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CHARRET Pierre,

André
Par Jacques Girault

Né le 4 décembre 1925 à Arnac-la-


Poste (Haute-Vienne) ; instituteur ;
résistant ; militant syndicaliste ;
militant communiste de la Creuse puis
du Nord.

Fils d’un chef-cantonnier aux Ponts-et-


Chaussées, blessé et gazé pendant la
Première Guerre qui mourut à quarante ans en
1938, et d’une couturière, lingère, concierge et
infirmière à l’école primaire supérieure de La
Souterraine (Creuse) qui cacha des enfants
juifs avec leur mère pendant la Seconde
Guerre, Pierre Charret ne reçut aucun
sacrement religieux. Élève de l’EPS, il réussit
le concours de l’École normale d’instituteurs en
1942 et effectua sa scolarité au lycée de
Guéret. Après avoir été scolarisé en quatrième
année à l’École normale de Moulins (Allier), il
devint instituteur en Creuse à Faux-la-
Montagne (septembre 1946-1948), à Saint-
Léger-Bridereix (1948-1950). Il se maria
civilement en décembre 1946 à Wasquehal
(Nord), avec Lucienne Dupriez, née le 25
septembre 1920 à Wasquehal, fille d’ouvriers.
Ouvrière devenue infirmière en 1940 avec une
formation par l’intermédiaire de la Croix-rouge,
elle obtint en 1956 le diplôme d’État
d’infirmière. Le couple eut deux enfants.

Charret obtint sa mutation pour le Nord en


octobre 1950 et fut instituteur à Bourbourg, à
Roubaix, à Wasquehal (1951-1962). Après une
année d’études universitaires en 1963 pour la
préparation du certificat d’aptitude à
l’enseignement aux enfants inadaptés, il fut
nommé instituteur spécialisé pour l’enfance
handicapée (classe de perfectionnement) à
Roubaix jusqu’à sa retraite en 1980.

Membre du Syndicat national des instituteurs,


Charret fut en 1952 et en 1953 le secrétaire
départemental de la FEN-CGT. En accord avec
la demande du Bureau politique du Parti
communiste français en 1954, il continua à
militer au seul SNI, élu au conseil syndical de
la section départementale des années 1950 à
sa retraite, responsable du courant « Unité et
action » dans les dernières années. Il fut
candidat au bureau national du SNI en
décembre 1951 en douzième sur la liste
« Pour renforcer l’unité et l’efficacité du SNI.
Liste d’action laïque et de défense de
l’Éducation nationale ». En novembre 1963, il
signa le texte des candidats au bureau national
de la liste « « Pour un SNI toujours plus uni,
toujours plus fort ». Délégué dans des congrès
nationaux du SNI, il intervint le 5 juillet 1961
dans le débat sur le rapport moral pour
souhaiter qu’une motion d’unité sur l’Algérie
soit votée. Elle devrait, selon lui, demander la
reprise des négociations, souhaiter
l’autodétermination et s’opposer à un éventuel
partage de l’Algérie. Il cessa d’être syndiqué
quelques années après sa retraite. Il fut
pendant quelques années conseiller
départemental de l’Éducation nationale pour
les écoles maternelles.

Charret fut un des quatre créateurs du


détachement des Francs tireurs et partisans
français « René Laforge » en 1943 au lycée de
Guéret parmi les élèves-maîtres et les lycéens.
Pendant une année, ils se livrèrent à diverses
actions puis, après le débarquement, en juin
1944, rejoignirent le maquis jusqu’en août
1944. Homologué comme sous-lieutenant FFI,
après avoir suivi un stage militaire dans l’Indre,
il s’engagea pour la durée de la guerre, envoyé
en janvier 1945 à l’école militaire de Saint-
Maixent (Deux-Sèvres), intégré comme
adjudant dans un régiment FFI creusois, le
26e, qui devint le 13e Régiment d’infanterie, il
fut envoyé sur le front de La Rochelle jusqu’au
8 mai 1945. Aussitôt, son régiment fut
transféré en Algérie, le 13 mai 1945, cantonné
sur le plateau algérien à Bourbaki.

Démobilisé comme étudiant en août 1945,


Pierre Charret fit partie de la cellule
communiste de l’École normale de Moulins.
Instituteur à Faux-la-Montagne, il devint le
secrétaire de la section communiste de
Gentioux jusqu’à sa mutation à Saint-Léger-
Bridereix. Il fut alors secrétaire de la section
communiste de La Souterraine. Il participa au
comité de la fédération communiste de la
Creuse avec son épouse et le demeura
jusqu’en 1950, année de leur départ pour le
Nord. En 1952, il suivit l’école centrale pour les
instituteurs communistes.

Dans le Nord, membre du bureau puis du


secrétariat de la section communiste de Croix-
Wasquehal, Charret entra au comité de la
fédération du Nord du PCF en 1953.
Responsable du travail parmi les instituteurs
en 1956, régulièrement reconduit jusqu’en
1964, où, en raison du grand nombre
d’enseignants dans le comité fédéral, il devint
membre de la commission fédérale de contrôle
financier. Il participa au milieu des années
1950 à une école centrale d’un mois réservée
aux instituteurs communistes. Depuis 1958, il
était membre correspondant pour le Nord de
L’École et la Nation, la revue communiste de
l’enseignement.

Charret fut le suppléant de Gustave Ansart aux


élections législatives de 1958 dans la 8e
circonscription de Roubaix Nord et Ouest. En
1962, candidat titulaire, il obtenait 9 145 voix
sur 64 238 inscrits et se désistait pour le
candidat de gauche. Il fut aussi candidat au
Conseil général dans le canton de Roubaix
Ouest en 1964 et en 1970.

En 1967, son épouse, infirmière, surveillante,


membre du PCF depuis 1946, responsable
départementale du syndicat CGT des
hospitaliers, fut candidate dans la
circonscription. Conseillère municipale de
Wasquehal depuis 1953, régulièrement réélue,
elle devint adjointe au maire, chargée de
l’enfance et du Troisième âge, en 1977 quand
la liste d’Union de la gauche à direction
socialiste l’emporta en 1977. Elle décéda dans
un EHPAD à Wasquehal le 1er février 2017.

Charret, membre de la commission


départementale des Anciens combattants, était
le responsable départemental de l’activité
« mémoire et connaissance de la
Résistance », de l’Association nationale des
anciens combattants de la Résistance dont il
était membre du conseil national. Son
exposition « Victoire sur la Nazisme », depuis
le début des années 1990, circulait encore en
2021 dans des établissements scolaires,
occasions de rencontres-débats qu’il anima.
Membre de l’Amicale des vétérans du PCF, il
fut, pendant une vingtaine d’années jusqu’en
2004, membre de son bureau national.

Pierre Charret, passionné de cinéma,


possédait une caméra 16 mm depuis 1966. Il
tourna des films sur les événements sociaux et
la vie du PCF dans le Nord, ainsi sur la fête du
journal Liberté à Brunemont en 1966, qu’il
déposa à Ciné-archives, « fonds audiovisuel
du PCF ». Un inventaire détaillé de 15 films est
présenté sur le site Internet
« www.cinearchives.org »

POUR CITER CET ARTICLE :


https://maitron.fr/spip.php?article19519, notice
CHARRET Pierre, André par Jacques Girault, version
mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière
modification le 26 octobre 2021.

SOURCES : Arch. comité national du


PCF. — Presse syndicale. —
Renseignements fournis par
l’intéressé. — Divers sites Internet.

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