Fourier MP 2023

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2022

CPGE
Mathématiques 1
First-Prepa 2ième M.P
Autour de la transformée de Fourier

Dans la suite, on désigne par f une fonction à valeurs complexes continue et intégrable sur R et on étudie
la fonction F = T f = fb (dite transformée de Fourier de f ) définie par :
Z +∞
F ( x) = f (t)ei2π .x.t dt
−∞

Q 1. Premières propriétés de la transformée de Fourier F de f :


(a) Montrer que F est définie sur R.
(b) Montrer que F est bornée sur R.
(c) Montrer que F est continue sur R (en précisant le théorème utilisé).
Q 2. On convient alors de noter :
• L1 (R) l’espace vectoriel des fonctions a valeurs complexes continues intégrables R muni de la
Z +∞
norme k f k1 = | f (t)|dt.
−∞
• Cb (R) l’espace vectoriel des fonctions à valeurs complexes continues et bornées sur R muni de
la norme k k∞ .
Montrer que la transformation de Fourier T est une application linéaire de L1 (R) dans Cb (R), puis
montrer que T est 1-lipschitzienne.
Q 3. Dérivée de la transformée de Fourier et transformée de Fourier de la dérivée :
(a) On suppose dans cette sous-question que la fonction t 7−→ t f (t) est intégrable sur R. Montrer
que F est de classe C 1 sur R et préciser sa dérivée (on citera le théorème utilise). Comment
généraliser ce résultat aux dérivées successives de F ?
(b) On suppose dans cette sous-question que f est de classe C 1 et que f 0 est intégrable sur R. Mon-
trer que la fonction f tend vers 0 en +∞ et −∞ et déterminer la transformée de Fourier de f 0 .
Comment généraliser ce résultat aux dérivées successives de f ?
2
Q 4. Transformée de Fourier de la fonction f : t 7−→ e−π t :
(a) En utilisant les résultats de la question précédente et la relation f 0 (t) = −2π t f (t), déterminer
une équation différentielle linéaire du premier ordre vérifiée par F.
Z
2 √
(b) Calculer F (0) , puis en déduire l’expression de F ( x). On rappelle que e−t dt = π.
R

Fin des énonces


Mr. FARESS Moussa 1/3 M.P. 22-23
Un corrigé
Q 1.
(a) Pour tout x réel on pose f x (t) = e−2iπ xt f (t) . La fonction f x est alors continue sur R et | f x | = | f |
fonction intégrable sur R par hypothèse. f x est donc une fonction continue majorée par une
fonction intégrable sur R, donc intégrable sur R .

F est définie sur R


Z Z Z

(b) On a pour tout réel x :| F ( x)| = f x (t)dt 6 | fx| = | f | quantité qui est bien définie ( f est
R R R
intégrable sur R ) et indépendante de x .

F est bornée sur R

(c) Soit φ( x, t) = e−2iπ xt f (t) . φ est une fonction continue sur ZR × R dominée par la fonction | f |
continue , intégrable sur R et indépendante de x . Donc F = φ( x, t)dt et continue sur R .
R

F est continue sur R

Q 2. Avec les notation de cette question la majoration du Q 1 (b) devient k T f k∞ 6 k f k1


T ( f ) est bien définie pour toute fonction continue intégrable sur R et on a bien T ( f ) ∈ Cb (R) d’après
Q 1 (b) et Q 1 (c).
T est linéaire par linéarité du produit par e−2iπ xt et linéarité de l’intégrale.
Enfin
k Tg1 − Tg2 k∞ = k T ( g1 − g2 )k∞ 6 k g1 − g2 k1

T est linéaire 1−lipschitzienne de L1 (R) dans Cb (R)

Q 3.
(a) En reprenant les notations de la question Q 1 (c) on a déjà que φ( x, t) = e−2iπ xt f (t) est une
fonction continue sur R2 dominée par la fonction f continue , intégrable sur R et indépendante
∂φ
de x . De plus x 7−→ φ( x, t) est bien C 1 sur R et ( x, t) = (−2iπ )e−2iπ xt (t f (t)) qui’est c.p.m par
∂x
rapport à t, continue par rapport à x et dominée par 2π |t f (t)| fonction continue , indépendante Z
de x et intégrable sur R par hypothèse. F est donc C 1 sur R et on peut dériver sous le signe .

si t f (t) est intégrable sur R , F ∈ C 1 (R, C) et F 0 = −2iπ T (t 7→ t f (t))

k
De façon plus générale si la fonction t 7−→  t f (t) est intégrable sur R  , alors pour tout p < k la
 
fonction t 7−→ t p f (t) est intégrable sur R car t p f (t) = o tk f (t) .
t→+∞
∂ pφ
Donc la dérivée ( x, t) = (−2iπ ) p e−2iπ xt (t p f (t)) est dominée par |t p f (t)| continue,intégrable
∂x p
sur R indépendante de x . donc

F ∈ C k (R, C) et ( T ( f ))(k) = (−2iπ )k T (t 7→ tk f (t))


Z t
(b) Si f 0 est intégrable sur R f (t) = f (0) + f 0 admet une limite finie en +∞ et en −∞ . Si cette
0
limite est non nulle alors f est équivalente à sa limite et n’est donc pas intégrable sur R .
 
0
f et f intégrables sur R =⇒ lim ( f ) = 0
±∞

M.P. 22-23 2/3 Transformée de Fourier


Z
On a alors T ( f 0 ) = e−2iπ xt f 0 (t)dt que l’on va intégrer par partie en posant u(t) = f (t) et
R
v(t) = e−2iπ xt .
Les fonctions u et v sont bien C 1 sur R, t 7−→ u0 (t)v(t) = e−2iπ xt f 0 (t) est intégrable sur R ,
t 7−→ u(t)v0 (t) = (−2iπ x) e−2iπ xt f (t) est intégrable sur R car proportionnel à la transformée de
Fourier de la fonction intégrable f . Enfin |uv| = | f | a une limite nulle quand t tend vers ±∞ .
En intégrant sur un segment et en passant à la limite on a :

T ( f 0 ) = 2iπ xT ( f )

Par récurrence on a alors :


   
∀ p 6 k, f (k) intégrable sur R =⇒ T ( f (k) ) = (2iπ x)k T ( f )

2 2
Q 4. La fonction f (t) = e−π t est continue sur R , f ,t f (t) et f 0 = −2πte−πt sont négligeables en ±∞
devant e−|t| intégrable sur R . On peut donc appliquer les résultats du Q 2 (a) et du Q 2 (b).
(a) On a la relation f 0 (t) = −2πt f (t) donc par linéarité de la transformée de Fourier :

T ( f 0 ) = −2π T (t 7→ t f (t)).

Mais d’après la question précédente T ( f 0 ) = 2iπ xT ( f ) .


Donc ixT ( f ) = T (t 7→ t f (t)) .
On a aussi montrer que ( T ( f ))0 = −2iπ T (t− > t f (t)) donc :

−2π xT ( f ) = ( T ( f ))0
(b) Comme le coefficient de ( T ( f ))0 est toujours non nul on peut intégrer l’équation sur R .
2
∃K ∈ R, ∀ x ∈ R , T ( f )( x) = Ke−π x
Z
−πt2
Z √
−( π t)2 dt 1
Z
2 √
Or F (0) = e dt = e =√ e−v dv par changement de variable affine v = πt
R R π RZ
2
. Par parité de la fonction on a donc : F (0) = 2 e−v dv = 1 .
R+
2
F ( x ) = e−π x

Mr. FARESS Moussa 3/3 M.P. 22-23

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