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d'Études Andines
Tricart Jean, Trautmann Jean. Quelques aspects de l'évolution géomorphologique quaternaire du haut bassin du Magdalena
(Colombie). In: Bulletin de l'Institut Français d'Études Andines, tome 3, N°4, 1974. pp. 37-58;
doi : https://doi.org/10.3406/bifea.1974.1461
https://www.persee.fr/doc/bifea_0303-7495_1974_num_3_4_1461
Resumen
La cuenca alta del R. Magdalena se caracteriza por los siguientes rasgos morfogenéticos:
(1) El diseño general de la hoya demuestra una influencia muy nítida de la tectónica. Es originado por
la presencia de un conjunto de bloques relativamente hundidos, rodeados por los bloques levantados,
los cuales forman sus divisoras. A veces, edificios volcánicos se superponen sobre ellos (Nevado del
Huila, Páramo de las Papas, por ejemplo).
(2) En algunas partes de la hoya (Nevado del Huila, cercanías del R. Mazamorras, de Pitalito), el
volcanismo ha actuado durante todo el Cuaternario. Por tanto, en general, se identifica un paroxismo
durante el período de acumulación de QIII cuya posición geomorfológica es sumamente parecida con
la del Mindel europeo (Nebraska de Norte-América). Evidentemente, los productos volcánicos han
contribuido en la edificación de la acumulación QIII. Pero ella no es un producto del volcanismo por
encontrarse bien desarrollada también en valles donde no hubo ningún volcanismo en esa época. Por
consecuencia la edificación del relleno QIII es originada por una oscilación climática. La granulometría
muy gruesa del material de QIII resulta de la combinación del volcanismo y de dicha oscilación
climática.
(3) En la cuenca, los mas notables acontecimientos morfogenéticos son los siguientes:
— Una incisión sumamente profunda de los talvegues luego antes de la acumulación de QIII. Ella llegó
por lo menos al nivel alcanzado por los ríos actuales.
— La sepultación de las cañones entallados durante esa fase pon la acumulación muy espesa del
material QIII.
— Posteriormente, funcionó una tendencia general a la incisión interrumpida por las fases de
acumulación QII y QI. En el presente, la incisión no ha generalmente llegado de nuevo al nivel
alcanzado antes de la acumulación de QIII. En el transcurso de ese encajonamiento de los ríos
— La tectónica, por el intermedio de los movimientos diferenciales de bloques, origina la disposición de los
varios rellenos cuaternarios, la posición mutua de las terrazas que ellos forman y su altura relativa. En el
área de Garzón o de La Plata, que coinciden con bloques hundidos, el escalonamiento de las terrazas es
mínimo. Al contrario, en los bloques levantados, como cerca de S. Agustín y de Isnos o alrededor de
Salado Blanco, el espesor de QIII es máximo, llegando a los 500 m en Salado Blanco, lo que ha permitido
una sepultación gigantesca de los valles por esa acumulación.
Bull. Inst. Fr. Et. And.
1974. HI. N9 4, pp. 37 — 58
J. TRICART *
J. TRAUTMANN *
Resumen:
!
La cuenca alta del R. Magdalena se caracteriza por los siguientes rasgos morfcge-
néticos:
(1) El diseño general de la hoya demuestra una influencia muy nítida de la tectó¬
nica. Es originado por la presencia de un conjunto de bloques relativamente hundidos, ro¬
deados por los bloques levantados, los cuales forman sus divisoras. A veces, edificios vol¬
cánicos se superponen sobre ellos (Nevado del Hulla, Páramo de las Papas por ejemplo).
(2) En algunas partes de la hoya (Nevado del Huila, cercanías del R. Mazamorras,
de Pitalito), el volcanismo ha actuado durante todo el Cuaternario. Por tanto, en general,
se identifica un paroxismo durante el período de acumulación de QIH cuya posición geo-
(1) Les observations sur lesquelles se fonde le présent article ont été faites dans le
cadre d'une mission de coopération technique confiée au C.G.A. (Centre de Gégraphie
Appliquée) par l'INDERENA (Instituto para el (Desarrollo de los Recursos Naturales Renovables)
pour répondre a une demande d'ICEL (Instituto Colombiano de Electricidad) portant sur l'étude
des sources de sédiments susceptibles de contribuer au colmatage de la retenue prévue a
Betania, sur le Magdalena. Nous tenons a remercier notre ami, l'Ingénieur E. Gutiérrez
Tapias, Director Geneal de Cuencas Hidrográficas del Inderena, qui organisa nos déplace¬
ments sur le terrain, et Mr. L. E. Correa, grace auquel nous avons pu parcourir tout le bassin,
sus des routes difíciles et avec une jeep qui serait restée en panne sans son habilieté.
(*) Centre de Géographie Appliquée - Université Louis - Pasteur, 43 rue Goethe - 67000
STRASBOURG - FRANCE.
38 J. TRICART, J. TRAUTMANN
Résumé:
sion des rivieres, postérieure a QUI se sont développés divers phénomènes de surimposition
comme celui de El Estrecho.
— La tectonique a la suite du jeu différentiel des blocs commande la disposition
des divers remplissages quaternaires, la position respective des terrasses qu'ils forment et
leur altitude relative. Dans la zone de Garzón ou de La Plata, correspondant a des blocs
affaissés, l'échelonnement des terrasses diminue. Au contraire, sur les blocs soulevés comme
près de San Agustin et d'Isnos ou aux environs de Salado Blanco, l'épaisseur de QUI est
maximale, atteignant 500 m a Salado Blanco, ce qui a permis une gigantesque fossilisation
des vallées par cette accumulation.
A — LE CADRE STRUCTURAL
Les, lignes de partage des eaux avec les bassins voisins du Caqueta, du
Putumayo et du Cauca sont formées par des séries gneissiques surmontées
d'empilements volcaniques en certains endroits.
Dans la vallée du Rio Suaza, les gneiss sont recouverts par des for¬
mations volcaniques puissantes, partiellement remaniées par les eaux. Elles
consistent en cendres, en conglomérats inégalement cimentés, en hydroci-
L'EVOLUTION GEOMORPHOLOGIQUE DU HAUT MAGDALENA
v
42 I. TRICART, J. TRAUTMANN
Elles forment
A l'W de
deux
Pitalito,
ensembles:
les formations volcaniques sont tres développées.
l'amont, ou elles s'étalent plus largement. Ce sont elles qui donnent naissan¬
ce a l'Estrecho du Rio Magdalena, a l'W de S. Agustín. Elles forment les
deuxdeux
des versants
cours du
d'eau.
Magdalena
Dans tout
et ce
du secteur,
Mazamorras
elles aux
descendent
abords nettement
du conflueni
en
dessous des talwegs des jrivieres principales .
Nous verrons plus loin que l'on peuh mettre ces divers types et degrés
d'altération en rapport avec les diver -es nappes alluviales, ce qui permet
d'intégrer les cinérites dans les séquences quaternaires . Aux abords des
sources du Magdalena, il apparaît clairement' que - les chutes de cendres ont
été fréquentes pendant tout le Quaternaire et ont meme probablement
volcanique
commencé de des lalehaute
Pliocene
vallée
. Nous
du Cauca.
sommes près, ici, de l'important foyer
et le R. Negro, les gneiss dominent les schistes, qui se poursuivent loin vers
l'Ouest le long de la route Inza-Popayan . Les gneiss réapparaissent en face.
de Belalcazar, formant saillie sous les accumulations volcaniques devenues
moins d'eau.
cours épaisses aux abords du R. Moras avant de disparaitre au N de ce
successivement par des lichens et des mousses, puis des herbes, enfin par
des arbrisseaux, exactement comme les tranchées de la route Inza-Popayan.,
vers 2.800 m. d'altitude . Sur les roches volcaniques tres résistantes du Nevado
>
L'EVOLUTION GEOMORPHOLOGIQUE DU HAUT MAGDALENA 45
del Huila, de temps a autre, des éboulements affectent une pellicule de roches'
catrisation
démanteléesestpar
tresles
rapide.
racines
Lesetphotographies
la foret qui la
aériennes
recouvre.
montrent,
Mais ladans
phytoci-
une
foret
assez pratiquement
nombreux, comme
vierge, dans
sur lela haut
selvaR.nublada
Simbola,desdesenvirons
coups de cuillère
Mérida
(Venezuela), comme sur le versant amazonien des Andes péruviennes ou
en Nouvelle Guinée. Mais peu d'entre eux sont connectés aux talwegs et
généralement,
d'eau. Sur le ils
hautnePáez,
fournissent
les eaux
guere
sontdeclaires
chargeetsolide
de teinte
grossière
brune,aux
colorées
cours
par les composés ferro-organiques . De temps a autre, une crue violente
provoque l'arrachage d'arbres sur les berges et la mise en marche de galets
et de blocs. Les conditions sont idéales pour l'installation de centrales hy-
radiques,
droélectriqques.
morphogénique,
a tres a
Surécoulement
faiblelescharge
montagnes
solide
hypodermique,
grossière
gneissiques,
eta prédominance
régné
coups ledememe
cuillère
de système
fluxspo¬
de
court
produits
autant
en solution.
que l'humidité
L'intense
des fragmentation
climats d'altitude
tectonique
. de la roche y con-
près
des coulées
de la Cabaña.
boueuses,
Elles
dont
ontcertaines
été intensément
viennent affectées,
s'interstratifier
au Quaternaire,
dans les deux
par
niveaux de cones-terrasses les plus récents. Le contact entre les schistes
noirs et les argiles rougeâtres semblent se fake par faille. En amont de La
Plata, les argiles rougeâtres disparaissent, laissant la place aux gneiss. Sur
le flanc SE de la Serranía, on les retrouve aux envkons de Pital, juxtapo¬
sées aux schistes nokatres, probablement aussi par faille.
b) La dépression de Timanâ-Agrado:
fluent
dans une
trouve dans
au bord
gorge
le deMagdalena.
incisant
la bande
lesaffaissée,
Le dernier
conglomérats
a l'Ekilometre
et
décrits
Elias, du
plus
a TW.
cours
haut.
Immédiatement
d'eau
Naranjal
s'établit
sea
c) Le bassin du Yaguará:
C'est encore une région affaissée, encadrée par les gneiss. Elle est
occupée
tres contenant
par des
desformations
lentilles dedétritiques,
conglomérats
notamment
mal consolidés
par des etargiles
des bancs
rougeâ¬
de
gres, bien développées aux environs de Tesalia et de Pacarni. Cette litho¬
logie a favorisé le développement d'importantes coulées boueuses a diver¬
ses époques du Quaternaire. Des séries plus gréseuses, plus récentes, don¬
nent des fronts de monoclinaux majestueux, notamment au SE de Pacarni, de
Teruel et aux environs de Palermo. Les couches sont ondulées en plis de
couverture, souvent cassés. Il semble que le matelassage sédimentaire du
socle gneissique soit assez épais dans cette région, a en juger par le style
tectonique. Ces monoclinaux gréseux se poursuivent le long de la rive oc¬
cidentale du Magdalena jusqu'aux abords du R. Pdez.
Dans cette région plus seche, la phytostabilité est moindre. Le déca¬
page généralisé engendre des sols minces, souvent tronqués sur les pentes,
s'épaississant en colluvions a leur pied. Les griffures sont fréquentes. Les
icoups
aides . de cuillère se font plus nombreux dans les tetes d'incisions en pentes
les
lignement
mettantR.enLacontact
Plata-R.
le Páez
sédimentaire
au NE dede La
la Argentina,
Serranía decalqué
las Minas
sur leset fail
les
gneiss de la Cordillera Central et le long desquelles se sont produites les
quelques venues volcaniques situées le long de la vallée au NE de La Ar¬
gentina. Il en est de meme du Magdalena aux environs de Salado Blanco
et, peut-etre, du R. Suaza. Les incisions ont peu mordu dans les blocs
soulevés qui forment les lignes de partage des eaux, ce qui confirme le
caractère relativement récent des sollicitations tectoniques car les gneiss,
tres fissurés, sont facilement incisés par les cours d'eau. La seule excep¬
tion est constituée par les R. Páez et Negro, qui font partie du systems ray¬
onnant du Nevado del Huila. Leur disposition témoigne de l'ancienneté de
ce volcan et de la persistance, sur une longue période, de ses manifesta¬
tions. C'est d'ailleurs ce que confirme l'étude du Quaternaire.
La disposition tectonique générale dont nous venons dé' voir les ca¬
racteres a favorisé la mise en place et la conservation des accumulations
détritiques quaternaires, qu'elles soient dues a des oscillations climatiques
ou nourries par le remanienent de produits volcaniques.
Toute de
La S.
succession
José de Isnos:
des nappes quaternaires est la suivante le long de la
ries
tourés
seur,
chacune
etformée
impossibles
d'une
. enveloppe
de pelures
a identifier.
d'altération
d oignon
Danssuccessives
leocre-jaune
meilleurdedes
de5 cas,
mm
10 cm
ces
environ
environ
noyaux
d'épaisseur
sont
d'épais¬
en¬
Le matériel est nettement plus grossier que celui de QIV ce qui s'ex¬
plique fort bien étant donné la vigueur de la dissection qu'il a fossilisée.
Mais cette granulométrie se maintient jusqu'au sommet du remblaiement,
mis en place dans une topographie peu différente de celle de QIV. Il faut
donc chercher une explication a cette différence dans le système morpho¬
génique. Les blocs de plusieurs metres de long sont nombreux dans QUI.
Autre différence: le matériel est sensiblement moins altéré, ce qui ex¬
plique la persistance du modelé d'accumulation, la disposition en terrasse
aisément reconnaissable. L'altération est sélective. Les gneiss sont affectés
par la désagrégation granulaire, mais les roches volcaniques restent cohé¬
rentes . L'argilification est faible . L'altération ne pénétré qu'a quelques metres
de profondeur et ne donne pas une rebéfaction nette comme dans QIV.
Enfin, les cendres remaniées sont abondantes dans la matrice . Elles
forment meme, par endroits quelques lentilles dans les alluvions.
On peut penser que ce sont des variations dans l'abondace des chutes de
cendres qui ont déclenché ces alternances d'incisions et de remblaiements.
Le matériel de la nappe QII est moins grossier que celui de QUI. Lee
gros blocs y sont rares. Mais les petits blocs et les gros galets y abondent.
Au total, il semble que QII soit plus grossier que QïV.
L'altération est peu poussée. Elle se traduit surtout par une mobili¬
sation de l'oxyde de fer, qui donne une teinte jaunâtre a la matrice et quL
iorme des enduits de teinte rouille-orangée sur les galets. Les gneiss sont
devenus fragiles et se cassent facilement au marteau.
Comme lors du dépôt de QIII des manifestations volcaniques se sont
produites pendant que QII se mettait en place.
— Une derniere nappe (QI) donne une basse terrasse a l'aval du pont
d'Isnos, sur la rive gauche. Son altitude relative est de 4 m. environ. Son
matériel, caillouteux, est frais.
Aux nappes alluviales QUI, QII et QI viennent se raccorder dés cones
au débouché des affluents. Leur pente longitudinale est forte, ce qui met
en évidence l'engorgement de la vallée du Magdalena sous les apports
latéraux. Cette forte pente est particulièrement caractéristique des cones QII
qui sont d'ailleurs les plus développés et les mieux conservés.
b) Données complémentaires;
Nous allons maintenant relater nos observations dans les diverses par
lies du haut-bassin du Magdalena, puis en tirer une vision d'ensemble.
1580 m. Des restes de QUI s'observent sur une grande partie du versant gau¬
che du Magdalena, entre Salado Blanco et le pont. Ils tapissent la surfa¬
ce structurale d'une coulée particulièrement massive au NE et un peu en
contre-bas du village. Cette surface structurale a été en grande partie ex¬
humée de QUI. Plus bas, cette nappe a souvent fossilisé des corniches de la¬
ves, qui l'ont alimentée en blocs éboulés . Sur la rive droite, les coupes de
la route montrent QIII presque sans discontinuité depuis 1480 m env. d'alti¬
tude jusqu'au sommet de QII qui est au moins partiellement emboité dans
QUI exactement comme aux environs du pont d'Isnos et a l'Estrecho. Le rem¬
blaiement QII est dédoublé, ici aussi. Qllb se trouve a environ 40 m au
dessus du Magdalena. L'épaisseur de QUI est donc au moins de 450 m,
compte tenu des erreurs possibles de l'altimetre.
Ici aussi, des cendres remaniées forment une partie de QII. La nap¬
pe QI se place a environ 5 m d'altitude relative. Elle n'existe plus guere
que sur les rives convexes des sinuosités, la vallée étant trop étroite pour
avoir permis qu'elle se conserve bien.
Sur la rive gauche du Suaza, les gneiss ont été recouverts autrefois
par une formation a dragées de quartz et a petits galets, de moins de 5 cm,
de chailles noires, semblables a ceux des conglomérats que nous avons
décrits dans la premiere partie. Résistants a l'altération, ces matériaux ont
été repris dans les formations hydrovolcaniques quaternaires, principale¬
ment dans QIII. Ceci semble indiquer que le soulèvement du compartiment
gneissique séparant le Suaza du Timaná e:t relativement récent.
saillieancienneté
leur tandis que
. les alluvions encaissantes sont déblayées. Ceci confirme
d) Le bassin du R. Páez:
Nous n'avons pas observé de matériel de lahar dans les nappes QIL
et QI qui sont typiquement torrentielles, bien que contenant souvent des
cendres volcaniques aisément identifiables.
loin,celui
est avecdeune
certaines
forte pente
vallées
longitudinale,
des Andesdans
vénézuéliennes,
une vallée affluente.
comme celle
L'aspect
du
Motatán .
ni
s'observent
grande
La
niques.
des
conjonction
produits
part,
La aussi
grossièreté
parqui,
d'un
des
dans
remaniés,
oscillations
paroxysme
les vallées
des alluvions
ontclimatiques
alimenté
volcanique
ou torrentielles
il n'y
lesetremblaiements,
a
non
et pas
d'une1
par
s'explique
de
lesoscillation
manifestations
effets
mais
donc,
du volcanisme.
ces
climatique
pour
derniers
volca¬
une