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1 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof.

Kapajika Badibanga

L’objectif de ce cours est d’apprendre aux étudiants :


- la genèse et la nature des magmas
- les processus de différenciation dans la chambre magmatique
- le volcanisme et le contexte géodynamique
- le dynamisme éruptif
- les produits volcaniques
- les types d’éruption et la distribution des volcans dans le monde
- les méthodes d’étude du volcanisme
- le volcanisme et l’environnement
- le calcul de Mgv à partir des données chimiques roches totales, pour déterminer la nature
des magmas
- la détermination des conditions physico-chimiques de cristallisation des magmas (T et P)
à partir de la chimie des minéraux (calculs à l’aide des géothermomètres)
- la détermination des roches volcaniques au microscope

PREMIERE PARTIE : MAGMATISME OROGENIQUE


CHAPITRE I : NOTIONS DE BASE
A. Définition :
Le magmatisme orogénique est situé dans les zones orogéniques à la surface du globe
terrestre. Ces zones comprennent les zones de convergence compressives et les zones de
convergence extensives des plaques.
- Zones de convergence compressive
a) Zone de subduction : la croûte océanique sous une autre croûte océanique donne
un arc insulaire ; la croûte océanique sous une croûte continentale donne naissance
à une marge continentale active.
b) Zone de collision :
Zone de convergence extensive des plaques :
La seule zone de convergence extensive des plaques se situe à l’Ouest de
l’Amérique du Nord. Tout a commencé par la subduction de la croûte océanique
du Pacifique sous la croûte continentale Nord Américaine. Cette subduction a été
arrêtée lorsque la ride océanique est arrivée au niveau de la zone de subduction.
La ride étant une zone de rupture, la subduction a cessé et les deux plaques se sont
retrouvées dans un mouvement de convergence extensive. Dans la lithosphère
nous pouvons distinguer 3 cas dont seulement 2 sont courants.
1. Croûte océanique-Manteau lithosphérique
2. Croûte continentale-Manteau lithosphérique
3. Croûte continentale-Croûte océanique-Manteau lithosphérique
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B. Conséquences de la subduction
- Conséquence sismique : La subduction entraîne les séismes ou tremblements de terre
dont le foyer se localise le long de la zone de subduction. Cette zone a été étudiée en
1935 par Wadatti. Elle a été étudiée avec plus de détails en 1954-1955 par Benioff.
- Conséquence magmatique : Il faut noter que les zones de convergence des plaques se
caractérisent par une activité magmatique très importante. En effet, plus de 90% des
volcans actifs dans le monde se localisent au dessus du plan de Benioff. Le volcanisme
orogénique comprend deux principales séries : La série Tholeiitique et la série Calco-
alcaline. Dans les séries calco-alcalines, c’est le volcanisme andésitique qui est le plus
important. Ainsi une andésite orogénique est une roche intermédiaire de la série calco-
alcaline caractérisée par 53 à 63% de SIO2 et TIO2 ˂ 1,75. Par rapport aux teneurs en
K on a défini Medium-K Andésite et High-K Andésite. Le volcanisme andésitique va
donc comprendre toutes les andésites et toutes les roches qui sont génétiquement liées.
Série calco-alcaline :
. Roches plutoniques : gabbros SiO2˂52%, diorites SiO2 52-56%, Tonalites SiO2 56-
65%, granodorites SiO2 63-69%, monzogranites SiO2˃70%.
. Roches volcaniques : basaltes-andésites basiques-andésites acides-dacites-rhyolites.
Série tholeiitique :
. Roches plutoniques : gabbros-diorites-tonalites
. Roches volcaniques : basaltes-icelandites
Le volcanisme orogénique est différent suivant le cadre géodynamique :
Arcs insulaires jeunes ou immatures
Ces arcs ont beaucoup de laves tholeiitiques qui prédominent. On les appelle les IAT (Island
Arc Tholeites) ex : Les îles Tonga (Tonga-Kermadec), les îles Sandwich, les îles Mariannes
Arcs insulaires murs ou matures
Ces arcs ont des laves calco-alcalines avec des andésites dominantes ex : les Antilles.
Marges continentales actives
Elles contiennent des laves calco-alcalines prédominantes ex : les Andes (chaîne de montagne
à l’Ouest de l’Amérique latine)
C. Marqueurs géodynamiques
Parmi les séries magmatiques trouvées dans les zones orogéniques, le magmatisme ou le
volcanisme calco-alcalin est exclusivement rencontré dans les zones de subduction et non
ailleurs ; d’où il constitue un excellent marqueur géodynamique.
D. Intérêts de l’étude du volcanisme andésitique (orogénique)
a) Protection contre les séismes
Les limites des plaques convergentes où se trouvent les séries calco-alcalines sont le siège
d’une activité sismique importante. Ainsi l’étude du magmatisme calco-alcalin permettra de
réduire les risques présentés pour l’homme par les séismes.
b) Protection contre les éruptions volcaniques
Le volcanisme andésitique par sa grande quantité de gaz est très explosif et destructeur. Son
étude permet donc d’effectuer des prévisions volcaniques et prévenir des populations contre le
danger. Ex : L’éruption du volcan de l’île Sainte Hélène à l’Ouest des USA en 1980 a détruit
tout un village et fait 30.000 victimes.
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c) Sur le plan pétrologique


La composition chimique moyenne des andésites étant semblable à celle de la croûte
continentale, l’étude des andésites et celle des granitoïdes associés est importante car ces
roches contribuent au maintien de l’épaisseur de la croûte continentale ainsi que de sa
composition.
d) Sur le plan économique
Le volcanisme andésitique est lié à la formation des gîtes métallifères. En effet, les porphyry
copper de la chaîne des Andes sont des granitoîdes porphyriques calco-alcalins contenant du
cuivre.

CHAP II : CONTEXTE STRUCTURAL DU MAGMATISME OROGENIQUE


II.1 Situation géodynamique
II.1.1 Distribution géographique
Le volcanisme orogénique est situé :
-sur les arcs insulaires immatures compris entre 15 et 25 Km d’épaisseur (Tonga Kermadec,
Sandwich…).
-Sur les arcs insulaires établis sur la croûte intermédiaire d’épaisseur entre 25-40 km (ex. les
Antilles).
-Sur les marges continentales actives d’épaisseur supérieure à 35 km ex. les Andes du Pérou
et du Chili, Cascades Rangers à l’Ouest des USA, en Amérique centrale.
-Sur les fragments des croûtes continentales détachées d’épaisseur de 25 à 40 km ex. japon,
nlle zelande.( Kamtchaka à l’Est de l’URSS, l’Alaska à l’Ouest du Canada.)
-Péninsules continentales : 25-40 km ex kamtchaka, alaska
-Sur les zones de collision d’épaisseur supérieure à 30 km ex. la chaîne de l’Himalaya et les
Alpes Mésogéennes au sud de l’Europe.
II.1.2 Les composantes géodynamiques d’une zone de subduction
a) cas de la subduction d’une C.O sous une C.O
1° Bassin marginal ou bassin arrière arc (back arc basin) (schéma)
2° Bassin avant arc : contient le triangle d’accrétion dans lequel s’accumulent les sédiments
non avalés par la zone de subduction.
3) Fosse océanique
b) Cas de la subduction d’une croûte océanique sous une croûte continentale : On a
pratiquement les mêmes composantes que pour le cas précédent.
II.1.3 Différents paramètres qui interviennent dans la production du volcanisme andésitique.
- Angle d’inclinaison de la croûte subductée : Généralement il faut des angles supérieurs à
25° pour produire du volcanisme.
- L’épaisseur et la nature de la croûte supérieure sur laquelle s’est édifiée la chaîne
volcanique : Une croûte continentale très épaisse va bloquer le volcanisme et favoriser le
plutonisme.
- La profondeur atteinte par la croûte subductée doit être supérieure ou égale à 70 km.
- La vitesse de convergence de deux plaques : cette vitesse varie de 1 à 11 cm/an suivant les
zones orogéniques.
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Lorsque l’angle de plongement de la croûte subductée est faible (cas général de la subduction
CO sous CC) il n’y a pas de volcanisme car le manteau se refroidit rapidement, le couplage
étroit entre la croûte océanique subductée et la croûte continentale entraîne des contraintes
tectoniques compressives qui bloquent le volcanisme et favorisent le plutonisme.
II.2 Relation entre subduction et volcanisme
Le début de l’activité magmatique après le fonctionnement d’une subduction dépend de la
profondeur atteinte par la croûte subductée qui, elle-même est liée à l’angle de plongement et
à la vitesse de convergence de deux plaques. Cette profondeur est de plus ou moins 70 km,
mais généralement la profondeur de genèse de magma ou de séismes est située entre 100 et
200 km avec la moyenne de 124 plus ou moins 38 km.
Relation entre X et α (schéma)
X : distance entre fosse et arc volcanique.
α : angle de plongement. α ˃ α’→X˂X’.
A la fin de la subduction le volcanisme peut continuer pendant plusieurs millions d’années.
Ex1 : Au niveau de Cascades Ranger, il n y a plus de subduction, ni de séisme mais le
volcanisme continue jusqu’à nos jours. Ex2 : Le volcanisme de Saint-Hélène continue alors
que la subduction a cessé.
II.3 Modalités de la subduction
Selon Hyeda, il existe 2 principaux types de subduction :
1) Le type CHILI : Il s’agit de la subduction de la croûte océanique sous la croûte
continentale. Ce type est caractérisé par les faits suivants :
- Le continent avance vers la zone de subduction
- L’angle de subduction ou de plongement est généralement faible et c’est ce qui fait
que 2 croûtes ont tendance à se frotter l’une contre l’autre et cela a pour conséquence
la production des contraintes très fortes (régime compressif assez accentué). A ces
conséquences on peut ajouter :
- La production d’un magma à faible profondeur dans le manteau
- La durée du magmatisme est très courte car le manteau est refroidi rapidement
- L’ascension du magma à la surface est difficile, d’où le plutonisme abondant, ex. les
Andes de Perou-Chili : Sur 20 km3 de produits magmatiques émis, 18 km3
représentent les roches plutoniques et 2 km3 seulement sont représentés par les laves.
2) Le type MARIANNES
Dans ce type, le continent se retire généralement à la suite du fonctionnement des
cellules de convection thermiques qui créent le bassin marginal. Le régime compressif
est faible sans contraintes tectoniques importantes et l’angle de subduction est
généralement élevé. Le magma est généré à grande profondeur et il monte à la surface,
d’où il y a plus de volcanisme que du plutonisme.
Remarque : On peut passer du type Chili au type Mariannes, ex. le Japon. La plaque
Pacifique s’enfonce sous la plaque Euro-asiatique et il y a fonctionnement des cellules
de convection qui ont fracturé la croûte car épaisse de plus ou moins 11 km, et l’Asie
se retire parce que la subduction continue et nous avons des fragments de croûte
continentale détachés et le passage du type Chili au type Mariannes a lieu.
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II.4 Facteurs qui contrôlent la géométrie de la zone de subduction et la localisation des


chaînes volcaniques
II.4.1 Vitesse relative de rapprochement de 2 plaques
Si cette vitesse est forte, l’angle de subduction est faible et la distance X est grande. Si
la vitesse de rapprochement de 2 plaques est faible, l’angle de subduction α est grand
et X est faible.
II.4.2 La subduction des rides océaniques, des seamounts et des plateaux océaniques
Les alignements océaniques sont asismiques qui évoluent avec la direction de
mouvement de la plaque en s’éloignant des points chauds jusqu’à la zone de
subduction après des milliers d’années, ex. les îles Hawaï. Les seamounts sont des îles
volcaniques sous-marines trouvées au niveau de la plaque NAZCA. Les plateaux
océaniques sont des îles sèches. Lorsque ces structures sont entraînées dans la zone de
subduction, généralement elles font flotter la plaque lithosphérique subductante à
cause de leur densité légère, ce qui fait que l’angle de subduction va devenir faible et
la profondeur exigée ne sera pas atteinte ; ainsi il n’y aura pas de magmatisme
orogénique.
II.4.3 L’âge de la lithosphère subductée
Cet âge a une influence sur la subduction en contrôlant la densité de la croûte
océanique. Si cette croûte océanique est jeune, elle est chaude et légère et elle aura
tendance à faire flotter la croûte dans son ensemble et l’angle sera faible. Si la croûte
océanique est vieille, elle est froide et dense et a tendance à s’enfoncer et l’angle sera
grand. Les hypocentres des séismes sont plus profonds quand la croûte océanique est
vieille.
II.4.4 Facteurs qui contrôlent la fin d’une subduction
- Le changement de direction de la plaque subductée
- L’implication d’une dorsale océanique dans la subduction ex. à l’ouest de
l’Amérique du Nord.
- La collision de 2 plaques
Quand la subduction cesse, on observe généralement la mise en place du magmatisme
alcalin bimodal (persistance sur terrain des roches acides et des roches basiques). Ce
magmatisme bimodal marque la distension qui est caractérisée par un magmatisme
alcalin post orogénique.
II.4.5 La collision et le volcanisme
Il y a collision lorsque les deux plaques s’affrontent et aucune d’elles ne s’enfonce
sous l’autre à cause de la densité voisine.
Différents types de collision :
a) Type ARC-ATL : il s’agit d’une collision entre un arc insulaire avec une marge
continentale passive du type Atlantique. Ex. dans le futur lorsque la croûte
continentale Australienne entrera en collision avec l’arc insulaire de l’Indonésie ;
donc l’Australie va subducter l’Indonésie..
b) Type ARC-ARC : Il s’agit de la collision entre 2 croûtes d’arc insulaire. Tout
commence par une subduction de 2 côtés. Lorsque les 2 croûtes océaniques seront
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détruites dans la zone de subduction, les deux croûtes d’arc insulaire vont entrer en
collision.
c) Type AND-ATL : La collision entre 2 croûtes continentales de marge active et de
marge passive, ex1. la collision qu’il y a eu entre la croûte continentale Eurasienne
et la croûte continentale Indienne avec la formation de la chaîne Himalaya. Ex2.
La collision entre la croûte continentale Eurasienne avec la croûte continentale
Africaine qui a donné naissance à la chaîne des Alpes et des Pyrénées au sud de
l’Europe. Ex3. La collision entre la croûte continentale de la plaque arabique avec
la plaque Eurasiatique qui a donné naissance à la chaîne de collision qui est située
au niveau de la Turquie et de l’Iran.
Avant la collision, il se produit généralement ce qu’on appelle obduction. Pendant
le processus de subduction, il arrive que la croûte océanique ne pouvant plus
s’enfoncer, se casse et monte au dessus soit de la marge continentale active, soit au
dessus de la croûte d’arc insulaire, soit il est associé au prisme d’accrétion.
Pendant que les 2 croûtes continentales se rapprochent l’une de l’autre et au
moment de leur affrontement, la croûte océanique qui a été obductée est broyée
dans la zone de contact entre les deux croûtes et elle est en même temps
métamorphisée et constitue ce qu’on appelle la suture ophiolitique. Les ophiolites
représentent donc la croûte océanique qui a été obductée, broyée et métamorphisée
dans la zone d’affrontement de 2 croûtes continentales. Elles sont composées de
basaltes, gabrros, péridotites serpentinisées, diorites, etc.
II.5 Relation entre subduction-collision d’une part et tectonique-métamorphisme
d’autre part.

a) Cas de la subduction
Il se réalise le plissement des sédiments qui sont contenus dans le prisme
d’accrétion avec développement d’un métamorphisme de haute pression près de la
fosse ou au niveau de la fosse. Lorsqu’on s’éloigne de la fosse, l’intensité du
plissement diminue et on passe au métamorphisme de basse pression.
b) Cas de la collision
Les 2 croûtes continentales étant entrées en collision, les sédiments qui étaient
plissés pendant la subduction sont plissés et charriés dans les deux sens (chaîne à
double déversement). Il en résulte un télescopage total de 2 croûtes et un
épaississement crustal considérable. C’est pendant ce temps de collision que la
croûte océanique est obductée, écrasée, broyée et métamorphisée et forme la suture
ophiolitique qui est intégrée à la chaîne. C’est pendant la collision que se sont
formées la plupart des chaînes de montagnes plissées et métamorphisées, ex :
Himalaya, Alpes, Pyrénées..

CHAP III : LES SERIES MAGMATIQUES DES ZONES OROGENIQUES


On trouve principalement les tholeiites d’arc IAT, les séries calco-alcalines, les séries
shoshonitiques et les séries alcalines. Les séries magmatiques ne sont pas distribuées au
hasard ; on observe une zonation spatiale.
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III.1 Zonation spatiale


III.1.1 Zonation spatiale transversale
a) Zonation spatiale transversale chimique : Elle a été mise en évidence par Dickinson et
Harterton (1971-1974). Ces auteurs ont observé au niveau de la plupart d’arcs
magmatiques que les teneurs de certains éléments chimiques, particulièrement K,
augmentent corrélativement avec l’approfondissement de la zone de Benioff.

Pour les K, on considère les 2 paramètre K55 et K60.


K55 c’est la teneur en K2O à 55% de SiO2 et les R qui correspondent a cette
teneur de SiO2 sont les diorites ( andésite ).
K60 c’est la teneur en K2O à 60% de SIO2 et les roches sont des andésites acides.
Zonation K-H
K : teneur en K
H : profondeur
Il n’existe pas une courbe d’évolution unique K-H pour tout arc magmatique - pour
chaque cas il ya une courbe particulière. Certains arcs magmatiques très rares n’ont
pas d’évolution K-h ensuite , d’autres éléments tels que Rb, La, U sont également
concernés par la zonation transversale chimique.
b) zonation spatiale transversale minéralogique.
Près de la fosse, le magma qui cristallise donne le pyroxène du type pigeonite (série
tholeiitique). Quand on s’éloigne de la fosse, le pyroxène est l’orthopyroxène (hyperstène) et
les minéraux hydroxylés sont abondants (série calco-alcaline).
III.1.2 Zonation spatiale longitudinale
On a observé des variations dans la composition chimique et minéralogique des roches le long
d’un même arc magmatique. Ces variations ou zonations sont dues principalement à la nature
de la croûte supérieure sur laquelle se mettent en place les roches magmatiques orogéniques.
Ex. au niveau de Tonga-Kermadec, on a les séries tholeiitique et calco-alcaline. Au niveau de
la nouvelle Zelande, on a la série calco-alcaline. La différence est liée à l’influence de la
nature de la croûte supérieure qui supporte les arcs magmatiques.
III.2 Zonation temporelle
Dans beaucoup d’arcs magmatiques, on remarque que les séries magmatiques les plus vieilles
sont généralement basiques et se mettent en place près de la fosse.
III.3 Les tholéiites d’arc et les basaltes calco-alcalins
Lorsque le manteau lithosphérique ou asthénosphérique entre en fusion partielle à la suite
de la subduction, les magmas produits sont de composition basique et appartiennent soit
aux séries tholéiitiques soit aux séries, calco-alcalines. Les magmas des séries
tholéiitiques d’arc ont la teneur en SiO2 ˂ 52% et ceux de basaltes calco-alcalins ˂ 52%
et riches en alumine. Les IAT et les BCA présentent beaucoup de caractères
chimiques communs, même teneur en SiO2 et TiO2 ≤1,3% et le rapport Mg value
Mgv = Mg 55
Mg+ Fe2+
Cette faible valeur du paramètre Mg indique que la plupart de BCA et des IAT ne
sont pas primo-géniques c-à-d ne représentent pas le magma produit directement en
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équilibre avec le manteau. Autrement dit, ce sont des magmas différenciés à partir du
magma primogénique.
Un magma primogénique remplit les condition suivantes :
- Il est basique avec SiO2 50 %
- Mgv 65%
- Teneur en Ni 150ppm
- Teneur en Cr 250 ppm

Exercice:

SiO2 : 44,65
Al2O3 : 15,59
Fe2O3:3,59
FeO : 8,85
MgO : 6.01
CaO : 11,65
Na2O: 3,69
K2O: 1,65
T2O2: 3,38
Mno: 0,20
P2O5: 0,59
Calculez Mgv et donnez sa signification
Mgv=6,04/40

6,04 /40 + 8,85/72

Mgv = 55% d’où le magma est differencié.

NB : Ti = TiO2 (analyse) x 10000 (en ppm). Même procédure pour K et P .


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III.4 Les andésites (magmas intermédiaires)

III. 4.1. Aspects volcanologiques

a) volcanisme andésitique est explosif

le caractère explosif est dû a une grande quantité de gaz et une grande quantité
d’eau dans le magma.
cette eau est a l’état gazeux au sous forme de vapeur à cause de la
température.
b) la présence des chambres magmatiques sous le volcan andésitique : cette
présence est vérifiée par les faits suivants :
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- la présence des R- plutoniques en dessous du volcan


- la minéralisation de BP c-à-d de faible profondeur dans les roches andésitiques.
- résultats de données sismiques : si les chambres sont superficielles ( 10
km ) ce sont des produits magmatiques acides qui sont émis et qui sont suivis
par les produits magmatiques basiques ou alors l’inverse.

c) d’autres caractéristiques :
- la T° d’émission c.à.d. la T° du magma quand il s’épanche à la surface (
1050 a 950°c)
- la teneur en eau ( 2 à 5%)
- la densité du magma andésitique (2,4 à 2,8)
- la vitesse d’ascension ou de montée (10 cm / an)

d) espacement des volcans andésitiques c.à.d. la distance entre volcans varie


d’un site a l’autre.
e) variation de la composition du magma pendant l’éruption :

- Lave acide au début


- Lave basique après ou l’inverse ; ceci est dû à la présence des chambres
magmatiques où s’est opérée une différenciation magmatique par cristallisation
fractionnée.

III.4.2. Minéralogie des andésites

Les andésites sont riches en phénocristaux ( plus de 60 % de volume total de


la roche ) parmi ces phénocristaux on peut citer les plagioclases zonés,
oxydes de fer et de Titane, amphibole , Biotite + olivine dans les andésite
basique , clinopx et ortho px.
Dans la pâte ou mesostase, on a beaucoup d’autres px et beaucoup de quartz de
haute température tel que tridymite ( 890°c) et cristobalite ( 1400°c).
La cristallisation des magmas andésitiques :
Les andésites cristallisent dans des condition de PH2O élevée, dans des
conditions de fugacité d’oxygène et sous des pression totale PT allant de 7 à
10 Kbar. La richesse en eau est vérifiée par les faits suivants :

- Le caractère explosif de magma


- Forte basicité de plagioclase
- Présence de l’amphibole et de la biotite
- Cristallisation précoce des oxydes de Fer et Titane ( Ilménite )
- Cristallisation d’orthopx dans la pâte.
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Généralement dans les andésite , l’ordre de cristallisation des cristaux est le


suivant : oxyde Fe-Ti+Px+ olivine + amphibole et / ou biotite + plagioclase + FK
+ quartz
- Les andésite d’arc insulaire sont pauvres en minéraux hydroxylés a cause de
la pression d’eau faible. Les andésites des marges continentales actives sont
riches en minéraux hydroxylés à cause de pressions d’eau élevées dues à des
fortes teneurs en eau qu’on trouve dans la croûte continentale.

III.4.3 composition chimique des andésites basiques et acides

1. les éléments majeurs : Ces éléments majeurs sont exprimes sous forme
d’oxydes : SiO2, Al2 O3, TiO2,Fe2O3, FeO,MnO,CaO,MgO,Na2O, k2O, P2O5.
Leurs proportions sont exprimées en % .
Les teneurs en SiO2 sont comprises entre 52 et 63%, Al2O3 17 %, Mgv 55% ,
TiO2 1%

Au cours de la différenciation magmatique les andésites des séries calco-


alcalines montrent un appauvrissement en fer et Mg corrélativement à
l’augmentation de la teneur en alcalins pour les séries des andésites tholéitiques.
D’autres éléments tels que Al2O3,CaO, TiO2, FeO total montrent une diminution
de teneur au fur et à mesure que SiO2 augmente.

2. éléments traces
77 ;;;;;;;;;;;;;
Leurs concentrations dans les R sont très faibles, c’est pourquoi elles sont
exprimées en ppm. Il ya les alcalins et les alcalino-terreux tels que
Rb,Cs,Ca,Sr. Généralement Rb augmente avec SiO2 pendant la différenciation. Le
comportement de Rb est similaire avec celui de K ; donc Rb est isomophe majeur de K
et Sr est isomorphe de Ca.

Le rapport Th/Ta 10 c’est un paramètre discriminant par excellence des séries


magmatiques.
- Eléments de transition et éléments métalliques : Cr,Ni, Co,V,Sc ont de faibles
concentrations dans les andésites qui diminuent généralement avec l’augmentation
de SiO2.
- Eléments chalcophiles : Cu,Zn,Pb,Mo : leurs concentrations sont totalement faibles
dans les andésites et diminuent avec l’augmentation de la silice.
- Les terres rares ( REE : Rare Earth Element) : les spectres des T R dans les
andésites sont caractérisés par un fort enrichissement en TR légères ( LREE ) et
un appauvrissement accentué en TR lourdes. généralement on n’observe pas
d’anomalie en Eu dans les andésites. Comme L’Eu est fortement concentré
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dans les plagioclases, on déduit que ces plagioclases ont cristallisé en équilibre
avec le bain magmatique.
- Si les spectre a une anomalie positive en Eu, cela implique qu’il ya eu
introduction d’une quantité supplémentaire de plagioclase venu d’un autre magma,
on dit que le plagioclase est cumulatif. S’il ya une anomalie négative en Eu, Elle
se traduit un déficit en plagioclase.
Les plagio pompent le Sr et les olivines pompent le Ni, les px pompent le
Cr.

3. les isotopes

La valeurs moyenne des isotopes dans les andésites ) 87 Sr/86Sr= 0,737 pour les
andésites établies sur C.O ou sur CC de faible épaisseur. Dans les andésites
établies sur la CC épaisse ( 37km) le rapport isotopique 87Sr/86Sr est de 0,704 -
0,708

le rapport isotopique des andésites des arc insulaires confirme l’origine


mantellique du magma primaire des andésites le rapport isotopique des andésites
des marges continentales actives traduit en plus des caractères liés au manteau
l’influence de la contamination par le CC.

III. 5 Genèse du magma orogénique

III.5.1. Différents facteurs qui interviennent sont les suivants :

- La croûte océanique
- Les sédiments
- La cristallisation fractionnée et mélange magmatique
- La croûte continentale

III.5.2. rôle de la croûte océanique

Elle est composée généralement de gabbros, basaltes, etc. Pendant la subduction,


la c. o est complètement métamorphisée dans le faciès schistes verts ou schistes
bleus, en amphibolite et éclogite au delà de 80 km de profondeur . Pendant cette
transformation métamorphique, il y a libération des fluides avec une grande quantité
d’eau à haute température. Sur base des expériences de laboratoire, différents
auteurs ont obtenu des liquides andésitiques par la fusion partielle des amphibolites
et des éclogites. Sur base de ces expériences on a conclu que la c .o
métamorphisée en profondeur pouvait fondre partiellement et donner directement
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des andésites. Cependant beaucoup d’arguments démontrent que la C.O ne peut pas
directement donner par fusion partielle des andésites pendant la subduction.

- Sur le plans volumétrique, la c. o a une faible épaisseur ( 10 km ) il est donc


impossible quel soit le taux de fusion partielle qu’elle produise des quantités
de magmas andésitiques observés à la surface du globe.
- Sur le plan thermique, quand la C.O s’enfonce , il ya diminution de la
température le long de l’interface croûte-manteau. ce qui produit ce qu’on appelle
incurvation des isothermes. En ce moment-là les températures sont faibles et ne
peuvent pas fondre cette C.O.
- sur le plan chimique, certains caractère chimiques des andésites
expérimentales sont différents de ce qui l’on voit dans les andésites naturelles.
Dans les andésites expérimentales, CaO˃MgO+Na2O+K2O et CaO˃MgO+FeO. Dans
les andésites naturelles, CaO˂MgO+Na2O+K2O et CaO˂MgO+FeO.
- sur le plan géodynamique ; la c. o n’a pas la même composition partout et en
conclusion, la c. o ne peut pas produire directement les andésites par fusion
partielle. toutefois, lors du métamorphisme, cette croûte se déshydrate et les
fluides libérés sont riches en certains élément incompatibles qui vont enrichir le
manteau sous-jacent et favoriser sa fusion partielle.
- III.5.3 les sédiments
Il s’agit de sédiments qui sont piégés au dessus de la C.O. Comme ils sont aussi
riches en éléments incompatibles et qu’ils sont aussi métamorphisés dans la zone
de subduction , leur déshydratation va libérer les fluides qui vont enrichir le
manteau sous-jacent.
III.5.4 rôle du manteau
C’est un manteau enrichi géochimiquement par la déshydratation de la c.o qui
libère les fluides. Ces derniers percolent le manteau et favorisent sa fusion partielle. Lors
de cette fusion partielle, le magma produit est basique et il est de nature IAT ou de nature
BCA parce qu’il est produit en équilibre avec le manteau il est aussi primogénique.
Les arguments en faveur de la genèse de magmas orogéniques à partir du manteau
sont les suivants :
- le volume important des magmas andésitiques à la surface du globe est
compatible avec les grandes épaisseurs du manteau.
- Il règne une température suffisante dans le manteau pour provoquer la fusion.

III.5.5 cristallisation fractionnée et mélange magmatique ou différenciation


magmatique.
Le magma basique produit à partir de la fusion partielle va subir une différenciation
magmatique en 2 phases :
Cristallisation fonctionnée : lorsque le magma basique stationne à la base de la
CC ou au sein de celle-ci il va subir la C.F. en effet, le fractionnement ou
l’association olivine + cpx + opx + spinelle + plagio + ( magnétite , ilménite , titano-
magnétite ) par la précipitation des éléments Fe,Mg,Ca,Ni,Co, Cr, etc va enrichir et
13 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

provoquer la stratification dans la chambre magmatiques qui aura à sa partie basale (


magma intermédiaire + acide ) Ca,Na,Si,Al,K,Fe et Mg
- Différenciation magmatique par mélange magmatique :
Il s’agit du mélange de 2 magmas. Le premier est basique ou intermédiaire et
provient du manteau. Le deuxième est un magma acide qui provient de la C.C. Le
mélange va donner un magma hybride.

III. 5.6 Rôle de la croûte continentale

La c. c joue un rôle très important dans l’évolution pétrogénétique des magmas


andésitiques. Elle intervient par des effets chimiques et effet physiques

a) Effets physiques : La CC a une influence sur le taux de fusion potentiel du


manteau.

L’auteur japonais SAKUYAN a démontré qu’en réalité, lors de la subduction il


y a une partie du manteau qui monte sous forme de diapirs. Celui-ci peut
s’arrêter soit a l’interface croûte -manteau soit proche de celui-ci. Si la croûte
continentale est épaisse, le diapir mantelique s’arrête à grande profondeur,
en ce moment-là, le taux de fusion partielle sera faible et le magma produit
sera riche en éléments incompatibles.
Si la CC est moins épaisse, le clapir mantélique va s’arrêter à faible profondeur,
le taux de fusion partielle est élevé, en ce moment-là le magma sera pauvre en
éléments incompatibles.
- La présence d’une grande quantité d’eau au sein de la croûte va augmenter la
pression d’eau qui va influencer la cristallisation des magmas andésitiques . La
CC joue le rôle de filtre de densité ; les différents types de magmas basiques,
intermédiaire, acide n’ont pas la même densité. de l’autre côté, le manteau et la
CC n’ont pas la même densité : ce qui fait que lorsque le magma monte, la
densité va varier en f(x) de la nature du magma, elle - même conditionnée
par la CF.

b) effets chimique et minéralogiques de la CC.

les fluides qui circulent au sein de la croûte continentale sont généralement


riches en éléments incompatibles. Ces fluides contaminent généralement les
magmas andésitiques produits pendant leur séjour dans la chambre magmatique.
Cela a pour conséquence l’augmentation de teneur en ces éléments. La
présence des fortes pression d’eau va favoriser la cristallisation des mix
hydroxyles tels que amphibole, biotite trouvés en grandes quantités dans les
roches andésitiques.
14 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

III.5.7. les granitoïdes

On appelle granitoïdes, toute roche magmatique plutonique ayant au moins 5 %


de quartz modal.
Parmi les granitoïdes on peut citer : diorite , tonalite , granite ; la grande
majorité des ces roches appartient à la série calco-alcaline, tholéitique et
alcaline.
Leurs caractères pétrologiques c.à.d. leurs compositions minéralogiques et
chimiques sont comparables à celles de leurs équivalents volcaniques.
Les granitoïdes orogéniques sont rencontrés dans les zones de convergence des
plaques c-à-d dans les zones de subduction et de collision et sont
particulièrement au niveau des marges continentales actives. On y trouve des
séries calco-alcalines ( marge continentale active ) et des séries tholéiitiques au
niveau des arcs insulaires.
Les auteurs tels que Pearce et al ( 1984) et Harris et al (1986) ont donné la
classification suivante :

Granitoïdes GI : liés généralement à la subduction


GII : liés à la collision
GIII : liés à l’opération post-collision
GIV : liés à la distension post-orogénique

Les granitoïdes GI sont appelés Volcanic Arc Granite ;


Les granitoïdes GIII post –collision ont les mêmes caractères pétrologiques que
ceux de GII car liés au même phénomène de subduction. En effet , le magma
parent ou originel qui les a produits par CF est basique et d’origine mantélique,
il possède la suite complète qui va des diorites aux granites.
Les Volcanic Arc Granite et les granites post-collision ont une signature
géochimique très importante c-à-d Rb 200 ppn et Rb/Zr 1
L’évolution pétrogénétique des granitoïdes Du type Volcanic Arc Granite et post
–collision est la même que pour les Roches volcaniques équivalentes.

CHAP IV : MAGMATISME ANOROGENIQUE


Séries volcaniques à l’intérieur des plaques
Dans la formulation initiale, le modèle de la tectonique des plaques était
incapable d’expliquer les phénomènes volcaniques qui se produisent ailleurs
qu’en bordure des plaques. Bien qu’il soit moins abondant que celui des
zones d’accrétion et de subduction, le volcanisme intraplaque ne peut cependant
être considéré comme un phénomène accidentel ; il en existe de nombreux
exemples actuels et anciens aussi bien en domaine océanique que continental

a) Domaine océanique
15 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

le domaine d’extension géographique du volcanisme intra-océanique ne


peut être défini avec précision car un certain nombre d’édifices volcaniques,
même éloignés des dorsales sont liés au mécanisme de sea floor spreading c.à.d.
expansion des fonds océaniques.
Les auteurs THORPE et SMITH ( 1965) admettent que les îles volcaniques
actuelles ou très récentes, de même que les édifices sous-marins situés à plus de
2000 km de dorsale appartiennent sûrement au volcanisme intra plaque.
Les volcans océaniques aériens ou sous-marins ont tendance à s’aligner sur
des rides allongées caractérisées par l’absence de séismicité, par une élévation
importante de la topographie, par des anomalies gravimétriques positives et par
un flux de chaleur élevé.
Les rides aséismiques, grossièrement parallèlles les unes aux autres dans une
même portion d’océan se suivent sur plusieurs centaines de km. Les laves intra-
océaniques appartiennent pour la plupart à la série alcaline ( basalte alcalin et
produits de différenciation ) et sauf exception satisfont à la relation Na k. le
degré de sous saturation en SiO2 est très variable d’une ride à l’autre et en
différents points d’une même ride.
le volcanisme tholeiitique existe à l’exemple de Hawaii réunion mais il reste
subordonné au volcanisme alcalin . de plus il diffère de celui dans dorsale ou
dans arcs insulaires par des teneurs plus élevées en K et autres élément
incompatibles , en Ti, en élément radiogéniques et en TR légères. On a
démontré que sur un même alignement volcanique les laves montrent un
variation régulière de leurs âge - un exemple classique est celui de la rides
empereur-Hawaï dont l’âge varie de 75 millions d’années au niveau de la fosse des
Aléoutiennes jusqu’à 0 million d’années à Hawaï où le volcanisme est actif.
Ex2 l’ensemble des îles de la Polynésie française constitue un autre exemple
d’alignements volcaniques dans lesquels l’âge des laves varie régulièrement
d’un produit à l’autre depuis le miocène jusqu'à la période actuelle.
La migration du volcanisme s’effectue à une vitesse de 11 cm /an. Pour
expliquer ce phénomène , MORGAN a envisage l’existence sous la lithosphère
des points chauds ( panaches ou plumes ) fixes par rapport au manteau ou se
formerait pendant une période relativement longue une quantité énorme de
magma et puisque la plaque lithosphérique se déplace sur l’asthénosphère , donc
au dessus du point chaud ( vers le NW dans le cas d’Hawaï) le magma qui
arrive à la surface de la plaque forme une traînée qui matérialise la direction de
déplacement.
Caractéristiques des laves des fonds océaniques :
Les basaltes des dorsales océaniques ont dans l’ensemble une remarquable
uniformité. La dispersion de composition étant plus faible que celle de
basaltes situés dans d’autres environnements. ENGEL ( 1965) ont été les premiers
à attirer l’attention sur le caractère chimique des basaltes des dorsales océaniques
le 1 ère de ce caractère est la teneur exceptionnellement basse en éléments
lithophiles : K,Ba,Rb,Cs,P,Te,pB,Zr,U,et Th.
16 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Le diagramme des TR normé aux chondrites montre un appauvrissement en TR


légères par rapport aux TR lourdes ; ce qui permet de distinguer les basaltes des
dorsales de ceux des iles intra océanique qui sont enrichies en TR légères. Les
basaltes des dorsal tes se distinguent encore de basales des iles intra-
océaniques et des basaltes continentaux pour des valeurs faibles des rapport
isotopiques 87 Sr/ 86 et 206pb/204pb ces rapports isotopique sont compris e 0,703
Quant aux iles intra-océanique , ce sont les diagrammes de distribution des T-R
qui constituent le critère de distinction le plus sur : les basalte des iles enrichis en
TR légères et ceux des fonds océaniques sont pauvres en ces éléments.

b) Domaine continental

le volcanisme intra-continental plus accessible à l’observation que le volcanisme


intra-océanique est aussi difficile à délimiter géographiquement. au niveau des
marges continentales par exemple, le problème se pose de savoir jusqu’à quelle
distance de la fosse s’exerce l’influence de la subduction sur le magmatisme.
Cette question se pose à fortiori dès que l’on considère les paléozones de
subduction. s’appuyant sur plusieurs exemple GILLILY ( 1971) propose de fixer
à 700 km de la fosse la limite supérieure d’influence de la subduction sur le
magmatisme.
Sur la partie continentale de la plaque africaine , le volcanisme tertiaire et
quaternaire est presqu’entièrement représenté par les laves de la série alcaline .
les laves calco-alcalines sont totalement absentes. Les laves tholéiitiques existent
mais en qualité subordonnée et sont localisées sur le plateau éthiopien en
bordure du proto-océan de la mer rouge.
Malgré les apparences les districts volcaniques ne sont par distribués de façon
quelconque sur la plaque africaine. Ils sont localisés non pas sur les vieux
cratons mais sur les zones adjacentes à flux thermique plus élevé.
L’existence des mouvements épirogéniques dans les zones volcaniques récentes
constitue l’une des caractéristiques de la plaque africaine. Sous les massifs
volcaniques tertiaires et quaternaires, le substratum est surélèvé ( bombement de
la lithosphère ). Le substratum est élevé de 1 à 3 km. Les mouvements
responsables de ce soulèvement sont légèrement antérieurs ou contemporains des
phénomène volcaniques les vitesses de déplacement peuvent atteindre 1 à 2
cm/an. Les parties culminantes de bombement sont parfois affectées des rifts.
Ces dernièrs résultent des mouvements de distension continentale.
Les manifestations volcaniques sont beaucoup plus rares à l’intérieur des plaques
qu’a leur bordure. les proportions des volcans en activité sont à cet égard
significatives et trois % seulement sont situés en domaines continental.
Les rifts africains :
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Le système des rifts tertiaire et quaternaire d’Afrique orientale constitue l’un des
traits structuraux le plus marquant de la plaque africaine parce que la
fracturation de la lithosphère peut se poursuivre sur plus de 3500 km de long.
Il est divisé en 2 branches : une branche orientale qui comprend les rifts
d’Ethiopie, du Kenya et de la Tanzanie et a l’ouest du lac victoria une branche
occidentale qui regroupe les provinces volcaniques de Virunga , de toro-ankole
et de Bukavu. Au sud de la Tanzanie les 2 branches se rejoignent, les rifts (
Zambie, Malawi ) sont alors plus anciens ( l’âge mésozoïque ) et contiennent
des équivalents plutoniques et sub-volcaniques ( syénites néphéliniques,
carbonatites, etc) des laves des rifts plus récents situés au nord. La chaîne de
Virunga d’âge plio-quaternaire comprend 8 volcans principaux parmi lesquels le
NYAMULAGIRA et le NIRANGONGO sont encore un activité. les laves sont
basiques, sous-saturés en SiO2 et varient de puis un pôle relativement sodique (
Na K) représenté par des néphélinites et des ankaratrites, jusqu’à un pôle
hyperpotassique analogue à ce que l’on observe dans le Toro-ankole. Quant à
la nature des laves de Nyamulagira et Nyiragongo , il s’agit de téphrites à
leucite, des phonolites, des leucitites et des néphélinites
Le volcanisme de Tore-ankole est représenté par les roches basiques sous-saturées,
hyper potassiques, totalement dépourvues de feldspaths

Dynamisme éruptif

En fonction de la prédominance active de l’un ou de l’autre produit volcanique et


la composition du magma on distingue plusieurs types de dynamisme éruptifs
(voir le diagramme de GEZE)

Les éruptions laviques (hawaïennes) : Les laves sont fluides et s’épanchent sous
l’effet de la gravité sur les flanc volcaniques . La lave est à très haute
température (1200°C). La fluidité de ce magma est due à la présence des gaz
dessous. Une coulée transporte souvent des blocs arrachés aux flancs du volcan
après refroidissement. Il s’agit des brèches qui l’on remarque à la base des
coulées.

Eruptions pyroclastiques ( strombolien et vulcanien) : Ces éruption sont


caractérisées par une grande explosivité à cause de la présence d’eau et de gaz
, la présence des chambres magmatique très importantes qui sont aussi étagées (
volume important de magma ).
Dans ce type d’éruption le magma s’exprime en surface sans forme de projection
de pyroclastites de tailles variées, métrique, décimétrique, mais souvent
centimétrique et millimétrique.
Ces projection sont rejetées en masse importante dans l’atmosphère suivant des
trajectoires paraboliques obéissant aux lois de la balistique et retombent à
quelques mètres ou quelques km autour du cratère. Les particules de petite taille
18 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

( mm ou μm ) sont prises en charge par les courants aériens jusqu’à des


centaines de km avant de retomber couvrant ainsi des superficies très
importantes. D’une façon générale, les dépôts de projection montrent un
granoclassement positif ( taille décroissante de la base vers le sommet) la présence
de gaz non dissous ou peu dissous dans le magma provoque d’énormes
explosions dans le volcanisme du type vulcanien, exemple : la montagne Pélée en
Martinique, l’île Ste Hélène aux USA.

V. VOLCANISME ET ENVIRONNEMENT
a. Conséquence du volcanisme sur l’histoire de la terre
Le volcanisme est né en même temps que la terre, lors de la phase d’accrétion ; de
sa formation il y a 4,6 milliards d’années. A partir d’une certaine masse, les matériaux au
centre de la terre subissent d’importantes pressions créant ainsi de la chaleur, accentuée par
dégradation des éléments radioactifs, qui provoque la fusion de la terre qui dissipe vingt fois
plus la chaleur qu’aujourd’hui. Après quelques millions d’années, une pellicule solide se
forme à la surface de la terre. Elle est déchirée à de nombreux endroits par des flots des laves,
et par de grandes masses granitoïdes qui donneront des futurs continents.
Par la suite, les plaques lithosphériques nouvellement créées se déchireront
préférentiellement à des endroits précis où se formeront les volcans. Pendant cent millions
d’années les volcans rejetteront dans la maigre atmosphère de l’époque de grandes quantités
de gaz : diazote, dioxyde de carbone, vapeur d’ eau, oxyde de soufre, acide chlorhydrique,
acide fluorhydrique,…Il y a 4,2 milliards d’années, malgré les 375°C et la pression 260 fois
plus supérieure à celle d’aujourd’hui, la vapeur d’eau se condense et donne naissance aux
océans. Le rôle de la formation de premières molécules et de l’apparition de la vie sur la terre
peut être imputé au volcan.
En effet, les sources chaudes sous-marines ou les solfatares et autres geysers
offrent des conditions propices à l’apparition de la vie : de l’eau qui a lessivé des molécules
carbonées, des minéraux, de la chaleur et de l’énergie. Une fois la vie répandue et diversifiée
à la surface de la terre, les volcans auraient pu provoquer à l’inverse de grandes extinctions :
l’âge de grandes extinctions du vivant coïncide avec l’âge des trapps. Ceux-ci auraient pu
être provoqués par la chute des météorites ou l’éruption exceptionnelle des points chauds. Les
effets combinés des gaz volcaniques et particules dispersées dans l’atmosphère auraient
provoqué la disparition de nombreuses espèces par un hiver volcanique suivi d’une hausse de
l’effet de serre par les changements dans la composition gazeuse de l’atmosphère.
Une des théories les plus acceptées pour l’apparition de l’homme serait
l’ouverture du rift africain : uniformément humide au niveau de l’équateur, le climat africain
se serait asséché à l’est du rift qui arrêtait les nuages venant de l’ouest. Les hominidés
s’adaptant à ce nouveau milieu formé d’une savane, auraient développé la bipédie pour
échapper à leurs prédateurs.
Encore de nos jours, les volcans participent à l’évacuation de la chaleur interne
de la terre et au cycle biogéochimique mondial en libérant la vapeur d’eau et les minéraux
engloutis dans le manteau au niveau des fosses de subduction.
19 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

b. Géomorphologie volcanique
Outre le volcan en lui-même, différentes formations géologiques sont directement ou
indirectement liées à l’activité volcanique. Certains reliefs ou paysages résultent du produit
direct des éruptions. Il s’agit des cônes volcaniques en eux mêmes formant des montagnes ou
des iles, des dômes et coulées des laves solidifiées, des tunnels de lave, des pillow lavas et les
guvots des volcans sous marins, des trapps formant des plateaux, des accumulations des
tephras en tufs, des cratères laissés par la sortie des laves, …
D’autres reliefs résultent d’une érosion ou d’une évolution des produits des éruptions.
C’est le cas de dykes, necks, sills, roches intrusives, mesas et planèzes dégagés par l’érosion,
de caldeiras et cirques résultant de l’effondrement d’une partie du volcan, des lacs de cratère
ou formés en amont d’un barrage constitués des produits de l’éruption, des atolls coralliens
entourant les vestiges d’un volcan sous marin effondré, etc.

LES MEFAITS D’UNE ERUPTION VOLCANIQUE


Les conséquences du volcanisme sont d'autant plus grandes que la plupart des
volcans sont situés dans des pays en voie de développement. Ces pays n'ayant, en effet, pas
les moyens de mettre en place une politique de prévision des éruptions et de prévention
systématique du risque volcanique.
a. Les dégâts humains
Pour l'homme, les principales menaces liées au volcanisme sont les nuées
ardentes, particulièrement meurtrières, les lahars, qui peuvent recouvrir rapidement les
terrains sous un mètre de boue, et les tsunamis, notamment parce qu'ils peuvent frapper des
populations situées sur un littoral loin d'un volcan, donc non préparées à ce genre de situation.
Les chutes de tephras, les glissements de terrains, les émanations de gaz toxiques et les
coulées de laves sont des manifestations également dangereuses pour l’homme dans une
moindre mesure.
Jusqu'au début du XXe siècle, les éruptions volcaniques pouvaient être la cause de
grandes famines. En effet, lorsque les cultures étaient détruites par les coulées ou les cendres,
et que le bétail était décimé par les gaz et autres éléments mortels produits par le volcan,
l'absence de secours condamnait les populations concernées à une mort certaine. Aujourd'hui,
les aides extérieures, nationales ou internationales, permettent de limiter ces effets
secondaires.
Les gaz suffocants que transportent les nuées ardentes tuent les victimes humaines en
les asphyxiant ou en les brûlant tout simplement.
Les pluies acides provoquent des maladies chez les humains qui les reçoivent ou qui
les boivent. Elles sont à même de détruire certains vestiges du patrimoine national ou
mondial. D’où la chute du tourisme à court terme.
b. Les dégâts matériels
Les conséquences sur les biens sont également variables selon le type de
manifestation du volcanisme. Les dégâts matériels peuvent être très importants même s'il n'y a
pas de pertes humaines.
Les phénomènes volcaniques préjudiciables aux biens humains sont nombreux.
Les coulées de laves et de boue peuvent recouvrir, lentement pour la première, plus
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rapidement pour la seconde, des villes entières. Les nuées ardentes détruisent tout sur leur
passage en raison de leur température et de leur vitesse, tels que des habitats, de lieux peuplés,
des routes, des ponts,…. Les chutes de cendres peuvent se déposer sur plusieurs mètres
d'épaisseur et ainsi causer l'effondrement des bâtiments. Les glissements de terrain, selon leur
ampleur, peuvent frapper un village, un quartier ou toute une ville. Les tsunamis peuvent
remonter loin dans les terres tel est le cas à Hawaii où des traces du passage d'un tsunami ont
été découvertes à 300 m d'altitude…. De plus, l'évacuation des populations peut engendrer des
pertes de production et ainsi affecter l'économie locale.
Le dépôt de matériaux réduit la profondeur des rivières et obstrue des voies de
passage importantes pour l’économie : « La perturbation du trafic aérien est due à la nature
des cendres volcaniques, différente de celles issues d'une combustion. Ces cendres, à l'origine
du "nuage", sont dures et saillantes, car composées de pierre et de verre. Elles représentent
donc un risque certain pour le fonctionnement des moteurs d'avion ».
c. Dégâts environnementaux
Les conséquences négatives, celles touchant à la vie humaine, sont bien
évidemment valables pour la faune et la flore.
Destruction de la faune et de la flore par les projections des cendres et des tephra
qui recouvrent toute une région et provoquent ainsi la famine. Une partie de cendres peut
s'échapper dans l'atmosphère et faire plusieurs tours de la terre. Ces même cendres vont
causer des décharges des foudres qui déclencheront des feux de forêt dans une région. Les
projections des cendres sont aussi à la base de la chute des températures atmosphériques les
années après l’éruption. Il peut y avoir aussi une perturbation du climat terrestre par des
nuages de cendres pendant plusieurs années puis création d’un hiver nucléaire.
Les nuées ardentes qui peuvent être totales en présence du souffle
d'explosion dévastent totalement des zones environnantes et calcinent des forêts. Ceci dans un
laps de temps. Elles provoquent également l'évaporation instantanée des eaux.
Le tsunami peut balayer une île et la dévaster à tel point que toute trace de présence
humaine soit éliminée. On peut ressentir des effets du tsunami jusqu'à 18000 km où l'on peut
observer des vagues de 9 m de hauteur. Il provoque aussi la dévastation totale des zones
environnantes.
Lorsqu’une éruption éjecte une grande quantité de SO2 dans la stratosphère qui est
transporté par le vent à des grandes distances du volcan, une grande quantité d’acide
sulfurique est alors emprisonnée par le nuage et provoque ainsi les pluies acides qui
refroidissent le climat et dévastent les forêts entières.

INTERET DU VOLCANISME
Lorsqu'on sait que les éruptions volcaniques les plus meurtrières depuis 1700 ont fait
environ 346000 victimes, on a le droit de penser que c'est très dangereux d'habiter près d'un
volcan.
Néanmoins, si les conséquences à court terme sont souvent désastreuses pour
l'environnement, elles peuvent se révéler bénéfiques à plus long terme. Ce n'est pas par hasard
que des centaines de millions de personnes vivent près des volcans, c’est parce qu’ils y
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trouvent certains avantages. Eh bien, on estime que sur la planète, 300 millions de personnes
vivent grâce aux volcans malgré leurs dangerosités.
a. Le volcanisme comme source de vie et de fertilité
Malgré la dangerosité apparente des volcans, ceux-ci ont différents intérêts. D'abord, ils
permettent à notre planète d'évacuer de la pression, car la Terre est une planète vivante. On
estime aussi que l'apparition de la vie sur Terre est en partie due aux volcans qui ont relâché
dans l'atmosphère naissante de nombreux gaz qui se sont révélés fort utiles par la suite.
Durant la « naissance » de la Terre, les volcans ont rejeté des gaz (azote, gaz
carbonique et argon) dans l'atmosphère primitive. Cette dernière s'est modifiée car elle s'est
enrichie de ces gaz. En plus, la vapeur d'eau, en se condensant, a donné naissance à des
océans, puis les volcans sous-marins vont changer la composition chimique pour donner
naissances aux premières formes de vie. On peut constater aujourd'hui que les volcans actifs
restants témoignent d’une planète Terre vivante par rapport à la lune, sans vie.
Les premiers hommes ont vécu proches de volcans en Afrique de l'Est grâce à la
fertilité des terres. Les volcans permettent de renouveler régulièrement la terre par leurs
projections riches en soufre, magnésium, potassium, calcium, sodium, phosphore,…, donnant
un véritable engrais naturel. En outre, les eaux des lacs qui sont riches en phosphores donnant
vie à des poissons. Grâce à cette fertilité de terres, certains pays ont trois récoltes par an au
lieu d'une ailleurs.
b. Le volcanisme comme source d’habitat naturel
Dans certaines régions, les coulées volcaniques, situées en relief, s'effritent petit à
petit à leur base par l'érosion donnant peu à peu un abri naturel. Ces abris ont été aménagés
par nos ancêtres de la préhistoire en des abris préhistoriques tel est l’exemple des villes
d'Auvergne en lave noire et grise. Les avantages de ces abris sont d'une part dus à la matière
volcanique facile à creuser, imperméable et isotherme; et de l'autre une bonne protection
contre les ennemis à l’exemple du château fort naturel. Plus tard les pierres volcaniques ont
servi de matériaux de construction ou en cimenterie, comme des pierres ponces et les
pouzzolanes.
c. Le volcanisme comme source des richesses minérales
Le volcan contient aussi de la matière première appelé source de richesse. A l'époque
des romains, ces derniers utilisaient l'alun des grottes volcaniques pour fixer les teintures pour
les tissus.
Dans certains cratères, du dioxyde de soufre s'en échappe. Lorsque le soufre liquide
est cristallisé, les hommes peuvent l'exploiter pour la fabrication de produits pharmaceutiques
et d'allumettes.
De nombreux minerais sont liés à l'activité d'anciens volcans sur le globe comme les
importants gisements de cuivre, d'or, d'argent, de fer, de plomb, zinc, étain, aluminium,
uranium, etc. On constate que les lacs volcaniques peuvent être exploités car ils contiennent
des acides riches, du cuivre et du borax. On peut utiliser les roches volcaniques et les
minéraux gemmes pour fabriquer des bijoux. Le diamant, entièrement constitué de carbone
pur, est fabriqué dans les profondeurs du globe sous des pressions énormes. Il est par la suite
remonté le long de cheminées volcaniques lors de phénomènes explosifs.
d. Le volcanisme comme source d’énergie et la géothermie
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Pour l'homme, l'exploitation de la chaleur du sous-sol, est un rêve futur. Cette énergie
renouvelée en permanence, semble inépuisable à l'activité de notre planète. Dans certaines
villes, l'énergie souterraine est entièrement gérée par géothermie. Pour que le système marche,
d’une nappe souterraine en vapeur, on a besoin de la chaleur. On distingue deux phénomènes :
il est nécessaire d'avoir une source de chaleur profonde. On la trouve généralement en région
volcanique dans un endroit où le volcan n'est pas trop actif pour ne pas risquer à d'éventuelles
destructions. L'eau souterraine se transforme en eau thermale, source d’énergie de haute ou de
basse température. Le premier cas est celui de la « haute énergie » : la vapeur fait tourner des
turbines pour produire de l'électricité. Le deuxième est la « basse énergie » : l'eau pompée sort
à une température de quelques dizaines de degrés et est utilisée pour le chauffage.
Il existe des centrales géothermiques produisant de l'énergie constamment sous forme
de chaleur, dans quelques pays (Italie Islande, USA, Russie,…). L'inconvénient de la
géothermie est la pollution car les eaux captées, après leurs passages souterrains, contiennent
de nombreux sels minéraux dissouts.
e. Autres conséquences positives:
 Attraction touristique par le spectacle grandiose et les activités originales.
Exemple: baignades en eaux thermales ;
 Sources de santé, les eaux thermales des régions volcaniques sont très efficaces
pour soigner certaines maladies, notamment l'asthme et les maladies cutanées. Au Japon
notamment, on soigne les rhumatismes avec du sable humide chauffé par le sous-sol
volcanique. Cette eau chaude produite par le volcan grâce à sa chaleur peut être utilisée pour
les besoins des hommes ;
 Les volcans produisent des nouvelles terres, notamment les îles volcaniques
comme Tahiti ou la Réunion ;
 Ils fournissent une exceptionnelle biodiversité comme aux Galápagos ;
 Aujourd'hui, la pierre ponce sert pour le polissage ;
 En chimie, elle constitue la base des cosmétiques ;
 Les roches volcaniques sont très utilisées pour tous usages chez l'Homme, de la
construction au dentifrice en passant par les allumettes ou les pneus.
 L'activité tectonique et volcanique provoque une fissuration favorisant le passage
des fluides ;
 La circulation convective d'eau de mer qui se réchauffe et s'enrichit en métaux à
proximité de la chambre magmatique ;
 La décompression des solutions suite à la fissuration qui provoque l'ébullition des
fluides hydrothermaux et la précipitation des sulfures.
 Mais aussi un volcan nous donne du soufre, très utile pour certains produits
comme les allumettes, les pneus, la fabrication de l’acide sulfurique…. Le soufre, ajouté au
caoutchouc, augmente sa dureté de vie.
TP DE VOLCANOLOGIE :
-CALCUL DE LA COMPOSITION NORMATIVE DES ROCHES
VOLCANIQUES
23 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

-RAPPORT SUR LES TYPES DE MANIFESTATIONS


VOLCANIQUES
REGLES DE CALCUL DE LA NORME C.I.PW
1. Les quantités inférieures à 2mmol peuvent être négligées
2. MnO et NiO sont comptés avec FeO, de même BaO et SrO sont comptés avec CaO
3. Joindre CaO à P2O5 dans le rapport 10/3 pour former l`apatite. P205=3,3 CaO dans une
molécule d`apatite.
4. Joindre Na2O à Cl2 dans le rapport 1/1 pour former l`Halite.
5. Joindre Na2O à SO2, dans le rapport 1/1 pour former la thenardite (le SO2 dosé dans les
analyses représente quelque fois le soufre de la pyrite).
6. joindre FeO à S (…SO2) dans le rapport ½ pour former la pyrite.
7. Joindre FeO à Cr2O3 dans le rapport 1/1 pour former la chromite.
8. a) Joindre FeO à TiO2 dans le rapport 1/1 pour former l`Ilménite,
b) S`il y a un excès de TiO2, le joindre à CaO dans le rapport 1/1 pour former le sphène
provisoire, mais seulement après avoir formé l`anorthite provisoire (Règle * 15). S`il y a encore excès
de TiO2, les compter comme Rutile.
9. joindre CaO à F2 dans le rapport 1/1 pour former la fluorine
10. a) Si la roche n`est pas altérée et si elle renferme de la cancrinite, joindre Na 2O à CO2 dans le
rapport 1/1 pour former le carbonate de Na.
b) La si la roche contient de la calcite, joindre CaO à CO2 dans le rapport 1/1 pour former la
calcite.
Si la calcite est primaire, elle est comptée comme Barylite.
Si elle est secondaire (produit d`altération) ou si elle résulte de l`assimilation d`un calcaire,
elle n`est comprise ni dans les Coophalites ni dans les Barylites et doit être compté a part.
11. réserver ZnO2 pour le Zircon provisoire.
12. Joindre Al2O3 a K2O dans le rapport 1/1 pour former l`orthose provisoire
13. dans de cas très rare ou K2O est en excès sur Al2O3, le réserver pour le metasilicate de
potassium provisoire.
14. joindre l`excès de Al2O3 après (*12) au reste de Na2O après (*4), (*5) et (*10), dans le rapport
1/1 pour former l`Albite provisoire.
S`il y a excès Na2O sur Al2O3 disponible, voir (*18)
15. a) Joindre l`excès de Al2O3 sur (K2O+Na2O) après (*12) et (*14) au reste de CaO après (*3),
(*8b), (*9) et (*10b) dans le rapport 1/1 pour l`Anorthite provisoire.
b) Joindre l`excès éventuel de TiO2 après (*8a) à CaO dans le rapport 1/1 pour le sphère
provisoire d`après la règle (*8b).
16. S`il y a excès de Al2O3 sur CaO après (*15), le compter comme corindon.
17. Si après (*15), il y a un excès de CaO sur Al2O3, voir la règle (*23) et (*24).
18. S`il y a un excès de Na2O après (*14), le joindre à Fe2O3 dans le rapport 1/1 pour former
l`Aegyrine provisoire.
19. Si après (*18), il y a encore un excès de Na2O, le reserver pour le méta silicate de sodium
provisoire.
20. Si comme d`ordinaire après (*18), Fe2O3 est en excès sur Na2O, le joindre au reste de FeO
après (*6), (*7) et (*8) dans le rapport 1/1 pour former la magnétite.
21. S`il y a un excès de Fe2O3 après (*20) le compter comme hématite.
24 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

22. Le reste de FeO après (*20) est additionné à MgO. On tiendra compte dans la suite des
proportions relatives de ces deux oxydes.
23. Joindre l’excès de CaO après (15) à la somme (MgO + FeO) de (22) dans le rapport 1 à 1 pour
former le diopside provisoire. Les proportions relatives de MgO et FeO établies en (22) sont
conservées.
24. s`il y a excès de CaO (*23), le réserver pour la Wollastonite.
25. s`il y a un excès de (Mg, Fe)O après (*23), le réserver pour l`hypersthène provisoire.
26. tous les oxydes sauf le SiO2 ont été distribues entre les molécules définitives ou provisoires
des minéraux étalons. SiO2 doit être distribuée maintenant entre les molécules provisoires dans
les rapports suivants :
 SiO2.ZrO2 pour former le Zircon provisoire (1/1 voire *11)
 SiO2.CaO.TiO2 pour former le sphère provisoire (1/1/1 voire *18)
 4SiO2.Na2O.FeO3 pour former l`Aegyrine provisoire (4/1/1 voire *18)
 SiO2.K2O ou Na2O pour former les méta silicates de potassium ou sodium (1/1 voire
*13 et *19)

 6SiO2.K2O.Al2O3 pour former l`orthose provisoire (6/1/1 voire *12).


 6SiO2.Na2O3 pour l`Albite provisoire (6/1/1 voire *14)
 2SiO2.CaO.Al2O3 pour former l`Anorthite provisoire (6/1/1 voir *15)
 SiO2 (Mg,Fe)O CaO pour former le diopside provisoire (1/1/1 voir *23)
 SiO2. CaO pour former la wollastonite provisoire (1/1 voire *14)
 SiO2(Mg, Fe)O pour former l`hyperstène provisoire *25
27. Faire la somme des milli-molécules de SiO2 utilisées dans * 26 et la soustraire de SiO2 totale.
La différence ou l`excès de SiO2 est compté comme quartz.
Dans ce cas, toutes les molécules provisoires deviennent définitives.
28. dans le cas contraire, c`est-à-dire s`il y a un déficit de SiO2 après *26 retrancher SiO2 attribuée
a l`hypersthène de la somme de SiO2 utilisée en (*26). La différence est soustraite de SiO2
totale. S`il y a alors un excès de SiO2 supérieur à la moitié de la quantité de (Mg, Fe)O de
(*25), cet excès est distribué entre les millimolécules de (Mg,Fe)O de l`hypersthene et
d`olivine d`après les équations suivantes :
Soient x le nombre de millimolécules de (Mg, Fe) O de l`hypersthène et y le nombre de milli-
molécules de (Mg, Fe)O d`olivine, on résout le système :

x + y = m, quantité de (Mg, Fe)O disponible


x + y/2 = S, quantité de SiO2 disponible.
D’où x = 2S – m et y = m – x.
Dans cette opération, MgO et FeO sont répartis dans les proportions établies en (22) et
utilisés en (*23). Après cette opération, toutes les molécules sont définitives.
29. Si la quantité de SiO2 est inférieure à la moitié de (Mg, Fe)O, ces oxydes sont comptés comme
olivine dans le rapport 2(Mg, Fe)O :SiO2.
En ce cas, SiO2 attribué au sphène de (*15) est soustrait de SiO2 utilisé en (*26), compte tenu
de la transformation de l`hyperstène en olivine. CaO et TiO2 sont alors comptés comme
perovskite
30. Si le déficit de la silice persiste après (*29), retrancher SiO2, attribué a l`albite provisoire de la
quantité de SiO2 utilisée en (*26), compte tenu de transformation de l`hypersthène en olivine et
du sphène en perovskite (29).
25 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Si la quantité de SiO2 devenue disponible est comprise entre 2 et 6 fois celle de Na2O attribuée
à l`albite provisoire de (*14), la distribuer entre l`Albite et Néphéline d`après les équations
suivantes :
Soit x, le nombre de milli-molécules d`albite et
y, le nombre de milli-molécules de néphéline.

x + y = n, n→ quantité de Na2O disponible

6 x + 2y = s, s→ quantité de SiO2 disponible


x+y=n
* y = n-x
6x + 2(n-x) = s
6x + 2n-2x = s
4x = s-2n
* x = (s-2n)/4
Après cette opération, toutes les molécules sont définitives.
31. Si la quantité de SiO2 disponible est inférieure à 2Na2O feldspathisable, calculer toute la soude
comme Néphéline. En ce cas retrancher SiO2 attribué à l’orthose de la quantité de SiO2
utilisée en (26), l’hypersthène étant transformé en olivine, le sphène en perovskite (29) et
l’albite en néphéline. Si la quantité de SiO2 devenue disponible est comprise entre 4 et 6 fois
celle de K2O attribuée à l`Orthose provisoire (*12), la distribuer entre Orthose et la Leucite
d`après les équations suivantes :
Soit x, le nombre de milli-molécules d`Orthose et y le nombre de milli molécules de Leucite.
On résout le système

x + y = K, quantité de K2O disponible


6 x + 4y = S, quantité de SiO2 disponible
S  4K
D`où x = et y= K- x
2
Après cette opération, toutes les molécules sont définitives.
32. si la quantité de SiO2 disponible est inférieure à 4K2O feldspathisable, calculer toute la
potasse comme Leucite.
En ce cas, retrancher de SiO2 totale de la roche, somme de molécules SiO2 total de la roche,
la somme des milli-molécules de SiO2 attribuées à la leucite, la néphéline, l`anorthite, l`aégyrine,
l`olivine et éventuellement au zircon et au métasilicate de sodium. Suivant la quantité de SiO2
libérée, il faudra répartir CaO de la wollastonite et du diopside entre le diopside et l`olivine.
Deux cas sont possibles :
1er. Ou bien il y a assez de wollastonite à transformer en orthosillicate de calcium sans devoir
entamer le diopside.
2e. Ou bien il n`y en a pas suffisamment.
Le deuxième cas est le plus fréquent.
Les équations suivantes permettent de résoudre :
Soient x le nombre de nouvelles milli-molécules du diopside
y le nombre de nouvelles milli-molécules d’olivine et z le nombre de milli-molécules
d’orthosilicate de calcium
26 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

x +2y = m [m = quantité du diopside provisoire


x + 2z = c [c= quantité du CaO du diopside et de la wollastonite provisoire

2 x + y+z = s [s = quantité de SiO2 disponible]


2s  m  c mx cx
D`où x = ,y= et z =
2 2 2
Après ces opérations toutes les molécules sont définitives.
Dans le premier cas, SiO2 total de la roche est retranché de SiO2 attribuée à la leucite,
néphéline, anorthite, Aégyrine, diopside, olivine et wollastonite provisoires.
Le déficit présente le nombre de milli-molécule d`orthosilicate de calcium, ainsi que la quantité de
SiO2 qui doit lui être attribuée dans le rapport 2CaO : SiO2.
Le résidu du CaO reste à l`état de Wollastonite définitive et s`unità SiO2 dans le rapport 1/1.
33. Dans les très rares cas où il n`y a pas assez de SiO2 pour former la leucite seule, distribuer SiO2
disponible entre la leucite et Kaliophilite après avoir retranché de SiO2 totale la somme de milli-
molécules de SiO2 utilisées pour la formation de la néphéline, d`anorthite, de l`aegyrine, du
métasilicate de sodium, d’olivine, de l`ortho silicate du calcium et du zircon.
Les proportions de Leucite et de Kaliophilite sont calculées d`après les équations suivantes :
Soient : x, le nombre de milli-molécules de Leucite et
y, le nombre de milli molécules de Kaliophite.

x + y = K, quantité de K2O disponible

4 x + 2y = S quantité de SiO2 disponible.

S  2K 4K  S
D`où x= et y = K- x ou y =
2 2
Etablir la composition virtuelle de la roche en multipliant les proportions moléculaires des
minéraux étalons par les masses moléculaires correspondantes.
Kaliophilite : K2O.Al2O3.2SiO2 (316 gr)
Métasilicate de sodium : Na20.SiO2 (122 gr)
Métasilicate de potassium : K2O.SiO2 (154 gr)
Carbonate de sodium : Na2O.CO2 (106 gr)
Halite : Na2Cl2 (117 gr)
Thenardite : Na2SO3 (142 gr)
Orthosilicate de calcium: 2CaO.SiO2 (172 gr)
Chromite: FeO.Cr2O3 (224 gr)
Sphène: CaO.TiO2.SiO2 (196 gr)
Perowskite: CaO.TiO2 (136 gr)
Rutile : TiO2 (80)
Fluorite (CaF2): (78 gr)
Calcite: CaO.CO2 (100 gr)
Pyrite: FeS2 (120gr)
27 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

« EXERCICES D’APPLICATION HORS TEXTE »

TYPES D'ÉRUPTIONS VOLCANIQUES

Thomas Jaggar a établi un observatoire volcanologique à Hawaï parce que les


éruptions pourraient être visualisées relativement sans risque. Jaggar était au
courant des caractéristiques violentes d'autres types de volcans, ayant visité la
Soufrière et la Montagne Pelee en Martinique après les éruptions 1902. Il a espéré
que la connaissance gagnée des volcans hawaïens serait employée pour surveiller
des volcans plus dangereux et pour diminuer le risque des gens vivant près d'eux.
Ce chapitre décrit différents types d'éruptions volcaniques. Différents schémas de
classification sont présentés parce que les différents aspects d'une éruption sont
intéressants. Les éruptions peuvent se produire à différents emplacements sur un
volcan et peuvent montrer un éventail étonnant de caractéristiques. Le chapitre
commence par une description de l'emplacement des éruptions. Cette section est
suivie d'une description des éruptions liées à l'eau. Le chapitre conclut avec une
classification des éruptions basées sur leurs caractéristiques. Les sources pour les
classifications suivantes sont MacDonald (1972), McClelland et d'autres (1989), et
Williams et McBirney (1979).
28 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Classifications basées sur la forme et l'emplacement de l'évent

Des éruptions peuvent être classées par l'ouverture par laquelle il y a des
écoulements de matière volcaniques ou des projections. De la lave ou le matériel
pyroclastique peuvent être éjectés d'une fissure ou d'un évent central. Une fissure
est une " zone de rupture ou une fente dans la roche le long de laquelle il y a
séparation de 2 blocs " (Bates et Jackson, de 1980, du p. 232). Une éruption de
fissure est une " éruption qui a lieu le long d'une fissure allongée " (Bates et
Jackson, 1980, le p. 232). Les éruptions de fissure sont communes le long des
arêtes médio-océaniques et produisent des basaltes d'oreiller. Les éruptions de
fissure sont également communes à Hawaï et produisent souvent des rideaux du
feu comme les fontaines de lave le long d'une fissure. Vue montrant une éruption
de fissure près de Halemaumau avril, 30, 1982. Photographie par Norm Banks,
enquête géologique des États-Unis.
29 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

En revanche, un évent central est l'" ouverture sur la surface de la terre d'un
conduit volcanique de forme cylindrique ou de pipelike " (Bates et Jackson, 1980,
le p. 102). Une éruption centrale est l'" éjection des débris et de lave qui coule d'un
point central, et forme un volcan plus ou moins symétrique " (Bates et Jackson,
1980, le p. 102). L'éruption 1991 du Mont Pinatubo et les éruptions explosives de
1980 du Mont St Helens , après le souffle transversal, sont des exemples des
éruptions centrales. Une éruption centrale a continuée au Mont St Helens pendant
qu' un dôme volcanique croissait dans le cratère du volcan. Les éruptions centrales
se produisent également à Hawaï, telle que l'éruption explosive de 1790 ou le lac
de lave de 1967-1968 dans Halemaumau. L'éruption de Mauna Ulu 1969-1974 a
commencée comme éruption de fissure et a évoluée vers un évent central.
L'éruption de 1983 du volcan de Kilauea a commencée comme éruption de fissure
et, en plusieurs mois, est devenue localisée à un évent central. Une configuration
semblable, bien que de courte durée, s'est produite pendant l'éruption de 1959 au
cratère de Kilauea Iki. Cette photo montre une éruption d'un évent central au
Paricutin dans au Mexique. Photographie par K. Segerstrom des États-Unis. Étude
Géologique,
30 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Des éruptions peuvent également être classées par l'emplacement où le matériel


volcanique atteint la surface. Des éruptions centrales peuvent également s'appeler
les éruptions de sommet, si elles sont situées au sommet du volcan. Les éruptions
sommitales sont le type le plus commun d'éruption volcanique. Les éruptions
explosives du Mont St Helens et du Mont Pinatubo sont des exemples des
éruptions de sommet. L'éruption de sommet la plus récente de Kilauea s'est
produite en 1982. Le matériel volcanique peut également être éjecté sur le côté
d'un volcan pour produire une éruption de flanc. Les éruptions de flanc sont
communes à Hawaï où le magma voyage dans des zones de crevasse à travers le
flanc du volcan. Depuis 1955, la plupart des éruptions du volcan Kilauea ont été
sur le flanc Est (zone de crevasse) du volcan. L'éruption continue du volcan de
Kilauea est la plus longue et la plus volumineuse éruption de flanc dans le temps
historique.

Caractéristiques des éruptions liées à l'eau.

McClelland et d'autres (1989) ont étudiés 388 éruptions volcaniques documentées


de 1975 à 1985. Ils ont trouvé quatre modèles d'action de l'eau sue la lave avec des
éruptions: éruptions sous-marines, formation de nouvelles îles, éruptions sous-
glaiciaire, et lacs de cratère.
31 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Peu d'éruptions sous-marines ont été documentées en raison de la difficulté de


prévoir l'éruption des volcans sous-marins. Plusieurs indices indiquent que les
éruptions sous-marins se produisent. La séismicité caractéristique des éruptions et
des intrusions volcaniques a été enregistrée à quelques seamounts (volcans sous-
marins). Les radeaux flottants de matériels volcaniques frais, de la ponce,
indiquent également les éruptions sous-marins. L'ébullition d'eau de mer est
également un indice des éruptions peu profondes. Une éruption sous-marine a été
enregistrée près de Necker Island en 1955. Les passagers à bord d'un avion pour
Honolulu en provenance de Tokyo ont observés ce qui a semblé être une colonne
de fumée s'élevant de l'eau. À une distance plus proche, ils ont trouvé une zone de
vapeur, l'eau bouillonnait sur environ 1,5 kilomètres de diamètre. Était tout près
d'une zone de plusieurs km2 qui ressemblait à de la terre ferme. MacDonald et
d'autres ont interprété cette " terre ferme " comme radeau de ponce qui est
ultérieurement imbibée d'eau et fut engloutis. Cette photographie montre l'eau
décolorée par des pyroclastes et un panache de vapeur se levant au-dessus d'une
éruption sous-marin à Kavachi. La photographie est du U.S. Geological Survey.
En 1996,une éruption de sous-marin s'est produite sur l'arête d'océan outre de la
côte de l'Orégon.
32 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Des éruptions peu profondes dans l'eau se caractérisent par des explosions de
vapeur qui produisent des îles faites en téphra. Dans la plupart des cas, les îles sont
érodées par les vagues de l'océan. Dans certains cas de la lave est éjectée dans l'air
et forme un chapeau protecteur sur l'île. La formation d'une nouvelle île hawaïenne
ne s'est pas produite dans le passé géologique récent. Cependant, ce processus est
une étape dans l'évolution de tous les volcans hawaïens. on s'attend à ce que Loihi
, un volcan sous-marin au sud de l'île d'Hawaï , atteigne cette étape dans deux cent
mille ans. Photographie d'interaction explosive de lave et de l'eau par Donna
Donovan-O'Meara de Volcano Watch International.

Seulement cinq éruptions sous-glaciaires ont été enregistrées dans l'intervalle de


dix ans par McClelland et d'autres (1989). Elles dénotent que la plupart de ces
éruptions se produisent dans des régions lointaines. Étonnamment, on retrouve des
dépôts volcaniques sous-glaciaire en Hawaï. Il y a environ 10.000 ans, pendant
l'âge glaciaire, le sommet de Mauna Kea a été couvert par un glacier. Les
33 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

éruptions sous-glaciaires produisent des pillow-lavas (Porter, 1987). Il n'y a


aucune évidence d'éruptions sous-glaciaires au Mauna Loa. Cependant, des
éruptions plus récentes ont pu avoir enterré les dépôts volcaniques sous-glaciaires
plus anciens. Les glaciers ne se sont pas formé sur Kilauea en raison de sa basse
altitude, toutefois il faisait assez froid pour neiger. Cette photographie montre la
lave en oreiller qui s'est formée sous la glace sur Mauna Kea il y a environ
170.000 ans. Photographie de S.C. Porter, éruptions sous-glaciaire pléistocènes
sur Mauna Kea, U.S. Geological Survey Professional Paper 1350.

Les sommets de quelques volcans contiennent des lacs de cratère. La proximité


proche du magma sous le lac peut mener à une activité explosive. Les lacs de
cratère peuvent également produire des coulées de boue dangereuses. McClelland
et d'autres (1989) ont enregistré 24 éruptions qui se sont produites dans des lacs de
cratère entre 1975 et 1985. La présence de seulement un petit lac sur le Mauna
Kea rend une éruption associée à un lac de cratère à Hawaï très peu probable.
L'éruption récente à Ruapehu en Nouvelle Zélande a montrée plusieurs des
caractéristiques communes de ce type d'éruption. phréatique au Ruapehu en 1992.
Photo par Christian Treber.

Analyses basées sur le caractère de l'éruption


34 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Des éruptions peuvent être classées par la façon dont se fait l'explosion. Une
éruption explosive est une " éruption... qui se caractérise par l'éjection énergique
du matériel pyroclastique " (Bates et Jackson, 1980, p. 217). Cette photographie
montre l'éruption explosive du volcan de Augustine dans à l'Alaska mars 27, 1986.
Courtoisie de photographie du U.S. Geological Survey.

Une éruption effusive se caractérise par l'épanchement relativement silencieux de


la lave (MacDonald, 1972, p. 210). Une éruption mixte est une éruption " qui
comprend l'émission de la lave et l'éjection explosive des pyroclasts " (Bates et
Jackson, 1980, p. 403). Cette photo montre l'émission doux de la lave d'un évent
dans Halemaumau cratère. Photographie par R. Fiske, U.S. Geological Survey,
le 5 janvier 1968.
Depuis le début du 20e siècle, des éruptions ont été classées par leur ressemblance
35 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

à des volcans spécifiques, où certains types d'activité sont communs. Ainsi, des
éruptions hawaïennes , de Stromboliennes, de Vulcaniennes , et de Peléennes sont
nommées à partir des volcans d'Hawaï, Stromboli (Italie), Vulcano (Italie), et Mt.
Pelée (Martinique, Antilles). Des analyses supplémentaires sont basées sur la
nature et l'échelle de l'activité, des éruptions basaltiques par exemple, d'inondation
et de gaz. des éruptions de Plinienne sont nommées pour Pline l'aîné, un naturaliste
de Roman qui est mort dans une éruption de Vesuvius par année A.D. 79.
MacDonald (1972) a noté qu'il y a des gradations entre chaque type d'éruption et
que quelques volcans peuvent afficher plus d'un type d'activité.

Les éruptions hawaïennes se caractérisent par des éruptions silencieuses et


effusives qui résultent de la basse viscosité, de la basse teneur de gaz, et des
températures élevées d'éruption des magmas hawaïens.

Durant certaine éruptions, la pression hydrostatique (pression de magma à des


niveaux plus élevés dans le système) et l'expansion des gaz éjecte la lave haut dans
l'air. Ces fontaines de lave sont généralement de dix à quelques centaines de
mètres de haut. Moins communes sont les fontaines qui atteignent plus de 300 m
de hauteur. La plus haute fontaine de lave de 1959 à Kilauea Iki a atteint 580 m de
hauteur.
36 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

La lave s'accumule près de l'évent pour produire un cône d'éclaboussure ou de


cendre. L'éruption 1959 de Kilauea Iki a fait le Puu Puai, un cône d'éclaboussures
(spatter) et de cendre de 38 m de haut . Les éruptions hawaïennes commencent
généralement comme des éruptions de fissure avec un rideau du feu constituée par
des fontaines de lave proche ou espacées . Pendant cette étape d'une éruption, des
remparts d'éclaboussure peuvent se former. Si le niveau de lave dans la fissure est
assez haut, la lave peut déborder. En raison de leur composition basaltique, les
écoulements de lave sont minces, fluides, et étendus. Les écoulements peuvent être
pahoehoe ou aa.
Si l'éruption est d'un évent central, les débordements répétés peuvent former un
monticule doucement incliné de lave, tout comme un petit " volcan bouclier "
(Macdonald, 1972, p. 215). Mauna Ulu, sur la zone Est du rift supérieur du Volcan
Kilauea, est un exemple de ce type de dispositif. Cette photo montre une haute
fontaine de lave pendant la phase 12 de l'éruption de Mauna Ulu. L'éruption
continue du Volcan Kilauea est typique des éruptions hawaïennes, excepté sa
longue durée et son grand volume. Courtoisie de photographie du U.S.
Geological Survey, le 30 décembre 1969.

Les éruptions des plateaux de Basalte sont semblables aux éruptions hawaïennes
en général par l'aspect mais diffèrent par le très grand volume de lave produit. Aux
nord-ouest des Etats-Unis , les éruptions basaltiques fluides ont produit des
écoulements avec une épaisseur moyenne de 25 m qui peuvent avoir plus de 100
kilomètres de long. Les différents écoulements peuvent couvrir plus de 40.000
km2 (Swanson et d'autres, 1975). L'accumulation épaisse des coulées basaltiques
étendus transversale de lave qui résultent de ces éruptions basaltiques s'appellent
37 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

basaltes des plateaux (Williams et McBirney, 1979). Cette photo montre une pile
de coulées de lave dans le Columbia River Flood Basalt le long du sud de Snake
River d'Asotin, Washington. Photographie par Robert Wickman.

Photographie d'une éruption strombolienne à Stromboli copyrighted par Steve


O'Meara de Volcano Watch International.

Les éruptions Stromboliennes sont nommées en référence au volcan Stromboli


sur la côte occidentale de l'Italie, où une éruption typique comprend l'éjection
rythmique de la cendre, du lapilli, et des bombes incandescents aux tailles de
quelques dizaines ou centaines de mètres.
L'effusion des écoulements de lave peut ou peut ne pas accompagner l'éjection de
matériel pyroclastique. Les écoulements de lave des éruptions de Stromboliennes
sont en général plus visqueux que des écoulements hawaïens de lave et sont ainsi
des quelque sorte plus courts et plus épais (Macdonald, 1972 en ). Le tephra est
rouge quand il est éjecté de l'évent mais devient noir et presque solide avant de
frapper la terre.
La cendre est la plus commune avec les bombes et le lapilli est moins abondant.
La cendre peut être présente dans des quantités relativement mineures. Le tephra
s'accumule près de l'évent central et construit un cône de cendre. Le magma
associé à l'activité Strombolienne est basaltique ou andésitique et a une viscosité
plus élevée que les magmas hawaïens. En raison de la viscosité plus élevée, le gaz
a plus de difficulté pour s'échapper. Les bulles de gaz ont éclatées au dessus de la
colonne de magma, produisant de petites explosions et jetant des blocs de lave
fondue dans l'air.
Les éruptions Stromboliennes peuvent durer de quelques heures ou jours à
quelques mois ou à quelques années. La longue durée de l'activité de
Strombolienne est une caractéristique commune. Le Paricutin au Mexique a été en
activité sans interruption de 1943 à 1952, produisant un cône fait de cendre, de
38 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

bombes, de lapilli, et de poussière. Izalco, au Salvador, a été construit par des


éruptions de Strombolienne.

Les éruptions de Vulcaniennes sont baptisées du nom du cône de Vulcano dans


les îles Eoliennes à l'ouest de l'Italie. les éruptions de Vulcaniennes peuvent
impliquer presque n'importe quel type de magma mais le magma felsic, magma
avec le contenu relativement élevé de silice, est le plus commun (Williams et
McBirney , 1979). Ce type d'éruption commence habituellement par les explosions
de vapeur qui enlèvent le vieux matériel lithique (roche) de l'évent central.
La phase principale de l'éruption se caractérise par l'éruption du magma visqueux
et riche en gaz qui donne des cendres vitreuses. Un nuage d'éruption, en forme de
chou-fleur ou champignon, formé de cendre, se développe au-dessus de l'évent.
Le nuage d'éruption peut être gris ou noir. La foudre dans le nuage d'éruption est
commune pendant les éruptions Vulcanienne.
Chute de cendre, écoulement pyroclastique, et dépôts de nuées peuvent former un
cône de cendre, surmontée par des couches de cendre. Des dépôts de Tephra des
éruptions Vulcaniennes sont plus largement dispersés que les dépôts des éruptions
hawaïennes ou Stromboliennes. L'éruption des écoulements épais et visqueux de
lave indique la fin du cycle éruptif (Williams et McBirney, 1979).
39 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Les éruptions de Péléennes sont nommées pour Mont Pelée aux Antilles, où ce
type d'activité a été vu et décrit la première fois en 1902-1903. des éruptions
Péléennes sont associées aux magmas rhyolitiques ou andésitiques. Les deux
caractéristiques des éruptions Péléennes sont la formation des dômes et des
avalanches rougeoyantes (Macdonald, 1972).
Pendant les étapes initiales de l'éruption, les avalanches rougeoyantes violentes de
cendre chaude voyagent en bas des flancs du volcan. Ces avalanches
incandescentes peuvent allumer des incendies et sont assez puissantes pour
renverser des murs. Les dépôts de Tephra sont généralement beaucoup moins
répandus que la plupart des éruptions de Vulcaniennes et de Pliniennes (Williams
et McBirney, 1979).
40 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Après l'étape explosive initiale, le magma visqueux forme un dôme ou une aiguille
volcanique dans l'évent volcanique. La pesanteur ou la pression interne peut faire
effondrer le dôme, ayant pour résultat des écoulements chauds de blocs et de
cendre.
Les éruptions Péléennes terminent généralement leur cycle éruptif en seulement
quelques années (Williams et McBirney, 1979). Santiaguito, au Guatemala, est un
exemple d'une éruption de Péléennes qui a continué pendant des décennies. La
photo montre une aiguille volcanique au sommet du Mt. Pelée. Photographie par
Heilprin.
41 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Les éruptions pliniennes sont nommées pour le naturaliste célèbre Pline l'ancien.
Il est mort pendant une éruption du Vésuve en A.D. 79. Pline le neveu de l'aîné a
décrit l'éruption, qui est caractéristique des éruptions de pliniennes.
Deux caractéristiques principales sont une éruption particulièrement puissante et
continue de souffle de gaz et l'éjection de grands volumes de ponces (Walker et
Crosdale, 1971). les éruptions pliniennes peuvent durer moins d'un jour, telles les
explosions de courte durée du magma riche en gaz et siliceux avant l'éruption des
écoulements basaltiques liquides de lave en Islande.
Les éruptions pliniennes de longue durée et plus volumineuses durent des
semaines ou des mois. Les éruptions plus longues commencent par des chutes de
cendre suivies d' avalanches rougeoyantes.
Dans certains cas, l'explosion du magma est telle que le sommet du volcan
s'effondre pour produire une caldeira.
Les exemples classiques de l'effondrement pour produire une caldeira sont
Krakatau en 1883, Crater Lake environ 7.000 ans il y a, et S Santorin en 1500 B.C.
Pendant les éruptions pliniennes la cendre fine peut être dispersée au-dessus des
zones très grandes. Le volume total de tephra éjecté pendant la formation de Crater
Lake était de 75 kilomètres cube. L'éruption 1886 de Tarawera est un cas rare
d'une éruption basaltique pliniennes.
La photographie montre l'éruption pliniennes de Mount St. Helens le 18 mai 1980.
Courtoisie de photographie de U.S. Geological Survey.
42 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Les éruptions fluides de Rhyolitique se caractérisent par la production des


grands volumes de matériel rhyolitique qui parcourent de grandes distances de
leurs évents pour produire de plaines large, presque plates (Macdonald,1972).
Les éruptions fluides de Rhyolitique sont issus de fissures. La fluidité de ces
éruptions est un résultat des écoulements chauds de cendre. Macdonald cite
l'éruption 1912 de Mt. Katmai en Alaska comme exemple d'une éruption
rhyolitique fluide. Cette éruption a produit une caldeira de 7 kilomètres cube de
cendre. La zone est maintenant une partie de Katmai National Park.

Les éruptions de Ultra-Vulcaniennes se caractérisent par l'éruption de la roche


solide et de la vapeur.
Les fragments peuvent aller des cendres aux blocs en la taille et de froid à
43 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

incandescent dans la température. Aucun nouveau magma n'est impliqué. Ces


éruptions s'appellent également phréatiques, fondé sur l'hypothèse que la vapeur
provient du contact des eaux souterraines avec la roche chaude. Jaggar (1949) a
appelé ce type d'éruptions d'un Blast de vapeur ".
Les éruptions explosives de 1924 à Halemaumau sont un excellent exemple d'une
éruption ultravulcanian. L'éruption de 1963-1965 de Surtsey en Islande et
l'éruption 1965 de Taal aux Philippines sont des exemples supplémentaires des
éruptions ultravulcanian.

Laves des Volcans d'Hawaii

Pahoehoe près de la côte de Kilauea. Photo par Steve Mattox, 1989.


44 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Il y a trois types de lave et d'écoulements de lave: oreiller, pahoehoe, et aa. Les lave en
oreiller sont volumétriquement le type le plus abondant parce qu'elles sont éjectées aux rides
médio-océaniques et parce qu'elles composent la partie immergée des seamounts et des grands
volcans intraplaques, comme la chaîne de seamount de Hawaii-Emperor. Pahoehoe est le
deuxième type abondant d'écoulement de lave.

PILLOW LAVA
Éruptions sous de l'eau ou de la glace produit
des pillow lava James Moore de l'U.S.
Geological Survey a fait les premières
observations sous-marines de la formation des
lave d'oreiller (Moore et d'autres, 1973). Moore
et ses collègues ont étudié la lave de l'éruption
de Mauna Ulu . Ils ont décrit des laves en
oreiller en tant que lobes allongés et
interconnectés d'écoulement qui sont elliptiques
ou circulaire dans la section transversale
(Moore, 1975). Cette photo montre la lave en
oreiller formant la côte du sud du volcan de
Kilauea, Hawaï.

Photographie par Gordon Tribble U.S.


Geological Survey .

Pillow Lava U.S. Geological Survey .


45 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

ECOULEMENTS CÔTIERS
Les écoulements de lave près de la côte
tendent à s'étendre latéralement et à entrer
dans l'océan sur un large front. Plusieurs
tubes de lave peuvent être en activité à
travers la coulée frontale. De plus grands
tubes de lave alimentent le bas de la pente et
maintiennent la pression dans les coulées
qui avancent dans l'eau. Les lobes
d'écoulement se développent le plus
aisément sur les pentes raides et ont comme
conséquence la formation des pillow-lavas
(laves en coussins) en parallèle à la pente de
la côte qui plonge en mer. Le contact de la
lave et de l'eau provoque un éclatement des
pillows et produit des lits de débris
parallèles à la pente en mer. Les géologues
appellent ces lits en forte pente des dépôts
deltaïques frontaux.

Le 8 novembre 1992, la lave est entré dans


l'océan juste à l'est des sites archéologiques à
Kamoamoa sur le flanc du sud du volcan de
Kilauea. Vers la fin du mois, presque tout le
Kamoamoa a été enterré sous la lave. En mai
1993, un delta de lave avait étendu le littoral
environ 1.600 pieds (500 m) au sud. Cette vue
aérienne donne vers l'ouest.

Photographie par Christina Heliker, U.S.


Geological Survey, mai 12, 1993.
46 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Les lits de dépôts deltaïques font partie d'un


delta de lave qui croît vers l'océan et fournit
une plate-forme sur laquelle les laves
subaériennes peuvent s'étendre, et ainsi
ajouter une nouvelle terre à l'île. Cependant,
quelques tubes ne sont pas continus et se
cassent pour former des oreiller autonomes,
séparés du tube, de ce fait ajoutant des
débris au flanc du volcan. L'avant actif d'un
delta de lave s'appelle une plate-forme.
Comme le delta, la plate-forme est
construite sur des débris. Cependant, la
plate-forme est relativement instable et peut
s'effondrer, tombant dans l'océan (Mattox,
1993).

Une plate-forme s'est effondré à l'entrée de Lae


Apuki en avril 1993, retirant un bloc de 210 m
de large, 14 m de long, et 8 m d'épaisseur de
l'avant du delta. Un visiteur, se tenant sur le
banc au moment de l'effondrement, a disparu
dans l'océan. Cette vue aérienne montre une
plate-forme active ajoutant de nouveaux terrains
au-delà de la vieille falaise (bas de photo). Les
zones foncées sont du sable noir.

Photographie par Christina Heliker, U.S.


Geological Survey, août 25, 1994.
47 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

PILLOW LAVAS

Des lave en coussins sont également trouvées


près du sommet de Mauna Kea . Ces lave en
coussin ont été produites par une éruption sub-
glacial qui s'est produite il y a 10.000 ans. Le
coussin a environ1 m de diamètre et a une
bordure vitreuse.

Fig. 21,11 de Porter, 1987.

Les lave en coussin peuvent également se


former quand les écoulements entrent dans
un fleuve ou un lac. Les coussins de la photo
se sont formés dans le fleuve de Wailuku
prés de Hilo, à Hawaï il y a environ 3.500
ans. Les galets ronds ont été transportés par
le fleuve.

Photographie par Jack Lockwood, enquête


géologique des États-Unis, juin 14, 1982.
48 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Lave aa sur lave pahoehoe, Hilina Pali, Kilauea.


" Pahoehoe " et " aa " sont des mots hawaïens
d'abord présentés dans la littérature géologique
par Dutton (1884).

Photo par Steve Mattox, 1988

Lave Pahoehoe, Kilauea, Hawaï. La lave


Pahoehoe se caractérise par une surface
douce, ondulée, ou cordée. Une surface
cordée se développe quand une mince
épaisseur de lave refroidie sur la surface de
l'écoulement est poussée dans des plis par de
la lave juste sous la surface plus fluide et
rapide.

Photographie par J.D. Griggs, U.S. Geological


Survey, juin 15, 1989.
49 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Tubes de lave
Les écoulements de Pahoehoe peuvent se
transformer en des tubes de lave. Les tubes se
forment par la formation d'une croûte sur une
coulée de lave chenalisée. Lorsque la croûte sur
l' écoulement devient plus épais, elle isole la
lave à l'intérieur de l'écoulement. La lave
s'écoule selon la pente et alimente la zone
frontale ou les coulées avançant dans l'océan.
Quand l'éruption s'arrête ou l'évent est
abandonné, la lave s'écoule le tube. Le tube de
lave de Thurston est un excellent exemple d'un
tube de lave. La roche entourant un tube de lave
sert d'isolateur pour maintenir la lave chaude et
liquide. Puisque la lave reste chaude, elle peut
voyager à de grandes distances de l'évent . Par
Photo de volcanologue regardant par une
exemple, le tube-alimenté par la lave pahoehoe a
lucarne pour voir à l'intérieur d'un tube de
voyagé 11,7 kilomètres de l'évent de
lave. Photographie par J.D. Griggs, U.S.
Kupaianaha au village de Kalapana (Mattox et
Geological Survey, février 2, 1989.
d'autres, 1993).

Les écoulements de Pahoehoe tendent à être


relativement minces, de quelques pouces à
quelques pieds épais. La route et les cratères
coupe les coulées de lave et expose les piles
qui font le volcan.

Coulées Aa et Pahoehoe
Depuis le milieu des années 1800s, les géologues ont essayé d'expliquer les causes de la
formation de pahoehoe et la lave de aa. Plusieurs facteurs ont été avancés pour expliquer
cette transition: empêchement d'écoulement par des obstacles, écoulement pendant le
refroidissement, quantité de lave, conditions sous la coulée, et épaisseur du refroidissement.
Dans les dernières décennies, avec des observations précises de nombreux écoulements de
lave, les géologues sont parvenus à un meilleur compréhension de la transition du pahoehoe
au aa. Une influence importante est la viscosité de la lave. La viscosité est la résistance d'un
fluide à l'écoulement. Par exemple, la mélasse a une viscosité plus élevée que l'eau. Les
paragraphes suivants tracent les grandes lignes de certaines des observations les plus
50 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

importantes sur la transition du pahoehoe au aa.

Photographie par R.B. Moore, U.S. Geological Survey, novembre 16, 1979.
Lave Pahoehoe croisant la route de la Chaîne des cratères. Une étude par Macdonald
(1953) a noté plusieurs généralisations au sujet de la transition du pahoehoe au aa:

1. Pahoehoe et aa peuvent être trouvés comme parties du même écoulement de


lave, sans de différence significative en composition chimique entre les deux
formes.

2. Pahoehoe peut en changer aa, mais jamais l'inverse.

3. La plupart des écoulements actifs de pahoehoe sont moins visqueux et ont les
températures plus élevées que des écoulements de aa.

4. Les vésicules dans le pahoehoe tendent à être des sphéroïdes, tandis que ceux
dans le aa tendent à être irrégulièrement formées, suggérant la déformation
provoquée par le mouvement continu pendant les étapes finales de la
solidification.

5. Quoique le aa tende à être plus visqueux, la lave fondue avec la même


viscosité initiale peut former du pahoehoe ou du aa.

6. En plus des effets liés à l'augmentation de la viscosité, la lave tend à changer


en aa au moment où elle est soumise à la turbulence d'écoulement et de
cisaillement interne, comme pendant les fontaines de lave, circulant en bas des
pentes raides ou sur des précipices, ou pendant le l'écoulement prolongé sur de
grandes distances. Macdonald a conclu qu'un rapport critique entre la viscosité
et la quantité de perturbation interne due à l'écoulement détermine si du
pahoehoe ou du aa est formé.
51 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Coulées Aa

Aa se caractérise par une surface rugueuse,


déchiquetée, aigue, et généralement vitreuse.
Les écoulements de aa avancent tout comme la
bande de roulement d'un bulldozer. Cette photo
montre un canal de aa. Notez le caractère du aa
qui forme le mur du canal.

Photo par Steve Mattox, octobre 12, 1990

Photo par Peter Lipman, enquête


géologique des États-Unis, mars,
1984.

Front d'un écoulement avançant de


aa de l'éruption 1984 du Mauna Loa .
Le noyau fondu de l'écoulement de
aa est visible.
52 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Intérieur d'un écoulement de lave de aa.


Notez l'intérieur dense et les scories à la
base et au sommet. L'intérieur de
l'écoulement est fondu et a plusieurs métres
d'épaisseur. On va du noyau fondu au centre
vers le haut et le bas vers des scories
rugueuses. Pendant que l'écoulement
avance, des scories sur la surface sont
portées vers l'avant et à l'intérieur fondu.
Les scories continuent à avancer jusqu'à ce
qu'elles roulent en bas du front raide. Les
scories sont alors absorbées par le noyau
fondu. Les écoulements de lave de aa
tendent à être relativement épais comparés
aux écoulements de pahoehoe. La coulée
Aa du Mauna Loa de l'éruption de 1984 à
une épaisseur de 2 à 7 m.
Photo par Steve Mattox, juillet 25, 1995.

À la différence du front avançant d'un Courtoisie de photographie d'enquête


écoulement de pahoehoe, qui est alimenté géologique des États-Unis, mars 25, 1984.
par un tube de lave, un écoulement avançant
de aa est alimenté par un canal (Lipman et Le canal alimentant l'écoulement de lave de aa,
Banks, 1987). éruption 1984 de Mauna Loa
53 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

Pendant les épisodes précoces de l'éruption


actuelle, l'épaisseur des coulées aa qui allaient
jusqu'à 11 m, avaient un débit au niveau de la
zone des Jardins Royaux allant jusqu'à 33 m/min
(Neal et Decker, 1983). Le noyau fondu de
l'écoulement est exposé. Notez les véhicules
pour l'échelle.
Photographie par R.W. Decker,
U.S. Geological Survey, juillet 2,
1983.

Pahoehoe
Un article récent de Peterson et
Tilling (1980) a inclus la contrainte
de cisaillement comme mesure de
cisaillement interne de Macdonald.
Des facteurs influençant la viscosité
ou la contrainte de cisaillement sont
énumérés ci-dessous:

Peterson et labourage (1980, p. 273)


suggérèrent deux conditions
générales qui déterminent si
pahoehoe ou formes de aa:

1. Si la lave ralentit, se
refroidit, et s'arrête en
réponse direct à
l'augmentation Lave de Pahoehoe la nuit. Steve Mattox,
correspondante de la Octobre, 1990.
viscosité seulement, elle
maintient sa forme de
pahoehoe.
54 cours de volcanologie L1 Géologie / UNIGOM/2018-2019 / Prof. Kapajika Badibanga

2. Si de la lave est forcée pour


continuer de couler entre
après qu'un certain rapport
critique la viscosité et la
contrainte de cisaillement
soit réalisé, la lave change en
le aa.

Peterson et Tilling (1980, p. 273) suggérèrent


deux conditions générales qui déterminent si la
forme est pahoehoe ou aa:

1. Si la lave ralentit, se refroidit, et


s'arrête en réponse direct à
l'augmentation correspondante de
la viscosité seulement, elle
maintient sa forme de pahoehoe.

2. Si de la lave est forcée pour


continuer de couler entre après
qu'un certain rapport critique
entre la viscosité et la contrainte
de cisaillement soit réalisé, la
lave change en aa.

Peterson et Tilling ont appelé ce rapport critique


le " seuil de transition. " Ils ont constaté que si la
contrainte de cisaillement est haute, le seuil de
transition est atteint à une viscosité inférieure
Pahoehoe sur le sable noir, Kamoamoa. que si la contrainte de cisaillement est basse.
Photo par L'inverse est également vrai. Si la viscosité de la
Steve Mattox, novembre, 1992. lave est haute, une contrainte relativement basse
de cisaillement peut réaliser le seuil de
transition, et les changements de lave en aa.

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