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LA PRESSE EST TROP TENDRE AVEC LES PÈRES
Même si elle est sur la bonne voie, il y a encore du pain sur la planche pour contribuer à rendre la
presse moins tendre et plus exigeante avec ceux qui n'en font généralement pas assez.
«Le magazine pour les pères qui savent enfin se servir d’une éponge.» C’est la phrase d’accroche
de la revue papier Daron Magazine qui résume bien le concept : s’adresser à des «nouveaux
pères» autoproclamés ou encensés çà et là, en leur offrant points de vue et dossiers sur les
nouvelles façons d’envisager la paternité. Contrairement à certaines publications paraissant pour
la première fois au début de l’été et semblant avoir été bâclées en deux heures afin d’être
vendues à des plagistes peu exigeants, Daron Magazine a été pensé de A à Z avec une véritable
volonté de sérieux et d’ouverture. Mixité de la rédaction, mise en lumière des pères bi ou homos,
désir d’éviter les réflexions rétrogrades.
La limite du magazine est à l’image du slogan cité plus haut: il peut sembler s’adresser avant tout à
des pères convaincus d’avoir fait suffisamment d’efforts pour prendre en charge la vie de leur
famille au moins autant que les mères. La ligne éditoriale de Daron consiste alors à considérer
comme acquis le fait que les «nouveaux pères» sont en place, et que l’équité entre les pères et les
mères est obtenue ou en voie de l’être. Voilà ce qui, entre les lignes, est dit aux lecteurs: «Puisque
vous avez ouvert la revue, c’est que vous êtes un père moderne. Vous n’êtes pas parfait mais c’est
déjà pas mal. Lisez nos dossiers pour découvrir qu’il y a d’autres pères aussi géniaux que vous.»
Lecture de confort
À l’heure où la notion de charge mentale est revenue sur le devant de la scène, agrémentée de
statistiques édifiantes, Daron Magazine est une lecture plaisante qui joue sans doute trop la carte
du confort. Ses contenus de qualité ne doivent pas faire oublier son absence globale de
militantisme et son refus de dire réellement aux géniteurs «Bougez-vous, on est encore loin de
l’équilibre.» Pas sûr que beaucoup de pères ou de futurs pères aient envie d’acheter une revue
pour s’y faire engueuler, et c’est évidemment tout le problème: mais, en l’état, Daron s’impose
comme un observateur passif dont le contenu ne semble pas en mesure de pouvoir faire bouger
les choses. En tout cas pour l'instant.
Héros, champions, mentors et chefs
On peut donc espérer que le magazine, s’il parvient à durer, aille gratter un peu plus là où ça fait
mal, pousse les hommes à partager concrètement les tâches et responsabilités au lieu de juste
participer, leur fasse comprendre qu’ils ne sont pas là juste pour se donner le beau rôle. Tout ce
que ne fera jamais le Figaro Magazine, qui faisait sa une du 2 juin sur le Prince William et son fils
George avec ce charmant titre: «Les pères, ces héros –Éducation, autorité, comment ils retrouvent
leur place». À l’intérieur, 22 pages d’hagiographie collective, saupoudrée de quelques phrases un
peu plus nuancées pour faire moderne, mais aussi de quelques perles assez indigestes.
Le chemin est encore fichtrement long: car si Daron Magazine laisse entendre que le combat est
gagné, le Fig Mag affirme lui sans complexes qu’il n’y a pas de combat à mener. Ou, pire, qu’il faut
se battre pour que les pères retrouvent leur place (c’est-à-dire celle du chef de famille, qui fait
sauter les enfants sur ses genoux avant d’aller fumer sa clope).
Les pères, ces fragiles
Du côté des médias féminins généralistes, la tendance est à la tape dans le dos compatissante.
«Est- ce parce que la figure du pater familias est tombée de son piédestal et s’est brisée dans cette
chute que certains pères tentent de s’élever à nouveau en montant en haut des grues? Toujours
est-il que beaucoup d’entre eux semblent perdus, ne sachant plus comment exercer leur paternité,
comprenant pas ce que la société et leurs compagnes attendent d’eux», écrit Femme Actuelle.
Toujours est-il que les pères de ce siècle à qui on demande de se montrer réellement concernés
par l’éducation et la survie de leurs enfants ne savent pas forcément comment s'y prendre, le
retard accumulé étant souvent immense. Mais ce n’est pas en les plaignant que l’on parviendra à
répartir la charge mentale et le poids des responsabilités de façon plus harmonieuse. Ni même en
leur expliquant qu’ils ont le droit de gérer leurs enfants à leur manière et qu’ils ont besoin de
liberté et d’indulgence. Dans un autre article publié par Femme Actuelle, c’est pourtant ce que l’on
conseille aux futurs pères: «Si vous préférez donner le bain tranquillement à 22h au lieu de 19h en
rentrant du boulot, faites-le!». C’est sûr, aucun enfant ne mourra d’avoir été baigné quelques fois à
22 heures au lieu de 19 heures. En revanche, les plus fragiles auront peut-être plus de mal à faire
preuve de régularité en matière de sommeil ou de prise de repas. Et si le principe est «Ne
m’infantilisez pas, laissez-moi édicter mes propres règles», il y a fort à parier que la mère finira par
reprendre peu à peu le contrôle des opérations afin d’apporter plus de stabilité et de qualité.
Distribution de médailles
Une simple visite sur le site du magazine Parents permet de constater ce qui cloche. Les titres des
articles sont les suivants: «À quoi pense-t-il quand il assiste à la première écho?», «À quoi pense-t-
il quand il donne le biberon?», «À quoi pense-t-il quand je suis trop fusionnelle avec le bébé?»... Le
contenu des papiers est à l'avenant: on aide les mères à comprendre un peu mieux les pères, mais
la réciproque est introuvable sur le site alors qu'elle est pourtant beaucoup plus importante. Parler
aux pères de la difficulté qu'il y a à voir son corps changer lors de la grossesse, de l'accouchement
et de ses conséquences, du poids que fait peser la société sur les épaules des mères: c'est dans ce
sens qu'il y a le plus de travail.
Texte adapté de : www.slate.fr

0. La presse a encore beaucoup à faire malgré les progrès effectués jusqu’à


présent.
V 🗸
1. Daron magazine, média de la presse spécialisée, veille sur la qualité de ses
contenus
2. Le magazine ne s’adresse qu’à des hommes irréprochables.

3. Daron magazine est marqué par une ligne éditoriale critique à l’égard des
hommes.
4. On aurait souhaité que le magazine se montre plus mordant.

5. Daron Magazine et Fig Mag présentent des tendances éditoriales assez


opposées.
6. La presse féminine a un penchant à se montrer inflexible envers la figure du
père.
7. L’engagement paternel dans le partage des responsabilités parentales freine
l’exercice égalitaire des rôles.
8. L’attitude de la presse ne favorise en rien l’allègement de la charge mentale
des femmes.

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