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Comment se protéger d'un pervers narcissique

Phrases assassines, culpabilisation ou dévalorisation… si vous subissez ces


tentatives de déstabilisation au quotidien, vous êtes peut-être victime d’un
pervers narcissique. Comment démasquer ce manipulateur et comment s’en
débarrasser ?

Sommaire

 Identifier le pervers narcissique



 Ne pas montrer ses émotions

 S’en tenir à des conversations superficielles

 Noter les faits par écrit

 Répondre aux attaques d'un manipulateur sans se justifier

 Utiliser la technique du disque rayé

 Numéroter ses réponses

 Le confronter, oui, mais en public

 S’entourer

 Travailler sur l’estime de soi

Il n'est pas facile de reconnaître le manipulateur ou le pervers narcissique au


premier regard. Car ce vampire affectif commence par cacher son jeu, surtout
dans un cadre amoureux. Voici dix conseils pour vous protéger de ces personnes
toxiques.

Identifier le pervers narcissique


Attention à ne pas coller trop vite l’étiquette “manipulateur” sur le premier chef
exigeant ou au moindre conflit amoureux. Pour être certain d’avoir affaire à un
pervers narcissique, celui-ci doit répondre à un certain nombre de critères. Les
plus courants sont la séduction, le double langage, la jalousie, le refus
systématique de reconnaître ses torts. Il s’exprime en termes volontairement
flous, sème la zizanie, ou encore dévalorise ou critique sans en avoir l’air.
Ne pas montrer ses émotions
«  Le manipulateur se nourrit de nos émotions. Si on pleure, crie, il a gagné  »,
prévient Christel Petitcollin, formatrice en développement personnel et auteure
de Échapper aux manipulateurs. Cette attitude posée requiert une certaine
maîtrise de soi, d’autant que « nous sommes des êtres animés de sentiments ».
Mais rien ne déstabilise plus un manipulateur qu’une réaction calme. «  S’il sent
qu’il n’a pas de prise, il bat en retraite. Respirez profondément avant de lui
répondre ou opposez-lui le silence.  »

S’en tenir à des conversations superficielles


Le pervers narcissique ne changera pas. Il faut par conséquent faire le deuil
d’une relation riche et profonde avec ce type d’individu, qu’il agisse dans la
sphère privée ou professionnelle. Un deuil d’autant plus douloureux lorsqu’il
s’agit de l'amour maternel. Anne, 38 ans, en a fait l’expérience. «  Après trente
ans à subir la dévalorisation permanente de ma mère – je n’étais jamais assez
belle, mes amoureux ne me méritaient pas, etc. – j’ai finalement compris qu’il
fallait changer. Depuis que je m’en tiens à des discussions sur la pluie et le beau
temps, sans jamais livrer quoi que ce soit de personnel, elle ne m’atteint plus. »

«  Une fois que l’on a compris à qui on a affaire, et s’il est impossible de couper
totalement les ponts, il faut s’échiner à rester en surface, en ne laissant jamais
dériver les conversations sur son intimité », confirme Christel Petitcollin.

Noter les faits par écrit


«  La seule façon de contrer un pervers narcissique est de noter
systématiquement tout ce qui a été promis ou dit », recommande Christel
Petitcollin. Non seulement cela permet de garder des traces et de se couvrir,
mais aussi de se rassurer quant à sa possible paranoïa. Par exemple, lorsqu’un
ordre est donné dans un couloir, reformulez l’échange dans un courriel : “Suite à
notre conversation, je vous confirme avoir compris que vous souhaitiez, etc.”
Idem dans un contexte plus personnel : envoyez des courriels ou des SMS.

Répondre aux attaques d'un manipulateur sans


se justifier
Le pervers narcissique se distingue par sa capacité à rejeter les torts sur
l’autre. Même s’il a été le premier à hausser le ton, il accuse un tiers d’avoir
commencé. Difficile de résister à l’envie de se défendre. Oubliez les réponses
telles que «  mais je n’y suis pour rien, ça n’est pas vrai, tu mens…  ». Le
pervers narcissique se fiche de la vérité. Renvoyez-le à ses contradictions.

 Répondez par exemple à ce collègue qui vient de mettre en cause votre


professionnalisme ou à un énième grief de votre conjoint sur votre
manque d’attention : «  Qu’entends-tu par là ? », « Peux-tu m’expliquer
pourquoi tu viens de me dire cela ? », « Je te déprime, c’est bien cela que
tu me dis ? »
 Autre “phrase magique” proposée par Christel Petitcollin : «  Si tu le dis,
c’est ton avis, tu as le droit de le croire.  »
 Ou encore, après n’importe quelle attaque : «  Personne n’est parfait.  »
Une façon de mettre un point final aux reproches sans tomber dans le
piège d’une justification vouée à l’échec.

Utiliser la technique du disque rayé


Il s’agit de préparer en amont trois ou quatre phrases maximum à l’intention de
la personne manipulatrice et que l’on répétera si besoin est en boucle.

 À un collègue qui essaie de vous refiler son boulot : « Toi qui es si


gentil/si compétent, tu vas bien m’aider à finir ? », répondez : « Je te
remercie de ta confiance mais je n’ai absolument pas de temps à consacrer
à ce travail qui t’a été confié. J’ai moi-même quelque chose à terminer
pour demain. » « Mais ça ne te prendra que quelques minutes. » « Je n’ai
absolument pas de temps à consacrer à ce travail, qui je te le rappelle, t’a
été confié. Je suis moi-même sur une mission urgente. »
 
 Ce conseil vaut dans le cas d’une rupture : «  J’ai bien réfléchi, je ne
t’aime plus, j’ai décidé de te quitter et ma décision est irrévocable. » Des
mots simples, des formulations directes, que l’on peut réitérer à chaque
objection de la personne concernée. Ce qui peut donner à peu près cela en
termes de dialogue : «  Mais tu ne peux pas me quitter, après tout ce que
j’ai fait pour toi. » « J’ai bien réfléchi, ma décision est irrévocable. » « Je
ne te laisserai pas me faire ça, je vais faire de ta vie un enfer. » « J’ai bien
réfléchi, je ne t’aime plus »...

Numéroter ses réponses


Toujours dans la même idée, ayez recours à la numérotation. Prenons l’exemple
des fêtes de fin d’année, auxquelles on décide de ne pas se rendre, lassée
d’entendre encore une fois que l’on a grossi ou que nos enfants sont mal élevés.
À la première invitation, dire calmement à sa mère : « Maman, nous sommes
d’accord tous les deux, nous ne viendrons pas cette année à Noël, nous avons
d’autres projets. » Puis, au prochain coup de fil où votre mère fera comme si elle
n’avait pas entendu : « Maman, pour la deuxième (ou troisième, ou dixième)
fois, nous ne viendrons pas cette année à Noël. » Cette façon de faire permet de
signifier que vous n’êtes pas dupe, que vous avez remarqué la volonté de l’autre
de ne pas entendre, mais que vous n’en faites pas cas.
Le confronter, oui, mais en public
Le pervers narcissique se caractérise par un double langage et des actions en
douce. Il tire sa force de cette duplicité et parvient à déstabiliser ses victimes en
agissant sans témoin. D’où la nécessité, dans la mesure du possible, de régler ses
comptes avec lui en présence d’un tiers. Au travail, cela peut être un
représentant du personnel. Dans le cadre conjugal, un médiateur ou un proche.
En famille, en impliquant un autre parent.

S’entourer
Les victimes de pervers narcissiques se retrouvent souvent isolées. Parce
qu’elles perdent confiance en elles, bien sûr, mais aussi parce que leur bourreau
effectue un travail de sape souvent très efficace auprès des proches.

«  L’entourage est déterminant dans ces circonstances. C’est en renouant avec


des personnes dénuées de malveillance, que l’on retrouve un équilibre et que
l’on puise la force de s’en sortir », assure Christel Petitcollin.

Travailler sur l’estime de soi


Si tout le monde est manipulable et qu’il n’est pas question de se culpabiliser
d’avoir été sous l’emprise d’un manipulateur, il peut être utile de chercher à
comprendre ce qui, dans notre comportement, a pu laisser la porte ouverte à ce
type d’individu. Il y a souvent comme dénominateur commun un déficit
d’estime et d’affirmation de soi. Un travail comportementaliste visant à
apprendre à poser des limites, à devenir ami avec soi-même, en quelque sorte,
peut aider à ne pas retomber dans le piège.

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