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Journal des sciences de la Terre sud-américaine 39 (2012) 157e169

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Journal des sciences de la Terre d'Amérique du Sud

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La phase finale des conditions des basses terres tropicales dans la zone axiale de la
Cordillère orientale de Colombie : Preuve de trois relevés palynologiques
D.Ochoaun,b,*, C.Hornc, C. Jaramilloun, G. Bayonad, M.Parrae, F. De la ParraF
unSmithsonian Tropical Research Institute, PO Box 0843, Balboa, 03092 Ancon, Panama
bDépartement des sciences biologiques, East Tennessee State UniversityeETSU, Johnson City, TN 37614-14850, États-Unis
cPaléoécologie et écologie du paysage, Institut pour la biodiversité et la dynamique des écosystèmes (IBED), Université d'Amsterdam, Science Park 904, 1098 XH Amsterdam, Pays-Bas
dCorporación Geológica ARES, Calle 44A #53-96, Bogota, Colombie
eDépartement des sciences géologiques, Jackson School of Geosciences, Université du Texas à Austin, Austin, TX 78712, États-Unis
FInstituto Colombiano del Petróleo - Ecopetrol, Km 7 via Piedecuesta-Bucaramanga, Colombie

informations sur l'article abstrait

Historique des articles : La déformation de la Cordillère orientale, en tant que ceinture de poussée à double verge qui sépare la vallée de la
Reçu le 10 mai 2011 Magdalena du bassin des Llanos, est un moment déterminant dans l'histoire des Andes du nord en Amérique du
Accepté le 2 avril 2012 Sud. Nous examinons ici l'âge et le cadre de dépôt de l'unité stratigraphique la plus jeune dans trois secteurs de la
Cordillère orientale : (i) la Formation de Santa Teresa (flanc ouest), (ii) la Formation d'Usme (axe central sud) et (iii) la
Mots clés: Formation Concentración (axe central nord-est). Ces unités ont été déposées avant les principaux événements de
Cordillère orientale
déformation du Néogène. Ils représentent le dernier enregistrement préservé des conditions des basses terres dans
Formation Santa Teresa
la Cordillère orientale, et ils sont contemporains d'un épais dépôt syn-orogénique signalé dans le bassin des Llanos
Formation d'Usmé
et la vallée de la Magdalena. D'après les données palynologiques, concluons-nous que la formation supérieure
Concentración Formation
Orogenèse andine d'Usme s'est déposée au cours du Bartonien-Rupélien le plus ancien ? (Éocène tardif-Oligocène le plus ancien ? ); la
Éocène supérieur-Miocène inférieur Formation de Concentración s'est déposée au cours du Lutétien supérieur-Rupélien précoce (Éocène moyen à
Oligocène inférieur), et la Formation supérieure de Santa Teresa s'est accumulée au cours du Burdigalien (Miocène
inférieur). Ces âges, ainsi que des considérations sur l'enfouissement post-dépôt maximal, fournissent des
différences temporelles importantes pour l'âge du soulèvement initial et de l'exhumation le long de la zone axiale et
des contreforts occidentaux de la Cordillère orientale. Le passage de l'accumulation de sédiments à l'érosion dans la
zone axiale sud de la Cordillère orientale s'est produit au cours du Rupélien-Chattien précoce (Oligocène, environ 30
à environ 26 Ma), et dans la zone axiale nord-est s'est produit avant le dernier Chattien-Aquitanien (dernier
Oligocène-Miocène inférieur environ 23 Ma). En revanche, sur le flanc ouest, la bascule s'est produite au cours du
Tortonien (Miocène tardif, environ 10 Ma). De plus, nous avons détecté une transgression marine affectant les
formations d'Usme et de Concentración au cours de l'Éocène supérieur ; La transgression marine contemporaine a
également été documentée dans les contreforts centraux des Llanos et le bassin des Llanos, comme en témoigne la
similitude des flores, mais pas dans les contreforts occidentaux. Notre ensemble de données soutient les travaux
sédimentologiques, géochimiques et thermochronologiques antérieurs, qui ont indiqué que (i) la déformation dans
la Cordillère orientale était un processus diachronique, (ii) la sédimentation le long de la zone axiale s'est arrêtée
d'abord au sud puis au nord au cours de l'Oligocène,

- 2012 Elsevier Ltd. Tous droits réservés.

1. Introduction

Le nord de la cordillère des Andes est le résultat d'une interaction

* Auteur correspondant. Smithsonian Tropical Research Institute, PO Box 0843,
Balboa, 03092 Ancon, Panama.
Adresses mail:dianita.ochoa@gmail.com,ochoalozano@goldmail.etsu.edu (D.Ochoa),
carina.hoorn@milne.cc (C.Horn),jaramilloc@si.edu (C. Jaramillo), gbayona@cgares.org (G.
Bayona),mparra@cgares.org (M.Parra),felipe.delaparra@ecopetrol.com.co _(F. De la
Parra).
complexe entre la plaque continentale sud-américaine et les plaques
océaniques des Caraïbes et de Nazca (Fig. 1). L'une des conséquences de
cette orogenèse en plusieurs étapes a été la construction asynchrone de
trois chaînes de montagnes différentes - les Cordillères occidentale, centrale
et orientale - tout au long du Mésozoïque et du Cénozoïque (Barrero, 1979;
Etayo et al., 1983;Villamil, 1999). Déformation de l'Est

0895-9811/$evoir avant-propos - 2012 Elsevier Ltd. Tous droits réservés. est ce que je:
10.1016/j.jsames.2012.04.010
158 D. Ochoa et al. / Journal des sciences de la Terre sud-américaine 39 (2012) 157e169

Fig. 1.Localisation géographique des sections étudiées. Modifié aprèsPardo Trujillo (2004). CC¼Cordillère centrale, WC¼Cordillère occidentale, UMV¼Haute Vallée de la Magdalena,
SNSM¼Sierra Nevada de Santa Marta, SNCo¼Sierra Nevada del Cocuy, CatB¼Bassin du Catatumbo.
 D. Ochoa et al. / Journal des sciences de la Terre sud-américaine 39 (2012) 157e169
Cordillère (CE), en tant qu'orogène à double vergence avec des bassins
intermontagnards le long de la zone axiale (Cooper et al., 1995;Cortés et al.,
2006), a eu une importance particulière dans l'histoire géologique du nord
de l'Amérique du Sud car il a modifié le drainage des rivières (Guerrero,
1997; Hoorn et al., 1995, 2010), a favorisé le soulèvement vertical de la
surface au cours des 3 dernièrese5 ma (Grégory-Wodzicki, 2000;Mora et
coll., 2008b), et créé de nouveaux habitats, tels que les páramos et les forêts
de nuages dans la zone axiale de la CE (Hooghiemstra, 1984, 1988; Van der
Hammen et al., 1973). Des études tectono-sédimentologiques,
géodynamiques et thermochronologiques ont montré que la Cordillère
orientale des Andes colombiennes était déjà active sur le plan tectonique au
Paléocène inférieur (Bayona et al., 2008;Parra et al., 2012) et l'Éocène
supérieur-Oligocène inférieur (Bande et al., 2012 ; Bayona et al., 2008 ;
Gomez et al., 2005, 2003 ; Horton et coll., 2010b ; Mora et al., 2010a ; Nie et
al., 2010 ; Parra et al., 2009a, 2009b ; Saylor et al., 2011 ; Toro et al., 2004). Au
cours du Néogène supérieur, l'activité tectonique des Andes orientales s'est
rapidement accrue (Duque-Caro, 1990;Helmens et Van der Hammen, 1994;
Hooghiemstra et Van der Hammen, 1998;Hoorn et al., 1987;Mora et coll.,
2010b;Shephard et al., 2010; Taboada et al., 2000), générant une impulsion
majeure d'exhumation de la CE au cours des dernièresw7 ma (Bayona et al.,
2008;Cortés et al., 2006;Mora et coll., 2010b). Ces impulsions ont entraîné
des changements dans le climat régional (Ehlers et Poulsen, 2009;Insel et al.,
2009;Sépulcre et al., 2009) et les régimes sédimentaires dans les basses
terres adjacentes qui ont entraîné l'établissement et l'évolution du fleuve
Amazone (Figueiredo et al., 2009, 2010 ; Horn, 1994; Hoorn et al., 1995,
2010 ; Hoorn et Wesselingh, 2010 ; Shephard et al., 2010) et augmentation
de la biodiversité en Amazonie occidentale (Hoorn et al., 2010).
Le début de la déformation à double verge de l'EC et l'isolement qui
en résulte de la vallée de la rivière Magdalena de la région des Llanos
sont essentiels au développement du nord des Andes. Afin de
comprendre la phase finale de la sédimentation au sein de l'EC, nous
avons daté les sédiments les plus jeunes conservés dans trois différents
synclinaux situés (1) le long du flanc ouest de l'EC (Formation de Santa
Teresa dans le Synclin Guaduas), (2) dans le zone axiale sud de l'EC
(Formation d'Usme dans le synclinal d'Usme, haute plaine de Bogotá),
et (3) dans la zone axiale nord-est de l'EC (Formation de Concentración
dans le synclinal de Floresta, mur de la faille de Soapaga) (Fig. 1). De
plus, nous avons fourni des estimations temporelles du passage de
l'enfouissement à l'exhumation grâce à l'évaluation de l'ampleur de
l'enfouissement post-dépôt sur la base de données paléothermiques et
thermochronométriques récemment publiées. Enfin, nous avons
examiné plusieurs modèles de dépôt et cinématiques pour évaluer le
degré de connectivité entre les bassins au cours de l'Éocène supérieur
au Miocène inférieur.
2. Cadre lithostratigraphique
L'évolution de l'Éocène tardif au Miocène de l'EC est enregistrée
dans trois grands synclinaux différents situés à travers l'EC (Tableau 1).
Les sédiments les plus jeunes, qui sont conservés au cœur de chaque
synclinal, représentent également les sédiments les plus jeunes
conservés dans la CE, autres que le lac pliocène et les sédiments
alluviaux de la haute plaine de Bogota (Helmens, 1990;Helmens et Van
der Hammen, 1994;Hooghiemstra et Van der Hammen, 1998;Hoorn et
al., 1987). Toutes les coupes stratigraphiques ont été mesurées près de
la zone où la coupe type de chaque formation a été proposée (De Porta,
1974). Sur le flanc ouest, nous avons étudié les sédiments les plus
jeunes du synclinal de Guaduas, représentés par la Formation de Santa
Teresa (De Porta, 1966;De Porta, 1974). Dans la zone axiale sud, nous
avons examiné les strates les plus jeunes du synclinal d'Usme,
représentées par la formation d'Usme (De Porta, 1974;Hoorn et al.,
1987). Enfin, dans la zone axiale nord-est, nous avons étudié les strates
les plus jeunes du Synclinal de Floresta, représentées par la Formation
de Concentración (Rodríguez et Solano, 2000;Ulloa et al., 2001) (Fig. 1).
159
Tableau 1
Localisation des coupes sédimentaires sélectionnées.
Formation Synclinal Emplacement régional Coordonnées Échantillons
Latitude Longitude Analysé
Sainte Thérèse Guaduas Madeleine moyenne 4,86-N 74,63-O 9
FM. Vallée
Usme Fm. Usme Haute plaine de Bogotá 4.52-N 74.15-M 16
concentration Floresta Paz del Río, Boyacá 6.03-N 72,76-M 16
FM.
La Formation de Santa Teresa, riche en fossiles, a été définie parDe Porta
(1966)et à l'origine considéré comme la formation La Cira du Miocène précoce-
moyen (Raasveldt et Carvajal, 1957;Van der Hammen, 1958), qui affleure dans le
nord du bassin moyen de la vallée de la Magdalena. Cependant,De Porta (1966)a
suggéré une proposition d'inscription différente, attribuant le nom de Santa
Teresa aux roches affleurant dans la zone du synclinal de Guaduas. La formation
recouvre en concordance la Formation de San Juan de Río Seco et estw475 m
d'épaisseur le long de la route Bogotá-Cambao. Il présente un lithofaciès
caractéristique des milieux lagunaires calmes (De Porta, 1966), ce qui est
partiellement confirmé par certaines formes de matière organique sapropélique
(alginite et liptodétrinite), signalées dans la moitié supérieure de l'unité (Gomez,
2001).Acosta et Ulloa (2001)signalent des lithofaciès représentatifs
d'environnements d'eau douce peu profonds avec des canaux remplis de
lithologies conglomératiques et sableuses, la présence de plusieurs lits de
charbon, d'abondantes empreintes de feuilles, d'arêtes de poisson, de
gastéropodes et de bivalves le long du ruisseau Balú à Cundinamarca.Pilsbry et
Olsson (1936), en revanche, suggérait la présence occasionnelle d'eaux salées sur
la base de certains horizons avec des gastéropodes et des mollusques favorisant
les eaux saumâtres (Corbule).L'âge de la formation est incertain bien que
Oligocène (De Porta et De Porta, 1962), Oligocène supérieur (Acosta et Ulloa, 2001
), Oligocène-Miocène inférieur ? (De Porta, 1966), et les premiers âges du Miocène
(Nuttal, 1990) ont été proposées sur la base de données malacologiques et
palynologiques. La formation est globalement en corrélation avec les formations
du Colorado et de La Cira dans le bassin moyen de la vallée de la Magdalena (De
Porta, 1974;Van der Hammen, 1958).
La formation d'Usme a été proposée parHubach (1957)et Julivert
(1963), il recouvre la Formation Regadera. Le type de contact est
variable, allant de discordant dans le flanc est du synclinal d'Usme (
Hoorn et al., 1987;Julivert, 1963) à conformable dans le flanc ouest (
Julivert, 1963;Montoya et Reyes, 2005). La Formation d'Usme est
recouverte en discordance par le Miocène supérieur ? - Alluvions
pliocènes, dépôts gravitaires et lacustres, correspondant à la Formation
de Marichuela (De Porta, 1974;De Porta, 2003;Helmens, 1990;Helmens
et Van der Hammen, 1994;Hoorn et al., 1987;Roddaz et al., 2009;Toro et
al., 2003). La formation d'Usme estw365 m d'épaisseur et a été
traditionnellement subdivisé en deux membres (Hoorn et al., 1987;
Julivert, 1963). Le membre inférieur se compose principalement
d'argiles, de siltstones et de schistes de couleur brun foncé et gris.
Certains lits de siltstones gris foncé sont intercalés avec de fines
couches de charbon et d'abondants restes végétaux. Une tendance
générale à la hausse de la taille des grains est évidente dans le membre
inférieur. Vers la partie supérieure de ce membre, des grès
quartzitiques très fins à fins à stratification croisée sont interstratifiés
avec des niveaux de schistes bioturbés et de siltstones (Hoorn et al.,
1987;Montoya et Reyes, 2005). Le membre inférieur a été interprété
comme des dépôts de plaine côtière incisés par des chenaux subtidaux
(Hoorn et al., 1987). Le membre supérieur de la Formation d'Usme est
dominé par des siltstones et des schistes multicolores, intercalés avec
des grès jaunâtres massifs à stratifiés variant du sable grossier aux
lithologies conglomératiques (Hoorn et al., 1987). Vers le haut de la
coupe, on trouve plusieurs couches de charbon et de lignite avec un
matériel végétal abondant. Le membre supérieur est interprété comme
le produit de paramètres deltaïques à intertidaux, avec des bancs de
sable, et interdigités et
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canaux abandonnés (Hoorn et al., 1987). La formation a été datée par
analyse palynologique de la fin de l'Éocène au début de l'Oligocène (
Hoorn et al., 1987) ou Éocène moyen à Oligocène moyen (Van der
Hammen, 1957); alors que l'Oligocène moyen à supérieur est basé sur
la présence deGloborotalia fohsi andina (Burgl, 1955). La formation
d'Usme a été corrélée avec la formation de Concentración dans le
bassin de Floresta (De Porta, 1974;Van der Hammen et Parada, 1958;
Villamil, 1999) et la Formation Upper Mirador et le membre Lower
Carbonera C8 dans les bassins des Foothills et des Llanos (Cooper et al.,
1995;Pulham et al., 1997). Le Mirador supérieur est constitué de
schistes sombres interstratifiés avec des grès fins à grossiers, et la
Carbonera inférieure est composée de grès tabulaire interstratifié avec
du mudstone gris foncé et une stratification flaser et lenticulaire (De
Porta, 1974;Parra et coll., 2009a). Ces différences latérales de lithologie
ont été interprétées comme des changements de faciès entre les
conditions fluviales et marines (Cooper et al., 1995;Pulham et al., 1997;
Roddaz et al., 2009;Saylor et al., 2011).
La formation Concentración a été proposée parAlvarado et
Sarmiento (1944)et recouvre en concordance la Formation de Picacho (
Rodríguez et Solano, 2000). C'estw1 km d'épaisseur et composé d'une
séquence ascendante de mudstones stratifiés interstratifiés avec des
grès (Saylor et al., 2011). Les pierres de fer oolithiques, les fragments
de plantes et la bioturbation sont communs dans toute la section (
Saylor et al., 2011). La séquence sédimentaire est interprétée comme
s'étant formée dans un environnement de plaine côtière avec des
conditions lagunaires à estuariennes partiellement fermées (Saylor et
al., 2011; Villamil, 1999). De la roche ferrugineuse oolithique jusqu'à 3
m d'épaisseur, qui est exploitée commercialement, se trouve vers la
base de l'unité (Kimberly, 1980;Saylor et al., 2011;Van Houten, 1967).
Villamil (1999)ont interprété ces couches oolithiques comme la preuve
d'une voie maritime régionale de l'Éocène tardif qui a inondé le nord de
l'Amérique du Sud. Sur la base de données palynologiques, la
formation a été datée de l'Éocène moyen à l'Oligocène supérieur (
Hubach, 1957;Van der Hammen, 1957). Le dépôt de la formation de
Concentración est considéré comme contemporain du stade actif du
système de faille de Soapaga, qui n'affectait que la zone axiale nord de
la cordillère (Saylor et al., 2011). L'unité est en corrélation avec la
formation d'Usme dans la région des hautes plaines de Bogotá (De
Porta, 1974;Van der Hammen et Parada, 1958), avec les formations
Carbonera et León dans le bassin de Catatumbo (De Porta, 1974;Van
der Hammen, 1958), et avec les formations du Haut Mirador et de la
Basse Carbonera dans les bassins des Contreforts et des Llanos (Cazier
et al., 1995;Cooper et al., 1995;Santos et al., 2008;Villamil, 1999) (Fig. 1).
3. Méthodes
Un total de 41 échantillons provenant des trois formations (Tableau
1) ont été traités pour analyse palynologique selon les procédures
standard (Traversée, 2007). Tous les échantillons ont été digérés en
utilisant 10 % de HCl et 40 % de HF. Chaque échantillon a été tamisé
avec 10mm et 100mm mailles ; enfin, des montages permanents ont
été préparés. La microscopie optique a été utilisée pour examiner le
contenu palynologique et au moins 100 grains ont été comptés par
lame. Les caractéristiques morphologiques ont été comparées aux
descriptions et illustrations de diverses ressources (Dueñas, 1980;
Germerad et al., 1968;Gonzalez, 1967;Hoorn et al., 1987; Jaramillo et al.,
2010;Jaramillo et al., 2007;Jaramillo et Dilcher, 2001;Jaramillo et al., 2011
;Leidelmeyer, 1966;Laurent, 1986; Müller et al., 1987;Van der Hammen,
1956;Van der Hammen et García de Mutis, 1966) et nomenclature
taxonomique suivie Jaramillo et Dilcher (2001).
Les coupes ont été datées à l'aide d'une estimation du maximum de
vraisemblance basée sur la zonation palynologique proposée parJaramillo et
al. (2011), qui a été calibré dans le temps à l'aide d'isotopes du carbone, de
datations radiométriques, de foraminifères et de données de stratigraphie
magnétique (Figure 2). L'analyse du maximum de vraisemblance suit
la procédure dePunyasena et al. (2012)(Annexe 1). De plus, un indice
d'influence marine (MI) a été calculé en utilisant le ratio proposé par
Santos et al. (2008), afin d'estimer la relation entre les palynomorphes
marins et terrestres. L'indice a été estimé pour chaque échantillon en
tant que MI¼M/T,oùMest le nombre total de palynomorphes marins etJ
est le nombre total de palynomorphes comptés par échantillon (Rull,
2002;Santos et al., 2008). Toutes les analyses ont été effectuées à l'aide
de bibliothèques standard du programme R (Équipe centrale de
développement R, 2009), qui est un logiciel libre, développé par
plusieurs contributeurs et administré par la R Foundation for Statistical
Computing (http://www.R-project.org). De plus, leStratigraphepackage
a été utilisé pour produire les cartes de gammes
palynostratigraphiques (Vert et al., 2010).
4. Résultats palynologiques
4.1. Formation Santa Teresa
La matière palynologique n'a été récupérée que dans les 266 m
supérieurs de la Formation de Santa Teresa. La palynoflore comprend
une grande abondance de spores de fougères (ex.Psilatrileteset
Laevigatosporites) et des palmiers (Mauritiidites).Les restes fongiques
sont communs dans toute la section, ainsi qu'un intervalle de 78,5 m
d'épaisseur avec une abondance pédiatreetBotryocoquedes algues ont
été observées (de 549,74 m à 628,24 m) (Figure 3). Ni éléments de
mangrove ni palynomorphes marins n'ont été observés (Figure 3). Les
palynomorphes les plus abondants inclusMauritiidites franciscoi,
Perisyncolporites pokornyi, Magnaperiporites spinosus, Rhoipites
guianensis, Psilamonocolpites, Laevigatosporites, Polypodiisporiteset
Psilatriletes groupes (Annexes 2 et 3).
La cooccurrence deMagnastriatites grandiosus (Système de
référence de première apparition [FAD] à 451,2 m),M. spinosus (DCP à
456,79 m), Concavissimisporites fossulatus (DCP à 470,7 m), et
Bombacacidites muinaneorum (DCP à 468,71 m) (Figure 4), ainsi que
l'abondance globale d'autres taxons clés, tels queBombacacidites
brevis, Echiperiporites akanthos, Mauritiidites franciscoi,
Perisyncolporites pokornyi, Ranunculacidites operculatus,
Retitrescolpites? irrégulier, Spirosyncolpites spiralis, Striatriletes
saccolomoides, Tetracolporopollenites maculosuset
Tétracolporopollenites transverses,indique que cette palynoflore
correspond aux zones palynologiques T-12 et T-13. Ces deux zones ont
été datées du 16.1e23 Ma, correspondant à l'Aquitanien-Burdigalien,
Miocène (Jaramillo et al., 2011). Cette interprétation est appuyée par
l'analyse du maximum de vraisemblance (Figure 5), ce qui indique une
forte probabilité de corrélation avec la partie supérieure de la zone
palynologique T-12Horniella lunarensiset zone T-13Echitricolporites
maristellae (Burdigalien, 19 anse16 Ma).
4.2. Formation d'Usmé
Une bonne récupération de pollen a été trouvée pour la majeure partie
de la section, à l'exception des 116 m inférieurs et des 60 m supérieurs, où
aucun pollen n'a été trouvé. La palynoflore est caractérisée par une forte
abondance de spores de fougères (ex.PolypodiisporitesetLaevigatosporites)
et des palmiers (ex. mauriciens) (Annexes 4 et 5). Quatre niveaux
contiennent des kystes de dinoflagellés et des acritarches (2140 m, 2141 m,
2152 m et 2258 m). Les niveaux situés vers la base du membre supérieur
présentent les valeurs les plus élevées de l'indice d'influence marine (à 2140
m, 2141 m et 2152 m, MI¼0,05, 0,09 et 0,029, respectivement), alors que
l'influence marine était minime au sommet de la section, à 2258 m (MI¼
0,012) (Figure 3). Colonies depédiatresp. étaient communs entre 2140 m et
2142,6 m, et des fréquences élevées d'éléments de mangrove
(Rhizophoraceae et Pellicieraceae) se sont produites entre 2258 m et 2299 m
(moyenne 5,6%) (Figure 3).
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Fig. 2.Zonage palynologique proposé pour le Cénozoïque des Llanos et Contreforts des Llanos parJaramillo et al. (2011)etMüller et al. (1987). Échelle de temps géologique aprèsGradstein et al. (2004).
162 D. Ochoa et al. / Journal des sciences de la Terre sud-américaine 39 (2012) 157e169
Fig. 3.Abondances relatives des plantes terrestres, des éléments marins et d'eau douce présents dans chaque unité. Les valeurs de l'indice d'influence marine (IM) vont de 0 (entièrement terrestre) à 1 (entièrement marin).
Zones palynologiques aprèsJaramillo et al. (2011). Les échelles verticales varient dans chaque section.
Les taxons d'angiospermes les plus couramment récupérés
comprennentM. franciscoi, Echitriporites trianguliformis orbicularis,
Longapertites proxapertitoidesvar.proxapertitoides, P. pokornyi, R.
guianensis, T. maculosus, T. transversalis,et lePsilamonocolpiteset
Rétitricolporitesgroupes.
Cicatricosisporites dorogensiset leLaevigatosporites,
Polypodiisporites,etPsilatriletesgroupes dominaient la composition des
spores de ptéridophytes. D'autres taxons importants récupérés
comprennentArecipites regio, Cricotriporites guianensis, E. akanthos,
Echitetracolpites? tenuiexinatus, Foveotriporites hammenii,
Lanagiopollis crassa, Monoporopollenites annulatus, Poloretitricolpites
absolutus, Spirosyncolpites spiralis, Syncolporites marginatuset
Zonocostites ramonae (Annexes 4 et 5).Echitriporites trianguliformis
orbicularisse produit dans toute la section, à l'exception de l'échantillon
le plus élevé, à 2354 m. Une seule occurrence deC. fossulatusa
également été trouvé à 2254 m (Figure 4).
L'apparition fréquente deEchitriporites trianguliformis orbicularis,
ainsi que la dernière donnée d'apparition [LAD] deA. région (à 2254m),
S.marginatus (à 2294 m) etÉchitétracolpites ? tenuiexinatus (à 2299 m),
le DCP deE.chiperiporites akanthos (à 2254 m), et la présence deP.
absolutus (occurrence unique à 2267 m) (Figure 4) indique que jusqu'au
mètre 2299 la palynoflore appartient à la zone palynologique T-07
Echitriporites trianguliformis orbicularis,
daté de la fin de l'Éocène (38e33,9 Ma) (Jaramillo et al., 2009, 2011) (Figure 2).
Cette datation est également étayée par l'analyse du maximum de
vraisemblance, qui indique une forte probabilité de corrélation avec la zone
T-07Echitriporites trianguliformis orbicularispour toute la section, sauf pour
le dernier échantillon (Figure 5).
Un seul échantillon avec une mauvaise récupération (2354 m) a été obtenu à
partir des 60 m supérieurs de la section. Entre autres taxons,F. hammenii a été
récupéré dans cet échantillon. Le LAD deF. hammeniiest considéré comme un
événement biostratigraphique important et a été estimé à 33,24 Ma (Jaramillo et
al., 2011). Sur la base de la présence de ce taxon, nous considérons que les
sédiments supérieurs ne sont pas plus récents que l'Oligocène précoce (Rupélien
le plus ancien, environ 33 Ma). En conséquence, nous suggérons un Bartonien-
Rupélien le plus ancien ? âge (environ 38 à 33 Ma) pour la formation supérieure-
inférieure à supérieure d'Usme.
4.3. Formation de concentration
Une bonne récupération pollinique a été obtenue dans presque toute la
séquence sauf pour la partie supérieure de la coupe, où la récupération
palynologique a été médiocre (1211 me1440m) (Annexes 6 et 7).
L'assemblage palynofloral est dominé par les spores de fougères (C.
dorogensis, Laevigatosporites, M. grandiosus,etpolypodiisporites)et les
angiospermes dontM. franciscoi, Psilamonocolpites medius, T.
 D. Ochoa et al. / Journal des sciences de la Terre sud-américaine 39 (2012) 157e169
Fig. 4.Zones palynologiques établies pour chaque section. Les flèches indiquaient la présence de taxons clés utilisés pour définir les zones palynologiques. Remarque La formation de Santa Teresa comprend de la partie
supérieure de la zone T-12 à la zone T-13, la formation d'Usme comprend uniquement la zone T-07 et la formation de Concentración comprend de la zone T-06 à T-09. Les échelles verticales varient dans chaque section.
maculosus, T. transversalis,etL. crassa.Trois pics d'abondance des
mangroves (L. crassa,a Pellicieraceae) se retrouvent dans toute la
section à 40,49 m (23,7 % de la palynoflore), 559,99 m (11,5 %) et entre
774,49 m et 832 m (47 %) (Figure 3). Trois intervalles avec une
abondance accrue d'algues d'eau douce ont été trouvés à 40,49 m (0,7
%), de 360 m à 391,49 m (0,6 %) et de 715,49 m à 751,49 m (1,5 %).
Quatre intervalles affichant des valeurs élevées de MI ont été trouvés à
40,49 m (MI¼0,13), à 560 m (MI¼0,019), de 751,49 m à 774,5 m (MI¼
0,02), et de 797,5 m à 832,49 m (MI¼0,15) (Figure 3).
La palynoflore indique la présence de quatre zones palynologiques
comme suit : zone T-06Spinizonocolpites grandisde la base à 116,9 m ;
secteur T-07Echitriporites trianguliformis orbicularisde 116,9 m à 735,5
m ; zone T-08Nothofagidites huertasiià T-09 Foveotricolporites etayoide
735,5 m à 1210,5 m.
La zone palynologique T-06 est identifiée par le LAD deS. grandis (à
116,9 m) (Figure 4). De plus, il est appuyé par la cooccurrence de
C. dorogensis, Laevigatosporites catanejensisetR. guianensis,qui ont
tous leur DCP à 40,49 m. La zone palynologique T-07 est indiquée par
les LAD deEchitriporites trianguliformis orbicularis (à 735,5 m),
Proxapertites magnus (à 391,4 m), etRacemonocolpites facilis (à 371,9
m), et par des DCP deStriatriletes saccolomoides (à 559,9 m) et
Polypodiisporites usmensis (à 391,49 m) (Figure 4). L'occurrence de
Échitétracolpites ? tenuiexinatus (à 334,49 m) soutient également cette
zone. Enfin, les zones T-08N. huertasiiàT-09Fétayoisont notés par le FAD
deM. grandiose (à 1101,0 m), et la LAD de Spinizonocolpites echinatus (
à 797,49 m) (Figure 4). La zone T-09 est également supportée par de
fortes abondances deC. dorogensis,vers le haut de la section (voir
Annexes 6 et 7). Ces quatre zones palynologiques, appuyées également
par l'analyse du maximum de vraisemblance (Figure 5), indiquent un
âge Lutétien-Rupélien précoce (Éocène moyen-Oligocène inférieur,
environ 39 à 31,5 Ma) pour la Formation de Concentración.
163
5. Discussion des données palynologiques
5.1. Âge
Nous avons constaté que les sédiments supérieurs de la Formation de
Santa Teresa (correspondant aux 266 m supérieurs) ont une forte probabilité
d'appartenir à la partie supérieure de la zone palynologique T-12H.
lunarensiset zone T-13E. maristelles (Burdigalien, Miocène inférieur, 19e16
Ma) (Figues. 4 et 5). Des études stratigraphiques, malacologiques et
palynologiques antérieures considéraient la formation comme s'étant
accumulée au cours de l'Oligocène (De Porta et De Porta, 1962), Oligocène
supérieur (Acosta et Ulloa, 2001), de l'oligocène au début du miocène ? (De
Porta, 1966) ou Miocène inférieur (Nuttal, 1990).
De Porta et De Porta (1962)étudié les associations palynologiques
au sein de la section et signalé les occurrences dePolypodiisporites
usmensis, Psilamonocolpites, Mauritiiditeset
Psilatriletesgroupes, et en utilisant l'abondance relative de chaque groupe,
ils ont corrélé la coupe avec les zones oligocènes proposées parVan der
Hammen (1958). Les zones de Van der Hammen sont basées sur des pics
d'abondance de grandes catégories qui représentent des modifications de la
végétation dues aux changements climatiques régionaux. Ainsi, chaque
cycle d'abondance avait une certaine valeur chronostratigraphique en
fonction de la variation climatique. Cette méthodologie a été décrite comme
inappropriée à des fins biostratigraphiques (Jaramillo et al., 2011;Moore et
al., 1991), car elle dépend de facteurs tels que les paramètres
environnementaux lors du dépôt, le type de sédiments échantillonnés, et
elle est également fortement affectée par l'effet mathématique de « somme
fermée » (Kovach et Batten, 1994;Moore et al., 1991). De plus, l'approche de
Van der Hammen n'a pas utilisé d'ensemble de données d'âge externe pour
l'étalonnage.
De Porta (1966)suggère un Oligocène au Miocène inférieur ? âge. Il
a établi l'âge Oligocène en utilisant la position stratigraphique
164 D. Ochoa et al. / Journal des sciences de la Terre sud-américaine 39 (2012) 157e169
Fig. 5.Estimations stratigraphiques de l'âge par section calculées à l'aide de l'approche probabiliste du
maximum de vraisemblance basée sur l'abondance des taxons. Les valeurs de probabilité normalisées sont
représentées par la couleur avec des valeurs de probabilité supérieures et inférieures symbolisées par le
vert et le bleu, respectivement. Axe inférieur indiquant le temps géologique (Ma), axe vertical représentant
la profondeur et axe supérieur marquant les zones palynologiques proposées par Jaramillo et al. (2011).
Les échelles verticales varient dans chaque section. Les échantillons sont représentés par des barres
jaunes.
de la section et des données palynologiques précédentes comme discuté ci-
dessus (De Porta et De Porta, 1962), alors que le Miocène inférieur ? l'âge
était basé sur l'association des mollusquesAnodontites laciranus, Hemisinus
waringietDiplodon opocitonisdécrit parAnderson (1929).
De même,Nuttall (1990)attribué un âge Miocène inférieur après examen du
matériel malacologique collecté et décrit par Anderson (1929). Bien que les
deux études aient attribué un âge du Miocène inférieur à la faune, elles ont
également discuté en détail de l'incertitude de la position stratigraphique
exacte de cette association au sein du synclinal de Guaduas. En outre,Nuttall
(1990)a souligné qu'il n'y a pas d'informations précises indiquant que la
faune de mollusques appartient réellement à n'importe quel niveau de la
structure Guaduas. Il a également fait valoir que Majordome (1939)a
provisoirement localisé la faune près du cœur du synclinal de Guaduas et,
par conséquent, l'assemblage de mollusques a été placé dans la partie
supérieure de la formation de Santa Teresa. En plus de l'incertitude
stratigraphique,De Porta (1966)ont signalé que la corrélation avec la
Formation Miocène de La Cira basée sur la faune de mollusques était biaisée
par la fréquence élevée d'espèces endémiques dans la Formation de Santa
Teresa. Par conséquent,De Porta (1966) etNuttall (1990)a conclu que bien
que la faune puisse probablement suggérer un âge du Miocène précoce, la
certitude de la datation était très faible. Les nouvelles données
palynologiques présentées ici appuient un Burdigalien, Miocène (19e16 Ma)
âge pour les sédiments supérieurs de la Formation de Santa Teresa (Figues.
4 et 5). Cependant, la partie inférieure de la Santa Teresa doit encore être
datée.
L'assemblage palynofloral récupéré de la partie supérieure de la
formation inférieure d'Usme et de la partie inférieure de la formation
supérieure d'Usme correspond à la zone palynologique T-07Echitriporites
trianguliformis orbicularisdeJaramillo et al. (2011)(Figues. 4 et 5), daté du
Bartonien-Priabonien supérieur, Eocène (38e33,9 Ma) (Figure 2). Les 60 m
supérieurs de la section n'ont pas fourni de preuve concluante à l'appui de la
zone T-07, et elle contientF hammenii,un taxon dont l'extinction est estimée
à 33,24 Ma (Jaramillo et al., 2011). Par conséquent, nous considérons la
formation supérieure-inférieure et supérieure d'Usme comme du Bartonien
au plus ancien ? Rupélien (Éocène tardif au plus ancien? Oligocène, 38e33
Ma) d'âge.
Van der Hammen (1957)a daté la section d'Usme de l'Éocène moyen à
l'Oligocène moyen, sur la base de la position stratigraphique de l'unité et
des pics d'occurrence deStriatriletes susannae,un synonyme junior deC.
dorogensis (Potonie et Johann, 1933). Comme discuté précédemment, la
datation basée sur les cycles de végétation peut être biaisée car elle peut
signaler des paramètres écologiques plutôt que des événements
chronologiques.Hoon et al. (1987), suivant la zonation palynologique
proposée parMüller et al. (1987), désigné un âge Éocène supérieur-
Oligocène inférieur par corrélation avec laEchiperiporites estelaeet
Magnastriatites-Cicatricosisporiteszones (voirFigure 2). Cette dernière zone
était soutenue par la cooccurrence deM. grandioseetC dorogenèsedans la
partie la plus élevée de la Formation d'Usme. Nous avons soigneusement
réanalysé les mêmes lames palynologiques examinées parHoon et al. (1987)
mais n'a jamais détecté la présence deM. grandiose.De plus, nous n'avons
pas trouvéM. grandiosedans des échantillons supplémentaires du reste de la
section. Il est possible que de grands spécimens deC. dorogensis peut
parfois être confondu avec de petits spécimens deM. grandiose, et cela
pourrait être le cas dansHoorn et al. (1987)travail.
La palynoflore récupérée de la Formation de Concentración s'étend du
T-06 supérieurS. grandisà T-09F. etayoideJaramillo et al. (2011)(Figues. 4 et 5
). Ainsi, nous interprétons les 1210 m inférieurs de la section comme s'étant
accumulés au cours du Lutétien supérieur au Rupélien inférieur (dernier
Éocène moyen à début de l'Oligocène inférieur, 39 à 31,5 Ma). Parce que
nous n'avons pas récupéré le pollen de la partie supérieure w240 m, nous
n'avons pas été en mesure d'établir directement l'âge de dépôt pour ce
segment. Néanmoins, nous estimons l'âge approximatif au sommet de la
formation comme rupélien (environ 31,5 Ma), en supposant des taux de
sédimentation constants dans les 240 m supérieurs et en utilisant le FAD de
M. grandiosedans la section (1101,0 m) comme référence d'âge (environ
33,67 Ma, selonJaramillo et al., 2011).
Van der Hammen (1957)a daté la Formation de Concentración comme
s'étendant de l'Éocène moyen à l'Oligocène tardif le plus ancien sur la base
des pics d'abondance de la végétation. Comme dans le cas de l'Usme
 D. Ochoa et al. / Journal des sciences de la Terre sud-américaine 39 (2012) 157e169
Formation, il a fondé l'âge oligocène principalement sur de fortes
occurrences deStriatriletes susannae,un synonyme junior deC. dorogensis (
Potonie et Johann, 1933). Van der Hammen a confirmé cet âge en utilisant
une couche de charbon de la Formation d'Usme, qui était auparavant datée
de l'Oligocène moyen également sur la base d'un pic dansC. dorogensis (Van
der Hammen1957). Étant donné que des données non indépendantes ont
été utilisées pour contraindre le cadre chronostratigraphique dans les
formations d'Usme et de Concentración, la datation peut avoir reposé sur un
raisonnement circulaire. Néanmoins, l'âge proposé par Van der Hammen est
similaire à l'âge proposé ici.
La datation établie ici implique une révision des corrélations
chronostratigraphiques traditionnelles pour la Cordillère orientale. En
particulier, les formations Usme et Concentración ont généralement été
considérées comme des unités contemporaines (Gomez et al., 2005 ; Van der
Hammen, 1957, 1958), déposé au cours de l'Éocène moyen-Oligocène
moyen. Comme indiqué ici, les limites supérieures des deux formations ne
sont pas contemporaines (voirFigues. 4 et 5). La partie la plus élevée de la
Formation d'Usme est datée du Bartonien-Rupélien le plus ancien ? (33,9 à
environ 33 Ma), alors que les strates datées les plus jeunes de la Formation
de Concentración sont au moins du Rupélien précoce (environ 31,5 Ma).
Néanmoins, les caractéristiques lithologiques des deux formations indiquent
qu'elles partagent des paramètres de dépôt similaires (Hubach, 1957) et les
périodes d'influence marine (voir section8).
5.2. Paléoenvironnements
L'association pollinique des trois sites est indicative des régions de
plaine (par ex.Mauritiidites, P. pokornyi, L. crassa, R. guianensis,
Spirosyncolpites spiralis).Aucune espèce de pollen ou de spores typique
de la végétation andine ou páramo (Hooghiemstra et al., 1993;
Hooghiemstra et Ran, 1994;Van der Hammen et al., 1973; Wijninga,
1996) ont été trouvés.
L'assemblage palynofloral récupéré de la formation de Santa Teresa
est typique des zones humides et des zones marécageuses et,
principalement limité aux conditions d'eau douce, car ni les éléments
de mangrove ni les palynomorphes marins n'ont été trouvés. De plus,
un intervalle d'eau douce (lacustre) a également été déduit des fortes
abondances des deuxBotryocoquesp. etpédiatresp. (549,74 me628,24
m) (Figure 3). Nous rejoignons les conclusions des travaux antérieurs
selon lesquelles la partie supérieure de cette unité s'est formée dans un
cadre lacustre (Acosta et Ulloa, 2001;De Porta, 1966).De Porta (1966)ont
suggéré que la séquence sédimentaire s'est formée dans un cadre
lagunaire mais avec des connexions occasionnelles à la mer en raison
de la présence de mollusques et de gastéropodes d'eau saumâtre
signalés parAnderson (1929). Cependant,Nuttall (1990)a revisité la
faune décrite par Anderson, et il a conclu qu'aucun des deux genres
examinés n'était attribué à la section (PachydonetVéréna)est un
indicateur définitif des eaux saumâtres. De plus, les espèces vivantes
du genreVérénasont intolérants à la salinité et donc limités aux
environnements d'eau douce (Nuttal, 1990). Par conséquent, il n'y a
aucune preuve à l'appui d'un lien avec la mer.
Des conditions lacustres similaires ont été signalées pour les formations
supérieures de Mugrosa (vallée moyenne de Magdalena) et de Barzalosa
(vallée supérieure de Magdalena). La partie supérieure de la Formation de
Mugrosa du Miocène inférieur (Caballero et al., 2010;Hubach, 1957) est un
épais dépôt lacustre (Nuttal, 1990), ce qui pourrait être en corrélation avec
les niveaux lacustres de Santa Teresa. De même, la Formation de Barzalosa (
De Porta, 1966) se compose de mudstones multicolores interstratifiés avec
quelques niveaux de conglomérat et de gravier et contient d'épais dépôts
lacustres caractérisés par des argilites bleues et vertes du Miocène inférieur
(De Porta, 1966). De l'autre côté de l'EC, le membre du Miocène précoce C2
de la Formation de Carbonera s'est déposé en continu sur le flanc le plus à
l'est de l'EC (Parra et coll., 2009a) et dans le bassin des Llanos, à l'est de la CE
(Cooper et al., 1995). Le C2 accumulé dans la plaine côtière sous influence
marine
165
environnements (Cooper et al., 1995) et contient à la fois des palynomorphes
marins et des mollusques (Gomez et al., 2009;Jaramillo et al., 2011). Le
modèle suggère que Santa Teresa, Barzalosa et les formations supérieures
de Mugrosa faisaient partie d'un grand système lacustre le long du bassin de
la rivière Magdalena, alors que le bassin des Llanos était déjà séparé du
bassin de la Magdalena et faisait partie d'un bassin versant différent. Cette
conclusion est également étayée par l'analyse des zircons détritiques de
Horton et al. (2010b), qui a trouvé une absence significative de Mésozoïquee
Zircons cénozoïques dans des échantillons du Miocène moyen et tardif des
formations Guayabo et Corneta (bassin des Llanos) ; cela était attribuable à
la barrière topographique efficace créée par la CE par le Miocène moyen, qui
séparait la zone source de la Cordillère centrale du bassin des Llanos. Nos
données suggèrent que cette barrière était déjà présente au début du
Miocène. Cependant, étant donné que les archives palynologiques de Santa
Teresa contiennent d'abondants éléments floristiques des régions de plaine
et aucun de la végétation andine ou páramo, cette barrière topographique
n'a apparemment pas atteint des altitudes supérieures à 1000 m au début
du Miocène.
La palynoflore d'Usme, avec la présence commune d'éléments de
mangrove et d'éléments marins (Figure 3) ainsi qu'une grande abondance
de flores terrestres de basse altitude, suggèrent que l'accumulation a eu lieu
dans les plaines côtières sous l'influence des marées, comme cela avait été
suggéré ici et précédemment (Hoorn et al., 1987;Montoya et Reyes, 2005).
Un événement d'inondation marine bien défini dans la partie médiane de la
formation (2130 me2160 m) est indiqué par l'indice MI (Figure 3). Une
inondation marine similaire à l'Éocène supérieur a déjà été identifiée dans
les bassins des Llanos centraux et des Contreforts des Llanos (Santos et al.,
2008). La présence de palynomorphes du Campanien supérieur-
Maastrichtien (Buttinia andreevietSyndémicolpites typicus)dans la
palynoflore récupérée (Annexes 4 et 5) indique un recyclage érosif actif des
roches du Campanien-Maastrichtien (formations de Guadalupe-Guaduas ?).
La palynoflore de la Formation de Concentración est similaire à celle de
la Formation d'Usme ayant une abondance modérée d'éléments de
mangrove et d'éléments marins (Figure 3), ainsi que de fortes abondances
de flores terrestres de basse altitude. Cela corrobore les suggestions
précédentes selon lesquelles l'accumulation a eu lieu dans les plaines
côtières sous l'influence des marées (Saylor et al., 2011;Villamil, 1999). Il
existe trois intervalles marins distincts (Figure 3). Le premier événement se
produit dans la zone T-06 (40,49 m) au cours de l'Éocène moyen (Bartonien),
le deuxième dans la zone T-07 (560 m) au cours de l'Éocène supérieur
(Priabonien) et le troisième dans le T-07 le plus élevé à l'inférieur. Zone T-08
(751,49 me832,49 m), au cours de l'Éocène supérieur à l'Oligocène inférieur
(du Priabonien supérieur au Rupélien inférieur) (Figure 3). Un événement
marin de l'Éocène moyen qui a été identifié dans les contreforts centraux
des Llanos (Jaramillo et Dilcher, 2001), au milieu de la Formation de Mirador,
peut être corrélé avec le premier intervalle marin (40,49 m). Un autre
événement d'inondation au cours de l'Éocène supérieur peut être corrélé
avec l'événement observé à Usme, qui est enregistré dans l'ensemble des
bassins des Llanos et des contreforts des Llanos (Santos et al., 2008). Nos
résultats sont en accord avec les valeurs MI précédentes rapportées par
Santos et al. (2008)pour la région de Paz del Río (MI <0,02) (Figure 3). Santos
et al. (2008)a proposé qu'un NWeL'incursion marine du SE est entrée par la
vallée inférieure de la Magdalena et a inondé le bassin jusqu'aux contreforts
centraux des Llanos. Ainsi, des milieux marins et estuariens marginaux se
sont établis le long de la zone axiale nord de la Cordillère orientale. Nos
résultats appuient leur interprétation.
L'inondation du Rupélien précoce (Oligocène précoce) correspond à
une surface d'inondation maximale qui a été identifiée sur plusieurs
sites en Colombie et en Équateur, y compris la formation inférieure
d'Orteguaza dans le bassin de Putumayo (Christophoul et al., 2002;
Jaramillo et al., 2011;Osorio et al., 2002). Cette inondation a été
identifiée dans la partie sud de la haute vallée de la Magdalena (sous-
bassin de Neiva), le bassin de Putumayo (Osorio et al., 2002) au nord (
Fig. 1), et le bassin du Marañon (Christophoul et al., 2002).
166 D. Ochoa et al. / Journal des sciences de la Terre sud-américaine 39 (2012) 157e169
6. Mort-terrain
Les données de réflectance de la vitrinite (Ro) dans les strates de la
formation de Santa Teresa dans le synclinal de Guaduas montrent des
valeurs de Ro de 0,54e0,60 % (Gomez, 2001;Gomez et al., 2003), qui
représentent des températures maximales dew95e105-C pour des taux de
chauffage de 2edix-C, selon le modèle cinétique deBurnham et Sweeney
(1989). En l'absence de preuve d'autres mécanismes de chauffage, nous
calculons que 2,5e4,5 km de mort-terrain, avec un gradient thermique de 20
e30-C/km et une température de surface de 25-C -similaire aux valeurs
actuelles- expliquerait les valeurs de Ro observées. Il n'y a pas de contraintes
robustes sur le temps associé à l'accumulation d'un tel mort-terrain érodé.
Cependant,Gomez (2001) a calculé un âge concordant apatite-fission (AFT)
de 12,1 à 2,3 Ma (1serreur) des grès de la formation oligocène de San Juan
de Río Seco [Ro¼0,64 % ; Temp¼115-C], dans le Synclin Guaduas, en utilisant
20 apatites avec une teneur moyenne en chlore de 0,34%. Une analyse
approfondie de ces données montre qu'une population cinétique de 19
apatites à teneur en chlore de 0,1 % a un âge AFT de 8,1 -2,3 Ma. Nous
interprétons donc cet âge de refroidissement de 6e10 Ma dans les
échantillons qui ont atteint des températures pour une réinitialisation
thermique complète des fluorapatites comme approximation raisonnable de
l'âge de fin d'enfouissement et d'accumulation.
Dans le synclinal d'Usme, une valeur Ro de 0,27 % dans la formation
d'Usme (Mora et coll., 2008b) documente des températures d'enfouissement
inférieures à 50-C. En utilisant des températures de surface et des
paramètres géothermiques similaires à ceux du synclinal de Guaduas, ces
paléotempératures correspondent à jusqu'àw1 km de mort-terrain. Apatite
(UeTh)/He thermochronologie (température de fermeturew70-C) dans deux
échantillons de grès de la partie inférieure de la Formation de Bogotá le long
de son flanc ouest montre des âges hautement reproductibles (échantillons
C540 et D937, palynologiquement datés du Paléocène moyen/supérieur et
de l'Éocène inférieur, respectivement ; voirBayona et al., 2010), basé sur 4
aliquotes par échantillon, de 30,7 - 1,8 Ma et 26,4 -1,6 Ma (Bayona et al., 2010
). Ces données révèlent une exhumation en cours dans le flanc ouest de ce
synclinal à la fin de l'Éocène-Oligocène. Nous pensons qu'environ 30e26 Ma
est également un âge maximum pour le passage de l'accumulation et de
l'enfouissement des sédiments à la non-dépôt au cœur du synclinal, où les
strates d'Usme sont préservées.
Les estimations de paléotempérature basées sur les données Ro et AFT
pour les unités cénozoïques de la région de Floresta sont très variables (
Mora et al., 2010a), indiquant une plus grande ampleur d'enfouissement
plus au nord en direction de la zone d'El Cocuy (voirFig. 1). Au nord, àw6-200,
la Formation Concentración a une valeur Ro de 0,80%, correspondant à une
température de 140e150-C, alors qu'à 30 km au sud-ouest Ro est de 0,71 %
(températurew115e130-C). Sur la base des considérations citées ci-dessus,
ces estimations représentent un enfouissement supérieur à 4e6 km au nord
et 1 km de moins dans la zone sud échantillonnée. Les historiques
thermiques dérivés des données Ro et AFT dans les deux zones sont
compatibles avec un début d'exhumation se produisant vers 23e20 Ma (
Mora et al., 2010a).
7. Cessation progressive de la préservation des sédiments le long de la
Cordillère orientale
La transition de l'inhumation à l'exhumation s'est d'abord produite dans
la zone axiale centrale sud de la Cordillère orientale (Formation d'Usme) au
cours du Rupélien-Chattien précoce (environ 30eenviron 26 Ma). Par la suite,
l'accumulation de sédiments s'est arrêtée le long de la zone axiale nord-est
de la Cordillère orientale (Formation de Concentración) pas avant le Chattien
supérieur (environ 23 Ma) ; et enfin, ce n'est qu'au Miocène supérieur
(environ 10e6 Ma) que l'exhumation a été initiée le long du flanc ouest de la
Cordillère orientale (Formation de Santa Teresa). Les différences d'âge
observées entre les estimations Ro/thermochronologie et les datations
palynologiques rapportées
(Section5.1) expose la différence entre les sédiments préservés et ceux
qui auraient dû être accumulés mais ont été perdus par l'érosion,
fournissant ainsi une preuve supplémentaire que les sédiments
conservés les plus jeunes peuvent ne pas représenter les derniers
sédiments déposés.
Les âges Ro/thermochronologie rapportés ici concordent avec les
données thermochronologiques, structurales et sédimentologiques
antérieures (par exemple, zircon détritique Ueâges Pb, traces de fission
d'apatite et données de paléocourants), qui indiquent que l'exhumation
initiale de la Cordillère orientale a eu lieu au cours de l'Éocène
supérieur-Oligocène inférieur (voir Fig. 10 dansHorton et coll., 2010b) (
Bande et al., 2012;Bayona et al., 2008;Horton et coll., 2010b;Mora et al.,
2010a;Moreno et al., 2011;Nie et al., 2010;Parra et coll., 2009b;Saylor et
al., 2011;Toro et al., 2004). Preuve de l'Usme Syncline (c'est-à-dire UeTh/
He dans l'apatite et les éléments lithologiques) indique le début de
l'exhumation vers la fin de l'Éocène (Bayona et al., 2010). Tous ces
ensembles de données combinés suggèrent que la sédimentation a
effectivement cessé dans la zone axiale sud de la Cordillère orientale au
début de l'Oligocène. Nos données soutiennent également l'hypothèse
d'un processus d'élévation néogène hétérogène à travers la CE (Bande
et al., 2012 ; Bayona et al., 2008 ; Horton et coll., 2010a ; Mora et al.,
2008a, 2010a, 2006, 2010b ; Moreno et al., 2011 ; Parra et coll., 2009b),
étant plus vieux dans la zone axiale et ayant des phases plus jeunes sur
les flancs est et ouest, et étant plus vieux au sud qu'au nord du CE axial.
8. Implications régionales
Trois scénarios tectoniques différents ont été proposés pour expliquer le
développement tectonique cénozoïque de la zone axiale de la CE et des
bassins adjacents de Magdalena et Llanos à l'ouest et à l'est, respectivement.
Selon le premier modèle, l'EC correspond à un vaste système de bassins
d'avant-pays, comprenant ce qui est aujourd'hui les bassins des Llanos et de
la vallée de la Magdalena (Cooper et al., 1995;Villamil, 1999). L'éclatement
initial du bassin de l'avant-pays s'est produit au cours de l' Oligocène
supérieur , avec une segmentation complète par le Miocène moyen . Le
deuxième modèle considère une fragmentation d'un bassin d'avant-pays
paléocène continu au cours de l'Éocène moyen-supérieur, avec un isolement
complet des Llanos du bassin de la Magdalena au cours de l'Oligocène
précoce-moyen (Gomez et al., 2005 ; Horton et coll., 2010a, 2010b ; Moreno
et al., 2011 ; Nie et al., 2010 ; Parra et coll., 2009a ; Saylor et al., 2011). Un
troisième modèle propose qu'un bassin syn-orogénique à l'est de la
Cordillère centrale ait été interrompu par plusieurs soulèvements localisés à
travers la CE (Bayona et al., 2008;Fabré, 1987;Sarmiento-Rojas, 2001;Shagam
et al., 1984). Ces soulèvements intrabasinaux, qui donneraient naissance à
de multiples bassins intermontagnards, sont le résultat des derniers
événements de déformation tectonique du Crétacé-Éocène moyen.
Les données biostratigraphiques présentées ici indiquent que les
derniers enregistrements conservés de sédimentation le long de la CE
actuelle ne sont pas contemporains. Les sédiments ont été accumulés et
préservés jusqu'au dernier Bartonien-Rupélien le plus ancien ? (Éocène
tardif-Oligocène le plus ancien ?) Dans la région centre-sud (Formation
d'Usme) et au moins jusqu'au Rupélien précoce (Oligocène précoce) dans la
région centrale nord-est (Formation de Concentración), bien avant le
soulèvement majeur du Miocène-Pliocène récent de l'EC (Van der Hammen
et al., 1973). En revanche, les contreforts ouest (Formation de Santa Teresa)
et les contreforts est (Formation de Carbonera) (Parra et coll., 2009a) a
continué à accumuler des sédiments au cours du Miocène. Ces différences
temporelles marquées des plus jeunes unités préservées à travers la CE
suggèrent qu'un seul avant-pays qui couvrait la vallée de la Magdalena, la CE
et le bassin des Llanos a été perturbé au début de l'Oligocène avant le début
des principales impulsions d'exhumation du Néogène tardif, contrairement
à la plus simple. modèle proposé dans les années 1990 (Cooper et al., 1995;
Villamil, 1999).
 D. Ochoa et al. / Journal des sciences de la Terre sud-américaine 39 (2012) 157e169
Nos résultats palynologiques indiquent qu'au cours de l'Éocène
supérieur, les formations d'Usme et de Concentración faisaient partie
des contreforts centraux des Llanos et du bassin des Llanos, comme en
témoignent la similitude des flores et l'événement d'inondation observé
dans ce bassin (Figure 3), suggérant que les systèmes de dépôt du
bassin Llanos-EC étaient toujours connectés. Strates de croissance du
flanc ouest de l'EC et du bassin de la Magdalena qui enregistrent une
déformation vers l'ouest du flanc ouest de l'EC (Cortés et al., 2006;
Gomez et al., 2003) marquent la limite la plus à l'ouest des systèmes de
dépôt dans le bassin Llanos-EC. La connexion de ce grand système de
dépôt entre l'EC et les Llanos a probablement été rompue au cours de
l'Oligocène le plus ancien, comme l'ont suggéré les modèles de Gomez
et al. (2005),Parra et al. (2009a),Horton et al. (2010b)et Saylor et al.
(2011). Ceci est en outre étayé par la similitude entre les
environnements de dépôt des bassins EC, Llanos Foothills et
Magdalena Valley jusqu'à la fin de l'Éocène (Parra et coll., 2009a; Saylor
et al., 2011).
9. Conclusion
Les données biostratigraphiques des sédiments les plus jeunes
conservés dans les trois synclinaux indiquent différents âges associés
aux formations les plus élevées dans chaque séquence stratigraphique.
Nous avons estimé l'âge des sédiments de la Formation d'Usme (Usme
Syncline) comme étant le Bartonien-Rupélien le plus ancien ? (38e33
Ma), de la Formation de Concentración (Synclinal de Floresta) au
Lutétien supérieur-Rupélien précoce (39e31,5 Ma), et les roches
supérieures de Santa Teresa (synclinal de Guaduas) comme Burdigalien
(19e16 Ma). De plus, la combinaison des données biostratigraphiques,
thermochronométriques et paléothermométriques suggère que l'arrêt
de l'accumulation de sédiments dans la CE était diachronique. Dans la
zone axiale sud de la cordillère orientale (synclinal d'Usme), le passage
de l'accumulation et de l'enfouissement des sédiments à l'absence de
dépôt s'est produit au cours du Rupélien supérieur-Chattien précoce
(environ 30e26 Ma), alors que dans la zone axiale nord-est de la
Cordillère orientale (synclinal de Floresta), il a été estimé au dernier
Chattien-Aquitanien (environ 23e20 Ma); et sur le flanc ouest (Synclinal
de Guaduas) comme Tortonien-Messinien (10e6 Ma). Ces estimations
concordent avec les dates publiées des âges d'exhumation de l'EC, ce
qui suggère que le processus d'élévation de l'EC est très complexe et
s'est déroulé en plusieurs étapes. Enfin, la palynoflore indique la
présence exclusive de communautés végétales de basse altitude dans
les trois zones, y compris la Formation Burdigalienne (Miocène précoce)
de Santa Teresa, suggérant que la CE était encore à moins de 1000 m
d'altitude au Miocène précoce. Les conditions de basses terres dans la
zone de l'actuelle CE ont progressivement pris fin entre l'Oligocène et le
Miocène supérieur.
Remerciements
Nous remercions l'Institut colombien du pétrole, le Smithsonian
Tropical Research Institute, la Corporación Geológica Ares et
Colciencias pour leur soutien financier, logistique et technique. Merci à
Andrés Pardo (Universidad de Caldas) pour l'analyse palynologique de
la plupart des échantillons de la Formation de Concentración. Nous
remercions tout particulièrement J. Saylor, B. Horton, J. Kellogg et un
relecteur anonyme pour leurs précieux commentaires. Natasha Atkins a
amélioré la lisibilité du manuscrit.
Annexe A. Matériel supplémentaire
Des informations supplémentaires associées à cet article sont disponibles,
dans la version en ligne, à l'adressedoi:10.1016/j.jsames.2012.04.010.
167
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