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OLYMPIADES MATHÉMATIQUES
LYCÉE, PREMIÈRE

EXERCICES NATIONAUX
2020

SUJET + CORRIGÉ
•  Métropole - Europe - Afrique - Orient - Inde
•  Amériques - Antilles-Guyane
•  Asie - Pacifique - Nouvelle Calédonie - Polynésie

freemaths.fr Olympiades Mathématiques  •  2020


20 LYMPIADES e

DE MATHÉMATI UES
Mercredi 11 mars 20201, 2 énoncés (national et académique) en 4 heures, élèves de première
générale et technologique2 et de début de terminale3, inscription auprès de votre professeur
de mathématiques avant les vacances d’hiver selon académie.

Sujet et Corrigé vous sont présentés par freemaths.fr .  .  .


Olympiades nationales de mathématiques 2020
Métropole-Europe-Afrique-Orient-Inde
L’épreuve se déroule en deux parties indépendantes de deux heures chacune. Les énoncés des deux parties sont
donc séparés et distribués séparément à des moments différents.
La première partie est constituée des exercices nationaux. À son issue, les copies sont ramassées et une pause de
cinq à quinze minutes est prévue, avant la seconde partie, constituée des exercices académiques.
Des consignes de confinement peuvent être données selon la zone géographique de passation de l’épreuve.
Les calculatrices sont autorisées selon la réglementation en vigueur.
Il est conseillé aux candidats qui ne pourraient formuler une réponse complète à une question d’exposer le bilan
des initiatives qu’ils ont pu prendre. Les énoncés doivent être rendus au moment de quitter définitivement la
salle de composition.

Exercices nationaux
La première partie de l’épreuve contient trois exercices.
Les candidats de voie générale ayant suivi l’enseignement de spécialité de mathématiques doivent traiter les
exercices nationaux 1 et 2.
Les autres candidats doivent traiter les exercices nationaux 1 et 3.

Exercice national 1 (à traiter par tous les candidats)


Batailles navales
Un joueur effectue une sorte de « bataille navale » sur un damier carré de 𝑛 × 𝑛 cases, avec 𝑛 ≥ 3. Un
bateau est représenté par un rectangle constitué de trois cases de la taille des cases du damier. Il est placé
horizontalement ou verticalement sur trois cases du damier.
Le bateau est invisible du joueur.
Le joueur effectue plusieurs tirs sur des cases distinctes du damier dans le but de
toucher au moins une des cases occupées par le bateau.
On appelle « jeu optimal » un ensemble de tirs permettant de toucher le bateau à coup sûr, quelle que soit la
position occupée par celui-ci, et comprenant le nombre minimal de tirs pour y parvenir.
On note J(𝑛) le nombre de tirs réalisés dans un jeu optimal. Le but de cet exercice est de déterminer J(𝑛) et de
réaliser un jeu optimal effectif.
Partie A : étude de trois cas particuliers
1. Cas où 𝑛 = 3
a. Combien de positions différentes le bateau est-il susceptible d’occuper sur le damier ?
b. Reproduire le damier sur la copie et indiquer trois cases sur lesquelles tirer pour que le bateau soit touché à
coup sûr. On placera une croix (×) dans chacune de ces cases.
c. Montrer qu’on ne peut pas réaliser un jeu optimal avec deux tirs.
d. En déduire que J(3) = 3. Suite de l’énoncé en page 2
2. Cas où 𝑛 = 4
a. Sur un damier 4 × 4, indiquer cinq positions pour le bateau qui n’ont aucune case en commun deux à deux.
Que peut-on en déduire pour J(4) ?
b. Représenter un jeu optimal à cinq tirs sur un damier 4 × 4. En déduire J(4).

3. Cas où 𝑛 = 5. Montrer que J(5) = 8.

Partie B : cas général


1. Cas où 𝑛 = 3𝑝, avec 𝑝 entier et 𝑝 ≥ 1
a. Indiquer une façon de placer sur le damier un nombre maximal de positions disjointes deux à deux pouvant
être occupées par le bateau. Que peut-on dire de J(3𝑝) ?
b. En utilisant le schéma proposé en A1.b, expliquer comment réaliser un jeu optimal pour 𝑛 = 3𝑝.
c. Montrer que J(3𝑝) = 3𝑝² .
2. Cas où 𝑛 = 3𝑝 + 1 , avec 𝑝 entier et 𝑝 ≥ 1
a. Combien peut-on placer au maximum sur le damier de positions du bateau disjointes deux à deux ?
b. Réaliser un jeu optimal pour 𝑛 = 3𝑝 + 1 en expliquant avec précision la démarche.
c. Que vaut J(3𝑝 + 1) ?

3. Recherche d’une caractérisation commune de J(𝑛), pour tout entier 𝑛 ≥ 3.


On traite le cas 𝑛 = 3𝑝 + 2 par des raisonnements analogues à ceux des cas 𝑛 = 3𝑝 et 𝑛 = 3𝑝 + 1 et on obtient :
J(3𝑝 + 2) = 3𝑝2 + 4𝑝 + 1.
𝑛2
a. Montrer que, pour tout entier 𝑛 ≥ 3, J(𝑛) est le plus grand entier inférieur ou égal à .
b. Existe-t-il un entier 𝑛 tel que J(𝑛)= 2020 ? 3

Exercice national 2 (à traiter par les candidats de voie générale ayant choisi la
spécialité mathématiques)
Ensembles surprenants
On désigne par ℕ∗ l’ensemble des entiers naturels non nuls.
Dans tout l’exercice, les ensembles considérés sont des sous-ensembles finis non vides de ℕ∗ .
Si 𝐴 est un tel ensemble, on désigne par 𝑃(𝐴) le produit des éléments de 𝐴 et par 𝐶(𝐴) la somme des carrés des
éléments de 𝐴. Par exemple, si 𝐴 = {1, 2, 5}, alors 𝑃(𝐴) = 1 × 2 × 5 = 10 et 𝐶(𝐴) = 1² + 2² + 5² = 30.

On dit qu’un ensemble fini 𝐴 est surprenant si 𝑃(𝐴) = 𝐶(𝐴).


1. Deux exemples.
a. L’ensemble {1, 2, 3, 2020} est-il surprenant ?
b. L’ensemble {6, 15, 87} est-il surprenant ?
2. On considère un sous-ensemble fini 𝐴 de ℕ∗ tel que 𝑃(𝐴) ≥ 5.
a. Quels sont les nombres 𝑥 vérifiant l’égalité
𝑥𝑃(𝐴) = 𝑃(𝐴) − 1 + 𝑥 2 ?
b. Montrer que le nombre 𝑃(𝐴) − 1 n'appartient pas à 𝐴.
c. On note 𝐴′ l’ensemble obtenu en ajoutant l’entier 𝑃(𝐴) − 1 à l’ensemble 𝐴. En d’autres termes,
𝐴′ = 𝐴 ∪ {𝑃(𝐴) − 1}.
′) ′
Exprimer 𝑃(𝐴 − 𝐶(𝐴 ) en fonction de 𝑃(𝐴) − 𝐶(𝐴).
d. En déduire que si 𝑃(𝐴) > 𝐶(𝐴), on peut trouver un ensemble surprenant 𝐵 contenant 𝐴.
e. Trouver un ensemble surprenant contenant l’ensemble {3, 4, 9}.
3. On considère à nouveau un sous-ensemble fini 𝐴 de ℕ∗ tel que 𝑃(𝐴) ≥ 5.
a. Prouver que le nombre 𝑃(𝐴) − 2 n’appartient pas à 𝐴.
b. En déduire que si 𝑃(𝐴) < 𝐶(𝐴), on peut trouver un ensemble surprenant 𝐵 contenant 𝐴.
4. En déduire finalement que, pour tout sous ensemble fini non vide 𝐴 de ℕ∗ , on peut trouver un ensemble
surprenant 𝐵 contenant 𝐴.
5. Montrer qu’on peut trouver un ensemble surprenant ayant 67 éléments et contenant 𝐴 = {1, 2, 5}.
Exercice national 3 (à traiter par les candidats n’ayant pas suivi la spécialité de
mathématiques de voie générale)
Mathématiques et cryptographie, une longue histoire !
Le chiffre de César ou le chiffrement par décalage est une méthode de chiffrement très simple utilisée par Jules
César dans ses correspondances secrètes. Le texte chiffré s’obtient en décalant chaque lettre d’un nombre fixe,
appelé clé, dans l’ordre de l’alphabet.
Par exemple avec une clé de 3 vers la droite, A est remplacé par D, B devient E, et ainsi jusqu’à W qui devient Z,
puis X devient A etc.
1 Coder le mot suivant avec la clé 3 : OLYMPIADES
2. Décoder le message suivant, chiffré par la méthode de César avec la clé 9 :
JWWNN MNB VJCQNVJCRZDNB
3. Décoder les trois parties du texte suivant, chiffré par la méthode de César, dont la clé est à deviner :
Texte 1 : signé Alan Turing
Chers amateurs de mathématiques,
Depuis ma naissance en qmppi riyj girx hsydi, la cryptographie me passionne. Le décodage est
simpliste même si Tcxleksvi ri ey wmbmiqi wmigpi ezerx Niwyw Glvmwx l'aurait trouvé brillant.
Eper Xyvmrk

Soit 𝑎 et 𝑏 deux nombres entiers. Le cryptage affine consiste à remplacer chaque lettre de l’alphabet par un
nombre, en commençant par 0 pour la lettre A, 1 pour la lettre B... jusqu’à 25 pour la lettre Z, puis à remplacer le
nombre initial 𝑥 par le nombre 𝑦 qui est le reste de la division euclidienne de 𝑎 𝑥 + 𝑏 par 26. Le couple (𝑎; 𝑏)
forme la clé du cryptage.
4. Avec la clé (𝑎 ; 𝑏) = (22 ; 4), détailler les calculs pour la lettre B. Entrer a
5. Toujours avec la clé (𝑎 ; 𝑏) = (22 ; 4), coder les lettres D et Q. Entrer b
Quel problème pratique engendre l’utilisation de cette clé ? x ← 0
6. On change de clé : on prend (𝑎 ; 𝑏) = (9 ; 4). Tant que x < 26
m ← ax +b
Dans l’algorithme ci-contre, m % 26 désigne le reste de la division euclidienne de y ← m % 26
m par 26. Par exemple, 28 % 26 = 2. Afficher x, y
Cet algorithme permet de remplir le tableau de la question a. x ← x + 1
Fin tant que

a. Recopier sur votre copie le tableau ci-dessous et le compléter pour tout l’alphabet.
Lettre A B C D E F G H I ….
Rang 𝑥 0 1 2 3 4 5 ... … ... ….
𝑚 = 𝑎𝑥 + 𝑏 4
Rang 𝑦 4
En crypté E

b. La clé (9 ; 4) résout elle le problème rencontré à la question 5 ?


7. Décoder la partie du texte suivant, codé avec la clé (𝑎; 𝑏) = (9; 4)
Texte 2
Le mot algorithme tire son origine de Ez-Qpeuebyviy ro or kojt wort scetbo lyrgtk, père de
l’algèbre.

8. Proposer un algorithme de décodage. Toute trace de recherche sera prise en compte.


9. Quel est le principal défaut des deux systèmes de codage vus précédemment ?
Suite de l’énoncé en page 4
On peut reprendre le chiffre de César de la partie 1 en changeant de clé pour chaque lettre. Ce chiffrement, le
chiffrement de Vigenère, introduit la notion de clé, qui peut se présenter sous forme d’un mot ou d’une phrase.
On choisit par exemple le mot clé VIGENERE, ce qui donnera :
– la clé 21 (lettre V) pour la 1re lettre du message à coder,
– la clé 8 (lettre I) pour la 2e lettre,
– la clé 6 (lettre G) pour la 3e lettre, etc...
– la clé 4 (lettre E) pour la 8e lettre puis on recommence avec la clé 21 (lettre V) pour la 9e lettre, etc.
10. Décoder avec cette clé la date de naissance de Blaise Vigenère.

Texte 3
HQRPR GZRL KKRG ZZRBB-ZVBMJ

11. Remplir la frise ci-dessous avec les noms des trois mathématiciens évoqués dans les textes précédents ainsi
que leur année de naissance, parfois approximative.
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OLYMPIADES MATHÉMATIQUES
LYCÉE, PREMIÈRE

CORRECTION !

Épreuve • 2020

freemaths.fr Olympiades Mathématiques  •  2020


Olympiades 2020
Zone Métropole-Europe-Afrique-Orient-Inde
Éléments de solution
Exercice1
Batailles navales
Partie A : Étude de trois cas particuliers
1. Cas où 𝑛 = 3
a. Le bateau peut occuper 6 positions, 3 verticalement et 3 horizontalement.
b. Avec trois croix sur la diagonale, les 6 positions possibles du bateau sont touchées, on peut
placer ces croix sur l’autre diagonale avec le même effet.
c. En deux tirs, au moins une ligne et au moins une colonne sont épargnées.
d. Conclusion 3 est bien le nombre minimum de tirs pour toucher à coup sûr.

2. Cas où 𝑛 = 4
a. On place par exemple 4 bateaux sur les quatre premières lignes et les trois premières
colonnes et le cinquième sur la quatrième colonne (on peut échanger le rôle des lignes et des
colonnes et les numéros des bateaux. On en déduit que le nombre
minimum de tirs est supérieur ou égal à 5.
b. Sur la figure ci-contre à droite, aucun ligne ni aucune colonne ne
contiennent plus de deux cases blanches contiguës. Le tir est donc
optimal. 𝒥(4) = 5.
3. La figure ci-dessous montre comment placer 8 bateaux dans la grille ; ils occupent 24
cases, il n’est pas possible d’en placer davantage. Le schéma de droite montre comment
ajuster 8 tirs. On a don 𝒥(5) = 8.

Partie B : Cas général


1. a. Le schéma de droite montre comment disposer 3𝑝² bateaux 3x1
sur un damier 3𝑝 × 3𝑝. Les bateaux occupent les trois premières
colonnes, puis les trois suivantes, etc. Donc 𝒥(3𝑝) ≥ 3𝑝2 .
b. On place les croix en diagonale, laissant sur chaque ligne et sur
chaque colonne 2 cases indemnes entre deux cases touchées. Il y
a donc 𝑝 cases visées par ligne, donc 3𝑝²cases visées.
2. Cas où 𝑛 = 3𝑝 + 1
a. La disposition ci-contre (« piles » de
bateaux en 𝑝 colonnes de 3𝑝 + 1 unités,
une dernière colonne d largeur 1 occupée
par 𝑝 bateaux) ne laisse qu’une case libre,
c’est le moins qu’on pouvait faire. Au total,
on a placé 3𝑝² + 2𝑝 bateaux (c’est aussi ce que fournit la division euclidienne de
9𝑝² + 6𝑝 + 1 par 3).
b. On déduit de ce qui précède que 𝒥(3𝑝 + 1) ≥ 3𝑝2 + 2𝑝 et la méthode des tirs selon
des diagonales, qui laissent au plus deux cases indemnes entre deux cases touchées, horizontalement ou
verticalement, fonctionne : il y a 𝑝 + 1 lignes comportant 𝑝 + 1 cases à viser, les 2𝑝 autres en comportant 𝑝. Au
total (𝑝 + 1)2 + 2𝑝² = 3𝑝² + 2𝑝 + 1.
c. Donc 𝒥(3𝑝 + 1) = 3𝑝2 + 2𝑝 + 1.
3. a. La division euclidienne de (3𝑝 + 2)2 par 3 s’écrit : 9𝑝² + 12𝑝 + 4 = 3 × (3𝑝² + 4𝑝 + 1) + 1, la division
euclidienne de (3𝑝 + 1)2 s’écrit 9𝑝² + 6𝑝 + 1 = 3 × (3𝑝² + 2𝑝) + 1 et 9𝑝² est un multiple de 3𝑝.
Ces quotients entiers répondent exactement à la définition donnée dans l’énoncé.
b. Ni 6 060, ni 6 061 ne sont des carrés d’entiers. La réponse est donc non.
2. Ensembles surprenants
1. a. Soit 𝐸 = {1, 2, 3, 2 020}. 𝑃(𝐸) = 1 × 2 × 3 × 2 020 = 12 120
et 𝐶(𝐸) = 1² + 2² + 3² + 2 020² = 4 080 414. Donc 𝐸 n’est pas surprenant.
b. Soit 𝐹 = {6, 15, 87}. 𝑃(𝐹) = 6 × 15 × 87 = 7 830 et 6² + 15² + 87² = 7 830. 𝐹 est un ensemble surprenant.
2. a. L’égalité s’écrit aussi : (𝑥 − 1)(𝑃(𝐴) − 1 − 𝑥) = 0. Il y deux solutions, 1 et 𝑃(𝐴) − 1.
b. Supposons que le nombre 𝑃(𝐴) − 1 appartient à 𝐴. Il existe donc un entier 𝑘 tel que 𝑃(𝐴) = 𝑘(𝑃(𝐴) − 1).
On peut encore écrire : (𝑘 − 1)𝑃(𝐴) = 𝑘, ce qui implique que 𝑘 − 1 divise 𝑘 et donc 𝑘 = 2 et finalement
𝑃(𝐴) = 2, ce qui est exclu par l’énoncé.
c. Comme 𝐴′ = 𝐴 ∪ {𝑃(𝐴) − 1}, on a : 𝑃(𝐴′) = 𝑃(𝐴) × (𝑃(𝐴) − 1) et 𝐶(𝐴′) = 𝐶(𝐴) + (𝑃(𝐴) − 1)2 .
Par conséquent 𝑓(𝐴′) = 𝑃(𝐴) − 𝐶(𝐴) − (𝑃(𝐴) − 1)2 + 𝑃(𝐴) × (𝑃(𝐴) − 1) − 𝑃(𝐴) = 𝑓(𝐴) − 1
d. Un élément nouveau (bien choisi) diminue de 1 la « distance » entre le produit des éléments et la somme de
leurs carrés. En opérant 𝑛 fois cet élargissement, on parvient à 𝐴𝑛 tel que 𝑓(𝐴𝑛 ) = 0, donc à un ensemble
surprenant contenant 𝐴. Il n’y a pas de risque de rencontrer un élément déjà dans l’ensemble d’après 2. b.
e. Appliquons l’algorithme précédent à l’ensemble 𝐺 = {3, 4, 9}
Éléments de l’ensemble Leur produit P La somme de leurs carrés P −1
3, 4, 9 108 106 107
3,4,9,107 11 556 11 555 11 555
3, 4, 9, 107, 11 555 133 529 580 133 529 580
Comme dit plus haut, il a fallu deux opérations pour parvenir à un ensemble surprenant.
3. a. Supposons que le nombre 𝑃(𝐴) − 2 appartienne à 𝐴. Il existe un entier 𝑘 tel que 𝑃(𝐴) = 𝑘(𝑃(𝐴) − 2). Cette
égalité s’écrit : (𝑘 − 1)𝑃(𝐴) = 2𝑘. On en conclut que 𝑘 − 1 divise 2𝑘. Il s’ensuit que 𝑘 = 2 ou 𝑘 = 3 (*), ce qui
donne les possibilités 𝑃(𝐴) = 4 ou 𝑃(𝐴) = 3, contrairement à l’hypothèse.
b. Comme dans la question précédente, nous adjoignons le nombre 𝑃(𝐴) − 2 à l’ensemble 𝐴 pour obtenir
l’ensemble 𝐴1 . On compare 𝑓(𝐴1 ) et 𝑓(𝐴) :
𝑓(𝐴1 ) − 𝑓(𝐴) = 𝑃(𝐴)(𝑃(𝐴) − 2) − 𝐶(𝐴) − (𝑃(𝐴) − 2)2 − 𝑃(𝐴) + 𝐶(𝐴)
Ou encore : 𝑓(𝐴1 ) − 𝑓(𝐴) = 𝑃(𝐴) − 4.
En passant de 𝐴 à 𝐴1 , la différence entre le produit des éléments et la somme de leurs carrés (qui est, au départ,
négative) augmente. On poursuit le processus jusqu’à trouver par adjonction successive d’éléments (là encore il
n’y a pas possibilité de redondance), un ensemble 𝐴𝑛 tel que :
- ou bien 𝑓(𝐴𝑛 ) = 0, auquel cas c’est terminé, 𝐴𝑛 est surprenant ;
- ou bien 𝑓(𝐴𝑛 ) > 0, et on est ramené à la situation de la question 2. On sait comment continuer pour trouver un
ensemble surprenant qui contienne tous ceux qui l’ont précédé dans le processus, dont 𝐴.
4. Il ne reste plus à examiner que les sous-ensembles finis non vides de N* dont le produit des éléments est
strictement inférieur à 5. Pour chacun d’entre eux, on cherche un ensemble surprenant qui le contienne. On peut
adjoindre à chacun le nombre 5, qui assure que le (nouveau) produit est supérieur à 5 et on se ramène aux cas
précédents.
5. On a vu au début de l’énoncé que 𝑃(𝐴) = 10 et 𝐶(𝐴) = 30. On applique l’algorithme du 3. b.
Éléments de l’ensemble Leur produit P La somme de leurs carrés P −2
1, 2, 5 10 30 8
1, 2, 5, 8 80 94 78
1, 2, 5, 8, 78 6 240 6178
La différence 𝑓(𝐴2 ) − 𝑓(𝐴) est cette fois égale à 62 ; elle relève donc de l’algorithme du 2. d. Avec cette
méthode, on adjoint 62 éléments aux 5 de 𝐴2 . Cela en fait 67 (on ne saurait les écrire tous, le
nombre de chiffres augmente très vite…)
___________
(*) Si on ne veut pas utiliser l’arithmétique, il suffit de regarder les points à coordonnées
2𝑥
entières positives de l’hyperbole 𝑥 ⟼ 𝑥−1
3. Mathématiques et cryptographie, une longue histoire !
1 O L Y M P I A D E S
R O B P S L D G H V
2. J W W N N M N B V J C Q N V J C R Z D N B
A N N E E D E S M A T H E M A T I Q U E S

3. La signature d’Alan Turing nous permet de trouver la clé :


A L A N T U R I N G La clé est manifestement 4.
E P E R X Y V M R K Les deux autres membres de phrases se
décodent ainsi :
M I L L E N E U F C E N T D O U Z E
Q M P P I R I Y J G I R X H S Y D I

T C X L E K S V I R I E Y W M B M I Q I W M I G P I
P Y T H A G O R E N E A U S I X I E M E S I E C L E
E Z E R X N I W Y W G L V M W X
A V A N T J E S U S C H R I S T
4. Pour la lettre B, on a 𝑥 = 1, par conséquent 𝑎𝑥 + 𝑏 = 26. Le reste est 0, qui correspond à A.
5. Pour la lettre D, on a 𝑥 = 3, par conséquent 𝑎𝑥 + 𝑏 = 70 = 2 × 26 + 18 et 18 correspond à la lettre S ;
Pour la lettre Q, on a 𝑥 = 16, par conséquent 𝑎𝑥 + 𝑏 = 356 = 13 × 26 + 18 et 18 correspond à la lettre S.
Où on voit que deux lettres distinctes sont codées par la même lettre, ce qui peut être fâcheux si cela se produit
dans un trop grand nombre de cas.
6. a.
Lettre A B C D E F G H I J K L M
Rang 𝒙 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
𝒎 = 𝒂𝒙 + 𝒃 4 13 22 31 40 49 58 67 76 85 94 103 112
Rang 𝒚 4 13 22 5 14 23 6 15 24 7 16 25 8
En crypté E N W F O X G P Y H Q Z I
Lettre N O P Q R S T U V W X Y Z
Rang 𝒙 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
𝒎 = 𝒂𝒙 + 𝒃 121 130 139 148 157 166 175 184 193 202 211 220 229
Rang 𝒚 17 0 9 18 1 10 19 2 11 20 3 12 21
En crypté R A J S B K T C L U D M V

b. Avec cette clé, deux lettres différentes ne sont pas codées par une même lettre.
7. Voici le décodage :
E Z - Q P E U E B Y V I Y R O O R K O J T
A L K H A W A R I Z M I N E E N S E P T
W O R T S C E T B O L Y R G T K
C E N T Q U A T R E V I N G T S
8. Dire que 𝑥 est codé par 𝑦 revient à dire qu’il existe un entier naturel 𝑘 compris entre 0 et 8 tel que :
9𝑥 + 4 = 𝑦 + 26𝑘. Ce qui conduit à 27𝑥 = 3𝑦 + 14 + 26(𝑘 − 1) ou encore à 𝑥 = 3𝑦 + 14 + 26𝑚. On vérifie
que le tableau de codage de la question 6. a. peut être lu « à l’envers » en appliquant au nombre représentant 𝑦
la fonction 𝑦 ⟼ 3𝑦 + 14 et en prenant le reste modulo 26 du résultat.
9. « Principal défaut » : expression un peu forte pour dire que chaque lettre est toujours représentée par la même
lettre et qu’on peut donc trouver une partie de la correspondance en observant la date, la signature, les lettres
doublées, etc. (évidemment, ça va mieux quand on a lu ça quelque part).
10.
Rang de
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
la lettre
Lettre à
H Q R P R G Z R L K K R G Z Z R B B Z V B M J
décoder
Décalage 21 8 6 4 13 4 17 4 21 8 6 4 13 4 17 4 21 8 6 4 13 4 17
Lettre
M I L L E C I N Q C E N T V I N G T T R O I S
initiale

11.

N. B. Les frises chronologiques ne comportent pas d’année 0, parce qu’il n’y en a pas, les années étant des
intervalles. En revanche, si on parle d’axe du temps, on peut toujours placer 0
Olympiades nationales de mathématiques 2020
Amériques-Antilles-Guyane

L’épreuve se déroule en deux parties indépendantes de deux heures chacune. Les énoncés des deux
parties sont donc séparés et distribués séparément à des moments différents.
La première partie est constituée des exercices nationaux. À son issue, les copies sont ramassées et
une pause de cinq à quinze minutes est prévue, avant la seconde partie, constituée des exercices
académiques.
Des consignes de confinement peuvent être données selon la zone géographique de passation de
l’épreuve.
Les calculatrices sont autorisées selon la réglementation en vigueur.
Il est conseillé aux candidats qui ne pourraient formuler une réponse complète à une question
d’exposer le bilan des initiatives qu’ils ont pu prendre. Les énoncés doivent être rendus au moment
de quitter définitivement la salle de composition.

La première partie de l’épreuve contient trois exercices.


Les candidats de voie générale ayant suivi l’enseignement de spécialité de mathématiques doivent
traiter les exercices nationaux 1 et 2.
Les autres candidats doivent traiter les exercices nationaux 1 et 3.
Exercice national 1 (à traiter par tous les candidats)
L’oiseau et le cerf-volant

1. Réalisation de la figure
À partir du segment [AB] tracé sur la feuille annexe :
 tracer le point C tel que dans le triangle ABC, l’angle en A vaut 30° et l’angle en B vaut 45° ;
 tracer le point D, symétrique du point C par rapport au segment [AB] ;
 noter H le point d’intersection des segments [AB] et [CD] ;
 noter E le point d’intersection des droites (AC) et (BD) ;
 noter F le point d’intersection des droites (AD) et (BC) ;
 tracer le triangle AEF ;
 à partir du point I milieu de [EF], tracer les segments [IC] et [ID] qui coupent respectivement
les segments [BE] et [BF] en J et K.
Le cerf-volant est le quadrilatère ACBD et l’oiseau est le polygone AEJIKF.
On pose AB = 1.
2. On cherche les dimensions du cerf-volant ACBD.
a. Déterminer la nature des triangles ACD et BCD.
b. Déterminer AH et CH en fonction de AC pour en déduire AC puis BC.
c. En déduire l’aire 𝑆 et le périmètre 𝑃 de ce cerf-volant.

3. On cherche quelques dimensions de l’oiseau AEJIKF.


a. Déterminer la nature des triangles AEF et BEF.
b. Démontrer que AE = 1 + √3 ; en déduire CE.
c. Calculer BE.

4. On « décore » le cerf-volant en dessinant son cercle inscrit noté (𝐶).


On dit qu’un cercle est inscrit dans un polygone si ce cercle est tangent à tous les côtés de ce
polygone.
On admet la propriété :
Un quadrilatère MNPQ possède un cercle inscrit si, et seulement si, MN + PQ = MQ +NP .
a. Pourquoi le cerf-volant ACBD possède-t-il un cercle inscrit ?
On note 𝑆 l’aire du cerf-volant et 𝑃 son périmètre.
2𝑆
Le rayon R du cercle inscrit (𝐶) est donné par 𝑅 = 𝑃 . Calculer R.
b. Déterminer la distance AG où G est le centre du cercle inscrit (𝐶) en admettant que G est sur le
segment [AB].
c. Placer le point P tel que B soit le milieu de [AP] puis calculer la distance CP.
d. En déduire alors une construction du point G, centre du cercle inscrit (𝐶).
e. Construire le cercle inscrit (𝐶).

5. On « décore » l’oiseau en dessinant le cercle inscrit (𝐶′) du triangle BCE.


a. Déterminer l’aire 𝑆’ et le périmètre 𝑃’ du triangle BCE.
2𝑆 ′
b. Calculer le rayon 𝑅’ du cercle inscrit (𝐶′) du triangle BCE en admettant que l’on a 𝑅 ′ = 𝑃′
.
c. Comment construire le centre de ce cercle (𝐶′) sans aucun calcul ?

6. Terminer le dessin en construisant le cercle (𝐶′) ainsi que son symétrique par rapport à la droite
(AB).
Annexe
Exercice national 2 (à traiter par les candidats de voie générale ayant
choisi la spécialité mathématiques)
Le jeu des 4 nombres

Notation
Soit 𝑥 un nombre réel, on rappelle que la valeur absolue de 𝑥, notée |𝑥|, est définie de la façon
suivante :
|𝑥| = 𝑥 si 𝑥 ≥ 0 et |𝑥| = −𝑥 si 𝑥 < 0.
Par exemple, |2| = 2, | − 3| = 3, |2 − 3| = |−1| = 1

Introduction
On choisit quatre nombres entiers naturels, par exemple 1, 5, 3 et 2.
On place ces nombres sur les sommets d’un carré en suivant le sens
des aiguilles d’une montre. Au milieu de chaque côté, on inscrit la
valeur absolue de la différence des nombres placés aux extrémités de
ce côté. Cette opération engendre une nouvelle liste de quatre
entiers naturels, placés aux quatre sommets d’un nouveau carré plus
petit. On répète ensuite cette opération.
On a représenté ci-contre les quatre premières étapes.
Si on note 𝑄 (0) = (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) le quadruplet d’entiers initial, le quadruplet obtenu après une
opération est appelé quadruplet dérivé et est noté 𝑄 (1). Le quadruplet dérivé de 𝑄 (1) est noté 𝑄 (2),
le quadruplet dérivé de 𝑄 (2) sera noté 𝑄 (3), etc.
Dans l’exemple ci-dessus, on a 𝑄 (0) = (1, 5, 3, 2) ; 𝑄 (1) = (4, 2, 1, 1) ; 𝑄 (2) = (2, 1, 0, 3) ;
𝑄 (3) = (1, 1, 3, 1) ; 𝑄 (4) = (0, 2, 2, 0) ; 𝑄 (5) = (2, 0, 2, 0) ; 𝑄 (6) = (2, 2, 2, 2) ; 𝑄 (7) = (0, 0, 0, 0).

Première partie
1. Déterminer les quadruplets successifs obtenus en partant de 𝑄 (0) = (2, 5, 9, 16) et
𝑄 (0) = (1, 2, 2, 5)

2. Déterminer un quadruplet de nombres entiers tel que l’on obtienne quatre zéros au bout de
a. 1 étape b. 2 étapes c. 3 étapes d) 8 étapes
Dans ces exemples on obtient 4 zéros au bout d’un nombre fini d’étapes.
On admet dans cette partie que c’est effectivement le cas quel que soit le quadruplet initial choisi ; la
démonstration de ce résultat fera l’objet de la seconde partie.

3. On considère 𝑄 (0) = (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑). Déterminer une expression de 𝑄 (1) en fonction de 𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑 .


4. Démontrer qu’il n’existe pas de quadruplet 𝑄 (0) de quatre entiers dont (1, 8, 21, 45) soit le dérivé.
5. On appelle temps de vol du quadruplet 𝑄 (0) = (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) le nombre d’étapes nécessaires pour
atteindre quatre zéros. Par exemple, le temps de vol de (1, 5, 3, 2) est égal à 7.
Rédiger un algorithme qui réalise les tâches suivantes :
- obtention du temps de vol maximal d’un quadruplet (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) de 4 entiers compris entre 0
et 99
- obtention d’un quadruplet possédant ce temps de vol.
Seconde partie
On démontre dans cette partie que pour tout quadruplet d’entiers naturels on obtient quatre zéros en
un nombre fini d’étapes.
1. Soit (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) un quadruplet d’entiers naturels.
a. Démontrer que si 𝑄 (𝑖) = (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑), alors l’un au moins des quadruplets 𝑄 (𝑖) , 𝑄 (𝑖+1) , 𝑄 (𝑖+2) ,
𝑄 (𝑖+3) ou 𝑄 (𝑖+4) est composé de quatre entiers pairs.
b. Démontrer que si le quadruplet 𝑄 (0) = (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) admet comme temps de vol l’entier 𝑖, alors il en
est de même du quadruplet (2𝑎, 2𝑏, 2𝑐, 2𝑑).
2. Pour tout quadruplet 𝑄 = (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) d’entiers naturels, on note max 𝑄 le plus grand des entiers
𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑 .
a. Démontrer que pour tout entier naturel 𝑖, on a : max 𝑄 (𝑖+1) ≤ max 𝑄 (𝑖)
b. Est-il vrai que pour tout entier naturel 𝑖 tel que 𝑄 (𝑖) ≠ (0, 0, 0, 0), on a : max 𝑄 (𝑖+1) < max 𝑄 (𝑖) ?
c. Déduire des questions précédentes que, pour tout quadruplet 𝑄 (0) = (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) d’entiers
naturels, il existe un entier 𝑖 tel que 𝑄 (𝑖) = (0, 0, 0, 0). Pour répondre à cette question, on pourra
utiliser le fait qu’il n’existe pas de suite infinie d’entiers naturels strictement décroissante.

Troisième partie
1. On s’intéresse aux cas où l’on part d’un quadruplet de nombres non nécessairement entiers.
Déterminer les quadruplets successifs en partant de 𝑄 (0) = (0, 1, 6, 𝜋).
2. On admet l’existence d’un réel de ]1; 2[ noté 𝑞 tel que 𝑞 3 − 𝑞 2 − 𝑞 − 1 = 0. Montrer qu’en partant
de 𝑄 (0) = (1, 𝑞, 𝑞 2 , 𝑞 3 ) on n’obtient pas quatre zéros en un nombre fini d’étapes. Que peut-on
cependant remarquer ?
Exercice national 3 (à traiter par les candidats n’ayant pas suivi la
spécialité de mathématiques de voie générale)
Les nombres palindromes

Un nombre palindrome est un entier naturel non nul qui peut se lire de la même manière de gauche
à droite ou de droite à gauche comme par exemple 78987 ou encore 123321.

Partie A : Généralités
1.
a. Combien existe-t-il de nombres palindromes à 2 chiffres ? Justifier.
b. Combien existe-t-il de nombres palindromes à 3 chiffres ? Justifier.
c. Déterminer le nombre de nombres palindromes à 241 chiffres.
2.
a. Donner deux nombres palindromes à 11 chiffres comportant chacun au moins deux chiffres
différents.
b. Donner deux nombres palindromes à 12 chiffres comportant chacun au moins deux chiffres
différents.

3. Pour tout réel 𝑥, on note 𝐸(𝑥) sa partie entière, c’est-à-dire le plus grand entier 𝑚 tel que 𝑚 ≤ 𝑥.
On admet que pour entier naturel 𝑛 < 10000, écrit 𝑛 = 1000𝑎 + 100𝑏 + 10𝑐 + 𝑑 (écriture
décimale où 𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑 sont des entiers compris entre 0 et 9) :
– le chiffre des milliers de 𝑛 est 𝑎 = 𝐸(𝑛/1000) ;
– le chiffre des centaines de 𝑛 est 𝑏 = 𝐸((𝑛 − 1000𝑎) /100) ;
– le chiffre des dizaines de 𝑛 est 𝑐 = 𝐸((𝑛 − 1000𝑎 − 100𝑏)/10) ;
– le chiffre des unités de 𝑛 est 𝑑 = 𝑛 − 1000𝑎 − 100𝑏 − 10𝑐.
En utilisant la fonction partie entière, donner un algorithme permettant de déterminer si un entier à
4 chiffres est un palindrome (on pourra utiliser la fonction partie entière).
a. On rappelle que l’écart entre deux nombres réels 𝑥 et 𝑦, quand 𝑥 < 𝑦, est le réel positif 𝑦 − 𝑥.
Donner l’écart entre les nombres proposés en 2a)
b. Donner un exemple de nombres palindromes distincts à 4 chiffres, d’écart 11.
c. Démontrer que 11 est l'écart minimal entre deux nombres palindromes distincts à 4 chiffres.

Partie B : Nombres palindromes et divisibilité par 11


Dans cette partie, on souhaite étudier et démontrer la propriété suivante.
Tout nombre palindrome ayant un nombre pair de chiffres est divisible par 11.
1.
a. Démontrer que le nombre palindrome 123321 s’écrit sous la forme
𝑎0 × 11 + 𝑎1 × 1001 + 𝑎2 × 100001 où on déterminera les entiers naturels 𝑎0 , 𝑎1 et 𝑎2 .
b. Montrer que 123321 est divisible par 11.

2. On définit 𝑁𝑘 = 1 + 102𝑘+1 où 𝑘 est un nombre entier naturel.


On admet que pour tout réel 𝑥 et pour tout entier naturel 𝑛 non nul, on a
1 − 𝑥 𝑛 = (1 − 𝑥)(1 + 𝑥 + 𝑥 2 + ⋯ + 𝑥 𝑛−1 ).
a. Montrer que 𝑁𝑘 est divisible par 11.
b. En déduire que si un entier naturel est un nombre palindrome ayant un nombre pair de chiffres,
alors il est divisible par 11.
c. La réciproque de cette propriété est-elle vraie ?
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OLYMPIADES MATHÉMATIQUES
LYCÉE, PREMIÈRE

CORRECTION !

Épreuve • 2020

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Olympiades nationales 2020
Zone Amériques
Éléments de solution
Exercice 1
L’oiseau et le cerf-volant
1. Réalisation de la figure
- Un triangle rectangle isocèle ABx - Obtention des points D, H, E et F - On achève la figure et on ôte les
fournit l’angle de 45°, un demi- traits de construction
triangle équilatéral fournit l’angle
de 30°

2. Dimensions du cerf-volant ABCD


a. Le triangle ACD est isocèle de somment principal A (à cause de la symétrie) et son angle au sommet mesure
2x30°= 60°. Il est équilatéral.
Le triangle BCD est isocèle de sommet principal B (la symétrie) et son angle au sommet mesure 2x45° = 90°. Il est
rectangle isocèle.
√3 1
b. AH = AC 2
et CH = 2 AC (triangle équilatéral). Comme CH = HB (triangle rectangle isocèle), on en déduit que
√3 1 2 √2
AC 2
+ 2 AC = AB = 1. Par conséquent AC = 1+ et BC = CH√2 = 1+ 3.
√3 √
1 4+2√2
c. L’aire 𝒜 du cerf-volant est 𝒜 = AB × CH = . Son périmètre est 𝒫 = 2AC + 2BC =
1+√3 1+√3

N.B. Les résultats précédents peuvent être donnés sous une forme différente (par exemple AC = √3 − 1) .
L’important est qu’ils soient corrects et correctement amenés.
3. a. Les droites (AD) et (CB) étant symétriques des droites (AC) et (BD), respectivement, par rapport à (AB), les
points E et F le sont aussi et pour la même raison (mesure des angles) que dans la question 2. le triangle AEF est
équilatéral et le triangle EBF rectangle en B et isocèle.
1 1
b. La hauteur AI du triangle équilatéral AEF a pour longueur la somme AB + BI ; AB = 1 et BI = 2 EF = 2 AE. On
√3 1
a donc AE 2
= 1 + 2 AE, ce qui conduit à AE = √3 + 1 et donc CE = √3 + 1 − √3 + 1 = 2;
√2 √2+√6
c. BE = EF 2 et donc BE = 2 .
4. a. L’existence du cercle inscrit est due à la propriété rappelée et non démontrée (la symétrie entraîne l’égalité
des distances et a fortiori des sommes de distances)
1
La formule donnant le rayon du cercle inscrit fournit 𝑅 =
2+√2
b. Le point G est sur [AB] puisqu’il est sur les bissectrices des angles du quadrilatère ACBD. Le projeté orthogonal L
de G sur [AC] est aussi le point de contact de [AC] avec le cercle inscrit. Donc GL = 𝑅 et, comme le triangle AGL
est un demi-triangle équilatéral, AG = 2𝑅 = 2 − √2.
c. Le triangle CHP est rectangle en C, on applique le théorème de Pythagore pour trouver 𝐶𝑃² = 𝐶𝐻² + 𝐻𝑃² qui
donne finalement CP = √2.
d. Comme AP = 2, le cercle de centre P de rayon √2 coupe (AP) en G.
e. Voir figure plus bas.

1 1
5. a. L’aire du triangle BCE est donnée par 2 𝐵𝐶 × 𝐵𝐸. Elle vaut donc 2.
Le périmètre de ce triangle est, tous calculs faits, 2 + √6
√6−2
b. Le calcul proposé nous permet de déterminer le rayon du cercle inscrit dans le triangle BCE : 𝑅 ′ = 2
c. Le centre du cercle inscrit dans le triangle BCE est le point de concours des bissectrices intérieures de ce
triangle. L’une est (GE), car G est équidistant des droites (DE) et (AC), une autre est perpendiculaire à (AB) en B
(car (AB) est la bissectrice extérieure de l’angle B du triangle BCE) ; le centre cherché est donc leur point
d’intersection.

6. Figure finale
Olympiades nationales 2020
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Éléments de solution
Exercice 2
Le jeu des quatre nombres

Première partie

1.

2.

Une étape Deux étapes Trois étapes Huit étapes


Toute suite de quatre Toute suite (𝑎, 𝑏, 𝑎, 𝑏) Dans le premier exemple, Le premier exemple
entiers identiques donne donne une suite formée on a vu que (2, 0, 6, 8) donne une suite
quatre zéros à la première de quatre nombres donne quatre zéros en terminant par quatre
étape. identiques à la première trois étapes. zéros en sept étapes. On
étape, et quatre zéros à la peut la « remonter » en
seconde (1, 3, 8, 17) en une suite
terminant en huit étapes.

3. Par définition, 𝑄 (1) = (|𝑎 − 𝑏|, |𝑏 − 𝑐|, |𝑐 − 𝑑|, |𝑑 − 𝑎|)


4. Si (1, 8, 21, 45) était le dérivé de (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑), on aurait
⌈𝑎 − 𝑏⌉ = 1, |𝑏 − 𝑐| = 8, |𝑐 − 𝑑| = 21, |𝑑 − 𝑎| = 45.
Mais, selon les propriétés de la valeur absolue,
|𝑑 − 𝑎| = |𝑑 − 𝑐 + 𝑐 − 𝑏 + 𝑏 − 𝑎 | ≤ |𝑑 − 𝑐| + |𝑐 − 𝑏| +
|𝑏 − 𝑎|, ce qui donnerait 45 ≤ 1 + 8 + 21, ce qui n’est
pas.
5. On place dans cet algorithme un compteur, nommé par
exemple « durée » et les quatre nombres 𝑎, 𝑏, 𝑐 et 𝑑. Une
boucle while conditionnée par la non nullité d’au moins
un des quatre augmente « durée » d’une unité.
Seconde partie
1. a. Ou bien les quatre entiers initiaux sont pairs, c’est terminé. Ou bien l’un d’eux est impair et les trois autres
pairs, il y a alors deux différences paires successives et deux différences impaires successives (successives dans le
mouvement circulaire). À l’étape suivante, pairs et impairs alternent, pour ne donner que des différences
impaires et enfin des différences paires. Le cas où au départ deux nombres sont pairs et deux impairs vient d’être
évoqué au passage. Enfin, s’il y a au départ un pair et trois impairs, dès la première dérivation on est dans un des
cas précédents.
b. La différence entre deux doubles est le double de la différence… Tous les nombres intervenant dans les dérivés
successifs sont les doubles de ceux intervenant dans le vol du quadruplet initial. La moitié de 0 étant 0…
2. a. Quels que soient les entiers naturels 𝑎 et 𝑏 : |𝑎 − 𝑏| ≤ 𝑀𝑎𝑥{𝑎, 𝑏} , d’où le résultat.
b. Si ce maximum est voisin d’un 0, il reste le maximum à l’étape suivante.
c. Ce qui précède prouve que la suite des 𝑀𝑎𝑥(𝑄 𝑛 ) est décroissante jusqu’au stade où ce maximum est voisin
d’un 0. Les schémas ci-dessous montrent que la décroissance stricte vers 0 est réalisée en quelques étapes :
- si le maximum a un voisin nul, ce n’est plus le cas
en une étape ;
- si les trois autres nombres sont nuls, on parvient à
quatre nombres identiques ;
- si deux autres nombres sont nuls, ils sont bientôt
réduits à un s’ils sont voisins et produisent en deux
étapes quatre nombres identiques s’ils sont de part
et d’autre du maximum.
En conclusion, la suite des maximums est une suite
d’entiers naturels pour laquelle existe un entier 𝑝 tel que pour tout entier 𝑛 𝑀𝑎𝑥(𝑄 (𝑛+𝑝) ) < 𝑀𝑎𝑥(𝑄 (𝑛) ) (l’étude
précédente montre que 𝑝 ≤ 4). Cette suite est constante égale à 0 au-delà d’un certain rang.

Troisième partie
1. Le quadruplet proposé conduit à (0, 0, 0, 0) comme le prouve le
schéma ci-contre.
2. Les premiers calculs font apparaître :

En tenant compte du fait que 1 + 𝑞 + 𝑞² = 𝑞 3. Un


raisonnement par récurrence montrerait les quatre
nombres apparaissant à l’étape 𝑛 sont les produits des
puissance de 𝑞 (de 0 à 3) par (𝑞 − 1)𝑛 . On n’obtiendra
pas 0.
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Zone Amériques
Éléments de solution
Exercice 3
Les nombres palindromes

Partie A : Généralités
1. a. Dans le système décimal, les nombres s’écrivant avec deux chiffres identiques sont les palindromes à deux
chiffres : 11, 22, 33, 44, 55, 66, 77, 88, 99. Il y en a neuf.
b. Les nombres palindromes à trois chiffres, dans ce système, sont constitués de deux chiffres identiques
encadrant un chiffre (pas nécessairement différent). Il y en a donc 9 × 10, car il y a dix choix possible pour le
chiffre des dizaines.
c. Un nombre palindrome dont l’écriture comporte 241 chiffres nécessite le choix du 121ème puis le choix des 120
premiers (qui déterminent les 120 derniers). Pour le premier, 0 est interdit, donc il y a 9 possibilités, pour chacun
des suivants 10 possibilités. Au total : 9 × (10 × 10 × … .× 10 × 10) × 10 = 9 × 10120 .
2. a. 𝑁 = 11 111 211 111 est un palindrome à 11 chiffres, 𝑁 ′ = 33 333 433 333 aussi
b. 𝑀 = 111 112 211 111 est un palindrome à 12 chiffres, 𝑀′ = 333 334 433 333 aussi.
𝑛 (𝑛−1 000𝑎) 𝑛−1 000𝑎−100𝑏
3. On entre l’entier 𝑛, et on charge les mémoires 𝑎, 𝑏, 𝑐 et 𝑑 avec 𝐸(1000), 𝐸 ( 100 ) , 𝐸 ( 10
) et
𝑛 − 1 000𝑎 − 100𝑏 − 10𝑐. Il s’agit ensuite de comparer 𝑎 et 𝑑 et, s’ils sont égaux, 𝑏 et 𝑐. Si la dernière réponse
est oui 𝑛 est un palindrome.
a. L’écart entre 33 333 433 333 et 11 111 211 111 est 22 222 222 222
b. Si on ajoute 11 au nombre 1 000𝑎 + 100𝑏 + 10𝑏 + 𝑎, on obtient 1 000𝑎 + 100𝑏 + 10(𝑏 + 1) + (𝑎 + 1), ce
qui ne peut être l’écriture d’un entier de quatre chiffres palindrome que si le chiffre des milliers est 𝑎 + 1, ce qui
entraîne que 𝑏 + 1 = 10. Les nombres cherchés s’écrivent donc 𝑎99𝑎, 𝑎 pouvant prendre toutes les valeurs de 1
à 8.
c. Si on ajoute 10 au nombre qui s’écrit 𝑎𝑏𝑏𝑎, on change le chiffre des dizaines de 𝑏 en 𝑏 + 1, ce qui nécessite
que 𝑏 = 9, mais alors le chiffre des milliers passe de 𝑎 à 𝑎 + 1 et on n’a toujours pas de palindrome. Ajouter un
nombre inférieur à 10 soit ne provoque qu’un changement de chiffre des unités, adieu le palindrome, soit exige
𝑏 = 9 et le passage du chiffre des milliers à 𝑎 + 1. Il faut donc au moins ajouter 11, et on a vu que c’était possible
de conserver la qualité de palindrome.

Partie B : Nombres palindromes et divisibilité par 11


1. a. On considère le nombre 𝑁 = 123 321. On peut écrire 𝑁 = 100 001 + 2 002 + 33
b. Comme 100 001 = 9 091 × 11, 1 001 = 7 × 11 × 13 , on en déduit que 𝑁 est multiple de 11.
2. a. À partir de l’identité remarquable donnée, en changeant 𝑥 en −𝑥, on obtient pour tout 𝑥 et pour tout entier
𝑛 impair :
1 + 𝑥 𝑛 = (1 + 𝑥)(1 − 𝑥 + 𝑥 2 − ⋯ + 𝑥 𝑛−1 )
Dans le cas particulier qui nous occupe, 𝑛 = 2𝑘 + 1 et 𝑥 = 10. Le premier facteur du produit est 11.
b. À l’image de ce qui a été fait au 1. a., tout palindrome possédant un nombre pair 𝑛 de chiffres est une
« combinaison linéaire » (les coefficients sont des chiffres) des (1 + 102𝑘+1 ) pour les entiers 𝑘 compris entre 0 et
𝑛
2
− 1. Chacun des (1 + 102𝑘+1 ) est un multiple de 11, d’où le résultat.
c. Il y a bien sûr des multiples de 11 ayant un nombre pair de chiffres qui ne sont pas des palindromes, par
exemple 11 × 123 = 1 353.
La dernière question parle de la réciproque d’une propriété du type « si A et B alors C ». Cette réciproque s’écrit :
« si C, alors A et B ». Il y a de grandes chances qu’elle soit fausse. Dans le cas présent, elle l’est.
En revanche, on pourrait réécrire la question : dans l’ensemble des palindromes, ceux qui ont un nombre pair de
chiffres sont multiples de 11. On a un « si A, alors C », B décrivant le référentiel de travail. La réciproque s’écrit :
« si un palindrome est multiple de 11, alors il a un nombre pair de chiffres ».
Le contre-exemple 11 × 11 = 121 montre qu’on peut être palindrome, multiple de 11 et posséder un nombre
impair de chiffres.
Olympiades nationales de mathématiques 2020
Asie - Pacifique - Nouvelle Calédonie - Polynésie Française

L’épreuve se déroule en deux parties indépendantes de deux heures chacune. Les énoncés des deux
parties sont donc séparés et distribués séparément à des moments différents.
La première partie est constituée des exercices nationaux. À son issue, les copies sont ramassées et
une pause de cinq à quinze minutes est prévue, avant la seconde partie, constituée des exercices
académiques.
Des consignes de confinement peuvent être données selon la zone géographique de passation de
l’épreuve.
Les calculatrices sont autorisées selon la réglementation en vigueur.
Il est conseillé aux candidats qui ne pourraient formuler une réponse complète à une question
d’exposer le bilan des initiatives qu’ils ont pu prendre. Les énoncés doivent être rendus au moment
de quitter définitivement la salle de composition.

La première partie de l’épreuve contient trois exercices.


Les candidats de voie générale ayant suivi l’enseignement de spécialité de mathématiques doivent
traiter les exercices nationaux 1 et 2.
Les autres candidats doivent traiter les exercices nationaux 1 et 3.
Exercice national 1 (à traiter par tous les candidats)
Addition du cancre, suites de Farey et cercles de Ford

Dans tout l’énoncé, 𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑 désignent des entiers naturels, avec 𝑏 ≠ 0 et 𝑑 ≠ 0.

Partie A : l’addition du cancre


𝑎 𝑐
Le bon élève sait que, pour additionner deux fractions 𝑏 et 𝑑 , il faut d’abord réduire ces fractions au
même dénominateur.
𝑎 𝑐
Toutefois, pour et deux fractions irréductibles, on définit « l’addition du cancre », notée ⊕ par :
𝑏 𝑑
𝑎 𝑐 𝑎+𝑐
𝑏
⊕ 𝑑 = 𝑏+𝑑.
1 1 5 1 1 1+1 2
Ainsi, si avec l’addition standard, 2 + 3 = 6. , on aura avec « l’addition du cancre » 2 ⊕ 3 = 2+3 = 5 .
2 4 4 4 𝑎 𝑐
1. Calculer3 ⊕ 5 puis 6 ⊕ 5 . Pourquoi est-il important de supposer 𝑏 et 𝑑 irréductibles ?
3 4
2. Justifier que (1⊕1)⊕2 =2 et que 1⊕(1⊕2) = 3 . Que dire de la nécessité des parenthèses ?
On dit que l’addition des cancres n’est pas associative.
1 1 4 2 2
3. Justifier que 2 × (2 ⊕ 3) = 5 et calculer 2 ⊕ 3 . Que dire de la nécessité des parenthèses ?
On dit que l’addition des cancres n’est pas distributive.
𝑎 𝑐 1 1 1
4. Justifier que si 𝑥 = et 𝑥 = sont des fractions irréductibles, alors ⊕ = .
𝑏 𝑑 𝑥 𝑦 𝑥⊕𝑦

Partie B : suites de Farey


Pour tout entier 𝑛 > 1, on appelle suite de Farey d’ordre 𝑛, notée 𝐹𝑛 , la liste, rangée dans l’ordre
croissant, des fractions irréductibles comprises entre 0 et 1, dont le dénominateur ne dépasse pas 𝑛.
0 1
Par exemple, en remarquant que 0 = 1 et 1 = 1, on a :
0 1 0 1 1 0 1 1 2 1
𝐹1 = ( , ) 𝐹2 = ( , , ) 𝐹3 = ( , , , , ) etc.
1 1 1 2 1 1 3 2 3 1

Le diagramme ci-dessous permet alors de représenter les différents termes des suites de Farey :

1. Recopier et compléter le schéma précédent, et déterminer 𝐹4 , 𝐹5 , 𝐹6 .


2. Justifier que pour tout 𝑛 ≥ 1, les termes d’une suite 𝐹𝑛 sont aussi des termes de 𝐹𝑛+1 .
𝑎 𝑐 𝑎 𝑐
3. Montrer que pour tout 𝑛 ≥ 1, si 𝑏
et 𝑑 sont deux fractions consécutives de 𝐹𝑛+1, avec 𝑏 < 𝑑, alors
l’une au moins de ces deux fractions appartient à 𝐹𝑛 .
𝑎 𝑐
4. Soient et deux fractions consécutives dans cet ordre d’une suite de Farey.
𝑏 𝑑
On admettra pour toute la suite de l’énoncé que dans ce cas, on a 𝑏𝑐 − 𝑎𝑑 = 1.
𝑎 𝑎 𝑐 𝑐
Montrer qu’alors 𝑏 < (𝑏 ⊕ 𝑑) < 𝑑.
𝑎+𝑐
Un candidat attentif remarquera que, plus précisément, 𝑏+𝑑 est la première fraction qui apparaît
𝑎 𝑐
entre 𝑏 et 𝑑 dans la suite de Farey d’ordre supérieur. Ce résultat ne sera pas démontré ici.
5. Voici un algorithme écrit dans le langage python3. Si x est un réel entre 0 et 1, que représentent les
valeurs a, b, c et d renvoyées ?
def mystere(x)
a=0
b=1
c=1
d=1
while b+d <= 6:
e = a+c
f = b+d
if (e/f) < x:
a = e
b = f
else:
c = e
d = f
return (a, b, c, d)

Partie C : cercles de Ford


𝑝
On appelle cercle de Ford associé à une fraction irréductible 𝑞 le cercle de centre le point de
𝑝 1 1
coordonnées (𝑞 , 2𝑞2 )et de rayon 2𝑞2. On peut alors représenter les différentes suites de Farey avec
ces cercles de Ford. Par exemple, la suite 𝐹3 se représente par les différents cercles ci-dessous :

L’objectif de cette partie est de démontrer la propriété suivante : « les cercles de Ford associés à
deux termes consécutifs d’une même suite de Farey sont tangents entre eux. »
𝑎
1. Préciser les coordonnées des points 𝐴 et 𝐵, centres des cercles de Ford respectivement associés à 𝑏
𝑐 𝑎 𝑐
et 𝑑 , où 𝑏 et 𝑑 sont deux fractions consécutives d’une même suite de Farey.
1 1
2. Montrer alors que 𝐴𝐵 = + .
2𝑏2 2𝑑 2
3. Conclure.
Exercice national 2 (à traiter par les candidats de voie générale ayant
choisi la spécialité mathématiques)
Les mathématiques Wasan 和算
Durant la période Edo (environ 1600 – 1868), une école particulière de mathématiques, dite
« Wasan » s’est développée au Japon. L’enseignement était ouvert à tous, et on trouvait affichés
dans les temples des problèmes de mathématiques, souvent à base de cercles : les « Sangaku ».
On se propose dans ce sujet d’en résoudre quelques-uns.
1. Un premier Sangaku visible au temple de Katayamahiko
a. Une propriété du triangle équilatéral (figure ci-contre).
Un triangle équilatéral de côté 𝑎 est inscrit dans un cercle de rayon 𝑅.
√3
Démontrer que 𝑅 = 𝑎.
3
On pourra utiliser la propriété suivante : les médianes d’un triangle se coupent
au centre de gravité qui se situe au premier tiers des médianes en partant de la
base.

Le Sangaku de Katayamahiko (figure ci-contre).


b. Trois cercles de même rayon 𝑟 sont tangents entre
eux et inscrits dans un cercle de rayon 𝑟′.
Démontrer que
2√3
𝑟′ = ( + 1)𝑟
3

2. Cercles tangents à une même droite


a. Deux cercles de rayon 𝑟1 et 𝑟2 sont tous les deux tangents à la même droite en 𝐴 et 𝐵, et tangents
entre eux, comme sur la figure à gauche ci-dessous. Démontrer que 𝐴𝐵2 = 4𝑟1 𝑟2 .

b. Un troisième cercle de rayon 𝑟 est tangent aux deux cercles précédents et à la même droite,
comme sur la figure à droite ci-dessus.
(i) Démontrer que
𝑟1 𝑟2
𝑟=
𝑟1 + 𝑟2 + 2√𝑟1 𝑟2
(ii) Pour réaliser ce Sangaku, un artiste souhaite utiliser uniquement des valeurs entières toutes
différentes pour les rayons des trois cercles. Proposer trois rayons entiers 𝑟, 𝑟1 et 𝑟2 qui
conviennent.
c. On considère encore deux cercles, cette fois ci
de même rayon 𝑅, tous deux tangents à une
même droite et tangents entre eux. Un carré
de côté 𝑎 est inscrit entre les deux cercles et la
droite, comme sur la figure ci-contre.
5
(i) Démontrer que 4 𝑎2 − 3𝑅𝑎 + 𝑅 2 = 0
(ii) En déduire 𝑎 en fonction de 𝑅.

3. Suite de cercles
(Figure ci-contre)
Dans un secteur angulaire d’angle 2𝛼, on inscrit
deux cercles tangents entre eux, de rayons 𝑅₁ et
𝑅₂ , avec 𝑅₁ < 𝑅₂, et tangents aux côtés du
secteur angulaire.
Prouver que les droites (𝐸𝐺) et (𝐺𝐹) sont
perpendiculaires.
a. Écrire un procédé de construction, utilisant
règle, équerre et compas, du cercle de centre
𝐵 connaissant le cercle de centre 𝐴.
b. Réaliser la construction sur l’annexe.
𝑅 1+sin 𝛼
c. Prouver que 2 = .
𝑅1 1−sin 𝛼

4. Sangaku visible au temple de Meiserinji


Ce Sangaku a été proposé par un jeune garçon de 15 ans, Tanabe
Shigetoshi.
Tous les cercles de la figure sont tangents entre eux.
Tous les cercles de même couleur ont le même rayon.
On appelle 𝑟 le rayon des plus petits, les cercles blancs au centre
de la figure.
On appelle 𝑅 le rayon du cercle dessiné en pointillé.
a. Exprimer 𝑅 en fonction de 𝑟.
On utilisera les notations suivantes pour désigner les rayons des cercles, du plus petit au plus grand :
𝑟 (6 petits cercles) ; 𝑥 (7 cercles) ; 𝑦 (3 cercles) ; 𝑅 (pointillés) ;
𝑧 (grand cercle extérieur)
a. Indice :
Vous pouvez vous servir de la figure ci-contre, qui reproduit le
problème sans le triangle, et rajoutant un cercle supplémentaire à
l’intérieur du cercle pointillé, cercle qui passe par les centres de
cercles de rayon x et y.
5 segments partant du centre de la figure y sont dessinés.
Ces derniers permettent d’établir un système d’équations faisant
intervenir les différents rayons.
ANNEXE DE L’EXERCICE 2, A RENDRE AVEC LA COPIE

Construire avec règle, équerre et compas le cercle manquant.


Exercice national 3 (à traiter par les candidats n’ayant pas suivi la
spécialité de mathématiques de voie générale)
Fiabilité

Pour un système mécanique ou électronique, le risque de panne augmente avec le temps.


La fiabilité d’un système est l’étude probabiliste du temps entre deux pannes et on utilise deux
indicateurs : la fiabilité notée ici 𝐹(𝑡) qui est la probabilité de panne après un instant 𝑡 et la
défaillance notée ici 𝐷(𝑡) qui est la probabilité de panne avant un instant 𝑡.
Ces deux indicateurs sont liés par les relations : 𝐹(𝑡) = 1 − 𝐷(𝑡).
Au moment de la mise en route du système, on a 𝐹(0) = 1 et 𝐷(0) = 0.
1. Premiers calculs
a. Déterminer 𝐹(𝑡) si 𝐷(𝑡) = 0,6.
b. Déterminer 𝐷(𝑡) si 𝐹(𝑡) = 0,7.

2. Fiabilité d’un composant électronique


a. Le tableau suivant donne la fiabilité d’un composant en fonction du temps.

Temps 𝑡 en centaines d’heures 0 1 2 3 4

Fiabilité 𝐹(𝑡) 1 0,9 0,81 0,729 0,6561


𝐹(𝑡+1)
b. Calculer 𝐹(𝑡)
pour tout 𝑡 entier variant de 0 à 3. D’un terme au suivant dans la deuxième ligne du
tableau, la variation relative (taux d’évolution) est-elle constante ?
c. En est-il de même pour la défaillance ? t ← 0
d. On donne l’algorithme ci-contre (𝑡 est le temps en centaines
F ← 1
d’heures, 𝐹 la fiabilité correspondante).
e. Quelle est la valeur de 𝑡 à la fin de cet algorithme ? Comment Tant que F>0,1 :
interpréter ce résultat ? t ← t+1
F ← F×0,9
Dans les questions suivantes, on se place à un instant 𝑡 fixe.
Fin Tant Que
3. Montage de plusieurs systèmes
Si plusieurs systèmes sont montés en série, la fiabilité du montage est égale
au produit des fiabilités des systèmes qui le composent. Dans le montage ci-
contre, en notant 𝐹1 la fiabilité du système 𝑆1 et 𝐹2 la fiabilité du
système 𝑆2, la fiabilité 𝐹 du système vaut 𝐹 = 𝐹1 × 𝐹2 .

Si plusieurs systèmes sont montés en parallèle, la défaillance du montage est


égale au produit des défaillances des systèmes qui le composent. Dans le
montage ci-contre, en notant 𝐷1 la défaillance du système 𝑆1 et 𝐷2 la
défaillance du système 𝑆2, la défaillance 𝐷 du système vaut 𝐷 = 𝐷1 × 𝐷2 .

a. Calculer la fiabilité d’un système avec deux composants électroniques en série de fiabilités
respectives 0,8 et 0,7.
b. Calculer la fiabilité d’un système avec deux composants électroniques en parallèle de fiabilité
respective 0,8 et 0,7.
c. Quel est le pourcentage d’augmentation de fiabilité d’un système avec deux composants
identiques de fiabilité 0,9 montés en parallèle par rapport à un seul composant de fiabilité 0,9 ?
4. Étude d’un montage.
Le montage ci-dessous est constitué de deux composants de type 𝐶1 en parallèle montés en série
avec deux composants de type 𝐶2 montés également en parallèle.

On admet que la fiabilité des composants de type 𝐶1 à la 𝑛-ième centaine d’heures après la mise en
route est 𝐹1 = 0,9𝑛 et que la fiabilité des composants de type 𝐶2 à la 𝑛-ième centaine d’heures après
la mise en route est 𝐹2 = 0,8𝑛 .
a. Exprimer les défaillances en fonction de 𝑛 de chacun des systèmes en parallèle.
b. Soit 𝐹 la fiabilité du montage. Déterminer 𝐹 en fonction de 𝑛.
c. Au bout de combien d’heures, la fiabilité devient-elle inférieure à 0,5 ?
d. Afin d'augmenter la fiabilité du montage à long terme, on décide de remplacer les composants 𝐶2
du montage par deux autres de même fiabilité 𝑝.
e. Quelle valeur minimale à deux décimales doit avoir 𝑝 pour que la fiabilité du montage dépasse 0,5
pendant au moins mille heures de fonctionnement ?
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OLYMPIADES MATHÉMATIQUES
LYCÉE, PREMIÈRE

CORRECTION !

Épreuve • 2020

freemaths.fr Olympiades Mathématiques  •  2020


Olympiades nationales 2020
Zone Asie-Pacifique
Éléments de solution
Exercice 1
Addition du cancre, suites de Farey et cercles de Ford

Partie A : l’addition du cancre (il arrive dans la suite qu’on s’autorise des chaînes d’égalités, incorrectes
mathématiquement parlant mais économes quant à la place occupée)
2 4 2+4 6 3
1. 3 ⨁ 5 = 3+5 = 8 = 4
4 4 4+4 8
⨁ = =
6 5 6+5 11
Cet exemple prouve que deux écritures différentes du même rationnel peuvent conduire à des résultats
différents.
1 1 2 1 2 3 2
2. (1 ⨁ 1) ⨁ 2 = ( ⨁ ) ⨁ = ⨁ = (la simplification de est obligatoire avant d’appliquer la définition)
1 1 1 1 1 2 2
1 2 3 1 3 4
1⨁(1⨁2) = 1⨁ (1 ⨁ 1) = 1⨁ (2) = 1 ⨁ 2 = 3 .
Les parenthèses sont nécessaires chaque fois qu’on a défini une opération binaire et qu’on veut faire entrer le
résultat dans un calcul ultérieur. Ce n’est qu’après avoir prouvé ce qui s’appelle associativité qu’on peut à bon
escient se dispenser des parenthèses…
1 1 2 4
3. 2 × ( ⨁ ) = 2 × =
2 3 5 5
1 1 2 2 1 2 3
Si la multiplication était distributive par rapport à l’addition du cancre, on aurait 2 × (2 ⨁ 3) = 2 ⨁ 3 = 1 ⨁ 3 = 4
Ici encore, c’est la nécessité d’utiliser l’écriture irréductible de chaque rationnel en jeu qui crée la différence.
La multiplication n’est pas distributive par rapport à l’addition du cancre.
𝑎 𝑐
4. On suppose que 𝑥 = et 𝑦 = sont des écritures irréductibles de deux rationnels. On a, sans contradiction
𝑏 𝑑
1 𝑏 1 𝑑
avec la définition de l’addition du cancre, = et = . Ces écritures sont – évidemment – elles aussi
𝑥 𝑎 𝑦 𝑐
1 1 𝑏 𝑑 𝑏+𝑑 1
irréductibles. Il vient : ⨁ = ⨁ = =
𝑥 𝑦 𝑎 𝑐 𝑎+𝑐 𝑥⨁𝑦

Partie B : suites de Farey


1. Pour « lire » la suite de Farey
d’ordre 𝑛, on commence par 0/1,
puis 1/𝑛 et on progresse de la gauche
vers la droite. En négligeant les
dénominateurs supérieurs à 𝑛.
On a ainsi :
0 1 1 1 2 3 1
𝐹4 = { , , , , , , }
1 4 3 2 3 4 1
0 1 1 1 2 1 3 2 3 4 1
𝐹5 = { , , , , , , , , , , }
1 5 4 3 5 2 5 3 4 5 1
0 1 1 1 2 1 3 2 3 4 1
𝐹6 = { , , , , , , , , , , }
1 5 4 3 5 2 5 3 4 5 1
2. Par définition, les éléments de l’ensemble 𝐹𝑛 sont des éléments de 𝐹𝑛+1, puisque leur dénominateur ne
dépasse pas 𝑛, donc ne dépasse pas 𝑛 + 1.
𝑎 𝑐
3. On suppose que < et que ces deux rationnels sont des éléments consécutifs de 𝐹𝑛+1 . Si les deux
𝑏 𝑑
𝑎 𝑎+1
dénominateurs sont égaux à 𝑛 +1, alors les deux nombres considérés sont et . Dans ce cas, on a
𝑛+1 𝑛+1
𝑎 𝑎 𝑎+1 𝑎
𝑛+1
< < 𝑛
car 𝑛 < 𝑛 + 1 pour la première inégalité, car 𝑎 < 𝑛 pour la seconde. Mais alors 𝑛 est aussi un
𝑛+1
,
élément de la suite 𝐹𝑛+1 compris entre des deux, contradiction. Dons les nombres de départ n’ont pas le même
dénominateur, l’un de ces dénominateurs est inférieur à 𝑛 + 1 et ce nombre est dans 𝐹𝑛 .
𝑎 𝑐
4. On suppose que 𝑏 et 𝑑 sont consécutives dans une certaine suite de Farey. Calculons :
𝑎+𝑐 𝑎 𝑎𝑏+𝑏𝑐−𝑎𝑏−𝑎𝑑 1 𝑐 𝑎+𝑐 −1
𝑏+𝑑
−𝑏 = 𝑐(𝑏+𝑑)
= 𝑐(𝑏+𝑑) . On trouve par un calcul analogue 𝑑 − 𝑏+𝑑 = 𝑑(𝑏+𝑑). L’encadrement proposé est
donc vrai.
5. Le programme proposé applique le résultat non démontré précédent, savoir que pour trouver les éléments à
𝑎+𝑐 𝑎 𝑏
ajouter à une suite de Farey pour obtenir la suite d’ordre supérieur, on intercale 𝑏+𝑑 entre 𝑐 et 𝑑. Ici on se limite à
la suite d’ordre et on trouve les deux éléments de la suite qui encadrent le nombre donne 𝑥.

Partie C : cercles de Ford


𝑎
1. Le cercle de Ford associé au rationnel 𝑏 a, par définition, pour centre
𝑎 1 1
le point A dont le couple de coordonnées est ( , ) et pour rayon .
𝑏 2𝑏² 2𝑏²
𝑐 1
Le couple de coordonnées de B est ( , ). Ces cercles sont tangents à
𝑑 2𝑑²
l’axe des abscisses respectivement en M et N.
2. Soit C le projeté orthogonal de B sur (AM). Le théorème de Pythagore
appliqué au triangle ABC rectangle en C donne :
𝑐 𝑎 2 1 1 2
AB² = ( − ) + ( − )
𝑑 𝑏 2𝑏² 2𝑑²
1 1 1 1 1 1 2
En utilisant le résultat non démontré 𝑎𝑑 − 𝑏𝑐 = 1, on obtient AB² = 𝑏²𝑑² + 4𝑏² + 4𝑑² − 2𝑏2 𝑑2 = (2𝑏² + 2𝑑²) , c’est
le résultat demandé, qui prouve…
3. … que ces deux cercles sont tangents (la distance des centres est égale à la somme des rayons).
Olympiades nationales 2020
Zone Asie-Pacifique
Éléments de solution
Exercice 2
Les mathématiques Wasan

𝑎√3
1. a. Dans le triangle équilatéral de côté 𝑎, les hauteurs ont toutes la même longueur et le centre de gravité
2
(qui est aussi le centre du cercle circonscrit au triangle) est situé aux deux tiers de chacune des
2 𝑎√3 𝑎
hauteurs/médianes en partant du sommet. Le rayon du cercle est donc 𝑅 = 3 × 2
=
√3
b. Les centres des trois cercles de rayon 𝑟 sont les sommets d’un triangle équilatéral de côté 2𝑟. Les hauteurs de
ce triangle équilatéral ont pour longueur 𝑟√3 et la distance du centre du cercle extérieur à un centre de cercle
2 2𝑟
« intérieur » est 3 × 𝑟√3 = 3. Chacune de ces hauteurs coupe le cercle extérieur et un cercle intérieur au point

2𝑟 2√3
de contact entre ces deux cercles. Le rayon du cercle extérieur est donc 𝑟 ′ = 𝑟 + , ou encore 𝑟 ′ = (1 + ) 𝑟.
√3 3
2. a. On applique le théorème de Pythagore au triangle O1 O2 E rectangle en E, sachant que AB = O2 E. Cela
s’écrit : 𝐴𝐵² = (𝑟1 + 𝑟2 )2 + (𝑟1 − 𝑟2 )2 , d’où le résultat.
b. (i) D’après ce qui précède, on a AC = 2√𝑟𝑟1, CB = 2√𝑟𝑟2 et AB = 2√𝑟1 𝑟2.
On en déduit que √𝑟1 𝑟2 = √𝑟𝑟1 + √𝑟𝑟2 . En élevant au carré chaque membre de l’égalité :
𝑟1 𝑟2 = 𝑟(𝑟1 + 𝑟2 ) + 2𝑟√𝑟1 𝑟2. C’est le résultat annoncé.
(II) Sans que cela soit obligatoire, on peut supposer que 𝑟1 𝑟2 est un carré parfait et même que chacun des deux
𝑎²𝑏² 𝑎𝑏 2
facteurs en est un. Si on pose 𝑟1 = 𝑎² et 𝑟2 = 𝑏², on obtient 𝑟 = 𝑎²+𝑏²+2𝑎𝑏 = (𝑎+𝑏) . On cherche alors un couple
(𝑎, 𝑏) pour lequel 𝑎𝑏 est un multiple de 𝑎 + 𝑏. Par tâtonnement, les couples (3, 6), (4, 12), (5, 20), etc., dans
lesquels la seconde projection est un multiple de la première, conviennent. Ce ne sont pas a priori les seuls. Les
triplets (9, 36, 4), (16, 144, 9), (25, 400, 16), etc. répondent au problème posé.
c. On applique le théorème de Pythagore au triangle LO1 C, rectangle en C.
𝑎 2 5
(I) On obtient : 𝑅² = (𝑅 − ) + (𝑅 − 𝑎)2 , soit encore 𝑅² + 𝑎² − 3𝑎𝑅 = 0
2 4
3 2 5 1
(II) Cette égalité s’écrit aussi (𝑅 − 𝑎) − 𝑎2 = 0, ou encore (𝑅 − 𝑎) (𝑅 − 𝑎) = 0. La seule solution
2 2 2
2
admissible ici est 𝑎 = 5 𝑅.
3. Suites de cercles
Les droites (EG) et (GF) sont perpendiculaires : en effet, en application de la propriété de la tangente au cercle,
̂ a pour mesure la moitié de celle de GAE
l’angle GEF ̂ et l’angle GFE
̂ a pour mesure la moitié de celle de FBG ̂ . Leur
̂ ̂
somme est donc moitié de la somme de GAE et FBG ; ces deux derniers angles étant supplémentaires (un effet du
parallélisme), la somme cherchée est donc 90°, le
dernier angle du triangle GEF ayant donc pour
mesure 90°. Les droites (EG) et (GF) sont
perpendiculaires.
a. et b. Le point A est situé sur la bissectrice de
l’angle formé par les demi-droites initiales. Sa
projection orthogonale sur l’une de ces demi-
droites est le point E. Le cercle de centre A coupe
la bissectrice (pointillés) en G (et en un autre
point, qui fournirait une solution « à gauche »,
mais on a supposé 𝑅1 < 𝑅2 ). La perpendiculaire à
(EG) en G coupe la demi-droite [OE) en F et la
perpendiculaire à [OF) et F coupe la bissectrice en
B. Le cercle de centre B rencontre la bissectrice
̂ a pour mesure la moitié de cette de l’angle FBG′
en un point G’. L’angle G′FE ̂ … qui est le même que l’angle FBG ̂ .
Ce qui conduit au fait que G et G’ sont un seul point. La construction est donc réussie.
c. En considérant les triangles rectangles OAE et OBF, on obtient 𝑅1 = OA sin 𝛼 et 𝑅2 = OB sin 𝛼. On a donc
OG = OA(1 + sin 𝛼) d’une part, OG = OB (1 − sin 𝛼), d’où le résultat.

4. a. et a. En suivant les indications de l’énoncé (mais sans nommer les points de la figure qui est muette), on
obtient les cinq égalités suivantes :

3𝑥 + 4𝑟 = 𝑅

5𝑥 + 4𝑟 = 𝑧

𝑥 + 2𝑦 = 𝑧

3𝑥 + 4𝑟 = 𝑅

2𝑥 + 𝑦 = 𝑅

On élimine d’abord 𝑧, ce qui fournit 2𝑥 + 2𝑟 − 𝑦 = 0, puis 𝑦, ce qui fournit 4𝑥 + 2𝑟 − 𝑅 = 0, et enfin 𝑥, pour


aboutir au résultat 𝑅 = 10𝑟.

N.B. Il semble qu’on n’ait écrit que 4 égalités, puisque 2 sont identiques, mais c’est parce qu’on a comme indiqué
par l’énoncé considéré que la différence entre les rayons du cercle pointillé et du cercle intérieur plein était le
rayon d’un disque rouge, le cercle plein passant par les centres des disques verts.
Olympiades nationales 2020
Zone Asie-Pacifique
Éléments de solution
Exercice 3
Fiabilité

1. a. 𝐹(𝑡) = 1 − 𝐷(𝑡), donc 𝐹(𝑡) = 0,4 si 𝐷(𝑡) = 0,6


b. De même 𝐷(𝑡) = 0,3 si 𝐹(𝑡) = 0,7

2. a. et b.
Temps en centaines
d’heures 0 1 2 3 4

Fiabilité 𝐹(𝑡) 1 0,9 0,81 0,729 0,6561


𝐹(𝑡+1)
Rapport 𝐹(𝑡) 0,9 0,9 0,9 0,9

Les quatre quotients sont égaux. Sur cette observation, le taux d’évolution ne change pas.
c. Pour la défaillance, on peut compléter un autre tableau :
Temps en centaines
0 1 2 3 4
d’heures
Défaillance 𝐷(𝑡) 0 0,1 0,19 0,271 0,3439
𝐷(𝑡+1)
Rapport
𝐷(𝑡) 0,1 1,9 1,4263… 1,26900..

Le taux d’évolution n’est pas constant.


d. et e. La valeur finale de 𝑡 est le nombre de fois qu’il a fallu multiplier le contenu de la mémoire 𝐹 par 0,9 pour
obtenir un résultat inférieur à 0,1. Or, 0,921 = 0,1094 … et 0,922 = 0,0984 …
À l’arrêt du programme, le compteur 𝑡 affiche 22.

3. Montage de plusieurs systèmes


a. Dans ce cas, la fiabilité du système est le produit de la fiabilité des composants, soit 0,8 × 0,7 = 0,56.
b. Si les fiabilités sont 0,7 et 0,8, les défaillances sont 0,3 et 0,2 et la défaillance du système 0,3 × 0,2 = 0,06. Sa
fiabilité est donc 1 − 0,06 = 0,94.
c. Deux composants identiques de fiabilité 0,9 montés en parallèle ont une défaillance de 0,1 × 0,1 = 0,01 et
donc une fiabilité de 1 − 0,01 = 0,99. L’augmentation de la fiabilité par rapport à un seul composant de fiabilité
0,09
0,9 est 0,09 et l’augmentation que représente 0,09 est 0,9 = 0,1. Exprimée en pourcentage, ctte augmentation
représente 10%.

4. Étude d’un montage


a. La défaillance d’un composant 𝐶1 est 1 − 0,9𝑛 , celle d’un composant 𝐶2 est 1 − 0,8𝑛 . Pour un montage en
parallèle, les défaillances se multiplient : la défaillance du premier parallèle est donc (1 − 0,9𝑛 )2 , celle du second
(1 − 0,8𝑛 )2
b. La fiabilité du montage est le produit des fiabilités. Elle est donc :(1 − (1 − 0,9𝑛 )2 )(1 − (1 − 0,8𝑛 )2 ).
On peut réduire cette écriture, en appelant 𝐹𝑚 (𝑛) la fiabilité de l’ensemble :
𝐹𝑚 (𝑛) = 0, 9𝑛 (2 − 0,9𝑛 )0,8𝑛 (2 − 0,8𝑛 )
c. Utilisons un tableau
𝑛 0,9𝑛 0,8𝑛 2 − 0,9𝑛 2 − 0,8𝑛 𝐹𝑚 (𝑛)
2 0,81 0,64 1,19 1,36 0,8389…
3 0,729 0,512 1,271 1,488 0,70590…
4 0,6561 0,4096 1,3439 1,5904 0,57438…
5 0,59049 0,32768 1,40951 1,67232 0,45608…
La fiabilité est inférieure à 0,5 après 500 heures de fonctionnement.
d. et e. Cette fois, la fiabilité de l’ensemble est 𝐹𝑚 (𝑛) = 0, 9𝑛 (2 − 0,9𝑛 )𝑝𝑛 (2 − 𝑝𝑛 ) au bout de 𝑛 centaines
0,5
d’heures de fonctionnement. On souhaite donc que 𝐹𝑚 (10) > 0,5, c’est-à-dire que :𝑝10 (2 − 𝑝10 ) > 10 (2−0,910 ).
0,9
Ou encore 𝑝10 (2 − 𝑝10 > 0,8683868 … )
On peut procéder par approximations successives (le calcul précédent prouve que 𝑝 cherché est supérieur à 0,9) :

𝑝 𝑝10 2 − 𝑝10 𝑝10 (2 − 𝑝10 )


0,95 0,598736… 1, 401263… 0,838987…
0,97 0,737424… 1, 262575… 0,9310539…
0,96 0,6648326… 1,3351673… 0,8876628…
0,955 0,6310063… 1, 3689936… 0,86384367…

Il ressort de cette étude que la fiabilité des composants doit être supérieure à 0,955 et qu’elle peut être inférieure
à 0,96 pour donner le résultat souhaité. On s’en tiendra donc à l’estimation 0,96.

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