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le Mystérieux

Locataire

SANDRA B. – CHRONIQUE D’UNE RENCONTRE DANGEREUSE


TOME I
le Mystérieux

Locataire

SANDRA B. – CHRONIQUE D’UNE RENCONTRE DANGEREUSE


© Sandra B. , 2018
Tous droits réservés
ISBN numérique : 98523680168
Composition numérique réalisée par CRD

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le Mystérieux

Locataire

tome 2
O.

Dans le sac il y'avait le téléphone d'Alfred, j'ai rappelé Laetitia.

- Allo, c'est Samira, l'amie d'Alfred qui t'a appelé tôt le matin là

- Comment il va? il est ou?

- S'il te plait je veux te voir, je t'expliquerais tout

Elle m'a indiqué où je pouvais la retrouver, c'était dans une rue où il


y'avait plusieurs hôpitaux, hôpital central et le curry.. Elle m'a demandé
qu'on se voit dans un bar en face.

J'ai cherché à faire la monnaie sur l'argent qu'il m'avait remis en main
pour prendre une moto pour la bas.

Il n'était pas question que je touche cet argent dans le sac. J'allais en parler
à Laetitia et elle qui le connaissait allait me dire quoi faire.

Quand je suis arrivée, je me suis assise quelques part et elle est revenue
me trouver.

Je lui ai raconté tout ce qui s'est passé, jusqu'à lui parler du sac qu'il m'a
remis et tout, de son état de santé, je lui ai demandé si elle avait le contact
de son frère jumeaux qui était à l'origine de tout ce mal, elle m'a dit qu'elle
allait le contacter, car ils étaient de la même famille.

- Mon Dieu, j'espère qu'il s'en est sorti. Ecoute, je vais te donner les clés
de la maison. Je suis de garde et je rentre le matin à 6h. Toi tu vas aller à
la maison, tu vas te laver et chercher dans mes affaires quelque chose qui
peut t'aller, réchauffe la sauce d'arachide. Attend j'appelle mon motoman
il vient te prendre. Quand tu fermes retire ta clé, je vais ouvrir avec mon
autre clé.

C'est comme ca que je me suis retrouvée au chaud dans son petit


appartement qui était à Etoa Meki.

C'était dans un immeuble, les pièces n'étaient pas très grandes

J'ai lavé l'habit que j'avais, j'ai caché le sac derrière son canapé et j'ai
essayé de manger. Je n'avais pas d'appétit.

Ni lui ni son frère n'avait fait signe. Ses sms étaient codés, pareil que son
whatsapp. Du coup je ne pouvais pas lire ce qui s'y disait. On l'avait
certainement attrapé, et on me cherchait comme complice, j'en étais
certaine.

Lasse après cette journée riche en émotion, je me suis endormie sur son
canapé avec un drap sur moi télé allumée...

Sommeil profond, le genre de sommeil ou quand tu te réveilles tu ne sais


même plus ou tu es...

Quand j'ai ouvert les yeux, j'étais dans le noir, la télé était éteinte, mais
j'entendais du bruit à la douche. Après quelques secondes je me suis
rendue compte que Laetitia était là, et elle parlait surement au téléphone.

- Laetitia

Je l'ai appelé elle n'a pas entendu, du coup je me suis levée pour aller
toquer dans sa chambre.

Sa chambre était ouverte et elle avait une douche à l'intérieur, elle y était
et parlait au téléphone

- Elle est arrivée vers les 19 heures

- ..............
- J'ai essayé de te joindre, mais aucun de vos numéros ne passaient, mais
elle est toujours là

- ....

- Oui apparemment c'est elle qui a le paquet

- ..... Aka, juste une voisine, une petite fille même de 20 ans, c'est elle qui
l'a fait sortir

- ....

- Je vais te dire que quoi? heureusement que vous êtes partis, quelqu'un a
du vous suivre, ou je ne sais pas, ou alors le type qu'on a pris a appelé la
police, je ne sais pas.

- .........

- Je l'ai soigné, tu sais qu'il avait pris un coup, mais quand les gars sont
venus pour prendre le sac un type la bas les a chassé, ils attendaient le bon
moment mais c'est la police qui est venue.

- .........

- Non elle est avec moi, elle ne va pas bouger, elle n'a même pas où aller,
tu ne connais même pas la meilleur

- ......

- Le boss lui dit qu'il a un frère jumeau et que c'est son frère jumeau qui
fait les coups là pendant que lui il est pasteur ahahahahahahahahahaha,
C'est mon cousin germain, il a le frère jumeau depuis quand?
ehehehehehehehehehe, en tout cas, il parait que la police l'a pris, je ne sais
pas, sinon il m'aurait déjà appelé.

- ...
- En attendant, je vais prendre la tête, on prend les dos, on fini avec la
fille et on gère le groupe toi et moi

- .....

- Tu aimes trop mes fesses, fous le camp dis donc

J'ai poussé un cri!!!

Heureusement que l'eau coulait en même temps, elle ne m'a pas entendu.
Alfred était un bandit tout simplement, un menteur, j'avais mis mes mains
dans quoi comme ca non?

Mon frère, je suis repartie dans son salon moi doucement, j'ai porté le sac
qui était caché derrière le canapé, la laissant dans sa longue conversation,
j'ai pris la clé qu'elle m'avait donné pour ouvrir la porte.

Comme j'ai refermé hein... J'ai dévalé les escaliers en courant...

Je ne pouvais faire confiance en personne, le fameux pasteur, priant pour


les malades, prévenant, patati patata était un sale gros bandit, un
agresseur....

hon hon hon.... la lumière a éclairé mon cerveau...

Alfred m'avait semblé si familier le premier jour parce que c'est lui qui
m'avait libéré, c'est lui qui était le chef de gang, pas son jumeau
imaginaire là, mais lui. Oui!!!

C'est lui qui était le boss du gang d'Alpha, maintenant où quoi s'était passé
oh, ou ses coéquipiers voulaient voler l'argent et le tuer ooh, où c'est lui
qui voulait fuir ravec le pactole ooh, où on la personne qu'ils ont agressé a
fini par le retrouver et a déclarer à la police ooh, je ne sais pas ce qui
s'était passé.
J'étais venue en catastrophe à Yaoundé par deux fois, les deux fois là
j'avais vu mes règles, mieux je rentrais...

Alpha était le seul qui pourrait me trouver au village, chez ma grand-


mère.

Pour une deuxième fois j'ai juré que Yaoundé et moi encore....

Il n y'a qu'à Yaoundé qu'un pasteur pouvait être un braqueur, chef de


gang...

Le diable déguisé en ange de lumière...


1.

Arrivée au village, rien que de respirer l'air frais, m'a fait beaucoup de bien.

C'était une sensation tellement paisible. Je n'avais pas pu dormir pendant le


voyage, j'avais pleurer tout le long, à chaude larmes. Pour moi il était une
représentation de Dieu sur terre, donc il me rassurait, il me donnait le sentiment
d'avoir de la valeur, d'être importante, il me donnait des conseils au point de
m'acheter des sous-vêtements, c'était comme la mère que je n'avais pas connu, et
il s'assurait toujours d'avoir de mes nouvelles soit en allant et en rentrant.

A cause de lui je voulais même déjà aller régulièrement à l'église et je me disais


pour être sincère que peut-être après mes études il allait faire de moi sa femme.

C'était un rêve de jeune fille, je le savais, mais qui n'allait pas rêver à cet âge.

Et maintenant, j'avais le sac d'argent d'un groupe de bandit qui étaient prêt à tout
pour le récupérer, j'avais quitté mon père avec qui les choses avaient déjà
commencé à s'améliorer, j'avais quitté mon petit-frère et même la femme de mon
père devenait déjà bien, tout devait bien marcher.

Quand je suis arrivée à la maison, ca ne ressemblait plus à rien.

Les herbes avaient ma taille, la maison était fermée, on avait même pas bien
nettoyé après le deuil.

Je suis d'abord allée vers sa tombe, elle avait demandé qu'on l'enterre dans sa
cuisine pour qu'on n'ai pas encore après à aller déterrer son crâne pou revenir
ramener ca selon la culture bamiléké.

La case qui abritait la cuisine auparavant n'avait pas une porte solide, donc j'ai
pu l'ouvrir et j'ai vu la joli tombe qu'on lui avait faite en carreaux blancs.
J'ai touché sa tombe et ca m'a rappelé tous les souvenirs que j'avais d'elle.

Assise dessus, je me sentais en sécurité. Mes problèmes avaient commencé le


jour où je l'avais quitté, et depuis ca se succédait.

Il y'avait une technique pour ouvrir la porte de la maison, je l'ai fait mais la
poussière que j'ai avalé en le faisant était une catastrophe.

Maison triste, la première nuit fut très difficile, je n'ai pas pu réussir à fermer
l'oeil, c'est les bruits que vous vouliez entendre??

En même temps j'entendais comme si des gens venaient, je me faisais des idées
en pensant que j'avais été suivie, j'ai du m'emballer dans un gros Kaba moisi de
Grand-mère pour ne pas crever de froid, sur un matelas qui n'était même plus
recouvert de draps.

Qu'allais je devenir? Quelle route me fallait-il prendre?

Le matin, je n'avais toujours trouvé aucune réponse, et honnêtement, je ne


pensais pas pouvoir y arriver seule. Je ne pouvais pas, il me fallait demander le
conseil de quelqu'un.

J'ai pensé à ma meilleure amie du village, mais elle même allait avoir quel genre
d'idée? On avait grandi dans un environnement ou il n y'avait pas trop de
méchanceté affiché, les gens frappaient plutôt la nuit dans la sorcellerie, du coup
on n'avait pas trop une certaines maturité dans la gestions de certaines situations.

Mais j'avais le numéro de quelqu'un, elle m'avait marqué par sa gentillesse et sa


simplicité, elle avait été mon amie et ma sœur pendant un très court moment
mais dans mon cœur elle était comme une sœur : Glory!!!

Comme j'avais une bonne mémoire des chiffres, j'ai cherché un morceau de
charbon et j'ai réécris son numéro sur le mur de la chambre, priant pour que je
n'ai pas oublié un chiffre.
Le lendemain j'ai ouvert le sac, il était toujours là, plein d'argent. Moi même
j'avais toujours beaucoup d'argent, sur les 100.000 FCFA qu'il m'avait donné.

J'ai attendu le jour du marché le samedi, pour acheter un petit téléphone et une
puce, je n'avais ni carte, ni acte, rien pour identifier, mais le vendeur a accepté
de faire identifier ça en son nom.

J'ai attendu que ce soit actif et dès que ca a été le cas, j'ai fait un appel au
numéro que j'avais écris sur le mur.

Quand la personne de l'autre côté a décroché j'ai attendu un instant sans parler.

C'était bien sa voix, elle a même répondu avec son ton anglophone, mais je ne
pouvais pas parler, parce que je ne savais pas où sa mère était, elle pouvait être
avec elle.

Mieux je lui faisais un message derrière derrière.

Ce que j'ai fait.

- Glory, c'est Samira, s'il te plait, ne dis à personne que je t'ai contacté, j'ai
besoin de te parler, mets toi quelque part où il n y'a pas les gens, je veux te
parler.

J'ai attendu sa réponse et ce n'est que le soir assez tard qu'elle m'a contacté.

J'avais acheté le pain et le chocolat pendant le jour du marché et c'est pendant


que je chargeais ca que mon téléphone a sonné.

- Allo Samira

Elle parlait à voix basse

- Tu es où?

- Laisse seulement Glory c'est une longue histoire


- Mama c'est grave ici, il y'a eu une terrible problème après ton départ, on dit
que tu avais monté le coup pour voler à la paroisse et la police est arrivé, on a
trouvé des ossements humains, des choses bizarres et le berger là a fuit, mais
c'est toi qu'on accuse, jusqu'à les gens sont venus à la maison, ils ont failli brûler
la maison en accusant maman, elle a juré qu'elle ne te connaissait pas et qu'elle
aidait juste une amie, on lui demande de dire où tu es.

- Glory, je n'ai rien fait, il ont voulu me faire des choses, ils m'ont attaché et
drogué, mais des bandits sont venus et m'ont libéré et je ne sais pas si la police
avait été informé, je n'ai rien fait, ce n'était pas l'église ca, c'était un autre groupe
qui se cachait derrière l'église

- Ha tu connais maman, moi je lui avais déjà dit que je ne sentais pas son
pasteur qui me regardait comme le chien regarde la viande fraîche là, mais si les
adeptes là t'attrapent, tu es morte

- Mama même s'ils ne m'attrapent pas, c'est d'autres personnes qui vont me tuer.

Je lui ai raconté ce qui s'était passé après ma fuite, on a causé pendant


longtemps, elle avait multiplié son crédit.

Quand j'ai fini, elle était dépassée;

- Ecoute Samira, ne fais rien, je vais réfléchir et te dire ce que tu dois faire, mais
je pense que mieux, tu pars même dans un internat dans un village même à
Bamenda pour finir ton école, là ou on ne peut pas te retrouver

- Je n'ai même pas d'acte de naissance, mais je peux avoir mes documents du
lycée en allant demander ici au lycée de Bafang.

Elle m'a proposé de contacter un ami à elle pour voir si je pouvais avoir un autre
acte de naissance et elle m'a demandé de lui envoyer de l'argent pour faire ca.
Le lendemain j'étais à Express union du village pour faire la transaction, mais j'e
lui ai envoyé 50.000 FCFA par nom de ma grand-mère, car je ne voulais pas que
mon nom apparaisse quelque part.

Quelques jours plus tard, Samira avait trouvé un bon réseau qui avait pu me
faire un duplicata, ou c'était même un faux acte ooh.

Elle m'a envoyé ca par l'agence et m'a donné des informations qu'elle avait pu
avoir pour les internats dans le Nord-Ouest.

Je suis allée au lycée et j'ai trouvé notre surveillant général

- Bonjour Monsieur

- Bonjour Ma fille, félicitations pour ton probatoire

- Merci Monsieur

- Tu ne viens pas souvent t'inscrire tôt comme ca, il y'a quoi Samira

- Monsieur Grand-mère est décédée

- J'ai appris, mes condoléances

- Et comme je ne peux plus habiter ici, je voulais prendre mes rélévés pour aller
m'inscrire ailleurs, même dans un internat

- A Bangangté?

- Il y'a l'internat là bas?

- Oui oui un nouveau collège, je te conseillerais.

Il m'a aidé à avoir ce que j'étais venue chercher.

En rentrant, je ne sais pas pourquoi mais j'avais toujours la bizarre impression


que quelqu'un me suivait, que ces gens savaient où j'étais.

Je me retournais chaque fois mais personne derrière moi.


Pour me consoler, je me suis dit que je n'avais fait aucun mauvais rêve, donc
certainement il n y'avait rien à craindre.

Cette nuit là, mon Dieu, la pire des nuits de ma vie.

J'entendais du bruit dans la toiture, dehors, et puis subitement j'ai commencé à


entendre des voix. Sauf que les voix la ne parlaient pas de dehors, mais
semblaient parler dans ma tête. J'ai compris que cette peur allait me rendre folle.

Dès le lendemain, je suis allée vers la tombe de grand-mère.

On avait pas cimenté toute la cuisine, alors j'ai retiré une certaine somme dans le
sac, je ne savais pas combien allait me couter l'école, et je ne voulais pas non
plus toucher à une grande somme, cet argent ne m'appartenait pas.

J'ai enlevé quelques liasses, sans même compter et j'ai emballé le sac, avec tout
ce qu'il contenait dans un plastique, pour que l'humidité n'entre pas dedans.

J'ai pris près de 3 heures de temps pour creuser un trou capable de contenir ce
sac là et je l'ai enterré.

J'ai marché pendant longtemps sur cette surface pour bien damer, jusqu'à la nuit
m'a trouvé entrain de le faire.

Le lendemain, j'ai appelé Glory, elle avait organisé mon voyage et même mon
inscription là-bas, tout était prévu pour bien se passer.

Mais quelqu'un me manquait, mon papa, alors je l'ai appelé avant de dormir

- Allo!!! Allo

- Papa?

- Oh mon Dieu Samira!!! tu es où ma fille? je t'ai cherché depuis ton départ, je


n'arrive même plus à manger

- Je vais bien papa, je vais bien


- Qu'est ce qui s'est passé, tu es ou?

- Je suis au village, chez gr... chez Maman Jeannette

Maman Jeannette était une cousine de maman qui elle habitait à Bafang Ville,
j'avais eu un dernier réflexe de ne pas dire exactement où j'étais sans trop savoir
pourquoi.

J'ai promis à papa de l'appeler régulièrement et que j'allais mieux lui expliquer
ce qui s'était passé.

Mais il insistait

- Samira, la police pourra te protéger, reviens ici, tu ne sais pas à quoi tu


t'exposes, Ce pasteur a été arrêté par la police, et son état de santé était même
grave, les informations en ont beaucoup parlé.

Mon cœur a fait un gros bond, j'entendais parler de lui pour la première fois
depuis que j'étais parti.

- Il va mieux?

- Je n'en sais rien, mais il faut absolument que tu reviennes, demain je vais
prendre la route pour revenir te chercher, d'accord?

- Papa s'il te plait ne fais pas ca, je ne dois pas revenir, ces bandits sont à ma
recherche

- Et pourquoi? pourquoi t'es tu mêlé à cette histoire Samira, tu n'as que 16 ans

Le père là avait vu 16 ans où? Il a bavardé, encore et encore, en me conseillant


de revenir, on n'allait pas m'arrêter pour avoir aidé le pasteur, qu'il allait tout
faire pour que je reprenne l'école, il m'a même supplié, en se lamentant.

- Tu sais tu es ma maman Samira, s'il te plait ma fille reviens.

- Ok papa, je vais revenir, je t'appelle quand je prends le bus demain


- Le matin ou le soir

- Le soir, pour arriver le matin.

Le lendemain, je suis tout de même allée au marché à Bafoussam comme j'avais


prévue. Il me fallait m'acheter des vêtements et sous-vêtements, des petits trucs
aussi pour la rentrée.

Tout en faisant ces achats je me demandais si j'allais vraiment rentrer à


Yaoundé, j'avais envie de rentrer pour aller voir Alfred alias Alpha et aller lui
demander pourquoi il était menteur à ce point, à vrai dire, après l'envie de revoir
mon papa, c'était ça ma seconde motivation.

J'ai pris des chaussures pour la pluie, des petit démembrés coton à mettre en bas
de la tenue, pull over, slips.

En achetant mes slips j'ai pensé très fort à Alfred, depuis ce qui s'était passé, je
vérifiais ma toilette toutes les heures, je me lavais la zone à chaque fois que je
devais faire pipi et je m'assurais de bien conserver mes sous-vêtements.

Un instant j'ai même pensé à ce que sa langue m'avait fait, et j'ai eu chaud au
corps.

En rentrant dans l'après-midi, je me suis arrêtée à Bafang au centre ville pour


saluer ma tata chez qui j'avais dit que j'habitais.

Pour arriver chez ma grande tante, on montait par une allée, une allée devant
laquelle une autre amie de ma grand-mère avait l'habitude de vendre les régimes
de bananes et les pommes de terre.

Je l'y ai trouvé

- Bonjour Ma Seussa

- Bonjour ma fille, weeeh on m'avait dit que tu es à Yaoundé non?


- Oui ma, je suis seulement venue regarder la maison de grand-mère, Ma
Jeannette est la? je vais rentrer chez papa ce soir, donc je pars la saluer avant de
rentrer

- Oui, mais j'ai vu ton papa tout de suite monter avec ses amis non?

- Mon père?

- Oui avec 3 Messieurs, il n y'a même pas 5 minutes

Mon cerveau a couru a la vitesse de l'éclair.

Je suis repartie vers la route en courant pendant qu'elle criait mon nom, me
demandant où j'allais.

J'ai pris la moto, je suis arrivée à la maison en courant, j'avais acheté une
valisette et un sac de classe.

J'ai rapidement fourré mon nouvel acte, mes papiers d'école, le peu d'argent que
j'avais retiré, le kaba de grand-mère qui avait une valeur sentimentale pour moi.

Au moment où je m'apprêtais à sortir par derrière pour aller déterrer l'argent


d'autrui, j'ai entendu une moto garer devant la maison. J'ai foncé pour guetter à
travers la fenêtre du salon et papa était devant, et un autre monsieur avec lui. Je
ne les reconnaissais pas ça, mais j'ai eu une impression bizarre, surtout quand
une autre voiture a garé et d'autres sont sortis.

- Elle m'avait pourtant dit qu'elle est chez sa tante...


2.

J'ai ramassé mon sac et je suis sortie dans une course pas possible, je suis allée
derrière la cuisine de grand-mère me cacher, il y'avait à travers le champ en bas,
un chemin qui donnait au portail des voisins, là où j'avais rencontré Alfred la
dernière fois là.

J'ai couru de toutes mes forces, mon sac calé dans mon aisselle, je sentais des
lianes me blesser, je sentais la rosée me mouiller, j'ai manqué de tomber un
nombre incontrôlable de fois, pour finalement atteindre la barrière grillagé que
nous avions percé depuis plusieurs années pour se cacher pendant les parties de
cache cache.

Pour entrer alors c''était facile? j'ai plié mon dos fatigué là-bas, j'avais déjà
grandi et ce passage n'était plus pour moi.

J'ai rampé dans la tête et le grillage a même déchiré le dos de mon vêtement
mais j'ai pu entrer.

Il y'avait tout une forêt dans cette propriété et je suis remontée en m'assurant que
les arbres me cachaient.

Je me suis tenue quelque part où je pouvais voir ce qui se passait à la maison.

J'ai vu papa et ses gens fouiller la maison, puis un a dit

- Ta fille n'est pas là, mais il y'avait quelqu'un ici.

- Bien sûr qu'il y'avait quelqu'un, je me fais du souci pour elle, si c'est vrai
qu'elle a leur argent, il ne se fatigueront pas de la chercher, qui sait ce qui va lui
arriver, ce n'est qu'un enfant dans le corps d'une grande.
Un cœur m'a dit sors et pars avec eux, mais quelque chose m'a retenu. Il y'avait
un danger, je ne savais pas lequel mais je sentais bien qu'il y 'avait un danger.

Je les ai laissé regarder encore les alentours, puis Papa est entré dans la cuisine
de Grand-mère, il y a fait quelques minutes et il en est ressorti les larmes aux
yeux... Ma vue s'est brouillé, moi même je pleurais, elle nous manquait tous,
plus encore quand rien n'allait comme ça.

Ils sont repartis, et pendant qu'ils repartaient, une décision a pris le dessus.

J'allais rentrer tranquillement, mon père était policier, j'allais remettre l'argent, et
il saurait quoi faire pour me protéger, on n'avait pas eu l'occasion pendant
plusieurs années d'avoir des rapport père et fille mais maintenant qu'on avait
cette chance, pourquoi ne pas me comporter comme une fille qui avait un père?

J'ai pris mon sac et j'ai commencé à monter par la sortie côté portail.

Normalement le gardien de la propriété était encore au champ mais il ne fermait


jamais avec le cadenas à part dans la nuit.

En montant, j'ai encore lancé un coup d'œil vers la maison et là j'ai vu des
mouvements bizarres.

Mon père était parti... Mais d'où sortait encore les gens qui épiaient et marchait
pas à pas vers la maison? Sauf que ceux çi étaient armés et il y'avait une fille.

Je n'ai même plus chercher à trop réfléchir, c'était le gang d'Alpha, ils m'avaient
retrouvé, et ceux ci allaient me tuer en vrai.

Malchance pour moi, pendant que je voulais re-entrer pour me cacher, le gardien
a ouvert le portail et m'a vu, il a parlé en patois et à haute voix même hein

- Ekié Sami tu es rentrée

- Shuuuuuuuuuuuuuttt, j'ai plongé sur lui et j'ai fermé sa bouche.

J'ai parlé en patois


- Papa Tagne pardon ne parle pas, il y'a les bandits chez grand-mère.

Dieu merci on ne l'avait pas entendu

Lui même a regardé dans cette direction, les gars avaient machette et armes à la
main.

Son courage lui même est fini, il a fermé le portail le plus silencieusement
possible et ce avec le cadenas

On est resté immobile dans un angle où on pouvait tout voir de ce qui se passait.

Les gars sont entrés partout, jusqu'à là ou il y'avait la tombe de grand-mère, ils
avaient une chance de récupérer leur satané argent et de s'en aller, comme ça on
respirait même une fois non. C'était l'argent de quoi jusqu'à même dans mon
village on me suivait.

J'ai prié qu'ils le prennent, mais ceux qui y étaient entrés sont sortis sans ça.

A un moment sans qu'on ne sache vraiment lesquels d'entre eux l'avaient décidé,
on a senti qu'ils poussaient le portail, apparemment ils voulaient aussi fouiller
les propriétés voisines.

- Ils vont me trouver s'ils entrent pour fouiller papa Tagne

- Ne m'emmène pas les problèmes ici, ca a commencé que comment? Si mes


patrons apprennent qu'il y'a eu des problèmes ici, je vais faire comment?

- Je t'en prie ne me vend pas

- Non!!! on va casser mon portail. Ils cherchent déjà autre chose, et ils vont
trouver, ou tu es allé faire quoi en ville là-bas ooh, tu vas répondre seule

Il s'est levé et s'est dirigé vers le portail.

J'ai eu tout en même temps, envie de courir ooh, envie de mourir ooh, envie de
chier ooh, je me suis levée de là ou j'étais, j'ai de nouveau couru pour essayer de
sortir par le même trou.
La peur était tellement au plus haut point que je n'ai même plus retrouvé le trou
là, au village le soleil se couchait très tôt, et il faisait sombre avec tous ces
arbres.

J'ai entendu des pas se rapprocher de moi pendant que je fouillais désespérément
le trou par lequel j'étais entré, à un moment, je suis même tombée, sans plus
avoir la force de me relever, je ne respirais plus bien, mieux ils me tuaient même
une fois, quelle malchance même.

J'entendais les pas de la personne se rapprocher, j'ai moi seulement fermer les
yeux

- Malééé, Samira tu es venue que mourir ici? il y'a quoi?

- Ils ne sont pas entrés me chercher?

- habbbaa c'est ca que tu mourrais déjà comme ça, donc je blaguais comme ça
que c'est même toi qu'ils cherchaient vrai vrai?

- Tu leur as dit quoi?

- Que tu étais là, mais que tu as voyagé tout à l'heure, tu es sortie avec tes sacs
de voyage et tu m'as dit que tu rentrais à Yaoundé

- Ils ont dit quoi?

- Rien, ils sont repartis, toi explique moi bien

On murmurait en patois

- Papa Tagne, je dois partir, je vais venir bien t'expliquer après s'il te plait.

J'ai cru qu'ils allaient partir directement, mais on a commencé à sentir une odeur
de roussi, et j'ai vu une fumée commencer à s'échapper de la petite maison de
Grand-mère. Ce n'est qu'après ca que j'ai entendu leur voiture s'éloigner.

Il n y'avait pas moyen de rapidement aller voir ce qui brûlait là-bas car on ne
savait pas si ces gens rodaient encore autour...
- Moi je vais y aller, la fumée la ne fait que monter, peut-être qu'on a allumé un
feu et ca peut être dangereux.

Tagne est sorti et m'a laissé à l'intérieur de la concession de ses patrons,


quelques minutes plus tard, il s'est mis à crier

- Au secours, Au feu, Au feu Au feu!!!

La maison de ma grand-mère avait été incendié et le feu prenait de plus en plus


de l'ampleur.

Il criait tellement fort que les gens ont commencé à se rapprocher pour l'aider à
éteindre.

Je savais qu'ils y avaient mis le feu par colère tout comme sans trop savoir
comment je savais que tout allait brûler.

Dans la panique et l'affluence là, j'ai pris mon sac et je suis partie.

J'étais traumatisée et tétanisée en entrant à Buéa, Glory m'avait indiqué le nom


d'une sorte de pension, ou de motel que je devais dire à la moto, et je devais
payer là bas, 4000 pour qu'on me laisse dormir, mais que je pouvais négocier
pour rester là jusqu'à la rentrée des internes.

C'était un endroit bizarre, sans commentaire, toute la nuit, j'entendais les gens
entrer et sortir des chambres, ils y entraient manifestement pour se satisfaire, le
quartier lui même était un des plus chauds du coin.

Le lendemain quelle ne fût pas ma déception, en fait ce jour j'ai compris que
j'étais encore vraiment un enfant, j'avais complètement mis de côté le fait que
ces internats étaient pour les anglophones et que ma plus grande note en anglais
avait été 4/20.

Je ne raconte même pas les difficultés à me faire orienter, et tout.


J'appelais Glory par le call box à toutes les secondes pour lui demander
comment on demande si ou ça.

Finalement après avoir été à l'internat en question, j'ai compris que ce voyage ne
m'avait servi à rien, les internats francophones selon le surveillant que j'avais
rencontré, il me demandait de retourner à Yaoundé fouiller, mais il connaissait
aussi celui de MAKAK, chez les bassa.

Le lendemain j'ai pris la route pour cet endroit, même comme il fallait d'abord
que je revienne par Yaoundé avant de prendre une autre voiture.

Je me renseignait en essayant de sembler mature.

C'était le collège Sacré-Cœur de MAKAK, situé à Eseka , J'ai tout de suite été
très bien accueilli et ils se sont étonnés du fait que je ne sois pas avec mes
parents.

- Je n'ai pas connu ma mère et j'ai grandi avec ma grand-mère parce que la
femme de mon père ne veut pas de moi, et ma grand-mère est malade, elle ne
pouvait pas se déplacer depuis Bafang.

Mon histoire était à moitié vrai d'ailleurs et c'est très vite passé.

En moins d'une heure, j'étais inscrite, on m'a envoyé payer les uniformes, les
fournitures, les frais d'internat.

Il y'avait une sœur canadienne, je me suis rapprochée d'elle pour lui poser mon
problème, je voulais attendre la rentrée une fois, c'était le désir de ma grand-
mère qui n'aurait pas de moyen en plus pour me faire revenir et repartir

- Ne vous inquiétez pas pour manger, je vais me débrouiller en achetant moi


même ce que je peux manger à la boutique

Elle m'a regardé avec beaucoup d'amour, et elle m'a demandé de patienter le
temps qu'elle essaie d'en discuter avec la direction.
J'avais tout en main, tenues, mon sac avec mes miettes qui me restaient, c'était
suffisant pour me faire passer l'année, surtout qu'on donnait à manger ici.

Finalement la décision a été favorable, et je devais travailler à la classification


des documents et au service des tenues quand les élèves allaient affluer.

On m'a conseillé d'avoir une cantine où j'allais sécuriser mes effets personnels et
ma nourriture, même comme je n'avais pas de nourriture.

Je ne pouvais pas mieux espérer, il y'avait une très bonne sécurité, on ne


permettait pas à n'importe qui d'entrer dans l'enceinte de l'école, pire encore
quand les élèves ont commencé à affluer.

Il ne nous restait que quelques jours pour la rentrée officielle, j'avais pu acheter
une cantine au marché du coin, ainsi que des trucs à manger genre chocolat,
tapioca, arachide grillé, lait, sucre , tasse, gobelet, plat en plastique, sardine ,
papier hygiénique. Le petit nécessaire.

En rentrant ce jour là avec mes courses, j'ai senti le regard de quelqu'un derrière
moi, il n y'avait pas beaucoup de gens au marché ce jour, ce n'était pas le jour du
marché, mais je n'ai vu personne, en tout cas personne de suspect.

Mais la peur que ca m'a foutu, je me suis mise à accéléré avec mon plastique en
main, je courais même presqu'en arrivant à l'école.

- Ekié Mlle Ngadeu que vous arrive t-il?

C'est un des surveillants de dortoir qui m'aimait bien qui m'a vu entrer en
trombes.

- Non monsieur ca va, je voulais seulement faire un peu de sport

Il m'a regardé des pieds à la tête et il a souri

- Le sport hein? Weeeehh vous les enfants de la ville ci hein... il faut penser à
te coiffer, la rentrée est dans quelques jours.
Le ton qu'il a employé je l'ai trouvé un peu doux pour un encadreur et son regard
était un peu insistant mais sans rien de plus.

Quelle joie de voir les élèves commencé à affluer, les gens prenaient leur places,
les plus petits, les plus grands, tous le monde se connaissait, je les voyais causer,
se remémorer les souvenirs de l'année passée et tout, les plus grandes filles ont
été mises dans la section où moi j'étais, chacune avait un lit, et la cantine était
rangée en bas du lit. On avait des tenues pour trainer après les cours et pendant
la séance d'étude, tenues de classes, de sport, de messe. Bref, la discipline était
au sommet.

Quand j'ai fini ma journée de travail je suis revenue trouver qu'une fille avait
carrément bougé mes affaires et s'était installée sur mon lit.

Poliment j'ai demandé à la fille pourquoi elle a pris ma place, maaaama, c'était
comme un coup monté, comme si les filles là m'attendaient.

Elle m'a insulté, traité de sale pétasse, le temps que j'essaie même de
comprendre le sens de toutes les insultes qu'elle me versaient, quelques de se
copines ont rappliqué et commencé à m'insulter aussi, me promettre ba les
bagarres, ba la bastonnade.

Motivée par le courage que les filles là lui donnaient et mon calme, bonne
madame m'a giflé.

En même temps j'étais un peu perdue avec leur violence gratuite en même
temps, j'avais peur qu'on finisse par me renvoyer, les bagarres étaient toujours
interdites en milieu scolaire, mais elle a insisté en m'assénant une autre gifle.

Quand j'ai mélangé mes deux mains pour lui asséné un seul coup, elle s'est
envolé.
Donc c'était tellement brusque que tout le monde s'est calmé, et elles sont allées
relever leur copine.

Ca avait pris la partie a côté de l'œil et en quelques secondes, ca a commencé à


devenir rouge bleu, mon cœur s'est mis à battre.

- Va la trahir, va te plaindre, on va confirmer ta version, elle t'a attaqué.

Les filles lu donnaient des idées qui me donnaient le vertige tellement j'avais
peur, je m'étais laissé emporter et voilà que je pouvais me retrouver à la porte.

Si on me chassait j'allais moi seulement que faire l'internat au portail de l'école


là, je ne pouvais pas bouger, même s'il fallait supplier à genoux, mais mon
orgueil à ce moment là était trop fort pour supplier la fille de ne pas le trahir.

Pendant que tout ca se passait, un surveillant de dortoir est entré, celui qui
m'avait vu à l'entrée là

- Qu'est ce qui s'est passé ici???

Les filles là voulaient déjà m'accuser me pointant du doigt, mais celle même que
j'ai tapé a pris la parole

- Ca va monsieur, je me suis fait mal en ouvrant ma cantine violemment.

Elle venait de me couvrir, je ne savais même pas pourquoi

Le surveillant m'a regardé, l'a regardé

- Mlle Ngadeu, suivez moi dans mon bureau

Il a tourné les talons et je l'ai suivi

Arrivés dehors il s'est arrêté

- Je sais très bien ce qui s'est passé

- Ce sont elles qui m'ont provoqué


- Mais c'est ca l'internat, si elle se plaignait, ou si moi je fais un rapport à la
direction, on va te renvoyer direct.

- Je me défendais juste monsieur

- En tout cas écoute bien mes conseils, reste tranquille et tu n'auras pas d'ennui,
tu as la chance que c'est moi qui suis responsable de la surveillance de votre
dortoir. Sois sage et ne me déçoit pas.

Il m'a souri gentiment et il est parti.

Quand je suis arrivée, les filles s'étaient dispersé et celle que j'avais boxé
enlevait ses affaires de mon lit.

- Ecouté si tu préfères rester là, je prendrais celui d'à côté, je m'excuse pour le
coup.

Elle m'avait tout de même protégé devant la direction, je lui devais des excuses

- Non c'est moi qui ai cherché, et cette place est ta place, je m'appelle Nadine

- Samira

On s'est tendue la main et on a souri

Je m'en voulais de lui avoir fait mal, mais ca a été le début d'une grande amitié.

Elle était à l'internant depuis la classe de 2nd et c'était déjà comme le chez elle.

Ses parents avaient décidé de l'y envoyer pour la recadrer, elle aimait les sorties,
danser, s'amuser et avait repris son BEPC 3 fois.

Moi je lui ai raconté la même histoire comme quoi ma grand-mère était très
malade et comme mon père vivait avec sa femme qui ne m'aimait pas, ils avaient
décidé que je sois là.

Pendant qu'on échangeait, on est venu m'appeler à haute voix dans les dortoirs.

- Ngadeu Samira, Ngadeu Samira


- Ouii

- On vous cherche à la direction

Mon cœur a battu, j'ai demandé au jeune homme qu'on avait envoyé

- Qui me cherche?

- Je ne sais pas, j'ai vu un monsieur à la direction, je ne sais pas si c'est pour


vous qu'il est là, ou alors il y'a autre chose.
3.

Je suis restée à la porte pendant au moins 10 min, j'essayais de voir su je


reconnaissais la voix, d'un de ces gars, ceux qui me poursuivait, peut-être
m'avaient-il rattrapé? Mais rien

Finalement, la porte s'est ouverte sur un monsieur que je ne connaissais de nulle


part et la directrice m'a fait signe d'entrer quand il est sorti.

Je transpirais alors qu'il ne faisait même pas chaud.

Elle m'a donné un document que je devais envoyer en ville pour que mon parent
signe car ce n'était pas normal que je ce soit moi mineur qui fasse toutes les
procédures sans qu'on ai aucune preuve que ce soit avec l'aval de mes parents.

J'ai pris le document et je suis partie complètement soulagée.

Premier jour de la rentrée c'est avec beaucoup de joie que Nadine et moi nous y
sommes allées.

On avait eu le temps de faire connaissance, Elle avait son frère qui faisait aussi
terminale mais Espagnol, il était dans le dortoir des garçons, ils étaient bassa, et
autochtones de cette zone.

Je lui ai inventé quelques histoires pour me donner aussi l'impression que j'avais
des souvenirs.$

Elle et moi on a décidé de s'asseoir sur le même banc et d'étudier ensemble.

Je commençais une nouvelle vie, j'avais mis tous mes souvenirs et expériences
passées de côté, même mes peurs ont commencé à me quitter au fur et à mesure.

A l'école, les premières évaluations se sont super bien passées pour moi, j'étais
quasiement brillante. Je ne faisais qu'étudier, je ne pensais à rien d'autre.
Tout le monde avait un téléphone caché par lequel il discutait avec petit ami,
famille, copine etc...

Moi je n'avais rien, j'étudiais et je dormais.

Je suis sortie première de la classe à la remise des bulletins du premier trimestre.

M. Kona notre jeune surveillant, qui ne manquait pas une occasion de me parler,
de me confier des petites responsabilité m'a demandé où je comptais passer mes
congés de Noël

Je lui ai répondu que certainement chez ma grand-mère.

Il voulait savoir si on serait dans la même ville, je n'avais pas vraiment pris le
temps de considérer le fait qu'il me tournait autour, mais Nadine a attiré mon
attention.

- Samira M. Kona est raide dingue de toi, pourtant Elvire meurt de ndolo pour
lui depuis deux ans

Elvire était une camarade qui avait repris son probatoire

- Hum... Nadine, moi les histoire de garçons là, je ne m'y connais pas et je n'ai
pas beaucoup d'expérience

- Quoi??? Depuis là même je veux te demander, tu as déjà fait? façon tu ne


gères même pas tous les garçons qui te draguent là.

J'en avais, de jeunes garçons de terminale qui couraient après moi, mais dès
qu'ils commençaient même j'avais déjà dit non.

- Je n'ai jamais fait

Elle m'a regardé complètement surprise et elle a éclaté de rire

- Donc tu n'as jamais Hmmmmmm

- Jamais quoi?
- Jamais senti le goût qui fait crier là, tu n'as jamais jouiiii

- Si j'ai déjà jouiiiii

Ikkkiii quand je lui ai dit ca, la curiosité de Nadine s'est éveillée fois un million,
il a fallu lui raconter ce que Alfred m'avait fait, je suis allée jusqu'à lui raconter
comme il m'avait appris à faire ma toilette et tout.

Elle a fondu complètement

- Ma sœur ton gars la c'est la pâte, il t'aime vraiment.

On a passé toute la nuit à se raconter des trucs, à rire, elle m'a parlé de sa
première expérience sexuelle, avec son cousin quand ils étaient petits, ensuite de
ses gars, elle a même sorti des revues pornographiques qu'elle cachait dans sa
chambre et tout.

En une nuit j'ai découvert ce que c'était le sexe, si je suis même honnête je dirais
que j'ai été très excitée en regardant ses revues pornographiques, ca m'a donné
envie d'essayer, mais essayer quoi avec qui?

Le lendemain était le jour des bulletins, et dès que je me suis réveillée, le fait
que je n'avais nulle part où aller m'est tombé comme une massue sur la face.

- Samira pourquoi tu es bizarre comme ca, ce sont les congés, on va enfin se


casser de ce village, tu es première de la classe, tu as déjà joui, il y'a quoi
encore?

- Ma grand-mère n'est pas en santé et vrai je ne sais pas où aller pour les fêtes
de fin d'année, tu sais ma belle-mère ne m'aime pas, donc je ne vais pas là bas.

Chose dite, chose faite.

J'ai pris la route pour

Nadine a pris cette nouvelle comme si elle attendait ça


- Ecoute, je vais voir mon frère, on pourra rentrer ensemble, il va appeler les
parents pour leur expliquer qu'on t'a inviter passer les fêtes avec nous, ne
t'inquiète pas, comme ca on reviendra ensemble à la rentrée, d'accord?

On a pris la route pour Kribi, c'est là ou habitait les parents de Nadine.

J'étais heureuse, contente, Noël se passait tellement bien au village, grand-mère


faisait le poulet, elle me donnait toujours 10000 pour m'acheter de nouveaux
habits et avec les camarades on cotisait 1000F chacun pour organiser une soirée
dans le bar de la place le 31.

Et le 24 soir aussi on allait en ville s'amuser. Je suis sure que j'allais découvrir
une autre façon de fêter qui allait me plaire.

Le frère de Nadine était super marrant et on a rigolé pendant tout le voyage.

Nous sommes arrivés chez eux un samedi vers 15 heures.

Leur maison était quasiment un palais, les parents de Nadine était immensément
riches.

Quand tu regardais leur maison, tu ne connaissais pas le début et la fin.

- Maman c'est le chez vous comme ça?

- Notre maison même est à Yaoundé, on passe juste les fêtes de fin d'année et de
pâques ici.

Ce n'est que plus tard que j'ai compris que son papa avait été Ministre et
continuait à travailler dans le gouvernement et avait plusieurs autres
investissements.

Ses parents n'étaient pas encore là, mais la maison était entretenue par pleins de
domestiques.

Nous nous sommes installés, dans sa chambre, avec télé, wifi, ordi, hufer.

C'était super et Nadine faisait tout pour me mettre à l'aise.


Elle m'a prêté un maillot de bain et nous sommes allés à la plage.

C'était ma première fois de voir autant d'eau de près.

La peur de ma vie, je frôlais seulement l'eau là sans oser m'y aventurer.

- Viens on joue avec les vagues ici Samira

- Je vais me noyer Nadine

Elle a éclaté de rire ainsi que son frère.

Ils s'entendaient super bien presque comme des jumeaux.

Le soir nous sommes allés manger des crevettes au bord de la mer dans un
restaurant.

Et pour la première fois je me suis retrouvée en boîte de nuit.

On a retrouvé certains de leurs amis, d'autres enfants qui avaient tout autant
confortables qu'eux.

Je n'avais même pas de jolis robes, c'est encore Nadine qui m'a prêté une tenue.

Je n'ai pas consommé d'alcool comme eux.

- Goûte au moins le whisky

- Non non j'avais gouté un jour ca pique

Elle a tellement insisté que finalement on commandé une "ice black" pour moi,
au moins c'était alcoolisé et sucré.

J'étais émerveillée par la boîte de nuit. Les habits blanc en surbrillance, les filles
hyper sexys, les blancs avec 2 ou 3 filles noires, les gens qui s'embrassaient et se
touchaient. Et puis la musique "m'enjaillait". Ca tombait bien, Nadine aimait
danser, on s'est amusée comme des folles, on imitait des gens, des danses prises
dans des clips, elle me montrait des trucs.
Puis à un moment une très belle fille est passée, elle nous a même sourit.
Seulement quand j'ai baissé les yeux, j'ai remarqué que cette fille n'avait pas de
pieds.

- Nadine, Nadine!!!

Je lui ai montré la fille

- Tu remarques quelque chose?

- Non

- Non comment regarde les pieds de la fille là

On s'est mis à suivre la fille

- Quoi? sa chaussure?

- Elle a une chaussure?

- Ben oui

J'ai écarquillé les yeux et puis tout d'un coup la fille a fait volte face et est
revenue vers nous

- Ta copine a quel problème avec mes pieds?

Elle avait une mini jupe et elle l'a soulevé comme si elle voulait qu'on voit le
départ de ses pays.

Nadine a vu ses pieds normalement, mais moi j'ai vu un serpent enroulé au


niveau de son pubis et j'ai crié.

- Oh excusez nous, ma copine a bu une ice et ça tourne sa tête.

- Moi c'est Fleur

- Moi Nadine

J'ai tiré Nadine par le bras


- On rentre

- Ekie il n'est que 3 heures

- Nadine on rentre!!!!

J'ai quasiment crié et mon corps tremblait.

La fille lui a glissé un papier dans la main et finalement on est rentré.

- Nadine pourquoi on rentre, ca se passait pourtant bien

- Demande à Samira qui a fait tout une crise, au point où un des portiers est
même venu demander ce qui ne va pas

- Quand je vous ai vu sortir là non?

- Oui, elle a décidé qu'elle n'entre plus

- Samira, il y'a quoi?

- Cette fille n'est pas humaine, c'est une sirène

- Quelle fille?

Les deux ont posé la question au même moment

- Celle qui a dit qu'elle s'appelle Fleur, elle t'a donné son numéro non?

- Oui et?

- Jette le Nadine, elle n'avait pas de pieds, et j'ai vu un serpent sur elle

- Samira soit tu as trois yeux, soit tu as saoulé avec ta "Ice" là, j'ai vu ses pieds.
Et puis toutes ces histoires de mamiwata, sorcellerie et tout, nous on y croit pas
chez nous, papa ne supporte même pas entendre parler de ces choses, il est
ancien d'église, maman aussi et nous on prie chaque matin en famille donc s'il te
plait arrête ce genre de choses sinon ta présence ne sera pas bien vue, je t'en prie
Samira.
J'étais chez eux et je ne voulais pas les embarrasser donc le lendemain quand ils
sont allés en boîte moi je suis restée à la maison

Elle m'a expliqué qu'ils profitaient parce que dès l'arrivée des parents les sorties
n'étaient plus possible la nuit sauf en cachette.

Et effectivement quand les parents sont arrivés, l'atmosphère a changé.

Respect, sérieux, discipline, prière.

Ils m'ont bien accueilli, et j'ai bien compris que dans cette famille là il fallait se
plier aux règles établies pour que tout se passe bien.

On a passé de belles fêtes, nettement mieux que ce que j'aurais espéré.

Ils ont prévu une fête le 24 ou on donnait des cadeaux, j'en ai même eu et une
autre fête le 31.

Pour ne pas faire tâche, Nadine elle même choisissait mes tenues dans sa garde
robe fournie.

Ses parent m'avaient posé des questions sur ma famille et je leur ai expliqué que
ma grand-mère souhaitait que j'aille chez moi père mais que celui-ci pendant les
vacances n'était pas venu me chercher à l'agence et j'avais du vivre dans la rue.

Bref j'ai raconté une histoire.

Le 23 on a nettoyé tous les appartements de la maison, car la maison devait


accueillir la grande famille et les amis.

On y a tous participé et dès le soir les premières personnes sont arrivés dont
Ramel, le cousin de Nadine. Fils unique à ses parents.

Je n'avais jamais vu un gars aussi beau, il était vraiment grand de taille, pieds
arqués, petits yeux, grande belle bouche rose.

Je suis seulement partie me cacher dans la chambre après les salutations


familiales.
D'ailleurs est ce que j'étais de la famille?

C'est quand Nadine est venue me dire dans la chambre que Ramel avait
demandé qui j'étais que j'ai compris que les congés là n'allaient pas être de
simple congés.
4.

- Dis moi exactement mot pour mot ce qu'il a dit

- Ekié, c'est ce que je fais depuis là non?

- Depuis là comment? tu ne fais que dire qu'il a dit que je suis jolie, il a dit ca
comment?

- Quand on a fini de manger jusqu'à tu es allée dehors là, il t'a encore demandé
et il a dit que tu es très jolie

- Il a dit ca vrai???

J'ai sauté de joie

- On dirait que tu es amoureuse hein, je vais aller lui dire

- non non non non

J'ai arrêté Nadine et on s'est mise à rigoler.

Je n'avais pas senti ça depuis l'époque d'Alfred, cette fois ci j'étais même plus
emballée, mon cœur battait un genre un genre.

En matinée du 24 les parents ont donné des sous pour aller faire les courses de
Nöel, et même moi, j'ai reçu de l'argent dans une enveloppe.

- Papa a dit qu'on parte avec le chauffeur pour acheter les vêtements pour la
fête. prends ca

J'étais très surprise, son papa était très gentil. En général les riches n'étaient pas
très ouverts et ils étaient plutôt méfiants mais cette famille me surprenait
beaucoup.
Nous sommes finalement allés à Douala et dans une boutique que Nadine
connaissait on a pris quelques tenues.

C'était tellement cher mais il y'avait assez d'argent pour ca. j'avais eu 60000.

On a pris une chaussure chacune, et on est allé dans un autre secteur ou on a buy
les sous-vêtements et vernis. on s'est fait épiler les sourcils, c'était ma première
fois.

Nous sommes arrivés vraiment tard sur Kribi, il faisait même déjà nuit et on
s'est fait grondé par les parents qui ignoraient que Nadine avait décidé de faire
ses courses à Douala.

On s'est lavé, on a tchombé nos news news ways.

Et la fête a commencé. Je voyais que Ramel m'observait, je me sentais très belle


dans ma tenue, Nadine m'avait même maquillée, j'étais franchement belle.

Ramel m'a dévoré des yeux toute la soirée mais n'a pas eu le courage de
m'aborder.

Quand Nadine s'en est rendue compte pendant que les invités et la famille
dansaient dans la cour, elle est venue vers moi avec lui.

- Ramel je te présente Samira ma meilleure amie

- Enchanté

- Samira c'est Ramel mon cousin, depuis la vous vous guettez seulement à
distance et après vous allez fatiguer mes oreilles.

Il avait mis un jean noir et une chemise un peu fleurie.

- Samira est un joli prénom

- Merci...

En parlant Nadine avait déjà décalé et moi j'avais peur et ne savait quoi dire
Il s'est assis sur la table ou j'étais.

Silence total

- Tu n'es pas très bavarde

- Je ne sais pas quoi dire

- Parle moi de toi par exemple

Il me demandait même quoi exactement?

- Pose moi des questions je vais répondre

C'est comme ca qu'il m'a demandé mon âge, ma classe, mon village, bref on a
fait connaissance.

Comme on a commencé à parler, c'est comme ca qu'on ne s'est plus arrêté toute
la soirée, jusqu'à très tard pendant que les derniers invités extérieurs partaient on
discutait.

A un moment j'ai constaté que Papi, c'était le surnom du frère de Nadine, il


discutait avec une fille au niveau du portail.

- Papi cause avec qui?

- Avec une jeune fille qui avait été invitée à la fête je pense, elle s'appelle Fleur.

De là où on était je ne pouvais pas bien voir mais j'ai eu un mauvais


pressentiment.

Et si c'était la sirène que j'avais vu? eux même ils m'avaient dit qu'ici à Kribi
beaucoup de chose se passaient, les gens parlaient mais est ce que tout pouvait
être faux en bloc?

J'ai appelé Nadine et elle m'a confirmé que c'était la même fille.

Ca a complètement changé ma mine.

- Qu'est ce qui ne va pas bébé


Ramel m'appelait déjà par un petit nom, ca m'a fait plaisir même comme tout
mon cœur était déjà sur la présence de cet étrange esprit.

Mais si je parlais ils allaient encore me traiter de superstitieuse etc...

Le lendemain j'étais bien plus à l'aise avec la présence de Ramel et tout allait
bien pour Papi je me suis donc dit que j'allais laisser tomber cette affaire de
sirène.

On s'est amusé à la plage. Ramel était prévenant, il veillait sur moi, ne jouait
qu'avec moi, on était tout le temps à deux.

La semaine entre les deux fêtes m'a fait complètement oublié tout ce que j'avais
vécu de douloureux à Yaoundé.

J'ai goûté à ce qu'on pouvait appeler le bonheur complet, lui et moi on causait
par sms avec le téléphone de Nadine,

le 30 veille du nouvel an, il m'a envoyé une petite lettre avec un parfum :

- Je crois que j'ai trouvé l'amour. Tu as tout ce que j'espère d'une femme et je
veux que tu sois ma copine.

Le bonheur total.... Nadine en riait et moi je planais.

Mais en soirée j'ai eu un coup de tristesse.

J'ai pensé à mon séjour à Yaoundé, à la tout première femme qui a du s'en aller
avec ses filles qui étaient déjà comme mes petites sœurs, à la deuxième dont la
mère avait vendu le bébé et possédé mon père, au tout petit garçon effrayé qu'on
m'avait remis, et à mon papa qui semblait être sorti de sa torpeur et n'avait pas
hésité à venir me chercher.

Voilà une nouvelle année qui commençait, comment allaient-ils? étaient-ils


heureux? J'ai prié pour eux.

Qu'on le veuille ou non, c'était eux ma famille.


J'ai prié qu'en cette nouvelle année, Dieu leur donne le bonheur, la paix, les
garde. J'ai eu une pensée pour Alfred aussi, il m'avait menti mais il avait été
aussi bien avec moi, veillant sur moi comme un grand-frère.

Où qu'il soit j'ai prié que le Seigneur le change, qu'il arrête cette vie et qu'il
commence une nouvelle vie honnête.

A la fin de ma prière, je me suis retrouvée entrain de pleurer, j'espérais les revoir


tous un jour et j'allais devoir affronter mon destin un jour après mon
Baccalauréat, je priais seulement pour que les choses se soient calmés, qu'on
m'ai oublié.

La soirée du fut inoubliable, la meilleure de ma vie, pour être honnête, je passais


les meilleurs fêtes que j'ai jamais passées, surtout parce que je découvrais
l'amour. A un moment Ramel m'a demandé de le rejoindre dehors, on ne voulait
pas sortir ensemble parce que les parents auraient pu remarquer un truc.

Quand je suis sortie, il m'a prise la main. dans le cadre familial on ne pouvait pas
beaucoup se rapprocher, donc on s'était toujours tenu à distance, mais les
vacances tiraient à leur fin, lui fréquentais à Yaoundé, on allait bientôt se
séparer, donc ca m'a fait plaisir qu'il demande qu'on s'éloigne un peu.

On a marché jusqu'à la plage main dans la main et dans un coin Ramel m'a
tourné face à lui

- Tu m'aimes? Samira

- Oui Ramel, je t'aime tellement

- Moi tu me rends fou, je vais t'embrasser

Je n'attendais que ça.

Quand ses lèvres ont touché les miennes j'ai juste eu envie de suspendre le
temps, pour qu'on reste là comme ca indéfiniment.
On a parlé on s'est encore embrassé, il m'a promis de m'attendre et on a pris
rendez-vous au même endroit pour les congés de pâques, il m'a fait jurer de ne
tomber amoureuse de personne.

On s'est serré fort, larmes aux yeux car le lendemain lui et ses parents repartaient
sur Yaoundé.

On s'est dit aurevoir et il m'a offert la chaîne qu'il avait au cou.

Les parents de Nadine nous ont raccompagné à l'internat et ils m'ont proposé de
les rejoindre aux vacances de pâques, j'ai accepté. Son père malgré son haut
grade était très sociable et a insisté pour que je sois là.

A notre retour à l'internat rapidement j'ai pris le téléphone de Nadine qu'on


utilisait très discrètement parce qu'interdit et j'ai contacté Ramel.

C'est par ce canal que lui et moi avons échangé tout le trimestre. Mes notes ont
même baissé ce trimestre là tellement j'étais pressée quand les cours finissaient
de me plonger dans mes sms.

Le surveillant M. Kona a fini par m'attraper un soir. Les autres étaient sortis
manger et moi je chatais, j'avais pas faim.

- Qu'est ce que tu fais là!!! Le téléphone sort d'où?

- Monsieur je vous en prie, ne me trahissez pas, je sais que c'est interdit, si on


me renvoie je n'aurais nulle part où aller

Je l'ai supplié le corps tremblant.

Il m'a demandé le mot de passe et a menacé d'aller voir la directrice si je ne lui


donnais pas.

Je lui ai donné et il s'en est allé.

Je me suis retrouvée dans un chantage des plus dégoûtant.

Le lendemain on a envoyé un
- Elève Ngadeu!!!

Je suis sortie et j'ai suivi l'élève dans une salle de classe obscur.

Puis Monsieur Kona est sorti de là.

- Si tu veux que cet incident reste sous silence il faut que tu me fasses confiance
et m'aimes comme tu aimes ce Ramel là.

J'ai sursauté

- Oui oui j'ai tout lu, mais je te pardonne, viens ici

J'ai fait quelques pas en arrière.

- Si tu résistes tu vas partir de cet établissement.

Il m'a attiré et il a voulu m'embrasser de force.

Sa langue mouillant mes lèvres cherchant à s'enfoncer m'a donné envie de


vomir.

Je l'ai poussé mais il était trop fort.

Il a posé ses mains sur mes seins et les a pressé ca m'a fait bien mal

J'ai crié en me dégageant

- En tout cas réfléchis bien et je te donne 3 jours pour prendre ta décision, sinon
basta

Je suis rentrée au dortoir les larmes aux yeux...

Comment me défaire de cette situation?


5.

Il était hors de question que je cède au chantage de ce malade mais je n'avais


aucune solution malgré tous les plans que je traçais dans ma tête.

Il m'a fait venir quelques jours plus tard, je me suis retrouvée contraint de
l'embrasser parce que j'avais peur.

J'avais la bouche fermée mais lui savourait Dieu merci on a été interrompu par
des élèves qui rentraient de la salle d'étude.

Je me suis enfuie et j'ai lavé ma bouche au savon et à grande eau.

Nadine a constaté que je n'avais plus son téléphone , je lui ai dit que ca avait été
confisqué. Elle s'est fâchée mais a accepté mes excuses.

- Samira c'est toujours parce que tu ne causes plus avec Ramel que tu es
malheureuse comme ça?

Je ne voulais pas la mêler à ca, du coup je lui ai dit que c'est parce qu'il me
manquait.

Oui il me manquait mais c'était le chantage de M. Kona qui me détruisait de


l'intérieur.

Dieu étant toujours du côté des plus faibles, il a permis un soir que Nadine cause
avec ses copines à côté de moi, et une de ces filles sortait avec le surveillant de
notre dortoir et elle nous racontait comment ils se voyaient parfois dans son
studio pour faire l'amour.

Elle est allée jusqu'à nous dire qu'elle avait leur vidéo coquine.

L'idée a du coup germer dans ma tête na tchak.


J'ai tracé les plans pendant plusieurs jours pour repérer le tél de la fille là pas
moyen, finalement un soir je l'ai supplié de me donner son tél pour causer avec
mon petit ami, elle a accepté et a décodé son tél, j'ai fouillé jusqu'à trouver les
fameuses vidéos, je les ai envoyé au numéro de Papi en lui demandant de ne pas
les divulguer.

Je lui ai expliqué que Monsieur Kona voulait me forcer à coucher avec lui parce
qu'il avait attrapé mon tél et il a été d'accord.

Il m'a prêté son tél et j'ai tranquillement attendu le prochain rendez-vous qu'il
allait me donner.

Quand j'ai regardé les vidéos là, moi même ca m'a excité, j'avais jamais vu ça en
réel comme ça.

Quand j'ai montré à M. Kona que j'avais sa sex tape il a voulu me taper là-bas.

- Qui t'a donné ca?

- Monsieur remettez moi mon téléphone et moi je l'efface sinon moi même je
vous trahi...

Il m'a regardé avec un regard noir

- Quelqu'un d'autre a cette vidéo si quelque chose m'arrive on va mettre sur


facebook

- Si tu fais ca je vais te tuer, je suis bassa, et mes ancêtres m'ont initié.

- Monsieur je ne veux rien faire, c'est vous qui avez commencé en me forçant à
coucher avec vous.

Finalement il m'a lancé le téléphone de Nadine et m'a tendu la main.

Est ce que j'allais lui donner le téléphone d'autrui? J'ai supprimé devant lui et je
sujs partie soulagée.

J'ai remis le téléphone de Papi et cett nuit là j'ai essayé de contacter Ramel.
Malheureusement le gars m'avait bloqué partout, aucun moyen de l'appeler rien
rien, j'ai pleuré toute la nuit.

Quelques jours plu tard je me suis conditionné pour oublier Ramel, je devais me
ressaisir pour les compos car mes notes baissaient.

Mais pas moyen, le scandale que je redoutais le plus a explosé et je détruisais


ainsi la vie de plusieurs personnes.

La vidéo du surveillant avec notre camarade était dans le Facebook de tout


Camerounais, les groupes Whatsapp se la partageait, les gens parlaient,
l'établissement était en feu, et moi je bouillonnais.

Je suis allée trouver Papi

- Comment as tu pu

il riait

- Il te faisait chanter, toi aussi, c'est bien fait pour sa sale gueule de pédophile

- Mais j'avais promis et il m'a remis mon téléphone, pense à cette fille

- Elle m'avait barré pour aller faire n'importe quoi avec le surveillant? je ne
regrette rien

il m'agaçait au plus haut point.

Monsieur Kona et la fille ont été convoqués, et ils ont été renvoyé à effet
immédiat.

Plus lâche que moi ce jour il n y'a pas eu.

Je suis restée dans un coin de l'école jusqu'à ce que je vois la fille sortir de
l'établissement en larmes attendus par ses parents.

J'ai vu son père lui appliqué une gifle bien dosée après elle est entrée dans la
voiture.
Lui aussi est sorti plus tard, avec ses affaires exactement comme elle; sauf que
lui j'avais l'impression qu'il me cherchait du regard. Je me suis cachée.

Partout ou je passais j'attirais seulement les ennuis, ca me dépassait.

J'ai eu peur qu'il me fasse du mal par ses ancêtres, où qu'il m'attende un jour où
je devais aller au marché du coup je ne suis plus sortie de l'enceinte. Quand je
voulais quelque chose Nadine en achetait pour moi.

Sauf qu'un jour pendant les visites; j'ai eu de la visite.

Une femme avec un bébé en main. Avant qu'on ne me la montre j'ai failli mourir
de peur car je croyais avoir été repéré mais ce n'était pas le cas.

- Bonjour madame vous chercher qui exactement?

- Ce n'est pas toi Samira Ngadeu?

- C'est moi madame

- He bien je suis venue te remercier

habba, j'étais très surprise.

- Et pourquoi?

- D'avoir mis mon mari au chômage, d'avoir détruit ma famille, nous sommes la
honte de tout le village, on se moque de moi qui supporte un tel mari, notre
enfant est malade et a besoin de soins mais il n'a plus de travail, merci!!! prends
donc l'enfant et occupe toi en.

Elle a déposé un bébé qui semblait avoir un an mais avait un corps de nouveau
né.

Elle s'est mise à pleurer, m'expliquant comment ils souffraient même pour
mange, la maladie leur avait tout pris.
Je voulais même m'expliquer mais ca allait servir à quoi? autant juste s'excuser
mais même ca n'allait servir à rien.

Alors je suis allée dans le dortoir en lui demandant de m'attendre.

J'ai pris de l'argent près de 100 mille et je suis venue lui donner.

Celle qui m'accusait a changer de discours et m'a remercier.

A la fin elle m'a dit

- Je vois que tu as un bon cœur et je sais que mon mari est fautif. Mais si je dois
te dire quelque chose c'est fait attention à toi, les apparences sont trompeuses,
les gens peuvent faire semblant de t'aimer pourtant ils veulent te sacrifier et
deuxièmement, la tradition va te réclamer à un moment, tes vrais amis seront là
quand tu seras rejeté de tous, je ne sais pas comment tu vas gérer cela mais ce
sera très difficile pour toi, il y'a des secrets de ta vie qui vont te dépasser
seulement.

Elle est partie mais elle est revenue

- Fais attention à ton troisième œil, tout le monde ne l'a pas comme toi et moi
donc ne parle pas de tout ce que tu vois.

Elle est partie me laissant perplexe.

J'ai noté tout ce qu'elle m'a dit derrière mon cahier de maths et quelques
semaines plus tard j'avais oublié.

Les congés de pâques s'annonçaient à grands pas Plus de nouvelles de Ramel


mais je comptais lui expliquer et reprendre la relation où elle s'était arrêté.

Kribi....j'y pensais encore et encore sans savoir que ce séjour allait me confronter
au royaume marin et aux sirènes communément appelées ""Mami Wata"".
6.

Cette fois ci on a trouvé les parents de Nadine en poste.

Le jour de la pâques son papa devait être nommé je ne sais pas bien quoi dans
l'église de la place et sa maman devait être la marraine d'une de ses cousines.

Donc il y'aurait encore une fête.

Moi je n'attendais qu'une seule chose, la venue de Ramel.

- tu es sure qu'ils vont venir Nadine

- Demande à Papi si tu ne me crois pas, ils s'écrivent.

Papi m'avait demandé des excuses pour avoir partagé les vidéos et finalement on
s'était arrangé.

Il m'a bien confirmé que Ramel viendrait. Papi m'avait promis de tout lui
expliquer du coup j'avais bon espoir que tout se passe bien à nos retrouvailles.

Mais tout ne s'est pas trop bien passé.

Ramel m'ignorait et avait la face attachée quand il fallait me saluer.

Il m'a éviter pendant deux jours et j'ai dû calculer pour le coincer à son retour de
plage.

Quand j'allais à la plage il refusait d'y aller, du coup j'ai choisi ce jour de ne pas
aller.

Alors à leur retour je me suis mise sur le chemin et quand il m'a vu il m'a
agressé.
- Tu me suis pourquoi?

- - Ramel je t'en prie écoute moi

- Tu m'as demandé de ne plus t'écrire ni t'appeler alors toi aussi fiche moi la
paix

- Je te jure que ce n'était pas moi, c'est cet enseignant qui m'a surpris au dortoir
il a confisqué et m'a menacé, je te jure.

- Ha c'est ton problème, tu m'as bloqué moi je suis passée à autre chose, j'ai une
copine maintenant. C'est fini entre nous

Patate, c'est comme si le gars là avait envoyé une main physique pour m'arracher
le coeur.

Je l'ai fixé pendant que les larmes sortaient de mes yeux, il semblait déterminé et
résolu.

Je me suis tournée et je suis partie en courant.

J'ai fait 3 jours de maladie, le palu m'a attrapé une fois. je tremblais comme une
feuille, couverte jusqu'à la tête.

Un médecin est venu me consulter et on m'a prescrit des médicaments.

Au bout du troisième jour, je tournais le dos à la porte mais je ne dormais pas.

On a poussé ma porte...

J'ai entendu Nadine parler

- Ramel pourquoi tu lui fais ca, regarde comment elle a maigri, elle est malade à
cause de toi. Ce qu'elle te disait était vrai, on te l'a dit 100 fois, alors débrouille
toi pour que ma copine aille bien

- Nadine je ne suis pas un moustique, c'est le moustique qui donne le palu.


Il a fait genre rien n'allait changer mais le lendemain pendant que je marchais
sur la plage, j'ai entendu des pas derrière moi. Je pensais que c'était juste des
gens qui se baladait mais quand les pas sont arrivés à mon niveau, une main est
passée sur ma taille.

- Tu vas mieux?

- Non, tu ne me parles pas pourquoi depuis?

- J'étais fâché, mais ca va maintenant, on reprend la relation

- Ook!

On était de nouveau ensemble, il faisait beau.

La fête était prévue dans 4 jours.

Ramel est redevenue encore plus amoureux que la dernière fois et il a décidé
qu'on allait discrètement passer une soirée en amoureux à la plage la veille de la
pâques.

Nadine aidé d'une des femmes de ménage nous a constitué un panier avec à
manger et une bouteille de vin et des verre, Ramel avait même prévu des
bougies, comme les films.

Quand on s'est installé je me suis demandée comment j'avais pu quitter de la


petite fille qui vivait à Bafang pour me retrouver avec un garçon qui me faisait
rêver à la plage, avec un bon vent frais et des bougies placées sur une nappe
posée au sol.

Dans le panier il y'avait du poulet grillé et des frites.

On a mangé, en rigolant, il me racontait comment les messages qu'il avait reçu


de mon surveillant lui avaient fait mal et tout.
Après il a servi du vin, après la première bouchée, ma tête a commencé à tourner
très légèrement, j'étais plus euphorique, je me sentais planer, aimée, heureuse,
légère.

Je me suis même levée pour danser et il s'est moqué de moi.

Mais après ca on a débarrassé et étalant encore le drap, il m'a couché dessus.

On a commencé à s'embrasser.

Tout était parfait, ce moment était tout simplement magique.

J'avais une robe et en m'embrassant il a envoyé la main dessous, au lieu de le


repousser j'ai même plutôt soulever mes fesses pour que ma robe ne nous bloque
pas.

Il n'a pas pressé mes seins fort comme l'autre salaud, ses gestes étaient même
hésitant, je sentais que lui même n'avait pas beaucoup d'expérience.

- Samira touche moi aussi

- D'accord

- Tu as déjà fait l'amour?

- Non, jamais

- Tu veux qu'on le fasse, moi je veux, je veux que tu rentres pour le dernier
trimestre avec ce souvenir

- Je veux aussi Ramel

- Je t'aime, tu es l'amour de ma vie, on ne se quittera jamais

On s'est promis ce soir là de s'aimer pour la vie et après il baissé son pantalon
pendant qu'on continuait à s'embrasser.

Il s'est placé sur moi et m'a enlevé mon slip.

J'ai pensé à Alfred et ca m'a distrait.


- Samira, tu hésites? tu penses à quoi

- Non non,viens Ramel.

il a écarté mes pieds et j'ai retenu mon souffle.

toutes fille de mon âge savait que la première fois ca faisait très mal.

C'était notre sujet principal, comment j'ai été déviergé.

Quand j'ai senti son sexe à l'entrée du mien j'ai tremblé.

- N'aie pas peur Samira, ca va faire un peu mal et ca va passer

Il a commencé à forcer pour entrer, ca ne faisait même pas comme s'il y'avait
une route où son sexe allait passer

- Ouvre bien les jambes ca ne passe pas

A la télé ca avait l'air romantique mais là c'était comme un travail, un devoir


qu'on nous avait donné à l'école

J'ai encore ouvert les jambes, il a mis une forte pression et j'ai entendu
tchouuuuuuppppp, c'était comme si c'est le couteau qui était entré pour me
déchirer, j'ai oublié que c'était affaire d'amour, j'ai moi crié.

Il a vite collé ses lèvres contre les miennes pour étouffer mon cri et il s'est mis à
m'embrasser pendant qu'il faisait des va et vient.

J'ai même mordu sa lèvre jusqu'à sentir le goût métallique du sang dans ma
bouche, le gars lui n'a même pas eu mal, le goût de ça!

il bougeait en aller retour constant, finalement je me suis habituée à la douleur et


elle a commencé à baisser.

Lui semblait ressentir un cube magique car il gémissait et criait

- Oh c'est bon, c'est merveilleux, je t'aime Samira, putain ca peut tuer.

Finalement il s'est mis à aller un peu plus fort et ca m'a encore fait mal
- Doucement s'il te plait

- Je je je je , je peux plus; putain, je sens le goût; il y allé plus fort et encore plus
fort, il tchoukait comme s'il voulait sortir par ma gorge, en s'agrippant sur mes
épaules, mon corps se secouait tellement que je me suis retrouvée sur le sable
même, me laissant utiliser et consommer par lui.

Finalement il a poussé un cri terrible, et il a tremblé avant de se laisser retomber


sur moi. J'ai compris qu'il avait joui, même si je n'avais jamais fait je n'étais pas
aussi villageoise, je savais comment un homme pouvait jouir.

- Tu as été super, j'ai trop adoré

- Moi aussi

Aka je mentais, mes fesses brûlaient, je n'avais pas ressenti l'électricité que
j'avais senti quand Alfred m'avait léché là donc hein..

Mais j'avais aimé le satisfaire, j'avais aimé pouvoir dire aussi que j'avais déjà fait
l'amour.

J'ai espéré qu'il me prenne dans ses bras, mais il avait l'air épuisé et menaçait
même de s'en dormir.

- Tu vas t'en dormir et il commence à faire froid, partons...

Nous nous sommes levés, avons tout emballé départ pour la maison.

Il fallait entrer dans le vif des préparatifs.

Quand nous sommes arrivés on est entré chacun séparément pour ne pas attirer
l'attention, et quand moi j'entrais j'ai croisé le père de Nadine qui m'a demandé
d'aller dans son bureau.

- Samira ca va? je voudrais te parler

Le père ci ne m'avait jamais parlé, il voulait me parler encore comment nooor.


7.

- Je voudrais te féliciter parce que malgré ta situation familiale difficile, tu as de


très bon résultats scolaire et de ce fait j'ai décidé de t'encourager avec je dirais
une bourse.

L'université pointe à votre porte et je sais que tu n'auras peut-être pas la


possibilité de voyager, ni de faire une grande école, tiens cet argent que tu
farderas dans un compte et que tu utiliseras à la rentrée de l'année prochaine
pour t'inscrire.

Il m'a remis un bien grosse enveloppe et m'a demandé d'aller bien la garder et de
ne pas forcément en parler.

J'étais très contente, j'avais enfin de quoi poursuivre mes études supérieures,
surtout que je n'étais pas sure de retrouver le sac d'argent que j'avais caché à côté
de la tombe de grand-mère.

J'ai glissé cette enveloppe dans mon sac de voyage tout au fond sans même
compter, car si je comptais Nadine allait me poser des questions et je voulais
respecter les instructions de ce papa là.

Le lendemain la fête s'est super bien passée sauf que Ramel a voulu encore
m'appuyer dans un coin et j'ai refusé. S'embrasser oui, mais nyass la noooooo.

Les gens dansaient et moi je surfais sur le téléphone de Nadine.

A un moment ca a sonné et ca a affiché tonton Michel.

J'ai décroché en cherchant Nadine des yeux

- Bonsoir
- Oui bonsoir, vous voulez parler à Nadine?

- Non ca va, j'entends du bruit, vous êtes sa copine Samira?

- Elle vous en a parlé

- oui oui, j'appelais pour vous saluer

- Je lui dis que c'est qui?

- Son oncle, le petit-frère de son père, tonton Michel de Edéa

- Ok

Juste après j'ai cherché Nadine et je lui ai transmis la nouvelle.

Façon qu'elle m'a regardé....

Elle n'a même pas répondu, elle est juste passée.

Après la fête, j'ai encore essayé de lui en parler;

- Qu'est ce qui ne va pas chez toi Samira

- Quoi Nadine, pourquoi tu es fâchée?

- Parce que tu dis n'a pas de sens, tonton Michel ne peut pas t'avoir appelé

- Et pourquoi? je te jure, regarde

J'ai pris le téléphone et c'était plutôt appel émis et non reçus qui marquait son
nom pourtant il m'avait appelé.

- Il est mort, il est mort de noyade ici il y'a de cela 3 ans, donc ce que tu dis est
impossible.

Mon cœur a commencé à battre

- Il habitait Edéa?
- Oui oui qui te l'a dit?

J'ai cherché la chaise pour m'asseoir.

- Au téléphone, il me l'a dit Nadine

Elle a pris son téléphone et a recomposé le numéro, mais il ne passait plus,


même après 10 tentatives, rien

- Ca ne passe plus depuis des années Samira, qu'est ce qui s'est encore passé?
moi tu m'inquiètes, la dernière fois il était question d'une sirène alors qu'elle
avait des pieds maintenant c'est mon oncle mort qui t'appelle. Ma belle il faut
voir si tout va bien

C'est sur ça qu'on a arrêté d'en parler, mais honnêtement, j'y ai pensé toute la
soirée et j'ai passé la pire nuit de ma vie au point de rêver de ma grand-mère, elle
essayait de me parler, puis elle m'a juste pris par la main, je me suis réveillée en
sursaut. Quand je me suis rendormie, j'ai senti comme si on venait m'appuyer sur
le lit, je ne pouvais ni parler ,ni bouger, une présence étrange m'oppressait.

J'ai essayé de bouger sans succès, Dieu merci quelques temps après la chose est
repartie. Impossible pour moi de dormir après ça.

J'ai essayé d'écrire à Ramel au cas où il serait éveillé, mais il dormait.

Pour m'occuper j'ai tapé le nom d'Alfred sur Facebook, c'était ma première fois
de le chercher sur Facebook, pas moyen de l'y retrouver, puis une idée m'est
venue.

J'ai tapé le nom de la paroisse et j'ai retrouvé la page de la paroisse ou il était


pasteur.

Il n'apparaissait pas dans les photos récentes, mais en descendant très bas dans le
fil d'actualité, j'ai vu une photo où il avait été taggué.
Son pseudo portait plutôt le nom Alpha, à la place d'Alfred, énième preuve que
ce gars était bel et bien l'Alpha chef de gang qui était recherché.

J'ai cliqué sur sa page et j'ai parcouru.

J'ai vu ses photos, j'ai vu une photo avec sa mère et sa tante, j'ai aussi vu une
photo ou il était avec les deux et un monsieur, peut être oncle? ou père ou je ne
sais qui.

J'ai été tentée de lui faire un message Messenger... j'ai hésité plusieurs fois mais
finalement j'ai cédé

- Alfred, ou Alpha je ne sais pas

C'est Samira, je t'écris à travers le compte d'une amie, j'ai été tellement déçue
d'apprendre tout ce que j'ai appris. Comment as ut pu me faire ça? j'ai risqué
même ma vie pour te sauver, mais bon!!! C'est Dieu qui va te répondre.

J'ai envoyé et j'ai continué à surfer sur Facebook.

Après ça je me suis endormie.

Le lendemain, nous avons aidé au rangement. Il ne nous restait que quelques


jours avant de retourner à l'internat.

Il était question d'aller tous en famille, les parents inclus à la plage.

Nous y sommes allés vers les 13H.

Les parents de Ramel et Ramel lui même, les deux petites sœur de la maman de
Nadine, la sœur du papa de Nadine et sa fille ainé ainsi que ses 3 enfants et les
parents de Nadine ainsi que Nadine et Papi.

C'était super, je me sentais comme avec ma famille, on a fait des parties de


volley-ball, on a joué dans l'eau.
A un moment je suis retournée à ma serviette pour souffler un peu, pour dire
vrai je ne faisais que guetter le message que j'avais envoyé à Alfred, quelque
chose me disait qu'il allait répondre et c'est ce qui s'est passé.

J'ai trouvé un message et dès que je l'ai ouvert mon cœur a fait paaaaaannnnggg

- Samira dis moi où tu es, qu'as tu fait du sac, tu n'es pas en sécurité. Je peux
venir te chercher.

Donc il était en liberté? Et tout ce qui l'intéressait était le sac?

Ca m'a tellement énervé que je l'ai bloqué et j'ai supprimé la conversation en me


promettant de demander à Nadine de ne jamais répondre à quelqu'un qui lui
parlerait de moi.

Après ça je me suis encore levée mais cette fois çi je me suis assise sur la partie
rocheuse du bord de la mère, je ne voulais pas nager, mais juste profiter des
vagues qui venaient taper sur mes pieds.

Bientôt on allait devoir partir, car la marée haute commençait à monter.

A un moment pendant que je méditais sur ma vie, en regardant la famille


continuer à jouer au volley j'ai entendu un cri, où alors c'était comme une
sonnerie, une trompette et après j'ai eu comme un vertige qui m'a jeté dans l'eau.

Dès que je suis tombée dans l'eau quelqu'un m'a agrippé le bras et a commencé à
m'entrainer de plus en plus loin, pourtant au bord l'eau n'arrivait même pas au
chevilles, mais la main me tirait où je n'allais plus pouvoir marcher, et je ne
savais pas nager.

J'ai levé l'autre bras qui était libre et je l'ai secoué en appelant à l'aide essayant
d'attirer l'attention de ceux qui jouaient.

La main ne faisait que me tirer contre ma volonté. J'ai pu voir le regard horrifié
de la famille de Nadine, ils venaient de se rendre compte que je m'enfonçais.
J'ai commencé à avaler l'eau extrêmement salée car j'avais la bouche ouverte
pour crier, la chose m'a tiré au point où l'eau m'a submergé, mais j'ai pu par un
geste brusque me dégager et sortir la tête de l'eau pour essayer de me débattre.

Mes pieds n'avaient plus accès au sol et pour avoir la vie sauve dans cette vaste
mer, j'allais être obligée de nager, de pousser mon corps à se diriger où j'avais
pied.

Il n y'avait pas de place pour la peur, les choses se déroulaient tellement


rapidement, en une seconde j'ai pensé à toutes ces morts bizarres dont on parlait
souvent içi dans la mer de Kribi, je me suis demandée si elles avaient aussi
sentie cette main qui les attirait contre leur volonté.

J'ai pu voir Papi enlever son T-shirt pendant que son père essayait de crier son
nom lui demande de revenir, il a couru et a plongé

Une lueur d'espoir a surgit malgré que mes mouvements semblaient plus vouloir
m'enfoncer que me sauver. Cet espoir a complètement disparu quand on a
violemment tiré mes pieds...

Cette fois ci je me suis vue descendre au fond de la mer de Kribi, mes poumons
remplis d'eau, je ne pouvais plus rien, j'ai su que c'était ma fin, j'allais mourir
noyé, il n y'avait plus rien à faire.

J'ai ouvert les yeux pour savoir au moins ce qui me tirait, l'eau était sombre,
mais j'ai pu voir une femme, elle a caché son visage et m'a laissé mourir
tranquillement.

Je ne sais pas à quel moment c'est devenu le trou noir, j'avais tout de même
espoir que j'allais me réveiller étant sur la plage comme dans les films, mais je
manquait d'air et mes poumons menaçaient d'exploser
8.

Trou noir...

J'en suis sortie brutalement, ou alors bizarrement, parce que je me suis retrouvée
quelque part, qui n'était pas un endroit où j'étais déjà allé, ca ne ressemblait
même pas au monde terrestre...

Je m'étais retrouvée dans le royaume marin, en tout cas ca en avait l'air car
l'image des "Mami Wata" que je me faisais est exactement ce que j'ai vu.

Mais il n y'avait pas d'eau en tant que tel, c'était comme s'il y'avait un endroit en
bas de l'eau où on pouvait vivre, ou il n y'avait pas d'eau, sinon comment
respirais je?

Alors comment décrire le royaume où je me trouvais?

Ces gens leur pieds ne touchaient pas le sol, beaucoup avaient des queue de
poisson et d'autre bien plus que ca, ils ressemblaient carrément à des poissons.

Il y'avait des esclaves, beaucoup d'esclaves qui travaillaient, il y'avait des filles
excessivement belle, je ne saurais comment les décrire, elle était mince, noire,
beaux cheveux, d'autres étaient métisses. Certaines personnes se déplaçaient sur
des poissons, preuve qu'on vivait dans l'eau...??? mais je ne sentais pas l'eau
contre ma peau, ou alors j'y étais en forme d'esprit?

Tout ca était confus.

J'ai voulu faire un geste, mais je me suis rendue compte que mes mains étaient
attachées et que j'étais sur un gros poissons avec une sirène assise de côté, quand
elle a tourné sa face, j'ai reconnu la fille de la boîte de nuit. J'avais moi que dit
l'affaire là.
- Je suis ou??

- Dans un royaume où tu vas ne vas plus jamais ressortir, tu as été sacrifiée

- Moi? Qui m'a sacrifié

- Une personne qui a besoin de richesse et de pouvoir, en recevant cet argent


qu'il t'a tendu tu as reçu le prix de ta propre vie, tu appartiens désormais à notre
royaume et à notre reine, la reine de la côte. Le père de tes amis, c'est lui qui t'a
vendu, tu vois ce type?

J'ai regardé

il ressemblait comme deux gouttes d'eau au papa de Nadine

- C'est lui qu'on a chargé de t'appeler, dès que tu as décroché, l'esprit de mort est
entré dans ta vie et ca n'a plus été qu'une question de temps

- C'est aussi le même homme qui l'a vendu

- Bien sûr, depuis plusieurs années, il travaille ici comme tu le vois

- Et on va où??

- On va là où a lieu ton sacrifice, il ne retrouveront ton corps que lorsque les


jours de la cérémonie de sacrifice seront passés, là nous resterons avec ton esprit
et ton corps remontera à la surface.

Comme on avançait, je regardais et des gens qu'on trainait avec des chaînes au
cou comme des animaux, et des sirènes qui utilisait les hommes comme des
objets sexuels, on les léchait en pleine rue, d'autre se faisait téter les seins par
des gens qui avaient l'air complètement malheureux, bref c'était des scènes
horribles.

Devant j'ai vu un grand portail et plusieurs bâtiment à l'intérieur, apparemment


c'est là bas que nous devions entrer, mais devant il y'a eu comme une bagarre, ou
c'est une guerre ou c'était quoi oohh?
Le poisson sur lequel on était nous a projeté et s'est enfuit.

Mes pieds étaient au sol mais ceux de la sirène était queue de poisson au sol.

Il y'avait des serpents marins avec des lances, et des animaux sortis de la forêt.

Les animaux sortis de la forêt on engagé un combat avec les animaux marins et
très vite il y'a eu attroupement.

La sorcière de sirène à côté de moi tremblait

- Il se passe quoi?

- Il y'a un problème, des forces venant d'un autre royaume sont venues, mais je
ne sais pas pourquoi, parfois il y'a même des morts

- Que me voulez vous

- On t'a vendu, tu es morte, qu'est ce que tu ne comprends pas?

- Et je vais aussi servir à téter les seins comme je vois là?

- tu es malade? c'est pas à moi de décider ce que tu vas devenir, mais à la reine,
elle a demandé qu'on t'emmène directement à elle

Une trompette ressemblant à celle qui avait sonné avant que je ne tombe dans
l'eau a sonné, et tout le monde s'est prosterné, les sirène, les serpent marins, les
esclaves, tout le monde est tombé face contre terre sauf moi et les animaux, et
une femme que j'ai reconnu, mais je ne la reconnaissais pas vraiment.

Elle ressemblait à ma grand-mère mais ce n'était pas elle, elle avait de long
cheveux, comme les locks qu'on a laissé pousser même pendant 100 ans.

L'ombre a recouvert où on était et quand j'ai levé les yeux, j'ai vu un dragon
géant, terriblement effrayant qui s'avançait vers nous quittant le palais en
question.
il y'avait des trucs qui volait à côté d'elle, moitié homme, moitié couleuvre, et ce
sont eux qui sonnait les trompettes et volaient comme des mouches autour du
dragon.

Quand elle est sortie du haut de son dragon, elle a demandé ce qui se passait.

Et la maman qui ressemblait à ma grand-mère m'a pointé du doigt.

- Remettez-nous notre fille

- Elle nous a été donné

- Par quelqu'un qui n'avait aucun droit légal, c'est une fille de la destinée et elle
a le troisième œil

- Nous l'avons vu, c'est pour ca que nous voulons l'utiliser pour initier des gens
à ce royaume

- Non, non, elle doit aider notre peuple, elle va rentrer, nous vous avons
apporté la personne qui de droit doit être donné par cet homme. Elle c'est mon
héritière et le don doit continuer jusqu'à sa descendance, bientôt elle va le
manifester après son accouchement.

Ils se sont écartés et j'ai vu Papi qui était enchaîné, seulement que lui n'était pas
conscient.

- Pourquoi lui n'est pas conscient comme moi

- Parce que toi tu as des pouvoirs en toi lui il est purement humain, sans
transformation, un humain ne peut pas être conscient ici.

Ils ont fait des pourparlers et finalement j'ai vu le dragon de la Reine faire demi-
tour

- Préparez le garçon pour le sacrifice et renvoyer la fille au niveau des chutes de


la Lobé

Quelqu'un m'a assommé et je me suis évanouie.


Quand je me suis réveillée, j'étais entourée de pêcheurs qui essayait de me
réanimer.

Ils m'ont directement porté pour m'emmener à l'hôpital pour les soins. j'avais
une blessure au niveau de la tête qui semait abondamment, selon eux, un rocher
m'avait cogné la tête, mais moi je savais qu'on venait de me donner un bon coup
dans le royaume en bas.

J'étais choquée, scandalisée, dépassée.

Je venais de découvrir un monde qui pour moi jusqu'ici avait été imaginaire.

Je tremblais comme une feuille, mouillée de partout.

J'avais froid jusqu'au niveau des os, mon estomac était rempli d'eau et ma langue
était plus que salée, mes yeux piquaient et sans même les voir étaient surement
rouge. Le choc sur ma tête me faisait très mal.

J'ai demandé à un des pécheurs de me prêter son téléphone pour que j'appelle ma
famille et j'ai appelé Nadine

- Allo

J'entendais des pleurs et beaucoup de bruit

- Allo, Samira, c'est Samira, attends je mets le haut parleur, tu es ou?

- J'ai été repêchée par des pécheurs, je vais à l'hôpital de district, je suis blessée

Leur papa a arraché le téléphone

- Ou est Papi?

- Je ne sais pas, les pécheurs m'emmène à l'hôpital

- On arrive

Les souvenirs de la transaction me sont revenus, Il m'avait vendu pour avoir


encore plus de pouvoir, plus de richesse, mais ils avaient pris Papi.
Mon Dieu, j'ai réalisé qu'il ne remonterais pas vivant, il n'aurait pas la chance
que j'ai eu, je me suis mise à pleurer

- S'il vous plait, on était deux, mon frère a essayé de me sauver, vous ne l'avez
pas vu? Appelez vos frères pour qu'on le cherche

un des pêcheurs, le seul même qui a daigné me répondre quand j'ai parlé m'a
regardé

- Ma fille

C'était un papa

- Tu as la marque sur ton front, donc nous ne savons même pas comment tu as
fait pour revenir, mais ce que les Dieux choisissent comme nourriture il les
marque et les font disparaitre éternellement, tu as eu beaucoup de chance, si ton
frère lui est parti, il est mieux que vous attendiez quelques jours pour récupérer
son corps et faire son deuil dans la dignité.

J'ai pleuré, même quand ils me mettaient sur une moto je pleurais toujours, sauf
qu'aucun n'a voulu me suivre, ils semblaient même avoir peur de moi, ils ont
parlé en patois.

Quand ils ont parlé, le motoman m'a regardé et a aussi regardé mon front, mama
il m'a déchargé de sa moto.

Tout le monde avait peur de moi, et les gens se sont attroupés pour me regarder
à distance.

Finalement un motoman courageux m'a pris

- Ma sœur comment tu as fait?

- Comment j'ai fait quoi?

- A revenir malgré la marque de la mort sur ton front


- Mon frère tout ce que je sais, c'est que je me suis noyée et on m'a sauvé, je ne
sais rien d'autre

- Tu es sure?

Je n'ai même plus répondu

A l'hôpital la famille m'attendait déjà.

J'ai fixé le père de Nadine dans les yeux, il n'a même pas pu me regarder, om il
pleurait quels larmes ooh

- Mon fils, mon fils, mon fils est où?

- Samira qu'est ce qui s'est passé?

- Des pêcheurs m'ont sauvé pendant que je me noyais, et ils m'ont tiré vers les
chutes

- Mais les chutes sont loin de là ou nous sommes, ou est Papi mon Dieu?

Les autres s'interrogeaient, cherchaient, mais leur père pleurait, il savait que Papi
était passé à ma place, à qui la faute?

On m'a pris en charge et on a rasé une partie de ma tête pour panser ma blessure.

Le retour à la maison a été excessivement morbide...

Personne ne me parlait, limite on m'en voulait même.

Je me sentais mal, j'avais peur que cet homme décide d'en finir avec moi, car lui
et moi étions les seuls à savoir que Papi était mort.

Il savait que je savais qui il était.

Nadine même ne m'a plus adressé la parole, dans la nuit, elle est allée dormir
avec Ramel qui lui aussi me tenait à bonne distance.

Je me sentais condamnée, la police a lancé les recherches, les pêcheurs ont été
payé pour fouiller partout, toutes les plages voisines ont été fouillée, toute la
nuit, il y'avait des recherches, je n'ai même pas dormi, priant qu'une bonne
nouvelle nous surprenne. Elle pouvait très bien le renvoyer aussi, si le père
changeait d'avis, mais malheureusement au petit matin, rien ne s'était passé...

La seule chose qui a changé c'est quand deux jours plus tard, le chef du village a
fait des incantations, des sacrifices et plein d'autres choses et que finalement le
corps de Papi est remonté.

On était à la plage observant ce qui allait se passer, quand Le père de Nadine est
venu me cravater

- Tu as tué mon fils, sorcière, tu as tué mon fils, c'est toi qui devait mourir à sa
place

- Je n'ai tué personne, à quoi vous sert le pouvoir? l'argent, pour sacrifier
d'honnêtes personnes, vous m'accusez mais vous savez ce que vous avez fait.

Le coup de poing que j'ai reçu de Nadine a ce moment là m'a tout simplement
ébloui
9.

- Ingrate, on t' a nourri, on t'a lavé, on t'a habillé, mes parents t'ont accueilli
comme si tu étais les leurs et tu insultes mon père aujourd'hui, alors que nous
pleurons notre frère.

Nadine a multiplié les coups qui m'ont fait tomber, moi j'essayais de protéger
mon visage, fatiguée physiquement ,traumatisée psychologiquement.

Je n'aurais jamais du le dire, personne ne comprendrait à part moi qui savais que
ce monsieur avait été pris dans son propre piège.

La maman de Nadine m'a demandé de rentrer prendre toutes mes choses et de


sortir de chez eux, et c'est Ramel qu'on a dépêché pour surveiller que je prenais
que ce qui m'appartenais.

Comme une malpropre j'ai été chassée de chez eux. Je ne leur en voulais pas,
j'en voulais juste à ce monsieur qui sans me connaître avait été prêt à me
sacrifier comme une vulgaire chèvre, me trompant avec une liasse d'argent.

Ramel n'a pas parlé pendant qu'on marchait, mais j'avais envie de m'excuser et
lui expliquer

- Ecoute Ramel je suis désolée pour ce qui vient de se passer, j'ai traversé des
moments extrêmement difficile pendant tout le temps que j'ai passé sous l'eau

- De quoi parles tu?

- Je ne sais pas si tu pourras me comprendre, mais j'ai vu des choses sous l'eau
et j'ai vu que c'est ton oncle qui avait voulu me vendre
L'erreur de ma vie, quand j'ai regardé la tête de Ramel, j'ai compris que j'aurais
du la fermer, il s'est mis à me regarder comme une malade

- Prends tes affaires et tire toi de chez mon oncle, tu es une grande malade et tu
nous as bien caché ton jeu, putain qu'est ce que je foutais avec toi, mon frangin
est mort merde!!!

Il s'est mis à pleurer.

Je suis allée prendre mes affaires dans la chambre, en fouillant je me suis


penchée en bas du lit pour regarder l'enveloppe d'argent que j'y avait glissé,
l'enveloppe était là, je l'ai glissé dans mon sac et je suis partie.

Je ne savais vraiment pas où j'allais car il y'avait encore 3 jours de prévu avant la
rentrée scolaire.

Il me fallait trouver un tout petit motel où je pourrais finir les jours là, depuis le
problème avec Monsieur Kona, je n'étais pas forcément bien vu par
l'administration qui avait eu vent de la vraie histoire je ne sais par quel moyen.

J'ai trouvé une petit truc à l'entrée de Kribi et dès que je me suis installée, j'ai
fondu en larmes.

Je n'en pouvais plus, je n'en pouvais plus.

C'était trop dur, trop fort, trop difficile à supporter.

Je voulais une vie avec papa et maman simple, je voulais me sentir épaulée,
j'avais perdu la seule vrai amie que j'avais jamais eu, la seule famille qui m'avait
fait me sentir encadrée.

C'était une douleur indescriptible, j'ai eu envie à un moment de mettre fin à mes
jours.
Pourquoi pas? qui allait me pleurer? personne ne me cherchait et ceux qui me
cherchaient me cherchaient à cause de leur argent, même papa pouvait très bien
vivre sans moi, il l'avait fait presque toute sa vie.

Bizarrement cette idée a commencé à grandir et grandir en moi, je ne voulais


plus vivre, mais alors plus du tout, je ne voyais rien dans mon futur et même rien
dans mon passé.

Alors je suis sortie et j'ai acheté une bouteille d'eau de javel, il était temps que ca
finisse.

Je suis rentrée et je l'ai posé bien sur la petite table de chevet de l'hôtel.

J'ai recommencé à pleurer, roulée sur mon lit, j'ai pensé à mon enfance difficile,
à la mère dont je n'avais aucune nouvelle, grand-mère ne voulait même jamais
réellement en parler, elle me disait qu'elle était morte toute petite, à papa je
n'avais jamais demandé, je le voyais d'abord où?

J'ai pensé à mon père, ma vie aurait peut-être été différente s'il m'avait considéré
tôt.

Grand-mère ne devait pas mourir aussi tôt, Alfred aurait pu être sincère et être
mon ami, celui qui continuerait de se soucier de moi comme il avait commencé.

J'ai pensé à cette femme qui ressemblait à ma grand-mère dans la mer avec des
lions, qui était cette femme...

J'ai tellement pleuré que le sommeil m'a emporté, si c'était même vraiment un
sommeil.

Car dedans j'ai revu cette femme avec ses animaux, dans le rêve elle est comme
entrée dans ma petite chambre d'hôtel, c'était même comme si j'étais éveillée, car
quand je l'ai vu j'ai sursauté

- N'aie pas peur Samira, je suis Madeleine, ton arrière grand-mère. Je suis venue
te dire que tu ne dois pas mourir, car tu nous appartient, je t'ai laissé mon don,
j'étais la plus grande kamsi au village, et la chefferie me consultait pour tous les
problèmes, toutes les décisions, et en partant, je devais laisser ce don à une
personne qui doit aussi servir son village et son peuple et c'est toi. Tu auras
désormais un totem pour veiller sur toi, ce sera une léopard. Chaque fois que tu
seras en difficulté crie juste " Mamade" et ton Léopard combattra pour toi, ta vie
et ton destin sont au village, accepte ta mission et tu seras la Voyante la plus
puissante de ton époque, des gens vont quitter de loin pour que tu dises ce que tu
voies dans leur vie, les Dieux te discute mais sache que c'est nous ta famille.

Elle a passé sa main devant mes yeux et j'ai vu une forêt avec un léopard grand,
féroce, les yeux brillants, il faisait le tour, contrôlant de gauche à droite.

Après je suis revenue à moi même, j'ai sursauté sur le lit, jusqu'à j'ai failli cogner
ma tête sur le haut du lit, dans mon geste, j'ai renversé la bouteille d'eau de javel,
la pression a cassé le bouchon et ca s'est écoulé sur le sol, je me suis précipitée
pour ramasser, il me fallait sauver mon eau de javel, j'étais décidée.

Quelque chose me poussait très fort à le faire, pire encore quand j'ai pensé à quoi
ressemblerait mon dernier trimestre, Nadine n'allait même plus me saluer et tous
le monde allait me tenir responsable de la mort de Papi.

J'ai pris la bouteille là, j'ai serré mon nez et j'ai versé le liquide dans ma bouche,
le sentant brûler ma gorge.

N'en pouvant plus à un moment j'ai jeté la bouteille et je me suis repliée sur le
lit, mon ventre me brûlait, ma gorge et ma langue pareil.

Je l'avais fait.

J'ai commencé à me tordre sur le lit, à gémir, je voulais crier mais je n'arrivais
pas, la douleur était intenable. Pour la deuxième fois de ma vie j'étais au seuil de
la mort, mais cette fois-çi c'était ma propre décision.
Mon arrière grand-mère dans le rêve m'avait parlé d'une vision, d'un avenir,
mais je ne me voyais aucunement dans cet avenir là, voyante au village... Etait
ce ça le rêve d'une fille de 19 ans? qui se battait pour faire son baccalauréat? Elle
avait même empirer la chose.

J'ai commencé à sombrer de plus en plus loin, de plus en plus profondément.

Et j'avais une vision ou je marchais dans le noir, en fait je quittais la lumière


pour le noir, je m'avançais de plus en plus vers les ténèbres.

Et au moment où le noir semblait m'avoir complètement enveloppé, une petite


lumière a jaillit et un truc comme un lion blanc est arrivé devant moi.

Il a rugit et j'ai pris peur, j'ai voulu fuir, mais il m'a parlé

- Ne fuis pas mon enfant, ne prend point peur

- Qui êtes vous? les lions ne parlent pas

je n'avais pas parlé, j'avais juste pensé mais il a répondu

- Je suis le Lion de la Tribu de Juda

J'avais vaguement entendu cet appellation à l'église mais ca n'avait jamais pris
de sens pour moi

- Ne te décourage pas, peu importe les épreuves, je combattrais à tes côtés et je


te donnerais la victoire sur tous tes ennemis. Attèle toi à me suivre, à servir
l'Eternel des Armées et tient le monde et ta destinée entre ses mains. Il est
capable de permettre un mal pour un bien, de transformer des situations
défavorables en fins positives, de transformer des pierres d'achoppements en
pierres d'élévations, de tourner le plan de tes ennemis en ta faveur. Ce sera
difficile, le chemin pour venir à moi est long, difficile, semé d'embûches, ceux
qui veulent que tu les serves feront tout pour que tu ne t'approches pas de moi,
mais exerce ton esprit à la force, la force de choisir, la force de dire non, la force
de choisir la vérité. Je serais là, prêt à combattre et te délivrer le jour où tu leur
diras non, c'est alors que je te conduirais vers ta destinée, vers ton Canaan.

Pendant que cette voix parlait, le lion a fondu et est devenu une lumière
complètement blanche et une main sortie de cette lumière a touché ma langue,
ma gorge, mon ventre et mes yeux.

- Tu ne mourras pas, tu ne mourras pas, tu ne mourras pas

Cette voix l'a déclaré 3 fois, et ensuite j'ai vu le Léopard sorti de je ne sais quelle
partie de ces ténèbres pour se tenir près de moi et commencer à gronder. La
lumière s'est de nouveau transformer en Lion et le Lion a rugit, prêt à attaquer,
des flammes de feu sortait de sa bouche, le léopard a pris l'élan comme s'il
voulait attaquer, et le lion a commencé à s'élever, grandir, sa lumière éclairait de
plus en plus grand, c'est les marathon que vous vouliez voir? J'ai vu comment
plein d'animaux qui étaient caché dans l'obscurité là ce sont mis à courir dans
tous les sens pour chercher refuge et fuir loin de la lumière.

Je ne pouvais tenir cette présence, cette clarté, cette pureté, alors j'ai crié et je me
suis évanouie.

J'ai senti comme si quelqu'un me portait et m'a allongé sur un lit, je ne pouvais
pas ouvrir les yeux, j'avais tellement sommeil. Ces mains étaient tellement
rassurant, cette présence était tellement réconfortante que j'ai voulu m'agripper
dessus, j'ai voulu demander à la personne qui qu'elle était de rester près de moi,
j'ai murmuré des choses que je ne comprenais pas moi même, avant de
m'endormir profondément.

Quand je me suis réveillée je ne sais combien d'heures ou de jours plus tard, je


serrais une bible contre mon cœur dans mon sommeil, je n'avais mal nulle part,
la bouteille d'eau de Javel avait disparu de ma chambre et une bouteille d'eau
minérale était posée à mon chevet ainsi qu'un verre. Pourtant ma porte était
toujours hermétiquement fermée.
Le livre de ma vie n'avait pas fini d'être écrit, où des gens et moi même avions
décidé de mettre un point final, Dieu lui l'avait effacé, pour mettre une virgule.
Je ne peux décrire le sentiment d'espoir, de paix, de plénitude qu'il avait laissé
dans cette chambre avant de partir. Je ne voulais plus sortir de là car je me
sentais en sécurité, ayant peur de ce qui m'attendait là dehors.
10.

Le troisième trimestre fût sans surprise le plus difficile, mais la difficulté n'était
même pas là où on l'attendait, ou du moins là ou je m'attendais.

Nadine ne m'adressait plus la parole, je m'y était préparée, tout le monde me


rejetait, m'accusant même d'être sorcière. L'enveloppe que m'avait remis le père
de Nadine, quand je l'avais ouvert j'y avais trouvé de la cendre. Et bientôt j'allais
me retrouver sans le sous, avant l'examen il fallait que j'aille vérifier si cet argent
était toujours là, et si ca n'y était pas, j'allais devoir réfléchir.

Jusque là, le souvenir des évènements vécus et surtout les paroles de réconfort
du lion blanc m'apaisait terriblement, je lisais la bible, même comme je n' y
comprenais pas grand chose, mais ca me réconfortait.

Un jour pendant le sport de préparation du sport du BAC, j'ai perdu


connaissance et on m'a emmené à l'infirmerie.

Quelques temps plus tard après m'avoir posé des questions sur la date de mes
dernières règles, l'infirmière a sorti un test de grossesse et m'a demandé d'uriner
dans un bocal.

Le verdict était clair, j'étais enceinte, enceinte de Ramel....

Mama quand on m'a annoncé ça hein, tous mon courage est fini, tout fini.

J'étais enceinte de deux moins déjà, le BAC était dans moins de deux semaines,
je n'avais même plus assez d'argent et la grossesse me donnait vertiges sur
vertiges, nausées sur nausées, fièvres sur fièvres, vomissements sur
vomissements.
J'ai pris une permission à l'internat prétextant mon état de santé et je suis partie
au village.

Quand je suis arrivée, les décombres de la maison de grand-mère gisaient là,


tout avait brûlé, mais la case contenant sa tombe était intacte, ainsi que le sac
que j'avais enterré.

Ils n'avaient pas su que leur argent était là et ca me rendait un grand service,
seulement je ne pouvais plus le laisser là, je ne savais pas comment vivre après,
ni ou vivre, ni quoi faire de cette histoire de grossesse.

La seule chose dont j'étais sure c'est que je voulais composer mon baccalauréat,
Alfred me chantait cela tout le temps, fais ton bacc, il faut fréquenter et c'était
resté dans ma tête.

J'ai acheté un petit sac bandjock et j'ai fourré le sac là dedans et je suis repartie.

J'ai composé mon examen et ca s'est super bien passé, je l'avais préparé pendant
le dernier mois de classe après les vacances morbides de pâques.

Je ne causais plus avec personne, ne regardait plus la télé, je n'allais même plus
en salle d'étude.

J'étais tout le temps sur mon lit, travaillant d'arrache pied, essayant aussi en
même temps de gérer mes malaises.

A la fin de la compos, je voyais les élèves souffler, rire, planifier leur vacances,
j'ai essayé de me rapprocher de Nadine, mais j'ai eu tellement peur.

Elle n'avait plus retrouvé son sourire à cause de la perte de son frère, elle était
tout le temps dans ses romans ou son téléphone.

J'avais même peur qu'elle ne réussisse pas son examen parce qu'elle n'étudiait
presque pas.
J'ai pris le temps de lui faire une lettre que j'ai glissé dans son sac, lettre dans
laquelle je lui ai présenté mes condoléances et mes profondes excuses, je lui ai
dit combien j'avais été heureuse de la rencontrer et qu'elle restait pour moi la
sœur que je n'avais jamais eu.

Elle était la seule qui m'avait montré un amour sans faux, une amitié sincères et
je lui ai promis qu'elle pourrait toujours compter sur moi.

Lui ayant glissé ce mot, j'ai pris ma voiture pour Yaoundé.

C'était une ville pleine de danger pour moi, mais ca restait quand même la seule
ville que je connaissais, la seule ville où j'avais encore un membre de ma famille
et peut-être la seule ville où je pouvais avoir des réponses à mes questions, un
père pour mon enfant ou alors un docteur pour me l'enlever, même si c'était que
la bande à Alpha devait me tuer hein, mieux ils me tuaient à Yaoundé.

Glory m'avait trouvé une petite chambre qu'une de ses copines avait libéré pour
rentrer à Bamenda, c'était situé à la Cité Universitaire.

Je devais juste me faire discrète et essayer de penser à ma vie.

J'ai acheté un téléphone Androïd sur lequel je pourrais me connecter et me


distraire tout en étant enfermée.

J'ai pris une puce et la première des choses à laquelle j'ai pensé à faire a été
d'envoyer un message à Nadine, même si elle l'ignorait, je voulais qu'elle ait
mon numéro, peut-être qu'un jour elle me pardonnerait.

La deuxième chose a été de faire un texto à Ramel...

- Bonjour Ramel, c'est Samira, voici mon numéro, je suis à Yaoundé, je


voudrais te voir, c'est très urgent.

J'étai enceinte, et toute seule, je me devais de le lui dire et peu importe ce qu'il
fallait faire, on devait ensemble le décider.
Il m'a rappeler de suite

- Allo Samira, De quoi parles-tu?

- J'ai fini de composer et je suis à Yaoundé, je voulais te parler, s'il te plait

- Tu vis où?

- J'ai une chambre à la Cité Universitaire

- Tu vis seule?

- Oui oui

- Ok, je vais au basket, dans l'après-midi, je rentre me doucher et j'arrive.

J'étais contente qu'il accepte au moins de me voir. Mes malaises avaient


sérieusement baissé mais je prenais rapidement du poids.

Quand je suis allée prendre Ramel au carrefour, je m'étais assurée d'être tout de
même coquète. J'en arrivais même à rêver que peut-être en lui annonçant la
grossesse il allait me dire qu'il était prêt à s'engager avec moi, ou je ne sais quoi,
ou alors il pouvait me dire quoi faire. Il était mon ainé et avait plus d'expérience
que moi.

Quand il est arrivé, il ne semblait plus fâché contre moi, dès qu'on est entré il
s'est mis à m'embrasser

- Tu as les formes maintenant, c'est terrible, waouh, trop belle.

Il m'a embrassé dans le cou pendant que ses mains parcouraient mes fesses, en
quelques secondes je n'avais plus de vêtement sur moi, et je n'avais pas la force
de lui dire non.

C'était comme si à travers ca j'obtenais son pardon, ou alors son acceptation.

On a encore fait l'amour, sauf que cette fois ci il m'a mise à genoux devant lui
pour le sucer.
Je ne savais pas trop comment m'y prendre, alors Ramel a pris son téléphone et
m'a joué une vidéo où une femme prenait son temps pour sucer le sexe d'un
homme.

J'ai regardé cette vidéo en essayant de tout mémoriser, tellement je voulais plaire
à Ramel.

Quand on a fini de la regarder, j'ai essayé de reproduire ce que j'avais vu.

Je l'ai fait, en reproduisant les mines que la fille affichait, je me servais de mes
mains comme je l'avais vu faire, j'essayais de voir sur le visage de Ramel ce qui
lui plaisait et quand je trouvais quelque chose, je le faisais encore et encore...

A un point qu'il s'est mis à trembler

- Putain on ne dirait pas que c'est ta première fois, tu es fantastique bébé, ta


langue est trop bonne quand elle me suce, putain, j'ai envie de baiser ta bouche.

Il a pris mon visage entre ses deux mains et il s'est mis à le pénétrer à vitesse
régulière, il a accéléré en gémissant de plus en plus fort, il entrait profondément
dans ma gorge et ca l'excitait encore et encore, je le laissais faire et puis il a crié
qu'il était sur le point de jouir...

Heureusement que c'était les vacances et que plusieurs personnes de cette cité
n'était pas là.

Il a tremblé a déversant un liquide dans ma bouche, ca n'avait pas de gout mais


c'était pâteux, c'était son sperme, il est allé jusqu'à me demander de lui nettoyer
le sexe de ma langue.

Pas question que j'avale ce truc, car les nausées m'avaient quitté certes mais
n'était pas très loin.

J'ai craché dans un gobelet.


- Ce que tu m'as fait... Ca a toujours été un rêve pour moi, avoir une copine avec
qui on pourra essayé plein de trucs, je t'aime à la folie.

Je t'offrirais une télé et un DVD et on pourra se mater des films.

Il a trainé un moment avec moi, il m'a promis d'être là pour moi, de ne jamais
m'abandonner.

- Samira je ne veux pas qu'un autre garçon vienne ici, on va découvrir l'amour
ensemble, je vais te donner un coup de main, car je sais que ta situation est
difficile, mais sois sage, peu importe ce qui se passe dis le moi.

A l'entendre parler, me dire comment il m'aimait etc... J'ai même eu peur de tout
gâcher avec la nouvelle de la grossesse.

Il a très vite apporté la télé et le DVD dont il parlait, et pour me flatter des
gâteaux de boulangerie.

Ramel était limite un obsédé du sexe car il a ramené minimum 20 DVD porno.

- J'ai envie qu'on essaie pleins de choses ici, les positions, les objets etc...

Je n'imaginais même pas à quel point Ramel pouvait aimer ça, car dès qu'on a
commencé à voir ses films, Ramel ne pouvait plus passer un jour sans faire
l'amour.

Toutes les positions possibles, il me demandait de lui mordre son sexe en le


suçant, je le léchais jusqu'à lui lécher l'anus, et chez moi il faisait pareil, sauf que
ca ne provoquait pas ce que ca avait provoqué avec Alfred. J'étais plus dans
l'optique de lui faire plaisir.

En un mois, j'avais fait l'amour plus que certaines filles qui avaient déjà 3 ans
d'expérience.
Peu à peu je prenais goût, même quand il n'était pas là, je regardais ces films et
je me touchais, j'ai appris à me masturber au point de me faire jouir en quelques
minutes, en me caressant le clitoris délicatement.

C'était devenu un passe temps, je l'attendais et on faisait parfois 2 ou 3 coups.

Un jour, au lieu de s'introduire dans mon vagin, il a versé une huile essentielle
qu'il avait acheté pour des massages, il a caressé mon anus avec cette huile et il
s'est mis à mettre des doigts à l'intérieur.

Je voyais des filles dans les films, elle n'avait aucun problème à ce qu'on les
prenne par l'anus, pourquoi moi j'en aurais? Ma vie n'avait pas de sens, ce que je
partageais avec Ramel était comme une distraction, un faux sens, et je ne faisais
que m'enfoncer, faisant tout pour oublier mon état, ma situation.

Quand il a mis les doigts ensuite il s'est introduit d'abord lentement, c'est vrai
que ca semblait un peu douloureux et un peu désagréable, comme si je voulais
aller au toilette, mais il s'est mis à bouger peu à peu, et finalement, je l'ai senti
perdre le contrôle.

- Putain bébé je suis entrain de t'enculer, c'est un rêve pour moi, je t'encule,
comme une sale chienne, c'est trop bon, j'adore, je t'aime je t'aime je t'aime, je
vais jouir comme ca, cambre encore.

Je faisais tout ce qu'il demandait, tout ce qui pouvait lui plaire.

Mais ce jour quand il est parti, je me suis sentie un peu sale, j'ai eu l'impression
que j'étais perdue et pas qu'un peu, que je m'enfonçais peu à peu.

Quelques temps après, il m'a appelé pour me dire qu'il avait prévu une surprise
pour moi, et cette surprise était une amie à lui, une bouteille de whisky, du coca.

On a bu dans ma chambre, j'étais enceinte mais j'ai bu plus que tout le monde, je
me rappelais vaguement que dans mon état ce n'était pas bon et j'avais aussi lu
que ca pouvait faire sortir l'enfant, cet enfant je n'en voulais pas, mais je
manquais de courage pour en parler.

Ramel aussi ne me demandait jamais que mama ta période est comment, tout ce
qui l'importait était de jouir.

Après s'être saoulé, c'est la fille la première qui est venue m'embrasser.

J'étais en même temps scandalisée mais aussi émerveillée... ca m'excitait d'une


certaine façon.

Elle m'a embrassé les seins, puis elle a enlevé mon slip et s'est placée dans mes
jambes pour me lécher.

Elle savait exactement quoi faire, à croire qu'elle était bien plus expérimentée
que Ramel, puis elle m'a invité à le sucer, et s'est joint à moi, on a imité encore
pleins de truc qui se passait dans le film qu'il avait mis.

J'aurais continué comme ça dans le même rythme si un évènement particulier ne


s'était pas produit, évènement qui allait me pousser à révéler la vérité à Ramel.
11.

Cette fois là Ramel est arrivé avec un de ses mais.

Je commençais à avoir des démangeaisons et je sentais qu'il fallait que j'aille à


l'hôpital.

Il voulait qu'on le fasse deux garçons et une fille.

Il voulait que son ami me prenne, ensuite lui... J'avais déjà accepté touuut ce
qu'il avait proposé avant, je ne savais même plus quoi faire pour refuser, donc je
me suis retrouvée dans l'engrenage.

Sauf que son ami était très violent et avant même qu'ils ne finissent je me suis
mise à saigner abondamment.

Panique générale, son ami s'est habillé et a pris la fuite pendant que Ramel me
portait pour m'emmener à l'hôpital.

Je n'avais pas peur de mourir, je m'en foutais, ayant une vie sans sens, mais ce
bébé, il méritait que je dise à son père qu'il avait existé donc dans la voiture de
ses parents, car il l'utilisait parfois, je lui ai avoué la vérité

- Ramel je suis enceinte

- Quoi???????

- Depuis la première fois qu'on a fait l'amour à Kribi, je suis enceinte de trois
mois et plus

Il était dépassé

- Tu es malade!!! tu mens!!
- Non je ne mens pas

- Et pourquoi tu ne l'as pas dit, tu as juste laissé qu'on continue à s'amuser


comme si de rien n'était

- J'avais peur que tu n'en veuilles pas, tu ne penses qu'à t'amuser, à faire l'amour
tout le temps, ce n'est pas une relation ca

- Mais c'est tout ce qui m'intéresse, je ne veux pas de relation, je veux encore
moins d'enfant, je veux une fille qui a envie de s'amuser comme moi

Je l'avais senti et voilà pourquoi j'avais eu peur, car il était la seule personne qui
me donnait encore le sentiment d'exister.

Quand nous sommes arrivés à l'hôpital, Ramel m'a déposé et a tourné son dos

- Tu, tu ne restes pas? en fait, je ne sais pas, pour voir s'il y'a un problème

- Je ne veux plus te voir Samira, demande ce qu'il faut pour enlever cet enfant,
je t'enverrais les sous par ton téléphone.

Il a tourné ses talons et il est parti.

Je me suis moi même tiré vers les urgences où on a pris soin de moi.

Une infirmière m'a examiné, c'était une maman.

Elle a pris soin de moi et elle a surtout pris son temps pour me donner des
conseils.

Le bébé était sain et sauf et elle m'a demandé d'arrêté la vie que je menais.

- A ton âge tu n'as pas besoin de te prostitué, encore moins étant enceinte, tu as
fait des visites?

- Non non

- Ok
Elle m'a donné l'adresse de son centre de santé et elle m'a demandé de passer
pour qu'elle me suive.

- Un bébé, c'est une nouvelle vie, un nouveau départ, une nouvelle chance, une
nouvelle raison de vivre. Prends soin de lui même si son père le rejette, ne
sacrifie pas ta vie et la sienne, elle est trop précieuse pour ton Dieu.

La vie venait de me rappeler à l'ordre une fois de plus. Je me dégoutais au plus


haut point en rentrant chez moi un plastique pleins de médicaments. Mon Dieu
dans quoi m'étais je lancé? mon corps était devenu quoi? j'ai cassé tous ses CD
de merde là, je les ai jeté. J'allais vivre, et vivre pour cet enfant, pour lui j'allais
me battre. Mère à 18 ans n'était pas la pire des choses qui pouvait m'arriver,
mais il fallait quand même que j'évalue l'ampleur de la menace qui pesait sur
moi.

Alors le lendemain, je me suis douchée et je suis sortie.

Mon voisin, la cité d'en face était là, lui entendait tous les cris et gémissements
qui sortaient de ma chambre et il me regardait comme pour dire que mami donne
moi une chance d'entrer aussi là-bas non.

Je ne l'ai même pas salué.

C'est après avoir consulté cette infirmière que j'ai appelé papa. J'avais peur qu'à
travers mon appel il se retrouve encore dans de sérieux ennuis, mais dans ma
réflexion, je ne pouvais pas m'en sortir sans lui.

Alors je l'ai appelé.

- Allo papa, c'est Samira

- Oooohh Seigneur, Samira, mon Dieu, tu es vivante, s'il te plait viens me voir à
la maison, je suis malade

- Papa, si je viens ceux qui me poursuive vont encore te créer des problèmes
- Oh non, ma fille. Ils ont tous été arrêté, tu peux passer à la maison, ton vieux
père est malade, je te raconterais tout.

Mon père n'était jamais vieux, alors pourquoi sa voix était-elle aussi lasse?

La bonne nouvelle était que je n'avais plus rien à craindre. Mais j'ai quand même
pris un taxi course qui a garé net net devant le portail et j'avais mis foulard tout
autour de mon visage.

Quand je suis entrée, mon Dieu.

La maison de mon père ressemblait à un dépotoir.

Sale, vieille, non entretenue, bizarre.

Le portail même était ouvert, j'ai seulement poussé, alors qu'on appelait notre
camp la senzala, toujours fermé à clef.

la cour sale, la véranda sale, pleine de poussière, les toiles d'araignées partout.

J'ai poussé la porte, et je l'ai trouvé couché sur le canapé et le petit Pierre était
assis au sol sur le canapé.

Papa était mal en point, le petit Pierre alors mon Dieu, blessé partout, il était
torse nu et sur son dos on voyait plusieurs cicatrice de chicotte et même le fer à
repasser avait été posé sur son dos.

Mama je suis tombée au sol et j'ai engagé les pleurs, on aurait dit qu'on m'avait
annoncé un deuil

- Papa s'est redressé et le petit Pierre a pris les marathon, il a fuit dans la
chambre, maigre comme un bébé de 6 mois.

Papa n'a pas pu se lever, il s'est juste mis à pleurer aussi


- Samira ma fille, j'ai cru que toi aussi tu étais partie pour ne plus jamais me
faire signe, j'ai eu peur pour ta vie

- Papa il y 'a eu quoi ici? la maison? Petit Pierre? qui lui a fait ca? Pourquoi tu
ne travailles plus?

- Je suis malade Samira, et Eléonore est partie, elle a retrouvé son enfant et dès
qu'il est arrivé ici elle a commencé à maltraiter Petit Pierre, l'enfant ne pouvait
pas parler, je ne le savais pas, et j'ai découvert beaucoup de chose après son
départ.

C'est elle qui a informé les bandits là le jour où tu m'as appelé, sinon comment
ont-ils su jusqu'à aller brûler la maison de grand-mère, elle a volé mon argent de
cotisation que j'avais gardé pour aller refaire la maison de grand-mère et elle
s'est enfuie, nous laissant comme ca depuis un mois de demi.

- Tu souffres de quoi papa?

Je me suis levée du sol et je suis allée dans la chambre

- Bébé Pierre, n'aie pas peur mon bébé viens, n'aie pas peur.

Il était caché en bas du lit, tu sentais un enfant qui avait été traumatisé.

Je l'ai fait sortir et je l'ai porté contre moi.

Sa culotte sentait les pipis à distance, mais je m'en foutais complètement, je l'ai
serré contre moi et je l'ai bercé en revenant au salon.

Son cœur battait très fort, il avait peur mais je suis sure qu'il allait se rappeler de
moi, de mon odeur.

- Samira j'ai un cancer, de la prostate, mais on essaie encore de traiter, sauf que
ca coute cher, je n'ai pas assez d'argent pour me soigner

- Papa je vais t'aider, je vais t'aider, je vais prendre soin de vous, je te promets.

J'ai prié ce jour là, remerciant Dieu de m'avoir mis à cœur d'appeler mon père.
J'ai demandé pardon à Dieu pour toutes les erreurs, les saletés que j'avais
commises.

Si j'avais été un peu sage, j'aurais intervenu un peu plus tôt pour les miens au
lieu d'aller servir de jouet sexuel à un petit gosse de riche

Je suis allée porter toutes mes affaires dans la petite chambre appelant Glory
pour l'informer que j'allais lui remettre les clés et l'argent que je devais donner
pour le nouveau mois.

Je suis arrivée à la maison le même soir, et j'ai vu des larmes de joie dans le
regard de mon père et même de Petitpierre.

Je ne pouvais rien nettoyer vu l'heure mais j'ai pu quand même acheter à manger
pour que tout le monde s'alimente correctement.

Une voisine aidait souvent papa en donnant à manger une fois par jour à
Petitpierre et Papa lui parfois passait même une journée sans manger quand il
n'avait pas de force pour aller à la boutique.

- Papa je prendrais soin de vous, j'ai composé mon baccalauréat étant à


l'internant à Makak, et je pense que je l'aurais, après je vais fréquenter et prendre
soin de vous

- De ton petit frère surtout, moi je suis déjà vieux, et je n'ai pas été là pour toi

- Non papa ne dis pas ca...

J'ai pris une semaine pour nettoyer la maison en profondeur, il y'avait besoin
d'un technicien pour arranger les serrures, la toiture percées, les plafonds
décollés, la plomberie, les robinets et même l'appartement de derrière qui avait
été cassé ...

Papa m'a donné le numéro d'un technicien bricoleur et il a engagé les travaux.

Eléonore avait tout pris, la bouteille de Gaz, les plats etc...


J'ai racheté ce que je pouvais et j'ai commencé à leur faire à manger.

Papa en même temps était diabétique, donc je lui faisais à manger selon son
régime.

Je l'ai fait consulter à l'hôpital général, pour qu'on voit sa Glycémie et qu'on
nous nous donne un régime adéquat, et il a repris son traitement pour son cancer.

J'ai aussi emmener Pierre à l'hôpital et on a fait un certificat médical demandant


à papa de porter plainte. Ce qu'il a fait, même si bonne madame était
introuvable.

En deux semaines j'avais transformé cette maison pleine de tristesse et de mort


en foyer agréable.

Les enfants ayant pour habitude de récupérer rapidement, Pierre a commencé à


courir partout dans la maison en moins d'une semaine.

Je ne l'avais trouvé qu'avec une seul caleçon et deux culotte sautés, 3 T-shirt, je
lui ai racheté quelques vêtements à la friperie.

Papa m'a demandé d'où me venait tout cet argent et je lui ai dit la vérité.

- On les a tous arrêté, ils ont monté un coup, Alfred selon les dire de la police
était de mèche avec eux et leur a livré ses collègues

- Et lui ou est-il?

- Personne ne sait, ses collègues bandit le croit mort, mais selon mes collègues,
il doit se cacher quelque part.

J'ai décidé moi me créer un compte Facebook et d'essayer encore de lui écrire. Je
ne sais pas pourquoi j'étais autant tentée de le faire, même comme je résistait.

J'étais déjà à la fin de mon 4ème mois et mon corps commençait à me trahir, il
fallait que j'annonce à papa.
Un soir, devant la télé que j'avais fait déménager de la chambre, celle offerte par
Ramel, j'ai annoncé la nouvelle à mon père.

- Papa je suis enceinte

Il est resté tranquille et j'ai cru qu'il dormait, mais quand je me suis tournée vers
lui ses yeux étaient ouverts

- Papa tu m'as compris

- Oui.

- Et tu ne dis rien?

- Je ne sais quoi dire, à part que tu es si jeune!!! mais je te comprends. Tu as été


livrée à toi même, je n'ai jamais été là et tu n'as pas eu de maman pour
t'apprendre à déjouer les ruses des hommes et à être sage. Ta grand-mère a fait
de son mieux et je suis fière de toi

Moi qui pensais qu'il allait se fâcher il n'a rien fait

- Qui est le père?

J'ai essayé de lui expliquer et quelques jours plus tard, il m'a demandé le numéro
de téléphone du fameux Ramel.

J'ai hésité, mais après tout, j'avais un père et il était temps que les gens sache
qu'ils ne pouvaient pas me faire n'importe quoi.

Je ne sais pas comment papa s'est débrouillé, mais un matin il s'est levé.

- Samira apprête l'enfant, et tu appelles un taxi, on va aller nous même chez ses
gens qui pensent qu'il peuvent enceinter des filles et fuir leur responsabilité.

Mama le scandale de ca quand nous sommes arrivés là-bas beubeula.


12.

Je ne sais pas comment mon père a fait, mais à travers ses collègues, il a pris les
renseignements jusqu'à savoir exactement où habitait la famille de Ramel.

Ce n'était pas une maison aussi gigantesque que celle des Nadine, mais c'était
une grande et belle maison, ses parents aussi étaient très aisés.

On a sonné et attendu près de 10 minutes avant qu'on ne daigne nous ouvrir le


portail.

Il y'avait un jardin devant leur véranda et on s'est assis sur les chaises en
plastique installées dans leur jardin.

Après un certain temps j'ai vu la maman de Ramel s'avancer, elle a eu un geste


de recul quand elle m'a reconnu, surement parce qu'elle se rappelait de ce qui
s'était passé.

- Que faites vous ici? Comment avez vous trouvé où nous vivons?

- Bonjour madame, le minimum est de nous dire bonjour avant de nous agresser

Mon père était peut-être malade, mais ce n'était pas de la bouche qu'il était
malade

- Bonjour Monsieur

Papa s'est présenté, son nom, son grade et il a précisé qu'il était mon père, puis il
est entré dans le vif du sujet :
- Nous sommes venus ici parce que ma fille est enceinte de votre fils et nous
voulons qu'il prenne ses responsabilités...

Papapapapapapa, c'est comme si on lui avait dit que nous étions la police venue
arrêter son fils pour grand banditisme.

Son visage s'est décomposé, elle a fait appeler son mari en vitesse ainsi que son
fils.

Son père a eu le même mouvement de surprise, mais lui il a été plus poli que sa
femme.

Dès qu'elle l'a informé de ce qui se passait il a tout simplement demandé qu'on
appelle Ramel rapidement.

Quand il est arrivé, même mouvement de surprise, un mouvement même encore


plus visible que celui de ses parents, je suis sure que tout le monde l'a remarqué.

- Ramel, cette fille prétend être enceinte de toi, et elle aurait conçu cet enfant
depuis Kribi, pendant les congés de Pâques.

Mama, le gars m'a regardé comme s'il me voyait pour la première fois, si ce
n'était pas que ses parents m'avaient aussi vu à Kribi c'est qu'il allait jurer qu'on
ne s'est jamais vu.

- Qu'est ce qu'elle raconte celle-là. Moi je t'ai enceinté moi? tu débloques?

Vois moi le fou là!!! Quand il faisait ses pets pets là je me suis demandée
comment j'avais même pu me souiller comme ça avec la qualité de manfagnard
là.

Quand je me suis levée pour l'engager là-bas il a confirmé le proverbe que quand
la femme se fâche le secret est dehors.

Je lui ai raconté les trucs qu'il m'avait dit sur sa famille, en lui demandant
comment j'aurais su tout ça si on ne s'était pas vu, je leur ai même parlé de la
télé et le DVD qu'il m'avait offert. C'est là où l'idée que mais, j'avais toujours au
cou la chaîne qu'il m'avait offert avec le médaillon dessus et il m'avait dit que
c'était un cadeau de sa mère.

J'ai sorti ca comme le joker, le genre que quand sa mère a vu ca, elle a seulement
baissé les yeux.

- Demandez à Nadine, elle même sait bien ce qui s'est passé

C'est son père qui a pris la parole pour brouiller le satellite, il a commencé à
gronder

- Oh mademoiselle vous ne venez pas élever la voix chez moi, c'est de


l'impolitesse, vous avez fait ça à Kribi et ca vous a valu votre renvoi de cette
famille, alors arrêtez moi vos bêtises, ramassez votre sale éducation et sortez de
chez nous.

Mon père a seulement retenu la partie sale éducation, lui même a commencé que

- Monsieur vous voulez par là dire que quoi? Vous ne voyez pas votre fils qui
est violeur et menteur en même temps.

Mama, ce sont les employés de la maison là qui sont venus séparer une bagarre
internationale de vieux qui a failli avoir lieu, même papa malade était déjà
debout que viens je t'attends ici.

On est rentré...

A un niveau papa et moi on a éclaté de rires, au même moment, Petitpierre nous


regardait, ses yeux nous demandaient que vous riez même quoi?

On était mort de rire, que eux même ils nous ont senti passé, ils pensaient qu'ils
avaient à faire à qui? moufff. Je sentais que Ramel lui même allait passer un sale
quart d'heure, même si on me disait quoi.
Après ca j'ai encore voulu contacter Alfred, mais pas dans mon état, il fallait que
j'accouche, que j'ai mon résultat, que je sache même comment la santé de papa
allait évoluer avant de chercher à m'ajouter des problèmes en plus, donc je me
suis calmée et j'ai commencé à penser à mon bébé.

Papa reprenait des forces et je voyais comment il s'accrochait à la vie, il prenait


son traitement normalement, allait à l'hôpital le premier quand il avait rendez-
vous, il prenait même des plantes pour avoir des vitamines et du tonus.

Moi je suivais mes visites, j'ai fait mes examens au Centre Pasteur et Dieu merci
je n'avais pas une infection le genre qui pouvait affecter le bébé, ma grossesse se
déroulait plutôt bien.

Je me suis conditionnée pour avoir une vie chrétienne aussi stable, car le
souvenir de mon rêve ne me quittait pas.

Un soir en causant avec papa, j'ai décidé de lui raconter ce qui m'était arrivée
pendant que j'étais ailleurs, dans ma fuite.

La nuit là ni lui ni moi personne n'a dormi, il était comme subjugué par mon
histoire.

Quand j'ai fini il m'a regardé longtemps!!!! sans parler

- Papa tu ne dis rien

- Samira comment tu peux être autant têtu?

- Comment ca papa?

- Je peux te poser une question?

- Oui papa

- Depuis que tu es entrée ici, tu as déjà lu la bible que tu as reçu combien de


fois? Ce n'est pas la sorcellerie que tu fais? tu n'as peur de rien? Tu me parles de
la mort comme si c'était ta camarade de classe, tu n'as pas peur? tu ne sais pas
que comme tu ne pries pas là des choses pire peuvent t'arriver? tu fais ca
comment?

Il avait raison...

Il a pris une autre heure pour m'expliquer et me conseiller.

Il n'était pas fervent chrétien mais mon témoignage lui avait ouvert les yeux.

- Je pouvais mourir dans ma maladie comme ça et aller en enfer alors que Jésus
vit réellement, si pour toi ca ne veut rien dire, moi je ne vais pas dormir, je vais
demander à ce Dieu de me parler aussi, et de m'apprendre à faire ce que toi tu ne
veux pas faire, je reste à la maison devant la télé je fais quoi? Mieux je parle
avec mon Dieu

Et c'est comme ça que la marche de mon papa avec Dieu, il ne blaguait pas, il a
pris un virage qui moi même m'a surpris.

Juste par mon témoignage, il s'est mis à aimer ce Dieu de toutes ses forces, à
chercher à mieux le connaître.

Il s'est acheté lui même une bible, et il mettait des heures, lunettes aux yeux à la
lire, à prendre des notes.

Il aimait voir des chaînes de télé chrétiennes. Peu à peu je me suis joint à lui et
on a commencé à prier ensemble, on partageait la parole ensemble, et on
commentait.

Les dimanches on allait à la paroisse où Alfred avait été un faux pasteur là.

C'est comme ça que j'ai évolué normalement dans ma grossesse.

La famille de Ramel n'a plus donné de nouvelle et papa avec sa pension m'a aidé
dans la layette.

Il se sentait de plus en plus mieux et vers la fin de ma grossesse c'est même lui
qui m'aidait dans certaines tâches.
Les résultats du BACC sont sorties et j'avais eu la mention Bien, quel bonheur!

Nadine n'a pas eu son examen, mais quand je l'ai appelé pour la consoler elle n'a
pas décroché, bon c'était sans surprise, elle devait toujours être très fâchée.

Quelques jours avant mon accouchement, je faisais les 100 pas, comme on
demandait de marcher pour que tout se passe bien, je suis passée par la poubelle
où j'avais fait sortir Alfred en catastrophe là, ca m'a rappelé beaucoup d'anciens
souvenirs.

Je me suis dit en marchant que j'avais tellement de questions à lui poser, si un


jour je le voyais... J'avais aussi une bonne gifle à lui appliquer, espérant qu'il soit
moins costaud qu'avant.

Comme je me parlais en passant, j'ai senti un parfum commun, quelqu'un était


derrière moi.

Je n'ai pas eu besoin de me retourner...

- Alfred...!!!
13.

- Ne te tourne pas, avance juste

Mon cœur a fait "Baaaaang"

C'était bien Alfred, mais il me prenait la comme un bandit, d'abord même il était
un bandit, je disais seulement comme?

- Alfred!!! pour ne pas dire Alpha

- Avance juste Samira,

C'est comme s'il n'avait pas encore vu que j'étais enceinte, parce quand il est
monté à ma hauteur, son regard a été horrifié je dirais, il a été carrément
scandalisé.

- Quoi??? Je rêve? Tu es enceinte?

Il m'a emmené dans un endroit un peu retiré

- Samira je t'avais fait juré de fréquenter et de te préserver

Il avait pris du poids et des muscles, sa poitrine était sortie, il était encore plus
beau que dans mon souvenir, frais comme un maquereau doré, il avait un T-shirt
blanc avec un design sur la poitrine et une culotte verte militaire, tennis blanche
aux pieds

- Pourquoi tu me fais marcher comme si je suis ta collègue bandite, moi je suis


fatiguée, on fait quoi ici

- Je te dois des explications, et toi aussi tu me dois des explications

S'il était mon égal j'allais bien l'insulter mais je le respectais malgré tout
- Je ne dois rien, laisse-moi

J'ai tiré ma main violemment jusqu'à j'ai failli tomber

Il m'a rattrapé en criant

- Fais attention à toi Samira!!!

Quand je me suis remise de mes émotions, il m'a parlé

- Ecoute je vois que tu es déjà sur le point d'accoucher, et je ne peux pas te


stresser, je ne veux pas que tu aies un problème. Je sais où te trouver, et je
saurais quand tu iras mieux, saches seulement que tu m'as déçu et je ne te
pardonnerais jamais de m'avoir trahi.

Le gars était lui sérieux hein? il semblait vraiment mal, au sérieux.

- Alfred tu blagues? C'est toi qui chante que tu es déçu? Tu as gâché ma vie, j'ai
du fuir pour ne pas mourir au moins 5 fois et même jusqu'à maintenant quand je
marche, j'ai peur chaque fois que j'entends des pas derrière moi, tu dis quoi?

- Tu as eu ton BACC?

- Oui

- Bien, avec mention j'espère

- Oui!!

- Tu as toujours des sous non? tu as su protégé l'argent que tu avais récupéré?

- Oui

- Et les produits qu'il y'avait dans le sac

- Tout est là mais je ne sais pas à quoi sert les potions qu'il y'avait chez toi

- Garde bien les affaires et prends soin de ta famille avec cet argent, je te
recontacte plus tard!!
C'est comme ça qu'il a tourné ses talons sans même me donner une explication.

Un truc est monté dans ta tête que ma fille c'est vrai que tu n'as que 18 ans mais
une fille qui ouvre ses pieds est déjà une femme massa, il snobait qui. Il jouait
au mystérieux avec qui?

Je l'ai arrêté par son T-shirt

- Non, je ne suis pas d'accord, ne me traite pas comme si je suis un enfant

- Hum, quand on voit ton ventre, personne ne peut douter que tu ne sois plus un
enfant

En faisant il a posé ses yeux sur mon ventre

- Je m'en fous que tu me juges Alfred, mais je refuse que tu partes sans me dire
comment tu as pu me mentir, alors que tu était un chef de gang, un grand bandit,
un voleur, c'est toi qui m'avait sauvé quand j'étais à l'église là n'est ce pas?

Il m'a regardé dans tousser

- Parle!!! Tu me le dois, regarde comment j'ai été dans les problèmes, la maison
de ma grand-mère a tout brûlé, moins un les policiers même tiraient sur moi,
peut-être que mon père a même perdu son travail à cause de moi

- Ah ca non!!! il a perdu parce qu'il était accro à l'alcool et qu'il a utilisé son
arme sur sa femme à l'époque, ca s'est su

- Comment tu sais ca toi

- J'ai mes amis policiers, je ne suis pas que méchant, bon je dois partir

- Alfred je dis non, tu ne bouges pas

J'ai crié et grondé en le disant, mes hormones faisaient d'abord qu'il m'énervait
même pour un million

- Que veux tu de moi


- Que tu m'expliques pourquoi tu étais si faux, pasteur bandit? Tu m'as menti et
tu étais dans un coup avec tes amis

- J'ai fait certaines choses, mais j'avais mes raisons personnelles, je ne savais
pas que tu allais être impliqué là dedans, je t'assure. Je m'excuse sincèrement
que tu aies été mêlée dedans, mais ils sont en prison tous, tu n'as rien à craindre
pendant un certain nombre de temps

- Et après

- Je te protégerais

- Que tu vas me voir où? Tsuiiiippp, un voleur!!! il ne manquait plus que ça,
dans ta part de bible il n y'avait pas tu en voleras point?

- Il y'avait " tu coucheras avec le premier venu sans préservatif?"

Il faisait ca à qui? J'ai ramassé un bêton qui trainait là, en voulant me relever
pour doser ça sur sa tête j'ai senti une grosse douleur, mais mon cerveau avait
déjà commandé le coup sur sa tête là donc j'ai d'abord dosé ça avant de crier.

Il ne s'est pas rendu compte que je l'avais tapé, il m'a plutôt arrêté quand j'ai
crié...

J'avais un collant et un haut robe.

Quand il m'a arrêté le collant là s'est mouillé comme si j'avais fait pipi.

- Tu perds les eaux

- C'est quoi ca?

J'ai posé la question avant de me rendre compte que c'est de ça que la sage
femme nous avait parlé, j'ai du coup compris que j'accouchais déjà.

- Emmène moi vite à la maison, j'ai mal aïe mon Dieu, je ne peux pas marcher

- Ekié, tu ne peux pas marcher? Le gars qui a fait ça est ou?


- Moufffff

je l'ai toisé, ce que je n'aurais même jamais eu le courage de faire ou de dire en


temps normal

J'ai appliqué le mouf là jusqu'à il a seulement passé la main en dessous de moi


pour me porter. Une autre contraction a fait tchannnn

- Pose moi, ouaaailllee, tu me fais mal, pose moi

J'ai crié

- C'est toi qui a demandé que je te porte non? Je fais quoi?

- Tais toi seulement, ayooooo, je pars chez nous

J'ai marché lentement, serrant les dents pour ne pas avoir trop trop mal, je
sentais que j'allais passer un sale quart d'heure.

L'enfant avait caché son sexe, du coup je ne savais même pas si c'est une fille ou
un garçon que je partais avoir là-bas.

Je suis arrivée péniblement à la maison ne me rendant même pas compte qu'il


était toujours derrière moi.

C'est quand papa a crié en me voyant

- Tu fais quoi ici? Encore toi?

Que j'ai compris qu'il s'adressait à la personne derrière moi

- Elle va accoucher, il faut l'emmener très vite à l'hôpital


- Et ta part est quoi là dedans?

Papa demandait ca que qui allait courir pour chercher un taxi

Je me suis couchée au sol en criant

- Je vais mourir ooohh, venez me sauver

Alfred m'a soulevé

- Sois forte Samira, une femme ne pleure pas comme ca

- Ouaaaayaaaa, je suis une fille oooohh pas une femme qui m'a envoyé ooohh

Ca faisait trop mal, yichhhhh

Papa est allé dedans prendre le sac que j'avais essayé d'arranger sur le conseil de
ma tata infirmière qui me suivait.

Alfred lui est allé prendre un taxi.

J'ai constaté qu'il avait mis le pull qu'il avait en main sur lui et levé la capuche
surement pour qu'on ne le reconnaisse pas, mais je ne savais même pas à quel
moment il l'avait porté.

Nous sommes tous entrés dans le taxi, même le Pierre, papa le portait sur ses
jambes, mais arrivés à l'hôpital on a refusé qu'il entre, c'était interdit. Ils sont
restés à l'accueil et c'est Alfred qui m'a accompagné vers la maternité, les
infirmières m'ont mis sur une chaise roulante tellement je criais.

J'ai entendu des réflexions genre, vois la petite fille ci, elle a fini d'aller ouvrir
ses fesses au plantain non mur, maintenant elle pleure comme l'enfant, ma chérie
tu pleurais le bangala le jour là?

Alfred s'est tourné vers la femme qui pensait parler à voix basse...
Celle là même l'a senti passer sur lui, en deux mots il a résumé toute sa vie, moi
même je me serais volontiers mélangé dans la chamaillerie là mais la crevette
dans mon ventre là ne me laissait pas tranquille.

Il y'a une chose qui m'est revenu en esprit pendant la nuit que j'ai passé à
attendre que les contractions se rapproche, c'est que comment les femmes
faisaient pour accoucher bah les 12 enfants, bah les 8 enfants.

Mon enfant ne descendait pas assez vite, on m'a mus une perfusion, il appelait ca
si c'est le Cinto ooh.

En quelques minutes l'enfant était déjà à la porte, il était déjà presque 3 heures
du matin, j'ai eu envie d'aller aux toilettes, mais dès que je l'ai demandé les
femmes là m'ont précipité dans la salle d'accouchement.

Alfred était resté près de moi, supportant mes cris, mes torsions, mes insultes,
mes excuses, mes pincements et autres.

Finalement sur la table là, je n'ai même pas fait la différence entre les "chiages",
et la sortie de l'enfant, tout voulait sortir en même temps.

J'ai poussééééé selon l'instruction de la sage femme, elle ne faisait que crier
pousse pousse pousse.

Ou c'est quel poussage qu'elle voulait ooh, je ne sais pas.

J'ai pris l'élan, et j'ai poussé de toutes mes forces, j'ai senti cette boule sauter de
moi, en même temps que le caca que j'avais retenu depuis.

Ce qui est bien c'est que la douleur a disparu directement après sa sortie, me
laissant complètement épuisée.

Même quand on l'a posé sur moi, j'étais moitié là, moitié quelque part.

- C'est une fille!!!!


Yesss!!! c'est ce que je souhaitais, une petite poupée que j'allais choyer, j'avais
déjà Petitpierre, pas besoin d'un autre garçon.

J'ai entendu comment on annonçait à Alfred

- Vous avez une fille, félicitation.

Hehehe, là ou il avait déjà chanté comment j'ai lu dans la bible qu'on devait
forniquer là, je me suis imaginée sa tête.

Il n'a pu venir que quand on m'a installé dans la chambre d'hospitalisation, après
nous avoir nettoyé.

L'infirmière qui avait pris soin de moi était une amie de celle qui m'avait suivie
et ca s'est super bien passé.

Alfred est resté là, sans parler, sans même essayer de voir quelle tête mon bébé
avait, rien rien; On aurait dit qu'il avait un sérieux problème à être là, mais il ne
partait pas.

Papa est arrivée uniquement le lendemain, car il ne pouvait pas dans son état de
santé se déplacer la nuit.

Alfred était sur le point de partir, il m'a laissé son numéro de téléphone sur un
bout de papier, il ne regardait toujours pas en direction de la petite crevette
quand j'ai eu une visite des plus inattendues.

- Bonjour, la chambre de Samira Ngadeu c'est ici

- Oui Madame

Je n'ai pas reconnu la voix de cette dame, mais grande fût ma surprise, de voir
les parents de Ramel débarquer... Papa!!! il n y'a que lui qui pouvait avoir
informé ces gens de ma situation.

- Papa qu'est ce qu'il font là?


- On est venu pour voir comment organiser un test ADN et récupérer cet enfant
s'il est celui de notre fils.

Haaabbbaaa, même papa a encore ouvert les yeux que donc je vous informais
pour gâter seulement?????
14.

Pour calmer tout le monde, il a fallu que l'infirmière mette tout le monde dehors
et me laisse seul, papa était allé annoncer la nouvelle comme les anciens parents
bamilékés pour qui l'arrivée de l'enfant contentait tout le monde, sans imaginer
le degré de suffisance et de snobisme des gens à qui on avait à faire.

Ils avaient été claires, cet enfant si c'était le leur, n'allait jamais vivre avec moi et
j'avais peur, car ils avaient la force et l'argent de leur côté.

Ma petite Grâce était magnifique, à croire qu'il y'avait des métis dans la famille
de Ramel, elle avait les yeux bleu et un teint tellement brun qu'on aurait pu
penser qu'elle finirait guinguerou, mais d'une beauté... Ou c'est parce que je
regardais avec les yeux de la mère oooh.

Mais je ne savais pas trop comment m'en occuper, donc c'est ma tata infirmière
qui a pris le temps de m'enseigner comment l'allaiter, comment la doucher,
comment la changer, comment reconnaître quand il y'avait un problème.

Alfred m'a beaucoup aidé, c'est vrai qu'on donnait à manger à l'hôpital mais il
passait matin, midi et soir avec à manger. S'assurant que je ne manque de rien,
mais à aucun moment il ne me demandait comment la petite allait, ni comment
elle s'appelait, rien rien.

Quand je l'allaitais, il sortait de la pièce et lui et moi ne nous parlions vraiment


pas.

Un soir j'ai pris sur moi de lui demander quel était le problème
- Samira tu as choisi avec qui tu voulais faire ta vie, et faire un enfant ,je le
respecte, cet enfant ne me concerne en rien, mais toi oui parce que tu m'as sauvé
la vie, je serais mort sans toi

- Alfred, si tu ne peux pas aimer, ni supporter mon enfant, je préfère que tu


sortes de ma chambre et disparaisse de ma vie, elle n'a même pas besoin d'un
bandit pour commencer sa vie, qui sait même si tu n'es pas entrain de calculer ce
que tu vas encore voler là ou tu es là..

Comme j'ai parlé, il a pris ses pieds et il est sorti de la chambre.

Jusqu'à ce que je sorte de l'hôpital, je ne l'ai plus revu.

Ce sont plutôt les parents de Ramel qui sont revenus la veille de ma sortie de
l'hôpital, et curieusement, le pédiatre après leur départ, a envoyé chercher
l'enfant pour je ne sais quel contrôle, mais mon sixième sens m'a dit que les gens
là avaient demandé que le test ADN dont ils parlaient soit fait.

Je suis allée voir ma tata infirmière pour lui demander de se renseigner.

J'aimais ma petite Grâce, Grâce Ngadeu, je l'avais porté seule, je m'en étais
occupée seule et je ne comptais pas l'abandonner, il allaient seulement passer sur
mon corps pour toucher à cet enfant.

Mon séjour les premiers jours à la maison fut bien difficile.

Cumuler les travaux de la maison, mon bébé, la cuisine.

C'était un calvaire, chaque soir en me couchant je respirais seulement que


yeuch...

Et puis dès qu'un bon sommeil venait là, Grâce lançait son offensive.

Glory est venu me voir, et m'a aidé quelques fois, en lavant les habits du bébé ou
en faisant le marché.

Papa lui la portait pendant que j'allais au marché, ou que je travaillais.


J'avais perdu une année académique, mais là il fallait que je commence à
réfléchir à ma nouvelle orientation pour l'année à venir.

Alfred avait disparu de la circulation et je ne comptais même pas l'appeler, sauf


que lui même est revenu un jour seul.

Il est entré et il s'est assis.

Papa était allé à l'hôpital pour rencontrer le médecin, Grâce dormait et


Petitpierre me tenait compagnie à la cuisine.

Alfred après m'avoir salué s'est assis au salon et est lui resté là devant la télé
jusqu'à ce que papa rentre.

Il ne me parlait pas, mais a plutôt conversé avec papa, lui proposant de l'aider à
refaire ses travaux derrière la maison, ils ont même mangé ensemble.

Pendant qu'ils mangeaient, je me suis demandée si papa avait oublié tout ce qu'il
avait fait, il était quand même un faux pasteur !!

Malgré tout ils ont même discuté des choses de la bible avant qu'il ne rentre

- Papa, pour toi Alfred est redevenu normal ou tu as seulement oublié qu'il a
menti à tout le monde, volé, peut-être même tué!!

C'était parce qu'il m'ignorait que je le sabotais, ou parce que je voulais vraiment
savoir ce que papa pensait me suis-je demandé.

Papa m'a lancé un long discours sur le pardon jusqu'à chercher dans la bible les
références qui soutenait sa thèse.

- Sauf qu'il n'a pas expliqué pourquoi il posait de tels actes, pourquoi il avait
choisi d'être pasteur s'il savait qu'il préférait voler

- Ma fille, ce ne sont pas toutes les vérités qu'il faut âtre pressée d'entendre, un
jour il te le dira, pour le moment, ca me fait de la compagnie, et il n'est plus
recherché par la police, pourquoi veux tu le juger? Laisse Dieu le faire.
Ah il avait déjà son avocat non?

J'avais même d'abord ma part de problème.

L'accouchement était super, mais quand tu n'avais personne pour t'aider, ca


pouvait devenir un vrai calvaire.

Un jour où Alfred était là, lui même a vu que ca n'allait pas, et il a enlevé sa
chemise pour s'asseoir sur le seau d'habit que j'avais trempé.

Quand il a enlevé son habit, j'ai constaté qu'il avait une égratignure sur le bras,
j'ai directement pensé à son activité première.

- Alfred!!!

- Oui

- Je veux la vérité, rien que la vérité, tu continues à voler?

- Oui

Quel choc!!!

- Mais pourquoi?

- Parce que c'est le seul moyen pour moi d'avoir de l'argent très rapidement

- Mais tu as risqué ta vie, risqué celle d'autres personnes, pourquoi n'arrêtes tu


pas?

- Parce que je n'ai pas le choix, je dois le faire, sinon...

Voilà là ou il s'est arrêté, sa voix a tressaillit comme si les pleurs n'étaient pas
loin

Bizarrement en le regardant, je me suis rendue compte qu'il n'allait pas bien, il


semblait avoir un lourd secret mais comment savoir ce qu'il lui pesait tant?

Je n'ai pas insisté, après tout papa avait raison, il allait parler en son temps.
J'ai de ce fait pris la décision de ne plus l'agresser, je lui ai fait un sms pour lui
dire que le jour où il serait prêt à me parler, je serais là pour l'écouter mais je l'ai
supplié de trouver une autre source d'argent, car on pouvait l'arrêter à tout
moment.

- J'ai encore beaucoup d'argent dans le sac là

- Subviens à vos besoins, quand j'aurais besoin de quelque chose, je te le dirais,


garde juste bien, les produits venus d'inde qui étaient dedans.

Telle a été sa réponse.

Pendant que je discutais avec lui, j'ai reçu un appel

C'était un numéro inconnu, fait très rare car je n'avais pas donné ce numéro à
plusieurs personnes

- Allô

- Oui Allô, Mlle Ngadeu

- Oui à qui ai je l'honneur

- A ton pire ennemi, tu as tué mon fils!! sache que tu n'auras pas de paix, je vais
te faire souffrir et manger la boue à Yaoundé, je vais t'enlever ce que tu as de
plus cher

- allo qui est ce?

A l'heure là je savais déjà que c'était le père de Nadine, mais j'avais tellement
peur que c'est la seule chose que j'ai trouvé à dire

- Tu sais très bien qui c'est, je n'ai plus mon fils, tu n'auras plus ta petite grâce

- Je ne vous ai rien fait, vous avez voulu me tuer alors que je ne vous avais rien
fait
- Tu verras, je vais te montrer que je suis puissant physiquement comme
spirituellement. Tu ne vas pas que perdre ta fille, tu vas perdre tout ce à quoi tu
tiens et à la fin je te tuerais.

Il a raccroché

On dit souvent que Dieu met certains problèmes sur notre route pour que nous le
cherchions, massa, j'ai eu tellement peur que j'ai fouillé la bible que j'avais reçu
dans mes affaires.

Je l'ai ouverte mais où lire alors? quoi lire. Quoi dire à Dieu, je ne savais pas
quoi faire.

J'ai prié ma quantité et je me suis endormie.

Le lendemain je me suis levée tôt, je voulais raconter ce qui s'est passé à papa,
mais en même temps je ne voulais pas l'accabler.

Il jouait au fort, chaque fois il me disait que le docteur disait que ca évoluait
bien, mais je le voyais parfois souffrir, il ne pouvait pas retenir sa vessie plus de
5 minutes, donc plus le temps passait moins il sortait.

A qui en parler alors...

Alfred sa part de problème dépassait surement mes problèmes...

Après avoir fait mes travaux, et m'être occupée de Petitpierre et Grâce, pendant
que celle ci dormait, j'ai pris quelques formats et j'ai écrit...

J'ai raconté ce que j'avais raconté à papa, mon expérience surnaturelle, et j'ai
raconté l'appel que j'avais reçu la veille du père de Nadine.

Je ne sais pas pourquoi je l'ai fait, mais je ressentais l'envie de le faire, j'avais un
si gros pressentiment que quelque chose de grave allait se passer que j'ai écrit ca
en quelques minutes.
J'ai couché plus de 5 pages, j'avais envie de donner les détails, de partager une
expérience.

Quand c'est fini j'ai pris mon sac de marché et je suis sortie.

Arrivée dehors, j'ai constaté qu'une belle voiture était garée du côté du
sénégalais qui était en haut de la maison...

Je n'ai même pas cherché de midi à 14h, je sentais que cette voiture là était là
pour moi, peut-être que le père de Nadine avait choisi cette méthode pour
m'intimider et il ne fallait pas que je me laisse faire.

Je l'ai ignoré et je suis allée au marché... Je voulais faire le eru, papa aimait, moi
même j'adorais, Petitpierre aussi, tout allait bien.

Il m'avait peut être menacé, mais je ne devais pas me laisser abattre.

J'avais tout de même couché Grâce dans la chambre de papa car il se reposait et
j'avais laissé son frère au salon.

J'ai un peu trainé au marché car j'ai vu un déballage pour les habits des enfants
premier choix, ca a attiré mon attention et j'ai trié des trucs pour les enfants.

Une heure plus tard, j'ai reçu un coup de fil de papa, il était tout essoufflé

- Viens, viens, je ne vois plus l'enfant!!Quand tu l'as couché tu es encore revenu


la chercher quand je dormais?

- Quoi???????

Je me suis mise à courir, je n'ai même plus payé ce que j'avais mis de côté, le
gars du ballot lui même a senti que ca ne donnait pas.

Quand je suis arrivée à la maison, papa n'était pas là.

- Petipierre qui est venu içi? il y'a eu quoi? Papa est ou?

Le petit n'arrivait pas à s'exprimer distinctement donc il ne pouvait pas m'aider.


J'ai appelé le numéro de papa ca a plutôt sonné la devant moi.

Mon cœur a commencé à battre fort fort... Ma tête aussi a commencé à faire mal,
très très mal, très subitement.

Quand je suis ressortie, des gens venaient m'appeler.

- Voilà ton père qui est tombé là-bas en route, va l'emmener à l'hôpital

Un voix a commencé parler dans ma tête

- L'heure a sonné ma fille, il est temps de prendre ta place.

A peine la voix là a parlé, c'est une autre qui a pris cette fois çi en Bafang, ca me
demandait de rentrer au village, d'aller vers le cours d'eau qui était en contre bas
de la maison de grand-mère et de couper si c'est quelle herbe pour aider si c'est
qui à guérir quelque chose.

Je me suis d'abord arrêtée.

Il se passait des choses bizarres.

J'ai chassé les voix là de ma tête en parlant à haute voix

- Papa est tombé en route, je vais le voir

Quand je suis arrivée, il était couché et il semblait être entrain de faire un AVC

J'ai rapidement appelé Alfred, je ne pouvais pas m'en sortir seul, les voix ne
faisaient que se multiplier...

- Allo Alfred, viens vite papa est tombée et on ne trouve plus Grâce

- Allo comment ca? Tu es ou?

- Devant la rivière

- Quelle rivière?

- Non qui a parlé de rivière, devant la maison...


Il a raccroché directement.

A un moment je me suis retrouvée entrain de dire des choses pas cohérentes et à


faire des choses bizarres.

Je me suis rendue compte quand je suis revenue à moi et que tout le monde me
regardait et que je n'avais plus mon haut.

J'ai entendu une femme dire

- C'est comme si le Magne Si a attrapé la fille ci, ma cousine avait eu ca...

C'est la dernière chose cohérente que j'ai entendu, je me suis rappelée de ce que
la grand-mère avait dit dans la vision, puis j'ai plongé dans un monde où des
voix me donnaient plein de directions différentes.
15.

Je n'ose même pas raconter ce qui s'est passé après...

De en temps en temps je revenais à moi, et chaque fois que je revenais en moi,


je me retrouvais dans des positions et situations bizarres.

J'étais entrain de marcher toute sale dans la rue, parfois j'étais enchaînée à
l'hôpital, parfois j'étais dans une maison que je ne connaissais pas.

Parfois je voyais une infirmière m'injecter...

Parfois je bagarrais avec des gens et quand je revenais à moi j'avais tout cassé
dans la maison où j'étais.

Alfred était celui que je voyais le plus souvent, c'est lui qui me gardait, c'est lui
qui me nourrissait, mais il n'arrivait jamais à répondre quand je demandais où
était Grâce.

Quand j'insistais, il me disait juste qu'elle va bien...

Je prenais des tonnes de médicaments et je dormais pendant très longtemps.

Un soir, pendant que je faisais semblant de dormir, j'ai entendu une conversation
entre Alfred et une dame.

- Ecoute nous avons des traditions et quand certaines choses arrivent, c'est
mieux que tu cherches dans leur village ce qui ne va pas

- Sa grand-mère ne vit plus et je ne connais personne de sa famille, on dit que


chez eux quand elles veulent devenir voyantes ca les prend comme la folie et il
faut aller faire leur initiation au village. Emmène-là.
C'est comme ça que je me suis retrouvée sans très bien comprendre ce qui
m'arrivait sur la route de l'ouest avec Alfred.

J'avais tellement été agitée à l'agence, qu'il a été obligé de me donner des
somnifères pour que je dorme pendant tout le voyage.

Quand il a fallu que je me réveille nous étions déjà arrivés, et il fallait descendre
du bus.

Sauf que c'était comme si les voix qui m'appelaient n'attendaient que ça, c'était
là ou je devais être initiée, c'était là où les ancêtres me réclamaient.

A ce moment j'ai entendu des instructions distinctes

- Lève toi et pars sans qu'il ne se rende compte que tu es partie, il ne doit pas te
suivre.

Marche on va te guider.

J'ai guetté, dès que Alfred m'a laissé pour aller faire pipi, j'ai couru...

C'était mon village je connaissais tous les recoins et les Dieux qui m'appelaient
connaissaient aussi.

Je suis arrivée chez grand-mère et naturellement je me suis dirigée derrière la


cuisine, il y'avait toute une brousse en pente, je n'avais jamais osé suivre le
chemin là, pire encore à la tombée de la nuit, mais la c'était comme une force qui
me poussait, j'ai commencé à descendre, encore et encore.

La voix me disait

- Oui oui viens viens, ton heure a sonné, enfin tu as suivi ta destinée, tu es ma
fierté, tu dois servir nos Dieux, tu dois apprendre à ouvrir ton troisième œil..

En marchant j'ai vu passer à distance Le léopard qui était sensé être mon totem,
il n'avait plus apparu depuis comme s'il attendait aussi ce jour.
Je ne faisais que marcher, jusqu'à ce que je suis arrivée dans le fameux cours
d'eau.

J'entendais cette eau ruisseler, mais il faisait nuit pour que je puis voir.

Quand je me suis arrêtée, toutes les voix se sont tues...

Quel bonheur, mince....

Ma tête qui menaçait de s'exploser à tout moment s'est calmé un instant.

J'ai vu une forme plus noire que la nuit noire s'est avancée sortant de nulle part,
poussant mes poils à s'hérisser.

J'avais la chair de poule, car c'était comme une force qui rendait l'atmosphère
bizarre.

Cette personne était suivie du léopard en questions, je ne voyais que leur forme
dans la pénombre.

- Suis nous

Ils se sont avancés et moi je suis calée poster.

- Tu ne peux pas refuser ta destinée. Sinon tu resteras folle toute ta vie, accepte
et tu pourras faire ce pourquoi tu nous as été envoyé. Le village manque de
voyante, le chef en a besoin pour prendre les décisions, les notables, les
dignitaires, les élites, le don doit aider, suis nous.

Je voulais même les suivre mais quelque chose m'a dit ne bouge pas de là.

Elle a encore insisté et j'ai même fait un pas, cette fois ci la voix a parlé à haute
voix

- Ne bouge pas de là, si tu traverses cette porte tu ne pourras plus jamais faire
marche arrière, souviens toi de ce que je t'ai dit, souviens toi du premier verset
sur lequel tu es tombé dans ce livre, tu as le pouvoir de choisir qui tu veux être
et quelle vie tu veux avoir car je suis avec toi.
Je me suis rappelée du verset, c'était dans Psaumes 23.

"Même quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort je ne crains aucun


mal car tu es avec moi, ta houlette et ton bâton me rassure"

C'est ça que j'avais lu, le message voulait dire qu'il était avec moi et je pouvais
refuser cette destinée, je pouvais refuser cette folie, je pouvais refuser que le
diable m'accable et cherche à faire de moi ce qu'il veut.

Combien de temps avais-je passé dans cette état de folie? J'avais laissé ces gens
me rendre fou alors que Dieu m'avait parlé en me disant que je pouvais refuser
et entrer dans une autre vie.

Malgré que physiquement je ne me sentais pas en sécurité dans cet


environnement, je me suis encouragée en me disant que Jésus était là quelque
part pour me sauver en cas des cas

- Je refuse cette destinée, je refuse de vous servir de marabout...

J'ai parlé à haute voix, la forme a fait volte face car elle s'avançait lentement en
me demandant de la suivre.

Pendant qu'elle s'avançait elle grandissait, la chose est devenu comme un dragon
en se rapprochant de moi.

- Si tu as peur, ils te domineront, c'est ta foi en ce que le problème qui semble


géant ne l'est pas qui peut te donner la force de le surmonter. Rien n'est trop
grand pour croit qu'il a Dieu de son côté, n'aie pas peur.

Plus facile à dire qu'à faire, mais j'ai affronté cette chose, en cachant ma peur

- Je ne sais pas ce que vous me voulez, mais je dis non!!!! Je ne servirais pas
vos Dieux

je me sentais de plus en plus oppressée, intimidée, étouffée.


Cette chose semblait vouloir m'envahir, et ca me mettait dans un noir plus noir
que la nuit l'était.

- Seigneur Jésus aide moi est la seule chose que j'ai pu dire, après ma voix ne
sortait plus.

Ce Jésus que j'avais invoqué les dérangeait et ma bouche s'est fermée, pas
moyen de l'ouvrir.

Mais une chose particulière s'est passée c'est que quand j'ai appelé le nom de
Jésus là, la chose qui semblait grandir a subitement repris sa forme initiale et ca
m'a permis de comprendre que les choses faisaient semblant d'être grande juste
parce que dans notre cerveau on les voyait grande, et parce que je m'étais
appuyée sur Jésus, la chose était redevenue petite.

La femme a appelé des gens et j'ai vu deux garçon venir me porter pour
m'emmener quelque part plus loin dans la forêt.

Je voulais crier mais je n'ai pas pu, dans mon cœur je me suis juste mise à prier
pendant que des larmes coulaient sur mes yeux.

J'avais un sentiment de défaite, et un sentiment de culpabilité, car si jamais


j'avais suivi les conseils que ce lion blanc m'avait donné, je n'en serais pas là.

Parfois on ne prie pas, on fait la paresse, on a trop de chose à faire, on perd son
temps aux futilités, mais quand une épreuve arrive, ca fait mal jusqu'à on se dit
que si je savais. Avec le diable il ne fallait pas attendre que le problème vienne
pour le chasser, béta plutôt se défendre en cas d'attaque.

Là je sentais que mon capital prière n'était pas assez pour me sauver de cette
situation et je regrettais toutes les nuits ou au lieu de prier je dormais comme un
sac de macabo rouge.
On est arrivé dans une concession où il y'avait des danses et un grand feu et des
filles, toutes avec des loks sur la tête, même les mamans que je voyais là bas,
toutes était cheveux en l'air le genre qui fabrique les loks.

C'était une vrai cérémonie d'initiation...

La femme qui avait toujours le visage couvert m'a juste dit

- L'initiation se fait en pleine Lune au même moi chaque année, si on ne t'avait


pas emmené ici tu as allais passer toute l'année dans cet état, déposez la.

On m'a déposé et elle m'a montré où je devais aller m'asseoir.

C'était près des 50 filles qui avaient la même robe rouge, un pagne passé sous les
aisselles.

Elles étaient assises à même le sol et attendait patiemment quelque chose.

On m'a passé un pagne rouge sous les aisselles aussi, et on m'a mis une pâte
noire sur le front, comme les autres.

- Seigneur ne m'abandonne pas, je veux rentrer chez moi, je veux prendre soin
de ma famille, je ne sais même pas où ma fille est et si elle est vivante, je t'en
prie sauve moi.

Dans mon cœur j'appelais à l'aide.

Il faisait froid, mais le grand feu distillait une chaleur réconfortante.

La femme a enlevé le pagne sur sa tête et il s'agissait de mon arrière grand-mère,


celle que j'avais vu dans mes rêves et qui ressemblait à sa fille.

Elle a parlé en patois, nous étions tout simplement ce qu'on appelait parfois dans
certains villages bamilékés les Magne Si, dans d'autres les Kamsi.

"Si" Voulait dire Dieu, donc c'était en quelque sorte selon nos traditions les gens
à qui Dieu avait donné un œil qui leur permettait de voir certaines choses que lui
voyait, de lire dans l'avenir, de détecter les choses du monde obscur, de soigner
des maladies lancées mystiquement, de délivrer les gens des esprits impurs, de la
sorcellerie. Bref, c'était un peu ça.

J'ignorais que cette lignée existait dans ma famille et que mon arrière grand-
mère était l''une des plus grande ,voilà pourquoi il était important de rechercher
toutes les informations concernant nos origines. Beaucoup de situation que nous
vivons aujourd'hui et que nous ne comprenons pas tirent leur origine, leur
source, leur légitimité dans notre passé, celui de nos ancêtres, leurs alliances,
leurs erreurs, les héritages de leurs parents.

Je reconnaissais que depuis toute petite j'avais le don de voir des choses et
ensuite les choses se produisaient, mais depuis que j'avais fui Yaoundé, ca ne
m'était plus arrivé, je pensais que ce don était parti, pourtant il prenait l'élan pour
m'entraîner dans une forêt de Bafang.

Je respectais le sourire et le naturel qu'affichait les autres femmes à côté de moi,


pour certaines là c'était comme une destinée normale et évidente, mais à la bse
chacun devait pouvoir choisir. La religion chrétienne avait apporté une autre
façon de voir Dieu, de servir Dieu, d'appeler Dieu.

Et après avoir écouté les deux, moi je voulais servir ce Dieu là...

Ce constat fait, j'ai eu comme une vision...

On marchait en rang, nous toutes les filles mises à part pour l'initiation, et il y'a
un arbre où plusieurs lucioles se sont mises à scintiller, et il y'avait comme une
plaque m'indiquant que c'est le chemin que je devais prendre, et une personne
dans ma vision, une de ces filles qui marchait à côté de moi m'a parlé, mais je
n'ai pas entendu ce qu'elle me disait.

Quand je suis revenue à moi, on faisait passer une calebasse, et chacune de nous
a bu dans cette calebasse.
Je n'y ai pas bu parce que je voulais dans ma tête, mais l'atmosphère nous
rendait bizarre.

Lorsque nous avons fini de boire.

On nous a servi chacune un plat de délicieux pilé de pomme de terre, le genre


qui état encore fumant là, puis on nous a enduit d'une huile, et on nous a
demandé de nous coucher.

L'initiation devait commencer le lendemain...

Quand nous nous sommes couchées, celle qui était à côté de moi je ne sais par
quel mystère a décidé de me parler.

- Quand tu verras cet arbre cours sans regarder derrière, peu importe ce que tu
entends, ce que tu sens, qui te parle, ne te retourne pas...

Dès qu'elle a parlé comme ca, elle a perdu connaissance comme si ce n'était pas
elle qui avait parlé, ou alors elle s'est endormie.

Moi je voulais bien résisté mais je me suis endormie directement, et ma nuit a


été terrible.

C'est comme si je voyais toutes les sorcelleries du village, je voyais des réunions
de nuit, des avions mystiques voler dans les airs du village, des gens planifier
des choses à la chefferie, 3 notables planifier quelque chose qui semblait
énorme, au point où ils en parlaient avec un autre chef, je voyais même une
voisine amie de ma grand-mère entrain de voyager pour aller en ville détruire le
mariage de sa fille. J'ai vu une armée entrer dans le village, et quelqu'un tirer à
bout portant sur un animal qui se trouvait à l'entrée du village, et ensuite sur le
chef dans la chefferie, les femmes les enfants mourraient sous les balles.

Je n'ai pas fermé l'œil mais alors pas du tout, mais mes deux yeux étaient fermés,
surement c'était le fameux "troisième oeil" dont on parlait.
Nous étions couchée là, à même le sol, un froid glaciale touchait un côté, le
grand feu réchauffait notre autre côté. C'est dans ce contraste là qu'un petit
sommeil a voulu me prendre, mais on est venu nous réveiller, c'est l'heure, c'est
l'heure.

Nous toutes nous sommes levées et on est venu m'appeler, pour me diriger dans
une case.

J'y ai trouvé deux femmes et un hommes. Ils étaient tous autant âgés que
l'apparence physique qu'avait pris l'esprit de mon arrière grand-mère.

- Entre ma fille entre

Je suis entrée, et ils m'ont fait asseoir sur un petit banc.

- Nous ne sommes pas méchants, la tradition n'est pas mauvaise comme vous
les gens de la ville vous pensez toujours, c'est juste que notre village est en
danger et quand nous regardons, c'est toi seule qui pourra nous aider, car les
visions de guerres entre les peuples voisins se multiplient, les sorciers ont fait de
Bafang leur demeure, même le Chef est attaqué et les notables et voyantes du
village n'arrivent plus à rien voir, on ne sait plus quoi faire, les Dieux ne veulent
pas parler, nos ancêtres n'acceptent même plus les sacrifices d'huile, de cola, de
jujube, de sang d'animaux.

J'avais vu cet apocalypse dans la vision, j'avais vu des notables conspirer, la


sorcellerie dominer, la guerre?

J'ai pris la parole et j'ai parlé.

Je leur ai dit ce que j'avais vu pendant la nuit, et je leur ai dit que


malheureusement j'avais choisi ma voie, mon chemin, ma vie.

- Vous les jeunes vous êtes tellement égoïste, ta vie, ta voie, ton chemin, ton, ta,
tu penses que si notre village doit disparaître, tu n'auras rien à perdre? tu ne
souffriras pas? même ton Dieu avec lequel tu te vantes ne te demandera pas ce
que tu auras fait pour aider ces innocents? On va faire face à la plus grosse
crises interne que le peuple Bamilékés n'a jamais vécu, et tu penses à ta vie. Ce
Diable lui a laissé sa vie, son chemin, et a foncé sur nous comme une fusée
qu'on a relâché dans le ciel pour nous décimer.

- On ne va pas te forcer, sors!!! Mais sache que toi même tu auras besoin de ces
dons pour savoir où est ta fille, pour savoir où est ta mère, tout le monde t'a dit
qu'elle est morte, ta mère vit bel et bien et demande toi pourquoi tout le monde a
gardé le secret de son existence. La voyance aide les autres comme ca aide aussi
la voyante elle même.

Là c'est le grand-père au milieu qui a parlé, et j'ai vu les larmes sur leur yeux.

La dernière partie de son discours, m'a bouleversé, ca n'avait rien changé à ma


détermination de rentrer à Yaoundé, continuer ma vie, mais ila venaient d'ouvrir
une grosse brèche dans mon équilibre, et je savais qu'ils ne mentaient pas. Ma
mère!! j'avais enfouie profond ce sujet, je n'en parlais jamais, mais alors jamais
si ce n'est pour la déclarer morte, mais au fond, je sentais que quelque chose
n'était pas claire, je sentais que tout le monde s'accordait pour me mentir, me
cacher qui elle était.

Je devais quitter d'ici et aller retrouver mon enfant avant de commencer à


répondre à des questions vieilles de mon âge.

Je suis sortie et au lever du soleil, on a fait entrer notre troupe dans les bois, avec
un petit chant guttural que les filles chantaient à l'unissons pour le début de
l'initiation.

J'avais bien compris que l'heure était grave, mais j'avais la conviction que ce
n'était pas comme ils pensaient là que ce problème allait se résoudre, Dieu ne
voulait pas que je devienne ce qu'ils voulaient alors dès que j'ai vu l'arbre ou les
lucioles scintillaient comme dans ma vision, je me suis détachée des rangs et j'ai
couru de toutes mes forces.
Le plus dur sur ce chemin n'a pas été de courir mais de ne pas me retourner avec
tout ce que j'ai pu entendre.
16.

Ca a d'abord été des bruits de pas, comme si il y'avait toute une troupe à mes
trousses, mais je ne faisais que courir sans me retourner, après ca a été des cris,
on appelait mon nom,

- Samira, samira, viens, viens attend un instant, on veut te parler après tu pars

Mais même jusque là, je ne voulais pas me retourner, je ne faisais que courir
dans cette forêt qui me semblait interminable.

Ensuite j'ai entendu la voix de plusieurs animaux rugir, aboyer, miauler, peine
perdue...

Après la voix de mon père

- Samira!!! tu es trop têtue, on ne peut pas te parler? tu m'as fait malgré mon
état entrer dans cette forêt pour te chercher, viens je te montre le chemin.

Je me suis arrêtée un instant, c'était trop réel, sa voix, mon père. Je n'avais pas
de ses nouvelles depuis que j'étais tombée dans la démence, mais au moment où
je voulais me retourner, je me suis rappelée de la phrase de la fille, même si tu
entends qui t'appeler, cours, ne te tourne pas.

J'ai repris ma course de plus belle. Dans mes rares lectures de la bible, j'avais vu
que la femme de Loth était devenue une statue de sel dans la même situation
parce qu'elle s'est tournée malgré les instructions.

Pendant que j'y pensais, je suis entrée dans un endroit où il faisait encore plus
froid, et effectivement, j'ai vu des femmes, elle avait séché dans leur position de
fuite, et toute regardaient derrière, c'était l'endroit où la pression devenait de plus
en plus forte.
Ma grand-mère m'a parlé, et Dieu seul savait comment elle me manquait.

- Je voudrais te voir une dernière fois ma fille, pourquoi tu as fait ça? Tu n'as
jamais été le genre qui ne pense qu'à toi seule, Samira je t'en prie ma fille;
Ngadeu, reviens sur tes pas...

- Grand-mère...

Je me suis arrêtée dans ma course un instant, les larmes aux yeux, allais-je les
abandonner???

Quand j'ai voulu me tourner très lentement bizarrement sa voix a commencé à


changer comme un enregistrement qui ndemait déjà.

J'ai repris ma course de plus belle, et cette fois ci, j'ai entendu la voix d'un bébé,
mon enfant, ma petite fille.

- Maman comment sauras tu où je suis? Maman viens me sauver, maman


maman!!!!

Après ca je l'ai entendue, cette femme qui m'avait mise au monde.

- Ma fille; Samira, comme tu me ressembles. J'ai toujours espéré te revoir, me


voici, vois au moins mon visage, tu me retrouveras, je te promets...

Cette dernière voix au lieu de me pousser à me tourner m'a plutôt galvanisé, il


fallait que je retrouve mon enfant que le père de Nadine m'avait enlevé, je devais
réagir..., une mère dont je n'avais jamais eu de nouvelle, qui m'avait abandonné
à ma naissance, ne méritait peut-être pas que même son visage, je le connaisse.

J'ai fermé les yeux et j'ai couru de plus belle!!! le jour s'était levé et je suis sortie
de cette brousse profonde pour me retrouver à la clairière qui était en bas de la
maison.

- Samira!!! Samira!!! Samira!!!


Cette fois-ci ils étaient passés par la voix d'Alfred, j'ai accéléré encore sauf que
la voix là avait les mains pour m'arrêter et elle a essayé de me retenir, nous nous
sommes battus au point de nous rouler au sol mouillé et boueux des champs.
J'avais mes vêtements avec lesquels j'étais arrivée à Bafang, le pagne rouge avait
disparu en route.

- Samira calme-toi, c'est moi Alfred, je te chercher depuis deux jours, Samira!!!
Samira!!!

Il m'a appliqué une gifle magistrale qui a eu raison de toutes mes forces, car m'a
donné le vertige.

Il en a profité pour me serrer contre lui.

- C'est bien moi Alfred, Samira, je t'en prie calme-toi, je ne sais plus quoi faire
pour que tu ailles mieux...

J'ai reconnu son parfum, c'était bien lui, j'étais déjà dans la réalité, je m'étais
échappée, et j'avais toute ma tête.

- Oui Alfred, c'est moi, je suis là;

- Que s'est-il passé? je suis allée faire pipi et quand je suis revenu tu n'étais pas
là, je n'ai pas dormi depuis deux jours, je te cherche dans tout le village.

- Je ne suis plus folle, ils ont voulu que j'accepte de devenir voyante mais j'ai
refusé.

Il voulait les détails, mais j'avais plusieurs questions

- Alfred, que s'est-il passé? Grâce? Papa? Petitpierre, où ils sont? j'ai fait
combien de temps malade? et toi? mon Dieu, j'ai l'impression d'être
complètement perdue.

- Samira, c'est le jour où tu as eu un grand choc que tu as perdu la tête, s'il te


plait rentrons d'abord, peu à peu je vais te parler, de peur que tu ne rechutes
- Je te dis que ce n'est pas le choc, c'est plutôt ces gens

Le gars me regardait toujours comme si à tout moment j'allais encore perdre la


tête, et on n'a pas beaucoup parlé pendant le voyage.

Il a du me mettre encore un somnifère, parce que j'ai dormi quittant de l'Ouest


jusqu'à Yaoundé, non stop.

Même dans la voiture qui nous ramenait à la maison, je somnolais, je n'arrivais


pas pas à résister à l'envie de dormir.

Nous sommes arrivés dans une maison que je n'avais jamais vu de ma vie.

- On est où ici?

- Tu ne reconnais pas cette maison Samira

- Non, j'ai sommeil.

- Essaie de manger, et après tu dors, et ensuite on va parler

- Non, je veux dormir.

Il a essayé de me changer, c'est la seule chose dont je me souvienne, j'ai dormi,


et dormi et dormi...

Quand je me suis réveillée, j'avais le sentiment de sortir d'une vie, et non d'un
simple sommeil.

J'ai regardé la chambre...

C'était une belle chambre, mais juste avec un lit, une table et une armoire, même
pas de rideaux aux mur, rien rien.

Le soleil entrait grandement dans la chambre.

Je me suis levée et je suis sortie.

Le salon aussi était joli, l'appartement faisait très moderne et devait couter cher.
Je suis sortie les pieds nus sur le carreaux froid et très propre.

Il faisait froid, j'ai frissonné. Je portais un kaba qui devait normalement être chez
mon père, qu'est ce que ca faisait là.

Quand je suis retournée dans la chambre, j'ai vu posé au sol, mon sac de voyage
avec quelques habits.

Au Salon, il y'avait une belle télévision allumée, et un film qui pouvait être
intéressant passait sur la chaîne SYFY.

Pas de traces d'Alfred.

Je suis allée dans la cuisine, on n y'avait jamais cuisiné, à coup sure. Mais il
y'avait un micro onde et des barquettes sales.

Je suis sortie, et la maison était dans un portail, c'était une villa.

Mais où était-il?

j'ai pris le couloir après la salle à manger, et il y'avait plusieurs portes.

J'ai essayé de les ouvrir mais elles étaient fermées, une seule était ouverte et
c'était une toilette, mais les deux autres portes étaient fermées, et celle du fond
était comme un magasin, il y'avait des choses lancées comme ca, des trucs qui
peut-être venaient des coups qu'il avait eu à faire, télés, ordinateurs etc...

Quand je voulais mieux regarder, je l'ai entendu m'appeler

- Samira!! Samira!!!

Je suis vite ressortie et j'ai longé le couloir.

On s'est croisé à l'entrée de la salle à manger

- Tu sors d'où?

- je.. Je te cherchais
- C'est la dernière fois que tu traverses ce couloir, il n y'a rien qui t'intéresse
dans ce couloir, RIEN DU TOUT

Il tremblait en parlant, et criait

- Ca va, j'ai compris, je ne voulais rien faire de mal, je me suis réveillée sans
savoir où j'étais, pourquoi tu me grondes comme ça?

- Tu as raison excuse moi

Il a voulu m'attirer contre lui, mais j'ai refusé et je me suis dégagée, pour rentrer
dans la chambre me coucher.

- Comment tu te sens?

Il était près du lit

- Ca va

- Viens alors manger

- Pour que tu me grondes comme une villageoise? je veux rentrer chez nous

- Tu ne peux pas, viens je vais t'expliquer tout ce qui s'est passé pendant tes
mois de maladies

- J'ai fait des mois dans la folie?

- Oui oui près de 7 mois

- Mon Dieu!!!

Ma fille... est ce que j'allais même encore la reconnaître

- Où est ma fille Alfred

- Je ne sais pas, tu n'étais consciente, et tu ne répondais pas à mes questions.


Tout ce que j'ai su c'est à travers ta lettre que tu avais laissé, parlant du papa de
ta copine. Mais il n y'avait pas de nom, d'indication, rien rien. Ta fille a du être
enlevée par ce monsieur et ton père a fait un grand choc.
Quand je me suis rendue compte que ce monsieur avait menacé toute famille, j'ai
emmené ton papa et ton petit frère quelque part, chez sa première femme.

- Hélène?

- Tu as vraiment repris toutes tes facultés donc tu te rappelles d'elle hein

- Bien sur, avant que cette sorcière d'Eléonore ne vienne s'installer

- Oui, mais il ne va pas bien. Il est paralysé d'un côté et ne marche plus.

- Elle a accepté de prendre soin de lui

- Oui, elle et moi nous étions proches, tu te rappelles que je lui parlais souvent

- Parler? Alfred, j'ai grandi et c'est maintenant que je comprends que tu sortais
avec la femme de papa

Je ne sais pas pourquoi je l'ai dit, c'était comme une certitude à ce moment là.

Il a baissé les yeux

- Noonn, tu n'as pas fait ça

- On est pas sorti ensemble, un jour elle est venue se réfugier chez moi après
une dispute avec ton père, tu étais même déjà là. Et j'ai essayé de lui parler et de
la consoler et elle m'a avoué qu'elle était tellement malheureuse qu'elle s'était
mise à sortir avec d'autres personnes, mais que c'était ton papa qu'elle aimait,
bref c'est allé comme ça.

Le gars là même était fou, quoi était allé comme ça.

- Tu as couché avec la femme de mon père!! Alfred tu es...

- C'est ça insulte moi Samira, dès que tu as une occasion, tu vas m'insulter
jusqu'à insulter même toute ma génération, et ensuite tu vas finir avec ton joker,
je suis une bandit, un agresseur, un voleur, si j'étais intéressée par la femme de
ton père, ou si elle était intéressée par moi, elle n'accepterai jamais de prendre
soin de lui comme une femme le ferait pour son mari, elle même a vécu des
moments difficiles. Sa sœur chez qui elle était allée s'installer a fini par la mettre
dehors, et elle est allée vivre avec une de ses tantes, dont le gars gigolo a violé
l'une de ses filles.

- Mon Dieu Junie?

- Oui, malheureusement, celui là m'a senti passé sur lui un soir

- Tu l'as tapé

- Correctement, je l'ai attendu dans un coin pendant qu'il rentrait saoul comme
d'habitude, je lui ai donné une leçon qu'il n'oubliera jamais, le lendemain sa tante
l'a mise dehors, et je l'ai aidé en leur louant une petite maison à la cité verte

- Et ici nous sommes ou?

- A Olembé, je préfère habiter loin, les maisons sont un peu moins couteuse et
surtout, on est dans un endroit discret.

Il a essayé de me raconter comment avait été notre vie pendant ma maladie.

Alfred avait sacrifié tout pour veiller sur moi, il m'a montré mes différents
dossiers médicaux, le sac de médicaments, il y'avait même une chaîne. A un
moment j'avais été tellement, violente qu'on m'avait enchaîné.

- Et l'argent que je gardais, ton sac?

- Ne t'inquiète pas, j'ai tout récupéré mais...

- Mais?

- Ton traitement, celui de ton père, son installation, et certains soin que je fais à
ma grande sœur m'ont pris terriblement d'argent, je sais que tu n'aimes pas cette
vie mais je dois travailler

- Quand tu dis travailler tu veux dire....


- Oui

J'étais mal.

C'était mal ce qu'il faisait, mais quand je regardais comment il s'en servait
finalement il faisait tellement de bien, il m'avait sauvé la vie, sauvé celle de mon
père.

- Dis moi Alfred, pourquoi ne pas trouver un travail? et Pourquoi tu as chois


ide devenir pasteur? Voilà les deux questions qui m'ont hanté pendant tout le
temps où je n'étais pas là.

Il a pris du temps avant de me répondre.

- Je te répondrais je te le jure, un jour je te répondrais, mais j'ai peur que tu ne


comprennes pas, il faut que ca marche avant que je ne te parle, et ca va marcher,
j'ai la foi, Dieu ne ment pas. Mais il va falloir que je continue encore pour un
temps.

C'est la seule chose qu'il ai pu me dire avant qu'on ne mange ce qu'il avait
ramené.

Pendant qu'on mangeait je lui ai parlé de tout ce qui s'était passé dans la forêt
pendant qu'il me cherchait.

- Samira tu veux que je te dise quelque chose?

- Oui oui

- Je suis une bandit, un perdu, un braqueur non?

- Heuh...

- Tu n'as pas besoin d'hésiter, moi même je le sais mais j'ai fait mon école
pastorale et j'ai eu une relation avec Dieu, lui rejette le péché mais pas le
pécheur, et je peux te dire que tu as l'appel de Dieu sur ta vie. Tu vas faire de
grande chose avec Dieu, peut-être voilà pourquoi il t'a tant défendu et tant
protégé. Tu vas ressentir un sentiment de culpabilité si ce qui été prédit et que
toi même tu as vu va se passer, mais je suis sure que ce que tu pouvais faire en
étant cette voyante là, tu peux faire mille fois mieux, et sauver encore plus ta
tribu en servant Dieu, il faut juste en être consciente.

Ceci dit après avoir mangé, il m'a encore laissé me reposer, pendant qu'il faisait
"une couse".

Sauf que j'ai fait un rêve, sa course là était en quelques sorte un repérage, je le
voyais entrain de guetter les entrées sorties dans une superbe maison à Bastos,
prêt de l'ambassade de Chine.

J'ai vu les gens de cette maison, sortirent avec leurs bagages, ils partaient
prendre leur avion pour les vacances. Ensuite il est entré en passant par le portail
de derrière, il est passé par une fenêtre qu'il a démonté après avoir coupé les
barreaux à la vitesse de l'éclair.

Seulement dans mon rêve pendant qu'il chargeait le sac de bijoux, d'argent pris
dans un bureau, j'ai vu un monsieur âgé qui dormait dans sa chambre entendre
du bruit et sortir avec une arme.

Alfred était convaincu qu'il n y'avait personne et n'a pas fait attention, le
monsieur a tiré sur son dos et sur sa tête.

J'ai crié en pleurant et je me suis réveillée, pleine de larmes, le cœur battant.

Alfred allait mourir si je ne faisais rien.


17.

J'ai attendu Alfred pour lui raconter ca, il devait revenir avant de ressortir
comme promis mais la nuit est tombée il n'était toujours pas rentré. J'ai attendu
jusqu'à près de 22H

Je n'avais pas de téléphone, je ne me rappelais même plus de son numéro de


téléphone, pourtant je l'avais en tête à l'époque...

Je suis sortie pour essayer de regagner le goudron où je pouvais avoir le taxi.

Il m'a fallu marcher pendant même 15 minutes avant de trouver une moto prête à
me laisser au carrefour.

On habitait une maison vraiment éloignée. Arrivée au carrefour, j'ai pris un taxi
pour Bastos, même comme j'y ai passé au moins une heure avant qu'un taxi
daigne me porter.

On s'est tapé pleins d'embouteillage et je suis arrivée à l'Ambassade de Chine


vers minuit moins.

Il fallait maintenant essayer de retrouver le parallèle physique de ce que j'avais


vu dans mes rêves, pour tomber sur la maison exactement.

Portail noir, trois maisons côte à côte avaient ces portails. Ou était Alfred? Déjà
dedans peut-être.

Je suis allée discrètement voir le 1er portail, tout était fermé, et il y'avait une
guérite.

Je suis allée vers le deuxième et j'ai vu que le portillon était entrouvert.


Quand j'ai guetté à l'intérieur, la chose qui m'a permis de comprendre que c'était
là que Alfred était a été le gardien ligoté que j'ai vu entrain d'essayer de se
débattre couché là au sol.

Quand il m'a vu il a essayé de dire quelque chose mais sa bouche était attachée,
il pensait que je venais le sauver hein.

J'ai couru à l'intérieur, suivant mon instinct et ce que j'avais vu... Mais je
marchais prudemment pour éviter qu'Alfred lui même tire sur moi où je ne sais
quoi...

Je suis montée à l'étage où dans mon rêve la chose s'était produite et quand je
suis arrivée, la porte en question était ouverte et je pouvais voir la scène de là ou
j'étais, Alfred le dos tourné vers la porte chargeait un sac, il avait sa cagoule sur
le visage pour qu'on ne le reconnaisse pas, et en sa direction, un vieux pointait
une arme en sa direction, en fait, apparemment j'étais arrivée juste à temps, le
papa là venait d'entrer dans la pièce

J'ai plongé sur le papa là en même temps que son coup de feu partait, seulement
que ca a du partir dans le mur parce que quand il est tombé, à une vitesse
terrible, Alfred a bondi et m'a tiré par la main sans parler.

Quand on voulait descendre les escaliers, il m'a retiré et on est revenu sur nos
pas, nous sommes allés dans un bureau et il a débranché un ordinateur.

- Les caméras de surveillance s'enregistrent ici, si on laisse ça ils auront ton


visage dès que la police viendra.

Nous sommes repartis en courant, cette fois ci nous sommes sortis par derrière.
Il m'a aidé à grimper car le coup de feu pouvait avoir attirer des gens.

On a couru et quelque part là bas devant , il avait caché une moto. il a placé son
sac devant lui et moi je suis montée derrière nous sommes partis.

Direction la maison.
Il essayait de ne pas passer où on pouvait trouver des contrôle de police et
finalement nous sommes arrivés à la maison.

J'étais toute bouleversée.

Ce papa était âgé, peut-être c'était même le grand-père dans la maison, je l'avais
poussé et je ne savais même pas s'il allait bien, s'il ne s'était pas fait mal.s

Je n'ai même pas adressé la parole à Alfred jusqu'à la maison.

- Je sais que tu es fâchée, merci de m'avoir sauvé la vie, je te promets que je


vais arrêter

- Si tu veux n'arrête pas; prochainement tu mourras

- Comment tu as su?

- J'ai eu une vision mais tu n'es pas revenu comme tu avais promis le faire, moi
je ne veux pas de cette vie, franchement. Me voilà ta complice, et on a failli
mourir.

- Donne moi quelques temps, je veux juste aider quelques personnes et après
c'est fini. Je te les présenterais. Demain on ira voir ton papa, je les ai rassuré en
leur disant que tu allais mieux, mais il demande à te voir.

Cette nuit là, il n'a pas dormi dans la chambre, d'ailleurs, je ne pense même pas
qu'il dormait à côté de moi pendant ma maladie.

Il s'est allongé au salon.

Sauf que je n'ai pas pu dormir de toute la nuit, excès d'adrénaline, le sommeil ne
venait pas et quand je le suis levée pour boire de l'eau il n'était plus au salon.

Les deux pièces étaient toujours fermées hermétiquement et la porte centrale


aussi. Il y'avait quoi dans les pièces la non?
Le lendemain nous sommes allés rendre visite à papa.

Il était méconnaissable, à croire que l'AVC là avait seulement fini ses dernières
forces.

Les enfants par contre étaient en forme et très heureux de me voir, Junie, Carole
et Petitpierre.

- Papa il faut que tu tiennes bon, je vais déjà mieux et je te promets qu'on va
retrouver Grâce. Je la soupçonne d'être chez cette famille.

- Je sais que Dieu me le permettra, ne te fie pas à mon état de santé ma fille,
Dieu m'a donné la paix, et la joie. Même si mon heure arrive aujourd'hui, je suis
heureux de l'avoir connu et de savoir qu'il va rester veiller sur vous et sur Hélène
qui a su me supporter malgré tout le mal que je lui ai fait.

Elle avait eu les larmes en me voyant, elle même avait pris un bon coup de
vieux, terrassée par les épreuves de la vie.

- Papa je ne veux pas que ce soit ton jour, tu es tout ce qui me reste dans la vie

- Non!!! tu as les enfants, tu as Alfred...

- Papa, j'ai une question... je veux que tu soi sincère, ma mère est ou?

- Tu me demandes ça pourquoi? je t'ai déjà dit qu'elle est morte

- Tu es en enfant de Dieu, je veux la vérité, quelle qu'elle soit

Il est resté tranquille un instant, puis il s'est mis à pleurer

- Ma fille, si je vais en enfer en mourant, c'est surement parce que je n'aurais


pas pu lui pardonner ce qu'elle a fait.

- Elle a fait quoi?

- Je ne peux pas en parler, ne me le demande pas s'il te plait, je t'en supplie, je


vais te donner son nom, tu pourras la retrouver, elle s'appelle Sarah Lema, leur
maison familiale était au quartier "Manguier", à la montée "d'Elig-Edzoa", sous
le grand manguier qui y est. C'est tout ce que je sais d'elle.

Il a tourné son visage vers le mur et a fait semblant de dormir.

- Samira il faudrait qu'on sache exactement quoi faire, c'est trop de choses à
mener à la fois, on cherche ta fille, on cherche ta mère, on fait quoi exactement?

- Je veux qu'on aille vérifier si ma fille n'est pas dans la famille de ce monsieur
ici, si oui, on la récupère, et après je veux aller chercher ce que cette femme a
fait de si horrible pour que tout le monde soit unanime pour la déclarer morte
alors qu'elle vit.

- Mais tu veux mon avis de grand-frère? même si tu as une mauvaise opinion de


moi?

- Dis d'abord

- Ce que tu dois chercher n'est pas à l'extérieur mais en toi, cherche à devenir
qui Dieu veux que tu sois, et laisse le gérer tes problèmes les uns après les autres

Je le voulais bien mais quand je priais ou posais une question, je n'avais aucune
réponse, mais subitement quand je n'attendais rien, là je voyais quelque chose,
comme la vision pour sauver Alfred. Je ne savais pas quoi faire exactement pour
me mettre où il voulait que je sois, je ne savais pas même où il voulait que je
sois, pourtant, je priais, et j'avais même commencé à lire la bible.

Quand j'ai posé ce problème à Alfred, il m'a juste dit

- Je te comprends, continue juste ta prière, le Dieu qui t'a appelé saura comment
t'orienter sans que tu ne le saches, je voulais juste m'assurer que tu n'avais pas
lâché la prière.

Il m'a demandé d'être patiente le temps pour lui de guetter un peu les habitudes
chez les Ramel, si cet enfant était là bas, certainement qu'un jour ils allaient
sortir avec elle, donc il était question qu'il aille en repérage.
- Pendant ce temps je peux donc chercher ma mère?

Il m'a regardé

- Tu es une femme très forte, je voudrais savoir comment tu as pu te laisser


embrouiller par ce gars, au point de tomber enceinte

- Est ce que la grossesse est la pire des choses qui peut arriver à une femme.

- Samira!!! je t'avais dit de ne pas le faire, je voulais être celui avec qui tu le
ferais, tu le savais

Je savais ah???? il ne m'avait jamais rien dit.

On était entrain de manger dans un petit café au niveau d'Emana pendant qu'on
parlait.

- Alfred, tu m'avais dit ca quand? pour moi on était même plus sensé se
rencontrer un jour, regarde comment chacun a pris sa route, je ne savais même
pas si tu avais survécu, et lui on s'est rencontré à Kribi.

Il m'a demandé de lui raconter et je l'ai fait, je lui ai parlé de cette soirée
romantique, j'ai même ajouté mon cube de romance sur ca pour le choquer un
peu.

- Hum, tu racontes parce que tu crois que moi je suis incapable d'être
romantique Samira?

- Pourquoi tu te sens concerné? je te raconte seulement non?

j'ai éclaté de rire en le disant.

- Moi ca ne me fait pas rire

Mon frère je ne savais pas que ca allait t'énerver hein...

- Les gens sont différents, toi tu es plutôt trop dans le sérieux, la responsabilité,
les ways des paters, Ramel lui il aimait la vie, s'amuser, faire l'amour, boire
Je sentais comment il avait mal , mais il faisait semblant de finir son plat comme
si de rien n'était

- Tu ne me connais pas

- Probablement, je ne te juge pas Alfred

- Ramel était ci, Ramel était ca, il est ou aujourd'hui?

Ca m'a fait mal, il m'avait remboursé la monnaie de ma pièce, mais il avait


toujours sa sale tête énervée.

Il ne m'a plus parlé de toute cette journée et dès le lendemain, il est venu toquer
à ma porte pendant que je m'habillais

- Oui? Alfred

- Tu fais quoi?

- Je veux m'habiller pour aller voir l'affaire de ma mère à Manguier

- Non non

- Non non quoi?

- Ouvre d'abord

j'ai fini de m'habiller et j'ai ouvert

- Personne n'ira nulle part, j'ai un programme

- Oui? et?

- Tu en fais partie

- Qui moi?

- Oui oui, tiens.

Il m'a tendu un paquet, il avait fait des achats :


un joli jean destroy, un chemiser, des sous-vêtements, un parfum, une chaîne,
une petit sac en bandoulière, un petit téléphone androïde.

J'étais enfin joignable.

Franchement une bouffée d'air frais m'a envahi.

Tout était trop tendu, trop grave, trop triste, trop morbide dans la vie que
menions, je savais que je l'avais provoqué et qu'il allait tout faire pour me
montrer une autre côté de lui.

J'ai déballé les paquets toute excitée et avant de me changer, je me suis changé
et je l'ai rejoint au salon

- On va ou?

- Non loin, près de Yaoundé, du côté de Mfou, il y a un joli centre touristique,


on pourrait aller essayer de découvrir

Ouiii, oufff

Une journée où j'allais tout oublier, mais alors tout oublié et ne penser qu'à
m'aérer l'esprit.

Il avait loué une voiture et on a pris la route.

Nous sommes rapidement arrivés dans le dit centre, il y'avait des bungalow à
louer, c'était chambre, douche et petit salon intégré, trop class, j'étais jamais allé
dans un endroit pareil.

Alfred m'a sorti une petite valise de la malle arrière

- Ce sont tes affaires

- Moi?

- oui oui je t'ai fait quelques courses, voici la mienne. On y va


Je pensais qu'Alfred allait prendre un bungalow pour nous deux, mais il a pris
deux bungalow côte à côte.

Je n'ai pas voulu lui demander pourquoi car ca allait faire comme si c'est moi la
fille qui suppliait l'homme.

- On se retrouve dans 30 minute. Le temps que tu ranges tes trucs. Il y'a tout le
camp à découvrir, avec des étang de poisson, un petit zoo, et puis un restaurant
où on braise la carpe, ca te dit oui?

- Oui oui merci.

C'était super, le bungalow était trop bien décoré, je me suis sentie tellement bien
après tout ce que j'avais vécu.

Je suis ressortie et nous avons commencé à marcher et à découvrir.

On avait un guide, qui prenait la peine de nous expliquer ce que chaque


statuette, chaque pierre signifiait, il maîtrisait la tradition et la culture béti et on a
découvert pleins de belles histoires.

D'autres personnes se sont joints à nous dont une fille qui a passé tout son temps
à fixer Alfred.

Elle faisait genre elle ne gérait même pas qu'il soit accompagné.

Moi j'ai fait genre, c'est ta vie, fais en ce que tu veux, je suis quittée à côté de lui,
pour leur plus grand bien.

Après la visite, il a été question d'allé manger et elle aussi a du coup eu faim.

Le repas finie, on a décidé d'aller se reposer.

Il y'avait un festival dans la ville de Mfou et Alfred m'a proposé d'y aller en
soirée après la sieste.

- Comme tu veux
- Samira?

- Quoi?

- Mama tu veux seulement me taper? moi je ne connais pas cette fille hein?

- Ekié mon problème est ou dedans? est ce qu'on est ensemble?

- C'est même vrai, on est pas ensemble

- Voilà

- Voilà!!

C'est dans le même état d'esprit que je me suis apprêtée pour le fameux festival.

Moi j'avais pensé qu'Alfred faisait ça pour me montrer qu'il était amoureux de
moi, où du moins parce qu'il était jaloux de Ramel, mais sa part là je ne
comprenais rien et le même Cinéma a continué en soirée au festival. Sauf qu'il
ne savait pas que je pouvais manier cet outil beaucoup mieux que lui.
18.

Un "Bikutsi" terrible sonnait sur le podium avec une groupe life, et des artistes
programmés défilaient.

Je buvais la dernière sortie de Ice, j'en ai pris près de 2.

Alfred m'a demandé d'arrêter mais je lui ai demandé de ne pas s'intéresser à moi.

La jeune fille était allée jusqu'à venir s'asseoir près de lui pour discuter avec lui.

Quand l'occasion s'est présenté, un jeune gars qui venait de Yaoundé mignon à
souhait, j'ai montré à Alfred qu'il n'avait pas le cœur dur qu'il croyait.

Ce jeune homme était avec ses amis, et je suis allée à leur table.

Il a commencé, un seau de boisson, dont 3 conso par personnes, j'enfilais mes


bouteilles à une de ces vitesses.

On a commencé à s'amuser, à flirter au point où il m'a pris sur ses jambes et de


temps en temps passait la main dans mon dos.

Ils étaient super marrants et blaguaient de tout et de rien, honnêtement je passais


de très bon moments avec eux.

Du coup je n'avais plus tendance à me tourner pour voir ce que Alfred faisait.

A un moment, il s'est levé pour aller danser avec la fille...


Hmmm, j'ai commencé à caresser les cheveux d'Esso, c'est comme ca que ses
amis l'appelaient.

Il a apprécié et me l'a fait savoir

- Je voudrais qu'on rentre ensemble, je vais te faire l'amour comme on ne te l'a


jamais fait

- J'entrais dans son jeu, et puis la serveuse a demandé qu'il règle la première
facture.

Il s'est levé

- Accompagne moi à la voiture, je vais prendre des sous. Tu es une très belle
femme toi, de belles formes.

Il m'a prise par la main et comme je perdais un peu l'équilibre, il m'a serré contre
lui et on est allé en riant.

Quand nous sommes arrivés à sa voiture, il a tout de même essayé de


m'embrasser et j'ai refusé

- Attends, pas tout de suite, ne sois pas pressé.

Au fond je n'en avais aucune envie, et je me serais attendue à ce que Alfred


réagisse depuis mais il était récalcitrant.

J'ai guetté du côté de là où on était assis pour voir ce qu'il faisait, mais il n'était
plus là, et la fille là était la assise, j'ai compris qu'il devait être dans un angle où
il pouvait me contrôler.

J'ai tout fait pour me loger dans les bras d'Esso, comme si j'étais saoule, lui
n'attendait que ça, il a même voulu soulever ma robe.

- Samira que je ne compte pas jusqu'à 3 pour que tu quittes cette voiture et tu te
retrouves sur la table où je suis

Je ne me suis même pas tournée, il voulait jouer avec qui? j'ai ri sous cape.
- C'est qui celui là, c'est ton frère

- Oui mon grand frère

- Samira, j'ai dit maintenant

- Monsieur votre sœur est déjà grande, laissez-là vivre sa vie, bébé allons

Alfred a fait un pas en avant, la mâchoire et les poings serrés.

- Esso attend moi à la table j'arrive, va t'installer, ne t'inquiète pas

Je suis allée vers Alfred

- Tu me veux quoi?

- Tu es malade? tu le connais où? tu le fais devant qui?

- Toi tu faisais ta part devant qui?

- J'ai fait quoi?

- Moi aussi je n'ai rien fait, d'ailleurs tu ne me surprends même pas Alfred, voilà
ta part de soirée romantique, tu es trop villageois, un grand-père même, tu
m'énerves même dis donc, je repars chez mes amis, et je vais rentrer avec lui.

Il m'énervait en vrai, demain j'allais me réveiller avec tous mes problèmes sur
ma tête, pour une soirée ou j'avais un peu réussi à me donner l'illusion que je
pouvais m'amuser pourquoi il ne la transformait pas? Pourtant il était déjà
comme mon compagnon, ou bien?

Je me suis tournée pour aller retrouver les Esso mais avant que je n'arrive à leur
niveau, Alfred m'a tiré par la main

- Ca va alors, je m'excuse

- Tu t'excuse encore de quoi non?

- Viens on va danser, tu sais au moins danser à part insulter?


J'ai éclaté de rire et nous sommes partis sur la pise abandonnant nos divers
conjoints de fortune à leur table.

- Ca fait tellement longtemps que je ne me suis amusée comme ça Alfred, merci

Lui n'était pas comme le Esso là, il lançait les kankan blagues, me faisait rire,
me frôlait la taille par ci par là...

Quand je me tournais genre pour danser en tournant les fesses il criait en venant
me coller, que ouoooookkkooooo voila ca oooh

- yaaa tu es pasteur hein.... tu colles quoi comme ca?

- mouf que toi même tu n'es pas Kamsi? un couple prophétique nuisible jusqu'à,
mais ca va aller Dieu va nous aider.

On s'est trop bien amusé et à un moment la petite folle qui croyait être avec lui
est arrivé vers nous

- Voilà ta petite qui arrive

- Ne tente même pas de lui dire que tu n 'es pas ma sœur, ne me gâte pas un bon
marché, sauf si tu veux rentrer avec moi

- Qui?

- Je demande hein? tu m'invites ici, pour m'abandonner sur la table? la fille ci


n'est plus ta sœur?

- Désolée chérie, c'est ma sœur

J'ai pris sa tête et avant qu'il ne puisse même parler ma langue était déjà dans sa
bouche.

Alfred a fait comme s'il entendait ça, il a ouvert sa bouche et sa langue s'est
attachée à la mienne, on s'est embrassé comme si c'est elle qui était venue nous
déclencher, Alfred m'a serré contre lui.
- Ikkkiiii le gars là avait faim tarra

Un commentaire d'un bon camerounais dont la vie était surement en chantier...


Pendant qu'on se croyait dans le film TITANIC, Alfred on a senti un coup sur
son dos, splasssshhhhh

- On ne me méprise pas, espèce d'imbécile, les voleurs de cul comme ca, idiot,
salaud, tu penses que toi il va t'emmener où? S'il me méprise c'est toi qu'il va
respecter, vois là, les pieds tordus même.

Alfred a fait la grimace, son dos chauffait

Il est allé vers la fille en se tordant.

J'allais mourir de rire.

- Weeehh ma chérie excuse moi, c'était ma femme et on avait quelques


problèmes weeehhh, attends je t'offre même deux bières non?

- Non ooh, donne moi mon argent de taxi, moi je vais ailleurs, ici il n y'a même
pas les bon gens.

Problème réglé, Alfred est revenu vers moi

- Tu penses qu'avec ce que tu m'as fais je peux encore rester ici là?

- Je t'ai fait quoi?

Il m'a tiré dans un endroit un peu désert, où on garait les voitures et il m'a encore
embrassé.

On ne s'était jamais embrassé vraiment, la première fois, il m'apprenait encore à


le faire, donc c'était comme une nouveauté pour nous, on ne parlait même plus
comme si on avait flirter un jour, donc la page qui s'était ouverte ci, n'avait pas
prévenu avant d'arriver.

On s'est embrassé langoureusement, sa langue caressait mes lèvres, goûtait


chaque parcelle, il me mordillait les lèvres et je faisait pareil, à un moment j'ai
pris sa langue dans ma bouche et je me suis mise à la téter délicatement, en la
faisant entrer et sortir comme si je suçais son sexe.

- Ayiiiii Samira

il m'a serré contre lui et a posé sa bouche dans le creux de mon cou

- Tu sens bon

- Merci pour le parfum que tu m'as offert, toi aussi tu sens toujours bon

- Je t'aime tellement la petite fille çi, quand j'ai vu que tu avais un enfant ca m'a
fait mal, je voulais que tu continues tes études, moi je règle mes problèmes et
qu'après ca on se marie

- Haa c'est pour ca que tu ne voulais pas regarder Grâce?

- Oui oui ca fait mal hein

- Grâce me manque, tu penses qu'on va la retrouver un jour?

- Oui bien sur, que crois tu?

- Tu sais à cause de moi il a perdu son enfant, donc il a pu se venger en tuant le


mien

- Non, si elle ne vivait plus je le sentirais, ne t'inquiète pas, je vais la retrouver,


je te le promets.

Il m'a serré très fort contre lui et m'a caressé les cheveux ensuite l'oreille, quand
il a mis un doigts un peu à l'intérieur de mon oreille mon corps a fait un genre.

Lui même a posé la question

- On doit déjà rentré n'est ce pas

J'ai hoché la tête

- Je vais te faire du bien Samira, tu le mérites après tout ce que tu as vécu ces
temps ci, je serais toujours là pour toi promis ok?
- Merci

Main dans la main on a pris un taxi pour qu'il nous ramène au camp.

Dans le taxi j'avais la tête posée sur sa poitrine comme le bébé et lui me dorlotait
comme si j'étais le vrai bébé là.

Arrivés, il a payé et nous sommes descendus.

Maintenant qu'on avait deux bungalow là on devait faire comment?

- Toi tu viens chez moi, la première fois l'homme invite la fille chez lui

- Donc c'est chez toi ici là?

- Dors là!

Nous sommes entrés et suivant son conseil de tous les temps je suis d'abord allée
me rafraichir . Dieu merci j'avais quand même eu la présence d'esprit de m'épiler
correctement en calculant sa langue qui m'avait fait ce que je n'avais pas encore
vu ailleurs.

Quand je suis revenu, il était sur son téléphone, un peu anxieux, mais dès que je
suis arrivé, il l'a posé et m'a souri

- Il y'a quoi Alfred

- Ma soeur qui est à l'hôpital là, les nouvelles ne sont pas très bonnes

- Celle qui souffre d'un cancer?

- Oui oui

- OOh la la, que Dieu la fortifie et la restaure

- Oui oui, mais ca ne va pas nous gâcher la soirée car je sais que Dieu va faire
un miracle, viens ici toi là

Il m'a tiré sur le lit et je me suis couchée sur sa poitrine, on a de nouveau


recommencé à s'embrasser.
Etant couchée sur lui, je pouvais sentir l'effet que je lui faisait, et je me suis mise
à onduler du bassin pour lui faire comprendre que moi aussi j'étais dans le projet
là.

Il m'a retourné et a déboutonné ma chemise, il a dégrafé mon soutien et il s'est


mis à sucer mes tétons l'un après l'autre, comme un enfant qui aimait ça.

- Alfred tu aimes ca

- jusqu'à, j'ai toujours aimé les seins de la femme

Après il a embrassé mon ventre, puis a enlevé mon jean et mon slip.

Quand il a vu que j'étais épilé il a juste dit

- Nickel!! j'adore en regardant mon sexe avec appétit.

Quand Alfred a posé sa bouche dessus, je suis rentrée dans le passé en


catastrophe.

Pas comme le genre qui place sa bouche un peu partout sans exactement savoir
d'où le goût sort la, il a su que le gout se cachait juste dans le coin en haut des
petites lèvres, caché dans les grandes lèvres...

C'est là qu'il a posé ses deux lèvres et le bout de sa langue est allé cherché le truc
qui produisait le gout là...

Alfred a commencé à faire passer sa langue rapidement dessus puis il s'est mis à
embrasser toute la zone.

Parfois il se servait de ses mains pour écarter les lèvres et tomber exactement sur
le truc là...

J'ai cru que ma tête allait exploser, explosion de sensation partout partout, je me
suis mise à parler sans savoir ce que je voulais même dire

- Oui adja, adja, adjééé Ayiiiii wouooommmoo, c'est bon oui oui oui
parfois il faisait un truc trop bon après il changeait

- Non non non ne change pas, reste là, ouii comme ca, oui comme ca...

Franchement, je ne savais pas que je pouvais autant bavarder dans ma sexualité,


Alfred me faisait l'amour avec une maturité que je n'avais pas connu dans les
blagues avec les petits salopard là.

A un moment il est descendu et il a commencé à me pénétrer avec sa langue


pendant que ses doigts continuaient de jouer avec mon clitoris, mince....
weeeehhh, je pleurais même déjà, quand il a vu mes larmes, ca l'a encore
motivé, il est descendu vers mon anus et il s'est mis à tourner la langue juste à
cet endroit là...

son pouce tournait sur mon clitoris, et sa langue tournait sur mon anus.

J'ai poussé un cri qui a du parcourir tout le camp là, même si on me dit quoi...

Il a su que je voulais jouir, et c'est très lentement qu'il a continué à tourné sur
mon anus, j'ai ressenti une douleur dans les nerfs qui quittait l'anus pour aller je
ne sais ou, tellement ils étaient sollicités, le plaisir est monté, j'ai encore crié
plus fort, puis son doigt est plutôt passé à l'anus et sa langue sur mon clitoris,
c'est comme ca qu'il m'a achevé, j'ai joui comme je n'avais pas joui depuis la
dernière fois chez lui... En jouissant je racontais des bizarreries dans un patois
bizarre, puis je me suis calmée de mes tremblements et lui a posé la tête sur ma
cuisse ouverte...

C'est comme ca que nous sommes restés pendant quelques minutes avant qu'on
ne vienne toquer à la porte

- Toc toc toc, tout va bien s'il vous plait

- Oui Monsieur ca va, il n y'a pas de problème

- Ok, on a attendu des cris on pensait que madame avait un problème


- Non non merci, elle va bien

Lui il avait même le courage de répondre, qui allait répondre au genre là? J'allais
laisser la honte où?

- Ils commencent à venir toquer maintenant qu'ils vont faire comment quand les
vrais choses vont commencer? je vais te nyass toute la nuit toi l'enfant ci, n'est
ce pas tu as dit que tu as grandi? repose toi bien, pas tes faux gars là

- Il était romantique

- Tu vas voir le romantisme du noir Samira, repose toi, je vais encore te lécher
quand ton corps sera calmé. c'est après que je vais te prendre

Il est allé prendre un gant à la douche, il l'a mouillé et est venu me masser, le
froid remettait mon corps à son état originel.

Ensuite il m'a nettoyé car j'avais tellement mouillé.

Etape finie, il a de nouveau recommencé à m'embrasser, à me caresser.

- Profitons de cette nuit au maximum, car j'ai peur que demain on est plus cette
état d'esprit

- Tu as raison

- Tu veux que je te lèche encore

- hhmhmmmmm

- J'adore ton goût, demande moi

- Lèche-moi

- Qui?

- Alfred

- Répète toute la phrase


- Lèche-moi tonton Alfred

- Ton tonton là m'excite même encore seulement, continue à m'appeler comme


ca

- Lèche-moi bien tonton Alfred, vas- y

Anti

Il m'a achevé seulement, j'ai attrapé ses petits cheveux sur la tête la et j'ai tiré ca
de toutes mes forces au moment de jouir, je suis sur qu'il a eu mal

- Mon bébé tu jouis, tu jouis? répond moi

- Oui oui oui tonton Alfred, ouiiiiiii

Je ne voulais pas crier mais je me retrouvais seulement entrain de crier sans


savoir comment et pourquoi.

Après ca, je me suis reposée un instant, à chaque orgasme, ma force finissait


d'abord complètement.

Puis c'est moi qui me suis occupée de lui.

Je l'ai sucé, appliquant toutes les techniques que j'avais vu dans les films,
appliquées avec Ramel et c'était tellement un genre que ca a tourné une sauce
dans la tête d'Alfred, le gars m'a repoussé un genre.

- Il y'a quoi?

- Tu n'es pas une fille sérieuse Samira

- J'ai fait quoi?

- En un an tu es quittée d'une fille qui ne savait pas faire sa toilette à une


bordelle? tu me suces comme si tu as fait ca toute ta vie, non!!! je ne peux plus
continuer ça, repars voir tes gars avec qui tu as fais ta bordellerie.
Je pensais qu'il blaguait hein, c'est devenu une vrai dispute où on s'est bien
insulté et j'ai porté mes habits, je suis repartie dans ma chambre.

- Impuissant même, dès que tu dois montrer que tu es un homme tu trouves les
prétextes

- Vois moi celle-là, n'est ce pas tes clients étaient puissants

- Bandits!!!

- Je connais la chanson, pars dans ta chambre.

Quand je suis sortie, il a fermé la porte jusqu'à la clé a fait clakc clakc, le truc là
fait mal jusqu'à, c'est comme ci on t'a gagné dans la discussion, j'ai même pleuré
en cherchant le sommeil, du coup tous mes problèmes sont revenus dans ma
tête, seulement parce que je voulais bien pleurer, j'étais frustrée qu'il me traitasse
comme ça.

Quelques minutes après qu'un petit sommeil ai pu enfin venir, j'ai entendu
toquer fortement à ma porte...

Ca avait l'air grave...


19.

- Il y'a quoi?

- Il y'a quoi quoi? sur que tu es entrain de faire des sms à ton gars là, tu penses
que quoi?

Le voilà qui était déjà dans ma chambre en short

- Je demande hein? on ne va pas rentrer nous gérer les problèmes de nos vies
Alfred? parce que l'amour du blanc n'est pas fait pour nous

- Rentrer comme ça? tu mens !!! Couchons nous?

- Je me couche avec qui? Toi? tu as finis de m'insulter?

- Bébé, je te demande pardon, ca m'a fait mal de voir ma petite innocente


m'exciter à ce point. Mais pour te dire vrai depuis je cherche le sommeil,
l'excitation la ne part pas

- Ca va seulement partir,

- Chérie les problèmes ne sont pas bien, viens on va faire l'amour, sors toutes
les piches que tu veux, je vais seulement supporter.

Il était amusant dans sa façon de parler, je l'ai laissé me prendre dans ses bras et
on a recommencé à s'embrasser

J'ai de nouveau recommencé à le sucer

- Ne me tues pas seulement maman pardon, ne me tue pas, ayiiiii, mekdeu, tu


connais manger ton gars...

On a éclaté de rire quand je l'ai regardé que yaaaaa, tais-toi!!!


Finalement on s'est couché et lui s'est couché sur moi

- Je vais te faire l'amour Samira

Il ne faisait plus sa tête de blagueur là, sa mine était très grave.

Il s'est placée entre mes jambes, je pouvais sentir son sexe contre moi

- Mais avant je voudrais te dire combien tu m'es précieuse, si je voulais juste


m'amuser j'aurais été le premier homme à te faire l'amour car j'aurais profité de
ta naïveté chez ton père, mais j'ai voulu te prouver que je te considérais. Et je te
considérerais toujours, tu m'as sauvé la vie, tu as veillé sur moi, tu t'es tenu pour
moi, tu as pris des risques pour moi... Merci maman

Il m'a embrassé et petit à petit je l'ai senti entrer en moi...

- Tu n'as pas mis de préservatif Alfred!!

- Je veux t'enceinter Samira, je veux mon enfant de toi

Il s'est mis à bouger en moi, il fallait que je lui dise qu'il n'était pas seulement
question de grossesse mais de maladie, mais le moment était tellement intense...
Pourtant on chantait ca chaque jour dans les médias mais on avait toujours la
fâcheuse tendance de croire que celui qu'on aimait ne pouvait pas être malade.

Alfred entrait avec beaucoup de douceur en moi, il avait même peur d'entrer
complètement pourtant il était moins long que le sorcier ami de Ramel qui avait
failli me faire avorter là... Je le voulais complètement alors je l'ai attiré plus en
profondeur dans chacune de ses entrées.

Il s'est mis à m'embrasser, moi les mains sur son cou, il mordillait mes oreilles,
m'embrassait dans le cou.

A un moment je me suis soulevée sur mes coudes et je me suis mise à lui sucer
les tétons pendant qu'il me prenait.

Il a adoré et me l'a dit.


Alfred m'a ensuite prise moi dessus, lui en dessous.

Il me regardait comme s'il allait mourir dans mes yeux, je lui ai tourné les reins
car je savais qu'ils adoraient ça..., sauf que dans cette position, je sentais un
plaisir particulier.

Je donnais mon rythme et je ressentais ca au plus profond de moi, finalement je


quand il a voulu changer de position encore j'ai refusé, il a senti que j'étais sur
un bon filon et il s'est mis à me porte par la taille pour que je me fatigue moins
et je me fasse plaisir...

Quand j'ai joui, il m'a retourné sur le ventre et s'est couché derrière moi, j'étais
déjà finie, j'ai juste soulevé mes reins pour lui dire que papa fais ce que tu veux
avec...

- C'est ca que tu me donnes comme ca bébé? J'adore...

Cette position lui plaisait tellement qu'il n'a même pas mis 5 minutes avant de
m'annoncer qu'il allait jouir...

Lui voulait jouir en moi, mais j'avais tellement de choses à accomplir, à


solutionner que je ne pouvais pas me permettre une grossesse...

Je l'ai bloqué et je l'ai retiré de moi

- S'il te plait ne me fais pas ca

Je l'ai fait descendre du lit, et à genoux entre ses jambes, je l'ai pris dans ma
bouche en le massant de mes mains...

Je m'étais assez entrainée pour connaître le résultat escompté, Il a crié en


jouissant...

- On ne m'a jamais fait ca!!! Samira si tu te donnes encore à un autre homme je


vais te tuer, c'est moi ton mari, ne me fais plus mal.....

Alfred a joui dans ma bouche et je suis allée recracher ca dans la douche.


Il m'a suivi et m'a proposé qu'on prenne une douche ensemble...

Ce qu'on a fait...

Pendant qu'on se lavait j'ai constaté qu'il avait une boule dans le dos

Quand je lui ai demandé il m'a dit que c'était héréditaire et pas douloureuse.

Il m'a lavé comme une petite fille et après nous sommes allés nous coucher.

- Tu as l'air un peu triste Alfred

On était couché et moi blottie dans ses bras

- Oui un peu

- Pourquoi?

- Comme ça, la vie n'est pas facile et puis en même temps je réalise que les gens
changent, tu me fais l'amour comme une professionnelle

- Tu veux la vérité?

- Oui

Je lui ai raconté comment Alfred me faisait voir des films pornos et on imitait
plein de choses.

- Ha ok, j'ai eu peur que tu sois allée d'hommes en hommes, mais il faut que tu
comprennes que les filles des films là elles font ca pour exciter les clients, mais
si tu fais l'amour avec quelqu'un que tu aimes, ce n'est pas le fait de gémir
comme elles, ou de sucer comme une pro, mais il y'a le naturel, l'expression des
sentiments, le regard, et c'est ca qui rend heureux...

Je sais qu'il parlait parce que j'essayais beaucoup d'imiter ces filles, je voulais
l'éblouir, mais il avait raison...

Pendant qu'on parlait on s'est remis à se caresser et cette fois ci ca s'est fait tout
naturellement, je n'ai plus joui mais j'ai laissé mon corps lui exprimer à quel
point je tenais à lui, à quel point je l'aimais, malgré ses imperfections, je pouvais
voir en lui une fragilité que personne d'autre ne pouvait voir...

Il a arrêtait mon corps comme une bouée de sauvetage et on s'est regardé les
yeux dans les yeux pendant qu'il me prenait.

C'était tellement intense que des larmes ont commencé à couler de mes yeux,
pendant ma maladie il m'avait porté sans jamais se fatiguer, il ne s'était plus
jamais éloigné depuis que j'avais refais surface, il m'avait tout appris.

- Alfred je t'aime mon amour, je t'aime tellement, je serais toujours là pour toi
comme tu as été pour moi

- Tu l'es déjà Samira, merci d'être mon rayon de soleil...

C'est toujours en se regardant que j'ai vu son visage se crisper...

Puis il a plongé son visage dans mon cou pour cacher son visage pendant qu'il
jouissait...

Nous sommes restés enlacés comme ca jusqu'à ce que le sommeil nous prenne.

Zéro nettoyage, on était heureux... Mais pour combien de temps?

Quand je me suis réveillée des heures plus tard, j'étais seule dans mon lit.

- Alfred!!

Il n'était plus là, ni même dans son bungalow à lui.

Je suis retournée dans ma chambre et je l'ai appelé.

Quand il a décroché, il était en larmes

- Allo Alfred, qu'est ce qui se passe?

- Ma sœur est décédé, ma seule sœur qui me restait, me voilà tout seul
maintenant

- Oh mon Dieu, mes condoléance Alfred, tu m'avais dit que ca allait mieux non?
- Oui, elle avait demandé a se reposer, je ne savais pas que c'était la fin.

- Tu veux que je vienne?

- Non non, ne te dérange pas, repose toi, je vais gérer et te donner le


programme, je fais l'aller-retour... Attend moi sur place là-bas je viendrais te
chercher, ne bouge pas sans que je te fasse signe.

- Ok, j'attends ton coup de fil

Sauf que ce n'était pas facile d'attendre là sur place à ne rien faire...

Toute une journée, je l'ai passé à regarder la télé, et à discuter avec lui sur
Whatsapp. C'est à peine s'il répondait, car il semblait occupé. Mais il y'avait un
truc bizarre concernant Alfred, en même temps il disait qu'il n'avait plus de
famille, en même temps sa sœur vivait chez elle, maison que je ne connaissait
pas, en même temps il devait aller à Foumban. Tout ca me semblait tellement
flou. Il fallait qu'Alfred prenne le temps d'être clair et vrai envers moi, on était
un couple et on s'était donné l'un à l'autre avec tout notre cœur, je ne voulais plus
ces zones d'ombres qui venait de lui, tout semblait mystérieux, suspect, bizarre
et moi ca allait comme ça.

Le lendemain lasse de tourner en rond, j'ai essayé de joindre Alfred pour savoir
s'il était déjà en route pour Yaoundé car il s'était rendu à Foumban, sa sœur y
vivait.

Comme il était encore loin, j'ai pris le transport pour rentrer à Yaoundé.

Je devais chercher ma mère, c'est un poids qui me pesait et plus vite je


découvrais ce qui se passait, plus vite j'allais m'enlever un poids.

J'ai pris le taxi pour manguier à Awae Escalier, et pendant tous le trajet, j'ai serré
les mains et prier.

J'avais peur, peur de découvrir un truc terrible, c'est quasiment toute tremblante
que je suis descendue du taxi.
J'ai directement vu la maison que papa m'avait indiqué.

Et prenant mon souffle, j'y suis montée.

J'ai trouvé des enfants qui jouaient dehors et j'ai directement demandé aux
enfants et ils m'ont confirmé qu'elle habitait non pas dans la maison que moi je
voyais, mais celle de derrière. il me fallait contourner la maison de devant et
toquer à la porte de derrière.

Chose que j'ai faite, j'ai contourné la maison en question et en m'approchant de


la maison, je suis tombée sur une image choquante.

Mon père était à la véranda, entrain de presser des citrons pour un médicament
ou pour je ne sais pas pour quoi exactement.

- Papa qu'est ce que tu fais là? Ekié


20.

Celui qui était sensé être mon père m'a regardé comme quelqu'un qu'il n'avait
jamais vu. C'est en me rapprochant que j'ai constaté que celui ci était plus gros
que papa, mon papa avait maigri à cause de sa maladie, mais celui-ci avait gardé
son embonpoint.

- Vous n'êtes pas mon père

- Bonjour, qui êtes vous?

Il a posé ce qu'il faisait et moi je suis restée à l'extérieur de leur véranda.

Il a vu que je tremblais, mon cœur battait la chamade

- Je suis Samira Ngadeu, et mon père m'a dit que ma mère habitait ici, mais il
n'a pas voulu m'en parler, ni ma grand-mère.

Il a posé même le couteau qu'il avait et il a pris ses lunettes sur la table, il les a
porté pour bien me regarder.

Puis il s'est mis à pleurer comme un enfant...

Je n'ai rien compris, rien à rien.

Il s'est levé et il est entré dans plus me parler.

Je me suis demandée ce que je devais faire là devant leur porte.

Ce n'est pas lui qui est sortie, mais une femme, une très belle femme, très bien
conservée pour son âge, mais sur son visage se lisait des plis, une angoisse, une
tristesse avec laquelle elle vivait et dont elle ne se séparait jamais.

Elle m'a regardé... elle aussi pleurait.


- C'est toi ma mère?

Elle a hoché la tête et s'est écroulée.

Je n'avais pas prévu l'évanouissement massa, mais alors pas du tout.

Que s'était-il passé pour qu'elle se retrouve dans cette situation, avec quelqu'un
qui devait surement être le frère de mon père, il lui ressemblait tellement que je
me suis même dit qu'ils devaient être des jumeaux.

Mais grand-mère n'avait jamais parlé de ce fils là, pourquoi. Qu'avaient-ils fait
de si répréhensible?

Au départ ce que je pensais être un simple évanouissement, mais je l'ai vu lui


apporter de la ventoline, elle était peut-être asthmatique?

- Ma fille assied toi, pendant que ta mère essaie de se remettre, quand elle a des
chocs elle fait ce genre de crise

- Elle est malade?

- Pas tant que ca

Je me suis assise sur le banc ou il était dehors et lui même a sorti une autre
chaise dehors

- C'est ton père qui t'a envoyé?

- Mon père voue une haine qu'il ne cache pas pour ma mère, mais il a réussi à
m'avouer qu'elle vivait encore, car depuis je savais qu'elle était morte.

- Je vois, mon frère me manque

Il a éclaté en sanglots comme un enfant, incapable de parler de nouveau.

Moi j'avais mes questions, mais apparemment eux même avaient du chemin à
faire dans leur quête pour la paix.

- Ta grand-mère...
- Elle est morte et on l'a enterré depuis.

Il a pleuré , encore et encore...

Je ne savais pas quoi faire, je ne devais pas non plus l'empêcher de pleurer sa
mère.

- Elle est morte sans me pardonner, sans nous pardonner pour cette chose
horrible que nous avons fait, je n'ai pas trouvé le courage de repartir lui
demander pardon, ni à elle, ni à ses frais, ni as ses petits anges morts à cause de
notre égoïsme.

Il essayait de parler, et lui même a commencé à faire un genre, comme s'il


manquait d'air.

Sans que je n'ai aucune information, cette situation est finie par que des cousins
que je ne connaissais pas.

Je suis allée dire aux enfants qui jouaient devant que le tonton était malade et ils
ont appelé leurs grand-frères, ils ont finalement transporté le fameux oncle à
l'hôpital, car ils avaient peur qu'il étouffe, et il ne réagissait pas à toutes les
tentatives de réanimation qu'ils essayaient, et ma mère, elle est restée dans la
chambre, couchée, peut-être inconsciente même.

Que devais-je faire?

Je suis restée là au goudron en me demandant quelle était la meilleure chose à


faire...

Je les avais terriblement perturbée, il était mieux que je les laisse se remettre
pendant quelques jours, où alors mieux je laissais mon numéro de téléphone.

Je l'ai écrit sur un papier que m'a prêté un enfant et je suis allée poser sur la table
dans leur salon.
Je voulais partir chez papa, pour lui expliquer ce que j'avais vécu, mais je sentais
que ca pouvait l'achever seulement, il fallait que je gère ca comme une grande
fille, mais c'était trop lourd pour moi.

J'ai cherché un coin discret pour pleurer, il n'y en avait pas, alors j'ai pleuré tout
simplement en route, suscitant la curiosité des passants, j'ai marché au lieu de
prendre le taxi.

Je marchais sans savoir où j'allais réellement, mais je marchais.

Quand je me suis fatiguée de marcher, j'ai réalisé que j'étais déjà à Etoudi et que
je pouvais prendre le taxi pour la maison, prendre même quelques affaires avant
de retourner.

J'ai vérifié que j'avais les clés de la maison dans le sac et c'était le cas, alors, j'ai
pris le taxi pour Olembé.

Dans le taxi j'ai encore essayé de joindre Alfred, mais ca ne passait toujours pas.

Quand je suis arrivée, j'ai ouvert le portail.

La porte était entrouverte, pourtant il n'était sensé avoir personne.

Une odeur a attiré mon attention, ce n'était pas une odeur commune, des produits
chimiques? l'eau de Javel? un parfum bizarre?

Je suis entrée, l'odeur était persistante mais le salon était nickel.

- Alfred?

pourquoi la porte était-elle ouverte? peut-être il n'était pas loin.

Je suis allée dans la chambre, j'ai vu les habits qu'il avait porté sur lui en partant,
j'ai constaté que son téléphone était posé sur la commode à la charge, ca veut
dire qu'il était là.

Peut-être dans les fameuses pièces qu'il m'interdisait.


Même s'il n'y était pas, j'ai pris la décision d'ouvrir pour voir ce qu'il y cachait.

Quand je suis arrivée devant la première porte, elle aussi n'avait pas été fermé à
clé comme la dernière fois...

Un cœur m'a dit que ma sœur ne pousse pas, tu ne vas pas gérer le retour ce que
tu vas voir, mais j'étais déjà trop dedans pour être dehors.

J'ai poussé la porte là le cœur battant...

Le froid m'abord accueilli, puis j'ai vu sur une table, un corps, posé, nu,
recouvert d'un drap blanc.

A côté il y'avait une paillasse sur laquelle était des produits que j'avais reconnu
dans sa chambre, c'était le corps d'une femme âgée, qui devait être celui de sa
mère.

J'ai vite refermé dans un faux geste, c'était trop pour moi pour cette journée, je
me suis mise à littéralement délirer pendant que j'essayais d'ouvrir la deuxième
porte.

J'ai vu une image quasi similaire, mais cette fois-çi ca devait être sa sœur.

Son corps semblait plus frais que l'autre corps.

Une envie de vomir m'a saisi et je me suis retournée pour courir dehors et dès
que je me suis retournée je suis tombée sur Alfred.

Alfred me regardait avec un regard que je ne saurais expliquer, calme, froid, me


fixant sans sourciller j'ai vomi tout le petit-déjeuner que j'avais pris en matinée
là sur place et je me suis laissée tomber, pas que j'avais envie de m'évanouir
hein, j'ai forcé l'évanouissement là là là.

J'ai eu le sentiment que je ne sortirais pas de cette maison vivante....


FIN TOME 2

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