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Conception et calcul des chaudières :

foyer et circulation

par Jean PARISOT


Ingénieur de l’École Centrale des Arts et Manufactures
Ingénieur-conseil, Thermicien
Ancien Chef de service Calcul/Conception de Stein Industrie

1. Détermination du foyer.......................................................................... B 1 461 - 2


1.1 Rôle du foyer................................................................................................ — 2
1.2 Conception générale ................................................................................... — 2
1.2.1 Dimensions du foyer .......................................................................... — 2
1.2.2 Construction des parois ..................................................................... — 3
1.3 Objet des calculs.......................................................................................... — 4
1.4 Calculs .......................................................................................................... — 4
1.4.1 Détermination de la chaleur introduite............................................. — 4
1.4.2 Bilan de répartition à l’intérieur du foyer ......................................... — 5
1.4.3 Bilan d’échange .................................................................................. — 5
1.4.4 Transfert thermique ............................................................................ — 6
1.5 Échanges dans le foyer : flux thermiques sur les parois.......................... — 7
1.6 Méthodes de calcul simplifiées .................................................................. — 8
2. Circulation du fluide chauffé................................................................ — 8
2.1 Rôle de la circulation ................................................................................... — 8
2.1.1 Formation de la vapeur ...................................................................... — 8
2.1.2 Transmission de chaleur : température de paroi ............................. — 9
2.1.3 Effets sur la conception et la construction ....................................... — 10
2.2 Modes de circulation ................................................................................... — 12
2.2.1 Circulation naturelle ........................................................................... — 12
2.2.2 Circulation assistée par pompe ......................................................... — 13
2.2.3 Circulation forcée................................................................................ — 15
2.2.4 Chaudières supercritiques ................................................................. — 17
2.2.5 Comparaison des différents modes de circulation .......................... — 18
2.3 Réservoirs. Séparateurs .............................................................................. — 18
2.3.1 Réservoir ............................................................................................. — 18
2.3.2 Séparateur........................................................................................... — 23
2.3.3 Cas particulier de la double circulation ............................................ — 23
2.4 Calculs de circulation .................................................................................. — 24
2.4.1 Circulation naturelle ........................................................................... — 24
2.4.2 Circulation assistée par pompe ......................................................... — 26
2.4.3 Circulation forcée................................................................................ — 26
5 - 1993

Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. B 1 464

ans cet article, nous traiterons de la détermination du foyer et de la circu-


D lation du fluide chauffé.
B 1 461

L’ensemble Conception et calcul des chaudières fait l’objet de plusieurs articles :


— Généralités et bilans [B 1 460] ;
— Foyer et circulation [B 1 461] ;
— Échangeurs et circuits air/fumées [B 1 462] ;
— Comportement et performances [B 1 463] ;
ainsi qu’une documentation commune à l’ensemble [Doc. B 1 464].

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CONCEPTION ET CALCUL DES CHAUDIÈRES : FOYER ET CIRCULATION ____________________________________________________________________________

1. Détermination du foyer
1.1 Rôle du foyer
Le rôle essentiel du foyer est d’assurer la combustion dans des
conditions correctes, c’est-à-dire :
— avec sécurité, ce qui implique la stabilité des flammes et une
détection suffisamment précise des extinctions pour éviter les
risques d’explosion par réallumage ;
— avec un bon rendement, donc avec le minimum d’imbrûlés
gazeux et solides, et l’excès d’air minimal ;
— avec un minimum d’entretien, d’où la nécessité de réduire les
parties réfractaires, toujours plus fragiles et plus sensibles au collage
des cendres que les parties métalliques ;
— avec parfois la possibilité d’utiliser soit séparément, soit
ensemble, plusieurs combustibles .
À ce rôle principal, qui autrefois était réservé à des foyers
couverts de réfractaires, puis progressivement garnis de tubes
d’eau plus ou moins espacés (figure 1), sont venues s’ajouter dans
les chaudières modernes d’autres fonctions :
— assurer une partie non négligeable de l’échange thermique de
la chaudière et, de préférence, une partie importante de la
vaporisation ;
— par suite de la création d’une enceinte complètement refroidie
par des tubes plus ou moins ailetés, la possibilité de rendre cette
enceinte étanche aux fumées et, de ce fait, d’avoir des foyers
capables de fonctionner en légère surpression côté fumées ; cela
permet, en comprimant l’air depuis l’état froid par un ventilateur de
soufflage et sans faire appel à un ventilateur de tirage, d’assurer
l’introduction de l’air de combustion à travers le foyer et le passage
des fumées à travers les échangeurs de la chaudière. Il en résulte,
pour une même perte de charge globale, une économie d’énergie
importante ;
— permettre, grâce à la conception de parois entièrement
refroidies, désignées habituellement sous le nom d’écrans, d’obtenir
à la sortie du foyer une température suffisamment basse pour éviter
les collages de cendres sur les premiers échangeurs rencontrés ;
— assurer en outre une combustion dans des conditions telles
que les oxydes d’azote (NOx ) ne soient produits qu’en quantité
limitée ; dans certains cas, on prévoit également de compléter les
réactions de combustion par une action chimique de capture des
oxydes de soufre grâce à des injections de calcaire ou de chaux ;
parfois, comme dans les chauffes au fuel, le foyer est également
l’endroit où l’on effectue des injections de magnésie destinées à
limiter la formation de sels de vanadium, trop facilement fusibles.

1.2 Conception générale


1.2.1 Dimensions du foyer
La taille et les dimensions du foyer sont fortement liées au type
de combustible (figure 2) et imposées par des conditions qui sont
presque toutes indépendantes des problèmes de transfert de
chaleur.
■ On se trouve dans l’obligation d’achever la combustion ou de la
pousser à un degré suffisant pour que la teneur en imbrûlés
devienne tolérable ; l’obtention de ce résultat passe par le respect
d’un temps de séjour minimal des particules en combustion, temps
de séjour lié également à la taille de ces particules, c’est-à-dire soit
aux granulométries obtenues par broyage pour le charbon, soit à la
finesse de pulvérisation dans le cas de combustible liquide.
Figure 1 – Foyer et tubes d’eau

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Figure 2 – Dimensions du foyer en fonction du combustible

Ces considérations ainsi que la puissance thermique demandée ■ La forme du foyer peut dépendre directement du combustible ;
à la chaudière définissent un volume de foyer, puisque le débit des dans le cas de combustible à faible teneur en matières volatiles, il
fumées est, pour chaque catégorie de combustible, à peu de faut un foyer en voûte qui permet, avec l’aide de réfractaires fixés
choses près proportionnel à la puissance thermique. sur des parois tubées, de créer aux environs du brûleur une zone
particulièrement chaude, favorable à l’obtention de la température
■ Dans la zone des brûleurs, la section en plan du foyer, sa largeur minimale d’inflammation.
et sa profondeur sont liées au modèle de brûleur retenu pour
permettre un développement correct de la flamme et éviter son ■ Pour les combustibles solides, on associe directement au foyer
impact sur les parois voisines ou sur une paroi opposée. Dans le cas un cendrier dont la pente par rapport à la verticale doit être choisie
de combustible solide, le nombre de brûleurs est également lié, en de façon à éviter la rétention des cendres ou des mâchefers qui y
chauffe directe, au nombre de broyeurs. tombent (pente d’environ 60 degrés par rapport à l’horizontale).
■ La distance entre brûleurs, ou entre plans de brûleurs, dépend ■ La forme du foyer, pour des modes de combustion qui n’utilisent
évidemment de leur encombrement mais également des limites pas des brûleurs classiques, doit être adaptée au procédé choisi :
imposées par des problèmes de circulation de l’eau à l’intérieur des grille mécanique, grille avec projection de combustible, système à
tubes d’écrans ou par des problèmes de flux maximal local et de poussoir, combustion sur sole, etc.
température superficielle des dépôts qui, en général, conduisent à
étaler cette zone. ■ La forme du foyer doit être telle qu’elle permette d’assurer une
répartition uniforme des gaz à la sortie pour que les échangeurs qui
■ Ces mêmes problèmes de développement de flamme imposent s’y trouvent ne présentent pas des disparités d’absorption
un respect de distance minimale entre les brûleurs eux-mêmes et excessives.
entre les brûleurs et l’obstacle le plus proche (naissance d’une voûte De ce fait, les principales dimensions du foyer sont liées aux
ou d’un cendrier, parois latérales). caractéristiques suivantes :
La valeur de la section horizontale du foyer dépend soit de la — la teneur en matières volatiles du charbon, en relation directe
limitation du flux maximal local admissible en fonction du mode avec son aptitude à brûler plus ou moins vite ;
de circulation choisi (§ 2), soit de la limitation de la vitesse des gaz — les critères d’inflammabilité ;
à la sortie du foyer en vue d’éviter les érosions dans le cas des — les valeurs des fusibilités, en rapport direct avec les risques et
combustibles solides. l’importance des encrassements ;
— les finesses, reliées au temps de combustion et, par prise en
■ La fusibilité des cendres peut imposer une hauteur de foyer
compte du temps de séjour, à la teneur en imbrûlés résiduels ;
minimale nécessaire pour assurer un refroidissement suffisant des
— le choix des puissances calorifiques admises dans la zone des
fumées, de sorte que les matières en suspension passent au-dessous
brûleurs.
de leur température de collage. Bien entendu, cette obligation
n’existe que dans les systèmes de combustion à cendres sèches.
■ Dans les foyers à cendres fondues, le volume et les dimensions 1.2.2 Construction des parois
du foyer sont, au contraire, déterminés par des considérations de
température à maintenir dans un volume défini, avec l’obligation de Les écrans qui forment l’enveloppe refroidie du foyer (figure 1a )
rester au-dessus de la température de fusibilité pour les basses sont conçus pour être étanches côté fumées et, de ce fait, constitués
allures de la chaudière. de tubes reliés entre eux soit par un dépôt de soudure, soit par des
ailettes soudées.

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Le diamètre de ces tubes doit être convenablement choisi pour 1.4 Calculs
assurer un débit de circulation capable de faire face, sans créer de
surchauffe locale, au flux de chaleur important qui existe dans la Le modèle de transfert de chaleur qui prédomine dans le foyer
zone des brûleurs. Ces diamètres sont de l’ordre de 25 à 50 mm est le rayonnement. Ce mode d’échange thermique fait l’objet des
pour les hautes pressions et peuvent atteindre 100 mm en basse articles Rayonnement thermique des matériaux opaques [A 1 520]
pression. L’épaisseur des tubes dépend aussi de la pression, mais et Rayonnement thermique des matériaux semi-transparents
doit être supérieure à la valeur minimale requise pour le soudage, [B 8 215] dans le traité Génie énergétique.
4 ou 5 mm suivant les techniques.
Pour mémoire, le rayonnement suit la loi de Stefan-Boltzmann
Le pas des tubes est souvent imposé par le mode d’assemblage qui établit la proportionnalité entre la chaleur transmise et la diffé-
choisi et la taille des ailettes dont la dimension maximale est rence des puissances 4e des températures absolues de l’émetteur
limitée par la température atteinte au milieu de l’ailette. et du récepteur, en faisant intervenir des facteurs d’émissivité et
En fonction du bilan général d’échange, il est souvent néces- d’absorption.
saire, dans le domaine des pressions supérieures à 150 bar, de À l’intérieur d’un volume déterminé, la quantité de chaleur Q
prévoir des surfaces directement exposées au rayonnement où le échangée par seconde par rayonnement s’exprime par :
fluide chauffé n’est plus de l’eau en cours de vaporisation, mais de
la vapeur ; c’est le cas des foyers en spirale où la vaporisation est
Q = ε g rS ( T g4 – T p4 ) ( W )
achevée avant d’arriver à la partie supérieure des écrans.
Dans les foyers à tubes verticaux, ces surfaces se présentent avec εg coefficient d’émissivité du gaz à la température Tg
généralement sous forme d’un panneau mural disposé verticale- pour le trajet moyen L = 3,4 V/S, avec V (m3) volume
ment en partie supérieure, sur la face avant et partiellement sur les de la zone rayonnante et S (m2) surface enveloppe de
faces latérales ; l’échange par rayonnement se fait également sur cette zone,
des panneaux de tubes de surchauffeur, disposés verticalement et r coefficient d’absorptivité de la paroi = r0 E avec r0
suspendus à des intervalles importants (4 à 5 m) dans la cavité coefficient d’absorptivité du matériau (corps gris,
supérieure, et plus rarement sur toute la hauteur du foyer. inférieur ou au plus égal à 1) et E pouvoir absorbant
de la paroi,
Tg (K) température thermodynamique du gaz,
1.3 Objet des calculs Tp (K) température thermodynamique de la paroi.
La détermination des valeurs à introduire dans la formule
Les résultats attendus d’un calcul de foyer sont par ordre ci-dessus est explicitée dans les paragraphes suivants, permettant
d’importance décroissante : ainsi d’obtenir la température du gaz Tg dans le volume considéré.
— la température des fumées à la sortie du foyer ; d’elle dépend
non seulement le dimensionnement des échangeurs mais aussi
1.4.1 Détermination de la chaleur introduite
leur bon comportement vis-à-vis des encrassements superficiels
ou des dépôts. Les conséquences d’une erreur dans l’évaluation de
cette température se font sentir : Les calculs généraux effectués antérieurement (article Généralités
et bilans [B 1 460] ) ont permis de définir le débit de combustible,
• sur la température de la resurchauffe,
le débit d’air nécessaire à la combustion et le débit de fumées
• sur le débit des injections en surchauffe,
produites.
• sur les températures de métal du surchauffeur ou du resur-
chauffeur, Le combustible peut être introduit :
• éventuellement, sur l’évaporation dans l’économiseur ; — en chauffe directe avec la totalité de l’eau qu’il contient à
— la valeur du rayonnement transmis aux échangeurs directe- l’état brut ;
ment exposés ; — en chauffe indirecte sous forme sèche, l’eau enlevée au
— les transferts de chaleur sur les écrans, utiles pour les calculs combustible étant envoyée à l’extérieur par exhaure séparée ;
de circulation, et indispensables pour la détermination des échanges — ou parfois (chauffe semi-directe) sous forme séchée aux
dans les parois (taux ou température de vapeur à la sortie des écrans) brûleurs, avec une exhaure séparée qui amène la vapeur provenant
dans le cas des chaudières à circulation forcée ; du séchage vers un autre endroit du foyer.
— enfin, mais de façon plus approximative : La chaleur introduite par le combustible est calculée soit sur la
• la connaissance des températures locales dans la zone de base PCS, soit sur la base PCI, mais, dans le cas d’utilisation du PCS,
combustion et, éventuellement, une aide à la détermination il faut calculer la chaleur de vaporisation de l’eau d’origine et celle
des réactions de formation des NOx et SO3 , de l’eau résultant de la combustion de l’hydrogène, pour les déduire
• la détermination des imbrûlés probables, compte tenu du et définir ainsi la chaleur disponible. La masse de combustible intro-
temps de séjour, de la finesse du produit introduit et de la duite dans ce calcul doit être la masse du combustible réellement
teneur en matières volatiles, brûlé (imbrûlés déduits) en supposant que les réactions de
• l’établissement d’un diagramme des vitesses de fumées à combustion ne donnent pas lieu à la création d’imbrûlés gazeux par
l’intérieur et à la sortie du foyer (étude en trois dimensions). décomposition à haute température.
Exemple : en ce qui concerne la valeur des résultats obtenus, il En même temps que le combustible, on introduit de l’air à une
n’est pas inutile de rappeler que, sur des chaudières de 700 t /h température choisie soit pour faciliter l’allumage, soit en vue d’une
alimentées en charbon de Lorraine, la température moyenne à la sortie récupération maximale, grâce à un réchauffeur d’air, de la chaleur
du foyer varie de plus de 100 oC en 8 h entre deux ramonages de foyer. contenue dans les circuits de fumées avant leur évacuation à la
C’est dire l’influence considérable des encrassements possibles et cheminée.
l’importance des moyens de ramonage que l’on doit mettre en œuvre On ajoute à l’enthalpie de formation du combustible (c’est-à-dire
dans un foyer. celle que l’on peut produire par combustion) son enthalpie sensible
par exemple, dans le cas d’utilisation de gaz chauds issus d’un
processus chimique (gaz CO par exemple) ou dans le cas d’utilisation
de gaz d’échappement de turbine à gaz.

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Il peut y avoir également introduction de gaz recyclés, générale- Un mode de calcul plus poussé consiste à diviser le foyer en
ment prélevés entre économiseur et entrée du réchauffeur d’air. plusieurs zones, et à définir pour chacune d’elles une température,
La totalisation de ces différentes quantités de chaleur permet de les échanges par rayonnement sur ses parois, les émissions de
définir la chaleur totale introduite. rayonnement vers les zones voisines et l’absorption par ses propres
parois du rayonnement en provenance des zones voisines. La
création d’une zone de flamme est indispensable si l’on veut juger
1.4.2 Bilan de répartition à l’intérieur du foyer de l’effet de brûleurs de types différents.
La figure 4 donne le bilan des quantités de chaleur moyennes
La chaleur introduite dans le foyer (figure 3) va, après combustion, mises en jeu dans une zone élémentaire.
se diviser en : Dans les procédures de calcul les plus modernes, cette décomposi-
— chaleur transférée au fluide chauffé directement par les parois tion en zones peut être poussée très loin, en définissant des struc-
(écrans et échangeurs directement exposés) ; tures analogues à celles utilisées dans les procédures de calcul aux
— chaleur évacuée par les fumées à la sortie du foyer ; éléments finis, en décomposant la totalité du volume en un certain
— chaleur évacuée par les cendres ou les mâchefers au cendrier ; nombre de cubes juxtaposés et en recherchant l’équilibre thermique
— chaleur perdue vers l’extérieur par les parois calorifugées du de chacun de ces cubes par rapport aux voisins (figure 4).
foyer (souvent négligeable, de l’ordre de 0,2 %).

1.4.3 Bilan d’échange

Les méthodes de détermination des températures en différents


points du foyer et des chaleurs reçues par les différentes surfaces
des écrans sont aussi variées que le nombre de constructeurs de
chaudières ; cette variété dépend essentiellement de la façon dont
on divise le foyer en zones de transfert de chaleur.
La méthode la plus simple consiste à considérer l’ensemble du
foyer comme une zone unique à température uniforme, et de
rechercher l’équilibre thermique correspondant à cette température ;
cette méthode est tout à fait admissible dans le cas de combustion
de lignites humides, pour lesquels la totalité du foyer constitue la
zone de combustion proprement dite avec une température relative-
ment basse, ou pour le cas de combustion de gaz naturel, relative-
ment peu rayonnant.

Figure 4 – Décomposition du foyer en zones

Figure 3 – Répartition des chaleurs à l’intérieur du foyer

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1.4.4 Transfert thermique


Que ce soit pour le calcul d’un foyer complet considéré comme
une seule zone ou pour le calcul d’un cube élémentaire intégré à
l’intérieur du foyer, il est indispensable de définir ou de pouvoir
calculer :
— la composition des produits de la combustion (teneur en CO2 ,
en vapeur d’eau) ;
— les capacités thermiques massiques des produits de la
combustion ;
— le coefficient d’émissivité du rayonnement de la particule en
cours de combustion, ou l’émissivité du volume gazeux corres-
pondant ;
— le coefficient d’absorptivité des parois du foyer, absorptivité
variable suivant qu’elles restent propres, avec l’apparence d’un
métal, ou qu’elles sont recouvertes d’une couche plus ou moins
fine de dépôts cendreux ;
— la température des parois froides, réceptrices du rayonnement.

1.4.4.1 État des produits de la combustion


Cet état est défini à partir de l’excès d’air choisi et de l’analyse
élémentaire du combustible ; les bilans chimiques de combustion
permettent de définir la teneur en CO2 et en vapeur d’eau des fumées,
ainsi que la quantité de matières solides qu’elles emportent (article
Généralités et bilans [B 1 460]), ce qui permet de calculer, en fonction
de la température, les capacités thermiques massiques, l’enthalpie
des produits de la combustion et l’émissivité de la masse gazeuse.

1.4.4.2 Émissivité
L’émissivité dans la zone de combustion dépend du processus Figure 5 – Répartition des composants des produits de combustion
de combustion (figure 5), en effet : intervenant dans le rayonnement
— pour le fuel, l’existence du cracking est caractérisée par la
présence, dans un premier temps relativement bref, de particules
de carbone portées à haute température et dotées de ce fait d’une La détermination de l’émissivité globale ε d’une masse gazeuse
brillance de flamme importante : il y a une très forte émissivité constituée de différents composants (CO2 , vapeur d’eau et cendres),
mais dans une zone assez limitée ; dont l’émissivité propre est ε CO2 , ε H2 O et εcen , se fait à partir de
— pour les gaz naturels, si l’admission d’air est fortement turbu- l’énergie absorbée, ce qui donne comme relation :
lente, la combustion se produit sans cracking ; la flamme est alors
particulièrement transparente, c’est-à-dire à faible émissivité ; 1 – ε = ( 1 – ε CO2 ) ( 1 – ε H2 O ) ( 1 – ε cen )
— pour le charbon, la combustion s’effectue à plus basse
température que celle du fuel ou du gaz par suite de la présence ε CO2 , ε H2 O étant fonction de la température, de la pression partielle
d’eau, d’éléments inertes sous forme solide et également d’un excès
d’air plus fort ; l’émissivité dépend de la teneur en matières volatiles et du trajet moyen.
et de la teneur en cendres ; Les valeurs de ces coefficients d’émissivité ont fait l’objet de publi-
— pour le lignite, compte tenu de la masse importante d’éléments cations dans la littérature technique, surtout en ce qui concerne les
inertes, la combustion s’effectue à une température encore plus gaz ; la documentation sur l’émissivité des flammes de charbon est
basse, de sorte que la flamme n’est pratiquement plus apparente ; plus restreinte et fait souvent partie du domaine des connaissances
le rayonnement global reste donc faible. spécifiques des constructeurs de chaudières.
Lorsque la combustion est achevée, quel que soit le combustible,
on se trouve en présence d’un mélange gazeux qui se refroidit dans 1.4.4.3 Absorption des parois
la partie haute du foyer. La transmission de chaleur aux parois se fait principalement par
rayonnement, la partie due à la convection étant inférieure à 5 %
dans les grands foyers.
L’absorption ou le rayonnement d’une masse gazeuse sont
assimilables à ce qui se passe dans un volume garni de La chaleur transmise par le rayonnement d’une flamme ou d’une
poussières en suspension : plus la densité de poussières est masse gazeuse à un écran ou à une rangée de tubes est propor-
élevée, plus il est opaque aux rayons qui cherchent à le traverser. tionnelle à l’angle solide sous lequel est vue la surface plane qu’ils
De même, plus ses dimensions sont importantes, plus il y a de présentent vis-à-vis de la direction de ce rayonnement et non pas
matière à rencontrer. C’est la raison pour laquelle interviennent à leur surface développée ; c’est la raison pour laquelle on évalue
les notions de trajet moyen et de pression partielle. les transferts à partir d’une surface projetée (figure 6a ).
Les gaz tels que le CO2 ou la vapeur d’eau, à la différence avec L’absorption dépend de l’état de la surface, éventuellement de la
l’oxygène ou l’azote, rayonnent ou absorbent du rayonnement. couche plus ou moins importante de dépôts cendreux (combustion
La quantité de matière rencontrée est proportionnelle à la de charbon ou même de fuel) et de la nature des réfractaires qui
pression partielle du gaz. En outre, une des lois du rayonnement peuvent recouvrir certains secteurs.
est que tout corps capable d’absorber le rayonnement le réémet
dans les mêmes longueurs d’ondes, de sorte qu’une masse
gazeuse qui a absorbé du rayonnement en provenance d’une
certaine source le restitue vers des zones ou des surfaces à plus
basse température.

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Figure 7 – Attribution des coefficients d’absorption


aux différentes portions de paroi

Mais, même avec ces simplifications, le calcul des chaleurs


rayonnées d’une surface sur une autre, de celles absorbées par les
gaz traversés (et ensuite rediffusées uniformément) n’est pas
évident : ce n’est qu’après avoir fait d’autres approximations sur le
rayonnement mutuel des surfaces que l’on arrive à exprimer le coef-
ficient global d’échange (par rayonnement) propre à une zone, à
partir :
— du coefficient de Stefan-Boltzmann corrigé ;
— du coefficient de rayonnement des gaz (fonction de leur
Figure 6 – Absorption des parois teneur en CO2 , vapeur d’eau, cendres, et fonction également du
trajet moyen) ;
— des coefficients de refroidissement propres à chaque surface ;
Lorsqu’un écran comprend des tubes métalliques recouverts — des encrassements estimés.
d’une couche soit de réfractaires, soit de dépôts, le rayonnement Ce coefficient global permet de calculer la température
absorbé par cette couche a pour effet : moyenne Tg de chaque zone, ses échanges avec les parois ou avec
— l’élévation de la température superficielle de la couche et la les zones voisines, et de trouver son équilibre thermique.
rediffusion d’une partie de l’énergie reçue par rayonnement vers
les autres surfaces du foyer (figure 6b) ; cette rediffusion dépend
de la température superficielle atteinte ; 1.5 Échanges dans le foyer :
— la transmission par conduction aux surfaces métalliques
sous-jacentes. flux thermiques sur les parois
Il serait très compliqué de vouloir déterminer pour chaque portion
de paroi du foyer une température d’équilibre tenant compte de ces Les calculs ci-avant permettent de déterminer la température des
effets, ce qui nécessiterait d’évaluer l’épaisseur et la conductivité des fumées à la sortie du foyer, le rayonnement sur les parois et vers
dépôts. La simplification que l’on apporte à leur prise en compte la sortie, et ainsi d’établir la carte du flux thermique sur les écrans,
consiste à affecter ces portions d’un coefficient de réduction utile pour l’étude de la circulation (§ 2), et la valeur de la chaleur
d’absorption (E1 , E2 ,..., E5 , figure 7) qui dépend à la fois de la nature rayonnée vers les échangeurs (surchauffeurs, resurchauffeurs)
du réfractaire ou du produit déposé, d’une épaisseur estimée en indispensable pour la détermination de leur surface et du choix de
fonction de la position par rapport au noyau de feu et de la fusibilité leur métal (article Échangeurs et circuits air/fumées [B 1 462]).
des cendres du combustible. On affecte ainsi à chaque surface un Les résultats sont les suivants :
coefficient pour définir une surface propre équivalente, et le calcul — pour le profil vertical représentant la valeur des flux à différents
de l’échange global dans une zone déterminée se fait à partir de cette niveaux, le maximum de flux se trouve en général au niveau du plan
surface équivalente, surface qui sera prise dans les calculs comme supérieur des brûleurs (figure 8) ;
étant à la température de paroi Tp . — dans un plan horizontal, le flux est de 30 % inférieur au flux
Dans le cas où les tubes sont placés en avant d’une surface moyen au voisinage des angles ; il est de 15 à 20 % supérieur au
réfractaire, ce coefficient est modifié en appliquant la méthode de flux moyen dans la zone centrale, maximal au centre sauf pour la
Hottel. combustion tangentielle de charbon où le flux maximal est légère-
ment décalé par suite de la rotation imposée à la flamme.

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Les trois types de circulation : circulation naturelle, assistée par


pompe et forcée font appel aux mêmes phénomènes physiques
étudiés ci-après mais se différencient en raison des domaines
d’application (§ 2.2).

2.1.1 Formation de la vapeur

La formation de la vapeur dans les chaudières s’effectue suivant


deux processus très différents, selon que la pression est inférieure
ou supérieure à la pression critique de l’eau, soit 221 bar. En effet,
aux pressions sous-critiques, la formation de vapeur est un phéno-
mène discontinu se produisant à température et pression constantes
tant que les deux phases eau et vapeur sont présentes ensemble.
Aux pressions supercritiques, il y a passage continu de l’état
liquide à l’état de vapeur et le fluide supercritique peut être assimilé
indifféremment à de l’eau très chaude ou à de la vapeur très dense.
Ainsi, du fait de l’existence d’une phase unique, le cas de la
circulation de fluide supercritique est traité (§ 2.2.4) après la circu-
lation forcée. Aussi, ce qui suit ne concernera que l’eau et la vapeur
à des pressions sous-critiques.
La formation de la vapeur à l’intérieur d’un tube chauffé est un
phénomène complexe : lorsque, au contact de la paroi interne du
Figure 8 – Profil vertical de chaleur absorbée
tube chauffé par l’extérieur, l’eau atteint la température de saturation
(fonction de la pression), il y a progressivement formation locale de
bulles (zone de nucléation) qui grossissent et se détachent
périodiquement.
1.6 Méthodes de calcul simplifiées D’où trois conséquences (figure 9) :
— les bulles, une fois détachées, se déplacent avec l’eau en
À l’époque où les calculs ne se faisaient pas par ordinateur, la
circulation ;
détermination de la température à la sortie du foyer s’obtenait par
— le contact eau/paroi est localement rétabli ;
lecture sur courbes ou abaques de constructeurs, avec :
— le volume de la vapeur ainsi créé et par suite le titre en
— en ordonnée, soit la température à la sortie du foyer, soit le vapeur x de l’émulsion augmentent progressivement le long du
pourcentage d’absorption par les parois (rapporté à la chaleur parcours chauffé.
totale introduite) ;
— en abscisse, l’équivalent d’un flux thermique (chaleur totale Vis-à-vis de la circulation, la pression a deux effets différents :
introduite divisée par la surface projetée). — lorsque la pression croît, la température de saturation monte,
Ces courbes, valables pour un type de combustible et un excès la quantité de chaleur utilisée pour l’échauffement de l’eau
d’air donnés, traduisent le phénomène de rayonnement et ont augmente, et celle nécessaire pour la vaporisation diminue. Il en
l’allure d’une parabole à axe horizontal du genre y = ax 0,25 + b ; on résulte que, pour les pressions élevées (à partir de 100 bar environ),
y associe des corrections pour tenir compte : la surface des parois de la chambre de combustion est suffisante
pour que tous les tubes vaporisateurs y soient disposés, sans qu’il
— de l’excès d’air ; soit nécessaire d’assurer une partie de la vaporisation dans un
— du niveau des brûleurs par rapport à la sortie du foyer ; faisceau tubulaire complémentaire parcouru par les fumées, comme
— du recyclage des fumées ; cela est le cas pour les pressions plus basses ;
— de la fusibilité des cendres dans le cas du charbon. — aux basses pressions, le volume massique de la vapeur est
Cette méthode est encore utilisée lorsqu’une bonne approxima- énorme par rapport à celui de l’eau :
tion est suffisante (comportement à une allure différente de la 140 fois à 12 bar,
normale) ou dans le cas d’une recherche de l’effet de petites modi-
fications de dimensions. 30 fois à 50 bar,
13 fois à 100 bar,
et encore 6 fois à 150 bar.

2. Circulation du fluide chauffé Le cheminement de l’émulsion à l’intérieur d’un tube dépend de


la pente et du titre en vapeur avec une succession de zones bien
différenciées.
2.1 Rôle de la circulation Les bulles de vapeur, initialement générées le long des parois,
envahissent progressivement tout le tube, en provoquant le frac-
La circulation a deux objectifs principaux : tionnement de l’eau qui, pour des titres volumiques élevés en
— assurer le refroidissement correct des tubes situés dans les vapeur, se retrouve sous forme de gouttes entraînées dans le flux
zones les plus chaudes ou exposés au rayonnement direct du feu, de vapeur.
et qui reçoivent en cet endroit le flux maximal de chaleur ; La forme de cet écoulement diphasique dépend du titre, du débit
— assurer la génération de la vapeur saturée, c’est-à-dire le massique et des valeurs respectives, à la saturation, de la viscosité
passage du fluide chauffé de l’état eau à l’état émulsion et vapeur dynamique, de la masse volumique et de la tension superficielle de
(à l’exclusion des chaudières à pression supercritique pour l’eau et de la vapeur.
lesquelles le fluide véhiculé est simplement chauffé). Il se produit, en outre, dans le cas d’un tube vertical, un glisse-
Nota : ce paragraphe ne traite que des questions relatives à la circulation de l’eau à ment relatif de l’eau dans la vapeur (figure 9) : on peut admettre
l’intérieur des tubes et exclut le cas des systèmes à tubes de fumées, ou tubes de foyer
immergés dans un volume d’eau (chaudières de locomotives, rebouilleurs de chaudières
que, dans la zone de départ où les bulles de vapeur sont petites et
basse pression). peu nombreuses, celles-ci circulent à la même vitesse que l’eau ;
de même, dans la zone supérieure, les gouttes d’eau sont directe-

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Figure 10 – Régimes de vaporisation en fonction du flux calorifique

Le flux critique est fonction des paramètres suivants :


Figure 9 – Écoulement eau-vapeur dans un tube vertical — le débit massique dans le tube : l’augmentation du débit
facilite l’élimination de la couche de vapeur et évite l’instabilité ;
— le titre de vapeur (plus il est élevé, plus il y a de risque) ;
— la pression (par son influence sur le volume massique, la
ment entraînées par le flux de vapeur. Par contre, en zone intermé- tension superficielle, l’enthalpie de vaporisation) ;
diaire, la vapeur monte plus vite que l’eau, et le titre réel local de — l’inclinaison du tube : en effet, suivant son orientation, l’effet
la vapeur est plus faible que le titre moyen calculé en supposant de poussée ascensionnelle s’exerçant sur les bulles facilitera leur
une vitesse massique constante. arrachement de la paroi ou s’y opposera.
Cela complique le calcul des pertes de charge de ces écoulements
diphasiques et le calcul des gonflements (§ 2.3.1.2). ■ Si l’on continue à augmenter le flux calorifique, la quantité de
vapeur formée devient telle que le film de vapeur ne peut plus être
balayé par l’eau et devient stable (zone IV : ébullition par film). La
2.1.2 Transmission de chaleur : température de paroi température de la paroi interne se stabilise également et continue
ensuite à augmenter régulièrement en fonction du flux calorifique.
Au cours de l’évolution du fluide chauffé à l’intérieur d’un tube, Le constructeur de la chaudière doit pouvoir déterminer à coup
on peut distinguer quatre zones (figures 9 et 10). sûr le régime de vaporisation en tout point des circuits. En effet, l’aug-
mentation de la température du métal d’un tube, lorsque l’on passe
■ Dans la zone I, l’eau s’échauffe ; le coefficient d’échange avec la de l’ébullition nucléée à l’ébullition par film instable, est telle qu’elle
paroi dépend de la vitesse de l’eau dans le tube. peut entraîner une détérioration très rapide si le métal n’a pas été
prévu pour ces conditions de fonctionnement. C’est pourquoi les
■ Dans la zone II, l’eau est arrivée à la température de saturation,
conditions de passage d’un régime d’écoulement à l’autre et, en
l’excédent de chaleur transmis provoque la vaporisation, avec
particulier, la détermination de la valeur du flux critique ont fait l’objet
apparition de bulles de vapeur sur la paroi interne et détachement
d’études expérimentales (en particulier, essais effectués en France
périodique de celles-ci. Ce régime de formation de vapeur est géné-
par Électricité de France en association avec les constructeurs de
ralement désigné par le terme ébullition nucléée.
chaudières).
Par suite de l’agitation locale, le coefficient d’échange est
Les parades usuelles vis-à-vis du DNB consistent principalement
supérieur à ce qu’il était dans la zone précédente, le métal du tube
à obtenir des débits massiques élevés et des titres en vapeur
est très correctement refroidi, et l’objectif de l’étude de la circula-
modérés, ce qui revient à rechercher des taux de circulation
tion dans les chaudières à pression sous-critique est de se trouver
importants.
partout dans les conditions d’ébullition nucléée.
Pour obtenir des valeurs de titre plus élevées pour un même flux
Mais, pour une certaine valeur du flux calorifique, dite flux critique,
calorifique sur le tube ou pour augmenter la valeur du flux critique,
la densité des bulles de vapeur devient telle que celles-ci interfèrent
une autre possibilité consiste à utiliser des tubes rainurés intérieure-
et qu’un film de vapeur instable se forme sur la paroi du tube,
ment ; l’existence de rainures, d’une profondeur de 1,3 mm environ
entraînant la diminution du coefficient d’échange et l’augmentation
enroulées en hélice, en fractionnant le film qui aurait tendance à se
de l’écart de température entre le fluide et le métal.
former dans un tube lisse pour les mêmes conditions de débit, de
■ On entre dans la zone III avec un film non continu, la température titre et de flux, permet de conserver un bon coefficient d’échange
de la paroi interne du tube oscillant ainsi entre deux valeurs interne.
extrêmes. Le passage du régime d’ébullition nucléée à ce régime Le diagramme de la figure 11 donne la relation titre limite/flux
d’ébullition par film instable est couramment désigné, dans les textes dans un tube lisse et dans un tube rainuré pour une pression de
en langue anglaise, par l’abréviation DNB (departure from nucleate 196 bar et un débit massique de 1 000 kg/(m2 · s).
boiling).

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Dans une paroi tubulaire soumise extérieurement à un flux


calorifique Φ et parcourue intérieurement par de l’eau à la tempé-
rature de saturation Ts , la température de la paroi interne du tube
est donnée par la formule :
Φ
T s = T f + -------
αi

Les valeurs du coefficient d’échange paroi/fluide α i (en W · m–2 · K–1)


ont fait l’objet de recherches nombreuses, en particulier par Jenkin et
Lottes d’une part, et Miropolsky d’autre part pour le régime diphasique.
En régime monophasique, eau ou vapeur et pour les tubes lisses,
Colburn a proposé la formule :
Nu = 0,023 Re0,8 Pr1/3
avec Re nombre de Reynolds,
Pr nombre de Prandtl,
Nu nombre de Nusselt ;
en rappelant que :

Vd µ cp αi d
Re = ---------- , Pr = ----------- et Nu = ----------
-
ν λ λ
avec cp capacité thermique massique à pression constante,
d diamètre intérieur du tube,
V vitesse du fluide,
λ conductivité thermique du matériau,
µ viscosité dynamique,
ν viscosité cinématique (ν = µ /ρ).
Les valeurs de λ, µ, cp et ν se trouvent dans les tables concernant
la vapeur (articles spécialisés dans le traité Constantes physico-
chimiques).
On constate que le coefficient d’échange α i en écoulement
monophasique est fonction de la vitesse à la puissance 0,8.
La température du métal, à mi-épaisseur et sur sa face externe
chauffée, se calcule à partir de celle de la paroi interne, de la
conduction du métal et de l’épaisseur traversée, ceci en supposant
Figure 11 – Titre de vapeur critique en fonction de la densité de flux
les parois internes propres ; il ne faut pas oublier que la moindre
thermique imposé à un tube vertical lisse et muni de quatre sillons
couche de dépôt interne ajoute une résistance importante au
transfert de chaleur ; c’est la raison pour laquelle il faut éviter tout
Par contre, lorsque l’on arrive aux conditions critiques pour le tube dépôt de tartre ou d’oxyde et, de ce fait, traiter l’eau introduite en
rainuré, le passage d’un régime à l’autre se fait brutalement, ce qui chaudière en vue d’éliminer au maximum les sels, si possible par
se traduit par des courbes limites, verticales en ce qui concerne les déminéralisation totale.
titres, horizontales en ce qui concerne les vitesses massiques.
Exemple : à titre d’information, une couche de 0,5 mm de tartre,
Ce phénomène de zone de transition, qui apparaît sous certaines pour un flux calorifique de 175 kW/m2, provoque une élévation de
conditions au cours de l’ébullition, oblige le chaudiériste à choisir température du métal de 75 oC environ ; or, les flux maximaux locaux
entre deux options : dans un foyer de chaudière sont de l’ordre de 600 kW/m2.
— soit une conception telle que l’on se place au-dessous des
conditions critiques, ce qui est obligatoire en circulation naturelle
ou assistée par pompe ; en ce cas, le coefficient d’échange interne 2.1.3 Effets sur la conception et la construction
α i est élevé, l’écart de température entre fluide à la saturation et
métal est suffisamment faible pour permettre l’utilisation d’un Il résulte des observations précédentes plusieurs conséquences.
acier normal (tubes lisses ou tubes rainurés) ;
— soit une conception avec une possibilité de vaporisation ■ Nécessité d’une vitesse de circulation suffisante pour avoir un
complète suivie d’une zone de surchauffe. Les frontières entre les coefficient d’échange correct et également pour se tenir assez loin
zones (échauffement, vaporisation et surchauffe) d’un circuit unique du titre critique qui, lui aussi, dépend de la vitesse (action sur le
se déplacent en fonction de l’allure de marche pour s’adapter à la détachement des bulles) ; cette vitesse de circulation, dont la valeur
puissance demandée. L’émulsion passe nécessairement du régime minimale admissible est déterminée par le débit massique, est de
de l’ébullition nucléée, à celui de l’ébullition en film, qui peut inter- l’ordre de 0,6 m/s en circulation naturelle, mais peut atteindre 3
venir, selon le flux calorifique et la pression, dès que le taux de vapeur ou 4 m/s en circulation forcée.
dépasse la valeur critique ; il faut alors contrôler que la vitesse de Un tube peu chauffé mis en parallèle avec d’autres correctement
l’émulsion est suffisante pour assurer le refroidissement du tube et chauffés a une circulation beaucoup plus mauvaise sans que le titre
déterminer de façon correcte le coefficient d’échange interne αi pour à la sortie diminue beaucoup par rapport à celui de ses voisins. Il
les différentes conditions de marche, de façon à définir la tempé- lui faut à peu près le même rapport volume de vapeur/volume d’eau
rature du métal ; cette détermination n’est pas simple ni dans les pour être en équilibre avec eux ; c’est la vitesse dans le tube qui va
zones critiques ni pour des pressions élevées, supérieures à 180 bar. changer.

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■ Distribution de l’eau dans les tubes et collecte de l’émulsion à la Les parcours horizontaux chauffés ne sont admis dans certaines
sortie étudiées pour éviter les inégalités de répartition dues aux chaudières à circulation forcée ou assistée qu’au prix de grandes
pertes de charge en amont et en aval. Les tubes d’un écran vitesses d’eau (2 à 3 m/s) ou d’émulsion, vitesses dont on respecte
débouchent en général dans un même collecteur, dont l’émulsion une valeur minimale quelle que soit l’allure au moyen d’une recir-
est transportée au réservoir par une série de tubes de dégagement, culation interne.
et cet ensemble a une certaine perte de charge ; les tubes les moins
bien chauffés de cet écran ont leur circulation ralentie par la perte de ■ Précaution en cas de répartition d’une émulsion : dans le cas où
charge créée en aval et leur circulation se trouve partiellement un tube vaporisant doit se diviser en aval, par exemple par une
étouffée par celle des voisins. Pour y remédier, on cloisonne le bifurcation en deux tubes, on ne peut pas préjuger de la répartition
collecteur de façon à affecter plus de dégagements aux tubes moins eau/vapeur dans les tubes d’aval. Une telle bifurcation n’est
bien chauffés (figure 12) ; dans certains cas extrêmes, on fait envisagée que dans les secteurs à bas flux thermique ou à fort débit
déboucher ces tubes directement dans le réservoir. massique, de sorte que, même si toute la vapeur passe dans un seul
tube, on reste au-dessous des conditions critiques (vis-à-vis du flux).
Des tubes peuvent être mal alimentés par suite d’une perte de
charge créée dans les circuits d’alimentation par la demande d’eau ■ Précautions pour la réalisation de circuits chauffés à courant
des tubes à fort taux de circulation : des tubes du même groupe descendant (figure 14). La vaporisation crée normalement une
mal chauffés risquent de présenter un niveau stable à leur partie circulation ascendante dans un tube vertical. Toutefois, on peut
supérieure. Le remède consiste à créer des alimentations séparées admettre d’avoir un circuit (ensemble de tubes) chauffé dans lequel
pour ces tubes. l’eau descend en respectant les conditions suivantes :
— la circulation générale doit être bonne, le taux de circulation
■ Risques de stratification dans les parcours horizontaux ou peu
élevé pour pouvoir disposer d’une perte de charge ou d’une vitesse
inclinés (figure 13). La stratification est le régime d’écoulement qui
confortable dans les tubes descendants ; par suite, cette solution ne
pourrait conduire, dans un tube horizontal ou peu incliné sur l’hori-
peut s’appliquer que dans des chaudières à relativement basse
zontale, à une séparation entre la vapeur (en partie haute) et l’eau
pression, en principe inférieure à 100 bar ;
(en partie basse) (figure 13a ). On l’évite en maintenant une vitesse
— le circuit chauffé descendant n’échange que peu de chaleur,
suffisante d’écoulement pour rester dans le domaine où le brassage
uniquement une fraction de celle nécessaire pour porter à ébulli-
est tel que l’on puisse assimiler l’émulsion à un fluide homogène
tion l’eau sortant de l’économiseur ;
(figure 13b ).
— le circuit chauffé descendant n’est pas exposé à des flux de
De toute façon, la stratification est à proscrire dès qu’un tube chaleur localement élevés ;
risque d’être chauffé par le dessus ; l’échauffement du tube côté — si ce circuit est composé de nombreux tubes en parallèle et
vapeur peut être important : faible vitesse, mauvais coefficient que, par hasard, la vaporisation a commencé dans un tube, la
d’échange, surchauffe de la vapeur, etc. C’est une des raisons pour circulation s’y inverse ; il faut donc prévoir des tracés de sorte que
lesquelles : la vapeur puisse remonter jusqu’au réservoir pour s’y dégager.
— les soles horizontales sont toujours recouvertes de réfractaires, Le cas des faisceaux vaporisateurs associe un ensemble de
bien qu’en principe il n’y ait que de l’eau à l’entrée des tubes ; tubes descendants et de tubes montants chauffés par convection,
— s’il n’y a pas de réfractaires, on s’impose une pente minimale cas rencontré couramment dans des chaudières de récupération de
en partie basse du foyer ; liqueur noire.
— on donne toujours une pente supérieure à 45o au tube de la
partie supérieure d’un nez de voûte, bien qu’il soit en dehors d’une Ce sont les tubes les moins chauffés qui permettent l’alimentation
zone soumise au rayonnement direct du foyer ; des autres tubes du faisceau, ainsi que de l’ensemble des écrans
— les tubes de plafond sont légèrement inclinés et montants de foyer. On ne sait pas calculer la circulation dans un faisceau, mais
vers le réservoir, pour être sûr qu’il y aura toujours de l’eau dans on peut cependant définir à peu près le nombre des tubes
la portion inférieure du tube, située côté feu. descendants et celui des tubes montants pour une allure déterminée
de la chaudière.
C’est en fonction de toutes ces considérations que sont choisis
les différents modes de circulation et que sont déterminées les
configurations des systèmes évaporatoires.

Figure 13 – Écoulement avec et sans stratification


pour une vaporisation dans un tube horizontal

Figure 12 – Cloisonnement du collecteur supérieur

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Figure 14 – Coupe d’une chaudière


(70 t/h, 63 bar) à circuit chauffé descendant
(Raffinerie de Pauillac, Stein Industrie)

2.2 Modes de circulation s’amorce facilement lors du démarrage dès l’instant qu’il y a for-
mation de vapeur (au-delà de 100 oC). Cela explique la simplicité et
la souplesse de fonctionnement des chaudières à circulation
2.2.1 Circulation naturelle naturelle.
2.2.1.1 Principe de fonctionnement La séparation eau-vapeur requiert la matérialisation d’un plan
d’eau qui, localisé dans un réservoir à la partie supérieure de la
La circulation de l’émulsion est dite naturelle, en ce qu’elle s’établit chaudière, permet le dégagement de vapeur et traduit l’équilibre
d’elle-même dans les circuits de la chaudière, par le jeu des diffé- physique entre les deux phases, à la pression de vapeur saturante
rences de masse volumique des colonnes de fluide en présence ; fixée par la température atteinte par l’émulsion.
le débit en circulation est de quarante à dix fois plus important que
le débit de vapeur nominal de la chaudière, pour des pressions de
fonctionnement allant par exemple de 20 à 120 bar. 2.2.1.2 Caractères propres de la circulation naturelle
L’eau provenant d’un réservoir placé à la partie supérieure descend La circulation est d’autant meilleure que :
dans des tubes non chauffés et remonte dans des tubes vaporisants — la pression est plus basse ;
chauffés (figure 15). L’émulsion d’eau et de vapeur qui se forme dans — la hauteur motrice est plus grande à condition que les pertes
ces tubes retourne au réservoir où la vapeur est séparée, l’eau étant de charge ne deviennent pas trop importantes en raison de l’allon-
renvoyée aux tubes chauffés, additionnée d’une quantité d’eau gement des circuits ;
d’appoint égale à la quantité de vapeur produite. La circulation est — les sections de passage sont plus grandes, d’où l’intérêt des
assurée par la différence de poids entre deux colonnes de fluide, tubes d’écrans de gros diamètre (jusqu’à 100 mm) lorsque la pres-
l’une contenant de l’eau, l’autre un mélange d’eau et de vapeur. Il sion est faible (inférieure à 100 bar environ) tout en conservant
résulte de ce principe que, toutes choses égales par ailleurs, la cir- l’épaisseur technologique (minimum d’épaisseur 4 à 5 mm usuel-
culation est d’autant plus intense que la différence de masse volu- lement, imposé par les problèmes de soudage d’ailettes ou par les
mique entre l’eau et la vapeur est plus grande. L’effet de circulation déformations de tubes) ;
naturelle diminue donc progressivement lorsque l’on se rapproche — la zone de chauffe est située en partie basse des écrans ;
de la pression critique de 221 bar. — le sous-refroidissement est plus élevé puisqu’il accroît le poids
Pratiquement, son domaine d’application se situe au-dessous de de la colonne froide ; pour la même raison, les tubes de descente
190 bar, pression à laquelle elle reste satisfaisante et sûre. D’ailleurs, sont en général extérieurs à la chaudière et non chauffés ; s’ils sont
à ce niveau de pression, l’emploi du tube rainuré permet intérieurs à la chaudière, on les place dans une zone à faible échange
d’augmenter encore, dans la zone à haut flux de la chambre de thermique (§ 2.1.3).
combustion, la marge de sécurité vis-à-vis du DNB. La circulation naturelle présente également un aspect d’auto-
Le taux moyen de vapeur de l’émulsion correspond toujours au régulation en ce sens qu’à la longueur et profil égaux un tube plus
régime d’ébullition nucléée, qui garantit un bon refroidissement des chauffé que son voisin produit plus de vapeur et a, de ce fait,
tubes vaporisants avec des coefficients d’échange internes de l’ordre tendance à circuler un peu mieux, malgré l’accroissement des pertes
de 20 à 40 kW/(m2 · K). Lorsque la puissance diminue, le taux moyen de charge dues au débit supplémentaire.
de vapeur varie relativement peu et par suite le débit en circulation Le taux de circulation dans une même chaudière et pour les mêmes
décroît beaucoup moins vite que le débit de vapeur de la chaudière ; conditions thermiques diminue lorsque la pression augmente, sauf
cela garantit d’autant mieux le refroidissement des tubes. La circu- pour des pressions inférieures à 15 bar où la réduction de pression
lation est donc relativement plus active à basse puissance ; elle s’accompagne d’une augmentation du volume de vapeur telle que
l’accroissement de la perte de charge des dégagements vient freiner
la circulation.

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Figure 16 – Schéma de principe d’une chaudière


à circulation assistée LA MONT (circuit fermé) :
exemple de disposition des surfaces d’échange

— de corriger des erreurs dues à une mauvaise estimation de la


quantité de chaleur absorbée ; si un tube est plus chauffé que
prévu, il devient possible d’assurer au tube trop chauffé un débit
plus important par augmentation du diamètre du diaphragme ;
— de raccourcir les temps de démarrage puisque la circulation
est assurée à l’intérieur des tubes dès l’allumage ;
— d’assurer, grâce à une tuyauterie d’un diamètre d’environ
80 mm, une circulation d’eau dans l’économiseur pour y éviter la
vaporisation dans la phase de démarrage ;
— d’accroître les vitesses de refroidissement, lorsque par exemple
Figure 15 – Schéma de principe d’une chaudière il est nécessaire d’intervenir rapidement à l’intérieur de la chaudière ;
à circulation naturelle : exemple de disposition — moyennant certaines précautions, de concevoir des parois avec
des surfaces d’échange des circuits horizontaux, ou de constituer des échangeurs avec des
parcours alternativement montants et descendants (§ 2.1.3).
2.2.2 Circulation assistée par pompe ■ Inconvénients
● Le prix : dans le prix intervient, non seulement le coût de la
2.2.2.1 Principe de fonctionnement pompe ou des pompes en service, mais également celui des
Pour surmonter les difficultés que l’on trouve en circulation pompes de réserve ainsi que des robinetteries ou des clapets de
naturelle lorsque la pression d’utilisation devient plus importante, sécurité.
ou lorsque le choix d’un modèle de construction d’échangeur impose Les pompes, pour des pressions supérieures à 80 bar, par suite
des parcours horizontaux ou même descendants, il est apparu de leur construction très spéciale, sont d’un prix très élevé.
rationnel d’assurer la circulation grâce à une pompe (centrifuge, en ● La consommation : la puissance consommée par les pompes,
général). de l’ordre de 0,5 à 0,8 % de la puissance électrique de l’alternateur
Ce mode de fonctionnement a été utilisé et vulgarisé sous la associé, constitue un élément défavorable dans les comparaisons
désignation de système LA MONT, dont les brevets sont depuis économiques, élément souvent pris en compte par les utilisateurs,
longtemps dans le domaine public (figure 16). mais qu’une majorité d’exploitants de centrales estiment largement
compensé par les gains de temps et de combustible d’allumage
■ Avantages consommé pendant les périodes de démarrage et de montée en
La présence d’une pompe assurant la maîtrise du débit et de la pression, plus courtes (environ 50 %) qu’avec des chaudières en
force motrice, il devient possible : circulation naturelle.
— d’utiliser la pression disponible pour ajuster au moyen d’un ● Les problèmes d’utilisation : il y a en outre une certaine fragilité
diaphragme le débit de chaque circuit (écrans ou faisceaux vapori- ou, tout au moins, la nécessité d’une bonne formation des exploi-
sateurs) en fonction de la chaleur qu’il reçoit, c’est-à-dire de tants. Comme toute machine tournante, les pompes présentent des
maîtriser le titre en vapeur à leur sortie ; risques d’ordre mécanique, des problèmes dus aux dilatations diffé-
— de réduire le diamètre des tubes, le problème de l’augmenta- rentielles mais, en plus, du fait de la conception, la nécessité
tion des pertes de charge ne se posant plus avec la même acuité d’assurer le refroidissement permanent de leurs moteurs quand ils
qu’en circulation naturelle ; sont immergés.

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2.2.2.2 Pompes de circulation Le moteur est généralement placé au-dessous de la pompe, pour
éviter qu’un dégagement d’air accidentel puisse former une poche
La différence essentielle, avec les pompes alimentaires par
qui interromprait la lubrification.
exemple, est que l’aspiration d’une pompe de circulation est à la
pression de la chaudière. Contrairement aux autres pompes, on ne
peut pas assurer l’étanchéité aux presse-étoupe par un étagement 2.2.2.3 Extension de la circulation assistée par pompe :
des pressions, pour finalement n’avoir comme différence de pres- tubes rainurés
sion vis-à-vis de l’atmosphère aux deux embouts que la pression L’objectif est de diminuer le débit d’eau en circulation et, par
à l’aspiration. C’est pourquoi, au-dessous de 80 bar, ces pompes sont conséquent, les pertes de charge et la puissance consommée,
à presse-étoupe extérieur et au-dessus de 80 bar à moteur noyé. grâce à l’emploi de tubes rainurés dans les écrans ou dans les
Les pompes de circulation doivent délivrer une hauteur mano- zones soumises au flux de chaleur le plus élevé.
métrique relativement faible (de l’ordre de 2 à 3 bar). Le débit est Le taux de circulation descend à 2,2 ou 2,5 environ. L’économie
limité au minimum nécessaire, pour maintenir le régime d’ébullition d’énergie justifie l’augmentation de prix due à l’achat de tubes
nucléée dans le circuit et pour ne pas grever la consommation de rainurés au lieu de tubes lisses.
la pompe.
Ce principe est applicable quel que soit le combustible utilisé.
Dans la zone de 160 à 170 bar de pression de fonctionnement, ce
débit vaut environ 2 à 3 fois le débit nominal de vapeur.
Pour les chaudières de centrales thermiques, les pompes de
circulation sont au nombre de 3 ou 4, généralement dimensionnées
de façon que la pleine charge de la chaudière puisse être assurée
lorsqu’une pompe est à l’arrêt (figure 17). Chacune des pompes peut
être isolée par une vanne motorisée à l’aspiration et un clapet de
non-retour blocable au refoulement, afin d’empêcher l’établissement
d’un circuit inverse à travers une pompe à l’arrêt. La différence de
pression entre aspiration et refoulement des pompes est mesurée
par des manomètres différentiels, qui entraînent le fonctionnement
d’une alarme, ou même la coupure des feux dans les cas où cette
pression différentielle deviendrait accidentellement inférieure à celle
correspondant au débit de circulation nécessaire.
La figure 18 présente l’une des pompes de circulation réalisées
pour les chaudières de 600 MW de la centrale de Porcheville (EDF).
L’inducteur du moteur est isolé du circuit d’eau par une chemise
d’entrefer frettée résistant à la pression (dans d’autres conceptions,
l’inducteur est en contact avec l’eau). La partie rotorique baigne dans
l’eau à haute pression. L’eau de la cavité rotorique est en effet en
équilibre de pression avec l’eau de la chaudière, mais elle circule
en circuit fermé, sous l’action d’une pompe auxiliaire montée en bout
d’arbre moteur, ce qui permet, grâce à un réfrigérant auxiliaire, de
la maintenir à une température compatible avec la tenue des isolants.
Cette eau assure à la fois le refroidissement du moteur et la lubri-
fication des paliers.

Figure 17 – Circulation assistée pour les chaudières


de centrales thermiques : schéma Figure 18 – Pompe de circulation pour chaudière
à circulation assistée

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2.2.2.4 Chaudière à très faible taux de circulation Les chaudières à circulation forcée peuvent, en principe, être
utilisées pour toutes les pressions sous-critiques ou supercritiques.
On peut admettre des taux de circulation de l’ordre de 1,1 ou 1,2,
c’est-à-dire des titres de vapeur à la sortie des écrans voisins de 90 %, L’utilisation aux pressions supercritiques sera examinée plus
à condition que les flux thermiques soient relativement faibles, tout spécialement au paragraphe 2.2.4.
en conservant une construction en tubes lisses.
■ Principe de réalisation
C’est le cas des chaudières à gaz de hauts-fourneaux, des
Le développement des chaudières à circulation forcée s’est
chaudières à lignite et des chaudières de récupération de l’énergie
effectué autour de deux conceptions à l’origine assez différenciées :
contenue dans des gaz chauds.
les chaudières Benson et les chaudières Sulzer.
La circulation est assurée par une seule pompe (il y a une pompe
Dans les chaudières Benson, la vaporisation se faisait à l’origine
de réserve à démarrage en temps réduit, de l’ordre de 7 s) et la
(1927) à une pression supérieure au point critique et la vapeur était
séparation eau/vapeur est faite par un séparateur vertical.
ensuite détendue jusqu’à sa pression d’utilisation, avant d’être sur-
Vu le faible taux de circulation, ce type de chaudière est quelque- chauffée. En tout point du circuit, le fluide se trouvait donc sous une
fois assimilé à une chaudière à circulation forcée. seule phase, mais l’application de ce principe présentait cependant
certains inconvénients : circuit vaporisateur conçu pour une pression
très élevée, augmentation de puissance des pompes alimentaires,
2.2.3 Circulation forcée difficulté de réalisation de la détente. C’est pourquoi les chaudières
Benson ont été conçues ultérieurement avec un circuit vaporisateur
2.2.3.1 Principe de fonctionnement à la pression d’utilisation (aux pertes de charge près). L’étage final
Sous sa forme la plus simple, une chaudière à circulation forcée de ce circuit se trouve dans une zone de flux calorifique modéré et
est constituée par un ensemble de tubes alimentés en parallèle, la vapeur passe ensuite directement dans le surchauffeur.
dans lesquels l’eau est successivement réchauffée et vaporisée, Les chaudières Sulzer étaient à l’origine (1932) du type mono-
puis la vapeur surchauffée (figure 19). La circulation de l’eau est tubulaire, c’est-à-dire qu’elles comportaient un tube unique (ou
assurée par les pompes alimentaires dont la hauteur de refoule- plutôt, en réalité, plusieurs tubes en parallèle entre lesquels le débit
ment est déterminée en tenant compte de la perte de charge totale d’eau était réparti avant tout début de vaporisation) dans lequel
des circuits évaporateurs et surchauffeurs. s’effectuait la vaporisation de l’eau puis la surchauffe de la vapeur.
Ce principe permet une grande liberté dans la conception des Cette conception d’origine a ensuite évolué grâce à l’introduction
circuits, puisque la circulation est toujours assurée quel que soit le d’un séparateur d’eau et de vapeur, qui fixe un point du circuit au-delà
tracé des tubes évaporateurs, qui peuvent comporter des parties duquel il n’existe plus que de la vapeur, quelles que soient les
horizontales ou même descendantes. conditions de fonctionnement.
De plus, le diamètre de ces tubes évaporateurs peut être plus ■ Évolution
petit que dans les chaudières à circulation naturelle ou même La généralisation de la construction par écrans soudés impose
assistée puisque, d’une part, le débit d’eau à l’entrée ne dépasse certaines limites à la conception puisque l’on ne peut souder entre
pas le débit de vapeur de la chaudière (taux de circulation de 1) et, eux que des tubes dont les températures sont proches dans toutes
d’autre part, il est possible de choisir une perte de charge élevée. les conditions de fonctionnement. Deux conceptions restent alors
Les divers régimes de vaporisation existent successivement possibles : les tubes verticaux et les tubes disposés en spirale.
dans un même tube évaporateur, l’ébullition étant successivement ● Lorsque les tubes d’écrans sont disposés verticalement, la
nucléée, puis par film. Cependant, la plus grande vitesse du fluide section de passage est telle dans le cas des chaudières de grande
dans les tubes améliore le coefficient de transmission interne entre puissance que, même à des allures proches de l’allure nominale, le
tube et fluide, ce qui limite la température atteinte par le métal, débit d’alimentation ne serait pas suffisant pour assurer une vitesse
même dans les zones où l’ébullition se produit par film. convenable dans les tubes. Il est donc nécessaire d’assurer une
recirculation par pompe de l’eau sortant du séparateur (figures 20a
et b ). Le débit de recirculation augmente naturellement aux basses
puissances, ce qui permet d’assurer un débit suffisant à l’entrée des
écrans quelle que soit la vaporisation.
● Avec la conception en spirale, on peut, au contraire, choisir le
nombre de tubes à disposer en parallèle de façon que le débit à
l’entrée de ces tubes soit suffisant à partir d’une allure donnée de la
chaudière. Ces tubes étant régulièrement répartis sur le périmètre de
la chambre de combustion, on détermine leur inclinaison de façon
que leur pas permette de les assembler en panneaux soudés. Il reste
cependant nécessaire d’assurer une recirculation aux basses puis-
sances. Cette recirculation peut être obtenue soit par une pompe
auxiliaire renvoyant l’eau du séparateur à l’entrée de l’économiseur,
soit par retour vers le dégazeur de l’eau provenant du séparateur,
après passage dans un échangeur (échangeur de démarrage) qui
cède à l’eau d’alimentation la chaleur contenue dans l’eau de retour
du séparateur (figure 20c ).
Cet échangeur de démarrage permet, tout en assurant une recir-
culation en passant par les pompes alimentaires, de conserver le
maximum de chaleur dans le système.
Les plus récentes des chaudières françaises de centrales
thermiques sont conformes à cette conception (tubes en spirale et
échangeur de chaleur) et leur fonctionnement à différentes allures
Figure 19 – Schéma de principe d’une chaudière à circulation forcée met en jeu les systèmes décrits ci-après (figure 21).
pure : exemple de disposition des surfaces d’échange

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Figure 20 – Schéma du circuit et diagramme débit /charge d’une circulation forcée avec recirculation

Figure 21 – Schéma simplifié des circuits d’une chaudière avec échangeur de démarrage

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Lorsque la vaporisation est supérieure à 35 % de sa valeur nomi- Le remède classique pour pallier ces deux inconvénients est de
nale, le débit d’eau d’alimentation est égal au débit de vapeur, et recourir à des diaphragmes appropriés, qui permettent en même
le séparateur n’est traversé que par de la vapeur. Lorsque la vapo- temps d’ajuster la répartition des débits entre des circuits différem-
risation devient inférieure à ce seuil, le débit d’eau à travers les ment chauffés, au prix de l’augmentation de la perte de charge
écrans est maintenu constant par action sur le réglage de la pompe globale des circuits.
alimentaire.
Il s’établit alors un niveau d’eau dans le séparateur : ce niveau 2.2.3.2 Domaine d’application
est maintenu constant par action sur les vannes (V1 , V2 ou V3) qui
Le domaine d’application de la circulation forcée se situe en France
assurent le retour de l’eau soit vers le condenseur, soit vers la
au-dessus de 150 bar. Au-delà de 190 bar, la circulation forcée est
bâche alimentaire.
sans rivale et ne rencontre d’autre obstacle que la technologie des
La vanne V1 est utilisée lors du fonctionnement à des allures matériels.
inférieures à 35 % de l’allure nominale et permet d’envoyer la
Elle est particulièrement bien adaptée aux chaudières de centrales
purge du séparateur vers la bâche alimentaire par l’intermédiaire
thermiques de grande puissance dont le rôle est maintenant de
de l’échangeur de démarrage. Cet échangeur assure le réchauffage
suivre les variations de la demande, en permettant aux centrales
de l’eau d’alimentation et permet d’éviter un apport excessif de
nucléaires de fonctionner le plus possible en régime de base.
chaleur dans la bâche alimentaire.
Un second domaine d’application de la circulation forcée existe
Au cours des démarrages à chaud, on utilise en complément la
pour les petites chaudières produisant de 0,5 à quelques
vanne V2 qui permet d’évacuer la purge du séparateur vers le
tonnes/heure de vapeur à basse pression, inférieure à 10 bar. De
condenseur, toujours à travers l’échangeur de démarrage. Enfin, le
conception très simple, généralement monotubulaires, elles
débit important à évacuer pendant quelques minutes au cours des
échappent à la difficulté d’assurer l’équirépartition des débits entre
démarrages à froid, en raison du phénomène de gonflement, est
les circuits. La consommation d’énergie auxiliaire, bien que forte en
envoyé directement au condenseur par la vanne V3 .
valeur relative, reste acceptable du fait de leur taille limitée. Grâce
L’installation est exploitée en pression glissante, c’est-à-dire que à leur encombrement réduit et à leur faible inertie thermique, ces
les soupapes d’admission de la turbine restent ouvertes et que le chaudières détiennent le record de rapidité de mise en régime,
réglage de puissance du turboalternateur s’effectue par action sur 2 à 8 min selon la capacité, et elles fonctionnent ainsi au rythme des
le débit de combustible. machines qu’elles desservent.
Des by-pass haute pression C1 et basse pression C2 permettent
des démarrages rapides.
2.2.4 Chaudières supercritiques
■ Avantages
● La circulation forcée, mettant en jeu des débits réduits et des L’augmentation de rendement des cycles thermiques avec
vitesses plus élevées qu’en circulation naturelle, requiert des l’accroissement de la pression de vapeur a naturellement conduit,
sections de passage plus faibles : elle permet donc l’emploi de tubes dès que les possibilités technologiques l’ont permis, à réaliser des
de plus petit diamètre, plus minces à pression donnée, et moins installations à pression supercritique. De très hautes pressions ont
sensibles aux contraintes thermiques ; il en résulte une économie de été envisagées et ont fait l’objet de réalisations présentant dans
matière appréciable, à laquelle s’ajoute celle du réservoir principal, certains cas un caractère expérimental, par exemple la centrale
supprimé dans le cas de la circulation forcée sans recirculation ; cet d’Eddystone aux États-Unis où a été réalisée une chaudière de
avantage est d’autant plus sensible que la pression est élevée. Il en 970 t/h à 365 bar avec surchauffe et double resurchauffe à 650 oC.
résulte également une faible inertie thermique, qui permet non Actuellement, compte tenu des difficultés de réalisation, il est
seulement des gains de temps en montée en température et en apparu que ces caractéristiques extrêmes n’étaient pas économi-
charge, mais surtout, et c’est cela qui constitue son principal intérêt, quement justifiées, et les chaudières supercritiques ont des pres-
autorise la marche en pression glissante, bien adaptée au fonction- sions de l’ordre de 250 bar et ne comportent souvent qu’une seule
nement et à la sauvegarde de la turbine associée. resurchauffe. Cependant, les Japonais ont un programme d’études
● L’établissement de la circulation avant l’allumage des feux et de développement des cycles à très haute pression.
garantit, lors de la première phase du démarrage, une mise en
Au niveau conception, elles se rattachent soit au type circulation
température plus rapidement homogène des circuits.
assistée, soit au type circulation forcée, suivant que les écrans sont
● Le schéma de circulation forcée est plus facilement applicable verticaux ou en spirale.
au voisinage de la pression critique et au-delà, ce qui permet
d’atteindre des rendements de cycle thermodynamique plus élevés ■ Circulation assistée
qu’en circulation naturelle. Les écrans verticaux nécessitent une recirculation par pompe
■ Inconvénients auxiliaire dès que la puissance est inférieure à environ 70 % de la
puissance nominale (figure 22) ; ils sont maintenus en permanence
● Il faut utiliser une eau très pure, totalement déminéralisée.
à une pression supérieure à la pression critique et il y circule un fluide
Pour l’alimentation des chaudières à circulation forcée, on utilise monophasique quelle que soit la puissance.
fréquemment une installation de purification des condensats (dite
polishing ) qui comprend à la fois une filtration permettant Une pompe de circulation (§ 2.2.2.2) est mise en service
d’éliminer les oxydes et une déminéralisation. au-dessous d’un seuil de débit et renvoie une partie du fluide sortant
des écrans vers un mélangeur recevant également l’eau d’alimen-
● Il est nécessaire de maîtriser l’instabilité intrinsèque des tubes
tation. Le démarrage à froid s’effectue vannes fermées, la pression
chauffés, dont la courbe caractéristique perte de charge/débit n’est
supercritique étant assurée par la pompe alimentaire, réglée par la
pas monotone croissante. La répartition des débits entre deux
soupape assurant un débit de décharge vers le séparateur. L’eau
circuits identiques et chauffés de la même façon n’est pas stable : en
sortant du séparateur est envoyée dans le puits du condenseur.
effet, la moindre différence de chauffage crée une émulsion un peu
Suivant la progression de la montée en pression, la vapeur sortant
plus riche, et augmente sensiblement la perte de charge d’un circuit
du séparateur est envoyée successivement au condenseur, au
par rapport à l’autre ; il s’ensuit une réduction relative de débit qui
dégazeur, puis à l’entrée des surchauffeurs.
accentue le phénomène de déséquilibre.

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À pleine puissance, le fluide est monophasique depuis les pompes


alimentaires, dans la chaudière, le surchauffeur et les liaisons ; il a
le comportement d’une vapeur surchauffée au cours de sa détente
dans la turbine, jusqu’à des pressions relativement basses.
À une puissance plus réduite, le fluide entrant encore à pression
supercritique dans l’économiseur pourra ressortir du surchauffeur,
vu les pertes de charge des circuits internes de la chaudière, à une
pression sous-critique, sous forme de vapeur surchauffée.
Quand débit et pression diminuent, on se retrouve alors dans un
système analogue à celui de la chaudière à circulation forcée, avec
un point de vaporisation situé dans les écrans de foyer (§ 2.2.3).
Aux basses puissances, un débit minimal doit être maintenu par
la pompe alimentaire, grâce à un échangeur de démarrage.
Exemple : une chaudière supercritique fonctionnant dans ces
conditions a été construite, par Stein Industrie, pour la centrale danoise
de Westkraft : 1 080 t/h, 251 bar, surchauffe 560 oC, resurchauffe
560 oC.

2.2.5 Comparaison des différents modes


de circulation

Le tableau 1 permet de faire la synthèse des différentes caracté-


ristiques, dispositifs auxiliaires, particularités de fonctionnement et
la comparaison entre les trois modes de circulation. (0)

2.3 Réservoirs. Séparateurs

Dans le cas de la circulation naturelle ou assistée, il faut


rechercher une séparation aussi complète que possible entre l’eau
et la vapeur, pour deux raisons principales :
— favoriser la circulation de l’émulsion en permettant d’alimenter
les circuits descendants de la chaudière avec un fluide de masse volu-
mique maximale, c’est-à-dire une eau pratiquement dépourvue de
vapeur ;
— délivrer une vapeur sèche, pratiquement dépourvue d’eau au
départ du réservoir supérieur, de façon à préserver le surchauffeur
s’il existe, ou le réseau d’utilisation, des inconvénients néfastes du
primage.
Cette séparation est effectuée dans des réservoirs, gros cylindres
horizontaux à parois épaisses, appelés aussi ballons.
Dans le cas de la circulation forcée, où la séparation eau/vapeur
n’est nécessaire qu’aux basses allures, on se contente d’un dispo-
sitif plus simple, appelé séparateur, constitué d’un cylindre vertical
de faible diamètre par rapport à sa longueur.

2.3.1 Réservoir
Figure 22 – Schéma du circuit et diagramme débit /charge
d’une chaudière supercritique à circulation combinée Le rôle d’un réservoir est multiple ; c’est l’endroit où s’effectuent
(figure 23) :
— la séparation de l’eau et de la vapeur contenues dans l’émul-
En marche normale, les soupapes assurent le réglage du débit et
sion en provenance des écrans et des faisceaux vaporisateurs ;
jouent le rôle des soupapes de turbine ; le surchauffeur fonctionne
— l’équilibrage des pressions eau/vapeur et l’équilibrage des
en pression glissante.
débits eau/vapeur grâce au maintien d’un plan d’eau ;
Comme la pompe alimentaire doit assurer la compression de l’eau — l’introduction de l’eau d’alimentation dans le système
à une valeur très élevée, quelle que soit l’allure, ce qui conduit à évaporatoire ;
une dépense d’énergie auxiliaire importante, ce type de chaudière — la répartition correcte de l’eau dans les tubes de descente,
n’est justifié qu’à condition de marcher en base, c’est-à-dire en avec le minimum d’entraînement de vapeur ;
permanence à sa puissance nominale. — le stockage partiel ;
— l’introduction et la dilution des produits de traitement de l’eau
■ Circulation forcée
en chaudière ;
La conception en écran spirale permet de concevoir la chaudière — l’extraction de déconcentration.
supercritique comme une extension vers des pressions plus élevées
de la chaudière classique à circulation forcée, et d’assurer logique-
ment une marche en pression glissante.

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Tableau 1 – Comparaison des différents modes de circulation


Modes de circulation Circulation naturelle Circulation assistée par pompe Circulation forcée
Pressions usuelles ............... (bar) 150 (180 rarement) 100 à 200 > 150 et supercritique
Taux de circulation ...................... 30 (BP) 4 (tubes lisses) 1
5 (HP) 2,5 (tubes rainurés)
1,2 (§ 2.2.2.4)
Variations d’allures ...................... instantanée 15 % sur réserve moyenne rapide
lente au-delà de 15 % by-pass 100 %
Inertie ............................................ importante moyenne faible
Pression en fonction de la charge fixe fixe glissante
exceptionnellement
glissante asservie
Démarrages ou refroidissements longs moyens rapides avec dispositifs particuliers
à basse allure
Régulation de débit d’eau pour maintenir le niveau du pour maintenir le niveau du à partir de la température ou de l’enthal-
d’alimentation............................... réservoir réservoir ou du séparateur pie en aval du surchauffeur basse tempé-
rature
ou pour maintenir le niveau du séparateur
à basse allure
Fiabilité .......................................... tributaire de l’entretien des dépend surtout du système de régulation
pompes (partie mécanique) à basse allure et du by-pass
risque de cavitation
Consommation des auxiliaires.... nulle importante importante (perte de charge et vitesse
(taux de circulation 4) élevées)
moyenne
(taux de circulation 1,2)
Dispositifs particuliers — pompes — by-pass HP/BP
— refroidissement du moteur — circuits annexes au démarrage/et à
— contrôle permanent de la basse allure
hauteur manométrique — régulation de : l’alimentation, la tempé-
rature du séparateur, la pression glis-
sante
Fonctionnement normal surveillance du niveau du surveillance du niveau du réser- — pression glissante
réservoir voir et de la cavitation — seuil de pression minimale
— séquences de sécurité
— débit minimal de recirculation
— répartition des températures de vapeur
à la sortie des écrans
Démarrage/Arrêt gonflement — séquences liées ou gonfle- — surveillance en variation de charge
ment — sécurité sur déclenchement de la tur-
— déclenchement général sur bine
l’arrêt de la pompe — séquences liées au gonflement
— mise en service rapide de la — vaporisation dans l’économiseur
pompe de réserve — limitation des variations de tempéra-
ture
Points à surveiller régulation de niveau du — mécanique — fuites des by-pass
réservoir — alarmes des pression et — blocages des by-pass
température — vannes de décharge
— graissage — pompes de circulation
— pompes de secours — régulation
— système de refroidissement

2.3.1.1 Séparation eau/vapeur Un primage prolongé peut conduire à l’obstruction complète de


certains tubes par accumulation des dépôts de sels, et entraîner un
■ Primage
échauffement du métal tel que les tubes gonflent, s’amincissent et
La présence de gouttelettes d’eau entraînées par la vapeur saturée éclatent à brève échéance sous l’effet de la pression.
sortant du réservoir s’appelle primage.
En outre, des impuretés peuvent être amenées par solubilité de
Le primage est très néfaste, non seulement à cause de la chute certains corps (tels que la silice) dans la vapeur à très haute pres-
des caractéristiques vapeur qui ne répondent plus aux besoins de sion. Une séparation efficace de l’eau et de la vapeur permet de
l’utilisateur, mais surtout à cause des sels contenus dans l’eau réduire à des valeurs acceptables (par exemple de l’ordre de 0,2 %)
entraînée, qui vont soit polluer le réseau d’une chaudière à vapeur les entraînements d’eau. Par ailleurs, le contrôle de la pureté de
saturée, en particulier dans le cas d’industries alimentaires, soit l’eau en chaudière permet à la fois de réduire les conséquences
mettre en danger la longévité du surchauffeur et éventuellement de pour la vapeur d’un entraînement d’eau et de limiter la teneur en
la turbine, lorsque l’installation en comprend une. En effet, ces sels impuretés mises en solution dans la vapeur.
se déposent sur les parois des tubes du surchauffeur, où l’eau ainsi
entraînée se vaporise, et ils constituent un dépôt isolant (tartre ou
silice) qui limite le refroidissement du métal par la vapeur.

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Figure 23 – Équipement de séparation de vapeur des chaudières

En général, ce primage est rapidement perceptible ; en effet : Ce système met en jeu :


— pour une chaudière à vapeur saturée, il réduit considérable- — la décantation, qui se produit normalement dans les parcours
ment la capacité thermique du fluide délivré (eau + vapeur), ce que horizontaux et qui est améliorée par la création de parcours verticaux
l’utilisateur constate très vite ; descendants ; elle est plus particulièrement efficace pour les gouttes
— pour une chaudière avec surchauffeur, il fait chuter très forte- de grande dimension, les faibles vitesses ascensionnelles de vapeur
ment la surchauffe, ce qui est encore plus net. et pour les basses pressions ;
— la centrifugation, qui est une amélioration de la décantation,
■ Principe de séparation surtout efficace pour la séparation primaire, c’est-à-dire l’élimina-
On utilise, pour la séparation, la différence de masse volumique tion des gouttes d’eau de grande dimension.
entre l’eau et la vapeur. Ce seul principe montre que la séparation • Dans la variante la plus simple, la centrifugation est obtenue
devient de plus en plus difficile à mesure que la pression augmente, par des changements de direction dus à des chicanes interposées
puisque la différence de masse volumique entre l’eau et la vapeur (figures 24a et 25) ; les pertes de charge sont faibles.
diminue, pour s’annuler à la pression critique. • Les séparateurs cyclones donnent de meilleurs résultats
Ainsi, pour obtenir un résultat acceptable sans dispositif particu- (figure 24b ) et sont à recommander aux pressions élevées ; ils
lier, il faudrait disposer à la fois : utilisent la vitesse de l’émulsion, pour la centrifuger et projeter l’eau
— d’une surface de plan d’eau très importante, correspondant sur les parois, le long desquelles elle se rassemble, tandis que la
par exemple à un dégagement de vapeur à une vitesse inférieure vapeur se dégage au centre, avec une faible proportion d’eau
à 0,3 m/s ; entraînée. Les cyclones délivrent dans la phase liquide une eau pra-
— d’une eau très pure ; tiquement dépourvue de vapeur résiduelle, si bien que le plan d’eau
— d’un volume important de vapeur au-dessus du plan d’eau, n’est pas perturbé par le dégagement correspondant.
permettant la décantation des gouttelettes d’eau circulant à très De tels dispositifs créent en revanche une perte de charge (de
faible vitesse dans la phase vapeur. l’ordre de 40 à 60 millibar) sur le circuit de l’émulsion, à prendre en
compte dans le calcul de la circulation, qu’elle freine légèrement ;
L’adjonction d’un système séparateur permet de réduire le
— l’agglutination sur des surfaces humides, obtenue en
volume nécessaire et comprend, selon la qualité de séparation
provoquant des changements brusques de direction de la veine de
requise par l’utilisation, soit un séparateur primaire seul, soit un
vapeur qui contient des gouttelettes d’eau. Par suite de leur inertie
séparateur primaire associé à un sécheur secondaire.
plus grande, ces gouttelettes sont projetées contre les parois,

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captées et maintenues sur les parois humides par des phénomènes 2.3.1.2 Maintien du niveau dans le réservoir
de tension superficielle ; l’eau s’écoule ensuite en film le long des
L’efficacité des dispositifs de séparation ne peut être obtenue
parois et des dispositifs spéciaux sont prévus pour éviter qu’à la
que si le niveau dans le réservoir est correctement réglé. En effet,
sortie de l’appareil la lame d’eau ne soit reprise par le flux de vapeur.
si le niveau est trop haut et dépasse les dispositifs de mise en
Telle est la conception des sécheurs disposés immédiatement
rotation des séparateurs centrifuges, ceux-ci ne peuvent assurer
au-dessus des cyclones (figure 24b ), et également en partie haute
leur fonction et la séparation se fait mal ; il y a alors entraînement
des réservoirs (S2 en figure 23). On distingue deux types :
d’eau dans la vapeur (primage). Par ailleurs, le niveau ne doit pas
• ceux constitués par des lames ondulées (figure 24b ), descendre au-dessous d’un seuil de sécurité, afin qu’il subsiste
• ceux composés de treillis superposés dont les mailles ont des toujours une garde d’eau permettant d’éviter la création de vortex
pas différents (figure 25) ; les fils de treillis constituent le lieu à l’entrée des tubes de descente et d’assurer avec une sécurité
d’accrochage des gouttelettes et l’eau s’écoule le long des fils suffisante l’alimentation des écrans vaporisateurs. Le niveau doit
légèrement inclinés. donc être maintenu, quelles que soient les conditions de fonction-
Si les conditions sont peu sévères, une simple tôle perforée ou nement, entre deux limites relativement rapprochées.
un tube perforé de prélèvement de vapeur à la partie supérieure du
réservoir peut suffire. ■ Contrôle du niveau
On utilise, pour le contrôle du niveau dans les réservoirs à très
haute pression, des appareils indicateurs à lecture directe et des
appareils à transmission à distance, qui fournissent un signal
permettant d’agir sur une chaîne de régulation.
● Indicateurs de niveau à lecture directe : la réglementation
française des appareils à pression de vapeur oblige à installer sur
toute chaudière au moins deux indicateurs de niveau dont l’un doit
être à tube de verre ou système équivalent (art. 15 du décret du
2 avril 1926).
Pour les hautes pressions, les indicateurs sont constitués par un
boîtier muni de hublots à glaces rondes, équipés d’un système de
prismes et de verres colorés, qui font apparaître à l’observateur la
phase eau en vert et la phase vapeur en rouge.

Figure 24 – Dispositifs de séparation par centrifugation Figure 25 – Équipement de séparation de vapeur des chaudières
à circulation naturelle, avec sécheurs à treillis superposés

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Pour les très hautes pressions, ils sont plus délicats et doivent
être protégés des variations brusques de température : si la
chaufferie n’est pas du type entièrement fermé, il est nécessaire de
prévoir un abri protégeant les indicateurs de niveau des courants
d’air.
Au moins un des indicateurs doit être visible depuis la salle de
contrôle. On utilise à cet effet soit une transmission de l’image par
jeu de miroirs, soit, lorsque les dimensions ou les dispositions de
la chaufferie l’imposent, une transmission par télévision.
● Indicateurs de niveau à lecture indirecte : on utilise soit des
appareils à flotteur, soit des manomètres différentiels.
La figure 26 représente le principe d’un indicateur à manomètre
différentiel. On réalise, par condensation et déversement, un niveau
de référence et on mesure la différence de hauteur entre la colonne
de référence et la colonne d’eau dans le réservoir.
Un transmetteur de pression différentielle élabore un signal
électrique représentatif du niveau, qui peut recevoir une correction
pour tenir compte de la variation de masse volumique de l’eau en
fonction de la pression.
■ Régulation de niveau. Gonflement
La qualité de la régulation du niveau d’eau, entre deux limites Figure 26 – Indicateur de niveau à manomètre différentiel
admissibles de niveau haut et bas, joue un rôle important dans le
fonctionnement de la chaudière. Suivant la précision exigible, on fait
appel à des systèmes de régulation à un, deux ou trois éléments,
qui sont le niveau, le débit de vapeur et le débit d’eau. ■ Sécurité de manque d’eau
● La régulation à un élément, pilotée seulement par le niveau, est Le seuil de manque d’eau est le niveau le plus bas qui assure le
suffisante s’il y a peu de variations de puissance ; mais elle est refroidissement des parties métalliques de la chaudière en contact
trompée par le phénomène de gonflement : un accroissement de la avec les fumées. Il est donc primordial d’arrêter les feux si le
demande de vapeur entraîne instantanément un retard de l’apport niveau tend à baisser au-dessous de cette limite, pour éviter de
thermique du combustible par rapport au prélèvement thermique chauffer très fortement les parties de tubes ou de tôles de réservoir
de la vapeur et, par suite, une légère chute de pression. Celle-ci insuffisamment protégées, voire dénoyées.
entraîne une auto-vaporisation instantanée d’une partie de l’eau C’est pourquoi la sécurité de manque d’eau impose la coupure
dans toute la chaudière, qui augmente instantanément le taux de des feux et consiste toujours en deux détecteurs de niveau distincts,
vapeur de l’émulsion et son volume massique. Il en résulte une intervenant à deux seuils très rapprochés, supérieurs ou égaux au
élévation transitoire, mais très sensible, du niveau d’eau dans le seuil théorique de manque d’eau.
réservoir, correspondant au gonflement de l’émulsion.
C’est ainsi qu’une régulation pilotée par le niveau commence par 2.3.1.3 Stockage, mélange et répartition
réduire l’alimentation en cas d’augmentation de débit de vapeur,
alors que l’inverse serait nécessaire ; si bien qu’une fois les débits On compte sur la réserve d’eau contenue dans le réservoir pour
d’eau et de vapeur stabilisés et le gonflement disparu, le niveau en parer aux à-coups provoqués par les opérations de démarrage,
chaudière peut se trouver trop bas, et avoir tendance à descendre montée en pression, variations rapides de puissance (et, en parti-
encore plus bas du fait, cette fois, de l’eau froide apportée massi- culier, coupure brutale de la demande en cas de déclenchement du
vement pour rattraper la valeur de consigne. En effet, cette eau turboalternateur).
condense alors une partie de la vapeur de l’émulsion, ce qui tend En outre, c’est dans le réservoir que s’effectue le mélange entre
à diminuer son volume massique, donc à faire baisser le niveau, et l’eau en circulation dans le système évaporatoire et celle en prove-
à exagérer la demande d’alimentation. nance de l’économiseur, mélange généralement assuré par un tube
Le phénomène est rigoureusement inverse lors d’une réduction répartiteur muni de trous.
importante du débit de vapeur, entraînant un tassement transitoire Dans le réservoir, on trouve également :
du niveau qui appelle à augmenter le débit d’eau, alors qu’il s’agit — l’aboutissement du système d’injection de réactif associé au
d’une diminution du débit demandé. traitement d’eau ;
● La régulation à deux éléments est pilotée par le débit de vapeur — souvent, le prélèvement pour la purge de déconcentration ;
et le niveau, ce dernier intervenant à titre correctif, à plus longue — les dispositifs de prélèvement d’échantillon permettant de
échéance lors des transitoires. Le système est logique puisqu’il juger de la teneur en sels de l’eau, et du primage dans la vapeur.
s’agit d’apporter à la chaudière un débit d’eau équivalent au débit Le réservoir doit aussi permettre d’éviter l’entraînement de vapeur
de vapeur prélevé, et il constitue une amélioration sensible mais dans les descentes d’eau ; cet entraînement peut se faire soit parce
souvent insuffisante. que les bulles de vapeur dégagées ou présentes sous le plan d’eau
● Le perfectionnement classique est la régulation à trois éléments, ne disposent pas d’un temps suffisant pour arriver à la surface, soit
pilotée par le débit de vapeur, le débit d’eau, et le niveau. Le signal parce que la hauteur d’eau au-dessus des piétements de descente
pilotant la vanne d’alimentation résulte alors de la différence entre n’est pas suffisante pour éviter la formation d’un vortex.
débit de vapeur et débit d’eau, ce qui évite de modifier le débit d’eau Un réservoir de chaudière est donc un compromis entre beaucoup
plus que nécessaire, même en cas de variations importantes. On d’exigences, la première étant d’assurer un diamètre minimal
évite ainsi d’accentuer les fluctuations de pression. Le niveau agit compte tenu de l’épaisseur imposée par les pressions élevées, tout
toujours en terme correctif à plus longue échéance. en disposant de volume suffisant pour installer les dispositifs de
Il est enfin possible de prévoir un point de consigne de niveau séparation dans la zone de vapeur et conserver également une
variable en fonction de la charge, d’autant plus élevé que l’allure charge d’eau suffisante au-dessus des piétements de descente.
se rapproche de l’allure nominale, réservant ainsi au gonflement
une marge d’autant plus réduite que la possibilité de prise de
charge elle-même se réduit. La régulation à trois éléments autorise
des variations de puissance rapides.

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2.3.2 Séparateur 2.3.3 Cas particulier de la double circulation

C’est un appareil simplifié auquel on demande de jouer tempo- La double circulation est une application astucieuse de la circu-
rairement une partie du rôle du réservoir, principalement aux allures lation naturelle qui permet aux chaudières de fonctionner avec une
réduites des chaudières à circulation forcée, périodes où la protec- eau d’appoint anormalement saline et chargée en silice pour la
tion des parties chauffées nécessite une recirculation d’eau. pression d’utilisation envisagée, sans recourir à une purge de décon-
centration trop forte, ni à la déminéralisation totale de l’eau. On peut
Les fonctions se réduisent alors :
ainsi se contenter d’un traitement simple de décarbonatation et dési-
— à la séparation eau/vapeur par centrifugation, mais le primage liciage. Mais l’intérêt économique de cette solution a pratiquement
peut s’élever à 1 ou 2 % ; disparu en France depuis une trentaine d’années, avec le dévelop-
— au maintien d’un niveau d’eau, pour ajuster correctement pement des résines échangeuses d’ions et la mise à disposition sur
l’arrivée d’eau d’alimentation à la demande de vapeur. le marché, à des prix abordables, d’installations de déminéralisation
Dès que le débit de la chaudière dépasse le seuil de recirculation, totale utilisant ces résines. Cependant, dans certains cas particuliers,
le réglage combiné de la chauffe et du débit permet d’avoir de la où une grande quantité de vapeur est perdue et où il y a nécessité
vapeur légèrement surchauffée dans le séparateur, qui marche d’une quantité d’eau d’appoint importante, la double circulation
alors à sec. conserve son avantage.
La disposition des tubulures d’entrée d’émulsion, de sortie d’eau Le procédé consiste à ménager dans la chaudière deux circuits
est telle qu’elles provoquent un mouvement giratoire dans le sépara- d’eau et d’émulsion, distincts et spécialisés (figure 28) :
teur qui se comporte comme un cyclone, la sortie de vapeur étant — le circuit primaire I, correspondant aux surfaces d’échange les
à l’extrémité supérieure, en général dans l’axe de l’appareil sinon plus sollicitées du point de vue de l’échange thermique, dans lequel
par tubulures excentrées (figure 27). la concentration en sels sera limitée à la valeur compatible avec la
Le séparateur est constitué essentiellement d’un long cylindre pression de fonctionnement, grâce à une purge de déconcentration
vertical, dont le diamètre intérieur est d’environ 800 mm, permettant importante effectuée vers le circuit secondaire ;
le passage d’un homme suspendu à un harnais, ou assis sur une — le circuit secondaire II, correspondant aux surfaces d’échange
plate-forme de petite dimension. Ce diamètre réduit permet, malgré les moins chargées de la chaudière, plus tolérantes quant à la
les hautes pressions associées aux chaudières à circulation forcée, limite maximale de salinité, dans lequel la concentration en sels
de rester à une épaisseur suffisamment faible pour ne pas créer des sera plus élevée.
contraintes thermiques inadmissibles et admettre des gradients de La purge de déconcentration p du circuit secondaire, qui n’est
températures élevés. autre que la purge globale de la chaudière, est limitée en fonction
Sur certaines chaudières de grande puissance, à pression très de la plus forte concentration admissible. Au contraire, la purge p1
élevée, le système de séparation se compose de 4 séparateurs, un du circuit primaire est importante parce que, tenant lieu d’alimen-
par écran de foyer, intégrés dans le système de recirculation d’eau ; tation pour le circuit secondaire, elle doit égaler la somme de la
les sorties de vapeur se rejoignent ensuite dans un séparateur production de vapeur de ce circuit secondaire et du débit de purge
complémentaire unique. global de la chaudière.
Les chaudières à très faible taux de circulation (1 à 1,5), objets En écrivant que la quantité de sels entrant dans un réservoir est
du paragraphe 2.2.2.4, sont munies de séparateurs « humides » en égale à celle sortant et en supposant le primage négligeable
ce sens qu’on leur confère le rôle d’un réservoir avec maintien d’un (figure 28), on obtient pour l’un et l’autre des réservoirs :
niveau d’eau et séparation eau/vapeur à toutes les allures ; mais le Ac = (V2 + p ) c1 = pc 2
primage est assez fort et n’est admissible qu’en raison de la pré-
paration de l’eau dont la qualité exigée est équivalente à celle La valeur de V2 résulte directement de la part des surfaces
nécessaire pour une chaudière à circulation forcée. d’échange affectée au circuit secondaire ; V2 est généralement
compris entre 20 et 40 % de V.
Exemple numérique : en admettant V2 = 0,3 V
 p = 0,05 V
soit  ( purge continue de 5 ou 1 % ) ,
 p = 0,01 V
on obtient pour une concentration c de l’eau d’alimentation :
purge continue de déconcentration 5 % 1%
concentration du circuit primaire c1 = 2,9c 3,3c
concentration du circuit secondaire c2 = 20c 100c
La concentration du circuit secondaire dépend essentiellement de la
purge continue et celle du circuit primaire dépend du rapport du débit
de vapeur du circuit secondaire au débit total de vaporisation.
Le dispositif de double circulation comprend une disposition
complémentaire qui permet d’améliorer la qualité de la vapeur
sans modifier les facteurs de concentration : elle consiste à amener
V2 au contact de l’eau d’alimentation froide du circuit primaire, de
façon à condenser tout ou partie de la production de vapeur du
circuit secondaire dans le circuit primaire. Ce système de lavage de
la vapeur secondaire permet d’éliminer les effets de son primage,
constitué de gouttelettes à forte concentration.
L’adaptation d’une chaudière industrielle à la double circulation
est relativement simple : elle consiste à disposer dans le réservoir
supérieur un cloisonnement particulier (figure 29) séparant les
circuits primaire et secondaire avec leur descente d’eau individuelle,
tout en réservant les communications nécessaires au passage :
— de l’eau du primaire vers le secondaire ;
Figure 27 – Coupe schématique d’un séparateur : — de la vapeur du secondaire vers le primaire, à travers le
mouvement giratoire dispositif de lavage ou de barbotage.

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Figure 28 – Schéma de la double circulation

2.4 Calculs de circulation 2.4.1 Circulation naturelle

■ Descriptif de la circulation
L’objectif final du calcul est de s’assurer que n’importe quel tube
Le réservoir constitue le point de départ de la circulation. Selon
du système évaporatoire, pour tous les cas de fonctionnement
le schéma de la figure 30, le débit d’émulsion en circulation M E
envisagés, est correctement refroidi par le fluide qui le parcourt,
descend par le circuit I sous forme d’eau, du moins à l’entrée, et
c’est-à-dire que la contrainte qu’il subit du fait de la pression est
remonte par le circuit II vers le réservoir, sous forme d’une émulsion
compatible avec la contrainte admissible pour le métal à la tempé-
de plus en plus chargée en vapeur au fur et à mesure qu’elle absorbe
rature à laquelle il est porté.
de la chaleur le long de son parcours. Si ρ1 est la masse volumique
Il faut donc déterminer : moyenne du fluide dans le circuit I , et ρ2 dans le circuit II, si H est
— le débit par tube ; la hauteur de la chaudière entre le plan d’eau dans le réservoir et
— son titre en vapeur en différents points ; le point bas du circuit, et si ∆p1 et ∆p2 sont les pertes de charge res-
— le flux de chaleur reçu localement. pectives de l’émulsion dans les circuits I et II , le débit M E en cir-
Si l’on constate que l’ensemble débit, titre et flux reste à l’inté- culation est tel que :
rieur du domaine de l’ébullition nucléée, le coefficient d’échange pression motrice ascensionnelle = pression résistante
interne est suffisamment élevé pour que l’on n’ait pas à s’inquiéter
de la température du métal ; dans le cas contraire, il faut évaluer H (ρ 1 – ρ 2 ) g = ∆ p 1 + ∆ p 2 ( + ∆ p cyclone éventuel)
ce coefficient.
On voit que le débit M E résultant de cet équilibre ne dépend pas
La procédure de calcul du débit par tube dépend essentiellement directement du débit de vapeur M V de la chaudière, mais seulement
du type de circulation de la chaudière : de la conception et du dimensionnement des différents circuits, et
— en circulation naturelle, la force motrice est fournie par le de la façon dont ils sont chauffés, c’est-à-dire des facteurs qui déter-
chauffage du tube et la création de vapeur ; minent d’une part la pression motrice et d’autre part la pression résis-
— en circulation assistée par pompe, il s’y ajoute celle apportée tante, constituée par les pertes de charge.
par la pompe ; Le circuit I est de préférence non chauffé (colonnes d’alimenta-
— en circulation forcée, le débit global est égal à la production tion extérieures), ou le moins chauffé de toute la chaudière (tubes
de vapeur de la chaudière en dehors du domaine où une recircu- de descente localisés en fin de parcours des fumées). Dans ce cas,
lation s’impose. la vitesse du fluide est de l’ordre de 1,5 à 2 m/s.

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Le circuit II ascendant et chauffé est de préférence constitué de


tubes verticaux. Il comporte des tubes chauffés suivis de tubes de
dégagement généralement non chauffés et nécessaires pour boucler
le circuit sur le réservoir. Selon leur disposition et leur dimension-
nement, ils sont plus ou moins favorables à la circulation.
L’idéal est évidemment que les tubes d’alimentation descendent
et que les tubes de dégagement montent.
La vitesse de circulation requise à l’entrée des tubes chauffés est
de l’ordre de 0,3 à 0,6 m/s selon l’inclinaison des tubes et la pression.
La hauteur H de la chaudière n’est pas systématiquement favo-
rable à la circulation car elle intervient non seulement dans l’expres-
sion de la force ascensionnelle, mais aussi dans la perte de charge
accrue par la longueur des circuits.
En principe, la totalité de la vapeur produite et véhiculée dans
l’émulsion rejoint le réservoir et se dégage grâce au dispositif
symbolisé sur la figure 30 par un cyclone (détail figure 24b ). Ce
débit de vapeur, (1 + x ) M V , comprend :
— d’une part, la production de vapeur effective de la chaudière M V
qui est dirigée vers la sortie ou vers le surchauffeur (lequel n’inter-
vient pas dans le principe de la circulation) ;
— d’autre part, la quantité de vapeur xM V qui permet, en se
condensant, de réchauffer jusqu’à la température de saturation le
débit M V d’eau alimentaire, généralement délivrée à une tempéra-
ture inférieure par l’économiseur, ou tout à fait froide, en l’absence
d’économiseur.
Simultanément, le séparateur restitue la quantité d’eau complé-
mentaire de l’émulsion [M E – (1 + x ) M V ] qui reconstitue le débit
d’eau M E à l’entrée du circuit I, grâce à l’apport M V de l’eau
alimentaire et à celui de la vapeur condensée xM V qui a servi à la
réchauffer à la température de saturation.
Au total, le réservoir reçoit un débit M V d’eau alimentaire froide
Figure 29 – Schéma d’un habillage de réservoir et restitue un débit M V de vapeur saturée, tandis que la chaudière
de chaudière pour la double circulation véhicule un débit M E d’émulsion, contenant en moyenne (1 + x ) M V
de vapeur.
Selon que l’on rapporte le débit en circulation M E au débit effectif
de la chaudière M V ou au débit réellement vaporisé (1 + x ) M V , en
posant :
M E = NM V = N1 (1 + x ) M V
le taux moyen de l’émulsion en chaudière s’exprime par :
(1 + x ) M V 1+x 1
τ 1 = ------------------------------- = -------------- = ---------
ME N N1
Le rapport N est souvent considéré comme le nombre de
circulations de la chaudière, alors que le véritable nombre de
circulations, dont l’inverse correspond justement au taux moyen de
l’émulsion en vapeur, est égal à N 1. Nous attirons l’attention sur cette
différence entre N et N1 , d’autant plus importante que le terme x
défini plus haut est rarement négligeable : il ne s’annulerait que si
l’eau était portée juste à saturation dans l’économiseur avant l’entrée
en chaudière, et il deviendrait exceptionnellement négatif avec un
économiseur vaporisateur délivrant de l’émulsion.
■ Répartition de la chaleur absorbée par les écrans
Elle est obtenue à partir du bilan global d’échange dans le foyer
en tenant compte des profils de flux dans le foyer et des zones
chauffées (§ 1.5).
Il faut distinguer entre :
— le flux moyen par zone, dont l’intégration étendue à l’ensemble
du foyer correspond au bilan d’échange réel sur les parois. Il permet
de calculer le titre en vapeur et la vitesse dans les tubes, critères
en général suffisants pour la circulation naturelle dans le cas de
chaudières à tubes lisses et à pression inférieure à 120 bar ;
— le flux majoré d’un coefficient d’incertitude sur la répartition
calorifique estimée, qui conduit à un échange accru et à une aug-
Figure 30 – Chaudière à circulation naturelle : débits mis en jeu mentation du titre de la vapeur générée par un tube ;

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— le flux local maximal, encore plus élevé que le précédent, utilisé


uniquement pour définir la marge par rapport aux conditions
critiques du DNB. Cette détermination complémentaire est indis-
pensable pour des pressions supérieures à 150 bar et dans le cas
d’utilisation de tubes rainurés.
■ Détermination du débit de circulation
Le calcul de circulation, effectué par itération, permet de déter-
miner le débit d’équilibre, c’est-à-dire le débit pour lequel la perte
de charge dans le circuit est égale à la charge motrice due à la dif-
férence de poids des colonnes de fluides.
La teneur en vapeur de l’émulsion en chaque point du tube est
déterminée pour un débit choisi arbitrairement, à partir de la
courbe de répartition du flux calorifique (le tube étant divisé en
tronçons pour les besoins du calcul).
On détermine alors la perte de charge totale dans le circuit, en
utilisant les formules classiques que l’on pourra consulter dans les
différents articles de la rubrique Mécanique des fluides du traité
Sciences fondamentales.
On détermine, par ailleurs, à partir de la teneur en vapeur en
tout point, le poids de la colonne d’émulsion et, par différence avec
le poids de la colonne d’eau, la charge motrice.
Ces calculs doivent être effectués pour plusieurs valeurs du débit
d’entrée, dont deux au moins se trouvent de part et d’autre du débit
d’équilibre recherché. Ce débit peut alors être déterminé par inter-
Figure 31 – Évolution du titre de vapeur d’un tube d’écran arrière
polation graphique. On en déduit le titre en vapeur en différents
(avec voûte)
points.
En pratique, ces calculs de circulation, très longs si l’on veut Par ailleurs, la hauteur manométrique des pompes est choisie de
obtenir une bonne précision, sont toujours effectués sur ordinateur. façon à permettre l’installation d’un diaphragme à l’entrée de chaque
Le calcul est fait, non par tube individuel, mais par familles tube vaporisateur. Ces diaphragmes sont calculés pour chaque tube
regroupant tous les tubes ayant un même tracé et recevant un flux en fonction de son tracé et du flux calorifique qu’il reçoit, de façon
calorifique de même répartition. qu’il soit parcouru par le débit d’eau nécessaire.
On compare ensuite, pour différents niveaux, le titre de vapeur On peut ainsi déterminer le débit dans les tubes de façon que les
dans le tube majoré d’une marge de sécurité, avec la valeur limite titres de vapeur le long du tube approchent le maximum compatible
de ce titre qui risquerait de provoquer une surchauffe locale du avec la sécurité vis-à-vis du DNB.
tube (apparition du DNB sous l’effet du flux maximal local) pour les
L’adoption de diaphragmes présente un avantage supplémentaire:
mêmes conditions de pression, vitesse massique et flux interne
en cas de sous-estimation des échanges sur une famille de tubes,
(figure 31) ; la comparaison de ces deux titres permet de juger si
l’agrandissement des orifices permet d’accroître le débit dans les
la circulation est suffisante : les deux courbes ne doivent pas se
tubes de cette famille, correction impossible en circulation naturelle.
couper.
On s’assure également que, même dans des régions peu
chauffées, la vitesse ou la composition de l’émulsion sont telles qu’il 2.4.3 Circulation forcée
n’y a pas possibilité de stratification et d’établissement d’un plan
d’eau à l’intérieur du tube. L’étude de la circulation consiste :
Le débit qui s’établit naturellement dans un tube dépend de la — à rechercher la bonne répartition du fluide dans les tubes, pour
chaleur qu’il reçoit, de ses pertes de charge et de la hauteur motrice tenir compte des différences de tracé et d’absorption. Bien que par
qui résulte de sa production de vapeur ; mais il est également tri- construction on s’efforce d’établir une égalité de longueur entre tous
butaire des pertes de charge des circuits amont et aval, communes les tubes du foyer (cendrier et écrans en spirale), et autant que pos-
avec d’autres tubes. sible une égalité d’absorption (1,5 à 2 tours de la spirale), il subsiste
L’aboutissement du calcul de circulation correspond aussi à l’opti- des écarts dus aux déviations locales, contournement des brûleurs
misation de ce réseau de tubes, c’est-à-dire à la détermination du ou des ramoneurs par exemple ; on l’obtient en créant une perte de
nombre et du diamètre des tubes d’alimentation (liaison entre les charge par des diaphragmes ;
tubes de descente et le bas des écrans) et des tubes de dégagement. — à vérifier que pour toutes les allures, du fait de la grande
influence du débit sur le coefficient interne, la température des
tubes reste compatible avec la nature de l’acier retenu ;
2.4.2 Circulation assistée par pompe — à contrôler la stabilité du système en étudiant l’effet d’inégalités
de chauffe, par suite d’arrêts de certains brûleurs ou par présence
de zones encrassées, et à juger de leur effet sur la température de
Le calcul est mené de la même façon qu’en circulation naturelle,
la vapeur à la sortie, avec comme objectif d’éviter des écarts trop
la hauteur manométrique donnée par les pompes venant s’ajouter
importants d’un tube à l’autre pour limiter les contraintes dans la
à l’effet de circulation naturelle. Cependant, l’introduction de pompes
membrane entre tubes et ne pas provoquer la déformation des
de circulation met à la disposition du constructeur un paramètre sup-
écrans.
plémentaire pour la détermination des circuits.
La détermination des pertes de charge du tube chauffé est plus
Il est alors possible d’admettre des pertes de charge plus impor-
délicate que dans les autres systèmes de circulation puisque l’on y
tantes dans les écrans vaporisateurs, donc des diamètres plus petits.
trouve successivement de l’eau, une émulsion qui s’enrichit pro-
C’est ainsi que les chaudières à très haute pression en circulation
gressivement de 0 à 100 % de vapeur, et enfin une vapeur qui se
naturelle ont couramment des tubes vaporisateurs de 63,5 mm de
surchauffe.
diamètre extérieur, alors que des diamètres de 44,5 ou 51 mm sont
utilisés en circulation assistée. Le calcul du coefficient d’échange interne α i doit se faire lui aussi
par itération vu l’influence de la température de la paroi interne sur
ce coefficient.

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P
O
U
Conception et calcul des chaudières R

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par Jean PARISOT N
Ingénieur de l’École Centrale des Arts et Manufactures
Ingénieur-conseil, Thermicien
Ancien Chef de service Calcul/Conception de Stein Industrie
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I
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