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Énergie solaire thermique

dans le bâtiment. Chauffe-eau solaires

par André JOFFRE


Ingénieur Arts et Métiers
Président Directeur Général de Tecsol SA

1. Rayonnement solaire .............................................................................. BE 9 164 - 3


1.1 Principes ....................................................................................................... — 3
1.2 Tables d’ensoleillement............................................................................... — 3
1.3 Autres données climatiques ....................................................................... — 3
1.3.1 Température ambiante ....................................................................... — 3
1.3.2 Température d’eau froide................................................................... — 4
2. Capteurs solaires thermiques............................................................... — 4
2.1 Principes ....................................................................................................... — 4
2.2 Capteur sans vitrage.................................................................................... — 4
2.3 Capteurs vitrés ............................................................................................. — 5
2.3.1 Coffre ................................................................................................... — 5
2.3.2 Isolation thermique ............................................................................ — 6
2.3.3 Absorbeur............................................................................................ — 6
2.3.4 Couverture transparente .................................................................... — 7
2.4 Capteur sous vide ........................................................................................ — 7
2.5 Performances des capteurs ........................................................................ — 8
2.6 Installation des capteurs ............................................................................. — 8
2.6.1 En toiture terrasse ou au sol .............................................................. — 8
2.6.2 Sur toiture inclinée ............................................................................. — 8
3. Chauffe-eau solaires individuels ......................................................... — 9
3.1 Différents types............................................................................................ — 9
3.1.1 Chauffe-eau stockeur.......................................................................... — 10
3.1.2 Chauffe-eau fonctionnant par thermosiphon ................................... — 10
3.1.3 Chauffe-eau à circulation forcée........................................................ — 11
3.1.4 Dispositifs d’appoint........................................................................... — 13
4. Chauffe-eau solaires collectifs ............................................................ — 13
4.1 Principaux cas d’utilisation ......................................................................... — 13
4.1.1 Eau chaude sanitaire .......................................................................... — 14
4.1.2 Eau chaude industrielle ...................................................................... — 14
4.2 Schémas types d’installations .................................................................... — 14
4.3 Garantie de résultats solaire....................................................................... — 14
4.4 Télécontrôle des installations ..................................................................... — 16
5. Conception des installations ................................................................ — 16
5.1 Calcul ............................................................................................................ — 16
5.1.1 Détermination des besoins ................................................................ — 16
5.1.2 Calcul d’une installation..................................................................... — 16
6. Impact environnemental ........................................................................ — 18
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. BE 9 166

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es usages thermiques de l’énergie solaire rencontrent un réel intérêt, moins


L pour des raisons économiques – la filière solaire est encore en phase de
développement – que pour leurs capacités à réduire les émissions de gaz à effet
de serre. Très sensibilisés à la protection de l’environnement, les pays d’Europe
du Nord, avec aux premiers rangs d’entre eux l’Allemagne et l’Autriche, se sont
engagés depuis une quinzaine d’années dans un développement massif du
marché. Dans les pays du Sud, à l’exception de la Grèce, cette prise de
conscience, bien que récente, se traduit par une augmentation rapide des ventes.
Dans ce contexte, les propositions techniques, nouvelles et « innovantes », se
développent sous l’impulsion d’entreprises qui, attirées par un marché en forte
croissance et soucieuses de se différencier de la concurrence, ont la fâcheuse
tendance à proposer des solutions pas toujours éprouvées. Aussi est-il indis-
pensable que le concepteur, avant d’effectuer ses choix, revienne toujours aux
règles de base qui sont décrites ici. Cette attitude évitera bien des déconvenues
et contribuera au développement harmonieux de l’énergie solaire.
Aujourd’hui, le secteur du bâtiment est responsable du quart des émissions
de gaz à effet de serre. Peu à peu, la contribution de l’énergie solaire devient
indispensable pour atteindre les objectifs de réduction fixés par les différentes
autorités.
Sur le plan technique, c’est tout d’abord au niveau de l’enveloppe des bâti-
ments qu’il faut intervenir. Alliés à une bonne isolation et une maîtrise des pertes
dues au renouvellement d’air, les apports solaires directs par les ouvertures des
bâtiments constituent une voie économique et sûre.
Le deuxième axe d’intervention consiste à utiliser des systèmes de produc-
tion d’eau chaude, de chauffage, voire de climatisation, qui utilisent l’énergie
solaire associée à une énergie conventionnelle.
Quelques règles doivent toujours être présentes à l’esprit du concepteur :
— choisir des systèmes simples, voire rustiques. Le monde du bâtiment
s’accommode mal de systèmes complexes qui, en théorie, sont plus perfor-
mants, mais sont souvent plus fragiles et difficiles à entretenir ;
— bien évaluer les besoins énergétiques – et lorsqu’il s’agit de bâtiments
existants, ne pas hésiter à effectuer des mesures de consommation – afin de
dimensionner avec précision l’installation solaire ;
— penser, dès la phase de conception, aux travaux de maintenance de l’instal-
lation elle-même, mais aussi du bâtiment dans laquelle elle va être intégrée ;
— évaluer le fonctionnement des systèmes sur des longues périodes. Cette
démarche permet de détecter les pannes qui peuvent survenir et y remédier,
mais aussi de comptabiliser l’énergie solaire produite et par conséquent les
quantités de dioxyde de carbone dont l’émission a été évitée.
Les chercheurs ont parfois rêvé de bâtiments autonomes isolés, très peu
consommateurs et capables de capter toute l’énergie solaire nécessaire à leur
fonctionnement. Le mythe du bâtiment « zéro énergie » a vécu, l’avenir appar-
tient à des constructions qui entretiendront les relations équilibrées avec les
réseaux auxquels elles seront reliées. Ainsi les installations solaires de produc-
tion d’électricité produiront dans la journée une quantité d’électricité équiva-
lente à la consommation et le solaire thermique sera mis à contribution pour
réduire les besoins de chauffage, d’eau chaude et de climatisation. Ces
nouveaux « bâtiments à énergie positive » s’imposeront par la volonté des
consommateurs, et donc des gouvernements qui intégreront cette démarche
dans les réglementations régissant les nouvelles constructions. Cela se traduira
par une plus grande fusion de l’énergie solaire avec l’architecture associée à une
croissance des marchés et à une baisse continue des prix. L’énergie solaire aura
alors peut-être gagné son pari : stabiliser au niveau de 1990 les émissions de
gaz à effet de serre lié au chauffage et à la production d’eau chaude dans les
bâtiments.

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Notations et symboles

Énergie solaire (W · m–2 · nm–1)


Symbole Unité Définition Spectre solaire au-dessus de l’atmosphère

A m2 Surface d’entrée du capteur solaire


2
B Facteur optique du capteur solaire
Hj kWh · m–2 · j –1 Rayonnement solaire global Spectre solaire au niveau de
1 la mer par temps clair
K W · j–1 Coefficient de déperdition global
du capteur
0
Masse en eau du chauffe-eau 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3
M kg solaire Ultraviolet visible Infrarouge
Ta oC Température ambiante extérieure Longueur d’ondes (µm)

Tef oC Température d’eau froide Figure 1 – Spectre du rayonnement solaire


Tm oC Température moyenne du capteur
V L Volume du ballon de stockage
W W· m–2 Puissance de l’irradiation solaire

η % Rendement du capteur
λ W· m–1 · K–1 Conductivité

1. Rayonnement solaire
1.1 Principes
Le soleil est une étoile dont la température de surface est Figure 2 – Pyranomètre permettant de mesurer le rayonnement
d’environ 5 800 K. Situé à 150 000 km de la Terre, le rayonnement solaire, Tecsol
électromagnétique émis sous forme de lumière et de chaleur met
environ huit minutes pour nous parvenir.
La Terre intercepte une très petite partie de ce rayonnement, qui rologiques ou calculées à partir des durées d’ensoleillement
au bord extérieur de l’atmosphère terrestre est pratiquement (figure 2).
invariable lorsque la Terre est à une distance moyenne du Soleil. Il est également possible de déterminer l’ensoleillement d’un site
Cette constante est de 1 350 W · m–2. Toute cette énergie n’est pas donné à partir des images satellites. L’analyse des images initiale-
récupérée au niveau du sol ; en effet, une partie importante du ment destinées à l’observation de la couche nuageuse (par exem-
rayonnement solaire est réfléchie et diffusée par les particules en ple Météosat en Europe) permet de déterminer avec une bonne
suspension. précision la quantité d’énergie reçue au sol. Cette méthode permet
Par ciel clair, la puissance reçue par une surface perpendiculaire de connaître l’ensoleillement pour des lieux où les mesures au sol
aux rayons du soleil est au maximum de 1 000 W · m–2. n’existent pas.
Le rayonnement solaire est une donnée essentielle pour calculer
les performances d’un système solaire.
L’énergie globale reçue par une surface est fonction des trois
1.2 Tables d’ensoleillement
paramètres suivants (figure 1) :
Dans la plupart des cas, l’utilisation de tables d’ensoleillement est
— le rayonnement direct (qui provient du disque solaire) ; suffisante pour permettre le calcul d’un système solaire. Les valeurs
— le rayonnement diffus (réfléchi par l’atmosphère et les parti- indiquées sur la carte de la figure 3 sont les irradiations globales
cules en suspension) ; moyennes annuelles (en kWh · m–2 · j–1) sur une surface orientée au
— le rayonnement réfléchi par le sol (appelé albédo). sud et inclinée d’un angle égal à la latitude du lieu.
Ainsi, la quantité d’énergie solaire reçue par unité de surface
dépend de plusieurs facteurs :
— les données météorologiques du site ; 1.3 Autres données climatiques
— la période de l’année ;
— l’orientation par rapport au sud ;
— l’inclinaison ;
1.3.1 Température ambiante
— la nature du sol (réflexion). La température ambiante dans l’environnement immédiat des
Le plus souvent, les valeurs utilisées sont issues de mesures des capteurs solaires est un des éléments qui détermine les perfor-
irradiations globales et diffuses effectuées par les services météo- mances de ceux-ci. En toute rigueur, les valeurs à prendre en compte

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Figure 3 – Carte de France de l’ensoleillement

sont les températures diurnes moyennes mensuelles. Ces données


n’étant pas toujours disponibles, ce sont les valeurs moyennes men- 2. Capteurs solaires
suelles qui sont généralement utilisées. Celles-ci sont reproduites
pour chaque station météo dans le tableau B en annexe [Doc.
thermiques
BE 9 166].
2.1 Principes
1.3.2 Température d’eau froide
Les capteurs solaires thermiques constituent le cœur des instal-
Les températures d’eau froide sont importantes dans la détermi- lations destinées à transformer l’énergie transmise par le soleil en
nation des besoins énergétiques liés à la production d’eau chaude chaleur.
sanitaire. Elles peuvent varier d’une station à l’autre et en fonction Le rayonnement solaire est absorbé par une surface noire,
des saisons. parcourue par un fluide caloporteur qui extrait l’énergie thermique
Bien que facilement mesurables, ces informations ne sont pas et la transfère vers son lieu d’utilisation ou de stockage (figure 4).
toujours disponibles et il est pratique d’utiliser une méthode empi-
La plupart des capteurs sont munis d’une couverture transpa-
rique qui donne des résultats acceptables.
rente qui laissent passer la plus grande partie du rayonnement
La température d’eau froide (Tef ) d’un mois considéré est égale solaire et évitent le refroidissement de l’absorbeur. Les échanges
à la moyenne entre la température ambiante moyenne Ta du mois par convection entre celui-ci et la couverture transparente sont
et la température moyenne annuelle : réduits, de même que l’émission du rayonnement infrarouge de
l’absorbeur. C’est le principe de « l’effet de serre ».


T ef =  T a mois + T a année  2 (1) Une isolation thermique est disposée à l’arrière et sur la péri-
phérie du capteur pour limiter les déperditions par conduction.

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Rayonnement solaire

Absorbeur
Entrée fluide Sortie fluide
caloporteur caloporteur

Figure 4 – Capteur plan non vitré

Figure 6 – Piscine publique utilisant des capteurs souples,


Jacques Giordano Industries

Figure 5 – Capteur plan non vitré, Jacques Giordano Industries

Ces différentes configurations conduisent à des types de cap-


teurs distincts, dont les performances varient en fonction des
domaines d’utilisation.

Figure 7 – Installation de production d’eau chaude sanitaire,


Énergie Solaire SA
2.2 Capteur sans vitrage
C’est le modèle le plus rustique et également le plus économique.
Il est généralement constitué d’une simple plaque de métal ou de W (éclairement énergétique dans le plan des capteurs)
matière plastique (absorbeur) dans laquelle circule le liquide à Rayonnement
on

réchauffer (figure 5). solaire


xi

Couverture transparente
fle

Le principal domaine d’utilisation de ce capteur est le chauffage


des piscines de plein air [BE 9 165]. Celles-ci sont le plus souvent Absorbeur
utilisées en été, lorsque la température ambiante et le rayonne- Entrée fluide Sortie fluide
ment solaire sont élevés. Le niveau de température de l’eau des caloporteur caloporteur
bassins est quant à lui inférieur à 30 oC. Dans ces conditions, l’effi- Te (température Coffre Isolation Ts (température
cacité des capteurs est très bonne, et l’utilisation de capteurs vitrés entrée) du capteur thermique sortie)
ne permettrait pas une meilleure collecte de l’énergie solaire
Ta (température
(voir § 2.5 « performance des capteurs solaires »). ambiante)
L’absence de gel pendant la période autorise la circulation
directe de l’eau de la piscine dans les capteurs. Afin d’éviter des Figure 8 – Coupe d’un capteur vitré
problèmes de corrosion et également pour des raisons économi-
ques, les constructeurs de matériels utilisent souvent des matières
plastiques (figure 6). 2.3 Capteurs vitrés
Les capteurs sans vitrage peuvent également être utilisés pour Les capteurs munis d’une couverture transparente, souvent appe-
des installations de production d’eau chaude sanitaire. C’est en lés « capteurs vitrés », sont les plus utilisés, car ils correspondent
particulier le cas dans des régions chaudes et fortement enso- au domaine d’application le plus courant : le chauffage de l’eau sani-
leillées. La parfaite intégration architecturale qu’autorise ce type de taire. La température d’utilisation est en général inférieure à 70 oC.
produit permet la mise en œuvre de surfaces plus importantes, Plus rarement, certains d’entre eux, munis d’une couverture trans-
pour compenser la différence d’efficacité avec des capteurs vitrés, parente de type « double vitrage », permettent d’atteindre des
en particulier l’hiver (figure 7). températures de fonctionnement de l’ordre de 100 oC (figure 8).

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Le capteur vitré est constitué de différents composants :


— le coffre ;
Tableau 1 – Caractéristiques des isolants les plus utilisés
— l’isolation thermique ; (épaisseur 40 mm)
— l’absorbeur ;
— la couverture transparente. Matériau λ Déperdition
(W · m–1 ·K–1) (W · m–2)
2.3.1 Coffre Mousse de polyuréthanne .................. 0,030 0,75
Il assure la protection à l’arrière du capteur et participe à sa Laine de verre ou de roche ................. 0,040 1,00
rigidité.
On peut distinguer deux grands principes de construction :
— les coffres monoblocs (par exemple en tôle pliée ou en maté-
riaux composites) dont la géométrie assure la tenue mécanique de
l’ensemble du capteur ;
— les ensembles constitués de profilés périphériques (souvent
en aluminium) sur lesquels est fixée une protection (feuille de métal
ou de matière plastique) qui assure l’étanchéité arrière.
Les matériaux les plus utilisés, pour constituer le fond du coffre,
sont le métal (tôle d’acier prélaquée ou d’aluminium) et les matières
plastiques [ABS (poly(acrylonitrile-butadiène-styrène)), polyester].
Ils doivent présenter les caractéristiques suivantes : bonne tenue à Plaque
la corrosion, faible prix de revient, transformation facile. absorbante
Les points de fixation des capteurs sur leurs supports font partie
le plus souvent du coffre du capteur. Ces éléments doivent permettre Figure 9 – Absorbeurs sous forme d’échelle et de serpentin
de résister aux efforts à l’arrachement induits par le vent.

2.3.2 Isolation thermique  D1 


L’isolation thermique (arrière et latérale) évite les déperditions e
thermiques du capteur par conduction. Elle est constituée d’un
matériau isolant qui, dans certains cas, participe à la tenue méca-
nique du capteur. C’est le cas pour les coffres de type « sandwich » 1
dans lequel l’isolant en mousse de polyuréthanne est injecté entre
deux parois rigides.
e épaisseur de l’absorbeur
Dans un capteur solaire, l’isolation thermique est soumise à de très
fortes contraintes. En effet, lorsque le capteur est exposé à un fort D1 diamètre extérieur du tube
ensoleillement sans circulation de fluide caloporteur, l’absorbeur peut
 largeur de l’ailette
atteindre des températures très élevées, supérieures à 150 oC. Ce phé-
nomène, s’il se reproduit régulièrement, peut entraîner la destruction 1 largeur de l’ailette double
des isolants courants tels que les mousses de polyuréthanne. Le
polystyrène expansé, dont la température limite d’utilisation est net-
Figure 10 – Vue en coupe d’une ailette
tement inférieure à 100 oC, est à proscrire totalement.
Dans tous les cas, il est préférable d’éviter un contact direct entre
l’absorbeur et l’isolant. L’absorbeur est généralement constitué d’un réseau de tubes
Les seuls isolants résistants à ces températures sont les mous- soudés ou fixés mécaniquement sur une plaque conductrice
ses phénoliques, peu courantes et chères, et les laines minérales (figure 9).
(laine de verre et surtout laine de roche qui présente l’avantage de Le matériau le plus utilisé est le cuivre, car il possède une bonne
ne pas absorber l’humidité). tenue à la corrosion et sa conductivité thermique est élevée.
L’isolation peut également être assurée par un complexe de deux L’absorbeur peut être considéré comme une juxtaposition
composants (mousse de polyuréthanne recouverte d’une couche d’ailettes représentées sur la figure 10.
de laine minérale en contact avec l’absorbeur).
Les paramètres e (épaisseur de l’absorbeur), D 1 (diamètre exté-
Afin d’éviter que des condensats ne soient absorbés par l’isolant rieur du tube),  (largeur de l’ailette) et  1 (largeur de l’ailette
en laine minérale, il est judicieux de disposer, à la surface de celui-ci, double) permettent de déterminer « l’efficacité » de l’ailette F qui
une feuille d’étanchéité dont le matériau doit résister à la tempéra- influence le rendement global du capteur. L’équation caractéristi-
ture de stagnation de l’absorbeur. Il importe également que sa que d’une ailette s’écrit :
matière soit compatible avec celle de l’absorbeur afin d’éviter des
1 – D1
couples électrolytiques (éviter le contact aluminium-cuivre par
exemple).

th -------------------
2  
- × --------------
λ×e
K
F = ----------------------------------------------------------------------
1 – D1
Les coefficients de conductivité λ et les déperditions pour une
épaisseur d’isolant de 40 mm sont donnés tableau 1 pour les maté-
 
-------------------
2
- × --------------
λ×e
K

riaux isolants les plus utilisés.


avec K pertes globales du capteur,
λ conductivité du matériau constituant l’absorbeur.
2.3.3 Absorbeur
Plus rarement, on utilise l’acier inoxydable. Dans ce cas, l’absor-
L’absorbeur est le composant qui permet de transformer le rayon- beur est constitué de deux feuilles planes qui, après déformation,
nement solaire en chaleur et de transférer l’énergie thermique ainsi sont soudées en leur périphérie et par points dans la partie cen-
produite à un fluide caloporteur. trale. Le fluide circule entre ces deux parois et évacue ainsi l’éner-

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Fl
ux

on
in
ci

xi
d

fle
en


t

Émission
Flux transmis infrarouge

Figure 11 – Circulation du fluide dans un capteur « à lame d’eau »,


Énergie Solaire SA Figure 12 – Facteurs énergétiques d’un vitrage

gie thermique. On désigne parfois ces absorbeurs par l’appellation


« à lame d’eau » (figure 11).
Tableau 2 – Caractéristiques énergétiques des verres
Lorsque l’absorbeur fonctionne à des températures moyennes (épaisseur 4 mm)
(vers 70 oC), les pertes par rayonnement deviennent importantes.
Pour limiter celles-ci, l’absorbeur est recouvert d’un revêtement

Transmission
énergétique

énergétique

énergétique
Absorption
Réflexion
« sélectif », c’est-à-dire qu’il absorbe très bien le rayonnement

Facteur
solaire
solaire (coefficient d’absorption α voisin de l’unité) et possède un
coefficient d’émission ε (parfois appelé « émissivité » ou Nature
« émittance ») très faible, de l’ordre de 0,20.
Les revêtements les plus utilisés sont des dépôts électrolytiques
à base de « chrome noir », de « nickel noir » ou de titane. Il existe (%) (%) (%) (%)
des absorbeurs dont le revêtement est réalisé à partir d’une simple Verre clair ......................................... 83 8 9 85
peinture noire. Dans ce cas, le coefficient d’émission est voisin de
l’unité et on parle de capteur « non sélectif ». Verre à basse teneur
en oxyde de fer ................................ 90 8 2 90
L’absorbeur est raccordé sur un réseau hydraulique et sa pression
maximale de service est variable. En général, la pression maximale
admise dans des installations sanitaires est de 7 bar ; c’est égale-
ment celle qui est utilisée, à quelques exceptions près, dans les Les valeurs indiquées dans le tableau 2 s’entendent pour des
capteurs solaires. La pression d’épreuve à laquelle sont soumis les vitrages d’une épaisseur de 4 mm qui sont le plus souvent utilisés.
absorbeurs est égale à une fois et demie de la pression maximale
de service, soit 10,5 bar.
2.4 Capteur sous vide
2.3.4 Couverture transparente
Lorsque la température de fonctionnement du capteur est très
Elle a la double fonction de laisser passer le maximum de rayon- élevée (> 100 oC) ou lorsque la température ambiante est faible
nement solaire et d’éviter le refroidissement de l’absorbeur, en (région de montagne), il est intéressant d’utiliser un capteur solaire
réduisant les phénomènes de convection de l’air et en « bloquant » dit « sous vide », qui se présente sous la forme de tubes de faible dia-
le rayonnement infrarouge (effet de serre). mètre (jusqu’à une quinzaine de centimètres) dans lesquels sont dis-
Les matériaux les plus utilisés sont le verre trempé (pour réduire posés les absorbeurs, de conception identique à celle d’un capteur
les risques d’accident en cas de bris). Les matériaux de synthèse plan. L’intérieur du tube est vidé de l’air qu’il contient et des pertes par
(polycarbonate, fluorure de polyvinyle), qui ont été utilisés naguère, convection entre l’absorbeur et la paroi vitrée du tube sont ainsi sup-
ont presque complètement disparu pour des raisons de prix et de primées. Le capteur sous vide voit ainsi ses déperditions limitées au
tenue au vieillissement. Des travaux sont toujours en cours dans rayonnement infrarouge. Pour limiter les effets de celui-ci, la surface
quelques centres de recherche, pour introduire à nouveau ce type de l’absorbeur possède un revêtement « sélectif » (figures 13 et 14).
de matériaux.
Le vitrage est fixé sur le coffre du capteur soit de façon mécanique
(joint d’étanchéité et parclose), soit collé directement sur le coffre. 2.5 Performances des capteurs
C’est cette dernière solution qui est mise en œuvre sur les capteurs
de conception récente. La transmission énergétique correspond au
pourcentage du flux d’énergie solaire transmis directement à travers Chaque type de capteur « sans vitrage », « vitré standard », « vitré
le verre. sélectif » et « sous vide » correspond à des domaines d’utilisation
particuliers.
Une partie du rayonnement solaire est réfléchie par les parois du
vitrage, tandis qu’une autre partie est absorbée par celui-ci, trans- Pour caractériser les performances d’un capteur, on effectue des
formée en chaleur en entraînant une augmentation de sa tempéra- essais normalisés qui donnent lieu à l’établissement de la repré-
ture. Le vitrage émet alors sur ses deux faces un rayonnement sentation graphique de la figure 15.
infrarouge. Le facteur solaire (ou transmission énergétique totale)
représente la somme des transmissions optiques et infrarouges Les essais sont réalisés selon la norme NF EN 12975-2 et l’équa-
(figure 12). tion du rendement d’un capteur est :
On notera également l’utilisation de vitrages à basse teneur en
 Tm – Ta   Tm – Ta  2
oxyde de fer, ces vitrages présentent des caractéristiques optiques η = B – K -------------------------
- – K′ ----------------------------
-
légèrement supérieures aux vitrages standards. (0)
W W

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Figure 13 – Détail d’un capteur solaire sous vide, Figure 16 – Installation des capteurs indépendants sur supports
Fraunhofer Institut Freiburg

Tube Plaque métallique


Coupe AA verre A

Plaque
absorbante Soudure verre/métal A
Enceinte
sous vide

Figure 14 – Coupe d’un capteur sous vide, Jacques Giordano Industries

1
Rendement (%)

Capteur sélectif
s lectif Figure 17 – Capteur posé sur toiture terrasse (dalles béton), Tecsol
0,8
Capteur sous vide
0,6
Ce sont ces deux coefficients qui sont utilisés pour calculer les
0,4
installations utilisant des capteurs solaires.
Capteur
0,2 sans vitrage Capteur
standard
0
0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1 0,12 0,14 0,16 0,18 0,2 2.6 Installation des capteurs
Tm – Ta (K · W–1 · m2) L’intégration des capteurs solaires dans le bâtiment constitue
W une des principales difficultés dans la conception d’une installation
solaire.
Figure 15 – Courbes caractéristiques des rendements des capteurs L’intégration « technique » (fixation des capteurs sur la structure
du bâtiment) ne doit pas, en effet, nuire à l’architecture générale
d’un bâtiment (figure 16). Plusieurs dispositions sont possibles :
avec Tm température moyenne de l’absorbeur (en première — en toiture terrasse ou au sol ;
approche, la moyenne entre la température d’entrée et — sur toiture inclinée.
la température de sortie du capteur en oC),
Ta température ambiante dans l’environnement du cap- 2.6.1 En toiture terrasse ou au sol
teur (en oC), Il s’agit du cas le plus courant pour les installations collectives.
W puissance de l’irradiation solaire mesurée dans le plan Le capteur est fixé sur une dalle en béton, elle-même posée sur la
du capteur (en W · m–2). terrasse, après interposition d’une couche de matériau souple pour
ne pas endommager l’étanchéité. La dalle en béton doit être suffi-
Dans la pratique, le coefficient K ′ étant très faible, il est souvent samment épaisse pour permettre, par sa seule masse, la tenue de
négligé et un capteur solaire est caractérisé par les coefficients B l’ensemble malgré les effets du vent. En général, une dalle de 7 à
et K, représentant respectivement l’ordonnée à l’origine et la pente 10 cm d’épaisseur, sur toute la surface des capteurs, est suffisante
de la droite caractérisant le capteur. (figure 17).

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Figure 20 – Capteur incorporé en toiture, Buderus


Figure 18 – Capteur posé sur toiture terrasse (plots de fixation),
Tecsol

Couverture
transparente

Absorbeur

Isolation
thermique

a principe
Figure 19 – Capteur indépendant sur support posé sur toiture,
Jacques Giordono Industries

Sur des bâtiments neufs, il est possible de prévoir dans la struc-


ture du bâtiment, des plots sur lesquels viendront se fixer des
armatures métalliques sur lesquelles sont fixés les supports des
capteurs (figure 18).
Dans certains cas, il peut être judicieux de disposer les capteurs
au sol. Le principe de pose des capteurs est analogue à celui des
capteurs installés en toiture terrasse.

2.6.2 Sur toiture inclinée


2.6.2.1 Indépendants
Les textes en vigueur (documents techniques unifiés) prévoient
qu’un espace suffisant doit être aménagé entre la toiture et l’arrière
du capteur pour permettre un écoulement des eaux sans risque b vue générale
d’infiltration.
Dans la pratique, cette disposition n’est pas respectée et les avis Figure 21 – Capteurs intégrés en toiture ou « toiture solaire », Zénith
techniques des différents capteurs solaires autorisent la pose de
capteurs directement sur les éléments de couverture.
Les capteurs sont fixés sur la charpente soit au travers de tuiles dans la partie inférieure, des couloirs latéraux permettant d’assurer
chatières, soit grâce à des « lanières » métalliques qui sont dispo- la liaison entre les éléments de toiture et le capteur solaire
sées entre les éléments de couverture (figure 19). (figure 20).
Cette solution permet de limiter la hauteur du capteur au-dessus
2.6.2.2 Incorporés ou intégrés en toiture de la toiture et de réduire ainsi l’impact visuel du capteur.
Tout comme pour une fenêtre de toit, le capteur est disposé dans Il est également possible d’« intégrer » le capteur en toiture,
la toiture, en lieu et place des éléments de couverture. Le capteur appelé aussi « toiture solaire ». Dans ce cas, c’est le capteur qui
est équipé d’une entrée d’eau, en partie haute et d’une sortie d’eau assure la couverture du bâtiment et son étanchéité (figure 21).

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3. Chauffe-eau solaires
individuels

3.1 Différents types


Il existe différentes catégories de chauffe-eau solaires individuels,
qui dépendent essentiellement des conditions climatiques des
régions dans lesquelles ils sont utilisés.

a principe
3.1.1 Chauffe-eau stockeur
Le principe du chauffe-eau stockeur (ou autostockeur) est très
ancien. Il est constitué d’un réservoir disposé dans un coffre isolant
et protégé par une couverture transparente (figure 22a ).
Pendant la période d’ensoleillement, la température du ballon,
recouvert d’un revêtement absorbant noir, s’élève.
Pour éviter que celle-ci ne diminue pendant la nuit, le revête-
ment est généralement du type « sélectif ». Avant que ces revête-
ments n’existent, il était courant de rencontrer des chauffe-eau
munis d’un double vitrage ou d’un volet isolant qui était disposé
sur le capteur, hors période d’ensoleillement.

b vue générale

Figure 23 – Chauffe-eau thermosiphon monobloc, Tecsol

Ce type de chauffe-eau (figure 22b ) est bien adapté aux régions


où le risque de gel n’existe pas et où la température ambiante
nocturne est très élevée. C’est, en particulier, le cas des régions
a principe tropicales.

3.1.2 Chauffe-eau fonctionnant par thermosiphon


Le chauffe-eau solaire est constitué d’un capteur solaire et d’un
ballon situé au-dessus de celui-ci (figure 23).
Sous l’effet du rayonnement solaire, l’eau contenue dans le
capteur s’échauffe et sa densité diminue, elle s’élève dans le circuit
et est remplacée par de l’eau plus froide (et donc plus « lourde »)
en provenance du ballon. C’est l’effet thermosiphon.
Ce système présente de très nombreux avantages :
— il ne comporte pas de pompes ni de régulation, et ne néces-
site pas de raccordement au réseau électrique ;
— les risques de panne et de dysfonctionnement sont, par
conséquent, très réduits.
Les principaux inconvénients sont les suivants :
— lorsqu’il existe un risque de gel, on peut utiliser un circuit à
échangeur, ce qui pénalise les performances du système mais
n’évite pas les risques de gel du ballon et des canalisations de rac-
cordement au réseau d’eau sanitaire ;
b vue générale — la disposition du ballon, qui doit être obligatoirement
au-dessus du capteur, limite les possibilités d’installation de ce type
Figure 22 – Chauffe-eau « autostockeur », Tecsol de chauffe-eau.

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Les performances des chauffe-eau monobloc varient en fonction


de leurs caractéristiques, du lieu et des conditions d’installation. La
modélisation mathématique d’un système solaire fonctionnant en
thermosiphon est extrêmement complexe et, dans la pratique, on
a recours à des essais pour caractériser le fonctionnement d’un
chauffe-eau.
Pour les chauffe-eau solaires monobloc, des avis techniques et
des certificats de contrôle de qualité (CSTBat) sont délivrés par le
Centre Scientifique et Technique du Bâtiment.
Chaque chauffe-eau solaire doit comporter un marquage sur
lequel sont consignés :
— l’identification du fabricant, le nom de l’appareil, le numéro
de l’avis technique et du certificat, la date de fabrication et le
numéro de série ;
— les caractéristiques du chauffe-eau doivent également être
indiquées, en particulier :
• la superficie d’entrée du capteur A (m2 ),
• le volume du réservoir de stockage V (L),
• la masse utile en eau M (kg),
• le coefficient de déperdition thermique du chauffe-eau dans
son ensemble Dn (W · K–1), Figure 24 – Chauffe-eau thermosiphon à éléments séparés, Tecsol
• le coefficient ABηρ (m2 ),
• le coefficient K/B [W/(m2 · K)].
Pour chaque modèle de chauffe-eau, on déduit de ces valeurs la
productivité du système, c’est-à-dire la quantité d’énergie produite
par le système (kWh/an), lorsque celui-ci est utilisé dans les condi- Sortie
tions de l’essai. On trouvera, l’intégralité des avis techniques sur le eau chaude
site http://www.cstb.fr
On distingue les chauffe-eau monoblocs et les systèmes à
éléments séparés.
RD Ballon
solaire
3.1.2.1 Chauffe-eau solaire monobloc
Ce type de chauffe-eau est le plus courant grâce à la facilité de
mise en œuvre. Le ballon est accolé au capteur solaire et disposé
horizontalement (figure 23b ).
Entrée eau froide
La surface de capteur peut varier de 2 à 6 m2 et le volume des
ballons de 100 à 600 L. Dans ce dernier cas, la masse du chauffe-
eau en fonctionnement est élevée et il y a lieu de vérifier la solidité Circulateur Filtre eau potable
de la structure qui doit le supporter. Vanne à boisseau sphérique Réducteur de pression
normalement ouverte
3.1.2.2 Chauffe-eau solaire à éléments séparés Soupape de sécurité
Vanne d’équilibrage
Dans ce cas, le capteur et le ballon sont dissociés. Cela permet Clapet antiretour Sonde de régulation
une meilleure intégration architecturale, seul le capteur est placé à
Purgeur d’air automatique RD Régulateur différentiel
l’extérieur alors que le ballon peut être logé sous le faîte du toit
(figure 24).
Il convient de vérifier quelques règles simples : Figure 25 – Principe du chauffe-eau solaire à circulation directe
— le ballon doit être situé au-dessus du niveau des capteurs, le
fonctionnement du chauffe-eau sera meilleur lorsque la différence
de côte entre le capteur et le ballon sera grande ; 3.1.3.1 Systèmes directs
— le diamètre des canalisations doit être suffisant pour ne pas C’est un dispositif qui est utilisable dans les régions où il n’existe
créer de perte de charge qui pourrait empêcher la bonne circulation pas de risque de gel ou dont l’usage est saisonnier (maison de
de l’eau. Dans la pratique, pour des systèmes individuels, le diamètre vacances, camping estival...).
intérieur des canalisations ne devra pas être inférieur à 20 mm.
Dans ce cas, les parties extérieures de l’installation devront être
impérativement vidangées pendant les périodes hivernales (il est à
3.1.3 Chauffe-eau à circulation forcée noter que la température à l’intérieur des capteurs peut-être infé-
Cette catégorie regroupe les chauffe-eau solaires qui font appel rieure de quelques degrés à la température extérieure).
à un circulateur pour transférer l’énergie depuis le capteur solaire
vers le ballon de stockage. ■ Éléments constitutifs
Contrairement aux chauffe-eau fonctionnant par thermosiphon, Le chauffe-eau solaire est constitué des éléments suivants
la disposition relative du ballon et du capteur est totalement libre (figure 25) :
(sauf dans le cas des chauffe-eau vidangeables). — un ou plusieurs capteurs solaires ;
Plusieurs types de systèmes sont utilisés : — un réservoir de stockage ;
— systèmes directs ; — une alimentation du ballon muni d’une vanne d’arrêt et d’un
— systèmes à échangeur ; groupe de sécurité et, selon les cas, d’un clapet anti-retour, d’un
— systèmes vidangeables. détendeur, d’un filtre ;

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Sortie
eau chaude
Ballon
solaire
à
RD échangeur

Échangeur Partie de l’installation


noyé pouvant être soumise
au gel

Partie intérieure
MA Entrée de l’installation
VE
eau froide

Sortie
VE
Circulateur Vase d’expansion eau chaude
Vanne à boisseau sphérique Ballon
normalement ouverte Réducteur de pression solaire
à
Vanne d’équilibrage Soupape de sécurité R échangeur
Clapet antiretour
Sonde de régulation Échangeur
Purgeur d’air automatique
noyé
Filtre eau potable RD Régulateur différentiel

Figure 26 – Principe du chauffe-eau solaire échangeur Entrée


eau froide
VE
Circulateur Vase d’expansion
— un ensemble hydraulique comprenant un circulateur, des Vanne à boisseau sphérique
canalisations, un clapet anti-retour et des vannes d’isolement ; normalement ouverte Réducteur de pression
— un dispositif de régulation différentielle avec sondes. Vanne d’équilibrage Soupape de sécurité
■ Principe de fonctionnement Clapet antiretour
Sonde de régulation
Purgeur d’air automatique
Lorsque, sous l’effet du rayonnement solaire, la sonde de tem-
pérature, située dans le capteur, enregistre une température supé- Filtre eau potable RD Régulateur différentiel
rieure à celle du réservoir de stockage, la régulation commande la
mise en route du circulateur.
Figure 27 – Principe du chauffe-eau solaire vidangeable (à l’arrêt et en
Lorsque la température du capteur devient équivalente à celle du fonctionnement)
réservoir, le régulateur commande l’arrêt de la pompe. Le cycle se
répète ainsi. Pour éviter que la température dans le ballon de stoc-
kage ne soit trop élevée, il existe parfois une sécurité qui arrête le
fonctionnement de la pompe lorsque celle-ci atteint une tempéra- 3.1.3.3 Systèmes vidangeables
ture donnée (et cela même si la température du capteur est supé-
Certains pays interdisent le chauffage de l’eau par un fluide anti-
rieure).
gel au moyen d’un échangeur à simple paroi. Dès lors, les systèmes
décrits au paragraphe 3.1.3.2 ne sont plus utilisables et c’est de l’eau
3.1.3.2 Systèmes à échangeur qui est utilisée comme fluide caloporteur. Pour éviter que celle-ci ne
gèle lorsque la température dans le capteur est négative, le choix
C’est certainement le type de chauffe-eau solaire à éléments sépa-
s’est porté sur des systèmes « vidangeables ». Lorsque la régulation
rés qui est le plus utilisé en Europe. La partie extérieure de l’instal-
arrête la pompe (température des capteurs inférieure à la tempéra-
lation est protégée contre le gel, grâce à l’utilisation d’un fluide
ture des ballons), les capteurs se vident par gravité laissant la partie
caloporteur approprié (figure 26).
extérieure de l’installation vide d’eau et, par conséquent, sans risque
■ Éléments constitutifs de gel (figure 27).

La principale différence par rapport au modèle précédent réside Cette disposition nécessite un certain nombre de conditions pour
dans la présence d’un échangeur noyé dans le réservoir de stoc- pouvoir fonctionner :
kage. Il est ainsi créé un circuit fermé qui, sous l’effet de l’élévation — les capteurs doivent être situés plus hauts que le ballon ;
de température, voit son volume augmenter. Afin d’éviter que la — les canalisations extérieures ne doivent pas comporter de
pression n’augmente dans des proportions trop importantes, il est « points bas » susceptibles de geler.
disposé sur ce circuit un vase d’expansion pour absorber les varia-
tions de volume du fluide. Une soupape de sécurité est également Les principaux inconvénients de ce type de chauffe-eau sont :
mise en place pour éviter les pressions excessives accidentelles. — la pompe de circulation doit avoir une puissance supérieure
Le fluide caloporteur mis en œuvre doit être agréé par le ministère à celle d’un circulateur pour un système équivalent à circulation
de la Santé, pour pouvoir être utilisé dans un échangeur à simple forcée non vidangeable ;
paroi. Il s’agit le plus souvent de mono-propylène-glycol. — il peut se produire un léger bruit de fonctionnement lié à la
circulation de l’eau dans le circuit ;
■ Principe de fonctionnement — la mise en œuvre de l’installation doit être de grande qualité
Le principe de fonctionnement est identique aux systèmes sans afin de garantir une bonne vidange de la partie extérieure de l’ins-
échangeur (§ 3.1.3.1). tallation lors de l’arrêt de la pompe.

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Tableau 3 – Volume du ballon (en litres) avec appoint intégré


Sortie
en fonction du type de logement
eau chaude
Type de logement
Appoint Volume
électrique T1 T2 T3 T4 T5
RD
Volume de stockage total ..................... 100 150 200 250 300
Échangeur Volume électrique (non asservi) .......... 33 50 66 83 100
noyé
Volume électrique
(asservi heures creuses)....................... 50 75 100 125 150
MA Entrée
VE
eau froide

VE
Circulateur Vase d’expansion
Sortie
Vanne à boisseau sphérique eau chaude
normalement ouverte Réducteur de pression

Vanne d’équilibrage Soupape de sécurité Échangeur


Clapet antiretour d’appoint
Sonde de régulation RD
Purgeur d’air automatique
Filtre eau potable RD Régulateur différentiel
Échangeur
noyé

Figure 28 – Appoint électrique intégré


MA Entrée
VE eau froide

Ce type de dispositif possède des avantages bien réels :


— l’absence de fluide antigel constitue une légère économie ;
— les régulations des chauffe-eau prévoient, en général, l’arrêt
de la pompe lorsque la température maximale dans le ballon est Chaudière
atteinte. La surchauffe éventuelle du capteur (vide) ne risque pas
de dégrader le fluide antigel, comme cela peut-être le cas dans un
chauffe-eau non vidangeable. C’est une solution à préconiser pour
VE
des installations qui ne sont pas utilisées pendant une partie de Circulateur Vase d’expansion
l’année (par exemple des écoles). Vanne à boisseau sphérique
normalement ouverte Réducteur de pression

Vanne d’équilibrage
3.1.4 Dispositifs d’appoint Soupape de sécurité
Clapet antiretour
Si en climat tropical, il peut être envisagé d’utiliser des chauffe- Sonde de régulation
Purgeur d’air automatique
eau solaires sans appoint, ce n’est pas le cas en climat tempéré où
Filtre eau potable RD Régulateur différentiel
la production d’eau chaude ne peut être assurée toute l’année par
la seule énergie solaire.
Deux types de dispositifs peuvent être envisagés : un appoint Figure 29 – Appoint hydraulique intégré
électrique ou un appoint hydraulique qui permet de chauffer l’eau
sanitaire au moyen d’un fluide. L’appoint peut être soit intégré dans
le ballon solaire, soit disposé dans un autre ballon installé en série. 3.1.4.2 Appoint hydraulique intégré
Cette solution est bien adaptée lorsque l’on dispose d’une
3.1.4.1 Appoint intégré dans le ballon chaudière pour assurer les besoins de chauffage d’un bâtiment. Il
L’appoint est situé dans la partie supérieure du ballon. sera alors judicieux de prévoir un raccordement du ballon solaire
sur la chaudière, par exemple au moyen d’un échangeur noyé dis-
Lorsque la résistance électrique est alimentée de façon continue,
posé en partie supérieure du ballon.
les deux tiers inférieurs du ballon sont réservés au solaire et le
tiers supérieur à l’appoint électrique. En général, le fonctionnement de ce type d’appoint est perma-
nent et le volume chauffé par l’appoint dépend du matériel choisi.
Lorsque le fonctionnement de l’appoint est asservi à certaines
périodes tarifaires (« heures creuses »), il est nécessaire de placer Il existe également des chauffe-eau solaires avec appoints mixtes
la résistance électrique en position centrale de façon à disposer (électriques et hydrauliques). Ils permettent une utilisation de la
d’un volume d’eau suffisant pour assurer la totalité des besoins chaudière comme appoint pendant la période de chauffage des
d’eau chaude. locaux et de l’électricité en dehors de cette période.
Le dispositif d’alimentation de la résistance électrique doit être
relié à un dispositif d’asservissement tarifaire assurant les trois 3.1.4.3 Appoint séparé
modes de fonctionnement suivants : fonctionnement automatique Dans le cas d’équipement de logements existants, lorsque le
en heures creuses, marche forcée avec retour et arrêt. chauffe-eau (électrique ou hydraulique) en place est en bon état, il
Le tableau 3 donne les volumes respectifs en fonction du type de pourra être judicieux de disposer un chauffe-eau solaire (sans
logement. (0) appoint) en amont de l’appareil existant.

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4. Chauffe-eau solaires Tableau 7 – Consommation d’eau chaude sanitaire


collectifs dans le secteur tertiaire : santé-sport
Maisons
Hôpitaux Piscines Gymnase
4.1 Principaux cas d’utilisation de retraite
(L/lit) (L/lit) (L/baigneur) (L/personne)
Des systèmes collectifs de production d’eau chaude, associés à
60 80 8 12
des dispositifs d’appoint utilisant des énergies conventionnelles, se
rencontrent dans de nombreux secteurs (tertiaire, résidentiel, équi-
pements sportifs...). La production peut être assurée soit de façon
collective avec un appoint centralisé et une répartition de l’eau 4.1.2 Eau chaude industrielle
chaude au niveau de chaque point de consommation, soit produite
de façon décentralisée tant au niveau du dispositif solaire que de L’énergie solaire peut être utilisée pour assurer les besoins d’eau
l’appoint. chaude sanitaire dans le secteur industriel. Si le niveau de tempé-
rature est élevé, il s’agira le plus souvent d’apporter, grâce à
l’énergie solaire, un préchauffage de l’eau. Lorsque les besoins
4.1.1 Eau chaude sanitaire d’eau chaude sont importants, il sera nécessaire de bien connaître
les profils de consommation journaliers et hebdomadaires afin de
La consommation d’eau chaude est un élément essentiel de la calculer avec précision le volume de ballons de stockage.
détermination du chauffe-eau solaire. Elle doit être connue avec le
plus de précision possible et, lorsqu’il s’agit d’un établissement
existant, on procédera autant que possible à des mesures de
consommation préalables. Pour des projets neufs, on utilisera les
4.2 Schémas types d’installations
consommations indiquées dans les tableaux 4, 5, 6 et 7. On notera
que, pour ce qui concerne la performance future du système solaire, ■ Principe de fonctionnement
il est préférable de sous-estimer les consommations plutôt que de Le circulateur primaire solaire est mis en fonctionnement par un
les surestimer. Les valeurs indiquées sont des consommations interrupteur crépusculaire. Cette sonde alimente également un
unitaires d’eau chaude à 60 oC. régulateur différentiel qui actionne le circulateur secondaire (circuit
(0) sanitaire) lorsque la température du circuit solaire à l’entrée de
l’échangeur est supérieure à la température du bas du stockage
solaire. Lorsque la température du stockage atteint la température
Tableau 4 – Consommation d’eau chaude sanitaire du circuit solaire, le circuit sanitaire s’arrête.
dans le secteur résidentiel : logement Le réseau d’eau froide alimente le bas du ballon solaire. En partie
supérieure du réservoir est disposée la canalisation de départ vers
Type de logement T1 T2 T3 T4 T5 le dispositif d’appoint (figure 30).
Pour les installations de grande taille, il peut être nécessaire de
Occupation (personnes)......... 1 2 2 2 3 3 et 4 5 mettre en place plusieurs ballons. Dans ce cas, le raccordement
Consommation (L/jour).......... 30 50 60 80 120 150 200 entre ceux-ci sera effectué comme indiqué par la figure 31.

■ Dispositifs d’appoint
(0) Dans les climats tempérés, il est presque toujours nécessaire de
mettre en place un dispositif d’appoint, pour apporter l’énergie
nécessaire à la satisfaction des besoins d’eau chaude, lorsque
Tableau 5 – Consommation d’eau chaude sanitaire l’ensoleillement est insuffisant.
dans le secteur résidentiel : hôtellerie (en litres par chambre)
La disposition la plus courante consiste à installer le ballon
d’appoint, alimenté par une énergie conventionnelle, en série avec
Avec buanderie Sans buanderie le chauffe-eau solaire (figure 32). S’il existe un réseau de distribu-
Type hôtel tion, il est nécessaire que le retour de bouclage s’effectue sur le
Mer/ Mer/ ballon d’appoint. En effet, si le retour de bouclage était raccordé sur
Plaine Plaine
montagne montagne le ballon solaire, il existerait un risque de voir celui-ci réchauffé par
l’énergie d’appoint ce qui dégraderait les performances du système
Pas d’étoile 60 75 45 60 solaire.
1* 65 90 50 70
2* 90 120 70 95 4.3 Garantie de résultats solaire
3* 120 160 95 130
En moyenne annuelle, l’irradiation solaire d’un site météorolo-
4* 130 180 100 140 gique est à peu près constante. La principale conséquence de cette
donnée est la possibilité de prédire avec une assez bonne précision
(0)
la quantité d’énergie produite par un chauffe-eau solaire collectif,
pour autant que les consommations d’eau chaude soient identiques.
La garantie de résultats solaire est une démarche qui part de ce
Tableau 6 – Consommation d’eau chaude sanitaire constat et apporte au maître d’ouvrage l’assurance que l’économie
dans le secteur tertiaire : restaurants (en litres par repas) prévue lors de la conception de l’installation sera bien vérifiée.
Rapide Traditionnel Gastronomique Un contrat est signé entre le maître d’ouvrage et un groupement
technique constitué de l’installateur, du fabricant de capteurs
solaires, de l’exploitant et du bureau d’étude qui rejoint le groupe-
6 10 16
(0)
ment après la réception des travaux. Le groupement technique

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Capteurs Départ eau Circulateur


chaude vers
l’appoint Vanne NO
Clapet antiretour
Vanne NF
Ballon Soupape de sécurité
IC solaire
RD Cellule d’éclairement
Déflecteur
RD Régulateur différentiel

IC Interrupteur crépusculaire
Arrivée
eau froide Sonde de régulation
Échangeur extérieur
VE
Purgeur d’air automatique
Compteur volumétrique
émetteur d’impulsions

Figure 30 – Schéma de principe d’une installation de production d’eau chaude sanitaire solaire avec un seul ballon

Capteurs Départ eau Circulateur


chaude vers
l’appoint Vanne NO
Clapet antiretour
Vanne NF
Ballon Ballon Soupape de sécurité
IC n° 2 n° 1
RD Cellule d’éclairement
Déflecteur Déflecteur
RD Régulateur différentiel

IC Interrupteur crépusculaire
Arrivée
eau froide Sonde de régulation
VE
Purgeur d’air automatique
Compteur volumétrique
émetteur d’impulsions

Figure 31 – Schéma de principe d’une installation de production d’eau chaude sanitaire solaire avec deux ballons

Capteurs Circulateur
Vanne NO
Départ
eau chaude Clapet antiretour
Vanne NF
Ballon Ballon Soupape de sécurité
IC solaire d’appoint
RD Cellule d’éclairement
Déflecteur Déflecteur
Circuit RD Régulateur différentiel
chaudières
IC Interrupteur crépusculaire
Sonde de régulation
VE
Purgeur d’air automatique
Arrivée Compteur volumétrique
eau froide émetteur d’impulsions

Figure 32 – Schéma de principe d’une installation de production d’eau chaude sanitaire solaire avec appoint à accumulation

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Capteurs
TSS TSA
Départ
eau chaude
C1 Compteur eau froide
Télécontrôleur à émetteur d’impulsions
Ballon Ballon (1 litre/impulsion)
solaire d’appoint TEF Température eau froide
sanitaire (Pt ou Ni 1000)
TEE Déflecteur Déflecteur
Circuit TSS Température eau chaude
chaudières départ ballon solaire
(Pt ou Ni 1000)
TSA Température eau chaude
départ appoint (Pt ou Ni 1000)
VE
C1 TEE Température d’arrivée
Arrivée des capteurs à l’échangeur
TEF eau froide (Pt ou Ni 1000)

Figure 33 – Schéma de principe du télécontrôle des installations collectives

s’engage, quels que soient les aléas climatiques ou techniques qui


puissent survenir, à ce que l’installation solaire produise annuelle- 5. Conception
ment une quantité d’énergie préalablement définie. des installations
Pendant la première année dite de « vérification », le groupe-
ment technique a la possibilité de modifier l’installation (par exem- 5.1 Calcul
ple en ajoutant des capteurs solaires) pour que la production
d’énergie corresponde à la valeur prévue.
5.1.1 Détermination des besoins
À l’issue de la période contractuelle, généralement de cinq ans,
il est procédé à une comptabilité de l’énergie cumulée et, le cas La détermination des besoins d’eau chaude sanitaire constitue
échéant, s’il apparaît un déficit énergétique, celui-ci fait l’objet d’un une étape primordiale de la conception d’une installation solaire.
dédommagement, calculé en fonction du prix de l’énergie Il sera donc nécessaire pour des bâtiments existants de procéder
d’appoint. à des campagnes de mesures pour cerner au plus près les consom-
mations d’eau chaude et les températures.
Le marché initial doit inclure la prise en charge de la mainte-
nance pendant la période de garantie, ainsi que la mise en place de Pour les projets nouveaux, on pourra utiliser les valeurs de
moyens de comptage d’énergie (simple compteur d’énergie pour consommation d’eau chaude données dans les tableaux 4, 5, 6 et
les chauffe-eau solaires utilisant moins de 50 m2 de capteurs, et 7. Dans le doute on minimisera les consommations, afin de ne pas
dispositifs de télécontrôle au-delà de cette surface). aboutir à une installation solaire surdimensionnée, dont le fonc-
tionnement ne serait pas satisfaisant.

4.4 Télécontrôle des installations 5.1.2 Calcul d’une installation

5.1.2.1 Méthode de calcul


Le télécontrôle vise un double objectif :
■ On distingue deux grands types de méthode de calcul :
— assurer la comptabilisation de l’énergie solaire produite afin ● Les méthodes de simulations permettent de calculer, à partir
de vérifier le respect de la garantie de résultats solaires. Les mesu- des caractéristiques des différents composants de l’installation, des
res nécessaires sont la température d’eau froide, la température de données météorologiques et des besoins d’eau chaude, les perfor-
sortie du ballon solaire et le volume de consommation d’eau mances d’un chauffe-eau solaire. Généralement, le pas de temps de
chaude ; calcul est horaire. La méthode la plus utilisée au niveau internatio-
— mesurer les autres paramètres (ensoleillement, température- nal est TRNSYS produite par le « Solar Energy Laboratory » de l’Uni-
circuit primaire, température d’appoint, temps de fonctionnement versité du Wisconsin http://sel.me.wisc.edu et diffusée en France par
des pompes...) qui permettent de calculer le taux de couverture le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment http://www.cstb.fr.
solaire et détecter les anomalies de fonctionnement et les pannes. Ce dernier édite la méthode SIMSOL qui utilise des algorithmes de
calcul de TRNSYS. La méthode est téléchargeable gratuitement sur
La figure 33 donne un exemple de localisation des différentes le site suivant :
sondes. http://software.cstb.fr, puis « Logiciels » et « énergie solaire ».
Les données sont enregistrées sur un appareil local qui peut éga- ● Les méthodes de calcul simplifiées peuvent être facilement uti-
lement assurer quelques premiers calculs simples (énergie solaire lisées pour calculer une installation correspondant aux cas les plus
et d’appoint). Cet appareil est raccordé sur une ligne téléphonique courants. Sont à ranger dans cette catégorie la méthode F-Chart,
et interrogé périodiquement par une unité centrale où sont traitées ainsi que la méthode SOLO, dont une version en ligne est disponible
les données. Les appareils les plus récents peuvent également à l’adresse suivante :
envoyer des courriels vers l’unité de traitement. http://www.tecsol.fr

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____________________________________________________________________ ÉNERGIE SOLAIRE THERMIQUE DANS LE BÂTIMENT. CHAUFFE-EAU SOLAIRES

■ Le déroulement d’une session de calcul est le suivant :


— choix de la station météo la plus proche du lieu du projet
4 500

Productivité solaire (kWh/an)


solaire ; 4 000
— détermination des besoins d’eau chaude, deux cas peuvent se 3 500
présenter : 3 000
• la consommation est connue ou peut être mesurée (cas d’un 2 500
2 000
bâtiment existant), dans ce cas sa valeur est saisie directement, 1 500
• la consommation doit être estimée (projet de bâtiment) et, 1 000
dans ce cas, on pourra utiliser l’aide en ligne pour calculer ces 500
consommations ; 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
— on indique ensuite si le ballon est situé à l’intérieur du bâti- Surface capteur solaire (m2)
ment ou à l’extérieur ;
— le type de circuit choisi (à circulation forcée ou thermosiphon,
avec ou sans échangeur, échangeur noyé ou séparé) ; Figure 34 – Représentation de l’évolution de la production d’énergie
— saisie de la température de consigne, il s’agit de la valeur en annuelle en fonction de la surface de capteur
sortie du ballon d’appoint mesurée avant un éventuel mitigeur (en
général 60 oC pour se prémunir des risques de légionellose) ;
— saisie du volume de stockage, dans le résidentiel celui-ci est
généralement équivalent à la consommation journalière. Il pourra
1 000

Productivité (kWh · an–1 · m–2


être réduit si les puisages sont échelonnés tout au long de la journée
(cas de la production d’eau chaude sanitaire d’une piscine publique) ; 800
— indication du nombre de ballons constituant le stockage (il Productivit moyenne
Productivité
n’est pas toujours possible d’utiliser un seul ballon, pour des pro- 600
blèmes d’encombrement ou de manutention). S’il s’agit d’un ballon 400
industriel, bénéficiant d’une certification, la constante de refroidis-
200
sement est connue et sera saisie directement. Dans le cas contraire, Productivité
Productivit marginale
elle sera calculée à partir de la nature du calorifuge et de son 0
épaisseur ; 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
— il convient ensuite de choisir un capteur solaire dans une liste Surface capteur solaire (m2)
des produits bénéficiant d’une certification CSTBat. Pour les pro-
duits non référencés mais dont les caractéristiques sont connues,
il existe la possibilité de saisir les coefficients B et K (ou « Frτα » et Figure 35 – Représentation de l’évolution de la « productivité »
« FrUL ») selon la norme d’essai utilisée pour la mesure des per- en fonction de la surface de capteur
formances thermiques ;
— l’inclinaison du plan des capteurs par rapport à l’horizontale
ainsi que l’orientation par rapport au sud (ou au nord dans l’hémi-
sphère Sud). Pour un usage annuel, l’inclinaison devra être voisine
de la latitude du lieu et dans l’hémisphère Nord l’orientation devra 2 900
Production solaire (kWh · an–1)

être autant que possible plein sud ; 2 800


— la surface de capteur sera alors indiquée. Dans une première 2 700
approche, on choisira un ratio de 1 m 2 de capteur pour une 2 600
2 500
consommation journalière de 60 L d’eau chaude. Puis on fera
2 400
évoluer cette valeur en fonction du résultat recherché ; 2 300
— le tableau récapitulatif donne, pour chaque mois de l’année, 2 200
l’irradiation dans le plan des capteurs, le besoin énergétique lié à 2 100
la production d’eau chaude sanitaire, l’apport solaire et le taux de 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 100
couverture, c’est-à-dire la part des besoins couverte par l’énergie 1 000 1 200
solaire. Ces données sont également indiquées en valeurs Volume de stockage (L)
annuelles, ainsi que la « productivité » qui détermine la production
solaire par mètre carré de capteur.
Figure 36 – Représentation de l’évolution de la production annuelle
5.1.2.2 Surface de capteur en fonction du volume de stockage

On pourrait être tenté d’augmenter la surface de capteur afin de


récupérer une plus grande quantité d’énergie. Dans la pratique, ce
choix n’est pas judicieux. En effet, comme l’indique la représenta- dans l’installation, à des phénomènes de surchauffe dans les cap-
tion graphique de la figure 34, la production d’énergie solaire du teurs, susceptibles d’entraîner des dysfonctionnements et un
chauffe-eau n’augmente pas de façon linéaire avec la surface de vieillissement prématuré des composants et du liquide caloporteur.
capteur mise en œuvre.
La productivité est définie comme l’énergie récupérée par une 5.1.2.3 Ballon de stockage
unité de surface d’un capteur solaire. Cette valeur diminue lorsque
la surface de capteur augmente. Il en va de même pour le volume de stockage du ballon. En pre-
mière approche, on peut être tenté de choisir un volume de stoc-
La représentation graphique de la figure 35 donne également la kage nettement supérieur à la consommation journalière d’eau
productivité marginale, c’est-à-dire l’énergie récupérée par un chaude, afin d’avoir une meilleure autonomie les jours sans soleil,
mètre carré de capteur supplémentaire. On constate, dans l’exem- ou de permettre l’accumulation d’énergie lorsqu’il n’y a pas de
ple choisi ici, que l’intérêt d’augmenter la surface de capteur dimi- consommation (fins de semaines, congés). La courbe de la
nue avec la surface totale. figure 36 montre que la production optimale est obtenue pour un
De plus, par journée fortement ensoleillée, une surface de cap- volume de stockage voisin de la consommation journalière (300 L
teur trop importante conduirait à des températures excessives dans l’exemple).

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Il est donc inutile, sauf dans des cas très particuliers, de choisir
un volume de stockage supérieur au volume de consommation Tableau 8 – Émissions de CO2 produites
journalière. À l’inverse, on constate que la production solaire dimi- par les différents combustibles
nue assez rapidement lorsque le volume de stockage est inférieur
à cette consommation. On notera que les calculs ont été effectués
avec un profil de puisage de type « résidentiel » caractérisé par des CO2
Combustible
puisages centrés sur le début et la fin de journée. Ce phénomène (g/kWh)
est moins marqué pour des consommations d’eau chaude répar-
ties tout au long de la journée. Charbon ....................................... 342
Il convient également de prendre en compte les éléments écono-
miques, ainsi que l’encombrement du chauffe-eau. Fioul lourd ................................... 281

Fioul domestique ........................ 270


5.1.2.4 Dispositif d’appoint
Gaz naturel .................................. 205
Les dispositifs d’appoints sont décrits au paragraphe 3.1.4.
Pour les appoints hydrauliques raccordés sur une chaudière en Bois (1) ......................................... 0
fonctionnement continu ou pour des systèmes équipés d’un appoint
électrique permanent, la température de consigne peut être main- Source : Ademe « Qualité environnementale des bâtiments ».
tenue sans grande difficulté à la sortie du chauffe-eau. Il en va tout (1) La combustion de la biomasse est neutre par rapport aux émissions de
autrement lorsque l’appoint est assuré par un système électrique, CO2. En effet, lors de la croissance de la végétation, le CO2 est absorbé
fonctionnant pendant un temps limité (fonctionnement asservi aux et transformé en oxygène libéré dans l’air et en carbone stocké dans la
heures creuses par exemple). biomasse.

Dans ce cas, il importe de disposer d’un volume d’eau chauffé


par l’appoint qui permette d’assurer la totalité des besoins même
en l’absence de soleil.
Tableau 9 – Émissions de CO2 générées
5.1.2.5 Définition des différents composants par la production d’électricité
Les différents composants utilisés dans les installations solaires
sont tous, à l’exception des capteurs solaires, des produits habituels CO2
du secteur du génie climatique. Par contre, les conditions d’utilisa- Filière
(g/kWh)
tion peuvent être légèrement différentes comme indiqué ci-dessous.
Ainsi, les circulateurs, canalisations, régulations sont des produits
standards. On notera simplement les conditions particulières. Nucléaire...................................... 5

■ Vase d’expansion Charbon (600 MW)...................... 1 003


Il sera tenu compte dans le calcul du vase d’expansion de l’impor- Charbon (250 MW)...................... 1 065
tante amplitude de température (de 0 à 110 oC) et de la nécessité
de pouvoir absorber, en cas de surchauffe (arrêt de l’installation par Fioul ............................................. 988
exemple), un volume de liquide équivalent à la contenance des
capteurs. Gaz (turbine combustion)........... 912
■ Canalisations Gaz (haut-fourneau).................... 1 682
On veillera à utiliser des matériaux compatibles avec les tempé-
ratures qui peuvent être rencontrées. L’isolation thermique des Hydraulique (pompage) ............. 132
parties des canalisations situées à l’extérieur des bâtiments sera
particulièrement soignée pour résister aux intempéries. Hydraulique (fil de l’eau) ............ 5

■ Échangeur Hydraulique (retenue)................. 5


Les échangeurs de chaleur, qu’ils soient noyés ou extérieurs, Diesels.......................................... 985
devront permettre de transmettre toute la puissance des capteurs
lorsque l’ensoleillement est maximal. La valeur généralement rete- Éoliennes (1)................................ 3
nue est de 700 W par mètre carré de capteur.
(1) Il s’agit essentiellement du contenu énergétique des composants
■ Fluide caloporteur constituant l’installation de production, qui dépendent du pays où ils
Le fluide caloporteur utilisé dans un échangeur à simple paroi doit sont fabriqués.
avoir reçu un avis favorable du Conseil Supérieur d’Hygiène
Publique de France. La conception de l’installation devra, par
ailleurs, être conforme à la réglementation sanitaire départementale
du lieu de l’installation. choix de l’énergie solaire permet de réduire le recours aux éner-
(0)
(0)
gies conventionnelles et, par-là même, de diminuer les émissions
de dioxyde de carbone.
Les facteurs d’émission de CO2 sont à prendre avec précaution
6. Impact environnemental car toutes les sources ne sont pas concordantes. Le tableau 8
reproduit les informations publiées par l’Agence de l’environne-
Les énergies renouvelables présentent l’avantage de générer ment et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
peu ou pas de gaz à effet de serre. Ce n’est pas le cas des énergies Pour l’électricité, les émissions dépendent de l’énergie utilisée
conventionnelles, gaz naturel, fioul domestique, charbon et électri- pour sa production ainsi que par les autres étapes du cycle de vie
cité lorsque celle-ci est produite par des moyens polluants. Le (tableau 9, source EDF).

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