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Au 31/12/2019, la banque"XYZ"prêteà la société "BETA" 1.000.

000 DTsous la forme d’un prêt


commercialauxconditions suivantes :

- La société "BETA"remboursera le prêt en 5 versements annuels d’un montant de 250.000


DTchacun (principal et intérêts) ;
- Le taux d’intérêt contractuel est de 7,931% l’an(dans les conditions de marché) ;
- Les remboursements en principal et intérêts seront effectués au 31 décembre de chaque
année ;
- Le prêt n’est pas déprécié dès sa création ;
- La commission de mise en place du prêt, perçue par la banque"XYZ"en date du
31/12/2019, est de 8.600 DT ;
- Aucune garantie n’a été fournie par la société "BETA" à la banque "XYZ".

Pour la banque "XYZ", la gestion de ce prêt s’inscrit dans un modèle économique dont l’objectif est
atteint par la perception des flux de trésorerie contractuels (qui sont uniquement des paiements relatifs
au principal et à des intérêts calculés sur ce principal).

Le calcul des pertes de crédit attendues (ECL) sera basé sur le modèle général « PD/LGD/EAD »
(PD : Probabilité de défaut ; LGD : Taux de perte en cas de défaut ; EAD : Exposition en cas de
défaillance).

Au 31/12/2020, la banque "XYZ"établitque le risque de crédit a augmenté de façon importante depuis


la comptabilisation initiale du prêt.

Les probabilités de défaut (PD) et les taux de perte en cas de défaut (LGD) applicables à ce prêt, tels
que révisés au 31/12/2020, sont présentés dans le tableau suivant :

Date PD LGD
31/12/2020 3% 80%
31/12/2021 3% 80%
31/12/2022 4% 80%
31/12/2023 4% 80%

Le 05/12/2020, la banque "XYZ" change le modèle économique qu’elle a suivi pour la gestion de son
portefeuille de prêts commerciaux aux entreprises et, conséquemment, procède à son reclassement
vers la classe d’évaluation à la juste valeur par le biais du résultat net (à partir du 01/01/2021).
Dossier n°1 : (5 points)

1) Détermination du taux d’intérêt effectif du prêt et calcul du coût amorti à la date de chaque
exercice (1 point)

 Taux d’intérêt effectif : (0.25 point)

Juste valeur- Somme reçue= Somme des Cashflows actualisés au TIE

(1000 000 -8600) = 250 000*( 1+TIE )−1+250 000*( 1+TIE )−2+250 000*( 1+TIE )−3+250 000*
( 1+TIE )−4+250 000*( 1+TIE )−5

TIE = 8.259%

991 400 = 230 928+213 310+197 037 +182 005 +168 120

 Calcul du coût amorti du prêt (avant dépréciation) :(0.5 point)

  Produit financier total Remboursement intérêts Coût amorti


(I)= 8,259%*(III) et principal (II) (III)

31/12/2019 0 0 991 400


31/12/2020 81 880 250 000 823 280
31/12/2021 67 995 250 000 641 275
31/12/2022 52 963 250 000 444 238
31/12/2023 36 690 250 000 230 928
31/12/2024 19 072 250 000 0
Total 258 600 1 250 000

Étant donné que pour la banque « XYZ », la gestion du prêt accordé à l’un de ses clients
s’inscrit dans un modèle économique dont l’objectif est atteint par la perception des flux de
trésorerie contractuels (qui sont uniquement des paiements relatifs au principal et à des intérêts
sur ce principal), ce prêt est classé dans la catégorie « Actifs financiers au coût amorti ».(0.25
point)

2) Présentation du modèle général de dépréciation des actifs financiers selon IFRS 9,


Instruments financiers, et détermination du montant de la correction de valeur pour pertes de
crédit attendues (ECL) au 31/12/2020. (2.5 points)

 Présentation synthétique du modèle général de dépréciation des actifs financiers selon


IFRS 9 instruments financiers : (1.5 points)

La norme IFRS 9 adopte une approche en trois phases, le positionnement d'un actif financier dans
l'une ou l'autre des phases dépendant de l'évolution de son risque de crédit depuis sa
comptabilisation initiale. Le montant de la dépréciation (ou de la provision pour pertes de crédit
attendues) dépend de la phase à laquelle l'actif financier est alloué. En outre, en fonction de la
phase dans laquelle se trouve l'actif, les revenus d'intérêt sont calculés sur une base brute (c'est-à-
dire, avant dépréciation) ou nette (après dépréciation) comme présenté dans le schéma ci-dessous.
La phase 1 comprend les actifs financiers dès leur date d'octroi/d'acquisition (sauf les actifs en défaut
dès leur acquisition ou création - « Purchased or Originated Credit Impaired - POCI ») et qui
n'ont pas connu une augmentation significative du risque de crédit depuis. Pour ces actifs, le
montant de la dépréciation à comptabiliser correspond au montant des pertes de crédit attendues
sur les 12 mois suivant la date de clôture (IFRS 9.5.5.5).

Pour les actifs en phase 1, les revenus d'intérêts sont déterminés en appliquant le taux d'intérêt
effectif (TIE) à la valeur comptable brute de l'actif (c'est-à-dire avant dépréciation). (0.25 point)

Les actifs financiers qui ont connu une augmentation significative du risque de crédit depuis
leur date de comptabilisation initiale sont classés en phase 2 et, dans ce cas, le montant de la
dépréciation à comptabiliser correspond aux pertes de crédit attendues sur leur durée de vie
(IFRS 9.5.5.3). Pour les actifs en phase 2, les revenus d'intérêts sont déterminés en appliquant
le TIE à la valeur comptable brute, à l'instar des actifs en phase 1. (0.25 point)

Un actif financier dont le risque de crédit a augmenté de façon significative n'est classé en phase
3 que s'il présente un ou plusieurs indicateurs objectifs de pertes de valeur liés à des
événements survenus depuis sa comptabilisation initiale / date d'octroi et ayant un impact sur les
flux de trésorerie attendus. Pour les actifs de phase 3, les revenus d'intérêts sont alors déterminés
en appliquant le TIE à la valeur comptable nette de l'actif financier (c'est-à-dire, après
dépréciation).Les dépréciations pour pertes de crédit attendues ainsi que les variations constatées
sur celles-ci d'un exercice à l'autre doivent être comptabilisées en contrepartie du résultat  (IFRS
9.5.5.8). (0.25 point)
Les pertes de crédit attendues à 12 mois sont une portion des pertes de crédit attendues sur la durée
de vie des actifs financiers. En effet, les pertes de crédit à 12 mois représentent les manques à
gagner en flux de trésorerie estimés sur la durée de vie d'un instrument financier mais qui
surviendraient uniquement en cas de défaut de cet instrument dans les 12 mois suivant la date
de clôture (ou une période plus courte si la durée de vie attendue de l'instrument financier est
inférieure à 12 mois), pondérés par la probabilité qu'il y ait défaut (IFRS 9.B5.5.34) (0.25 point).
La différence entre les pertes de crédit attendues à 12 mois et celles attendues sur la durée de vie
réside donc dans l'évaluation de la probabilité de défaut : dans le premier cas, l'entité prend en
compte la probabilité d'une survenance du défaut dans les 12 mois à venir, alors que dans le second
cas elle tiendra compte de la probabilité d'une survenance du défaut sur sa durée de vie résiduelle.
(0.25 point)

Les pertes de crédit attendues à 12 mois ne correspondent ni :

 Aux pertes de crédit attendues sur la durée de vie des instruments qui, selon les estimations de
l'entité, seront en défaut au cours des 12 mois suivant la date de clôture, ni
 Aux pertes de crédit qui pourraient survenir uniquement des manques à gagner en flux de
trésorerie dans les 12 mois suivant la date de clôture.

Il existe une présomption selon laquelle un instrument financier a connu une augmentation
significative de son risque de crédit, dès lors qu'il présente plus de 30 jours d'impayés (IFRS
9.5.5.11). Cette présomption vise notamment à s'assurer que les entités ne font pas correspondre
l'augmentation significative du risque de crédit avec le passage en phase 3 ou la définition du défaut
(IFRS 9.B5.5.21). Cela assoit ainsi le pouvoir prédictif de la phase 2 : un actif financier connaît une
augmentation significative de son risque de crédit avant la survenance d'un événement de défaut
(IFRS 9.B5.5.2). (0.25 point)

Cette présomption ne peut être réfutée qu'à condition de démontrer, sur la base d'informations
raisonnables et justifiables, que la survenance de plus de 30 jours d'impayés ne constitue pas une
augmentation significative du risque de crédit.

 Détermination du montant de la correction de valeur pour pertes de crédit attendues


(ECL) au 31/12/2020. (1 point)

Détermination de l’ECL constaté en 2019 : (0.25 point)

Date EAD PD LGD 1/(1+TIE)k ECL


31/12/2019 991 400 0.1% 50% 92,371% 458

Détermination de l’ECL à la date du 31/12/2020 :(0.5 point)

Date EAD PD LGD 1/(1+TIE)k ECL

31/12/2020 823 280 3% 80% 92,371% 18 251

31/12/2021 641 275 3% 80% 85,324% 13 132

31/12/2022 444 238 4% 80% 78,815% 11 204

31/12/2023 230 928 4% 80% 72,802% 5 380

Total 47 967

Montant de la provision = ECL 2020 - ECL2019 = 47 967 - 458 = 47 509 DT(0.25 point)

1- Écritures comptables relatives à l’exercice 2020 : (0.5 point)

31/12/2020
Trésorerie (B) 250 000
Actifs financiers au coût amorti (B) 168 120
Produits financiers (R) 81 880
(0.25 point)
31/12/2020
Correction de valeur pour pertes de crédits attendues (R) 47 509
Provision/Actifs financiers au coût 47 509
amorti (B)
(0.25 point)

Ou bien
31/12/2020
Correction de valeur pour pertes de crédits attendues (R) 47 509
Actifs financiers au coût amorti (B) 47 509

3) Traitement comptable applicable à la décision du reclassement (1 point)

La banque « XYZ » reclasse son portefeuille d’obligations depuis la classe d’évaluation au coût
amorti vers la classe à la juste valeur par le biais du résultat net. A la date de reclassement, le
portefeuille de prêts est évalué à la juste valeur. (0.25 point)

La date de reclassement est fixée au premier jour de la première période de présentation de


l’information financière qui suit un changement de modèle économique entraînant un reclassement
d’actifs financiers de la part de l’entité. (IFRS 9.A) soit le 01/01/2021. (0.25 point)

Tout profit ou perte résultant d’une différence entre l’ancien coût amorti du portefeuille de prêts et
sa juste valeur est comptabilisé en résultat net lors du reclassement. (0.25 point)

01/01/2021
Actifs financiers à la JVRN (B) 840 000
Provision/Actifs financiers au coût amorti (B) 47 509
Actifs financiers au coût amorti (B) 823 280
Profit sur reclassement (R) 64 229
(0.25 point)

Ou bien
01/01/2021
Actifs financiers à la JVRN (B) 840 000
Actifs financiers au coût amorti (B) 775 771
Profit sur reclassement (R) 64 229

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