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L’identité d’une nation se construit à travers des emblèmes forts, qui rassemblent les peuples, et

fonde son unité. Le sentiment d’appartenance nationale, que chacun d’entre nous peut ressentir se
réveille à l’évocation de ces symboles. Plus ils sont positifs, plus ils fédèrent les hommes, et plus
ils respectent leurs différences.

Mustafa Kemal Atatürk n’a pas simplement réussi à créer ces symboles, il les a lui-même
incarnés. C’est là la marque d’un homme de grand talent.
Les Turcs n’ont pas eu besoin de solliciter l’attention du monde pour le faire connaître. C’est le
monde qui s’est tourné vers nous, pour le regarder et le comprendre.
La reconnaissance universelle de son œuvre a toujours été pour moi source de fierté.

Pour moi, ou pour nous devrais-je dire. Pour les Turcs dont l’histoire personnelle a été marquée
par d’autres horizons. Les « gurbetçi » comme on les appelle ici.
L’identité nationale s’exprime souvent avec plus de force hors des frontières, et ces Turcs
d’ailleurs, ont exprimé la leur en transmettant à leurs enfants, l’héritage qu’Atatürk leurs a laissé.
A des milliers de kilomètres de leur pays natal, le nom de cet homme a résonné et résonne
encore. Il représente, pour nous les gurbetçi, pour nous les immigrés, les racines de notre identité,
que nous pouvons revendiquer avec force.

Si l’exil fragilise l’identité, seuls les symboles les plus marquants peuvent lui redonner son assise
et sa légitimité. C’est ce qu’Atatürk incarne pour nous.

Je ne suis pas allée à l’école de la République turque, je n’ai grandi ni au son de l’hymne
national, ni avec le récit de ces réformes, et pourtant mon attachement à Atatürk est profond et je
tâcherais toute ma vie durant, de défendre son nom et le patrimoine qu’il nous a laissé.

Nous savons nous incliner, avec raison, pour honorer la mémoire de celui qui fut le fondateur de
la Turquie moderne, mais saurons-nous également nous relever, pour nous hisser à un rang plus
élevé encore ? Saurons-nous relever le défi d’un avenir où l’espoir pourra se lire indifféremment
dans le regard de tous les Turcs ? J’attends ce jour avec impatience.

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