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Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35

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Évolution tectonique couplée de l'orogenèse andine et du climat global

Rolando Armijoun,c,⁎, Robin Lacassinun,c, Aurélie Coudurier-Curveurun,c, Daniel Carrizob,c
unInstitut de Physique du Globe de Paris, Sorbonne Paris Cité, Univ Paris Diderot, UMR 7154 CNRS, F-75005 Paris, France
bAdvanced Mining Technology Center, Universidad de Chile, Tupper 2007, Santiago, Chili
cLaboratoire International Associé Montessus de Ballore (LIA MdB) CNRS (France)-CONICYT Chili

informations sur l'article abstrait

Historique des articles : Le plus grand relief tectonique brisant la surface de la Terre (13 kmverticalement) se trouve à la marge de subduction des Andes, qui génère régulièrement des tremblements de terre de mégathrust (MwN8.5) et pilote l'orogène andin paradigmatique.

Reçu le 28 mars 2014 Accepté le 19 Nous présentons ici des preuves géologiques clés pour réévaluer les caractéristiques de premier ordre de la géomorphologie et de la tectonique dans les Andes centrales, où l'orogène comprend le plateau de l'Altiplano et atteint sa hauteur et sa largeur

janvier 2015 Disponible en ligne le

intégrées maximales. La marge de subduction andine a une morphologie étagée dominée par le bas-relief Atacama Bench, qui s'apparente à une terrasse surélevée géante, s'incline doucement sur une largeur de 60 à 100 km des Andes au Pacifique et
29 janvier 2015
s'étend sur plus de 1000 km de longueur côtière. Nous constatons que la genèse de la morphologie en escalier sur la côte andine est due au développement concomitant de grandes poussées à vergence ouest parallèles à l'interface de subduction et à

l'augmentation de l'aridité dans le désert d'Atacama, qui conserve un enregistrement à grande échelle sans précédent de l'interaction de la tectonique et du changement climatique cénozoïque. L'incorporation de nos résultats avec les connaissances
Mots clés:
géologiques publiées démontre que l'orogenèse andine est caractérisée par une croissance perpendiculaire à la tranchée (bivergente) et parallèle à la tranchée (bilatérale) au cours des 50 derniers millions d'années, associée à une vitesse positive de la
Orogenèse
Climat tranchée vers le continent (avance de la tranchée) et à la subduction d'une large dalle. sous l'Amérique du Sud. Nous émettons l'hypothèse qu'une réorganisation globale de la tectonique des plaques impliquant un écoulement mantellique visqueux de

Andes longue durée a probablement forcé à la fois l'orogenèse andine et le refroidissement climatique mondial depuis ~ 50 Ma. En revanche, deux importantes impulsions progressives d'aridité croissante et de croissance andine perpendiculaire à la tranchée

Subduction semblent être le résultat de changements dans les taux d'érosion dus aux événements mondiaux de refroidissement de l'Éocène tardif et du Miocène moyen. L'incorporation de nos résultats avec les connaissances géologiques publiées démontre que

Tectonique l'orogenèse andine est caractérisée par une croissance perpendiculaire à la tranchée (bivergente) et parallèle à la tranchée (bilatérale) au cours des 50 derniers millions d'années, associée à une vitesse positive de la tranchée vers le continent (avance de

Géomorphologie la tranchée) et à la subduction d'une large dalle. sous l'Amérique du Sud. Nous émettons l'hypothèse qu'une réorganisation globale de la tectonique des plaques impliquant un écoulement mantellique visqueux de longue durée a probablement forcé à

la fois l'orogenèse andine et le refroidissement climatique mondial depuis ~ 50 Ma. En revanche, deux importantes impulsions progressives d'aridité croissante et de croissance andine perpendiculaire à la tranchée semblent être le résultat de

changements dans les taux d'érosion dus aux événements mondiaux de refroidissement de l'Éocène tardif et du Miocène moyen. L'incorporation de nos résultats avec les connaissances géologiques publiées démontre que l'orogenèse andine est

caractérisée par une croissance perpendiculaire à la tranchée (bivergente) et parallèle à la tranchée (bilatérale) au cours des 50 derniers millions d'années, associée à une vitesse positive de la tranchée vers le continent (avance de la tranchée) et à la

subduction d'une large dalle. sous l'Amérique du Sud. Nous émettons l'hypothèse qu'une réorganisation globale de la tectonique des plaques impliquant un écoulement mantellique visqueux de longue durée a probablement forcé à la fois l'orogenèse

andine et le refroidissement climatique mondial depuis ~ 50 Ma. En revanche, deux importantes impulsions progressives d'aridité croissante et de croissance andine perpendiculaire à la tranchée semblent être le résultat de changements dans les taux

d'érosion dus aux événements mondiaux de refroidissement de l'Éocène tardif et du Miocène moyen.

© 2015 Les auteurs. Publié par Elsevier BV Ceci est un article en libre accès sous licence CC BY-NC-ND
(http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/).

Contenu

1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2. Le banc d'Atacama . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.1. Topographie et morphologie de la marge andine : Banc d'Atacama et grandes discontinuités structurales . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2. Évolution cénozoïque tardive du Banc d'Atacama : bassin de dépression centrale entre deux pédiplaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.3. Changement climatique indiqué par Choja Pediplain, à la base du CDB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . dix
3. Structure cachée de la Cordillère occidentale : épine dorsale « incaique » sous le pédiplain de Choja. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . dix
3.1. Structure du flanc ouest des Andes : tectonique pré-andine, andine précoce et andine tardive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . dix
3.2. Accrétion du socle structurel andin lors de l'assemblage du Gondwana. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . dix
3.3. Cycle structural andin lors de la dispersion du Gondwana : de l'étalement à la contraction de la marge de subduction andine . . . . . . . . . . . . 12
3.3.1. Période au début . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3.3.2. Une période de transition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.3.3. Période tardive : aperçu de l'orogenèse andine à la marge de subduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.4. Structures découvertes dans la Cordillère Domeyko : la poussée andine occidentale (WAT) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
4. Ouest du banc d'Atacama : structures contrôlant le trait de côte et le couplage sismique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
5. Discussion : évolution de l'orogène andin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
5.1. Incorporant les caractéristiques tectoniques de la marge de subduction aux principales caractéristiques de l'orogène andin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
5.2. Approche pour reconstruire une évolution 2D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

⁎ Auteur correspondant. Tél. : +33 1 83957607.

Adresse e-mail:armijo@ipgp.fr (R. Armijo).

http://dx.doi.org/10.1016/j.earscirev.2015.01.005
0012-8252/© 2015 Les auteurs. Publié par Elsevier BV Ceci est un article en libre accès sous licence CC BY-NC-ND (http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/).
2 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35

5.3. Statut initial. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

5.4. Instantané à 40 Ma : déformation localisée dans la Cordillère Occidentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
5.5. Instantané à 30 Ma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
5.5.1. Achèvement de la plaine pédiplaine de Choja sur la Cordillère occidentale : forçage tectonique vs. climatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
5.5.2. Éocène tardif–Oligocène précoce Croissance andine par élargissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
5.6. Instantané à 20 Ma : poursuite de la déformation entre Cordillère Occidentale et ceinture Interandine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
5.7. Instantané à 10 Ma : préparation à la subduction du Bouclier brésilien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
5.8. Situation actuelle : Croissance andine du Miocène tardif par élargissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
5.9. Comparaison de notre section interprétée avec des modèles antérieurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
6. Orogenèse andine de concert avec la tectonique des plaques et le changement climatique cénozoïque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
6.1. La tectonique des plaques comme possible forçage à longue période de l'orogenèse andine et du refroidissement global. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
6.1.1. Climat, tectonique des plaques et tectonique andine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
6.1.2. Effets de l'évolution de la tectonique des plaques et conditions aux limites possibles depuis 50 Ma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
6.2. Possibles rétroactions climatiques sur le processus de croissance andin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
7. Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

1. Introduction
L'Himalaya-Tibet et les Andes-Altiplano - les plus grandes chaînes de
montagnes actives créant un relief sur notre planète - ont été causés par des
changements radicaux dans les conditions des limites des plaques. Dans les
deux cas, la subduction de la lithosphère océanique sous une marge
continentale initialement plate, proche du niveau de la mer, a évolué vers
des conditions tectoniques critiques déclenchant un raccourcissement et un
épaississement substantiels de la lithosphère continentale marginale, soit
par collision continentale, soit par un processus équivalent produisant des
effets similaires. Par conséquent, la déformation devrait être répartie de la
même manière entre la déformation élastique générant régulièrement des
tremblements de terre de méga-poussée et la déformation distribuée
s'accumulant sur des millions d'années dans le continent marginal. Le
couplage mécanique et la structure de l'interface de la plaque dans les deux
cas doivent également être comparables. Cependant,Molnar et Lyon-Caen,
1988 ; Avouac, 2003 ; Grandin et al., 2012), la marge de subduction de
l'Amérique du Sud est généralement supposée être une simple interface de
subduction entre une dalle océanique plongeante et un avant-arc
continental non déformant (par exempleUyeda et Kanamori, 1979 ; Isacks,
1988).
Nous présentons ici les résultats d'une étude de la marge de subduction andine et de son évolution vers les
conditions soutenant l'orogenèse andine, sur une gamme d'échelles dans l'espace et le temps. Notre approche intègre
des observations géomorphologiques et géologiques clés le long de la marge de subduction des Andes centrales avec
une revue critique de la littérature. Il vise à résoudre trois problèmes du premier ordre. Le premier est de définir les
caractéristiques structurelles spécifiques et le degré de complexité de la marge de subduction andine (représentant 13
km de relief tectonique vertical), permettant d'établir une comparaison tectonique avec la marge himalayenne, et
d'élucider comment le relief marginal croissant des Andes peut être soutenu par un raccourcissement et un
épaississement de la croûte dans la plaque dominante de l'Amérique du Sud. Le deuxième objectif est d'utiliser des
contraintes de premier ordre obtenues à partir des aspects climatologiques de la géomorphologie et de la géologie de
la marge de subduction - qui se caractérise par l'empreinte du paysage tectonique andin dans le désert d'Atacama -
pour reconstituer une coupe globale de la Orogène andin, permettant d'élucider ses processus de croissance
tectonique et morphologique sur le continent. Notre troisième objectif est d'aborder les relations possibles de
l'orogenèse andine avec l'évolution tectonique à l'échelle de la plaque et le changement climatique mondial. nous
permettant d'élucider ses processus de croissance tectonique et morphologique sur le continent. Notre troisième
objectif est d'aborder les relations possibles de l'orogenèse andine avec l'évolution tectonique à l'échelle de la plaque
et le changement climatique mondial. nous permettant d'élucider ses processus de croissance tectonique et
morphologique sur le continent. Notre troisième objectif est d'aborder les relations possibles de l'orogenèse andine
avec l'évolution tectonique à l'échelle de la plaque et le changement climatique mondial.
Des études antérieures de la structure de la croûte supérieure (jusqu'à ~ 15 km de
profondeur et principalement menées avec des approches de sondage sismique)
démontrent que les Andes centrales (Andes-Plateau de l'Altiplano, cœur de l'orogène
andin) se sont développées au cours du Cénozoïque par raccourcissement de la croûte
(jusqu'à ~N300 km) et des processus d'épaississement, associés à un important charriage
orienté vers l'est le long de son flanc est, vers le continent (ex.Suárez et al., 1983 ;
Sheffels, 1990; Kley et al., 1999 ; Elger et al.,
2005 ; McQuarrie et al., 2005 ; Barnes et Ehlers, 2009 ; Whipple et Gasparini, 2014)
(Figues. 1 et 2). La géologie de surface montre également que le raccourcissement
de la croûte a commencé à ~50–30 Ma près de la zone de subduction associée au
charriage dirigé vers l'ouest dans la Cordillère occidentale, puis s'est propagé
progressivement à partir de la zone de subduction, d'abord par un saut (à ~40 Ma)
jusqu'à la Cordillère Orientale, puis depuis ~10 Ma jusqu'à la Ceinture des
Subandes la plus à l'Est (Sempere et al., 1990 ; Allmendinger et al., 1997 ; Gregory-
Wodzicki, 2000 ; McQuarrie et al., 2005 ; Oncken et al., 2006 ; Arriagada et al.,
2008 ; Barnes et Ehlers, 2009 ; Carrapa et al., 2011 ; Charrier et al., 2013). Le
raccourcissement du plateau de l'Altiplano s'est produit plus tard (depuis ~ 30 Ma :
Sempere et al., 1990 ; Elger et al., 2005 ; Oncken et al., 2006) - et est moindre
(comme le montre une épaisseur de croûte d'environ 70 km) - que dans les deux
ceintures flanquantes de la Cordillère occidentale et de la Cordillère orientale, qui
sont toutes deux soutenues par des racines crustales plus profondes (épaisseur
d'environ 74 à 80 km) (Yuan et al., 2000 ; Wölbern et al., 2009). La vision la plus
acceptée de l'épaississement de la croûte des Andes décrit l'orogène comme un
grand coin de poussée d'arrière-arc transporté sur le continent adjacent
(Amérique du Sud), avec une activité tectonique subsidiaire - accrétionnaire ou
non accrétionnaire - dans l'avant-arc (par exempleStern, 2002 ; Lamb et Davis,
2003 ; McQuarrie et al., 2005). Ce point de vue est facilement comparable à la
description paradigmatique de la Cordillère de l'Amérique du Nord. Cependant, il
a été récemment avancé que, tout comme le plateau Himalaya-Tibet (cœur de
l'orogène himalayen), la structure des Andes centrales est symétriquement
bivergente (Armijo et al., 2010a), comme suggéré précédemment par (Sheffels,
1990; Haschke et Gunther, 2003 ; Elger et al., 2005). Dans ce travail, nous
explorons l'hypothèse selon laquelle le support continu de l'orogène andin, en
particulier les processus de soulèvement et d'épaississement de la croûte sous la
Cordillère occidentale, pourrait être couplé cinématiquement avec l'interface de
subduction, avec la même vergence vers l'ouest. Cette hypothèse diffère des
modèles cinématiques actuels suggérant que la déformation de la marge de
subduction andine dépendrait uniquement des processus sur le flanc oriental de
l'orogène (par exempleIsacks, 1988; McQuarrie et al., 2005 ; Jordan et al., 2010 ;
Agneau, 2011). Une autre description acceptée indique que la déformation andine
a progressé par impulsions synchrones généralisées (ou phases : par exemple
Noble et coll., 1979 ; Coira et al., 1982 ; Mégard, 1984 ; Charrier et al., 2007).
Cependant, la contraction de la croûte s'est propagée non seulement à travers la
ceinture andine, mais aussi latéralement par la croissance parallèle aux tranchées
vers le sud de la Cordillère occidentale, comme l'indiquent les âges de
déformation évoluant vers le sud jusqu'à la latitude de Santiago, où le
raccourcissement a commencé à ~ 25 Ma (par exempleArmijo et al., 2010a) (Fig. 1).
Dans ce travail, nous explorons l'hypothèse selon laquelle les processus de
raccourcissement dans l'orogène andin sont fondamentalement diachroniques.
Notre stratégie d'étude commence par analyser les caractéristiques de
premier ordre au bord d'attaque de la marge de subduction andine, où la géologie
et la morphologie cénozoïques sont marquées par la présence généralisée du
désert d'Atacama (ici, le concept de désert d'Atacama inclut le désert de Sechura
au sud du Pérou) . L'approche est centrée sur la détermination des
 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35 3

Fig. 1.L'orogène andin. (un). Cadre tectonique des Andes centrales, avec virage à Arica marquant la charnière de l'Orocline andin (Isacks, 1988)). L'étendue de l'orocline est indiquée (entre 7°S et 33°S). (b). Topographie
agrandie de la région orocline (située par des coins rouges en a) avec contour des principales chaînes de montagnes. Les doubles flèches parallèles à la tranchée indiquent l'emplacement et l'étendue décroissante vers l'est
de la Cordillère occidentale (WC, rouge), de la Cordillère orientale (EC, orange) et de la ceinture Subandes (SB, jaune), associées au développement de l'orocline andin. AP est le plateau de l'Altiplano. La croissance
orogénique bivergente tranchée-perpendiculaire (flèches jaunes) est contrainte par l'âge décroissant du raccourcissement à travers l'orogène : comparer les principaux âges de raccourcissement au centre du WC (50–30
Ma, en Méga Annum) avec l'âge de propagation du raccourcissement au SB (10 Ma) et l'initiation contemporaine du soulèvement du Banc d'Atacama (AB). La croissance orogénique parallèle à la tranchée (latérale) est
indiquée par la diminution vers le sud et vers le nord de la quantité de raccourcissement à travers l'orogène (par rapport à la charnière orocline andine) et par la diminution vers le sud de l'âge d'initiation du
raccourcissement le long du WC : comparer les âges à le WC central (50–30 Ma à 20°N) avec des âges dans le WC sud (25 Ma à 35°S). Les lignes noires segmentées avec des tiques triangulaires représentent les principaux
fronts de montagne bivergents. La trace de la section dansFigure 14est donné. Le vecteur de convergence horizontale Nazca/Amérique du Sud est issu du modèle NUVEL-1A (De Mets et al., 1994). Li est Lima; Ar, Arica ; Sa,
Santiago.

processus qui ont développé une surface à grande échelle et à bas relief perchée
sur le flanc ouest de la Cordillère occidentale, le long de la marge andine (Figure 3
), que nous désignons ici par le Banc d'Atacama.
Morphologiquement, le banc d'Atacama a la forme d'une terrasse géante de 1
à 2 km de haut qui s'étend sur une longueur de plus de 1000 km, recouverte de
sédiments et en pente douce vers l'océan (b1°) (Figues. 2 et 3). La partie nord du
banc d'Atacama est incisée par de profonds canyons, suggérant un soulèvement
tectonique substantiel des terres (Mortimer, 1973; Tosdal et al., 1984 ; Sébrier et
al., 1988 ; Schlunegger et al., 2006 ; Schildgen et al., 2007 ; Thouret et al., 2007).
Cependant, on a longtemps cru que le soulèvement tectonique des régions
côtières, tel que décrit dans le nord du Chili, est relativement ancien (de l'âge
Oligocène-Miocène précoce) et décorrélé des processus d'incision plus jeunes, qui
seraient contrôlés par des conditions climatiques plus humides (Mortimer et Saric,
1975 ; García et al., 2011). Ici, nous analysons les caractéristiques morphologiques
et structurelles du banc d'Atacama, pour distinguer les observations de premier
ordre et réviser les interprétations pour caractériser l'interaction de l'évolution
tectonique avec le changement climatique cénozoïque sur toute la côte pacifique
de l'orogène andin en croissance.
Structurellement, le banc d'Atacama semble être délimité par des systèmes de
failles sur le flanc de la Cordillère occidentale et au large près de la côte (Figure 2),
mais la nature et la signification de ces structures ne sont pas claires et font l'objet
de controverses (voir par exempleAstini et Davila (2010) contre.Armijo et al.
(2010b)). Ici, nous analysons la structure de la Cordillère occidentale, qui englobe
ce qui semble être son épine dorsale cachée (une ancienne chaîne de montagnes
appelée chaîne "Incaic" (Charrier et al., 2013)) qui est tronquée par une surface
d'érosion généralisée (Choja Pediplain (Galli-Olivier, 1967)) et couvertes de dépôts
plus jeunes discordants (~≤30 Ma) (Figure 4). Nous émettons l'hypothèse que le
banc d'Atacama et la structure cachée de la Cordillère occidentale sont à l'échelle
de la marge de subduction des Andes centrales et peuvent donc aider à récupérer
les principales contraintes quantitatives sur l'orogenèse andine et le changement
climatique.
Nous utilisons la couverture haute résolution de la topographie fournie
par la Shuttle Radar Topography Mission (norme SRTM3 avec 90 m
résolution) et des compilations récentes de topographie avec compilation
bathymétrique désignée SRTM 30+ avec une résolution de 900 m (Becker et al.,
2009), permettant de définir les grandes unités morphologiques composant la
marge de subduction des Andes centrales et d'élucider le cadre structural du Banc
d'Atacama expliquant son soulèvement. Ensuite, nous incorporons les résultats
géomorphologiques à un examen des informations géologiques et à de nouvelles
observations sur le terrain de la structure ciblées sur des zones clés de l'épine
dorsale «incaique» cachée de la Cordillère occidentale.
La deuxième étape de notre stratégie consiste à incorporer nos résultats sur la marge de
subduction andine avec des données pertinentes sur la géologie et la géomorphologie andines,
ce qui nous permet de procéder à une réévaluation de l'évolution tectonique-climatique de la
marge de subduction andine tout au long du Cénozoïque supérieur et de construire une simple
section 2D de caractéristiques structurelles modernes à la latitude 21 ° S à l'échelle avec un
raccourcissement et un épaississement de la croûte dans tout le noyau de l'orogène andin. Une
condition importante pour ce modèle est la cohérence avec les processus de couplage actuels à
travers la frontière de la plaque et la génération de tremblements de terre de mégathrust.
Enfin, à plus grande échelle, nous discutons de la manière dont nos résultats
évolutifs 2D sur la marge de subduction et à travers le noyau de l'orogène andin
peuvent être étendus en latitude sur la marge déformante de l'Amérique du Sud,
puis incorporés à un examen sélectif des connaissances actuelles de la frontière
andine. climatiques, la tectonique à l'échelle des plaques et le changement
climatique. Avec cette approche, nous proposons un nouveau concept fédérateur
de l'orogenèse andine.
2. Le banc d'Atacama
2.1. Topographie et morphologie de la marge andine : Banc d'Atacama et
grandes discontinuités structurales
Les Andes centrales forment un coude caractéristique, nommé ici orocline
andine (orocline bolivienne deIsacks (1988)), qui est marqué sur le littoral de
l'Amérique du Sud par un coude à Arica, près de la frontière Pérou-Chili
4 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35

Fig. 2.Esquisse géologique de l'orogène andin. Les principales unités morphologiques et structurales des Andes centrales bivergentes (région continentale à croûte surépaissie constituant le noyau de
l'orogène andin) sont représentées dans des conditions aux limites horizontales (plaques Nazca et Amérique du Sud convergentes). Le vecteur de convergence des plaques provient du modèle NUVEL 1-
A (De Mets et al., 1994). Les unités tectoniques de la marge de subduction andine (avant-arc) vers les tranchées sont spécifiées. Le banc d'Atacama est au-dessus du sous-sol pré-cénozoïque du bloc
marginal rigide. Le banc d'Atacama est délimité à l'est par le chevauchement andin occidental (WAT), qui flanque la cordillère occidentale et constitue une frontière mécanique majeure avec la même
vergence que la zone de subduction (Armijo et al., 2010a). À l'ouest du banc d'Atacama se trouvent le bassin d'Arequipa (AqB), le bassin d'Arica (ArB) et le bassin d'Iquique (IqB), qui forment une chaîne
parallèle à la tranchée sur l'avant-arc vers l'océan (Coulbourn et Moberly, 1977). La structure globale à travers l'orogène (affichant toutes les unités et structures représentées ici) est indiquée dans la
section affichée dansFigure 14. Sa trace est indiquée ici en rouge à 21°S de latitude. En outre, l'empreinte des profils de fauchée perpendiculaire à la tranchée et les interprétations discutées dans Figure
7(P1–P3 ; C1–C3) sont repérés par des rectangles allongés marqués en rouge. Enfin, les rectangles rouges gras localisent les cartes tectoniques détaillées (Figues. 9 et 12).

frontière (Figues. 1, 2 et 3). Examiner les caractéristiques morphologiques de la marge
andine (Figues. 5–7), notre analyse de la topographie utilise des profils de fauchée
construits le long et à travers la direction des deux bras de l'Orocline andin (nord du Chili
et sud du Pérou). Les deux côtés du virage d'Arica sont couverts de manière pratique,
améliorant les caractéristiques à plus grande échelle, en construisant des images "à large
bande" (Figues. 5bc et 6b-c) composé d'une série de≥Profils parallèles à la tranchée de
500 km de long balayant la topographie des terres et des fonds marins sur une largeur
significative de la marge (~≥350 km), utilisant des données SRTM 30+ (incorporant la
bathymétrie) avec une résolution de 30 secondes d'arc (~900 m) (Becker et al., 2009). La
même technique « large fauchée » est appliquée pour capturer les détails de la
morphologie terrestre avec des profils parallèles à la tranchée balayant une largeur de ~≥
200 kilomètres (Figues. 5d et6d) et en utilisant des données SRTM3 plus précises
avec une résolution de 3 secondes d'arc (~90 m). Pour recouper les informations, une série de
profils de fauchée perpendiculaires à la tranchée d'environ 500 km de long (Figure 7) se
concentrent sur des sections sélectionnées (voir emplacement dansFigure 2) à travers la marge
andine sur une largeur réduite de quelques dizaines de km dans les données SRTM 30+.
Grandes caractéristiques à l'échelle de l'orogène de la topographie (Figues. 5–7) sont
les suivants : (1) Le relief total de plus de 13 km depuis les sommets de la Cordillère
occidentale (≥5000 m d'altitude) jusqu'aux profondeurs de l'axe de la tranchée (~ 8000 m
de profondeur) semble être un soulèvement de 250 km de large de la marge andine en
gros (avec ~ 3 ° de pente moyenne). Ce soulèvement représente un gradient abrupt à
grande échelle, comparable à l'escarpement topographique (8 km de haut, 150 km de
large, également avec ~ 3 ° de pente moyenne) flanquant l'Himalaya. (2) Le soulèvement
andin occidental est cependant fragmenté en une volée de marches, qui représentent
des morphologies en bas-relief,
 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35 5

Fig. 3.Banc d'Atacama dans la marge de subduction andine. Affichage 3D oblique (GoogleEarth) des principales unités de l'orogène andin mettant l'accent sur le gauchissement vers le bas et la
morphologie en escalier de la marge de subduction. La vue est vers le sud-est. La position de l'arc volcanique moderne et l'étendue de l'avant-arc sont décrites. Sur l'avant-arc vers la terre, le banc plat
d'Atacama (jaune) est géologiquement similaire à une terrasse géante, surimprimant le bassin déformé de la dépression centrale (marron), qui s'étend plus loin à l'intérieur des terres et drape les flancs
de la Cordillère occidentale. L'avant-arc côté océan est caractérisé par une terrasse sur un chapelet de bassins (Arequipa, ArB ; Iquique, IqB ; et Arica, ArB) (Coulbourn et Moberly, 1977), représenté par
deux tons de bleu clair. Une analyse quantitative de la topographie de la marge est donnée dansFigues. 5–7.

ayant évolué pendant une période de temps significative avec un niveau de base
stable. Les deux étapes les plus importantes sont le plateau de l'Altiplano et le
banc d'Atacama, respectivement à ~ 4000–4500 m et ~ 1000–2000 m d'altitude. (3)
Le banc d'Atacama apparaît clairement comme une unité tectonique
fondamentale à la même échelle que le plateau de l'Altiplano et l'Orocline andin.
(4) La troisième étape est une terrasse sur l'avant-arc vers l'océan à ~ 400–1600 m
de profondeur, sous laquelle la sédimentation moderne s'est accumulée dans des
bassins inclinés formant une chaîne parallèle à la tranchée (Coulbourn et Moberly,
1977). (5) Comme démontré plus loin (Articles 3 et 4), deux discontinuités
structurelles majeures, ou systèmes de failles, semblent former les principales
frontières (entre le plateau de l'Altiplano et le banc d'Atacama, ainsi qu'entre le
banc d'Atacama et la terrasse dans l'avant-arc vers l'océan) et contrôler le
développement du vol de pas.
2.2. Évolution cénozoïque tardive du Banc d'Atacama : bassin de dépression centrale
entre deux pédiplaines
En utilisant les preuves géologiques disponibles, il est possible de définir les
caractéristiques de base du banc d'Atacama jusqu'à une certaine profondeur et de
déchiffrer son évolution structurelle (Figure 8), qui semble étroitement associée à
l'évolution cénozoïque de conditions semi-arides à extrêmement arides dans le
désert d'Atacama (par exempleJordan et al. (2014)). Le sommet du banc d'Atacama
correspond à la partie ouest plate d'une vaste surface d'érosion contrôlée par le
climat appelée Atacama Pediplain (par exemple (Hartley et Evenstar, 2010)), qui
descend vers l'ouest à partir d'altitudes de ~≥3000 m sur le flanc de la Cordillère
Occidentale à des altitudes de ~≤1000 m au sommet de la Cordillère Côtière. Sous
le pédiplain d'Atacama se trouve un bassin avant-arc continental en forme de coin,
appelé bassin de dépression centrale (CDB), qui s'est formé sur le piémont ouest
des Andes à l'Éocène supérieur–Miocène supérieur (de ~30 à ~10Ma) et est
considéré comme de type avant-pays (Victor et al., 2004 ; Hartley et Evenstar,
2010). Le CDB est rempli d'un tas sédimentaire (jusqu'à ~ 1,5 km d'épaisseur)
graduant vers l'est en alluvions à gros grains provenant de la Cordillère
occidentale et de grandes coulées d'ignimbrite ont éclaté de l'arc volcanique
du Miocène (Farías et al., 2005 ; Hartley et Evenstar, 2010 ; Schlunegger et
al., 2010).
Plus en détail stratigraphiquement, le bassin de la dépression centrale a
commencé à se développer avec le dépôt de la formation oligocène d'Azapa (
Charrier et al., 2007), à peu près corrélé avec le groupe Moquegua de la fin de
l'Éocène au début du Miocène au sud du Pérou (Sébrier et al., 1988 ; Thouret et al.,
2007). Il a été démontré que dans certains endroits, ce dernier groupe peut
s'étendre jusqu'à la fin du Miocène ou même le Pliocène (Roperch et coll., 2006).
Cependant, la plupart des sédiments associés à la formation Azapa et au groupe
Moquegua (unités désignées Moquegua A et Moquegua B par (Roperch et coll.,
2006)) apparaissent clairement suivis par la mise en place dominante de cendres
volcaniques et de coulées de lave qui couvrent une grande partie du paysage, qui
se regroupent généralement dans la formation d'Oxaya de la fin de l'Oligocène au
Miocène moyen (également appelée ignimbrites d'Oxaya) (Muñoz et Charrier,
1996 ; Charrier et al., 2007 ; Schlunegger et al., 2010), et à peu près en corrélation
avec les ignimbrites formant des plateaux appelés collectivement les ignimbrites
Huaylillas au sud du Pérou (Sébrier et al., 1988 ; Thouret et al., 2007). Ensuite, au-
dessus des grandes unités d'ignimbrite se trouve la formation d'El Diablo du
Miocène moyen-inférieur (Charrier et al., 2007), qui peut s'étendre jusqu'à la fin du
Miocène (Schlunegger et al., 2006). La formation El Diablo du nord du Chili peut
être grossièrement corrélée avec la formation de Chuntacala au sud du Pérou, (
Sébrier et al., 1988). Depuis ~14 Ma (Miocène moyen), dépôt de graviers associé à
des remaniements fluviaux mineurs et au changement climatique (Evenstar et al.,
2009) semble avoir conduit à une progression
6 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35

Fig. 4.Structure "incaique" cachée de la Cordillère occidentale sous les pédiplaines Choja et Atacama flexurées. Affichage 3D oblique (GoogleEarth) montrant la structure plissée "gelée" de la Cordillère occidentale (zone
nord de la Cordillère Domeyko) sous la flexion monoclinale andine occidentale affectant les pédiplaines. Le pédiplaine d'Atacama surmonte l'empilement sédimentaire/volcanique de l'Oligocène précoce et du Miocène
tardif déposé dans le bassin de la dépression centrale (voirFigure 8). Sous ces dépôts se trouve Choja Pediplain marquant la forte discordance sur les roches mésozoïques plissées à verge ouest du bassin composite des
Andes du Jurassique précoce à la fin du Paléocène. Trois caractéristiques de premier ordre de l'orogenèse andine sont identifiées de manière spectaculaire : (1) La principale période de raccourcissement tectonique et
d'exhumation du socle à travers la Cordillère occidentale (Paléocène supérieur-Éocène, entre 50 Ma et 30 Ma) ; (2) Les effets de l'augmentation de l'aridité au cours de l'Oligocène le plus ancien (~33 Ma) sur toute la côte
Pacifique du centre de l'Amérique du Sud ; (3) Les effets de l'hyper-aridité depuis l'abandon du Miocène supérieur du pédiplain d'Atacama (~10 Ma). La vue est vers le nord. Chacarilla Canyon est au milieu; Pica et banc
d'Atacama en arrière-plan à gauche. La géologie de la région est décrite dansFigues. 9 et 10.

l'achèvement et l'abandon éventuel de la plaine d'Atacama (par exemple
Evenstar et al. (2009);Jordan et al. (2014)). Des cendres datées intercalées
dans les graviers supérieurs retravaillant la formation d'El Diablo indiquent
des âges aussi jeunes que 5 à 6 Ma, à la fois dans le nord du Chili et le sud
du Pérou (Saez et al., 1999 ; Hoke et al., 2007 ; Schildgen et al., 2009).
Cependant, contrairement au développement climatiquement contrôlé de la
plaine d'Atacama, son abandon semble être associé à un changement
tectonique significatif, impliquant l'incision du canyon et le soulèvement des
terres (qui est discuté plus loin dans cette section).
L'évolution du bassin de la dépression centrale et l'établissement
éventuel du banc d'Atacama ont enregistré l'évolution du climat vers l'hyper-
aridité actuelle dans le désert d'Atacama (≤5 mm/an de précipitations) et
plus généralement le changement climatique au cours
côte ouest du centre de l'Amérique du Sud (voirrubrique 2.3et discussions
parHartley et Chong (2002);Hartley et al. (2005);Rech et al. (2006);Rech et al.
(2010);Amundson et al. (2012);Jordan et al. (2014)). Un élément de preuve
important sur le passage de l'aridité à l'hyper-aridité provient des études
d'enrichissement en supergènes dans les gisements de porphyre-cuivre du
nord du Chili (Alpers et Brimhall, 1988 ; Sillitoe et McKee, 1996 ; Arancibia et
al., 2006), qui indiquent une érosion et donc des taux de précipitations
décroissant de manière significative après 14 Ma, parallèlement à un
événement de refroidissement global du Cénozoïque (Zachos et al., 2008) et
avec l'intensification d'un courant froid d'upwelling Pérou-Chili entre 15 et 10
Ma (voir les discussions deGrégory-Wodzicki (2000);Houston et Hartley
(2003)). Cette corrélation serait stratigraphiquement signée par la fin
d'importants dépôts de sédiments (formation d'El Diablo)

Fig. 5.Topographie parallèle aux tranchées le long de la marge de subduction andine - Nord du Chili.Figues. 5 et 6ont pour but de décrire les principales caractéristiques morphologiques de la marge des Andes centrales
sur les deux bras de l'Orocline andin (Isacks, 1988) (couvrant les deux côtés du virage d'Arica, cf.Figues. 1, 2 et 3). Ainsi, la continuité de ces fonctionnalités peut être visualisée. (un). Vue de face 3D à l'est de la zone décrite, à
l'aide des données Shuttle Radar Topography Mission SRTM 30+ (Becker et al., 2009) pour produire le profil à large fauchée N–S ci-dessous. Le virage d'Arica est à gauche. Le soulèvement de la marge andine est bien
visible, ainsi que ses principales étapes, indiquées en caractères rouges : Plateau de l'Altiplano et Banc d'Atacama. Une superposition de deux tons de bleu clair (selon l'épaisseur des sédiments) indique la marche du large
constituée par un chapelet de bassins en terrasses dont le bassin d'Arica. (b). Profil à large bande balayant systématiquement la topographie indiquée dans la vue 3D. L'image est obtenue en empilant une série de profils
N–S échantillonnés à pleine résolution (chaque 30 secondes d'arc) entre 18°S–25°30′S et 72°O–67°26′
W). L'exagération verticale est VE = 7,5. (c). L'interprétation de l'image en (b) décrit les principales caractéristiques morphologiques de la marge s'étendant jusqu'à la latitude 23°S (péninsule de Mejillones–Salar de Atacama),
au sud de laquelle des variations dans le style structural des Andes centrales, clairement distinguables dans le topographie, sortent du cadre de cette étude. La péninsule de Mejillones est une singularité morphologique de
la marge, représentant une complexité structurelle de la plaque continentale dominante associée à la segmentation de la rupture sismique à l'interface de subduction (Béjar-Pizarro et al., 2010). Les caractères rouges
indiquent le plateau de l'Altiplano (AP), le banc d'Atacama (AB, en jaune), le bassin d'Arica (ArB) et le bassin d'Iquique (IqB). Les éléments sous le niveau de la mer sont en bleu foncé, à l'exception des bassins de la marche
proche du littoral (bleu clair). Les unités sédimentaires et volcaniques déformées du Bassin de la Dépression Centrale (en orange) masquent largement le flanc de la Cordillère Occidentale, sauf dans la Cordillère Domeyko.
Le cadre rouge indique l'emplacement du gros plan ci-dessous. (d). Gros plan de la topographie terrestre en utilisant la même technique à large fauchée et les données SRTM3 (avec une résolution de 3 secondes d'arc).
L'image empilée comprend la majeure partie de la zone couverte par la carte dansFigure 9. Le trapèze rouge englobe approximativement la vue aérienne affichée dansFigure 11un. L'arc volcanique moderne est clairement
visible en arrière-plan, au-dessus des surfaces planes du plateau de l'Altiplano et du banc d'Atacama (rehaussement jaune). Les canyons qui descendent du plateau de l'Altiplano (Chacarilla, Guatacondo et Mani) traversent
le flanc ouest de la cordillère Domeyko, où affleure la structure de charriage à vergence ouest (Figues. 4 et 9-11). Au cours inférieur de la rivière Loa, un canyon de 1 kilomètre de profondeur est incisé à travers le banc
d'Atacama. La zone également élevée de l'image face à la mer au premier plan (à l'ombre) est l'escarpement côtier (CS).
R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35 7
8 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35
et processus de pédimentation (Atacama Pediplain) en tête du CDB, avant
son enchâssement par des canyons (voirFigure 8). Cependant, l'évolution
progressive vers l'hyper-aridité à partir du Miocène moyen semble inclure
des fluctuations et une nouvelle augmentation de l'hyper-aridité pliocène (
Hartley et Chong, 2002 ; Allmendinger et al., 2005 ; Hartley et al., 2005 ; Rech
et al., 2006 ; Rech et al., 2010 ; Amundson et al., 2012 ; Jordan et al., 2014),
qui pourrait être associée à une température de surface de la mer
relativement chaude au Pliocène le long de la côte péruvienne (Dekens et al.,
2007 ; Jordan et al., 2014).
À la base du bassin de la dépression centrale se trouve une surface
d'érosion régionale nommée Choja Pediplain (Galli-Olivier, 1967) (voirArticle
2.3). Sous cette surface se trouvent des roches sédimentaires et
magmatiques préalablement déformées associées à une couche épaisse (≥
10 km d'épaisseur) arc mésozoïque proto-andin et système de bassins
d'arrière-arc (période précoce du cycle andin) déposés au sommet de roches
métamorphiques paléozoïques et précambriennes (Mpodozis et Ramos,
1989 ; Sempere et al., 2002 ; Charrier et al., 2007 ; Schildgen et al., 2009) (
Figure 8). Il a été suggéré que l'ensemble formé par l'arc magmatique
mésozoïque enchâssé dans les roches du socle paléozoïque et plus ancien
constitue le socle froid et rigide du bloc marginal à l'échelle crustale
flanquant la Cordillère occidentale sur plusieurs milliers de kilomètres (
Armijo et al., 2010a) (Figues. 2 et 7). La structure définissant la frontière
entre la Cordillère Occidentale et le Bloc Marginal (donc expliquant peut-être
le saut topographique entre le Plateau de l'Altiplano et le Banc d'Atacama,
voirFigues. 7 et 8) correspondrait à la poussée majeure des Andes
occidentales (WAT) (Armijo et al., 2010a, 2010b). Cependant, la topographie
de la marge centrale des Andes indique une autre étape continue près de la
côte entre le banc d'Atacama et l'avant-arc vers l'océan (Figure 7), ce qui
appelle une explication structurelle.
Les caractéristiques de base pour limiter l'évolution du bassin de la dépression
centrale sont les suivantes. Au sud du Pérou, le CDB préserve une couche de
sédiments marins intercalés vieux de 25 Myr (Thouret et al., 2007), indiquant que
la sédimentation à cette époque dans le piémont des Andes s'est produite à un
niveau bas, proche du niveau de base océanique. La couche marine se trouve
maintenant près du flanc de la Cordillère occidentale à environ 50 km à l'intérieur
des terres à partir de la côte, à environ 2000 m d'altitude (Tosdal et al., 1984 ;
Sébrier et al., 1988 ; Thouret et al., 2007 ; Schildgen et al., 2009) (emplacement
dansFigure 12), sous la surface du Banc d'Atacama, qui est maintenant incisé par
une série de profonds canyons descendant jusqu'à l'océan à partir des sources du
plateau de l'Altiplano et de la Cordillère occidentale (Figues. 3–6).40Ar/39Ar âge
déterminations (Thouret et al., 2007) et données de thermochronologie apatite (U–
Th)/He (Schildgen et al., 2009) impliquent au moins 2,4 à 3 km d'incision de la
rivière par ces canyons après ~ 9 Ma (dans la rivière Cotahuasi-Ocoña) (Schildgen
et al., 2009 ; Schildgen et al., 2010). Ces observations nécessitent un minimum de
1,4 à 2 km de soulèvement différentiel de la cordillère occidentale par rapport au
banc d'Atacama et ~ 1 km de soulèvement global des terres par rapport au niveau
de base océanique (banc d'Atacama couplé à la cordillère occidentale et au plateau
de l'Altiplano) (Schildgen et al., 2009), conduisant l'incision des canyons.Schilgen et
al. (2009) ont discuté de deux phases distinctes d'incision, la première à travers la
Cordillère occidentale, et la seconde à travers le banc d'Atacama et la région
côtière. Dans le nord du Chili, des canyons similaires ont été incisés en direction
du Pacifique à travers le banc d'Atacama jusqu'à 1 km après 11 Ma, ou plus
récemment (Schlunegger et al., 2006 ; Schlunegger et al., 2010 ; García et al.,
2011 ; Kirk-Lawlor et al., 2013), suggérant un soulèvement des terres important (~
0,6 à 1 km) par rapport au niveau de base océanique, compatible avec la présence
du spectaculaire escarpement côtier de 1 km de haut (Armijo et Thiele, 1990) (
Figure 10), et avec des observations d'ensembles inférieurs de plates-formes et
terrasses marines glacio-eustatiques témoignant de
Figure 6.Topographie parallèle aux tranchées le long de la marge de subduction andine - Sud du Pérou. La démarche est la même que dansFigure 5. (un). Vue de face 3D au Nord-Est de la zone couverte par le profil en
large fauchée NW-SE ci-dessous (points d'angle : 17°41′S/76°30′W; 13°29′S/74°14′W; 16°27′S/68°33′W; 20°38′S/70°52′W). Le virage d'Arica est à droite. (b). Profil large bande utilisant les données SRTM 30+. (c). Interprétation
de l'image en (b), avec les mêmes couleurs et symboles qu'enFigure 4. Le cadre indique l'emplacement du gros plan ci-dessous. (d). Gros plan sur la topographie terrestre à l'aide des données SRTM3. L'image empilée
comprend la majeure partie de la zone couverte par la carte dansFigure 12. Le haut volcan Coropuna émerge au-dessus du plateau de l'Altiplano, alors que le banc d'Atacama (rehaussement jaune) est retranché par les
canyons des rivières Ocoña et Majes.
soulèvement côtier du Pléistocène tardif (ex.Armijo et Thiele (1990);Ortlieb et
al. (1996);Marquardt et al. (2004);Regard et al. (2010)).
En contraste frappant avec les preuves du sud du Pérou, on a longtemps
considéré que le soulèvement des régions côtières du nord du Chili serait
indépendant et beaucoup plus ancien (Crétacé-Paléocène ; ~≥25 Ma) que le post-
Miocène supérieur (~≤11 Ma) incision de canyons (Mortimer et Saric, 1975 ; Farías
et al., 2005 ; García et al., 2011). Cependant, l'hypothèse d'un soulèvement ancien
(~≥25 Ma) semble controversée (Schildgen et al., 2007 ; Schlunegger et al., 2010).
En principe, le début de l'incision n'est pas nécessairement déclenché par le
soulèvement de surface, car il pourrait également être une réponse au
changement climatique (Alpers et Brimhall, 1988 ; Grégory-Wodzicki, 2000).
Suivant l'hypothèse d'un soulèvement ancien (~≥25 Ma) et incision subséquente,
García et al. (2011)a suggéré que l'incision du canyon à travers le banc d'Atacama
aurait pu être déclenchée au cours du Miocène supérieur-Pléistocène (~≤11 Ma),
qui serait une période d'hyper-aridité prédominante, par une augmentation du
ruissellement associée à d'éventuelles poussées locales de semi-aridité. Il existe
des preuves géologiques limitées pour un tel scénario, bien que (comme indiqué
ci-dessus) une période pliocène de chaleur relative, compatible avec une chaleur à
l'échelle mondiale, semble justifiée (par exempleDekens et al. (2007);Jordan et al.
(2014);Molnar et canne (2007)). Alternativement,Armijo et Thiele (1990)ont suggéré
que l'uniformité à grande échelle du Banc d'Atacama (voirFigues. 3, 5 et 6)
s'explique simplement par une évolution dans l'ordre inverse : d'abord la
formation du pédiment par les processus de planation (sédimentaire et érosive)
s'avançant vers l'océan, puis le soulèvement tectonique. Ici, nous préférons
prendre ce dernier scénario, car il apparaît désormais fondé à la fois sur des
preuves géologico-paléoclimatiques et sur des preuves morphologiques bien
datées contraignant le soulèvement tectonique : Premièrement, depuis ~14 Ma,
évolution du climat passant progressivement de l'aridité à l'hyper-aridité (Alpers et
Brimhall, 1988 ; Gregory-Wodzicki, 2000 ; Jordan et al., 2014), contemporaine de la
fin progressive du dépôt de sédiments dans le CDB de la formation Miocène
précoce-tardif d'El Diablo (Saez et al., 1999 ; Charrier et al., 2007 ; Hoke et Lamb,
2007 ; Schildgen et al., 2009 ; Jordan et al., 2014). Deuxièmement, depuis ~ 10–7
Ma, soulèvement de surface relativement uniforme de la cordillère occidentale en
gros avec le banc d'Atacama dans le sud du Pérou et le nord du Chili, ce qui a
déclenché l'incision vers l'avant d'environ 1 km de canyons à travers le banc
d'Atacama (Schildgen et al., 2007 ; Jordan et al., 2010 ; Schlunegger et al., 2010 ;
Jeffery et al., 2013 ; Kirk-Lawlor et al., 2013). Dans ce cas, la chaleur du Pliocène
aurait pu contribuer en augmentant les précipitations et en améliorant le
processus d'incision, avant que les conditions ne reviennent à l'hyper-aridité
depuis ~≤3 Ma.
Une caractéristique claire de la morphologie est que les dépôts du Bassin de la
Dépression Centrale (en particulier les unités d'ignimbrite formant une couverture
étendue) couvrent largement les pentes de la Cordillère occidentale, à certains
endroits jusqu'au plateau de l'Altiplano, masquant ainsi la structure frontale des
Andes (par exempleSchilgen et al. (2009))(voirFigure 4). Cependant, il a été montré
que le développement du CDB est associé à une déformation de charriage à
vergence ouest relativement faible (représentant ~ 3 km de raccourcissement (
Victor et al., 2004)) produisant une vaste flexure monoclinale au flanc de la
Cordillère Occidentale et son soulèvement (par rapport à la CDB), associée à de
discrètes poussées localisées et à des flexions plus faibles à sa base (Mpodozis et
Ramos, 1989 ; Muñoz et Charrier, 1996 ; Pinto et al., 2004 ; Victor et al., 2004 ;
Farías et al., 2005 ; Garcia et Hérail, 2005 ; Hoke et al., 2007 ; Jordan et al., 2010 ;
Pinto et al., 2010 ; Hall et al., 2012) (Figues. 3, 8, 9 et 13).
En résumé, le banc d'Atacama résulte de l'évolution au cours des 30 derniers millions
d'années d'un bassin de dépression centrale à sommet plat, en forme de coin, de type
avant-pays, formé probablement près du niveau de la mer, sur le piémont ouest des
Andes en croissance, intercalé entre deux pédiplaines (Figure 8).
R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35 9
dix R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35

Sous l'action concomitante de la tectonique et de l'augmentation de l'aridité, le
CDB à déformation lente a reçu relativement peu de sédiments et a été
progressivement biseauté par l'érosion et finalement abandonné à environ 10 Ma.
En conséquence, le pédiplain d'Atacama en pente ouest, de forme concave vers le
haut, s'étendant vers le Pacifique, s'est formé, et le banc d'Atacama correspond à
sa partie plate non déformée (Figure 8). Depuis ~ 10–7 Ma, la plaine abandonnée
d'Atacama dans des conditions hyper-arides et son socle rigide ont été incisés par
de profonds canyons creusés vers l'avant depuis l'océan en réponse à une baisse
du niveau de base d'environ 1 km associée à un soulèvement andin massif (
Schlunegger et al., 2010 ; Kirk-Lawlor et al., 2013).
2.3. Changement climatique indiqué par Choja Pediplain, à la base du CDB
Le processus global de formation du banc d'Atacama (CDB affamé et
développement du pédiplain d'Atacama) s'est produit de manière contemporaine
avec l'évolution des conditions arides à hyper-arides qui ont prévalu dans le désert
d'Atacama probablement depuis ~ 30 Ma (après l'achèvement du Choja Pediplain,
voirFigure 8) ou plus tôt, sur toute la côte pacifique du centre de l'Amérique du
Sud (Garréaud et al., 2010). En effet, l'aridité à la semi-aridité a pu dominer le
climat à l'ouest du continent, aux basses latitudes (équatoriales à subtropicales),
depuis ~150 Ma (Jurassique supérieur, cf.Hartley et al. (2005)). Cependant, comme
on le voit dansFigues. 4, 11b–c et schématisé enFigure 8, la plaine de Choja
coïncide avec la discordance basale sous les unités stratigraphiques
d'amincissement vers l'est de la CDB, presque non déformées et dépourvues
d'érosion significative, au-dessus de structures antérieures déformées et érodées,
que nous interprétons comme une caractéristique de premier ordre des Andes
(voir plus haut discussions sur cette caractéristique, souvent désignée surface
« post-incaique », par ex.Noble et al. (1979);Tosdal et al. (1984);Hartley et Evenstar
(2010)). Indépendamment d'un éventuel changement d'activité tectonique et
d'autres conséquences structurelles et mécaniques (analysées ultérieurement),
cette caractéristique majeure est indicative d'un changement de pouvoir érosif à
environ ~ 30 Ma, sur une région à l'échelle de la côte ouest des Andes centrales. .
Certaines inférences peuvent être retenues : (1) La réduction du pouvoir érosif à
grande échelle serait cohérente avec une réduction substantielle des
précipitations, une augmentation de l'aridité et de la désertification à Atacama. (2)
Un tel changement à l'échelle des Andes centrales (Montgomery et al., 2001) serait
révélateur d'un changement climatique dans toute l'Amérique du Sud associé à
des changements globaux (par exempleZachos et al. (2001)). (3) Indépendamment
de cette dernière inférence, le changement climatique inféré doit s'être produit
après un épisode significatif d'érosion efficace des caractéristiques tectoniques
fortement déformées de la Cordillère occidentale. Les implications climatiques (y
compris une interaction possible entre la tectonique et l'augmentation de l'aridité)
sont discutées plus en détail avec les preuves tectoniques dansRubriques 3.3.3,5
et 6de ce papier.
3. Structure cachée de la Cordillère occidentale : épine dorsale « incaïque » sous le
pédiplain de Choja
3.1. Structure du flanc ouest des Andes : tectonique pré-andine, andine
précoce et andine tardive
De toute évidence, la déformation modeste (~ 3 km de raccourcissement)
observée à travers le CDB au nord du Chili à l'aide de profils sismiques à faible
pénétration (Victor et al., 2004) n'est pas à l'échelle du relief structurel du
Cordillère occidentale et épaisseur de la croûte en dessous. La majeure partie de la
déformation à la limite entre le Bloc Marginal et la Cordillère Occidentale et
responsable de la structure de la Cordillère Occidentale est antérieure à 30 Ma et
dissimulée en discordance par les sédiments CDB et les ignimbrites (Haschke et
Gunther, 2003). Cependant, des observations clés peuvent être recueillies dans la
région nord de la cordillère Domeyko, et en particulier au sud du canyon de
Chacarilla (Figure 9; voir l'emplacement de la zone dans la topographie interprétée
à large fauchée dansFigure 5, cartes détaillées enFigues. 9–10et des
photographies de terrain dansFigure 11). Là, une section globale d'une ceinture de
chevauchement plissé à vergence ouest délimitée à l'est par un contrefort de sous-
sol exhumé qui révèle l'épine dorsale de la Cordillère occidentale est bien exposée
et peut être déterminée en détail (Figure 13). Pourtant, la géologie de la Cordillère
Domeyko présente également des preuves des caractéristiques géologiques de
son évolution tectonique antérieure. Ces caractéristiques semblent fondamentales
pour notre compréhension de l'orogenèse andine. Les principaux faits des cycles
structuraux pré-andins et andins, décrits sommairement ci-après, sont associés à
l'évolution des cellules de convection du manteau à l'échelle mondiale qui ont
entraîné l'assemblage (concomitant avec les cycles pré-andins) et la dispersion
ultérieure (concomitante avec le cycle andin) de la Pangée et des fragments
continentaux du Gondwana (Dalziel et Forsythe, 1985 ; Collins, 2003).
3.2. Accrétion du socle structurel andin lors de l'assemblage du
Gondwana
Le socle structurel andin a été façonné à l'époque pré-andine par un
processus prolongé d'amarrage et d'accrétion progressive de divers
terranes au craton amazonien (Ramos, 1988; Bahlburg et Hervé, 1997 ;
Rapela et al., 1998 ; Lucassen et al., 2000). Le résultat global à l'échelle
mondiale de ce processus est l'assemblage du royaume sud-américain
du Gondwana et du super continent Pangée (Ramos, 1988; Bahlburg et
Hervé, 1997 ; Lucassen et al., 2000). Les roches du socle gondwanien de
la cordillère Domeyko sont exposées le long de son épine dorsale
structurelle élevée, y compris les micaschistes de la formation Choja
d'âge protérozoïque (ou pré-silurien, voirCharier et al. (2007)), qui sont
considérés comme faisant partie du terrane d'Arequipa–Antofalla (
Ramos et al., 1986). Ce terrane comprend également d'autres roches
protérozoïques bien exposées dans la cordillère occidentale et côtière
du sud-ouest du Pérou, ainsi que dans le nord-ouest de l'Argentine (
Shackleton et coll., 1979 ; Loewy et al., 2004 ; Ramos, 2008 ; Casquet et
al., 2010). Au total, l'ensemble Arequipa-Antofalla aurait été accrété au
Gondwana au cours de l'Ordovicien (Charrier et al., 2007 ; Ramos, 2008
). La fermeture du cycle gondwanien de subduction et d'accrétion
continentale est l'activité magmatique intense du Carbonifère tardif au
Permien précoce documentée par le volcanisme et les intrusions
granitiques majeures, essentiellement la formation de Collahuasi dans
la région nord de Domeyko (Vergara et Thomas, 1984). Ce magmatisme
est suivi d'un processus d'extension crustale au cours du Trias (
Sempere et al., 2002 ; Charrier et al., 2007), caractérisée par une
interruption ou une faible subduction à la marge sud-américaine et le
développement d'un système de rift continental associé à une
sédimentation dans des demi-grabens (principalement représentés au
nord du Chili et dans la région de Domeyko par les formations El
Profeta et La Ternera (Charrier et al., 2007)).

Fig. 7.Topographie tranchée-perpendiculaire et géologie de base à travers la marge de subduction andine - Sud du Pérou (P1–P3) et Nord du Chili (C1–C3). Les principales caractéristiques de la morphologie et de la
structure sont illustrées à l'aide de profils transversaux discrets le long d'une étendue de marge d'environ 1000 km, échantillonnant les deux branches de l'Orocline andin. Les profils d'andain (situés dansFigure 2) sont
construits en utilisant les mêmes données SRTM 30+ que dansFigues. 5–6. Distance de la tranchée en km. Exagération verticale VE = 8,33. Sous le banc d'Atacama (jaune) et la pédiplaine d'Atacama (brun rougeâtre), se
trouve le bassin de la dépression centrale de l'Éocène tardif – Miocène tardif (de ~ 40 à ~ 10Ma) (brun) correspondant stratigraphiquement aux formations d'Azapa et d'El Diablo au nord du Chili (Farías et al., 2005 ; García et
al., 2011 ; Charrier et al., 2013) et au groupe Moquegua au sud du Pérou (Thouret et al., 2007 ; Schildgen et al., 2009 ; Décou et al., 2011) (voirFigure 8). Les ruptures majeures dans la topographie de l'avant-arc marquent les
limites de failles séparant les unités principales du socle (représentées schématiquement par des bandes grises). La cassure au pied des Andes (Cordillère occidentale) correspond (comme discuté dans le texte,Articles 2.2
et 3.4) à la Poussée Andine Occidentale (WAT, voirFigure 8). Le bloc marginal (Armijo et al., 2010a), situé entre les Andes et la tranchée, est divisé en deux parties par un système de failles offshore situé relativement près du
littoral. Le banc d'Atacama surmonte la région du piémont surélevé (violet foncé) du sous-sol du bloc marginal, tandis que la région d'affaissement du sous-sol du bloc marginal (violet clair) sous-tend l'avant-bras vers
l'océan, sur lequel se trouvent les bassins d'Arequipa et d'Iquique, formant en vue cartographique un chapelet de bassins (voirFigues. 2 et 4–6).
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Figure 8.Évolution cénozoïque (après 30 Ma) du piémont du flanc ouest des Andes centrales : preuve d'une aridité croissante. La figure décrit schématiquement l'évolution tardive du piémont, après
l'achèvement de la principale impulsion tectonique de raccourcissement et de formation de montagne associée à une érosion importante et à l'exhumation du socle de la Cordillère occidentale entre
~50 Ma et 30 Ma, qui est bien exposée dans la Cordillère Domeyko zone (voir texte,Article 3.4, etFigues. 4 et 9–11). La déformation précoce s'est produite par l'inversion d'un arc volcanique proto-andin
(Mésozoïque) et d'un système de bassin d'arrière-arc, qui s'était précédemment formé à la marge de subduction de l'Amérique du Sud. La meilleure preuve du raccourcissement s'est produite par le
développement d'une ceinture de poussée plissée à vergence ouest (vert clair orné de bandes tordues en vert plus foncé) associée à l'activité de la poussée andine occidentale, indiquée par des flèches
doubles sous la frontière entre les roches mésozoïques et le sous-sol andin (cordillère occidentale). La géométrie globale de la scène actuelle est représentée sans exagération verticale par la coupe en
Figure 13. Les noms des formations stratigraphiques sont ceux utilisés pour les unités définies au nord du Chili. Les quatre panneaux sont destinés à décrire les principales caractéristiques de l'évolution
du piémont alors que la Cordillère occidentale s'élève lentement au-dessus de celui-ci depuis 30 Ma, développant un vaste monoclinal à son flanc (Isacks, 1988; Hoke et al., 2007 ; Jordan et al., 2010 ;
Décou et al., 2011), associé à des poussées localisées discrètes à sa base (Muñoz et Charrier, 1996 ; Victor et al., 2004 ; Farías et al., 2005 ; García et Hérail, 2005). Le degré relatif d'aridité pour chaque
panneau est indiqué entre parenthèses. L'érosion depuis 30 Ma est bien moindre qu'immédiatement après l'impulsion tectonique précédente. Panneau en bas à droite (instantané à ~30 Ma) : une
surface d'érosion (désignée Choja Pediplain :Galli-Olivier (1967)) s'est formé sur la structure plissée tronquée, ainsi que sur les roches du socle exhumées du début de la Cordillère occidentale et de la
région côtière. Panneau en haut à droite (évolution de ~30 Ma à 15 Ma) : le bassin de la dépression centrale commence par le dépôt de la formation oligocène d'Azapa (corrélée avec le groupe de
Moquegua au sud du Pérou (Sébrier et al., 1988 ; Thouret et al., 2007)) suivi d'une série de cendres volcaniques et de coulées de lave (principalement les ignimbrites d'Oxaya (Muñoz et Charrier, 1996 ;
Schlunegger et al., 2010), en corrélation avec les ignimbrites Huaylillas du sud du Pérou (Sébrier et al., 1988 ; Thouret et al., 2007) alimenté par l'arc volcanique miocène voisin. Panneau inférieur gauche
(évolution de ~15 Ma à 10 Ma) : Fin du développement et abandon du Bassin de la Dépression Centrale. Lorsque le volcanisme miocène s'arrête, la formation d'El Diablo se dépose (formation de
Chuntacala au sud du Pérou, voirCharier et al. (2007)), suivi de la formation de la plaine d'Atacama (Evenstar et al., 2009). Notez que la formation de la pédiplaine de Choja complétée par ~ 30 Ma et de la
pédiplaine d'Atacama complétée par ~ 15–10 Ma semble marquer des étapes importantes lors de l'augmentation progressive de l'aridité à Atacama, la première représentant peut-être la transition de la
semi-aridité à l'aridité; le passage ultérieur de l'aridité à l'hyper-aridité (voir texte,Article 2.3). Les points d'interrogation associés à la faille et au bassin dans l'avant-arc côté océan expriment leur âge
inconnu. Panneau supérieur gauche (instantané d'aujourd'hui) : soulèvement du banc d'Atacama (en jaune, identifié sur la partie ouest plate de la pédiplaine d'Atacama déformée) par rapport au niveau
de base océanique (documenté par l'incision de canyons profonds ; bleu pointillé) . L'arc volcanique moderne est situé à 10–20 km à l'est des volcans éteints du Miocène. La séparation verticale d'environ
2 km du banc d'Atacama (et du bassin de la dépression centrale) de la terrasse au large (et du bassin de l'avant-arc côté océan) est en grande partie, mais peut-être pas entièrement, attribuable au
soulèvement andin global post-10 Ma par rapport au avant-bras vers l'océan.

3.3. Cycle structural andin lors de la dispersion du Gondwana : de l'étalement à la
contraction de la marge de subduction andine
Le cycle andin est associé au processus de subduction andin océanique-
continental qui s'est développé tout au long du passé ~ 190 Myr (Jurassique
précoce à présent), qui à son tour est associé à la fragmentation jurassique
précoce de la Pangée, suivie de la fragmentation de longue durée du
Gondwana. , l'ouverture de l'Atlantique et la dérive vers l'ouest de
l'Amérique du Sud (Russo et Silver, 1996 ; Collins, 2003 ; Husson et al., 2008).
L'orogenèse andine est le résultat ultime du cycle structural andin, qui est
entraîné par la subduction des plaques orientales de l'océan Pacifique
(Farallon et Nazca) sous le socle gondwanien à
la marge ouest de l'Amérique du Sud. La première moitié du cycle andin, pendant
la majeure partie du Mésozoïque, s'est produite sous extension à travers la marge
de subduction probablement associée à une vitesse de recul négative de la
tranchée (retrait de la tranchée par rapport à l'Amérique du Sud) (Husson et al.,
2008 ; Ramos, 2010). La seconde moitié, principalement pendant le Cénozoïque,
est caractérisée par une longue période de transition (vitesse de rollback de
tranchée nulle, tranchée instable) suivie de l'orogenèse andine, caractérisée par
une contraction croissante à travers la marge et une construction progressive des
montagnes, associée à une vitesse de rollback de tranchée positive ( avance de
tranchée par rapport à l'Amérique du Sud) (Husson et al., 2008 ; Ramos, 2010). Au
cours du cycle andin, le processus de subduction est caractérisé par la migration
progressive vers le continent d'un arc magmatique bien visible, qui est
 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35 13

Fig. 9.Tectonique de l'avant-arc vers la terre – Marge de subduction andine - Nord du Chili. Carte géologique simplifiée (voir localisation dans le contexte régional à grande échelle dansFigure 2) basé sur la Carta Geológica
de Chile (Vergara et Thomas, 1984) et d'autres cartes à l'échelle 1:250000, 1:100000 et 1:50000 (Tomlinson et coll., 2001), Empresa Nacional del Petróleo (ENAP) sections sismiques analysées par (Nester, 2008) et nos propres
observations de terrain. La trace de la section tectonique montrée dansFigure 13(qui traite des principales implications) est indiquée. La structure de la Cordillère Occidentale, délimitée par de grands chevauchements
bivergents, affleure dans la Cordillère Domeyko à partir d'une vaste couverture de sédiments cénozoïques (en particulier des coulées d'ignimbrite) du Bassin Dépressif Central (comparer avecFigues. 4, 7 et 8). Une
exhumation et une érosion importantes de la structure de la cordillère occidentale, associées à l'impulsion d'épaississement et de soulèvement de la croûte du Paléocène supérieur à l'Éocène (50 à 30 Ma), se sont produites
avant la couverture régionale par la couverture du Cénozoïque tardif (30 Ma à aujourd'hui). Le rectangle montre la zone bien exposée agrandie enFigure 10. Les étiquettes (a), (b) indiquent l'emplacement des vues
correspondantes présentées dansFigure 11. Les cases colorées indiquent l'âge des roches correspondantes sur la carte : Précambrien (Pc), Paléozoïque (Pz), Mésozoïque (Mz) et Cénozoïque (Cz). WAT indique l'emplacement
de la poussée andine frontale à pendage vers l'est et à vergence vers l'ouest. L'emplacement de la Quebrada Chacarilla (= Chacarilla Canyon) aide à localiser la vue oblique vers le nord dansFigure 4.

probablement associée à une érosion par subduction (Kukowski et Oncken, en contraction au cours de la fin du cycle andin. Plus en détail, l'évolution
2006). En conséquence, l'arc et l'arrière-arc formés en extension au début du tectonique de la marge de subduction au cours du cycle andin peut être
cycle andin se retrouvent en grande partie en position d'avant-arc et décrite en trois périodes principales, comme suit.
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Fig. 10.Carte structurale détaillée de la Cordillère occidentale (Cordillera Domeyko). La trace des couches pliées (en vert) est agrandie et superposée sur la vue cartographique GoogleEarth couvrant la
zone rectangulaire indiquée dansFigure 9. La plupart de la structure plissée cartographiée ici est vue au sud de Chacarilla Canyon dansFigure 4. Une série de deux grands anticlinaux avec un synclinal au
milieu, sont fortement inclinés (légèrement renversés par endroits) vers l'Ouest. La longueur (mesurée le long de la grève) des structures (~≥25 km) et les dimensions de la longueur d'onde (mesurées à
travers la direction) indiquent qu'un cisaillement significatif vers l'ouest s'est produit à travers l'épais tas de sédiments mésozoïques. Cette forte déformation a été suivie d'une érosion importante de la
Cordillère occidentale et du dépôt ultérieur des couches très peu profondes à pendage vers l'ouest de la formation cénozoïque d'Azapa. La surface d'érosion nommée Choja Pediplain (Galli-Olivier, 1967
), creusée dans la cordillère occidentale déjà déformée et surépaissie, est bien visible dans la zone. Les étiquettes c et d indiquent l'emplacement des vues correspondantes dansFigure 11. La route (en
blanc) va de Pintados à Quebrada Blanca (petites localités non représentées sur nos cartes).

3.3.1. Période au début
La première période du cycle andin, du début du Jurassique au début du
Crétacé (190 Ma–100 Ma), est associée à une extension marginale-perpendiculaire
localisée sur au moins 3000 km le long de la marge ouest de l'Amérique du Sud,
sur un arc et un arc jumelés. système de bassin d'arc (Coire et al.,
1982 ; Mpodozis et Ramos, 1989 ; Ardill et al., 1998 ; Charrier et al., 2007).
Géographiquement, au nord du Chili et au sud du Pérou, l'arc jurassique du
début du Crétacé suit principalement l'actuelle Cordillère côtière (arc de La
Negra au nord du Chili, voirCharier et al. (2007)). Les dépôts épais du
système d'arc et de contre-arc (dépassant peut-être 10 km
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Fig. 11.Vues de terrain. Pour les emplacements voirFigues. 9 et 10. (un). Vue vers l'est (depuis un avion de ligne) (au premier plan) du banc d'Atacama incisé à environ 800 m par le canyon de la rivière Loa et coupé le long du
rivage par l'escarpement côtier orienté N – S. La Cordillère Occidentale (appelée localement Cordillère Domeyko) et le plateau plat de l'Altiplano surmonté de l'Arc Volcanique se distinguent en arrière-plan. Comparer avec
la vue similaire de la topographie dans le panneau inférieur deFigure 5. (avant JC). Vues de la discordance basale des sédiments du bassin de la dépression centrale déposés sur les sédiments mésozoïques à pendage est
sur le flanc ouest de la cordillère Domeyko. La formation d'Azapa (en haut) recouvre une surface d'érosion (Choja Pediplain) creusée précédemment sur la structure déjà déformée, voirFigure 8). (d). Penchant fortement
vers l'ouest (N80°) Sédiments mésozoïques sur le flanc est du grand synclinal vu enFigues. 4 et 9–10.

épaisseur dans les principaux dépocentres localisés) apparaissent superposées
aux demi-grabens du Trias antérieur (Sempere et al., 2002 ; Charrier et al., 2007 ;
Mpodozis et Ramos, 2008 ; Ramos, 2010) et sont situés sous ce qui est maintenant
la zone située entre la Cordillère côtière, la Dépression centrale et le flanc ouest de
la Cordillère occidentale. Au cours de cette période, à la suite de la migration
progressive de l'arc vers l'est, une partie de l'arrière-arc est devenue un bassin
intra-arc, désigné localement dans le nord du Chili sous le nom de bassin de
Tarapacá (Charrier et al., 2007). Les processus d'extension au cours du
Mésozoïque, éventuellement associés à la fragmentation du Gondwana et à
l'ouverture de l'Atlantique, ont également affecté des régions plus internes de
l'Amérique du Sud continentale, en particulier dans la province d'extension de
Salta Rift (Kley et al., 1997 ; Kley et al., 2005 ; Insel et al., 2012). De nombreuses
caractéristiques d'extension de l'ouest de l'Amérique du Sud semblent réactivées
par une inversion structurelle au cours des processus ultérieurs de
raccourcissement et d'épaississement du cycle andin (Elger et al., 2005 ; Charrier
et al., 2007 ; Barnes et Ehlers, 2009).
3.3.2. Une période de transition
La période de transition du Crétacé moyen au Paléocène supérieur
(100 Ma–50 Ma) est marquée par une migration d'arc plus à l'est et une
initiation partielle de l'inversion du bassin au cours de deux courtes
impulsions, l'une au début du Crétacé moyen (habituellement corrélée
avec la "phase péruvienne ” au Pérou, voir (Mégard, 1984 ; Coira et al.,
1982)) et l'autre proche de la limite Crétacé-Paléocène (Mpodozis et al.,
2005 ; Arriagada et al., 2006 ; Charrier et al., 2007 ; Amilibia et al., 2008).
Au nord du Chili, l'arc magmatique Crétacé-Paléocène semble décalé
d'environ 60 à 80 km vers l'est par rapport à l'arc jurassique initial et est
à peu près aligné avec le flanc ouest de l'arc ouest actuel.
Cordillère. Le dépôt dans les bassins dans une position d'arrière-arc décalée en
conséquence s'est poursuivi (principalement les formations Tolar, Cerro Empexa
et Tambillos dans la région nord de Domeyko) et a été interprété comme une
extension persistante de l'arrière-arc (Charrier et al., 2007). Ce régime aurait été
suivi peut-être plus localement, par l'établissement depuis le Maastrichtien-Danien
(70-64 Ma) d'un environnement tectonique de bassin d'avant-pays paléocène
contrôlé par un raccourcissement progressif, comme observé dans le bassin du
Salar de Atacama, qui se situe dans des conditions tectoniques atypiques.
environnement (Mpodozis et al., 2005 ; Arriagada et al., 2006 ; Charrier et al.,
2007 ; Jordan et al., 2007 ; Amilibia et al., 2008).
Une conséquence importante de la migration vers l'est du début du Jurassique
à la fin du Paléocène de l'arc magmatique (au cours d'une période prolongée de
140 Myr couvrant les périodes précoce et de transition du cycle andin) a été la
formation d'un tissu structurel andin distinct le long de la marge ouest du sud
continental. Amérique, qui efface clairement les contacts entre les différents
terranes qui composaient le tissu d'accrétion gondwanien antérieur (Ramos et
Aleman, 2000). Le tissu andin nouvellement créé se caractérise par un
amincissement important de la croûte et des dommages structurels au socle
continental antérieur. Le processus d'endommagement est associé à
l'accumulation d'un épais tas de sédiments et de roches volcaniques dans
l'environnement à dominante extensionnelle d'un bassin composite, qui a évolué
de conditions d'arrière-arc à intra-arc, puis à des conditions d'avant-arc. Cette
caractéristique à grande échelle de l'orogène des Andes (reconnue depuis
longtemps sous le nom de "géosynclinal andin", voirAubouin et al. (1973)) est
l'équivalent du bassin continu décrit du nord au centre du Chili par (Mpodozis et
Ramos, 1989) et désigné par souci de simplicité ci-après dans cet article comme le
« bassin andin » (comme proposé parArmijo et al. (2010a)).
16 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35
3.3.3. Période tardive : aperçu de l'orogenèse andine à la marge de subduction
L'orogenèse andine proprement dite (50 Ma à aujourd'hui) est la période
tardive du cycle andin, dominée par un raccourcissement majeur de la marge
perpendiculaire, un épaississement de la croûte, la formation de montagnes et
l'exhumation des roches du socle par l'érosion. Le raccourcissement observé
implique une inversion substantielle du bassin aux niveaux supérieurs de la croûte
(Haschke et Gunther, 2003 ; Charrier et al., 2007 ; Barnes et Ehlers, 2009), ce qui
suggère que la localisation initiale du processus de raccourcissement
perpendiculaire à la marge était contrôlée par le tissu structurel à l'échelle de la
croûte sous le bassin andin jurassique-paléocène. Raccourcissement initié
régionalement dans toute la Cordillère occidentale des Andes centrales par
déformation d'âge paléocène-éocène majoritairement tardif, correspondant à la «
phase incaïque » (Noble et coll., 1979 ; Coira et al., 1982 ; Mégard, 1984 ; Charrier
et al., 2007). Le raccourcissement « incaique » apparaît associé à des failles
décrochantes subsidiaires en arc parallèle le long de la cordillère Domeyko et le
long de l'avant-arc du sud du Pérou, ce qui explique à son tour l'initiation de la
rotation (correspondant dans le sens horaire et anti-horaire) des deux branches
formant l'orocline andin, comme documenté par le paléomagnétisme (Roperch et
al., 2006 ; Arriagada et al., 2008).
La déformation « incaïque » dans la Cordillère occidentale est caractérisée par une
exhumation d'au moins 4 à 5 km entre 50 Ma et 30 Ma, comme documenté par la
thermochronologie des traces de fission d'apatite dans les roches cristallines du socle
paléozoïque échantillonnées le long de la Cordillère Domeyko (Maksaïev et Zentilli, 1999).
Cette quantité d'exhumation a été suffisante pour éliminer entièrement par érosion la
couverture mésozoïque déposée au-dessus du socle de Domeyko au cours des périodes
antérieures du cycle andin. Ainsi, probablement aucun bouleversement significatif du
socle ne s'était produit lors des impulsions tectoniques antérieures, ce qui corrobore
l'idée que l'orogenèse andine a commencé principalement à ~ 50 Ma dans les Andes
centrales par un raccourcissement important et un épaississement de la croûte sous
l'actuelle Cordillère occidentale (Figues. 1–2 et 4).
Le soulèvement de 50 à 30 Ma et la formation de montagnes de la Cordillère
Domeyko et de la Cordillère occidentale (désignée « chaîne incaïque », voirCharier
et al. (2007)), a produit des changements importants dans la paléogéographie et le
schéma de sédimentation (Mpodozis et al., 2005). Il a été suggéré que l'émergence
d'un haut socle (que nous désignons ici comme l'épine dorsale « incaïque » de la
Cordillère occidentale) délimité par des chevauchements bivergents vers les
tranchées et vers le continent, a contrôlé le développement de deux bassins
flanquants alimentés par des sédiments érodés. de la chaîne de montagnes
croissante (Mpodozis et Ramos, 1989 ; Charrier et al., 2007 ; Hartley et Evenstar,
2010 ; Décou et al., 2011).Figure 8montre que le Bassin Dépressif Central s'est
développé récemment dans ce cadre, avec une nette troncature de l'épine dorsale
« incaïque » par une surface d'érosion (Choja Pediplain au nord du Chili :Galli-
Olivier (1967); Surface Altos de Camilaca au sud du Pérou :Tosdal et al. (1984)) et
une discordance prononcée à la base de la séquence déposée (voirArticle 2.3et
Figues. 4, 8–11). La contraction ultérieure (30 Ma à aujourd'hui) à travers la marge
de subduction des Andes centrales est relativement modeste (Muñoz et Charrier,
1996 ; Victor et al., 2004 ; Farías et al., 2005 ; Garcia et Hérail, 2005 ; Schildgen et
al., 2009 ; Charrier et al., 2013) et a entraîné un total de 2 à 3 km de soulèvement
relatif de la fin du Cénozoïque de la Cordillère occidentale par rapport à la CDB,
comme illustré dansFigure 8. Peu d'érosion et d'exhumation du sous-sol se sont
produites sur la Cordillère occidentale au cours de la période de 30 Ma à
aujourd'hui, par rapport à l'exhumation par érosion au cours de la période
antérieure de 50 Ma à 30 Ma de soulèvement beaucoup plus fort et de
construction de montagnes au même endroit de la Cordillère occidentale ( voir
Figure 4). Cette caractéristique semble indiquer une forte augmentation de
l'aridité et de la désertification dans l'Atacama signalant peut-être un changement
climatique d'échelle continentale ou mondiale (voirArticle 2.3). Ces observations
sont cohérentes avec la formation relativement pauvre en sédiments du CDB dans
un environnement de piémont, conduisant finalement à la morphologie plate du
banc d'Atacama. Cependant, comme le montreFig. 1(et discuté plus en détail dans
Articles 3.4et5.1), le processus à plus grande échelle de contraction orthogonale
de la marge au cours de la période tardive du cycle andin semble s'être
progressivement intensifié car il s'est propagé de manière diachrone dans deux
directions, perpendiculairement et latéralement le long de la marge andine.
Pour cette raison, le concept de « phases tectoniques synchrones »,
largement utilisé dans la littérature andine, doit être pris avec précaution
(voir Sébrier et al. (1988);Pardo-Casas et Molnar (1987)).
3.4. Structures découvertes dans la cordillère Domeyko : la poussée andine occidentale
(WAT)
Bien qu'exposée de manière discontinue tout au long de la marge des Andes
centrales, il existe une bande omniprésente de roches déformées du bassin andin
composite du Jurassique précoce à la fin du Paléocène qui est positionnée entre
les roches du socle paléozoïque plus anciennes de la Cordillère côtière et l'épine
dorsale exhumée du socle de la Cordillère occidentale. (voir Figure 2). Dans cette
section, après (Haschke et Gunther, 2003), nous essayons d'expliquer l'épaisseur
de croûte observée de 74 à 80 km sous la Cordillère occidentale (Yuan et al., 2000 ;
Wölbern et al., 2009) en utilisant des preuves structurelles d'inversion substantielle
du bassin, de plissement à vergence ouest et de charriage recueillies dans la
cordillère Domeyko à 21,5 °–23 ° S (voirFigues. 2, 4 et 8–11). Nous procédons
également en testant un mécanisme de raccourcissement tel que celui décrit
précédemment pour des structures similaires observées à 1400 km vers le sud le
long de la direction des Andes à 33°–34°S (Fig. 1), où le processus de construction
de la montagne est à un stade précoce de son développement (Armijo et al., 2010a
). A cette latitude (33,5°S, latitude de Santiago), les Andes sont beaucoup plus
jeunes et plus étroites qu'à 21°S, et aucun relief significatif ou ceinture
montagneuse ne s'est encore développé à l'est de l'épine dorsale structurelle
principale (l'équivalent de l'ouest Le socle de la Cordillère à 21°S, qui à 33°–34°S
est simplement désigné comme la Cordillère Frontale).
La structure à vergence ouest de la cordillère Domeyko peut être reconstruite
à l'aide des preuves de roches mésozoïques plissées du bassin andin, qui ont été
inversées principalement pendant l'impulsion de raccourcissement d'environ 50 à
30 Ma, comme indiqué précédemment.Figure 9montre en vue cartographique la
position de la ceinture de poussée plissée au nord du Chili, entre le bloc marginal
non déformé (surmonté par le banc d'Atacama) et le socle haut de la cordillère
occidentale. Plus précisément, la largeur de la ceinture est de 30 à 50 km, définie à
partir des traces frontales les plus à l'ouest associées au WAT (en rouge) traversant
la couverture cénozoïque, déterminées à l'aide de coupes sismiques et de la
topographie, et les traces les plus à l'ouest de le socle s'enfonce sur une
couverture mésozoïque déformée. Cette largeur est comparable à la largeur
d'environ 50 km de la ceinture de chevauchement à verge ouest à 33,5 ° S (voir
Figues. 2 et 8dansArmijo et al. (2010a)). Le style de pliage à verge ouest (Figues. 4,
9–10et 13) est également similaire dans les deux cas, et la longueur d'onde des
plis (~ 10 km) et leur amplitude (~ 5 km) sont comparables. La principale différence
est qu'à la latitude de Santiago la structure plissée (voirFigure 3dansArmijo et al.
(2010a)) affecte les strates plus jeunes (Oligocène-Miocène), ce qui démontre le
diachronisme (jeune vers le sud) de la principale impulsion de raccourcissement le
long de l'épine dorsale de la Cordillère occidentale (Fig. 1) et la propagation
latérale de la déformation.Figure 13intègre une coupe géomorphologique
complète de l'avant-arc à 21°S (deFigure 7) avec une section structurelle (dérivée
de Figues. 9–10) montrant une reconstruction probable de la géométrie de la
ceinture plissée en profondeur et sa relation avec le haut du socle de la Cordillère
occidentale. Parce que la hauteur du sous-sol agit comme un filet de sécurité (et
pour les mêmes raisons que pour la structure à la latitude de Santiago ; cf.Figues.
8 et 9dansArmijo et al. (2010a)), une géométrie à rampe plate est requise pour la
poussée principale sous la Cordillère occidentale (Figure 13).
Selon notre reconstruction, le raccourcissement total à travers la ceinture de
chevauchement au nord du Chili ne serait pas inférieur à environ 20 à 30 km (
Figure 13), qui est d'un ordre de grandeur supérieur aux estimations précédentes
de (Victor et al., 2004 ; Hoke et al., 2007) et 2 à 3 fois plus grande que l'estimation
par (Haschke et Gunther, 2003). Les deux approches ont minimisé la déformation
associée à la poussée andine occidentale : les travaux de Viktor et al. (2004)etHoke
et al. (2007)n'a pas pris en compte le raccourcissement « incaïque » non couvert
(50 Ma–30 Ma) dans les roches mésozoïques de la Cordillère occidentale et
l'approche parHaschke et Gunther (2003) n'a pas tenu compte de la≥4 à 5 km
d'exhumation du socle par érosion au cours de la même période de 50 Ma à 30 Ma
(Maksaïev et Zentilli, 1999).
 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35
À plus grande échelle, un important recul vers l'ouest dans l'Altiplano adjacent du
Chili et de la Bolivie (Charrier et al., 2013), qui sont aujourd'hui largement
masquées par les coulées de lave de l'arc moderne (Figues. 9 et 2), forme un
biseau avec le système principal de poussée à verge ouest (voir aussi Figure 14).
Ce modèle de coin est cohérent avec l'enregistrement sédimentaire dans le bassin
de l'Altiplano indiquant une sédimentation rapide à proximité d'une source
occidentale (la Cordillère occidentale) et un transport d'ouest en est lors du dépôt
du corps principal de la formation de Potoco à la fin de l'Éocène-Oligocène (
Sempere et al., 1990 ; Horton et coll., 2001 ; Charrier et al., 2013). Dans l'ensemble,
notre reconstruction suggère que le raccourcissement total sous la Cordillère
occidentale pourrait atteindre environ 30 à 50 km, suffisant pour doubler
l'épaisseur de la croûte sur cette largeur (Figure 14) et conformes aux estimations
géophysiques (Yuan et al., 2000 ; Wölbern et al., 2009). A noter que la nature
bivergente de la Cordillère Occidentale a longtemps été évoquée (Mpodozis et
Ramos, 1989 ; Charrier et al., 2013), mais pas la dominance et le rôle directeur de
la structure de vergence ouest profondément enracinée et sa relation spécifique
avec les processus fondamentaux d'épaississement de la croûte sous la Cordillère
occidentale. Nous pensons qu'il est raisonnable de conclure que la structure de la
Cordillère occidentale dans le nord du Chili est cohérente avec l'inférence d'une
poussée andine occidentale continue majeure (WAT), comme proposé parArmijo
et al. (2010a). De plus, la présence d'un filet de sécurité de socle surélevé
juxtaposé à un bassin mésozoïque significativement inversé sous la discordance
basale du groupe Moquegua au sud du Pérou (Schildgen et al., 2009) suggère que
le même modèle tectonique s'applique au flanc péruvien de l'Orocline andin (
Figure 12). Cependant, l'absence de toute discontinuité claire dans les âges de
zircon (U – Th) / He à travers la marge au sud du Pérou (Schildgen et al., 2009)
pourrait indiquer une expression structurelle plus discrète du WAT. Par
conséquent, entre ~ 50 Ma et ~ 30 Ma, le bloc marginal rigide dans son ensemble
(l'avant-arc moderne) semble avoir été entraîné par le processus de subduction à
la limite des plaques et sous-poussé au WAT sur des dizaines de kilomètres sous la
Cordillère occidentale. Le même processus s'est également maintenu à un rythme
beaucoup plus lent depuis ~ 30 Ma (âge d'achèvement de la Choja Pediplain, voir
rubrique 2.3), le soulèvement progressif et l'augmentation de la topographie de la
Cordillère occidentale par rapport au Banc d'Atacama (Figure 8).
4. Ouest du Banc d'Atacama : structures contrôlant le trait de côte et le
couplage sismique
Conformément à ce qui précède, le soulèvement massif des terres après 10
Ma responsable du bouleversement du banc d'Atacama serait contrôlé par une
autre structure à verge ouest brisant l'avant-arc moderne (séparant ainsi le bloc
marginal en deux morceaux, voirFigues. 7, 8 et 13), atteignant probablement la
surface de la Terre au large et directement associée à l'interface de subduction (
Figure 14). Sa trace probable suit donc à peu près le littoral entre le banc
d'Atacama et la chaîne de bassins en terrasses sur l'avant-arc vers l'océan (Figure 3
).Figure 14illustre la géométrie simplifiée des structures discutées ci-après. La
structure émanant vers le haut de l'interface de subduction et séparant la région
de piémont actuellement en élévation du bloc marginal (avant-arc vers la terre),
probablement dans des conditions d'épaississement, de l'avant-arc vers l'océan
qui s'affaisse sous l'érosion tectonique (von Huene et Ranero, 2003 ; Kukowski et
Oncken, 2006 ; Clift et Hartley, 2007), est insaisissable et semble mécaniquement
complexe. Au nord du Chili, un système de failles normales offshore à pendage
ouest associé à un changement brusque du pendage et une géométrie à rampe
plate de l'interface de subduction ont été proposés pour expliquer les
observations sur le terrain de l'extension perpendiculaire à la tranchée dans la
Cordillère côtière, le soulèvement des terres causant l'incision des canyons et
l'apparition de l'escarpement côtier (Armijo et Thiele, 1990).
Ces inférences semblent étayées par des expériences détaillées de
réfraction sismique et de réflexion sismique au nord du Chili à ~22°S de
latitude, qui montrent un changement brusque du pendage de l'interface de
subduction (de moins de 10° à environ 22°) à environ 20 km de profondeur,
à quelques kilomètres à l'ouest du littoral (Contreras-Reyes et al., 2012). Par
ailleurs, l'analyse des déformations de surface associées au cycle sismique
17
(co-sismique, inter-sismique et post-sismique) à l'aide de données GPS et InSAR
indique une segmentation en aval-pendage du couplage mécanique à travers
l'interface de subduction éventuellement associée à une complexité structurelle et
à une géométrie de rampe plate sous le littoral (Béjar-Pizarro et al., 2010 ; Béjar-
Pizarro et al., 2013). Plus précisément, la région fortement couplée de l'interplaque
pendant les périodes intersismiques s'étend principalement sur la partie plate côté
océan de l'interface de subduction et les principales aspérités semblent bien
corrélées avec les bassins en terrasses au large (Chanson et Simons, 2003 ; Wells
et al., 2003). D'autre part, un couplage intersismique progressivement plus faible
se produit principalement vers la terre à partir du coude dans la zone de transition
plus raide, qui peut consister en une mosaïque de régions qui fluent
asismiquement entremêlées de petites aspérités sismiques (Béjar-Pizarro et al.,
2013). Nous suggérons que la complexité structurelle associée à un coin crustal
sous charriage (tel que celui décrit dans Figure 14) est une explication probable de
l'hétérogénéité et de la distribution discontinue des propriétés de frottement dans
la zone de transition plus raide. Par conséquent, la faille normale côtière et
offshore dans le nord du Chili correspondrait à une expression de surface
secondaire d'un évasement de poussée à vergence ouest, associé à un sous-
charriage et à une accrétion en coin de matériau continental de l'avant-arc vers
l'océan, comme suggéré précédemment (Armijo et Thiele, 1990 ; Adam et Reuther,
2000). Ce processus serait cohérent avec les discussions sur le développement du
bassin de l'avant-arc parWells et al. (2003)etMelnick et al. (2006). En ce qui
concerne le tissu structurel andin antérieur, cependant, nous notons que la sous-
poussée post-10Ma de l'avant-arc vers l'océan sous le haut structurel côtier dans
les Andes centrales frontales représente l'entraînement par le processus de
subduction moderne de l'avant-arc jurassique sous l'arc jurassique.
Une conséquence du processus décrit ci-dessus est qu'un processus de subduction
similaire impliquant une complexité structurelle et un chevauchement avec moins ou pas
de failles normales secondaires pourrait également expliquer la topographie et les
caractéristiques tectoniques similaires observées le long de la côte et au large du sud du
Pérou (voirFigues. 7 et 12). Nous généralisons ainsi, au moins pour l'ensemble de l'avant-
arc des Andes centrales, l'inférence selon laquelle des structures d'évasement de
subduction significatives, mais complexes et mal décrites, peuvent orienter les processus
de chargement sismique à l'interface des plaques et expliquer l'apparition et la
distribution d'aspérités majeures sous l'avant-arc vers l'océan (Chanson et Simons, 2003 ;
Wells et al., 2003), la segmentation aval-pendage du couplage et de la sismicité (Béjar-
Pizarro et al., 2013) et l'occurrence d'une rupture de tremblement de terre de mégathrust
écrasant cette segmentation (Vigny et al., 2011).
5. Discussion : évolution de l'orogène andin
5.1. Incorporer les caractéristiques tectoniques de la marge de subduction aux principales
caractéristiques de l'orogène andin
Comme résumé dansFigure 14, les structures aux deux limites du banc
d'Atacama semblent être des caractéristiques de premier ordre contrôlant la
morphologie, la déformation, l'épaississement de la croûte et les processus
différentiels de soulèvement des terres à travers la marge de subduction andine.
De plus, selon notre analyse, le style et le degré de complexité structurelle de la
marge globale peuvent être décrits par l'évolution au cours des 50 derniers
millions d'années de deux systèmes parallèles de poussée à rampe plate de
géométrie et d'échelle similaires, à la poussée andine occidentale et à la
subduction. interface. Ce style de déformation reflète la collision progressive et la
poussée vers l'est de l'arc mésozoïque et de son socle continental sous la
Cordillère occidentale, soutenant son épaisseur de croûte et son haut relief. Nous
trouvons que cette caractéristique particulière de la tectonique andine peut être
considérée comme comparable aux processus de collision continentale ailleurs et
représente un élément de base pour comprendre l'orogenèse andine. Pour
intégrer ces résultats à travers la marge de subduction andine à plus grande
échelle,Figure 14compile également les connaissances publiées sur d'autres
structures importantes à grande échelle et le moment de leur déformation sur
l'ensemble de l'orogène andin, fournissant ainsi les éléments de base pour décrire
l'évolution tectonique globale de l'orogenèse andine depuis 50 Ma (couvrant pour
simplifier uniquement la période tardive de le cycle andin).
18 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35

Fig. 12.Tectonique de l'avant-arc vers la terre – Marge de subduction andine – Sud du Pérou. un. Carte géologique montrant que, comme dans la carte similaire compilée pour le nord du Chili enFigure 9, les mêmes unités
tectoniques peuvent être reconnues et cartographiées à la même échelle, même si les affleurements structuraux sont de moins bonne qualité. Compilé à partir de cartes géologiques à l'échelle 1:100 000 du sud-ouest du
Pérou de l'Instituto GeológicoMinero y Metalúrgico (INGEMMET, 2001). Voir l'emplacement précis dans le contexte régional à grande échelle dansFigure 2. La trace de la section coïncide avec le profil P3 enFigure 6. Les
cases colorées indiquent l'âge des roches correspondantes sur la carte : Précambrien (Pc), Paléozoïque (Pz), Mésozoïque (Mz) et Cénozoïque (Cz). WAT indique l'emplacement de la poussée andine frontale à pendage vers
l'est vers la tranchée et à vergence occidentale. b. Section schématique montrant la structure probable, qui est comparable à la section beaucoup mieux contrainte à travers la Cordillère Domeyko au nord du Chili, illustrée
dansFigure 13. Notre section ici est fondamentalement cohérente avec une section présentée plus tôt dans une étude plus locale de la même région (Schildgen et al., 2009).

Notre compilation enFigure 14illustre les implications suivantes : coincé entre la plaque sud-américaine (bouclier brésilien) et le bloc
(1) L'orogène andin résulte de processus prolongés de raccourcissement et marginal rigide (tous deux en violet clair). (2) Les forces horizontales
d'épaississement bivergents de la croûte dans la région étendue (en orange) entraînant l'orogenèse sont associées à la convergence des plaques
 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35 19

Fig. 13.Géologie simplifiée de la marge andine centrale. Le panneau supérieur affiche les étapes morphologiques dans l'avant-arc entre la Cordillère occidentale et la plaque de Nazca.
Un profil topographique de fauchée à travers la marge de subduction andine (à 20°S, exagération verticale de 8,33) montre son gauchissement vers le bas et ses principales limites
tectoniques (bandes grises, segmentées lorsqu'elles sont incertaines). Le banc d'Atacama chevauche la partie ouest plate du bassin de dépression centrale cénozoïque (CDB) en forme
de coin. Le côté est de la CDB est déformé par le soulèvement de la Cordillère occidentale par rapport au bloc marginal. La terrasse similaire au large d'Iquique et le bassin d'avant-arc
vers l'océan incliné vers l'arrière d'Iquique sont décalés verticalement d'environ 2 km par rapport au banc d'Atacama. L'âge précis du bassin d'Iquique éventuellement du Cénozoïque
tardif est indéterminé. Au nord du Chili,Armijo et Thiele, 1990). Le panneau inférieur agrandit la section structurelle correspondante telle que reconstruite à 21°S à travers la cordillère
Domeyko (voirArticle 3.4etFigues. 9-11). Il montre sans exagération verticale l'attitude de la SDB légèrement déformée sur la structure inversée à vergence ouest fortement déformée du
bassin mésozoïque antérieur. Le haut socle exhumé constituant l'épine dorsale structurelle de la Cordillère occidentale et le rôle de la poussée andine occidentale (WAT) (Armijo et al.,
2010a), similaire à celle observée à 33,5°S, sont spécifiées. Le bloc marginal apparaît sous le chevauchement sous l'épine dorsale du sous-sol du WAT et de la cordillère occidentale.

à travers l'interface de subduction (contact de la plaque principale sous
convergence rapide), où l'énergie est principalement dissipée lors des
tremblements de terre de mégathrust se rompant à des profondeurs
d'environ 50 km jusqu'à la tranchée (région de couplage délimitée en
magenta foncé). (3) La limite inférieure du couplage fort est corrélée en
surface aux structures côtières (Armijo et Thiele, 1990) et avec la limite entre
l'avant-arc côté océan et le bloc marginal (Chanson et Simons, 2003 ; Fuller
et al., 2006 ; Béjar-Pizarro et al., 2010 ; Béjar-Pizarro et al., 2013). (4) Le Bloc
Marginal apparaît délimité par deux poussées à rampe plate d'ampleur
similaire : la Poussée Andine Occidentale (WAT) (Armijo et al., 2010a) sous la
Cordillère occidentale et l'interface de subduction probablement coudée (
Armijo et Thiele, 1990 ; Contreras-Reyes et al., 2012 ; Béjar-Pizarro et al.,
2013). (5) Le soulèvement du Banc d'Atacama au sommet du Bloc Marginal
peut résulter d'un sous-charriage et d'un coincement de matériaux
continentaux légers lors de la croissance bivergente de l'orogène andin
depuis 10 Ma (flèches jaunes). (6) Les effets d'un jeu entre tectonique et
augmentation de l'aridité régissant l'évolution cénozoïque de la
morphologie sur la façade pacifique (Western Cordillera et Atacama Bench,
Figues. 3 et 4) est à peine perceptible à grande échelleFigure 14, mais les
contraintes tectoniques importantes de cette interaction sont discutées avec
notre reconstruction évolutive de l'orogenèse andine (Figure 15).
Cependant,Figure 14ne représente pas les éléments de l'évolution latérale
andine le long de la grève. Comme représenté sur laFig. 1et mentionné
précédemment (Articles 3.3.3 et 3.4), le processus de croissance bivergent est
associé à la propagation bilatérale de la déformation le long de la Cordillère
occidentale, comme en témoigne la diminution vers le sud du raccourcissement et
de l'âge de raccourcissement (Armijo et al., 2010a ; Armijo et al., 2010b), et par
l'exhumation vieillit le long de son épine dorsale du sous-sol. À la latitude 21 ° S,
l'exhumation du socle s'est produite principalement entre 50 et 30 Ma, comme
déterminé par la thermochronologie des traces de fission dans les apatites (
Maksaïev et Zentilli, 1999). Par comparaison, à la latitude 33°S, l'exhumation
principale de la colonne vertébrale équivalente du socle, nommée ici la Cordillère
Frontale, avait commencé à ~25 Ma, contrainte par l'apatite (U/Th)/He (Hoke et al.,
2014). La diminution symétrique vers le nord de l'âge de raccourcissement de 21°S
au nord a à peine été évaluée spécifiquement (Picard et al., 2008), mais le
processus de propagation bilatérale dans l'Orocline andin a été impliqué, entre
autres, parKley (1999),Barnes et Ehlers (2009)etRamos (2010). Malgré la grande
échelle considérée ici, la propagation longitudinale associée à un glissement
croissant sur des failles localisées, des failles de chevauchement à l'échelle de la
croûte dans ce cas, semble cohérente avec les lois d'échelle de la mécanique de la
rupture élastique (voir par exemple la discussion de (Hubert-Ferrari et al., 2003)).
Nous retenons que la bivergence et la croissance bilatérale associée sont des
caractéristiques fondamentales de l'orogène andin permettant d'aborder les
conditions aux limites à l'échelle de l'Amérique du Sud continentale (Article 6.1.2et
Figure 18).
5.2. Approche pour reconstruire une évolution 2D
Pour discuter d'autres implications possibles à l'échelle de l'orogène, Figure 15
reconstruit schématiquement la même section E–W à la latitude 21°S que dans
Figure 14afin de décrire un modèle de premier ordre de l'évolution andine durant
la période tardive du cycle andin par une série d'instantanés discrets (tous les 10
Myr). Pour ce qui est deFigure 14, la représentation à grande échelle des
caractéristiques tectoniques éclipse les implications plus subtiles
20 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35

Figure 14.Structure 2D à grande échelle de l'orogène andin. Coupe interprétée à 21°S, à travers le flanc sud de l'orogène andin (tracé donné enFigues. 1, 2 et 3). Il se superpose avec la section à travers la Cordillère
Domeyko dansFigure 13(indiqué par un rectangle en pointillés). La flèche noire représente la convergence nette EWNazca/Amérique du Sud. Le panneau supérieur est un profil topographique (avec une exagération
verticale de ~5). Ages des principales périodes de déformation dans les différentes régions de l'orogène (en Ma, deSempère et al. (1990);Maksaïev et Zentilli (1999);McQuarrie et al. (2005); Onken et al. (2006);Barnes et
Ehlers (2009);Charier et al. (2013)) sont indiqués par des doubles barres horizontales (rouge foncé, rouge clair, orange). Les flèches jaunes divergentes indiquent les régions frontales de l'orogène sur lesquelles la
déformation s'est propagée depuis 10 Ma. Les positions de Moho (MOHO) et de la frontière lithosphère-asthénosphère (LAB) sont cohérentes avec les phases sismiques converties et les données de fonction du récepteur (
Yuan et al., 2000 ; Heit et al., 2007 ; Wölbern et al., 2009). La flexion du Bouclier brésilien est compatible avec les anomalies de gravité telles que définies parLyon-Caen et al. (1985). Des points d'interrogation gris sont placés
là où l'incertitude est considérable. La structure de la Cordillère orientale, de la ceinture Interandine et des ceintures Subandes est conforme aux interprétations des sections sismiques, comme discuté par (Kley, 1996;
Müller et al., 2002 ; Oncken et al., 2006 ; Barnes et Ehlers, 2009). Le charriage andin occidental (WAT) à vergence ouest et le charriage andin oriental à vergence est (EAT) délimitent les limites de la croûte surépaissie dans
l'orogène andin (orange), pris entre le bloc marginal et le craton sud-américain (bouclier brésilien). ); les deux en violet clair. Dans les grands systèmes de poussée comme la poussée andine occidentale (WAT), la poussée
andine orientale (EAT) et la poussée de la cordillère orientale (ECT), le raccourcissement est absorbé par le cisaillement et le déplacement (mécanisme de cisaillement simple). Là où les structures de faille ne sont pas
spécifiées (par exemple la croûte plus profonde de l'Altiplano), le raccourcissement et l'épaississement sont diffus (mécanisme de cisaillement pur, représenté par une ellipse déformée rouge ornée de flèches en gras
appariées indiquant un raccourcissement horizontal et un allongement vertical). La viabilité de cette section interprétée est testée par la reconstruction schématique enFigure 15et discuté dansArticle 5.

associée à l'évolution de la morphologie, cette dernière est donc soulignée dans déformation également, contrairement au formalisme habituel où le socle
notre discussion écrite, lorsque cela est nécessaire. Pour simplifier, notre sous une seule poussée est postulé comme rigide et indéformable, ou
approche de la structure de la croûte ne considère que les processus seulement affecté par la flexion à grande longueur d'onde. Contraintes
d'épaississement associés au raccourcissement tectonique et ne prend pas en simplistes imposées (dérivées d'arguments synthétisés dansFigure 14) sont
compte d'éventuelles contributions magmatiques (ex.Sheffels (1990);Gubbels et al. les suivants:
(1993)). Le raccourcissement de la croûte peut inclure un épaississement distribué,
équivalent à un écoulement crustal moyen-inférieur (par exempleIsacks (1988); (1) Concernant le raccourcissement tectonique et la cinématique. Nous
Agneau (2011)). D'autres types de flux profonds (par exempleKley et Monaldi supposons un raccourcissement total de la croûte terrestre de 360 km,
(1998);Ouimet et Cook (2010)) et les mécanismes d'amincissement du manteau conformément (dans les limites des incertitudes) aux discussions, entre
lithosphérique, etc. (ex. Agneau (2011)) peut être inclus. La tentative présentée ici autres, deSheffels (1990), Kley et Monaldi (1998),Elger et al. (2005),
est assez quantitative, compte tenu des fortes incertitudes des estimations McQuarrie et al. (2005),Barnes et Ehlers (2009)etOnken et al. (2012). Ainsi,
géologiques considérées, mais elle n'adopte pas le formalisme habituel des le bord oriental du modèle se déplace progressivement vers l'ouest sur un
coupes efficaces équilibrées (ex.McQuarrie et al. (2005)), qui ne permet pas une total de 360 km par rapport à l'axe de la Cordillère occidentale (flèche
déformation répartie à l'intérieur de blocs prescrits d'une épaisseur donnée. Au rouge en gras à droite du panneau inférieur). Nous supposons une
lieu de cela, pour équilibrer nos sections reconstruites, nous procédons par essais érosion par subduction de 1 km/Myr, conforme aux estimations de
et erreurs en utilisant une analyse en amont et en aval de la déformation, qui Kukowski et Oncken (2006), impliquant un total de 50 km d'avance de
permet à la fois la déformation interne des blocs - donc aussi des failles - et tranchée par rapport au continent (flèche rouge en gras marquée tr dans
l'accommodation du déplacement sur les principaux systèmes de failles. Plus le panneau inférieur). En conséquence, la largeur de l'avant-arc (entre
précisément, dans nos sections, les blocs de mur de sous-sol peuvent subir des parenthèses aux stades initial et final) est restée presque constante. Pour

Fig. 15.Evolution de l'orogenèse andine (de 50 Ma à nos jours). Le processus de croissance des Andes centrales est schématiquement représenté pour une section à 21°S, à travers le flanc sud de l'orogène andin, commeFigure 14. La géométrie passée des éléments géologiques dansFigure 14(stade actuel, panneau

inférieur) est reconstruit pour des instantanés distincts représentés par des panneaux superposés avec un âge croissant (étiquetés 10Ma, 20Ma, 30Ma, Ma, 40Ma et 50Ma, avec une incertitude temporelle entre parenthèses). Les caractéristiques importantes discutées dans cet article sont déjà identifiées dans

l'instantané à 50 Ma : (1) L'arc mésozoïque et l'arrière-arc formé au début du cycle andin, qui est à 50 Ma en grande partie en position d'avant-arc. (2) Le corps principal du magmatisme mésozoïque a pénétré à l'échelle de la croûte, schématiquement ombré, avec une colonne de fumée marquant la position de l'arc

cénozoïque précoce. (3) Le bassin andin représenté par un biseau (grisé en brun) et sa forme contrôlée par un système d'extension asymétrique associé à une faille normale d'échelle crustale plongeant vers l'est (futur WAT lorsqu'il est inversé). D'autres fonctionnalités pourront être suivies tout au long de l'évolution

proposée : (1) Fortes régions convergentes de la croûte continentale, identifiées dans l'avant-arc et les faces cratoniques (violet clair). (2) La région intermédiaire plus douce (initialement ombrée en orange ombragé) étant progressivement incorporée dans l'orogène andin (régions se transformant progressivement

en orange vif), en accord avec l'apparition progressive du raccourcissement de la croûte et de l'inversion structurelle. (3) Propagation de la déformation se déplaçant principalement vers l'est. (4) La géométrie bivergente globale et le processus de croissance bivergente apparaissant comme des caractéristiques

tardives de l'orogène andin. Pour une discussion complète, voir (2) La région intermédiaire plus douce (initialement ombrée en orange ombragé) étant progressivement incorporée dans l'orogène andin (régions se transformant progressivement en orange vif), en accord avec l'apparition progressive du

raccourcissement de la croûte et de l'inversion structurelle. (3) Propagation de la déformation se déplaçant principalement vers l'est. (4) La géométrie bivergente globale et le processus de croissance bivergente apparaissant comme des caractéristiques tardives de l'orogène andin. Pour une discussion complète, voir

(2) La région intermédiaire plus douce (initialement ombrée en orange ombragé) étant progressivement incorporée dans l'orogène andin (régions se transformant progressivement en orange vif), en accord avec l'apparition progressive du raccourcissement de la croûte et de l'inversion structurelle. (3) Propagation

de la déformation se déplaçant principalement vers l'est. (4) La géométrie bivergente globale et le processus de croissance bivergente apparaissant comme des caractéristiques tardives de l'orogène andin. Pour une discussion complète, voirArticle 5dans le texte. WAT désigne la poussée andine occidentale ; EAT,

poussée andine orientale ; ECT, Poussée de la Cordillère Orientale ; IAT, poussée interandine. Pour l'état actuel, les flèches rouges en gras indiquent les quantités de raccourcissement de la croûte et de retrait des tranchées (tr). La croissance bivergente moderne post ~ 10 Ma du plateau Andes-Altiplano est indiquée

par des flèches rouges plus petites. La taille des nuages qui pleuvent est proportionnelle aux taux de précipitations (en mm/an, aprèsBookhagen et Strecker (2008)).
R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35 21
22 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35
simplicité, le pendage global de la dalle de subduction reste constant (30°), mais
le pli à 20 km de profondeur suggéré par Contreras-Reyes et al. (2012)s'est
formé progressivement. Nous soulignons que les incertitudes dans les
estimations du raccourcissement, de l'érosion par subduction (et d'autres
estimations intégrées) sont importantes, mais les valeurs utilisées ici sont
raisonnablement sûres pour la grande échelle de notre synthèse de premier
ordre.
(2) Concernant la chronologie. Les âges de déformation affectant les différentes
structures sont simplifiés comme pourFigure 14et sont compatibles avec
les âges de déformation et l'exhumation thermochronologiquement
contrainte comme discuté parSempère et al. (1990),Gubbels et al. (1993),
Maksaïev et Zentilli (1999),Müller et al. (2002), McQuarrie et al. (2005),
Onken et al. (2006),Scheuber et al. (2006),Egé et al. (2007),Arriagada et al.
(2008),Barnes et Ehlers (2009),Charier et al. (2013)etEichelberger et al.
(2013). Les incertitudes et la dispersion à ces âges sont importantes et
difficiles à quantifier, de sorte que les «instantanés» couvrent ici de
longues durées de plusieurs Myr, de sorte que des plages d'incertitude
raisonnables peuvent être mises entre parenthèses. Plus important
encore, la chronologie primaire et la succession des principaux
événements tectoniques andins sont pleinement respectées.
(3) Concernant la technique de reconstruction. Comme les structures actuelles
de l'orogène andin sont essentiellement héritées de structures anciennes
(par exempleElger et al. (2005);Barnes et Ehlers (2009);Onken et al. (2012)),
le processus d'évolution est d'abord simulé en utilisant la géométrie
actuelle et une approche de déformation rétrograde actualiste. Ensuite,
les ajustements sont obtenus par déformation vers l'avant et ainsi de
suite. Cette technique est appliquée aux principaux blocs crustaux actuels,
aux systèmes de failles et à la structure d'épaisseur crustale associée (
Yuan et al., 2000 ; Wölbern et al., 2009), ainsi qu'aux caractéristiques
durables de la structure de la lithosphère du manteau (Heit et al., 2007) et
la flexion du Bouclier Brésilien (Lyon-Caen et al., 1985) comme spécifié
dansFigure 14. Au fur et à mesure que les blocs, les systèmes de failles et
d'autres structures sont étirés et déplacés vers l'arrière progressivement
par rapport au présent, de nombreuses caractéristiques importantes de
l'état actuel (panneau inférieur) peuvent être facilement identifiées depuis
l'état initial à 50 Ma.
(4) Concernant les niveaux et les styles tectoniques. Pour la structure profonde
de la Cordillère orientale et de la ceinture interandéenne, notre
reconstruction schématique de l'état actuel (Figues. 14 et 15) est cohérent
avec les modèles bivergents de ceinture de chevauchement plissé à peau
épaisse avec des failles à l'échelle de la croûte impliquant le socle et
s'inspire des interprétations tectoniques deKley (1996),Müller et al. (2002),
Elger et al. (2005),Onken et al. (2006),Scheuber et al. (2006)et Egé et al.
(2007). Cependant, pour le début (N15–10 Ma) développement de la
ceinture bivergente de chevauchement de pli Cordillère orientale–
Interandine, nous adoptons des chevauchements supérieurs contrôlés par
une poussée ouest-vergente à l'échelle crustale la plus basse. Ce choix est
cohérent avec le développement antérieur important du charriage à
vergence ouest sur le front ouest de la Cordillère orientale face à la région
de l'Altiplano, noté ici Eastern Cordillera Thrust (ECT), qui équivaut au
charriage Coniri-Huarina défini parSempère et al. (1990)et à la poussée de
San Vicente deMüller et al. (2002). La déformation à peau mince dans la
ceinture de Subandes est cohérente avec les données sismiques et de
forage décrites parBébé et al. (1992),Bébé et al. (1995)etDunn et al. (1995).
Le raccourcissement s'explique par le cisaillement et le déplacement
(cisaillement simple) où de grandes failles ou systèmes de chevauchement
se définissent progressivement : par ordre d'apparition, d'abord le
charriage andin occidental (WAT), puis le charriage oriental de la cordillère
(ECT) à vergence ouest suivi du charriage est -Vergent Interandin Thrust
(IAT). Enfin, pour le regretté (b15–10 Ma) période de développement de
l'orogène global, les effets conjugués de raccourcissement de la poussée
andine orientale (EAT), associés à la subduction vers l'ouest du bouclier
brésilien, et les processus de sous-poussée dans l'avant-arc sous le bloc
marginal, associés à la subduction de la plaque de Nazca. Le concept EAT
utilisé ici englobe en partie la poussée subandéenne
concept utilisé, entre autres, parKley (1996). Il est important de noter que dans les
régions intermédiaires entre les failles principales et dans les régions plus vastes où les
structures de failles profondes ne peuvent pas être spécifiées, comme dans la croûte
plus profonde de l'Altiplano, les processus de raccourcissement et d'épaississement
sont supposés être diffus (cisaillement pur, voirFigure 14).
5.3. Statut initial
L'instantané à 50 Ma (~ 70–50 Ma) capture la géologie initiale de la
marge ouest de l'Amérique du Sud à la latitude 21 ° S, juste avant
l'effondrement de la croûte et de la lithosphère de l'Amérique du Sud et le
début définitif de l'orogenèse andine (voir discussion précédente dans
section 3), le relief topographique semble donc limité à l'arc volcanique et la
région de l'Altiplano est presque au niveau de la mer (Sempere et al., 1997).
Cela se produit après la fin des périodes précoces et de transition du cycle
andin, de sorte que la coupe transversale montre principalement un tissu
d'extension de l'arrière-arc près de la zone de subduction, ainsi qu'une
région d'extension plus large de l'Amérique du Sud continentale, dont la
formation est probablement associée à la fragmentation de la Pangée, du
Gondwana et à l'ouverture de l'Atlantique. L'incertitude sur l'âge pour l'état
initial est due à la suggestion d'une contraction déjà depuis le Maastrichtien-
Danien (70–64 Ma) (Sempere et al., 1997 ; Mpodozis et al., 2005 ; Arriagada
et al., 2006 ; Charrier et al., 2007 ; Amilibia et al., 2008). La croûte
continentale comprend deux régions fortes plus épaisses (toutes deux en
violet clair) : à l'avant-arc (futur bloc marginal) et à la marge cratonique de
l'Amérique du Sud (bouclier brésilien). Entre ces deux régions fortes se
trouve une vaste région à croûte atténuée (≥400 km de large, ombré en
orange), qui est proche du niveau de la mer et correspond à la future croûte
raccourcie et épaissie de l'orogène andin (comparer avec l'état actuel dans le
panneau inférieur). Cette vaste région comprend : (1) la région d'arrière-arc,
proche du contact de subduction, qui correspond à la future Cordillère
occidentale ; (2) plus loin dans le continent, la région d'extension des bassins
de Tupiza, Estarca et Tres Cruces (non identifiés spécifiquement dans ce
panneau), qui semblent être d'importantes branches nord de la province
d'extension intra-continentale du Rift de Salta (Grier et al., 1991; Kley et al.,
1997 ; Kley et al., 2005 ; Insel et al., 2012). Cette région continentale globale
correspond au futur Altiplano, Cordillère Orientale et ceinture Interandine et
(3) à la marge éventuellement en extension du craton (Bouclier Brésilien),
qui correspond aux futures Subandes (Baby et al., 1995). De manière
frappante, la structure de la lithosphère du manteau semble porter la
signature de la marge cratonique, comme le suggère la forme actuelle de la
frontière lithosphère-asthénosphère (étiquetée LAB :Heit et al. (2007)). En
remontant à l'état initial à 50 Ma dans la reconstruction, le changement
spectaculaire de l'épaisseur lithosphérique sous les Subandes restaurées
met en évidence l'importance de l'amincissement crustal et lithosphérique
préexistant dans le domaine de l'orogenèse andine naissante (entre
crochets), qui est à l'inverse caractérisé par son croûte dans l'état actuel.
Cette caractéristique suggère clairement que le royaume fracturé andin
préexistant a été atténué, ainsi que structurellement endommagé et
thermiquement ramolli au cours des périodes précoces et de transition du
cycle andin (voir la discussion de Sempère et al. (2002)). Par conséquent,
pendant ces périodes, une zone de processus à l'échelle lithosphérique peut
avoir été créée, préparant le futur lieu de déformation et le style de
l'orogenèse andine ultérieure.
5.4. Instantané à 40 Ma : déformation localisée dans la Cordillère Occidentale
L'instantané à 40 Ma (~45–35 Ma) montre les premiers effets de l'orogenèse
andine. Le raccourcissement, l'épaississement et l'inversion du bassin de la croûte
sont localisés uniquement dans la Cordillère occidentale, produisant un
plissement et un chevauchement dominants à vergence ouest des dépôts
d'arrière-arc andins observés dans la Cordillère Domeyko, ainsi que le début de
l'exhumation de l'épine dorsale du socle de la Cordillère occidentale et création du
relief topographique andin naissant (comparer avecFigure 13). Toutes ces
caractéristiques sont associées à l'initiation de la soi-disant "phase incaïque" de
déformation (voirparagraphe 3.3.3). Le coin déformant (sous-sol, en
 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35
orangée, ornée de dépôts plissés, en brun) est enracinée dans la croûte
crustale, à vergence ouest, poussée andine occidentale (WAT). A 40 Ma, le
style de déformation dominante ouest-vergente peut avoir été similaire à
celui observé pour l'étage actuel le long d'une section des Andes à la latitude
de Santiago (33,5°S) (comparer avecFigure 8dansArmijo et al. (2010a)).
5.5. Instantané à 30 Ma
L'instantané à 30 Ma (~ 35–25 Ma) montre une déformation presque
arrêtée dans la Cordillère occidentale (associée à l'apparition de la plaine de
Choja) et la poursuite conséquente de l'orogenèse andine avec un
élargissement substantiel de la région montagneuse. Cet élargissement se
produit par l'incorporation de la tectonique d'inversion à l'est de la Cordillère
occidentale dans la région la plus occidentale (future) de l'Altiplano et, plus
important encore, par l'initiation de la déformation dans le coin bivergent
formé par la Cordillère orientale et la ceinture interandéenne (McQuarrie et
al., 2005 ; Eichelberger et al., 2013), entre le charriage oriental de la
cordillère (ECT) à verge ouest et le charriage interandin principal à verge est
(noté IAT).
5.5.1. Achèvement de la plaine pédiplaine de Choja sur la Cordillère occidentale : forçage tectonique vs
forçage climatique
Au sommet de la cordillère occidentale et de son piémont occidental se trouve
la plaine pédipulaire de Choja (Galli-Olivier, 1967) (ligne rouge pointillée), qui
tronque le socle exhumé formant l'épine dorsale "incaique" cachée de la Cordillère
occidentale et la structure plissée à vergence ouest associée au WAT (comparer
avecFigues. 4, 8 et 11). Par conséquent, la période de possible semi-aridité au
cours de laquelle s'est formée la pédiplaine de Choja (entre ~50 Ma et ~30 Ma) a
été caractérisée par des précipitations suffisantes et une érosion fluviale sur
l'ensemble de l'ossature structurale de la Cordillère occidentale, un processus qui
peut avoir considérablement réduit le relief tectonique. . Cependant, depuis ~ 30 ±
5 Ma, âge des premières unités déposées sur la discordance basale, le Bassin de la
Dépression centrale était privé de sédiments, tandis que le manque de
précipitations et d'érosion semble avoir inhibé l'exhumation ultérieure, donc
"geler" l'activité tectonique sur la Cordillère occidentale (voirFigues. 4 et 11;Articles
2.3 et 3.3.3), similaires aux processus discutés parDahlen et Suppe (1988)et
Beaumont et al. (1992). Nous considérons que les preuves géologiques sur toute la
côte Pacifique de l'Amérique du Sud sont convaincantes, indiquant une forte
augmentation de l'aridité, ce qui plaide en faveur d'un changement climatique à
l'échelle continentale. Par conséquent, le début de l'orogenèse andine dans la
Cordillère occidentale à 50 Ma (ou plus tôt) précède une intensification de l'aridité
et de la désertification depuis ~ 30 Ma. L'intensification de l'aridité dans le désert
d'Atacama après la formation de la plaine de Choja semble se produire en phase
avec la phase de refroidissement du climat de l'Oligocène précoce associée au
début de la glaciation à l'échelle continentale sur l'Antarctique (par exempleZachos
et al. (2001);Zachos et al. (2008);Barker et al. (2007); De Conto et al. (2008)). Nous
émettons donc l'hypothèse suivante : (1) Que l'intensification de l'aridité dans
l'Atacama et l'apparition de la glaciation dans l'Antarctique peuvent avoir partagé
une cause commune. (2) À l'inverse, les conditions aux limites des plaques
(mécanismes de forçage) provoquant l'initiation de l'orogenèse andine depuis ~ 50
Ma peuvent également avoir contribué au refroidissement climatique à long terme
du Cénozoïque. Ces deux hypothèses sont discutées dansArticle 6(voirFigues. 15,
17 et 18).
Il a été suggéré que le refroidissement global du climat cénozoïque pourrait
avoir déclenché et soutenu l'orogenèse andine en imposant des conditions de plus
en plus sèches dans la marge centrale de l'Amérique du Sud, ce qui aurait
provoqué une famine de sédiments dans la tranchée et une augmentation des
contraintes de cisaillement à l'interface de subduction (Lamb et Davis, 2003).
Cependant, le scénario deAgneau et Davis (2003)est en contradiction avec la
chronologie des événements climatiques et tectoniques les plus apparents :
l'intensification de l'aridité dans l'Atacama depuis ~30 Ma telle que documentée
par le Pediplain de Choja a clairement suivi l'intense phase « incaïque » de 50 Ma–
30 Ma de raccourcissement, de bouleversement et d'exhumation de l'épine
dorsale du sous-sol de la cordillère nord-ouest du Chili.
23
5.5.2. Croissance andine de l'Éocène supérieur à l'Oligocène précoce par élargissement
La réduction de la puissance érosive associée à une coupure virtuelle de
l'approvisionnement en pluie sur la Cordillère occidentale, marquée par la plaine
de Choja (discordance post-« incaïque ») peut avoir inhibé (ou « gelé ») davantage
de déformation et de bouleversement de la Cordillère occidentale et au contraire
favorisé propagation de l'orogenèse vers l'est jusqu'à la Cordillère orientale et la
ceinture interandine. Cependant, le processus de raccourcissement y apparaît à
nouveau principalement à vergence ouest, cohérent avec le début du système de
poussée de la cordillère orientale (ECT) sur le front ouest de la cordillère orientale,
tel que défini parSempère et al. (1990)etMüller et al. (2002), ainsi qu'avec
l'interprétation des coupes sismiques et des données de thermochronologie
documentant l'exhumation à partir de ~40 Ma dans la Cordillère orientale et à ~30
Ma dans la ceinture interandine (Müller et al., 2002 ; Elger et al., 2005 ; Oncken et
al., 2006 ; Scheuber et coll., 2006 ; Ege et al., 2007 ; Barnes et Ehlers, 2009 ;
Eichelberger et al., 2013). Un sous-charriage important à vergence ouest du socle
de l'Altiplano sous la Cordillère orientale est également cohérent avec l'évolution
des conditions de dépôt et de transport des sédiments de la Formation de Potoco
de l'Éocène-Oligocène à la Formation de Coniri (représentées ensemble en brun)
et le développement d'un Altiplano drainé de l'intérieur. bassin, comme discuté
parSempère et al. (1990),Sempère et al. (1997),Horton et al. (2001) etCharier et al.
(2013). Dans l'ensemble, le coin nouvellement formé constitué d'une croûte
déformante dans la région de la Cordillère orientale et de la ceinture
interandéenne entre l'ECT et l'IAT avec une vergence ouest dominante semble
similaire au coin tectonique déjà formé sous la Cordillère occidentale. Cependant,
le soulèvement initial et l'exhumation des roches au centre de l'Altiplano seraient à
~30 Ma, comme déduit de la thermochronologie (Ege et al., 2007), indiquant que
les processus d'épaississement tectonique avaient déjà englobé par ~ 30 Ma la
vaste région allant de la Cordillère occidentale à la ceinture interandine (orange en
Figure 15).
5.6. Instantané à 20 Ma : poursuite de la déformation entre la Cordillère
occidentale et la ceinture interandéenne
L'instantané à 20 Ma (~25–15 Ma) montre principalement la poursuite des
processus de raccourcissement et d'épaississement dans toute la région de
l'Altiplano et du biseau de la Cordillère orientale et de la ceinture interandéenne.
Selon les interprétations actuelles de l'évolution du bassin dans la région (Hortons,
2005), la majeure partie du raccourcissement de la Cordillère orientale et de la
ceinture interandine, entre l'ECT et l'IAT, avait déjà été réalisée à cette époque, ce
qui est cohérent avec la poursuite de l'exhumation dans la région, comme
documenté par la thermochronologie (Scheuber et coll., 2006 ; Ege et al., 2007 ;
Barnes et Ehlers, 2009 ; Eichelberger et al., 2013). Ces processus semblent
concomitants avec le développement d'une surface d'érosion généralisée qui a
progressivement tronqué la structure de la Cordillère orientale, connue sous le
nom de surface de San Juan del Oro (Servant et al., 1989 ; Gubbels et al., 1993 ;
Kennan et al., 1997).
5.7. Instantané à 10 Ma : préparation à la subduction du Bouclier Brésilien
L'instantané à 10 Ma (~15–10 Ma) montre la situation à la veille d'un
changement radical dans l'évolution andine, lorsque la déformation de la
ceinture subandine a été déclenchée par le début d'une subduction massive
vers l'ouest du Bouclier brésilien sous les Andes ( par exempleGubbels et al.
(1993);Elger et al. (2005);Onken et al. (2012)). Notre reconstruction cherche à
"capturer" cet instant, lorsqu'un renversement substantiel de la polarité
tectonique, d'une bi-vergence à dominante ouest à une dominante est-
vergence, s'est produit sous le biseau de la ceinture Cordillère orientale-
Interandine.
Les âges de refroidissement des traces de fission d'apatite dans la Cordillère orientale et la
ceinture interandéenne suggèrent que le raccourcissement interne dans cette région a été
modeste depuis ~ 20 Ma et que le glissement aurait commencé à être transféré à une poussée
inférieure du sous-sol d'environ 18 à 15 Ma, avec quelques bouleversements persistant dans les
parties frontales de la ceinture interandéenne jusqu'à 10 Ma (Eichelberger et al., 2013). Ces âges
couvrent l'achèvement de la surface de San Juan del Oro par l'érosion, la réduction du relief
interne et la pédimentation (Serviteur
24 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35
et al., 1989; Gubbels et al., 1993 ; Kennan et al., 1997). Aujourd'hui, la surface
de San Juan del Oro apparaît comme une succession composite de surfaces
d'érosion presque non déformées partiellement recouvertes de couches
sédimentaires volcaniques et relativement affamées, un peu comme la
plaine d'Atacama contrôlée par le climat (Evenstar et al., 2009 ; Hartley et
Evenstar, 2010) en tête du banc d'Atacama (Figure 8). Notre reconstruction
suggère que les caractéristiques précédentes sont associées à la poussée
principale naissante des Andes orientales (en gris, notée EAT), qui était en
train de se former (voir la discussion deOnken et al. (2012)). Ce processus
peut avoir impliqué la localisation de la déformation par troncature des
structures antérieures à vergence ouest comme la poussée de la Cordillère
orientale à travers la croûte andine déjà considérablement épaissie (voir les
structures profondes traversées par l'extension vers le bas de l'EAT en gris
pointillé). En conséquence, la structure tronquante de la poussée naissante
de la cordillère orientale en profondeur aurait pu utiliser la poussée
interandéenne antérieure à vergence est à moyenne profondeur pour
rejoindre l'interface proche de la surface entre la couverture paléozoïque et
le socle du Bouclier brésilien. Bien que notre reconstruction soit
schématique et loin d'être unique, nous retenons qu'une configuration
cinématique de ce type est nécessaire pour résoudre simplement le
retournement, de la vergence initiale dominante ouest du biseau Cordillère
orientale-ceinture interandéenne,
Nous notons également que ce moment critique de l'évolution andine est
marqué par l'achèvement à peu près contemporain de la surface de San Juan del
Oro d'environ 15 à 10 Ma et l'achèvement de la pédiplaine d'Atacama surmontant
le banc d'Atacama sur la marge de subduction, comme indiqué précédemment (
Evenstar et al., 2009) (voirsection 2etFigure 8), des processus apparaissant à leur
tour à peu près contemporains de l'apparition de l'hyper-aridité sur la côte
pacifique du centre de l'Amérique du Sud (Alpers et Brimhall, 1988 ; Gregory-
Wodzicki, 2000 ; Jordan et al., 2014).
5.8. Situation actuelle : Croissance andine du Miocène tardif par élargissement
L'état actuel reflète principalement la croissance bivergente de l'élargissement
de la topographie andine, en incorporant depuis ~ 10–7 Ma la ceinture des
Subandes à l'est, ainsi que la majeure partie de la région de l'avant-arc à l'ouest (le
bloc marginal, désormais orné de rayures orange dans Figure 15), donc une
largeur totale d'environ 200 km ajoutée aux chaînes de montagnes antérieures.
L'état actuel illustre également les conditions de précipitations prédominantes
depuis que l'orogène andin a atteint sa maturité. Ces conditions limitent toute
autre discussion sur le climat.
Selon notre reconstruction, la subduction vers l'ouest du Bouclier
brésilien sous les Andes serait une caractéristique relativement tardive de
l'évolution orogénique (voirOnken et al. (2006);Onken et al. (2012)), après un
retournement de polarité crucial de la vergence tectonique sous le coin de la
ceinture Cordillère orientale-Interandine. Certains effets clairs de cet
événement sont l'établissement éventuel de la poussée andine orientale
(EAT) impliquant un détachement massif à peau mince de la couverture
paléozoïque-tertiaire des sous-andes du socle cambrien et précambrien du
craton brésilien (Baby et al., 1992 ; Baby et coll., 1995 ; Allmendinger et
Zapata, 2000) associée à un raccourcissement d'au moins ~80 km dans la
ceinture plissée des Subandes (Dunn et al., 1995 ; Baby et coll., 1997 ;
McQuarrie et al., 2005), refroidissement rapide par exhumation de roche
commençant par ~ 10–5 Ma (Eichelberger et al., 2013) et flexion importante
du Bouclier brésilien (Lyon-Caen et al., 1985 ; Heit et al., 2007 ; Wölbern et al.,
2009) sous l'effet de chargement exercé par la région déjà épaissie de la
Cordillère orientale et de la ceinture interandine. Bien qu'avec un style de
peau épaisse significativement différent, le moment de la déformation de la
croûte sur le flanc oriental du plateau de Puna entre 24°S et 28°S (situé vers
le sud, en continuité avec le flanc du plateau de l'Altiplano) suggère un
processus plus jeune de élargissement vers l'est (post 6–5 Ma; ex.Strecker et
al. (2009);Carrapa et al. (2011)). Cet élargissement plus jeune pourrait
indiquer une propagation vers le sud le long de l'EAT de la subduction
naissante du craton brésilien sous la Puna, impliquant peut-être des
mécanismes profonds à l'échelle lithosphérique similaires à ceux décrits ici
pour 21°S.
La subduction décidée vers l'ouest du craton continental brésilien depuis
10–7 Ma semble également avoir contribué à l'initiation d'un nouveau style
de processus tectoniques de raccourcissement, d'épaississement et de
soulèvement sur toute la largeur de l'orogène andin (par exempleOnken et
al. (2006);Norton et Schlunegger (2011);Onken et al. (2012)), y compris
(comme indiqué précédemmentArticles 4 et 5.1) processus d'épaississement
possibles au contact complexe de la plaque de subduction vers l'est de la
plaque océanique de Nazca. Cette dernière inférence serait cohérente avec
la suggestion antérieure d'un couplage cinématique bi-vergent à travers
l'orogène (Elger et al., 2005). Le soulèvement et l'incision des surfaces en
bas-relief sur les deux flancs de l'orogène (à savoir, l'Atacama (Thouret et al.,
2007 ; Schildgen et al., 2007) et surfaces de San Juan del Oro (Servant et al.,
1989 ; Gubbels et al., 1993 ; Kennan et al., 1997 ; Barke et Lamb, 2006))
semblent corroborer l'apparition de ce nouveau style. Il s'ensuit que le
soulèvement et l'abandon déduits de ces surfaces éloignées à faible relief
doivent avoir été concomitants avec le soulèvement du transect de gros à ~
21 ° S de l'orogène andin (Hoke et Garzione, 2008), ce qui serait cohérent
avec l'hypothèse d'un soulèvement moyen rapide de cette partie de
l'Altiplano depuis le Miocène supérieur (voir les discussions deGarzione et al.
(2006);Garzione et al. (2008); Barnes et Ehlers (2009);Ehlers et Poulsen (2009);
Insel et al. (2010);Whipple et Gasparini (2014)). Fait important, l'apparition du
nouveau style de déformation andine par propagation bivergente suit
l'augmentation de l'aridité du Miocène moyen (passage à l'hyper-aridité)
dans le désert d'Atacama (Alpers et Brimhall, 1988 ; Sillitoe et McKee, 1996 ;
Jordan et al., 2014) coïncidant avec un événement majeur de refroidissement
mondial (Grégory-Wodzicki, 2000) (voir la discussion dansrubrique 2.2). Par
conséquent, pour des raisons similaires à celles de la déformation "gelée"
dans la Cordillère occidentale à ~30 Ma après la formation de la plaine de
Choja (paragraphe 5.5.1), le basculement vers la vergence vers l'est ainsi que
le déclenchement de la subduction décidée du craton brésilien à ~10 Ma
pourraient avoir suivi une réduction de la puissance érosive "congelant"
progressivement l'exhumation dans le coin Cordillère orientale-ceinture
interandéenne à ~15–10 Ma , qui semble contemporaine de l'achèvement de
la surface de San Juan del Oro. Si tel était le cas, alors le soulèvement rapide
possible après 10–7 Ma des Andes et de l'Altiplano (Gosh et al., 2006)
pourrait être un effet de raccourcissement andin rapide moyen à ~12 mm/an
depuis 10–7 Ma associé à une propagation bivergente (et à une subduction
massive du Bouclier brésilien sous les Andes), qui aurait donc pu être
déclenché comme un effet de rétroaction de la Refroidissement climatique ~
15–10 Ma (post-Miocène moyen) (voirFigure 17et d'autres discussions dans
rubrique 6.2). Ainsi, le soulèvement rapide possible de la région Andes-
Altiplano depuis le Miocène supérieur ne serait pas nécessairement un effet
déclenché par un bref événement d'amincissement lithosphérique rapide,
comme le suggère (Garzione et al., 2006 ; Molnar et Garzione, 2007 ;
Garzione et al., 2008 ; Hoke et Garzione, 2008).
5.9. Comparaison de notre section interprétée avec des modèles antérieurs
DansFigure 16, le modèle d'évolution andine développé ici (Figues.
14 et 15) est comparé à deux modèles assez acceptés, quoique
concurrents. Les trois modèles partagent des similitudes. Ils sont tous
implantés près de l'axe de l'Orocline andin, ou à travers la partie la plus
septentrionale de son flanc sud, près de la latitude 21°S, et ils mettent
l'accent sur des processus d'épaississement crustal associés à un
raccourcissement tectonique. De même, ils partagent
fondamentalement les mêmes contraintes géologiques sur les
quantités de raccourcissement et la chronologie, ainsi que des
contraintes géophysiques à grande échelle sur l'épaisseur de la croûte
(y compris une faible croûte inférieure sous l'Altiplano) et la structure
de la lithosphère du manteau (y compris la flexion de la forte
lithosphère brésilienne et progressivement lithosphère continentale
amincie ou catastrophiquement délaminée sous l'orogène). Cependant,
Le modèle parMcQuarrie et al. (2005)(panneau supérieur deFigure 16) met
l'accent sur le chevauchement vers l'est à travers les Andes, avec une déformation
à peau mince des strates de couverture du Paléozoïque au Tertiaire détachées
 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35 25

Fig. 16.Modèles d'orogenèse andine. Les interprétations deMcQuarrie et al. (2005)(panneau supérieur), basé surMcQuarrie (2002), et celle deAgneau (2011)(panneau du milieu), qui suit essentiellement l'interprétation
antérieure deIsacks (1988), sont redessinés à partir des originaux (Figure 4dansMcQuarrie et al. (2005)etFigure 6dansAgneau (2011)), à comparer avec la nôtre (panneau inférieur), basée surFigues. 14 et 15dans ce
document. Les trois modèles sont proches de l'axe de l'Orocline andin, ou à travers son flanc méridional le plus au nord près de la latitude 21°S : modèle parMcQuarrie et al. (2005) à ~20 ° S ; modèle parAgneau (2011)à
~18°S. Pour une discussion complète, voirArticle 5.9dans le texte. WAT & EAT comme dansFigure 14.

à partir de quelques poussées de sous-sol empilées horizontalement à pas plus d'environ
40 km de profondeur. Ces unités sont à leur tour détachées d'une croûte inférieure
presque non déformée (malgré sa faiblesse) et interprétées comme étant responsables
des changements majeurs d'épaisseur de la croûte et d'élévation structurale entre la
Cordillère orientale, la ceinture interandéenne et le subandin.
ceinture tout au long de l'Orocline andin. Le détachement supérieur de couverture sous
la partie ouest de la Cordillère orientale est à vergement ouest et à vergement est sous
sa partie orientale. Le détachement de sole (inférieur) à mi-profondeur de la croûte
s'étend horizontalement sur environ 350 km sous la Cordillère orientale et l'Altiplano,
pour descendre progressivement vers l'ouest avec
26 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35

Plongement d'environ 45° sous la Cordillère Ouest, formant une grande structure
duplex rencontrant finalement le Moho sous l'avant-arc, à proximité de la zone de
subduction. Il existe cependant de sérieux problèmes de compatibilité
cinématique, comme par exemple dans la région de la croûte inférieure sous
l'avant-arc, près de l'intersection entre le duplex et le Moho, qui aurait dû absorber
environ 300 à 400 km de raccourcissement ou de déplacement de poussée
transféré de le raccourcissement massif de la croûte s'est installé à l'est dans
l'Altiplano, la Cordillère orientale, la ceinture interandine et les régions
subandéennes. Ce genre de problème est inhérent à tout modèle avec des
détachements de croûte de poussée à vergence est à travers les Andes, enracinés
dans la croûte inférieure et le manteau, près de la zone de subduction.
Le modèle parAgneau (2011)(panneau central deFigure 16) suit de près
l'interprétation mécanique antérieure deIsacks (1988), mais il intègre également
certains détails de contraintes géologiques et géophysiques plus récentes. Comme
le modèle deMcQuarrie et al. (2005), il met l'accent sur le chevauchement primaire
vers l'est à travers les Andes. Le mécanisme répartissant la matière grasse de
manière ductile dans la croûte inférieure est piloté par la sous-poussée du
Bouclier Brésilien servant de « vérin hydraulique » (ou « piston »). Ce mécanisme
renforce la tension de raccourcissement sous l'Altiplano, où la lithosphère est plus
faible parce qu'elle est plus mince et plus chaude, avec un afflux d'eau de la dalle
subductée. La croûte rigide et cassante de l'avant-arc agit comme une paroi
verticale qui empêche l'écoulement plus à l'ouest et, par conséquent, localise
l'épaississement et le soulèvement de la croûte de la Cordillère occidentale, de
l'Altiplano et de la Cordillère orientale. Cette limite verticale entre les régions
crustales avec des rhéologies contrastées peut sembler une caractéristique
géologique improbable, mais elle a l'avantage de résoudre le problème
cinématique des modèles comme le précédent (McQuarrie et al., 2005), en
répartissant commodément les processus d'épaississement dans les Andes.
Cependant, ce type de modèle présente également de sérieux problèmes : (1) le
contraste de rhéologie proposé ne parvient pas à expliquer la propagation
caractéristique de la déformation vers l'est de 50 à 10 Ma à travers l'orogène, et (2)
le modèle aurait produit l'ensemble de l'orogenèse andine et son
raccourcissement d'environ 300 à 400 km depuis 10 Ma, seulement après que les
Subandes aient été actives, avec le piston sous-poussant du Bouclier brésilien en
fonctionnement pour «pomper» le processus d'épaississement.
Dans notre modèle (panneau inférieur deFigure 16), les Andes sont soutenues
par de grands systèmes de poussée bivergents (WAT et EAT) et par l'inclinaison ou
la flexion de la lithosphère relativement forte du bloc marginal et du bouclier
brésilien des deux côtés. Cette configuration explique l'emplacement symétrique
des racines crustales profondes sous la Cordillère occidentale et la Cordillère
orientale, et de même queAgneau (2011), le raccourcissement et l'épaississement
diffus de la croûte inférieure plus faible sur le manteau lithosphérique atténué et
affaibli soutenant l'Altiplano. Deux coins orogéniques à dominante ouest, formés
par des structures à peau épaisse et entièrement crustales dans la Cordillère
occidentale et la Cordillère orientale-ceinture interandine, ont évolué avec le
temps et la déformation progressive vers des géométries bivergentes.
L'établissement de la poussée andine orientale, impliquant un détachement
massif à peau mince de la couverture subandine et le début de la subduction vers
l'ouest du bouclier brésilien sous les Andes, serait une caractéristique tardive de
l'orogenèse andine. La différence la plus importante entre notre modèle et les
précédents est peut-être qu'il apparaît cinématiquement et mécaniquement
viable, tout en restant cohérent avec l'ensemble des contraintes géologiques et
chronologiques disponibles (Figure 15).
6. Orogenèse andine de concert avec la tectonique des plaques et le changement climatique
cénozoïque
La description précédente de l'orogenèse andine et de sa chronologie
tectoniqueclimatique encourage à reconsidérer les mécanismes possibles de
forçage et de rétroaction médiant l'orogenèse andine avec le changement
climatique (Figure 17). Cependant, une question préliminaire est l'adéquation de la
section sélectionnée à 21°S pour cette discussion. Il est clair que les processus de
refroidissement climatique global du Cénozoïque ont produit leurs effets
d'assèchement maximaux en Amérique du Sud sur sa marge Pacifique et centrés
aux latitudes moyennes du désert d'Atacama, qui coïncide avec les Andes
centrales et l'orocline andine, noyau de la Cordillère andine. orogène. Là, l'aridité
croissante a provoqué la formation de surfaces d'érosion et de frontons sur la
structure andine en évolution. En conséquence, la chronologie tectonique-
climatique de l'orogenèse andine, telle que définie dans notre section à 21°S (
Figues. 14 et 15), serait opportun d'établir une comparaison avec le changement
climatique global.
Cependant, les effets tectoniques se sont propagés de manière
diachronique de la marge pacifique des Andes centrales à l'arrière-pays
et latéralement le long de la grève, vers des latitudes plus élevées et
plus basses. Par conséquent, la synchronisation tectonique capturée
avec un certain retard à tout autre point de l'orogène andin, loin de la
marge des Andes centrales, serait plus difficile à corréler avec les
changements climatiques mondiaux. Le signal tectonique pourrait
également être perturbé par des variations latitudinales du tissu
tectonique préexistant, qui ont dicté des modulations dans le style
tectonique et le moment de la déformation. Un écart important de
l'évolution simple à 21 ° S est documenté dans le plateau de Puna et
son avant-pays, entre 24 ° S et 28 ° S, qui est associé à un style de
déformation de la croûte à peau épaisse et brisée. Dans cette région,
Strecker et al. (1989);Carrapa et al. (2005);Mortimer et al. (2007); Hain et
al. (2011);del Papa et al. (2013)). Le signal climatique pourrait
également être perturbé, par exemple par des variations latitudinales
des précipitations portées par les vents de mousson. À 24°S–28°S, sur
le flanc oriental du plateau de Puna, les conditions climatiques oligo-
miocènes semblent relativement arides, alors qu'une humidité
disponible plus élevée a prévalu depuis l'intensification de la mousson à
la fin du Miocène (voirStarck et Anzotegui (2001);Uba et al. (2007)).
Néanmoins, l'enregistrement synchrone d'événements tectonique-
climatiques combinés similaires dans des endroits éloignés à la même
latitude - comme l'abandon et le soulèvement du pédiplain d'Atacama
et l'abandon et le soulèvement de la surface de San Juan del Oro -
suggère que le changement climatique vers une sécheresse les
conditions entraîneraient de manière presque synchrone la réponse
tectonique dans tout l'orogène andin près de la latitude 21°S.
En résumé, dans le but de discuter de l'orogenèse andine par rapport au
changement climatique, la section à 21 ° S semble plus adéquate que les sections à une
latitude nettement inférieure ou supérieure. En effet, cette section est bien contrainte par
de nombreuses données climatiques, morphologiques, géologiques et géophysiques. Les
deux principaux résultats concernant la chronologie tectonique-climatique andine à 21°S
sont les suivants (voirFigure 17):
(1) Il existe une corrélation possible de l'évolution andine globale à long terme
processus de croissance depuis ~50 Ma avec le processus global cénozoïque de

Figure 17.Orogenèse andine couplée au changement climatique cénozoïque. Corrélation de l'évolution du climat mondial (redessiné à partir deFigure 2dansZachos et al. (2008), panneau inférieur) avec une croissance
andine (raccourcissement en km) depuis ~ 50 Ma comme décrit dans cet article (flèche rouge en gras intitulée Andean Orogeny). Le début de la croissance « en forme de rampe » de l'orogenèse andine est synchrone avec
le début de la diminution de la température « en forme de rampe » depuis l'optimum climatique de l'Éocène inférieur (voir texte,Article 6, etFigure 18). Début de la propagation vers l'est de la déformation de la Cordillère
occidentale à la Cordillère orientale-Coin interandin (marqué par la séparation des courbes de croissance étiquetées WC et EC-I+) apparaît à peu près synchrone avec l'achèvement de Choja Pediplain, avec le début du dépôt
de CDB affamé à ~ 30–34 Ma, et suit la période de refroidissement de l'Éocène tardif après l'optimum climatique de l'Éocène moyen, qui est à son tour suivi par la formation de la glace antarctique feuille. Déclenchement de
la subduction du craton brésilien (marqué par la séparation des courbes de croissance marquées EC-I+et SA+) semble à peu près synchrone avec l'achèvement de la plaine d'Atacama, avec le début de l'hyper-aridité dans le
désert d'Atacama à ~ 15–10 Ma, et suit la période de refroidissement du Miocène moyen, après l'optimum climatique du Miocène moyen. Pour favoriser les impulsions de croissance (environ entre 40 et 30 Ma et depuis 10
Ma), la courbe de raccourcissement globale de l'orogenèse andine (rouge gras) est décomposée en courbes de raccourcissement obtenues par addition de raccourcissement en différentes unités dans l'ordre
chronologique d'apparition : raccourcissement de Western Cordillère seule (WC, orange segmenté), raccourcissement cumulatif dans le WC plus cordillère orientale – coin de la ceinture interandine (WC + EC-I = EC-I+, vert
segmenté), raccourcissement cumulatif dans EC-I+plus Subandes (WC + EC-I + SA = SA+, noir segmenté). Notez le taux de raccourcissement stable contrasté de ~ 4 mm / an depuis 30 Ma dans EC-I+, comparé au taux de
raccourcissement accéléré de ~12mm/an depuis 10Ma en Afrique du Sud+, ce qui est cohérent avec les taux de convergence GPS actuels à travers la poussée andine orientale (Brooks et al., 2003, 2011).
 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35 27

température (δ18variation O) et CO2diminution depuis l'optimum climatique de
l'Éocène inférieur. Au cours de la même période, notre planète a été conduite de
conditions sans glace à, finalement, une glaciation bipolaire (transition d'un climat
de « serre » à un climat de « glacière ») (Zachos et al., 2001 ; Zachos et al., 2008).
(2) Le processus de croissance par étapes de l'orogenèse andine par deux impulsions de
l'élargissement induit par l'érosion depuis 50 Ma apparaît synchronisé avec la
développement similaire par étapes du paysage tectonique sur la côte
pacifique de l'Amérique du Sud et le désert d'Atacama. Les principales
caractéristiques de l'interaction entre la tectonique andine et le climat (voir
Figues. 3–4) sont principalement contraintes par la chronologie des
processus d'aggradation et de pédimentation associés à la genèse du
paysage étagé sur le Banc d'Atacama et la Cordillère occidentale (voirFigues.
5–8). À son tour, ce processus semble être associé à la formation de
28 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35
les pédiplaines de Choja et d'Atacama, et avec deux événements d'augmentation rapide
de l'aridité (durant ~≤5 Myr), qui sont probablement contrôlés par des événements de
refroidissement du climat global, à l'Éocène supérieur et au Miocène moyen.
6.1. La tectonique des plaques comme forçage possible à longue période de l'orogenèse andine et du
refroidissement global
6.1.1. Climat, tectonique des plaques et tectonique andine
Des liens possibles de divers types ont été envisagés pour les interactions
complexes entre le climat et la tectonique (voir par exemple la revue deFoin (1996)
). En particulier, l'examen des relations entre le soulèvement vertical tectonique et
le climat cénozoïque a créé une controverse sur lequel de ces facteurs se forcerait
l'un l'autre, illustré par un problème de « poulet et œuf » (Molnar et Angleterre,
1990 ; Raymo et Ruddiman, 1992 ; Hay et al., 2002). Il a été suggéré que le
soulèvement cénozoïque du plateau Himalaya-Tibet pourrait avoir contribué à
entraîner, à long terme, le refroidissement global du climat cénozoïque,
principalement par l'altération chimique et l'érosion du relief montagneux
nouvellement créé, entraînant une diminution de CO atmosphérique2. Dans ce
cas, le problème de la poule et de l'œuf s'expliquerait par des rétroactions
positives du climat de refroidissement entraînant des augmentations discrètes de
l'altération et de l'érosion et un soulèvement tectonique supplémentaire (Molnar
et Angleterre, 1990 ; Raymo et Ruddiman, 1992).
Une autre influence possible de la tectonique des plaques sur le climat
mondial semble être le déplacement horizontal à long terme des plaques et la
distribution de la croûte continentale et océanique sur notre planète (voir les
discussions deDeConto (2009);Lee et al. (2013)). Il est admis que l'agrégation
paléozoïque des supercontinents (Pangaea, Gondwana) a pu favoriser la glaciation
carbonifère (DeConto, 2009). De même, les conditions climatiques peuvent avoir
changé avec l'étalement continental mésozoïque associé à la fragmentation et à la
dispersion du Gondwana (par exempleLee et al. (2013)).
Comme discuté précédemment (voirsection 3), le cycle structural andin associé
au processus de subduction andin commençant à ~190 Ma est grossièrement
corrélé avec la dispersion du Gondwana et l'ouverture de l'Atlantique. Les
premiers ~70 % de cette période (entre 190 Ma et 50 Ma), qui est associée à une
extension tectonique perpendiculaire à la marge dominante dans l'ouest de
l'Amérique du Sud, semblent chevaucher grossièrement la période de la chaleur
mésozoïque-paléogène (Jenkyns, 2003) et en particulier la période du Crétacé au
début du Paléogène (~140–50 Ma) en conditions de serre (Hallam, 1984, 1985; Haq
et al., 1987 ; Lee et al., 2013). Le reste du cycle structurel andin correspond
correctement à l'orogenèse andine, associée au raccourcissement tectonique
marginal de l'Amérique du Sud continentale, qui, comme indiqué ci-dessus,
semble avoir commencé de manière synchrone avec le début de la chute de
température depuis 51–53 Ma (Zachos et al., 2001). L'orogenèse andine dans la
Cordillère occidentale commençant à ~ 50 Ma apparemment suivie dans
l'Oligocène le plus ancien (~ 30 Ma) par un arrêt virtuel des précipitations (marqué
par la plaine de Choja et la discordance post «incaique») suggère deux problèmes
principaux: (1) andine l'orogenèse ne peut pas avoir été causée par le changement
climatique, comme suggéré plus tôt (Lamb et Davis, 2003), car ce scénario est
incompatible avec cette chronologie (voirparagraphe 5.1.1). (2) Plus important
encore, la corrélation apparente du processus de croissance andine à long terme
depuis ~50 Ma avec le refroidissement cénozoïque global (voirFigure 17) suggère
que le changement climatique cénozoïque pourrait avoir été causé par les mêmes
conditions aux limites tectoniques que l'orogenèse andine.
Lee et al. (2013)suggéré qu'à long terme (N50 Myr) serreglacière et CO2les
oscillations de contenu peuvent être associées à des fluctuations tectoniques à
long terme entre les états dominés par l'arc insulaire et l'arc continental, qui
dépendent finalement des changements tectoniques des plaques. Dans ce
scénario, les conditions de la glacière du Cénozoïque moyen à aujourd'hui
correspondraient à un retour à un état dominé par l'arc. Nous explorons une
hypothèse alternative ci-après.
6.1.2. Effets de l'évolution de la tectonique des plaques et conditions aux limites possibles depuis
50 Ma
La contraction à long terme et la formation progressive de montagnes à
travers la marge de subduction andine pendant l'orogenèse andine (voir
Rubriques 3.3.3, 5 etFigure 15) doit être entraîné par des processus profondément
enracinés dans la lithosphère et l'asthénosphère terrestres. Au cours des
50 derniers millions d'années, la frontière entre les plaques de Nazca et
d'Amérique du Sud a été soumise à une vitesse positive de recul de la tranchée
(avancée de la tranchée vers le continent) (par exempleHusson et al. (2008)) et une
convergence marginorthogonale rapide (Pardo-Casas et Molnar, 1987). L'avancée
des tranchées et la convergence rapide semblent résulter d'une réorganisation du
mouvement des plaques entraînée par la collision progressive de l'Inde et de
l'Afrique contre l'Eurasie et le détournement conséquent du flux du manteau vers
l'ouest, ce qui aurait accéléré la dérive vers l'ouest de l'Amérique du Sud (par
exempleArgent et al. (1998);Husson et al. (2008);Faccenna et al. (2013)).
Néanmoins, la mise en place de conditions d'avance de tranchée dépassant la
limite d'élasticité moyenne de la lithosphère continentale et provoquant sa
rupture nécessite des changements tectoniques d'échelle avec le déclenchement
de la croissance bivergente et bilatérale de l'orogène andin et la formation de
l'Orocline andin (Figues. 1 et 18). L'idée d'une «collision» virtuelle du continent sud-
américain contre la plaque de Nazca depuis ~ 50 Ma semble cohérente avec les
observations de séparation des ondes de cisaillement résultant de l'anisotropie du
manteau induite par la déformation (Russo et Silver, 1994, 1996). Le modèle
proposé parRusso et Silver (1994, 1996)prédit un écoulement du manteau
parallèle à la tranchée sous la plaque de Nazca en subduction le long de la marge
andine, loin d'un point de stagnation central, et un écoulement d'angle autour des
extrémités nord et sud du continent (voir Figure 18). Des simulations numériques
tridimensionnelles de subduction réalisées ultérieurement parSchellart et al.
(2007)suggèrent que la grande dalle (n6000 km) subducting le long de toute la
marge ouest de l'Amérique du Sud peut avoir causé une lente progression de la
tranchée en son centre et aurait par conséquent développé une géométrie
convexe compatible avec l'Orocline andin.
La séparation de l'Australie, de l'Afrique et de l'Amérique du Sud de
l'Antarctique par l'ouverture de l'océan Austral a permis l'établissement du
courant circumpolaire antarctique et le développement de la zone frontale
polaire, réduisant le transport de chaleur océanique vers les pôles et
favorisant la glaciation sur l'Antarctique (Kennett, 1977; Sijp et Angleterre,
2004 ; Barker et al., 2007 ; DeConto, 2009). L'ouverture du passage de
Tasmanie depuis l'Éocène est cruciale pour ce processus (ex.Lawver et
Gahagan (2003)). Cependant, le courant circumpolaire antarctique n'aurait
pas pu s'établir sans le processus d'ouverture de longue durée du passage
de Drake depuis 50 Ma par rupture du pont continental Amérique du Sud-
Antarctique, sa fragmentation en blocs, l'ouverture progressive des bassins
et l'accrétion de couches océaniques lignées. fond dans la mer de Scotia, et
dérive globale de 2000 km vers l'est de l'arc de Scotia (Dalziel, 1981; Barker,
2001 ; Lawver et Gahagan, 2003 ; Barker et Thomas, 2004 ; Sijp et Angleterre,
2004 ; Livermore et al., 2005 ; Eagles et al., 2006 ; Scher et Martin, 2006 ;
Livermore et al., 2007 ; Lagabrielle et al., 2009 ; Dalziel et coll., 2013a ; Dalziel
et coll., 2013b ; Carter et al., 2014 ; Aigles et Jokat, 2014). L'écoulement du
manteau supérieur induit par la subduction autour du bord de la dalle prédit
par les modèles deRusso et Silver (1994, 1996)etSchellart et al. (2007)
pourrait être un moteur à long terme de cette chaîne de processus (Figure
18).
6.2. Possibles rétroactions climatiques sur le processus de croissance andin
Les conditions climatiques actuelles dans le désert d'Atacama, sur la côte
pacifique du centre de l'Amérique du Sud, sont arides à hyper-arides. Ces
conditions sont principalement associées à une absence presque totale de
précipitations hivernales portées par les vents d'ouest du Pacifique, entraînés par
l'anticyclone du Pacifique SE et le courant froid Pérou-Chili, ainsi que par la zone
sèche et la langue de température de surface de la mer froide associée. entrant de
la côte de l'Amérique du Sud dans la zone de convergence intertropicale (
Takahashi et Battisti, 2007a ; Takahashi et Battisti, 2007b ; Garréaud et al., 2009).
Ils sont également associés à la prévalence de vents de mousson d'est
transportant des précipitations estivales relativement rares de l'Atlantique à la
région amazonienne (par exempleHouston et Hartley (2003);Strecker et al. (2007);
Garréaud et al. (2009)) (voir Figure 15). Selon les données de la mesure des
précipitations tropicales
 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35 29

Figure 18.Possible forçage tectonique de longue période. L'évolution de l'orogenèse andine par croissance bivergente et bilatérale depuis 50Ma est cohérente avec un forçage tectonique profond à trois niveaux (voir
discussion dans le texte,Article 6): 1. À l'échelle mondiale (non représentée ici), avance de tranchée et convergence rapide marge-plaque perpendiculaire-limite Nazca-Amérique du Sud (Pardo-Casas et Molnar, 1987)
entraîné par une réorganisation du mouvement des plaques à l'échelle mondiale associée à la collision de l'Inde et de l'Afrique contre l'Eurasie, qui propulse le flux du manteau vers l'ouest et accélère la dérive vers l'ouest
de l'Amérique du Sud (Argent et al., 1998 ; Husson et al., 2008). 2. À l'échelle de la plaque (représentée ici), un écoulement parallèle à la tranchée sous la plaque de Nazca en subduction le long de la marge andine, loin d'un
point de stagnation central (à partir deRusso et Silver (1994, 1996)). 3. Le même modèle prédit que l'écoulement de coin autour de l'extrémité sud de l'Amérique du Sud a provoqué la rupture du pont continental Amérique
du Sud-Antarctique et l'ouverture d'une voie maritime (passage de Drake) depuis ~ 50 Ma entre l'Amérique du Sud et l'Antarctique (Livermore et al., 2005 ; Eagles et al., 2006 ; Livermore et al., 2007). Ces ruptures et
ouvertures ont été suivies d'une dérive globale de 2000 km vers l'est de l'arc Scotia depuis 40 Ma (Barker, 2001 ; Barker et Thomas, 2004), critique pour l'établissement progressif de courants circumpolaires antarctiques et
Pérou-Chili cohérents (ACC et PCC, respectivement, en bleu), qui ont peut-être contribué à provoquer la glaciation antarctique. La distance entre les frontières des plaques distantes, East Pacific Rise (EPR) et Middle Atlantic
Ridge (MAR), à environ 90° de longitude l'une de l'autre (soit environ un quart de notre planète), donne l'échelle des processus de convection profonde du manteau impliqués dans la mécanisme de forçage proposé ici. Les
autres abréviations sont comme dansFig. 1.

Mission (TRMM) (Strecker et coll., 2007 ; Bookhagen et Strecker, 2008), les
précipitations sur le flanc au vent de l'orogène andin à la latitude de notre section
(21°S) sur la ceinture des Subandes atteignent un maximum de ~1000 mm/an
(représentées par de gros nuages dansFigure 15), passant de semi-aride à aride
sur le plateau de l'Altiplano, puis aux conditions hyper-arides ≤50 mm/an (petits
nuages) sur le flanc andin sous le vent (désert d'Atacama). Cette diminution
actuelle des précipitations à travers les Andes peut être associée à l'effet d'ombre
pluviométrique exercé par la ceinture de montagnes en croissance sur l'humidité
transportée par les vents de mousson (Houston et Hartley, 2003 ; Strecker et al.,
2009).
Au Cénozoïque, l'augmentation de l'aridité sur la Cordillère occidentale et le
désert d'Atacama a été enregistrée dans le paysage par deux événements pivots
de diminution du pouvoir d'érosion, probablement associés à une diminution
progressive des précipitations : le premier événement est marqué par la formation
de la plaine de Choja, le second par la formation de la plaine d'Atacama.
Ces événements correspondent schématiquement au passage de la semi-aridité à
l'aridité à ~30 ± 5 Ma et de l'aridité à l'hyper-aridité à 15–10 Ma, respectivement
(voirFigure 15). Ce dernier événement étant à peu près contemporain de la
formation de la surface de San Juan del Oro sur la Cordillère orientale suggère que
l'augmentation correspondante de l'aridité s'est largement répandue dans le
paysage des Andes. Comme discuté plus tôt (rubrique 5.8.1), les deux étapes
d'augmentation de l'aridité en climat andin semblent précéder et éventuellement
déclencher les deux principales impulsions de croissance orogénique, en
élargissant le relief andin. Des processus similaires de changements tectoniques
induits par l'érosion ont été discutés, entre autres, parWillette (1999)etNorton et
Schlunegger (2011). Pour expliquer les caractéristiques précédentes, l'hypothèse
d'une augmentation progressive post-50 Ma de l'ombre orographique bloquant
les vents d'est (similaire au schéma actuel) peut être considérée, car elle est
cohérente avec une augmentation globale progressive de l'aridité dans le désert
d'Atacama. pendant la même période.
30 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35
Cependant, une ombre de pluie augmentant progressivement n'expliquerait pas
l'occurrence progressive des deux événements d'augmentation rapide de l'aridité.
Chronologiquement (voirFigure 17), ces événements relativement brusques
suivent les périodes de refroidissement global bien connues de l'Éocène supérieur
(après l'optimum climatique de l'Éocène moyen) et du Miocène moyen (après
l'optimum climatique du Miocène moyen) (Zachos et al., 2008), qui semblent
associés à l'intensification de l'upwelling du courant froid Pérou-Chili et à la
réduction accélérée de l'humidité transportée par les vents d'ouest (par exemple
Houston et Hartley (2003)). En conséquence, ces deux périodes de refroidissement
global apparaissent comme des facteurs de forçage probables pour moduler
l'aridité sur la côte pacifique de l'Amérique du Sud et l'évolution tectonique
ultérieure de l'orogène andin. Par conséquent, contrairement au forçage possible
du refroidissement climatique mondial depuis ~ 50 Ma par un écoulement
visqueux du manteau et une réorganisation de la tectonique des plaques à longue
période (suggéré dans la section précédente), le "gel" virtuel par étapes de
l'activité tectonique dans la Cordillère occidentale favorisant deux phases
d'élargissement de l'orogène andin par propagation vers l'est de la déformation
de la marge de subduction dans des zones plus continentales d'Amérique du Sud
(voir Articles 2.3, 5.5 et5.8 ;Figues. 15 et 17) a peut-être été causée par des
augmentations progressives de l'aridité dans l'Atacama, qui semblent être des
effets de rétroaction du refroidissement climatique mondial. Le mécanisme des
rétroactions positives sur les Andes en réduisant les processus d'érosion, l'activité
tectonique et le soulèvement vertical, qui favorisent la croissance en élargissant
horizontalement la région de haut-relief (par exemple,Willette (1999);Norton et
Schlunegger (2011)) est différent des rétroactions climatiques hypothétiques sur le
plateau Himalaya-Tibet, qui, en revanche, amélioreraient directement les
processus d'érosion et d'exhumation des roches, accélérant ainsi l'activité
tectonique et le soulèvement vertical (Molnar et l'Angleterre, 1990).
En résumé, les Andes peuvent être considérées comme un orogène où un climat de
plus en plus sec entraîné par le refroidissement cénozoïque global aurait entravé une
érosion importante et l'exhumation des roches (au plus ~ 5 à 6 km de colonne rocheuse
retirée dans la Cordillère orientale-Ceinture interandine). Ce processus aurait empêché
un raccourcissement efficace de la croûte pendant les périodes de taux de
raccourcissement relativement lent, comme illustré par le taux de raccourcissement
constant d'environ 4 mm / an dans la courbe de croissance de l'orogenèse andine entre
30 et 10 Ma (voirFigure 17, courbe EC-I+). Ce processus aurait également favorisé la
rupture de la croûte ailleurs et préparé la propagation des failles. En conséquence,
l'orogène andin s'élargirait par des impulsions de croissance progressives dans les
régions plus humides du continent, où une érosion et une déformation de poussée plus
rapides peuvent se produire, comme illustré par le raccourcissement moyen d'environ 12
mm/an de la courbe de croissance de l'orogenèse andine depuis 10 Ma (voirFigure 17, SA
+courbe). Les grands systèmes de failles efficaces comme le chevauchement andin
oriental (EAT, qui soutient la subduction vers l'ouest du craton continental brésilien
depuis 10–7 Ma) semblent être caractérisés par un degré élevé de localisation de la
déformation associée à une continuité structurelle à grande échelle. Nous supposons
donc que la possible variation du taux de raccourcissement au cours de l'orogenèse
andine (Figure 17) pourrait s'expliquer par un processus de propagation de failles dans
une lithosphère viscoélastique inhomogène, avec un amortissement de sa surface
modulé par des rétroactions discrètes du changement climatique agissant sur l'efficacité
de l'érosion.
7. Conclusions
Le banc d'Atacama sur la côte pacifique de l'Amérique du Sud est une
expression géomorphologique unique à grande échelle de l'interaction de la
tectonique andine et de l'évolution du climat au cours du Cénozoïque. L'analyse de
cette interaction nous permet de démêler certaines caractéristiques principales de
l'orogenèse andine et du climat en Amérique du Sud. La clé de voûte de cette
interaction est le développement concomitant de la tectonique de poussée à
vergence ouest, associée à la création du plus grand relief sur Terre à la marge de
subduction andine, et des processus de pédimentation sur le flanc ouest des
Andes, associés à une aridité croissante dans le désert d'Atacama. .
Nous constatons que le relief tectonique vertical de 13 km à la marge andine est le
résultat de l'évolution au cours des 50 derniers millions d'années de deux systèmes
parallèles de poussée à rampe plate de géométrie et d'échelle similaires, à l'ouest.
poussée andine et à l'interface de subduction. Ce style de processus tectonique
représente une collision progressive et une sous-poussée substantielle de l'arc
mésozoïque marginal et de son socle (désigné bloc marginal) sous le socle
continental adjacent plus interne de la Cordillère occidentale, soutenant son relief
élevé et son épaisseur. Nous considérons que cette caractéristique particulière de
la tectonique andine est comparable aux processus de collision continentale
ailleurs (par exemple dans l'Himalaya) et fondamentale pour notre compréhension
de l'orogenèse andine.
Nous en déduisons que les structures d'évasement de poussée et d'autres
complexités de failles peuvent contrôler les processus de chargement sismique à
l'interface de la plaque de subduction et expliquer l'apparition et la distribution des
aspérités sous l'avant-arc vers l'océan (Chanson et Simons, 2003 ; Wells et al., 2003),
segmentation aval-pendage du couplage et de la sismicité (Béjar-Pizarro et al., 2013) et
l'apparition d'une rupture de tremblement de terre de mégathrust (Vigny et al., 2011).
Le raccourcissement total à travers la ceinture de poussée plissée à verge ouest dans
le nord du Chili sous la Cordillère occidentale n'est pas inférieur à ~ 20–30 km et peut
atteindre ~ 30–50 km, ce qui est jusqu'à un ordre de grandeur supérieur aux estimations
antérieures. La majeure partie de ce raccourcissement est associée à l'exhumation par
l'érosion au cours de la période antérieure de fort soulèvement et de formation de
montagnes dans la Cordillère occidentale (période de 50 à 30 Ma, également appelée
déformation «incaique»). Le processus ultérieur de rupture de l'avant-arc et d'ajout de
matériau continental léger sous le banc d'Atacama (provoquant un épaississement de la
croûte et son soulèvement observé) indique une croissance globale vers les tranchées
des Andes centrales par l'incorporation relativement récente du bloc marginal à la terre
élevée depuis ~ 10 Maman.
Nous constatons que l'aridité croissante dans le désert d'Atacama au cours du
Cénozoïque est marquée dans le paysage par deux événements de diminution de la
puissance d'érosion au cours de la croissance de la Cordillère occidentale. Ces
événements sont probablement associés à une décroissance progressive des
précipitations contribuant à leur tour à des paliers d'augmentation de l'aridité et de
désertification, qui correspondent schématiquement au passage de la semi-aridité à
l'aridité à ~30–33 Ma et de l'aridité à l'hyper-aridité à 15– 10 Ma, respectivement. Le
premier événement est marqué par l'achèvement de la Choja Pediplain; le second par
l'achèvement de la plaine d'Atacama.
L'intégration de nos résultats avec une révision critique des connaissances publiées (géologiques, géomorphologiques, géophysiques) nous
permet de construire une coupe tectonique 2D complète à travers le cœur de l'orogène andin. Nous établissons également les preuves structurelles
pertinentes pour reconstruire une évolution de premier ordre de l'orogenèse andine au cours des 50 derniers millions d'années. L'orogène andin résulte
de processus prolongés de raccourcissement et d'épaississement bivergents de la croûte dans une vaste région auparavant étirée et mécaniquement
affaiblie de l'Amérique du Sud continentale, coincée depuis 50 Ma entre le bloc marginal rigide et la plaque sud-américaine (bouclier brésilien). Le
processus de croissance de l'orogenèse andine a impliqué deux principales impulsions de propagation de déformation tectonique et de
raccourcissement de la croûte vers l'est en Amérique du Sud continentale. La première impulsion a transféré l'activité dominante de poussée ouest-
vergente de la Cordillère occidentale (50–30 Ma) à une activité bivergente dominante dans la Cordillère orientale et la ceinture interandéenne (40–10 Ma).
La dernière impulsion depuis 10 Ma implique un basculement de polarité vers une poussée à vergence est et l'initiation de la déformation de la ceinture
subandéenne, déclenchée par le début d'une subduction massive vers l'ouest du Bouclier brésilien sous les Andes. La dernière impulsion implique
également une croissance de l'orogenèse vers les tranchées à vergence ouest par incorporation du bloc marginal. Le processus de croissance bi-
vergente a provoqué un soulèvement rapide de la plaine d'Atacama (surmontant le banc d'Atacama), parallèlement au soulèvement de la surface de San
Juan del Oro (surmontant la Cordillère orientale), donc tout au long de la La dernière impulsion depuis 10 Ma implique un basculement de polarité vers
une poussée à vergence est et l'initiation de la déformation de la ceinture subandéenne, déclenchée par le début d'une subduction massive vers l'ouest
du Bouclier brésilien sous les Andes. La dernière impulsion implique également une croissance de l'orogenèse vers les tranchées à vergence ouest par
incorporation du bloc marginal. Le processus de croissance bi-vergente a provoqué un soulèvement rapide de la plaine d'Atacama (surmontant le banc
d'Atacama), parallèlement au soulèvement de la surface de San Juan del Oro (surmontant la Cordillère orientale), donc tout au long de la La dernière
impulsion depuis 10 Ma implique un basculement de polarité vers une poussée à vergence est et l'initiation de la déformation de la ceinture
subandéenne, déclenchée par le début d'une subduction massive vers l'ouest du Bouclier brésilien sous les Andes. La dernière impulsion implique
également une croissance de l'orogenèse vers les tranchées à vergence ouest par incorporation du bloc marginal. Le processus de croissance bi-
vergente a provoqué un soulèvement rapide de la plaine d'Atacama (surmontant le banc d'Atacama), parallèlement au soulèvement de la surface de San
Juan del Oro (surmontant la Cordillère orientale), donc tout au long de la≥Région de 600 km de large des hautes Andes-Altiplano.
La courbe de croissance globale « en forme de rampe » de l'orogenèse andine au
cours des 50 derniers millions d'années est synchrone avec le début de la diminution de
la température « en forme de rampe » depuis l'optimum climatique de l'Éocène précoce,
conduisant notre planète de conditions sans glace à, finalement, une glaciation bipolaire
(Zachos et al., 2008). Ainsi, la croissance andine et le refroidissement global peuvent avoir
opéré sous le même mécanisme de forçage à longue période à l'échelle de la plaque,
impliquant un écoulement visqueux stable dans le manteau terrestre.
 R. Armijo et al. / Revues des sciences de la Terre 143 (2015) 1–35
Cependant, la croissance andine semble modulée par deux
rétroactions climatiques responsables de réductions progressives du
pouvoir érosif et des précipitations sur la marge andine. La première
réduction de puissance érosive est contemporaine de la période de
refroidissement de l'Éocène tardif après l'optimum climatique de
l'Éocène moyen (~ 42 Ma), conduisant à l'achèvement de la pédiplaine
de Choja près de la limite Éocène-Oligocène et favorisant la
propagation vers l'est de la déformation de l'Ouest. Cordillère au coin
de la ceinture Cordillère orientale-Interandine. La deuxième réduction
de puissance érosive est contemporaine de la période de
refroidissement du Miocène tardif après l'optimum climatique du
Miocène moyen (~ 15 Ma) et semble associée à l'établissement d'une
hyper-aridité dans le désert d'Atacama, conduisant à l'achèvement de la
Pediplain d'Atacama à ~ 10 Ma .
Les processus de croissance bivergents et bilatéraux concomitants hors du
noyau andin semblent fondamentaux pour notre compréhension de l'orogenèse
andine et de son interaction avec le climat mondial. Ce schéma de croissance est
cohérent avec les modèles de subduction tridimensionnels impliquant un
écoulement du manteau parallèle à la tranchée sous la plaque de Nazca en
subduction le long de la marge andine, loin d'un point de stagnation central, et un
écoulement d'angle autour des extrémités nord et sud du continent (Russo et
Silver, 1994, 1996 ; Schellart et al., 2007). L'écoulement de coin peut avoir
contribué au processus d'ouverture progressive du passage de Drake depuis 50
Ma par rupture du pont continental Amérique du Sud-Antarctique, ce qui a permis
l'établissement du courant circumpolaire antarctique (ACC) et favorisé la glaciation
sur l'Antarctique (Kennett, 1977; Sijp et Angleterre, 2004 ; Barker et al., 2007 ;
DeConto, 2009).
La collision virtuelle du bloc marginal avec l'Amérique du Sud continentale
depuis ~ 50 Ma nécessite des changements dans les conditions aux limites, en
particulier une réorganisation à l'échelle mondiale du mouvement des plaques
provoquant une avancée de la tranchée à travers la limite des plaques, dépassant
la limite d'élasticité moyenne de la lithosphère continentale et provoquant sa
rupture. . Ces conditions ont été atteintes après la collision progressive de l'Inde et
de l'Afrique contre l'Eurasie et la déviation conséquente du flux du manteau vers
l'ouest, qui a accéléré la dérive vers l'ouest de l'Amérique du Sud et initié une
convergence rapide et une avance de tranchée à la marge de subduction de
l'Amérique du Sud, comme suggéré parArgent et al. (1998), Husson et al. (2008)et
Faccenna et al. (2013).
Dans l'ensemble, ce qui précède offre des mécanismes de forçage
possibles de la tectonique des plaques et de l'orogenèse sur le climat,
sans médiation par des processus de surface tels que l'altération
chimique, l'érosion, etc. , Orogenèse andine en Amérique du Sud et
ouverture du passage de Drake entre l'Amérique du Sud et
l'Antarctique. À l'inverse, le forçage tectonique à l'échelle de la plaque à
longue période suggéré de l'orogenèse andine et du climat cénozoïque
global semble ponctué par d'éventuelles rétroactions climatiques à
courte période sur la croissance andine, de sorte qu'il offre également
une solution alternative au problème de la poule et de l'œuf opposant
la tectonique à l'œuf. mécanismes moteurs climatiques (Molnar et
l'Angleterre, 1990).
Remerciements
Ce travail a été soutenu par le projet INSU-CNRS "Diachronisme de la
Poussée Andine Occidentale", le LABEX UnivEarthS (Sorbonne Paris Cité), et
l'ANR MegaChile. Au fil des années, nous avons bénéficié de discussions
éclairantes sur l'orogenèse avec de nombreux collègues et amis, parmi
lesquels nous souhaitons citer J.-P. Avouac, R. Charrier, P. Cobbold, C. Galli-
Olivier, J. Malavieille, M. Mattauer, B. Meyer, P. Molnar, O. Oncken, V. Ramos,
T. Sempere, M. Strecker, P. Tapponnier, R. Thiele et S. Willett. Nous avons
également bénéficié d'une évaluation cruciale d'un manuscrit antérieur de P.
Molnar. Nous tenons à remercier les critiques approfondies et constructives
de deux relecteurs anonymes et les suggestions judicieuses de l'éditeur M.
Strecker.
31
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