’où
À moins d’utiliser un système de compensation, les erreurs admis- l’implémentation d’outils de télésurveillance qui optimisent les
sibles, notamment en ce qui concerne la phase, compromettraient coûts de maintenance, informent sur l’état de ces équipements et
sérieusement la conformité (relativement à la norme IEEE C37.118) sur l’imminence éventuelle d’une panne.
des mesures faites par le système transformateur-PMU. Cependant, pour éviter la redondance des données recueillies, il
En effet, l’erreur sur la synchronisation au temps GPS peut attein- est impératif d’identifier les composants dont les défaillances éven-
dre une précision de ± 0,2 ms. Or la norme IEEE C37.118-2011 fixe à tuelles sont les plus susceptibles de fragiliser l’équilibre du sys-
1 % la limite de TVE (voir section § 2.4) acceptable pour un PMU tème dans son ensemble. Des méthodes de classement basées
utilisé sur réseau de distribution. Ce qui correspond à une erreur sur une série d’indicateurs calculés à partir des flux de puissance
sur la synchronisation de 1 ms, soit 0,022 (1,320 min) pour un sont utilisées pour classer les équipements en fonction de la proba-
réseau 60 Hz ou encore 0,018 (1,080 min) pour un réseau 50 Hz. bilité d’une panne [70] à [73].
Par ailleurs, il apparaı̂t également primordial, dans cette même La figure 16 présente le mécanisme de base des systèmes de
optique, de connaı̂tre le comportement en fréquence des transfor- surveillance des disjoncteurs et transformateurs du réseau élec-
mateurs de mesure utilisés conjointement avec les PMU sur le trique. Le calcul de l’indice de performance peut se faire à partir
réseau électrique de distribution. La norme IEEE C37.118 impose d’une base de données de défauts prédéfinis (défauts de tension,
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
de caractériser leur comportement en présence de signaux défor- sous-réseau surchargé…) mais également sur les non-linéarités
més présentant des harmoniques statiques jusqu’au rang 50 dues à une génération de puissance réactive.
(2,5 kHz pour un réseau 50 Hz, ou 3 kHz pour un réseau 60 Hz). Cependant une autre approche consiste à se référer aux mesures
les plus récentes de l’état du réseau pour calculer l’indice de perfor-
mance [74]. Une liste d’éventuels défauts les plus sévères est dans
Tableau 4 – Erreurs limites des transformateurs un premier temps mise à jour au regard du dernier état du réseau
de potentiel utilisés en configuration de mesure répertorié. Dans un second temps un ensemble de risques critiques
pour le système est identifié [73].
0,8 - 1,2 x tension nominale Deux indices de performance (ou PI pour Performance Indice)
0,25 - 1,0 x charge nominale à 0,8 pF sont définis [74] :
Classe de
Erreur sur le rapport de 2n
précision ⎛ r⎞
Erreur de phase l W V −V
transformation
(en minutes) P IV = ∑i =1 i ⎜ i limi ⎟ (28)
(en %) 2n ⎜⎝ ΔVi ⎟⎠
0,1 ± 0,1 ±5
et
0,2 ± 0,2 ± 10 2n
nl W ⎛ Sl ⎞
P IMVA = ∑i =1 li ⎜ lim (29)
2n ⎝ Sl ⎟⎠
0,5 ± 0,5 ± 20
1,0 ± 1,0 ± 40
3,0 ± 3,0 Non spécifié
Identification
composants critiques
Charge
Tableau 5 – Erreurs limites des transformateurs sous-réseau Disjoncteurs
Calcul critiques
indice de Actions
de potentiel utilisés en configuration de protection performance correctives
Transformateurs
Tension critiques
0,25 - 1,0 x charge nominale à 0,8 pF lignes
0,05 - Vf x tension nominale au primaire
Classe de
précision Erreur sur le rapport de
Erreur de phase Système
transformation
(en minutes) de
(en %) contrôle
3P ± 3,0 ± 120
Figure 16 – Surveillance et évaluation des composants critiques
6P ± 6,0 ± 240
du système de transmission
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
PIV classe chaque défaut en fonction de la gravité des surcharges En régime statique l’équilibre thermique du câble est régi par
de tensions rencontrées sur chaque portion du sous-réseau : l’équation :
– Vi est l’amplitude de la tension sur la ligne i ; qc + qr = R I 2 + qs (30)
– l est le nombre total de lignes du sous-réseau ;
– n est l’exposant de la fonction de pénalité. Il est en général fixé soit :
à 1. Plus cette valeur est grande, plus grande sera la pénalité
lorsque le système s’écarte des limites de tensions admises ; qc + qr − qs
I= (31)
– les facteurs de pondération Wi sont déterminés suivant un pro- R
cédé de hiérarchisation (Adaptative Hierarchy Process, AHP) en
fonction de l’importance de chaque ligne par rapport au reste du avec qc ([W.km-1]) pertes de chaleur par convection,
système [75]. Cette importance est évaluée par un expert du sys- qr ([W.km-1]) pertes de chaleur par rayonnement,
tème qui fixe une valeur pour chacun des facteurs Wi, sachant qs ([W.km-1]) chaleur reçue du soleil,
que ∑i Wi = 1. Plus un tronçon du réseau est important, plus son R ([W.km-1]) résistance AC du câble,
coefficient de pondération sera élevé. Et, par ricochet, plus impor- I ([A]) courant circulant dans le câble.
tante également sera la pénalité pour des valeurs en dehors des
limites spécifiées ; Par ailleurs, d’autres éléments tels que les disjoncteurs, les trans-
– ΔVilim représente les limites admises pour les surcharges de formateurs de courant, de tension et de puissance peuvent encore
tension sur chaque ligne. En conditions normales, cette valeur est diminuer la capacité de transit de certaines branches du réseau.
fixée à ± 5 % de la valeur nominale. Ainsi, en surveillant en temps réel la capacité de transit des
lignes de transmission (DLR ou Dynamic Line Rating), il devient
PIMVA tient compte du nombre de fois où ce défaut s’est produit
possible d’optimiser le transit de puissance en fonction des condi-
sur le sous-réseau :
tions atmosphériques et de l’état des lignes.
– Sl est le flux de puissance à travers la ligne ;
– Sllim est la puissance maximale autorisée sur la ligne ; Par exemple, par temps de fort ensoleillement, lorsque la tempé-
– nl est le nombre de lignes ; rature extérieure est relativement élevée et en absence de vent, les
– Wli est le facteur de pondération de chaque ligne. lignes sont capables de transporter une puissance de 75 MVA. En
présence d’un vent faible d’à peine 1 m/s et sous une incidence de
Ces indices de performance permettent une meilleure compré- 45 , cette capacité augmente d’environ 35 %, voire davantage [76].
hension de l’effet d’un défaut critique sur le système entier. Une
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Capteurs de Enveloppe
température
Processeur et modules
de communication
(intégrés à l’enveloppe)
Pinces de fixation
Transformateur de
courant
Ligne de transmission
Pour les équipements, elle adresse un ensemble d’appareillages La réponse à ces questions est apportée par un groupement de
localisés dans les postes électriques qui permettent de réaliser la travail réunissant la Commission nationale de l’informatique et
fonction de protection. Parmi ces appareillages, on retrouve : des libertés (CNIL) et la Fédération des industries électriques, élec-
– les PMU qui permettent de détecter des formes d’onde non sta- troniques et de communication (FIEEC) à travers le « Pack de
tionnaires caractéristiques de la présence de défauts (voir sec- conformité ».
tions 2.1.1, 2.2 et 3.4.3). Les défauts sont en effet des signaux tran- Trois scénarios d’approche sont identifiés :
sitoires qui varient rapidement et ne peuvent être caractérisés par – celui de la collecte de données dans le logement, sans commu-
des outils classiques de traitement du signal basés sur la transfor- nication vers l’extérieur. La responsabilité de la gestion de ces don-
mée de Fourier ; nées incombe à l’usager seul. Il peut, par exemple, s’agir de la
– les transformateurs de mesure (voir section 3.4.4) qui permet- communication entre le thermostat et le chauffage ;
tent de ramener les valeurs nominales des signaux de courant et – celui des données collectées dans le logement, transmises à
de tension à des valeurs conventionnelles pouvant directement ali- l’extérieur pour autoriser un pilotage à distance de certains équipe-
menter des relais ; ments de ce logement. Il peut s’agir de la proposition d’un nouveau
– les relais de protection (de technologie électromécanique, à contrat électrique en fonction des données de consommation ;
base de composants d’électronique de puissance, ou encore de – celui de données collectées dans le logement et transmises à
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
convertisseurs analogique-numérique) qui, à partir d’une surveil- l’extérieur. Ces données peuvent être utilisées par un gestionnaire
lance continue, permettent de détecter des conditions anormales de réseau pour proposer un service, sans pilotage d’équipements,
et déclencher les actions de protection adéquates ; à l’usager. Il peut s’agir de la production d’eau chaude sanitaire ou
– les disjoncteurs qui permettent de connecter ou déconnecter un encore la recharge du VE au moment où l’électricité est la moins
équipement du reste du réseau (en fonction de son état). chère.
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
teurs et aux productions locales d’EnR. Dans ce cadre, le dévelop- quelques années ; ceci provient essentiellement du Grenelle Envi-
pement de capacités de stockage permet de contribuer à la fois à ronnement et des réglementations thermiques.
l’équilibre local et à la stabilité du réseau en permettant un ajuste-
Les notions de bâtiment à énergie positive (qui produit plus à
ment de la charge en présence de pointe de consommation notam-
partir d’EnR qu’il ne consomme sur une année) ou haute qualité
ment. Le stockage sert également de réservoir de régulation de la
énergétique (HQE) sont devenues indispensables. L’étape suivante
fréquence du réseau et constitue très ponctuellement des solutions
dans la nouvelle maille d’optimisation énergétique (après le bâti-
de secours à l’écroulement du réseau.
ment à énergie positive) concerne les territoires à énergie positive.
Par ailleurs, les équipements de réseau que sont les PMU et L’enjeu consiste à maı̂triser la pointe de consommation. Le fait de
autres compteurs communicants constituent des outils d’aide à la consommer tous en même temps engendre une sollicitation maxi-
prévision de défaillances et à la détection de pannes. L’intégration mum des moyens de production, des réseaux, et le prix de
de fonctions avancées d’analyse d’incidents permettent, en cas l’empreinte carbone est le plus élevé. Il est indispensable de trou-
d’incident sur le réseau, aux gestionnaires de cibler la zone à cir- ver le bon mix de bâtiments résidentiels et tertiaires qui permettent
conscrire (ı̂lotage) afin d’éviter la propagation dudit incident. Ces d’avoir une consommation énergétique la plus lisse possible. Cela
mesures, combinées à la collecte et à l’analyse (localement ou de nécessite forcément d’inclure dans le tableau des sources de
manière centralisée) de données du réseau, permettent son pilo- production locale. Le bon modèle dans ce cas n’est plus forcément
tage efficace. positif, mais implique une adhésion de l’ensemble de la
population.
4.2 Nouvelle répartition des rôles Avec la MDE, ce sont quelques 74 millions de tonnes de carbone
en moins de rejetées dans l’atmosphère d’ici 2030. Le système élec-
entre opérateurs du réseau trique pourrait ainsi tendre vers un état sans rejet de carbone dès
et consommateurs 2030, alors que cela n’est envisagé par la Commission européenne
qu’en 2050.
La mobilisation face aux objectifs 20-20-20 communs à toute
l’Union européenne est conditionnée par le prix de l’énergie. En Ces actions nécessiteront cependant autour de 130 à 160 milliards
France par exemple l’ensemble des mesures du Grenelle ne per- d’euros d’investissement d’ici 2030, dont 90 milliards dédiés à l’iso-
mettraient d’améliorer l’efficacité énergétique qu’à hauteur de lation des bâtiments, 60 milliards pour des mesures relatives à
16 %. La mise en action en termes de MDE est l’élément essentiel l’éclairage par exemple, et 8 milliards pour les smart grids [79].
des objectifs 20-20-20. Elle est cependant dictée par les problémati-
ques ci-dessous :
4.3 Notion de modèle économique
– le modèle économique qui regroupe la capacité, voire la
volonté, à payer le client pour un service de MDE ; pour soutenir l’efficacité énergétique
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
– la maı̂trise technologique ;
Les smart grids suscitent de nouvelles problématiques et donc
– les questions pratiques du consommateur concernant l’enjeu
de nouvelles règles économiques, sociales et environnementales.
d’information et d’accompagnement des décideurs.
Les économies d’énergie sont le fer de lance de la transition éner-
Dans ce cadre de MDE, le smart grid repose sur : gétique en cours, à travers la relance de la compétitivité des entre-
prises, la hausse du pouvoir d’achat des ménages ou encore l’inno-
– une meilleure information du consommateur ;
vation générée.
– des signaux tarifaires adaptés ;
– le pilotage à distance des installations (chauffe-eau électrique Mais l’efficacité énergétique passe par la MDE et donc des éco-
asservi à l’information tarifaire…). nomies d’énergie sur l’ensemble de la chaı̂ne énergétique (produc-
tion, transport, distribution, utilisation et information). Bien que la
Une meilleure information induit une réduction de 5 à 15 % de la MDE ait inspiré presque autant de modèles économiques qu’il y a
consommation énergétique, pour peu qu’elle soit délivrée en de pays, en France elle reste difficile à déployer compte tenu du
temps réel, automatiquement et gratuitement. Cette information prix des énergies.
gratuite est fournie (grâce à Linky, cf. § 4.4) aux consommateurs
par les utilities de manière à les inciter à adopter des comporte- Cependant, la loi NOME (nouvelle organisation du marché de
ments rationnels en termes de MDE. Elle doit être modulée en l’électricité) et la taxe carbone (taxe environnementale sur l’émis-
fonction du profil du consommateur. Il apparaı̂t essentiel de l’édu- sion de dioxyde de carbone) contribuent à faire évoluer le marché.
quer par des mécanismes appropriés dans le but de l’orienter vers Cela se voit notamment avec le tarif du renouvelable en
des actes appropriés à l’atteinte des objectifs souhaités en termes autoconsommation.
de MDE [78].
Considérons le cas du photovoltaı̈que par exemple. Si l’on se pen-
Il n’existe cependant pas de modèle économique clairement che sur les approches adoptées par les pays voisins européens, on
défini pour la MDE. Pour inciter le client à y avoir recours, de nom- remarque qu’en Italie et en Allemagne le gain en compétitivité du
breuses méthodes sont de fait expérimentées. Il est en général très photovoltaı̈que avait incité les gouvernements à abandonner les tarifs
facile de motiver les personnes à adopter un comportement ration- d’achat de cette EnR au profit de primes à l’autoconsommation.
nel pendant un certain temps, mais beaucoup moins de les inciter à Aujourd’hui l’autoconsommation n’est plus incitée financièrement
le maintenir sur le long terme. dans ces deux pays, mais cela ne l’empêche pas de continuer de pro-
Si maı̂triser l’énergie est une bonne pratique, maı̂triser la puis- gresser et de connaı̂tre un taux d’intégration croissant (dans ces
sance est une bien meilleure approche car c’est cette dernière deux pays).
essentiellement qui permet de réduire les rejets dans l’atmosphère
de dioxyde de carbone. Or, depuis quelques années il apparaı̂t que La transposition de ce modèle à la France n’est cependant pas
la puissance dérive davantage que la consommation à cause non aussi automatique. En effet un cadre juridique et un dispositif de
seulement des défaillances de certains appareils de chauffage, soutien apparaissent nécessaires pour amorcer cette pratique car
mais aussi de la multiplication des usages de l’électricité. La maı̂- le coût de l’électricité (relativement bas en France) ne permet pas
trise de la pointe électrique est donc un enjeu essentiel aux côtés à une installation photovoltaı̈que d’être économiquement rentable
de la MDE proprement dite. C’est la raison pour laquelle l’inertie actuellement, donc d’atteindre la parité réseau (égalité des prix de
thermique est beaucoup plus importante dans les nouveaux bâti- vente de l’électricité conventionnelle et de l’électricité produite par
ments que dans les anciens. La manière dont on construit les EnR). L’autoconsommation ne peut être envisagée que sur le
aujourd’hui est bien différente de celle en vigueur il y a encore moyen, voire le long terme.
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
De plus, la situation doit être considérée secteur par secteur. – le respect du protocole de Kyoto en termes de réduction de gaz
Dans le tertiaire par exemple, la production d’électricité d’origine à effet de serre ;
photovoltaı̈que (diurne) correspond aux périodes d’activité, donc – la stabilité du réseau.
de grande consommation d’énergie. Ceci, couplé aux systèmes
développés en grande toiture, permet d’envisager des économies Il est impossible aujourd’hui de prévoir de manière exhaustive
substantielles. les différentes applications qui vont, dans le futur, lui être asso-
ciées. Linky n’est pas seulement un compteur mais un système
Pour le résidentiel, en revanche, la même approche ne pourrait complexe ouvert à la fois au consommateur (en termes des MDE)
être appliquée du fait de la faiblesse du taux d’autoconsommation et au producteur (en termes de gestion du réseau électrique).
(20 à 30 %) et du décalage entre production solaire et consomma- L’objectif de la Commission européenne est d’équiper 80 % des
tion. Cependant, en reportant certains besoins des ménages Européens en smart meters d’ici 2020. L’expérimentation Linky a
(lavage, froid, eau chaude sanitaire…) au moment de la production représenté une opportunité pour la France et l’Europe dans la
photovoltaı̈que, les pointes de consommation pourraient plus faci- tenue de cet objectif.
lement être lissées.
En France la généralisation de Linky se fera en deux phases :
Dans tous les cas un basculement régulier d’une approche de
MDE par les particuliers à un schéma de délégation (comme c’est – déploiement de 3 millions de compteurs jusqu’à la fin 2016 ;
le cas du chauffage par exemple dans certains immeubles d’habita- – équipement de 35 millions de foyers par des compteurs Linky
tion) donne une dimension de MDE collective. Le client n’est peut- d’ici 2020.
être pas prêt à payer pour savoir combien il consomme mais il est Les détracteurs de Linky pointent du doigt la sécurité des don-
prêt à participer à la MDE. C’est au final la notion de confort qui nées collectées (voir section 3.5.2). Qui en a l’accès ? Sous quel for-
fera pencher la balance dans un sens ou l’autre : l’énergie va bien mat ? Sur quelle durée ? Le cryptage des informations s’avère
au-delà de son prix. d’emblée nécessaire.
Mais, il ne faudrait pas uniquement se focaliser sur les applica-
4.4 Déploiement de compteurs tions du smart metering, mais également prêter attention aux sys-
électriques dits « communicants » tèmes de gestion de l’énergie (Energy Management Systems, EMS)
dans le cas des habitations notamment.
(Linky)
À travers le déploiement de PMU, l’usage des VE, et celui des
L’intégration massive d’EnR dans les réseaux impose à ces der- smart meters pour inciter le consommateur à adopter un comporte-
niers d’être plus intelligents, plus automatiques, plus réactifs et ment responsable, les opérateurs du réseau contribuent au déve-
mieux équipés pour faire face à cette nouvelle gestion de flux. Il loppement d’applications à haute efficacité énergétique. La plupart
faut une adaptation des réseaux actuels à l’évolution de leurs sour- de ces solutions smart grids concernent les technologies de com-
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Pourtant, si l’implémentation des smart grids engendre de nou- Qualité de l’énergie électrique ; Power quality
velles perspectives économiques et environnementales intéressan- Ensemble de paramètres permettant à un équipement électrique
tes, elle suggère aussi la relève de nouveaux défis en termes de
de fonctionner de manière optimum en limitant les dégradations et
sauvegarde et de gestion des données personnelles. Des questions
le vieillissement prématuré.
d’éthique qui ne peuvent être éludées font l’objet de nombreux
cadres réglementaires en cours de définition ou de redéfinition. Maı̂trise de la demande en énergie (MDE) ; Energy management
Un manque demeure néanmoins du point de vue de la rédaction Ensemble de technologies et de mesure incitatives visant à
de normes permettant un déploiement cohérent et une interopéra- contrôler et à améliorer la consommation d’énergie et la gestion
bilité des solutions implémentées. C’est le cas notamment en ter- des stocks disponibles.
mes de protocoles de communication.
SE4ALL ; International Year for Sustainable Energy for All
Énergie durable pour tous. Initiative lancée par le secrétaire
général des Nations unies en octobre 2011 pour apporter un sou-
6. Glossaire – Définitions tien politique de haut niveau en faveur de l’accès pour tous à une
énergie durable d’ici 2030.
EDF (Électricité de France).
Réseau électrique intelligent ; Smart Grid C’est le principal fournisseur d’énergie électrique en France.
Ensemble des technologies d’informations couplées à une infra-
ERDF (Électricité Réseau Distribution France).
structure de réseau électrique, de manière à optimiser la produc-
tion, le transport, la distribution et la consommation d’électricité. Distributeur de l’énergie électrique. Dispose de réseaux propres
L’objectif visé étant l’efficacité énergétique pour réduire notre ou exploite ceux de collectivités locales.
impact environnemental. RTE (Réseau de Transport d’Électricité).
Synchrophaseur ou vecteur-mètre réseau ; PMU, Phasor Measu-
Gestionnaire du réseau de transport en France.
rement Unit
Loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité)
Dispositif électronique permettant de mesurer, dans le plan com-
plexe, des signaux de courant et de tension, de manière synchrone Cadre pour la libéralisation du marché de l’électricité.
avec le GPS. La finalité recherchée est une meilleure connaissance Empreinte carbone
du réseau électrique en temps réel.
Indicateur du volume de dioxyde de carbone (CO2) émis par com-
Concentrateur de données de phaseurs ; PDC, Phasor Data
bustion fossile, par les entreprises ou les êtres vivants.
Concentrator
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
TCP
Plate-forme d’analyse des données de mesure des PMU d’un
sous-réseau en vue d’un diagnostic précis et rapide et une prise Ensemble de réseaux, de technologies de routage et de paquets
de décision visant à contrôler l’état du réseau électrique. de messages utilisés pour le transfert de données.
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
P
O
U
Réseaux électriques intelligents : R
défis technologiques et moyens
de mesure E
N
par Hervé NDILIMABAKA
Ingénieur de recherche, métrologie électrique basse fréquence
Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE)
S
Sources bibliographiques A
[1] Smart Grids and Renewables, A Guide for ef-
fective Deployment. International Renewable
Energy Agency, IRENA (2013).
tems : A Pattern Recognition Approach. Inter-
national Journal of Electrical Power & Ener-
gy Systems, 33 (3), pp. 791-798 (2011).
[23] SEXAUER (J.), JAVANBAKHT (P.) et MOHA-
GHEGHI (S.). – « Phasor measurement units
for the distribution grid : Necessity and bene-
V
[2] HASSAN ALI (S.M.), ZUBERI (M.J.S.), TARIQ
(M.A.), BAKER (D.) et MOHIUDDIN (A.). – A
[12] ROSENFIELD (M.G.). – The Smart Grid and
Key Research Technical Challenges. IEEE
fits » in 2013 Innovative Smart Grid Techno-
logies, pp. 1-6 (2013). O
study to incorporate renewable energy tech-
nologies into the power portfolio of Karachi,
Pakistan. Ren. And Sus. En. Rev. 47, pp. 14-22
2010 Symposium on VLSI Technology Digest
of Technical Papers (2010).
[24] PRADHAN (A.K.), ROUTRAY (A.) et GUDIPAL-
LI (S.M.). – « Fault direction estimation in ra-
dial distribution systems using phase change
I
[3]
(2015).
[5]
Systems Society (2011).
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
O
U Frequency of Distorted Signals ». IET Gene- [47] FERRACCI (P.). – « La qualité de l’énergie [61] VENTAKARAMANAIAH (J.) et NAGA BHAS-
ration, Transmission and Distribution, 4 (7), électrique ». Cahier Technique (199), Schnei- KAR REDDY (V.). – « Comparative Analysis
R [33]
pp. 759-769 (2010).
ROMANO (P.) et PAOLONE (M.). – « Enhanced
der Electric (2001). of Grid Side Converters for Leakage Cur-
rentsReduction ». International Journal on
[48] KUZENOVIC (M.). – « Smart Fault Location Recent and Innovation Trends in Computing
Interpolated-DFT for Synchrophasor Estima- for Smart Grids ». IEEE Trans.On Smart and Communication 2 (9) (2014).
tion in FPGAs : Theory, Implementation, and Grids, vol. 2 (1), pp. 11-22 (2011).
Validation of a PMU Prototype ». IEEE Trans. [62] « Contribution des utilisateurs aux perfor-
E [34]
Instr. Meas., 63 (12), pp. 2824-2836 (2014).
« Adaptive phasor and frequency- tracking Transactions on Power Delivery 22 (3), Locator with Compensation for Apparent Re-
R schemes for wide-area protection and
control ». IEEE Trans. Power Del., 26 (2),
pp. 1335-1341 (2007). actance in the Fault Resistance from Remote-
end Infeed ». IEEE Transactions on Power
pp. 744-753 (2011). [53] SHI (D.), TYLAVSKY (D.J.), KOELLNER (K.M.), Apparatus and Systems, PAS-104, No. 2,
LOGIC (N.) et WHEELER (D.E.). – « Transmis- pp. 424-436 (February 1985).
Parution : décembre 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
[39] REN (J.) et KEZUNOVIC (M.). – « Real-time sion Line Parameter Identification Using
power system frequency and phasors esti- PMU Measurements ». European Transac- [67] NOVOSEL (D.), HART (D.), HU (Y.) et MYLLY-
P mation using recursive wavelet transform ».
IEEE Trans. Power Del., 26(3), pp. 1392-1402
tions on Electrical Power 21 (4), pp. 1574-
1588 (2011).
MAKI (J.). – « System for locating faults and
estimating fault resistance in distribution
(2011). networks with tapped loads ». US Patent
L [40] DAS (S.) et SIDHU (T.). – « A simple synchro-
phasor estimation algorithm considering
[54] JANECEK (E.), HERING (P.), JANECEK (P.) et
POPELKA (A.). – « Transmission Line Identi-
number 5, 839, 093 (November 17, 1998).
fication Using PMUs ». Proceedings of the [68] DAS (R.), SACHDEV (M.S.) et SIDHU (T.S.). –
U IEEE standard C37.118.1-2011 and protection
requirements ». IEEE Trans. Instrum. Meas.,
62 (10), pp. 2704-2715 (2013).
10th International Conference on EEEIC (Envi-
ronment and Electrical Engineering), pp. 1-4
« A Fault Locator for Radial Subtransmission
and Distribution Lines ». IEEE Power
(2011). Engineering Society Summer Meeting,
S [41] PLATAS-GARZA (M.A.) et de la O SERNA (J.
A.). – « Dynamic phasor and frequency esti-
[55] SAADAT (H.). – ,« Power System Analysis »
Seattle, Washington, USA, Paper No. 0-
7803-6423-6/00 (July 16-20, 2000).
McGraw-Hill series in electrical and compu-
mates through maximally at differentiators ». ter engineering. McGraw-Hill, [69] De VIVO (M.), JATON (J.), BESSON (G.), CAR-
IEEE Trans. Instrum. Meas., 59 (7), pp. 1803- ISBN 9780072848694 (2002). PITA (M.) et DUCOMMUN (D.). – « Gestion
1811 (2010). intelligente et autonome du réseau élec-
[56] « Postes électriques intelligents : une pre- trique basse tension ». Electro-Suisse,
[42] MAI (R.K.), HE (Z.Y.), FU (L.), HE (W.) et BO (Z.
mière mondiale dans le domaine des smart Bulletin (Septembre 2013).
Q.). – « Dynamic Phasor and frequency esti-
grids ». Dossiers de Presse, RTE (Juin 2013).
mator for phasor measurement units ». IET [70] STEFOPOULOS (G.), YANG (F.), COKKINIDES
Generat., Transmiss. Distrib., 4 (1), pp. 73-83 [57] ROMARY (F.), CALDEIRA (A.), JACQUES (S.) (G.J.) et MELIOPOULOS (A.P.). – « Advanced
(2010). et SCHELLMANNS (A.). – « Thermal model- Contingency Selection Methodology ». Proc.
[43] BERTOCCO (M.), FRIGO (G.), NARDUZZI (C.) ling to analyze the effect of cell temperature of 37th North American Power Symposium,
et TRAMARIN (F.). – « Resolution enhance- on PV modules energy efficiency ». Procee- pp. 67-73, Ames, Iowa (2005).
ment by compressive sensing in power qua- dings of the IEEE conference on power elec-
lity and phasor measurement ». IEEE Trans. tronics and applications (2011). [71] ARYA (L.D.), CHOUBE (S.C.) et KOTHARI (D.
Instrum. Meas., 63 (10), pp. 2358-2367 (2014). P.). – « Line Outage Ranking for Voltage Limit
[58] LABOURET (A.) et VILLOZ (M.). – « Installa- Violations with Corrective Rescheduling
[44] DAGLE (J.E.). – « Data management issues tions photovoltaı̈ques connectées au réseau. Avoiding Masking ». Journal of Electrical
associated with the August 14, 2003 blackout Energiesolairephotovoltaı̈que – 4ème édition ». Power and Energy Systems 23, pp. 837-846
investigation », in Proc. IEEE Power Enginee- Paris, Dunod, p. 119-180 (2009). (2001).
ring Society General Meeting, 2004, 2,
pp. 1680-1684 (10 Jun. 2004). [59] SMOLENSKI (R.), JARNUT (M.), BENYSEK [72] MOHAMED (A.), SHAABAN (A.) et KAHLA
(G.) et KEMPSKI (A.). – « CM Voltage Com- (A.). – « A Fast Efficient Accurate Technique
[45] PRATHIBHA (E.) et MANDJUNATH (A.). – pensation in AC/DC/AC Interfaces for Smart for Circuit Contingency Evaluation ». Interna-
« An Overview of Power Quality Issues in grids ». Bulletin of The Polish Academy of tional Journal of Electric Power Systems Re-
Smart Grid ». International Journal of Inno- Sciences, Technical Sciences 59 (4) (2011). search 45, pp. 181-189 (1998).
vative Research in Advanced Engineering1
(10), pp. 2349-2163 (2014). [60] KOUTROULIS (E.) et BLAABJERG (F.). – « De- [73] EFTEKHARNEJAD (S.), HEYDT (G.T.) et
sign Optimization of Transformersless Grid- VITTAL (V.). – « Implication of Smart Grid
[46] « Power Quality in Future Low Voltage Elec- Connected PV Inverters Including Reliabili- Technology on Transmission System Relia-
tricity Networks ». Technical Note (12 May ty ». IEEE Transactions on Power Electronics bility ». IEEE Power Systems Conference
2013). 28 (1) (2013). and Exposition, pp. 1-8 (2011).
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
http://ec.europa.eu/ environment/climat/climate_action.htm
Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie :
European Technology Platform SmartGrids Vision and Strategy for
Europe’s Electricity Networks of the Future, EUR 22040, Available :
empreinte carbone.
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/energie-climat/s/
P
http://ec.europa.eu/research/energy/pdf/smartgrids_en.pdf.
European Commission, 2007. « Stractegic research agenda for Europe’s
electricity networks of the future », available from :
climat-effet-serre-empreinte-carbone.html (page consultée en Juin 2015).
L
http://ec.europa.eu/research/energy/eu/publications/index_en.cfm#results U
S
Normes et standards
liste non exhaustive IEC 61969 Mechanical structures for electronic equipment –
Outdoor enclosures.
ANSI C12.18-2006 American National Standard Protocol Specification
for ANSI Type 2 Optical port. IEC 61970 Energy management system application program
interface (EMS-API).
ANSI C12.19-2012 American National Standard For Utility Industry
End Device Data Tables. IEC/TS 62351 Power systems management and associated
information exchange – Data and communica-
ANSI C12.22-2012 Protocol Specification for Interfacing to Data Com- tions security.
munication Networks.
IEEE 1344-1995 Standard for Synchrophasors for Power Systems.
C37.110 Guide for the application of current transformers
used for protective relaying purposes. IEEE 738-2006 IEEE Standard for Calculating the Current-Tempe-
rature of Bare Overhead Conductors.
C57.13-2008 IEEE Standard Requirements for Instrument
IEEE C37.118-2011 IEEE Standard for Synchrophasor Measurements
Transformers.
for Power Systems.
IEC 60044-2 Instrument transformers – Part 2 : Inductive voltage
ITU-T G.9955 Émetteurs-récepteurs OFDM à bande étroite utili-
transformers.
sant les courants porteurs en ligne – Spécification
IEC 60870-6 Telecontrol equipment and systems. de la couche physique.
IEC 61000-2-2:2002 Electromagnetic compatibility (EMC) – part 2-2 : ITU-T G.9956 Émetteurs-récepteurs OFDM à bande étroite utili-
Environment – Compatibility levels for low-fre- sant les courants porteurs en ligne – Spécification
quency conducted disturbances and signalling in de la couche liaison de données.
public low-voltage power supply systems. NF EN 61000-4-15 1998 Compatibilité électromagnétique (CEM) – Partie 4 :
IEC 61000-2-12:2003 Electromagnetic compatibility (EMC) – Part 2-12 : techniques d’essai et de mesure – Section 15 :
Environment – Compatibility levels for low-fre- flickermètre – Spécifications fonctionnelles et de
quency conducted disturbances and signalling in conception.
public medium-voltage power supply systems. SAE J2293 Energy Transfer System for Electric Vehicles.
IEC 61850 Communication networks and systems in SAE J2836 Use Cases for Communication Between Plug-in
substations. Vehicles and the Utility Grid.
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
O
U SAE J2847 Communication for Smart Charging of Plug-in Le tableau 1 présente une vue des normes valables dans la perspective du
Electric Vehicles using Smart Energy Profile 2.0. développement des smart grids.
R
Tableau 1 – Vue d’ensemble de normes valables dans la perspective du développement
de smart grids
E Type/nom de la norme Détails Application
A IEC 62351 Parties 1-8 Définition cybersécurité (protocoles de communication) Systèmes de sécurité et d’information
IEC P2030 Guide sur l’interopérabilité dans les smart grids Applications dédiées aux consommateurs
V IEC P1901 Communications en courant porteur en ligne (CPL) à haut débit
Plateformes multimédia résidentielles, opérateurs de réseau,
Processus de facturation
P HomePlug
Green PHY
Spécifications en CPL HAN
L U-SNAP
Protocoles de communication entre compteurs intelligents et
dispositifs de type HAN
HAN
SAE J2293 Transferts d’énergie entre VE et réseaux de distribution locaux Équipements pour la fourniture énergétique des VE
S ANSI C12.22 Communications réseau, flux de données de type C12.19 AMI
ANSI C12.18 Transfert de données via port optique de type HAN AMI
Réglementation
Loi n 2010-1488 du 7 décembre 2010 portant sur la nouvelle organisation
du marché de l’électricité.
tiwekacontentpdf_r940 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200036485 - universite catholique de lille // 195.220.72.138
GAGNEZ DU TEMPS ET SÉCURISEZ VOS PROJETS
EN UTILISANT UNE SOURCE ACTUALISÉE ET FIABLE
RÉDIGÉE ET VALIDÉE MISE À JOUR 100 % COMPATIBLE SERVICES INCLUS
PAR DES EXPERTS PERMANENTE SUR TOUS SUPPORTS DANS CHAQUE OFFRE
NUMÉRIQUES
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com
LES AVANTAGES ET SERVICES
compris dans les offres Techniques de l’Ingénieur
ACCÈS
SERVICES ET OUTILS PRATIQUES
Archives Impression à la demande Alertes actualisations
Technologies anciennes et versions Commandez les éditions papier Recevez par email toutes les nouveautés
antérieures des articles de vos ressources documentaires de vos ressources documentaires
*Questions aux experts est un service réservé aux entreprises, non proposé dans les offres écoles, universités ou pour tout autre organisme de formation.
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com