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Résumé
***STEPHEN BÉKÉ
— STEPHEN !
Je roule les yeux et libère l’autre fille qui prend ses jambes
à son cou sans oublier de ramasser sa robe.
— Tu m’avais promis.
— Je ne t’ai rien promis.
— Je suis ta fiancée. Pourquoi me traites-tu de la sorte ?
Que t’ai-je fait ?
***MARTINE ANOH
— Vous avez perdu le bébé.
***BOYA GUEHI
— Monsieur !
***STEPHEN
— Boya ! Boya !
— Comment va Martine ?
— Je ne sais pas. Elle a quitté la maison.
— Hier elle était dans ma clinique. Tu ne m’avais pas dit
qu’elle était enceinte.
— Pourquoi te parler d’une créature qui n’allait pas naître ?
Elle s’est enfin fait avorter ?
— Non, elle a fait une fausse couche et à en déduire les
bleus qu’elle avait sur le corps, je suppose que c’est toi le
responsable, me lance-t-il sur un ton de reproche.
— Mais elle ne m’écoute jamais. Si elle avait avorté
comme je le lui avais ordonné, tout ceci n’aurait pas eu lieu.
— Combien de…
— Merci !
— Tu vis avec quelqu’un ? Tout est beaucoup trop propre
pour que ce soit toi qui aies le temps de faire le ménage.
— J’ai une fille de maison.
Je demeure silencieux
*Mona
*LYS
— Bonsoir !
***BOYA
— Boya, ça fait trois semaines que tu n’es pas partie au
travail. Tu as quel problème ?
— Mes patrons ne sont pas encore revenus de leur voyage.
— Donc tu fais comment pendant ce temps ? Je t’ai déjà dit
que je n’avais pas assez d’argent pour subvenir à tes
besoins. Toi-même tu vois que c’est avec ton salaire on
arrive à manger. Les bénéfices de mon commerce sont
insuffisants.
— Je vais passer voir la responsable de l’agence de
placement. Peut-être qu’elle aura quelque chose pour moi.
— Ah, il le faut hein. Tu as mangé ?
— Pas encore.
— Il faut manger tu vas laver les assiettes.
***MARTINE
Je continue de hoqueter.
***STEPHEN
Elle glisse sa main sur mon torse et pose ses lèvres sur ma
joue. Je referme la porte derrière elle.
Elle jette son sac par terre et se jette sur mes lèvres.
— Stephen ? Il y a un souci ?
Il me regarde étrangement.
— Quoi ? Ne me dis pas que tu la crois ?
— J’attends que tu me dises quelque chose. Explique-moi
ce qui s’est passé.
— Selon ses propos, je suis rentré saoul après une violente
dispute avec Martine. Tu sais, cette même nuit où elle a
perdu sa grossesse. J’aurais trébuché, elle m’a aidé à
regagner ma chambre, ensuite je l’ai prise pour Martine, j’ai
voulu coucher avec elle, elle a résisté, ça m’a mis en rogne,
je l’ai violentée et violée en ne cessant de répéter que
j’avais horreur qu’on me résiste.
— Et merde !!!
***MARTINE
— Je te dépose ? me propose-t-il.
— Non, je vais te mettre en retard.
— Je le suis déjà donc mieux vaut en profiter. J’insiste.
— Ok. C’est vraiment gentil.
***BOYA
— Boya, on y va !
***STEPHEN
— Oui, je t’écoute.
— Je ne veux pas avorter.
— Pardon ? Je ne veux pas de cet enfant.
— Vous n’êtes pas obligé d’assumer. Je vais le faire toute
seule. Mais je vous en supplie, aidez-moi. Je ne peux pas
retourner chez ma tante avec cette grossesse. De toutes les
façons, elle me foutra à la porte. De plus, mon oncle me
harcèle sexuellement. Il veut abuser de moi. Je veux
prendre ma vie en main. Je veux m’éloigner de tout ce qui
pourrait détruire ma vie.
Elle se met à genou.
Elle recule. Je vois par terre une boite qui s’est échappée du
sac en mauvais état. Je la ramasse et je sens aussitôt mes
tempes battre.
— Merde ! Boya !
***STEPHEN
— À quoi penses-tu ?
— Rien ! Je dois rentrer. Je suis épuisé.
— Je ne te suce pas bien ?
— C’est moi qui ne suis pas disposé à ça.
— Oui, je sais. Tu prends uniquement ton pied quand c’est
brutal. Mais là, j’ai mal partout. Une deuxième partie me
tuerait.
— Je vais rentrer. Je n’ai plus la tête à tout ça. On se voit
demain.
— Monsieur ?
— Je suis désolé, je ne voulais pas te réveiller.
— Je ne dormais pas, dit-elle en baissant les yeux.
— Ta patronne m’a dit que tu n’étais pas très en forme.
— Oui, monsieur. Mais je vais mieux maintenant.
*Mona
*LYS
— Bébé ?
— Hum ?
— Nous tendons vers nos trois ans de relation. Tu ne crois
pas que nous devons la rendre plus officielle ? Je vis avec
toi depuis deux ans sans que mes parents te connaissent. Et
si tu allais te présenter ? Faire le kôkôkô.
— Pas de souci.
— Quoi ? Tu es sérieux ? demande-t-elle toute surprise en
se relevant.
— Oui ! On pourrait le faire le week-end prochain si tu
veux.
— Vraiment ? sourit-elle. Je ne pensais pas que tu
accepterais. Merci beaucoup, mon amour. Je vais tout de
suite le dire aux parents.
Elle m’embrasse et s’éclipse avec son portable en main.
Laurence a raison, je crois qu’il est temps que je me pose.
J’appelle moi aussi Laurence pour l’en informer et lui
demander de m’accompagner. Nous aurons beau nous
disputer, nous nous reparlerons toujours. Il est mon unique
frère. Je ne vois pas de raison de lui faire la tronche
longtemps.
***MARTINE
Il continue son chemin, mais revient tout à coup sur ses pas.
***BOYA
— Boya !
Je sursaute en me retournant. Je baisse les yeux en voyant
mon patron, arrêté devant moi.
— Oui, monsieur !
— Voici ta dernière paye. J’y ai ajouté vingt mille pour ta
compétence.
— Merci beaucoup. Infiniment merci.
— Tantie ?
— Donc toi, parce que j’ai mis tes bagages dehors, tu ne
veux pas venir demander pardon pour revenir ? Attends que
je rentre. Il est où ton patron ?
— Tantie, pardon. Ma patronne est là. Elle ne sait pas tout
ce qui s’est passé ?
***STEPHEN
— Merde, Martine !
Elle fonce sur nous, mais je la retiens avant que son coup
ne puisse toucher la petite. Finalement, c’est sur moi qu’elle
se met à se déchaîner. Elle me donne deux claques. La
colère commence par me monter au nez.
— NON ! NON !
Je commence à me débattre.
— Reste tranquillement.
— Non ! Je ne veux pas. Non, arrête !
— Stephen, réveille-toi !
— Non ! Pas ça !
— Stephen !
— Non, je t’en supplie !
Le cri me fait ouvrir les yeux. Je tombe sur les iris noires
de Laurence au-dessus de mon visage.
— Stephen, regarde-moi !
— Tatie, aide-moi !
— Calme-toi ! me souffle-t-elle en me prenant la main. Il
ne te fera plus de mal. Je suis là. Je te protègerai contre eux
tous.
— Non, il va venir cette nuit. Il va…
Ma tante, que mon cri a réveillée, nous rejoint. Son fils lui
cède sa place.
— Chéri, tu dois te faire soigner. Tu dois voir un
psychologue.
— Non ! Ce dont j’ai besoin, c’est de me lever et sortir
d’ici.
— Regarde-moi, chéri !
Il sourit.
En parlant de servante.
***MARTINE
***BOYA
— Bonjour, Boya.
— Bonjour, monsieur. Comment va mon patron ? S’il vous
plaît, dites-moi qu’il n’est pas mort.
— Non, il n’est pas mort.
— Merci, Jésus, dis-je doucement dans un soupir de
soulagement.
— C’est d’ailleurs lui qui m’envoie. Tu partais quelque
part ?
— Je retournais chez ma tante. Je ne veux pas causer de
problème.
— Ton patron veut que tu viennes à l’hôpital avec moi. Il
veut te parler.
— Moi ? fais-je surprise.
— Oui ! Mais d’abord, aide-moi à lui préparer un sac. Il
aura besoin de vêtements de rechange.
— D’accord, monsieur.
Nous nous rendons dans la chambre de mon patron, lui
préparer des affaires et nous nous en allons. Je suis
tellement anxieuse. Je me demande de quoi il veut me
parler. J’espère qu’il ne va pas me faire payer le mauvais
comportement de ma tante. J’espère surtout qu’il ne va pas
reprendre tout l’argent qu’il m’a remis.
Je me reprends.
***STEPHEN
— Monsieur !
— Que se passe-t-il ?
— Ri… rien, monsieur.
Elle recule. Elle n’a pas besoin d’en dire plus pour que je
devine que je me suis dévoilé.
*Mona
*LYS
La sonnette retentit.
— Je crois que c’est lui. (À Boya) Ma fille, range les
affaires de ton patron dans ce placard.
— D’accord, mémé.
Je soupire d’exaspération.
Je soupire.
— Oui !
— Pourquoi ?
— Parce que ça me met en rogne qu’on ne m’écoute pas.
Je déteste être contrarié.
— Et que faites-vous généralement après chaque bagarre
avec votre copine ?
— Êtes-vous un conseiller matrimonial ?
— J’essaie juste de comprendre. Si vous ne voulez pas en
parler, pas de souci. Parlez-moi donc de vous.
— Je… je me débats.
— Contre qui ? Ou contre quoi ?
Il prend note.
— Reste tranquille.
— Papa ! C’est quoi ?
— Tu vas aimer. Reste juste tranquille.
J’ai un ricanement.
— Et votre sœur ?
— Je lui avais promis nous sortir de là, mais je n’ai pas tenu
ma promesse.
***BOYA
— Désolée, monsieur.
— Tu vas t’excuser chaque fois que tu me verras à moitié
nu ?
— Je ne veux pas vous mettre mal à l’aise.
— C’est toi qui l’es à chaque fois.
— Je suis désolée.
— Cesse de t’excuser et aide-moi à enfiler mon jean.
— Regarde-moi !
***STEPHEN
Je pouffe de rire.
— Boya !
Elle sursaute.
— Je peux te parler ?
***TANTE ODETTE
— Bonjour, madame !
***MARTINE
— Merde !
— Quoi ?
— Soit j’ai perdu mes clés, soit je les ai oubliés ce matin en
partant.
— Sandra n’est pas là ?
— Partie en week-end. Elle rentrera tôt demain. Pff !
— Tu peux passer la nuit chez moi, si ça ne te dérange pas.
— Je ne veux vraiment pas te déranger. Je vais peut-être
aller chez mes parents.
— Arrête tes conneries. Viens !
— Oui !
— Encore désolé.
— Ce n’est pas grave. J’ai l’impression d’avoir été blessée
dans le dos.
— Je te passerai une pommade quand tu auras fini. Ça te
soulagera.
— Ok.
— Hermann !!!
***HERMANN ANEBO
J’ai été fou de penser qu’une fille comme elle s’intéresserait
à un handicapé comme moi. Aucune femme ne veut d’un
homme pareil dans sa vie. Depuis cet accident qui m’a
coûté une jambe quand j’avais seize ans, je suis
constamment dévisagé. Mais maintenant c’est mieux que
les années précédentes. Je me sens moins dévisagé depuis
que j’ai acheté une prothèse de jambe. Mais le problème
persistant dans l’intimité avec les femmes. Je les voyais me
regarder étrangement quand je retirais ma prothèse et
qu’elles voyaient ma jambe coupée. Je ne le supportais plus
alors j’ai arrêté d’avoir des relations amoureuses, ni de
coups d’un soir. Je vis comme un homme puceau, enfin,
jusqu’à ce soir. C’est mon tout premier rapport depuis bien
longtemps.
***STEPHEN
— Bonjour, monsieur !
— Boya, regarde-moi !
J’éclate de rire.
Il sourit.
— Parle-moi de Boya.
— Boya ? C’est ma nouvelle partenaire du crime, dis-je en
riant. Ma confidente. Ma petite sœur. En dehors de toi, de
mon frère et de ma tante, j’arrive à me confier à elle sans
honte, sans retenue. Je lui ai tout expliqué sur mon enfance
et notre thérapie. Comme je l’ai dit, elle m’aide souvent à
dormir quand je sens mes nerfs bouillonner. Mais en dehors
de tout ceci, c’est un petit ange. Tiens, elle m’appelle
certains midis pour savoir si j’ai mangé et quand je lui dis
que j’ai trop de boulot, elle me rapporte à manger au
bureau. Quand je la vois, je vois ma défunte sœur et c’est
pourquoi je me sens si proche d’elle. Je l’apprécie
sincèrement. Mes journées et mes soirées sans elle seraient
fades.
***TANTE ODETTE
***BOYA
— Oui !
Je souris.
***STEPHEN
Je souris.
— Stephen, est-ce que tu m’écoutes ?
Elle jette un coup d’œil à son portable puis fouille dans son
petit sac. Elle glisse ensuite quelque chose dans sa bouche
et boit de l’eau. Je devine que ce sont ses médocs. Elle les
emporte partout avec elle.
— Boya, attends !
Elle me regarde avec incompréhension, avec la respiration
saccadée.
— Allô ?
« — Salut, Stephen. Tu es à la maison ? »
— Euh oui !
« — Est-ce que je peux monter ? Je suis en bas et j’ai
vraiment besoin de te parler. »
— Oui, vas-y !
Elle raccroche. Je commence à me sentir mal. Je me tourne
vers Boya qui s’est assise, ses jambes ramenées contre elle.
— Je ne veux pas que cela crée une gêne entre nous. Nous
devons juste faire comme si rien ne s’était passé. Je t’aime
bien, mais uniquement comme une petite sœur et j’aimerais
que ça reste ainsi.
***MARTINE
— Bonjour, Martine.
— Bonjour, Hermann.
— Tu pars au boulot ? On fait le trajet ensemble comme
d’habitude ?
— Non, j’ai déjà commandé un taxi.
***BOYA
— Bonsoir, Boya.
— Bonsoir, monsieur, je lui réponds en regardant le sol.
Soyez le bienvenu.
— Merci ! Comment vas-tu ?
— Bien. Excusez-moi, je dois terminer de dresser la table
sinon madame va se fâcher.
— Boya !
*Mona
*LYS
— Bonsoir, madame.
— Bonsoir, Boya, répond-elle sans me regarder.
— Madame, j’aimerais vous dire que je vais m’en aller, à
la fin de la semaine prochaine.
— Comment ça ? Que se passe-t-il ? demande-t-elle en
levant la tête vers moi.
— Je veux faire autre chose de ma vie, madame. Je ne veux
pas rester indéfiniment une servante. J’ai fait des
économies et je veux ouvrir un commerce.
— Je vois. D’accord, je vais en parler avec ton patron et
nous verrons. Merci de m’avoir prévenue.
— Je vais me laver et je viens.
Elle fait oui de la tête. Si ça s’est bien passé avec elle, je
sens qu’avec mon patron, ce sera un autre combat.
***STEPHEN
— Boya, je te parle.
— Je ne veux plus travailler ici. C’est tout.
« — Al… »
— Boya, où es-tu ?
« — Je suis partie, monsieur. »
— Partie où ?
« — Je suis rentrée chez moi. »
— Je t’avais pourtant…
— Boya ?
« — Oui ! » répond-elle d’une petite voix.
— Je suis désolé pour tout à l’heure. Je n’aurais pas dû
m’emporter et te parler comme je l’ai fait. J’en suis navré.
« — Ce n’est pas grave, monsieur. Je ne vous en veux pas. »
— Merci ! J’accepte ta décision. On pourrait rester en
contact, et se voir de temps en temps ?
« — Je… je ne préfère pas. Si je suis partie, c’est pour
pouvoir vous oublier, alors rester en contact ne m’aidera
pas. »
***MARTINE
***BOYA
— Monsieur ?
— Bonsoir, Boya.
Son sourire fait voler des papillons dans mon ventre. Ça fait
pratiquement deux mois que je ne l’ai pas vu, mais j’ai
l’impression que ça fait cent ans. Je suis très heureuse de le
voir au point de ne pas pouvoir retenir ce sourire débile qui
étire mes lèvres. Le regard qu’il pose sur moi me fait frémir.
— Bonsoir, monsieur.
— Je ne suis plus ton patron donc tu peux m’appeler par
mon prénom.
— Ok, dis-je en baissant la tête.
— J’ai demandé la permission à tante pour t’emmener
quelques heures. Tu pourrais aller te changer ? On va
manger quelque part, toi et moi.
*Mona
*LYS
— Bonjour, mesdames.
***STEPHEN
Je récupère le colis des mains du livreur et je lui tends un
billet de 5 000 FCFA.
« — Oui ! »
— Boya !
— Tu as pu enfin mettre un nom sur ce que tu ressens pour
elle ?
— Non. Et là, elle va se marier à un autre.
***TANTE ODETTE
— Boya, tu ne manges pas ?
— Non, tantie, répond-elle tristement. Je vais me coucher.
Elles se mettent toutes à rire aux éclats alors que moi je suis
dégoûtée de tout ceci. J’arrête de les écouter quand je reçois
un appel. Je suis surprise de voir le numéro de l’ancien
patron de Boya. Pourquoi m’appelle-t-il à 22 heures ? Je
laisse sonner en me disant qu’il s’est certainement trompé.
L’appel coupe, mais à ma grande surprise, il rappelle. Ce
doit donc être sérieux. Il ne m’a jamais appelée à pareille
heure. D’ailleurs, ça fait très longtemps qu’il ne m’a plus
appelée. Je m’éloigne des bavardages et commérages des
autres et je décroche.
— Allô ?
« — Dieu soit loué ! Vous décrochez enfin. Bonsoir,
madame. J’ai urgemment besoin de vous parler. »
— Que se passe-t-il, monsieur Stephen ?
« — C’est à propos de Boya. C’est extrêmement
important. »
— Je vous écoute.
« — Non, pas au téléphone. Je suis dehors. Pas très loin de
votre cour. »
— Je ne suis pas à la maison. Je suis au village.
« — Oui, je le sais et je suis là. »
— QUOI ?
— Ok, j’arrive.
— Boya ! Boya !
— Tantie ?
— Viens avec moi, chuchote-t-elle toujours.
Je me lève sans comprendre où elle veut me conduire à cette
heure de la nuit. Je récupère mon portable et je sors. Elle
me donne un peu d’eau pour me laver le visage et la bouche.
Elle m’intime l’ordre ensuite de la suivre. Nous sortons
sans faire de bruit. Je suis perplexe quand nous empruntons
un chemin sombre. Je veux lui demander où nous allons,
mais je me retiens. Je ne tarderais pas à le savoir.
— Tantie !
— Il n’y a aucun danger. Avance. Je t’attends ici.
La personne se retourne.
— Boya !
— Stephen ? Mais que…
— Je t’aime, Boya.
— Je t’aime aussi, Stephen. Allons voir ma tante. Elle
pourra certainement nous aider.
Main dans la main, nous retrouvons ma tante qui fait le
guet.
***TANTE ODETTE
***BOYA
*Mona
*LYS
— Il parle de moi ?
— Oui, vas-y !
Je me mets à pleurer.
— Je te souhaite d’être heureuse toute ta vie. De ne jamais
laisser les gens ou les circonstances de la vie te voler ta joie.
Tu es jeune et pleine de vie, alors vis ta vie à fond.
***STEPHEN
Je prends ses mains et les pose sur mon buste. Elle glousse
de nouveau.
— Je t’aime, Boya !
— Han ! Je… t’aime. Han !
— Tu as honte ?
— Pourquoi ?
— C’est ma toute première fois de me retrouver toute nue
dans les bras d’un homme, répond-elle le visage baissé. En
plus, je n’ai aucune rondeur. Je ne fais pas le poids face à
toutes tes ex.
— Les filles avec des rondeurs ont toutes échoué là où toi
tu as réussi. En l’occurrence, me faire tomber amoureux
d’elles.
— Ah bon ? s’étonne-t-elle en relevant la tête.
— Oui. Tu es la seule à m’avoir donné envie de me marier.
Ça n’avait jamais fait partie de mes projets.
Elle regarde la bague à son doigt. J’y pose un baiser.
Elle sourit.
***MARTINE
— STEPHEN !!! STEPHEN !!!
J’affiche dans mon portable les photos de moi que j’ai prise
toutes les fois que je me suis fait tabasser par Stephen. Je
les prenais toujours dans le but de porter plainte contre lui,
mais je me ravisais par amour. Aujourd’hui, c’est la goutte
de trop. Il ne m’a pas battue, mais il vient de tuer mon cœur.
Je vais lui montrer de quoi est capable une femme en colère.
14
***STEPHEN
— Monsieur ?
— Oui, quoi ?
— Il y a des policiers dehors qui veulent vous voir.
— Il y a-t-il un souci ?
— Je ne sais pas, monsieur. Ils ne m’ont rien dit.
***BOYA
— Tu vas où ?
— Je ne sais pas encore. Mais je dois partir.
— Comment ça tu dois partir ? Ahii !
— Je n’ai pas le temps pour parler. Je dois partir, c’est tout.
Je baisse la tête.
— Donc c’était pour ça que vous m’avez mis dans tous les
problèmes ? Vous vous foutez de qui ?
— Ce n’est pas ça, tantie. Stephen est en prison et la
personne qui l’a mis là-bas m’oblige à le quitter en échange
de sa liberté.
— C’est encore quoi cette histoire ? Boya, tu me fais quoi
comme ça ?
— Tantie !
— Non, écoute-moi ! Tout le monde est en colère contre
toi, mon mari également et il a dit qu’il ne veut plus te voir
ici. Là, il est parti voir sa mère et il rentre demain…
— Donc demain je vais partir. Ou bien je vais le supplier à
genou. Tantie, tu es ma seule famille.
— Boya, je n’aime pas ce que tu me fais là. Je n’aime pas
ça du tout. Fhum ! On va essayer, mais s’il te met à la porte,
je ne pourrai rien pour toi. Tu m’as déjà causé trop de
problèmes comme ça.
— Merci, tantie.
LE LENDEMAIN
***STEPHEN
« Je n’ai rien à faire avec un homme qui est en prison. J’ai
assez de souci dans ma vie pour en rajouter. Je vous laisse
donc votre homme. »
***MARTINE
***STEPHEN
Il éclate de rire.
***BOYA
Elle sort une autre tenue du petit sac en carton rapporté par
sa patronne et me montre comment l’enfiler. C’est un
bodysuit en dentelle, ouvert au niveau de la poitrine
jusqu’au nombril, en string derrière et ouvert au niveau de
la foufoune.
— Je t’ai acheté une boite de Nutella. Tu vas le
badigeonner de partout et le laper avec lenteur et sensualité.
Tu mets ça sur son dagobert.
— Dagobert ?
— Oui, son truc là.
*Mona
*LYS
— Tantie ?
— Je… Je serai…
J’éclate de rire.
— Stephen !!!
— Dis-moi, bébé.
— Ce n’est… pas… han… juste… hum !
— Tu auras le temps de me faire tout ce que tu veux. Pour
l’instant, laisse-moi te détendre.
— Merde ! Boya !
***MARTINE
***MARTINE
Il se lève en me voyant.
— Allô, monsieur !
« — Le patron me charge de t’informer que tu peux
reprendre le travail dès demain. Stephen aurait plaidé en
ta faveur. »
— C’est noté, monsieur. Merci beaucoup.
***HERMANN
« SURPRISE !!! »
— Bonsoir !
Elle tire Martine sans lui laisser en placer une. Je savais que
cette femme se ferait des films.
***TANTE ODETTE
— Natacha ! Natacha !
— NATACHA !!!
— Hein, maman ? sursaute-t-elle.
— Tu as quel problème ces jours-ci et puis tu es toujours
perdue dans tes pensées ?
— Il n’y a rien, maman. Tu disais quoi ?
— Devance-moi à la maison pour commencer à préparer la
nourriture du soir. Tu dois aussi enlever le linge sur la corde
et les plier.
— D’accord, maman.
— Tu es quitté où ?
— Je… j’ai entendu du bruit donc je suis allé voir. Ce sont
des souris. Allons dormir.
Je ne sais pas pourquoi, mais je ne crois pas en cette histoire
de souris. Je le suis tout de même dans la chambre.
*Mona
*LYS
Je pose mes deux bras sur ma tête. Tout mon corps est pris
de tremblement.
***TANTE ODETTE
*Mona
*LYS
— Allô, ma fille !
« — Bonjour, tantie. Tu vas bien ? Je suis passée hier au
marché, tu n’étais pas là. Je t’ai appelée aussi, ça ne
passait pas. Je suis encore au marché et tu n’es pas là. Une
de tes voisines m’a dit que tu avais eu un souci. »
— Je vais bien. Hier, mon portable était déchargé en
journée. C’est quand je suis rentrée le soir que je l’ai mis
en charge. Je suis au CHU de Cocody en ce moment. Je vais
rentrer ce soir.
« — Tu ne te portes pas bien ? »
— Non, c’est Natacha qui ne sent pas bien.
« — Je viens. Je m’ennuyais un peu à la maison et j’ai
voulu passer la journée avec toi. Je t’appelle dès que
j’arrive. »
Elle coupe sans me donner la peine de répondre. Je retourne
au chevet de Natacha. Jules n’a pas encore mis les pieds
pour voir le résultat de ses œuvres. Je regarde Natacha qui
se plaint par moment de légères douleurs au ventre. Quand
elle se réveille de nouveau, j’essaie de la convaincre de
boire les jus qu’elle est autorisée à boire pour le moment,
mais elle ne veut rien avaler. Ou du moins, elle n’y arrive
pas. Elle n’a aucun appétit. Tout ce qu’elle fait, c’est
pleurer.
— Quel violeur ?
— Comment va-t-elle ?
— Elle va mieux. L’opération s’est bien passée.
— Elle a subi une opération ?
*Mona
*LYS
***BOYA
Il me regarde étrangement.
— Oui, tantie !
« — La police a arrêté Jules dans l’hôtel que je leur ai
indiqué, m’annonce-t-elle en pleurs. Il est en prison et il
sera déféré demain. Ses frères et sœurs ne cessent de
m’appeler pour m’insulter et me menacer. Je dois quitter
la maison avant qu’ils ne viennent me trouver. »
— Tu vas partir où ?
« — Je ne sais pas encore. Peut-être chez une cousine à
Koumassi. Je voulais juste t’informer pour ne pas que tu
viennes ici demain. »
— D’accord, tantie. Mais…
***TANTE ODETTE
— Bonjour, maman.
***BOYA
Il éclate de rire.
— Tu es arrivé quand ?
— Il y a quelques minutes. Je viens directement de
l’aéroport. J’avais trop envie de voir ma petite femme. On
rentre ?
— Oui !
***MARTINE
Je souris et pose mon portable sur mon lit. Depuis deux ans,
je reçois des petits messages de ce genre chaque matin au
réveil. Je vais prendre rapidement ma douche en gardant ce
sourire sur mes lèvres. Nous devons rejoindre ses amis à la
plage pour un week-end détente. Après un an à se
fréquenter comme des amis, à passer des temps précieux
ensemble et à se confier l’un à l’autre, nous avons fini par
sortir ensemble. J’ai accepté ses avances il y a un an et ça
fait un an que je me sens aimée. Il y a tout de même encore
un blocage. J’ai encore du mal à totalement me lâcher avec
lui. Il y a encore des barrières que je n’arrive pas à briser.
J’espère pouvoir y arriver avec le temps parce que Hermann
est un homme génial.
Les autres sont déjà tous là. Nous les rejoignons sous le
hangar. Nous nous mettons tout de suite dans le bain. Ses
amis ne font que féliciter Hermann pour son exploit.
Malgré le regard des gens sur lui lorsqu’il se lève par
moment, il est plutôt relax. Je le sens beaucoup plus
heureux ce jour que d’habitude.
***BOYA
— Oh, purée !
***STEPHEN
— Euhh ! Je…
— Je l’ai entendu sonner plusieurs fois, dis-je en récupérant
l’objet.
— Oui. Je… j’ai…
— Eh merde !
*Mona
*LYS
— Mon amour !
— Boya ! Chérie !
— Laisse-moi, Stephen.
— Parle-moi !
— Comment je fais pour savoir que tu ne me mens pas ? Je
t’ai vu tromper sans cesse Martine.
— Je ne suis plus cet homme.
— Qu’est-ce qui le prouve ? Que fais-tu avec une femme
dans ta chambre tard dans la nuit ?
— Nous étions à l’entreprise. Elle t’a menti. Je l’ai
renvoyée pour ça. Bébé !
***HERMANN
— Martine n’a toujours pas donné de réponse à ta
proposition d’aller voir ses parents et de vivre ensemble ?
— Toujours pas. Je crois qu’elle n’est pas prête pour se
caser.
— Comprends-la. Elle a vécu un énorme chagrin. Tu sais
ce que c’est.
— Ouais.
— Alors, patiente, mon chéri. Elle finira par accepter. Je
crois qu’elle t’aime déjà.
*TANTE ODETTE
Cette fois, c’est moi qui lui tourne le dos. Je suis fatiguée
de subir ses caprices. Je vais m’asseoir dans le salon plutôt
qu’à la table à manger. On avait fini de manger de toute
façon.
***MARTINE
Hermann a déserté son appartement depuis un mois et
j’avoue me sentir mal. Non, je ne me sens pas mal. Il me
manque. C’est absurde de le dire, surtout après lui avoir
brisé le cœur, mais il me manque réellement. Je me retiens
de l’appeler ou de lui écrire pour prendre de ses nouvelles
pour éviter qu’il ne prenne cela pour de la pitié. Je regrette
amèrement de n’avoir pas contredit ma collègue lorsqu’elle
racontait sa connerie de théorie sur les handicapés. Le truc,
c’est que j’étais perdue entre mes pensées et notre
conversation. Je voulais coûte que coûte mettre un nom sur
ce que je ressentais pour Hermann. Il le fallait pour prendre
des décisions qui se montraient impératives avec la
grossesse. Je ne voulais pas donner de fausse famille à mon
enfant. Une famille où l’amour n’était pas réciproque. Je ne
voulais surtout pas qu’Hermann commette la même erreur
que moi en s’impliquant de tout son être dans une relation
sans avenir comme moi je l’ai fait avec Stephen. En voulais
bien faire les choses, j’ai fini par blesser cet homme si
merveilleux. Je n’arrête pas de me demander si c’était de
lui qu’il était question dans la révélation que la vieille dame
m’avait donnée. Je suis perdue. J’ai peur de prendre de
mauvaises décisions, de me laisser guider par ma
précédente déception et de faire n’importe quoi. Il faut que
je me calme pour mettre toutes mes idées au clair parce que
les choses n’ont cessé de s’enchaîner et ça ne m’aide pas.
***STEPHEN
— Je t’aime.
— Je t’aime aussi, sourit-elle. Merci d’être si attentionné.
— Viens-là !
***BOYA
— Allô, ma belle.
« — Oh Boya, j’ai une excellente nouvelle pour toi. » hurle-
t-elle, l’excitation dans la voix.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
« — On s’apprêtait à rentrer à la maison quand la
directrice est venue annoncer qu’un défilé de mode pour
élèves amateurs serait organisé dans trois mois pour
donner la chance aux novices. Trois élèves dans toute
l’école ont été choisis et devine quoi ? »
— Tu as été choisie ?
« — Pas moi. Toi ! Tu fais partie du trio. »
— QUOI ??? SÉRIEUX ???
« — Mais ouiiii !!! Il y a aura un jury et le gagnant aura un
stage d’une année auprès de l’un des meilleurs stylistes du
pays. »
— Non, je n’y crois pas. Quoi ???
— Tu es encore debout ?
Je lève la tête vers mon mari, debout dans les escaliers, dans
son jogging et son tee-shirt. Je remarque qu’il est 01 heure
du matin sur l’horloge murale.
*Mona
*LYS
— Tu es finalement venu ?
— Je ne pouvais pas manquer ça. J’ai reporté le rendez-
vous. Tiens !
— Tu es magnifique, ce soir.
— Toi aussi.
— Tu es la meilleure, hurle-t-il.
Des têtes se tournent vers lui. Il n’a pas l’air de s’en soucier.
— C’est ma femme, leur dit-il fièrement. C’est la
meilleure.
— Madame ?
— C’est à toi ça ?
— Chérie !
— Je veux rentrer à la maison.
— Endors-toi. Je t’adore.
***BOYA
***MARTINE
Je rigole de soulagement.
— Tu peux entrer.
C’est sorti tout seul. Je l’ai pensé, mais je n’avais pas prévu
le dire à haute voix. Il ne dit rien.
***TANTE ODETTE
— Boya, va te coucher.
— Ah, maman !
— Tu as entendu ce que ton mari a dit ? Si tu veux pouvoir
coudre, il faut bien te reposer. Va te coucher dans le salon
si tu veux. On vient te trouver là-bas.
J’éclate de rire.
***BOYA
Il pose un baiser sur mon nez, sur mon gros bidon et part
en direction des escaliers. Je me concentre sur ma série.
Depuis que je suis rentrée dans mon dernier trimestre, je
vais beaucoup mieux. Je pète la forme. Ça m’a permis de
coudre et satisfaire tous mes clients. J’ai encore des tenues
à coudre pour les prochains mois. Je dois faire au plus vite
parce qu’après l’accouchement, je crains ne plus pouvoir
être très apte durant plusieurs mois.
— Bonjour, monsieur.
— Bonjour, ma fille. Excusez-moi, je cherche Josué. On
m’a dit que c’était ici sa maison.
— Josué ? Il n’y a pas de Josué ici. Je vis uniquement avec
mon mari Stephen.
— Voilà, c’est ça. On m’a dit qu’il s’appelle Stephen
maintenant. Sinon son vrai nom c’est Josué. Je suis son
oncle paternel et je voudrais lui parler de toute urgence.
***BOYA
Elle rit.
Je me redresse et le fixe.
— Bébé ?
***STEPHEN
— Où se trouve ma femme ?
— Je t’aime, Stephen.
— Moi aussi. Je t’aime plus que tout.
***MAMAN BÉKÉ
***STEPHEN
— Es-tu souffrant ?
— Non, juste faible. Je n’ai rien avalé depuis deux jours.
— Ok. Viens avec moi.
Il sourit.
— Bats-toi pour ta femme, pour vos enfants et pour toi-
même.
— Je ne sais pas si j’y arriverai.
— Essaye tout de même.
Il souffle.
***STEPHEN
Deux autres jours sont passés sans que mon mari revienne.
Mais je ne perds pas espoir. Il finira par retrouver le chemin
de la maison. Il m’avait promis de belles choses et j’y crois
encore. Notre histoire ne peut pas se terminer de cette
façon.
— Ne me touche pas !
— Bébé !
— Tu as osé m’abandonner après toutes tes belles
promesses.
— Je croyais bien faire.
— Eh bien tu avais tort. Retourne d’où tu viens puisque
c’est ce que tu veux.
— Bébé !
— Pardonne-moi !
— Tu m’as brisé le cœur.
— Je me déteste pour ça. Redonne-moi une chance.
— Tu m’as abandonnée.
— Laisse-moi me racheter. J’ai besoin de toi. Je ne veux
pas te faire de mal, mais en même temps je ne peux plus
vivre loin de toi.
— Moi aussi je ne peux plus vivre sans toi. Je t’aime
tellement.
Il sourit.
***HERMANN
— Salut !
— Salut ! Désolée d’être à moitié nue. Je suffoque de
chaleur malgré la climatisation.
— Mets-toi à l’aise.
— Tu as dîné ?
— Oui. Avec… j’ai dîné, merci.
— Tu veux prendre une douche.
— Déjà fait avant de venir.
— Tu es déjà rentrée ?
« — Oui et toi ? Tu es arrivé chez Martine ? »
— Oui. Je me mettais comme ça au lit.
« — Ok. On se dit à demain donc. Je suis à plat. Passe une
bonne nuit. Je t’aime. »
— Bisou.
— Comment te sens-tu ?
— Mal. Mais pas à cause de la grossesse. Plutôt parce que
tu me traites comme une étrangère. Comme si j’étais un
coup d’un soir qui est malheureusement tombée enceinte.
— Ne dis pas ça. Tu comptes pour moi, tu le sais.
— Dans ce cas pourquoi je ne le sens pas ?
— Je suis pourtant là, non ?
— À cause du bébé. Pas pour moi.
— Nous ne sommes plus un couple.
— Et je veux qu’on le redevienne.
— Tu as raison.
— Je ne te déteste pas. Retiens-le. Je souhaite que les
choses soient faites comme il se doit, avec conviction.
— Je comprends.
— Hermann ! Hermann !
— Hum ?
— J’ai très mal au ventre.
— Ah bon ? Tu veux qu’on parte à l’hôpital ?
— Oui ! Ça fait très mal.
***MARTINE
***STEPHEN
Elle en rit.
*Mona
*LYS
*Mona
*LYS
— Oui, allô ?
« — Bonsoir, c’est bien monsieur Josué MÉMEL ? »
— Euh… Qui êtes-vous ?
« — Je suis le procureur d’état, monsieur Ali
DOUKOURÉ. J’ai écouté vos témoignages et j’aimerais
vous rencontrer tous les trois. Je vais prendre cette affaire
personnellement en charge afin que justice soit faite. Alors,
est-ce possible de se voir demain à mon bureau ? Votre
oncle est déjà partant. C’est lui qui m’a remis votre
contact. Vous pourrez ainsi déposer plainte en bonne et due
forme. »
— C’est compris. Nous viendrons demain.
« — Merci bien. Excellente soirée à vous. »
— À vous pareillement.
Il sourit de nouveau.
— Ça va ? s’inquiète-t-elle.
— Oui. Montons nous coucher.
*
La rencontre avec le procureur a été comme je l’espérais. Il
est déterminé à rendre justice. Nous avons porté plainte et
j’ai demandé à ce que des policiers soient assignés chez moi
et ma tante pour nos sécurités parce que la menace de mon
père n’est pas à prendre à la légère.
****STEPHEN
Elle repose la petite qui s’est rendormie dans son lit. Elle
vient saisir ma mère à ma place et la trimbale dehors malgré
sa résistance. Je les entends se chamailler depuis l’extérieur
jusqu’à ce que le portail claque.
***BOYA
***STEPHEN
***BOYA
Je descends voir ce qu’il se passe en bas. Le père de
Stephen est en train de cogner avec brutalité sur la porte de
la chambre de ma tante. Entendre mes enfants pleurer me
fait paniquer et me fait pleurer également. Je vais chercher
un pilon dans la cuisine et je reviens, mais c’est un peu tard,
car il est rentré dans la chambre. J’entre derrière lui et je lui
donne un coup dans le dos pendant qu’il lutte avec ma tante.
***STEPHEN
***BOYA
***STEPHEN
— BONAVENTURE ???
***TANTE ODETTE
— Prier.
***STEPHEN
Nous arrivons à la maison et tout de suite la tante de Boya
se rend à son chevet dans notre chambre. J’ai demandé à
Laurence de la maintenir endormie jusqu’à demain en
espérant qu’à son réveil, sa fille soit à ses côtés. Je reste
dans le salon avec ce dernier et ma tante à qui j’explique
ma conversation avec mon père.
— Viens et punis-moi !
Il éclate de rire.
— Mais tu es définitivement con, mon garçon. La justice
divine n’existe pas. Venge-toi toi-même.
— On va voir maman.
Il rit.
— Ils ne peuvent rien contre moi. Tu es bien bête de te fier
à eux. Et même s’il m’arrivait quoi que ce soit, n’oublie pas
que ta vie est déjà gâchée avec tes derniers aveux. La police
doit être certainement en train de te rechercher pour te
foutre en prison.
***FLASH-BACK***
***FIN DU FLASH-BACK***
***BOYA
Je tourne la tête.
****MARTINE
— Voilà, tu es prête.
— Hermann !
— Entrez !!!
— Bonsoir !
***TANTE ODETTE
Elles se font une accolade. Et voilà, tout est bien qui finit
bien.
***STEPHEN
Elle passe son regard sur Zoé, puis sur Laurence, après sur
Boya pour finir sur ma tante en espérant qu’ils
interviennent pour elle.
***BOYA
****HERMANN
Dès que je repère Martine, celle-ci pose les yeux sur moi.
Son visage se déforme par la surprise et la joie. Elle court
vers nous avec sa valise qu’elle laisse finalement tomber et
réceptionne sa fille qui courait vers elle.
— Bébé !!!
— Oui, mon amour !!!
— Je… Ah… Je… t’aime ! Oui !
— Je t’aime aussi, mon amour. Tu me fais perdre la tête.
Argh !
— Quoi ?
— Je suis déjà enceinte.
— Quoi ? je répète en bougeant sur place.
Ça la fait rire.
***MARTINE
— Tu es sublime.
Ils lui arrangent son nœud, puis son œillet et ils terminent
par sa veste. Les personnes dans la salle sont mortes de rire.
Les gars s’éloignent de nouveau et quand ils veulent revenir
pour la troisième fois, ma sœur se place devant eux comme
barrage en ouvrant ses bras. Hermann en profite pour
répondre.
— Oui, je le veux.
***FIN
Matthieu 11 v 28 - 29 : Venez à moi, vous tous qui êtes
fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez
mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis
doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour
vos âmes.
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