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Difficile de t’écrire.

Me voilà, stylo à la main, face à un magnifique texte,


Ô combien cryptique,
Je suis pas sûr d’en avoir vraiment saisi la finalité

Des avis divergents, des faits qui se mêlent à des réflexions personnelles, des questions, tantôt
ouvertes, tantôt fermées, semblant même parfois rhétoriques.

Comment t’écrire ma réponse ?

Encore faudrait-il que je réussisse à vraiment te lire…

Mais attention, une vraie lecture ! S’attarder sur chaque élément, le questionner, l’envisager
sous différents angles, et surtout ne pas laisser mes émotions lire pour moi. Elles lisent mal, et
elles ont tendance à voire de la fumée là où ne se trouve aucun feu.

Alors comme ça tu ne veux pas me faire de faux espoirs ?

J’aurais bien envie de te dire que le plus simple dans ce cas serait de m’en faire de vrais.
Probablement trop simpliste… Elle me plaisait bien à moi cette solution…

Et en fait… c’est un peu raté. Disons que mes espoirs sont morts et enterrés depuis une
certaine discussion dans un parking quelque part vers Santa-Susanna. Sauf que ton texte… il
aurait plutôt tendance à me faire penser qu’il reste quelque chose en toi. Sinon pourquoi tu
aurais pris la peine d’écrire ? Puis de me l’envoyer ?

Ne pas s’emballer ! Je me suis fais avoir trop de fois déjà !

Commençons par ta cousine. Elle a raison ! Tu le sais, je le sais. Pour préserver notre relation,
de quelque forme qu’elle soit actuellement, on ferait mieux de mettre un peu de distance, dans
les messages du moins. Mais les faits parlent à ma place ; Je n’en ai aucune envie, et à
première vue toi non plus.

Qu’est-ce que ça veut dire ?

Tu l’as dit toi-même, tu ne veux pas passer à autre chose. Et ce « quelque chose » que tu ne
sembles pas vouloir abandonner, qu’est-ce que c’est ? D’être amis ? Je t’en supplie, ne passe
pas à autre chose ! Cette idée qu’il pourrait y avoir autre chose de mieux plus loin ? A toi de
voire… il ne tient qu’à toi et ta conscience de l’entretenir ou de l’abandonner là où elle est.

Ensuite cette question… « était-ce une erreur de dire non ? » Mon avis tient en trois lettres…
Un indice, c’est pas non (et ça commence par « oui » aussi). De mon point de vue le plus
personnel c’est une erreur. Nous deux, ça a fonctionné jusqu’ici… Pourquoi s’arrêter en si
bon chemin ? Je comprends ton argument, la peur de la déception, le doute, je les comprends
tellement. Mais tu le dis toi-même ; « Je m’attache quand même un peu ». Nous deux ça ne
peut que fonctionner si rien qu’en tant qu’amis on s’attache déjà l’un à l’autre. Et le doute
suivant ? La peur de la séparation, du départ ? J’y arrive.
« … si je sais que ça s’arrêtera dans pas longtemps. » C’est pas obligé de s’arrêter ! De toute
évidence, je ne pourrais t’aimer depuis le Mexique comme je pourrais le faire ici. Et de toute
évidence, une histoire qui commencerait maintenant n’aurais aucune chance de se poursuivre
11 mois à 10000 Km de distance. Mais est-ce que cela signifierait une fin en soi ? Je ne peux
pas y croire. Aussi différente sera la situation après le départ, tout ne sera pas à jeter. Et puis…
partir, c’est pour mieux revenir. 11 mois dans une vie ? Dérisoire !

La phrase-choc maintenant.

« S’il doit se passer quelque chose, il se passera quelque chose, que ce soit maintenant ou plus
tard… »

Fatalisme ! Une belle façon de voir les choses… elle évite le stress et permet de voire arriver
les évènements les uns après les autres. Mais une façon dangereuse de voir les choses aussi !
Cette philosophie ne fonctionne que si l’on arrête d’écouter le « Sur-moi » l’espace d’un
instant, pour se fier uniquement au « ça » (Merci Mr Freud).

S’il doit se passer quelque chose mais que cette chose est sans cesse refoulée par la raison et
son lot de doutes, il ne se passera rien du tout ! Ni aujourd’hui, ni demain.

Oui, je me souviendrai de toi. Oui, j’aurai envie de te retrouver, de te parler et de te revoir.


Oui, j’espère que je serai passé à autre chose et enfin, NON, je ne m’en foutrai pas de toi.
Toutes ces réponses sont certaines et totalement intemporelles.

Passer à autre chose ne signifie pas t’oublier. Pour tout te dire les 5 prochains jours que je vais
passer sans croiser ton regard ne me réjouissent pas plus que ça alors 11 mois ! S’il ne se
passe rien avant j’espère bien que je passerai à autre chose. Mais ce serait juste pour tenir le
coup le temps de l’éloignement, aussitôt le contact repris, je m’empresserai de te refaire une
place de choix dans mon esprit encombré.

En réalité tu n’en sais rien. Tu aimerais être prête mais tu as peur.

Ces mots, tes mots, résument exactement l’opinion que j’ai de la situation. Je le veux, je suis
prêt à tous les sacrifices pour l’avoir, tu le veux aussi, mais la peur, dernière barrière, reste
infranchissable. Vas-tu réussir à la dépasser ? Vas-tu vouloir la dépasser ?

Je sais que ça aurait fonctionné, j’aurais mis 100% de moi-même pour que ça fonctionne.

Mais je sais encore plus que, amis ou un peu plus (ou un peu moins), je serai là, au plus près
de toi si jamais tu en as besoin, même depuis le fin-fond de l’Amérique centrale.

Je t’aime, et (malheureusement pour toi) ce message me conforte dans l’idée que toi aussi. Ne
t’inquiète pas pour moi. J’ai pris mon temps, pris le temps de te lire, pris le temps de t’écrire,
je suis en paix avec notre relation, en paix avec toi, en paix avec moi-même aussi.

La balle est dans ton camp.

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