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Résumé
‒ Tu as consommé.
‒ QUOI ????
Il ouvre la bouche.
Derrick est assis dans le fauteuil la tête entre les mains. Non
loin de lui sont posées mes valises. Mes larmes se mettent à
couler à flot. Je marche doucement vers lui, le corps tremblant
comme une feuille morte qu’on piétine.
‒ Bébé !
Je sursaute.
J’éclate en sanglot.
*Mona
*LYS
‒ Djénéb !
‒ Tan… tantine ?
‒ Oui Djénéb c'est moi, répondé-je en souriant du fait qu'elle
m'ait reconnu.
‒ Oh mon Dieu !
Elle se jette dans mes bras et ce sont des sanglots qui s'en
suivent.
Elle soupire.
Je souris.
‒ Elle était la prunelle de ses yeux. Il a toujours aimé les filles.
Aucun n'est marié ?
‒ Si. Travon, depuis deux ans mais il n'a pas encore d'enfant.
Lui et sa femme sont venus vivre à la maison à cause d'un
incendie qui a brûlé l’immeuble où ils vivaient. Donc le temps
que leur maison en construction soit terminée ils sont avec
nous. Xandra n'a pas encore présenté d'homme donc je
suppose qu'elle est célibataire. Et Will…
‒ Quoi Will ?
‒ Lui et tonton sont comme chien et chat.
‒ Pourquoi ça ?
J'accuse le coup.
MURIMA
« Bonjour. »
‒ Je suis désolée. C'est juste que j'ai été perturbée par votre
ressemblance avec un être qui m'était cher. Je ne crois pas que
nous nous soyions déjà rencontrés.
‒ Que faites-vous donc dans cette maison ?
‒ Travon, c'est la nouvelle servante, répond à ma place Djénéb
qui apparait dans mon dos.
Elle engloutie son petit déjeuner sans lâcher son portable. Elle
est sérieuse cette petite ? Je retourne à la cuisine me remettre
un peu de mes émotions. Djénéb me rejoint.
‒ Bébé tu…
*Mona
*LYS
Le courant est très vite passé avec la petite Aurelle. C'est une
vraie pipelette. Elle n'a pas manqué de me dire que je
ressemblais à William. J'ai juste souri. Elle travaillait dans le
supermarché où Djénéb a l’habitude de faire les courses de la
maison. C’est ainsi que durant une conversation Aurelle lui
aurait confié qu’elle en avait marre de son travail. Cette
dernière lui a donc proposé de la rejoindre ici. Ça fait une
Africaine de plus dans cette maison. Moi Gabonaise, Djénéb
Nigérienne et Aurelle Ivoirienne.
Le vrombissement d'une voiture fait bondir mon cœur. Il est
là !
Je tourne les yeux sur Alexandra qui agite ses doigts dans ma
direction.
‒ Moi ?
‒ Oui.
‒ Murima.
Une once de tristesse traverse son regard. Mais très vite parce
qu’elle continue comme si de rien n’était.
‒ Quoi ? Tu es sérieux ?
‒ J'ai souffert tout seul pour élever mes enfants. Je refuse que
tu viennes foutre le bordel dans leur vie surtout avec ta satanée
addiction à la drogue. Ils sont heureux sans toi.
‒ Ils sont heureux ? Vraiment ?
‒ Combien ?
‒ Travon se plonge dans le travail pour éviter d’affronter
comme un homme le problème de fertilité de sa femme et de
l'aider. Il délaisse sa femme, la rend malheureuse et tu me dis
qu'il est heureux ?
‒ Tous les couples ont des problèmes.
‒ Alexandra est la fille la plus hautaine que je n'ai jamais vu.
Elle n'a pas de vie en dehors de son portable. Connaît-elle-
même la valeur de l’être humain ?
‒ C’est de son âge.
‒ Et William, paraît que ça fait une semaine qu'il est dans la
nature à faire je ne sais quoi dans le seul but de noyer une
dispute avec toi. Et tu me dis qu’il est heureux ? Qu'ils sont
heureux ?
‒ Juste une journée que tu es là et tu crois déjà tout connaitre ?
Je refuse que tu aies une quelconque place dans leur vie. Pour
eux tu es morte et ça restera ainsi. Donne-moi un montant et tu
vas refaire ta vie ailleurs.
‒ Ok. Puisque tu refuses la manière douce, je vais y aller à ton
rythme.
‒ Où pars-tu ?
‒ Leur dire toute la vérité.
Il recule.
Il jette ses clés sur la table et se laisse tomber dans l'un des
fauteuils. Il sort ensuite de sa poche un paquet de cigarette
plus un briquet qui terminent aussi sur la table. Je lève les
yeux vers Derrick. Il fait de même. Nous échangeons un
regard avant de tourner nos têtes.
Elle tourne la tête vers nous. Son regard qui était doux, en
apparence, devient sévère et menaçant.
DERRICK WILLAR
« ‒ Veux-tu m’épouser ?
‒ Ricky !
‒ Merde !
‒ Ça va ?
‒ Oui.
‒ J'ai fait quelque chose ?
‒ Non ce n'est pas toi. Je ne suis pas très en forme. On
reprendra ce soir.
‒ Ok
C'est ainsi qu'un jour j'ai pris mon courage à deux mains et ai
approché Murima. Je la voyais tout le temps expliquer telle ou
telle matière aux autres élèves, alors j’étais sûr qu'elle
accepterait de m'aider. Ce qui a été le cas. Mieux, vue mes
lacunes générales, elle m'a proposé d'étudier ensemble chez
elle ou chez moi. J'ai préféré chez elle pour éviter que mes
parents ne la regardent de haut à cause de sa couleur de peau.
Pour eux les noirs devaient juste être nos subordonnés donc il
serait inadmissible qu'une fille à la peau foncée vienne me
donner des cours. Nous étudions donc les mercredi, samedi et
dimanche après-midi chez elle. Elle venait d'une famille bien
placée, pas plus que la mienne mais aisée quand même. Ses
parents, contrairement aux miens, étaient très accueillants et
sympas. Je me sentais comme chez moi. Les choses allaient
pour le mieux et elle faisait une bonne enseignante. Si bien
qu'au trimestre suivant j'ai fini avec 14,5 de moyenne. Je n'en
revenais pas. Tellement heureux je lui ai offert un portable.
C’était à l’époque où les portables étaient hyper coûteux parce
que très rares. Pas comme aujourd’hui où les portables sont
accessibles à tous. Je la savais très simple et pas adepte du
m’as-tu vu. Elle a cependant été heureuse de son cadeau.
‒ Bonjour monsieur.
Mon corps réagit à cette voix. J’hésite même à lever les yeux
vers elle.
‒ Qu’a-t-elle fait ?
‒ Je ne sais pas mais je l’ai plusieurs fois surprise à me
dévisager. Elle est bizarre et mystérieuse. En plus de ça elle
m’a l'air hautaine.
‒ Ne parle pas ainsi d'elle. Tu la connais à peine.
‒ Un jour je lui ai demandé de me servir du café et elle m'a
regardé de travers avant de le faire. Je ne l'aime pas.
‒ On en reparlera à la maison. Là j'ai du boulot.
‒ Ok je vais donc chez Samy.
‒ Rentre à temps pour le dîner.
‒ C'est noté papa. Je t'aime.
Elle m'embrasse.
‒ Je t'aime aussi.
*Mona
*LYS
Parle pour toi Derrick. Parle pour toi. Deux coups sont donnés
sur la porte. J’ordonne de rentrer. Je murmure un gros mot
lorsque je vois Murima faire son entrée. Je sens que cette fois
je n'échapperai pas à une querelle.
Elle me dévisage.
Je la saisi violemment.
Elle rit.
‒ « Al… »
‒ Papa je ne supporte plus cette femme. Tu dois la renvoyer.
‒ « Quelle femme ? »
‒ La gouvernante. Elle ose me manquer de respect.
Je l’entends soupirer.
‒ « Qu’a-t-elle dit ? »
‒ J’ai demandé à ce qu’elle ou Aurelle fasse le ménage dans
ma chambre ainsi que ma lessive et elle ose me répondre de
les faire moi-même. Non mais tu entends ça ?
‒ « Princesse je ne vois pas ce qu’elle a dit de si méchant. »
‒ Quoi ?
‒ « C’est ta chambre et tes vêtements. Toute femme propre
ferait ces choses sans l’aide de personne. Tu es une grande
fille mon amour. »
‒ Tu ne peux pas me dire ça papa. Tu payes ces employées
pour…
‒ « Nous aider. Pas pour faire toutes les tâches de nos vies.
Ce sont des aides de maison. Pas des bonnes à tout
faire. Rends ta chambre propre et je te fais un cadeau de ce
que tu veux en échange. »
‒ Ok.
‒ Tu es là toi ?
‒ Oui depuis peu. Vous avez terminé ? Tu peux être
maintenant à moi ?
‒ Oui elle prend sa douche. Je lui avais dit que tu venais. Elle
ne tardera donc pas ici.
Il me renifle le cou.
‒ Tu as changé de parfum ?
‒ Pas changé. Je me suis achetée un autre. Tiger n’aime pas
l’autre alors je mets celui-ci quand je dois aller le voir.
‒ Ah !
‒ Allô Mamie.
‒ « Comment va ma princesse adorée ? »
‒ Je vais bien et toi ?
‒ « Je tiens encore sur mes deux jambes c’est déjà ça. Dis,
comment trouves-tu la nouvelle gouvernante ? »
‒ Pff, cette femme commence à me sortir par les pores. Elle
n’arrête pas de me contredire. Ce matin elle a osé me dire de
faire moi-même mes tâches. Tu t’en rends compte ?
‒ « Je le savais qu’elle n’était pas une bonne personne. Hier
j’ai dit à ton père de la renvoyer mais il en a fait à sa tête.
Mais laisse-moi te dire un truc mon trésor. »
‒ Quoi ?
‒ « Ne laisse jamais cette femme s’approcher de toi. Je sens
une mauvaise onde autour d’elle. Elle risque de te faire du
mal. Je pense que si elle s’acharne sur toi c’est uniquement
parce qu’elle est jalouse. Elle voit en toi la jeune fille belle et
riche qu’elle aurait voulu être. Méfie-toi d’elle. Est-ce que tu
m’as comprise ? »
‒ Oui Mamie.
‒ « Bien. Je vais te laisser maintenant. A plus. Je t’aime. »
‒ Je t’aime aussi Mamie. Bye.
Nous levons toutes les trois nos verres dans un trinque en nous
réjouissant. J’aime passer du temps avec mes deux meilleures
amies. Nous faisons toutes les trois parties de la haute et
cherchons à nous hisser encore plus haut. Nous sommes nées
dans l’opulence et dans l’opulence nous mourrons.
‒ Je dérange ?
‒ Oui tu déranges.
‒ C’est donc pour cette… chose que je ne te vois plus ?
‒ Pétra arrête ! Tu n’en as pas le droit.
‒ Toi dégage.
‒ Pardon ?
‒ J’ai dit de lever tes fesses de cette chaise et de dégager de ce
restaurant. Ou tu veux que je fasse un scandale ?
‒ Non mais pour qui vous vous prenez ? Me défie-t-elle en se
redressant de toute sa taille.
‒ Ne me provoquez pas très chère, dis-je en me positionnant
devant elle.
Il repousse ma main.
‒ Je t’ai déjà dit que c’était fini entre nous deux. Concentre-toi
sur ton mariage et fiche-moi la paix. La prochaine fois que tu
m’importunes, je balance tout à ton mari. Compris ?
DERRICK
Nous nous tournons tous vers Will qui fait son entrée dans la
salle à manger. Il s’assoit négligemment dans le siège près de
sa petite sœur.
Il se tait.
‒ Un raté ? Tu es sérieux ?
Nous nous tapons dans les mains avant qu'il ne prenne place
en face de moi.
‒ Qui elle ?
‒ Murima.
‒ Je ne vois toujours pas. Qui est Murima ?
‒ La seule que tu connaisses.
*Mona
*LYS
Je suis son regard qui est braqué sur Murima toute souriante
qui sert du champagne à un homme qui doit sans doute lui
faire la cour.
Enfin, c’était notre chanson. C’est sur cette belle musique qui
faisait mouche à notre époque qu'elle et moi avions fait
l’amour pour la toute première fois. C’était un soir du nouvel
an. Elle et moi ne sortions pas ensemble. Mais cette nuit-là,
alors qu'on se souhaitait les meilleurs vœux, nos lèvres se sont
rencontrées et nos corps ont fait connaissance pour la première
fois d'une longue série. Ce fût aussi là le début d'une belle
histoire d’amour. C’est cette nuit que Travon a été conçu.
Juste la première fois et c’était la bonne. C’est d’ailleurs le
nom de l'artiste que nous avons donné à notre fils pour ne
remémorer à chaque fois cette nuit magique. Nous avions
décidé de faire de cette chanson la nôtre et nous faisions
l'amour la plupart du temps sur ces notes.
‒ Mon père ne parle jamais de moi parce que je lui fais honte.
Pour lui je ne suis rien qu'un toxico qui ne mérite pas son
amour. Mais on s'en fout. Ce n’est pas important. Ce soir j’ai
envie de faire la fête.
Je vois rouge face à toutes ces insultes. Je fonce sur lui et je lui
assène des coups que je retiens pour ne pas trop l'amocher.
Mon prochain coup s’apprête à s’abattre lorsque le cri de
Murima me parvient.
‒ Will !
‒ Comment oses-tu…
‒ Si c’est pour elle ne t’inquiète pas, m’interrompt-elle. Elle
sait déjà tout.
‒ Comment ça ?
‒ Tu pensais vraiment que je n'aurais pas reconnu cette femme
qui t'a séparé de ta famille et qui a bousillé ta vie ? Me crache-
t-elle. Je ne l'avais jamais vu en vrai mais je savais tout d'elle.
Alors quand je vous ai vu vous échanger des regards j’ai tout
de suite compris et ta mère m'a confirmé son identité.
‒ Je… je suis désolé.
‒ Oui sois désolé Derrick. Je suis ta femme et tu aurais dû me
dire toute la vérité dès le premier jour.
‒ Tu as raison et…
‒ Oh ça suffit, nous interrompt Murima. Vous ferez vos
amourettes plus tard. Pour l’instant je veux parler de mon fils.
En tête à tête avec toi Derrick.
‒ Il s'agit aussi du fils de mon mari donc je ne bougerai pas,
s’impose Pétra.
MURIMA
Cet homme est trop idiot. Il récupère les documents des mains
de son invité. Je me racle la gorge. Il me regarde
méchamment. Je lui fais signe de la tête de ne pas signer. Il
plisse les yeux. Je baisse les yeux sur les documents, les relève
sur lui et lui fais non de la tête. Il roule les yeux.
‒ Quoi ?
‒ Cet homme veut te gruger.
‒ Tu es sérieuse ? Fait-il dans un ton de reproche.
‒ Oui. J’ai jeté un coup d’œil aux documents et les chiffres
que j’ai vu ne me sont pas fiables.
‒ Tu as passé Vingt-deux ans en prison et tu crois encore
comprendre les maths ? Tu devrais peut-être suivre des cours
en ligne.
‒ Derrick !
Derrick.
Cette fille sait-elle que je peux la cogner sans que son père ne
puisse broncher ?
‒ Et puis je t’interdis d'en parler à qui que ce soit sinon tu le
regretteras.
Elle se calme.
‒ Ok.
*Mona
*LYS
‒ Bonjour madame.
Ah bon ?
‒ Oh je suis déso…
‒ Tantine ça va ?
Lorsqu’il la voit il plisse les yeux.
***DANS L’OMBRE
‒ Elle est de retour, plus vite que prévu, et ce n’est pas bon
pour nous.
‒ Il n’y a rien de grave. Elle est juste là pour ses enfants.
‒ Mais diantre c’est grave, dis-je en tapant du poing. Qui dit
ses enfants dit Derrick et qui dit Derrick dit amour. Les deux
dans la même maison ? Nous savons déjà ce qui va se passer.
Nous ne pouvons permettre une telle chose.
‒ Je pense que pour l’heure nous devons juste observer. S’il
commence à y avoir un rapprochement entre les deux nous
interviendrons.
Je réfléchis un instant.
‒ Tu as raison. Nous avons bien pu les séparer une première
fois. Ce sera un jeu d’enfant. Nous allons donc les suivre de
près. Mais n’oublie pas que tout ce que nous faisons c’est pour
toi et moi. Tu veux Derrick et je veux Murima. Je ne l’aurais
peut-être jamais mais je ne permettrai à personne d’autre de
l’avoir, surtout Derrick.
Je souris.
‒ Tu ne dors pas ?
‒ Voilà. Tiens.
‒ Travon ?
Je lève les yeux sur mon père qui entre dans mon bureau en
desserrant sa cravate. Il revient d'un diner d’affaires.
‒ Papa attends.
‒ Quoi ? Fait-il en se retournant vers moi.
‒ Cette femme, Murima, la nouvelle gouvernante. Était-elle
dans le même quartier que nous avant ou quelque chose du
genre ?
‒ Pourquoi ? Demande-t-il les sourcils froncés.
‒ Elle m'est familière. Je ne me rappelle pas l'avoir vu dans
mon état adulte alors c’est sûrement lorsque j’étais gosse.
‒ Non. C’est la première fois que nous la fréquentons.
‒ Ok.
Il part pour de bon cette fois. Je termine en une quinzaine de
minutes ce que je faisais et je monte me mettre au lit à mon
tour. Tout le monde dort déjà. Je me mets au lit près de ma
femme après une douche rapide. A peine je m’allonge qu'elle
se tourne vers moi. Son bras m'encercle la taille et sa main
glisse lentement vers mon boxer. Je l’attrape au moment où
elle empoigne mon sexe.
Je lève les pupilles sur elle. Là je suis surpris d'autant plus que
jamais elle ne m'avait parlé d’un tel truc.
‒ Chéri !
‒ COMBIEN BORDEL ???
‒ Ça va fiston ?
Je me masse le visage.
*Mon
*LYS
‒ Je peux m'asseoir ?
J’ai une atroce migraine à la tête. J’ai non seulement brisé tous
mes principes mais aussi les vœux que j'avais fait à ma
femme. Putain qu’est-ce qui m'est passé par la tête ?
‒ I… melda ?
Elle ferme la porte derrière elle d'un coup de pied et saisi mes
lèvres dans un baiser. Je suis tellement sous le choc que je
n'arrive pas à réagir. Je suis dans une grosse merde.
***ALEXANDRA
Il semble sidéré.
***MURIMA
Elle ouvre lentement les yeux. Elle pose sa main sur son
ventre en mimant une grimace de douleur.
‒ Où vit-il ?
‒ C’est pourquoi ? Demande-t-elle perplexe.
‒ Il m'est familier. Juste savoir si c’est la même personne.
‒ Je ne crois pas.
‒ Dis toujours.
Elle me regarde longuement comme pour essayer de lire dans
mes pensées puis se décide à me donner son adresse. Je cale
dans un coin de ma tête. Elle continue de parler jusqu’à ce que
le Docteur nous rejoigne. Il nous informe qu'il n'y a pas eu de
dommage majeur pour le moment. Il faudra qu’elle revienne
faire d’autres examens plus tard. Cependant elle pourra rentrer
d’ici ce soir mais devra rester au lit un moment, histoire de
mieux récupérer. Elle ne tarde pas à être frappée par le
sommeil. Lorsqu'elle s'endort, je m’autorise à prendre son
portable. A l'aide de son pouce, je le déverrouille par
l’empreinte digitale. Je fouille dans sa messagerie ses
conversations avec son type. Je commence à lui écrire un
message lorsqu’il me devance.
‒ Espèce d'enfoiré.
Je lui donne un coup au visage qui lui arrache une dent. Enfin,
si ce n’est plus. Il appelle à l'aide.
*Mona
*LYS
‒ Murima ! Murima !
‒ Que se passe-t-il ?
Je fixe ma fille.
Je souris.
‒ Il a osé.
‒ C’est donc vrai ? Et je peux savoir pourquoi une telle
barbarie ?
‒ Tu le saurais si tu étais impliqué dans la vie de tes enfants.
Tu m'avais pourtant dit que tu garderais un œil sur ce voyou
que ta fille a choisi comme petit ami mais apparemment non,
tu ne l'as pas fait.
‒ Qu’a-t-il fait ?
‒ Donne-moi l'adresse du commissariat. Je vais répondre à sa
convocation.
‒ Nous irons ensemble.
‒ Si tu y tiens.
‒ Et comment va Will ?
‒ Apparemment bien.
‒ Tu as pu discuter avec lui ?
‒ Non. Il était occupé selon ce que m'a dit son surveillant.
Mais je le rappellerai plus tard.
‒ Derrick !
Nous restons là, nos visages proches, les yeux dans les yeux à
nous fusiller du regard. On verra bien qui sera le premier à
baisser les yeux. Ce ne sera pas moi en tout cas. Sa mâchoire
se contracte. Je ne cille pas pour autant. La porte de l’entrée
claque violemment, nous obligeant à nous tourner rapidement.
Nous avons le temps de voir Imelda disparaître dans les
escaliers en pleurant. Je fronce les sourcils. Que fait-elle là ?
Elle était censée allée rejoindre Travon en Suisse pour régler
le problème que leur couple rencontre.
***IMELDA
Je reste silencieuse.
***TRAVON
‒ Non pas ça !
Elle sourit.
‒ Tu ne disais pas ça lorsque je t’ai avoué mon passé. Toi tu
refusais de me donner une chance mais tu veux que moi je le
fasse. Pas possible.
‒ Pourquoi pleures-tu ?
‒ Rien, répond-t-elle en s’essuyant le visage. Enfin, c’est juste
que ça m’a fait du bien de te prendre dans mes bras. Je suis
désolée.
‒ Ça m’a aussi fait du bien. Encore merci.
‒ Bonne nuit mon chéri.
***TRAVON
Je lui baise la joue alors qu’elle ne s’y attend pas. Mais par
son sourire je comprends que ça lui a fait plaisir. Je récupère
ma tablette et je fonce à ma voiture. Je me rends au travail,
mettre un peu d’ordre autour de moi. En effet, j’ai décidé de
transférer mon assistante dans un autre département loin de
moi. Je ne peux la virer pour avoir été moi-même consentant
pour ce qui s’est passé. Je peux néanmoins l’éloigner de moi.
Si je dois ramener ma femme, je dois d’abord m’éloigner de
celle-là. Je contacte le Directeur des ressources humaines pour
s’en occuper. Je vérifie prestement un dossier important à
rendre à mon père aujourd’hui pour un rendez-vous. Une fois
terminé je marche vers la sortie quand je rencontre Debby.
‒ Imelda ! Chérie !
Elle se retourne à peine que je capture ses lèvres. Elle ne me
repousse pas sur le champ. Ça me donne l’opportunité
d’approfondir le baiser. Mais pas pour longtemps.
***MURIMA
Je hoche la tête.
Il l'a fait.
Elle se retourne.
Elle déglutit.
Elle me sourit.
‒ Ok d’accord.
‒ Je sais ce que ça fait d’être rejeté par ceux qu’on aime. J’ai
passé Vingt-deux ans en prison pour quelque chose que je
n’avais pas fait mais comme j’étais une ancienne droguée on
m’a condamné d’office. Alors crois-moi que je peux t’aider
dans ce que tu traverses.
‒ Tu… peins ?
‒ Oui. Et tu es la seule personne à le savoir maintenant.
Il mime un sourire.
‒ Je ne sais pas pourquoi mais j’ai bien envie de te faire
confiance.
***DERRICK
Elle plisse les yeux. Je baisse les yeux sur ses lèvres sans
jamais la libérer de mon emprise.
Elle frémit.
***ALEXANDRA
‒ Comment va-t-il ?
‒ Allô bébé !
‒ « Je ne suis pas ton bébé. Que me veux-tu ? »
‒ Pourquoi ne réponds-tu pas à mes appels ?
‒ « Pourquoi veux-tu que j'y réponde ? Ça ne t'a pas suffi
qu'on me bastonne parce que tu as raconté n'importe quoi sur
moi ? Il a fallu encore que ta famille porte plainte contre moi.
J’ai reçu la visite de la police. Ils ont fouillé ma maison à la
recherche de drogue. J’ai été mis au cachot depuis hier. Il m'a
fallu payer une caution pour me libérer de là. Mais avant on
m'a donné une restriction. Je ne dois plus te parler ni même te
voir. Tu es contente maintenant ? Ta famille et toi êtes en train
de me pourrir la vie. »
‒ Mon amour, je te promets que je n'en savais rien. Je ne
savais même pas qu’une plainte avait été déposée contre toi.
Encore moins qui l'a fait.
‒ « Qui cela peut-il être si ce n'est cette connasse de
gouvernante. Tu as permis à une moins que rien de bonniche
de s’immiscer dans notre couple. Assumes donc les
conséquences. Je ne veux plus te voir. Ne m’appelle plus
jamais. »
‒ Que se passe-t-il ?
‒ Elle m'a giflé, lui dis-je en hoquetant.
‒ Quoi ? Murima tu as osé ?
‒ Qu'elle l'ouvre encore et elle verra si je ne lui arrache pas ses
dents de lait, menace-t-elle en agitant ses doigts devant moi.
‒ Papa renvoie-la. Je ne veux plus qu'elle travaille chez nous.
C’est au tour de ma grand-mère de nous rejoindre.
Elle tourne les yeux sur lui et les reportent sur Mamie comme
s'il n’existait pas.
‒ Oui bébé ?
‒ « Je te donne une dernière chance de te racheter. J’ai besoin
d’argent tout de suite. »
‒ Merci mon amour de combien as-tu besoin ?
‒ « Deux milles Livre sterling. Retrouve-moi dans le deuxième
QG. »
‒ Tout de suite bébé.
Je raccroche.
Elle pose sa tête sur ma poitrine et glisse ses doigts sur mon
corps.
‒ Que fais-tu là ?
‒ Je voulais passer du temps avec toi vu que tu es seul. Et je
veux aussi t’accompagner à ta réunion de ce soir.
‒ Tu es sérieuse ? Dis-je perplexe.
‒ Oui.
Je la regarde sans comprendre. Quelles sont ses intentions ?
J’ai du mal à comprendre pourquoi elle qui n’est qu’une
simple employée s’intéresse à moi. A moins que…
‒ Pourquoi souris-tu ?
‒ Rien.
Chacun peint sur son tableau. Le sien étant très petit elle finit
en une quarantaine de minute. Elle a tenté de peindre une
femme qui berce son bébé. Ce n’est pas parfait mais c’est
quand même représentatif. Elle me rejoint sur ma toile et tous
les deux nous continuons. Elle met de la couleur à chaque fois
que je termine une partie. C’est bien la première fois de ma vie
que je laisse quelqu’un peindre avec moi, ou plutôt que
quelqu’un veuille peindre avec moi. Personne dans ma famille
ne connait cette passion que j’aie. Derrick me veut coûte que
coûte dans l’entreprise familiale, pourtant moi je veux faire
autre chose. Je l’ai vu admirer le tableau de mariage que lui et
sa femme avait reçu mais jamais il n’a su que les initiales W.I
étaient les miennes. Le W pour William et le I pour
ITSIEMBOU, le nom de ma mère. Ils ont adoré le tableau sans
savoir que c’était moi qui le leur avais offert.
*Mona
*LYS
***DERRICK
Trois fois, trois soirs. Ça fait le troisième soir que Murima part
de la clinique avec Clinton et rentre tardivement. Ça
commence à bien faire. Je ne peux pas tolérer un tel
comportement dans ma maison. Je l’ai regardé quitter la
clinique avec Clinton après qu’on nous ait informé que
l’opération avait été un succès. J’ai voulu l’empêcher de s’en
aller avec lui mais en tant que qui l’aurais-je fait ? Nous
sommes tous rentrés mais elle n’était pas présente. Je n’ose
imaginer ce qu’ils font. Rien que de penser qu’ils flirteraient
ensemble me fait monter la moutarde au nez.
‒ Derrick ? Il y a un problème ?
‒ Bien-sûr qu’il y en a.
***TRAVON
***DERRICK
‒ Je peux ?
‒ Alors Travon ?
‒ Il s’est réveillé et tout va pour le mieux. D’ici un mois il sera
sur pieds. C’est gentil de t’inquiéter.
‒ Il n’y a pas de quoi.
‒ Alors quoi de neuf chez toi ?
‒ Bon beh si je suis là c’est en rapport avec… Murima.
Il est clair que je n’ai aucune envie de lui parler des goûts de
Murima. Alors je décide de ne pas lui en parler.
Je me lève brusquement.
Il faut que je garde les idées claires. Je ne dois pas lui laisser le
contrôle sur mes émotions. Pas question que je lui donne le
dessus sur moi. Je reconnais avoir été trop laxiste avec elle ces
jours-ci. Je lui ai donné trop de liberté et depuis elle s'est
donnée des ailes.
J'arrive à la clinique sans que ma colère ne se soit dissipée. Je
rencontre Daniel dans le hall.
Elle pâlit.
‒ Pa…
‒ EST-CE QUE DIABLE TU AS EU RECOURS A
L’AVORTEMENT ???
‒ Derrick…
‒ Toi tu la fermes, coupé-je Murima d’un ton claquant comme
le fouet. Je ne t’ai pas encore donné la parole.
Je l’ignore.
‒ Oui papa.
‒ NON MAIS QUELLE INCONSCIENTE TU FAIS
XANDRA !
‒ DERRICK !!!!
‒ Je-t’em-mer-de !
***IMELDA
‒ Salut ma puce !
Nous partons près de l’eau qui est très calme ce soir. Nous
marchons le long, côte à côte.
Punaise cet homme sait jouer avec mon cœur. Me voilà qui
souris comme une gamine devant un gâteau au chocolat. Ma
mère me tuerait si elle me voyait sourire de la sorte pour cet
homme. Heureusement que je ne lui ai pas dit que le ‘‘petit
congé’’ que je m’étais prise était un voyage avec mon mari.
Elle m'aurait enchaîné sinon. Mais c’est sûr qu'elle le fera en
apprenant la décision que je viens de prendre à l’instant.
‒ Bébééé !
‒ C’est ça vas-y, m’incite-t-il continuant à me limer de ses
coups de butoirs.
Je tire sur les draps et le mords à l’épaule. Je crois qu'il a pris
ses coups de reins de son côté Africain. Il va me rendre folle
ce soir. Les Punu savent y faire. Mamééé !!!
*Mona
*LYS
Je souris.
Aussitôt dit, aussitôt fait. J'ouvre la porte à Murima qui est
venue quelques heures après notre appel. J’ai dit à mes parents
que quelqu’un viendrait les voir sans leur en dire plus. Je
conduis ma belle-mère au salon où mes parents attendent.
Ma mère me regarde.
‒ A ce soir ma chérie.
‒ A ce soir… maman.
Elle sourit. Je l’embrasse chaleureusement avant de la laisser
partir.
‒ « Dis leur que je suis prêt à faire tout ce qu'ils désirent mais
par pitié qu’ils ne me privent pas de ma femme. »
‒ Ça va être difficile de les convaincre. Laisse-moi encore
quelques jours pour mieux les apaiser. Je crois que ma mère
me veut encore près d'elle.
‒ « Moi aussi je te veux près de moi. Nous avons longtemps
été séparés. »
‒ Comprends-les s'il te plaît.
‒ Bonsoir !
Ils lèvent tous les yeux sur moi. Travon n'en revient pas. Il me
rejoint.
‒ Que fais-tu là ?
‒ Bah je suis une femme mariée n’est-ce pas ?
‒ Mais tu as dit…
‒ C’était une blague.
Aurelle obéit.
‒ Chérie tu viens ?
‒ Oui je te suis.
‒ Ok. Bonne nuit à vous mesdames, souhaite-t-il aux autres.
‒ Bonne nuit, répondent-elles en chœur.
Elle s’offusque.
‒ Et tu as le toupet de me répondre.
‒ Oui et ça sera ainsi toutes les fois que vous me manquerez
de respect à moi ou à ma race. Je ne la fermerais plus.
‒ Je vais te faire sortir de la vie de mon petit-fils illico presso.
‒ Oui comme vous avez fait sortir Murima de la vie de M.
Derrick.
***PETRA
Il sourit.
Will lève les yeux au ciel et retourne sur ses pas. Xandra
remonte les escaliers.
***MURIMA
Je souris.
‒ Quoi ?
‒ Bonsoir !
‒ Que fais-tu là ?
‒ Bah je suis venue t’apporter mon soutien. Je sais que tu en
as besoin.
‒ Ouais. C’est vraiment gentil de ta part.
‒ Pas de quoi. Alors comment ça s’annonce ?
‒ Bah comme tu vois. Personne ne s'est encore approché.
‒ La soirée débute à peine, intervient l'un de ses amis. Moi je
crois que tu auras des acheteurs.
‒ Moi aussi, dit l'autre.
Will sourit sans être vraiment convaincu. Nous restons près de
lui pendant près d'une heure de temps sans que personne ne
s’approche de lui. Bon il faut qu’on fasse quelque chose. J’ai
l’impression que les gens vont vers les artistes qu'ils
connaissent déjà. Will est le seul novice en plus d’être un
amateur. Je prends sur moi de me rapprocher de ces gens.
J'accoste un homme pas très loin.
‒ Bonsoir Monsieur.
‒ Oui bonsoir.
‒ Excusez-moi de vous importuner mais à vous voir on devine
que vous êtes un passionné d’art.
‒ C’est exact.
‒ Voilà, je voudrais vous parler de mon garçon qui fait de très
belles œuvres à vous couper le souffle.
‒ Comment s’appelle-t-il ?
‒ William WILLAR.
‒ Connais pas.
‒ Beh c’est le moment de le connaitre. Accordez-lui juste cinq
minutes de votre temps et vous ne serez pas déçu. Je peux
vous assurer que vous n’aurez plus envie d'une autre œuvre
que les siennes.
Il sourit.
‒ Oh désolée !
Je jette un coup d’œil vers Will qui est entouré par plusieurs
personnes. Je suis toute craintive pour lui. Je ne veux pas que
Josky s’approche de lui. Comme s'il lisait dans mes pensées, il
tourne la tête dans la direction de mon regard.
‒ Murima ça va ?
‒ Tu es sûre que ça va ?
‒ Oui, oui tout va bien. On se prenait la tête sur qui avait
bousculé l’autre en premier. Alors dis-moi, tu es venu acheter
des tableaux ?
‒ Pas vraiment. Je n’en pouvais plus de rester chez moi alors
j’ai décidé de faire un tour ici. Et toi ? Tu n'es pas censée être
à ton poste chez les WILLAR ?
‒ Oui mais je…
‒ N’est-ce pas William là-bas ? Remarque-t-il en fixant un
point derrière moi.
‒ Oui c’est lui. Il peint aussi et je suis là pour le soutenir.
‒ Derrick ne m'a jamais dit que Will peignait.
‒ C’est parce qu’il ne sait pas que son fils a ce talent. Et je
souhaiterais que ça reste ainsi jusqu’à ce que Will décide de le
lui dire lui-même.
‒ Encore un autre secret que je dois garder ? Demande-t-il en
arquant un sourcil avec un ton rieur.
‒ On peut dire.
‒ Et qu’ai-je en échange ? Fait-il en croisant les bras. Ne me
dis pas un rencard parce que je n’ai toujours pas eu celui de la
dernière fois.
‒ Demain tu auras ton premier rencard et le deuxième au cours
de la semaine. Faudrait pas abuser de la gentillesse de mes
employeurs.
‒ Marché conclu. Votre secret sera bien gardé charmante
Dame.
Il se rapproche de moi.
‒ Je sens que toi et moi ferions une très bonne équipe. J’aime
les femmes dures de caractère. Au lit elles sont de vraies
tigresses.
‒ Si mon père vient, dis-lui que je suis une grande fille et c’est
à moi de prendre les décisions de ma vie. Je reviendrai
uniquement quand il sera prêt à l’accepter. Viens bébé on part.
Elle part avec son copain qui me fait un dernier clin d’œil. Les
gardes sortent à leur suite. Derrick apparait son arme à la main
quelques secondes après leur départ.
‒ Derrick !
‒ Puisque tu sais tout, je vais te regarder gérer cette merde,
crache-t-il entre ses dents sans me lâcher. Et s’il arrive quoi
que ce soit, je dis bien quoi que ce soit à MA FILLE, Tatiana,
si tu pensais que t’abandonner quand tu es allée en prison était
la pire chose que je pouvais te faire, eh bien je te montrerai
qu’il y a d’autres choses encore pires que je peux te faire.
Demain je vais te donner ta paie. Je veux que tu dégages de
ma maison.
‒ J’ai laissé Xandra s’en aller avec Tiger. Elle est partie vivre
avec lui.
‒ Ce dealer ?
‒ Oui.
‒ Mais pourquoi ? C’est dangereux.
‒ Je le sais mais je sais aussi que c’est le seul moyen pour
qu’elle prenne conscience. Il faut qu’elle le quitte d’elle-même
sinon elle continuera à le fréquenter malgré nos interdictions.
‒ Et s’il lui arrivait quelque chose de grave ? Tu y as pensé ?
‒ Quand tu seras mère tu comprendras que ce rôle implique
aussi de devoir laisser son enfant se cogner contre le mur. Être
parent c’est laisser ses enfants vivre leurs propres expériences,
bonnes ou mauvaises. C’est en cela qu’ils se forgeront.
Alexandra est amoureuse et on le sait tous qu’on ne peut
donner des conseils à une femme amoureuse. Elle en fera
toujours à sa tête.
‒ Tu as raison. Derrick n’est pas de cet avis apparemment.
‒ Oui. Et je dois te l’avouer, j’ai sacrément mal de savoir ma
fille avec ce type. Je sais qu’elle s’est jetée dans la gueule du
loup. Mais que puis-je faire si ce n’est l’assister de loin ? Que
puis-je faire mon Dieu ?
Je me remets à pleurer.
‒ Et Derrick, oh Seigneur, Derrick me déteste pour ce qui s’est
passé il y a Vingt-deux ans. Il m’en veut toujours. Il me croit
coupable J’ai mal qu’il continue de me voir comme une
criminelle. C’est un supplice pour moi. L’homme que j’aime
me déteste pour quelque chose que je n’ai pas fait. Mais il a
raison. Il en avait assez bavé avec moi. Je mérite sa haine.
Mon Dieu je suis une mauvaise personne.
‒ Tu ne l’es pas maman.
‒ Je me suis droguée pendant mes grossesses. J’ai mis la vie
de mes enfants en danger avec mon inconscience. J’ai plus
d’une fois failli les tuer. Et aujourd’hui je laisse ma petite
princesse aller avec un délinquant de la pire espèce. J’ai
échoué entant que mère. Mon Dieu j’ai échoué.
‒ Viens-là !
***MURIMA
‒ Tu es présente ?
‒ Hum ?
Je souffle.
J'éclate de rire.
‒ Murima !
‒ Murima !
‒ Si tu es là pour m’interdire de revenir dans cette maison, tu
perds ton temps. Tant que mes enfants ne m’auront pas connu
et aimé je ne disparaitrai pas de ta maison.
Je tire trois vêtements de mon armoire.
Je ferme ma valise.
‒ Allô !
‒ « Murima, je t’ai trouvé un appartement. Demain tu pourras
y aménager. »
‒ Ça n’en vaut plus la peine. Je reste finalement. Derrick est
revenu à de meilleurs sentiments.
‒ « C’est bien alors. Mais je te garderai quand même
l’appartement au cas où tu en auras besoin un autre jour. »
‒ Merci Clinton. Infiniment.
‒ « Pas de quoi. Douce nuit. »
‒ Bye.
***IMELDA
‒ Allons là-haut !
Dieu que je suis heureuse ! Selon la date qui m’a été donné,
nous l’avons conçu à Hawaï. Purée je suis trop heureuse. J’ai
hâte de l’annoncer à Travon. Je compose son numéro mais je
me ravise avant de lancer l’appel. Je ne vais pas le lui
annoncer ainsi. Je dois lui faire la surprise. Il faut que je pense
à une très belle surprise qui va le laisser sans voix. Mais je ne
peux me retenir de le dire à Murima. Je fonce à la cuisine une
fois à la maison. Elle est affairée sur le four. Il n’y a personne
d’autre dans la cuisine.
‒ Maman ! Maman !
‒ Oh quoi ? Pourquoi tu es autant agitée ?
Je lui prends les deux mains.
‒ Tu as changé de coupe ?
‒ Oui. Ça te plaît ?
‒ Mais bien-sûr. Si je savais que tu serais autant plus belle
avec les cheveux courts je te l’aurais demandé depuis. Tu es à
tomber. Personne ne t’a fait des avances j’espère ?
‒ Pas encore. Merci tu es gentil.
Tout est ok. La chambre avec le matelas est bien décorée. Elle
est illuminée uniquement par les bougies odorantes. Le diner
est bien étalé près du matelas et j’ai pris soin d’emballer les
clichés de l’échographie dans une petite boite que je lui
offrirai comme cadeau. J’ai moi-même enfilé un ensemble de
lingerie à couper le souffle. Je ne me reconnais moi-même
pas. On risque de rajouter ce soir un deuxième bébé. Tout est
prêt, il ne reste plus que Travon.
***TRAVON
Vie de merde.
***IMELDA
‒ Viens là !
‒ Il m’a dit qu’il ne s’était pas protégé. Mon Dieu il lui a fait
l’amour comme il m’en fait à moi. C’est douloureux.
‒ Ce n’est pas pareil. Avec toi il y a de l’amour, de la
tendresse. Avec elle c’était juste une erreur.
‒ Comment vas-tu ?
‒ Va droit au but s’il te plaît.
‒ Ok.
‒ Je sais que c’est difficile pour toi, ça l’est aussi pour moi.
C’est pourquoi nous devons être ensemble. Bébé j’ai besoin de
toi. Cet enfant nous allons l’élever ensemble comme s’il était
le nôtre. Je ne peux pas le renier parce qu’il est mon sang mais
je te promets de mettre une grande distance entre Debby et
moi. Elle ne signifie rien pour moi. C’est toi ma femme, la
femme que j’aime, la seule mère de mes enfants parce que je
sais que nous en aurons d’autres à nous.
‒ Ura mutsingul (Tu ne lui as rien dit) ? Demande Murima
dans le dos de son fils.
Je demeure muette.
***WILLIAM
‒ Votre boisson.
‒ Oui Derrick.
‒ « Pourrait-on déjeuner ensemble ce midi ? »
‒ Toi et moi ?
‒ « Oui. Je t’attends au restaurant en face de la boite. »
‒ Ok.
Je pose ma fourchette.
‒ Entrez.
‒ Monsieur…
Je la bascule sur le lit avant qu’elle ne change d’avis. Mes
doigts se fraient un chemin sous son haut. Ils prennent plaisir à
titiller ses seins. Elle gémit. C’est à m’en rendre fou.
L’entendre gémir me met la tête à l’envers. Je ne peux plus
attendre. Je la déshabille rapidement, je retire ma serviette.
Elle se couvre le visage avec les mains. Pudique à ce que je
vois. J’aime ça. Je retire ses mains.
‒ Bonjour.
‒ A ce soir.
‒ Ok.
Je récupère mon sandwich et je pars avant que quelqu’un ne
nous voit. J’avais prévu passer juste une nuit avec elle mais je
crois que j’ai encore envie de la savourer.
***ALEXANDRA
Il est enfin rentré. Depuis hier nuit qu’il est sorti c’est cet
après-midi qu’il entre. Je quitte la sortie de secours derrière la
fenêtre par laquelle je rentre. Il tient en main un paquet.
Bah c’est mieux que rien. J’espère que c’est quelque chose de
bon parce que ces derniers jours je ne mange que des choses
qui me donnent des indigestions. J’ouvre le paquet et je
soupire. De la salade et du pain. Encore. Je pose le paquet.
‒ Tu ne manges pas ?
‒ J'en ai marre de manger ça. En plus ce n’est pas fait dans les
normes. Aucune vitamine.
‒ Bah toi seul a la solution à notre problème d'argent. Tu peux
facilement en trouver mais tu refuses.
‒ Demander de l’argent à mon père serait lui donner raison.
‒ Mais et tes frères ?
‒ C’est du pareil au même. Ils voudront que je rentre avant de
me donner de l'argent.
‒ Bon débrouille-toi pour nous trouver des sous ou sinon c’est
moi qui te fous dehors. Je ne vais pas vivre avec quelqu’un qui
ne m'est d’aucune utilité. Tu deviens un poids Alex.
Il ouvre enfin.
‒ Euhh bébé, je sais que ce n’était pas prévu mais j’ai besoin
d’être un peu seul avec elle, dit-il à sa copine.
‒ Tu me demandes de m'en aller là ?
‒ Oui mais ne te fâche pas s'il te plaît. J’ai des trucs à régler
avec Xandra.
‒ Non tu sais quoi ? Cette fois je pars et je ne reviens plus. Y
en a marre de tout le temps passer après elle. Bye.
‒ Bébé…
Elle est déjà partie. De mon côté je vide le grand verre d’eau
que je m’étais servie. La porte claque depuis le salon. Samy
continue de me regarder jusqu’à ce que je finisse enfin. Je me
nettoie la bouche et je vais me laisser tomber dans le divan au
salon.
‒ ÇA SUFFIT !!!
‒ Xandra !
‒ Non ne dis rien.
***WILLIAM
‒ Allô !
‒ « Coucou mon amour. Je suis devant chez toi. »
‒ Comment ça ? Tu es déjà revenue de voyage ?
‒ « Oui en matinée. Je n’en pouvais plus d’être loin de toi. »
‒ Ok je descends.
Je raccroche.
Aurelle part non sans que je n’ai vu ses larmes traverser les
barrières de ses pupilles. Pourquoi ça m’affecte tant que ça
qu’elle soit mal ? A la base elle est juste un passe-temps.
Elle se dégage.
Je déglutis.
***PETRA
‒ Je veux que les domestiques portent des uniformes.
‒ Pourquoi ça ?
‒ Bah parce que c’est comme ça dans toutes les maisons. On
doit différencier les maitres des employés.
‒ Nous n’en avons jamais eu besoin alors pourquoi
maintenant ?
‒ Parce que je le veux Derrick. Ce n’est pas normal qu’elles
s’habillent comme si c’étaient elles les patronnes, jusqu’à se
maquiller et tout.
‒ Pourquoi suis-je là ?
‒ Pour empêcher que ton MARI ne recolle les morceaux avec
son ex. il l’aime toujours.
‒ Ça je le sais déjà.
‒ Bien. Ça ne te pose donc pas de problème de les séparer
pour de bon. Sauf si tu veux voir la fortune des WILLAR te
passer sous le nez.
Je le fixe longuement.
‒ Qui donc ?
‒ Tu les verras le moment venu. Tu dois être prête à tout pour
cette mission. Quitte à aller à des extrémités comme toucher
Derrick et les enfants.
‒ Les toucher ?
‒ Comment crois-tu qu’on arrivera à mettre la zizanie entre
Derrick et Murima ? Tu crois que la première fois j’ai juste
réfléchi et tout s’est fait ? C’est la guerre ma douce. Pour
arriver à notre fin ils doivent tous boire de la coupe amère.
‒ On va les tuer ?
‒ S’il n’y a plus d’option oui. Dommage pour toi vu que tu es
amoureuse de Will.
‒ Com… comment ?
‒ Je sais tout chérie. Alors tu marches avec moi ?
‒ Je marche.
‒ Parfait.
‒ Mon amour !
J'ouvre les yeux et elle est là, debout devant le bureau à nous
regarder. Je continue de gémir et de chevaucher mon mari en
la fixant. Elle soutien mon regard. Je lis clairement la jalousie
et la rage sur son visage. Quand Derrick grogne elle serre les
mâchoires. Je la nargue avec un sourire. Elle ressort du bureau
sans faire de bruit. Mon sourire s’agrandit.
***ALEXANDRA
Par la fenêtre je vois de loin Tiger avec une autre fille. Cette
fille est constamment avec lui partout alors que moi il
m'interdit de sortir de la maison. Il lui arrive même de rester
avec elle jusqu’à des heures tardives. Je lui ai fait part de mon
mécontentement mais il fait des histoires. Je l'ai donc bouclé
pour m’éviter des coups. Mon sang ne fait qu'un tour lorsque
je les vois s’embrasser. C’est donc ça ? La sonnerie de mon
portable me fait détourner les yeux. C’est encore Samy. Cette
fois je réponds.
‒ Je… je…
***IMELDA
‒ Bonjour maman.
Elle lève les yeux sur moi et les retourne sur ce qu’elle faisait
sans me répondre. Je me rapproche.
Il me serre dans ses bras. Mais moi j’en veux plus. Mon mari
m’a manqué. Je l’embrasse suavement. Il comprend le
message.
‒ Comment va notre fils ? Me demande-t-il contre mes lèvres.
‒ Il va bien. Encore plus maintenant que tu es là.
***DERRICK
‒ Derrick !
Je sursaute face à Clinton qui est rentré en trombe dans mon
bureau.
‒ Comment va ma fille ?
‒ Elle vient d’arriver et elle est au bloc. Mais son état était
vraiment alarmant lorsqu’elle est arrivée.
‒ Merde ! Docteur faites tout votre possible pour la sauver.
C’est mon unique fille.
‒ Je ferais de mon mieux. Excusez-moi.
« Derrick ! Derrick ! »
Je lève les yeux vers Murima qui court vers moi. Son visage
est inondé de larme. Elle est suivie d’Imelda et de Will qui
pour la première fois depuis des années est vraiment inquiet.
‒ Famille WILLAR.
***MURIMA
Will déglutit.
‒ Non il ne doit pas prendre le volant dans cet état. WILL !!!!
Je cours vers la sortie. Quand j’arrive dehors il est déjà parti.
‒ WILLIAAMMM !!!!!
‒ WIIILLL !!!!!!!
‒ Tu es…
‒ Oui. Je ne suis pas morte mon amour. Je suis là, devant toi.
‒ Où étais-tu tout ce temps ?
‒ Tout ce que je t’avais raconté sur moi, c’est la vérité. J’ai été
éloignée de vous injustement. Je suis allée en prison pour
quelque chose que je n’avais pas fait. Votre père m’a privé de
vous. Mais dès que je suis sortie, je suis tout de suite venue
vous chercher. Lorsque Djénéb m’a dit que vous me croyez
morte j’ai décidé de camper le rôle de gouvernante dans le
seul but de me rapprocher de vous.
‒ Tu es en vie ?
‒ Oui chéri. Ta maman est là. Et crois-moi sur tout ce que j’ai
de cher au monde, c’est-à-dire toi et tes frères, que tu es un
WILLAR. Jamais je n’ai trompé ton père.
‒ Mais les tests ont dit…
‒ Que les tests disent ce qu’ils veulent. C’est moi qui t’ai porté
dans mon sein pendant neuf mois et je te dis que tu es le fils de
Derrick WILLAR. Il y a surement eu une erreur quelque part.
Tu dois être fort. Ton prénom Warisse signifie dans ma langue
le Courage. N’essaie donc plus de te tuer. Je t’ai trouvé et je
ne veux plus te perdre.
***DERRICK
Je reste silencieux.
Elle me regarde sans répondre. Son regard est vide quoi que
ses yeux remplis de larmes. Tout le monde lui parle sans
qu’elle ne puisse répondre.
‒ Docteur que se passe-t-il ? Pourquoi ne parle-t-elle pas ?
‒ Je crois que c’est dû au choc. Sinon la balle n’a rien
endommagé à ses facultés vocales. Elle parlera lorsqu’elle
aura repris plus de force. Puis-je vous parler dehors ?
‒ Oui.
‒ Ils vont bien merci. Sauf que Xandra est hospitalisée ici.
‒ Ah oui j’ai vu son dossier. Elle s’en remettra n’ayez crainte.
C’est dommage que je n’aie pas été celui qui ai mis votre
quatrième enfant au monde. Ma santé se faisait fragile. Alors
c’est une jeune dame ou un homme ?
‒ Nous n’avons eu que trois enfants Docteur FOXX. Vous
devez faire erreur.
Ma mère est assise dans le grand salon avec une valise devant
elle. Pétra est près d’elle.
Elle m’attrape les joues d’une main. Je lève les yeux et quand
nos regards se soudent je me trouble.
‒ Derrick WILLAR.
‒ « Bonsoir Monsieur WILLAR. Ici l’Aéroport d’Heathrow.
Comme vous l’aviez demandé, nous tenons à vous avertir que
votre fils William Warisse WILLAR a pris l’avion pour
Birmingham. »
‒ Ok merci.
‒ Où vas-tu ?
‒ Ramener mon fils. Lâche-moi !
‒ Mais tu ne sais même pas où il se trouve. En plus as-tu tous
tes papiers pour prendre l’avion ? As-tu de l’argent ?
‒ J’irai en car ou en train ou par téléportation mais je refuse de
rester ici à attendre qu’il se décide à revenir.
Elle sort et claque encore la porte. Je grince à cause de la
douleur au crâne que cause ce bruit. Je sens que cette femme
va m’obliger à faire quelque chose de stupide.
‒ Fais chier !
Je la rattrape de force.
*Mona
*LYS
Nous sommes en pleine ville de Birmingham à la recherche de
Will. La localisation de son portable nous conduit vers un bar.
Lorsqu’il a commencé à découcher de la maison fréquemment,
j’ai fait activer dans son portable un GPS qui me permettrait
de le suivre de près. Mais ces derniers mois je ne m’y suis plus
intéressé. J’avais aussi demandé à mes connaissances dans les
Aéroports de m’avertir lorsqu’il sortait du pays ou de la ville.
‒ Je veux juste rentrer parler avec mon fils, lui dit-elle avec
insistance.
‒ Désolé Madame vous ne pouvez entrer.
‒ Vous voulez m’empêcher de voir mon fils c’est ça ?
‒ J’ai juste des instructions à respecter.
‒ Non mais c’est n’importe quoi.
‒ Hé tu ne la touches pas !
‒ Maman ?
‒ Oui ta maman. Lève-toi !
Elle le relève par les colles. L’une des putes s’interpose. Elle
retire la main de Murima.
‒ Hé lâchez-le !
Murima lui assène une gifle qui la fait tomber dans le divan.
***MURIMA
‒ Quel bébé ?
‒ Elle est morte trois jours après sa naissance. Elle n’était pas
dans de bonnes conditions. Tu as laissé mon bébé mourir.
C’est à partir de ce jour que j’ai commencé à te haïr à mon
tour. Jamais je ne te le pardonnerais.
‒ Tu me demandes de te croire lorsque tu me dis que tu étais
innocente mais tu refuses de me croire lorsque je te dis que je
ne savais pas pour la grossesse.
‒ Elle avait tes yeux, comme tous les autres. Elle était si belle.
J’ai failli mourir quand elle est morte. Je m’étais tranché les
veines afin de mettre fin à toutes ces souffrances.
Malheureusement, ou heureusement, j’ai été sauvé de justesse.
Ma gorge se noue.
Il glisse ses mains sur mes joues. Ses yeux laissent filtrer une
émotion fugace. Son regard est plein de douceur mais surtout
de regret.
‒ Derrick !
‒ Chuuttt !!! Oublions tout ce qui nous éloigne cette nuit.
Oublions tout.
‒ Je t'aime Murimami.
‒ Je t'aime Ricky.
Mes ongles s’enfoncent dans sa chair. C’est plus fort que moi.
Je n'avais pas prévu qu'une telle chose arrive. Je n'aurais
d’ailleurs jamais cru cela possible. Je sais que tout nous
sépare. Nous ne pouvons plus être ensemble parce que
beaucoup de chose ont changé. Mais cette nuit, je veux juste
un peu de tendresse dans ma vie. Un peu d'amour, un peu de
calme avant une autre tempête. Je veux un peu du seul homme
que j'ai jamais aimé avant qu'une autre le prenne à jamais. Je
veux tout oublier de la souffrance que j’ai vécu avant que le
jour ne se lève et que tout ne me revienne à la figure.
17
***PETRA
Il pose des baisers dans mon cou. Sa main descend sur mon
fessier qu’il presse.
‒ Oh !
‒ C’est ça gémis ma belle.
***DERRICK
‒ Ok à plus fiston.
‒ « A plus papa. »
Il regarde sa mère.
‒ Accepte s’il te plaît chéri, lui dit-elle. Tu ne peux pas
continuer à être loin de ton père.
‒ Pourquoi veux-tu que je lui pardonne après tout le mal qu’il
t’a fait ?
‒ Parce que notre famille a besoin d’être unie. Nourrir la
haine, tout ça, ça ne nous mène à rien. Regarde la famille,
c’est de cette famille que tu as toujours rêvé ? Toi et Travon
qui était ton meilleur ami, vous êtes distants. Tout ça à cause
des disputes incessantes. Je veux que tous mes enfants soient
inséparables.
‒ Je t’aime fiston.
‒ Je t’aime aussi papa.
Il sourit.
‒ A propos, je dois participer à une exposition. C’est au fait ça
la raison principale de ma venue ici mais j’ai voulu encore
rester longtemps histoire d’être loin.
‒ Ok on viendra y assister. Je veux voir tes œuvres.
‒ Ça marche. Mais je dois y aller maintenant pour m’installer.
Je vous ferai signe quand tout sera prêt.
‒ Bien.
Il sort du lit, part s’accroupir devant sa mère qui n’a pas bougé
de sa place.
***IMELDA
Je le laisse se vêtir.
‒ Travon est mon petit fils et j’ai des droits de décision dans sa
vie, hausse-t-elle le ton.
‒ Et il est mon mari donc je suis plus habilitée à prendre des
décisions pour lui, lui répondé-je sur le même ton. Assez
bavardé, (à l'autre) sors de cette maison immédiatement.
‒ Vous n’êtes pas celle qui m'a invité, me lance-t-elle avec
défi.
***MURIMA
Je prends sur moi ses propos qui me font mal au plus profond
de moi. Mais je sais qu’elle a mal.
‒ Regarde !
‒ Mon alliance !
‒ Derrick !
Il s’exécute.
‒ Je t’aime Murima.
Je me tourne vers lui.
***ALEXANDRA
J’ai gâché ma vie. Elle n’a plus de sens. Déjà à Vingt-deux ans
je n’ai plus la possibilité de faire des enfants. Je rêvais d’en
avoir assez pourtant. J’ai toujours rêvé d’une grande famille.
Cinq à six enfants avec l’homme de ma vie. J’ai cru un
moment que ça serait avec Tiger, mais je me suis bien leurrée.
Je le déteste aujourd’hui autant que je l’ai aimé. J’ai bêtement
cru qu’il m’aimait pourtant lui il était prêt à me buter aussi
facilement. Il n’a pas hésité un seul instant à me malmener.
Comment j’ai pu tout ce temps accepter ses coups ? On
m’avait prévenu pourtant. Quelle belle conne j’ai fait !
‒ Xandra !
‒ Je te laisse réfléchir.
‒ Coucou ma princesse.
‒ Ça va toi ?
‒ Oui.
‒ Tu sais qu’il fait beau dehors ? Ça fait trois jours que tu es
enfermée.
‒ Pas envie de sortir.
‒ Bah moi j’ai envie de faire un tour dans le jardin avec ma
Xandrella.
***WILLIAM
‒ Aurelle !
‒ Monsieur s'il vous plaît j’ai du boulot. Je dois faire le service
pour le dîner.
Je l’embrasse de nouveau.
‒ Je peux savoir ce qui se passe ici ?
Nous tournons nos têtes vers mon père qui doit maintenant
trancher. Je suis confiant. Avec ma mère dans les parages il
n’aura pas le courage de me laisser quitter la maison.
***DERRICK
‒ Rima ! L’appelé-je.
Elle relève vivement la tête.
‒ Derrick !
‒ Chut ! Tu t’occupes de tout le monde mais tu t’oublies, lui
fais-je remarquer en la conduisant à sa chambre.
‒ Je vais bien.
‒ La dernière fois que tu m’as dit ça, tu as fini hospitalisé à la
clinique.
‒ En même temps ce n’était pas ma faute. Tu ne me laissais
pas respirer. Ni le jour ni la nuit.
‒ Normal. Je voulais profiter de chaque seconde avec ma
précieuse femme.
‒ C’est ça, sourit-elle.
Je l’incite à s’allonger.
‒ Tu exagère Derrick.
‒ Je veux te voir en forme. Si tu es malade tu n’auras plus ta
grande gueule des Gabonais.
‒ Merci !
‒ Maintenant tu vas prendre deux jours pour mieux reprendre.
‒ Non ! Je ne vais pas rester à ne rien faire pendant deux jours.
‒ Pourquoi dis-tu ça ?
‒ Parce que pour la première fois, elle et moi avions
véritablement parlé de ce qui s’était passé. Elle m’a raconté la
scène qui s’était déroulée et conclusion, elle s’était faite
piégée.
‒ Je te l’avais déjà dit ça. Mais j’aimerais quand même savoir
pourquoi tu crois maintenant en son innocence ?
‒ Parce que je l’ai lu dans ses yeux. Elle m’a même dit qu’elle
avait été enceinte de notre quatrième enfant qui n’a
malheureusement pas survécu.
‒ Vraiment ?
‒ Ouais. Et le Docteur FOXX l’a confirmé. Tu n’en savais
rien ? Vu que c’était toi qui étais à son chevet ?
‒ Bien-sûr que non. Si je l’avais su c’est sûr que je te l’aurais
dit. Mais c’est… waho ! Elle a dû grave souffrir.
‒ Je ne te le fais pas dire. Et tu sais quoi ?
‒ Depuis que je sais tout ça, j’ai envie de tout envoyer bouler
pour me remarier avec elle.
‒ Par tout, tu entends Pétra ?
‒ Oui. Je veux divorcer.
‒ Ouais !
Il se met à sourire.
‒ Mais t’es un putain d’enfoiré toi, me taquine-t-il.
Je souris.
***PETRA
Elle obéit.
‒ Laisse-nous Djénéb !
‒ Oui Madame.
Elle recule.
Elle renifle.
‒ Oh William !!!!
‒ Bonjour Madame.
‒ Bonjour. J’ai une mission à te confier. Si tu la réussis, je te
donne 1000 Livres.
‒ 1000 quoi ? Oh oui Madame, je ferais tout ce que vous
voudrez.
‒ Bien !
Il soupire.
‒ Tu es ma femme.
‒ Dans ce cas renvoie cette fille.
***WILLIAM
‒ Elle m'a menacé avec des mots blessants. Elle m'a traité de
sale négresse. Tout ça à cause de toi.
Elle se reprend.
‒ Je ne veux plus jamais avoir affaire à toi. Je veux que tu
disparaisses de ma vie. William WILLAR je te déteste. Tu
m'entends ? Ça ne m’étonnerait même pas que ce soit Mme
Pétra qui m'ait piégé uniquement dans le but de me faire
renvoyer. Je n’ai jamais rien volé de toute ma vie. Rien.
Maintenant s'il te plaît va-t-en.
‒ Aurelle attend !
Elle entre et ferme la porte. Ses paroles m'ont fait l'effet d’une
douche froide. Je ne voulais pas qu'il lui arrive toutes ces
choses. Je ne voulais en aucun cas être source de malheur dans
sa vie. Ce qui avait juste commencé en plaisir a fini en
catastrophe. Mais j’ai surtout retenu une chose. Pétra qui
l’avait menacé. Mais surtout qu’il y a de forte possibilité que
ce soit elle derrière ce prétendu vol. La colère monte d'un cran.
Je remonte dans ma voiture et fonce à la maison.
‒ Maman !
‒ Après tout ce que j’ai fait pour te réconcilier d’avec ton père,
tu trouves encore l’audace de baiser sa femme ?
‒ Maman ce n’est pas ce que tu crois…
***MURIMA
‒ Où vas-tu ?
‒ Lui régler son compte à cette mégère.
‒ Murima ?
‒ Maman arrête !!
Il essaie de me toucher.
‒ TATIANA ÇA SUFFIT !
‒ Derrick !
‒ Sors !
‒ Coucou toi !
‒ « Hey ma belle ! Comment te portes-tu »
‒ Je vais bien merci. Tu rentres quand ?
‒ « Oulaa je te manque autant que ça ? »
‒ On peut dire ça, avoué-je en souriant.
***ALEXANDRA
‒ SAMY !!!
***PETRA
Il se rapproche de moi.
‒ Oui !
‒ « Où es-tu ? Tu as quitté la maison depuis ce matin. »
‒ J’avais besoin d’être loin de cette maison où je me fais
humilier à longueur de journée.
‒ « J’étais prêt à la faire partir mais tu as refusé. »
‒ Parce que ça ne changera absolument rien. Le problème est
que tu ne me donnes pas ma place Derrick. Tu me contredis
toujours et les autres ont fini par ne plus me respecter. J’en ai
marre.
« C’est fait. »
Je souris. J’entends des éclats de voix en bas. Je me décide
d’aller voir. Quand je descends à l’étage des enfants je vois
tout le monde attroupé devant la chambre de Travon. Derrick
et Will luttent avec ce dernier pour l’empêcher de rentrer dans
la chambre. Il pleure comme un bébé.
Et une de moins.
21
***PETRA
‒ Que se passe-t-il ? J’ai cru entendre des coups feu dans mon
sommeil.
‒ Mais… si toi tu es ici… qui est… qui est couché dans votre
lit… baignant dans son sang ? Demandé-je en bagayant.
‒ C’est Debby !
***TRAVON
Je m’attrape la tête. Je suis soulagé mais en même temps
navré. Mon Dieu pourquoi a-t-il fallut qu’elle s’incruste dans
ma chambre conjugale ?
Je regarde ma femme.
***IMELDA
J’avais prévu faire une à deux semaines chez mes parents mais
finalement j’en ai fait quatre. Je suis tombée malade le
lendemain de mon arrivée et j’ai même passé toute une
semaine sous perfusion dans ma chambre. Je manque de sang,
de vitamine, de presque tout ce qui est nécessaire pour le bon
développement du bébé. J’avais grand besoin de repos entre
ma boite qui va bon train et toutes ces disputes qu’il y a chez
les WILLAR. Je vais maintenant mieux même si je suis tout le
temps épuisée. Travon passe presque toutes ces journées près
de moi et me rapporte à chaque fois des choses soit à manger
soit de petits cadeaux. Il doit être là ce soir après réunion
importante avec des associés. J’ai hâte de le voir mais surtout
qu’il me fasse l’amour. Depuis que je suis ici nous n’avons
rien fait.
‒ TA GUEULE !!!
‒ Maman non !
Elle retire son foulard qu’elle avait sur la tête et l’attache sur
ses reins. Elle retire ensuite ses talons qu’elle jette n’importe
où. Murima essaie de la calmer lorsqu’une autre femme sortie
de nulle part lui lance une bouteille à la figure. Bon je crois
que cette fois c’est mort. La seule personne capable de calmer
ma mère a changé l’expression de son visage. La gifle de
Murima contre son agresseuse ne se fait pas attendre. Travon
est partagé entre sa mère et sa belle-mère. Les officiers
viennent lui prêter main forte. Je regarde tout ce qui se passe
et je ne peux que pleurer. M. Derrick arrive à son tour
accompagné de Will. Les deux hommes attrapent Murima et
l’éloignent. Les policiers remettent de l’ordre et je peux enfin
avancer. Seulement ma mère court se placer devant l’entrée.
***MURIMA
Elle sourit.
Elle rejoint son mari qui ne cesse de passer des appels depuis
son arrivée. Clinton s’approche de moi.
***DANS L’OMBRE
***TRAVON
Je souris.
‒ T’as raison.
***WILLIAM
‒ Quelque chose me dit que cet ange c’est toi, déduit ma mère
en me fixant.
‒ Ouais.
‒ Comment tu as fait ?
‒ Je suis passé par sa tante qui m’a dit tout ce que je devais
savoir. J’ai contacté directement l’hôpital pour régler.
‒ Dois-je comprendre par-là que tu es amoureux d’Aurelle ?
Parce que je ne vois pas pourquoi d’autre tu aurais fait ça.
‒ Aurelle…
‒ Que me veux-tu Will ? Ça ne te suffit pas que je me sois
faite renvoyer ?
‒ Jusqu’à quand vas-tu continuer à m’en vouloir pour ce qui
s’est passé entre nous ?
‒ Il ne s’est rien passé justement. Tu as profité de ma faiblesse
pour te foutre de moi. Mais tu ne m’auras plus.
‒ Il est vrai que mes intentions au début étaient malsaines mais
maintenant c’est différent.
‒ En quoi ?
‒ En le fait que… je suis tombé amoureux de toi.
Son regard se trouble. Il devient subitement tendre. Je me
rapproche d’elle.
‒ Will ça va ? S’inquiète-t-il ?
‒ Oui. Je… crois.
‒ Will ?
Oh non pas encore elle. Je lui donne dos mais cette garce
m’enlace de ses bras. Elle glisse ses mains sous mon
débardeur.
‒ Pétra arrête !
‒ Tu m’as l’air tout excité. Et si on s’éclipsait pour faire les
fous.
‒ Arrête !
Elle rapproche ses lèvres des miennes alors que je suis encore
sous le choc.
Elle revient vers moi. Quand elle pose ses mains sur moi je
vois rouge. Je lui administre une violente gifle qui la propulse
au sol avec un cri de douleur. Je la relève par les cheveux et la
balance n’importe où. Elle se prend un vase en pleine figure.
Elle se déchire au front.
***MURIMA
Je ris.
‒ DERRICK !!!!
Il pleure.
Il s’étouffe.
‒ Ça va bébé ?
‒ Oui maman.
Will me regarde.
‒ Ne le touchez pas.
‒ Madame faites attention à ce que vous faites. Nous pourrions
aussi vous embarquer ;
‒ Oui allez-y !
‒ Murima attend !
‒ Clinton non.
‒ Je vais avec toi. Je ne veux pas te laisser seule.
‒ Ok.
Sur le trajet je ne cesse de me triturer les doigts. Mais je me
pose surtout plein de questions. Comment cette drogue a pu
arriver dans la chambre de Will ? Je lui fais confiance donc je
crois qu'elle ne lui appartient pas. Ces événements ressemblent
trop à ce que j’ai vécu. D'abord j’ai été droguée, ensuite de la
drogue a été retrouvée au-dessus de ma penderie et j’ai fini en
tôle pour des crimes que je n’ai pas commis. L’histoire ne peut
pas se répéter diantre. Et si… et si cette personne qui m’avait
piégé dans le passé avait refait surface ? Tous ces événements
seraient-elles l’œuvre d'une personne ?
Je reste silencieuse.
‒ « Quoi ? »
‒ Dis-moi que tu n'as pas osé demander qu'on enferme ton fils.
‒ « Tu veux que je répète l'ordre devant toi ? »
‒ NON MAIS TU ES MALADE ??? ON PARLE D'UN
GOSSE DE VINGT-CINQ ANS BON SANG !!!
‒ « Un gosse de vingt-cinq ans qui consomme de la drogue et
qui tente de violer la femme de son père. Un séjour en prison
lui remettra les neurones en place. Nous l'avons assez caressé
dans le sens du poil. C’est terminé maintenant. »
‒ Lâche-moi Clinton !
Je me nettoie le visage.
‒ Il m'a fait l’amour toute cette nuit-là. Il m'a dit des choses
que je suis sûre que jamais il ne t'a dites. Comment arrives-tu
à coucher avec un homme qui a le nom de son ex-femme
tatoué sur la poitrine ? Tu bouffes juste mes restes ma cocotte.
Je me dégage.
***DERRICK
‒ Les enfants…
‒ C’est vrai tout ce qu’elle a dit papa ? Entame Travon.
Je m’assieds.
‒ Fiston…
‒ Donc tout ce temps, elle était là, près de nous et tu ne nous
as rien dit.
‒ J’ai… j’ai déconné mais je…
‒ Garde tes explications.
‒ Derrick !!
Je démarre et je conduis.
‒ C’est fait.
‒ « Ensuite, nous voulons cinq millions que vous allez déposer
ce soir-même à l’adresse que je vous enverrais. Et enfin, si
vous informez la police, vous pourrez dire adieu à votre toxico
de fils. »
‒ Quoi encore ?
‒ « Will a été enlevé. »
‒ Quoi ? Hurlé-je en me levant. Comment ça ? Il n’était pas en
prison ?
‒ « Quelqu’un l’a fait libérer en mon nom et j’ai reçu un appel
tout à l’heure du ravisseur. »
‒ Mais comment est-ce possible ? Que veut-il ?
‒ « Cinq millions. »
‒ Mais donne-leur diantre. D’ailleurs dis-moi où tu es que je te
rejoigne.
‒ « Pas loin du bureau. »
‒ J’arrive.
‒ Arrête ! Me chuchote-t-il.
Encore un silence.
‒ « Vous avez la preuve qu’il va bien. Déposez l’argent et je
vous dirai où le récupérer. »
‒ Oh my God Will !
‒ Allons, on rentre.
‒ Quoi ? Paniqué-je.
‒ Je crois que je suis touché.
‒ Où ?
‒ Maman !
‒ Je suis là bébé, le rassuré-je en pleurant. Je n’irai nulle part.
Tiens bon !
‒ Madame vous ne pouvez pas enter, me dit l’un des
infirmiers lorsque nous arrivons devant la salle d’opération.
‒ Mais je dois rester près de lui. Je ne veux pas le laisser.
‒ C’est la règle Madame.
‒ Mais…
Derrick me retient.
‒ Murima !
‒ Ne me touche pas j’ai dit.
‒ Tu es blessée.
‒ C’est le sang de Will.
‒ Non tu es blessée au bras.
‒ Tu devrais te nettoyer.
***DERRICK
‒ Allô frangin !
‒ « Enfin tu fais signe de vie. Je n’ai cessé de te chercher
partout. »
‒ Will avait été enlevé et…
‒ « Quoi ? Comment ça ? »
‒ Non ne t’inquiète pas. Tout va bien. Enfin je l’espère.
Comment ça va là-bas ?
‒ « Je viens de déposer Pétra à la maison. Mais elle a besoin
de toi dans cette épreuve parce qu’elle a perdu le bébé. Je te
conseille de laisser ça passer avant de parler des problèmes. »
‒ On verra bien. Je te laisse.
‒ Tiens enfile-la.
‒ Famille WILLAR ?
‒ Oui, disons-nous ensemble.
‒ Vous êtes les parents ?
‒ Oui, répondons-nous encore ensemble.
‒ Bien. Votre fils va bien. Il y a eu plus de peur que de mal. La
balle était ressortie donc il n’y avait d’opération à faire. Il doit
juste ménager son épaule pour qu’elle guérisse vite.
‒ Ouf Merci Seigneur ! Souffle Murima. On peut le voir ?
‒ Oui. Suivez-moi !
*Mona
*LYS
***PETRA
‒ Cette femme qui est ta mère n’est rien qu’une plaie pour
cette famille. C’est pour te mettre en garde que je t’ai
convoqué ce matin. Tu dois faire attention à elle. Cette femme
n’a jamais aimé votre père, ni même vous. Si tu savais le
nombre de chose qu’elle a faite lorsque vous étiez gosses.
C’est sa faute à elle si William se drogue. Elle lui en donnait.
Elle trompait aussi sans cesse votre père, même jusque dans
leur lit conjugal. C’est pour son amant qu’elle est allée en
prison parce qu’ils dealaient ensemble et ont même abattu un
agent de police. Aujourd’hui encore elle crée des problèmes à
cette famille. Par sa faute, Pétra a perdu l’enfant qu’elle
portait. Ton petit frère. Ce n’est pas tout, elle a inventé toute
une histoire à dormir debout et là ton père a foutu Pétra à la
porte. Tu te rends compte des dégâts qu’elle occasionne.
N’oublie pas aussi tout ce qu’elle t’a fait subir.
‒ Je t’écoute donc.
***TRAVON
‒ Tu as besoin de moi ?
‒ Oui. J’ai besoin de signature et avis sur certains dossiers.
‒ Oui ma puce.
‒ « Je viens d’apprendre un truc mais tout est rentré dans
l’ordre. »
‒ De quoi s’agit-il ?
‒ « Will se serait fait kidnapper hier et il y a eu une fusillade
contre lui et vos parents après qu’ils l’aient récupéré. Mais
tout va bien. Enfin, Will a été blessé à l’épaule et Murima
blessée légèrement. »
‒ Je n’en savais rien. Tu peux m’envoyer l’adresse de l’appart
où vit Will ? Je passerai le voir tout à l’heure.
‒ « Ok. »
‒ Ok. Mais sache que je t'aime plus que tout. Je vous aime
tous les trois. Vous avez été ma raison de rester en vie lorsque
j’étais en prison. C’est pour vous que je suis là.
‒ Salut ma chérie !
‒ Bonsoir ma tante. Je suis contente de te voir ici.
‒ Il est là Derrick ?
‒ Oui. Dans son appartement. Il n'est pas descendu depuis une
semaine.
‒ Est-ce qu’il prend soin de lui ? Se nourrit-il ?
‒ Des jours oui, d'autres non. Aujourd’hui il n'a rien mangé de
la journée. Pour le dîner aussi il n’a rien voulu. Je n’ai donc
rien fait puisque Xandra s’apprête à sortir. Par contre, il boit
beaucoup.
‒ D’accord. Je vais lui préparer quelque chose. Tu prends ta
soirée. Je m’occupe de tout.
‒ Je vais d’abord t'aider.
‒ C’est comme tu veux.
‒ Salut ma chérie !
Il me fixe.
‒ Je mange si tu manges avec moi.
‒ Je savais que tu me dirais ça. Allez viens t’asseoir.
***DERRICK
‒ Comment va ma mère ?
‒ Il y a eu plus de peur que de mal. Elle a une blessure à la tête
et une jambe fracturée.
‒ C’est ce que vous appelez plus de peur que de mal ?
‒ Ça aurait pu être pire. Elle aurait pu avoir un traumatisme
crânien, une perte de mémoire, les côtes brisées et que sais-je
encore. C’est une chance qu'elle s'en sorte avec juste deux
lésions. Alors, elle gardera sa jambe dans un plâtre durant un
mois. Pour sa tête, nous lui avons mis un pansement. Elle doit
aussi suivre un traitement pour faciliter son rétablissement.
‒ Merci Docteur, dis-je. Pourrait-ton la voir ?
‒ Vous allez devoir patienter qu'elle se réveille.
***MURIMA
‒ Ça va ? Questionne Derrick.
‒ Oui merci !
*Mona
*LYS
Je n’en peux plus de Will qui est devenu une véritable plaie.
Ce gosse n’arrête pas de me traiter comme son enfant depuis
que je suis rentrée de la clinique. Il vient chaque deux minutes
vérifier si je respire encore. Je ne cesse de lui dire que c’est
mon pied qui est dans un plâtre et non mon cœur mais c’est
comme si je prêchais dans le désert. Un autre aussi qui ne me
lâche pas, Clinton. Ces derniers jours j’ai découvert en lui un
homme vraiment charmant. Il est à mes petits soins. C’est
même lui qui me fait à manger depuis ma sortie malgré la
présence d’Aurelle que Derrick a réembauché pour moi. Il
passe presque toutes ses journées ici avec moi. Il m’empêche
de m’ennuyer. Je dois le reconnaitre que j’aime beaucoup sa
compagnie au point où je m’ennuie lorsqu’il rentre chez lui.
Je lève les yeux au ciel. Will rentre à son tour s’assurer que
tout va bien. Ils parlent de moi comme si je n’étais pas
présente avant que Will ne nous laisse de nouveau seuls.
‒ Je crois que je vais rentrer. Je dois traiter un dossier
important pour demain.
‒ D’accord. Encore merci d’être là pour moi Clinton.
‒ C’est tout à fait normal, dit-il en me caressant la main. Tu es
une femme qui mérite toute l’attention du monde. J’en ferais
toujours plus pour toi.
‒ Derrick…
‒ Je sais que tu es appelée à refaire ta vie Rima. Tu es encore
une très belle femme et je vois comment les hommes te
regardent. Mais j’aimerais que tu n’oublies pas que je t’aime
et que ce que je désire maintenant plus que tout au monde
c’est de t’avoir de nouveau à mes côtés. J’ai besoin de ma
femme, de la mère de mes enfants.
Je lève un sourcil.
‒ Oui William.
‒ Tu veux encore quelque chose à manger ?
‒ William sort de ma chambre. Tu recommences avec tes
bêtises.
‒ Mais…
‒ J’ai dit dégage, dis-je en le poussant.
Il sort en rigolant. Je me détends dans mon lit. Les propos de
Will me font réfléchir. Il est vrai que j’ai énormément souffert
pour avoir choisi Derrick comme amour. Ma vie n’a pas été de
tout repos mais tout ce que j’ai vécu ne m’empêche pas pour
autant de l’aimer. Il y a aussi Clinton qui est un homme
vraiment parfait. Lui non plus ne me laisse pas indifférente.
J’aime être avec lui, discuter avec lui. J’ai l’impression que
rien ne pourra m’atteindre lorsqu’il est près de moi. J’ai bien
envie d’essayer avec lui. Je sais déjà que je serais heureuse à
ses côtés. Il me sera vraiment difficile de faire un choix entre
les deux.
‒ C’est moi !
Il avance lentement.
‒ Je n’ai jamais cessé de penser à toi mon bébé, lui dis-je sans
le relâcher et en pleurant de plus belle. Penser à vous m’a
donné la force de résister à tout. Je t’aime tellement.
‒ Je t’aime maman. Tu m’as tellement manqué.
***WILLIAM
Je l’oblige à se retourner.
‒ Je t’ai déjà dit qu’il n’y en avait plus. Il n’y a que toi qui
compte maintenant.
‒ J’étais juste inquiète pour toi en tant que le fils d’une femme
que j’admire beaucoup et non comme tu le penses.
‒ Dans ce cas regarde-moi et dis-moi que tu n’as plus de
sentiment pour moi. Même pas un tout petit peu.
Elle continue de toucher à tout. Je la retourne de nouveau.
‒ Je ne veux t’obliger à…
‒ Ferme-la Will et fais-moi l’amour.
***DJENEB
Je vais finir par craquer. Je ne peux plus continuer à vivre dans
cette culpabilité qui me ronge depuis plus de vingt-ans. Il faut
que j’arrête au risque de mourir. J’en ai marre de voir cette
famille souffrir. Je ne veux plus en être la cause. Je dois tout
arrêter. Je n’aurais jamais dû commencer ce jeu. J’étais jeune
et naïve. J’étais en manque d’amour alors voir la manière dont
Derrick se préoccupait de moi comme si j’étais un membre de
sa famille m’a fait tomber amoureuse de lui. Jamais aucun
homme ne m’avait traité avec autant de tendresse.
Je lâche un sanglot.
***WILLIAM
‒ Will !
Je soupire.
‒ Comment oses-tu ?
Elle essaie de la taper mais je m’interpose.
‒ J’ai changé. Pour toi, j’ai changé. Parce que je ne veux que
toi dans ma vie. Je t’aime et crois-moi ça ne m’était jamais
arrivé auparavant. Je suis un homme plus stable maintenant
que j’ai fait la paix avec mon père et que j’ai retrouvé ma
mère. Alors je veux être un homme complet avec la femme
que j’aime.
‒ Viens voir.
‒ Will… c’est…
‒ Toi ! J’ai pris une photo de toi endormie et j’ai commencé à
peindre.
‒ C’est magnifique !
‒ Comme toi. Je t’ai choisi parmi toutes, déclaré-je en me
rapprochant d’elle. Ça a commencé par juste une partie de
sexe mais tu as su toucher mon cœur. Ne me quitte pas pour
cette femme qui n’en vaut pas la peine. S’il te plaît !
Se hissant sur la pointe de ses pieds, elle pose ses lèvres sur
les miennes. Je la relève et contre le mur je lui fais l’amour
avant que nous n’allions terminer dans ma chambre.
***ALEXANDRA
Ils ont tous raison. J’ai tant rêvé d’avoir une mère mais
maintenant, je ne sais plus. Je suis tirée entre ce que dit ma
grand-mère et mon souhait de donner une chance à Murima.
Voyant que je devenais triste, il me prend dans ses bras.
‒ Salut !
‒ « Mon Dieu Alexandra, dis-moi que ce n’est pas toi sur les
images qui circulent ? »
‒ Quelles images ?
‒ « Il y a trois sextapes de toi qui circulent sur Instagram et
Snapchat. Tes comptes y sont identifiés. »
‒ Sextapes ? Je n’en ai…
Mon cœur fait une ambardée. Non. Tiger n’a pas osé publier
nos vidéos et les nudes que je lui envoyais quand nous sortions
ensemble ? Je raccroche et me rends immédiatement sur mes
différents comptes. Je n’avais même pas fait attention aux
notifications que j’avais reçu. Je manque de m’évanouir
lorsque je constate que je fais la une des médias. Tous mes
nudes, les sextapes, les vidéos de moi me masturbant que
j’avais envoyé à Tiger, tout est sur les plates-formes. Des
millions de personnes l’ont déjà vu. Les commentaires
pleuvent de partout, principalement ceux de la gente
masculine qui sont carrément déplacés. Ils se rient tous de
moi. Même ceux qui me connaissent ne s’en privent pas. Je
suis certaine qu’ils ont déjà tout téléchargé sur leur portable.
Il s’approche de moi.
‒ Vas-y donc.
Je pleure, tout mon corps est pris de tremblement. Plus il
avance, plus je recule. En un clin d’œil il m’arrache l’arme et
me projette dans le divan.
‒ Viens-là pétasse !
‒ Tiger arrête !
Murima ?
‒ Tiger, je sais que Xandra est ici. Ouvre-moi cette porte avant
que je ne la défonce.
‒ Josky ?
‒ Oui c’est le surnom de son père qui est aussi dealer de
drogue, continue-t-elle de m’expliquer comme si ça allait nous
aider.
‒ Non ! Non pas ça !
‒ Tu… tu le connais ?
‒ Dégage Xandra !
‒ Maman !
‒ Dégage j’ai dit !
***ALEXANDRA
‒ Oh non ne pleure pas. Ton père m’a dit qu’ils avaient réussi
à faire disparaitre les vidéos et photos. Tout va s’arranger.
‒ Tu vois hein que j’avais raison à son sujet. Elle n’est rien
d’autre qu’une criminelle. On aurait pu régler cette histoire
autrement mais cette femme ne pouvait s’empêcher de mettre
encore notre nom dans la boue. Tu comprends pourquoi je dis
de t’éloigner d’elle ? Si la police ne l’avait pas prise la main
dans le sac, tout pouvait te tomber dessus. Elle est un démon
cette…
‒ MAMIE ÇA SUFFIT !!! Hurlé-je en lui refaisant face. Je ne
veux plus t’entendre dire du mal d’elle. Ça suffit comme ça.
‒ Oh ! Elle t’a aussi amadoué ? Mon Dieu ma chérie. Cette
Africaine t’a ensorcelée.
‒ Cette Africaine comme tu dis est ma mère, répondé-je en
laissant mes larmes couler à flot. C’est cette toxico qui m’a
mise au monde. C’EST CETTE SORCIERE QUI EST EN CE
MOMENT EN PRISON A MA PLACE.
‒ Quoi ?
‒ C’est moi qui ai tué Tiger. Je lui ai tiré dessus et elle, elle a
décidé de porter le chapeau à ma place parce que je suis sa
fille. Tu m’entends ? Je suis son bébé. Elle va croupir en
prison par ma faute. Je suis une meurtrière.
‒ Chuttt la ferme ! M’ordonne-t-elle en fermant ma bouche de
sa main. Que personne ne t’entende dire ça. Tu veux aller en
prison ?
‒ Mais je ne veux pas qu’elle y aille à ma place. Elle ne le
mérite pas.
‒ Mais elle est habituée à la prison. Si elle veut aller en prison
à ta place laisse-la donc y aller. Tu es trop jeune pour finir
dans ce taudis. Tu la fermes ok ?
***DERRICK
‒ Comment vas-tu ?
‒ Comme une femme qui va retourner en prison.
‒ Que s’est-il passé ?
‒ Je suis allée chez ce fils de pute et je l’ai buté.
‒ Tu n’as jamais tué qui que ce soit.
‒ Pour mes enfants je ferais n’importe quoi.
‒ Quitte à endosser un meurtre qu’ils ont commis ?
‒ Je ne sais pas encore lequel des trois l’a fait mais je sais que
ce n’est pas toi.
‒ Et qu’est-ce qui te fait croire ça ?
‒ C’est quoi le code de mon coffre-fort ?
‒ C’est quoi le rapport ?
‒ Réponds juste.
‒ Derrick !
‒ C’est quoi le code Murima ?
‒ Comment te sens-tu ?
‒ Mal Derrick. Tu m’as fait mal en laissant ma fille partir en
prison.
‒ Je te demande pardon. J’ai aussi mal mais tu sais, nous
avons plus de chance de nous en sortir avec Xandra qu’avec
toi. Vu les antécédents de Tiger et ce qu’il lui avait déjà fait je
pense qu’elle s’en tirera avec moins de peine. Alors que toi, tu
aurais pris perpète.
Elle sait que j’ai raison alors elle ne dit plus rien. L’expression
de son visage devient plus détendue. Je lui prends la main.
Elle sourit.
‒ Mais tu n’es pas encore divorcé.
‒ Ce n’est pas un problème. Elle et moi étions mariés sous un
contrat qu’elle a brisé, je peux donc faire annuler notre
mariage. Dis oui s’il te plaît. Je meurs d’envie de me réveiller
à tes côtés chaque matin. J’ai besoin de ma femme.
‒ Oui ?
‒ « Monsieur, il y a un gros souci. » M’informe l’un de mes
responsables.
‒ Lequel ?
‒ « La moitié des comptes de la boité a été vidé et nous ne
cessons de recevoir des appels des partenaires qui retirent
leurs collaborations. La boite est en train de sombrer. »
‒ Quoi ? Non ce n’est pas possible. J’arrive.
***MURIMA
Je me mets à cogiter.
***DERRICK
J’enchaine verre sur verre. Toute la nuit je n’ai fait que ça. Je
suis au bord du gouffre. Ma boite est en train de sombrer. Le
pire c’est que je suis impuissant face à cette situation. Je n’ai
rien vu venir sinon j’aurais pu au moins avoir le temps
d’empêcher ce chaos. Plus de la moitié de l’argent de
l’entreprise a été détourné par ce type. Je lui faisais pourtant
confiance. Depuis six ans que nous travaillons ensemble,
jamais il n’avait fait quoi que ce soit contre moi ou la boite.
Xender a toujours été réglo avec moi. Alors pourquoi
maintenant ? Qu’est-ce qui a changé pour qu’il en arrive là ?
Je n’arrive pas à y croire. Vider Cinq comptes. Je lui avais
donné la procuration de pouvoir gérer les fonds de la boite en
cas de besoin parce que je voulais me concentrer sur tout ce
qui se passait dans ma famille. Les tragédies ne faisaient que
s’enchainer. Il me fallait donc y voir plus clair. Mais cet
homme en a profité pour me ruiner. Il ne reste plus grande
chose et tous nos partenaires en 24h ont retiré leurs
collaborations. Je crains de mettre les clés sous les verrous si
nous ne trouvons pas tout de suite une solution.
Travon entre dans mon bureau, tout aussi débraillé que moi.
Lui non plus n’est pas rentré chez lui et n’a pas non plus fermé
les yeux. Nous n’avons fait que travailler pour empêcher tout
autre dégât. Par son regard, je devine qu’il n’a pas de bonne
nouvelle.
Cet imbécile n’a pas versé les salaires. Je vide mon verre.
‒ Ok ça marche !
***MURIMA
Nous poussons tous des soupirs. Six mois. C’est long mais
c’est beaucoup mieux que la peine normale. Ça veut dire que
le Juge a penché en sa faveur. Je me lève toute heureuse et
prends ma fille dans mes bras. Elle ne fait que pleurer.
‒ Maman !!
‒ C’est une bonne nouvelle ça ma puce, dis-je en la serrant
encore plus. Six mois ça va vite passer. Soit juste forte. Je
serai toujours là pour toi.
‒ C’est compris maman.
‒ J’avais une maman en prison qui avait veillé sur moi toute
ma peine. Je te confierai à elle pour être sûre qu’il ne t’arrivera
rien. Tout ira bien, ok ?
‒ Ok maman.
‒ Je t’aime mon bébé.
‒ Je t’aime aussi maman. Je suis sincèrement désolée pour
tout.
‒ Ce n’est rien. Viens là !
‒ Mon fils non plus n’y était pour rien, salope, s’énerve-t-il. Il
était certes un peu agité mais il ne méritait pas de mourir.
‒ Un peu agité ? Répète Derrick en plissant les yeux. Ton fils
était un bandit de grand chemin. Sais-tu ce qu’il a fait endurer
à ma fille ?
‒ Et ne l’as-tu pas envoyé en prison plus d’une fois ?
‒ La prison était minime face à ce que ma fille a vécu avec lui.
Il lui a tiré dessus et l’a violé. Bon sang comment trouves-tu le
courage de réclamer une quelconque justice pour lui ?
‒ DANIEL ????????
29
***MURIMA
‒ Oui c’est absurde parce que ce n’était pas toi qui étais
toujours légué au second plan. J'avais droit à des vacances
seulement quand toi tu le voulais et nous allions où toi tu
voulais. Toi, toi et toujours toi. J'en avais marre de toi. Le seul
point où j’étais meilleur que toi c’était dans les notes. J'ai
toujours été plus intelligent que toi. Même aujourd’hui je le
suis. Tes notes étaient tout le temps inférieures aux miennes.
Mais c’était avant que Murima n'entre en scène et m’enlève le
seul plaisir que j'avais d’être au-dessus de toi.
‒ Donc tout ce que tu m'as fait subir, toutes ces années que tu
m'as faites passer loin de mes enfants, C’ÉTAIT
UNIQUEMENT PAR PUR JALOUSIE CONTRE TON
MEILLEUR AMI ????
J’éclate en sanglot. J’ai mal au cœur.
‒ Ah ! Hurlé-je en tombant.
‒ Maman non, pleure Will.
***DERRICK
Je jette un coup d’œil dans leur direction. Ils ont dépassé les
grandes flammes.
‒ Papa !
‒ Nous avons retiré la balle qui n'a fait aucun dégât et elle va
maintenant mieux. Nous l'avons gardé endormi parce qu'elle a
besoin de beaucoup de repos.
‒ Merci infiniment.
J’ai laissé les enfants avec leur mère qui s'est réveillée ce
matin. Je rentre à la maison constater les dégâts que le feu a
fait. Et oui il en a fait dans les pièces du bas. Une chance que
les pompiers soient arrivés avant que le feu ne s’attaque aux
étages. Tout est à refaire en bas. Je monte à mon appartement
me rendre propre après quoi je vais au commissariat où
Mélodie et Sam ont été arrêtés puis interrogés toute la nuit. Il
y a des chances que Mélodie soit la complice de son mari.
Même si Djénéb n'a pas cité son nom, cela aurait pu être
possible sans qu'elle ne le sache. Les femmes savent
généralement ce que font leurs hommes même quand elles
décident de fermer les yeux. Et savoir qu'une personne
commet des actes criminels et garder le silence est
condamnable parce que jugé pour complicité. Ça ne se fait pas
de couvrir un bandit de grand chemin. Ça ne m’étonnerait pas
qu'elle sache où il se trouve.
***ALEXANDRA
Enfin je suis libre. Les aveux de Djénéb qui ont prouvé que je
n’étais que le pion d'une machination m'ont blanchis. Je
n'aurais plus à purger six mois de prison. Selon ce qu'elle a dit,
Tiger avait pour mission de m’éliminer pour faire mal à mes
parents. Je n’en revenais pas lorsque mon Avocat m'a informé
des derniers évènements. Mon Dieu, oncle Dani ! Je n'aurai
jamais cru ça de lui. Il était pourtant si gentil avec nous. On ne
finira donc jamais de connaître les personnes qui nous
entourent. Tante Mélodie est en prison le temps de démontrer
qu'elle n’était pas la complice de son mari. Mais je crois
qu’elle va quand même être sanctionnée pour avoir fermé sa
bouche sur ce qui s’était passé les années en arrière contre ma
mère. Parlant de ma mère, j’ai tellement envie de la voir, de la
serrer dans mes bras. Elle m’a grave manqué. J’ai toujours été
en manque d'une affection maternelle alors maintenant qu'elle
est là j'aimerais en profiter au maximum.
Une fois hors de la prison, je cours vers mon père qui m’attend
adossé contre sa voiture. Il m'ouvre ses bras et je m'y jette.
Je vais rester vivre ici avec ma mère pour rattraper toutes ces
années perdues. Je lui fais la liste de toutes les choses que je
voudrais faire dans ma vie pour me responsabiliser. Des
projets, j'en ai eu plein la tête dans ma cellule. Maintenant je
suis prête à tous les réaliser.
***DERRICK
‒ Murima ?
‒ Bonsoir. Désolée pour mon retard.
***DERRICK
Clinton se lève et lui tire une chaise sur laquelle elle s’assoit.
Je remarque un solitaire à son doigt. C’est quoi ce cinéma ?
‒ N’en veux pas à Clinton s’il te plaît ! Il n’a rien contre toi.
‒ Je le sais. C’est moi qui ai été con de lui avoir donné la
permission de te courtiser alors que je t’aimais encore.
Je la serre de nouveau dans mes bras.
***IMELDA
Je relève les yeux de Travis pour les poser sur son père qui
entre dans la chambre.
‒ Arrête Travon !
‒ Ton corps me manque. Tu te rétablis quand ? J’ai hâte de me
retrouver en toi et te laisser deux petites graines.
‒ Bonjour, salut-elle.
Il recule.
‒ Non va-t-en !
Elle détourne les yeux derrière nous. J'y jette un coup d’œil et
je vois Will et Xandra arrêtés de part et d'autre de leur mère.
Dame WILLAR baisse les yeux quand son regard croisé celui
de Murima. Elle part en silence. Je prends la main de Travon
pour lui communiquer mon soutien. Il aime sa grand-mère
mais il a eu vachement mal d’apprendre tout ce qu'elle a fait.
Murima demande à nous parler dans le salon. Une fois
installés, elle prend la parole.
***WILL
‒ Aurelle ?
‒ Salut ! Salut-elle timidement.
‒ Bon, nous allons voir où en est la mariée, informe Imelda
tout haut en faisant un signe à Xandra. A plus les tourtereaux.
‒ Moi aussi Will. C’est toi que je veux. Malgré le danger que
je peux encourir. C’est pour ça que je suis revenue. Parce que
je n'arrive plus à me passer de ta présence dans ma vie.
‒ Tu es sérieux ?
‒ Oui. Veux-tu devenir Mme WILLAR et faire partir de cette
famille à problème ?
‒ Oui je le veux. Je t'aime bébé.
***MURIMA
‒ Tu es magnifique, me complimente-t-il.
‒ Merci ! Tu n'es pas en reste non plus.
‒ Oui je le veux.
***FIN
A SUIVRE DANS LE TOME 2
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