Vous êtes sur la page 1sur 13

2022

CPGE MPSI 4. Meknès


Mathématiques 1
Notes de cours n◦ 8
Continuité d’une fonction numérique

Plan de cours
I Continuité d’une fonction numérique . . . . . . . . . . . 1
II Propriétés des fonctions continues . . . . . . . . . . . . . 4
III Propriétés globales des fonctions continues . . . . . . . . 6
IV Homéomorphismes d’intervalles . . . . . . . . . . . . . . 11

I Continuité d’une fonction numérique

Définition 1. Continuité en un point et sur un ensemble


Soit f : I −→ K une application , avec I un intervalle de R et K = R ou C.
◦ f est continue en x0 ∈ I ⇐⇒ lim f ( x) = f ( x0 ).
x→ x0
◦ f est continue sur I ⇐⇒ f est continue en tout point de I.

Remarques :
1. On note par C( I, K) l’ensemble des fonctions continues sur I à valeurs dans K.
2. On a les mêmes définitions si f est définie sur une partie A de R.
Exemples :
1. Les fonctions polynômiales, les fractions rationnelles , sin ,cosh ,tan . . . sont conti-
nues sur leur ensemble de définition.
1
2. x 7−→ eix , x 7−→ sont continues sur R.
1 + ix
3. Soit z ∈ C. L’application x 7−→ x z = e z ln(x) est continue sur R∗+ .

Exercice .1.
Étudier , en utilisant la définition, la continuité de la fonction f en x0 dans les cas suivants :
√ 1
f ( x) = x2 x0 = 1 f ( x) = x x0 = 2 f ( x) = x0 = 3 f ( x) = E( x) x0 = 1
√ √ x
f ( x) = E( x) x0 = 3 f ( x) = x − E( x) x0 = 3 f ( x) = sin( x) x0 = π f ( x) = ln( x) x0 = 1

Réponses :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
MPSI Chap. 8 - Continuité d’une fonction 2

Exercice .2.
On considère la fonction f réelle définie par :
f est paire 2π-périodique et telle que : ∀ x ∈ [0, π ] : f ( x) = x2
 
39π
1. Calculer f (π ), f (3π ), f (−4π ), f .
7
2. Tracer la courbe représentative de f sur [−3π , 6π ].

3. Étudier la continuité de f en π, −3π, et 5π.
4

Réponses :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Définition 2. Continuité à droite et à gauche


0
Soit f : I ⊆ R −→ K et x0 ∈ I. On dit que f est continue à droite ( resp. à gauche ) en x0 si :

lim
x→ x
f ( x) = f ( x0 ) (resp. lim
x→ x
f ( x) = f ( x0 ).
0 0
x> x0 x< x0

Proposition 1.
0
Une fonction f : I ⊆ R −→ K est continue en x0 ∈ I si et seulement si f est continue à droite et à
gauche en x0 .

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Définition 3. Prolongement par continuité en un point

Soit f : I ⊆ R −→ K et x0 ∈ I ∩ R tel que x0 ∈


/ I.
• Si lim f ( x) existe et est finie (égale à `), on dit que f est prolongeable par continuité en x0 .
x→ x0

• L’application fe : I ∪ { x0 } −→ K  est appelée le prolongement par


f ( x) si x 6= x0
x 7−→ fe( x) =
` si x = x0
continuité de f en x0 .

Remarque : On dit que f est prolongeable par continuité sur J (avec I ⊆ J) si f est prolongeable par
continuité en tout point de J \ I.

Année 2022/2023 C.P.G.E. Meknès


3 Chap. 8 - Continuité d’une fonction MPSI

Exercice .3.
f est-elle prolongeable par continuité en 1 ? Préciser ce prolongement :
sin( x2 − x) x2 + 3x − 4
a) f ( x) = b) f ( x) = .
x−1 x3 − 1

Réponses :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mr. FARESS Moussa Année 2022/2023


MPSI Chap. 8 - Continuité d’une fonction 4

II Propriétés des fonctions continues

Proposition 2. Caractérisation séquentielle de la continuité


Soit I intervalle de R et f : I −→ K une application . On a équivalence entre :
(i) La fonction f est continue en x0 ∈ I.
(ii) Pour toute suite (un )n d’éléments de I, on a : lim un = x0 =⇒ lim f (un ) = f ( x0 ).
n→+∞ n→+∞

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Exercice .4.
Déterminer la fonction f dans les cas suivants :
1. f est continue en 0 et ∀ x ∈ R : f (5x) = f (8x).
2. f est continue sur R et ∀ x, y ∈ R : f ( x + y) = f ( x) + f ( y).
3. f est continue en 0 et 1 et ∀ x ∈ R : f ( x2 ) = f ( x).

Réponses :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Proposition 3. Opérations algébriques


Soit f , g : I −→ K et x0 ∈ I. Si f et g sont continues en x0 (resp. sur I) alors les fonctions ( f + g) ;
f
(λ. f ) où (λ ∈ K) ; ( f .g) ;| f | ; . . . (lorsque cela a un sens) sont continues en x0 (resp. sur I).
g

Proposition 4. Caractérisation dans le cas complexe


Soit f : I −→ C et x0 ∈ I. f est continue en x0 (resp. sur I) si et seulement si Re( f ) et Im( f ) sont
continues en x0 (resp. sur I).

Exemples :
1
1. x 7−→ eix , x 7−→ sont continues sur R.
1 + ix
2. Soit z ∈ C. La fonction x 7−→ x z = e z ln(x) est continue sur R∗+ .

Proposition 5. Composition des fonctions continues


Soit f : I −→ R et g : J −→ K deux applications telles que f ( I ) ⊆ J et x0 ∈ I.
→ Si f est continue en x0 et g est continue en f ( x0 ) alors go f est continue en x0 .
→ Si f est continue sur I et g est continue sur f ( I ) ( ou sur J) alors go f est continue sur I.
→ En particulier : Si u : I −→ K est continue en x0 (resp. sur I) alors x 7−→ eu(x) est continue en x0
(resp. sur I).

Année 2022/2023 C.P.G.E. Meknès


5 Chap. 8 - Continuité d’une fonction MPSI

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Mr. FARESS Moussa Année 2022/2023


MPSI Chap. 8 - Continuité d’une fonction 6

III Propriétés globales des fonctions continues

Théorème 1. Théorème des valeurs intermédiaires

Soit f : [ a, b] −→ R une fonction continue sur [ a, b] telle que f ( a). f (b) < 0 . Alors il existe c ∈] a, b[
tel que : f (c) = 0.

 Démonstration :
On suppose , par exemple, que f ( a) < 0 et f (b) > 0. On pose : E = { x ∈ [ a, b]/ f ( x) 6 0}.
• On a a ∈ E donc E 6= ∅ et E est majorée par b (E ⊆ [ a, b]).
• Soit alors c = sup( E), c ∈] a, b[. on a : lim
x→c
f ( x) = f (c) d’où , pour tout ε > 0 il existe α > 0 tel
x<c
que si c − α < x < c alors f (c) − ε < f ( x) < f (c) + ε Il existe x0 ∈ E tel que : c − α < x0 6 c (
caractérisation de la borne supérieure) donc f (c) − ε < f ( x0 ) 6 0 ainsi f (c) 6 0.
Ou bien : c = sup( E) donc il existe une suite ( xn )n d’éléments de E qui converge vers c or f est
continue en c donc lim f ( xn ) = f (c) et comme f ( xn ) 6 0 alors f (c) 6 0.
n
• c < b d’où f ( x) > 0 pour tout c < x < b Quand x tend vers c on obtient f (c) > 0
• c/c : f (c) = 0


Remarques :
1. Utiliser la dichotomie et le théorème des segments emboîtés pour un autre preuve..
2. Si de plus f est strictement monotone alors c est unique.
3. Les conditions de T.V.I sont suffisantes pour que l’équation f ( x) = 0 possède au
moins une solution dans [ a, b].

Proposition 6.

Soit I un intervalle, f : I → R continue et ( a, b) ∈ I 2 tel que a < b. Pour tout y ∈ R compris entre
f ( a) et f (b) il existe x ∈ I tel que f ( x) = y.

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Exercice .5.
Soit f : [0, 1] → [0, 1] continue.
1. Montrer que f admet un point fixe.
2. Soit n ∈ N∗ . Montrer que l’équation f ( x) = xn admet au moins une solution dans [0, 1].
3 f (0) + 4 f (1)
3. Montrer qu’il existe c de [0, 1] tel que f (c) = .
7
 
1
4. On suppose que f (1) = f (0). Montrer qu’il existe c ∈ [0, 1] tel que f c+ = f ( c ).
2

Année 2022/2023 C.P.G.E. Meknès


7 Chap. 8 - Continuité d’une fonction MPSI

Réponses :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Exercice .6.

1. Soit f : R → R continue telle que lim f = −1 et lim f = 1. Montrer que f s’annule au moins en
−∞ +∞
un point de R.
2. Soit f :] − 1, 1[→ R continue telle que lim f = −∞ et lim f = +∞. Montrer que f s’annule au
−1 1
moins en un point de ] − 1, 1[.
3. Soit f :] − 1, 1[→ R continue telle que lim f = +∞ et lim f = −∞. Montrer que f s’annule au
−1 1
moins en un point de ] − 1, 1[.
f ( x)
4. Soit f : [0, +∞[ → R continue, positive et telle que lim = ` < 1.
x→+∞ x
Montrer qu’il existe α ∈ [0, +∞[ tel que f (α ) = α .
5. Soient f : [ a, b] → R continue et p, q ∈ R+ .
Montrer qu’il existe c ∈ [ a, b] tel que p. f ( a) + q. f (b) = ( p + q). f (c).

Réponses :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Théorème 2. Image continue d’un intervalle


Soit I un intervalle. Si f : I → R est continue sur I alors f ( I ) est un intervalle.

 Preuve :
Soit ( y, y0 ) ∈ f ( I )2 tel que y < y0 et z ∈ R tel que y < z < y0 . Montrons que z ∈ f ( I ).
◦ y ∈ f ( I ) donc ∃ x ∈ I tel que y = f ( y).
◦ y0 ∈ f ( I ) donc ∃ x0 ∈ I tel que y0 = f ( x0 ).
z est compris entre f ( x) et f ( x0 ), d’après le théorème des valeurs intermédiaires ∃c ∈ I tel que z =
f (c) ∈ f ( I ). Donc f ( I ) est un intervalle. 

Proposition 7.

→ Si f : I −→ R∗ continue sur l’intervalle I alors f garde un signe constant sur I.


→ Si f : I −→ R continue sur l’intervalle I telle que f ( I ) est dénombrable, alors f est une fonction
constante sur I.

Mr. FARESS Moussa Année 2022/2023


MPSI Chap. 8 - Continuité d’une fonction 8

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Théorème 3. Image continue d’un segment

Soit ( a, b) ∈ R2 tels que a < b. Si f : [ a, b] → R est continue sur le segment [ a, b] alors f est bornée
sur le segment [ a, b].

 Démonstration :
On considère la partie : E = {c ∈] a, b]/ f est bornée sur [ a, c]}
• E 6= ∅ : lim
x→ a
f ( x) = f ( a) donc f est bornée sur un voisinage de a. Il existe a0 ∈] a, b] tel que f soit
x> a
bornée sur [ a, a0 ], d’où a0 ∈ E.
• E est majorée par b : car E ⊆ [ a, b]
• Axiome de la borne supérieure entraîne l’existence de c1 = sup( E). On a : c1 6 b.
• On suppose que c1 < b. Comme f est continue en c1 alors :
Pour tout ε > 0 il existe α > 0 tel que c1 − α < x < c1 + α entraîne f (c1 ) − ε < f ( x) < f (c1 ) + ε
Donc f est bornée sur [ x1 = c1 − α, x2 = c1 + α ] et pour ce α , il existe x0 ∈ E tel que
c1 − α < x0 6 c1
On a : f est bornée sur [ a, x0 ] et sur [ x1 , x2 ] donc f est bornée sur [ a, x2 ] et donc x2 ∈ E d’où
x2 6 c1 absurde. Ainsi c1 = b.
• Montrons que b ∈ E et b = sup( E). On a lim f ( x) = f (b) entraîne que f est bornée sur un
x→b
x<b
voisinage [b − α 0 , b] de b et pour ce α 0 il existe x00 ∈ E tel que : b − α 0 < x00 6 b
f est bornée sur [ a, x00 ] et sur [b − α 0 , b] donc elle est bornée sur [ a, b]. Ainsi f est bornée sur [ a, b]
et b = max( E).
ou bien utiliser la definition séquentielle de la borne sup/inf puis bolzano-Weierstrass ou bien par
l’absurde 

Théorème 4. Principe du maximum

Soit ( a, b) ∈ R2 tel que a < b. Si f : [ a, b] → R est continue sur le segment [ a, b], alors il existe m et
M de R2 tels que f ([ a, b]) = [m, M]. Cela signifie que
∃β ∈ [ a, b] tel que f (β) = M = sup f ( x) = max f ( x),
x∈[ a,b] x∈[ a,b]
ainsi que
∃α ∈ [ a, b] tel que f (α ) = m = inf f ( x) = min f ( x).
x∈[ a,b] x∈[ a,b]

 Démonstration :
La fonction f est bornée sur [ a, b].
• On pose S = sup( f ). Montrons qu’il existe β ∈ [ a, b] tel que S = f (β).
[ a,b]
Sinon, ∀ x ∈ [ a, b] : f ( x) 6= S et donc ∀ x ∈ [ a, b] : f ( x) < S.
1
On pose g( x) = . g est continue sur le segment [ a, b] donc bornée. Il existe M tel que :
S − f ( x)
1
∀ x ∈ [ a, b] : 0 < g( x) 6 M, d’où ∀ x ∈ [ a, b] : 6 S − f ( x)
M

Année 2022/2023 C.P.G.E. Meknès


9 Chap. 8 - Continuité d’une fonction MPSI

Or S = sup( f ) donc : ∀ε > 0, ∃ xε ∈ [ a, b] : S − ε < f ( xε ) 6 S


[ a,b]
1
donc S − f ( xε ) < ε ceci donne : ∀ε > 0 : < ε absurde.
M
• On pose I = inf ( f ) et h( x) = − f ( x) ;
[ a,b]
On a : sup(h) = h(α ) d’après 1◦ ) donc I = inf ( f ) = f (α )
[ a,b] [ a,b]

Remarque : Utiliser la definition séquentielle de la borne sup/inf pour une autre preuve.

Proposition 8.

→ L’image d’un segment par une fonction réelle continue est un segment.
→ Toute fonction continue sur un segment de R à valeurs dans C est bornée.

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Exercice .7.
Soit f ∈ C([0, 1], R) . :
1. On suppose que f > 0. Montrer qu’il existe m > 0 tel que f ( x) > m, ∀ x ∈ [0, 1].
2. Pour α1 , . . . , αn de R+ et x1 , . . . , xn de [0, 1], Montrer qu’il existe c de [0, 1] tel que : f (c) =
n
∑ αi f ( xi )
i =1
n .
∑ αi
i =1
 
1
3. Montrer qu’il existe c de [0, 1] tel que : f (c) = f c+ .
n

Réponses :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Exercice .8.
Soit f ∈ C([0, +∞, R) telle que lim f = ` ∈ R. Montrer que f est bornée . Atteint -elle ses bornes ?
+∞

Réponses :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mr. FARESS Moussa Année 2022/2023


MPSI Chap. 8 - Continuité d’une fonction 10

Proposition 9. Détermination de l’image d’un intervalle

Soit f : I → R une fonction continue et strictement monotone sur l’intervalle I (a, b ∈ R). Alors :

I [ a, b] ] a, b] 
[ a, b[  
] a, b[ 
i i
f est croissante f (I) [ f ( a), f (b)] lim f ( x), f (b) f ( a), lim f ( x) lim f ( x), lim f ( x)
x→ a
h h  x→b
  x→ a x→b

f est décroissante f (I) [ f (b), f ( a)] f (b), lim f ( x) lim f ( x), f ( a) lim f ( x), lim f ( x)
x→ a x→b x→b x→ a

Année 2022/2023 C.P.G.E. Meknès


11 Chap. 8 - Continuité d’une fonction MPSI

IV Homéomorphismes d’intervalles

Définition 4. Notion d’homéomorphismes


Soit I et J des intervalles de R et f : I → J une application. On dit que f est un homéomorphisme
si :
(i) f : I → J est une bijection de I sur J , continue sur I.
(ii) f −1 : J → I continue sur J.

Proposition 10. Monotonie et injectivité


Si f : I → R est une application strictement monotone sur I alors f est injective.

 Preuve :
Par exemple, supposons f strictement croissante. Soit ( x, x0 ) ∈ I 2 tel que x 6= x0 .
0
f ( x) < f ( x0 )
 
x<x
x 6= x0 =⇒ 0 =⇒ =⇒ f ( x) 6= f ( x0 )
x>x f ( x) > f ( x0 )
Donc f est injective. 

Théorème 5. Monotonie et continuité


Soit I un intervalle et f : I → R monotone. f continue sur I ⇐⇒ f ( I ) est un intervalle.

 Démonstration :
Supposons par exemple f croissante.
• Soit a un élément de I qui n’est pas sa borne supérieure. La fonction f étant croissante, elle ad-
met en a une limite à droite ` > f ( a). Supposons ` > f ( a). On a pour tout x élément de I :
( x > a =⇒ f ( x) > `) et ( x 6 a =⇒ f ( x) 6 f ( a)).
La fonction f ne prend donc aucune valeur strictement comprise entre f ( a) et `. Or, puisque a
n’est pas le plus grand élément de I, on peut trouver b ∈ I strictement plus grand que a, ce qui
donne f ( a) 6 ` 6 f (b).
Comme J = f ( I ) est un intervalle, on a [ f ( a), f (b)] ⊆ J et en particulier toutes les valeurs de
] f ( a), `[ sont atteintes.
C’est contradictoire, donc ` = f ( a). Par suite, f est continue à droite en a (c’est-à-dire continue
en a si a est le plus petit élément de I).
• De même, on démontre que f est continue à gauche en tout point de I qui n’est pas sa borne
inférieure. Donc f est continue sur I.


 Autre preuve :
f continue sur I =⇒ f ( I ) est un intervalle.Voir image continue d’un intervalle
On suppose que f ( I ) est un intervalle et montrons que f est continue sur I.
f est continue sur I ⇐⇒ ∀t 6= inf I, f continue en t−
et ∀t 6= sup I, f est continue en t+ .
Supposons f non continue. Par exemple, ∃t0 ∈ I, t0 6= sup I tel que f non continue en t+
0 . t0 6=

Mr. FARESS Moussa Année 2022/2023


MPSI Chap. 8 - Continuité d’une fonction 12

sup I donc ∃t1 ∈ I, t0 < t1 . f |]t0 ;t1 [ est croissante, minorée par f (t0 ). D’après le théorème des limites
monotones, f |]t0 ;t1 [ possède une limite l en t+ 0.
l + f (t0 )
Clairement f (t0 ) 6= l car f n’est pas continue en t+ 0 . l = inf f donc l > f (0 ). Posons λ = ∈
]t0 ;t1 ] 2
R. l > f (t0 ) donc λ > f (t0 ). Or l 6 f (t1 ) donc λ < l 6 f (t1 ).
f ( I ) est un intervalle donc λ ∈ f ( I ), donc ∃ x ∈ I, f ( x) = λ.
• Si x 6 t0 alors f ( x) 6 t0 < l faux.
• Si t1 > x > t0 alors f ( x) > l > λ faux.
• Si x > t1 alors f ( x) > f (t1 ) > λ faux.
D’où la contradiction et f continue. 

Théorème 6. Théorème de la bijection monotone


Soit I un intervalle. Si f : I → R continue, strictement monotone, alors f : I → J = f ( I ) est bijective.
De plus f −1 : J → I est continue, strictement monotone, de même monotonie que f .

 Démonstration :

• f est strictement monotone donc injective.


• f : I → J = f ( I ) est surjective par construction. Donc il existe f −1 : J → I ⊂ R bijective.
• Soit ( y, y0 ) ∈ J 2 tel que y < y0 . Supposons f strictement croissante. ∃!x ∈ I tel que y = f ( x) ⇔
x = f −1 ( y) et ∃!x0 ∈ I tel que y0 = f ( x0 ) ⇔ x = f −1 ( y0 ). Supposons x > x0 , f est croissante,
donc : y = f ( x) > f ( x0 ) = y0 > y faux Donc x < x0 , ie f −1 ( y) < f −1 ( y0 ).
• f −1 est monotone, J = f ( I ) est un intervalle, car f est continue. f −1 ( J ) = f −1 ( f ( I )) = I est un
intervalle. D’après le lemme précédent, f est continue.


Lemme : Si f : I → J continue, injective, alors f est strictement monotone.

 Preuve :

• Méthode 1 : Supposons f non strictement monotone.


Par exemple il existe ( a, b, c) ∈ I 3 , a < b < c, et f ( a) < f (c) et f (c) < f (b). f est continue sur
[ a; b] et f (c) est compris entre f ( a) et f (b). Donc d’après le théorème des valeurs intermédiaires,
il existe x ∈ [ a; b] tel que f ( x) = f (c). Or x 6= c ce qui contredit l’injectivité de f . Donc f est
strictement monotone.
• Méthode 2 : Pour cela on raisonne par l’absurde et on suppose :
∃( x1 , y1 ) ∈ I 2 , x1 < y1 et f ( x1 ) > f ( y1 ) et ∃( x2 , y2 ) ∈ I 2 , x2 < y2 et f ( x2 ) 6 f ( y2 ).
Montrer que la fonction ϕ : [0, 1] → R définie par : ϕ(t) = f ((1 − t) x1 + tx2 ) − f ((1 − t) y1 + ty2 )
s’annule. Conclure.


Théorème 7.
Soit I et J deux intervalles de R. Si f : I → J est bijective et continue, alors f est un homéomorphisme,
donc f −1 : J → I continue.

Année 2022/2023 C.P.G.E. Meknès


 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

Théorème 8. Caractérisation des homéomorhismes d’intervalles


Soient I et J deux intervalles de R et f : I → J une application . On équivalence entre :
(i) f est un homéomorphisme de I sur J.
(ii) f est strictement monotone et surjective.
(iii) f est continue et bijective.

 Preuve :
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 

F ii n
n

Vous aimerez peut-être aussi