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Résumé :
***INAYAH
Il sourit.
‒ Ok.
‒ Bonjour à vous.
‒ Je suppose que tu as des questions à poser sur cette
histoire de mariage ? me demande-t-il.
‒ Euh oui. Avec qui dois-je me marier ? Et pourquoi ?
‒ Avec moi.
J’avale ma salive. Mon cœur commence une course folle.
Il regarde sa montre.
‒ C’est quoi ça ?
*Mona
*LYS
‒ C’est d’accord.
Je souris. C’est la phrase de Shelby qui m’a poussé à
prendre cette décision. « Il est trop dangereux et toi, trop
douce. » Je crois que j’en ai marre d’être douce. Ça m’a
rendu vulnérable toute ma vie et les gens faisaient de moi
ce que bon leur semblait. Je veux être respectée et comme
Monsieur Dark l’a dit, dans ce monde, soit tu domines
soit tu te fais dominer et subis. Je suis épuisée de subir.
Je veux maintenant dominer.
‒ Monsieur…
‒ Chris. Je m’appelle Chris IVANOV.
‒ Oui ! Chris !
Il sourit.
***INAYAH IVANOV
Je la regarde genre.
— S'il te plaît !!! Allez !!!
Je secoue la tête.
— Ok.
— Merci, tu es un amour, se réjouit-elle en m'enlaçant.
***ALANA IVANOV
— Ça va ? s’inquiète-t-il.
— Oui.
— En es-tu certaine ? On pouvait très bien attendre que
tu ailles mieux.
— Toi oui, moi non.
***ALANA
Inayah sourit.
*Mona
*LYS
— Où est-il ?
Elle me pointe le couloir qui mène à son bureau. Je m’y
rends à grands pas. Je cogne deux fois et j’entre. Il est
assis derrière son bureau, la chemise ouverte aux
premiers boutons et les cheveux en pagaille.
— Je suis là !
Il pousse un soupir.
— Pouvons-nous parler calmement, s’il te plaît ?
— Non. Tu me réponds et maintenant.
— Alana…
— Tu m’as menti.
— Et je viens de t’en donner la raison. Et si tu veux tout
savoir, effectivement Marc m’a proposé, il y a deux ans,
de l’aider à avoir des preuves contre ton frère et toi. Bien
évidemment, j’ai refusé. Il insiste encore et ma réponse
demeure la même. Je t’aime et je ne pourrai jamais te
faire de mal ni aider une personne à le faire.
— Tu aurais pu tout m’avouer dès le début.
— Si je t’avais dit la vérité, m’aurais-tu laissé entrer dans
ta vie ? Serais-tu tombée amoureuse de moi ?
— Qui t’a dit que j’étais amoureuse de toi ?
Il me regarde et sourit.
***CHRIS IVANOV
Je me rapproche d’elle.
***INAYAH
— M’écoutes-tu ?
— Sincèrement ? Non !
— Mais je te raconte mes soucis et toi tu t’en fiches.
— Parce que je t’avais déjà prévenue depuis le début. Ce
type se fout de ta gueule. Il n’en a rien à foutre de toi, tu
comprends ?
— Mais tu es ma…
Je tchip.
— Comment s’appelle-t-il ?
— Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Shelby
n’apprécierait pas que je fasse des recherches sur son
mec.
Il me regarde.
— Oh, l’enfoiré !
— Inayah !
— Dis-moi ce que cette fille a que Shelby n'a pas pour
que tu la largues de la sorte et la remplaces aussi vite ?
Elle est meilleure au lit ? Ah oui, je vois maintenant. Tu
en as marre de l’abstinence qu'elle t'impose ? Donc en
fait, ton intention c’était juste de la sauter et t'en aller ?
Et comme ça tarde sans qu’elle ne cède, tu fous le camp ?
— J'aime ton amie, déclare-t-il dans un soupir.
— Balivernes ! Dis plutôt que tu avais pour but de
l'escroquer. Lui as-tu d’ailleurs remboursé l’argent
qu’elle t'avait prêté ?
— Non, dit-il honteusement. J'avais l’intention de le faire
mais les choses ne se sont passées comme je l’espérais.
— Ou plutôt que tu as dilapidé cet argent sur des filles de
joie. Comme celle-là par exemple.
— C’est la mère de ma fille.
Un serveur s’approche.
— Shelby le sait ?
— Non. Je voulais d’abord être sûr de notre relation avant
de lui en parler.
*Mona
*LYS
Je souris.
Il lève la main.
Ils ressortent.
— A…Allô ?
— Non !
***JEOFFREY DAVIS
Elle sort une arme de son coffre secret qu'elle enfile dans
sa chaussure et une deuxième à l’arrière de son legging.
Je déteste ces engins. Elle essaie de sortir de la chambre
sans me décrocher un regard. Je la retiens et l'embrasse.
— Mais…
— Si je rencontre ta garce de mère, je la tuerais.
— Mais…
— Rentre chez toi.
— Je devais passer ma nuit ici.
— M'en fiche.
Elle sort et claque la porte. Je souris. Elle me donne
chaque jour des raisons de faire d'elle ma femme. Elle le
sera. Oh que oui !
4
***INAYAH
— Quoi ?
— Depuis quand tu es de son côté ? Tu devrais
normalement jubiler. Je m'attendais à des ‘‘je te l'avais
dit’’. Hum ?
— Je me suis juste rendue compte d’avoir été trop dure
avec Nick. Tout le monde a droit à une seconde chance.
Moi je suis bien la femme d’un mafieux, ça ne t’a pas
empêchée de me prendre comme meilleure amie. Tu es
même folle de moi.
— Tsuip ! fait-elle en tirant la bouche.
— Donne-lui une chance. Vous vous aimez, le reste n’est
que détail.
— On verra.
— Qu'il y a-t-il ?
— Il se passe que j'en ai par-dessus la tête que tu ramènes
ta pute dans cette maison.
— C’est ma maison.
— J'y vis alors c'est aussi la mienne. Je suis ta femme,
Chris. Tu me dois du respect.
— Tu n’étais pas sans savoir que ma vie continuerait son
cours. Tu connaissais mon idylle avec Shana. Alors c’est
quoi le souci ?
— Je peux donc me trouver un amant et l'emmener ici ?
N’est-ce pas que ma vie aussi doit poursuivre son cours ?
La garce !
***CHRIS
— Boss, il y a un problème.
— Lequel ? je demande en marchant vers le jet.
— Gab vient de m’informer que Mme Inayah a manqué
de se faire enlever tout à l’heure par des hommes en
cagoules.
— Inayah !
— Lâche-moi, Chris ! hurle-t-elle en se débattant dans
mes bras. Cette dévergondée a essayé de me tuer.
— Elle ment, Dark, se défend Shana en se relevant
difficilement.
— Ah bon ? Et c’est quoi ça ?
— Dark !
— Ne pose pas tes mains sur moi. Je t’avais prévenue de
ne pas t'en prendre à elle.
— Cette sorcière ment…
Je la plaque violemment contre sa coiffeuse.
Elle se relève.
— Je le savais.
Elle se lève. Le chien l’imite.
***LIEUTENANT FLYNN
« Je suis en haut. »
— Quoi ?
— Qu’est-ce qu’il y a ?
*Mona
*LYS
*Mona
*LYS
— Fais chier !
***INAYAH
— Chris !!!
— Je suis là, Inayah. Nous allons te faire sortir de là.
Chris sort son arme et tire sur l’un d’eux qui tombe dans
un cri. Une rafale de balles est tirée contre nous. Chris,
très rapidement, me pousse derrière une voiture. Je
m’assois en ramenant mes jambes contre ma poitrine. Il
me rejoint et me couvre de son corps comme une sorte de
bouclier. J'entends le reste de nos hommes qui donnent
l'assaut et c’est parti pour un échange de coups de feu en
pleine ville et en pleine nuit. Heureusement que les rues
sont presque désertes vu l'heure. Chris me serre de plus
en plus fort contre lui. Il pose un bras sur ma tête pour la
protéger. Je suis consciente de la dangerosité de la
situation, surtout que ce jour est peut-être le dernier de
ma vie. Mais je me sens vachement bien dans cette
position. C’est la première fois que je suis autant proche
de Chris. Je me trompe peut-être mais je sens qu’il me
protège pour de vrai.
— Tu as mal ?
— Non. Tout va bien.
Je souris.
— Chris !!!
— Meleğim !
***CHRIS
— Oui ?
— « Où as-tu mis tes bonnes manières, Chris
IVANOV ? »
Cette voix ! Cet accent ! On aurait dit…
Il rigole de nouveau.
Il raccroche.
***CHRIS
Il sourit de satisfaction.
— Rentrons maintenant. Ta mère doit nous attendre avec
impatience.
— Papa, où vas-tu ?
— Chercher ta mère.
— Mais elle doit être déjà morte. Allons-nous-en.
— Je n'irai nulle part sans ma femme.
— Papa !
— Non, non, non. Je t’en prie ne fais pas ça, supplie mon
père.
— NOONNN !!!
Mon père fonce sur lui en sortant son arme mais reçoit
vite une première balle dans l’épaule de la part de son ex
meilleur ami. Il recule de deux pas mais revient à la
charge. Il tire à son tour dans le ventre d’oncle Romario.
Ses hommes ne mettent pas du temps à réagir. Mon père
se fait cribler de balles sous mes yeux. Tout son corps en
fait les frais. Il finit par s’écrouler au sol. Malgré toutes
les balles reçues, il rampe vers le corps de ma mère. Il
prend sa main.
— Je te demande pardon.
— « Oui Chris ? »
— Trouves un moyen de me débarrasser d’Inayah. Elle a
refusé de s’en aller.
— « L’unique moyen que je vois, c’est de la tuer toi-
même pour être sûr que personne ne l’utilisera contre
toi. »
***INAYAH
Elle soupire.
— Je sens que je suis sur la bonne voie. Il commence à
m’aimer.
— Cet homme n’a jamais aimé personne. Regarde le sort
de ses précédentes fiancées.
— Ce n’est pas pareil. Je sens que je peux arriver à
toucher son cœur.
— Je t’aime, Inayah. Plus qu’une amie. Je ne veux pas
que tu te fasses d’illusion. Tu en mourrais sinon.
— Je le sais.
— Ça va ?
— Pourquoi ça n’irait pas ? dis-je en m’essuyant les
yeux.
— Il s’agit de ton père.
— Il n’est pas mon père. Je n’ai pas de famille.
— Tu…
— Parlons d’autres choses, tu veux ?
— Comme tu veux. Mais en tant que ta meilleure amie je
me permets de te supplier de voler à son secours. Tu ne
dois pas garder de rancune contre qui que ce soit, pour
ton propre bien. Il est obligé de vivre avec des gens qui
ont causé sa perte. Je crois que la vie l’a assez puni de la
sorte.
— On se fait une autre vidéo ? dis-je subitement en
souriant pour passer à autre chose.
*Mona
*LYS
MERDE !!!
— Chris ?
*Mona
*LYS
CÔTE D’IVOIRE***ABIDJAN
— Monte !
— Maman on a…
— Inayah !
***CHRIS
— Chris, tu m’écoutes ?
— Qu’est-ce que tu disais ?
— Tu penses à Inayah ?
— Pourquoi le devrais-je ?
— Pourquoi ne la rejoins-tu…
— Tu peux rentrer chez toi si tu n'as plus rien à me dire.
— Si…
— Si tu essaies de me pousser dans les bras d’Inayah pour
te donner bonne conscience avec ton type, tu te goures.
Je ne tomberai pas dans ces bêtises et toi et l'autre
couillon je vous tiens à l’œil. Rentre maintenant chez toi.
***INAYAH
Il pousse un soupir.
Les enfants sont les seuls avec qui je m'entends, avec qui
je rigole. C’est d’ailleurs eux la raison pour laquelle je
donne l’argent de la popote. Ils ne doivent pas subir les
conséquences des bêtises de leur famille. De ce que j’ai
cru comprendre, Rose a fait un gosse dans le dos d’un
homme marié qui visiblement voulait juste du plaisir
avec elle et rien d'autre. Il a dû l’abandonner avec sa
grossesse pour se trouver une autre pute. Elle a fini par
avorter. Marcel quant à lui s'est fait rapatrier après qu’il
ait été pris la main dans le sac en train de dealer de la
drogue dans la rue. En gros, ils ont tous payé pour leurs
méchancetés. Comme on le dit, le mal qu’on fait aux
autres nous revient toujours à la figure.
— Comment va-t-il ?
— Il a l’air de mieux aller. Il vous a demandée.
— Il m’a demandée ? Vous lui avez dit que j’étais là ?
— Du tout. Il a affirmé avoir ressenti votre présence.
Vous pouvez aller le voir.
— Sébastien ???
— Attends ! Sébastien.
***ROSE DUBOIS
— Tu es déjà revenue ?
— Oui maman. Il m’a remis une pommade que je dois
me frotter sur le corps avant de le toucher.
— C’est bien. Cet homme est beaucoup trop bien pour
cette moins que rien. Je me demande encore ce qu’il lui
a trouvé d’agréable pour faire d’elle sa femme. Avec
l’odeur de poisson pourri qui la suit depuis son
adolescence.
— Une vendeuse de poisson, c’est ce qu’elle est et c’est
ce qu’elle doit rester.
— Nous devons vite agir pour nous débarrasser d’elle
avant qu’elle ne fasse échouer nos plans. Je n’ai surtout
pas d’argent pour rembourser l’homme qui a acheté cette
maison. Nous devons trouver une solution au plus vite.
— Si ce blanc tombe dans mes filets, nous ne craindrons
plus rien. Je suis certaine que c’est grâce à lui qu’Inayah
vit dans cette opulence. S’il la quitte, elle n’aura plus rien.
— Il est là.
— Vas-y donc, ma fille.
***JEOFFREY
Je souffle.
Il se lève.
— Je te sens contrarié.
Elle sourit.
— Organise ce dîner.
— Ok.
***INAYAH
Il est en colère.
L’oncle acquiesce.
J’acquiesce.
Il baisse la tête.
***INAYAH
— Ina…
— Mon père est mort, dis-je dans un calme qui me
surprend moi-même.
— Je suis désolé. Mais…
— Je suis rentrée prendre une douche avant de ressortir
entamer les démarches pour les obsèques.
— Gab peut s’en…
— Je vais rester encore une semaine pour terminer tout
ce que j’ai à faire.
— Inayah, ta sœur…
— Elle est bonne. Je le sais.
— Je ne l’ai pas touchée.
— AARGH !!!
Je renifle.
— « Tu es saoule ? »
— Non, j’ai mal. Mais j'en ai marre surtout.
— « Tu as le droit de te libérer. C’est vraiment vache tout
ce qui t’es tombé dessus aujourd’hui. C’est deux fois plus
vache de la part de Chris. »
— Qu’est-ce qu’elle a que je n’ai pas ? je demande, la
voix tremblante. Juste quelques jours et il est tombé dans
ses filets. Moi ça fait deux ans que j’espère. Pourquoi
aucun homme ne veut m’aimer ? Qu’ai-je fait de si
atroce ?
Mes oncles sont sidérés pour les uns et ravis pour les
autres de ce que je leur laisse tous les biens au village.
Ceux qui ne sont pas satisfaits veulent me défier. Mes
gardent viennent se poster à mes côtés et sortent leurs
armes.
— Monsieur le Commissaire !
— Oui, Madame.
*Mona
*LYS
Tout est fin prêt pour mon départ. J’ai vendu la maison et
mis l’argent dans un compte bloqué avec la totalité des
comptes de mon père. A bien y réfléchir, je pense qu’il
serait judicieux d’avoir un compte ici, loin de ma vie à
New-York. Je ne sais pas ce que cette vie me réserve
alors je me prépare en cas de mauvaise passe. Un compte
secours serait judicieux.
***CHRIS
Peut-être parce que ça n’a pas été cuisiné par les mains
d’Inayah.
*Mona
*LYS
FLASH-BACK
« Je sens une présence dans mon dos pendant que je
prends ma douche. Je me retourne, pensant tomber sur
Inayah. La simple idée que ce soit elle me donne une
érection que je tente de maîtriser. Non, ce n’est pas elle.
Je tombe nez à nez avec sa petite sœur. Je récupère la
serviette avec laquelle je couvre ma nudité.
***ALANA
— Sexy ?
— Non. Tu l’es toujours. Si… envoûtante, je voulais dire.
J’ai envie de te faire l’amour dans cette robe.
Il sourit.
— Magnifique déco.
— Merci ! Une chose de vraiment positive chez ma mère.
Je souris. A peine nous franchissons le seuil du salon que
mon regard rencontrait celui d’une femme d’un certain
âge mais très bien conservée. Madame DAVIS. Je la
reconnais. Elle me détaille de la tête à la plante des pieds
et vice versa. Joe l’embrasse, embrasse sa sœur et salue
son frère. Le Lieutenant FLYNN est aussi de la partie.
— Chuutt !!!
— Que me voulez-vous ?
— Juste savoir comment vous allez, lui chuchoté-je. Ce
n’est pas apaisant de savoir qu’une personne détient son
secret.
— C’est de l’argent que vous voulez pour la fermer ?
« Alana ? »
J’éclate de rire.
***INAYAH
— Inayah !
— Non, Alana, stop ! Ça suffit ! Je ne veux plus entendre
parler de ton frère.
— Vous devez parler pourtant. Laisse-le t’expliquer.
— Depuis trois mois, tu ne fais que me dire qu’il n’a pas
touché ma sœur alors que lui ne cesse de me jeter à la
figure à chacune de nos disputes combien ma sœur était
bonne.
— Il le dit pour te foutre en rogne. Tu ne lui mènes pas
la vie facile ces trois derniers mois. Tu lui en fais baver.
— Et il n’a encore rien vu. Bref, parle-moi de l’évolution
de ta relation avec Jeo.
— Joe !
— Il s’appelle Jeoffrey donc le diminutif c’est Jeo, dis-je
en rigolant. Alors comment ça va ?
— Il est aux anges depuis que je lui ai accidentellement
fait une déclaration. Il est devenu encore plus…
— Chou ?
— Et démonstratif. Ça m’énerve car il déteint sur moi. Je
ne me reconnais plus lorsque je suis avec lui. Avant je
mettais des barrières, maintenant ce n’est plus le cas. Je
me laisse beaucoup trop aller.
— Il n’y a pas de mal à être amoureux, tu sais.
— Avec le boulot que je fais, si.
— Tu n’as aucune grande responsabilité dans ce cercle si
ce n’est d’assurer les arrières du Dark. Tu n’es donc en
aucun cas concernée par toutes leurs lois.
— Chris m’a élevée et formée sur la base de ces lois.
— Pour pas que tu sois faible dans cette société de merde.
Mais te connaissant, il n’y a pas moyen que tu le
deviennes. Tu es une femme et tu es appelée à fonder une
famille. Te marier et avoir des enfants.
— Beurk ! Tout sauf ça. Les mioches c’est chiant. Je ne
me marierai jamais. Jeoffrey et moi resterons ainsi.
— Et s’il en veut plus ?
— Il ira voir ailleurs. Tout simplement. Je n’ai pas le
temps pour tout ça, tu comprends ? Je gère déjà assez de
choses avec Chris.
— Tu sais hum, t’es pas obligée de rester dans la mafia,
dis-je dans ma gorge. Je dis ça, je ne dis rien.
— Je ne sais rien faire d’autre.
— Commence par apprendre d’autres choses. Ou encore
Chris peut te mettre dans sa boîte.
— Ce n’est pas aussi simple.
— Que se passe-t-il ?
— Rentrons, s’il te plaît !
— Ok on y va !
— C’est parti !
— Qu’allons-nous faire exactement ? me demande-t-elle
alors que je démarre.
— Tes emplettes, je lui réponds le sourire aux lèvres.
— Chris ? Lâche-moi !
— Inayah, ça va ?
*Mona
*LYS
Il souffle.
— Chris !
***CHRIS
— Ça suffit !
— Que t’arrive-t-il ?
Elle sourit.
— Non !
***JEOFFREY
J’ouvre l’écrin.
— Princesse !
— Joe, non. On se connaît à peine.
— Trois ans.
— Tu sais ce que je veux dire. Je ne suis pas prête pour
ça.
— Tu as peur ou tu n’es pas prête ?
— Je… Joe… Merde qu’es-tu en train de me faire ? Tu
es fou. Tu ne sais pas ce que tu fais.
— Je n’ai jamais été aussi sûr de moi, dis-je en me
relevant.
— Joe !
Elle souffle et se rassoit sur son lit.
— Tu m’attendras ? me demande-t-elle.
— Oui.
Nous nous embrassons une dernière fois avant qu’elle ne
s’en aille. J’espère vivement qu’elle acceptera ma
demande. Je veux d’elle comme compagne pour le
restant de ma vie. Je profite de son absence pour lui
concocter des petits plats à conserver dans son frigo. Ses
différentes occupations l’empêchent parfois de se faire à
manger. Cuisiner pour elle est un réel plaisir. Je constate
qu’il ne reste plus grand-chose dans le frigo. Je prends
ma voiture, direction le supermarché. La fluidité de la
circulation me permet d’arriver en moins de temps. Je
gare dans le parking non éclairé et pendant que je marche
vers le bâtiment, j’entends des pas dans mon dos. Je me
retourne à peine pour voir qu’un sac m’est mis sur la tête.
***INAYAH
— Aya, où m’emmènes-tu ?
— C’est une surprise. Un peu de patience.
— Tadam !!!
— Quoi ?
— Je te présente le local qui abritera ta future entreprise.
Je l’ai acheté pour toi. Pour que tu puisses t’installer à ton
propre compte. Donc, mes hommages Madame la
directrice, lui fais-je avec mon plus beau sourire.
— Ça marche !
— Yes !
— Mais à une condition.
— Laquelle ?
— Que tu me laisses t’organiser une petite fête
d’anniversaire.
— Ok !
— Une voiture ?
Non, ce n’est pas possible. Je cours dehors et je suis
éblouie. Je me mets à hurler et sautiller comme une
gamine. Une nouvelle voiture et pas n’importe laquelle.
J’entre dans mon nouveau joujou avec excitation. J’ai
trop envie de la conduire là maintenant. Je lance un appel
vidéo à Shelby. A peine elle décroche que je me mets à
tout lui relater. Je lui montre l’intérieur de la voiture.
*Mona
*LYS
— Santé à vous !
— Santé !!! me répondent-ils tous.
Je bois à ma santé à même la bouteille. Je me rapproche
du DJ qui joue en fond sonore depuis le début.
— Tu es magnifique, me complimente-t-elle.
— Merci !
— Tu devrais rentrer maintenant. Je t’attendrai demain à
la première heure.
— Ok !
— Peut-être que…
— Je ne te le dirai plus, Shana. Sors immédiatement de
MA maison.
— C’est Chris qui m’a demandé de venir. Je ne m’en irai
que sur son…
— Inayah, non !
— Gentil le chien !
***INAYAH
***ALANA
— Tu as quelque chose ?
« — Le portable est hors ligne mais le dernier endroit où
il s’est trouvé c’était dans le supermarché à quelques
rues de chez toi. »
— Je vois. Pourrais-tu me localiser sa voiture ?
« — J’ai déjà lancé la localisation. J’attends… »
— Détachez-le maintenant.
— Jette ton arme.
— Thomas HILLER ?
— Qui est-ce ?
— Thomas. Ouvre, je t’en prie.
— Fais chier ! dis-je en lui ouvrant rapidement. Mais
diantre que fous-tu ici ? Et si l’autre cinglée t’avait suivi ?
— Personne ne m'a suivi.
— Maintenant explique-moi ce qui a dérapé, putain. Tu
ne lui tires pas dessus, j’avais dit.
— Tu avais dit de ne pas le tuer mais d’user de tout pour
parvenir à mes fins. Le premier coup de feu c’était dans
sa jambe pour pousser l’autre garce à bout et la faire
parler. Ça me foutait en rogne qu’aucun d’eux ne veuille
passer aux aveux. Ça me donnait l’impression d’avoir
perdu mon temps.
— Ensuite ?
— Ensuite, Jeoffrey m’est tombé dessus par surprise et a
retiré ma cagoule. Il m'a reconnu à la seconde même. J’ai
paniqué et mon seul réflexe a été de lui tirer dessus.
— Trois fois ? Pourquoi pas une fois ? Tu voulais le tuer
c’est ça ?
— Je suis désolé.
— Maintenant je suis dans la merde. Tu avais pour
unique mission de le torturer pour le faire parler et s’il
refusait, tu faisais venir sa petite copine et tu jouais sur
les sentiments qu’elle a pour lui pour la faire avouer et
tout enregistrer. Personne ne devait recevoir de balle.
— J’en suis navré, je te jure. Je suis autant dans la galère.
— Autant ? Non, toi tu n’as plus rien à perdre. Tu es juste
un flic déchu alcoolique et sans aucune famille. Moi j’ai
ma carrière à perdre.
***SHANA
***ALANA
— Où étiez-vo…
— Vous savez où j’étais. Allons droit au but. Je n’ai pas
de temps à perdre.
— Qu’y faisiez-vous ?
— J’ai reçu l’appel du véritable coupable par le numéro
de Jeoffrey. Il me menaçait de venir sinon il tuerait Joe.
— Nous avons vu des corps d’hom…
— Je me suis défendue.
— Votre arme…
— J’ai un permis de port d’arme. Vous pouvez vérifier.
— Pouvez-vous me laisser aller au bout de mes
questions ?
— Pourriez-vous cesser de gaspiller du temps et aller
retrouver le véritable coupable ? Il s’appelle Thomas
HILLER. Joe l’a reconnu lorsqu’il lui a retiré sa cagoule.
— Vous avez dit Thomas HILLER ?
— Oui. C’était lui le ravisseur.
*Mona
*LYS
Je lui tire une balle dans une jambe. Il tombe sur son
genou.
— Tu me reconnais maintenant ?
— Je… je…
Je pointe son autre jambe.
Il coupe l’appel.
Il soupire.
Il se pince la lèvre.
— Alana ?
— Comment va-t-il ?
— On garde toujours espoir mais il n’est pas encore tiré
d’affaire.
***LIEUTENANT FLYNN
***INAYAH
J’éclate de rire.
— Je t’aime tellement, lui dis-je en l’enlaçant encore une
fois. On se reverra, j’en suis certaine.
— Je t’aime ma fofolle adorée. Tu n’aurais jamais dû
épouser cet homme. Te voilà obligée de partir loin de
moi.
— Je sais. Pardon de ne t’avoir pas écoutée.
— Tu mérites une fessée.
Elle a un rictus.
— Oui Allô ?
« — Bonsoir Madame. J’appelais pour vous informer
que votre belle-mère Pauline a rendu l'âme ce matin. Elle
avait piqué une crise cardiaque et sa santé s’est dégradée
au fil des jours. Elle avait aussi fait une dépression. Elle
ne supportait pas la vie en prison. »
— Qu’on fasse de son corps tout et n’importe quoi. Ce
n’est pas mon problème.
« — Que faisons-nous de votre sœur ? Elle ne fait que me
supplier de la laisser sortir pour pouvoir me rembourser.
Elle est aussi au bord de la dépression. »
— On y va !
— Inayah !
***ALANA
Après le départ d’Inayah, nous n’avons pas eu la tête à
faire quoi que ce soit en ce réveillon du nouvel an. Chris
est donc rentré chez lui et moi chez moi. Assise dans mon
divan, j’ai le regard perdu dans le vide. Dans d’autres
circonstances, Jeoffrey serait là à vouloir me faire
bavarder et me cuisiner de petits plats. Son absence me
fait prendre conscience qu’il m’était devenu
indispensable. Sa présence dans ma vie apportait un plus
que je désire retrouver aujourd’hui. Je regarde ma bague
de fiançailles et j’ai de plus en plus mal. Mon cœur est en
miettes à l’idée de ne plus jamais le revoir. Ma vie ne sera
plus la même sans lui.
— Tu es occupée ?
— Pour toi je ne le serai jamais. Tu le sais.
— J’ai apporté une bouteille, dit-il en sortant de son dos
une bouteille de Vodka.
Il ne me contredit pas.
— Pourquoi l’as-tu laissé partir ?
— Pourquoi as-tu laissé partir Jeoffrey ?
***INAYAH
FRANCE ***PARIS
Elle sourit.
— Merci d’être là !
— C’est normal. Je t’aime ma puce.
— Moi aussi, ma Aya.
Je souris.
***JEOFFREY
— Bonjour Jeoffrey.
— C’était qui ça ?
« — Je n’ai pas de compte à te rendre. »
— Alana !
« — Je suis passée à autre chose. Fais de même. »
— Ne…
— Ok.
Elle sourit.
— Oh mon Dieu !
« — Bonsoir beauté. »
— Paraît-il que tu cherches le moyen de te venger de
Dark après qu’il ait décimé toute ton équipe et ruiné tes
affaires.
« — C’est exact. »
— Je sais comment. Prends note. Je vais te donner la
nouvelle adresse de son ex-femme. Je sais où elle se
cache.
« — Qu’as-tu en tête ? »
Je souris. Je suis désolée Chris. Tu es amoureux
d’Inayah ? D’après les dires de ta sœur. Je suis désolée
de devoir t’obliger à la tuer. Tu ne cèdes à aucun
chantage, tu as dit ? Débarrasse-moi donc de cette
Africaine de merde.
16
***INAYAH
Je lui souris.
*Mona
*LYS
— C’est toi qu’on veut mais ce n’est pas à toi que nous
avons affaire.
— A qui donc ? Et pourquoi passer par moi ?
— Chris IVANOV. C’est lui la cible.
Il sourit.
J’éclate de rire.
*Mona
*LYS
Je souffle.
— Patron !
— Qu’est-ce qui t’arrive ?
— Va-t’en !
Il me fixe longuement.
— Ce sera comme tu voudras.
*Mona
*LYS
— L’enfoiré !
*Mona
*LYS
— J’ai un dîner d’affaires. Tu as tout ce dont tu auras
besoin déjà dans ta chambre. Gab reste cependant devant
ta porte pour d’autres besoins.
— Chris, je veux sortir de cette chambre. J’étouffe. Je
veux juste m’aérer dans d’autres pièces ou dans le jardin.
Ça fait deux jours que je poirote dans cette chambre.
C’est à en devenir folle.
— Si tu tentes quoi que ce soit, les hommes auront pour
ordre de te descendre à la seconde.
— Chris !
— Vas-y !
— Chris !
— C’est soit ça, soit on rentre à la maison.
— MAIS PUTAIN, C’EST QUOI TON
PROBLÈME ??? fais-je en tournant sur moi. Pourquoi
tiens-tu tant à me faire mal ? Tu ne penses pas que j’en ai
déjà assez morflé ?
***INAYAH
Elle ricane.
— Salut !
***CHRIS
Alana sourit.
— Oui je le veux.
— Tu es à moi maintenant.
Nous sortons tous les trois. Les deux amies se font une
dernière embrassade avant qu’Inayah ne me rejoigne à
notre voiture. J’ai voulu retourner dans mon pays avec
Inayah pour entamer cette nouvelle phase de ma vie.
Retourner à mes origines m’a toujours permis de me
ressourcer. De reprendre des forces quand je me sentais
faible. De me reposer l’esprit quand je dois prendre des
décisions importantes. Je veux faire connaître ce petit
monde à celle qui partage ma vie dorénavant.
***SHANA
— AARRGHH !!!
— Calme-toi, chérie !
— Je ne le peux pas. Après tous mes sacrifices, il s’est
entiché d’une moins que rien qu’il connaît à peine. J’ai
travaillé toute ma vie à être la femme du Dark. Lui et moi
devions régner ensemble sur la League. Je connais
presque tout de ce milieu. J’aurais été une parfaite aide
pour lui.
— Pourquoi veux-tu régner derrière lui si tu peux régner
toute seule et avoir la canne en or ?
— Je suis une femme, tu l’as oublié ? Le trône c’est pour
les hommes.
— Nous sommes au 21e siècle et les femmes prennent du
pouvoir. Tu peux changer les choses. Tu es longtemps
restée cachée. Il est temps que tout le monde sache qui tu
es. Tu dois gagner les cœurs des plus puissants pour
qu’ils puissent t’aider à accéder au trône. Le règne des
IVANOV doit maintenant prendre fin. Je t’ai laissé le
temps de le séduire pour devenir sa femme, avoir un fils
et ensuite le tuer pour que par votre fils, notre famille
puisse enfin régner sur la League.
— Mais je suis tombée amoureuse de lui. Et je ne voulais
pas qu’il meurt. Mais maintenant, je me fiche bien de ce
qui peut lui arriver. On peut même le flinguer ce soir que
ça ne me dirait rien.
— Tout doux. Une chose après l’autre. Le tuer serait
déclencher une guerre que nous perdrons d’avance.
Allons étape par étape.
— Tu crois que nous allons gagner ? C’est quand même
Chris IVANOV.
— Et moi je suis Romario GARCIA et je te rassure que
nous y arriverons. J’en ai déjà fini avec un IVANOV. Je
le pourrai encore avec un autre IVANOV. Ce sera un jeu
d’enfant. Alors tu es avec moi pour en finir avec la lignée
IVANOV et prendre la canne en or de la League de
l’ombre ?
— Je le suis… Papa.
18
***INAYAH
— On y va maintenant.
Je souris.
Il me fixe intensément.
Je tire la bouche.
***ALANA
— Bonjour Alana.
— Mais… que fais-tu ici Jeoffrey ? C’est quoi ce
manège ?
— C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour avoir ton
temps et ton attention.
— Mais tu es complètement fou. J’aurais pu te tuer si les
choses s’étaient déroulées autrement.
— Au moins tu aurais mis fin à mon calvaire.
Il sourit.
— Tu me trouves drôle ?
— Tu n’as pas dit la seule chose qui m’aurait fait
renoncer à toi.
— Quoi ?
— Que tu ne m’aimes plus.
— Regarde-moi et dis-le-moi.
Je me relève brusquement.
***SHANA
— Tu dois par tous les moyens mettre cet homme de
notre côté. Il est la troisième tête la plus importante de
l’ombre.
— Mais qu’est-ce qui te fait penser qu’il acceptera de
trahir Dark ?
— Parce que je les connais tous et lui particulièrement
j’ai décelé en lui une certaine jalousie envers Dark. Il fut
un temps où il avait essayé de renverser le Roi mais il a
échoué. Je pense que nos deux forces réunies, nous y
arriveront.
— Alors récapitulons. Je lui propose une association pour
détrôner Dark et lui et moi ensemble, nous gouvernerons
la League. Je lui propose aussi de faire sauter certaines
têtes dont il récupèrera les territoires.
— C’est bien ça. Mais tu gouverneras avec lui pour un
temps. Lorsque tu maîtriseras tous les rouages, nous nous
débarrassons de lui également. Le trône doit te revenir à
toi toute seule.
— Mais pourquoi ne flinguons-nous pas Dark et toute sa
clique directement. On pourrait ainsi prendre le trône
plus facilement.
— Si nous le tuons, la seconde d’après nous serons
décapités. Dark a une forte armée russe derrière lui. Les
russes ne badinent pas. Avant de tuer Andreï, j’ai assuré
mes arrières si bien que personne ne pouvait m’atteindre
et j’ai éliminé ceux qui avaient refusé de s’allier. C’est ce
que nous allons encore faire. En allant voir cet homme ce
soir, tu mets en place une stratégie pour avoir la vie
sauve. Si cet homme accepte notre alliance, il pourra
aussi convaincre d’autres de leur groupe à nous rejoindre.
Dark n’aura plus de soutien et nous pourrons en finir avec
lui et toute sa bande. Suis mes conseils et nous y
arriverons.
Il paraît choqué.
***SHANA
— Papa !
— Cesse de trembler. Nous y arriverons.
— Et si les membres de la League refusent de nous
suivre ?
— Nous passerons à une autre étape. Mais nous ne
baisserons pas les bras tant que nous ne serons pas arrivés
à notre fin. Tu seras la prochaine Reine de League de
l’ombre.
***INAYAH
Il a un tic.
Il ricane.
« — Salut Inayah ! »
— Coucou ma belle. Euh, s’il te plaît, pourrais-tu me
parler d’un certain Dylan FOXX ?
« — Où as-tu entendu ce nom ? »
— Euh, j’ai entendu ton frère parler d’un rendez-vous
avec lui. Je voudrais me rassurer qu’il ne court aucun
danger en allant le rencontrer. Est-il dangereux ?
« — Il l’est. Mais tu n’as rien à craindre car Chris sait
s’occuper de ce genre de mec. Cet homme consomme de
la drogue autant qu’il en vend et il a toujours voulu
régner sur certains territoires gérés par un membre de la
League. »
— Qui ?
« — Sergueï PETROV. Mais Chris l’a menacé de le tuer
s’il s’en prenait à son élément. Perso, je n’aime pas la
tête de ce Sergueï mais bon ce n’est pas moi le Roi. Bref,
tu peux rester tranquille. Chris ne craint rien surtout
qu’il sera bien gardé. »
— C’est compris. Merci !
*Mona
*LYS
Dylan me regarde.
— Pour ma mère…
— Je bluffais.
Il sourit.
— Je l’aime bien ta femme. Elle sait y faire. On se dit à
demain.
— Chris !
***CHRIS
— Oui.
— Pourquoi tu ne m’as rien dit ?
— Je ne sais pas. J’ai flippé. Tu ne m’as jamais dit
vouloir un enfant avec moi.
— Je te l’ai dit à Paris.
— Non tu m’as dit que c’était un devoir que tu aies un
héritier qui te succédera à la tête de la League. C’est
différent.
Je souris.
— C’est en turc.
***JEOFFREY
*Mona
*LYS
— Que fais-tu ?
« — Je me prépare. » répond Alana le rire dans la voix.
— Pour de vrai ?
Elle rigole.
Je me sens rassuré.
— C’est compris. On se dit donc à tout à l’heure.
« — A toute. »
— Hey !
« — Quoi ? »
— Je t’aime.
« — Je t’aime. »
— Maman…
« — Elle l’a tué. Elle a tué mon garçon. »
***ALANA
— Joe !
***SHANA
— Salut beau gosse.
— Restez !
« — Allô ! »
— Je suis chez ton cousin. Il est endormi. Tout épuisé
après une partie de sexe.
« — Je ne veux pas savoir ce que vous faîtes dans
l’intimité. Assure-toi qu’il ne se remette pas avec Alana
IVANOV. Cette femme doit sortir de ma famille pour de
bon. Si elle est déstabilisée, il y aura une grosse faille
dans la sécurité de Dark. On pourra l’atteindre sans trop
d’embûches. »
— A vos ordres, monsieur le Lieutenant, je plaisante en
tirant dans ma bouche un raisin.
***JEOFFREY
Je ne réagis pas.
— Jeoffrey, donne-leur ce fichu bout de papier, me hurle-
t-elle.
*Mona
*LYS
Il souffle.
— Suis-moi !
***INAYAH
— A quoi penses-tu ?
— À rien, je réponds à Chris en pliant le vêtement de
bébé que je contemplais depuis plusieurs minutes et qui
m’a fait perdre dans mes pensées.
— Ça fait plus de cinq minutes que je suis rentré et je te
vois, perdue dans tes pensées avec ce bout de tissu en
main.
— De perdre le bébé.
Il est confus.
— Oui allô ?
« — Bonsoir madame. C’est bien Madame Inayah
IVANOV ? »
— Oui. A qui ai-je l’honneur ?
« — Ici l’hôpital Mont Sinaï. Nous avons reçu des
patients et vous êtes le plus proche parent à contacter en
cas d’urgence. »
— Hum ? De quels patients s’agit-il ?
« — Monsieur Nick WILSON et Madame Shelby
WILSON. Ils ont tous deux été agressés alors qu’ils
sortaient d’un restaurant. »
— Qu’il y a-t-il ?
— Shelby et Nick ont été agressés par des gens qui disent
vouloir nous faire passer un message.
— Qui ‘‘nous’’ ?
— Les IVANOV. Mais étant donné que je n’ai rien à
avoir avec la mafia, je dirais toi et Alana.
— Si les victimes sont tes amis, alors le message il est
clairement pour toi non ?
— MAIS JE N’AI AUCUN ENNEMI DANS CE FICHU
PAYS SI CE N’EST…
Une évidence me frappe.
*Mona
*LYS
Il chuchote un juron.
— C’est Shana. Je lui avais pourtant dit que c’était une
mauvaise idée de t’attaquer de la sorte mais elle m’y a
contraint. Je suis désolée. Je suis prêt à être à ton service.
Tu veux que j’envoie mes hommes contre elle ? On le
fera.
— C’est aussi elle qui t’a contraint à récupérer la montre
en or de la victime ?
— Adieu Joe.
***JEOFFREY
— Salut mec !
Il souffle.
— Jeoffrey ?
— Non, je ne connais personne.
— Et concernant ta fiancée. Tu as été avec elle. Aurais-
tu remarqué ou entendu des choses qui confirmeraient
qu’elle et son frère soient des mafieux ?
— Non. Elle a toujours été clean.
— Ok. Merci. Je te ferai signe s’il y a du nouveau. Mais
je crois que vous pouvez faire votre deuil puisque les
coupables sont hors d’état de nuire.
— Encore merci.
— Est-elle à l’intérieur ?
— Non. Elle est partie.
— Partie où ?
— Je n'en sais rien. Vous êtes Jeoffrey DAVIS ?
— Euh, oui.
— Elle m’a remis ça pour vous.
Elle sourit.
***INAYAH
— Où vas-tu ?
— Désolé, je ne voulais pas te réveiller, s’excuse-t-il sans
pouvoir dissimuler la colère dans sa voix.
— Aussitôt rentré que tu pars. J’ai aussi besoin de toi,
Chris.
— J’ai des choses à régler et je te reviens.
— Chris !
— Inayah s’il te plaît ! coupe-t-il en haussant le ton. Tu
ne vas pas recommencer. J’ai des choses à régler. Je serai
tout à toi quand j’en aurais fini.
Je soupire.
— Les bébés.
— Des jumeaux ?
— Oui. Et je ne veux pas qu’ils grandissent dans ton
monde.
Je lui tourne le dos. Il pousse un soupir mais garde
toujours son bras autour de ma taille. Je dois parvenir à
le convaincre. Nous ne pouvons pas continuer à vivre
cette vie.
— Chris !
*Mona
*LYS
Pour me faire changer un peu les idées, Chris m’a
emmenée ce soir à la soirée anniversaire de mariage d’un
de ses partenaires d’affaires. Cette soirée est carrément
différente de toutes les autres auxquelles nous avons pu
assister. Les gens sont détendus. Tout le monde rigole,
échange, mange, boit et danse pour certains. Chris ne me
l’a pas dit mais je sais que le type en question fait aussi
partie de la mafia. Il y a d’ailleurs plusieurs autres visages
que je reconnais. Pour une fois que je les vois tous autant
détendus, je ne vais pas m’en plaindre. Et pour une fois,
il y a des enfants. Ces mioches courent partout entre les
tables. Ça procure la bonne humeur. Chris et moi sommes
assis à la table d’honneur avec le couple célébrant. Les
LAURENZ. La femme réussit enfin à mettre la main sur
son petit garçon qui depuis le début de la soirée n’a cessé
d’être en mouvement dans tout le jardin.
— INAYAH !!!
— INAYAH !!!
— On aurait pu le sauver.
— Si nous l'avions pris, nous ne serions pas là ce soir.
Son sort était déjà scellé.
— Et tu me le dis comme ça, sans une once de
compassion. Comment tu peux être autant insensible ?
Ça aurait pu être nos enfants.
— Inayah, mon monde est rempli de ce genre d’injustice.
Tu vas devoir t’y faire.
— Non je refuse. Mes enfants ne feront pas partie de ton
monde. Non. Tu ne les y entraîneras pas.
— Pourquoi réagis-tu comme si tu venais de découvrir le
milieu de l’ombre ? Je te rappelle qu’il y a huit mois tu
étais prête à prouver à la terre entière que tu pouvais être
une mafieuse.
— Oui, parce qu’il n’y avait pas d’enfants en jeu. Chris,
tu dois quitter la mafia. Pour le bien de nos enfants.
— Le choc t’a sans doute fait perdre la mémoire mais la
League est un héritage familial depuis quatre générations.
Mes garçons y grandiront, y règneront et deviendront
forts. Je ne t’ai jamais caché cette partie de ma vie et tu
l'as acceptée. Maintenant, si tu en as marre de voir du
sang et des armes, tu peux toujours t’en aller. Le divorce
n’existe pas pour les animaux.
***JEOFFREY
— Tu es réveillé ?
Je rencontre ses yeux ouverts et braqués sur moi.
— A quoi penses-tu ?
— A rien.
***ALANA
Il se masse le visage.
— C’est insensé qu’elle me demande de faire un choix.
Je ne peux vivre sans l’un ni l’autre.
— Peut-être que le moment est arrivé de passer le
flambeau.
— Alana !
— Joe !
***CHRIS
— Quoi ?
« — Gab vient de m’appeler. Madame se trouve à
l’hôpital. Elle aurait des contractions. »
Elle soupire.
Elle détache ses bras et pose une main sur son ventre. Je
pose ma main par-dessus. Nous recevons des coups des
bébés.
— Ne repars plus.
— Je t’aime Chris.
— Inayah !
***CHRIS
Je le tue.
Je le bute.
— Ma femme n’est pas un colis, sale enfoiré.
— Lesquels reconnais-tu ?
*Mona
*LYS
Je souris.
— Où est ma femme ?
Il rigole.
— Ta canne, je n’en veux plus. Je veux ta vie, celle de ta
femme, des enfants qu’elle porte et d’Alana. Je veux
éteindre la lignée des IVANOV. Ce nom doit disparaître
de la surface de la terre. C’est ainsi que ma fille pourra
reposer en paix et moi aussi.
— Tu as toujours été faible, raison pour laquelle tu t’en
prends toujours aux femmes. Laisse-la partir et on règle
ça entre hommes.
— Je ne veux rien régler. Je veux te voir souffrir comme
j’ai souffert en voyant le corps calciné de ma fille.
***INAYAH
Quoi ?
— Merci Docteur.
Je ressors toujours chagrinée de cet hôpital. Jeoffrey
voulait une fille comme premier enfant. Son rêve se
réalisera. Je continue de me poser la question de savoir à
quel moment je lui dis pour le bébé ? Doit-il faire partie
de la vie de cet enfant, surtout quand on sait le danger qui
plane autour de nous ? C’est horrible de priver un père de
son enfant et vice versa. Peut-être que je devrais le lui
annoncer sans lui dire où je me trouve. Ainsi je lui
donnerai des nouvelles à distance. Ça nous évitera tout
rapprochement. Pour l’accouchement ? On verra le
moment venu.
« — Allô ? »
***INAYAH
Mon monde s'est écroulé. Ma vie n'a plus aucun sens. J’ai
perdu le seul être qui m’avait redonné goût à la vie. Je
n'ai plus de force pour pleurer. J'en ai perdu le sommeil.
Le Docteur est obligé à chaque fois de m'injecter des
somnifères pour me faire dormir. Je pleurais tellement
qu'on a dû me faire plonger dans un coma artificiel durant
quatre jours le temps que mon corps se remette un tant
soit peu. J’ai mal à en mourir. Je ne veux plus vivre. S'il
n'y avait pas eu les bébés, je crois que je me serais donnée
la mort. C’est horrible ce qui s’est passé. Chris et ses
hommes sont morts calcinés. Certains ont été déchiquetés
par les explosions. Oui il y en a eu plusieurs dans le local.
Romario avait tout planifié. Cet homme est enfin parvenu
à ses fins. Je suis de nouveau seule au monde. Enfin, mes
enfants et moi. Je me demande avec quelle force je
pourrais élever ces trois garçons. Et je leur dis quoi si plus
grands ils demandent après leur père ? Je leur dis qu’il
était un mafieux et qu’il est mort d’une façon aussi
atroce ?
Pourquoi m’as-tu fait ça, Chris ? Pourquoi m’as-tu
abandonnée ? Qu’est-ce que je fais maintenant ? Où vais-
je avec nos enfants ? Tes héritiers ?
Ils sortent comme ils sont entrés. Ils sont remplacés par
Shelby avec son ventre qui pointe. Je repose le bébé dans
son couffin.
— Que se passe-t-il ?
— Il se passe que tu arrives au mauvais moment avec ton
amitié. Que m’as-tu dit les dernières fois que nous nous
sommes parlées ?
Elle déglutit.
*Mona
*LYS
***JEOFFREY
— Alana ?
***ALANA
— Le jet t’attend.
— Merci encore.
— De rien.
— Concernant ma belle-sœur…
— Des hommes la suivent de près pour assurer sa sécurité
et celle des enfants jusqu’à ce qu’ils se fassent oublier.
— Exprime toute ma reconnaissance à ton boss.
— Je n’y manquerai pas.
Je monte à bord du jet et nous nous envolons en direction
de la nouvelle acquisition des IVANOV. Une ile privée.
J’y resterai le temps qu’il faudra. Mais dans l’ombre, je
travaillerai. Puis, le moment venu, nous reviendrons plus
forts. Je veillerai sur mes neveux car des hommes forts,
ils doivent le devenir. Ils assureront la relève. Peu
importe le domaine, mafia ou pas mafia, nous
reviendrons plus forts et plus invincibles. Nous nous
imposerons au monde.
~~~FIN
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Mona LYS, 2022
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