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Ar ts de bâ tir :

C8 – Charpentes empilées
Pays : Algérie

P R É S E N TATI O N

E m p r i s e G é og r ap hi qu e

D é f i ni ti on

Charpentes empilées

- Structure réalisé en bois de s ection,


d’élanc ement et de portée variables, s uivant
les régions, les qualités et l es carac téristiques
des essenc es d’arbres utilisées.

- Deux principes constructifs généraux


régissent la réalisation de ce type de
charpente dans l’es pac e MEDA:
1- Système de pannes portant de mur à mur
ou s outenu par un poteau en bois, ou en
maç onnerie.
2- Système de fer mes en empilage. Les
fer mes sont réalisées en éléments de bois
assemblé par embrèvement, reprenant les
principes de bas e de la char pente : poi nçon,
tirant et arbalétrier, for mant ainsi un cadr e
rigide.

- Ces charpentes s ont des tinées à recev oir


une couv erture en pente.

Mi l i e u
Cantonné à six pays de l’espace MED A : Al gérie, France, Grèce, Jordani e, Portugal et Chy pre.
On constate l’utilisation c our ante de ce type de c harpente, adaptée à tous types de milieux : urbain, rural, en plaine, en montagne et en bord de
mer.

Etages Ass ociés :


Cette technique est desti née à l a réalisation de toitures de bâti ments conçus génér alement de pl ain-pied (un seul niveau d'usage),
exceptionnellement avec un étage comme à Chypr e.
Communément cette tec hnique per met la réalisation de toiture dont le c omble, apparent ou non-appar ent, sert à us age de gr enier, de remis e à
foin ou d’entrepôt agricole.
En Algérie, l e recours à c e mode de c ons truction est courant.
Présente aussi bien en ville qu’à la c ampagne, c ette tec hnique est aussi adaptée à des environnements mi xtes (plaine, mer, mont agne).

Étages Ass ociés :


En Algérie, c ette technique es t destinée à la réalisation de toitures de bâtiments conçus de plain-pi ed.

I l lu s t r a ti on s

Vues général es : Vues de détail :

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 1/6
C8 Algérie – Charpentes empilées

P R I NC I P E C ON S TR UC TI F

Ma t é r i a u x I l lu s t r a ti on s

Nature et Disponibilité (sous quelle forme)


Généralement, les char pentes empilées sont réalisées à base de bois de sections v ariables,
assemblées à embrèv ement.
Les bois sont utilisés br uts ou équarris.
Les essenc es utilisées, c ommunes dans l'es pac e méditerranéen, sont loc ales: l e chêne, le
châtaigner, le fr êne, le pal mier, le pin et rar ement l’olivier.
En Algérie, l es charpentes empilées sont réalisées à base de bois équarris ou de troncs de
sections variabl es. Les essences utilisées s ont génér alement local es comme l e frêne et
rarement l’oli vier.

Modules, Dimensions, Dosages


Deux principes c onstruc tifs généraux r égissent la réalisati on de c e ty pe de c harpente dans
l’espace MEDA:
• Système de pannes portant de mur à mur ou soutenu par un poteau en bois, en
maç onnerie.
• Système de fer mes en empilage.

Système de pannes portant de mur à mur ou soutenu par un poteau en bois, en maçonnerie.
Système l argement utilisé, on le retrouve en Algérie, en Franc e, en Gr èce, en Jordanie, au
Portugal et à Chypre.
C’est la charpente élémentaire. Elle est c ompos ée de pannes en appuis si mples s ur les murs
et porte l es chevrons. Les appuis sur les murs s ont ventilés.
Les c hevrons s’ils sont suffisamment r approchés portent directement les tuiles. S’ils sont
espac és, ils portent un platelage qui porte l es tuiles et for me parfois une sous-toiture
relativement étanc he.
En variante la « char pente » peut être c ons tituée de grosses poutres. Elles s ont plac ées dans
le sens transv ersal de la c ons truction et portent de mur péri métrique à poteaux (ceux-ci étant
généralement situés au milieu de la pièce ou au milieu de la distance à porter), c es derniers
plus hauts que les murs définissent le sens de pente. La poutre c onstituant l e faîtage porte les
chevrons en bois. Ceux-ci sont disposés à intervalles réguliers : en moyenne 1 m.
Les portées varient entre 4,00 et 5,00 m.
L’ens emble est communément réalisé par des sec tions de bois de 20 à 30 c m d’épaisseur.
L’augmentation des portées es t réalisable par l’emploi d’arbre de grandes tailles et de forte
section, généralement rare en cli mat méditerranéen ou par l a multiplicati on des points
porteurs inter médiaires.

Système de fer mes en empilage.


Système moi ns répandu, on le retrouv e en Franc e, en Grèce et au Portugal.
Cette technique est utilisée l orsque la s olution à pannes n’est pas adaptée. Elle per met de
dégager de plus grands espaces au s ol sans point d'appui ( murs, refends, poteaux). Le profil
en bâtièr e est réalisé par une fer me triangulaire, for mée par un empilage de pièc es obliques
et vertical es reposant s ur un entrait.
La c harpente se compose de fer mes reliées par différentes pannes .
Les fer mes sont réalisées en éléments de bois assemblés par embrèv ement, reprenant les
éléments suivants : Principe c onstruc tif : Sc héma génér al et détail
• L’entrait, poutr e de forte di mension portant de mur à mur
• Le poinç on, élément v ertical situé au milieu de l’entrait. Il reprend la panne faîtière et les
arbalétriers.
• Les arbalétriers donnent le sens de pente et reprennent les différentes pannes
inter médiaires.
• La c ontrefiche r eliant l e poinç on à l'arbalétrier assure le c ontrev entement.
• Les pannes dénommées suiv ant l eur position (pannes faîtières , sablières, inter médi aires).
Elles portent la c ouverture et s ont c alées par des chantignol es ou éc hantignolles.
L’entrax e moy en entr e fer mes v arie entre 1,5 et 5 m pour des portées de 2,5 à 6 m.
L’ens emble est communément réalisé par des sec tions de bois de 15 à 45 c m d’épaisseur.
L’augmentation des portées es t réalisable par l’emploi d’arbres de grandes tailles et de forte
section, généralement rares en cli mat méditerranéen.
En Algérie, l e principe construc tif général qui régit la réalisation de ce type de charpente
consiste en la pose de pannes portant de mur à mur ou s outenues par un poteau en bois de
frêne (taguedjit) ou un mur en maçonnerie.
La « char pente » est c ons tituée de grosses poutres (issoulés), le plus s ouvent en frêne,
rarement en olivi er. Elles s ont plac ées dans le s ens longitudinal de l a construction et portent
de refend en refends. La poutre c onstituant le faîtage s e nomme ass alés almes. Des
chevrons , en bois équarri, en branc hes ou en troncs bruts, posés trans versalement et
maintenus en place par des ligatures (réalisées par des cordages en diss e) ser vent de
liteaux. Les intervalles entre l es chevrons sont col matés par une c ouc he de roseaux ou de
branchages ser vant de couche support au complexe de c ouverture.

Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 2/6
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P R I NC I P E C ON S TR UC TI F ( S ui t e )

Ty p e d e p o s e I l lu s t r a ti on s

Type de pose, Utilisation d'un coffrage, d'étaiement


Aucun coffrage et étaiement ne s ont nécess aires à l a mis e en œuvre de c es techniques
constructiv es de charpente en Al gérie, en France, en Grèc e, en J ordanie, au Portugal et à
Chypre.
En Algérie, auc un c offrage et étaiement ne sont néc essaires à la mise en œuvr e de ces
techniques constructi ves de charpente.

O u t il s

Outre les outils traditi onnels du maç on et du c harpenti er, aucun outil commun aux utilisateurs
Principe c onstruc tif : vue écorchée
de c ette tec hnique n’a été signalé.

Mé t i e r s

Métier, Nombre de personnes nécessaires


Le rec ours aux c harpenti ers ou aux maçons, v arie selon les différents pays et le mode de
charpente empilé réalisé.
Aussi pour les sys tèmes de pannes portant de mur à mur ou s outenu par un poteau en bois
en maç onnerie, on c ons tate qu’en Algérie Franc e Grèc e et Jordani e ce s ont les maç ons qui
réalisent c es ouvrages alors qu’au Portugal et à Chy pre maç ons et c harpenti er collaborent à
l’ouvrage.
En ce qui conc erne les systèmes de fer mes en empilage, on c onstate qu’ en France c e s ont
les maçons qui réalisent ces ouvrages al ors qu’ en Gr èce c e sont les Charpentiers et à Chy pre
des équi pes mixtes maçons et charpentiers.
En Algérie, c e sont l es maçons qui sont généralement en charge de l’ouvrage. T outefois, ils
travaillent en collaboration avec l es différents membres de la famille pour laquelle il réalise la
constructi on.

P e r f o r m an c e s

Physique (portée…)
La distanc e à porter varie entre 2,50 et 10,00 m pour des épaiss eurs de bois de 15 à 40 c m.
L’augmentation des portées es t réalisée: s oit par l’emploi d’arbres de hautes tailles et de
fortes s ections (Rare dans l’espace méditerranée, leur emploi est cantonné aux bâti ments de
prestiges), soit par l’assembl age de différentes poutres par ligatur es, ou s oit par la
multiplication des poi nts porteurs inter médiaires.
En Algérie, l a distanc e à porter varie entre 3 et 4,5 m pour des épaisseurs de bois de 20 c m.
La portée maxi male dans le sens longitudinal peut attei ndre 7 m avec l’utilisati on de trois
poutres maîtr esse ligaturées de 20 c m de diamètr e. La portée maxi male trans versale est de
l’ordre de 4,5 m, obtenue de l a longueur des deux chevrons oppos és et attac hés à leur
sommet.

Thermique – Acoustique
Ce type de charpente ne prés ente pas de bonnes aptitudes ther mique et acoustique en s oi.
Toutefois for mant un vide au- dessus de la c ons truction, elle ass ure par son volume une
protecti on ther mique et ac ous tique notamment lors qu’il y a un plafond fixé aux entraits de
fer mes .
En Algérie, c e type de c har pente présente de bonnes aptitudes thermiques et ac oustiques en
couverture grâce à l’utilisation de bois rec ouvert d’une c ouc he épaisse de terre argileuse.

Etanchéité, Protection aux intempéries (dernier étage)


Communément la c harpente est généralement rec ouv erte de tuiles méc aniques ou canals en
terre cuites. Celles-ci repos ent général ement sur des liteaux ou un platelage.
Le sc ellement des tuiles varie en fonc tion de la pente de l a toiture.
En Grèc e sont aussi utilisées des lauz es. En J ordanie la c ouv erture et réalisée en mortier de
terre argileuse technique utilisée aussi à Chy pre à titre exceptionnel.
En Algérie, l a charpente est général ement recouverte de tuiles canales en terre c uite. Les
rangées s ont alternées : rangées d’ écoulement et de recouvrement.
Les tuiles sont sc ellées par un mortier de terre, favorisant l eur résistance au vent.

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AS P E C T, P ATH O L O G I E

As p e c t I l lu s t r a ti on s

Finition, couverture associée


Les éléments de charpente bois sont laissés brutes. T outefois une couverture en tuile
méc anique, tuile c anal, en lauze ou en mortier de terre ass ure le c ouv ert du bâti ment.
En Algérie, l es éléments de charpente en bois s ont laissés bruts. Toutefois une c ouverture ou
canal assure le couvert du bâtiment.

P a t h o log i e d e vi e il li s s e m e n t

Liée au matériau et aux conditions climatiques :


On constate que les principal es causes de dégradation liées aux matériaux et aux c onditions
climatiques s ont :
• La dégr adation des bois due aux parasites et aux champignons.
• Les c assures dues à des défauts du bois.
Pathologie de vieillissement.
• Le pourrissement év entuel des bois. Vue en sous-face
• Les infiltrations notamment dues au manque de jointoiement des tuiles c anal (Al gérie,
France, Grèce, Portugal), ou au manque d'entreti en de l a couche de terre battue
(Jordanie, Chypr e).
En Algérie, on c ons tate que les princi pales c aus es de dégradation liées aux matériaux et aux
conditi ons climatiques ( neige, pluie, vent) sont celles citées dans le commentaire
Méditerranéen.

Liée à la technique :
On constate que les principal es causes de dégradation liées à l a tec hni que sont :
• Le fl échissement c aus é par le s ous-di mensi onnement des bois, les surcharges, les
entrax es trop i mportants.
• Les c assures dues aux surc harges ou aux s ous-di mensi onnements des s ections .
• Le manque d’entretien notamment de la couverture, prov oque des infiltrations
progressives , entraînant un pourrissement des bois, ainsi que la diss olution des différents
liants, mortiers affectant ainsi les s ous-couches de toitures et l es maçonneries ....
En Algérie, on c ons tate que les princi pales c aus es de dégradation liées à la tec hnique s ont
celles citées dans l e commentaire Méditerranéen. L'entr etien (non ou mal réalisé) est i ndiqué
comme traditionnellement annuel.

O U V R AG E S AS S O C I É S

Per cemen ts
À l’exception de petits percements ponc tuels au Portugal, aucun percement d’i mportanc e
n'est ass ocié à ce type d’ ouvrage.

L i a i so n O s s a t ur e - S t ru c t ur e V er t i c al e ( mu r )
La liaison av ec la structure vertic ale s’effectue par appuis, enc astrement et scellement.
Les assemblages de bois se font par communément par embrèv ement en Algérie, Franc e,
Grèce, J ordanie, Portugal et c hypre et aussi par ligature en Algérie.
En Algérie, l a liaison avec la s tructure verticale s’effectue par appui, encastr ement et
scellement. Les ass emblages de bois s e font par embrèvement et ligature.

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D E S C RI P TI O N D E MI S E EN O EU V R E
Deux systèmes coexistent :

- Système de pannes portant de mur à mur ou soutenu par un poteau en bois, en maçonnerie :
Une équipe aux ordres du maç on prépare et réalise les différents éléments à pl at, à même l e sol.
Au fur et à mes ure de l’av anc ement de la c onstruc tion, on proc ède à la pose des pannes c onstituées de bois équarri ou de tr oncs brute entre les
refends ou en appuis sur des poteaux ( ce proc édé fav orise le c ouvrement de surfac e i mportantes c omme dans les ber geries). Les différentes
pannes r eçoivent un platelage sur l equel vont s’appuyer les éléments de c ouv erture.

- Système de fer mes en empilage :


Une équipe aux ordres du maç on réalise l es différents él éments à plat, à même le s ol.
Les éléments sont assemblés sur le site de préfér ence par temps s ec et à l’abri de la pluie.
En couronnement de maçonnerie sont dis posées les pannes sablière ou l es différents él éments constituant les fer mes .
Après c alage, les fer mes s ont reliées par les différentes pannes et triangulées.
La c ouverture est mis e en place sur un platel age constitué de planc hes ou de liteaux de bois.

En Algérie :

- La mise en œuvre du plancher a lieu à la belle s aison, de mai jusqu'en oc tobr e. Il y faut l'abs enc e de pl uie pour éviter l es infiltrati ons d'eau. Un
maç on qualifié, ai dé de quatre à si x jusqu'à vi ngt manœuvres, est chargé de l e monter.

- Réaliser ce planc her nécessite deux phas es : c elle de la préparation où il faut élaborer les matériaux et celle du montage où les matériaux
apprêtés s ont ajus tés entr e eux. Des travailleurs assez nombreux, dirigés par le maçon, y c oopèrent dans le c adre de l a touiza. Le travail dure
près d'un mois.

- Préparer l e bois, pendant l'hi ver ou à la fi n. Suite à l'abattage, procéder à l'ébranc hage. Les troncs et branches sont détachés à l a hache
double (ament'as). Ils s ont ensuite dépouillés de leur éc orce, s oit à la main et au couteau, s oit au moyen d'une menue hachette. Débute
ensuite le faç onnage : les troncs sont débités s ui vant la l ongueur voulue. Utiliser piliers (taguejedit), poutres (issoulès) et c hevrons dans l eur
forme naturelle, sans recourir à l'équarrissage. Il faut un à deux jours pour le trans port et le plac ement des troncs de bois.

- Placer en pr emier lieu les poutres, la plus forte des trois sert de poutre faîti ère. Fi xer c hacune des deux autr es à mi-distance du faîte et du mur.
Établir cinq poutres dans l e cas où la largeur de la maison serait grande.

- Soutenir chacune de ces poutres par deux piliers de bois. Ils s ont plantés assez profondément dans le s ol à une distanc e variant de 1.50 à
2.50 m. Surélever c es piliers de bois au moyen d'un socle de pierre, lorsqu'ils ne sont pas assez hauts. Ménager, à leur sommet, une fourche
sur quoi repose l a poutr e, sans aucune liaison. Le toit est donc porté par c es piliers, autant et souvent mieux que par les murs. Il arrive que
ceux-ci s'écroulent par l'effet des pluies, sans que la toiture s'affaisse.

- Ces piliers, non équarris, sont presque touj ours nus. Le frottement les polit et la fumée les noircit. Quelquefois, on les couvre d'un enduit de
chaux, soit dans toute leur hauteur, s oit jusqu'à 1 à 2 m du s ol. On les protège ainsi des i nsectes. Blanc hir l'enduit de protection une fois l'an.

- La mise en place des poutr es ainsi que leurs piliers représ ente la tâc he l a plus critique de la c onstr uction. Une vingtaine de manœuvres,
parfois même une tr entaine, s'acti vent s ous l a directi on du maç on. Dresser et fi xer les gros piliers par un ample effort commun : l es hommes ,
coude à coude, se baissent et se rel èvent, c ommandés par le maç on. Les poutres , prises s ur le s ol, sont enlevées j usqu'à la hauteur du toit
sans aucun moyen méc anique : poulie, moufle, ni levier. Se s er vir uniquement des barres de bois s ur lesquelles on a apporté la poutre.

- Disposer deux travées de br anches repos an,t d'une part s ur les murs latéraux, de l'autr e sur le faîte. Elles s ont distantes de moins d'un mètre
d'inter valle. Quatre à si x hommes se c hargent de la mise en œuvre des chevrons . Trois sont s ur le toit, un ou deux autres s ur le s ol, leur
tendent les l ongues branches, non coupées au préalable à la l ongueur voulue. Elles ne s ont débitées à la hac he qu'après leur mis e en pl ace.
L'extrémité qui repose sur le mur doit être légèrement fourchue, pour empêcher le chevron de tourner. Fi xer les br anches aux poutres par
simple attache, sans aucun assemblage de bois. Ils sont liés à l'aide de cor des de disse, d'alfa ou de palmier nain ; on s e sert auj ourd'hui de fil
de fer. Noyer dans le mortier les fourches touc hant le mur. Garnir ai nsi les deux versants du toit de c hevrons, opposés deux à deux et attachés
ensembl e à leur s ommet.

- Etendre s ur les chevrons un lit de ros eaux, de br anchettes ou bûchettes de bois très serrées , posé touj ours dans le sens de la longueur de
l'habitati on. Attacher les roseaux au support par des cordelettes de diss e ou bi en de fil de fer, de faç on à former une claie. Clouer par c ontr e
les branc hettes ou bûc hettes de bois sur les c hevrons. Quatre à cinq manœuvres, montés s ur la charpente, fi xent c e lit, tandis qu'un ou deux
autres l es fournissent de ros eaux, branc hettes ou bûc hettes. Il ne faut pas plus de 2 heures pour achever cet apprêt. Les uns racl ent l es
roseaux; d'autres l es portent; d'autres les attac hent.

- Au moment où l'on met en place cette clai e, deux manœuvres préparent un mortier épais. Trier la terre glaise afi n d'ôter les c ailloux. Procéder
ensuite au gâchage et trituration de la terre mêlée d'eau, en piétinant r ythmiquement le mélange. A l a pl ace des pieds , on utilise aujourd'hui la
pelle et la pioc he.

- Etaler, au-dessus, un mortier épais de terre, qu'un ou deux manœuvres l anc ent d'en bas en grosses boul es, dans des corbeilles ou à la pelle.
Tasser ce morti er à l'aide d'un battoir à main (halbic ht). Les tâches d'étendage et de damage dur ent ens emble, un jour. Laiss er durcir de 3 à 5
jours.

- Poser les tuiles, sans attendre que sèc he le mortier. Le maçon grimpe s ur le c omble, c'es t lui seul qui plac e les tuiles en les prenant au tas. Le
manœuvre qui étend et dame le mortier épais travaille d'un côté du toit, pendant que le maçon couvre l'autre vers ant.

- Renforcer l a protection du toit c ontre les intempéries en disposant de gros moellons s ur le bord de la couverture en tuiles. Ils l es mainti ennent
en place pendant les tempêtes.

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U S AG E , E V O L U TI O N E T TR AN S F O R MATI O N

U sag e

Types de bâtiments
Ces charpentes s ervent aux réalisations de tous ty pes de bâti ments, notamment d’habitation or dinaire et annexe. En Grèc e, on retrouv e ce
procédé dans la c onstruc tion des monastères et d’églises.
En Algérie, c es charpentes ser vent aux r éalisations de tous types de bâti ments, notamment d’habitations ordinaires et annexes.

Période d’apparition de la technique / Période d’emploi de la technique – Usage contemporain ou disparu


Généralement l’emploi de c es techniques es t considér é comme anti que. Toutefois, en J ordanie, leur apparition r emonte au XVIe siècle.
En Algérie, c ette technique remonte à l’Antiquité.

Raisons de la disparition ou de la modification de la technique


Ces tec hniques s ont toujours utilisées toutefois on peut disti nguer une évol ution différente en fonc tion des proc édés constructifs :

Système de pannes portant de mur à mur ou soutenu par un poteau en bois, en maçonnerie
Cette technique demeure d’actualité, toutefois son emploi traditionnel en dehors des réhabilitations et des restaurati ons de bâti ments tend à
évoluer vers les techniques modernes du bois, du béton ar mé ou encor e de l’acier.
L’attrait des matériaux modernes est av ant tout leur distribution aisée, leur faibl e coût d’achat et leur qualité pér enne (fai ble c oût d’entretien).

Système de fer mes en empilage


Cette technique demeure d’actualité, toutefois son emploi traditionnel en dehors des réhabilitations et des restaurati ons de bâti ment tend à
évoluer vers les techniques modernes du bois, du béton ar me ou encor e de l’acier.
L’attrait des matériaux moderne est av ant tout leur distribution aisée, leur faibl e coût d’achat et leur qualité pér enne (fai ble c oût d’entretien).
Toutefois, l e système de fer mes en empilage a progressivement évol ué, r emplacé par des éléments réalisés en ateliers, par assemblage de bois
de faible s ection for mant des panneaux ou des fer mettes . Celles-ci sont situées en moyenne tous l es 80 c m et reçoivent généralement une
couverture en tuile.
Cependant on c ons tate que l’emploi d’ éléments en poutr elle bétons et hourdis a tendance à se généraliser en Algérie, en Franc e, en Grèce, en
Jordani e, au Portugal et à Chy pre, s ouvent préféré au bois de par la rareté du matériaux ou encore le c aractère « moderne » du Béton.
En Algérie, l’empl oi traditi onnel de c ette tec hnique tend à disparaître progressivement. Il es t remplac é par une toitur e en corps creux qui peut être
en pente. Celle-ci néc essite moins d’entr etien. Les poutrelles en béton armé se s ubs tituent aux c hevrons en bois de fr êne.

E v o l u tio n / Tr a n s f or m a t io n

Les matériaux
Dans les pays riches en bois, on utilise aujourd'hui la tec hnique des fer mettes de faibles secti on (généralement en pin) ass emblées par clouages
et agrafes métalliques.
Autrement, l a dalle pl eine coul ée et la dalle de ty pe poutrelle/hour dis per mettent de réaliser des for mes de toiture.
En Algérie aujourd'hui, on utilise de plus en plus l a tec hnique dite des poutr elles/hourdis c onstituée de poutrelles métalliques ou béton, de briques
creuses à trois tr ous ou des par paings creux en ciment.
Sur les circuits c ommerciaux, il existe de nouveaux matériaux en béton ar mé (poutrelle) qui n'équi valent pas à la s tructur e traditionnelle en tronc
et chevron de frêne du point de vue de s es c aractéristiques méc aniques et physico-chimiques : ils prés entent des phénomènes de dilatation très
importants sous l'effet des éc arts de températures. Au ni veau esthétique, l'aspec t de finiti on des toitures ac tuell es, au niveau des pl afonds, est
total ement différent de ce que présentent l es chevrons de frêne qui r ythme ces derni ers. Sur l e plan de la conser vati on les matériaux de
remplac ement s ont plus vulnérables , fac e aux i nfiltrations d'eau, et moins durables dans le temps.

Les aspects techniques


Les aspec ts techni ques relev és sont avant tout la standardisation des éléments et leur facilité de mis e en œuvre.
En Algérie, l es as pects tec hniques sont avant tout la standardisation des éléments, leur facilité de mis e en œuvre et un entr etien réduit.
Les poutres( ass oulès) et chevrons sont rempl acés par des poutrelles en béton armé qui ne s ont plus enc astrées dans les murs de maçonneries
du moment que ces derni ers ne jouent aucun rôle s tructurel. Ils ne sont que de simples murs de remplissage, maç onnées à l'aide de brique
creuses.

Evaluation des matériaux et des techniques de remplacement


Aucune précision ou commentaire n’as été apporté à c e s ujet en Algérie, en Franc e, en Grèce, en Jordanie et à Chy pre.
Au Portugal les matériaux modernes comme le béton sont c onsidérés comme n’ay ant pas d’aussi bonnes c aractéristiques d’isolati ons ther mi que
et ac ousti que que l es matériaux tr aditionnels.
Les techniques d’ utilisation moderne de la filière-bois sont parfaitement intégrées aux réalisations architecturales c ontemporai nes.
En Algérie, auc une précision ou c ommentaire n’a été apporté à ce sujet.
L'encas trement des poutrelles n'est pas préc onisé dans les murs de maçonnerie, mais avec les poutres . Il es t ass uré par le r ecouvr ement des
aciers, leur attachement avec des épingles et le c oulage non interrompu du béton ar mé pour l'ensembl e de l'ossature du planc her.
Au ni veau éc onomique et au vu de l a rapi dité de production, l'utilisation des poutrelles en béton ar mé est amplement satisfaisante.
L'utilisation de cette technique de remplacement n'est pas c oncluante s ur le pl an du c onfort thermique et esthétique. Du poi nt de vue de s es
caractéristiques physico-chi miques, l'oss ature du pl ancher en béton armé prés ente des phénomènes de dilatation très i mportants sous l'effet des
écarts de températures. Mécaniquement, elle travaille à la traction, c e qui n'es t point c ompatible avec l es structures portantes en maçonneries qui
travaillent à la compression, d'où l'apparition de fiss ures au c ontact des deux structures.
Sur le bâti ancien, la tec hnique de remplac ement peut c onvenir approxi mati vement dans l e cas où on réaliserait des ceintures en béton ar mé s ur
les murs porteurs en maç onneries, pouvant ainsi répartire correctement les c harges sur c es derniers. Mais l'emploi de c ette technique gagne à
être total ement enr ayé vu l'incompatibilité méc anique et physic o-chimique de ces deux structures.
Ces tec hniques s ont empl oyées , dans l a majorité des cas , sur la cons truction neuve.

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