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Les enseignements de résilience des sociétés et civilisations, toujours vivantes

En cette période où l’effondrement est identifié comme la conséquence de l’anthropocène


et en quelque sorte notre seul futur, peut-être pourrions-nous regarder ce qui caractérise la
pérennité de certaines sociétés premières et d’une civilisation, chinoise 1 ?
Sans doute quelques leçons inspirantes à dégager et relancer l’espoir dans notre résilience
collective.

La peinture rend compte de nos cœurs de culture

Avez-vous remarqué ce qui « manque » dans les peintures chinoises classiques ? Le soleil. La


peinture chinoise ne représente que très rarement le soleil et très peu les ombres, elle laisse
transparaître les nuages, les blancs, les gris et les noirs, les sillons, les veines des montagnes 2,
tout comme les représentations des Indiens Kogis 3 qui mettent en exergue les flux d’énergie
qui irriguent les montagnes.
L’Occident est lui friand de lumière et de soleil 4. Certes, il n’est pas présent dans chaque
tableau, mais il y est très souvent représenté, comme le besoin d’attirer l’attention sur la
lumière, sur soi ? De la même manière, les êtres humains lorsqu’ils sont peints dans les
tableaux classiques chinois prennent une toute petite place au profit des paysages qui eux
sont largement valorisés. En Occident pendant longtemps ce fut l’inverse, le sujet étant
l’être humain et le paysage faisait office de décoration 5.
Si le soleil, la lumière et les êtres humains occupent l’essentiel des peintures occidentales, ce
qui crée la dynamique aussi bien de la peinture que de la philosophie traditionnelle chinoise,
c’est le vide. Avec ce présupposé que le vide est plein, fertile, fécond, qu’il contient tous les
possibles. Il est la matérialisation d’un Tout donnait naissance à tout ce qui est vivant.

Un vide que les indiens Kogis honorent tous les jours avec le sac tissé, la mochila, qu’ils
portent tous sur eux. Différente pour chacun, elle représente la matrice, l’utérus du monde,
l’espace qui donne la vie. Cela fait partie des objets sacrés qu’ils portent à la fois pour les
usages du quotidien et qui est chargé de symboles pour leur rappeler l’essentiel.
Ils associent également dans la dynamique de leur vie l’harmonie du masculin et du
masculin, chacun a sa singularité mais ils fonctionnement toujours en complémentarité.

Quant à nous, nous nous sommes séparés de ce sens fécond à la fin du Moyen Age pour ne
conserver sur la maxime de Baruch Spinoza : « la nature a horreur du vide » nous avons
amalgamé vide, néant et mort et nous nous sommes alors coupés de cette dimension fertile
et yin valorisant les temps inactifs, les moments en jachère permettant de nous repenser.

Dialogue des influences culturelles

Nous voyons alors dialoguer deux tendances qui semblent sous-tendre nos modes de
pensée. D’un côté, le soleil d’Occident qui a donné lieu à la Renaissance flamboyante suivie
1
Nous précisions que nous nous référons à la culture chinoise traditionnelle.
2
François Cheng, Vide et plein, langage pictural chinois, Seuil, 2021 ; François Jullien, Vivre de paysages, entre
les montagnes et les eaux, Folio, 2022.
3
Eric Julien, Kogis, le chemin des pierres qui parlent, dialogue entre chamanes et scientifiques, Actes-sud, 2022.
4
https://www.youtube.com/watch?v=T8kTKHyXlw4
5
Lien vers article sur l’art.
du siècle des Lumières marquant l’apogée de la science triomphante la recherche du
déterminisme et de la segmentation du vivant pour mieux le contrôler. De l’autre, une
culture fondée sur une philosophie millénaire qui a basé son système d’observation
systémique du vivant sur la quête permanente de la pluie6, source de vie et de survie. En
effet, l’un des ouvrages centraux de la philosophie traditionnelle chinoise, le Yi Jing, a été
établi sur la recherche des moments favorbales permettant de savoir quand la pluie, vitale,
allait tomber et permettant d’tzblir des strtatégoies adpatées7. Nous avons accueilli cet
ouvrage majeur faisant comprendre la dynamique des mouivmeents des chanhements du
vivant, comme étant un seul manuel divinatoire, avec toute la dvalorisation culturelle que
nous lui attribuons.

De leur côté, les Indiens Kogis nous ont appris, lors de leur diagnostic croisé avec des
scientifiques, dans la Drôme en 2019 ( ??) que l’essentiel de l’attention doit être portée sur
l’eau. Et aussi sur les manières dont nous en prenons soin d’elle comme aussi de tous les
êtres vivants. Ils ont ainsi démontré que lorsque nous créons des barrages ou faisons des
captations d’eau nous désorganisons tous les flux des êtres vivants, non-humains. Nous les
empêchons de se désaltérer, alors il se déplacent pour trouver d’autres sources. Des zones
entières sont alors désertés de la biodievsuté nécessaire à la survie d’un terrtioire.
Le fait de nous êtres coupés du vivant nous empêche de comprendre nos inter-relations.
Citation Elisée Reclus.

L’eau, principe de vie, est honorée et constitue la pierre angulaire de deux sociétés qui n’ont
rien en commun, si ce n’est leur longévité, 4000 ans, respectivement. Ceci tandis que toutes
les autres civilisations se sont effondrées8 et notamment en ce qui concerne les cultures
Aztèque, Maya et Khmer pour leur mauvaise gestion de l’eau, même si ce ne fut pas leur seul
facteur de leur déstrctuction.

Ainsi cette société première d’Amérique centrale, les Kogis et cette civlisation multinlinéaire,
l’empire du milieu ont-elles placé le Yin, le féminin, comme principe premier, fondatur de la
vie. Elles apportent, chacune à leur manière, les modalités pour agir pour maintenir
l’équilibre et l’harmonie de leur société. Car si la Chine a connu de nombreuses guerres, les
principes taoïstes puis confucéens visent à rechercher l’harmonie et à savoir s’accorder avec
la dynamique du vivant Yin/Yang.

Notre civilisation occidentale moderne semble s’être, elle, enfermée dans une dynamique
yang continue, ayant perdu de vue l’équilibre des polarités sans cesse en interaction, en
mouvement pour retrouver l’harmonie avec les rythmes du vivant.

Nous prenons récemment conscience de notre impact sur la planète pourtant nous ne
parvenons pas à sortir de notre attitude de prédation et de compétition ni de celle de la
croissance continue. Si les Kogis sont exemplaires comme peuple s’étant organisé
socialement pour maintenir la paix et conservant une attitude mesurée via-à-vis du vivant,
ne prélevant que le nécessaire, on ne peut pas en dire autant de la Chine contemporaine.
Elle a développé un hubris à la mesure de leur territoire immense et de leur démographie

6
Cyrille Javary, Yin/Yang, Albin Michel, 2021.
7
Cyrille Javary, Yi Jing, …
8
Jared Diamond
impressionnante. Leur fierté millénaire associée à l’adaptation du modèle capitaliste
hybridée à un régime autoritaire et coupé de ses racines philosophiques et culturelles
poussent à des comportements démesurés. Rien ne dit que les racines philosophiques
multimillénaires survivent très longtemps. Ils ont d’ailleurs développé en laboratoire un
équivalent du soleil, signe d’inversion des principes d’homéostasie ?

Nous avons déséquilibré l’usage de la polarité yin/yang, nous avons hypertrophié le yang et
réduit à la portion congrue le yin. Ce déséquilibre que notre société a produit va se retrouver
dans toutes les dimensions ; rythme de vie, modalités de travail, rapport à autrui, rapport au
vivant.

C’est en nous coupant de la nature que nous avons créé cette rupture déterminante qui a
conduit à prélever sans limites les ressources d’une terre qui, elle, nous a toujours portés
avec désintérêt et générosité : lien avc chamane sindiens sur la possession (citation) et faire
un avzc le vivant

Qu’est-ce qui assure la pérennité du vivant ?

Aussi tumultueuses que soient les évolutions de nos sociétés, lorsque la Chine s’est coupée
de ses traditions culturelles, les diasporas chinoises et quelques érudits, de par le monde,
sont devenues dépositaires de sa sagesse. Et, nous autres occidentaux, touchant les limites
nocives de notre système, avons réouvert les yeux et depuis le XIXeme siècle, au travers du
naturalisme, notamment en peinture et dans la littérature, Goethe, nous voici revenir à la
conscience de la sensibilité, la reliance au vivant. Au point de réussir à dire aujourd’hui que
nous en faisons partie. Citation.
Redécouvrant les vertus fécondes de l’humus nourri de manière régénérative, il semble que
cela ait contribué à développer un brin d’humilité dans notre civilisation. Sur ce terreau
fertile d’une conscience globale ravivée nous envisageons de baisser notre empreinte
destructrive sur le vivant.
C’est sans doute le moment de rechercher les pistes inspirantes d’autres cultures qui de par
leur longévité nous démontre le chemin d’une résilience collective.

Que nous apporte de revisiter les enseignements de société multimillénaires ?

Culture Kogi ou chinoise classique, elles nous enjoignent comme principe de pérennité
fondamental de retrouver l’équilibre des polarités, de placer le principe Yin en premier
comme soutenant l’énergie Yang, comme la terre accueille l’énergie du ciel. Retrouver la
voie du tissage, ensemble, entre humains et non-humains 9. Respecter l’eau, comme
ressource essentielle permettant la vie, mobiliser tous les aspects du vivant en nous afin de
dévleopper davantage d’empathie avec tous les règnes.
Conscients de ces interactions, nous sommes alors plus à même de préserver, de prendre
soin, de limiter les détériorations et, qui sait, d’apprendre à vivre en harmonie. Rappelons-

9
Prise de conscience de lintelligence des arbres (livre) ou de celle des pierres (citation des Kiogis étonnés par la
pierre morte dans un musèe).
nous les messages des biomiméticiens et biologistes sur le fait que la coopération est l’une
des attitudes du vivant la plus partagée et la moins coûteuse en énergie 10.
Les Kogis savent agir chaque jour dans l’harmonie corps, cœur, esprit aussi bien dans leur
société qu’avec le vivant environnant, leur survie est en jeu.
Avons-nous besoin d’être en sitaution extr^me pour réveiller nos réflexes de fratenrité ?
Un autre factuer de pérennité est la transmisson, à l’instar des arbres qui poussent des
racines vers le ciel, aussi bien Kogis que chinois trandtionnels ont consdience de
l’importance de la tradition et de la transmission. D’ailleurs pour traduire « vieux », il disent
« honorables ». Avoir éliminé les grands maîtres des différents traditions culturelles
chinoises aurony sans doute un impact dont nous autres Français, voyons les impacts. En
nous cupant de nos racine,s nous ne pouvons plus transmettre une culture pour laquelle des
étrangers viennent du monde entier et qui sont désarçonnés une fois arrivés sur place car ils
découvrent que ce sont des valeurs vides sur des friontispisces de mairie. Pourtant, les
valeurs incarnées sont les racines symbokliuques des sociétés humaines. Elles nous
permetent de tenir ensemble et de faire vivre les liens des tissages entre nous, elles
facilitent l’accueil de la diversité, elles sont le chaudron des alchimiqes de résilience.

Gageons que nous allons savoir puiser auprès de ses différentes souces les substrats
facilitant la mise en oeuvre du symbiocène 11, basé sur des économies régénrzatives dans
lesqulles vomm les forêts vivantes, les déchets des uns deveinnent les nutriments des
auyres. Co-construsiosn des substrats de qualité pour faire rvivre nos cultures et permettre
de réaliser les transformations nécessiares à la résielicnes de nos écisystèmes humains et
non)-humains.

10
Gauthier Chapelle, Pablo Serigne..
11
Référence.

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