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CHAPITRE II :

CONTEXTE GEOLOGIQUE, MORPHOLOGIQUE ET


STRUCTURAL

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II.1. GEODYNAMIQUE ET STRUCTURE DES ANDES EQUATORIENNES

II.1.1. Cadre géodynamique des Andes

La Cordillère des Andes (Fig. II.1), longue de plus de 8500 Km, se développe du
Venezuela à l’Argentine, et constitue une des plus longues chaînes de montagnes
actuelles. La formation et l’évolution géodynamique des Andes résultent de la
subduction de différentes plaques océaniques de l’Océan Pacifique sous la plaque
continentale Sud-américaine. Du Nord au Sud, la Cordillère des Andes est
caractérisée par d’importantes variations géométriques et morphologiques. Ces
variations ont été attribuées à l’évolution des paramètres de la subduction,
notamment la vitesse et l’angle de la plaque subduite (Pilger, 1984 ; Pardo-Casas
& Molnar, 1987). Classiquement, la plupart des auteurs (p.e. Gansser, 1973 ;
Jordan et al., 1983) divisent la Cordillère des Andes en trois segments: les Andes
Septentrionales, les Andes Centrales et les Andes Méridionales.

1) Les Andes Septentrionales correspondent au segment des Andes qui se


développe entre 12° de latitude N et 5° de latitude S, entre le Venezuela, la
Colombie et l’Equateur. Elles ont une orientation générale NNE-SSO et sont
limitées à l’Est par le Bouclier Guyanais. La formation des Andes Septentrionales
est liée à l’interaction des subductions des plaques Caraïbes, Cocos, Nazca et
Panama. Sa structuration est interprétée comme liée à l'accrétion de fragments de
croûte océanique, de plateaux océaniques et d’arcs insulaires au cours du
Mésozoïque et du Cénozoïque (p.e. Aspden & McCourt, 1986 ; Van Thournout et
al., 1992 ; Mamberti et al., 2003).

2) Les Andes Centrales (Pérou, Bolivie, nord du Chili) se prolongent du Nord du


Pérou, depuis 5º de latitude S, où la «Déflection de Huancabamba» marque sa
limite avec les Andes Septentrionales caractérisées par la présence de terrains
allochtones, jusqu’à ~40º de latitude S. Le développement des Andes Centrales
résulte de la subduction de la plaque océanique Nazca sous le continent Sud-
américain.

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3) Les Andes Australes ou Méridionales (Centre et sud du Chili, Argentine) se
développent entre 40º de latitude S et 55º de latitude S. Ce segment de la
Cordillère des Andes est interprété comme le résultat de la subduction des
plaques océaniques Nazca, Antarctique et Scotia.

Figure II.1 : Altimétrie satellitaire de l’Amérique du Sud et des plaques océaniques


plongeantes – Vitesses et mouvements relatifs de subduction – Position des Andes
méridionales, centrales et septentrionales. CG : Craton Guyanais ; CB : Craton Brésilien ;
BA : Bassin Amazonien ; BCP : Bassin du Chaco-Parana ; BM : Bassin de Magellan.

II.1.2. Les Andes équatoriennes

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Les Andes équatoriennes correspondent à la partie la plus australe des Andes
Septentrionales. Ce segment des Andes a une longueur de 750 Km, et une
largeur qui varie entre 130 à 230 Km ; ce qui en fait la partie la plus étroite des
Andes. L’Equateur continental peut être divisé en trois provinces géographiques et
morpho-tectoniques subparallèles (Figs. II.2 et II.3), qui sont d’ouest en est: les
terres basses au bord de l’Océan Pacifique, «La Costa» ; la Cordillère, «La
Sierra» (Andes) ; et l’Oriente. La «Sierra» comprend la Cordillère Occidentale, la
Dépression Interandine et la Cordillère Real.

Figure II.2 : Carte géologique simplifiée de l’Equateur montrant les principales unités
morphologiques. W.C.: Cordillère Occidentale, IAD: Dépression Interandine, E.C.:
Cordillère Orientale ou Real, S.Z.: Zone Subandine.

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Figure II.3 : Les Andes d’Equateur (d’après Mégard, 1989)

II.1.2.1. La « Costa » (La Côte)

La «Costa» (Fig. II.2) se développe depuis la ligne de rivage jusqu’au pied de la


Cordillère Occidentale. Elle a une altitude moyenne inférieure à 300 m, qui
culmine entre 400 et 600 m sur les petites cordillères côtières. Le climat est
chaud, humide et tropical (Baldock, 1982). Elle est composée de différents
bassins d’avant arc d’âge paléocène à néogène, qui reposent sur le terrain
océanique « Piñón » d’âge crétacé (p.e. Feininger & Bristow, 1980 ; Daly, 1989 ;
Bourgeois et al., 1990 ; Jaillard et al., 1995 ; Deniaud, 2000).

Le substratum de la zone côtière, le «Terrain Piñón», est considéré d’âge crétacé


inférieur (age K/Ar 107±15 Ma ; Kennerley, 1980). Il se caractérise par la présence
de basaltes (“pillow-lava”) (Goossens & Rose, 1973 ; Juteau et al., 1977). Le
Terrain Piñón représenterait les restes d’un plateau océanique (Reynaud et al.,
1999 ; Lapierre et al., 1999) accrété à la paléo-marge d’Amérique du Sud au
Crétacé supérieur et/ou Paléogène (Feininger & Bristow, 1980 ; Lebrat et al.,
1987 ; Jaillard et al., 1995).

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II.1.2.2. La « Sierra »

II.1.2.2.1. Cordillère Occidentale

Les Andes occidentales (Cordillère Occidentale) d’Equateur et de Colombie sur la


marge nord-occidentale d’Amérique du Sud sont constituées de terrains
allochtones positionnés sur de la croûte océanique (Fig. II.2). Un débat existe sur
l’histoire de ces accrétions, sur leur origine et le nombre des différents terrains.
Néanmoins, la plupart des auteurs sont d’accord pour conclure que les principales
phases d’accrétion en Equateur ont eu lieu pendant le Crétacé moyen - supérieur
et le Tertiaire inférieur (Feininger & Bristow, 1980 ; Egüez, 1986 ; Feininger, 1987 ;
Aspden & Litherland, 1992 ; Spikings et al., 2001 ; Hughes & Pilatasig, 2002).

Dans la Cordillère Occidentale, deux terrains allochtones distincts d’origine


océanique sont identifiés (Fig. II.2) ; ils sont séparés par une zone de cisaillement
régionale et juxtaposés à la Dépression Interandine via un mélange tectonique
(Hughes & Pilatasig, 2002). L’accrétion du «Terrain Pallatanga» (socle d’affinité de
plateau océanique basaltique et péridotique d’âge crétacé inférieur - supérieur) sur
la marge continentale est estimé à 85-60 Ma, donc du Crétacé supérieur. La
deuxième étape d’accrétion, qui concerne une séquence d’arc volcano-
sédimentaire océanique de composition basalto-andésitique, le «Terrain Macuchi»
(Paléocène (?) – Eocène inférieur), implique une collision oblique dextre du
Terrain Macuchi contre le Terrain Pallatanga, en formant la zone de cisaillement
régionale «Chimbo-Toachi», il y a approximativement 40 Ma (Eocène supérieur)
(Hughes & Pilatasig, 2002).

La limite entre la Cordillère Occidentale et les roches métamorphiques du


substratum de la Dépression Interandine est définie par un mélange tectonique
(Unité Pujilí) dans lequel ont été trouvés des blocs plurimétriques de roches
métamorphiques appartenant à la Cordillère Real. Régionalement, cette zone est
connue comme la faille Pallatanga-Pujilí-Calacalí. La limite occidentale du Terrain
Macuchi n’affleure pas, mais elle est probablement localisée sur la rupture

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topographique qui forme le flanc occidental de la Cordillère Occidentale (Hughes
& Pilatasig, 2002 ; Spikings et al., 2005).

II.1.2.2.2. Dépression Interandine ou Vallée Interandine

La Vallée Interandine (Fig. II.2) est une dépression allongée qui sépare la
Cordillère Occidentale de la Cordillère Real. La Dépression Interandine a une
orientation NNE, une altitude moyenne de ~2000 m, et une largeur approximative
de 25 Km par endroits ; elle s’étend sur une longueur de 300 Km (entre ~2° 30’ de
latitude sud et ~0.45° de latitude nord, à la frontière avec la Colombie). Elle est
limitée vers l’ouest par le système de failles Calacalí - Pallatanga qui la sépare de
la Cordillère Occidentale, et vers l’est par la faille Peltetec qui la sépare de la
Cordillère Real. Elle est couverte par un épais remplissage de séries de roches
volcano-sédimentaires d’âge mio-pliocène à quaternaire, réparti en différents
bassins (voir p.e. Sauer, 1965 ; Bristow & Hoffstetter, 1977 ; Baldock, 1982 ;
Winter & Lavenu, 1989 ; Lavenu et al., 1995 ; Barragán et al., 1996 ; Villagómez et
al., 2002 ; Winkler et al., 2002 ; Winkler et al., 2005). Néanmoins, la gravimétrie
montre des anomalies négatives de Bouger (Feininger & Seguin, 1983), qui
suggèrent la présence d’un socle comparable aux roches de la Cordillère Real. Il
est donc probable que des roches métamorphiques constituent en grande partie le
socle de la Région Interandine, qui a été nommé «Terrain Chaucha» (Aspden &
Litherland, 1992) ; il est recouvert par une succession de séries volcaniques d’âge
éocène supérieur à miocène supérieur (Winkler et al., 2002 ; Spikings et al.,
2005).

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II.1.2.2.3 Cordillère Real

La Cordillère Real (Fig. II.2) est la continuation de la « Cordillère Centrale » de


Colombie et elle se développe en Equateur sur une longueur de 650 Km pour
continuer au Pérou. Elle a une largeur relativement constante
d’approximativement 45 Km, et elle est constituée de roches métamorphiques,
plutoniques et volcaniques (Lewis et al., 1956 ; Sauer, 1965 : Campbell, 1974 ;
Aspden & Litherland, 1992). Elle est partiellement couverte de volcans d’âge plio-
quaternaire comme le Sangay (5290 m), l’Altar (5319 m) au sud, et l’Antisana
(5753 m) au nord.

Les ensembles de roches métamorphiques de la Cordillère Real on été interprétés


de différentes façons. Les données disponibles indiquent qu’un «core» de roches
métamorphiques, d’âge paléozoïque à crétacé inférieur, repose en discordance
sur le Précambrien du Bouclier Guyanais continental. Lors de la dernière
décennie, des géologues du Service Géologique Britannique (BGS) ont
cartographié la Cordillère Real et ont proposé un modèle «collisionnel» avec
différents accrétions mésozoïques (Aspden & Litherland, 1992 ; Litherland et al.,
1994) pour expliquer la formation de la Cordillère Real.

Ainsi, Aspden & Litherland (1992) ont déterminé cinq « unités lithotectoniques
informelles », qu’ils ont été nommées « terrains » et qui sont limités par des failles.
De l’ouest à l’est, ces « terrains » sont : Guamote (continental), Alao-Paute (arc
insulaire), Loja (continental), Salado (arc insulaire) et Zamora ou Amazonien
(continental). Néanmoins, Pratt et al. (2005) reviennent sur les modèles antérieurs
(Feininger, 1982 ; Baldock, 1982) où le «core» de la Cordillère Real n’est pas
allochtone et formé d’imbrications de sédiments cénozoïques/paléozoïques de
plateforme profonde déposés sur le Bouclier Guyanais (Fig. II.4).

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Fig. II.4 : Coupe transversale dans la Cordillère Real (d’après Pratt et al., 2005).

II.1.2.3. Oriente

Le Bassin Oriente (Wasson & Sinclair, 1927 ; Tschopp, 1953) appartient au


système de rétro-bassins d’avant pays adjacent aux Andes, qui s’étend du
Venezuela jusqu'au sud de l’Argentine (Ganser, 1973).

Le Bassin Oriente s’étend vers le nord en Colombie, où il est appelé Bassin


Putumayo, et vers le sud au Pérou, où il reçoit le nom de Bassin Marañón. Il
comporte deux domaines physio-géographiques et structuraux. A l’est, le Bassin
Oriente correspond à un domaine topographiquement bas, couvert par la jungle
amazonienne. Il est constitué d’un socle cristallin précambrien recouvert par une
épaisse série de roches phanérozoïques légèrement plissées et faillées. Un
système de grandes failles inverses inclinées vers l’ouest sépare cette partie du
Bassin Oriente de la zone subandine, dont le substratum est composé
essentiellement de roches volcaniques et sédimentaires jurassiques.

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II.2. CADRE GEOLOGIQUE DU SYSTEME DE BASSIN D’AVANT-PAYS
ORIENTE

II.2.1. Grands traits structuraux du Bassin Oriente

Le Bassin Oriente correspond au rétro-bassin d’avant-pays des Andes


équatoriennes depuis le Crétacé supérieur (Barragán et al., 2004). Actuellement, il
peut être divisé en deux principales unités morpho-structurales (Fig. II.5).

Fig. II.5 : Modèle Numérique du Terrain (MNT) du Bassin Oriente (données SRTM,
résolution 90m) avec les principales failles.

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• La zone subandine, qui correspond au piémont andin et présente une forte
activité sismique et volcanique (Hall, 1977 ; Barragán et al., 1998 ; Legrand
et al., 2005) ; elle peut être considérée comme la « wedge top depozone »
du système d’avant-pays (au sens de DeCelles et Giles, 1996) ;

• L’avant-pays amazonien s.s., à l’est de la zone subandine, qui présente des


déformations moins prononcées; il est en grande partie occupée par le
méga-cône alluvial du Pastaza et correspond à la partie proximale de la
« foredeep depozone » (au sens de DeCelles et Giles, 1996).

La zone subandine est découpée du nord au sud en trois unités morphologiques :


le Dôme du Napo ; la Dépression Pastaza ; la Cordillère de Cutucú. Elle est
déformée par des chevauchements relativement redressés qui s’enracinent
directement dans le socle. Le raccourcissement horizontal est faible et la
déformation se manifeste surtout par des mouvements verticaux. L’étude de
marqueurs morphologiques sur l’apex actuel du méga-cône du Pastaza montre
que ces mouvements verticaux associés aux chevauchements (Fig. II.6) sont
toujours très importants et peuvent être de l’ordre du centimètre par an au cours
des derniers 20 000 ans (Bès de Berc et al., 2005).

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Figure II.6 : MNT (a) et Coupe structurale (b) au niveau de l’apex du mégafan du Pastaza
(d’après Bès de Berc et al., 2005).

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A l’est de la zone subandine, le Bassin Oriente a été déformé par l’inversion de
systèmes extensifs hérités de paléo-rifts triasiques et jurassiques orientés NNE-
SSW (Baby et al., 1998 ; Christophoul, 1999 ; Díaz et al., 2004). Cette inversion
est à l’origine de structures transpressives dextres, qui ont commencé à se mettre
en place au Crétacé supérieur et sont à l’origine des grands champs pétroliers de
l’Equateur (Baby et al., 1998 ; Rivadeneira & Baby, 1999). Ces structures se
répartissent le long de couloirs toujours orientés NNE-SSW et séparés par des
zones moins déformées (Fig. II.7). Le couloir Sacha-Shushufindi occupe la partie
centrale du bassin et est directement hérité du rift triasique à jurassique où s’est
déposée la Formation Santiago (voir II .2.2). Ce rift inversé émerge dans la
Cordillère de Cutucú (partie sud de la zone subandine) et sa déformation est
responsable actuellement d’une importante sismicité (Legrand et al., 2005). La
bordure orientale du Bassin Oriente est déformée par le système Capirón-Tiputini,
qui correspond à l’inversion de semi-grabens d’âge jurassique supérieur.

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Fig. II.7 : Carte tectonique du Bassin Oriente et coupe structurale (Baby et al.,1999).

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II.2.2. Succession lithostratigraphique

Nous présentons ici un résumé des différentes unités stratigraphiques du Bassin


Oriente, qui ont été décrites en détails par de nombreux auteurs (Tschopp, 1953 ;
Bristow & Hoffstetter, 1977 ; Jaillard, 1997 ; Christophoul et al., 2002a ; Barragán
et al., 2004 ; Díaz et al., 2004 ; Bès de Berc et al., 2005 ;) et récemment dans le
livre « La Cuenca Oriente : Geología y Petróleo » (2004).

Globalement, la colonne lithostratigraphique du Bassin Oriente (Fig. II.8)


correspond à une succession de séries sédimentaires allant du Paléozoïque au
Quaternaire et reposant sur le socle précambrien. Cette succession peut être
divisée en (1) une série pré-crétacée, recouverte en discordance par (2) une série
de séquences sédimentaires transgressives crétacées et (3) un remplissage de
bassin d’avant-pays cénozoïque et quaternaire d’environnement marin peu
profond à continental.

Le socle précambrien (bouclier Brazilo-Guyanais), constitué de roches


métamorphiques et magmatiques, a été atteint par forages (p.e. Baldock, 1982 ;
Canfield et al., 1982 ; Balkwill et al., 1995 ; White et al., 1995). Les séries
sédimentaires pré-crétacées affleurent dans la zone subandine et sont également
connues en forage et en sismique. Elles débutent par les formations paléozoïques
Pumbuiza (Siluro-Dévonien) et Macuma (Permo-Carbonifère), qui sont fortement
érodées et n’apparaissent que dans quelques parties du bassin. La Formation
Macuma repose en discordance angulaire sur la Formation Pumbuiza qui est très
déformée et légèrement métamorphisée. Elle correspond à des dépôts de
plateforme carbonatée mixte (Canfield et al., 1982), et présente d’importants
niveaux de calcaires bioclastiques formant des réflecteurs sismiques
caractéristiques (Balkwill et al., 1995).

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Figure II.8 : Colonne lithostratigraphique du Bassin Oriente (d’après Baby et al., 2004).

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Les sédiments paléozoïques intensément érodées sont recouverts en discordance
angulaire par les dépôts triasiques et jurassiques inférieur de la Formation
Santiago (plateforme mixte), qui se sont déposés dans un contexte de rift (Díaz et
al., 2004). Ce rift d’orientation NNE-SSW (Baby et al., 1998) affleure dans la
Cordillère de Cutucú où la Formation Santiago est marine et présente des
sédiments riches en matière organique (possible roche mère), et des niveaux de
tholéites continentales (Romeuf et al., 1997). Sa prolongation nord est connue en
sismique (Fig. II.9) sous le nom de « Corredor Sacha-Shushufindi » (Díaz et al.,
2004 ; Legrand et al., 2005), où la Formation Santiago devient progressivement
continentale.

Figure II.9 : Section sismique à travers le « Corredor Sacha-Shushufindi »,


(d’après Díaz et al., 2004).

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La Formation Chapiza (Jurassique moyen - supérieur ; Tschopp, 1953) repose en
discordance sur la Formation Santiago et correspond à des sédiments volcano-
clastiques continentaux de bassin d’arrière arc (Díaz et al., 2004). Elle est connue
dans tout le bassin en forage et affleure sur le versant oriental de la Cordillère de
Cutucú. Son équivalent latéral, la Formation Misahuallí, qui n’apparaît que dans la
zone subandine, correspond à une association de tufs, laves trachytiques,
rhyolithes, andésites et dacites (Wasson et Sinclair, 1927 ; Bristow et Hoffstetter,
1976 ; Baldock, 1982 ; Romeuf et al., 1995, 1997). Des analyses géochimiques et
40
des datations Ar/39Ar ont permis de montrer que ces niveaux volcaniques ont
une affinité calcoalcaline typique d’une séquence d’arc volcanique continental, qui
s’est développée au Jurassique au moins depuis 172±2 Ma du nord du Pérou au
nord de la Colombie (Romeuf et al., 1995, 1997).

Après un important hiatus sédimentaire (~120-110 Ma ; Jaillard, 1997), les


formations Hollín et Napo d’âge aptien à campanien se sont déposées dans un
environnement fluvial à marin peu profond (Wasson & Sinclair, 1927 ; Tschopp,
1953 ; Baldock, 1982 ; Canfield et al., 1982 ; Dashwood & Abbotts, 1990 ; White et
al., 1995 ; Jaillard., 1997 ; Rivadeneira & Baby, 1999 ; Barragán et al., 2004). La
mégaséquence Hollín-Napo est constituée de séquences cycliques transgressives
de calcaires, argiles (Fig. II.10) et grès, qui forment le principal système pétrolier
du Bassin Oriente (White et al., 1995 ; Barragán et al., 2004 ; Fig. II.11). Ces
dépôts marquent la mise en place du début du retro-bassin d’avant-pays Oriente.
Ils contiennent localement, le long du « Corredor Sacha-Shushufindi », des
intrusions et extrusions de magmas basaltiques alcalins (Espín, 1980 ; OBB de
Barragán et al., 2005). A la fin du Crétacé et au début du Cénozoïque, après un
nouveau hiatus sédimentaire, se sont déposés les premiers sédiments
continentaux d’avant-pays de la Formation Tena (Tschopp, 1953). Dans la zone
subandine, ces sédiments reposent en discordance érosive sur la Formation Napo
et scellent probablement les premières structures compressives. L’âge de la
Formation Tena est peu contraint et considéré comme Maastrichtien-Paléocène
inférieur (Faucher & Savoyat, 1973 ; Jaillard, 1997).

53
Figure II.10 : Photographie d’un affleurement de la Formation Napo (argiles noires et
calcaires) dans la zone subandine.

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Figure II.11 : A) Formations, membres et cycles sédimentaires du Crétacé dans le Bassin
Oriente et leurs relations avec la courbe eustatique de Haq et al., 1987. B) Séquence
sédimentaire typique pour chacun des cinq cycles crétacés du Bassin Oriente
(d’après Barragán et al., 2004).

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Sur la Formation Tena, repose en discordance érosive la Formation Tiyuyacu
inférieur qui représente des dépôts relativement grossiers associés à la
croissance de structures compressives (inversions tectoniques) dans l’avant-pays
(Christophoul et al., 2002a). Les sédiments sont organisés en remplissages de
chenaux et en dépôts de plaine d’inondation ; l’évolution est grano-décroissante et
traduit des environnements fluviatiles avec une faible divagation des chenaux
(cours d’eau en tresse) (Christophoul et al., 2002a, 2004). La réponse sismique
montre des discordances progressives qui enregistrent la croissance des
structures compressives. La Formation Tiyuyacu inférieur appartient probablement
à l’Eocène inférieur.

La base de la Formation Tiyuyacu supérieur correspond à une surface d’érosion


régionale, mise en évidence à l’affleurement et en sismique, et surmontée par une
succession de séquences fluviatiles comparables à celles de la Formation
Tiyuyacu inférieur, mais comprenant des conglomérats beaucoup plus matures.
39
Un niveau de tuf près de la base de la formation a donné un âge Ar/40Ar de ~46
Ma (Christophoul et al., 2002a).

La Formation Orteguaza (Eocène supérieur – Oligocène inférieur),


d’environnement fluvial à marin peu profond, repose en concordance sur la
Formation Tiyuyacu supérieur, et passe progressivement à la Formation Chalcana
qui correspond à des sédiments alluviaux distaux. L’âge de ces derniers est peu
contraint (Oligocène supérieur). Le cycle Tiyuyacu supérieur-Orteguaza-Chalcana
est interprété comme l’enregistrement sédimentaire d’un réajustement isostatique
de l’ensemble de la chaîne (Christophoul et al., 2002a). Les formations néogènes
sont présentées en détails dans le Chapitre III.

56
CHAPITRE III :

SEDIMENTATION SYN-OROGENIQUE NEOGENE


DANS LE RETRO-BASSIN D’AVANT-PAYS
ORIENTE

57
58
Dans ce chapitre, nous décrivons dans un premier temps la succession
lithostratigraphique des séries du Néogène, pour ensuite présenter les principaux
résultats sédimentologiques obtenus à partir d’une étude de terrain et de l’analyse
de données de sub-surface (puits et sismique réflexion). Ces résultats et le
modèle du Bassin Oriente que nous proposons pour le Néogène sont présentés
sous la forme d’un article soumis au Journal of South American Earth Sciences.
Nous présentons dans ce chapitre des données de surface et de sub-surface qui
n’ont pu être intégrées à l’article, et qui permettent d’avoir une vision plus détaillée
du Bassin Oriente.

III.1 LITHOSTRATIGRAPHIE

Les descriptions originales et les noms des formations proviennent principalement


des travaux de Tschopp (Tschopp, 1948 ; Tschopp, 1953) et de Bristow &
Hoffstetter (1977). Des datations récentes ont été obtenues, d’une part par
Labogeo (Petroproducción) à partir de micropaléontologie, et d’autre part par Ruiz
et al. (2004) et notre équipe à partir d’analyses de traces de fission (Fig. III.1 et
Fig. III.2 ; Annexe 2). Une révision de la stratigraphie est présentée et discutée en
détails dans l’article.

59
Figure III.1 : Carte Géologique du Bassin Oriente. Localités : Ar.: Arajuno, C.: Canelos,
P.N.: Puerto Napo, T.: Talag, S.C.: Santa Clara, T.: Talag, V.: Villano.

60
Figure III.2 : Colonne chronostratigraphique synthétique depuis l’Oligocène supérieur à
l’Actuel du Bassin Oriente.

61
Formation Chalcana (Oligocène supérieur – Miocène Inférieur)

La Formation Chalcana a été décrite par Hess en 1939 pour la première fois, puis
publiée par Tschopp (1948, 1953). Elle repose en concordance sur la Formation
Orteguaza ou sur la Formation Tiyuyacu. La localité type de cette formation est la
petite rivière Chalcana (« Shalcana »), qui est un affluent de la rivière Tiyuyacu, où
la Formation Tiyuyacu est couverte par la Formation Chalcana. La lithologie
correspond principalement à des argiles bigarrées (essentiellement de couleur
violet rouge), du gypse et des silts intercalés avec des grès fins. L’épaisseur
moyenne est de 650 - 800 m, mais peut atteindre jusqu’a 1100 m (D.G.G.M,
1986). Le contact supérieur avec la Formation Arajuno n’a pas été clairement
défini par Tschopp (1953), mais Campbell en 1970 le décrit comme progressif.

Formation Curaray (Miocène)

La Formation Curaray a été décrite par Dozy en 1943, puis publiée par Tschopp
(1948, 1953). Sa localité type n’est pas bien localisée ; l’auteur mentionne
seulement que la Formation Curaray affleure le long du Rio Curaray à l’est du
méridien 76°30’ ouest. Elle est constituée d’argiles plastiques bleu-vert ou rouges,
en alternance avec des grès et des sables fins à moyens. Sa partie supérieure se
caractérise par des argiles charbonneuses noires, quelques niveaux de lignite,
calcaires et des intercalations de tuf.

La stratigraphie de la Formation Curaray reste imprécise (Tschopp, 1953; Sauer,


1965 ; Campbell, 1970 ; Bristow & Hoffstetter, 1977 ; Baldock, 1982), même si elle
comprend une grande quantité de fossiles (restes de poissons, restes de crabes,
tortues, crocodiles, mollusques, ostracodes et foraminifères).

L’ensemble de foraminifères aréneux trouvés dans le puits Tiputini - 1 (partie


orientale du bassin ; Fig. III.1) a été nommé Ammobaculites « B » (Tschopp,
1953). Cet ensemble est formé par : Ammobaculites (2 sp.), Sigmoilina sp.,
Polytstomella sp., le foraminifère pélagique Rotalia sp. a été aussi reporté.

62
De nombreaux fragments de mollusques (bivalves et gastropodes) ont été trouvés
dans différents puits dans l’intervalle de la Formation Curaray ; ils restent
généralement non identifiés. Quelques spécimens ont été identifiés dans des
échantillons d’affleurements récupérés par les géologues de la Shell (Wesselingh
et al., 2002 ; Wesselingh, communication personnelle, 2003). La Formation
Curaray est l’équivalent latéral de la Formation Pebas du Pérou et de la Formation
Solimões du Brésil, qui on des faciès similaires. Les dépôts des formations Pebas
et Solimões ont été datés en diverses occasions ; on leur attribue un âge compis
entre la partie supérieure du Miocène inférieur et la partie inférieure du Miocène
supérieur (cf. ~17 Ma à ~10 Ma, voir : Hoorn, 1993, 1994 ; Whatley et al., 1996 ;
Vonhof et al., 1998). Wesselingh et al. (2002) considèrent l’âge de la Formation
Pebas, en y incluant les dépôts “La Tagua Beds” de la partie sud de Colombie,
compris entre ~20 Ma et ~9,5 Ma.

Dans la figure III.3, nous présentons deux affleurements représentatifs des


lithofaciès que nous avons trouvés le long du Rio Napo (Mission Napo, 2004), à la
frontière avec le Pérou. La partie inférieure de l’affleurement présente des argiles
finement laminées de couleur bleue – verdâtre avec des intercalations de corps
tabulaires de calcaires de quelques centimètres – décimètres d’épaisseur. Au
dessus, apparaissent des intercalions de silt – argile de couleur violet – verdâtre
présentant des figures sédimentaires : « flasser lamination », « ripples », et
« wavy lamination ».

Au dessus, reposent des grès à grains fin – moyen (vert – bleu), qui passent
progressivement vers la partie supérieure à des grès à matrice argileuse, pour finir
avec des silts – argiles avec une claire tendance grano-décroissante de la base au
sommet. La colonne continue avec un intervalle de lignite (~50 cm) pour finir avec
des argiles (gris – bleu).

63
20

15

10 10

5 5

0m 0m
C Sl F M C Cg C Sl F M C Cg
SS SS

Wavy bedding Small ripples Flaser bedding Planar bedding


Limestone Lignite

a)

b)

Figure III.3 : a) Logs sédiméntologiques de la Formation Curaray/Pebas sur le Rio Napo à


Pantoja (frontière Equateur - Pérou ; localisation dans la Fig. III.1). Dans la photographie
(b), on distingue les intercalations des couches calcaires tabulaires dans les argiles
(l’affleurement fait ~2 m de hauteur).

64
Formation Arajuno (Miocène inférieur – Miocène supérieur)

La Formation Arajuno, décrite et baptisée par Hess en 1939, est elle aussi publiée
par Tschopp (1948, 1953). La localité type est le Rio Arajuno (affluent du Rio
Napo), 15 km au Sud-est du village de « Puerto Napo » (Fig. III.1). La Formation
Arajuno est constituée principalement de grès et de sables fins à grossiers
bigarrés (rouge, marron, bleu-vert) avec des intercalations de microconglomérats,
conglomérats et d’argiles. Elle repose sur la Formation Chalcana et son épaisseur
peut être supérieure à 1000 m. La Formation Arajuno passe progressivement à la
Formation Chambira, mais elle peut être érodée et recouverte en discordance par
les dépôts de la Formation Mera et des dépôts alluviaux récents.

Formation Chambira (Miocène – Pliocène (?))

Elle a été décrite par Hauss en 1940, puis publiée par Tschopp en 1953. La
localité type est le “lieu dit” Chambira, à 13 Km à l’est du village de Canelos, sur le
Rio Bobonaza (Fig. III.1). Sur la localité type (Fig. III.4), les couches de la
Formation Chambira correspondent à des conglomérats à galets de quartz, qui ne
présentent pas de couleur rouge comme les formations néogènes plus anciennes.

La Formation Chambira n’est pas reportée dans le Dôme du Napo et la Cordillère


de Cutucú, mais elle affleure dans la Dépression Pastaza dans le plongement Sud
du Dôme du Napo (p.e. dans le Synclinal de Talag, ouest de Tena ; Fig. III.1). La
localité type est peu connue à cause de son accès difficile ; ainsi cette formation
est généralement décrite à partir de la section de Talag (Christophoul et al.,
2002b).

Tschopp (1953) divise la Formation Chambira en trois membres :

Les premiers 400 m inférieurs sont principalement composés de grès moyens à


très grossiers, conglomératiques, comprenant un certain nombre d’horizons de

65
galets argileux et de minces intercalations d’argiles bleu-vert en partie micacées.
Les 400 m suivant sont formés de grès tufacés avec de la magnétite finement
dispersée, et de conglomérats intercalés avec des argilites bentonitiques en
feuillets. Au sommet, on peut observer des conglomérats grossiers et des bancs
de graviers, dont l’épaisseur augmente vers le sud où elle peut atteindre plus de
400 m.

Des troncs apparaissent sporadiquement dans la Formation Chambira (Fig. III.4).


L’épaisseur totale varie entre 1000 m et plus de 1500 m. Au nord du Rio
Bobonaza, les grès de la Formation Chambira deviennent fins, les conglomérats
diminuent et les argiles augmentent. Dans la zone du puits de Villano (localisation
sur Fig. III.1), et plus au nord, il est difficile de différencier la Formation Chambira
de la Formation Arajuno.

La Formation Chambira a été longtemps considérée comme stérile d’un point de


vue paléontologique, mais dans le cadre de la convention Petroproducción-IRD,
des déterminations palynologiques on pu être réalisées par Labogeo (2004) sur
des échantillons que nous avons prélevés sur le Rio Bobonaza (cf. Annexe 1). Par
exemple dans l’échantillon JB.22.05.04.03 a été identifié Polypodiaceoisporites
pseudopsilatus (partie supérieure du Miocène inférieur – Pléistocène) ; dans
JB.23.05.04.02 ont été identifiés Cyatheacidites annulatus et Psilatricolporites
divisus (partie supérieure du Miocène moyen – Pliocène).

Crassoretitriletes vanraadshooveni a été reporté dans l’intervalle


Arajuno/Chambira du puits Villano – 2 (Edwards, 1993) ; c’est un marqueur du
Miocène moyen (Zone 28 ; Muller et al., 1987). C. vanraadshovenii se situe dans
les zones D-E définies par Hoorn en 1993 (Miocène moyen – partie inférieure du
Miocène supérieur). De plus, un âge de traces de fission sur apatite de 14,6 ± 1,9
Ma (JB.22.05.04.2 ; localisation sur Fig. III.1 ; Apatite to Zircon 2005, Annexe 2) a
été obtenu dans un intervalle volcano-clastique de la partie médiane de la
Formation Chambira. Cet âge, qui correspond à celui de la contamination
volcanique, peut-être considéré comme stratigraphique.

66
L’âge pliocène proposé par Tschopp (1953) par rapport à sa position
stratigraphique, ne peut pas être négligé ; ainsi, la Formation Chambira peut être
considérée d’âge Miocène Moyen – Pliocène (?) (Fig. III.2).

Figure III.4 : Photographie de l’affleurement de la Formation Chambira dans sa localité


type sur le Rio Bobonaza. On distingue un tronc (longueur ~70 cm) dans le conglomérat
(flèche).

Formation Mera (Quaternaire)

La Formation Mesa-Mera (Tschopp, 1953) correspond à des dépôts de piémont


volcano-sédimentaires qui s’étalent sur la partie occidentale du Bassin Oriente et
reposent en discordance sur les formations plus anciennes. Ces dépôts de cône
alluvial forment cinq niveaux de terrasses échelonnées entre 1450 y 450 m
d’altitude (Bristow & Hoffstetter, 1977). La surface Mera-Upano, étudiée
récemment (Bès de Berc et al., 2005), est la plus remarquable. La Formation Mera
est composée d’argiles et de sables tufacés reposant sur des corps de
conglomérats grossiers (clastes centimétriques à pluri-métriques), de type
torrentiel, comprenant d’importants blocs (>1,5 m) de granite et de roches

67
volcaniques (Fig. III.5). La majorité des clastes sont d’origine volcanique
(andésites) ; ils sont constitués en moindre quantité de schistes.

Les dépôts de la partie supérieure sont associés aux produits des volcans de la
Cordillère Orientale. L’épaisseur de la Formation Mera est comprise entre 80 et
100 m. Sa base correspond à une discordance angulaire qui post-date une forte
activité tectonique (Tschopp, 1953). La forte incision de la Formation Mera par le
Rio Pastaza est attribuée à la tectonique de chevauchement subandine (Bès de
Berc et al., 2005).

Figure III.5 : Log sédimentaire (Bès de Berc et al., 2005) et photographie d’un
affleurement de la Formation Mera.

68
III.2 SEDIMENTOLOGIE ET STRATIGRAPHIE SEQUENTIELLE DANS LE
BASSIN ORIENTE

L’analyse lithostratigraphique et l’organisation séquentielle des séries syn-


orogeniques du Bassin Oriente on été effectuées à partir des informations
d’affleurements et de sub-surface. Pour l’analyse des affleurements, nous avons
utilisé la nomenclature de Miall (Miall, 1996) pour le code de faciès et
l’interprétation des éléments architecturaux.

L’étude détaillée de l’évolution tectono-sedimentaire de la zone subandine et la


plaine amazonienne équatoriennes est présentée dans l’article qui suit, soumis au
Journal of South American Earth Sciences.

Nous présentons ci-dessous un résumé des principales conclusions de cette


étude.

L’évolution du rétro-bassin d’avant-pays équatorien est en rapport direct avec


l’évolution de la Chaîne andine. Le soulèvement de la chaîne pendant le
Cénozoïque a contrôlé la paléogéographie et la sédimentation dans le rétro-bassin
d’avant-pays.

Pendant le premier stade d’évolution, durant l’Oligocène – Miocène inférieur, la


Formation Chalcana se dépose dans le Bassin Oriente (Fig. III.2). Elle est
caractérisée par une sédimentation fine de grandes plaines d’inondation et
lagunes associées à des rivières méandriformes comparables aux systèmes de
sédimentation actuels du bassin amazonien (p.e. Aalto et al., 2003). A cette
époque, le Bassin Oriente est considérée comme la foredeep depozone du
système de bassin d’avant-pays et elle reflète une faible activité tectonique de la
chaîne.

Le deuxième stade se développe durant le Néogène et il est caractérisé par une


accélération de la tectonique. Les formations Arajuno et Chambira (Fig. III.2)

69
indiquent un remplissage sédimentaire de type molassique alimenté par l’érosion
de la chaîne.

L’étude sédimentologique nous a permis de proposer un modèle de progradation


vers l’est d’un système alluvial contrôlé par la croissance et propagation de plis
associés à des chevauchements. Dans ce modèle, la Formation Chambira (Fig.
III.2) représente la partie proximale du système alluvial, tandis que la Formation
Arajuno représente la partie distale. Ce système débouchait vers l’est dans les
séries plus distales (Fm. Curaray) du « marine mega-lake » de Pebas (Wesselingh
et al., 2002). Pendant le Néogène, l’augmentation de la pente des rivières du
système alluvial indique que le relief de la zone d’alimentation des sédiments était
dans un état de « pre-steady state ». Les résultats que nous avons obtenus, sont
en accord avec la plupart des études de la Cordillère andine en Equateur, ainsi
qu’avec les études plus récentes du bassin d’avant-pays du nord du Pérou.

70
Article en revision
(Journal of South American Earth Sciences)

Neogene Foreland Stratigraphic architecture


of the Ecuadorian Subandean Basin (Oriente Basin)

BURGOS José David(1)(2), CHRISTOPHOUL Frédéric(2), SOULA Jean-Claude(2),


ANTOINE Pierre-Olivier(2), RIVADENEIRA Marco(3) & BABY Patrice(1)

(1)
IRD, UR154, UMR 5563 LMTG, 14 Avenue Edouard Belin, 31400 Toulouse, France.
burgos@lmtg.obs-mip.fr, tel: 00 33 5 61 33 26 70, fax: 00 33 5 61 33 25 60.
(2)
UMR 5563 LMTG, Université Toulouse 3, Paul Sabatier, 14 Avenue Edouard Belin,
31400 Toulouse, France. frederic.christophoul@lmtg.obs-mip.fr, tel: 00 33 5 61 33 26 70,
fax: 00 33 5 61 33 25 60.
(3)
PETROPRODUCCION, Casilla postal 17-107019, Quito, Ecuador.

71
Abstract
The evolution of the Ecuadorian Subandean foreland basin is related to the evolution of the
Andean Cordillera. Its upthrust during Cenozoic times controlled the paleogeography and
sedimentation in the Subandean foreland basin. The sedimentological study of the
successive Neogene formations of the Ecuadorian Subandean basin: Chalcana Fm. (Late
Oligocene - earliest Miocene) Arajuno/Chambira Fms and Curaray Fm. (late Early
Miocene - early Late Miocene) led us to propose a model based on the eastward
progradation of an alluvial system in response to thrusts propagation. In this model the
Chambira Fm. represents the proximal part of the alluvial system while Arajuno Fm.
represents the distal part. This alluvial system ran into the “marine like megalake”
represented by the Curaray Fm. (equivalent of the Pebas Fm. in Peru). Through times the
slope of the stream involved in this alluvial system, indicating that the source area was in
pre-steady state. Our results are consistent with most of the studies led in the Ecuadorian
Andes but also with the most recent studies dealing with the Subandean basins of northern
Peru.
Key words: Foreland basin, Neogene, lithofacies, Andes, alluvial fan, Ecuador.
Resumen
La evolución de la cuenca de antepaís oriental del Ecuador está relacionada con la de la
cordillera de los Andes. Su surrección durante el Cenozoico controló la paleogeografía y la
sedimentación en la cuenca de antepaís. El estudio sedimentológico de las formaciones
neógenas de la cuenca de antepaís: Formación Chalcana (Oligoceno tardío – Mioceno
temprano), formaciones Arajuno/Chambira y Curaray. (Mioceno temprano – Mioceno
tardío) nos permite proponer un modelo de progradación hacia el Este de un sistema
aluvial en relación con el crecimiento y la propagación de los cabalgamientos. En el marco
de este modelo, la Fm. Chambira representa la parte proximal del sistema aluvial mientras
la Fm. Arajuno representa la parte distal. La parte distal del sistema desembocaba en el
“megalago con influencias marinas” de la Fm. Curaray (equivalente de la Fm. Pebas
conocida en Perú). Durante el Neógeno el aumento de la pendiente de los ríos involucrados
en el sistema aluvial indica que el relieve en la zona de alimentación de los sedimentos
estaba en estado de pre-équilibrio (pre-steady state). Nuestros resultados concuerdan con la
mayoría de los estudios de la Cordillera andina del Ecuador, así como con los estudios más
recientes sobre la cuenca de antepaís del norte del Perú.

72
Palabras claves: Cuenca de antepaís, Neógeno, litofacies, Andes, abanico aluvial,
Ecuador.

1. Introduction

During the last ten years, a debate was raised concerning the Neogene deposits and
landscape evolution of Western Amazonia (Hoorn, 1993, 1994, 1996; Hoorn et al., 1995;
Marshall and Lundberg, 1996; Paxton et al., 1996; Räsänen et al., 1992; Räsänen and
Linna, 1995; Vonhof et al., 1998; Wesselingh et al., 2002; Whatley et al., 1996). These
studies focused on the Peruvian, Colombian and Brazilian parts of the Amazonian Basin.
Most of these studies were interested in stratigraphy better than sedimentology and
characterization of sedimentary systems. Nevertheless the Ecuadorian Subandean Basin
(known as Oriente Basin, Dashwood & Abbots, 1990; Alemán & Marksteiner, 1993),
where Neogene deposits recorded the development of a huge humid tropical foothill fan
(Pastaza Megafan see Räsänen et al., 1992), was poorly considered. However, the Neogene
infill of the Oriente Basin is relatively well known (Tschopp, 1953 ; Bristow & Hoffstetter,
1977 Baldock, 1982; Christophoul et al., 2002a; Christophoul et al., 2002b), since it crops
out in a great area of the Pastaza megafan. Christophoul et al. (2002b) evidenced that the
Neogene deposits of the Oriente Basin correspond to fluvial deposits related to alluvial
fans and megafans development.
The aims of this paper are (1) to precise the architecture of the successive formations
involved in the Neogene of the Ecuadorian foreland basin. (2) to propose a model of
tectono-sedimentary evolution of the infill of the the Subandean foreland basin of Ecuador
since the Neogene times, replaced in the Western Amazonian foreland context. The factors
controlling the stratigraphic architecture of the Neogene formations of the Ecuadorian
Oriente will be discussed as well as the relationships between the Ecuadorian sedimentary
system and its surrounding Subandean basins.
This study is based on a facies analysis of outcrops data of the several fluvial formations
together with an updating of the chronostratigraphy based on new AFTA datings.

2. Geological context of the Ecuadorian Oriente Basin


The Oriente Basin of Ecuador forms the western part of the Andean-Amazonian Foreland
Basin at the hinge between the SSW-NNE Northern Andes and the SSE-NNW Central

73
Andes (Fig. 1A). The geological evolution of the Peruvian and Ecuadorian Andean retro-
arc foreland basin is ascribed to the onset of the Nazca (Farallon) plate subduction, which
started in Late Cretaceous times (Mégard, 1984; Barragán et al., 2004). In the Oriente
Basin, the consequences of the onset of this subduction and its related foreland basin
sedimentation have been investigated in numerous studies. Most of them agree that this
onset occurred during the Upper Cretaceous to Paleocene e.g.: Faucher & Savoyat (1973)
and Jaillard (1997) who proposed this onset during the Maastrichtian to Paleocene by mean
of sedimentological and biostratigraphic data; Balkwill et al. (1995), Baby et al. (1999),
Barragán (1999), Christophoul (1999), Barragán et al. (2004, 2005) who related this onset
to the first stage of inversion of Jurassic grabens during the Upper Cretaceous by mean of
tectono-sedimentary analysis. Using heavy minerals and AFTA, Ruiz (2002), Ruiz et al.
(2004), also proposed the onset of this subduction during Upper Cretaceous times
interpreting a change in sediments sources.
The modern architecture of the Andean-Amazonian area (from west to east: Western
Cordillera, Interandean depression, Eastern Cordillera, Subandean zone and Oriente Basin)
seems to begin in late Miocene times, but the existence since Eocene times of a
topographic barrier called “proto-cordillera” to the west is proved by several studies
(Faucher et Savoyat, 1973, Christophoul et al., 2002a). The main results illustrating the
westward origin of sediments can be found in: Baldock (1982) who demonstrated that
quartz bearing sediments of Tiyuyacu Fm. (Eocene) are issued from the western cordillera
by mean of petrographic studies Hoorn (1993, 1994, 1996), who emphasized the role of the
Andean tectonics (especially the Eastern Cordillera) as controlling the sources of
sediments since Early to Middle Miocene. More recently, Spikings et al. (2000, 2001)
confirmed this statement, using AFTA. They showed there is a strong exhumation of the
Eastern Cordillera since the Early Miocene. Sedimentological and paleocurrents data
presented in Christophoul et al. (2002 a and b) also demonstrates that sediments, since
Eocene times are issued from the west. Finally, heavy minerals characterizations by Ruiz
(2002) and Ruiz et al. (2004) confirm the westward origin of the foreland sediments since
the Eocene.
Nowadays, the Subandean basin of Ecuador constitutes a wedgetop-foredeep transition
zone (sensu DeCelles & Giles, 1996), characterized by modern deformation and strong
fluvial incision (Bès de Berc et al., 2005).

74
On a structural point of view, the Oriente Basin can be divided in two structural domains
(Fig. 1.A and 1.B): 1) the Subandean Zone, which is bounded to the west by the Eastern
Cordillera (by mean of the Subandean Thrust and to the east by the east verging Subandean
Front (Fig.1). It consists in the thrust-related antiforms of Napo to the north and Cutucú to
the south (Balkwill et al., 1995; Baby et al., 1999; Kley et al., 1999, Bès de Berc et al.,
2005), separated by the “Pastaza Depression” and a narrow band of thrusted sheets parallel
to the Eastern Cordillera to the west (Pratt et al., 2005). The Napo and Cutucú antiforms
comprise Jurassic formations (volcanic Misahuallí Fm. in the Napo antiform and
sedimentary Santiago/Chapiza Fms. in the Cutucú antiform), Cretaceous and Tertiary
sediments (Hollín, Napo, Tena, Tiyuyacu, Orteguaza Fms.; Baldock, 1982). The western
thrusted sheets mainly involve Jurassic volcanic rocks and Cretaceous sedimentary
formations. To the east (2) the Amazonian lowlands preserves sedimentary formations
ranging from Cretaceous to Quaternary which deposited in the Neogene foredeep of the
Oriente Basin (Christophoul et al., 2002b) and is weakly deformed by the tectonic
inversion of NNE-SSW Triassic-Jurassic grabens (Balkwill et al., 1995; Baby et al., 1999;
Barragán, 1999, Barragán et al., 2004, 2005). The main part of the basin (Pastaza
Depression and Amazonian lowlands) is today covered by the dissected sedimentary
deposits of the Pastaza Megafan (Räsänen et al., 1992; Christophoul et al., 2002b, Bès de
Berc et al., 2005), where most of the Miocene and Pliocene deposits crop out (Bès de Berc
et al., 2005).

75
Figure 1. 1A: Geological map of the ecuadorian subandean Basin, Oriente Basin. Modified from DGGM,
1982. ST: Subandean Thrust, SF: Subandean Front, Na.A: Napo antiform, Cu.A: Cutucu Antiform, Ab.G:
Abitagua granite. 1B: Simplified geological map of Ecuador, Modified from Baby et al., 1999. Co.B: Coastal
Block, W.C.: Western Cordillera, IAD: Inter-andean Depression, E.C.: Eastern Cordillera, S.Z.: Subandean
Zone.

76
Four formations have been recognized in the Neogene of the Oriente Basin (Tschopp,
1953, Bristow & Hoffstetter, 1977; Baldock, 1982) and approximately dated (Fig. 2): the
Chalcana Fm. of Upper Oligocene through Miocene age, the Arajuno Fm. of Upper
Miocene age, the Chambira Fm. of Upper Miocene through Pliocene age. The Curaray Fm.
is considered as the easterly equivalent of the Arajuno Fm. As often in fluvial deposits,
these formations are only based on lithologic similarities.

Figure 2. Generalized chronostratigraphic column from the Late Oligocene to Quaternary interval in the
Oriente retro-foreland basin. Datings by : 14C in Bès de Berc, 2003; Biostratigraphy in Tschopp, 1953;
Bristow & Hoffstetter, 1977; Labogeo, 1991, 1992; Edwards, 1993; Zambrano et al., 1999.

77
In order to precise the age of these formations, all the available biostratigraphic datings
concerning the Neogene formations of the Ecuadorian Oriente Basin were synthesized
(mainly provided by Labogeo: 1991, 1992a,b and c) and integrated in the most recent
Neogene biostratigraphic charts established in northern South America (Lorente, 1986;
Muller et al., 1987; Rull, 2002; Hoorn, 1993, 1994; Whatley et al., 1996; Wesselingh et al.,
2002). The biostratigraphic data will be compared to AFT performed on samples issued
from each formation. These data will be briefly presented in the paragraph concerning each
formation.

3. Sedimentological data
As mentioned in introduction, Neogene formations mainly crop out in the Subandean
Zone. Roads enlargements provided new outcrops and cross sections. These outcrops were
studied in terms of facies analysis of fluvial deposits following classic method such those
proposed by Miall (1978, 1985), Best (2003). In the following paragraphs, we will present
the most representative sections of each formation. Considering that most of these
formations are made of fluvial deposits (except for the Curaray Fm.) we used the
nomenclature of lithofacies and architectural elements of fluvial deposits proposed by
Miall (1978, 1985, see Tables 1 and 2). Paleocurrents data were collected on all the
outcrops checked in this study. The measurements were performed on sedimentary
structures such as planar bedding, trough cross bedding (Potter & Petitjohn, 1963,
DeCelles et al., 1983). Some of them had to be untilted following the method of Potter &
Petitjohn (1963).

78
Lithofacies Description
Gt Conglomerates with trough cross-bedding (3D megaripples)

Gh Conglomerates with horizontal bedding (high regime horizontal bedding)

Gp Conglomerates with planar cross-bedding (2D megaripples)

Gm Massive conglomerates

Sr Sandstones with ripplemarks

St Sandstones with trough cross-bedding (3D ripples or megaripples)

Sp Sandstones with planar cross-bedding (2D ripples or megaripples)

Sh Sandstones with horizontal bedding (low or high regime horizontal bedding)

Fl Laminated reddish siltstones or shales

Fr Rooted reddsish shales

Flc Tabular centimetric beds of limestones

P Pedogenesis features: intense rooting and Bk horizon development.

Table 1. Nomenclature of the lithofacies identified in the neogene fluvial formation of the
Ecuadorian Subandean Basin
(Modified from Miall, 1985, 1996).

3.1. Chalcana Formation


From the chronostratigraphic point of view, several fossils were identified in this
formation. The Villano-2 well (western part of the basin, Fig. 1) yields impoverished
miospore assemblages in the upper part of the Chalcana Fm. (Laevigatosporites sp.),
associated with freshwater alga Pedastrium delicatites (Edwards, 1993). In the Vinita well
(northern part of the Oriente Basin) sporomorphs (Cicatricosisporites criatus,
Magnastriatites howardi and Verrucatosporites usmensis) were also encountered. The
Magnastriatites – Cocatricosporites dorogensis Zone documents the Oligocene in
Venezuela (Lorente, 1986) and Northern South America (Muller et al., 1987), while the
Verrutricolporites - Cicatricosisporites Zone is reported in the Early Miocene (Lorente,
1986). The Chalcana Fm. yields also charophytes oogones (Tectochara cf. ucayaliensis),
which is known in the Peruvian Chambira Fm. of the Marañon Basin (Gutierrez, 1975).
N.B. the Peruvian Chambira Fm. is not the same than the Ecuadorian Chambira Fm.
described below. The 19-23 Ma Fission track dating (Ruiz, 2002) of the lower part of the
overlying Arajuno Fm excludes the top of the Chalcana Fm. to postdate the earliest

79
Miocene. Thus, in agreement with Zambrano et al. (1999) we assign a Late Oligocene to
earliest Miocene stratigraphic range for the Chalcana Fm.

Figure 3. Sedimentary columns of Chalcana Fm. (00°04'18''N-77°15'01''W); lithofacies and architectural


elements codes are detailed on tables 1 and 2. Horizontal axis represents granulometry with: Cl: clays, S:
sands, f : fine, m: medium, c: coarse, G: gravels.

80
From the sedimentological point of view, the Chalcana Fm. was reported for first time in
1953 by Tschopp, the type locality is the Chalcana creek, a tributary of Tiyuyacu River.
Chalcana Fm. comprises variegated clays, intercalated with fine grained sandstones and
siltstones. According to the geological map of Tena (scale 1:100 000, INEMIN, 1986), it
reaches a total thickness of approximately 800 meters in its type locality and mostly crops
out along the east flank and the south plunge of the Napo antiform (Fig. 1A) and along the
Aguarico River (northern part of the Napo antiform). The contact with the overlying
Arajuno Fm. is apparently gradual.
The Chalcana Fm. crops out along the Aguarico River (northern part of the basin) and
along the Apuya River (189282W/9878658S) on the east side of the Puyo-Tena road (Fig.
3). In both localities, the Chalcana Fm. exhibits quite the same facies associations.
Sediments are very fine to fine. The sections mainly consist of reddish shales (Fl
lithofacies, Miall, 1996, see Table 1). These reddish shales are sometimes rooted (Fr
lithofacies) and exhibit variegated rooted beds (P lithofacies). These lithofacies are
classically interpreted as more (P) or less (Fr) settled paleosoils. Sandstones encountered
on the various sections can be grouped in 3 types: (1) very fine to fine sandstones
organized in tabular decimeter thick and decameter wide beds. Lithofacies encountered are
Sh, Fr, Fl. (2) concave up based and flat topped lentiforms made of fine to medium
sandstones exhibiting Sh, St and Sr lithofacies. (3) only encountered in the Apuya River
section, with coarser sediments. They exhibit within a fining-upward trend the following
lithofacies succession, from base to top: Gt, Gt-St, St, Sp and Fl (Fig. 3).
These lithofacies can be grouped in architectural elements (Miall, 1985, 1996)
characterising depositional environments. The association of fine deposits (Fl, P, Fr)
encountered on each section constitue FF architectural element (Miall, 1985, 1996) and
may characterise floodplain environments (Fig. 3). The occurrence of P lithofacies seems
to indicate a quite stable floodplain allowing a long-term settlement of soils. Concerning
sandy lithofacies, three other architectural elements can be described: very fine to fine
sandstones ((1) in the previous paragraph) can be interpreted, due to their weak
granulometry, lithofacies and important lateral extension, as LS architectural elements
(laminated sandsheets, Miall, 1996). Concave up based and flat topped lentiforms ((2) in
the previous paragraph) exhibiting St, Sh and Sr lithofacies, can be interpreted due to their
geometry as multistorey channel infill (CH element, Miall, 1996). The last type of sandy

81
bodies ((3) in the previous paragraph) exhibit a succession of lithofacies showing a
progressive abatment of current velocity. Such a succession is classically interpreted as the
migration of a sandy macroform (Miall, 1996, Best, 2003). Considering the paleocurrent
data in the area for the Chalcana Fm. (Christophoul et al. 2002b), this migration (mostly E-
W) is tranverse compared to the main current direction (NW-SE, see Fig. 4) So, this
macroform can be interpreted as a Lateral Accretion macroform (LA architectural element,
Miall, 1996).

Figure 4. Paleocurrent maps of the neogene formation of the Ecuadorian Oriente (modified from
Christophoul et al., 2002b). A : Chalcana Fm., B : Arajuno Fm., C : Chambira Fm.

82
In terms of fluvial environments, the previously described lithofacies and architectural
elements allow us to propose a facies model for the Chalcana Fm. The fine main
granulometry of sediments and predominance of shales indicate overall low energy
environments, where sedimentation is dominated by decantation processes. The occurrence
of LS interbedded with of floodplain deposits (FF, Table 2) allow us to interpret those LS
as crevasse splays indicating the periodic income in the floodplain of sediments issued
from near channels. The occurrence of LA architectural elements indicate a fluvial style
(Miall, 1985) dominated by lateral accretion as known in meandering rivers (Miall, 1978,
1996, Best, 2003). This interpretation corroborates the occurrence of crevasse splays. In
such a model, the CH elements identified on the cross section cannot be interpreted as
main channels of a meandering system because they show symmetric geometry and have a
limited width (in the range of several meters wide). This is not the case in meandering
channels where main channels show asymmetric geometry and wider channels than those
observed. Nevertheless, these CH elements, due to the fine granulometry of their infill
could be interpreted as crevasse channels. The occurrence of these CH elements, regularly
interbedded with FF elements confirms this interpretation. As a conclusion, the facies
model interpreted for the Chalcana Fm. may correspond to a sandy load meandering
system with its coeval floodplain periodically invaded by crevasse splays and fine
sediments during floods (Miall, 1996).

83
Architectural Lithofacies Description Morphological unit
element association
CH Any lithofacies Erosional base, flat to concave-up Infill of multistorey channel.
top. Made of all the following
architectural elements.

GB Gh, Gt, Gp, St, Sh, Flat to concave-up base, flat top. Mid-channel migrating
Sp. Sp, St and Sh at the top. gravel bar. Associated with
SB and DA.

SB St, Sh, Sp. Flat to concave-up base, flat top. Mid-channel migrating sandy
bar.

DA Gh, Gt, Gp, St, Sp, Erosional base, convex-up top. Downstream Acretion
Sr. Scours filled with St and Sr Macroform.

LA Gh, Gt, St, Sh, Sr. Erosional concave-up base, flat Lateral Accretion
top. Made of sigmoid shaped Macroform, point bar in
bodies meandering channels.

FF Fr, Fl. Regularly alternating tabular Floodplain fines, frequently


beds interbedded with CR
elements.

LS Sr, St, Sp, Fl. Flat base, flat to convex up top. Laminated sandsheets,
crevasse splay.

PL Fl, Flc. Regularly alternating tabular Playa. Carbonate


beds, with meter thick Fl beds precipitation resulting from
and centimeter thick Flc. long dry stations.

Table 2. Nomenclature of the Architectural elements identified in the neogene fluvial formation of the
Ecuadorian Subandean Basin (Modified from Miall, 1985, 1996).

3.2. Arajuno Formation


In this formation the following fossils were reported: foraminifera Bathysiphon sp.,
Psammosphaera sp., Trochammina sp., and Valvulina? (Bristow & Hoffstetter, 1977). The
Villano-2 well (western part of the basin, Fig. 1A) yielded common Echiperiporites and an
only Echitricolporites maristellae specimen. Freshwater fern spores Azolla are also
common in this interval. Echitricolporites maristellae is a fossil guide from late Early
Miocene Zone 27 (Late Aquitanian - Burdigalian), covering a range of ~22 - 16.2 Ma
(Muller et al., 1987; Rull, 2002). Ruiz (2002) provided ages based on AFT and ZFT. He
pointed out the volcanic origin of the samples though they were contaminated.
Nevertheless the occurrence of a single population of apatites and zircons allowed him to
give a stratigraphic significance to the age provided by the AFT and ZFT : 22 Ma. As a
matter of fact, the early Early Miocene age of the base of the Arajuno Fm. is well
constrained. On the other hand the only constraint for the top of the Arajuno Fm. is the

84
Middle to earliest Late Miocene age of the lower part of the partly overlying Chambira Fm.
(see below) anyway, the Arajuno Fm. as a whole is assumed to pre-date the Late Miocene.
Arajuno Fm. was described first by Tschopp (1953). The type locality is located in the
Arajuno River (right bank tributary of the Napo River), 15 km SE of the village of Puerto
Napo, (Fig. 1A). Arajuno Fm. is mainly made of fine to coarse grained sandstones with
clay intercalations, micro-conglomerates and conglomerates, in general the rocks are fairly
soft and the sandy bodies are crumbly, crossbedding occurs frequently. The bounding
surface between Arajuno and Chalcana was reported as conformable and gradual
(Campbell, 1970). Arajuno Fm. is overlain by the Chambira Fm. where Chambira Fm. has
been removed by erosion (western part of the Oriente Basin) it unconformably underlies
the Mesa-Mera Fm. (Quaternary) and actual alluvial deposits.

The Arajuno Fm. crops out along the Napo and Arajuno rivers, along the Puyo-Tena and
the Puyo-Santa Clara roads (Fig. 5A). On a lithologic point of view, Arajuno Fm. exhibits
sandstones made of lithic fragments, predominantly black, occasionally with white specks,
hard, angular, also well rounded, occasionally with roundness milky quartz pebbles (2 to 3
cm of diameter), fine extrusive volcanic clasts (andesites with plagioclase phenocrystals)
and also phyllites, medium grey, firm to slightly hard, finely laminated and
micromicaceous. The shales are predominantly reddish brown, blue grey, light green grey,
also white and occasionally grading to siltstone. Siltstones are variegated, orange, white,
cream, occasionally light green, soft, silty matrix, occasionally with floating fine sand
grains, grading to fine sandstone.
Three sections of the the Arajuno Fm. are presented on the Figure 4. They correspond
successively to the Arajuno River section (Fig. 5E), the Puyo-Arajuno road section (Fig.
5C) and the Puyo-Canelos road section (Fig. 5D). The stratigraphic relationships between
these sections is exposed on Figure 5B. On this structural cross section it can be seen that
the Arajuno River section (Fig. 5E) represents the base of the Arajuno Fm. (the contact
with the underlying Chalcana Fm. has been identified) though the Figure 5C and 5D
represents the top of the Arajuno Fm.
On the Arajuno River section (Fig. 5E), compared to Chalcana Fm., Arajuno Fm.
sediments exhibit less shales and coarser deposits, with the occurrence of conglomerates
(almost absent in Chalcana Fm. sediments). Reddish shales of the Arajuno Fm. mainly

85
exhibit Fl, Fsm. Fr and P lithofacies are scarce and correspond to calcareous concretions.
Sandstones are organized in two types of bodies: (1) successions of pure fine to medium
sandstones, exhibiting St, Sp and Sh lithofacies organized in wedge-shaped bodies, metric
to plurimetric in thickness; (2) fine sandstones associated with scarce centimeter
conglomerates, showing St lithofacies, organized in concave-up based and decimeter thick
lenses. The conglomerates encountered along the section exhibit, well rounded quartzitic
clasts (diameter up to 1cm). They reveal concave up based bodies and exhibit Gh and Gt
lithofacies.
The Puyo-Canelos road section (Fig. 5D) begins at the elevation of 500 m and reaches the
edge of the Puyo plateau at 1050 m; most of the outcrops are horizontal. The total
thickness of the section exceeds 500 m. The base of the section is made of fine reddish
deposits (shales to medium sandstones) organized in meter thick beds. Lithofacies
encountered are Sh, St, Sp and Fl. These sand bodies alternate with meter thick reddish
shales (lithofacies Fl) frequently rooted (Fr lithofacies). Higher in the section these reddish
shales without pedogenesis features (Fl) are interbedded with centimeter thick limestones
(lithofacies Cr). The upper part of the Puyo-Canelos road section (Fig. 5D) exhibits the
same facies associations than the Puyo-Arajuno road section (Fig. 5C), so they can be
described together. The upper part of these two sections consist in repeated sequences of:
1) meter thick pebbly sandstones (pebbles up to 1 cm) mainly exhibiting Sh lithofacies
(Table 1) but also Sp and Sh. 2) meter thick reddish sandy shales (Fl lithofacies)
sometimes rooted (Fr). The contact with underlying sandstones is progressive. 3) meter
thick varicoloured shales (Fr). Each of these sequences is several meter thick. They
represent at least the last 250 od the sections (Fig. 5C, 5D).
In terms of architectural elements, Arajuno Fm. shows the same FF elements (Fig. 4) than
those identified in the Chalcana Fm. (see previous paragraph). Nevertheless, in the Arajuno
Fm. they represent less then ¼ of the observed thickness though they represent more than
the half in the Chalcana Fm. Moreover, the paleosoils identified in the Arajuno Fm. are
mostly immature. The major part of the Arajuno Fm. consists of sandstones and
conglomerates. These sandstones and conglomerates exhibit two types of architectural
elements: (1) in the previous paragraph, which corresponds to St, Sp, Sh lithofacies within
wedge-shaped bodies (Fig. 4). Due to their geometry, and facies association can be
interpreted as Lateral accretion macroforms (Miall, 1985, 1996), this architectural element

86
have been yet identified (meander bars in Ruiz; 2002). Nevertheless, compared to typical
LA elements, the elements we observed lack Gt lithofacies at its base. Considering that in
the classic models of pointbars (Bernard et al., 1962; Allen, 1963) or LA elements (Miall,
1985, 1996), the Gt lithofacies at the base corresponds to lag deposits resulting from the
reworking of the channel floor, we can assume this reworking is purely local and cannot be
observed everywhere at the base of the channel. The strike of the accretion surfaces
observed (N-S) on the section are perpendicular to the regional paleocurrent data provided
by Christophoul et al., 2002b (Fig. 3). (2) In the previous paragraph, characterized by St,
Gt and Gh and concave-up based, meter thick lenses. These bodies show a complex
geometry and can be described as channel infill (CH, element, Miall, 1985, 1996).
Nevertheless, this interpretation can be precised, separating these infills in two types of
architectural elements. The pebbly sandstones exhibit Gh, Gt lithofacies and show frequent
imbrications of clasts (laminas of pebbles). Despite their sandy granulometry, they can be
interpreted as gravel bars, following the definition of Miall (1996) who shown that the
maximum granulometry traduces the main characteristic of the transporting flow (GB
element, Miall, 1985, 1996). The sandstones (St lithofacies, and tabular geometry) can be
interpreted as Downstream accretion macroforms (DA, Miall, 1996).
The Arajuno Fm. exhibits the assemblage of LA, DA and GB elements. We can quote that
LA and DA are dominant in the lower part of the Arajuno Fm. (base of the Arajuno River
section, Fig. 5A) though SB/GB architectural elements were exclusively identified in the
upper part (upper part of Fig. 5B and C). In terms of fluvial environments, there is an only
facies model describing coeval LA and DA: the gravel-wandering rivers (Church, 1983;
Miall, 1996). Nevertheless, we observed mostly the LA elements at the base of Arajuno
Fm. (Fig. 5A) and the DA higher in the section (Fig. 5A). We interpret this succession as
the consequence of a change in fluvial style: the Arajuno Fm. recorded at its base
meandering rivers (characterized by LA elements) and braided channels at its top (coarser
and dominated by DA and then SB/GB elements). This interpretation is confirmed by the
rise of the granulometry (compared to Chalcana Fm.) and the reduction of the floodplain /
channel infill ratio.

87
Figure 5. Sedimentary columns of Arajuno Fm. Lithofacies and architectural elements codes on tables 1 and
2. 5A: Location map; 5B: structural cross section showing the stratigraphic relationships between sections
5C, 5D and 5E; 5C: Puyo-Arajuno road section (from 01°29'42''S-77°59'51''W to 01°14''06''S-77°41'23''W);
5D: Puyo-Canelos road section (from 01°29'42''S-77°59'51''W to 01°36'03''S-77°45'30''); 5E: Rio Arajuno
section (from 01°03'03''S-77°31'30''W to 01°09'31''S-77°40'49''W); horizontal axis see Fig.3.

88
3.3 – Curaray Formation
Curaray Fm. occurs along the Curaray River. It was published by Tschopp (1953).
Tschopp mentioned: "This formation consist of well bedded light grey to blue-green or
reddish, in some places gypsiferous clays which alternate with fine to medium grained
sandstones. Tuffaceous admixtures, lignitic seams, and coally black clays are common in
the upper part". This Fm. is quite problematic for its vertical and spatial extension is not
very well known (Tschopp, 1953; Bristow & Hoffstetter, 1977; Sauer, 1965; Baldock,
1982). The fauna encountered comprises fish and crustacean remains, turtles, teeth and
bones of crocodiles, molluscs, ostracods and arenaceous foraminifera. An assemblage of
arenaceous foraminifera encountered in the eastern part of the basin (Tiputini well, Fig.
1A) is described as "Ammobaculites B" fauna by Tschopp (1953). It comprises:
Ammobaculites (2 sp.), Sigmoilina sp., Polytstomella sp.; Rotalia sp. pelagic foraminifera
were also encountered. Other fossils reported such as Cytheridea cf. kollmani indicative of
Late Miocene, and Cyprideis aff. howei (today Vetustocytheridea bristowi) which are also
known in the Loyola and Mangán Fms. of Cuenca Basin (Miocene), (Bristow &
Hoffstetter, 1977). Hungerbühler et al. (2002), identified abundant brackish water
ostracods, Vetustocytheridea bristowi, in the Loyola Fm. of Cuenca Basin in Southern
Ecuador. This formation was dated with zircon fission tracks (ZFT) in 13.9±1.4 and
11.1±1.0 Ma (Serravallian-Early Tortonian); and the Mangán Fm. was dated in 9.9±1.2 to
9.5±1.0 Ma (Tortonian, Hungerbühler et al., 2002). In the Vinita well, Retitricolporites
guianensis, Zonocostites ramonae, Laevigatosporites sp. and the foraminifera Ammonia
beccarii were encountered. This interval is considered of Miocene-Holocene in age
(Labogeo, 1992c). In base of these biostratigraphic markers and correlated radiometric
ages, we can consider the Curaray Fm. is Middle to Late Miocene in age. Compared to the
Arajuno and Chambira age, this dating confirms that the Curaray Fm. is a lateral equivalent
of these two formations. Moreover, we can consider that Curaray Fm. is mostly the eastern
“marine” equivalent of Arajuno Fm. and the equivalent of only the lower part of Chambira
Fm. In the north part of Santa Clara town (Fig. 1), Curaray Fm. crops out with grey to
blue-greenish coloured beds.
The lowermost part of outcrop shows micaceous sandstones, with a green clay matrix,
grading up to medium grained sandstones, and culminating in pebbly sandstones of high
roundness milky quartz and black metamorphic schists. This sandy interval has a thickness

89
of 3 meters, the facies are from bottom to top: sandstone massive (Sm), sandstone
horizontal (Sh), and gravel horizontal (Gh); within an coarsening-upward trend. The
section continues with an interval of 1.8 m of fine grained sediments, which overly by a
sharply contact with the previous ones. These fine grained sediments are centimeter scale
sets of intercalations of fine sandstones, siltstones and dark claystones. At the base,
structures such as “herring bones” were identified which can represent bidirectional flux in
a tidal influenced environment. Another outcrop of the Curaray Fm. was encountered on
the Puyo-Tena road. Here, the Curaray Fm. is made of sandstones showing ripple cross
lamination. Ripples show mostly “climbing ripples” and exhibit a heterolithic lamination
that we interpret as the occurrence of couplets as preserved in subtidal environment.

3.4. Chambira Formation


The type locality of this formation is in the vicinity of Chambira village on the Bobonaza
River, 13 Km eastward from Canelos village (Fig. 1A), where it overlays the Arajuno Fm.
Chambira Fm. in its type locality corresponds to quartz pebbles conglomerates without red
beds (characteristic of the other formations). Chambira Fm. is absent on the Napo and
Cutucú antiforms, but crops out in the Pastaza Depression on the southern plunge of the
Napo Antiform in the Talag syncline (west of Tena, Fig. 1A). The type locality is poorly
known due to its difficult access, reason why the formation is usually described in base of
the Talag syncline outcrops (Christophoul et al., 2002b).
This formation is considered barren in fossils. Nevertheless, in the uppermost part of the
section of the Villano-2 well, in the western part of basin, the highest occurrence of
Verrucatotriletes etayoi is described in cutting samples from (Edwards, 1993). The first
downhole appearance of Crassoretitriletes vanraadshoovenii in the lowermost interval of
the section indicates the Middle Miocene (Muller et al, 1987). Hoorn, (1993) confirms the
occurrence of this specie in the Late Miocene.
Due to biostratigraphic markers and stratigraphic relations with the underlying Arajuno
Fm. we can consider the Chambira Fm. is Middle to Late Miocene in age. More precise
dating is impossible with the available data. Previous interpretations giving a Pliocene age
to this formation (Tschopp, 1953) cannot be ruled out.
Chambira Fm. mostly crops out in the Talag syncline (west of Tena) where it is overturned
below the thrusting Abitagua Granite (Jurassic in age, Baldock, 1982), then the dip

90
changes to normal, showing a progressive unconformity (Fig. 6A). On a lithologic point of
view is made of quartz pebbles bearing conglomerates (locally more than 90%) included in
a quartz-rich argillaceous matrix. Granite clasts are absent, probably due to the intense
weathering of the Abitagua Granite. The average grain size of the Chambira Fm. is coarser
than the Arajuno Fm. The section of the Talag syncline (Fig 6B) exhibits at its base a 50m
thick sequence of clast supported conglomerates interbedded decimeter thick and meter
wide concave based and flat topped sandy lenses. The conglomerates mainly exhibit
lithofacies Gt (Miall, 1996, Table 1) but also Gh and Gp. The sandy lenses mainly exhibit
St lithofacies. Higher in the section, the conglomerates are replaced by meter thick beds of
alternating conglomerates exhibiting Gh, Gt lithofacies and pebbly sandstones with
horizontal bedding (Gh/Sh) and low angle trough cross bedding (Gt). At the top of some
beds of pebbly sandstones Fr lithofacies were encountered (Fig. 6B). These successions are
morphologically concave-up based and flat-topped.
In terms of architectural elements, the sequence of Gt, Gh and Gp lithofacies lentiforms
associated with St sandy lenses can be interpreted as migrating gravel bars (GB, table 2).
These GB present a succession described by Smith (1990) as the different types of gravel
sheets growth encountered in deep braided channel. The beds of pebbly sandstones
exhibiting Gh/Sh and low angle Gt lithofacies may correspond to Sandy Bedforms (SB,
Table 2). Nevertheless, considering that pebbles are located in laminas interbedded with
Sh lithofacies (which make an heterolothic lamination), we can think that those deposits
corresponds to high regime deposits (Fr>1). This interpretation fits well with the
occurrence of low angle cross bedding which is characteristic of high velocity currents
(Miall, 1996).
The association of the architectural elements identified (GB and SB) may characterize a
high energy fluvial system. The bedforms corresponding to channel deposits (GB and SB)
are known to be associated in braided channels (Leopold et al., 1964; Schumm, 1977). This
type of channel kown for their rapid divagation is consistent with the low preservation of
floodplain deposits (Fr lithofacies). Compared to a classic facies model, it would
correspond to a Gravel Braided fluvial system (Miall, 1996). Paleocurrents data show this
system was flowing from SW to NE in the western part and from east to west toward the
east of the basin (Fig. 4).

91
Figure 6. 6A: Location map, 6.B.Structural cross section of the Talag syncline area. Details of the
neogene formations show the eastward prograding pattern of the Chambira Fm. over the Arajuno
Fm. 6C: Sedimentary columns of the Chambira Fms. 6.D. Sedimentary columns of the Arajuno and
Chambira Fms. Location of cross section on Fig 1.A. Horizontal axis see Fig. 3.

92
4. Evolution of sedimentary system
As mentioned in introduction, the definition of the formations involved in the Neogene
infill of the Ecuadorian Subandean basin was based on facies similarities. Previous authors
(Tschopp, 1953; Baldock, 1982) never evidenced clear unconformities separating them
(see §3). The relationships of these formations in space and time have been poorly
investigated. Tschopp (1953) proposed that Curaray Fm. was the eastward “marine”
equivalent of the Arajuno Fm. fluvial deposits.
Nevertheless, our study of the Neogene formations of the Ecuadorian Oriente Basin in
terms of facies analysis, together with new datings allows us to propose a new model of
spatial and temporal repartition of these sediments in the space of the Oriente Basin.
In terms of repartition in space:
1) The Chalcana Fm. is known all over the Oriente Basin exhibiting the same facies
association with no apparent proximal/distal changes (Christophoul et al., 2002a,
Christophoul et al., 2002b). This formation is also quite isopach (Christophoul et al.,
2002a).
2) The Arajuno Fm. is known in the Subandean Zone, nevertheless, to the west, in the area
of the Talag syncline, the Arajuno Fm. disappears and seems to be replaced by the base
of the Chambira Fm. as shown on the cross section of the Figure 7.
3) Chambira Fm. reaches its maximum thickness to the west of the basin (in the Talag
syncline, Fig. 7). On a sedimentologic point of view, the base of the Chambira Fm.
exhibits the same conglomerates than the top, but reveals more floodplain deposits. The
vertical evolution is mainly coarsening upward. The thickness decreases rapidly to the
east. Eastward from the subandean thrust (Fig. 7), the Chambira Fm. is relatively thin
and covers the Arajuno Fm.
4) The Curaray Fm. is only known in the eastern part of the Oriente Basin.
The synthesis of the dating features as well as the AFT interpreted as stratigraphic ages
show that the time range of Chambira Fm. and Arajuno Fm. are quite similar. As a
consequence these two formations must be considered as lateral equivalents (Fig. 7).
So, we can propose that the classical nomenclature of the formations described in the area
cannot be considered as a vertical succession but better corresponds to the various zones of
an alluvial system. The Chambira Fm. must be considered as corresponding to the

93
proximal facies characterizing the proximal part of the alluvial system (characterized by
braided stream which classically have higher slope) while the Arajuno Fm. corresponds to
the distal part (characterized by wandering to the meandering streams which have lower
slope, flowing in an alluvial plain). At the top, the “Chambira” facies associations seem to
prograde rapidly eastward, covering the previous “Arajuno” facies associations. This
progradation of the Chambira Fm. braided streams seems to indicate that the streams slope
increased westward through time.
The occurrence of the “marine” deposits of the Curaray Fm. (contemporary of the Arajuno/
Chambira Fms.) seems to indicate that this alluvial system ran directly into the sea. The
knowledge of the the neogene “marine” deposits in the north western of the amazonian
basin seems to indicate that the “marine” deposits of the Curaray Fm. could be
contemporary with those of the “marine-like megalake” Pebas (Wesselignh et al., 2002)
known in the Marañon Basin of Peru. The lack of sedimentological data between the
alluvial system (Arajuno/Chambira Fms.) and the “marine” deposits of the Curaray Fm.
does not allow us to interpret the characteristics of this transition (delta or estuary).
Nevertheless, the progradation of the alluvial system let us think that the delta hypothesis
is preferable.

5. Discussion

5.1 Origin of the sedimentary evolution


The study of the Neogene formations of the Oriente Basin indicates the progradation of an
alluvial system. Which factors can origin such a progradation ?
The evolution of the sedimentary system shows that the slope of the streams progressively
increase westward in time and space. Indeed, the evolution of the sedimentary system
shows that the streams of the Neogene formations of the Ecuadorian Oriente are evolving
from meandering with low granulometry load to braided with gravel load. Numerous
authors (Leopold et al., 1964; Schumm, 1977, among others) have shown that meandering
rivers have lower slope than braided ones. We can consider the relatively high slope
braided stream of Chambira Fm. prograde over the relative low slope of Arajuno
wandering / meandering streams. It indicates that the streams slope increased through
times. Such an increase of river slope is directly related to the regional topographic slope

94
(as a first approximation, the slope of the channel belt can be considered as equal to the
regional slope). It indicates that the mean slope of the alluvial system also increased during
Neogene times (which would correspond to a local base level rise). The increase of the
regional slope can only be origined by an increase of elevation in the source area of the
alluvial system. This would indicate that through Neogene times the Eastern Cordillera
was in pre-steady state (rate exhumation/erosion >1). Pre-steady states in orogens are
classically related to thrust development times (Sinclair & Allen, 1992; Lavé & Avouac,
2000). Such an assessment fits well with the occurrence of the progressive unconformity
observed on the western boundary of the Talag syncline (Fig.7) and the progressive
increase of the granulometry observed int the Arajuno and Chambira Fms. Moreover,
Spikings et al., 2000 pointed out, by mean of AFTA, that the Eastern Cordillera of Ecuador
was the siege of a strong exhumation through Neogene times. This exhumation could be
related with thrust activity. We can consider that during Neogene times, the progradation
of the alluvial system of the Ecuadorian Subandean basin was controlled by eastward
thrusts development.
We can quote that such a model of tectonic control of the sedimentary system has been yet
proposed for the most recent evolution of the Ecuadorian Subandean basin by Bès de Berc
et al. (2005). They showed that the Subandean Zone of Ecuador is nowadays located at the
transition between the wedge-top and foredeep depozone of the Subandean foreland basin
(sensu DeCelles & Giles, 1996). This is the result of the advance of thrusts which are now
uplifting the Subandean Zone where the neogene deposits are progressively removed by
erosion. Such a model is quite similar to the one proposed in this paper for Neogene times.
Thrust related folds development in the last 20 000 yrs affected the main rivers at the
boundary of the Eastern Cordillera and in the Subandean Zone, increasing their local slope,
origining incision and shifting eastward the limit of the sedimentation area (which
correponds to the eastward shift of the outlet the Pastaza megafan). Such a shift,
considered as a long term phenomenon, can be considered as a progradation of the alluvial
system. As a consequence, we can so consider the modern evolution of the Ecuadorian
Subandean basin evidenced by Bès de Berc et al., 2005 as a proxy for the neogene
evolution of the subandean alluvial system.

95
5.2 – Foreland basin dynamics
Several studies in the northwestern part of the Amazonian basin have dealt with the
tectono-sedimentary evolution of the Northwestern Amazonian Foreland Basin (Roddaz et
al., 2005; Hermoza et al., 2005) or the tectonic evolution of the Ecuadorian Andes (Coltorti
& Ollier, 2000). Roddaz et al. (2005) and Hermoza et al. (2005) present a model of
evolution of the Northwestern amazonian foreland based on tectono-stratigraphic analysis.
Hermoza et al. (2005) study is concerned with the Wedge-top and foredeep depozones
(DeCelles & Giles, 1996) of the foreland basin in the north of Peru (Huallaga and Marañon
basins) while Roddaz et al. (2005) focused on the forebulge and backbulge depozones in
the vicinity of the Iquitos Arch (eastern Peru). They present a model of evolution of the
foreland basin based on the superposition of two tectonic phenomena controlling
sedimentation with different wavelength: loading /unloading cycles and thrust propagation
folding (Hermoza et al., 2005). This tectonic control of sedimentation is also identified in
the distal part of the basin (forebulge) by Roddaz et al. (2005) where this control
corresponds to the uplift, burial and migration of the forebulge (Iquitos Arch) of the
foreland basin. Coltorti & Ollier (2000) present a tectonic model of evolution of the
Ecuadorian Andes since Neogene times based on geomorphic study. This model is based
on the concept of generation of planation surfaces at or near the seal level. These surfaces
were, then, uplifted to their present elevation. In the model of Coltorti & Ollier (2000), the
amazonian foreland basin was directly connected to the Pacific Ocean during the Late
Miocene and most of the topography known nowadays in the Ecuadorian Andes has grown
since the Pliocene.
Compared to these models, the evolution of the sedimentary system of the Ecuadorian
Neogene foreland basin presented in this study seems to be in agreement with the models
concerned with the north Peruvian basins. We can point out the main similarities:
1) The evolution of the sedimentary systems is mainly controlled by tectonics
(Hermoza et al., 2005; Roddaz et al., 2005).
2) The control of sedimentation results from the eastward propagation of the orogenic
wedge all along the Neogene (Hermoza et al., 2005).
3) The sedimentary system consists in the wedge-top/foredeep depozones, in an
alluvial fan running into the “marine like megalake” of the Pebas Fm. (Fan-delta in
Hermoza et al., 2005).

96
Nevertheless, contrary to the Huallaga Basin (Hermoza et al., 2005), the successive
depocenters of the Neogene basins have not been preserved in Ecuador. The Ecuadorian
Subandean basin is characterized by differences in its tectonics settings such as a
Subandean Zone narrower than in northern Peru which results from a reduced shortening
rate (Baby et al., 1999; Kley et al., 1999). We can consider that the most proximal part of
the Neogene alluvial system of the Ecuadorian Subandean basin has been mostly uplifted
ontop of the youngest thrust folds (located now on the Subandean thrust (Fig. 1A)) and
were removed by erosion.

Figure 7. Wheeler diagram of the neogene formations


in the Ecuadorian Oriente Basin following a W-E profile.

Compared to the model of Coltorti & Ollier (2000) concerning the Neogene evolution of
the Ecuadorian Andes, our results appears completely different:
1) We evidenced with paleocurrents data (Fig. 4) that sediments since Early Miocene
are issued from the west, while Coltorti & Ollier (2000) consider they are issued
from the Brazilian Shield. Our data confirm the observations of most of the
previous studies in the area (Baldock, 1982; Ruiz, 2002, among others) and is
consistent with the results of northern Peru and Colombia (Hoorn et al., 1995;
Hermoza et al., 2005; Roddaz et al., 2005).

97
2) We shown that the slope of the streams involved in the alluvial system of the
sedimentary infill of the Ecuadorian foreland basin presents an increase of their
slope all along the Neogene. It would mean that the topographic slope of the
foothills and the the Andean Cordillera itself increased through time. This result is
in contradiction with the results of Coltorti & Ollier (2000) who supposed that most
of the modern topography began in the Pliocene. This statement was interpreted in
base of planation surfaces whose age is not constrained. Moreover, these surfaces
are supposed to have been origined at sea level though numerous authors have
shown that planation surfaces can be created at high elevation (Coque, 2002,
Riquelme et al., 2003, Babault et al., 2005). Our model of increase of stream slope
all along the Neogene is consistent with numerous studies such as Spikings et al.,
(2000) who shown a strong exhumation all along Neogene times in the Eastern
Cordillera of Ecuador, but also with the study of sediments provenance of Ruiz
(2002).
The model presented in this paper, pointing out an alluvial system whose evolution is
mainly controlled by thrust tectonics is consistent with the evolution of the Northwestern
Amazonian Foreland Basin established in the north Peruvian part of the basin as shown by
Hoorn et al. (1995), Hermoza et al. (2005) and Roddaz et al. (2005). This model is also
consistent with the most recent studies on the Eastern Cordillera and Subandean Zone of
Ecuador (Spikings et al., 2000, 2001; Ruiz 2002).

6. Conclusions
It has been known for several years that tectonism is the main factor controlling the
Neogene sedimentation in the northwestern part of the Amazon basin (Hoorn et al., 1995).
In the case of the Neogene sediments of the Ecuadorian Subandean basin, we could
establish that the sedimentary system during Neogene times was an alluvial system. The
several parts of this system in a proximal-distal gradient correspond to the several
formations known in the basin: the Chambira Fm. corresponds to the proximal part of the
alluvial system, the Arajuno Fm. corresponds to the distal part of the alluvial system. It
seems that this alluvial system was running into the Pebas “Marine like Megalake”
(Wesselingh et al., 2002). Through time this system prograded eastward in response to the
eastward propagation of thrusts in the Eastern Cordillera. This thrust propagation is still

98
active nowadays as shown by Bès de Berc et al. (2005). This progradation of the
sedimentary system is also related with a change of the paleocurrents. The basin evolved
from an axial drainage to a transverse drainage showing the transition of the retroforeland
basin from underfilled to overfilled stage. This change can be considered as the result of an
active thrusting origining relief and an increase of sedimentation rates. Such an evolution
seems to be quite similar to the evolution evidenced in the adjacent basins of northern Peru
(Hermoza et al., 2005; Roddaz et al., 2005). The modern morphology of the Ecuadorian
Andean foothills characterized by the occurrence of an alluvial megafan (Pastaza Megafan,
Räsänen et al., 1992), whose apex is progressively affected by thrusts development in the
Subandean zone seems to be directly inherited from neogene times.

ACKNOWLEDGEMENTS: This study was carried out thanks to the Petroproducción-


IRD agreement and received the financial support of the IRD, the INSU grant “Erosion des
Andes” and the University Paul Sabatier grant BQR2003. The authors thanks Dr. W.
Winkler (Eth Zürich) for its help in improving the manuscript
.

99
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105
III.3. DONNEES DE SUB-SURFACE

L’information de sub-surface correspond principalement à :

i) des diagraphies différées (GR, SP, DT, ILD, SFL, IEL) ;


ii) des analyses de déblais de forages (cuttings) et des suivis lithologiques de
puits ;
iii) des profils de sismique reflection.

III.3.1. Puits

Nous avons révisé les « cuttings » de différents forages exploratoires (Fig. III.6).
Pour ce propos, nous avons utilisé une loupe binoculaire (10x et 20x) et analysé
chaque intervalle échantillonné. Normalement, les échantillons sont prélevés par
intervalles de 25’, 50’ ou 100’, suivant les entreprises de forage.

Figure III.6 : Carte de localisation des différents puits utilisés pour l’analyse de sub-
surface du Néogène dans le Bassin Oriente.

106
Formation Chalcana (Oligocène supérieur – Miocène inférieur)

Forage Sunka – 1 (Fig. III.7 ; localisation sur carte de la Fig. III.6)

Le passage de la Formation Orteguaza (Eocène supérieur – Oligocène inférieur) à


la Formation Chalcana est marqué par une diminution de la courbe correspondant
au GR et une augmentation de la résistivité ; la courbe du sonique devient plus
ouverte. La quantité de pyrite prédominante dans la Formation Orteguaza diminue
dans la Formation Chalcana. Cette discontinuité dans les diagraphies marque la
transition entre des dépôts d’affinité marine et des dépôts continentaux.

La Formation Chalcana est composée principalement d’argiles versicolores, de


limons et de silts, entrecoupés par de fines intercalations de grès.

Au dessus de la surface qui marque le passage Orteguaza/Chalcana, l’intervalle


est dominé par des argiles calcaires silteuses brunes – oranges à brunes –
rougeâtres, grises, violacées. On y trouve beaucoup de gypse/anhydrite, de rares
traces de charbon, pyrite et micas, des passées d’approximativement 1,5 m de
grès fins à très fins blancs à gris, peu argileux et à ciment calcaire ; les limons et
silts sont argilo-calcaires, bruns à bruns – rougeâtres. Cet intervalle a livré des
charophytes et des ostracodes (Fig. III.7)

La partie supérieure de la Formation Chalcana est composée d’argiles calcaires


peu silteuses, peu à moyennement indurées, avec beaucoup de gypse/anhydrite ;
elles sont localement pyriteuses, micacées et charbonneuses, de couleur brune,
brune – rougeâtre, gris clair, violacée – ocre. On y trouve des intercalations de
grès fins à très fins, gris à blancs, peu argileux, à ciment calcaire ; les calcaires
sont argileux et de couleur blanche à beige.

107
Figure III.7 : Forage Sunka – 1 : Formation Chalcana.

108
Forage Marañacu – 1 (Fig. III.8 ; localisation sur carte de la Fig. III.6)

L’épaisseur de la Formation Chalcana dans le forage Marañacu – 1 est de 632 m.

Le passage de la Formation Orteguaza à la Formation Chalcana se situe à 1507


m, où le dernier corps gréseux de la Formation Orteguaza correspond à des grès
fins blanc - vert, sub-angulaires et comprenant de la glauconite. Ces grès passent
à des argiles très silteuses de couleur rouge, rouge – brun, pourpre, gris et
légèrement indurées. Ces argiles silteuses et calcaires passent à des silts vers la
partie supérieure de l’intervalle.

Dans les diagraphies différées, la base de la Formation Chalcana est marquée par
une diminution de la courbe de la conductivité qui était plus prononcée dans les
argiles de la Formation Orteguaza.

Le sommet de la Formation Chalcana correspond à des argiles rouges, pourpres


et pourpres foncées/grises (à 876,8 m).

L’organisation verticale des tendances diagraphiques (Fig. III.8) tout comme


l’évolution lithologique montrent que la Formation Chalcana au niveau du puits
Marañacu correspond à un système aggradant dans un milieu de dépôt de plaine
d’inondation à forte évaporation (présence d’anhydrite), favorable à la
pédogénétisation (présence de calcrètes).

109
Figure III.8 : Forage Marañacu – 1 : Formation Chalcana.

110
Formation Curaray (Miocène)

Forage Sunka – 1 (Fig. III.9 ; localisation sur carte de la Fig. III.6)

La base de la Formation Curaray (862,8 m) correspond à un intervalle de grès.


Dans ce forage, la Formation Curaray peut être découpée en trois intervalles.

Dans la partie inférieure (726 m – 862,8 m), la lithologie est dominée par des
sédiments fins (75 – 90%), l’argile est peu silteuse, parfois légèrement calcaire,
grise claire – grise vert à grise foncée, peu à moyennement indurée, localement
micacée, pyriteuse et fossilifère. Le grès (5 – 20%) est fin à moyen, légèrement
argileux, avec peu de ciment calcaire, et pyriteux. On y trouve aussi des niveaux
de lignite (5%) et de débris coquilliers (793 m).

La partie moyenne (244 m – 726 m) correspond à : des argiles silteuses à


sableuses micacées avec anhydrite, de couleurs brunes – oranges, ocres ; des
silts qui passent à des grès très fins ; quelques grès fins à moyens de couleur gris
– beige et à ciment calcaire.

La partie supérieure (7 m – 244 m) est la partie la plus grossière, où apparaissent


des intercalations de grès et des argiles (jusqu’à 50%), des grès grossiers à
micro-conglomératiques avec des clastes de quartz et d’autres lithiques sub-
angulaires à sub-arrondis. Au sommet (7 m – 112 m), les grès passent à des
sables à éléments microconglomératiques fréquents, à grains fins à grossiers,
subanguleux à subarrondis, translucides, gris, noirs et blancs (quartz, éléments
lithiques divers et charbon).

Ces caractéristiques sont aussi reflétées dans les diagraphies différées ; ainsi on
peut observer dans la Fig. III.9 comment les courbes montrent une évolution
générale grano-croissante. Dans l’évolution verticale du Néogène, l’organisation
des faciès ainsi observée montre une progradation dans le « Système Curaray ».
On peut voir le passage d’un environnement de faible énergie avec des conditions

111
réductrices (présence abondante de pyrite et lignite), assez calcaire avec la
présence de fragments de lamellibranches, vers un environnement de dépôt de
plaine alluviale dominée par des sédiments fins (argiles, argiles silteuses) micacés
et de l’anhydrite. Dans la partie supérieure, le matériel est plus grossier et moins
compact, ce qui peut indiquer le passage vers un environnement de plus forte
énergie.

112
Figure III.9 : Forage Sunka – 1 : Formation Curaray.

113
III.3.2. Sismique

Dans la zone de Vuano – Tzapino (Fig. III.10 ; localisation sur Fig. III.6), la section
néogène est affectée par des failles. La faille occidentale est responsable du
soulèvement de la structure de Vuano et correspond à la transition entre la zone
subandine et la plaine amazonienne (transition wedge-top / foredeep). La
Formation Chalcana affleure dans la structure de Vuano et a une épaisseur de
~1000 m. La Formation Arajuno affleure au mur du chevauchement de Vuano, où
elle présente des faciès plus grossiers que ceux de la Formation Chalcana, avec
des intercalations de grès fins – grossiers et des dépôts de plaine d’inondation
(argiles – silts) moins fréquents. Plus à l’est, dans la partie supérieure (Fig. III.10),
la présence de dépôts plus grossiers et moins compacts (grès / sables) et l’arrivée
de conglomérats à quartz et lithiques divers, montrent la présence de faciès de
type « Chambira ». Malgré la faible résolution de la sismique, il semble que le
remplissage des formations Arajuno et Chambira indique des caractéristiques de
systèmes alluviaux à forte énergie, qui s’amplifient vers le sommet ; cette
configuration et l’apparente disposition en discordances progressives (growth
strata) sont en accord avec une position de foredeep proximal dans le bassin.

La section Aguila – Cachiyacu (Fig. III.11 ; localisation sur Fig. III.6) est située
dans le foredeep néogène du Bassin Oriente. La figure III.11 montre la succession
typique des faciès sismiques qui caractérise le remplissage sédimentaire du
Bassin Oriente. La limite entre la Formation Chalcana et le Néogène (considéré
comme la Formation Arajuno), est clairement visible dans cette partie du bassin
(Fig. III.11). Les faciès sismiques de la Formation Chalcana correspondent à un
remplissage homogène, dominé par des sédiments à grain fin en couches bien
stratifiées. Son épaisseur est constante et atteint ~860 m dans cette partie de la
zone de foredeep.

La base du Néogène dans les puits Aguila – 1 et Cachiyacu – 1, correspond à des


grès. Les faciès sismiques du remplissage néogène montrent plus de

114
discontinuités que dans les sections antérieures, et des alternances dans la
sédimentation. Dans la partie supérieure de la section, les réflecteurs sont plus
chaotiques et moins continus. D’après les puits, ces réflecteurs correspondent à
des sables fins – grossiers intercalés avec des sédiments plus fins.

Dans la zone de Tiputini, localisée dans la partie orientale de la zone de foredeep


néogène, la section sismique (Fig. III.12 ; localisation sur Fig. III.6) montre que la
Formation Curaray repose en onlap vers l’est sur la Formation Chalcana (Rosero,
1999). L’épaisseur de la Formation Curaray, qui affleure dans la zone du puits
Tiputini – 1, est de ~250 m.

Fig. III.10 : Section sismique entre Vuano – 1 et Tzapino – 1.

115
Fig. III.11 : Section sismique entre Aguila – 1 et Cachiyacu – 1.

Fig. III.12 : Section sismique au niveau du puits Tiputini – 1 (Minas).

116
CHAPITRE IV :

TRACAGE DES SOURCES ET DE L’EROSION


DANS LE BASSIN ORIENTE : APPROCHE PAR
LA GEOCHIMIE DES SEDIMENTS

117
118
IV.1. SEDIMENTS ETUDIES ET METHODE D’ECHANTILLONNAGE

Les sédiments (approximativement 5 Kg par échantillon) on été échantillonnés


dans la zone subandine Equatorienne et dans le bassin amazonien (Equateur
et Pérou) le long des rivières et des pistes, au cours de cinq missions de terrain
effectuées en 2003 et 2004 (Fig. IV.1). Les colonnes stratigraphiques ainsi que
l’interprétation en faciès et en éléments architecturaux selon la classification de
Miall (1996) sont disponibles dans le chapitre III. La Table IV.1 donne les
coordonnées (latitude/longitude), l’âge estimé, la formation d’appartenance, la
taille granulométrique moyenne (boue, silt ou sable) et l’environnement de
dépôt de chaque échantillon. Comme le recommandent Nesbitt et al. (1996), la
distinction entre boue, silts et sable s’est effectuée visuellement sur le terrain
afin de pouvoir comparer nos résultats avec ceux des roches plus anciennes
consolidées dont la classification en argile ou grès se fait de façon visuelle au
moment de l’échantillonnage.

Figure IV.1 : Localisation des affleurements échantillonnés.

119
Formation oligocène

Formation Chalcana

Echantillon Pays Bassin Formation Age Type Milieu de dépôt Longitude Latitude
JB11.05.04.11 Equateur Oriente Chalcana Oligocène supérieur grès Fluviatil 189399 9878016
1.04.62.01 Equateur Oriente Chalcana Oligocène supérieur SGF plaine d'inondation 189259 9878544
CONPAZ12 Equateur Oriente Chalcana Oligocène supérieur grès Fluviatil 825120 9838942
JB27.08.04.01 Equateur Oriente Chalcana Oligocène supérieur SGF plaine d'inondation 207487 9882710

Formations néogènes

Formation Arajuno
Echantillon Pays Bassin Formation Age Type Milieu de dépôt Longitude Latitude
CONPAZ44a Equateur Oriente Arajuno Miocène SGF Tidal/Fluviatil 178743 9858630
CONPAZ44 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Tidal/Fluviatil 178743 9858630
JB26080404 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Tidal/Fluviatil 178750 9859500
CONPAZ45a Equateur Oriente Arajuno Miocène SGF Tidal/Fluviatil 178756 9861286
CONPAZ45b Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Tidal/Fluviatil 178756 9861286
CONPAZ47 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Tidal/Fluviatil 179749 9862388
CONPAZ55 Equateur Oriente Arajuno Miocène SGF plaine d'inondation 179761 9862408
NA08-1 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Fluviatil 258503 9915766
CONPAZ35 Equateur Oriente Arajuno Miocène SGF plaine d'inondation 178854 9834428
SANTA08 Equateur Oriente Arajuno Miocène sable Fluviatil 180605 9866328
SANTA11 Equateur Oriente Arajuno Miocène SGF plaine d'inondation 184086 9873885
1.04.21.01 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Fluviatil 198500 9857452
1.04.20.02 Equateur Oriente Arajuno Miocène SGF plaine d'inondation 198602 9858950
1.04.20.01 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Fluviatil 198602 9858950
1.04.19.02 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Fluviatil 199950 9862550
1.04.19.01 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Fluviatil 199950 9862550
CONPAZ29 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Fluviatil 198800 9861352
CONPAZ28 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Fluviatil 199225 9861200
CONPAZ27a Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Fluviatil 200150 9863854
CONPAZ27b Equateur Oriente Arajuno Miocène SGF plaine d'inondation 200150 9863854
1.04.16.03 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Fluviatil 200165 9863840
1.04.16.01 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Fluviatil 200165 9863840
1.04.25.01 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Fluviatil 185953 9823370
1.04.26.01 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Fluviatil 186706 9823744
1.04.29.02 Equateur Oriente Arajuno Miocène SGF Paleosol 188459 9824166
JB12.05.04.05 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Fluviatil 191887 9825054
AR01 Equateur Oriente Arajuno Miocène grès Fluviatil 193322 9823340

Formation Chambira

Echantillon Pays Bassin Formation Age Type Milieu de dépôt Longitude Latitude
1.04.71.02 Equateur Oriente Chambira Mio-Pliocène SGF Fan/Fan delta 177586 9883134
CONPAZ52a Equateur Oriente Chambira Mio-Pliocène SGF Fan/Fan delta 177649 9885036
JB22.05.04.02 Equateur Oriente Chambira Miocène moyen grès Fan/Fan delta 209485 9819350
JB23.05.04.01 Equateur Oriente Chambira Miocène grès Fan/Fan delta 209655 9824232
JB24.05.04.01 Equateur Oriente Chambira Miocène grès Fan/Fan delta 207947 9824104

Formation Curaray/Pebas (Iquitos forebulge)

Echantillon Pays Bassin Formation Age Type Milieu de dépôt Longitude Latitude
NA050A Pérou Iquitos forebulge Curaray Miocène SGF Tidal 541790 9841558

Table IV.1: localisation, âge estimé, taille de grain moyen (Sédiments à grain fin
(SGF)/sable) et milieu de dépôt pour les sédiments analysés.

120
Dépôts fluviatiles du Paléo-Napo

Echantillon Pays Bassin Formation Age Type Milieu de dépôt Longitude Latitude
NA060B Pérou Iquitos forebulge DFPN Plio-Quaternaire (?) sable Fluviatil 602967 9736510
NA076 Pérou Iquitos forebulge DFPN Plio-Quaternaire (?) sable Fluviatil 707238 9651723

Formations Quaternaires

Formation Mera

Echantillon Pays Bassin Formation Age Type Milieu de dépôt Latitude Longitude
CONPAZ32 Equateur Oriente Mera Pleistocène sable Fluviatil (fan) 198905 9853019
CONPAZ33 Equateur Oriente Mera Pleistocène SGF Fluviatil (fan) 198650 9846920
CONPAZ36 Equateur Oriente Mera Pleistocène sable Fluviatil (fan) 183850 9821820
SANTA01 Equateur Oriente Mera Pleistocène SGF Fluviatil (fan) 179333 9856694

Dépôts fluviatiles du Rio Pastaza


Sample Pays Bassin Formation Age Type Depositional setting Latitude Longitude
CONPAZ22a Equateur Oriente DFRP Quaternaire SGF Fluviatil 170744 9820756
CONPAZ22 Equateur Oriente DFRP Quaternaire sable Fluviatil 170744 9820756
1.04.40.01 Equateur Oriente DFRP Quaternaire sable Fluviatil 167830 9825810

Table IV.1: (suite)

121
IV.2. METHODES D’ANALYSE

Les échantillons sélectionnés ont d’abord été mis à sécher à température


ambiante, puis dans un four à 100 °C pendant 24 heures. Les échantillons ont
ensuite été concassés puis broyés dans un mortier en agate afin d’éviter toute
contamination. On s’est assuré par tamisage que la poudre obtenue était
inférieure à 100 µm.

IV.2.1. Éléments majeurs

Trente quatre échantillons ont été sélectionnés pour déterminer leurs


concentrations en éléments majeurs (SiO2, Al2O3, MnO, MgO, CaO, Na2O, K2O,
TiO2, P2O5). Les analyses ont été effectuées au Centre de recherches
Pétrographiques et Géochimiques (Nancy) par ICP-AES. Les concentrations
des éléments majeurs sont disponibles dans la Table IV.2

IV.2.2. Éléments en traces

Quarante huit échantillons ont été sélectionnés pour déterminer leurs


concentrations en éléments en traces par ICP-MS (Perkin Elmer Elam 6000) au
LMTG.

Après broyage, pulvérisation et homogénéisation des solides, 100 mg de


poudre et 600 mg de méta – et tétraborate de lithium (fondant) sont fondus
dans un creuset en platine. La fusion alcaline a été utilisée pour assurer une
dissolution complète des minéraux réfractaires comme le zircon. Le contenu du
creuset (verre) est complètement dissous dans de l’acide nitrique 10%. La
dissolution est facilitée par l’introduction d’un barreau aimanté tefloné dans le
creuset, lui-même reposant sur un agitateur magnétique.

Le contenu du creuset est ensuite transféré dans un pilulier propre de 150 mL ;


on complète à 150 mL avec une solution de HNO3 10%.
Les gels ou les cristaux, qui peuvent persister après cette phase dans la
solution, sont dissous par un chauffage modéré sur plaque. Dans un pilulier

122
propre de 30 mL, on pèse 15 g de la solution, on ajuste à 30 g avec de l’eau
deionisée (H2O miliQ®) et on ajoute une goutte de HF concentré (acide
fluorhydrique dilué à 40 %) pour stabiliser la solution. Une certaine quantité
d’Indium (In) et de Rhénium (Re) est ajoutée dans le pilulier. Ces deux
éléments servent d’étalons internes. La connaissance précise des
concentrations en In et Re dans l’échantillon permettra de corriger les
concentrations des autres éléments de certaines dérives instrumentales (voir
Freydier, 1997 ; Aries et al., 2002).

Le granite géostandard international (GA) a été utilisé pour vérifier la validité


des données.

IV.2.3. Analyse isotopique (Sr et Nd)

Dix échantillons ont été sélectionnés pou déterminer leurs compositions


isotopiques en Nd et Sr.

Les étapes suivies (protocole) pour la séparation et l’analyse du Sr et Nd sont


les suivantes :

− Mettre en solution 10 à 100 mg d’échantillon dans un milieu HNO3 2N.


de façon à ce que l’on ait environ 500 ng de Nd et 500 ng de Sr pour
0,5 mL de solution ;
− Pour chaque échantillon, on utilise trois colonnes : Sr-PEC®, TRU-
SPEC®, LN-SPEC® ;
− 1ère colonne (Sr-SPEC®) : déposer de façon homogène 150 mL de
résine Sr-SPEC® à l’aide de HNO3 0,05N, laver avec 1mL de HCl 6N,
laver deux fois avec 2 mL de HNO3 0,05N, conditionner la colonne en
rinçant deux fois avec 0,5 mL de HNO3 2N ;
− 2ème colonne (TRU-SPEC®) : déposer de façon homogène 150 mL
de résine TRU-SPEC® à l’aide de H2O MiliQ®, laver deux fois avec 2
mL de H2O MiliQ®, conditionner la colonne en rinçant deux fois 0,5
mL de HNO3 1N ;

123
− 3ème colonne (LN-SPEC®) : la résine est déjà présente, laver avec 3
mL de H2O MiliQ®, après avec 2 mL de HCl 0,75N, conditionner la
colonne avec 2mL de H2O MiliQ® ;
− Empiler la colonne Sr-SPEC® sur la colonne TRU-SPEC® et déposer
0,5 mL d’échantillon. Pour séparer les éléments rincer deux fois avec
0,2 mL de HNO3 2N, après découpler les colonnes ;
− Dans la première colonne, rincer deux fois avec 0,25 mL de HNO3
7N, et 0,5 mL de HNO3 7N, placer un bêcher propre pour récupérer le
Sr et rincer trois fois avec 0,1 mL de HNO3 2N ;
− Rincer deux fois avec 0,5 mL de HNO3 1N la deuxième colonne.
Empiler la colonne TRU-SPEC® sur la colonne LN-SPEC®, laver
trois fois avec 0,2 mL de H2O MiliQ® et découpler les colonnes.
− Dans la colonne LN-SPEC®, rincer quatre fois avec 0,25 mL HCl
0,25N et une fois 2,75 mL de HCl 0,25N, placer le bêcher propre pour
récupérer le Nd et rincer avec 1,75 mL de HCl 0,25N ;
− Laisser évaporer sur plaque chauffante et sous hotte aspirante à
l’abri de la poussière.

Les compositions isotopiques de Nd et Sr ont été mesurées en utilisant un


Spectromètre de Masse à thermoionisation (TIMS) au LMTG. Pour le Nd, le
146
Nd/144Nd (= 0,7219) a été utilisé pour corriger le signal pour le fractionnement
de masse ; pour chaque échantillon l’absence de Sm a été vérifiée. La précision
des mesures a été vérifiée dans le standard de l’Université de Rennes pour le
Nd (0,511961±14 valeur calibrée relative au standard La Jolla par les
laboratoires de Brest, Toulouse et Rennes ; voir Lacan, 2002). Pour le Sr, le
86
Sr/88Sr (=0,1194) a été utilisé pour corriger le signal de fractionnement de
masse. La précision des mesures a été vérifiée dans le standard NBS 987 pour
Sr (=0,710240). Les valeurs moyennes sont cohérentes avec ces standards,
ainsi l’erreur par instruments n’a pas été prise en compte. La répétitivité dans
les standards a été autour de 15 ppm. Cette valeur a été considérée pour
l’incertitude totale de toutes les mesures, même si la précision interne de
quelques échantillons individuels a été plus basse. Les blancs totaux (digestion
par acides, colonne chimique) pour Nd et Sr ont été vérifiés par ICP-MS et

124
apparaissent négligeables comparés aux quantités de Nd et Sr présentes dans
les colonnes.

143
Les radios mesurés de Nd/144Nd sont présentés comme une déviation
fractionnelle en parties par 104 (-units) de 143
Nd/144Nd dans un Réservoir
Chondritique Uniforme (Chondritic Uniform Reservoir ; CHUR) mesuré
aujourd’hui : εNd(0) = [(143Nd/144Nd)S / ICHUR(0) – 1]*104 où (143Nd/144Nd)S est le
radio mesuré dans l’échantillon aujourd’hui et ICHUR(0) est le 143Nd/144Nd dans le
réservoir de référence CHUR aujourd’hui (ICHUR(0)=0,512638 ; Jacobsen &
Wasserburg, 1980).

IV.3. RESULTATS

Les concentrations des éléments majeurs et en traces des échantillons sont


reportées dans la Table IV.2. Les concentrations moyennes ainsi que les
déviations standards des éléments analysés ont été calculées pour chaque
formation (Table IV.3). La Table IV.4 comporte les compositions isotopiques en
Nd et Sr des dix échantillons sélectionnés. Pour chaque formation, lorsque cela
a été possible, nous avons distingué les sables des boues et limons (appelés
par la suite sédiments à grain fin ou SGF).

Les sédiments sont tout d’abord classés selon la classification de Herron


(1988). Pour chaque classe d’élément (p.e. éléments majeurs, éléments
lithophiles (Large Ion Lithophile Elements ou LILE), éléments à fort effet de
champ (High Field Strength Elements ou HFSE), éléments de transition
(Transition Trace Elements ou TTE), et les terres rares (Rare Earth Elements
ou REE)), nous comparons les échantillons analysés avec les valeurs des
argiles Australiennes post-archéens (Post-Archean Australian shales ou PAAS)
(Taylor & McLennan, 1985), qui sont considérées comme représentatives de la
composition de la croûte continentale supérieure, puis nous comparons les
sables aux SGF.

125
Figure IV.2 : Affleurement de la Formation Arajuno montrant l’alternance des
sédiments à grain fin (SGF) et des grès/sables.

126
Formation Fm. Chalcana Fm. Arajuno
Echantillon JB11.05.04.11 1.04.62.01 CONPAZ12 JB27.08.04.01 CONPAZ44a CONPAZ44 JB26.08.04.4 CONPAZ45a CONPAZ45b CONPAZ35 CONPAZ47 CONPAZ55 SANTA08 SANTA11
Type grès SGF grès SGF SGF grès grès SGF grès SGF grès SGF grès SGF
%wt
SiO2 76,25 53,04 66,68 56,13 67,36 83,87 68,79
Al2O3 10,23 16,17 10,65 15,62 18,19 8,35 14,28
Fe2O3 2,88 6,03 3,97 5,60 3,74 2,54 4,78
MnO 0,03 0,15 0,16 0,25 0,05 0,03 0,07
MgO 1,17 2,39 1,93 3,07 0,92 0,43 1,58
CaO 0,48 5,21 5,44 3,88 0,17 0,06 1,89
Na2O 1,80 1,13 1,65 1,17 0,49 0,17 1,78
K2O 1,08 1,91 0,86 1,64 2,09 0,69 1,27
TiO2 0,72 0,90 0,59 0,76 0,87 0,38 0,87
P2O5 0,05 0,07 0,10 0,08 0,07 0,03 0,13
PF 4,86 12,99 8,27 12,10 5,74 2,46 4,18
Total 99,54 100,01 100,30 100,31 99,68 99,02 99,60
CIA 67,20 73,63 62,66 73,58 84,35 87,91 66,43
ppm
V 75,78 144,90 153,67 156,81 215,96 70,83 78,70 185,82 148,91 205,39 180,69 192,81 48,69 62,95
Cr 57,04 98,07 64,23 81,91 100,34 36,62 41,25 90,12 83,35 89,75 91,22 88,21 35,72 33,91
Co 17,61 17,75 13,52 10,93 30,36 5,53 10,43 24,67 11,19 16,53 15,88 16,07 6,27 13,06
Ni 647,08 48,33 27,89 56,07 51,23 16,53 27,85 56,14 32,71 40,89 45,17 42,60 19,04 20,14
Rb 56,51 105,57 34,54 93,89 111,67 30,64 33,43 91,76 68,31 55,05 158,27 67,58 32,54 32,62
Sr 53,37 139,48 107,72 125,32 125,39 32,17 39,17 96,08 110,60 159,50 92,12 154,35 22,56 59,17
Y 23,17 32,21 23,02 41,04 34,28 17,13 13,73 33,87 37,45 34,99 33,19 30,99 12,94 20,94
Zr 275,65 219,59 168,54 161,57 245,67 244,74 128,18 283,86 241,55 307,29 271,26 208,57 88,79 265,18
Nb 11,16 17,76 6,89 11,43 20,65 7,65 6,11 16,32 12,56 12,15 14,28 12,15 5,78 10,23
Cd 0,05 0,69 1,14 8,23 0,66 0,31 5,80 1,87 0,29 1,77 0,40 0,25 0,24 0,36
Cs 2,56 5,42 1,80 4,69 6,57 1,48 1,92 4,87 3,90 2,74 9,86 3,51 1,42 1,76
Ba 274,95 873,52 257,14 540,62 490,92 138,80 179,32 452,72 416,37 377,33 662,42 399,80 190,20 157,12
La 22,15 33,77 15,21 27,95 47,16 16,16 12,32 38,34 34,51 28,81 32,13 29,61 12,76 20,27
Ce 47,16 66,44 28,31 54,34 94,75 31,81 25,99 76,29 70,22 55,90 64,56 57,60 23,78 41,42
Pr 5,67 8,63 3,56 7,42 10,77 3,74 3,15 9,13 8,04 6,75 7,71 7,39 2,82 4,89
Nd 21,98 33,04 15,70 29,23 41,15 14,96 12,14 35,49 32,32 27,50 31,25 29,47 11,24 19,77
Sm 4,46 6,69 3,40 6,43 7,31 2,83 2,64 6,62 6,38 5,62 6,49 5,95 2,04 3,93
Eu 0,88 1,47 0,84 1,40 1,37 0,60 0,47 1,56 1,32 1,24 1,51 1,08 0,35 0,81
Gd 3,73 5,70 5,19 6,19 6,04 2,74 2,30 5,61 5,76 5,00 5,68 5,37 1,82 3,40
Tb 0,65 0,94 0,63 1,04 0,99 0,47 0,39 0,92 0,92 0,86 0,86 0,89 0,29 0,56
Dy 4,02 5,89 3,88 6,53 6,18 2,96 2,40 5,87 5,88 5,87 5,43 5,84 2,04 3,82
Ho 0,86 1,19 0,80 1,39 1,23 0,63 0,49 1,21 1,23 1,26 1,16 1,15 0,45 0,82
Er 2,69 3,46 2,39 4,00 3,51 1,78 1,44 3,48 3,55 3,75 3,49 3,47 1,32 2,42
Tm 0,37 0,48 0,34 0,54 0,51 0,27 0,22 0,52 0,49 0,54 0,53 0,49 0,20 0,36
Yb 2,70 3,29 2,18 3,61 3,60 1,81 1,51 3,35 3,17 3,51 3,39 3,25 1,33 2,53
Lu 0,41 0,49 0,35 0,51 0,55 0,28 0,22 0,52 0,49 0,53 0,54 0,51 0,19 0,40
Hf 7,23 6,42 5,14 4,15 7,31 7,18 3,17 8,07 6,92 8,22 7,47 6,27 2,46 7,88
Ta 0,92 1,36 0,55 0,84 1,56 0,62 0,40 1,25 1,00 0,94 1,08 0,97 0,55 0,90
Pb 13,89 20,65 10,73 18,16 97,50 11,10 10,89 21,59 17,23 20,51 13,42 16,49 8,11 10,86
Th 7,45 11,03 4,22 8,92 17,58 6,41 4,85 12,88 9,90 8,96 10,09 10,69 3,66 5,95
U 2,24 2,33 1,42 2,74 4,11 1,91 1,97 3,75 2,71 3,32 2,72 2,93 1,03 2,34
Sc 9,00 16,80 13,00 5,80 20,30 17 15,20 22,7 18,80 21,30 4,90 9,8
Eu/Eu* 0,66 0,73 0,61 0,68 0,63 0,66 0,59 0,78 0,66 0,72 0,76 0,58 0,55 0,68
Cr/Th 7,65 8,89 15,21 9,18 5,71 5,71 8,50 7,00 8,42 10,02 9,04 8,25 9,76 5,70
Zr/Sc 30,63 13,07 12,96 42,36 12,06 16,70 15,89 13,54 14,43 9,79 18,12 27,06
Th/Sc 0,83 0,66 0,32 3,03 0,32 0,76 0,65 0,39 0,54 0,50 0,75 0,61
Th/U 3,33 4,73 2,98 3,25 4,27 3,36 2,47 3,44 3,65 2,70 3,71 3,65 3,57 2,54

Table IV.2: Concentrations en éléments majeurs (wt %) et éléments traces (ppm) des sédiments analysés. PF: Pertes au Feu; SGF: sédiments à grain fin.
CIA: Indice d’Altération Chimique (Nesbitt & Young, 1982); n: nombre d’échantillons analysés.

127
Formation Fm. Arajuno
Echantillon 1.04.21.01 1.04.20.02 1.04.20.01 1.04.19.02 1.04.19.01 CONPAZ29 CONPAZ28 CONPAZ27a CONPAZ27b 1.04.16.03 1.04.16.01 1.04.25.01 1.04.26.01 1.04.29.02 JB12.05.04.05
Type grès SGF grès grès grès grès grès grès SGF grès grès grès grès SGF grès
%wt
SiO2 67,25 74,81 80,83 58,16 75,82 84,82 82,68 70,72 82,97 65,09 70,83 45,14 65,93
Al2O3 11,01 11,37 8,01 14,70 8,98 7,38 8,59 11,90 7,23 13,59 10,69 11,88 11,85
Fe2O3 6,32 3,56 3,39 5,52 4,34 2,34 2,71 5,22 2,95 4,31 4,81 4,93 4,10
MnO 0,10 0,13 0,03 0,07 0,06 0,02 0,04 0,07 0,03 0,08 0,03 0,56 0,06
MgO 2,03 1,10 0,70 3,39 1,39 0,51 0,74 1,25 0,63 2,65 1,20 2,04 2,56
CaO 2,14 0,48 0,42 2,11 1,01 0,08 0,26 1,25 0,30 1,82 1,02 14,96 1,96
Na2O 0,78 1,14 1,02 0,90 0,83 0,67 0,92 1,27 0,73 1,14 1,65 1,51 1,46
K2O 0,95 1,40 0,98 1,36 0,95 1,04 1,19 0,74 1,03 0,86 0,92 1,10 0,88
TiO2 0,91 0,72 0,50 0,69 0,55 0,50 0,52 0,61 0,49 0,71 0,52 0,66 0,58
P2O5 0,33 0,05 0,09 0,20 0,15 0,04 0,03 0,04 0,05 0,12 0,05 0,12 0,10
PF 7,70 4,89 3,23 13,16 5,57 2,29 2,04 6,14 2,48 10,13 8,59 16,99 10,52
Total 99,51 99,66 99,19 100,26 99,64 99,69 99,72 99,21 98,87 100,50 100,32 99,90 99,99
CIA 75,45 72,73 69,69 76,83 70,47 75,64 72,42 69,76 71,69 74,33 65,74 65,88 63,19
ppm
V 158,21 124,08 80,52 128,92 118,99 104,62 65,27 78,31 100,43 109,33 57,78 151,46 126,07 134,61 174,50
Cr 110,85 70,27 43,18 67,56 49,66 36,15 39,11 63,36 155,83 70,98 110,58 93,32 60,15 104,50 73,03
Co 14,07 11,44 10,42 17,24 11,71 14,30 10,55 9,84 12,12 30,85 6,38 14,21 24,25 15,87 11,15
Ni 0,01 0,00 26,52 0,00 28,43 73,59 23,79 33,01 45,25 0,00 27,63 37,26 66,04 33,17 33,72
Rb 35,20 68,60 32,43 50,22 35,23 32,27 45,88 54,01 56,81 29,93 41,26 35,16 36,19 49,50 29,24
Sr 184,78 95,28 65,24 564,19 100,07 141,40 30,08 49,22 70,22 97,12 38,00 153,56 80,36 165,42 148,37
Y 20,60 25,89 12,80 16,60 15,39 14,56 13,59 18,17 31,86 16,62 20,94 17,26 25,27 27,85 13,32
Zr 242,75 321,60 84,94 152,97 102,62 72,64 132,30 99,65 613,82 120,64 106,15 149,71 112,53 134,53 105,71
Nb 12,63 12,92 7,65 14,90 7,25 6,69 8,40 8,71 13,12 8,36 7,33 8,04 7,23 9,07 4,75
Cd 0,40 0,79 0,54 1,59 0,19 2,70 0,35 0,17 0,58 0,09 0,10 0,48 0,68 3,22 0,11
Cs 1,48 3,28 1,27 1,61 1,40 1,39 1,98 2,25 2,38 1,55 1,78 1,79 1,56 2,36 1,39
Ba 531,32 487,44 265,63 1438,01 317,12 260,78 270,52 284,76 287,36 309,57 220,23 274,39 245,68 363,22 299,95
La 30,96 30,02 12,72 34,56 16,87 15,57 14,84 18,56 45,03 13,61 18,20 22,28 12,73 21,79 11,16
Ce 57,37 61,34 25,80 66,14 35,27 29,71 28,91 37,64 93,71 26,66 42,01 42,72 29,05 43,62 23,03
Pr 7,25 7,58 3,24 8,63 4,42 3,51 3,42 4,38 11,23 3,46 4,90 5,35 3,38 5,48 3,05
Nd 27,53 29,28 12,45 32,93 17,24 14,71 13,94 17,48 44,44 13,91 19,28 20,37 13,59 22,22 12,24
Sm 5,11 5,96 2,65 6,14 3,50 2,87 2,64 3,53 8,40 2,87 4,00 4,02 3,16 4,79 2,84
Eu 1,07 1,17 0,70 1,29 0,77 0,70 0,52 0,65 1,49 0,71 0,65 0,95 0,92 1,19 0,68
Gd 3,96 5,01 2,47 3,99 2,92 2,59 2,18 2,94 6,30 2,65 3,33 3,41 3,46 4,45 2,46
Tb 0,61 0,77 0,38 0,58 0,46 0,40 0,37 0,48 0,96 0,46 0,55 0,52 0,59 0,72 0,39
Dy 3,58 4,62 2,32 3,22 2,71 2,50 2,34 3,13 5,86 2,84 3,39 3,18 3,77 4,43 2,39
Ho 0,73 0,94 0,47 0,63 0,56 0,52 0,48 0,64 1,20 0,61 0,69 0,64 0,82 0,92 0,49
Er 2,10 2,78 1,38 1,77 1,60 1,41 1,42 1,92 3,62 1,91 2,16 1,89 2,50 2,75 1,47
Tm 0,30 0,39 0,19 0,26 0,23 0,19 0,23 0,27 0,51 0,28 0,30 0,26 0,35 0,39 0,21
Yb 1,99 2,74 1,26 1,70 1,54 1,27 1,45 1,80 3,55 1,87 2,01 1,78 2,28 2,63 1,40
Lu 0,30 0,41 0,19 0,27 0,22 0,20 0,23 0,27 0,58 0,27 0,29 0,26 0,35 0,39 0,20
Hf 6,40 8,48 2,22 4,52 2,63 2,04 3,65 3,18 17,28 3,62 2,57 4,03 2,89 3,77 2,61
Ta 0,85 1,08 0,51 0,94 0,50 0,48 0,68 0,71 1,09 0,74 0,57 0,63 0,50 0,59 0,34
Pb 10,77 12,78 7,85 15,22 9,16 9,86 8,53 8,60 11,40 8,18 8,92 11,84 11,82 11,74 10,21
Th 6,08 8,79 3,58 7,22 5,03 3,66 4,67 5,21 13,30 4,02 5,02 5,47 3,97 5,17 3,76
U 2,01 3,22 1,32 2,17 1,31 1,05 1,46 1,45 2,65 1,72 1,36 1,55 2,82 1,77 1,23
Sc 10,00 10,00 10,00 11,00 10,20 6,40 8,30 11,80 13,00 7,00 10,00 14,00 12,00
Eu/Eu* 0,73 0,66 0,83 0,79 0,73 0,79 0,66 0,62 0,62 0,79 0,54 0,79 0,85 0,79 0,78
Cr/Th 18,22 8,00 12,06 9,36 9,87 9,89 8,37 12,16 11,72 17,64 22,03 17,06 15,17 20,23 19,40
Zr/Sc 24,28 32,16 8,49 13,91 7,12 20,67 12,01 52,02 9,28 15,16 11,25 9,61 8,81
Th/Sc 0,61 0,88 0,36 0,66 0,36 0,73 0,63 1,13 0,31 0,72 0,40 0,37 0,31
Th/U 3,03 2,73 2,72 3,33 3,84 3,47 3,19 3,59 5,02 2,34 3,68 3,53 1,41 2,92 3,06
Table IV.2 : (suite)

128
Formation Fm. Arajuno Fm. Chambira (grès) Fm. Curaray Mb. Chambira sup. Paléo-Napo Fm. Mera
Echantillon AR01 NA08-1 JB24.05.04.1 JB23.05.04.1 JB22.05.04.2 NA050A 1.04.71.02 CONPAZ52a NA060B NA076 CONPAZ32 CONPAZ33 CONPAZ36 SANTA01
Type grès grès grès grès grès SGF SGF SGF sable sable sable SGF sable SGF
%wt
SiO2 68,66 83,42 64,95 61,57 60,10 82,32 68,43 73,57 35,21 45,53 36,29
Al2O3 10,93 7,97 15,60 16,09 16,14 10,70 16,84 14,34 28,03 19,28 28,66
Fe2O3 5,56 2,03 3,65 4,93 6,47 0,46 4,09 2,85 17,79 10,97 15,43
MnO 0,07 0,02 0,06 0,09 0,12 < L.D. 0,02 0,04 0,25 0,21 0,34
MgO 1,83 0,59 1,62 1,84 1,54 0,17 0,25 0,37 0,26 5,09 0,23
CaO 2,26 0,43 3,84 2,63 1,85 0,03 0,02 0,22 < L.D. 4,33 0,04
Na2O 1,25 0,49 3,07 2,14 1,10 0,19 < L.D. 0,50 < L.D. 1,75 < L.D.
K2O 1,07 0,97 1,30 1,24 2,01 1,25 0,66 1,45 < L.D. 0,59 < L.D.
TiO2 0,65 0,34 0,56 0,67 0,79 0,73 0,99 0,49 1,88 1,23 1,76
P2O5 0,21 0,04 0,14 0,05 0,22 0,00 0,15 0,05 0,20 0,20 0,25
PF 6,93 2,42 5,03 8,41 9,87 3,01 8,70 6,09 16,81 11,22 16,52
Total 99,42 98,72 99,81 99,66 100,22 98,88 100,15 99,97 100,42 100,40 99,50
CIA 67,44 75,05 57,54 65,81 73,63 86,16 95,69 83,69 100,00 75,12 99,77
ppm
V 136,43 154,22 95,13 97,62 125,13 174,78 72,53 84,40 126,90 93,73 205,12 341,22 241,59 336,35
Cr 86,45 53,87 39,72 19,66 21,84 80,06 36,17 49,74 101,48 36,97 242,47 557,01 408,11 492,45
Co 19,23 14,67 7,36 9,58 19,82 21,30 10,60 2,41 9,10 19,46 41,20 54,25 52,08 62,02
Ni 47,05 28,50 30,75 14,68 37,53 89,61 8,17 11,57 154,08 59,04 136,01 200,56 165,27 339,89
Rb 34,06 39,41 43,27 37,49 40,96 95,38 54,35 57,95 28,11 57,85 12,10 1,25 13,05 2,29
Sr 97,62 136,43 74,13 773,54 607,61 160,04 35,74 30,31 24,68 73,63 683,99 7,65 486,42 22,51
Y 39,08 17,21 17,67 11,88 8,93 30,49 33,18 13,06 11,17 23,28 17,38 60,12 19,00 35,13
Zr 205,00 129,46 122,44 106,82 93,36 210,31 226,78 111,11 249,79 167,55 121,06 181,82 129,51 193,53
Nb 7,58 8,28 6,11 3,77 4,10 15,33 8,63 10,42 13,75 10,97 8,06 11,87 7,97 13,51
Cd 5,72 0,19 0,54 0,19 0,21 1,16 0,38 0,24 0,01 0,22 0,25 0,26 0,29 0,30
Cs 1,75 1,59 1,82 1,43 1,76 5,01 2,41 2,61 1,80 2,11 1,12 0,44 1,10 0,46
Ba 280,16 546,20 286,65 707,90 676,67 639,27 258,95 263,41 201,21 528,09 594,35 382,75 645,22 594,47
La 25,67 19,42 17,40 16,84 12,70 38,36 27,29 20,10 34,64 35,88 20,98 47,58 21,67 43,07
Ce 47,29 38,09 34,87 32,77 30,18 67,21 57,63 47,19 71,85 84,51 38,86 61,97 42,30 73,31
Pr 6,41 4,88 4,16 4,19 2,95 8,37 8,16 4,62 8,03 8,18 5,28 13,01 5,60 11,61
Nd 26,81 20,20 16,16 16,52 11,52 31,77 33,94 18,36 27,50 30,53 22,88 57,38 24,75 49,58
Sm 5,79 4,07 3,12 3,25 2,36 6,26 6,86 3,70 4,23 5,93 4,82 12,97 5,61 9,50
Eu 1,43 0,80 0,68 0,85 0,59 1,43 1,27 0,60 0,73 1,25 1,26 3,42 1,28 2,80
Gd 5,78 3,26 2,88 2,38 1,70 5,17 5,82 2,78 2,40 4,68 3,86 11,92 4,39 12,04
Tb 0,94 0,49 0,48 0,36 0,26 0,85 0,94 0,42 0,37 0,70 0,55 1,80 0,62 1,32
Dy 6,04 3,00 2,99 2,09 1,55 5,12 5,72 2,54 2,17 4,07 3,30 10,47 3,72 7,13
Ho 1,25 0,62 0,64 0,42 0,33 1,06 1,16 0,51 0,42 0,84 0,67 2,09 0,71 1,28
Er 3,67 1,75 1,86 1,21 0,94 3,07 3,39 1,39 1,29 2,44 1,77 5,82 1,91 3,57
Tm 0,53 0,25 0,26 0,17 0,14 0,45 0,47 0,21 0,19 0,34 0,24 0,78 0,27 0,49
Yb 3,38 1,67 1,79 1,14 0,91 3,04 3,06 1,43 1,41 2,29 1,48 4,75 1,65 3,14
Lu 0,51 0,25 0,26 0,18 0,15 0,45 0,42 0,22 0,21 0,34 0,22 0,73 0,25 0,48
Hf 5,51 3,43 4,50 3,60 2,85 5,46 6,22 3,51 5,85 4,48 3,61 5,32 3,54 5,90
Ta 0,55 0,77 0,70 0,55 0,51 1,23 0,93 0,84 1,05 0,98 0,48 0,70 0,47 0,85
Pb 11,68 9,06 10,21 13,17 13,82 19,56 9,55 9,61 21,35 18,46 12,25 28,61 14,76 20,09
Th 4,94 5,18 5,18 3,90 3,18 10,28 6,47 7,84 9,82 9,14 4,62 5,58 3,97 6,75
U 1,32 1,40 1,86 1,24 1,13 3,31 2,48 1,69 3,27 2,87 0,95 1,00 1,04 1,56
Sc 16,00 13,00 6,00 7,00 9,00 13,00 9,00 10,00 14,00 7,00 26,60 32,10 52,30 40,80
Eu/Eu* 0,75 0,67 0,69 0,94 0,90 0,77 0,61 0,57 0,70 0,72 0,89 0,84 0,79 0,80
Cr/Th 17,48 10,40 7,67 5,04 6,88 7,79 5,59 6,35 10,34 4,04 52,49 99,75 102,67 72,92
Zr/Sc 12,81 9,96 20,41 15,26 10,37 16,18 25,20 11,11 17,84 23,94 4,55 5,66 2,48 4,74
Th/Sc 0,31 0,40 0,86 0,56 0,35 0,79 0,72 0,78 0,70 1,31 0,17 0,17 0,08 0,17
Th/U 3,75 3,71 2,79 3,15 2,81 3,10 2,61 4,65 3,01 3,19 4,89 5,56 3,83 4,34
Table IV.2 : (suite)

129
Formation DQRP
Echantillon CONPAZ22a CONPAZ22 1.04.40.01
Type SGF sable sable
%wt
SiO2 58.62
Al2O3 15.62
Fe2O3 7.80
MnO 0.12
MgO 4.76
CaO 6.22
Na2O 3.56
K 2O 1.70
TiO2 0.88
P2O5 0.22
PF 0.86
Total 100.36
CIA 53.56
ppm
V 162.83 166.59 185.33
Cr 118.28 135.99 166.70
Co 24.34 25.84 26.87
Ni 53.42 48.89 56.72
Rb 125.56 49.71 56.56
Sr 594.65 599.38 565.20
Y 21.11 14.82 15.44
Zr 140.87 120.33 139.38
Nb 8.71 6.16 6.86
Cd 0.34 0.25 0.15
Cs 5.26 2.02 2.09
Ba 809.79 710.66 769.43
La 24.88 18.04 18.26
Ce 41.21 33.92 36.64
Pr 5.86 4.37 4.86
Nd 24.25 18.83 19.81
Sm 4.89 3.67 4.13
Eu 1.35 1.05 1.05
Gd 4.16 3.66 3.49
Tb 0.62 0.45 0.51
Dy 3.64 2.77 2.87
Ho 0.70 0.50 0.57
Er 1.96 1.39 1.54
Tm 0.27 0.19 0.21
Yb 1.79 1.21 1.41
Lu 0.29 0.18 0.20
Hf 4.65 3.33 3.87
Ta 0.63 0.40 0.50
Pb 16.66 11.98 12.29
Th 7.22 5.42 6.08
U 2.25 1.74 2.08
Sc 17.00 13.00
Eu/Eu* 0.91 0.88 0.84
Cr/Th 16.39 25.08 27.42
Zr/Sc 8.29 10.72
Th/Sc 0.42 0.47
Th/U 3.20 3.12 2.92

Table IV.2 : (suite)

130
Formation Fm. Chalcana (SGF) Fm. Chalcana (grès) Fm. Arajuno (SGF)
Minimale Maximale Moyenne Déviation St. n Minimale Maximale Moyenne Déviation St. n Minimale Maximale Moyenne Déviation St. n
%wt
SiO2 53,04 56,13 54,59 2,19 2 66,68 76,25 71,47 6,76 2 45,14 74,81 62,91 15,68 3
TiO2 15,62 16,17 15,89 0,39 2 10,23 10,65 10,44 0,30 2 11,37 14,28 12,51 1,56 3
Al2O3 5,60 6,03 5,82 0,30 2 2,88 3,97 3,43 0,77 2 3,56 4,93 4,42 0,75 3
Fe2O3 0,15 0,25 0,20 0,07 2 0,03 0,16 0,09 0,09 2 0,07 0,56 0,25 0,27 3
MnO 2,39 3,07 2,73 0,48 2 1,17 1,93 1,55 0,53 2 1,10 2,04 1,58 0,47 3
MgO 3,88 5,21 4,55 0,94 2 0,48 5,44 2,96 3,51 2 0,48 14,96 5,78 7,99 3
CaO 1,13 1,17 1,15 0,02 2 1,65 1,80 1,72 0,11 2 1,14 1,78 1,48 0,32 3
Na2O 1,64 1,91 1,78 0,19 2 0,86 1,08 0,97 0,16 2 1,10 1,40 1,26 0,15 3
K2O 0,76 0,90 0,83 0,10 2 0,59 0,72 0,66 0,09 2 0,66 0,87 0,75 0,11 3
P2O5 0,07 0,08 0,08 0,01 2 0,05 0,10 0,07 0,04 2 0,05 0,13 0,10 0,04 3
PF 12,10 12,99 12,55 0,63 2 4,86 8,27 6,57 2,41 2 4,18 16,99 8,69 7,20 3
Total 100,01 100,31 100,16 0,21 2 99,54 100,30 99,92 0,53 2 99,60 99,90 99,72 0,16 3
CIA 73,58 73,63 73,61 0,03 2 62,66 67,20 64,93 3,21 2 65,88 72,73 68,34 3,80 3
ppm
Rb 93,89 105,57 99,73 8,25 2 34,54 56,51 45,52 15,53 2 32,62 111,67 66,70 24,92 8
Cs 4,69 5,42 5,05 0,52 2 1,80 2,56 2,18 0,54 2 1,76 6,57 3,43 1,58 8
Ba 540,62 873,52 707,07 235,39 2 257,14 274,95 266,04 12,60 2 157,12 490,92 376,99 112,12 8
Sr 125,32 139,48 132,40 10,01 2 53,37 107,72 80,54 38,43 2 59,17 165,42 115,68 41,48 8
Th 8,92 11,03 9,97 1,49 2 4,22 7,45 5,84 2,28 2 5,17 17,58 10,41 4,11 8
U 2,33 2,74 2,54 0,29 2 1,42 2,24 1,83 0,58 2 1,77 4,11 3,01 0,76 8
Y 32,21 41,04 36,62 6,25 2 23,02 23,17 23,09 0,11 2 20,94 34,99 30,08 4,87 8
Zr 161,57 219,59 190,58 41,03 2 168,54 275,65 222,10 75,74 2 134,53 613,82 297,56 140,98 8
Nb 11,43 17,76 14,60 4,47 2 6,89 11,16 9,02 3,02 2 9,07 20,65 13,33 3,65 8
Hf 4,15 6,42 5,28 1,61 2 5,14 7,23 6,19 1,47 2 3,77 17,28 8,41 3,90 8
Cr 81,91 98,07 89,99 11,42 2 57,04 64,23 60,64 5,09 2 33,91 155,83 91,62 34,16 8
Co 10,93 17,75 14,34 4,82 2 13,52 17,61 15,57 2,90 2 11,44 30,36 17,51 6,63 8
V 144,90 156,81 150,86 8,43 2 75,78 153,67 114,72 55,07 2 62,95 215,96 152,76 55,31 8
La 27,95 33,77 30,86 4,12 2 15,21 22,15 18,68 4,91 2 20,27 47,16 32,63 9,99 8
Ce 54,34 66,44 60,39 8,55 2 28,31 47,16 37,74 13,33 2 41,42 94,75 65,58 20,70 8
Pr 7,42 8,63 8,03 0,86 2 3,56 5,67 4,61 1,49 2 4,89 11,23 7,90 2,31 8
Nd 29,23 33,04 31,14 2,69 2 15,70 21,98 18,84 4,44 2 19,77 44,44 31,16 8,66 8
Sm 6,43 6,69 6,56 0,19 2 3,40 4,46 3,93 0,74 2 3,93 8,40 6,07 1,40 8
Eu 1,40 1,47 1,43 0,05 2 0,84 0,88 0,86 0,02 2 0,81 1,56 1,24 0,24 8
Gd 5,70 6,19 5,95 0,34 2 3,73 5,19 4,46 1,03 2 3,40 6,30 5,15 0,92 8
Tb 0,94 1,04 0,99 0,07 2 0,63 0,65 0,64 0,01 2 0,56 0,99 0,83 0,14 8
Dy 5,89 6,53 6,21 0,46 2 3,88 4,02 3,95 0,10 2 3,82 6,18 5,31 0,88 8
Ho 1,19 1,39 1,29 0,14 2 0,80 0,86 0,83 0,04 2 0,82 1,26 1,09 0,17 8
Er 3,46 4,00 3,73 0,38 2 2,39 2,69 2,54 0,21 2 2,42 3,75 3,22 0,49 8
Tm 0,48 0,54 0,51 0,04 2 0,34 0,37 0,35 0,03 2 0,36 0,54 0,46 0,07 8
Yb 3,29 3,61 3,45 0,23 2 2,18 2,70 2,44 0,37 2 2,53 3,60 3,14 0,44 8
Lu 0,49 0,51 0,50 0,02 2 0,35 0,41 0,38 0,04 2 0,39 0,58 0,49 0,07 8
Sc 13,00 1 9,00 16,80 12,90 5,52 2 9,80 22,70 15,86 5,19 7
Eu/Eu* 0,68 0,73 0,70 0,03 2 0,61 0,66 0,63 0,03 2 0,58 0,79 0,68 0,07 8
Cr/Th 8,89 9,18 9,04 0,21 2 7,65 15,21 11,43 5,34 2 5,70 20,23 9,58 4,77 8
Th/Sc 0,85 1 0,25 0,83 0,54 0,41 2 0,37 1,13 0,69 0,27 7
Zr/Sc 16,89 1 10,03 30,63 20,33 14,56 2 9,61 52,02 21,62 14,78 7
Th/U 3,25 4,73 3,99 1,04 2 2,98 3,33 3,15 0,24 2 2,54 5,02 3,41 0,87 8
Table IV.3: Concentrations moyennes et déviations standards (Déviation St.) des éléments majeurs (wt%) et des éléments traces (ppm) des sédiments analysés. PF:
Pertes au Feu; SGF: sédiments à grain fin; CIA: Indice d’Altération Chimique (Nesbitt & Young, 1982); n: nombre d’échantillons analysés.

131
Formation Fm. Arajuno (grès) Fm. Chambira (grès) Fm. Curaray/Pebas (SGF)
Minimale Maximale Moyenne Déviation St. n Minimale Maximale Moyenne Déviation St. n Minimale Maximale Moyenne Déviation St. n
%wt
SiO2 58,159 84,82 73,21 8,53 14 61,57 83,42 69,98 11,76 3 60,10 1
TiO2 7,226 18,19 10,81 3,12 14 7,97 16,09 13,22 4,56 3 0,79 1
Al2O3 2,339 6,32 4,13 1,25 14 2,03 4,93 3,54 1,46 3 16,14 1
Fe2O3 0,024 0,10 0,05 0,02 14 0,02 0,09 0,06 0,03 3 6,47 1
MnO 0,43 3,39 1,44 0,92 14 0,59 1,84 1,35 0,67 3 0,12 1
MgO 0,064 2,26 1,06 0,86 14 0,43 3,84 2,30 1,73 3 1,54 1
CaO 0,173 1,65 0,95 0,39 14 0,49 3,07 1,90 1,31 3 1,85 1
Na2O 0,692 2,09 1,05 0,34 14 0,97 1,30 1,17 0,17 3 1,10 1
K2O 0,383 0,91 0,61 0,15 14 0,34 0,67 0,52 0,17 3 2,01 1
P2O5 0,031 0,33 0,11 0,09 14 0,04 0,14 0,08 0,06 3 0,22 1
PF 2,035 13,16 6,21 3,52 14 2,42 8,41 5,29 3,01 3 9,87 1
Total 98,874 100,50 99,65 0,49 14 98,72 99,81 99,40 0,59 3 100,22 1
CIA 65,74 87,91 73,51 6,34 14 57,54 75,05 66,13 8,76 3 73,63 1
ppm
Rb 29,24 158,27 44,93 29,16 19 37,49 43,27 40,57 2,91 3 95,38 1
Cs 1,27 9,86 2,18 1,95 19 1,43 1,82 1,67 0,21 3 5,01 1
Ba 138,80 1438,01 375,34 289,96 19 286,65 707,90 557,08 234,71 3 639,27 1
Sr 22,56 564,19 114,90 118,81 19 74,13 773,54 485,09 365,45 3 160,04 1
Th 3,58 10,09 5,41 1,89 19 3,18 5,18 4,09 1,01 3 10,28 1
U 1,03 2,82 1,71 0,56 19 1,13 1,86 1,41 0,39 3 3,31 1
Y 12,80 39,08 19,78 8,16 19 8,93 17,67 12,83 4,44 3 30,49 1
Zr 72,64 271,26 146,92 62,19 19 93,36 122,44 107,54 14,55 3 210,31 1
Nb 4,75 14,90 8,64 2,84 19 3,77 6,11 4,66 1,27 3 15,33 1
Hf 2,04 7,47 4,03 1,79 19 2,85 4,50 3,65 0,83 3 5,46 1
Cr 35,72 110,85 65,60 24,90 19 19,66 39,72 27,07 11,01 3 80,06 1
Co 5,53 30,85 13,59 6,21 19 7,36 19,82 12,25 6,65 3 21,30 1
V 48,69 180,69 114,34 41,24 19 95,13 125,13 105,96 16,65 3 174,78 1
La 11,16 34,56 19,74 7,95 19 12,70 17,40 15,65 2,56 3 38,36 1
Ce 23,03 70,22 39,27 15,15 19 30,18 34,87 32,61 2,35 3 67,21 1
Pr 2,82 8,63 4,83 1,88 19 2,95 4,19 3,77 0,71 3 8,37 1
Nd 11,24 32,93 19,19 7,36 19 11,52 16,52 14,74 2,79 3 31,77 1
Sm 2,04 6,49 3,87 1,42 19 2,36 3,25 2,91 0,48 3 6,26 1
Eu 0,35 1,51 0,85 0,33 19 0,59 0,85 0,71 0,13 3 1,43 1
Gd 1,82 5,78 3,35 1,20 19 1,70 2,88 2,32 0,59 3 5,17 1
Tb 0,29 0,94 0,53 0,19 19 0,26 0,48 0,36 0,11 3 0,85 1
Dy 2,04 6,04 3,32 1,19 19 1,55 2,99 2,21 0,73 3 5,12 1
Ho 0,45 1,25 0,69 0,25 19 0,33 0,64 0,46 0,16 3 1,06 1
Er 1,32 3,67 2,03 0,75 19 0,94 1,86 1,34 0,47 3 3,07 1
Tm 0,19 0,53 0,29 0,11 19 0,14 0,26 0,19 0,07 3 0,45 1
Yb 1,26 3,39 1,93 0,67 19 0,91 1,79 1,28 0,45 3 3,04 1
Lu 0,19 0,54 0,29 0,11 19 0,15 0,26 0,20 0,06 3 0,45 1
Sc 4,90 18,80 10,73 3,86 16 6,00 9,00 7,33 1,53 3 13,00 1
Eu/Eu* 0,54 0,85 0,71 0,09 19 0,69 0,94 0,84 0,13 3 0,77 1
Cr/Th 5,71 22,03 12,66 4,67 19 5,04 7,67 6,53 1,35 3 7,79 1
Th/Sc 0,31 1,10 0,55 0,22 16 0,35 0,86 0,59 0,26 3 0,79 1
Zr/Sc 7,12 42,20 15,27 8,55 16 10,37 20,41 15,35 5,02 3 16,18 1
Th/U 1,41 3,84 3,23 0,62 19 2,79 3,15 2,91 0,20 3 3,10 1
Table IV.3 : (suite)

132
Formation Mb. Chambira supérieur ( SGF) Dépôts fluviatiles du Paléo-Napo (sable) Fm. Mera (SGF)
Minimale Maximale Moyenne Déviation St. n Minimale Maximale Moyenne Déviation St. n Minimale Maximale Moyenne Déviation St. n
%wt
SiO2 82,32 1 68,43 73,57 71,00 3,63 2 35,21 36,29 35,75 0,76 2
TiO2 0,73 1 14,34 16,84 15,59 1,77 2 1,76 1,88 1,82 0,08 2
Al2O3 10,70 1 2,85 4,09 3,47 0,88 2 28,03 28,66 28,34 0,44 2
Fe2O3 0,46 1 0,02 0,04 0,03 0,01 2 15,43 17,79 16,61 1,67 2
MnO 0,00 1 0,25 0,37 0,31 0,09 2 0,25 0,34 0,29 0,07 2
MgO 0,17 1 0,02 0,22 0,12 0,14 2 0,23 0,26 0,25 0,03 2
CaO 0,03 1 0,00 0,50 0,25 0,36 2 0,00 0,04 0,02 0,03 2
Na2O 0,19 1 0,66 1,45 1,06 0,56 2 0,00 0,00 0,00 0,00 2
K2O 1,25 1 0,49 0,99 0,74 0,35 2 0,00 0,00 0,00 0,00 2
P2O5 0,00 1 0,05 0,15 0,10 0,07 2 0,20 0,25 0,23 0,04 2
PF 3,01 1 6,09 8,70 7,39 1,85 2 16,52 16,81 16,66 0,21 2
Total 98,88 1 99,97 100,15 100,06 0,13 2 99,50 100,42 99,96 0,65 2
CIA 86,16 1 83,69 95,69 89,69 9,95 2 99,77 100,00 99,89 0,16 2
ppm
Rb 54,35 57,95 56,15 2,54 2 28,11 57,85 42,98 21,03 2 1,25 2,29 1,77 0,74 2
Cs 2,41 2,61 2,51 0,14 2 1,80 2,11 1,96 0,22 2 0,44 0,46 0,45 0,01 2
Ba 258,95 263,41 261,18 3,15 2 201,21 528,09 364,65 231,14 2 382,75 594,47 488,61 149,71 2
Sr 30,31 35,74 33,02 3,84 2 24,68 73,63 49,16 34,62 2 7,65 22,51 15,08 10,51 2
Th 6,47 7,84 7,15 0,96 2 9,14 9,82 9,48 0,48 2 5,58 6,75 6,17 0,83 2
U 1,69 2,48 2,08 0,56 2 2,87 3,27 3,07 0,28 2 1,00 1,56 1,28 0,39 2
Y 13,06 33,18 23,12 14,22 2 11,17 23,28 17,23 8,56 2 35,13 60,12 47,63 17,67 2
Zr 111,11 226,78 168,94 81,79 2 167,55 249,79 208,67 58,15 2 181,82 193,53 187,68 8,28 2
Nb 8,63 10,42 9,52 1,26 2 10,97 13,75 12,36 1,97 2 11,87 13,51 12,69 1,16 2
Hf 3,51 6,22 4,86 1,92 2 4,48 5,85 5,17 0,97 2 5,32 5,90 5,61 0,41 2
Cr 36,17 49,74 42,95 9,59 2 36,97 101,48 69,23 45,62 2 492,45 557,01 524,73 45,65 2
Co 2,41 10,60 6,50 5,79 2 9,10 19,46 14,28 7,33 2 54,25 62,02 58,13 5,50 2
V 72,53 84,40 78,47 8,39 2 93,73 126,90 110,32 23,45 2 336,35 341,22 338,78 3,44 2
La 20,10 27,29 23,70 5,08 2 34,64 35,88 35,26 0,87 2 43,07 47,58 45,33 3,19 2
Ce 47,19 57,63 52,41 7,38 2 71,85 84,51 78,18 8,95 2 61,97 73,31 67,64 8,01 2
Pr 4,62 8,16 6,39 2,50 2 8,03 8,18 8,10 0,11 2 11,61 13,01 12,31 0,98 2
Nd 18,36 33,94 26,15 11,01 2 27,50 30,53 29,01 2,14 2 49,58 57,38 53,48 5,51 2
Sm 3,70 6,86 5,28 2,23 2 4,23 5,93 5,08 1,20 2 9,50 12,97 11,24 2,46 2
Eu 0,60 1,27 0,94 0,47 2 0,73 1,25 0,99 0,36 2 2,80 3,42 3,11 0,44 2
Gd 2,78 5,82 4,30 2,15 2 2,40 4,68 3,54 1,61 2 11,92 12,04 11,98 0,08 2
Tb 0,42 0,94 0,68 0,37 2 0,37 0,70 0,54 0,23 2 1,32 1,80 1,56 0,34 2
Dy 2,54 5,72 4,13 2,25 2 2,17 4,07 3,12 1,34 2 7,13 10,47 8,80 2,36 2
Ho 0,51 1,16 0,83 0,46 2 0,42 0,84 0,63 0,29 2 1,28 2,09 1,69 0,57 2
Er 1,39 3,39 2,39 1,42 2 1,29 2,44 1,86 0,81 2 3,57 5,82 4,70 1,59 2
Tm 0,21 0,47 0,34 0,18 2 0,19 0,34 0,26 0,10 2 0,49 0,78 0,64 0,21 2
Yb 1,43 3,06 2,24 1,15 2 1,41 2,29 1,85 0,62 2 3,14 4,75 3,95 1,14 2
Lu 0,22 0,42 0,32 0,14 2 0,21 0,34 0,27 0,09 2 0,48 0,73 0,60 0,18 2
Sc 9,00 10,00 9,50 0,71 2 7,00 14,00 10,50 4,95 2 40,80 52,30 46,55 8,13 2
Eu/Eu* 0,57 0,61 0,59 0,03 2 0,70 0,72 0,71 0,02 2 0,80 0,84 0,82 0,03 2
Cr/Th 5,59 6,35 5,97 0,54 2 4,04 10,34 7,19 4,45 2 72,92 99,75 86,34 18,98 2
Th/Sc 0,72 0,78 0,75 0,05 2 0,70 1,31 1,00 0,43 2 0,11 0,17 0,14 0,04 2
Zr/Sc 11,11 25,20 18,15 9,96 2 17,84 23,94 20,89 4,31 2 3,48 4,74 4,11 0,90 2
Th/U 2,61 4,65 3,63 1,44 2 3,01 3,19 3,10 0,13 2 4,34 5,56 4,95 0,86 2
Table IV.3 : (suite)

133
Formation Fm. Mera (sable) Dépôts quaternaires du Rio Pastaza (sable) Dépôts quaternaires du Rio Pastaza (SGF)
Minimale Maximale Moyenne Déviation St. n Minimale Maximale Moyenne Déviation St. n Minimale Maximale Moyenne Déviation St. n
%wt
SiO2 45,53 1 58,62 1
TiO2 1,23 1 0,88 1
Al2O3 19,28 1 15,62 1
Fe2O3 10,97 1 7,80 1
MnO 0,21 1 0,12 1
MgO 5,09 1 4,76 1
CaO 4,33 1 6,22 1
Na2O 1,75 1 3,56 1
K2O 0,59 1 1,70 1
P2O5 0,20 1 0,22 1
PF 11,22 1 0,86 1
Total 100,40 1 100,36 1
CIA 75,12 1 53,56 1
ppm
Rb 12,10 13,05 12,57 0,67 2 49,71 56,56 53,13 4,84 2 125,56 1
Cs 1,10 1,12 1,11 0,01 2 2,02 2,09 2,06 0,05 2 5,26 1
Ba 594,35 645,22 619,78 35,97 2 710,66 769,43 740,05 41,56 2 809,79 1
Sr 486,42 683,99 585,20 139,71 2 565,20 599,38 582,29 24,17 2 594,65 1
Th 3,97 4,62 4,30 0,46 2 5,42 6,08 5,75 0,46 2 7,22 1
U 0,95 1,04 0,99 0,06 2 1,74 2,08 1,91 0,24 2 2,25 1
Y 17,38 19,00 18,19 1,14 2 14,82 15,44 15,13 0,44 2 21,11 1
Zr 121,06 129,51 125,29 5,98 2 120,33 139,38 129,86 13,47 2 140,87 1
Nb 7,97 8,06 8,02 0,06 2 6,16 6,86 6,51 0,50 2 8,71 1
Hf 3,54 3,61 3,57 0,05 2 3,33 3,87 3,60 0,38 2 4,65 1
Cr 242,47 408,11 325,29 117,12 2 135,99 166,70 151,34 21,71 2 118,28 1
Co 41,20 52,08 46,64 7,70 2 25,84 26,87 26,36 0,73 2 24,34 1
V 205,12 241,59 223,35 25,78 2 166,59 185,33 175,96 13,25 2 162,83 1
La 20,98 21,67 21,33 0,49 2 18,04 18,26 18,15 0,16 2 24,88 1
Ce 38,86 42,30 40,58 2,43 2 33,92 36,64 35,28 1,92 2 41,21 1
Pr 5,28 5,60 5,44 0,23 2 4,37 4,86 4,61 0,35 2 5,86 1
Nd 22,88 24,75 23,81 1,32 2 18,83 19,81 19,32 0,69 2 24,25 1
Sm 4,82 5,61 5,21 0,56 2 3,67 4,13 3,90 0,33 2 4,89 1
Eu 1,26 1,28 1,27 0,01 2 1,05 1,05 1,05 0,00 2 1,35 1
Gd 3,86 4,39 4,13 0,37 2 3,49 3,66 3,57 0,11 2 4,16 1
Tb 0,55 0,62 0,59 0,05 2 0,45 0,51 0,48 0,04 2 0,62 1
Dy 3,30 3,72 3,51 0,30 2 2,77 2,87 2,82 0,07 2 3,64 1
Ho 0,67 0,71 0,69 0,03 2 0,50 0,57 0,53 0,05 2 0,70 1
Er 1,77 1,91 1,84 0,10 2 1,39 1,54 1,47 0,11 2 1,96 1
Tm 0,24 0,27 0,25 0,03 2 0,19 0,21 0,20 0,01 2 0,27 1
Yb 1,48 1,65 1,56 0,12 2 1,21 1,41 1,31 0,14 2 1,79 1
Lu 0,22 0,25 0,23 0,02 2 0,18 0,20 0,19 0,01 2 0,29 1
Sc 26,60 32,10 37,00 13,53 2 13,00 1 17,70
Eu/Eu* 0,79 0,89 0,84 0,08 2 0,84 0,88 0,86 0,02 2 0,91 1
Cr/Th 52,49 102,67 77,58 35,49 2 25,08 27,42 26,25 1,66 2 16,39 1
Th/Sc 0,12 0,17 0,15 0,04 2 0,47 1 0,41 1
Zr/Sc 4,03 4,55 4,29 0,37 2 10,72 1 2,47 1
Th/U 3,83 4,89 4,36 0,74 2 2,92 3,12 3,02 0,14 2 3,20 1
Table IV.3 : (suite)

134
IV.3.1. Eléments majeurs (SiO2, Al2O3, MnO, MgO, CaO, Na2O, K2O, TiO2,
P2O5), LILE (Rb, Ba, Cs, Sr, Th, U), HFSE (Y, Zr, Hf, Nb), et TTE (Cr, Co, V)

IV.3.1.1. Formation oligocène

Dans le diagramme de Herron (Fig. IV.3a), les SGF occupent le champ des shales
alors que les grès sont dans ceux des « Fe-sand » et des « Lith-arenite » (Fig.
IV.3a).

Par rapport aux SGF, les grès ont le rapport SiO2/Al2O3 et des concentrations en
SiO2, Na2O, plus élevés ; le rapport Cr/Th et des concentrations en Zr et Hf sont
légèrement plus élevés. En revanche, les concentrations des autres éléments et le
rapport Th/U sont moins forts dans les SGF que dans les grès (Fig. IV.4, IV.5a et
IV.6).

Par rapport aux PAAS, les SGF sont enrichis en MnO, MgO, Ba, Y, Hf et sont
globalement appauvris dans les autres éléments. Les SGF présentent un rapport
Th/U moins élevé, un rapport SiO2/Al2O3 identique et un rapport Cr/Th supérieur à
ceux des PAAS (Fig. IV.4, IV.5a et IV.6).

IV.3.1.2. Formations néogènes

Dans le diagramme de Herron (Fig. IV.3b), les SGF occupent principalement les
champs des « Shale », « Fe-Shale » et « Wacke » à l’exception d’un échantillon
qui se trouve dans le champ des « Arkoses ». Quelques sables recouvrent les
champs des « Shale », « Fe-Shale » et « Wacke », mais la grande majorité se
reporte dans les champs des « Lith-arenite » et « Fe-Sand » (Fig. IV.3b).

Comparés aux SGF, les sables ont des rapports SiO2/Al2O3 plus élevés et des
rapports Cr/Th et Th/U à peu près identiques (Fig. IV.4 et IV.6). Les sables ont, en

135
outre, des concentrations plus importantes en SiO2, MgO et en certains éléments
lithophiles (LILE) et des concentrations moins importantes dans les autres
éléments (Fig. IV.4 et IV.6).

Les SGF de la Formation Chambira ont les concentrations les plus importantes en
SiO2 et en HFSE et les concentrations plus faibles dans les autres éléments des
SGF néogènes. Par rapport aux PAAS, les SGF ont des concentrations
légèrement supérieures ou identiques à l’exception du Nb qui, lui est appauvrit,
ont des concentrations identiques en éléments de transition (TTE) et sont
appauvris en LILE. Les SGF sont aussi fortement appauvris en éléments mobiles
majeurs ainsi qu’en Al2O3 (Fig. IV.4, IV.5b et IV.6).

IV.3.1.3. Formations fluviatiles quaternaires

Dans le diagramme de Herron (Fig. IV.3c), les échantillons quaternaires, qu’ils


soient SGF ou sables occupent les champs des « Shale » et/ou des « Fe-Shale ».

Les sables de la Formation Mera sont enrichis en SiO2, K2O, Na2O, CaO, MgO,
Ba, Rb, Cs, Sr et en HFSE et ont un rapport SiO2/Al2O3 plus important que les
SGF de la même formation (Fig. IV.4 et IV.5c). En revanche, ces derniers
présentent des concentrations plus importantes dans les autres éléments et des
rapports Cr/Th et Th/U plus élevés (Fig. IV.4 et IV.5c). On peut aussi remarquer la
très faible teneur en LILE (à l’exception de Ba) des SGF de la Formation Mera.
Les sables des dépôts quaternaires du Rio Pastaza ont des concentrations en
TTE plus importantes, en HFSE similaires et en LILE plus faibles que les SGF de
la même formation. Ces derniers ont des rapports Cr/Th plus importants et des
rapports Th/U plus faibles (Fig. IV.6). Par rapport aux PAAS, les SGF sont
appauvris en HFSE et enrichis en TTE et ont des rapports Cr/Th plus importants
(Fig. IV.4. et IV.5c). Les SGF des dépôts quaternaires du Rio Pastaza sont
enrichis en LILE alors que les SGF de la Formation Mera sont appauvris ; ces
derniers ayant des rapports Th/U plus importants (Fig. IV.6).

136
Figure IV.3 : Classification des sédiments analysés dans le diagramme de Herron
(Herron, 1988).

137
Figure IV.4 : Variations des concentrations des différents éléments majeurs (présentés en
% d’oxydes), des éléments en traces (ppm) et du rapport SiO2/Al2O3 pour les formations
étudiées. Le trait blanc à l’intérieur des barres horizontales indique la valeur de la
moyenne. Pour comparaison, le trait vertical indique la concentration moyenne des PAAS.

138
Figure IV.4 (suite)

139
Figure IV.5 : Spiderplots normalisés aux PAAS, pour les concentrations moyennes de
chaque

140
IV.3.2. Terres Rares (REE)

IV.3.2.1. Formation oligocène

Par rapport aux SGF, les grès ont des concentrations en terres rares (REE) moins
importantes mais ils présentent des spectres de terres rares similaires avec un
léger enrichissement en terres rares lourdes (HREE) par rapport aux terres rares
légères (LREE). Les SGF ont par contre des anomalies en Europium moins
importantes (moyenne Eu/Eu*~0,71) que les grès (moyenne Eu/Eu*~0,63) (Fig.
IV.6 et IV.7a).

Par rapport aux PAAS, les grès sont appauvris dans toutes les REE tandis que les
SGF montrent un appauvrissement en LREE et un enrichissement en HREE (Fig.
IV.7a). Les SGF ont des anomalies en Europium moins fortes que les PAAS
(Eu/Eu*~0.66) alors que les grès en ont des plus importantes (Fig. IV.6).

IV.3.2.2. Formations néogènes

A l’exception des sables du paléo-Napo, les sables et les SGF présentent les
mêmes types de spectre de terres rares avec un appauvrissement relatif en LREE
par rapport aux HREE (Fig. IV.7b) ; les sables étant moins concentrés en REE
que les SGF. Les sables du paléo-Napo ont un spectre de terres rares moyen qui
montre un appauvrissement en HREE par rapport aux LREE. Pour la Formation
Arajuno, les sables et les SGF ont à peu près les mêmes valeurs d’Eu/Eu* (Fig.
IV.6). En revanche, les sables de la Formation Chambira ont des anomalies en
Europium moins fortes que les SGF du même âge (Fig. IV.6).

141
Par rapport aux PAAS, les SGF des formations Arajuno et Pebas/Curaray ont des
concentrations légèrement supérieures en HREE et inférieures en LREE alors que
les SGF de la Formation Chambira sont globalement appauvris en REE (Fig.
IV.7b). Les SGF des formations Arajuno et Pebas/Curaray ont des anomalies en
Europium moins importantes que celles des PAAS tandis que les SGF de la
Formation Chambira présentent les anomalies en Europium les plus fortes de tous
les éléments analysés (Fig. IV.6).

IV.3.2.3. Formations fluviatiles quaternaires

Les sables et les SGF des dépôts quaternaires présentent les mêmes types de
spectres de terres rares. Ils sont caractérisés par un enrichissement en terres
rares intermédiaires (MREE), et ont les anomalies en Europium les plus faibles
des sédiments analysés (Fig. IV.6 et IV.7c). Cet enrichissement en MREE est
corrélé à un enrichissement en P2O5 (Table IV.2).

Par rapport aux PAAS, les sédiments quaternaires sont appauvris en REE à
l’exception des SGF de la Formation Mera qui ont des concentrations en REE
supérieures à celles des PAAS (Fig. IV.7c). Les sédiments quaternaires sont
caractérisés par des anomalies en Europium moins fortes que celles des PAAS
(Fig. IV.6).

142
Figure IV.6 : Variation des rapports Eu/Eu*, Cr/Th et Th/U pour les formations étudiées.

143
Figure IV.7 : Diagrammes de terres rares (REE) normalisés aux PAAS.

144
IV.3.3. Isotopes du Nd et Sr.

Les sédiments du rétro-bassin d’avant pays équatorien ont des valeurs gNd(0)
87
variables, comprises entre 2,1 et -13,4. Les rapports isotopiques Sr/86Sr varient
entre : 0,704327 et 0,723775 (Table IV.4).

L’échantillon CONPAZ 44a de la partie supérieure de la Formation Arajuno a la


87
valeur moins élevée en gNd(0) (-13,4) avec un rapport isotopique Sr/86Sr de
0,719517.

Contrairement aux formations néogènes et oligocène, les formations quaternaires


ont des gNd(0) positifs. La Formation Mera a la valeur la plus forte en gNd(0) (2,1)
87
et le plus faible rapport Sr/86Sr de (0,704327). Les dépôts fluviatiles quaternaires
du Rio Pastaza ont un gNd(0) de (1,7) avec un rapport 87Sr/86Sr 0,704399.

145
143
Formations Granulométrie Sr Nd Nd/144Nd ± 2s gNd(0) 87
Sr/86Sr ± 2s
(ppm) (ppm)

Formations fluviatiles
quaternaires
Dépôts quaternaires du
Rio Pastaza
01.01.40.1 sable 565,2 19,81 0,512727 7 1,7 0,704399 8
Fm Mera
CONPAZ 36 sable 486,42 24,75 0,512745 6 2,1 0,704327 9
Formations néogènes
Dépôts fluviatiles du
Paléo-Napo
Na076 sable 76,63 30,53 0,512571 8 -1,3 0,708989 9
Mb. Chambira supérieur
01.04.71.2 SGF 35,74 33,94 0,512141 7 -9,7 0,723775 1
Fm Curaray/Pebas
Na50A SGF 160,04 31,77 0,512214 7 -8,3 0,711466 8
Fm Chambira
JB.22.05.04.2 grès 607,61 11,52 0,512494 7 -2,8 0,704888 9
Fm Arajuno
CONPAZ 44a SGF 125,38 41,15 0,511953 8 -13,4 0,719517 12
01.04.19.2 grès 564,19 32,93 0,512544 8 -1,8 0,706571 8
01.04.16.3 grès 97,12 13,91 0,512443 6 -3,8 0,709560 11
Formation oligocène
Fm Chalcana
01.04.62.1 SGF 139,48 33,04 0,512141 8 -9,7 0,715330 11

Table IV.4 : Compositions isotopiques en Nd et en Sr des sédiments analysés.

146
IV.4. Discussion

La composition chimique des sédiments résulte de l’interaction de plusieurs


facteurs géologiques. Parmi ces facteurs, les plus importants sont la composition
initiale des roches sources (ce qui permet de tracer la provenance des sédiments),
l’intensité de l’altération (avant, pendant et après le transport et le dépôt des
sédiments), l’importance du tri minéralogique lié aux processus sédimentaires
(McLennan, 1989 ; McLennan et al., 1993 ; Condie, 1993 ; Piper, 1974 ; Cox et al.,
1995 ; Roddaz et al., 2005b, 2005c).

L’étude géochimique des sédiments est particulièrement appropriée dans le cas


de sédiments de granulométrie fine (silts, boues ; McLennan et al., 1993). Elle
peut permettre de mettre en évidence le contrôle des processus sédimentaires et
de la composition de la source sur la composition géochimique des sédiments. La
figure IV.8 résume les différents avantages d’une approche géochimique par
rapport à une approche purement pétrographique (d’après McLennan et al., 1993).

147
Figure IV.8 : Approche pétrographique et géochimique des processus sédimentaires et de
la provenance (modifié de McLennan et al., 1993).

Donc, avant de déterminer la provenance des sédiments à partir de leur


composition chimique, il faut d’abord évaluer l’influence de ces différents facteurs
sur les éléments immobiles (Th, REE, HFSE) et les rapports éléments
mobiles/éléments immobiles (Cr/Th, Th/Sc, Th/U) considérés comme étant hérités
de la /des roches sources (voir McLennan et al., 1993 et références à l’intérieur).

Dans ce qui suit, nous évaluons d’abord les effets de l’altération et du tri
minéralogique sur la composition chimique des sédiments équatoriens avant de
discuter la provenance de ces sédiments et leurs éventuelles sources.

148
IV.4.1. Altération

L’indice d’altération chimique (Chemical Index of Alteration ou CIA) est largement


utilisé pour quantifier le degré d’altération de la zone source et pour contraindre
les conditions de paléo-altération des argiles anciennes (Nesbitt et Young, 1982 ;
Fedo et al., 1995 ; Fedo et al., 1996 ; Lee, 2002). Cet indice mesure le degré
d’altération des feldspaths par rapport à des protolithes non altérés. Il se définit
ainsi :

CIA=[Al2O3/(Al2O3+CaO*+Na2O+K2O)] ×100 (en moles )

Où CaO* représente la teneur en CaO dans la fraction silicatée seulement.


Comme nous n’avons pu analyser la teneur en CO2 pour nos échantillons, nous
ne pouvons pas calculer le CaO présent dans les carbonates et ainsi obtenir
CaO*. Afin de s’affranchir de la présence de CaO liée aux carbonates, nous avons
accepté la valeur de CaO si CaO<=Na2O ; dans le cas où CaO>Na2O, nous avons
assumé que la concentration de CaO dans les silicates était égale à celle de Na2O
dans la roche totale, soit CaO=Na2O (Fedo et al., 1995 ; Bock et al., 1998).

Les valeurs de CIA pour les plagioclases non altérés et pour les feldspaths
potassiques sont approximativement égales à 50. Les roches ignées ont des
valeurs de CIA proche de 50, les argiles résiduelles proches de 100 et les
« shales » (sédiments à granulométrie fine) ont des valeurs comprises entre 70 et
75. En conséquence, plus les sédiments analysés auront des valeurs de CIA
élevées, plus ils seront altérés.

Les valeurs moyennes de CIA ainsi que leurs écart-types pour chaque type de
sédiments (p.e. SGF ou grès/sable) de chaque formation sont présentés dans la
figure IV.9 et dans la Table IV.3.

149
Fig. IV.9 : Variation du CIA pour les formations étudiées.

Les SGF de la Formation Chalcana ont des valeurs de CIA (~74) supérieures à
celles de leurs grès (CIA~65), ces derniers ayant un plus grand écart-type. Par
rapport aux PAAS (CIA~70-75), les grès ont des valeurs inférieures montrant ainsi
que ces sédiments sont peu altérés. En revanche, les SGF on des valeurs de CIA
identiques aux PAAS indiquant un degré d’altération identique.

Les grès de la Formation Arajuno ont une valeur moyenne de CIA supérieure à
celle des SGF (Fig. IV.9, Table IV.3). On remarque néanmoins que les écart-types
du CIA moyen des grès sont compris dans ceux des SGF. On peut donc
considérer que les grès et les SGF ont subit la même altération. Comparés aux
PAAS, les sédiments de la Formation Arajuno ont des valeurs moyennes de CIA à
peu près identiques. Ces sédiments ont donc subit une altération plus importante
que les sédiments de la Formation Chalcana. Une seule analyse de CIA est
disponible pour la Formation Curaray dont l’équivalent latéral grossier est
constitué par les grès de la Formation Chambira. Cette analyse se situe parmi les
valeurs de CIA de ces derniers (Fig. V.9, Table IV.3). Les valeurs moyennes de
CIA de la Formation Chambira et Pebas/Curaray sont à peu près identiques à
celles des formations Arajuno et Chalcana et se rapprochent de celles des PAAS

150
indiquant que ces sédiments ont subit une altération modérée (Fig. IV.9,
Table IV.3).

Pour les autres formations, nous n’avons pas pu comparer les SGF et les
grès/sables. Néanmoins, on observe une augmentation des valeurs de CIA au
Miocène supérieur (Formation Chambira) qui atteint son acmé pour les SGF de la
Formation Mera (CIA~100). En revanche, les dépôts holocènes ont une valeur de
CIA très faible (CIA~54) indiquant que ces sédiments n’ont pas été altérés. D’un
point de vue général, et si on met à part les sédiments miocènes supérieurs et les
SGF de la Formation Mera, on notera que les sédiments tertiaires et quaternaires
du bassin d’avant-pays équatorien sont peu altérés et ont des valeurs de CIA
beaucoup moins importantes que les sédiments néogènes amazoniens analysés
par Roddaz et al. (2005b, 2005c).

L’altération a tendance à transformer les feldspaths et le verre (présent dans les


roches volcaniques) en argiles. Cette évolution peut être visualisée sur des
diagrammes ternaires Al2O3-(CaO*+Na2O)-K2O (A-CN-K) (Nesbitt et Young,
1984 ; Fedo et al., 1995). Lors de l’altération, les sédiments ont tendance à
s’enrichir en Al2O3 et à se déplacer vers le pôle Al2O3. Ainsi, les lignes parallèles à
l’axe A-CN indiquent le chemin de l’altération. A l’inverse, à partir des échantillons,
en traçant une ligne parallèle à A-CN, on peut remonter à la composition originelle
du protolithe.

Dans le diagramme A-CN-K (Fig. IV.10), les sédiments équatoriens définissent un


trend parallèle à l’axe A-CN. On peut ainsi en déduire que le protolithe à l’origine
des sédiments tertiaires et quaternaires équatoriens avait une composition
moyenne identique à celle des andésites. Le degré d’altération est variable à
l’intérieur de chaque formation, notamment pour les formations néogènes. On
remarque aussi que l’intensité de l’altération n’est ni corrélé avec l’âge de la
formation, ni avec le degré d’éloignement par rapport aux sources l’alimentant
(p.e. la Formation Curaray, la plus distale, a une valeur de CIA inférieure à la
Formation Chambira, son équivalent proximal), ni avec la granulométrie moyenne

151
des sédiments analysés. La variabilité des valeurs de CIA observée à l’intérieur de
chaque formation est donc caractéristique d’une altération non stationnaire
(Nesbitt et al., 1997) et suppose donc une tectonique active permettant le
soulèvement et l’érosion de tous les sols et roches susceptibles d’alimenter le
bassin d’avant-pays équatorien. Cette altération non stationnaire implique donc
l’alimentation continue en sédiments « frais » du système de bassin d’avant-pays
équatorien durant le Tertiaire.

152
Figure IV.10 : Diagramme ternaire Al2O3-(CaO*+Na2O)-K2O (A-CN-K) en moles pour les
sédiments analysés. Pl : Plagioclase, Ad : Andésite, Ks : Feldspath potassique.

153
IV.4.2. Processus sédimentaires et tri minéralogique

Les processus hydrologiques/sédimentaires affectant les sédiments pendant et


après leur dépôt peuvent favoriser l’accumulation de certains minéraux (tri
minéralogique). En conséquence, le tri minéralogique peut modifier les
concentrations de certains éléments (REE, Th, Zr et Hf) et les rapports éléments
mobiles/éléments immobiles (Cr/Th, Th/U, Th/Sc) utilisés pour déterminer la
provenance des sédiments.

La maturité texturale des grès/sables peut être évaluée par l’intermédiaire du


rapport SiO2/Al2O3 (McLennan et al., 1993). Plus le sédiment est mature
minéralogiquement, plus il aura tendance à être enrichi en quartz, plus le rapport
SiO2/Al2O3 augmentera et plus ce sédiment aura tendance à être appauvri en
éléments en traces. Les rapports SiO2/Al2O3 pour les SGF équatoriens varient
entre 1,3 et 7,7 et sont à peu près similaires à ceux des grès/sables (2,4-7,4). Ces
rapports sont légèrement supérieurs à ceux des PAAS (SiO2/Al2O3 ~3,3). Pour
une même formation, les rapports SiO2/Al2O3 sont plus élevés pour les
grès/sables que pour les SGF (Fig. IV.4). Si on excepte les sédiments de la
Formation Mera et les sédiments quaternaires qui ont des faibles rapports
SiO2/Al2O3, les sédiments équatoriens sont relativement matures d’un point de vue
géochimique.

Le tri sédimentaire aura tendance à enrichir les sédiments matures en minéraux


lourds. Ces derniers sont généralement enrichis en éléments en trace (Zr, Hf et
HREE pour le zircon, REE pour la monazite par exemple (voir McLennan et al.,
1993). On utilise alors le diagramme Th/Sc vs Zr/Sc pour déterminer l’effet des
minéraux lourds sur la composition chimique des sédiments.

On remarque, dans ce type de diagramme (Fig. IV.11) que la relative maturité


géochimique des sédiments équatoriens ne s’accompagne pas d’un
enrichissement en minéraux lourds. En effet, aucun échantillon ne montre un
enrichissement en Zr/Sc lié à l’apport de zircons. La relativement faible

154
concentration en zircons des sédiments équatoriens est confirmée par leurs
concentrations en Zr et Hf en moyenne inférieures aux PAAS (Fig. IV.4). En outre,
les spectres de terres rares ne montrent pas d’enrichissement en HREE par
rapport aux LREE (à l’exception des sédiments oligocènes) et les grès/sables ont
des spectres similaires aux SGF ; ces derniers étant plus enrichis en REE. Le tri
sédimentaire n’a donc pas conduit à une accumulation signifiante de zircons et
d’autres minéraux lourds dans les sédiments équatoriens.

Les processus sédimentaires peuvent aussi permettre l’accumulation de


plagioclase dans les sédiments grossiers au détriment des sédiments plus fins.
Par exemple, McLennan et al. (1990) montrent que les sables des turbidites
profondes d’arc volcaniques ont des valeurs de Eu/Eu* en moyenne de 0,1
supérieures aux valeurs des sédiments plus fins des mêmes turbidites. Ces plus
faibles anomalies en Eu des sédiments grossiers par rapport aux sédiments plus
fins sont causées par une accumulation de plagioclases favorisée par les courants
de turbidites (McLennan et al., 1990 ; 1993). En revanche, en l’absence de
plagioclase dans les roches sources, il n’y a pas de différences dans l’anomalie en
Eu entre les sédiments grossiers et les sédiments plus fins d’un même
environnement de dépôt (Nathan, 1976 ; Bhatia, 1985).

155
Figure IV.11 : Diagramme Th/Sc vs. Zr/Sc pour les sédiments analysés.

D’un point de vue général et en ne tenant pas compte des formations


Chambira/Curaray, il n’y a pratiquement pas de différences dans l’anomalie en Eu
entre les grès/sables et les SGF d’une même formation montrant ainsi que
l’enrichissement en plagioclase lié à des processus sédimentaires a été mineur.
Par exemple, les SGF oligocènes ont des anomalies en Eu inférieures (moyenne
Eu/Eu*~0,70) à celles des grès (moyenne Eu/Eu*~0,63). On trouve la tendance
inverse pour la Formation Arajuno avec les SGF ayant des anomalies en Eu
légèrement supérieures (moyenne Eu/Eu*~0,68) à celles des grès/sables

156
(moyenne Eu/Eu*~0,71). Par contre, dans le cas de la Formation Chambira, on
note une grande différence dans l’anomalie en Eu entre les SGF qui ont de fortes
anomalies en Eu (moyenne Eu/Eu*~0,59) et les grès/sables qui possèdent de
faibles anomalies en Eu (moyenne Eu/Eu*~0,84). Dans ce dernier cas, il est
possible que le tri sédimentaire ait favorisé l’accumulation de plagioclase dans les
grès/sables provoquant une baisse des anomalies en Eu.

Le rapport Cr/Th est très utilisé dans les études de provenance car il est
généralement considéré comme étant discriminant de la source (McLennan et al.,
1993 ; Cullers, 1994). Quelques études récentes (voir Bauluz et al., 2000 et
références à l’intérieur) ont montré que ce rapport pouvait être sujet à des
perturbations post-dépositionnelles et donc que son utilisation devrait être
entreprise avec précaution. Pour les sédiments équatoriens, on peut observer qu’il
n’existe pas de différence dans le rapport Cr/Th entre les grès/sables et les SGF
d’une même formation (Fig. IV.12).

En conclusion, le tri sédimentaire est d’importance mineure en ce qui concerne les


sédiments équatoriens. Les rapports Th/Sc, Cr/Th, l’anomalie en Eu et les
concentrations en REE, Zr, Hf et Th peuvent donc être utilisés pour déterminer la
provenance des sédiments équatoriens comme cela a déjà été fait dans de
nombreuses études (McLennan et al., 1983 ; Taylor & McLennan, 1985 ;
McLennan et al., 1990 ; Wronkiewicz & Condie, 1990 ; Cox et al., 1995 ; Fedo et
al., 1996 ; Cullers & Berendsen, 1998 ; Bauluz et al., 2000 ; Cullers, 2000 ;
Roddaz et al., 2005b, 2005c).

157
Figure IV.12 : Variations par formation des anomalies en Europium (Eu/Eu*) et des rapports Cr/Th et Th/Sc. UCC (Upper Continental
Crust) : Croûte Continentale supérieure (Taylor & McLennan, 19985). Basic sediment : valeurs caractéristiques des sédiments basiques
(Cullers, 2000).

158
IV.4.3. Provenance

87
La figure IV.13 montre les variations des rapports Sr/86Sr et des gNd(0) pour
chaque formation.

Figure IV.13 : Variations isotopiques du rapport 87Sr/86Sr et gNd(0) pour chaque formation.

Les variations isotopiques en Nd des sédiments équatoriens ainsi que leur rapport
Th/Sc sont été reportés dans un diagramme gNd(0) vs. Th/Sc (Fig. IV.14). Sur ce
diagramme, on remarque que les sédiments équatoriens définissent une lignée
entre des valeurs caractéristiques d’arc andésitiques et des valeurs typiques de la
croûte continentale supérieure. Cette co-variation est caractéristique d’une dilution
progressive d’une source initialement andésitique à basique. Les compositions
isotopiques en Nd (gNd(0)) et en Sr (87Sr/86Sr) ont été reportées dans un
87
diagramme isotopique couplé Sr/86Sr vs. gNd(0) (Fig. IV.15). Ces compositions
sont comparées aux sources potentielles comme les laves basaltiques d’Équateur
(Barragán et al., 1998), les roches volcaniques mésozoïques (Rogers &
Hawkesworth, 1989) et néogènes (Kay et al., 1994) des Andes Centrales, les
sédiments de la Dépression Centrale, de l’Altiplano, de la Cordillère Orientale et
de la zone subandine (Pinto, 2003), les sables néogènes du bassin d’avant-pays
amazonien analysés par Basu et al. (1990) et les sédiments néogènes
amazoniens analysés par Roddaz et al. (2005c).

159
Basu et al. (1990) ont défini deux types de sables (Type I et Type II) en se basant
sur leurs caractéristiques minéralogiques et géochimiques. La composition
isotopique et minéralogique de ces sables résulte d’un mélange entre trois
composants : deux composants issus de deux lignées magmatiques différentes de
l’arc volcanique andin et un composant représentant les métasédiments
paléozoïques et mésozoïques dérivant initialement du bouclier brésilien. Les
sables de Type I se différencient des sables de Type II par des gNd(0) plus
positifs.

Sur ce diagramme (Fig. IV.15), les sédiments équatoriens en conjonction avec les
sédiments néogènes amazoniens analysés par Roddaz et al. (2005b) définissent
une hyperbole de mélange entre deux pôles : un pôle andésitique andin et un pôle
felsique cratonique. Globalement, de tous les sédiments amazoniens, les
sédiments équatoriens ont les compositions isotopiques les plus proches du pôle
andésitique. Les rapports Cr/Th et Th/Sc et les anomalies en Eu relativement
faibles des sédiments équatoriens confirment qu’ils étaient alimentés par des
sources basiques à andésitiques (Fig. IV.12).
Dans ce qui suit, nous examinons la provenance des sédiments équatoriens
formation par formation.

IV.4.3.1. Formation oligocène

Les grès et les SGF de la Formation Chalcana sont caractérisés par des spectres
de terres rares relativement plats montrant un léger enrichissement en terres rares
lourdes. Néanmoins, cet enrichissement ne résulte pas d’une forte concentration
en zircon induite par le recyclage sédimentaire (Fig. IV.14). Les anomalies en Eu
sont à peu près similaires à celles de la croûte continentale supérieure et à celles
des PAAS. Les rapports Cr/Th et Th/Sc sont quant à eux légèrement supérieurs.
87
Dans le diagramme Sr/86Sr vs. gNd(0) (Fig. IV.15), la Formation Chalcana se
reporte dans le champ des sédiments de l’Altiplano et dans celui des sables de

160
Type I. La Formation Chalcana a donc une provenance typiquement andine avec
une légère contribution de l’arc volcanique andin.

IV.4.3.2. Formations néogènes

Les sédiments de la Formation Arajuno montrent deux types de provenances qui


sont indépendantes de la granulométrie des sédiments. Une partie des sédiments
est caractérisée par des anomalies en Europium faibles, des rapports Cr/Th
supérieurs et Th/Sc légèrement inférieurs à ceux des PAAS. Dans le diagramme
87
Sr/86Sr vs. gNd(0) (Fig. IV.15), ces sédiments se reportent dans le champ des
roches volcaniques néogènes et dans le champ des sédiments de la Dépression
Centrale eux mêmes dérivés de roches andésitiques à rhyodacitques (Pinto et al.,
2004). Ces sédiments ont donc une provenance andésitique. L’autre partie des
sédiments de la Formation Arajuno est caractérisée par de fortes anomalies en
Europium, des forts rapports Th/Sc et des faibles rapports Cr/Th (Table IV.3 ; Fig.
IV.12). Ces sédiments ont la plus faible valeur d’gNd(0) (-13,4) et ont une
provenance identique aux sédiments de la zone subandine bolivienne (Fig. IV.15).

Les sédiments de la Formation Chambira et leur équivalent latéral dans le bassin


amazonien (i.e. sédiments de la Formation Curaray) ont des anomalies en Eu, des
rapports Cr/Th et des rapports Th/Sc caractéristiques de sédiments basiques à
andésitiques (Fig. IV.12). De plus, ces sédiments se reportent dans les champs
des sédiments de l’Altiplano et des roches volcaniques néogènes des Andes
Centrales (Fig. IV.15). Ces sédiments sont donc issus d’une source
essentiellement andésitique.

Le membre supérieur de la Formation Chambira est caractérisé par de fortes


anomalies en Eu, de forts rapports Th/Sc et de faibles rapports Cr/Th. Dans le
87
diagramme Sr/86Sr vs. gNd(0), l’analyse représentative de ces sédiments a une
composition isotopique similaire aux sédiments de la Cordillère Orientale

161
bolivienne. Ces sédiments sont donc probablement issus des roches
paléozoïques et mésozoïques de la Cordillère Real.

Les dépôts du paléo-Napo ont des anomalies en Europium légèrement inférieures


à celles des PAAS, des rapports Cr/Th et Th/Sc identiques à ceux des PAAS.
87
Dans le diagramme Sr/86Sr vs. gNd(0), l’analyse représentative de ces
sédiments a une composition similaire à celle des roches volcaniques néogènes
des Andes Centrales. Les sédiments du paléo-Napo sont donc essentiellement
dérivés d’andésites.

IV.4.3.3. Formations quaternaires

Ces sédiments ont les plus faibles anomalies en Eu, les plus faibles rapports
Th/Sc et les plus forts rapports Cr/Th des sédiments analysés. Ces sédiments
sont caractérisés par un spectre de terres rares appauvri par rapport aux PAAS et
par de fortes concentrations en Cr et V. Ils ont des gNd(0) positifs et dans le
87
diagramme Sr/86Sr vs. gNd(0), ils se reportent dans le champ des laves
basaltiques d’Equateur. Ces sédiments sont donc issus de sources beaucoup plus
basiques que celles des sédiments néogènes, probablement de basaltes
équatoriens.

162
Figure IV.14 : Diagramme Th/Sc vs. gNd(0) pour les sédiments analysés.

163
Figure IV.15 : Diagramme 87Sr/86Sr vs. gNd(0) pour les sédiments analysés. A : laves
volcaniques équatoriennes (Barragán et al., 1998) ; B) sables de type I (Basu et al.,
1990) ; C) sables de type II (Basu et al., 1990). Roches volcaniques Mésozoïques et
Néogènes selon Rogers & Hawkesworth (1989) et Kay et al. (1994). Les données pour la
Dépression centrale, Altiplano, Cordillère Orientale et Zone Subandine sont disponibles
en Pinto (2003).

164
IV.5. CONCLUSIONS

A partir des analyses géochimiques et des compositions isotopiques en Nd et en


Sr des sédiments équatoriens oligocènes à actuels, cette étude montre que :

Ø Les sédiments analysés ont de valeurs de CIA identiques aux PAAS (mis à
part les argiles de la Formation Mera) et ont subi une altération modérée.
Les sédiments les plus récents sont les moins altérés.

Ø Depuis l’Oligocène, les sédiments équatoriens ont expérimenté une


altération non stationnaire. Cette altération non stationnaire implique donc
l’alimentation continue en sédiments « frais » du système de bassin
d’avant-pays équatorien.

Ø Le tri minéralogique a joué une importance mineure dans la différenciation


chimique des sédiments équatoriens.

Ø Les sédiments équatoriens montrent des caractéristiques géochimiques


andésitiques à basiques bien marquées à partir du Néogène. Ils sont
dérivés de protolithes plus basiques que ceux dont sont issus les sédiments
du bassin d’avant-pays amazonien péruvien et bolivien. On remarque aussi
une évolution temporelle des compositions chimiques des sédiments
équatoriens : les sédiments quaternaires les plus récents ont les
compositions les plus basiques. Ceci implique une source plus basique au
Quaternaire qui semblerait montrer une diminution de la différenciation
crustale au cours du temps.

165
166
CHAPITRE V :

THERMOCHRONOLOGIE ET MODELISATION DE LA
SUBSIDENCE ET DE L’EROSION DU BASSIN
ORIENTE

167
168
Ce chapitre apporte de nouvelles données de thermochronologie permettant de
contraindre quantitativement l’évolution cénozoïque du Bassin Oriente à partir de
modélisations généralement employées pour étudier les systèmes pétroliers.

V.1. DEMARCHE ET METHODES

Nous présentons ici les méthodes et les différents types de données utilisés, ainsi
que le logiciel de modélisation permettant de calibrer l’évolution géodynamique du
bassin à partir des indicateurs de paléotempératures.

V.1.1. Indicateurs de paléotempératures

Les indicateurs de paléotempératures constituent un excellent outil permettant de


reconstruire l’histoire d’un bassin sédimentaire. Les indicateurs de basse
température ou semi-basse température présentent des caractéristiques physiques
ou chimiques qui ont enregistré l’histoire thermique du bassin, et donc
l’enfouissement et l’érosion de ce dernier (Shi et al., 2000).

Dans cette étude, nous utiliserons la réflectance de vitrinite (Ro), l’analyse de traces
de fission et la thermochronométrie (U-Th)/He sur apatite qui sont considérées
comme les outils les plus performants pour ce type d’étude.

V.1.1.1. Réflectance de la vitrinite

Cette méthode est utilisée par les pétroliers pour étudier la maturité des roches
mères, qui dépend de la transformation diagénétique de la matière organique des
roches sédimentaires susceptibles de générer des hydrocarbures.

La vitrinite est un gel (macéré) dérivé des plantes supérieures lignitiques (plantes
terrestres) après décomposition chimique et gélification. Avec l’incrément de la
maturation de la vitrinite, sa composition chimique, sa structure et ses
caractéristiques optiques changent. Ainsi la valeur de réflectance de la vitrinite

169
augmente. Cette réflectance, qui est donc liée à l’action de la température et du
temps, est irréversible (Peters & Cassa, 1994 ; Shi et al., 2000 ; Sweeney &
Burnham, 1990). Elle enregistre l’histoire de l’enfouissement sédimentaire. La
vitrinite n’est pas commune dans les sédiments plus anciens que l’Ordovicien
puisqu’elle est dérivée des plantes terrestres.

Pour mesurer la réflectance de la vitrinite (Ro), le kérogène est isolé de sa roche


sédimentaire et observé en lame mince (Fig. V.1). Les mesures sont obtenues à
partir du pourcentage de lumière incidente réfléchie par les particules de vitrinite
sous immersion d’huile. L’indice «o» dans Ro fait référence à l’immersion dans l’huile
(oil immersion).

Figure V.1 : Exemple de vitrinite en lame mince

V.1.1.2. Traces de fission

Une trace de fission sur apatite ou zircon minéraux que l’on trouve dans la plupart
des dépôts gréseux – est la zone disturbée dans la structure du cristal, causée par la
fission générée par la décomposition radioactive.

170
Une trace fraîche est une zone cylindrique qui finit par deux bouts coniques. Quand il
y a augmentation de la température et donc de l’enfouissement sédimentaire, les
traces s’amincissent et rétrécissent, et disparaissent instantanément à l’échelle des
temps géologiques à partir de ~110°C pour les apatites. Ce phénomène est connu
comme «track annealing» (effacement ou cicatrisation de la trace par recuisson ;
Ketcham et al., 1999 ; Farley et al., 2001 ; Ehlers & Farley, 2003). Pour des
températures inférieures à 110°C, cette cicatrisation devient plus lente jusqu’à
devenir négligeable pour des températures inférieures à 60°C. On définit trois zones
de stabilité thermique des traces latentes (Fig. V.2) (Wagner & Storzer, 1972 ;
Tagami & Shimada, 1996) :

i. La zone d'instabilité totale (ZIT), où la température est supérieure à 120±10°C pour


les apatites et supérieure à 320°C pour les zircons, est un domaine "d'effacement"
total des traces fossiles. Dans cette zone, les traces latentes ont une durée de vie
très brève en raison d'une réorganisation rapide plus ou moins parfaite du réseau
cristallin, due à l'influence de la température ambiante (Wagner & Storzer, 1972) ;

ii. La zone de rétention partielle (ZRP) est la zone d'enregistrement partiel des
traces. Dans cette zone, le réseau cristallin ne se réorganise pas totalement, les
traces latentes sont encore révélables. La ZRP est comprise entre 120°C et 60°C
(pour les apatites), 320°C et 220°C (pour les zircons) ;

iii. La zone de stabilité totale (ZST) est la zone d'enregistrement total des traces. De
la température de surface à 60°C pour les apatites et jusqu’à ~220°C pour les
zircons, il n'existe qu'une influence minime sur la longueur des traces qui est alors
plus grande que celle mesurée sur les minéraux ayant séjournés dans la précédente
zone et proche des longueurs des traces induites produites en réacteur nucléaire.

Finalement, l’évolution des longueurs de traces en fonction de la température


permet, en la modélisant, d’obtenir une histoire thermique continue (Laslett et al.,
1987 ; Duddy et al., 1988 ; Green et al., 1989, 1986).

171
Figure V.2 : Schéma où on peut observer la distribution de trois zones de stabilité thermique
pour les minéraux de zircon et d’apatite : Zone I (ZIT), zone d'instabilité totale ; Zone II
(ZRP), zone de rétention partielle ; Zone III (ZST), zone de stabilité totale (D’après Bigot-
Cormier, 2002)

Pour un niveau stratigraphique donné, si la température diminue à la suite d’une


baisse de la profondeur d’enfouissement (par exemple pendant une érosion), de
nouvelles traces se forment dans les apatites pendant le nouveau passage à
l’isotherme 110°C. Quand ces traces fraîches sont conservées, elles peuvent être
datées.

V.1.1.3. (U-Th)/He

La thermochronométrie (U-Th)/He donne des âges de refroidissement correspondant


à une fermeture du système à très basse température ; environ 80°C dans le cas de
l’apatite (Zeitler et al., 1987 ; Lippolt et al., 1994 ; Wolf et al., 1996, 1998 ; House et
al., 1997 ; Farley, 2000, 2002). Cette méthode est basée sur l’émission de particules
238
alpha (noyaux d’hélium) lors des processus de désintégration radioactive de U,
235
U, 232Th (Farley, 2002). La mesure précise des teneurs actuelles en 4He, 238U, 235U
232
et Th permet donc d’obtenir un âge t, qui correspond au temps écoulé depuis que

172
l’4He est retenu dans le système cristallin. La relative abondance de l’apatite dans les
roches de la croûte terrestre et sa concentration moyenne (10 à 50 ppm) en U et Th
(quantité suffisante pour produire de l’4He mesurable) en font un minéral important
pour l’application de la méthode (U-Th)/He. D’autres minéraux, par exemple le
sphène (Reiners & Farley, 1999 ; Pik et al., 2003) et le zircon (Reiners & Farley,
2002 ; Tagami et al., 2002), peuvent être également utilisés. Toutefois, ils ont des
caractéristiques de diffusion de l’hélium pour l’instant moins bien calibrées.

Comme dans le cas des traces de fission, l’âge (U-Th)/He obtenu sur un échantillon
ne représente qu’un âge maximum pour la traversée de l’isotherme ~80°C (dans le
cas de l’apatite). Wolf et al. (1998) et House et al. (1999) définissent des zones de
stabilité thermique : la zone de rétention partielle pour l’He (HeZRP) avec des
températures limite comprises entre ~90°C et ~40°C qui recoupent celles de la zone
de rétention partielle (ZRP) des traces de fission dans les apatites (60°C – 110°C,
p.e. Lastett et al., 1987). Ainsi la méthode (U-Th)/He complémente l’histoire
thermique donnée par les analyses de traces de fission dans les apatites (p.e.
Spikings & Crowhurst, 2004).

L’analyse de traces de fission et la thermochronométrie (U-Th/He) sur apatite sont


donc des méthodes quantitatives qui peuvent être utilisées pour estimer des
épaisseurs de sédiments érodés, ainsi que des vitesses d’érosion, quand l’âge
mesuré est inférieur à l’âge stratigraphique du sédiment. Cette méthode est souvent
utilisée au front des chaînes pour dater la mise en place des structures tectoniques
et reconstituer la propagation des prismes chevauchants (Fig. V.3).

173
Figure V.3 : Schéma d’un système contrôlé par un prisme chevauchant en zone proximale
de bassin d’avant-pays (wedge top), où l’on peut observer la trajectoire suivie par l’apatite
avant l’échantillonnage en surface (D’après Hermoza, 2004).

V.1.2. Données

Réflectance de vitrinite

Ces données ont été fournies en grande partie par Petroproducción, partenaire de
l’IRD en Equateur. Elles correspondent à des données de roches mères pétrolières
(réflectance de vitrinite (Ro) et type de kérogène), et proviennent de forages
d’exploration et d’affleurements.

Apatites

Nous avons échantillonné dans la zone subandine les formations les plus anciennes
pouvant avoir été enfouies à des températures supérieures à 110°C. Les échantillons
sont localisés sur la carte de la figure V.4 ; ils proviennent du Dôme du Napo, de la

174
Dépression Pastaza et de la Cordillère de Cutucú. Les analyse de traces de fission
et (U-Th)/He ont été réalisées par Apatite to Zircon, Inc. (2000, 2005) (Annexe 2).

Figure V.4 : Carte de localisation des échantillons prélevés, des puits et des coupes étudiés.

175
Thermicité

Pour estimer les températures du sous-sol et ainsi caractériser sa thermicité actuelle


(Fig. V.5), qui sera utilisée pour les modélisations, nous avons compilé les valeurs de
température de fond de puits (BHTs) à partir des diagraphies de plus de 100 forages
dans le Bassin Oriente (Rapports internes de Petroproducción). La valeur moyenne
du gradient géothermal actuel ainsi obtenue est de ~22 °C/Km.

Profondeur (m)
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500
0,0

20,0
y = 0.022x + 24.04
R2 = 0.843
40,0
Température (°C)

60,0

80,0

100,0

120,0

140,0

température de fond de puits Profile de température

Figure V.5 : Estimation du gradient géothermal moyen actuel dans le Bassin Oriente.

V.1.3. Modélisations

Nous avons utilisé, pour réaliser les modélisations des indicateurs de


paléotempératures, le logiciel Genex Single Well (BEICIP-FRANLAB, 2003) qui est
un logiciel permettant de modéliser la maturité des roches mères pétrolières sur une

176
colonne sédimentaire (1D). Ce logiciel reproduit l’histoire thermique (calibrée par des
indicateurs de paléotempératures), la subsidence et l’érosion des bassins
sédimentaires.

Les données introduites à partir de puits réels ou fictifs sont: profondeurs et âges des
niveaux stratigraphiques ; lithologie et épaisseurs des formations sédimentaires ;
valeurs de porosité ; température de surface ; température de fond de puits ; valeurs
mesurées ou évaluées de réflectance de vitrinite ou de paléo températures ;
périodes et valeurs d’érosion. Après calibrage de l’histoire de la thermicité, la
modélisation se fait par essais et erreurs en rentrant plusieurs options dans
l’évolution géodynamique de la colonne sédimentaire (limites stratigraphiques,
valeurs d’érosion).

V.2. RESULTATS ET MODELISATIONS

Pour l’étude des paléotempératures et la modélisation du bassin, nous avons


différencié la partie sud de la partie nord du bassin, et travaillé le long de deux
coupes structurales. Ces coupes de référence (localisation sur Fig. V.4) permettent
de repositionner les indicateurs de paléotempératures et leur évolution par rapport
aux différentes unités morphotectoniques et zones de dépôt du bassin d’avant-pays.
Elles ont été construites dans le cadre de la convention IRD-Petroproducción à partir
de données de surface et de sub-surface (puits et sismique).

V.2.1. La partie sud du Bassin Oriente

C’est dans cette partie que l’on rencontre la plus grande épaisseur de sédiments
néogènes. La modélisation thermique du bassin y a été réalisée à partir de deux
puits et de deux affleurements (Fig. V.6).

177
Figure V.6 : Coupe, puits et affleurements étudiés dans la partie sud du Bassin Oriente
(localisation sur Fig. V.4).

V.2.1.1. Apatites

Formation Misahuallí

Nous n’avons qu’un seul échantillon pour l’analyse de traces de fission d’apatite
(AFTA), mais ce dernier est de très bonne qualité d’après Apatite to Zircon Inc.,
(2000). Il s’agit de l’échantillon de Patuca (AFTA) provenant de la Formation
Misahuallí, qui affleure seulement dans la zone subandine (cf. Fig. V.6). La
Formation Misahuallí correspond à une séquence volcano-détritique formée lors de
la mise en place de l’arc volcanique jurassique moyen (Romeuf et al., 1995 ;
Chapitre II).

Les âges de traces de fission d’apatite et leurs longueurs sont fortement corrélées
avec la solubilité de leur grain d’apatite «hôte» qui ont subit un temps de résidence
significatif à des températures supérieures à ~70°C (Burtner et al., 1994).

Le paramètre utilisé pour quantifier la solubilité est nommé «Dpar» (Donelick et al.,
2000). Le Dpar est le diamètre maximal de la trace de fission d’apatite parallèle à
l’axe cristallographique «C», à l’intersection avec la surface polie de l’apatite (Fig.
V.7).

178
Figure V.7 : Deux types de «Dpar» différents (Apatite to Zircon Inc., 2000).

Les traces de fission des grains d’apatite, qui présentent de petites valeurs de Dpar,
subissent généralement un «annealing» rapide. Pour une valeur de Dpar de 1,50 µm
(une apatite riche en fluorine), les traces de fission ne résistent généralement pas à
une température supérieure à 110°C. Pour une valeur de Dpar de 3,00 µm (une
apatite riche en chlore), les traces de fission peuvent résister jusqu’à plus de 150°C
(Donelick et al., 2000).

Dans l’échantillon de Patuca, apparaissent deux populations de traces de fission


d’apatite: une population dominante, avec un «annealing» rapide pour un Dpar de
1,67 µm ; et une population avec «annealing» lent pour un Dpar de 3,03 µm. Les
traces de fission les plus jeunes dans la population de grains d’apatite de Dpar =
1,67 µm sont estimées à 33,9 ± 2,9 Ma pour une longueur de la trace de 14,3 ± 1,0
µm. Dans cette population, l’âge de la trace de fission la plus ancienne peut être
modélisée jusqu’à 46 Ma avec le logiciel AFTsolve (Apatite to Zircon, Inc., 2000), en
considérant les contraintes géologiques comme la température actuelle de surface et
l’évolution géodynamique supposée du bassin (Fig. V.8). Cet âge représente la

179
période de refroidissement (timing of cooling) où l’échantillon de Patuca est remonté
à l’isotherme 110°C.

Figure V.8 : Modélisation AFTsolve de l’AFTA de Patuca.

La population de grains d’apatite de Dpar = 3,03 µm, qui ne peut être annulée qu’à
partir de 150 °C, donne un âge de traces de fission plus ancien (174 ± 48 Ma) pour
une longueur de trace de 12,0 ± 1,6 µm. Cette valeur représente l’âge
stratigraphique de la Formation Misahuallí que nous avons échantillonnée, et qui a
été étudiée par Romeuf et al. (1995) dans cette région.

V.2.1.2. Réflectance de vitrinite

Nous avons utilisé les données de réflectance de vitrinite des puits Amazonas – 1 et
Bobonaza – 1, et d’un affleurement de la zone subandine sur le flanc est de la
Cordillère de Cutucú (cf. Fig. V.6 et Tableau V.1).

180
Les échantillons proviennent de la Formation Napo (cf. Chapitre II), qui est la roche
mère principale du Bassin Oriente et correspond à des argiles et calcaires marins
(Tschopp, 1953 ; Dashwood & Abbotts, 1990 ; Jaillard, 1997).

Puits / Formation Profondeur Ro


affleurement (m) (%)
Bobonaza-1 Napo 4108 0.58
Bobonaza-1 Napo 4187 0.58
Bobonaza-1 Napo 4309 0.59
Amazonas-1 Napo 2901 0.57
Amazonas-1 Napo 2987 0.58
Amazonas-1 Napo 3022 0.61
Shaime Napo affleurement 0.59

Table V.1 : Données de réflectance de vitrinite pour la partie sud du Bassin Oriente

V.2.1.3. Modélisations

Calibration de la thermicité

Pour modéliser l’histoire thermique d’un bassin, il faut connaître sa thermicité


actuelle et passée. Cette dernière est contrainte par l’évolution géodynamique du
bassin et doit être calibrée à partir des données actuelles.

La mesure la plus utilisée pour estimer la thermicité de la croûte est le flux de chaleur
«Heat flow» (quantité de chaleur traversant une surface donnée par unité de temps).
Néanmoins, les études du flux de chaleur dans les bassins sédimentaires sont
généralement plus difficiles que sur le socle cristallin. En effet, les roches
sédimentaires tendent à avoir des perméabilités plus hautes et sont plus exposées
aux perturbations hydrologiques (Lee & Deming, 1999).

181
Dans le cas de notre étude, nous ne possédons pas de données de températures
actuelles de haute précision. Les données disponibles sont les températures de fond
de puits (BHTs) prises dans les diagraphies de forages pétroliers (cf. Fig. V.5). Nous
avons utilisé pour la calibration de la thermicité de la partie sud du bassin le puits
Bobonaza – 1 (localisation sur Fig. V.6), car il est situé actuellement dans la zone la
plus profonde du Bassin Oriente, et à priori correspond au puits le moins soumis à
l’érosion.

La calibration de la thermicité du puits Bobonaza – 1, réalisée avec Genex à partir de


la température actuelle de fond de puits et de valeurs de réflectance de vitrinite dans
la Formation Napo, nous donne une valeur de flux de chaleur de 19 mW/m2 au
niveau du socle, et de 38 mW/m2 en surface (Fig. V.9). Cette valeur est considérée
comme normale dans un contexte de rétro-bassin d’avant–pays (Beicip–Franlab,
2003).

Il semble qu’il n’existe pas de grandes variations du flux de chaleur liées à une
variation de l’épaisseur de la croûte (amincissement, rifting) dans le Bassin Oriente
depuis le Crétacé supérieur, puisqu’il fonctionne depuis cette époque comme un
bassin d’avant-pays (Dashwood & Abbotts, 1990 ; Baby et al., 1999b). De plus, l’arc
magmatique du Jurassique moyen (Misahuallí) s’est mis en place sur une croûte
continentale relativement normale (Romeuf et al., 1995). Nous avons donc considéré
pour ces modélisations un flux de chaleur constant de 19 mW/m2 à la base du socle
(croûte et partie supérieure du manteau), et une épaisseur moyenne du socle de 45
Km.

182
a)

b)

Figure V.9 : Calibration du flux de chaleur dans le puits Bobonaza – 1. a) T° versus


profondeur, b) Flux de chaleur versus profondeur.

183
Le puits Bobonaza – 1
La modélisation du puits Bobonaza – 1, calibrée à partir des valeurs de réflectance
de vitrinite de la Formation Napo (Fig. V.10) en appliquant le modèle de thermicité
défini précédemment, montre que les niveaux de roche mère de la Formation Napo
sont actuellement à leur profondeur d’enfouissement maximale et que la colonne
sédimentaire rencontrée dans le puits n’a donc pas subit d’érosion. Cette colonne
contient aux alentours de 2200 m de sédiments néogènes.

a)

184
b)
Figure V.10 : Modélisation GENEX du puits Bobonaza – 1. a) Subsidence et soulèvement
tectonique; b) Ro versus profondeur.

Le puits Amazonas – 1
La modélisation (Fig. V.11) montre que les roches mères de la Formation Napo
atteignent leur enfouissement maximum et leur pic de température pendant le Mio –
Pliocène, avant d’être érodées de ~800 m. Cette valeur est peut-être surestimée
puisqu’il est possible que le gradient géothermal au niveau du puits Amazonas – 1
soit plus élevé que la moyenne du bassin (le socle étant plus proche de la surface).
L’absence de calage stratigraphique précis dans les sédiments néogènes du bassin
d’avant–pays ne permet pas de connaître avec exactitude le début du processus
d’érosion, que nous avons considéré à 10 Ma. Cet âge correspond au début de
l’exhumation de la zone subandine mis en évidence par Ruiz (2002). Nous l’avons
utilisé pour l’ensemble des modélisations.

185
a)

b)
Figure V.11 : Modélisation GENEX du puits Amazonas – 1. a) Subsidence et soulèvement
tectonique; b) Ro versus profondeur.

186
AFTA de Patuca
Dans le cas de Patuca, nous avons reconstitué la colonne sédimentaire érodée à
partir de 46 Ma, âge de la remontée à l’isotherme 110°C, comme nous le montre
l’AFTA (cf. 5.2.1.1.). L’isotherme 110°C est ainsi modélisé sous une colonne
sédimentaire de ~4,2 Km d’épaisseur (Fig. V.12).

D’après les contraintes géologiques régionales, cette épaisseur de sédiments érodés


à partir de ~46 Ma correspondrait approximativement à : 210 m de la Formation
Hollín ; 250 m de la Formation Napo inférieur ; 290 m de la Formation Napo
supérieur ; 800 m de la Formation Tena et 2500 m de Formation Tiyuyacu inférieur
(cf. Chapitre II pour stratigraphie).

a)

187
b)

Figure V.12 : Reconstitution (Genex) de la colonne sédimentaire de Patuca avant l’érosion et


le refroidissement. a) Subsidence et soulèvement tectonique; b) T° versus profondeur.

Ro de Shaime

La valeur de réflectance de vitrinite obtenue à partir de cet affleurement permet de


contraindre l’estimation de l’érosion de cette partie de la zone subandine. L’épaisseur
de la colonne sédimentaire érodée et nécessaire pour obtenir la valeur de Ro de
0,59 mesurée dans l’échantillon de la Formation Napo, est de ~4000 m (Fig. V.13).
Les épaisseurs des différentes formations utilisées sont celles des puits avoisinants
comme Bobonaza – 1 et Macuma – 1 (cf. localisation sur Fig. V.6).

188
a)

b)

Figure V.13 : Modélisation GENEX de la colonne sédimentaire de Shaime. a) Subsidence et


soulèvement tectonique; b) Ro versus profondeur.

189
V.2.1.4. Taux de subsidence et d’érosion

L’évolution qualitative et quantitative des dépôts dans un rétro-bassin d’avant-pays


enregistre l’interaction des processus de déformation, érosion, transport, et
sédimentation. L’étude quantitative du remplissage sédimentaire peut permettre de
comprendre la dynamique du bassin et de la chaîne de montagne associée.

Les courbes de subsidence et d’érosion sont directement obtenues des


modélisations Genex calibrées par les indicateurs de paléotempératures.

Les taux de subsidence et d’érosion calculés sont reportés sur la coupe de la figure
V.14.

Figure V.14 : Taux d’érosion et différentes zones de dépôt reportés sur la coupe structurale.

190
AFTA de Patuca
Les données d’AFTA indiquent que le refroidissement correspond à une exhumation
qui commence il y a 46 Ma sur le flanc ouest de la Cordillère de Cutucú. L’épaisseur
maximale de sédiments dans cette partie du bassin a été atteinte pendant la
sédimentation de la Formation Tiyuyacu à l’Eocène inférieur. La modélisation Genex
(Fig. V.12) montre qu’il manque actuellement environ 4200 m de sédiments pour
atteindre une température de 110°C. Cette valeur nous donne un taux d’érosion de
0,09 mm/a pour les derniers 46 Ma. Cette érosion se répartit sur deux périodes
principales qui sont l’Eocène moyen - Oligocène basal et la fin du Néogène (Spikings
et al., 2000 ; Christophoul et al., 2002a). Les données d’AFTA semblent montrer que
le refroidissement s’est produit de manière continue et qu’il n’y a pas eu
d’enfouissement entre les deux périodes d’érosion.

L’érosion de l’Eocène moyen, qui commence il y a ~46 Ma, peut être interprétée
comme liée à un phénomène de décharge orogénique (orogenic unloading), du à un
rééquilibrage isostatique comme le montrent Christophoul et al. (2002a) en
appliquant le concept de stratigraphie réciproque (Catuneanu et al., 1997) au Bassin
Oriente. L’érosion de la fin du Néogène est due à la déformation et au soulèvement
de la zone subandine.

Ro de Shaime

La présence de sédiments néogènes sur le flanc oriental de la « Serranía de


Shaime » (front subandin) montre qu’il y a eu dépôt entre les périodes d’érosion de
l’Eocène moyen et de la fin du Néogène. La modélisation Genex (Fig. V.13 et Fig.
V.15) indique que si l’érosion de l’Eocène moyen est de 1000 m – valeur imposée au
modèle d’après le contexte régional – l’érosion due au soulèvement subandin est
d’approximativement 4 Km depuis la fin du Néogène. En estimant que cette érosion
a commencé il y a 10 Ma, on obtient un taux d’érosion de 0,4 mm/a comparable à
celui calculé par Poulenard et al. (1999) dans la Cordillère Orientale (Real)
d’Equateur pour la même période.

191
Fig. V.15 : Taux de subsidence et d’érosion calculés sur l’affleurement de Shaime à partir de
la modélisation Genex.

Le puits Bobonaza – 1
Au centre du bassin (Fig. V.14), la modélisation Genex du puits Bobonaza – 1 (Fig.
V.10 et Fig. V.16) montre qu’il n’y a pas d’érosion à la fin du Néogène. La
sédimentation a été continue après l’érosion de l’Eocène moyen ; elle est en
moyenne de ~0,2 mm/an durant le Néogène et actuellement (Fig. V.16). Cette partie
est la plus subsidente du bassin et correspond à la zone de dépôt de foredeep au
sens de DeCelles & Gilles (1996). Vers le sud, le Bassin Marañón correspond à la
prolongation de cette zone de foredeep (p.e. Roddaz et al., 2005a).
Pour l’Eocène moyen, le taux d’érosion déduit de la modélisation Genex est de 0,6
mm/an.

192
Figure V.16 : Taux de subsidence et d’érosion calculés dans le puits Bobonaza – 1 à partir
de la modélisation Genex.

Le puits Amazonas – 1
La modélisation Genex (Fig. V.11 et Fig. V.17) met en évidence une érosion récente
de 800 m dans cette partie du bassin. Vu la position orientale de ce puits dans le
système d’avant-pays (Fig. V.14), on peut attribuer cette érosion à la mise en place
et au soulèvement d’un bourrelet périphérique (forebulge). En considérant que ce
soulèvement commence il y a environ 10 Ma, on obtient un taux d’érosion de 0,08
mm/an beaucoup plus faible que dans la zone subandine. Au sud, la prolongation de
ce forebulge correspond probablement au forebulge de l’Arche d’Iquitos en bordure
orientale du bassin Marañón (Roddaz et al., 2005a).

193
Figure V.17 : Taux de subsidence et d’érosion calculés dans le puits Amazonas – 1 à partir
de la modélisation Genex.

194
V.2.2. La partie nord du Bassin Oriente

Dans cette partie du bassin, l’épaisseur des sédiments néogènes est beaucoup
moins importante. La modélisation thermique du bassin y a été réalisée à partir de
trois puits et de deux affleurements (Fig. V.18).

Fig. V.18 : Coupe, puits et affleurements étudiés dans la partie nord du Bassin Oriente
(localisation sur Fig. V.4).

V.2.2.1. Apatites

Formation Misahuallí

L’échantillon de la Formation Misahuallí (J.B.10.05.04.2) provenant du Dôme du


Napo (Rio Hollín : piste Narupa – Loreto ; cf. carte de localisation, Fig. V.4), non
loin de son contact avec la couverture sédimentaire crétacée, ne montre pas deux
populations de traces de fission dans l’apatite comme pour l’échantillon de Patuca
(Formation Misahuallí de la Cordillère du Cutucú, voir ci-dessus). L’âge obtenu de
172 ± 11 Ma (Pooled Fission Track age de Apatite to Zircon, Inc., 2005 ; Fig. V.19
et Annexe 2) correspond à l’âge stratigraphique de la Formation Misahuallí (p.e.
Romeuf et al., 1995 ; Ruiz, 2002). Il n’y a donc pas eu d’enfouissement sous
l’isotherme 110°C et les traces de fission n’ont pas pu enregistrer le soulèvement
du Dôme du Napo.

195
Fig. V.19 : Simulation AFTSolve pour la Formation Misahuallí (Rio Hollín).

En considérant que le gradient géothermal a été relativement constant depuis le


Crétacé (entre 30 °C/Km et 22 °C/Km), on peut en conclure que le substratum du
Bassin Oriente au niveau du Dôme du Napo (Formation Misahuallí) n’a jamais été
enfoui sous plus de 3 à 4 Km de sédiments crétacés et cénozoïques.

Granite d’Abitagua

L’échantillon analysé (J.B.10.05.04.1) provient d’une partie non altérée du granite


d’Abitagua mis à jour pendant les travaux d’élargissement récents de la piste
Narupa – Cosanga (cf. carte de localisation de la Fig. V.4). Cet échantillon nous a
donné d’importants renseignements sur l’histoire thermique du granite d’Abitagua.

Dans la figure V.20 (Apatite to Zircon, Inc., 2005), nous pouvons voir que
l’échantillon de granite (âge stratigraphique ~175 Ma) est rentré rapidement dans
la zone de rétention partielle de traces de fission (60°C – 110°C) à 15,7 ± 1,9 Ma.
Ce refroidissement du à l’exhumation du granite peut être interprété comme l’âge
du début de son soulèvement tectonique. On voit d’ors et déjà avec ces données
que le granite d’Abitagua a été plus exhumé que le Dôme du Napo, ce qui

196
confirme l’importance du rejet du chevauchement qui sépare ces deux unités (cf.
carte Fig. V.4 et coupe Fig. V.18).

Fig. V.20 : Simulation AFTSolve pour le Granite d’Abitagua.

La datation (U-Th)/He réalisée sur le même échantillon suggère qu’à partir de 9,46
± 0,22 Ma celui-ci se trouvait à une température inférieure à 70 ± 5 °C (Apatite to
Zircon, Inc., 2005, cf. Annexe 2). Cette donnée couplée à la précédente va
permettre de calculer le taux d’exhumation du granite d’Abitagua (cf. 5.2.2.4).

V.2.2.2. Réflectance de vitrinite

Nous avons utilisé les données de réflectance de vitrinite des puits Pungarayacu –
30, Tiguino – 1 et Ishpingo – 2 situés dans les différentes zones de dépôts du
bassin d’avant-pays (cf. Figures V.4 et V.18). Les analyses proviennent de la base
de la Formation Napo ou du sommet de la Formation Hollín (cf. Chapitre II pour
stratigraphie).

197
V.2.2.3. Modélisations

Calibration de la thermicité

L’histoire thermique de la partie nord du Bassin Oriente ne présente pas à priori


de différences avec sa partie sud (cf. 5.2.1.2), puisque le contexte géodynamique
est identique. Nous avons donc utilisé ici aussi un flux de chaleur constant de 19
mW/m2 à la base du socle (croûte et partie supérieure du manteau), et une
épaisseur moyenne du socle de 45 Km.

Le puits Pungarayacu – 30

Le champ pétrolier Pungarayacu (rivière d’asphalte en Quechua) est localisé dans


le Dôme du Napo, près du contact avec le granite d’Abitagua (Fig. V.4). Le puits
Pungarayacu – 30 se situe au sud du champ, dans la terminaison méridionale du
Dôme du Napo, et démarre sur la Formation Tena (cf. Chapitre II). La
modélisation des données de réflectance de vitrinite (Fig. V.21) montre qu’une
colonne de ~1,7 Km de sédiments cénozoïques a été érodée. Nous avons
considéré dans cette modélisation, comme pour le sud du bassin, que cette
érosion se produisait durant les 10 derniers millions d’années. Nous utiliserons cet
âge pour l’ensemble des modélisations. Les épaisseurs des différentes formations
utilisées sont celles du synclinal de Talag situé plus au sud.

198
a)

b)

Figure V.21 : Modélisation GENEX du puits Pungarayacu – 30.


a) Subsidence et soulèvement tectonique; b) Ro versus profondeur.

199
Le puits Tiguino – 1

Le puits Tiguino – 1 est localisé dans le « Corredor Sacha-Shushufindi » au centre


du Bassin Oriente. La modélisation des données de réflectance de vitrinite montre
que la Formation Napo n’est pas actuellement à sa profondeur maximale, et que
~250 m de sédiments néogènes ont été érodés (Fig. V.22).

a)

200
b)
Figure V.22 : Modélisation GENEX du puits Tiguino – 1. a) Subsidence et soulèvement
tectonique; b) Ro versus profondeur

Le puits Ishpingo – 2

Dans la partie orientale du bassin, la modélisation calibrée à partir des données


de réflectance de vitrinite du puits Ishpingo – 2 montre que les roches de la
Formation Napo atteignent leur enfouissement maximum et leur pic de
température probablement pendant le Miocène. Cette modélisation montre aussi
qu’il y a eu une érosion de ~1220 m de sédiments néogènes (Fig. V.23).

201
a)

b)
Figure V.23 : Modélisation GENEX du puits Ishpingo – 2. a) Subsidence et soulèvement
tectonique; b) Ro versus profondeur

202
V.2.2.4. Taux de subsidence et d’érosion

Les taux de subsidence et d’érosion calculés à partir des modélisations


précédentes sont reportés sur la coupe de la figure V.24.

Figure V.24 : Taux d’érosions déduits des modélisations et reportés sur la coupe
structurale, montrant que les différentes « zones de dépôt » sont soumises à l’érosion
durant les 10 derniers millions d’années. Les valeurs des taux d’érosion pour le granite
d’Abitagua (Miocène moyen et Miocène supérieur – Actuel) varient selon le gradient
géothermal considéré (30 – 22 °C/Km).

AFTA du granite d’Abitagua

En combinant les données de (U-Th)/He et d’AFTA (cf. 5.2.2.1), on peut calculer


que l’échantillon du granite d’Abitagua s’est refroidit de 6,41 °C/Ma entre ~15,7 Ma
et ~9,5 Ma ; ce qui donne un taux d’exhumation compris entre 0,22 et 0,3 mm/a
pour cette période, en utilisant un gradient géothermal de 30 °C/Km à 22 °C/Km.
Sachant que le refroidissement se fait d’une façon constante et que la température
de surface actuelle est de 20 °C, pour le même échantillon, on obtient depuis ~9,5
Ma un taux de refroidissement de 5,26 °C/Km, et des taux d’exhumation/érosion
compris entre 0,18 – 0,24 mm/an.

203
Le puits Pungarayacu – 30

La présence de sédiments néogènes préservés dans la terminaison sud du Dôme


du Napo (p.e. Synclinal de Talag) montre qu’il y a eu dépôt avant la déformation
de la zone subandine et soulèvement et érosion du Dôme. La modélisation Genex
(Figures V.18 et V.25) indique que l’érosion due au soulèvement subandin est
d’approximativement 1,7 Km depuis la fin des dépôts néogènes. Cette valeur
confirme les données obtenues par AFTA (Formation Misahuallí), qui montrent
que la couverture sédimentaire a eu moins de ~3 Km d’épaisseur sur le Dôme du
Napo (paragraphe précédent). En estimant que cette exhumation/érosion a
commencé il y a 10 Ma, on obtient un taux d’érosion de 0,17 mm/a. Cette valeur
est inférieure à celles obtenues dans le granite d’Abitagua (voir ci-dessus) et à la
valeur calculée au front de la Cordillère de Cutucú (0,4 mm/an), qui peut
s’expliquer par l’activité tectonique subandine très intense de cette dernière
(Legrand et al., 2005).

Fig. V.25 : Taux de subsidence et d’érosion calculés dans le puits Pungarayacu – 30 à


partir de la modélisation Genex.

204
Le puits Tiguino – 1

Au centre du bassin (Fig. V.4), la modélisation Genex du puits Tiguino – 1


(Figures V.19 et V.26) montre qu’il y a eu une érosion de ~250 m des dépôts
néogènes. Ce puits est localisé près de l’axe du bassin ; cette partie a été la plus
subsidente du bassin et correspondait à la zone de dépôt de foredeep au sens de
DeCelles & Gilles (1996) pendant le Miocène. A l’heure actuelle, d’après la
modélisation Genex, cette partie du bassin serait soumise à l’érosion, ce qui est
confirmé par l’incision des rivières dans le mégafan du Pastaza (Bès de Berc et
al., 2005). En considérant que ce soulèvement a commencé il y a environ 10 Ma,
on obtient un taux d’érosion de 0,03 mm/an. Cette érosion semble enregistrer un
soulèvement généralisé de la partie nord du Bassin Oriente, qui sera discuté dans
le Chapitre VI.

Fig. V.26 : Taux de subsidence et d’érosion calculés dans le puits Tiguino – 1 à partir de
la modélisation Genex.

205
Le puits Ishpingo – 2

La modélisation Genex (Figures V.20 et V.27) met en évidence une érosion


récente de ~1220 m dans cette partie du bassin. En considérant que le
soulèvement commence il y a environ 10 Ma, on obtient un taux d’érosion de 0,12
mm/an.

Vu la position orientale de ce puits (vers le craton) dans le système d’avant-pays


(Fig. V.4), on peut attribuer cette érosion, d’une part à la mise en place et au
soulèvement d’un bourrelet périphérique (forebulge) déjà identifié dans le puits
Amazonas – 1 (cf. 5.2.1.3), et d’autre part, au soulèvement de la structure
d’Ishpingo par faille. La structure d’Ishpingo se situe dans le prolongement du
forebulge du Bassin Marañón (Arche d’Iquitos ; Roddaz et al., 2005a). Une partie
de cette érosion peut être aussi due au soulèvement généralisé de la partie nord
du Bassin Oriente mis en évidence dans le puits Tiguino – 1.

Fig. V.27 : Taux de subsidence et d’érosion calculés dans le puits Ishpingo – 2 à partir de
la modélisation Genex.

206
V.3. CONCLUSIONS

Les analyses thermochronologiques et les modélisations Genex ont permis de


mieux contraindre l’histoire néogène du Bassin Oriente. Sur sa bordure ouest, le
granite d’Abitagua qui chevauche le bassin, a commencé à être exhumé à partir
de ~15,7 Ma, ce qui peut être considéré comme le début du fonctionnement du
chevauchement. Son taux d’exhumation augmente dans le temps et est compris
entre 0,18 et 0,3 mm/an. Le taux d’exhumation calculé dans le Dôme du Napo
pour la fin du Néogène est comparable.

Globalement, du moins pendant une grande partie du Miocène, le Bassin Oriente


se comporte comme un bassin d’avant-pays classique (DeCelles & Gilles, 1996),
où se développent les trois zones de dépôts. L’érosion de la bordure orientale du
bassin souligne la montée du forebulge, qui semble se situer dans la continuité de
l’Arche d’Iquitos qui correspond au forebulge du Bassin Marañon (Roddaz et al.,
2005a).

Il existe une différence entre les parties nord et sud du Bassin Oriente. Au nord,
les données de thermochronologie mettent en évidence une érosion et un
soulèvement généralisés du bassin durant la fin du Néogène. Ces données ne
permettent pas de donner un âge précis du début de ce soulèvement. L’origine de
ce soulèvement sera discutée dans le dernier chapitre. Dans sa partie sud, les
modélisations montrent que le bassin reste subsident dans sa zone de foredeep
tout au long de son histoire néogène et récente ; c’est probablement dans cette
région que se situe la ou une des « cuisines » de génération des hydrocarbures
du Bassin Oriente.

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