Vous êtes sur la page 1sur 12

Module: Renforcement des Acquis 1

Arithmétiques dans Z - Structures algébriques


Mohamed Talbi et Mohammed Talbi
Centre régional des métiers de l’éducation et de la formation de l’oriental, Oujda, Maroc
Département de mathématiques

Exercices avec solutions


Exercice 1
Déterminer les critères de divisibilité par : 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11.

Solution 1
Soit N ∈ Z et soient a0 son chiffre des unités, a1 son chiffre des dizaines, a2 son chiffre des centaines. . .,
alors
n
N = an an−1 . . . a2 a1 a0 = an 10n + . . . + a1 10 + a0 = ∑ ai 10i .
i =0

• Critères de divisibilité par 2 :

On a 2 | ai 10i , (∀ i ≥ 1), donc

2 | N ⇐⇒ 2 | a0 ⇐⇒ a0 ∈ {0, 2, 4, 6, 8}.

• Critères de divisibilité par 3 :


n n n
On a N = ∑ ai 10i − ai + ai = ∑ ai (10i − 1) + ∑ ai .
i =0 i =0 i =0
Comme 3 | (10i − 1), (∀ i ∈ N), alors
n
3 | N ⇐⇒ 3 | ∑ ai .
i =0

Exemple. On a 3 | 2103 car 3 | (2 + 1 + 0 + 3).


n
Autrement. On a 10 ≡ 1 (mod 3), donc N ≡ ∑ ai (mod 3).
i =0
Ainsi
n
3 | N ⇐⇒ 3 | ∑ ai .
i =0

• Critères de divisibilité par 4 :


n
On a N = an an−1 . . . a2 a1 a0 = 100 ∑ ai 10i−2 + a1 a0 .
i =2
Comme 4 | 100, alors

4 | N ⇐⇒ 4 | a1 a0 ⇐⇒ 4 divise le nombre constitué des deux chiffres à droite.

Exemple. On a 4 | 210336 car 4 | 36.

• Critères de divisibilité par 5 :


On a 5 | ai 10i , (∀ i ≥ 1), donc

5 | N ⇐⇒ 5 | a0 ⇐⇒ a0 ∈ {0, 5}.

Exemple. On a 5 | 21035 car 5 | 5.


x n − yn = ( x − y)( an−1 b + . . . + abn−1 ).
Si a | b et a | c, alors a | nb + mc, ∀(n, m) ∈ Z2 .

1
• Critères de divisibilité par 6 :
On a 6 = 2 × 3 et pgcd(2, 3) = 1, donc
n
6 | N ⇐⇒ 2 | N et 3 | N ⇐⇒ a0 ∈ {0, 2, 4, 6, 8} et 3 | ∑ ai .
i =0

Exemple. On a 6 | 21036 car 2 | 21036 et 3 | 21036.


• Critères de divisibilité par 7 :
On a
n n
N = 10( ∑ ai 10i−1 ) + a0 =⇒ N − 21a0 = 10( ∑ ai 10i−1 − 2a0 )
i =1 i =1
n
=⇒ N = 10( ∑ ai 10i−1 − 2a0 ) + 21a0 ,
i =1

donc
n n
7 | N ⇐⇒ 7 | 10( ∑ ai 10i−1 − 2a0 ) ⇐⇒ 7 | ( ∑ ai 10i−1 − 2a0 ).
i =1 i =1

Exemple.
⋆ 7 | 511 car 51 − 2 × 1 = 49 et 7 | 49.
⋆ 7 | 735 car 73 − 2 × 5 = 63 et 7 | 63.
⋆ 7 | 7000000000756 car . . .et 7 | 7.
• Critères de divisibilité par 8 :
n
On a N = 1000 ∑ ai 10i−3 + a2 a1 a0 .
i =3
Comme 8 | 1000, alors
8 | N ⇐⇒ 8 | a2 a1 a0 ⇐⇒ 8 divise le nombre constitué des trois chiffres à droite.
Exemple. On a 8 | 2109320 car 8 | 320.
• Critères de divisibilité par 9 :
n n
On a N = ∑ ai (10i − 1) + ∑ ai .
i =0 i =0
Comme 9 | (10i − 1), (∀ i ∈ N), alors
n
9 | N ⇐⇒ 9 | ∑ ai .
i =0

Exemple. On a 9 | 210366 car 9 | (2 + 1 + 0 + 3 + 6 + 6).


• Critères de divisibilité par 10 :
On a 10 | ai 10i , (∀ i ≥ 1), donc
10 | N ⇐⇒ 10 | a0 ⇐⇒ a0 = 0.
• Critères de divisibilité par 11 :
Notons A = {0, 1, . . . , n}, I = {i ∈ A | i est pair} et J = {i ∈ A | i est impair}, alors

N= ∑ai 10i + ∑ai 10i


i∈ I i∈ J

= ∑ ai ((10i − 1) + 1) + ∑ ai ((10i + 1) − 1)
i∈ I i∈ J

= ∑ ai − ∑ ai + ∑ ai (10i − 1) + ∑ ai (10i + 1).


i∈ I i∈ J i∈ I i∈ J

Comme 11 | (10i − 1), (∀ i ∈ 2N) et 11 | (10i + 1), (∀ i ∈ 2N + 1), alors


!
11 | N ⇐⇒ 11 | ∑ ai − ∑ ai .
i∈ I i∈ J

2
Exemple. On a 11 | 210360909 car on a 9 + 9 + 6 + 0 + 2 = 26 et 0 + 0 + 3 + 1 = 4 et 11 | (26 − 4).

Remarque 1. On peut montrer ce résultat en utilisant la congruence modulo 11.


On a
n
10 ≡ −1 (mod 11) =⇒ N ≡ ∑ ai (−1)i (mod 11)
i =0
!
=⇒ N ≡ ∑ ai − ∑ ai (mod 11).
i∈ I i∈ J

Ainsi !
11 | N ⇐⇒ 11 | ∑ ai − ∑ ai .
i∈ I i∈ J

Exercice 2
Combien 15! admet-il de diviseurs positifs ?

Solution 2
La décomposition de 15! en en facteurs premiers est

15! = 211 × 36 × 53 × 72 × 11 × 13,

donc le nombre de diviseurs positifs de 15! est

(11 + 1) × (6 + 1) × (3 + 1) × (2 + 1) × (1 + 1) × (1 + 1) = 4032.

Exercice 3
Sachant que l’on a 96842 = 256375 + 842, déterminer, sans faire la division, le reste de la division du
nombre 96842 par chacun des nombres 256 et 375.

Solution 3
On a
96842 = 256375 + 842 = 256378 + 74,
alors le reste de la division euclidienne de 96842 par 256 est 74.
On a
96842 = 256375 + 842 = 375 × 258 + 92,
alors le reste de la division euclidienne de 96842 par 375 est 92.

Exercice 4
Montrer que ∀ n ∈ N :
1) n(n + 1)(n + 2)(n + 3) est divisible par 24,
2) n(n + 1)(n + 2)(n + 3)(n + 4) est divisible par 120.

Solution 4
Soit n ∈ N :
1) Soit N = n(n + 1)(n + 2)(n + 3).
— Si n ≡ 0 (mod 3), alors 3 | N,
— Si n ≡ 1 (mod 3), alors n + 2 ≡ 0 (mod 3), ainsi 3 | N,
— Si n ≡ 2 (mod 3), alors n + 1 ≡ 0 (mod 3), ainsi 3 | N.
Ainsi (∀ n ∈ N), 3 | N. (1)

3
— Si n ≡ 0 (mod 8), alors 8 | N,
— Si n ≡ 1 (mod 8), alors n + 1 ≡ 2 (mod 8) et n + 3 ≡ 4 (mod 8), donc (n + 1)(n + 3) ≡ 0
(mod 8), ainsi 8 | N,
— Si n ≡ 2 (mod 8), alors n + 2 ≡ 4 (mod 8), donc n(n + 2) ≡ 0 (mod 8), ainsi 8 | N,
— Si n ≡ 3 (mod 8), alors n + 1 ≡ 4 (mod 8) et n + 3 ≡ 6 (mod 8), donc (n + 1)(n + 3) ≡ 0
(mod 8), ainsi 8 | N,
— Si n ≡ 4 (mod 8), alors n + 2 ≡ 6 (mod 8), donc n(n + 2) ≡ 0 (mod 8), ainsi 8 | N,
— Si n ≡ 5 (mod 8), alors n + 3 ≡ 0 (mod 8), ainsi 8 | N,
— Si n ≡ 6 (mod 8), alors n + 2 ≡ 0 (mod 8), ainsi 8 | N,
— Si n ≡ 7 (mod 8), alors n + 1 ≡ 0 (mod 8), ainsi 8 | N.
Ainsi (∀ n ∈ N), 8 | N. (2)
Comme pgcd(3, 8) = 1, alors de (1) et (2) on tire que 24 | N.
2) Soit M = n(n + 1)(n + 2)(n + 3)(n + 4).
On a 24 | M, 5 | M et pgcd(24, 5) = 1, donc 120 | M.

Exercice 5
Démontrer que le nombre 7n + 1 est divisible par 8 si n est impair ; dans le cas n pair, donner le reste
de sa division par 8.

Solution 5
On a 7 ≡ −1 (mod 8), alors si n est impair on aura

7n + 1 ≡ (−1)n + 1 (mod 8) ≡ 0 (mod 8) =⇒ 8 | (7n + 1).

Si n est pair on aura 7n + 1 ≡ (−1)n + 1 (mod 8) ≡ 2 (mod 8), donc le reste de la division de 7n + 1
par 8 est 2.

Exercice 6
Trouver le reste de la division par 13 du nombre 1001000 .

Solution 6
Théorème 1 (Théorème d’Euler).
Soit n ∈ N∗ , alors (∀ a ∈ Z) : pgcd( a, n) = 1, a φ(n) ≡ 1 (mod n).

Théorème 2 (Petit Théorème de Fermat).


Soit p un nombre premier, alors (∀ a ∈ Z) : pgcd( a, p) = 1, a p−1 ≡ 1 (mod p).

On a 1001000 = (102 )1000 = 102000 ≡ (−3)2000 (mod 13) ≡ 32000 (mod 13).
On a 13 est premier, φ(13) = 12, pgcd(3, 13) = 1 et 2000 = 12 × 166 + 8, donc, d’après le petit
théorème de Fermat, on a

32000 ≡ (312 )166 × 38 ≡ 1166 × 38 ≡ 33×2+2 ≡ (33 )2 × 32 ≡ 12 × 9 ≡ 9 (mod 13).

Ainsi le reste de la division euclidienne de 1001000 par 13 est 9.


Autrement, on a 32000 ≡ 33×666+2 ≡ 27666 × 32 ≡ 1 × 9 ≡ 9 (mod 13).
Ainsi le reste de la division euclidienne de 1001000 par 13 est 9.

Exercice 7
Déterminer le reste de la division euclidienne de 732018 par 7.

4
Solution 7
On a 73 ≡ 3 (mod 7).
Comme 7 est premier, φ(7) = 6, pgcd(3, 7) = 1 et 2018 = 6 × 336 + 2, alors, d’après le petit théorème
de Fermat, on a
732018 ≡ 32018 ≡ (36 )336 × 32 ≡ (1)336 × 9 ≡ 2 (mod 7).
Ainsi le reste de la division euclidienne de 732018 par 7 est 2.

Exercice 8
7
Trouver le chiffre des unités de l’écriture décimale de 77 .

Solution 8
On a φ(10) = φ(2) × φ(5) = 1 × 4 = 4 et pgcd(7, 10) = 1, alors, d’après le d’Euler, on a

77 ≡ 74 × 73 ≡ 1 × 73 ≡ 3 (mod 10)
7 4 3
3 ≡ 3 × 3 ≡ 1 × 27 ≡ 7 (mod 10)
7 76
77 = (77 )
6
≡ (3)7 (mod 10)
75
≡ ( 37 ) (mod 10)
75
≡ (7) (mod 10)
..
.
≡ 77 ≡ 3 (mod 10).
7
donc Ainsi le chiffre des unités de l’écriture décimale de 77 est 3.

Exercice 9
Montrer que le reste de la division euclidienne par 8 du carré de tout entier impair est 1.

Solution 9
Soit n un entier impair, donc n = 1 + 2k avec k ∈ Z, donc

n2 = 1 + 4k + 4k2 = 1 + 4k (k + 1) = 1 + 8α avec α ∈ Z,

ainsi le reste de la division euclidienne de n2 par 8 est 1 c’est-à-dire

n2 ≡ 1 (mod 8).

Exercice 10
Montrer de même que tout entier pair n vérifie n2 ≡ 0 (mod 8) ou n2 ≡ 4 (mod 8).

Solution 10
Soit n un entier pair, alors
n = 4k ou n = 2 + 4k avec k ∈ Z,
donc
n2 = 16k2 ou n2 = 4 + 8α avec α ∈ Z,
ainsi le reste de la division euclidienne de n2 par 8 est 0 ou 4 c’est-à-dire

n2 ≡ 0 (mod 8) ou n2 ≡ 4 (mod 8).

5
Exercice 11
1) Soient a, b, c trois entiers impairs.
Déterminer le reste modulo 8 de a2 + b2 + c2 et celui de 2( ab + bc + ca).
2) En déduire que ces deux nombres ne sont pas des carrés puis ab + bc + ca non plus.

Solution 11
1) Soient a, b, c trois entiers impairs, alors a2 + b2 + c2 ≡ 3 (mod 8).
Si on pose a = 2p + 1, b = 2q + 1 et c = 2r + 1, alors 2( ab + bc + ca) = 8( pq + qr + rp + p + q +
r ) + 6 ≡ 6 (mod 8).
Autrement, on a
( a + b + c)2 = a2 + b2 + c2 + 2( ab + bc + ca),
Comme a + b + c est impair, alors
2( ab + bc + ca) = ( a + b + c)2 − ( a2 + b2 + c2 ) ≡ 1 − 3 (mod 8) ≡ 6 (mod 8)
2) D’après les deux questions qui précèdent, un carré est congru à 0, 1 ou 4 modulo 8, ainsi a2 + b2 +
c2 et 2( ab + bc + ca) ne sont pas des carrés.
Supposons que ( ab + bc + ca) est un carré, donc
2( ab + bc + ca) = 2n2 ≡ 0 (mod 8) ou 2( ab + bc + ca) = 2n2 ≡ 2 (mod 8),
ce qui n’est pas le cas. Ainsi ab + bc + ca n’est pas un carré.

Exercice 12
1) Calculer le pgcd et ppcm des nombres suivants :
(a) 126, 230.
(b) 390, 720, 450.
(c) 180, 606, 750.
2) Déterminer les couples d’entiers naturels de pgcd 18 et de somme 360.
3) De même avec pgcd 18 et produit 6480.
4) Calculer par l’algorithme d’Euclide : pgcd(18480, 9828). En déduire une écriture de 84 comme
combinaison linéaire de 18480 et 9828.

Solution 12
1) Calculer le pgcd des nombres suivants :
(a) On a 126 = 2 × 32 × 7 et 230 = 2 × 5 × 23, donc
pgcd(126, 230) = 2 et ppcm(126, 230) = 2 × 32 × 5 × 7 × 23.

(b) On a 390 = 2 × 3 × 5 × 13 et 720 = 24 × 32 × 5 et 450 = 2 × 32 × 52 , donc


pgcd(390, 720, 450) = 2 × 3 × 5 = 30 et ppcm(390, 720, 450) = 24 × 32 × 52 × 13.

(c) On a 180 = 22 × 32 × 5 et 606 = 2 × 3 × 101 et 750 = 2 × 3 × 53 , donc


pgcd(180, 606, 750) = 2 × 3 = 6 et ppcm(390, 720, 450) = 22 × 32 × 53 × 101.

2) Soient a, b deux entiers de pgcd 18 et de somme 360.


Soient a′ , b′ tel que a = 18a′ et b = 18b′ , donc 18( a′ + b′ ) = 360. Alors a′ et b′ sont premiers entre
eux, et leur somme est 20.
Nous pouvons facilement énumérer tous les couples d’entiers naturels ( a′ , b′ ) ( a′ ≤ b′ ) qui véri-
fient cette condition.
Ce sont les couples : (1, 19), (3, 17), (7, 13), (9, 11).
Pour obtenir les couples ( a, b) recherchés ( a ≤ b), il suffit de multiplier les couples précédents par
18 : (18, 342), (54, 306), (126, 234), (162, 198).

6
3) Soient a, b deux entiers de pgcd 18 et de produit 6480.
Soient a′ , b′ tel que a = 18a′ et b = 18b′ , donc 182 a′ b′ = 6480. Alors a′ et b′ sont premiers entre
eux, et leur produit est 20.
Nous pouvons facilement énumérer tous les couples d’entiers naturels ( a′ , b′ ) ( a′ ≤ b′ ) qui véri-
fient cette condition.
Ce sont les couples : (1, 20), (4, 5).
Pour obtenir les couples ( a, b) recherchés ( a ≤ b), il suffit de multiplier les couples précédents par
18 : (18, 360), (72, 90).
4) Par l’algorithme d’Euclide on a :

18480 = 9828 × 1 + 8652; et 84 = 420 − 336 × 1;


9828 = 8652 × 1 + 1176; 84 = 420 − (1176 − 420 × 2) × 1;
8652 = 1176 × 7 + 420; 84 = 420 × 3 − 1176;
1176 = 420 × 2 + 336; 84 = (8652 − 1176 × 7) × 3 − 1176;
420 = 336 × 1 + 84; 84 = 8652 × 3 − 1176 × 22;
336 = 84 × 4 + 0. 84 = 8652 × 3 − (9828 − 8652 × 1) × 22;
84 = 8652 × 25 − 9828 × 22;
84 = (18480 − 9828 × 1) × 25 − 9828 × 22;
84 = 18480 × 25 + 9828 × (−47).

Ainsi pgcd(18480, 9828) = 84 = 18480 × 25 + 9828 × (−47) (u = 25 et v = −47).

Exercice 13
Soient a et b deux entiers naturels non nuls et n un entier naturel.
Montrer que
pgcd( an , bn ) = (pgcd( a, b))n .

Solution 13
Soit d = pgcd( a, b), alors il existe a′ et b′ dans Z tel que a = a′ d, b = b′ d et pgcd( a′ , b′ ) = 1.
On a

pgcd( an , bn ) = pgcd(dn a′n , dn b′n )


= dn × pgcd( a′n , b′n )
= dn × 1
= dn
= (pgcd( a, b))n .

Exercice 14
Soient a et b deux entiers naturels non nuls.
Montrer que
pgcd( a2 + ab + b2 , ab) = (pgcd( a, b))2 .

Solution 14
Supposons que pgcd( a, b) = 1. Soit p un nombre premier qui est diviseur commun de ( a2 + ab + b2 )
et ab.
On a p | ab et pgcd( a, b) = 1, alors p | a ou p | b.
Supposons que p | a, alors p | a2 . Comme p | ( a2 + ab + b2 ) et p | ab, alors p | b2 . Comme p est
premier, alors p divise b. Ce qui n’est pas le cas.
Par suite
pgcd( a2 + ab + b2 , ab) = (pgcd( a, b))2 = 1.
Supposons que pgcd( a, b) = d, alors il existe a′ et b′ dans Z tel que a = a′ d, b = b′ d et pgcd( a′ , b′ ) =
1.

7
Or on a

pgcd( a2 + ab + b2 , ab) = pgcd(d2 ( a′2 + a′ b′ + b′2 ), d2 a′ b′ )


= d2 × pgcd( a′2 + a′ b′ + b′2 , a′ b′ )
= d2 × 1
= d2
= (pgcd( a, b))2 .

Exercice 15
Notons a = 1 111 111 111 et b = 123 456 789.
1) Calculer le quotient et le reste de la division euclidienne de a par b.
2) Calculer p = pgcd( a, b).
3) Déterminer deux entiers relatifs u et v tels que au + bv = p.

Solution 15
Notons a = 1 111 111 111 et b = 123 456 789.
1) a = 9b + 10.
2) Par l’algorithme d’Euclide, on a :

a = b × 9 + 10, b = 10 × 12345678 + 9, 10 = 9 × 1 + 1,

ainsi
pgcd( a, b) = pgcd(b, 10) = pgcd(10, 9) = pgcd(9, 1) = 1.

3) On a :

1 = 10 − 9 = 10 − (b − 10 × 12345678)
= −b + 10 × 12345679
= −b + ( a − 9b) × 12345679
= 12345679 a + (−111111112) b.

Exercice 16
Résoudre dans Z : 1665x + 1035y = 45.

Solution 16
On a pgcd(1665, 1035) = 45, donc en divisant par 45 nous obtenons l’équation équivalente : ( E) :
37x + 23y = 1.
Comme pgcd(37, 23) = 1, alors d’après le théorème de Bézout cette équation ( E) a des solutions.
L’algorithme d’Euclide pour le calcul du pgcd(37, 23) fourni les coefficients de Bézout : 37 × 5 +
23(−8) = 1.
Une solution particulière de ( E) est donc ( x0 , y0 ) = (5, −8).
Nous allons maintenant trouver l’expression générale pour les solutions de l’équation ( E). Soient
( x, y) une solution de l’équation 37x + 23y = 1. Comme ( x0 , y0 ) est aussi solution, nous avons
37x0 + 23y0 = 1. Faisons la différence de ces deux égalités pour obtenir 37( x − x0 ) + 23(y − y0 ) = 0.
Autrement dit
37( x − x0 ) = −23(y − y0 ) (∗)
On en déduit que 37 | 23(y − y0 ), or pgcd(23, 37) = 1 donc par le lemme de Gauss, 37 | (y − y0 ). (C’est
ici qu’il est important d’avoir divisé par 45 dès le début !) Cela nous permet d’écrire y − y0 = 37k pour
un k ∈ Z.
Repartant de l’égalité (∗) : nous obtenons 37( x − x0 ) = −2337k. Ce qui donne x − x0 = −23k. Donc

8
si ( x, y) est solution de ( E) alors elle est de la forme : ( x, y) = ( x0 − 23k, y0 + 37k ), avec k ∈ Z.
Réciproquement pour chaque k ∈ Z, si ( x, y) est de cette forme alors c’est une solution de ( E)
(vérifiez-le !).
Conclusion : l’ensemble des solutions est {(5 − 23k, −8 + 37k) | k ∈ Z}.

Exercice 17
En comptant les élèves d’une vile par 9, par 10 et par 12, il en reste respectivement 8, 9 et 11. En les
comptant par 11 il n’en reste pas. Trouver le nombre N d’élèves de la vile sachant que 1000 ≤ N ≤
3000.

Solution 17
Soit N le nombre d’élèves de l’école, alors :
 


 N ≡ 8 ( mod 9 ) 

 N + 1 ≡ 0 (mod 9) (

 N ≡ 9 (mod 10) 
 N + 1 ≡ 0 (mod 10) ppcm(9, 10, 12) | ( N + 1)
⇒ ⇒
 N ≡ 11 (mod 12)
  N + 1 ≡ 0 (mod 12)
 11 | N.
 
 N ≡ 0 (mod 11)
  N ≡ 0 (mod 11)

Donc trouver N revient à résoudre l’équation diophantienne :

( E) : 180a − 11b = 1, ( a, b) ∈ N2 .
Comme pgcd(180, 11) = 1, alors en utilisant l’algorithme d’Euclide, on trouve que (3, 49) est une
solution paticulière de l’équation ( E).
Soit ( a′ , b′ ) une autre solution de ( E), alors 180( a′ − 3) = 11(b′ − 49), comme pgcd(180, 11) = 1, donc
par le lemme de Gauss, on trouve que 180 | (b′ − 49) c’est-à-dire b′ = 49 + 180k avec k ∈ N, ainsi
a′ = 3 + 11k, donc les solutions de ( E) sont

{(3 + 11k, 49 + 180k) | k ∈ N}.


Comme 1000 ≤ N ≤ 3000, alors 1000 ≤ 11(49 + 180k ) ≤ 3000, donc k = 1 et N = 11 × 229 = 2519.

Exercice 18
Montrer que 270 + 370 ≡ 0 (mod 13).

Solution 18
On a φ(13) = 12, pgcd(2, 13) = 1 et pgcd(3, 13) = 1, donc

270 + 370 ≡ 260 × 210 + 360 × 310 (mod 13)


≡ 210 + 310 (mod 13)
4 6 9
≡ 2 × 2 + 3 × 3 (mod 13)
≡ 3 × (−1) + 1 × 3 (mod 13)
≡ 0 (mod 13).
Autrement, on remarque que :

26 ≡ − 1 (mod 13), 24 ≡ 3 (mod 13), 33 ≡ 1 (mod 13),


donc

270 + 370 ≡ (26 )11 × 24 + (33 )23 × 3 (mod 13)


11 23
≡ (−1) × 3 + (1) × 3 (mod 13)
≡ −3 + 3 (mod 13)
≡ 0 (mod 13).

9
Exercice 19
1) Démontrer que, si a et b sont des entiers premiers entre eux, il en est de même pour les entiers
a + b et ab.
2) Montrons que pgcd( a, b) = pgcd( a − b, b), ∀ ( a, b) ∈ Z2 .
3) Soient a, b des entiers supérieurs ou égaux à 1. Montrer que :
(a) (2a − 1) | (2ab − 1).
(b) 2 p − 1 premier =⇒ p premier.
(c) pgcd(2a − 1, 2b − 1) = 2pgcd(a,b) − 1.
4) Soit a ∈ N tel que a > 1 et an + 1 est premier, montrer que : ∃ k ∈ N, n = 2k .
n
Que penser de la conjecture : ∀ n ∈ N, 22 + 1 est premier ?

Solution 19
1) Soient a et b tel que pgcd( a, b) = 1 et montrons que pgcd( a + b, ab) = 1.
Supposons que pgcd( a + b, ab) ̸= 1. Il existe alors un nombre premier p divisant ab et a + b. Par
le lemme d’Euclide comme p | ab alors p | a ou p | b.
Supposons que p | a, or on a p | a + b, donc p | ( a + b) − a c’est-à-dire p | b. Donc p est un facteur
premier de a et de b ce qui est absurde, ainsi a + b et ab sont premiers entre eux.
2) Montrons que pgcd( a, b) = pgcd( a − b, b) :
Posons d = pgcd( a, b) et δ = pgcd( a − b, b).
On a : ( ( ( (
d|a d | ( a − b) δ | ( a − b) δ|a
⇒ ⇒ d | δ et ⇒ ⇒ δ | d,
d|b d|b δ|b δ|b
ainsi d = δ.
3) a) Soient a, b ∈ N∗ . Montrons que (2a − 1) | (2ab − 1). On a :

2ab − 1 = (2a )b − 1 = (2a − 1)((2a )b−1 + . . . + 2a + 1) =⇒ (2a − 1) | (2ab − 1).

b) Montrons que : 2 p − 1 premier =⇒ p premier.


Supposons que p ne soit pas premier. Donc p = ab avec a, b > 1. Par la question précédente
on aura 2a − 1 divise 2 p − 1 et 2a − 1 > 1. Donc 2 p − 1 n’est pas premier, ainsi :

2 p − 1 premier =⇒ p premier.

c) Montrons que pgcd(2a − 1, 2b − 1) = 2pgcd(a,b) − 1.


Supposons que a ≥ b. Nous allons montrer que faire l’algorithme d’Euclide pour le couple
(2a − 1, 2b − 1) revient à faire l’algorithme d’Euclide pour ( a, b).
Tout d’abord on sait que pgcd( x, y) = pgcd( x − y, y), donc

pgcd(2a − 1, 2b − 1) = pgcd(2a − 2b , 2b − 1)
= pgcd(2b (2a−b − 1), 2b − 1)
= pgcd(2a−b − 1, 2b − 1). (ceci car 2b ∧ (2b − 1) = 1)

Nous avons montrer : pgcd(2a − 1, 2b − 1) = pgcd(2a−b − 1, 2b − 1). Cette formule est à mettre
en parallèle de pgcd( a, b) = pgcd( a − b, b). En itérant cette formule nous obtenons que si
a = bq + r alors :

pgcd(2a − 1, 2b − 1) = pgcd(2a−bq − 1, 2b − 1) = pgcd(2r − 1, 2b − 1)

à comparer avec
pgcd( a, b) = pgcd( a − bq, b) = pgcd(r, b).

10
Nous avons notre première étape de l’algorithme d’Euclide. En itérant l’algorithme d’Euclide
pour ( a, b), nous nous arrêtons au dernier reste non nul :

pgcd( a, b) = pgcd(b, r ) = . . . = pgcd(rn , 0) = rn .

Ce qui va donner pour nous

pgcd(2a − 1, 2b − 1) = pgcd(2b − 1, 2r − 1) = . . . = pgcd(2rn − 1, 20 − 1) = 2rn − 1.

Bilan : pgcd(2a − 1, 2b − 1) = 2pgcd(a,b) − 1.


4) Soit a ∈ N tel que a > 1 et an + 1 est premier, montrons que : ∃ k ∈ N, n = 2k .
Nous allons montrer la contraposée. Supposons que n admet un diviseur premier p impair, alors
n = pk avec k ∈ N∗ , ainsi

an + 1 = ( ak ) p + 1 = ( ak + 1)(( ak ) p−1 − ( ak ) p−2 + . . . − ak + 1).

Comme 1 < ak + 1 < an + 1, alors an + 1 n’est pas premier.


Ainsi n n’a aucun diviseur premier impair c’est-à-dire ∃ k ∈ N, n = 2k .
n
La conjecture : "∀ n ∈ N, 22 + 1 est premier" est fausse (n = 5).
0
n = 0; 22 + 1 = 3 est premier;
1
n = 1; 22 + 1 = 5 est premier;
2
n = 2; 22 + 1 = 17 est premier;
3
n = 3; 22 + 1 = 257 est premier;
4
n = 4; 22 + 1 = 65 537 est premier;
5
n = 5; 22 + 1 = 4 294 967 297 n’ est pas premier.

Exercice 20
1) Rappeler le théorème des restes chinois et résoudre dans Z les systèmes suivants :

x ≡ 1 (mod 9)
( 
x≡3 (mod 8)
( A) : ( B) : x ≡ 2 (mod 10)
x≡2 (mod 7) 
x≡3 (mod 11)

2) Une bande de 17 pirates s’est emparée d’un butin composé de moins de 1000 pièces d’or d’égale
valeur. Ils décident de les partager également, et de donner le reste au cuisinier chinois. Celui-ci
recevrait alors 3 pièces. Mais les pirates se querellent, et six d’entre eux sont tués. Le cuisinier
recevrait alors 4 pièces. Dans un naufrage ultérieur, seuls le butin, six pirates et le cuisinier sont
sauvés, et le partage donnerait alors 5 pièces d’or à ce dernier. Quelle est la fortune minimale que
peut espérer le cuisinier quand il décide d’empoisonner le reste des pirates ?

Solution 20
1) Soit x une solution de ( A) alors x ≡ 3 × 7 × u1 + 2 × 8 × u2 (mod 8 × 7), avec
( (
7u1 ≡ 1 mod 8 u1 ≡ 7 mod 8
⇒ ,
8u2 ≡ 1 mod 7 u2 ≡ 1 mod 7

ainsi
x ≡ 3 × 7 × 7 + 2 × 8 × 1 mod 8 × 7 ≡ 51 mod 56.

Soit x une solution de ( B), alors N = 990, N1 = 110, N2 = 99, N3 = 90 et on a

x ≡ 1 × 110 × u1 + 2 × 99 × u2 + 3 × 90 × u3 mod 990

11
  
110u1 ≡ 1 mod 9
 2u1 ≡ 1 mod 9
 u1 ≡ 5 mod 9

99u2 ≡ 1 mod 10 ⇒ 9u2 ≡ 1 mod 10 ⇒ u2 ≡ −1 mod 10
  
90u3 ≡ 1 mod 11 2u3 ≡ 1 mod 11 u3 ≡ 6 mod 11
  

ainsi
x ≡ 1 × 110 × 5 − 2 × 99 × 1 + 3 × 90 × 6 mod 990 ≡ 1972 ≡ 982 mod 990.

2) Soit x le nombre de pièces d’or, alors :




 0 ≤x < 1000
x ≡ 3 mod 17

(C ) :

 x ≡ 4 mod 11
x ≡ 5 mod 6

En appliquant le théorème des restes chinois, soit x une solution de (C ), alors

x ≡ 3 × 66 × u1 + 4 × 102 × u2 + 5 × 187 × u3 mod 1122

avec   
66u1 ≡ 1 mod 17
 15u1 ≡ 1 mod 17
 u1 ≡ 8 mod 17

102u2 ≡ 1 mod 11 ⇒ 3u2 ≡ 1 mod 11 ⇒ u2 ≡ 4 mod 11
  
187u3 ≡ 1 mod 6 u3 ≡ 1 mod 6 u3 ≡ 1 mod 6
  

ainsi
x ≡ 3 × 66 × 8 + 4 × 102 × 4 + 5 × 187 × 1 mod 1122 ≡ 785 mod 1122.
Comme 0 ≤ x < 1000, alors x = 785.

12

Vous aimerez peut-être aussi