A la suite de la Seconde Guerre Mondiale, Senghor reprendra sa
carrière linguistique jusqu'à l'indépendance Sénégalaise en 1960. Durant l’une de ses visites de recherches portant sur la poésie sérère, Lamine Guèye proposa à Senghor d'être élu député, qui accepta et fut élu à L’Assemblée Française, ou les colonies pu y être représentées.
Souhaitant une réforme du système colonial, cela le conduisit à publier
en janvier 1945 "La Communauté impériale française", avec des propos joignant ceux de Henri Laurentie. Contre l'indépendance coloniale, il milite pour que l’Union française constitue « une maison familiale, où il y aura sans doute un aîné, mais où la fratrie serait vraiment dans l'égalité ». Cette position très modérée tend à occulter la question des droits politiques réels des colonisés.
Il se maria à Ginette Éboué (1923-1992) le 12 Septembre 1946, avec qui il
eut : Francis-Arphang (né le 20 juillet 1947) et Guy-Wali (né le 28 septembre 1948, décédé en 1983 d’une chute de son appartement à Paris.
Absent en octobre 1946 au congrès fondateur du Rassemblement
démocratique africain (RDA) à Bamako, dû aux pressions du ministre de France d’Outre-mer Marius Moutet. De retour sur cet épisode, il incrimine alternativement le communisme du RDA et la dictature de la SFIO. Fort de son succès, quitta en 1948 la section africaine de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) et fonda avec Mamadou Dia le Bloc démocratique sénégalais (1948), remportant les élections législatives de 1951. Il sera réélu et occupera par la suite plusieurs postes administratifs en tant que Secrétaire d’Etat de Mars 1955 à Février 1956, maire en Novembre 1951, Ministre conseiller gouvernemental de Juillet 1959 à Mai 1961 ainsi que bien d'autres.
Senghor se remaria avec Colette Hubert(Née en 1925) l’année suivante
qui est française venant de Normandie, avec qui il eut Philippe-Maguilen (17 octobre 1958 - 4 juin 1981) mort d’un accident de route à Dakar. Il voua le recueil Lettres d'Hivernage à Colette. Il fit paraître en 1964 une série nommée Liberté, constituée de discours, allocutions, essais et préfaces.
b- Régime présidentiel fort et fin du multipartisme (1963-1976)
Il instaura un régime présidentiel autoritaire (seul son parti, l'UPS, est
autorisé). Le 22 mars 1967, il échappa à un attentat et le coupable fut condamné.
En milieu 1968, les étudiants de l'Université de Dakar grève et posèrent
des revendications.En un rien de temps, les universités furent fermées et bloquées.Pour renverser le gouvernement, L'Union démocratique des étudiants sénégalais (UDES) lance en direction du syndicat un appel. En accord avec l'ambassadeur français, Senghor fait évacuer l'université et les établissements secondaires. L'Union nationale des travailleurs sénégalais (UNTS) réagit à cela en lançant un appel à la grève générale,qui ne dure que quelques heures. La soirée, Senghor annonce dans un discours qu’il met en place l'état d'urgence, accompagné d'un couvre-feu et de la mise circonscrite des lieux stratégiques par l'armée. Des décisions mettent fin au mouvement : L'université est fermée pour deux ans,et les étudiants sénegalais enrôlés dans l’armée, ceux non sénégalais ayant pris part à cela furent expulsés.Les enseignants qui ont soutenu la révolte furent suspendus. Cette révolte fut considérée par cause chinoise et ceux-ci furent expulsés à l'exception de ceux travaillant dans la culture du riz. La révolte fut très soutenue par la population dans tous les secteurs ébranlant le régime. Senghor du céder à des revendications tel celle d'avoir un Premier ministre et des augmentations des plus bas salaires.
Dans les années 1970, il aboutit la mise en place de système éducatif
performant. Le 27 mars 1974, il gracie après 11 ans de prison Mamadou Dia et les anciens ministres coaccusés.
c- Réinstauration du multipartisme et démission anticipée (1976-1980)
Il réinstaure le multipartisme en mai 1976 (limité à trois courants :
socialiste, communiste et libéral, auquel il ajoutera le courant conservateur).
Il démissiona de la présidence, après son quatrième mandat, en
décembre 1980. Abdou Diouf, Premier ministre, le remplace à la tête du pouvoir en vertu du code Constitutionnel.
Francophonie Soutient de la fondation de la Francophonie il fut élu le vice-président du Haut-Conseil de la Francophonie.
En 1962, il écrit l'article fondateur « le français, langue de culture » d'où
est tirée la célèbre définition : « La Francophonie, c'est cet Humanisme intégral, qui se tisse autour de la terre ».
Il théorise un idéal de francophonie universelle respectueuse des
identités et songea même une collaboration avec les autres langues latines.
En 1969, il envoie des émissaires à la première conférence de Niamey
(17 au 20 février) avec ce message :
« La création d’une communauté de langue française sera peut-être la
première du genre dans l’histoire moderne. Elle exprime le besoin de notre époque où l’homme, menacé par le progrès scientifique dont il est l’auteur, veut construire un nouvel humanisme qui soit, en même temps, à sa propre mesure et à celle du cosmos. »
Ainsi considéré, Habib Bourguiba (Tunisie), Hamani Diori (Niger),
Norodom Sihanouk (Cambodge) et Jean-Marc Léger (Québec) et lui sont les pères de la Francophonie.
En 1971, Senghor devint parrain de la Maison de la Négritude et des
Droits de l'Homme à Champagney dans la Haute-Saône. Musée d'une ville étant la seule à dédier un cahier de doléance pour l'abolition esclavagiste.
En 1982, Senghor fut l'un des fondateurs de l'Association France et pays
en voie de développement dont le principal objectif était de faire comprendre les problèmes de développement que connaissent les pays du Sud, dans le cadre d'une refonte des données civilisatrices. Il fut aussi membre du comité d'honneur de la Maison internationale des poètes et des écrivains de Saint-Malo.