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L’ensemble des résultats des études sédimentologique, géochimique
thermochronologique et géomorphologique permet d’arriver à un modèle global de
formation et de migration/progradation du mégafan du Pastaza depuis le Miocène.
D’un point de vue plus général, ce travail permet de montrer qu’un mégafan peut
avoir une architecture complexe intégrant plusieurs sous-ensembles se succédant
ou juxtaposés et une histoire plus longue que ne le laisserait supposer la seule
observation des éléments les plus récents même spectaculaires et bien
individualisés.
Etude sédimentologique
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système débouchait vers l’est dans les séries plus distales (Fm. Curaray) du
« marine mega-lake » de Pebas (Wesselingh et al., 2002).
Etude géochimique
Etude thermochronologique
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Sur sa bordure ouest, le granite d’Abitagua qui chevauche le bassin, a commencé
à être exhumé à partir de ~15,7 Ma, ce qui peut être considéré comme le début du
fonctionnement du chevauchement. Son taux d’exhumation augmente dans le
temps et est compris entre 0,18 et 0,3 mm/an. Le taux d’exhumation calculé dans
le Dôme du Napo pour la fin du Néogène est comparable.
Il existe une différence entre les parties nord et sud du Bassin Oriente. Au nord,
les données de thermochronologie mettent en évidence une érosion et un
soulèvement généralisés du bassin durant la fin du Néogène. Ces données ne
permettent pas de donner un âge précis du début de ce soulèvement. Dans sa
partie sud, les modélisations montrent que le bassin reste subsident dans sa zone
de foredeep tout au long de son histoire néogène et récente ; c’est probablement
dans cette région que se situe la ou une des « cuisines » de génération des
hydrocarbures du Bassin Oriente.
Etude géomorphologique.
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cordillère orientale. Leur partie supérieure a été incisée par des cours d’eau
transversaux issus de la Cordillère Occidentale, le paléo-Napo, le Pastaza et
le paléo-Palora, ou leurs tributaires.
2 - Cette surface a été faiblement érodée avec une vitesse d’exhumation très lente
entre ~20 et 2 Ma (cf. Chapitre VI) puis transportée et soulevée dans son
ensemble par un rejeu du Chevauchement Subandin pour former la cordillère
orientale. La préservation de cette surface et l’incision de la cordillère
orientale par le Pastaza (>2500 m) permettent d’estimer une vitesse de
surrection entre 1 et 1,5 mm/an. Si on la compare à celle d’autres chaînes
actives sur la même échelle de temps, cette vitesse de surrection est
analogue à celle de la Finisterre range, en Papouasie Nouvelle Guinée (1-2
mm/an, Abbott et al., 1997 ; Hovius et al., 1998), supérieure à celle des
Apennins (0,5 mm/an, Alvarez, 1999), légèrement inférieure à celle du
Wheeler Ridge en Californie (3-3,5 mm/an, Medwedeff, 1992 ; Burbank et al.,
1996) et surtout très inférieure à celle des Alpes du Sud de Nouvelle Zélande
(10 mm/an, cf. Batt, 2001).
3 – La surrection de la cordillère orientale s’est accompagnée par la défaite du
paléo-Napo et du paléo-Palora et la capture de leurs tributaires par le
Pastaza. La Formation Mera qui se forme à l’exutoire du Pastaza est ainsi
alimentée par les volcans récents à tendance basaltique de la Cordillère
Occidentale, de la Dépression Interandine et l’ouest de la cordillère orientale,
ce qui est confirmé par la signature géochimique des dépôts de Mera (cf.
Chapitre IV).
4 – Le retrochevauchement d’Abitagua a été actif durant le dépôt de la Formation
Mera avec dépôt de strates en onlap sur le haut structural correspondant au
coin extrusif (Bès de Berc et al., 2005).
5 – La disposition d’ensemble divergente des cours d’eau sur le plateau de Puyo
est à relier au basculement vers l’amont de ce plateau sous l’effet de la
propagation du Chevauchement Frontal Subandin dans le rentrant entre les
dômes de Cutucú et du Napo. Des diversions et avulsions plus locales sont
dues à la propagation de chevauchements locaux.
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6 – La reconnaissance de vallées abandonnées sur le plateau de Puyo permet de
montrer que les cours d’eau majeurs transversaux, et en particulier le
Pastaza, alimentaient les cours d’eau les plus importants du haut bassin
amazonien avant d’être décapités par le basculement amont du plateau de
Puyo.
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A l’Oligocène supérieur – Miocène inférieur, entre ~24 et 17 Ma, la Formation
Chalcana se dépose dans l’avant pays de la Cordillère Occidentale. Le réseau
hydrographique est composé de rivières méandriformes/anastomosées se
développant sur de grandes plaines d’inondation, avec de fréquentes avulsions,
abandon de méandres et lagunes, analogue au système amazonien actuel. La
pente faible indique une surrection limitée de la Cordillère Occidentale et/ou une
distance importante du relief. La subsidence indique que l’on se situait plutôt dans
la zone de foredeep du bassin d’avant-pays.
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substitue progressivement au système aréolaire et/ou distributif, mais avec une
pente qui reste faible. Vers 3,5 Ma, une nouvelle formation volcanique (Fm. Altar)
se dépose (Lavenu et al., 1992) sans perturber sensiblement le réseau
antécédent.
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Du Pléistocène inférieur au Pleistocène moyen-supérieur (~2-1,5 Ma – 0,02 Ma),
se produit la surrection de la Cordillère Real sous l’effet du Chevauchement
Subandin transportant en bloc le substratum métamorphique, la Formation
Pisayambo et la surface d’érosion peu dégradée. A l’ouest, dans ce qui devient
maintenant la Dépression Interandine, se forment une série de plis et
chevauchements syn-sédimentaires âgés de ~2 à 1,5 Ma (Lavenu et al., 1992,
1996) dont le plus oriental, le pli de Pisayambo, est transporté par le
Chevauchement Subandin. Cela indique que la propagation du Chevauchement
Subandin doit être légèrement plus récente que la formation des plis et
chevauchements de la Dépression Interandine et pourrait donc, en fait, être plus
jeune que 1,5 Ma. Cette durée de 2 à 1,5 Ma pour la propagation du
Chevauchement Subandin est du même ordre que celles déjà mises en évidence
pour la propagation de chevauchements individuels et sous bassins associés (cf.
Burbank & Raynolds, 1988 ; Abbot et al., 1997 ; Alvarez, 1999 ; Christophoul et
al., 2003, parmi d’autres) et implique une vitesse de surrection moyenne pour une
chaîne active (~1-1,5 mm/an). La surrection de la cordillère orientale décapite le
paléo-Napo et le paléo-Palora. Le cours amont et les tributaires de ces rivières
sont capturés par le Pastaza, ce qui augmente sa puissance et lui permet d’inciser
la cordillère en surrection (cf. modèle de Horton & DeCelles, 2001). Sur le piémont
de la cordillère orientale en train de se former, le matériel provenant du versant est
de la Cordillère Occidentale, des volcans de la Dépression Interandine et de
l’ouest de la cordillère orientale alimentent le cône de Mera, comme le montre la
signature géochimique plus basaltique de la Formation Mera. Cette interprétation
est également confirmée par la présence de galets d’affinité andésitique-
basaltique. La propagation du rétro-chevauchement d’Abitagua et la montée du
coin extrusif, conduit au fond de la vallée du Pastaza, à la formation d’un bassin
« piggy back » dans la dépression entre le Chevauchement Subandin et le rétro-
chevauchement d’Abitagua (bassin de Santa Inés, Bès de Berc et al., 2005). Sur
le bord est de ce bassin, les couches se disposent en onlap sur le haut structural
granitique, montrant ainsi la surrection du coin intrusif pendant l’incision. La
présence de galets granitoïdes confirme que la cordillère d’Abitagua alimentait la
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Formation Mera. Cet épisode marque donc l’abandon de l’apex du cône mio-
pliocène de Chambira/Arajuno et l’installation du cône pléistocène de Mera.
Vers la fin du Pléistocène, après le Dernier Maximum Glaciaire dont le climat aride
a permis la formation de la surface durcie de Puyo-Villano, la propagation du
Chevauchement Frontal Subandin provoque la surrection du piémont de la
cordillère orientale. Cette propagation s’accompagne d’une série de méga-
glissements de terrain qui coupent et décalent la surface d’érosion durcie initiale
pour former les plateaux de Puyo et Villano. Ce mécanisme conduit à l’abandon
de l’apex du cône de Mera. La déformation et le basculement vers l’amont du
plateau de Puyo conduisent à faire diverger l’ensemble du réseau de part et
d’autre d’une culmination est – ouest et le long du rebord du plateau. Les rivières
issues de la cordillère qui coulaient dans l’avant pays amazonien sont maintenant
déconnectées de la cordillère mais elles sont alimentées en matériel frais par les
glissements de terrain. Cet évènement donne au réseau de drainage sa forme
actuelle. Le décalage des plateaux de Puyo et Villano montre que la vitesse de
surrection depuis le Dernier Maximum Glaciaire est au moins de 25 mm/an (Bès
de Berc et al., 2005).
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lobe actuellement actif est le cône du Pastaza sensu stricto, tel que défini par
Räsänen et al. (1992). Le flanc nord (rios Tiputini, Yasuni et Curaray) est lui aussi
actif comme le montre la vitesse de dépôt allant jusqu’à 5 mm/an calculée pour
l’Holocène sur les carottes du parc du Yasuni (Weng et al., 2002), à la confluence
du Rio Yasuni avec le Napo, mais ne présente pas la structure d’un lobe ou d’un
cône de second ordre. Au centre, le bassin du Rio Tigre présente une disposition
d’abord divergente puis convergente avant de rejoindre le Marañon ; et ne peut
donc pas être considéré comme un lobe actif bien que l’aggradation soit largement
prédominante.
Le lobe actif (cône du Pastaza sensu stricto) présente une surface de 60 000 km2
(Räsänen et al., 1992 et Fig. I.15), largement supérieure à celle du mégafan de la
Kosi souvent considéré comme l’exemple type de mégafan au front d’une chaîne
active. Il obéit, en outre, à tous les critères d’un mégafan tels que définis par Leier
et al. (2005), avec un corps sédimentaire en forme d’éventail, un réseau de
drainage de type distributif, l’évidence de chenaux abandonnés en position
divergente ou arquée. Le critère accessoire proposé par Leier et al. (2005) que la
rivière principale ne reçoit pas de tributaire une fois qu’elle est sortie du front
topographique n’est pas respecté ici, mais ne l’est pas d’avantage par la Kosi. Ce
critère est d’ailleurs contradictoire avec les avulsions de la rivière principale qui
font que cette rivière principale recoupera les drains adjacents. Le cône du
Pastaza sensu stricto est donc un mégafan, ce qui contredit les conclusions de
Leier et al. (2005) qui postulent qu’il n’existe pas de mégafan dans la zone
intertropicale. Si l’on prend le cône dans sa totalité, à une échelle de temps plus
grande, sa surface est encore plus grande (~160 000 km2), le caractère distributif
encore plus apparent et les rivières sont aggradantes (à l’exception de la zone en
incision liée au basculement local du plateau de Villano) dans un contexte
subsident. Il s’agit donc aussi d’un mégafan. Comme il est probable que le climat
a peu changé depuis ~10 Ma, il y a de fortes chances que ce « super mégafan »
s’est lui aussi formé en zone intertropicale.
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Ce travail montre aussi qu’un mégafan associé à une chaîne active peut prendre
pour se former un temps >=15 Ma, ce qui est considérablement plus long que le
temps (1-3 Ma) que mettent pour se développer les sous-bassins associés à la
propagation de chevauchements individuels. A cette échelle de temps, un
mégafan est une structure complexe qui intègre une succession de cônes dont les
caractéristiques, notamment la géométrie et la direction d’écoulement changent
avec le temps et dans l’espace, en particulier en fonction des vitesses de
surrection des fronts orogéniques qui les ont provoqués. La migration vers l’aval
de l’apex du mégafan peut se faire progressivement par suite d’une augmentation
continue de la pente topographique (Mio-Pliocène). Cette migration peut aussi se
faire brutalement, avec abandon de toute la partie apicale du cône initial, par suite
de la propagation d’un chevauchement majeur et de la création d’un nouveau
cône au front de ce chevauchement majeur (Pléistocène inférieur, Pléistocène
terminal).
Sur la Fig. I.15, il apparaît nettement que, même en admettant que l’épaisseur du
cône de la Kosi est deux ou trois fois plus grande que celle du cône du Pastaza, le
volume du premier est nettement inférieur au volume du second alors que la
surface du bassin d’alimentation du premier est supérieure. Cette disproportion est
encore plus grande si l’on considère la totalité du mégafan du Pastaza. L’origine
de cette disproportion entre les cônes du Pastaza et de la Kosi dépasse le cadre
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de ce travail. On peut cependant proposer quelques directions vers où conduire
une étude future.
Tout d’abord, il est probable que le bassin d’alimentation des cours d’eau
transverses de l’Equateur au Mio-Pliocène était beaucoup plus large que
maintenant, ce qui implique qu’un raccourcissement considérable a été
accommodé par la Cordillère Occidentale. On peut envisager en outre que la
Cordillère Occidentale des Andes équatoriennes qui alimente le Pastaza est dans
un état topographique stationnaire avec une vitesse d’exhumation élevée. La zone
sommitale de la Cordillère Occidentale est à une altitude de 4000 – 4200 m,
semblable à celle de la cordillère orientale après sa surrection, on peut envisager
que cette altitude représente l’altitude de référence (cf. Burbank & Anderson,
2001, p. 137 – 138, fig. 7-5). Cette altitude a été probablement atteinte dans la
Cordillère Occidentale depuis au moins le dépôt de la Fm. Chambira, et l’état
topographique stationnaire pourrait donc avoir été atteint il y a 9-10 Ma. La vitesse
de surrection de la Cordillère Occidentale depuis cette époque n’est pas connue et
on peut envisager qu’elle a été élevée étant donnée la nécessité d’un
raccourcissement important de la Cordillère Occidentale. Il est cependant peu
probable que cette vitesse de surrection ait été beaucoup plus grande que celle du
massif de l’Everest, puisque, sur des durées comparables, des vitesses
d’exhumation moyennes de 3 mm/an ont été trouvées pour l’Everest (Searle et al.,
2003) et des vitesses entre 4 et 6 mm/an pour d’autres massifs au nord du MCT
(p.e. Nanga Parbat ; Zeitler, 1985).
On ne peut pas non plus envisager une vitesse d’érosion moins forte dans
l’Everest soumis à la mousson et à des précipitations annuelles plus fortes que
celles du versant ouest de la Cordillère Occidentale d’Equateur relativement
protégée des vents de l’Atlantique par la cordillère orientale. Le volume nettement
plus grand du cône du Pastaza pourrait s’expliquer par une durée plus grande de
l’érosion dans des conditions de topographie stationnaire. Cela est possible pour
l’ensemble du cône depuis le Miocène, mais pas pour le cône du Pastaza sensu
stricto (le cône « actuel ») qui naît au niveau du Chevauchement Frontal
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Subandin. Cependant, les méga-glissements de terrain associés à ce
chevauchement sont capables de mobiliser une quantité importante de matériel
plus rapidement que la diffusion (ruissellement) ou l’incision fluviatile (Hovius et
al., 1997, 1998).
Il est possible aussi que le transit des sédiments passant par le cône de la Kosi
pour aller dans le golfe du Bengale ait été plus rapide que celui des sédiments du
cône du Pastaza piégés par la zone subsidente au pied du forebulge d’Iquitos
(Roddaz et al., 2005a), dont une plus faible partie rejoindra l’Amazone. Le
volcanisme des Andes, qui est en bonne partie à l’origine des sédiments pourrait
aussi en partie expliquer le plus grand volume du cône du Pastaza. Le matériel
apporté par les volcans étant d’origine endogène, il constitue une « matière
ajoutée » au bilan érosion – dépôt qui devient ainsi un système ouvert où les
apports extérieurs prédominent sur la production interne (érosion).
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forment dans un rentrant local de plus faibles dimensions (cf. Chapitre VI ; Fig.
30).
L’importance des rentrants dans la localisation des plis sur chevauchements a été
soulignée par Burbank dans le Kirghizstan (Burbank et al., 1999). Ces auteurs
suggèrent que la propagation de nouveaux chevauchements serait due à un
déficit de déformation dans une zone préalablement épargnée. A l’échelle de
l’Equateur, c’est le cas de la zone entre les culminations antiformales de Cutucú et
du Napo. A l’échelle du plateau de Puyo, c’est le cas du pli du Mirador. Ce
mécanisme peut donc assez bien expliquer la localisation des plis sur
chevauchement à culmination axial marquée mais pas leur association avec le
cône alluvial.
La localisation de gorges creusées par des cours d’eau sur les culminations
axiales d’anticlinaux en train de croître a amené Alvarez (1999) à se demander si
le creusement des gorges et l’enlèvement local de matière qu’il entraîne ne
facilitait pas la croissance d’une culmination axiale. Un tel mécanisme a été décrit
il y a plus de vingt ans mais dans une revue à faible diffusion, pour des anticlinaux
se formant dans l’axe de grand canyons (Huntoon et al., 1982). Ce mécanisme
s’apparente – à une autre échelle – à l’allègement érosif (« erosional unloading »)
invoqué pour expliquer la croissance post-tectonique de reliefs (par exemple,
Heller et al., 1988 ; Burbank, 1992 ; Catuneanu et al., 1997, 2000 ; Christophoul et
al., 2002a). Dans notre cas, l’incision par le Pastaza d’une profonde vallée pourrait
avoir permis ou facilité la formation du pli du Mirador à courte longueur axiale et à
culmination axiale marquée. Il est plus difficile d’attribuer à l’incision par le Pastaza
la localisation de la culmination transverse des plateaux de Puyo et Villano. En
effet, même si le Pastaza avait creusé là une vallée quand il coulait en direction
ouest – est, la profondeur de cette vallée n’était sûrement pas plus grande que
celle de sa vallée actuelle et vraisemblablement très insuffisante pour localiser la
propagation du Chevauchement Frontal Subandin. On peut toutefois envisager un
déchargement dynamique dû à la surcharge imposée de part et d’autre de la
« Dépression du Pastaza » par les culminations antiformales de Cutucú et du
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Napo. Cette surcharge a créé ponctuellement une flexion négative sous les dômes
qui peut avoir généré une flexion positive (vers le haut) entre eux, de la même
manière que la surcharge par un prisme chevauchant entraîne vers l’avant la
formation d’un bourrelet périphérique (voir par exemple, Beaumont et al., 1993).
S’il semble évident que cette culmination ait été le résultat de la propagation du
Chevauchement Frontal Subandin, la flexion positive même faible aurait pu, lors
de la propagation de ce chevauchement, provoquer le développement d’un pli
avec culmination axiale marquée.
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excluent l’idée d’une migration E-W d’hydrocarbures durant le Néogène à partir
d’une « cuisine » de génération occidentale avant le soulèvement de la Cordillère
Orientale. En effet, il n’y a aucune évidence de subsidence et d’enfouissement
néogènes assez importants au niveau de la Dépression Interandine ou de la
Cordillera Real pour produire une telle « cuisine ». Au Néogène, la zone de
génération d’hydrocarbures est plutôt à rechercher dans l’approfondissement de la
partie sud-ouest du Bassin Oriente et dans le Bassin Marañon du Pérou. La
modélisation Genex du puits Bobonaza (Fig. 3) confirme que dans cette partie du
bassin, la base de la Formation Napo (un des principaux niveaux de roche mère
reconnu, Rivadeneira, 2004) rentre en fenêtre de génération d’huile à partir de ~5
Ma, ce qui est en accord avec les résultats de Dashwood & Abbots (1990). C’est
probablement à ce niveau que se situe la limite septentrionale de la cuisine
néogène. La dissymétrie et la remontée du Bassin Oriente vers le nord ont été à
l’origine d’une migration sud-nord des hydrocarbures, du Bassin Marañon vers le
Bassin Oriente, où ils sont restés en partie piégés dans des structures
compressives crétacées et éocènes.
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Figure 2 : MNT des Andes équatoriennes et carte isobathe de la base du Néogène du
Bassin Oriente. On voit qu’au nord du Oriente se développe la Cordillère Orientale de
Colombie.
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