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P R É S E N TATI O N
E m p r i s e G é og r ap hi qu e
D é f i ni ti on
Badigeons
Composition
- Mélange homogène d’ eau et d’un liant
naturel d’origine minér ale (généralement la
chaux mais aussi le pl âtre ou l a terre argileu-
se) ou d’origine organi que (bouse de vache).
- Peut être coloré par l’aj out de pigments
d’origine minérale, métallique ou plus
rarement v égétale.
- Peut être amélioré par des adj uvants ou
liants compl émentaires tels le gros sel, le s el
d’Alun, les huiles v égétal es.
Mise en œuvre
- en une, deux ou trois couches de
consistance plus ou moi ns épaiss e (suivant
les pratiques locales)
- au moy en d’une br osse, d’un pi nceau, d’un
balai parfois rudi mentaire (végétaux s échés)
voire des mains, de chiffons ou d’éponges
- sur des maç onneries nues en pierre, en
terre crue ( pisé, adobe), en terre c uite, en
bois, mixtes et l e plus fréquemment s ur des
enduits de protec tion
Fonctions
- Protection et pr ésentati on
- Hygiénique (pouv oir aseptisant de la chaux)
Mi l i e u
Dans l’espace MED A, le badigeon à l a chaux est obs ervé dans tous les pays. Sa prés enc e est courante dans tous les milieux : ruraux , urbains,
en plaine, en montagne et en bord de mer à l’exception de la J ordanie qui rensei gne cette pratique c omme ess enti ellement rurale et
exceptionnelle. Parallèl ement à l a techni que du badigeon à la c haux, des badi geons à la terre sont si gnal és par Chypr e, le M aroc et la T unisie
(très localement). Ils s ont employ és en milieu rur al tant en plaine, qu’en montagne ou en bord de mer. Leur us age est cour ant. Le Maroc pratique
égal ement cour amment la tec hni que du badigeon organi que en milieu rural exclusivement. Seule laT unisie renseigne un badigeon à bas e de
plâtre tr aditionnel. Il es t couramment utilisé dans tous les milieux géographiques de c ertaines régi ons tr ès sèc hes du s ud du pays riches en gypse
(Nefzoua, Djérid et Dahar).
En Algérie, l a tec hnique du badigeon à la c haux est utilisée partout, s a prés enc e es t courante.
I l lu s t r a ti on s
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 1/5
B1 Al gérie – Badigeon à la chaux , à l a terre, organique et au plâtr e
P R I NC I P E C ON S TR UC TI F
Ma t é r i a u x I l lu s t r a ti on s
Agrégat – Granulométrie
Sans obj et.
O u t il s
Dans l’espace MED A, le badigeon à l a chaux est appliqué au moyen d’ un bal ai souv ent
rudi mentaire (parfois si mpl e régi me de dattes dépouillé de s es fruits) et aussi av ec une
brosse ou un pinc eau (+ des c hiffons ou des éponges en J ordanie) ou à la brosse et au
pinceau.
Le badi geon à la terre est soit appliqué c omme le badi geon à la c haux : balai + brosse ou
balai rudi mentaire réalisé à bas e de végétaux séc hés ou à la mai n.
Pour les badigeons organiques et au plâtr e (sauf en ville où on utilise la brosse), l’outil
traditionnel est le balai réalisé à bas e de végétaux séc hés.
En Algérie, l e badigeon à la c haux est appliqué princi palement au moyen d'un balai. La
brosse et le pinc eau sont employés complémentairement.
Mé t i e r s
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 2/5
B1 Al gérie – Badigeon à la c haux, à la terre, or gani que et au plâtre
P R I NC I P E C ON S TR UC TI F ( S ui t e )
D E S C RI P TI O N D E MI S E EN O EU V R E
En Algérie :
Prépar ation
Sa pr emièr e opérati on c onsiste à éteindr e la c haux vi ve en roc he dans une proportion d'un volume de c haux pour 3 à 4 vol umes d'eau, pour ai nsi
obtenir une bouillie épaisse allongée par la suite jusqu'à l a consistance d'un l ait onctueux.
Le lendemain, on ajoute au badigeon obtenu (par 10 litres environ), une à deux poignées de gros sel ou d'alun.
L'adjonction d'huile d'oli ve en partic ulier évite les br ûlures de la peau causées par les écl aboussur es éventuelles de badigeon lors de son
application.
Le s upport, c onstitué d'un enduit à l a chaux ou l e pl us fréquemment d'une superposition de couches de badigeon appliquées préc édemment, est
brossé, dépoussiéré et lavé.
La veille de l'application du badigeon, le s upport est humidifié une pr emièr e fois.
Cette opération es t répétée le lendemai n avant la mise en œuvre du badigeon.
Application
Le badigeon est appliqué, en couches croisées, au moyen de petits c oups de bross e.
Il est c onstamment remué dans son récipi ent avant c haque trempage de la brosse.
Un lait de chaux, plus dilué, assure l a couche de finiti on. Il est projeté s ur les surfaces à l'aide d'une balayette, d'une bross e ou d'un pinceau rond.
Le travail ter miné, on stoc ke l'excédent de badigeon dans une petite citerne appel ée DJ EB aménagée à cet effet dans un angle intérieur de
l'habitati on ou dans le s ol.
Pendant sa conser vati on, une fi ne croûte protectrice s e forme à s a surface.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 3/5
B1 Al gérie – Badigeon à la c haux, à la terre, or gani que et au plâtre
AS P E C T, P ATH O L O G I E
As p e c t
Texture, Coloration:
Dans l’espace MED A, la texture v arie suivant l a nature du support et la consistance épaisse ou liquide du badigeon à la c haux , à la terre ou
organi que. Un badigeon épais a un effet masquant et couvrant, il laisse apparaître les traces de ou des outil(s) utilisé(s). Un badigeon pl us liqui de
a un effet plus aquarellé, pl us transpar ent, les marques de l’outil empl oyé s ont à pei ne visibl es voire totalement invisibles . Le badigeon à la c haux
présente un aspect laiteux mat s auf si des liants synthéti ques y sont ajoutés c omme adjuvants. Généralement, les pays qualifient l a tex ture du
badi geon à la c haux comme étant très lisse ou lisse. L’Algérie la r ensei gne comme étant l égèr ement grenue ceci c ompte tenu de l a superposition
des c ouches d’entr etien. La textur e du badigeon à la terre est lisse ou légèrement grenue s uivant la granulométrie choisie ou dis poni ble de la
terre employ ée. La texture du badigeon organi que est également décrite c omme étant lisse ou légèrement grenue suivant s a consistance et s a
mis e en œuvre. Dans l’espace MEDA, le badigeon à la chaux est traditionnellement d’abord blanc , c’est la chaux qui assure la foncti on de
colorant. Il rec ouvre l e pl us souvent un enduit de protection. Il assure très fréquemment l a couche « de propreté » qui est entretenue très
régulièrement dans tous les pays . L’ utilisation de pigments, comme s ubstanc e color ante du badi geon à la c haux es t ancienne partout. Ces
pigments peuvent être d’origine mi néral e, métallique ou végétale. Ils sont br oyés plus ou moi ns finement ou liquides l orsqu’ils sont d’origine
végétale. Les tonalités traditionnelles du badigeon à l a chaux l es pl us fréquemment citées s ont le bl eu plus ou moi ns clair, l’ocre, les tons terreux ,
le vert pl us ou moins clair, le gris, le ros e, le j aune. La France détaille une large gamme de pi gments dont l’empl oi est traditi onnellement courant.
Pour le badigeon à l a terre, sa tonalité est fonc tion de la c ouleur de la terre empl oyée.
En Algérie, l e badigeon à la c haux étant appliqué s ur une superposition de couches rés ultant de son entretien périodique, l a surface de l a
dernière couc he prés ente un aspec t qualifié et l égèrement grenu. Le badigeon à l a chaux est traditionnellement blanc. Il peut parfois être calciné,
bleu ou vert, par l'ajout de pigments mi néraux natur els ou artificiels (oxydes). Les tonalités s ont cependant les plus souvent réser vées aux
soubassements des murs extérieurs.
P a t h o log i e d e vi e il li s s e m e n t
Aucune pathol ogie n’a été rens eignée pour les badigeons à la terre, organique et au plâtre.
En Algérie, l es pathologies de vieillissement obser vées et décrites s ont l es dégradations c ommunément citées .
Liée à la technique :
Les pathologies de mise en œuvre pour le badigeon à l a chaux, telles que citées par la France et l’Espagne, s ont :
- le farinage ( mauvaise tenue du badigeon à la c haux qui laisse des traces au toucher) dû à une mauvais e préparation du mélange et/ou du
support ou à une application du badigeon dans des conditions météorol ogiques défavorables (t° trop élev ée, ex position au s oleil, au vent) ;
- le déc ollement dû à une inc ompatibilité du badigeon avec l e support, à un mauv ais dosage d’adj uvant synthétique et parfois à la c onsistanc e
trop épaiss e du badi geon ;
- les effl orescences dues au mauvais contrôle de l’humidité dans l e support (gorgé d’eau ou pas assez s ec).
Entretien :
Dans l’espace MED A, à l’exception de la France, l’entretien du badigeon à l a chaux , à l a terre et organique est assuré une fois par an mini mum
voire deux. L’Algérie et le Maroc signalent que c ette opération d’entretien coïncide égal ement av ec les fêtes religieuses et familiales .
Ce travail si mple, est habituellement effectué par les habitants eux- mêmes ; général ement la femme.
Chaque année, en Algérie, l es femmes , auxquelles inc ombent c ette tâche, pr ocèdent au renouvellement du badigeon à la c haux sur les
habitations. Une reprise partielle au niveau du soubassement des murs est effectuée 4 à 5 fois par an. Cette opération c oïncide avec l es fêtes
religieuses : veille du R amadan, début de Moharam,...
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B1 Al gérie – Badigeon à la c haux, à la terre, or gani que et au plâtre
U S AG E , E V O L U TI O N E T TR AN S F O R MATI O N
U sag e
Types de bâtiments:
Dans l’espace MED A, les badigeons à l a chaux, à la terre et organique sont appliqués directement sur les maçonneries nues (en pi erre, en terre
crue (pisé, adobe), en terre cuite, en bois, mixte) mais beauc oup plus fréquemment sur l es enduits de pr otecti on. Dans l es deux c as, l e badigeon
à la c haux a deux foncti ons : une de protec tion, l’autre, de décoration. Les différentes tonalités utilisées peuvent s ervir à marquer les
soubassements, à s ouligner les enc adrements des baies , les angles, à i miter des matériaux et des appareils. Accessoirement, le badi geon à la
chaux blanc a une fonc tion s anitaire étant bactéricide et répulsif contre les insec tes.
Les badi geons à la c haux, à la terre, organique et au pl âtre s ont employ és s ur tous les ty pes de bâti ments essentiellement s ur les façades
principales et parfois aussi s ur les façades secondaires.
Le badi geon à la c haux es t dans c ertains pays, en z one rurale, appliqué uniquement en façade principal e à hauteur d’ homme ou uniquement
autour des fenêtres ou des portes.
En Algérie, l a tec hnique du badigeon à la c haux est utilisée pour les faç ades principales et sec ondaires des édific es majeurs (mosquées,
hammam,...), pour la façade principal e des habitations, les murs des patios ainsi que pour les terrasses en toitur e.
E v o l u tio n / Tr a n s f or m a t io n
Les matériaux :
Dans l’espace MED A, tous l es pays signalent le remplac ement du badigeon traditionnel par des peintures indus trielles prêtes à l’emploi et offrant
une large gamme de tonalités .
Les enduits de protec tion à l a chaux s ont également mai ntenant for mul és à base de ci ment c e qui justifie l’usage de c es peintures sy nthétiques.
En Algérie, l'utilisation de peinture glyc érophtalique ou vinylique porte un grand préjudice aux s tructures anciennes à base de terre: les murs ne
respirent plus du moment que leurs porosités naturelles s ont obs truées. Le taux d'humidité dans le mur n'est donc plus r égulé; c e qui mène à des
remontées capillaires sui vies par une lente dési ntégration du mortier de terre qui liaisonne les maç onneries. D u point de vue esthétique, l'aspect
de la pei nture de rempl acement par une forte brillance contrairement à l a peinture traditionnelle qui reflète la l uminanc e de la chaux.
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