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ELEMENTS DE GEOMORPHOLOGIE
Dr Amadou Abou SY
Dr Seydou Alassane SOW
Glacis colluvial, plateau de Thiès (Sénégal) Chronostratigraphie des facies d’un ravin à Ourossogui (Nord du
Sénégal)
Introduction
Chapitre 1. Technique de construction de la coupe géologique
Chapitre 2. Technique de commentaire de la coupe géologique
Conclusion
Introduction
Ce document constitue un guide sur les techniques de construction et de commentaire d’une coupe
géologique. L’évaluation ne porte pas ici sur des éléments théoriques mais sur la construction et
l’analyse complète d’une coupe (partie pratique). Donc, pour réussir cet exercice, l’étudiant doit
être assidu au cours de TD et s’exercer régulièrement. Le travail de construction d’une coupe
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géologique commence par la réalisation du profil topographique. Ce profil est l’objet du cours de
Licence 1 (cf. TD topographie L1). Mais cette fois, le profil topographique est réalisé sur une carte
géologique. Donc, à titre introductif nous ne faisons ici qu’un bref rappel des grandes étapes de
construction du profil topographique.
Etape 2 : Sur un papier millimétré, tracer une droite dont la longueur est égale à celle de la
coupe déjà délimitée sur la carte géologique. Pour réussir cette étape, les précautions ci-après
sont à observer :
Pour l’échelle des longueurs : Sur une carte au 1/50000, dix (10) mm sur le papier
représente 500 m sur le terrain. Il faut alors compter sur le papier millimétré 20 mm pour
avoir 1 km. Donc, sur le papier millimétré, chaque deux carreaux correspondent à 01 km
sur l’axe des abscisses (1km, 2km, 3km, 4km, 5km, etc.). L’échelle des longueurs permet
de délimiter les affleurements des couches sur la coupe topographique.
Pour l’échelle des hauteurs : Pour l’échelle des hauteurs, si nous travaillons par exemple
sur le 1/10000, cela signifie que nous exagérons 05 fois l’échelle des longueurs pour
ressortir les formes de détails du relief. Ici, 10 mm sur le papier millimétré représentent 100
m sur le terrain. Donc, pour chaque 100 m, nous considérons sur l’axe des ordonnées 10
mm sur le papier millimétré, soit 1 carreau.
Étape 4 : Restituer les valeurs des courbes de niveaux le long de la coupe déjà délimitée. Pour
réussir cette étape, les précautions ci-après sont à prendre :
poser la partie supérieure du papier millimétré sur le tracé de la coupe délimitée sur la
carte géologique puis reporter les valeurs des courbes de niveaux en se basant sur l’échelle
des hauteurs. Le tracé du profil doit débuter à partir du premier point coté. Il se poursuit
jusqu’à la limite de la borne suivante (deuxième point coté).
Lorsque toutes les courbes ont été reportées, joindre les différents points à main levée.
Matérialiser sur les bornes du profil, les valeurs des points cotés. Reporter le titre de la
carte au-dessus du profil. A gauche du profil, indiquer les échelles utilisées.
Étape 1: Délimiter les affleurements des couches par des lignes de rappel (traits verticaux en
angle droit avec le profil topographique). L’étudiant doit compter le nombre de couches qui
traversent la coupe en se basant sur les couleurs. Sur la carte géologique, chaque couleur porte un
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symbole (exemple J1, L4, etc.) qui rappel à l’étudiant l’étage dont il est question. Une erreur sur la
délimitation des affleurements des couches entraine logiquement une coupe fausse.
Étape 2 : Ensuite, vient l’étape la plus délicate c'est-à-dire celle de la restitution des couches.
A ce niveau, les précautions ci-après sont à prendre :
Donner aux couches les épaisseurs indiquées par la notice et maintenir cette épaisseur
tout au long de la couche.
L’échelle stratigraphique reprend les couches traversées par la coupe. Ainsi, tous les
étages doivent être représentés du plus récent au plus ancien (du haut vers le bas). En face
de chaque étage, on écrit le symbole que lui donne la carte géologique. Chaque étage doit
avoir une épaisseur proportionnelle à celle de la strate sur le terrain (cf. épaisseur indiquée
sur la notice). Il faudrait mémoriser les principaux figurés matérialisant les divers types de
faciès: calcaire, marno-calcaire, calcaire marneux, argiles, limons, sables, grès,
marnes, marnes sableuses, calcaire détritique, calcaire massif, etc.
L’échelle de résistance est accolée à droite de l’échelle stratigraphique selon des lignes
verticales. La nature des faciès est matérialisée par des traits verticaux : Faciès dur
(calcaire massif = 03 traits verticaux), faciès composite (marno-calcaire = 02 traits
verticaux) et faciès tendre = 01 trait vertical).
Nb : Une coupe géologique doit être une œuvre d’art en ce sens qu’elle matérialise la nature des
terrains. Ainsi, la présentation de la coupe est une partie intégrante de l’évaluation. Après avoir
soigneusement réalisé sa coupe géologique, l’étudiant peut maintenant procéder à son
commentaire.
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Chapitre 2. Techniques de commentaire de la coupe géologique
Le travail d’analyse d'une coupe géomorphologique s'effectue suivant sur plusieurs étapes. Il
n’existe pas de plan de commentaire standard mais nous pouvons adopter le plan suivant :
l’introduction de la coupe ; l’analyse du relief ; l’analyse du tableau structural ; l’analyse
géomorphologique ; l’analyse du réseau hydrographique.
1. L’introduction de la coupe
L’introduction de la coupe doit comporter les éléments ci-après :
- Le nom de la feuille d’où est extraite la coupe : Colombey-Les-Deux-Eglises, Longeau,
Charpey, etc. ; (pays).
- Préciser les points cotés (les limites de la coupe) ;
- Préciser l’orientation de la coupe (utiliser le schéma de la rose des vents) ;
- Préciser et justifier les échelles adoptées ;
Nb : il ne s’agit pas ici de disposer ces éléments de façon linéaire mais de construire des phrases
(construire des paragraphes) correctes avec un vocabulaire approprié et concis.
2. L’analyse du relief
Cette partie du commentaire s’intéresse aux caractères dominants du relief qu’il s’agisse du relief
topographique ou du relief structural.
Le relief élémentaire dicté par le tracé du profil topographique : Par exemples pour les
structures tabulaires, identifier les plaines, plateaux, vallées, etc. Pour les structures
faillées, observer les parties soulevées (horst) et celles affaissées (graben). Pour les
structures plissées, identifier les monts et les dépressions.
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2.2. L’analyse du relief structural
L’analyse du relief structural permet d’identifier le type de structure (tabulaire, faillée, plissée). Le
type de structure est déterminé par le pendage des couches. Selon les structures, on peut observer :
En substance, il faut retenir que l’analyse du relief (relief topographique et relief structural)
s’appuie sur les critères de tracé (i) ; de longueur (ii) et d’altitude (iii).
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Exemple 2 : Feuille LONGEAU
Nb : La stratigraphie (symboles et étages) et la lithologie (faciès, épaisseur) sont fournies par la carte.
La tectonique est obtenue par déduction (combinaison faciès et résistance). Certaines roches sont
tendres (sables, marnes, argiles, etc.), d’autres sont dures (calcaires, grès, etc.). Exemples : cohérent,
compact, résistant. Quand une roche dure s'associe avec une roche tendre, le faciès qui en résulte est
alors composite et qualifié de moyennement dure (MD).
Un faciès dur (D) donne une couche incompétente, inapte à une déformation souple : ondulations,
plis, etc. Un faciès moyennement dur ou tendre donne une couche compétente apte à des
déformations souples.
Préciser l'origine : (grès + sables + argile = continent; calcaires + marnes = marine), etc.
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Préciser l’âge de la couche en se référant à la notice de la carte grâce à l’identification des
étages géologiques de la région qui se superposent de façon chrono-stratigraphique sur la
légende de la carte. Ex : Etages : Oxfordien, Lutétien, Ogolien, … Eres et Périodes :
Dévonien (ère primaire), Jurassique (ère secondaire), Miocène (ère tertiaire), etc.
on cherche le faciès dominant, c'est-à-dire le faciès qui est cité le plus souvent dans les
couches. On donne les faciès auxquels, ce faciès dominant est associé, et là où le faciès
dominant existe seul. On cite en donnant les symboles concernés pour être précis ;
Parler des différents faciès (série avec une couche unique ou contrastée) en identifiant les
couples de résistance c'est-à-dire le rapport d'épaisseur qu'il y a entre les RD et les RT en
se référant à la résistance sur le tableau : CD/CT > 1 = MASSIF ; CD/CT < 1 = DELIE;
CD/CT = 1 = INTERMEDIAIRE). Il s’agit aussi d’écrire les couples en question et de
nommer les faciès qui se superposent.
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3.3. Analyse tectonique
La tectonique étudie l’ensemble des déformations ayant affecté les terrains géologiques
postérieurement à leur formation : cassures (failles, décrochements), plis, chevauchements,
pendage, etc. La tectonique analyse les déformations de l’écorce terrestre selon plusieurs échelles :
À l’échelle locale ou régionale, elle étudie les failles et les structures plissées. À l’échelle
mondiale, elle s’intéresse aux mouvements profonds et superficiels de l’écorce terrestre d’où
plusieurs théories successives (l’isostasie, la dérive des continents, la tectonique des plaques).
Sur la tectonique de l’exemple 1 : Les terrains affectés d’un léger pendage orienté SW/NE, sont
compétents en bloc par la prédominance des CMD.
Nb : L’analyse du tableau structural ne consiste pas juste à reprendre les éléments qui y figurent.
Il faut faire la différence entre le faciès d’une roche et la couche que donnent les associations de
faciès.
L’analyse morphologique rappelle les éléments qui permettent d’identifier les formes dégagées au
sein de la coupe. Ainsi, cette partie du commentaire s’appuie sur les éléments structuraux de la
coupe (formes structurales et éléments du tableau structural). Ainsi, il faut :
Identifier les formes structurales que donne la coupe : type de relief structuraux : Abrupts
d’Erosion à Corniche (AEC) pour les structures tabulaires, anticlinaux et synclinaux
pour les structures plissées et les horsts et grabens pour les structures faillées ;
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Par exemple en structure tabulaire :
Étude d’un talus :
Le talus est une pente qui sépare 2 reliefs tabulaires (2 plateaux ou 1 plateau et 1 plaine).
Il est défini par les éléments suivants
- son tracé (orientation);
- sa dénivellation, c’est à dire la différence d’altitude entre le haut et le bas du talus;
- le profil de la pente du talus (convexe, concave...);
Étude d’une cuesta : on étudie :
- le revers dont le sommet correspond à une couche dure (structurale, substructurale, aplanissement).
- le front est moulé dans quelle couche ?
- la dépression, couche tendre dominante, voir le profil.
- analyse morphologique des failles
Au total, observer les formes structurales (cuesta, coteaux, …) dégagées.
Il faudra identifier les formes structurales rencontrées dans les anticlinaux ou dans les synclinaux.
Dans les anticlinaux on rencontre
- des monts,
- des combes,
- des crêts
- et même des barres.
Dans les synclinaux on rencontre une dépression correspondant à un synclinal est appelé val qui
peut être:
- Dérivé
- Atténué
- Perché ou
- Démi-perché
On analyse chaque forme en la situant précisément sur la coupe par les conditions
stratigraphique, lithologique et tectonique qui les déterminent et leurs caractéristiques
(types de roches dominant, faciès, résistance, apprécier les couches en bloc) ;
Rappeler le processus de mise en place des formes en s’appuyant sur l’âge et l’origine
de la série (les premiers épisodes transgressifs et les séquences d’émersion ainsi que sur
les mouvements tectoniques) ;
Expliquer le type d’évolution (monogénique / polygénique) : Observer le faciès des
couches soumises à l’érosion différentielle et différencier les formes primitives et dérivées
ou inversées ;
Dire à quelle évolution correspond la situation actuelle (monogénique ou polygénique) ?
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5. L’analyse du réseau hydrographique
Pour effectuer cette analyse :
On observe l’orientation du réseau hydrographique par rapport à la carte et la roche sur laquelle
se situent la où les rivières:
La rivière cataclinale (Conséquent) coule sur le revers sur une couche sommitale dans
le sens du pendage ;
La rivière anaclinale (Obséquent) sur le front dans le sens inverse au pendage, sur un
substrat dur ;
Enfin, on observe si les rivières sont adaptées à la tectonique, à la lithologie ou les deux à la
fois.
La rivière orthoclinale qui coule sur un faciès tendre est adaptée à la lithologie ;
La rivière anaclinal qui coule sur le front dans le sens inverse au pendage n’est ni adapté à
la tectonique ni à la lithologie ;
La rivière cataclinales qui coule dans le sens du pendage sur un faciès dur est adaptée à la
tectonique (au pendage) ;
Conclusion : synthèse
- annoncer le fait dominant (profil massif ou délié);
- expliquer l’importance de l’érosion différentielle;
- la lithologie est fortement exploitée par le réseau hydrographique responsable du dégagement des
formes;
- problèmes posés par la structure (dynamisme érosive, dynamisme accumulative, etc.)
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- Etre capable de restituer les formations géologiques.
- Et bien maitriser les critéres de reconnaissance des trois structures (tabulaire, faillée et plissée),
leur reliefs structuraux, leurs types de réseaux hydrographiques et d’évolution.
Eléments bibliographiques
ARCHAMBAULT M, LHENAF J.R, VANNEY J.R. (1981). Documents et méthodes pour la
commentaire de Cartes (Géogr. et géol.), fascicule II: les reliefs structuraux, Masson, 159 p.
ARCHAMBAULT M., LHENAF H.R., VANNEY J.R (1980). Documents et méthodes pour le
commentaire de cartes (Géographie et Géologie), fascicule: principes généraux, Masson, 98 p.
TRICART.J, ROCHEFORT S, (1972) Initiation aux travaux pratiques de géographie (commentaire
de carte), SEDES, 251 p.
VERGELY D, S, ( ). Initiation aux cartes et coupes géologiques. Paris: Dunod, 96 p.
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