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Pour une performance durable

du cloud computing
LIVRE BLANC

Version 1
10/2010 En collaboration avec
FRANCE
2
Sommaire
Le cloud computing :
07 où en est-on ?

Les conditions
21 de son développement

41 Retours d’expériences

49 Les perspectives

60 À vos commentaires !

3
4
Édito
Pour une performance
durable du cloud computing
Selon une récente étude menée par la société Brocade,
60 % des grandes entreprises envisagent une migration vers le
cloud computing d’ici 2012, et ce essentiellement pour réduire
les coûts, gagner en agilité et flexibilité.

Pour IDC, seulement 21 % de ces facteurs économiques au détriment mesurés ? Par qui ? Est-il possible
mêmes entreprises exploiteront des limites techniques. Il subsiste d’être juge et partie ?
seules leurs infrastructures. cependant d’énormes freins sur les
60 % des DSI utiliseront des notions de sécurité, de performance La raison d’être de ce livre blanc
technologies liées au cloud et de disponibilité pour les est de donner un éclairage sur
computing, souvent comme applications à très grande criticité. l’état de l’art actuel des offres,
M. Jourdain : « sans le savoir » ! et quelques règles de succès
Pour celles-ci, la réponse actuelle permettant de démarrer ou
Ainsi, la quasi-totalité des études réside dans le cloud privé où le d’accélérer sa migration vers
européennes et mondiales contrôle de la qualité de service le cloud computing. Nous avons
convergent vers l’aspect inéluctable reste en théorie plus simple. pour cette raison souhaité nous
de cette évolution. Aujourd’hui, Mais cela reste insuffisant. mettre résolument du côté du
peu de DSI doutent encore des Seule la vision de l’utilisateur DSI en privilégiant la vision de
bienfaits des modèles SaaS et IaaS (Quality of Experience) permet de l’utilisateur.
pour les applications importantes, connaître la réelle disponibilité
mais pas totalement critiques. et la performance d’accès aux
Compte tenu des enjeux actuels, services. Certains fournisseurs de Éric Varszegi
les frontières de l’informatique se cloud annoncent des engagements Président
déplacent vers l’hégémonie des de 99,5 %. Comment sont-ils d’ip-label.newtest

5
D’ici 2013, les investissements
mondiaux en cloud computing
afficheront une croissance moyenne
annuelle de 25 %.”

6
Le cloud computing :
où en est-on ?
Face à la complexité croissante des technologies ainsi qu’aux
besoins sans cesse plus importants des entreprises de réduire
leurs coûts, d’améliorer leurs performances et de transformer
leurs métiers en chaînes de services, le cloud computing semble,
à terme, une solution inéluctable. Cependant, il recouvre de
nombreuses réalités qu’il importe d’éclairer pour favoriser une
meilleure compréhension des bénéfices et des points d’ombre de
ce nouveau modèle d’informatique à la demande.

Qu’est-ce que le à Dallas, il avait défini le cloud comme étant « un


cloud computing ? paradigme informatique dans le cadre duquel les
frontières de l’informatique seront déterminées
« Modèle de mise à disposition simple et à la par des facteurs économiques plutôt que par
demande de ressources informatiques partagées des limites techniques ». Une définition qui a le
et configurables (par ex. des réseaux, serveurs, mérite d’ouvrir le cloud computing à la notion de
systèmes de stockage, applications et services). Ces modèle économique et de s’éloigner du strict cadre
ressources peuvent ainsi être fournies et libérées technique.
rapidement, avec très peu de travail administratif
ou d’interactions avec le fournisseur de services. »
Telle est la définition officielle du cloud computing Vers une uniformisation de plus en
fournie par le North American National Institute plus poussée
for Standard and Technology (NIST). Une définition
toutefois très technique qu’il convient de clarifier. En soi, le modèle de cloud computing n’est pas si
récent. Il résulte des évolutions technologiques
qui, depuis quelques années, ont poussé à
Au-delà de l’aspect technique l’industrialisation progressive des services métier :
architecture orientée services (SOA), virtualisation,
L’origine du terme cloud computing, littéralement web 2.0… L’Internet public a fait ses preuves en
« informatique dans les nuages », revient à un termes de fiabilité et de qualité de travail. Le cloud
universitaire américain, le professeur Ramnath computing semble donc répondre parfaitement aux
K. Chellappa. En 1997, lors de la conférence Informs besoins des entreprises en matière de réduction des

7
Les entreprisent cherchent
à transformer leur DSI
en centre de services.”

Définition coûts, de disponibilité et d’agilité, Le cloud computing,


et constitue l’aboutissement des « l’électricité » de
officielle
services web. l’entreprise
du cloud
computing Le cloud computing représente Les entreprises ont plus que jamais
donc un nouveau modèle de besoin d’optimiser les compétences
par le NIST
fourniture et de gestion des services de leurs collaborateurs, véritable
« Ce modèle favorise informatiques, reposant sur une valeur ajoutée pour leur activité,
la disponibilité infrastructure partagée, externalisée et d’aligner leurs métiers sur
et « abstraite » qui allouent leurs objectifs critiques. À la clé :
et comprend
les ressources dynamiquement l’amélioration de leurs performances
cinq principales en fonction des besoins réels. et l’accélération de leur croissance
caractéristiques (libre- Désormais, la relation homme- sur des marchés fortement
machine se trouve profondément concurrentiels. C’est pourquoi elles
service à la demande,
modifiée. Une telle approche cherchent de plus en plus à libérer des
accès étendu au réseau, bouleverse les méthodes de travail ressources internes et à transformer
mutualisation des et le traitement de l’information. leur direction informatique en centre
de services. Le système d’information
ressources, élasticité/
devient alors le cœur de la chaîne
mise à l’échelle rapide, de valeur des services. Or, pour cela,
service mesuré), trois
modèles de service L’évolution du marché
(Software as a Service,
Platform as a Service
et Infrastructure
as a Service) et
quatre modèles de
déploiement (cloud
privé, communautaire,
public ou hybride). »
www.nist.gov

8
il faut faire évoluer la DSI en conséquence. Le cloud iaas, paas, saas : QUI MAINTIENT QUOI ?
computing, dans ce sens, constitue une nouvelle
énergie informatique de l’entreprise. Modèle
classique IaaS PaaS SaaS

À l’image de l’électricité aujourd’hui produite Applications • • • •


et distribuée par des fournisseurs – alors que Runtimes • • • •
chacun possédait son propre groupe électrogène
Intégration SOA • • • •
au début du siècle – pourquoi l’informatique
Bases de données • • • •
ne serait-elle pas fournie à son tour par des
Logiciel serveur • • • •
spécialistes externes ?
Virtualisation • • • •
Matériel serveur • • • •
Stockage • • • •
Réseaux • • • •
La segmentation des offres L’entreprise Le fournisseur cloud
de cloud computing
éditeurs se sont adaptés et proposent désormais
Le concept de cloud computing n’est pas un leurs solutions en mode SaaS. Le modèle s’avère
phénomène aussi récent que l’on pourrait le parfaitement transparent pour l’utilisateur qui
penser. Nombre d’entreprises, sans même en avoir n’a besoin que d’un simple accès web pour
conscience, y ont recours depuis de nombreuses accéder à l’application. De plus, compte tenu de
années, notamment pour leurs applications. La la maturité des offres et du marché du SaaS, un
virtualisation et l’automatisation ont aujourd’hui nombre croissant d’entreprises optent non plus
bien pénétré les systèmes d’information et la pour de simples applications en ligne mais pour
réduction conséquente des coûts d’exploitation de véritables services comme le CRM ou le travail
qu’elles entraînent ont su convaincre les collaboratif. Gartner affirme ainsi qu’en 2010,
entreprises. En 2010, plus de 66 % des entreprises 95 % des entreprises vont maintenir voire accroître
recourent à l’externalisation de tout ou partie de leur usage du SaaS pour leurs applications. Le SaaS
leur système d’information. semble dès lors être la porte d’entrée pour le PaaS
et l’IaaS dans les entreprises. En effet, le recours
au SaaS rassure souvent les décideurs qui envisagent
Le cloud d’applications - Software alors avec plus de sérénité d’externaliser leurs
as a Service (SaaS) plates-formes et leurs infrastructures.

Le SaaS constitue en effet une pratique courante Indéniablement, les solutions hébergées ont le
pour les entreprises qui y voient un moyen vent en poupe, certains y trouvant une réponse au
efficace de réduire leurs coûts d’exploitation. Les contexte économique actuel. Souple, modulable

9
et réversible, la location d’applications hébergées difficile d’établir avec précision un plan budgétaire
présente des atouts décisifs par rapport au modèle mensuel, voire annuel, ce qui n’incite pas les
classique de licences. Parmi les avantages les plus directions financières à franchir le pas.
appréciés, on trouve la sécurité de l’infrastructure,
la maîtrise du budget, la réduction des coûts de
maintenance et la visibilité offerte sur le système Le cloud de plate-forme – Platform
d’information. Les DSI peuvent désormais se as a Service (PaaS)
concentrer sur la dimension stratégique de leur
métier. Les éditeurs se sont alors rapidement Le PaaS constitue sans doute la véritable révolution
adaptés à cette nouvelle donne pour proposer en matière de gestion de l’informatique d’entreprise,
leurs logiciels en mode SaaS et les adapter aux d’autant que l’offre n’en est qu’à ses balbutiements.
offres des différents hébergeurs. Aujourd’hui, les Le fournisseur externe met à disposition de
principaux acteurs du marché sont représentés l’entreprise cliente une plate-forme pour développer
par Cegid (Yourcegid On Demand), Salesforce. et déployer les applications et services souhaités,
com (AppExchange), Microsoft (Live.com), webEx ainsi que l’infrastructure adéquate pour accueillir
(Connect) et Google (Google Apps). les futures applications. Les développeurs internes
doivent travailler avec les outils (bases de données
Autre atout et non des moindres : un modèle et studios de développement) fournis par l’hébergeur
tarifaire clair et éprouvé établi sur le paiement à et s’adapter aux exigences et aux contraintes qu’ils
l’usage. Ainsi, l’avènement du cloud computing incite imposent.
de plus en plus les fournisseurs de services en ligne
à proposer une tarification en fonction de la durée L’intérêt majeur pour les entreprises, outre le fait
d’utilisation du service, même si certains imposent de confier la gestion de leurs applications à un
dans leurs contrats une redevance minimale. prestataire externe et de « soulager » ainsi leur
Néanmoins, ces modèles tarifaires demeurant flous DSI, est de bénéficier d’un ensemble de services
et sans possibilité de suivi (tableau de bord), il reste associés (hébergement, intégration technique,
contrôle de disponibilité, persistance de données…),
qui garantissent un certain niveau de performances,
FOCUS sans toutefois pouvoir le mesurer précisément. Le
• Les datacenters traditionnels sont, en moyenne, marché du PaaS est un marché d’avenir. À l’heure
utilisés à hauteur de 15 % de leur capacité. actuelle, peu d’acteurs se sont positionnés mais
• Les datacenters virtualisés sont, quant à eux, Google et Microsoft proposent déjà des offres
utilisés à environ 40 % de leur capacité. abouties qui font référence.
• En mode cloud computing, ce taux d’utilisation
passe par définition à presque 100 %. • Google App Engine propose un environnement
de développement d’applications web intégré

10
L’IaaS devrait connaître
une croissance à deux
chiffres d’ici 2013.”

identique à celui des applications Google. Le cloud d’infrastructure –


Mais l’entreprise américaine a récemment Infrastructure as a Service (IaaS)
pris conscience que sa plate-forme ne
correspondait pas suffisamment aux besoins des L’IaaS, préalablement appelée Hardware as a Service,
entreprises. App Engine for Business constitue est un modèle de services établi sur une infrastructure
une offre professionnelle incluant une console accessible via le web, incluant par exemple des capa-
d’administration centrale destinée à gérer cités de stockage ou de traitement supplémentaires
l’ensemble des applications d’une entreprise, un et la bande passante nécessaire. Ce système requiert
support technique et une disponibilité annoncée une connexion réseau de haute qualité. L’entreprise
de 99,9 %. Il est également possible d’accéder peut ainsi bénéficier d’une puissance supérieure en
aux applications métier via une politique de fonction des besoins ou des demandes internes, afin
sécurité préalablement établie. d’effectuer par exemple des tests temporairement
En savoir plus : http://code.google.com/intl/ sur un serveur. L’IaaS est une infrastructure allouée
fr-FR/appengine à la demande, basée soit sur du matériel physique,
soit sur du matériel virtualisé. Les avantages que le
• Microsoft Windows Azure équivaut à un système modèle offre en termes de flexibilité, de souplesse,
d’exploitation qui s’exécute dans le cloud. Il de capacité d’évolution… intéressent nombre d’entre-
repose sur plusieurs composants : Windows Azure, prises, d’autant que les offres de virtualisation sont
SQL Azure, le connecteur AppFabric et Microsoft aujourd’hui particulièrement matures.
Codename Dallas, qui introduit la notion de
DaaS, Data as a Service (voir p.12). L’offre De plus, la réduction des coûts énergétiques engendrée
fournit des services d’exécution, de stockage par l’IaaS incite de plus en plus les organisations
et de communication. Microsoft déclare, au informatiques, très sensibilisées au green IT, à
lancement de son offre, des taux de disponibilité s’interroger sur la pertinence d’une telle solution.
de 99,95 % sur Windows Azure et de 99,9 % Pour HP, par exemple, le cloud computing est ainsi
(taux de transaction) sur Azure Storage. Les devenu un axe stratégique. L’activité cloud présente la
développements sont réalisés sous Visual Studio. répartition suivante : 80 % pour l’IaaS, 10 % pour le PaaS
En savoir plus : www.microsoft.com/ et 10 % pour le SaaS. Les attentes sont fortes et l’IaaS
windowsazure devrait connaître une croissance à deux chiffres d’ici
2013. Les entreprises y voient le moyen de simplifier
Toutefois, aucun de ces fournisseurs ne propose de et d’optimiser leur infrastructure, de diminuer leurs
tableau de bord objectif, c’est-à-dire établi par investissements en matériels et logiciels, et surtout de
un tiers de confiance, pour mesurer véritablement ne payer que ce qu’elles utilisent réellement.
les performances, le niveau de sécurité, les coûts…
Il n’est donc pas possible à l’heure actuelle de Sur le marché, une offre prédomine et retient
garantir les taux de disponibilité annoncés. particulièrement l’attention des entreprises :

11
En 2013, les dépenses
en cloud représenteront
10 % des investissements mondiaux.”

EC2 d’Amazon (ou Amazon Elastic Compute Cloud). Le cloud de données – Data
Cette offre de services web a été conçue pour as a Service (DaaS)
faciliter le travail des développeurs. Elle permet
de réajuster la capacité allouée en fonction des L’idée est de mettre à disposition dans le cloud des
besoins. Parmi les fonctionnalités annoncées données structurées, accessibles en toute sécurité
par Amazon, figurent l’élasticité de la capacité via des protocoles standardisés. Ainsi, n’importe
fournie, le contrôle sur les applications virtualisées quel service peut consommer ces données, à
(sous Linux, Windows ou Solaris), la flexibilité, le l’image de tout service web. La consommation
haut niveau de fiabilité et de sécurité avec trois est soit gratuite, soit payante. Chaque éditeur
modes tarifaires différents. L’un des principaux de données propose son modèle économique.
intérêts réside en la possibilité de pouvoir choisir Microsoft base son service sur son offre Azure.
la localisation géographique de son infrastructure. D’autres entreprises se sont positionnées,
Un réel plus pour les DSI souvent inquiets de ne comme StrikeIron, Jigsaw, Postcode Anywhere,
pas savoir exactement où se situent leurs données TheWebService ou Caspio. Ces cinq offres, toutes
une fois qu’elles sont « dans le cloud ». Ils ont la différentes, se révèlent plus ou moins adaptées
possibilité de choisir la région, même si en cas en fonction des besoins précis des développeurs.
d’incident dans un datacenter, le fournisseur se L’intérêt du DaaS est de proposer des tarifs faibles
garde le droit de migrer la structure ailleurs. pour intégrer des données dans l’application de
En savoir plus : http://aws.amazon.com/ec2 l’utilisateur final.

IaaS Offre très mature sous forme de virtualisation (VMware), technologies bien maîtrisées
• Les + : maîtrise de l’IT, mutualisation de l’énergie, de l’espace, de la climatisation
• Les - : gestion des équipes IT en interne avec différents métiers, 24h/24 sur les applications 

PaaS Offre peu mature mais en plein développement (métiers concernés : conception logicielle,
recette, préproduction, exploitation)
• Les + : infrastructure homogène, maîtrisée, développement aligné sur l’infrastructure, processus bien cadré
• Les - : changement dans les métiers du développement, risque de disparition de l’exploitation, coûts
difficiles à définir

SaaS Offre mature (CRM, Product Life Management, collaboratif)


• Les + : souplesse, flexibilité accrue, réversibilité, réduction des coûts
• Les - : TCO difficile à calculer au-delà de cinq ans, paramétrage nécessaire, intégration difficile au SI

12
Quel modèle de déploiement En fonction du modèle de services Cloud privé
choisir ? retenu, un modèle de déploiement
ou public ?
sera plus approprié. Pour en savoir plus
Comme le précise la définition du NIST sur ces modèles de services, rendez- Beaucoup
(p.8), il existe plusieurs modèles de vous p.17. d’entreprises
cloud qui incluent différents types
se posent ou
d’accès. Par conséquent, ils présentent
se sont posé la
des avantages et des inconvénients :
L’état des lieux
question. À court
• Cloud privé interne à l’organisation du cloud computing 
terme, le cloud
cliente : hébergé par l’organisation.
Éventuellement partagé ou Simple effet de mode ou évolution privé semble
mutualisé en mode privatif avec inéluctable pour les entreprises ? plus incitateur
d’autres entités de l’organisation La question mérite d’être posée car
et prometteur.
(cas de groupes avec leurs filiales). nombre d’interrogations subsistent
encore. Qu’en est-il de la maturité du D’après le cabinet
• Cloud privé externe à l’organisation marché ? Où en sont les entreprises d’études Gartner,
cliente : hébergé chez un tiers européennes ? Quelles idées se font-
d’ici 2012, les
et non par l’organisation, il est elles du cloud computing ? Autant de
entièrement dédié à celle-ci et questions qui, selon les pays, peuvent dépenses des
accessible via des réseaux sécurisés constituer un réel frein à l’adoption de entreprises
de type VPN. ce nouveau modèle de travail.
se porteront

• Cloud public : accessible via l’Internet davantage vers


public et géré par un prestataire Des investissements ce modèle afin de
externe. Les ressources peuvent être disparates
garder un meilleur
partagées entre plusieurs entités
clientes de ce prestataire. Le cabinet d’analyse 451 Group contrôle sur
a publié en avril 2010 une étude leurs ressources
• Cloud hybride ou mixte : combine mettant en avant le fossé qui
informatiques.
l’utilisation pour une même sépare les États-Unis et l’Europe en
organisation d’un cloud privé et d’un matière d’investissements dans le Mais le cloud
cloud public. cloud computing. 92 % des dépenses hybride devrait
concernant l’IaaS sont réalisées aux
prévaloir dans les
• Cloud communautaire : dédié à une États-Unis contre seulement 6 %
communauté professionnelle spécifique. en Europe et 1 % en Asie. Parmi les années à venir.

13
les services de cloud computing à raisons invoquées : le manque de datacenters
l’échelle mondiale entre 2008 et 20131 sur le continent européen. La géolocalisation des
applications reste un frein majeur. C’est la raison
Évolution des services (en Mds de dollars) pour laquelle certains fournisseurs proposent
160 désormais de choisir la région du monde qui
140 hébergera les données.
120
100
80
60
Au niveau international
40
20 Selon une récente étude Gartner, les États-Unis
0 sont le pays le plus enclin à pratiquer le cloud
2008 2009 2010 2011 2012 2013 computing (60 %), suivent l’Europe de l’Ouest
(24 %) et le Japon (10 %). Le contexte économique
Taux de croissance annuel des services (en %) actuel a considérablement bouleversé le paysage
60 informatique des entreprises. Réduction des coûts,
50
40
agilité, flexibilité et sécurité sont plus que jamais
30 les priorités des DSI. Ils se trouvent dans l’obligation
20 de fournir aux collaborateurs les meilleurs outils,
10
0
à un moindre coût, pour rester concurrentiels. Une
situation qui a obligé nombre d’éditeurs de logiciels
Business Process Services Total System Infrastructure Total
Applications Total Infrastructure Total à adapter leurs solutions au cloud computing,
Application Infrastructure Total Cloud Services Total notamment en développant les services à la
demande. Les éditeurs se sont donc employés à
élaborer leurs logiciels en fonction des spécificités
Évolution des services de cloud
du cloud computing, telles que la virtualisation
computing entre 2008 et 20131
et l’automatisation. Ainsi, selon IDC, d’ici 2013,
les dépenses informatiques devraient être six
2008

2013 Mais si le SaaS est déjà bien connu et employé,


les attentes se portent plus particulièrement
0% 25 % 50 % 75 % 100 % au niveau de l’IaaS (Infrastructure as a Service)
et du PaaS (Platform as a Service), qui vont
Cloud-Based Advertising Other Business Process Services véritablement révolutionner le cloud computing.
Applications Compute Services
Integration Services Backup Services

1
Source : étude Gartner, mars 2009

14
Le marché du cloud devrait
passer de 68 milliards
de dollars en 2010 à 150 à 2014.”

fois supérieures. En 2009, environ 17 milliards de noter que les services liés à la puissance de calcul seront
dollars ont été dépensés dans les technologies cloud cinq fois plus importants en 2013 (5 % contre 1 % en
(logiciels et matériels), soit 5 % des investissements 2008). Sur l’ensemble de ces critères (Business Process
TIC mondiaux. En 2013, ces mêmes dépenses Services, Applications, Application Infrastructure,
s’élèveraient à 45 milliards de dollars, représentant System Infrastructure, Infrastructure, Cloud Services),
10 % des investissements mondiaux. Soit une Gartner estime une croissance du marché du cloud à
croissance moyenne annuelle de 25 %. 16,6 % en 2010, correspondant à 68,3 milliards de
dollars et à 150 milliards de dollars en 2014.
Néanmoins, si le recours au cloud computing semble
inéluctable dans les années à venir, les services
cloud ne sont pas tous logés à la même enseigne. Au niveau européen
En effet, les offres concernant les services de type
SaaS (Software as a Service) sont presque deux D’après une étude réalisée pour la Commission
fois plus nombreuses que celles proposées pour européenne par le cabinet Pierre Audoin Consultants,
l’infrastructure. Cette tendance devrait cependant le marché européen du cloud computing représentait
évoluer après 2011 lorsque ces approches auront 4 milliards d’euros en 2009, soit 1,5 % du marché
fait leurs preuves et que les conditions économiques total des logiciels et des services. Le cabinet prédit
permettront des investissements plus importants. Il y une forte croissance dans les années à venir pour
aura ainsi une croissance à deux vitesses, en fonction atteindre 15 % de ce marché en 2015. Les entreprises
des types d’applications et des systèmes concernés. européennes n’ont pas toutes la même perception

Parmi les services hébergés en environnement
cloud, la publicité occupe de loin la première place.
la segmentation du cloud computing
Elle représente environ 25 milliards de dollars en
à l’échelle européenne2
2008 et devrait atteindre près de 78 milliards en 8
2013. Ces chiffres témoignent de la réussite de 7
Google par exemple dans la création d’un nouveau 6
modèle économique de fourniture de services, imité 5
milliards d’euros

ensuite par Yahoo!, Microsoft, Amazon… 4


3
Les autres services aux entreprises occupent la deuxième 2
place avec, toujours selon Gartner, 42 milliards de dollars 1
0
d’ici 2013, soit un taux de croissance annuel de 31 %.
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Les applications détiennent une place importante
au cœur du système cloud. Mais il est intéressant de IaaS total PaaS total SaaS total

2
Source : étude réalisée pour la Commission européenne par Pierre Audoin Consultants, 2010

15
53 % des DSI attendent
une meilleure productivité
grâce au cloud.”

70 %
des entreprises
du cloud computing. Si les DSI
partagent les mêmes attentes, en
revanche, la confiance accordée à
les entreprises européennes ne
semblent pas encore totalement
convaincues des bénéfices du cloud
européennes orientent ce nouveau modèle de fourniture computing et affichent même une
leur stratégie vers des services diffère en fonction des certaine méconnaissance quant à
le cloud computing pays européens, la France étant cette nouvelle approche. Il leur
en virtualisant leurs
particulièrement plus « frileuse » que est encore difficile de traduire
serveurs.
ses voisins. les caractéristiques techniques
en bénéfices métier. Pourtant,
72 %
considèrent que les
Le cabinet Vanson Bourne a, lui,
consulté 550 entreprises européennes
les attentes des DSI concordent
avec celles de leurs homologues
métiers doivent être (Allemagne, Autriche, Belgique, américains : meilleure productivité
plus convaincus des Danemark, Espagne, Finlande, (pour 53 % d’entre eux), meilleure
bénéfices offerts France, Italie, Norvège, Pays-Bas, disponibilité (50 %), réduction des
par le cloud avant Portugal, Royaume-Uni, Suède et dépenses (27 %), green IT (34 %)…
d’envisager la Suisse) entre septembre et décembre
prochaine étape. 2009, au sujet du cloud computing Plus surprenant : leur vision quant
Les principaux freins et de la virtualisation3. Il ressort que à l’évolution de leur mission au sein
au déploiement plus de 70 % des entreprises sont de la direction informatique dans
du cloud sont intéressées par la virtualisation de les années à venir. Si 29 % des DSI
pour 54 % liés aux
leurs serveurs et 30 % par le cloud n’envisagent aucun changement, ils
problématiques de
computing. Néanmoins, à peine plus sont 50 % à prendre conscience que la
management et pour
27 % liés à la sécurité de 15 % d’entre elles ont finalisé leurs stratégie d’entreprise occupera une
de l’information. projets de virtualisation et seulement place beaucoup plus importante dans
5 % environ ont déjà intégré ce leur métier. Ils devront également

65 %
des répondants
nouveau modèle informatique à leur
politique d’entreprise. Quelle en est
passer plus de temps à « penser » leur
infrastructure qu’à la maintenir pour
la motivation ? 76 % d’entre elles optimiser son potentiel d’utilisation
considèrent qu’ils
l’envisagent plus comme un effet de (52 %). Mais n’est-ce pas une évolution
n’ont pas les
mode à court terme qu’une évolution logique de leur maturité et de leur
bonnes expertises
dans leurs équipes durable des technologies et des savoir-faire qui doit les orienter vers
pour faire face au services informatiques. des activités à forte valeur ajoutée ?
développement du
cloud computing. Alors que la tendance s’affirme Des résultats assez paradoxaux
de plus en plus outre-Atlantique, puisque l’étude démontre que les
Source : cabinet Vanson
Bourne, 2009

3
65 % des sociétés étudiées emploient plus de 3 000 collaborateurs ; les 35 % restantes emploient entre 1 000 et 3 000 collaborateurs

16
besoins et les attentes des DSI européens trouvent Les principaux acteurs du Cloud
leurs réponses dans le cloud computing. Mais plus sur le marché mondial
étonnant encore, les évolutions qu’ils envisagent
quant à leur propre métier sont inhérentes à ce
nouveau modèle de services. Preuve s’il en est que
la plupart des directions méconnaissent fortement
le cloud computing et préfèrent attendre avant
de l’envisager sérieusement. Un constat d’autant
plus vrai pour la France. Mais en définitive, n’est-il
pas plus pertinent de laisser les autres entreprises
déterminer ces nouvelles manières de faire pour
ensuite profiter d’une meilleure stabilité de l’offre
et par voie de conséquence des coûts et des
performances ? Voici ce qui pourrait s’appeler « une
approche industrielle ».

Il apparaît d’autre part que les « nuages »


européens et américains ne sont pas tout à
fait semblables. En effet, leurs conceptions
Quels sont les modèles
divergent. Pour les États-Unis, le véritable cloud
est « multilocataire », c’est-à-dire que seul l’usage tarifaires actuels4 ?
véritable des ressources mutualisées, et ce où qu’elles
soient, est facturé. En Europe, les lois sur l’archivage Actuellement, il n’existe pas de modèle tarifaire
légal des données privées limitent le phénomène de « strictement » établi pour le cloud computing. Si
globalisation : on privilégie plutôt le cloud privé et les la facturation à l’usage est essentiellement utilisée
services associés. Les outils de supervision s’avèrent pour les offres de SaaS, le mode forfaitaire est
alors de plus en plus indispensables afin de favoriser la très couramment utilisé dans l’IaaS. En revanche,
croissance du cloud computing. la tarification du PaaS est beaucoup plus floue
et non uniforme. Chaque fournisseur impose son
Autre différence notable : outre-Atlantique, la propre modèle. Mais en définitive, que paie-t-on
DSI est reconnue comme une entité stratégique réellement ? Comment peut-on évaluer son budget ?
pour l’entreprise et apte à répondre aux besoins Cette situation constitue l’un des principaux freins
métier. Beaucoup moins dépendants de la direction pour les décideurs. De même, elle rend nécessaire
générale et/ou financière de l’entreprise, les DSI l’intégration de tableaux de bord objectifs au sein
disposent alors d’une marge de manœuvre en faveur des offres de cloud computing, et ce d’autant que
du cloud bien plus élevée qu’en Europe. de nombreux critères entrent en jeu.

4
En juin 2010

17
Amazon passe la troisième le meilleur enchérisseur remporte la ressource. Il n’y
a pas d’engagement initial et les taux horaires sont en
EC2 fixe ses prix en fonction de la localisation général plus intéressants que pour le on-demand. Le
géographique du datacenter, du nombre client fixe son prix maximal ! L’intérêt de cette triple
d’applications déposées, de la CPU, de la capacité offre est de permettre aux entreprises de choisir la
de stockage requise, de l’élasticité souhaitée et mieux adaptée à leurs besoins et ainsi d’optimiser
des échanges de données entre l’application et les leur flexibilité et de réduire leurs coûts… à condition
utilisateurs. Or, le volume de données étant difficile de pouvoir évaluer avec justesse quelle sera la
à maîtriser, cela rend la tarification d’autant plus consommation de leurs collaborateurs !
complexe à comprendre pour les entreprises. En savoir plus : http://aws.amazon.com/ec2/
purchasing-options
Amazon propose donc trois modalités différentes :
On-Demand Instances, Reserved Instances et
Spot Instances. Le premier modèle est un système Google App Engine : certes gratuit
classique de paiement à l’usage et à l’heure ; au départ, mais ensuite ?
le deuxième fonctionne en s’appuyant sur une
réservation à l’année (de un à trois ans), avec un Si l’offre de base est gratuite, les entreprises achètent
forfait initial minimum suivi d’un paiement à l’heure ; les ressources informatiques supplémentaires dont
le troisième modèle proposé est une enchère : elles ont besoin en ne payant que ce qu’elles utilisent

À chaque fournisseur son ou ses modèles de tarification


À chaque fournisseur son ou ses modèles de tarification. Le souci principal est qu’il est très souvent
difficile pour un DSI d’évaluer avec finesse la consommation mensuelle de ses utilisateurs et par voie
de conséquence la facture finale, compte tenu du grand nombre de critères qui interviennent et
qui sont difficiles à évaluer sans outil de mesure précis. Ce manque de clarté freine les directeurs
informatiques d’autant plus que les directions générales leur imposent de réduire leurs coûts. Or, les
conditions de développement du cloud computing passent inexorablement par un modèle tarifaire
transparent et une mesure objective des performances afin de rassurer à terme les décideurs. Pour
ce faire, des tableaux de bord « neutres », émanant de tiers de confiance qui ne seraient ni juges ni
parties, s’imposent. Il semble en tout état de cause et pour être pragmatique, que c’est un processus
d’adaptation et d’apprentissage qui passe obligatoirement par l’observation et la mesure.

18
La tarification reste
encore floue et diffère
selon les fournisseurs.”

réellement. Le seuil de gratuité s’étend jusqu’à transactions et 750 heures d’utilisation pour six mois
500 Mo de stockage et près de 500 millions de minimum ; enfin, le modèle Development Accelerator
pages vues par mois. Au-delà, les tarifs s’appliquent Extended s’élève à 109,95 dollars mensuels et intègre
en fonction du volume d’échanges de données et une base de données supplémentaire.
d’e-mails, de la capacité de stockage utilisée… En savoir plus : www.microsoft.com/
windowsazure/offers
Avec l’offre App Engine for Business, le système de
tarification a lui aussi évolué. Désormais, il s’élève à
8 dollars par utilisateur et par mois, dans une limite Salesforce mise sur la simplicité
maximale de 1 000 dollars mensuels. Pour l’instant,
seuls quelques clients en profitent et Google projette Salesforce propose un système forfaitaire pour
d’étendre son offre rapidement. Néanmoins, si ce son offre Force.com. Trois forfaits, trois prix,
système à seuil semble séduisant, que se passe-t-il trois capacités. Avec des avantages identiques,
si on le dépasse ? Quels seront les tarifs horaires Salesforce affirme fournir des applications cinq
appliqués ? Y aura-t-il des pénalités ? Des réponses fois plus vite et à moitié prix – par rapport à une
claires de l’offreur tardent encore à venir. plate-forme logicielle traditionnelle – et ce via
En savoir plus : http://code.google.com/intl/fr-FR/ une interface utilisateur riche et personnalisable.
appengine/docs/billing.html Force.com propose plus de mille applications et
services, et s’avère très simple d’utilisation pour
les applications web. Force.com Free constitue
Microsoft Azure, force 4 l’offre de départ. Gratuite, elle se limite à
cent utilisateurs, 1 Gb de stockage et une seule
Les prix de Microsoft s’établissent selon la capacité du application. Force.com Enterprise, au prix de
système d’exploitation, le stockage, les transactions 50 dollars par utilisateur et par mois, permet
réalisées entre l’application et le stockage, les notamment d’accéder jusqu’à dix applications,
échanges effectués avec le connecteur et, le plus avec une capacité de stockage accrue et un accès
important, le volume des échanges de données entre mobile. Enfin, Force.com Unlimited propose pour
l’utilisateur et l’application (non exprimé en termes 75 dollars mensuels par utilisateur un nombre
de bande passante). Le modèle Consumption ou de illimité d’applications, un support 24h/24 et 7j/7,
« pay as you go » propose différents tarifs horaires des environnements de tests et de développement
en fonction des ressources requises ; le modèle multiples… Une offre intéressante mais qui reste
Introductory Special n’inclut aucune charge, ni frais, cependant limitée dans ses possibilités.
ni engagement mensuel, mais il intègre un nombre En savoir plus : www.salesforce.com/platform/
de services de base limité ; le modèle Development platform-edition
Accelerator Core est fixé à 59,95 dollars par mois
pour notamment 10 Go de stockage, un million de

19
20
Les conditions de
son développement
Maîtrise et réduction des coûts, alignement et anticipation
sur les besoins métier de l’entreprise, flexibilité, réactivité,
évolutivité, agilité… tels sont les enjeux fixés par les
directions générales et métier aux directions informatiques.
Soumises à de fortes pressions, celles-ci ne sont alors pas
libres d’imposer un modèle particulier, contrairement à leurs
homologues américaines, et doivent en référer auprès de
leur DG. Or, les zones floues qui entourent encore le cloud
computing ont du mal à les convaincre. Pourtant, des outils
existent pour remédier aux failles de ce modèle.

Quels freins y a-t-il de poursuivre leurs efforts afin de s’adapter à un


pour les directions ? environnement en pleine mutation. Réduction des
coûts, amélioration de la productivité, qualité
des produits ou des services, relation client et
Trop de points d’interrogation subsistent encore capacité d’innovation constituent autant d’enjeux
pour convaincre les directions informatiques de se stratégiques pour les entreprises.
lancer dans l’aventure. Des craintes qu’il importe
de dépasser car le cloud computing apporte, quelle Des objectifs sur lesquels les DSI doivent s’aligner
que soit l’entreprise, une réponse concrète aux sous la pression des directions générales et métier.
priorités de productivité et d’efficacité affichées Depuis toujours, les directions informatiques se
par les DSI. contentent de suivre les évolutions des besoins des
utilisateurs. Elles doivent dorénavant les anticiper
et se positionner en « moteur » de l’entreprise
Les priorités des directions afin d’en renforcer la compétitivité. Avec cette
ambition, l’efficacité du système d’information se
Dans une conjoncture économique sans cesse révèle être la clé de voûte de toute l’entreprise.
fluctuante, le manque de visibilité incite les Si la réduction des coûts figure bien sûr parmi
entreprises à avancer prudemment. Cependant, si les objectifs à atteindre, la réactivité face
elles veulent rester compétitives, elles se doivent aux changements et la capacité à rationaliser

21
60 % des DSI utilisent des
technologies liées au cloud
computing sans même le savoir.”

l’infrastructure sont devenues pour les DSI des pour l’assistance technique et ont recours à
enjeux majeurs. l’infogérance. Un phénomène qui tend à s’amplifier.
Selon IDC (avril 2010), « d’ici deux ans, il ne restera
Enfin, le « green IT » fait son entrée au sein des plus que 21 % des organisations qui exploiteront
structures informatiques. Le sujet est certes à la seules leur infrastructure ». Alors pourquoi tant de
mode mais il constitue surtout un moyen pertinent réticences envers le cloud computing, qui semble
de participer à la fois à la capacité d’innovation répondre aux attentes des directions informatiques,
et à la diminution des coûts recherchées par la générales et opérationnelles ? D’autant qu’une
direction générale, tout en renforçant l’image de étude réalisée par IDC révèle que 60 % des DSI
l’entreprise auprès des médias. utilisent des technologies liées au cloud computing
sans même le savoir !
La complexité de l’infrastructure incite de plus
en plus les directions informatiques à recourir
à des prestataires externes pour assurer en Des craintes réelles mais à modérer
partie sa gestion et sa maintenance. Deux DSI
sur trois n’hésitent pas à faire appel à des tiers Quelle connaissance précise les directeurs
informatiques ont-ils du cloud computing ? La
question mérite d’être posée car de nombreuses
COMPLEXITÉ ET ACCESSIBILITÉ DU CLOUD réticences sont souvent liées à une méconnaissance
COMPUTING selon gartner (cf. focus p.23) du sujet et les craintes ne se révèlent pas toujours
justifiées. Les diverses études européennes réalisées
sur le sujet, et ce quel que soit le pays concerné,
Cloud computing
aboutissent toutes aux mêmes constatations sur les
COMPLEXITÉ

inquiétudes des DSI :


Cloud Cloud
privé partagé
virtuel
Cloud • La sécurité arrive en tête.
privé
Externe
Interne

Portail • La performance et la disponibilité restent


partenaire
perfectibles.

Centre de Centre de • La réversibilité constitue un frein central.


traitements traitements
d’entre- exter-
prise nalisé
• La géolocalisation « inconnue » des données
Traditionnel inquiète, notamment en matière de conformité
réglementaire.
RISQUES

22
• Le manque de maturité des offres en 2010 La complexité et l’accessibilité
freine également les entreprises pour passer
augmentent le risque selon
le cap du cloud computing.
Gartner (mars 2010)
• L’organisation interne des DSI n’est pas La complexité et l’accessibilité sont les deux
toujours adaptée à la gestion de la qualité de
critères principaux retenus par le cabinet Gartner
service du cloud.
pour mettre en évidence le niveau de risque en
• L’interopérabilité des briques du SI gérées fonction des modèles. Plus ceux-ci sont classiques
selon des modèles différents n’est pas
et traditionnels (emplacement des données
assurée.
connu, technologies éprouvées, indicateurs de
• Le manque de lisibilité de la tarification fait performances précis…), plus le risque sera faible
craindre un surcoût par rapport au modèle
(cf. le coin inférieur gauche du schéma p.22). En
classique.
revanche, plus l’offre devient complexe, plus la
Même si les applications en mode SaaS sont transparence au niveau de la qualité de service
aujourd’hui largement utilisées, les bénéfices
sera moindre et plus l’entreprise sera exposée aux
des solutions IaaS et plus encore PaaS et
DaaS restent encore largement méconnus. risques (cf. coin supérieur droit du schéma p.22).
De nombreuses directions informatiques La capacité du fournisseur à résoudre les incidents
préfèrent attendre de disposer de « retours
rapidement et à s’adapter aux besoins du client peut
utilisateurs ». La réalité est la suivante : sans
retour d’expérience, les DSI restent frileux… néanmoins réduire les risques. La complexité, la
et les fournisseurs ne disposent alors pas des transparence et la supervision sont les clés du cloud
informations nécessaires pour faire évoluer leurs
computing de demain pour permettre d’anticiper
offres en fonction des attentes des entreprises.
Une nouvelle fois, nous sommes dans le cas de les vulnérabilités à venir. De fait, elles risquent
l’œuf et de la poule ! de se multiplier au fur et à mesure que le nombre
de services proposés dans le cloud augmentera.
Les freins les plus importants portent sur les
notions de sécurité, de performance et de Aujourd’hui, s’il n’existe pas encore de méthode
disponibilité pour les applications à très grande d’évaluation standard, le cloud computing se doit
criticité. Pourtant, l’informatique dans les
d’être surveillé et mesuré à différents niveaux afin
nuages constitue une réelle opportunité pour
renouveler ces pratiques et pour s’aligner sur les de réduire sa surface d’attaque.

23
Dans un environnement
virtualisé, l’approche de la QoS
traditionnelle se révèle inadaptée.”

besoins métier d’une entreprise qui se doit d’être statique. En revanche, elle se révèle inadaptée
de plus en plus agile. Ainsi, il importe de dépasser dans un environnement virtualisé, par définition
ces craintes et d’analyser précisément les risques partagé entre plusieurs applications et hautement
encourus. dynamique.

Difficile en effet d’évaluer la performance d’une


Virtualisation et performance transaction applicative de bout en bout, à partir
applicative des performances individuelles des ressources
physiques ou même des ressources virtuelles mises
La virtualisation – sur laquelle s’appuient toutes les à contribution par cette transaction. Surtout si l’on
offres de cloud computing – apporte de nombreux considère à la fois l’impact de la virtualisation et
bénéfices. En revanche, elle introduit également celui des architectures de type SOA. Dans cette
plus de complexité (et donc de risques) en matière hypothèse, non seulement les ressources virtuelles
de performance applicative. se déplacent entre plusieurs ressources physiques,
mais les services peuvent également se déplacer
Traditionnellement, une application fonctionne entre plusieurs ressources virtuelles.
sur un serveur physique dédié et statique,
où les performances systèmes et applicatives Conséquence : la virtualisation ajoute une nouvelle
sont alors étroitement liées. La virtualisation dimension au défi de la gestion des performances
impose d’évoluer d’un modèle « one to one » applicatives. En complément du suivi des
(une application, un serveur) à un modèle « one performances des ressources physiques et virtuelles,
to many », dans lequel plusieurs applications il devient primordial de mettre en œuvre un suivi
concurrentes cohabitent sur un seul et même des transactions de bout en bout pour garantir la
serveur physique. Elle impose par ailleurs d’évoluer performance applicative aux utilisateurs finaux.
d’un environnement physique relativement statique
à un environnement hautement dynamique, au sein
duquel les ressources virtuelles se déplacent entre La sécurité et l’information
plusieurs ressources physiques.
Si la sécurité constitue un frein légitime, tant
L’approche de gestion de la QoS traditionnelle la confidentialité des informations stratégiques
– qui consiste à extrapoler les performances est capitale pour l’entreprise, les clouds privés
applicatives à partir des performances des ou hybrides peuvent se positionner comme une
systèmes physiques (métriques de type CPU ou possible réponse. La réversibilité est une autre
usage mémoire) – demeure effectivement légitime source d’inquiétude tangible car, contrairement
tant que l’application fonctionne selon un modèle aux contrats de type infogérance, elle n’est pas
« one to one » dans un environnement physique garantie, et ce d’autant plus que l’entreprise

24
ne connaît pas l’exacte localisation de ses données ou Témoignage client
applications, une fois celles-ci « cloudées ». Quelle
William Barrière, Directeur informatique
réglementation s’applique alors pour la conservation et
la sauvegarde des données ? Celle du pays de provenance d’une enseigne de taille moyenne
de la donnée ou celle du pays de résidence (en supposant présente sur toute l’Europe, évoque
que l’on n’aborde pas la phase transitoire) ? Des textes
les problèmes de support liés à la
juridiques comme la loi Sarbanes Oxley imposent des
règles très strictes en matière de protection des données. géolocalisation des données avec
C’est pourquoi il est indispensable de s’assurer de la son prestataire de SaaS : « Nous
position du fournisseur vis-à-vis des réglementations en
avons récemment subi une série de
vigueur telles que la directive européenne de protection
des données ou le Patriot Act aux États-Unis, qui dysfonctionnements – des indisponibilités
autorisent les autorités locales à prendre connaissance des récurrentes sur un serveur – qui nous
données hébergées sur leur sol.
ont amenés à contacter le support de

Pour pallier ces points de blocage, il convient d’établir au notre fournisseur. Le problème est
préalable un contrat de niveau de service (SLA – Service Level que celui-ci s’est avéré injoignable
Agreement) avec le fournisseur pour préciser l’ensemble des
car notre fournisseur est basé aux
sujets encore flous, comme l’interopérabilité, et s’assurer
de son bon droit. Attention, la plupart des offres de cloud USA. Avec les 8 heures de décalage,
computing se fondent sur des technologies propriétaires. il devient impossible de travailler en
Les DSI craignent donc une incompatibilité entre leurs
direct avec le support, qui de plus n’est
applications et le système « d’accueil ».
disponible qu’en anglais. Résultat, nous
On pourrait penser qu’il n’existe pas de raison particulière n’avons obtenu aucune information sur
de s’inquiéter des niveaux de performances. Certains
ces pannes récurrentes ni la moindre
fournisseurs de services, tels Amazon, Google ou Microsoft,
annoncent une disponibilité de 99,9 %, un niveau souvent explication technique par la suite.
bien supérieur à celui proposé par les équipes internes pour Actuellement, nous ne disposons
la plupart des applications. Or à ce jour, aucun tableau
d’aucune information sur les travaux
de bord précis n’engage les fournisseurs, et ce sans aucun
SLA significatif. Quant aux outils de pilotage, il est vrai que programmés, ni sur l’architecture en
leur manque de maturité bloque les entreprises. Toutefois, place pour nous expliquer pourquoi
les retours utilisateurs permettront aux fournisseurs de les
l’un des serveurs est plus disponible
adapter progressivement aux besoins client. Le problème
est que l’on entre alors dans un cercle sans fin, les DSI que l’autre ! »

25
Certains fournisseurs
annoncent une disponibilité,
de 99,9 %, mais non vérifiée...”

étant dans l’attente de retours d’expériences pour Les développeurs dans le flou
franchir le pas et les fournisseurs attendant que avec le PaaS
les entreprises testent leurs offres pour mieux les
adapter à leurs besoins. « Nous devons faire face Si pour les DSI, les contraintes imposées par le
à une situation de crise liée à la messagerie qui cloud computing ne semblent pas incontournables,
n’est pas disponible sur le terminal mobile de notre en revanche, pour les développeurs, elles
directeur général. Depuis deux semaines, nous sont beaucoup plus importantes. En effet, le
attendons une réponse et le problème n’a toujours cloud computing impose de nouvelles règles de
pas été réglé », dénonce William Barrière. développement et d’architecture. Entre deux
offres, les modèles de design et de codage
À ce jour, les DSI n’affichent qu’une confiance diffèrent, obligeant les développeurs à s’adapter à
limitée dans le cloud computing : si les serveurs l’environnement qui leur est imposé. Une position
web, de messagerie et les systèmes de continuité délicate sans compter que les modèles économiques
d’activité sont susceptibles d’être confiés à des tiers, varient également en fonction des fournisseurs, ce
les serveurs de base de données et d’applications qui constitue un risque réel pour l’entreprise.
métier - qui constituent le cœur stratégique de
l’infrastructure - ne sont en revanche pas près Les DSI doivent présenter un business plan précis à
de quitter l’entreprise. Sécurité, conformité leur direction générale pour argumenter en faveur du
réglementaire, interopérabilité, réversibilité et outils cloud computing en mettant en évidence les économies
de pilotage restent les principales sources de craintes réalisées. Or sans visibilité nette sur les coûts, ils
qui freinent encore les DSI. Des inquiétudes légitimes risquent de se retrouver face à un mur. Les fournisseurs
mais pas toujours justifiées. ne proposant pas d’indicateurs « objectifs », il apparaît

Le knowledge management > Thierry Chamfrault, Administrateur itSMF7


« Le cloud computing, c’est comme une colocation. Il faut se demander si on est prêt à partager.
Lorsque je loue un appartement, je ne sais pas comment mon colocataire va l’utiliser ! C’est le même
principe dans le cloud. On crée un écosystème dans lequel il faut cohabiter tout en gardant une
certaine indépendance. Comment ? Le Knowledge Management ! En enrichissant sa connaissance, en
changeant son approche métier et en partageant son expérience avec d’autres. Dans les clouds, les
règles d’usage vont prévaloir sur les règles d’exécution. Et c’est ainsi que les offres fournisseurs vont
évoluer dans le bon sens. Le cloud est d’abord un passage sociologique ! »

7
Cf. Les contributeurs p.58

26
indispensable alors de recourir à un tiers de confiance Les bénéfices les plus souvent cités sont :
pour analyser les impacts qu’aura le passage au cloud
computing sur l’entreprise, sur les collaborateurs, sur la • Aucun matériel à installer (ni serveur, ni logiciel)
DSI et sur les enjeux business de l’entreprise.
• Aucune formation requise pour les utilisateurs
Les fournisseurs de cloud computing ne proposent (sauf pour l’IaaS)
pas encore aux équipes techniques de formation
sur leurs frameworks spécifiques. Ces dernières • Maintenance et mise à jour assurées par le
vont donc devoir se former elles-mêmes et fournisseur
par conséquent consacrer un temps certain au
développement des applications à « porter dans • Déploiement rapide et facilité
le cloud ». Mais comment ré-internaliser les
applications par la suite si cela s’avère nécessaire ? • Allocation dynamique de capacité en fonction
Des contraintes qui constituent autant de freins. des besoins

• Haute disponibilité annoncée


Quels bénéfices ?
• Transparence totale pour les utilisateurs
Certes, les offres de cloud computing ne sont
pas encore matures et suscitent de nombreuses • Green IT et développement durable favorisés
interrogations au sein des directions informatiques.
Toutefois, ce nouveau modèle peut présenter • Préproduction avec référencement automatique
plusieurs avantages pour l’entreprise en lui des versions de release
procurant une infrastructure extensible, voire
même « élastique », totalement en phase avec les • Simulateur en local
besoins des utilisateurs... à condition de disposer
des outils adéquats pour mesurer les performances Un bénéfice est trop peu mentionné à nos yeux et c’est
du cloud. En effet, selon IDC, environ 70 % des dommage : l’urbanisation. Si nous avons pris l’habitude
coûts liés à la direction informatique émanent de de nous contenter de vivre au quotidien avec un
la gestion de l’infrastructure. Libérés de cette « spaghettiware », le fait de devoir aller vers le cloud
contrainte, les DSI pourraient alors consacrer devrait nous aider à reconsidérer la structuration
le temps gagné à d’autres tâches à forte valeur de nos SI. Ce mal nécessaire est en définitive plus
ajoutée (innovation, alignement sur les besoins facile à réaliser lorsqu’on « habite » chez quelqu’un
métier…) pour l’entreprise et transformer ainsi d’autre que lorsqu’on doit le faire chez soi.
progressivement la direction informatique en centre
de services à valeur ajoutée et non de coûts.

27
Quel impact le cloud computing La DSI : nouveau centre de services
partagés (Share Services Center)
va-t-il avoir sur l’organisation
interne de la DSI ? La direction informatique va en effet devoir
se transformer en centre de services, c’est-à-
Il constitue une réelle opportunité d’aligner enfin dire proposer de l’assistance, du support, de
la DSI sur les besoins métier et d’évoluer vers une l’information voire de la formation aux utilisateurs,
entreprise agile. au lieu de ne s’occuper que des aspects purement
techniques et structurels de l’outil informatique.

Repenser le métier de DSI La DSI va alors devenir le point de contact privilégié


entre les utilisateurs et la gestion des services
Le cloud computing semble posséder les atouts pour informatiques, imposant une remise en cause de
permettre à la DSI de se rapprocher des enjeux l’interne et une évolution de la vocation et du
business critiques de l’entreprise, de s’adapter métier de la DSI. Avant toute chose, les directeurs
facilement et plus rapidement en fonction de la informatiques vont devoir prendre conscience de
demande, et de maîtriser ses coûts par rapport aux ce qu’ils possèdent véritablement : l’information.
besoins stricts des utilisateurs. Néanmoins, le cloud Désormais, ils n’ont plus à se préoccuper du
n’est pas sans imposer de profonds changements contenant (l’infrastructure), mais essentiellement
au sein de la direction informatique, notamment du contenu (les données critiques de l’entreprise).
pour le directeur informatique qui perd le contrôle D’un point de vue sociologique, les DSI ont toujours
de certaines de ses activités. Cette perte de pensé qu’ils maîtrisaient l’information, parce qu’ils
contrôle induit un changement en profondeur possédaient le contenant adapté. Or, la valeur se
du mode de travail. Il est alors légitime pour le situe sur l’information et la sécurité et non sur la
directeur du système d’information d’hésiter et technique. Le cloud inclut sécurité et service dans
d’afficher certaines réticences, son propre métier son pilotage. Les DSI vont par conséquent devoir
étant lui-même remis en question. A contrario, définir précisément ce qu’est un service. Jusqu’à
ce bouleversement permet de libérer les équipes aujourd’hui, le problème était pris par la base,
informatiques de nombreuses contraintes liées en rassurant les utilisateurs par la technique. Mais
notamment à la maintenance des systèmes et à le cloud computing impose un nouveau schéma
l’évolution des besoins utilisateurs. Affranchis dégageant la technique pour ne garder que la
de ces charges, les DSI peuvent alors consacrer notion de services au sein de l’entreprise. Il est
le temps ainsi gagné à des tâches à forte valeur alors indispensable pour les fournisseurs de créer
ajoutée telles l’analyse et les études, au détriment le catalogue de services au sein de leur offre de
du déploiement. cloud et de proposer un maximum d’options aux
entreprises en englobant l’ensemble de leurs besoins.

28
Les DSI consacrent le temps
gagné à des tâches à forte
valeur ajoutée.”

Demain, il va falloir piloter les systèmes sur un référentiel d’informations (ticket d’incident,
d’information d’une autre manière. Petit à petit, de demande, etc.) strictes qui servira de base à une
le DSI va pouvoir formaliser ce qu’il « achète » à formalisation des engagements pour chacun des
travers le catalogue de services du fournisseur, à services délivrés. Les processus du fournisseur et
l’image d’une voiture qu’on achète sur catalogue du client leur sont propres. Dans le deuxième cas,
en choisissant les diverses options que l’on la relation est basée sur la continuité de processus.
souhaite, en optant ou non pour un contrat de L’opérationnalité des services est partagée. Les
maintenance… Pour ce faire, l’approche « service » acteurs des deux organisations contribuent ensemble
est primordiale, le cloud computing étant en soi un à la qualité des services délivrés. Dans ce dernier cas,
service dans lequel on ne voit pas l’infrastructure. la description des relations entre le fournisseur et le
Pour gérer convenablement les nouveaux services client est établie service par service, ce qui rend la
du cloud, il s’avère indispensable, comme nous notion d’engagement propre beaucoup plus difficile à
l’avons dit, de réaliser un contrat de service fixer. Contrairement à la continuité d’information, la
(SLA) dans lequel tous les points essentiels seront continuité de processus ne garantit pas la réversibilité.
abordés, inscrits noir sur blanc et garantis pour Tout au moins pas d’une manière aussi facile et
formaliser précisément la nature des services entre rapide.
le fournisseur et le client.
« Le DSI doit à tout prix se demander ce qu’est son
Soit il existe entre les deux organisations une patrimoine afin de s’imposer des limites. Car au
« continuité d’information », soit « une continuité de final, dans le cloud computing, il en perd quelque
processus ». Dans le premier cas, la relation est basée peu une partie tout en restant un élément essentiel
pour le pilotage des services. C’est sur ce point que
réside la principale difficulté à assurer la continuité
Continuité d’information et continuité des processus. C’est donc une question absolument
de processus primordiale », conseille Thierry Chamfrault. Le
modèle du cloud implique un nouveau mode de
Continuité pensée et d’organisation de l’entreprise dans le but
d’information d’être efficace et répondre aux attentes et besoins
formulés.
Fournisseur
Client
de services

Continuité
Comment piloter le cloud ?
de processus
Le cloud computing va renforcer la production de
Contrairement à la continuité d’information, la continuité services. Le DSI, quant à lui, va devoir gérer les
de processus ne garantit pas la réversibilité. données non plus au niveau du contenant mais

29
Le cloud implique pour
le DSI un nouveau mode
de pensée et d’organisation.”

Les implications des différents modèles du contenu. Il va implicitement


se recentrer sur les métiers
de cloud computing en termes de
de la production et aller vers
pilotage (Gartner, mars 2010) une formalisation plus forte de
En fonction du modèle de cloud computing retenu, les l’ensemble des éléments qu’il
va demander au fournisseur de
implications des entreprises clientes et des fournisseurs ne
services de cloud. Comment
sont pas les mêmes. Il importe de bien les spécifier pour apporter de la valeur et piloter
connaître le degré de contrôle et de sécurité qui incombe cette valeur ensuite ? En imposant
des critères de pilotage aux
à chacune des parties.
fournisseurs ! En effet, il reste
difficile d’« acheter un service » par
SaaS : tout le système est externalisé ! exemple, avec un degré de liberté
Le fournisseur extérieur est responsable de quasiment tous les points dans la performance. Le cloud
concernant la sécurité, la QoS, la résolution des incidents et le contrôle, impose de s’organiser autrement
à quelques exceptions près concernant l’accès et le déploiement des et d’augmenter son niveau de
services aux utilisateurs. L’avantage est que le client n’a presque rien prévention. Le directeur des
à faire, l’inconvénient est qu’il lui est très difficile voire impossible systèmes d’information ne va plus
d’ajouter des niveaux de sécurité supplémentaires (par exemple auprès chercher une équipe qui opère mais
des bases de données, des mécanismes d’authentification…). une équipe qui organise !

C’est à ce prix que la DSI se mettra


PaaS : 50-50 !
au service de l’entreprise au lieu
Concernant le PaaS, « les contrôles de sécurité se situent généralement
de n’être qu’un simple composant
au sein de l’application et de la plate-forme ». Résultat, le fournisseur
fonctionnel. À la clé : un meilleur
et le client sont tous les deux responsables (ou aucun !) à même hauteur
alignement sur les objectifs et une
en matière de sécurité, surveillance, implication...
plus forte agilité. Mais pour cela,
les DSI ont besoin de disposer de
IaaS : le client gère son infrastructure de chez lui ! tableaux de bord afin de bénéficier
Pour ce modèle, ce sont les entreprises elles-mêmes qui assument les de mesures réelles et d’indicateurs
plus grandes parts de responsabilités en termes de contrôle, sécurité, précis concernant les coûts, la
investigation… Le prestataire externe garde quant à lui la charge de la sécurité et les performances. Ainsi,
sécurité physique et du matériel. Il peut également, le cas échéant, ils pourront prendre des décisions
garder la main sur le contrôle du trafic réseau, « partagé par toutes les avisées en fonction des besoins et
parties prenantes ». alignées sur les enjeux business de
l’entreprise.

30
Toutefois, pour bénéficier des mesures les plus qui ne peuvent superviser ni les serveurs, ni les
justes possibles et assurer une gestion fine du indicateurs liés aux utilisateurs. La dimension
cloud, il ne peut se contenter des indicateurs « réseau » a également son importance du fait de
procurés par son fournisseur. Il doit opter pour des la « non-localisation » des données, ou plutôt d’une
tableaux de bord « neutres » et objectifs émanant localisation inconnue. Or, le DSI doit s’assurer que
d’un tiers de confiance, comme le propose ip-label. les performances en mode cloud sont au moins
newtest pour mesurer les performances. « De équivalentes à celles qu’il pouvait garantir en
manière générale, nous devons faire face à une interne à ses collaborateurs.
absence totale de compte-rendu d’activité, de
traçabilité, de SLA, de tableau de bord sur l’offre Les entreprises se soucient de plus en plus de
de SaaS à laquelle nous avons souscrit il y a un l’expérience des utilisateurs en ligne et se tournent
an. Pourtant, nous devrions y avoir droit comme vers des tiers de confiance pour s’assurer de la
pour toute offre “classique” », reconnaît William performance et de la fiabilité de leurs applications.
Barrière. La mesure de la QoE permet ainsi de fidéliser les
utilisateurs et préserve les revenus de l’entreprise.
Mais quels sont les facteurs de dégradation ?
En quoi la mesure de la QoE Comment et où mesurer pour transformer les
métriques en SLA ? Telles sont les questions que se
est-elle indispensable posent les DSI face au cloud computing.
pour utiliser le cloud ?
Cinq facteurs clés se détachent :
La QoE ou Quality of Experience (qualité de
l’expérience utilisateur) est au cœur des
problématiques du cloud computing. Sans elle, les
offres des fournisseurs n’évoluent pas ou peu, et les
1 Le dimensionnement du cloud : nombre et
localisation des datacenters, bande passante
disponible, nombre de machines virtuelles par
entreprises rechignent à franchir le pas. serveur physique.

Quid des performances ? 2 La latence du cloud avec les utilisateurs :


plus les utilisateurs sont éloignés, plus le
délai pour leur fournir l’information est long. Un
La QoE s’avère indispensable car la crainte liée problème de latence sur le datacenter va se trouver
aux performances constitue encore le principal amplifié pour les utilisateurs distants.
obstacle. L’externalisation des données au sein
d’une infrastructure « étrangère », et donc la
perte de leur maîtrise en interne, suscite nombre
d’interrogations auprès des équipes techniques
3 L’application elle-même : la manière dont
l’application est développée et avec quels
composants influe grandement sur la QoE.

31
4 Le nombre d’utilisateurs simultanés
connectés à l’application : plus les utilisateurs
simultanés sont nombreux, plus la qualité de service
en priorité le temps de réponse de l’application.
Ils connaissent très bien l’effet catastrophique
d’un temps de réponse excessif sur l’expérience
délivrée à l’utilisateur risque de se dégrader. utilisateur. Seule, la mise en place de SLA et de
pénalités sur le fonctionnement de l’application

5 Le type de connexion de l’utilisateur : entre


une connexion mobile, une ligne DSL ou une
liaison louée, les niveaux de qualité ne sont pas les
incite les fournisseurs à suivre de près les
performances et la disponibilité des applications.
Les deux principales métriques à suivre pour
mêmes. Ce qu’on appelle le « dernier kilomètre » un fournisseur de solutions SaaS sont donc la
reste toujours un facteur déterminant de la qualité. disponibilité et la performance de l’application.

Oui, mais où mesurer ? Depuis l’interface client


Pour un fournisseur, la qualité de sa prestation est ou en sortie du datacenter ? Le temps de réponse
largement influencée par ces facteurs et paramètres doit toujours être mesuré depuis l’interface client.
qui sont intensément utilisés par les entreprises Tout d’abord, pour des raisons d’éloignement du
pour satisfaire des centaines ou des milliers datacenter et de type de connexion qui peuvent
d’utilisateurs, parfois dispersés à travers le monde. affecter sa perception. Mais il existe aussi d’autres
raisons liées à la construction des applications.
Les applications à l’heure actuelle, et encore plus
Quelles sont les métriques clés ? celles disponibles en mode SaaS, sont bien souvent
des applications riches et extrêmement interactives
La plupart des dirigeants d’entreprise interrogés sur dont le code s’exécute dans le navigateur. Elles sont
les critères de qualité d’un service SaaS retiennent conçues avec du Flash, Ajax ou des codes Javascript

Les meilleures pratiques pour évaluer la sécurité du cloud


computing (Gartner, mars 2010)
Les fournisseurs ne sont pas disposés à fournir d’informations pour évaluer le risque lié aux services
externalisés. L’évaluation SAS 70 ne se limitant qu’aux processus, sans revue technique, ne fournit que des
résultats restreints, tout comme les normes ISO 27001, spécifique de la sécurité, et ISO 27002, consacrée
au contrôle technique des processus, insuffisantes pour un contrôle complet. Une simple évaluation basée
sur les processus ne peut identifier tous les risques et affirmer que le modèle est parfaitement sécurisé.
D’où la nécessité d’un outil externe et apte à apporter des mesures précises et fiables.

32
Sans mesure de l’expérience
utilisateur, les entreprises
rechignent à passer au cloud.”

lourds qui permettent de créer des interfaces ce qui constitue une journée perturbée : il s’agit
enrichies. Il est donc fondamental de mesurer du nombre d’indisponibilités consécutives d’une ou
depuis l’interface client pour disposer de métriques plusieurs transactions sur une période donnée ou la
reflétant fidèlement et exactement la manière dont proportion entre la disponibilité et la dégradation
les utilisateurs perçoivent l’application. Dans leurs des temps de réponses sur une journée. Un simple
offres, les fournisseurs ont la fâcheuse habitude dénombrement des journées perturbées dans le mois
de limiter leurs engagements de service à ce qu’ils permettra ainsi rapidement de rendre le SLA utilisable
considèrent comme relevant de leur responsabilité, à par les parties, qu’elles soient « IT » ou « métier ».
savoir tout simplement chez eux !

Comment peut-on transformer De quels outils dispose-t-on


cela en SLA ? pour mesurer la QoE ?
Les SLA types dans le secteur des systèmes
d’information sont bien souvent déjà orientés sur la Il est impératif d’associer QoS (quality of service)
performance et la disponibilité. Pourtant, ce n’est et QoE (quality of experience) pour disposer d’une
qu’un point de départ. Les fournisseurs SaaS et leurs vue complète sur les performances affichées dans le
clients devraient davantage réfléchir à la question cloud computing. Mais bien souvent, les fournisseurs
« que mesurer ? ». Le premier réflexe devrait être de de SaaS et de cloud affirment surveiller l’état de
déterminer quel service rend l’application. Lorsque leurs infrastructures sous l’angle disponibilité et
l’on se connecte à une application pour visualiser une performance. Ils utilisent pour cela des logiciels
facture, il faut s’authentifier, puis aller rechercher qui testent concrètement la base de données,
le service désiré, et enfin pointer la facture pour les serveurs d’applications et les composants
l’ouvrir. C’est l’ensemble de ces démarches qui fondamentaux du réseau pour assurer aux
constituent le « service rendu ». utilisateurs que tout fonctionne correctement...
et les rassurer également.
C’est pourquoi le Service Level Agreement doit
reposer sur la transaction métier et entre autres
sur le temps de réponse de cette transaction. Une meilleure transparence
C’est précisément cela qui doit être inscrit dans
les contrats de service entre les fournisseurs et les Néanmoins, pour véritablement savoir comment
utilisateurs d’applications SaaS. Ensuite, afin de fonctionne l’application du point de vue utilisateur,
rendre cette unité indépendante et appréciable dans il faut commencer par mener une campagne de
la durée pour de multiples applications, il suffit de mesures qui reproduit fidèlement ce que fait
déterminer, pour un ensemble de transactions métier, l’utilisateur. Il faudra être en mesure de répéter

33
Associer QoS et QoE permet
de disposer d’une vue
complète sur les performances.”

LA PYRAMIDE Du CIM cette opération depuis de courts et des marchés de plus


multiples endroits dans le monde, en plus concurrentiels, le besoin
> Thierry Chamfrault
toutes les cinq ou dix minutes d’optimiser et de stabiliser
« Il faut surtout et avant durant la journée pour être les applications est constant.
tout maîtriser la base… à informé de la performance de Les services de surveillance
l’application. permettent au-delà du suivi du
l’image de la pyramide du
SLA de diagnostiquer, d’alerter et
CIM – Computer Integrated De plus, il s’agit encore trop d’accompagner les fournisseurs
Manufacturing (production généralement d’une option. Ainsi, dans l’amélioration des services.
les fournisseurs de SaaS et de C’est à la lumière de ces mesures
intégrée par ordinateur) –
cloud computing ne disposent pas que les offres de cloud computing
élaborée dans les années systématiquement d’une vue sur s’amélioreront…
1980 pour automatiser la la transaction utilisateur, là où
leur retour sur investissement est
totalité des processus de
rapide. L’expérience utilisateur Le référentiel
fabrication. À la base de n’est pas un hasard. Qu’il de production ITIL
la pyramide, la technique s’agisse de terminaux fixes ou
mobiles, améliorer l’expérience ITIL (voir p.36) inclut
est maîtrisée. Au niveau 1,
utilisateur par des actions de concrètement des outils qui
les processus sont déjà contrôle et d’expertise est un guident les entreprises dans les
plus difficiles à “dompter”. gage de fidélisation des clients. bonnes pratiques à adopter pour
L’entreprise marque alors améliorer leur qualité de service :
Au niveau 2 se situent les
davantage son empreinte sur le
services, qui figurent au marché. Les bons fournisseurs • Gestion des événements :
cœur des préoccupations. de solutions SaaS et cloud sont que dois-je mettre en œuvre
conscients qu’ils peuvent tirer pour m’indiquer que « quelque
C’est à ce niveau, que la
parti de cette opportunité et chose se passe » ? La détection
maîtrise de la qualité est devraient intégrer rapidement et des événements contribue à
la problématique majeure de manière systématique cette mieux piloter la qualité de
démarche dans leurs contrats de service et indique comment
à laquelle se trouvent
service. sortir des informations qui
confrontés les DSI. C’est vont aider à mieux gérer les
sur les deux derniers Au-delà du SLA, la mesure opérations. La gestion des
utilisateur permet d’améliorer événements est sans aucun
niveaux qu’il faut axer ses
le service. Devant des cycles de doute l’approche initiale qu’il
priorités. » développement toujours plus faut mettre en place pour se

34
pyramide DU CIM à 4 niveaux Infrastructure / “If you don’t measure it, you can’t
Organisation / Gestion / Stratégie
manage it.”
“If you don’t measure it, you can’t
tée

improve it.”
u
ajo

“If you don’t measure it, you


ur

SERVICE
le
Va

Stratégie
probably don’t care.”
e
nc

“If you can’t influence or control


ma
for

GESTION / ORGANISATION
it, then don’t measure it!”
r
Pe

Tactique
ité

PRODUCTION
ac

• Renforcement du cycle de « transition » :


fic

Opérationnel
Ef

la maîtrise d’un service est principalement


liée à la notion d’actions préventives. Après
INFRASTRUCTURE l’introduction dans l’univers de production, il est
trop tard. Cependant, pour appliquer de manière
astucieuse le cloud computing, l’apprentissage
passe par la mise à disposition des développeurs
et intégrateurs d’environnements cloud. Seule
rassurer mutuellement (fournisseur et client) cette réalité permettra, par le pragmatisme, de
sur la QoS et la pertinence d’une approche de démystifier les approches cloud.
services type « cloud ».
• Gestion des assets et configurations : tous les
• Gestion des accès : traçabilité, protection des outils actuels traitent les aspects techniques.
contenus, comment maîtriser les usages… Or, dans ITIL v3, on aboutit à une véritable
configuration de services qui permettra de mieux
• Portefeuille de services : ce point est crucial mesurer la qualité. Enfin, on vous propose de
pour l’offre de cloud computing. Il est enrichi par créer des composants de services de mesure,
le client à travers ses demandes. forme d’agent évolué.

• SLM - Service Level Management : dans la • Gestion des connaissances : véritable atout
gouvernance de services, il ne peut y avoir de dans l’approche globale (voir pyramide du
qualité que s’il y a des mesures. Méditez ces CIM) de l’entreprise IT pour le sujet qui
propos qu’expose ITIL v3 : nous préoccupe. Pratiquée de manière très

35
ITIL aléatoire au sein des par itérations successives
entreprises, il serait très d’expériences mesurées.
ITIL ou Information
intéressant, d’après nous,
Technology Infrastructure de construire un méta-
Library (Bibliothèque pour modèle d’informations (base Qu’en est-il de la QoE
de la connaissance) pour dans ITIL ?
l’infrastructure des technologies
chacun des types d’offres
de l’information) regroupe de « cloud ». Ainsi, il serait Le livre sur l’amélioration
une collection de six ouvrages possible de standardiser continue d’ITIL v3 (dans son
un système d’informations chapitre sur la mesure des
(Le cycle de vie des services,
sous-jacent, partageable. Ce niveaux de services) préconise
Stratégie des services, principe devrait permettre de « fournir une vue sur le
Conception des services, aux clients de mieux piloter ressenti réel du client ».
les prestations déléguées. L’enjeu est essentiellement
Transition des services,
d’identifier en temps réel une
Exploitation des services et • Gestion des capacités : la dégradation critique de la
Amélioration continue des pertinence de ce processus performance. Ces dégradations
dans une offre de service aggravent le risque de baisse de
services), qui « recense,
« cloud » est primordiale. Si productivité, voire de chiffre
synthétise et détaille les la gestion des capacités pour d’affaires des directions métier.
meilleures pratiques pour une les ressources est à la base « La mesure du ressenti des
de toute implémentation, utilisateurs est fondamentale
direction informatique dont
la gestion des capacités de pour une bonne gestion des
l’objectif est de devenir le niveaux services et ensuite services. Elle est nécessaire
fournisseur de services basés business vont se révéler très pour délivrer les services
rapidement nécessaires. et les améliorer. Mais la
sur l’informatique au sein
Seules 2 % des entreprises IT virtualisation, les architectures
de l’entreprise plutôt que au monde ont mis en place orientées services (SOA), la
le traditionnel fournisseur ce processus suivant les trois distribution des services et leur
niveaux. La difficulté la plus partage rendent ces mesures de
de ressources techniques
importante pour l’appliquer plus en plus difficiles », précise
informatiques. » ITIL v3 est reste le client. L’expression une étude du cabinet d’études
sortie en 2007. du forecast (prévisions) Yphise.
est très loin d’être facile à
Source : www.itilfrance.com
expliciter. C’est ainsi qu’il
est conseillé de pratiquer

36
Au-delà du SLA, la mesure
du ressenti utilisateur
permet d’améliorer le service.”

La QoE comme démonstration la qualité par l’expérience


d’efficacité de la démarche ITIL
> Thierry Chamfrault
De son côté, la mesure de l’expérience utilisateur « Nous allons nous autoriser à disserter
(QoE) répond justement à cet enjeu de mesure sur ce que pourrait être “ITIL v3 +”. La
d’efficacité pour le client final. Que les initiatives
démarche de QoS de notre point de vue
de la DSI soient d’ordre technique (PRA, Cluster…),
organisationnel (ITIL, CobiT…) ou économique (cloud, doit être complétée par une approche
virtualisation), la mesure de la QoE et surtout la intégrant l’usage et l’utilisateur, la
mesure de son évolution positive dans le temps
QoE. Celle-ci est un concept qui devrait
démontrent le bien-fondé des projets de la DSI et
apportent la preuve objective et quantifiable de leur nous aider à mieux cibler nos clients,
succès. S’agissant d’ITIL en particulier, la mesure de en offrant soit des barèmes de ce qui
la QoE permet sans ambiguïté de mesurer l’efficacité
est vécu dans le monde des providers,
réelle de la démarche pour la DSI et les divisions
soit des déclinaisons par typologie de
métier (banque, assurance, telco…). Il
ITIL V3 serait aussi intéressant de construire
une approche de transformation au
vices regard des architectures et solutions
s ser
de de services. Nous pourrions pour cela
e
ERVICES TRA
u

SS
tin

E N imaginer une démarche incrémentale


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on

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nc

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qui, tel un protocole médical, nous


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Amélioratio

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permettrait de diminuer, de manière


ce
Stra

ES SERVIC
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ITIL mesurée et progressive, notre dépendance


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aux contenants (serveur, disque, etc.)


EXP

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pour mieux concentrer nos énergies sur


LO

TA
ES
I

TI les services. Nous sommes conscients


ON C
D E S S E R VI
que la désintoxication va être longue et
difficile ! »

37
La mesure du ressenti des
utilisateurs est fondamentale
pour une bonne gestion des services.”

métier : une gestion optimisée des incidents et des des performances et de leurs dérives à court ou à
problèmes se traduira par une disponibilité accrue. long terme.
Une bonne gestion de la capacité sera validée par
des performances applicatives maîtrisées en toutes
circonstances, etc. Pourquoi s’adresser à un tiers
de confiance ?
Cette mesure de la qualité perçue des utilisateurs
sera d’autant plus importante si la mise en place Il s’agit d’un métier très spécialisé qui,
d’ITIL n’a pas dégagé de gains quantitatifs clairs implicitement, n’est pas le cœur de métier de
par ailleurs : pas de réduction notable du nombre l’entreprise cliente. Tout d’abord, il faut disposer de
d’incidents, aucune diminution du nombre de nombreux points de présence dans le monde entier,
retour arrière... On se tournera alors vers la suivre les évolutions technologiques des navigateurs
mesure de la QoE pour prouver que l’utilisateur afin de disposer d’outils toujours « up-to-date » pour
obtient bien un bénéfice en termes de qualité. mesurer fidèlement l’expérience utilisateur, exploiter
On le voit, le pilotage d’une démarche ITIL gagne un réseau de mesure international… De plus, la
à s’appuyer sur la mesure du service rendu qui mesure des SLA nécessite qu’aucun des acteurs en
seule peut évaluer objectivement les gains réalisés jeu ne puisse se positionner en tant que « juge et
et les traduire simplement à travers l’ensemble partie ».
de l’organisation. En ce sens, la QoE est le
complément naturel d’ITIL en ce qu’elle rend De plus, si un des niveaux de qualité de service défini
réellement visible la contribution de l’informatique dans un contrat de services entre un client et un
à la réussite des équipes métier. fournisseur n’est pas respecté, le tiers de confiance
peut imposer des pénalités. Par définition, un tiers
de confiance est neutre et propose aux entreprises
Synergies ITIL et QoE des résultats objectivés sur les performances
obtenues. L’entreprise bénéficiera ainsi d’un seul et
De fait, la mesure de l’expérience utilisateur même interlocuteur pour pouvoir, le cas échéant,
s’intègre naturellement dans les différents établir les performances de chaque fournisseur avant
processus ITIL. Pour ne citer que quelques de faire son choix sur une offre en particulier. Cette
exemples, la détection d’indisponibilités comparaison devient impossible dès lors que chaque
applicatives est un générateur d’incidents à offreur propose ses propres mesures ! L’une des clés
fort impact client. La mesure automatisée de réside dans la mesure des performances et la prise
disponibilité et de performance utilisateur est aussi en charge des tableaux de bord par un tiers et non
une solution élégante pour mesurer les conventions par les fournisseurs eux-mêmes.
de service applicatives (OLA/SLA). Enfin, la gestion
de la capacité peut utilement bénéficier du contrôle

38
EXEMPLEs DE TABLEAUx DE BORD

39
40
Retours
d’expériences
Seul le retour utilisateur peut permettre aux fournisseurs
de cloud computing de faire évoluer leurs offres et de
faire avancer les choses. Qu’il s’agisse des prestataires de
services ou des entreprises enclines à sauter le pas, tous
attendent plus de précision et une vue plus ouverte de
la part de ceux qui représentent les pionniers du cloud
computing en Europe. Deux entreprises, deux témoignages,
deux visions du cloud computing.

42 Euromaster

45 VSC Technologies

41
Interview
Olivier Carré-Pierrat,
Directeur des infrastructures
d’Euromaster

Comment êtes-vous venus une application de CRM. Nous étions pleinement


au cloud computing ? rassurés quant aux possibilités proposées par
le cloud computing. La solution Oracle CRM On
Chez Euromaster, nous avons abordé le sujet du Demand a été déployée, en mode SaaS également,
cloud computing dès fin 2007-début 2008 lorsque pour la France et le Royaume-Uni dès le
s’est posée la question de la consolidation de 1er trimestre 2008.
notre système de messagerie et de collaboration
dans les dix pays européens dans lesquels nous Même si nous n’avons pas d’autres projets à
sommes présents. Nous avons alors eu l’opportunité l’heure actuelle, le cloud est devenu une option
d’intégrer l’offre Google Apps pour Entreprise, de sourcing supplémentaire. Si la solution est
très intéressante en termes de coûts, ce qui nous suffisamment mature, alors nous n’aurons pas la
a permis de challenger nos différents fournisseurs. moindre hésitation à la mettre en œuvre au sein de
Puis, nous nous sommes rendu compte qu’au final, notre groupe. Nous nous intéressons également au
Google était l’offre la plus pertinente. Nous avons PaaS et à l’IaaS et si l’opportunité se présente, nous
alors décidé de continuer avec ce modèle en SaaS et l’envisagerons sérieusement, sans a priori.
son déploiement sera fini en septembre 2010.

Quels bénéfices en retirez-vous ?


Avez-vous déployé d’autres
applications en mode SaaS ? En premier lieu, la très grande rapidité de mise
en œuvre. Pour notre solution de CRM, cela a
Nous sommes très rapidement entrés de plain-pied en effet été très rapide par rapport à un projet
dans la thématique du cloud computing. Dès 2008, classique. Nous n’avons eu qu’à acheter les
nous avons eu une autre opportunité de déployer droits d’utilisation et à nous concentrer sur le

42
Aujourd’hui, le cloud computing
est une solution totalement
intégrée dans la stratégie de sourcing
de notre groupe !”
déploiement auprès des utilisateurs. Le mode SaaS vers le cloud computing et ce que cela impliquerait
nous procure une très grande flexibilité et une mise pour eux. Et les processus en interne ont de ce fait
en place opérationnelle très rapide, ce qui nous a évolué. Néanmoins, il faut relativiser et minimiser
permis d’impliquer les métiers très en amont du ces deux points car nous avons pu impliquer les
projet en leur montrant ce que l’outil leur offrirait métiers dès les phases préliminaires. De plus, avec
exactement. le cloud, les équipes informatiques consacrent
beaucoup moins de temps aux aspects techniques
Deuxième avantage conséquent, la consommation à et peuvent désormais suivre et accompagner
l’utilisateur ! Désormais, nous n’avons plus à nous davantage les différentes directions métier.
soucier des montées en puissance, car nous payons
en fonction du nombre d’utilisateurs ce qui, là Le « Change Management » occupe une place
encore, favorise une grande visibilité sur les coûts très importante dans notre métier aujourd’hui.
engendrés. Enfin, le fait de fournir des solutions Enfin, seule l’équipe infrastructure a dû évoluer
standards aux utilisateurs facilite la gestion du au sein de la DSI car l’externalisation de notre
changement au sein de notre structure. Les métiers système d’information avait déjà bouleversé
ont ainsi pu s’adapter et adopter le nouvel outil notre organisation, ce qui n’a causé que peu de
facilement et rapidement. changements au final.

Je tiens également à préciser que nous n’avons


perçu aucune variation de nos performances, qui Comment le cloud computing a-t-il été
restent les mêmes que lorsque nous hébergions perçu par les utilisateurs ?
l’application en interne. Surtout que notre système
d’information est infogéré depuis trois ans et que, Les retours sont partagés en fonction du projet.
par conséquent, le passage au cloud computing a pu Pour notre solution de messagerie Google, les
se faire en toute transparence pour tous. collaborateurs ont dû s’habituer à un tout nouvel
outil puisque nous utilisions Microsoft Outlook
auparavant. Ils ont pris plus de temps face à une
Mais n’avez-vous pas eu quelques ergonomie et des fonctionnalités additionnelles. En
répercussions négatives malgré tout ? revanche, pour notre solution de CRM, les retours
sont très bons car certains de nos commerciaux
Nous n’avons pas à proprement parler dû affronter par exemple ne disposaient pas d’outil de ce
de problèmes. Mais il est vrai que le passage au genre auparavant. En neuf mois, ils ont acquis une
cloud computing n’est pas sans induire certains solution efficace qui répond à une grande partie de
changements au sein de la DSI, mais aussi de leurs besoins. Dans ce cas, l’informatique se met
l’entreprise. Ainsi, il a fallu rassurer les utilisateurs véritablement au service des hommes et donc leur
en leur expliquant pourquoi nous allions évoluer satisfaction est bien meilleure.

43
Quels conseils donneriez-vous Est-ce qu’un tiers de confiance comme
à un DSI qui se pose des questions ip-label.newtest peut être nécessaire
sur le cloud computing ? au cloud computing ?

Je conseillerais à ceux qui se sont déjà penchés Nous utilisons depuis 2009 la solution d’ip-label.
sur le cloud de ne pas hésiter ! S’ils ont encore des newtest sur notre outil de gestion des points de
doutes concernant la sécurité et la confidentialité vente mais pas encore sur le cloud. Nous avons en
des données, je les rassure : entre deux entreprises effet un grand besoin de mesures de disponibilité
professionnelles, ces contraintes peuvent être et de performance pour nos 1 600 points de vente.
anticipées et gérées lors des étapes juridiques et Mais ip-label.newtest est tout à fait adaptable
contractuelles. au cloud car, dans ce modèle, l’informatique ne
peut maîtriser tous les composants. Tout ce qui a
Certes, le cloud computing perturbe mais je préfère trait au réseau Internet est par exemple difficile à
être perturbateur aujourd’hui plutôt que perturbé mesurer et à contrôler. Implanter ce type d’outil
dans six à neuf mois ! À ceux qui ne s’en sont pas constituerait un véritable plus pour tout le monde,
encore préoccupés, je leur dirais attention. Car qu’il s’agisse des fournisseurs, des DSI ou des
le risque est important qu’une direction métier utilisateurs. Nous disposerions ainsi d’indicateurs
initie des projets informatiques directement précis et non discutables, toutes les parties seraient
avec les fournisseurs de SaaS sans intégrer la DSI gagnantes.
dans les étapes nécessaires, ce qui peut avoir
des conséquences importantes, notamment pour
l’intégration avec le reste du SI.

EUROMASTER www.euromaster.fr
Euromaster est une société de distribution de pneumatiques, leader en Europe, créée il y a quinze ans.
Présente dans dix pays (France, Suisse, Espagne, Allemagne, Autriche, Royaume-Uni, Suède, Finlande,
Danemark et Pays-Bas), avec plus de 1 600 points de vente, elle couvre principalement deux marchés,
BtoC et BtoB (flotte de véhicules, transporteurs), et compte 11 800 collaborateurs.

44
Interview

© Antoine Doyen - Voyages-sncf.com


Pierre Matuchet,
Directeur général adjoint
de VSC Technologies

Pourquoi avez-vous opté solutions IaaS qui propose l’offre la plus aboutie,
pour l’offre de cloud d’Amazon ? d’autre part, parce que nous avons en commun une
sensibilité poussée pour le e-commerce. Même si
Nous sommes passés au cloud computing en été cela ne change pas grand-chose à l’arrivée, il est
2009 sur des problématiques d’environnement de toujours appréciable de savoir que l’on s’adresse
test, de développement et de recette. Nous avions à un prestataire qui comprend vos besoins pour les
alors de très gros besoins en termes de disponibilité, vivre lui aussi. Avec Amazon, nous sommes dans
surtout pour le site voyages-sncf.com (VSC) qui une démarche « exploratrice » car il s’agit de notre
génère plus de deux millions de réservations par première expérience en matière de cloud et nous
mois. C’est le premier site marchand en France avons établi notre évaluation sur dix-huit mois.
et nous devons donc offrir une qualité de services
irréprochable. Nous avons décidé d’utiliser le
cloud pour la mise en œuvre d’environnements de Quelles sont alors vos premières
développement et / ou de test.
  impressions sur le cloud computing
et notamment le modèle IaaS ?

Quels bénéfices en retirez-vous ? Nous sommes aujourd’hui très satisfaits de notre


collaboration avec Amazon et nous n’avons eu aucun
Le cloud computing nous offre des capacités incident à déplorer depuis un an. La mise en œuvre
supplémentaires en termes de réactivité qui s’est faite en quinze jours à peine et, surtout,
sont très appréciables. Très rapidement, on peut l’IaaS s’avère une véritable source d’économies
disposer de ressources additionnelles et ainsi faire et de réactivité, ce qui n’est pas négligeable.
face, lors des pics de connexion, aux demandes L’externalisation nous permet ainsi de libérer nos
des internautes. Pourquoi Amazon ? D’une part, équipes de développement de certaines contraintes
parce que sur le marché, c’est le fournisseur de afin qu’elles puissent se consacrer à des tâches à

45
plus forte valeur ajoutée. Aujourd’hui, seuls nos d’un datacenter dédié et il nous est difficile, voire
bases de données Oracle et nos serveurs de base de impossible, d’externaliser sa gestion, qui recouvre
données MySQL sont confiés à Amazon, mais nous des enjeux critiques pour notre société. Pour la
n’excluons pas à l’avenir d’externaliser d’autres même raison, d’ailleurs, une entreprise comme
environnements de développement. Twitter a également décidé de construire un
datacenter dédié.

À court terme, vous envisagez donc


de faire appel plus régulièrement au Pourquoi n’avez-vous pas migré
cloud computing, y compris sur d’autres toutes vos applications en mode cloud ?
modèles comme le PaaS et le SaaS ?
On ne peut pas tout confier à un prestataire
Nous sommes très satisfaits de notre environnement extérieur car, à l’heure actuelle, les SLA ne
de test sous Amazon mais pour le moment, nous permettent pas d’aller systématiquement sur
n’envisageons pas de passer nos applications des systèmes mutualisés. Ils ne sont pas encore
critiques en mode cloud computing. Un site tel que suffisamment adaptés au cloud... Mais peut-être
voyages-sncf.com génère près de trois milliards qu’à terme, nous envisagerons un cloud privé
de recettes annuelles, ainsi qu’un trafic très lorsque les technologies seront totalement matures.
important. Il a donc des besoins élevés en termes Un engagement poussé vers le cloud computing ne
de disponibilité. C’est pourquoi, le site dispose peut s’établir que sur des SLA très contraignants,

www.vsc-technologies.com
Créée en janvier 2006, VSC Technologies est une filiale de la SNCF. Fournisseur de services
technologiques de distribution ferroviaire, VSC Technologies développe des offres sur mesure pour
répondre aux besoins de ses clients (SNCF, Eurostar, IDTGV...) et assure l’hébergement des applications
critiques de réservation ferroviaire. La société gère notamment le 1er site marchand français,
www.voyages-sncf.com (10 millions de pages vues par mois, 400 TGV remplis par jour, jusqu’à trois
réservations par seconde).
Volume d’affaires 2009 : 2,4 milliards d’euros / Collaborateurs : 350 en interne

46
Il existe déjà des moyens
qui permettent de contrôler
la performance du cloud computing.”

tant le modèle reste encore flou en 2010. Quant


au SaaS pour des applications comme le CRM ou
la messagerie, notre structure est relativement
modeste avec environ 300 personnes. Ce n’est
ni une priorité ni une grosse charge de travail en
interne et l’intérêt de les externaliser est donc
moindre. Néanmoins, nous étudions la possibilité
de passer prochainement plus d’environnements de
développement en IaaS, toujours avec Amazon.

Quels conseils donneriez-vous à un DSI


en matière de cloud computing ?

Je ferais ce parallèle : de nos jours, et


contrairement au début du XIXe siècle, plus
personne ne fabrique sa propre électricité ! Tout est
industrialisé. Et bien le cloud computing fonctionne
exactement sur le même modèle, même si nous
n’en sommes encore qu’au tout début. Mais si
nous n’y allons pas, surtout pour les applications
non critiques, ce qui limite les risques, les offres
mettront beaucoup plus de temps à évoluer, à
s’adapter et à arriver à maturité. En outre, il existe
déjà des moyens qui permettent de contrôler les
performances du cloud computing. Nous utilisons
ip-label.newtest de façon très attentive sur
voyages-sncf.com. Et un tel outil de mesure serait
parfaitement adaptable au cloud computing.
D’autant plus qu’il me semble primordial de faire
appel à un tiers de confiance, un acteur externe,
neutre et objectif. Grâce à ces mesures, les
technologies pourront se développer et devenir
matures.

47
Le cloud est telle une
composition musicale :
une même partition avec différents
instruments et musiciens et de
multiples conditions d’exécution.”

48
Les perspectives
Toutes les études laissent à penser que le cloud computing
constitue un tournant majeur dans l’évolution de l’informatique
et des systèmes d’information. Gartner annonce même une
augmentation de 20 % en 2010 des revenus générés par les
services de cloud, soit près de 70 milliards de dollars.

Le cabinet d’études va encore plus loin : « Au essentiellement par la réduction des coûts (30 %),
cours des neuf prochaines années, les entreprises l’amélioration de la performance de l’entreprise
dépenseront, de manière cumulée, 112 milliards (21 %) et une agilité optimisée (16 %).
de dollars en logiciels de service – SaaS –, plates-
formes – PaaS – et infrastructures – IaaS », les offres Si les économies réalisées constituent une véritable
s’adaptant progressivement aux exigences des source de motivation pour les entreprises, en
entreprises pour devenir de plus en plus matures. revanche, la sécurité continue de représenter un
Un phénomène qui devrait surtout concerner frein majeur à une adoption en masse du cloud
l’Europe, puisqu’en 2014 les États-Unis ne devraient computing. C’est pourquoi les investissements
plus représenter « que » 50 % du marché mondial. devraient naturellement se concentrer sur des
Le Royaume-Uni, avec plus d’un quart du marché, et clouds privés plus que publics, modèle qui rassure
le Japon, avec plus de 10 %, devraient représenter davantage quant à la confidentialité des données.
les prochains « poids lourds » du marché du cloud En effet, plus d’un tiers des personnes interrogées
computing. dans le cadre de l’enquête Brocade ont indiqué que
la sécurité constituait encore la barrière principale
face au cloud, devançant la complexité de la
Réduction des coûts et sécurité virtualisation du datacenter (25 %), l’architecture
au cœur des préoccupations réseau ou la bande passante (14 %).

Les entreprises européennes s’intéressent de plus Concernant les PME, l’engouement pour le cloud
en plus au cloud computing et prennent peu à computing est logiquement plus nuancé puisque
peu conscience des opportunités offertes par ce seules 42 % d’entre elles envisagent une migration
nouveau modèle. Selon une récente enquête menée dans les deux ans à venir… dont 63 % en faveur d’un
par Brocade, 60 % des entreprises interrogées cloud hébergé. Si les grandes entreprises semblent
envisagent une migration vers le cloud computing décidées pour leur majorité à franchir le pas, le
d’ici 2012, dont 11 % d’ici 2011, convaincues modèle du cloud computing ne convainc pas encore

49
Les économies d’échelles réalisées au sein des datacenters

Datacenter de Datacenter de très


capacité moyenne grande capacité Ratio
8
7
Réseau 95 $ par Mbit / s / mois 13 $ par Mbit / s / mois
6
5
4
Stockage 2,20 $ / Go / mois 0,40 $ / Go / mois
3
2
Env. 140 serveurs / Env. 1 000 serveurs /
Administration 1
adminisrateur adminisrateur
0
Réseau Stockage Administration
Source : HAMILTON, J. : “Internet Scale-Service Efficiency.
In Large-Scale Distributed Systems and Middleware (LADIS) Coût au sein d’un datacenter de capacité moyenne (± 1 000 serveurs)
Workshop”, septembre 2008 Coût au sein d’un datacenter de très grande capacité (± 50 000 serveurs)

totalement les PME, qui pourtant doivent faire importants liés à plusieurs facteurs : la complexité
face aux mêmes problématiques. Moins enclines à des architectures, le nombre d’acteurs impliqués,
réaliser de lourds investissements, elles semblent le nombre de nœuds techniques rendent les tâches
encore refroidies par le manque de maturité des de diagnostic et de réparation extrêmement
offres. La tendance devrait toutefois s’inverser difficiles.
une fois le modèle généralisé au sein des grandes
entreprises. Chaque technologie présente des solidités et
des dépendances à son environnement et à sa
Vers un nuage intelligent ? complexité intrinsèque (longues chaînes de
plates-formes techniques et de gestion). Bien
Quel que soit le modèle de cloud mis entendu, plus on combine de technologies,
en œuvre – public / privé / hybride, moins on maîtrise la garantie des services
IaaS / PaaS / SaaS… – les promesses annoncées rendus à l’autre bout de la chaîne. Si l’on
(flexibilité dans le besoin de capacité, haute prend l’exemple d’un opérateur, 40 % des
disponibilité, sécurité, diminution des coûts…) se pannes de service sont dues à des problèmes de
devront d’être tenues. Or aujourd’hui, force est de configuration et 80 % des budgets sont dépensés
constater que les services recourant à des données dans les opérations de maintenance et dans des
réparties et accessibles depuis des réseaux améliorations mineures.
(mobiles et fixes) pâtissent de taux de panne trop

50
À terme, les infrastructures
informatiques évolueront
vers des systèmes dits ‘autonomes.’”

Dans ce contexte, les avancées en termes de Une révolution dans le domaine des architectures
technologie d’accès - qui favorisent d’une part, informatiques telles que nous les connaissons
la convergence fixe / mobile et d’autre part, des aujourd’hui pourrait être de renforcer la garantie
moyens d’accès de plus en plus légers et de plus des services complexes mettant en œuvre une
en plus performants - permettent l’utilisation de chaîne de plates-formes informatiques temps réel
services riches et complexes « n’importe quand, de et des réseaux de télécommunications divers, sur la
n’importe où et n’importe comment ». La qualité base de l’utilisation du paradigme des architectures
des services (QoS), et par extension la disponibilité autonomes. L’idée générale serait de mettre au point,
de ces derniers et leur garantie, constituent un au sein des infrastructures, des mécanismes adaptatifs
facteur primordial de leur succès et de la création capables de récupérer des éléments d’information de
de valeur qui en découle sous forme de nouveaux leur environnement et de s’y adapter (thématique du
services et d’emplois. projet X-AutonomiCS-System@tic).

Exemple d’architecture autonome dans le cadre d’une infrastructure opérateur

Proposition de projet X-AutonomiCS-System@tic, Abdelhamid Mellouk, université Paris-Est (coord.), William Rang, directeur technique ip-
label.newtest et Francine Krief, univ. de Bordeaux

51
Il reste une dernière
marche à franchir
pour optimiser les ressources.”

Modèle fonctionnel du système adaptatif réel, à la nature variable des paramètres du


système ainsi qu’à la dynamique des ressources
disponibles.
Sensor Effector

Request for Change Policy Les différentes initiatives en ce sens, semblent


Change montrer que les infrastructures informatiques
Analyze Plan
Symptom Plan évolueront vers des systèmes dits « autonomes »
et dont les propriétés pourront être résumées
en quatre objectifs – autoconfiguration,
Knowledge autoréparation, auto-optimisation, autoprotection
Monitor Execute – et quatre caractéristiques – conscience
de soi, conscience de son environnement,
Sensor Effector autosurveillance et auto-ajustement. De tels
systèmes devront avoir connaissance de leurs
propres ressources, leurs composants, leurs
performances, leur état interne et l’état de leurs
connexions avec les autres systèmes. Plusieurs
Objectif : enclencher des actions suite à des travaux ont mis en avant des systèmes et des
événements imprévus ou non souhaités comme une architectures qui ont pour objectif de réaliser une
QoS insatisfaisante, un retour d’expérience négatif ou plusieurs fonctions de gestion autonome avec
ou encore des dysfonctionnements des éléments du des mécanismes et concepts offrant des degrés
réseau. différents d’autonomie.

Gérer l’adaptation du service aux besoins de


disponibilité et de performance de manière Les initiatives de recherche
automatique ne peut se faire que par l’adjonction
de mécanismes permettant à la plate-forme Au niveau européen, une action de coordination
de délivrer une optimisation dynamique des appelée ACCA5 qui fait partie des projets ouverts
communications de bout en bout, à la fois du programme FP66 concernant les technologies
adaptative et sans couture. Ainsi, il serait possible émergentes7 dans l’IST8 a stimulé de nouvelles
d’offrir, à défaut d’une garantie déterministe, initiatives de recherche dans le domaine de la
une garantie probabiliste en s’adaptant, en temps gestion autonome.

5
ACCA : Autonomic Communication Coordination Action
6
FP6 : Framework Programme
7
FET : Future and Emergent Network Technologies
8
IST : Information Society Technologies

52
Ainsi, plusieurs projets portant sur la gestion grâce au module PRO (Performance and Ressource
autonome ont été proposés : Optimisation).

• Programme SAC9 : BIONETS10, ANA11, CASCADAS12, Cependant, force est de constater que pour rendre
HAGGLE13, SERENITY14. l’infrastructure la plus dynamique possible, il
est essentiel d’y adjoindre des règles de gestion
• Programme FP7 : Autoi15, RESUMENET16, 4WARD prenant en compte des informations issues de
et Selfnet. la performance de l’application telle qu’elle est
ressentie par l’utilisateur final. Plusieurs méthodes
• Secteur industriel : Autonomic System de permettent d’obtenir ces informations. Il est par
Fujitsu Siemens Computer, Dynamic Systems de exemple possible de recueillir un échantillon des
Microsoft, Harmonious Computing d’Hitachi, N1 performances par le positionnement de sondes
Architecture de Sun MicroSystems. logicielles actives en des endroits stratégiques. Une
autre approche, plus exhaustive celle-là, consiste
• Secteur académique : Bio-Networking de à recueillir l’ensemble des informations issues de
l’université de Californie, AUtonomia de transactions réelles d’utilisateurs en incluant par
l’université d’Arizona, JSPOON de l’université de exemple des composants actifs dans le service ou
Columbia, CPN17 de l’Imperial College de Londres. dans le terminal. Ces approches peuvent être mises
en œuvre dans un environnement de cloud aussi bien
Sans aller jusqu’à la complète gestion des public, privé qu’hybride en injectant les informations
ressources de bout en bout, depuis les dans les composants permettant de les traiter.
serveurs / applications jusqu’au réseau,
certains acteurs du cloud computing ont mis Il reste encore une marge de progression en matière
en œuvre des connecteurs avec des systèmes d’optimisation des ressources de l’infrastructure
de gestion / supervision d’infrastructure pour informatique. Il est erroné de dire que le passage du
aller dans ce sens. C’est le cas par exemple datacenter traditionnel vers le datacenter virtualisé, puis
d’Amazon CloudWatch qui permet une adaptation ensuite vers le cloud computing (datacenter élastique),
automatique des ressources en fonction de règles a permis une optimisation des ressources en passant à un
définies d’après des métriques orientées système. taux d’utilisation de celles-ci de 15 % à 100 %.
Idem chez Microsoft avec la possibilité pour le
système de virtualisation Hyper-V, de recevoir des Il reste une dernière marche à franchir pour rendre
informations de System Center Operations Manager l’infrastructure la plus adaptée possible au besoin

9
SAC : Situated and Autonomic Communication Opportunistic Communication
10
BIONETS : Biologically-Inspired Autonomic Networks 14
SERENITY : System Engineering for Security and Dependability
11
ANA : Autonomic Network Architecture 15
Autoi : Autonomic Internet
12
CASCADAS : Componentware for Autonomic, Situation-Aware 16
RESUMENET : Resilience and Survivability for Future Networking -
Communication and Dynamically Adaptable Services Framework, Mechanisms, and Experimental Evaluation
13
HAGGLE : A novel Communication Paradigm for Autonomic 17
CPN : Cognitive Packet Networks

53
en ressources. Cette ultime étape ne pourra se gestion durable du cloud computing et créer de
faire que grâce à un management dynamique la valeur adaptée pour tous les acteurs, à tous
rendu possible par des informations pertinentes les niveaux. Entreprises, fournisseurs et tiers de
permettant de se rapprocher du degré de qualité confiance doivent travailler ensemble pour profiter,
attendu par les utilisateurs. chacun à leur niveau, de l’évolution des autres
parties et évoluer dans le même sens. L’équation
Ainsi, pour Thierry Chamfrault, le cloud computing est simple :
doit au final « se comporter » comme un service de
location de voiture. « Où que je sois dans le monde,
Ajustement des offres
je dois pouvoir accéder à une voiture en état de
marche, et peu importe qui est le loueur et la + Grille tarifaire adaptée
marque de la voiture ! »
= Utilisateurs satisfaits avec un
plus fort taux d’utilisation
Vers l’entreprise de demain

À terme, les datacenters et les réseaux évolueront Au final, le fournisseur de cloud doit nous apparaître
de fait vers un catalogue de services à la demande. comme une boîte noire. Mais il faut avoir un focus
Les fournisseurs et les entreprises vont devoir de plus en plus fort sur son propre client : le tiers
s’adapter à de nouvelles contraintes « imposées » de confiance permet alors d’avoir une objectivité
par le cloud pour réussir, d’un côté sa migration, sur ce que délivre le fournisseur !
de l’autre sa qualité de services. Les performances,
la sécurité des données « cloudées » et la Fermer la porte au déploiement de solutions
flexibilité du service en dépendent. Pour demeurer dans le cloud serait une grave erreur car ce
concurrentiels, les fournisseurs vont devoir comportement favoriserait la mise en place par
améliorer l’efficacité de leur datacenter grâce les directions fonctionnelles d’outils métier, (de
aux nouvelles technologies, et travailler avec les CRM ou de travail collaboratif par exemple), à
entreprises elles-mêmes pour s’adapter, corriger les l’arrivée hétérogènes et incompatibles avec le
lacunes, optimiser leurs offres, rendre leurs services système de l’entreprise. Une situation trop souvent
matures et ajuster leur politique tarifaire. vécue et qui rendrait l’infrastructure beaucoup
plus complexe à gérer pour la DSI, sans parler
C’est donc une toute nouvelle relation qui va d’une difficulté accrue pour aligner le SI sur les
s’instaurer à travers le cloud computing. Une besoins métier de l’entreprise. Les directions
relation gagnant-gagnant dans laquelle utilisateurs informatiques doivent donc prendre de l’avance
et fournisseurs devront unifier leur vision. Telle sur les directions fonctionnelles et anticiper leurs
est la condition sine qua non pour parvenir à une besoins, car celles-ci sont souvent tentées de

54
Pour 86 % des DSI
européens, le cloud
computing représente l’avenir.”

faire vite et à moindre coût, sans se préoccuper bousculer les modèles d’entreprise. Avec dans un
des menaces auxquelles elles risquent d’exposer premier temps la virtualisation, il tend à pousser
l’entreprise tout entière. les entreprises à se réinventer, à placer l’innovation
dans leurs priorités, à intégrer les nouvelles
technologies au service de leurs utilisateurs et de
En route pour le « zéro leurs enjeux critiques pour évoluer vers le « zéro
infrastructure » infrastructure ».

L’avènement du cloud computing fera des En définitive, il faudrait aussi construire un « GPS »
DSI de véritables centres de services pour les de l’information pour géolocaliser les données…
collaborateurs de l’entreprise. Les fournisseurs Enjeu majeur pour le développement du cloud
de cloud muteront en fournisseurs de services, computing, il constitue l’un des services que le
tout comme les tiers de confiance… Le cloud fournisseur se doit de délivrer.
computing constitue une réelle opportunité de
repenser et de faire évoluer les métiers de la Certes, nous n’en sommes pas encore tout à fait
DSI et des opérations, voire même accélérer et là, mais à n’en pas douter la révolution du cloud

LA PLACE DE LA SÉCURITÉ DANS LE CLOUD > Thierry Chamfrault


« Le cloud va déplacer les centres d’intérêts des DSI : jusqu’ici, la DSI était tournée sur l’entreprise, les
besoins utilisateurs, son environnement direct ; désormais, elle doit recentrer son intérêt sur le client.
Et c’est là aussi l’un des avantages du cloud computing. Néanmoins, il est légitime de se demander si ce
modèle ne va pas imposer un renforcement de la sécurité. En effet, comment trouver un juste équilibre
entre une sécurité opérable et une sécurité stricte, contraignante ? Ne va-t-on pas surévaluer l’aspect
sécurité dans le cloud et ainsi baisser ses performances intrinsèques ? L’attitude a ici beaucoup de
poids. Comment vais-je entrer confiant dans le cloud computing ? L’un des plus gros échecs serait de
surévaluer la sécurité (sans non plus la sous-évaluer) ! Il faut, d’une part gérer la valeur de la sécurité,
d’autre part identifier les bons critères de pilotage de cette sécurité. Trop souvent, les fournisseurs
profitent de cette crainte des DSI à mauvais usage… Certes, la sécurité reste un enjeu majeur mais elle
ne doit pas s’avérer une barrière infranchissable. Sinon le proverbe “pour vivre heureux, vivons cachés’’
risque d’avoir un goût amer ! »

55
Le cloud va instaurer
une relation gagnant-gagnant
entre utilisateurs et fournisseurs.”

Les acteurs du numérique au computing est en marche. Une ère s’ouvre pour
les entreprises, en leur permettant d’acquérir une
secours du cloud computing nouvelle dimension pour se tourner résolument vers
en France à travers le « Grand les clients. Selon une enquête menée en mai 2010
Emprunt » auprès de 350 DSI européens (dont 67 DSI français)
par Portio Research pour l’opérateur Colt, 86 %
Dans les différentes études européennes
d’entre eux considèrent le cloud computing comme
évoquées, la France semble traîner les le modèle informatique d’avenir. Tel un « new
pieds pour passer au cloud computing. Les deal », le PaaS risque à lui seul de bouleverser le
paysage informatique dans les années à venir en
partenariats de type public-privé (PPP)
créant un nouvel environnement de travail à forte
devraient permettre aux entreprises valeur ajoutée pour chaque acteur. Désormais,
de bénéficier indirectement du « Grand l’infrastructure physique et technique, se gèrera
hors des murs, libérant ainsi la DSI des contraintes
Emprunt » pour se lancer dans l’innovation
associées à sa maintenance. Pour une gestion
et notamment les modèles de type SaaS et durable du cloud computing et une valorisation de
cloud computing, selon le Syntec. L’Afdel ses contributeurs au travers d’une des plus grandes
richesses des actes opérationnels !
(Association française des éditeurs de
logiciels), quant à elle, attire l’attention du
gouvernement sur le PaaS, qui deviendra de
plus en plus stratégique selon ses propres
termes. « Le cloud computing rebat les
cartes, et va bousculer les chaînes de
valeur actuelles et obliger les acteurs à se
repositionner, affirme Loïc Rivière, délégué
à l’Afdel. Dans cet univers, les plates-formes
vont devenir centrales car ceux qui les
détiennent vont être capables d’imposer
leurs choix technologiques et leur modèle
économique. » Les entreprises auront alors
toutes les cartes en main pour sauter le pas !

56
57
Les contributeurs
Ce livre blanc s’appuie sur l’expertise de l’itSMF, garante
de la qualité de service en France – par le biais de son
administrateur, Thierry Chamfrault – et sur le travail
d’ip-label.newtest, véritable tiers de confiance des
entreprises depuis une dizaine d’années.

itSMF Infrastructures ITEC en 2008. Fort d’une longue


expérience au préalable, il a successivement
L’itSMF est une association à but non lucratif créée occupé les postes de Directeur Qualité de la DSI,
en 1990 en Grande-Bretagne. Aujourd’hui présente Responsable de la Qualité de service et Responsable
dans 44 pays, elle regroupe principalement des de la maîtrise d’ouvrage opérationnelle Internet
sociétés utilisatrices de services informatiques et chez Bouygues Telecom.
compte déjà plus de 3 000 entreprises membres
dans le monde. L’itSMF France, née en 2003, a pour Passionné par les approches de service, il a créé en
but de promouvoir et de développer le référentiel 2003, l’itSMF (Service Management Forum) français
ITIL (Information Technology Infrastructure et s’y investit aujourd’hui en tant qu’administrateur
Library). Objectif : sensibiliser les utilisateurs pour et responsable de la commission « Éducation et
transformer progressivement la DSI en centre de Normalisation ». Il est également membre du bureau
services. de l’AESCM France, première association existant au
www.itsmf.fr monde pour promouvoir ce référentiel de sourcing.
Depuis 2005, il anime le groupe d’experts Afnor sur
l’ISO 20000, un comité de travail sur l’évolution et
Thierry Chamfrault l’intégration en France de cette norme. De plus, il
est chargé d’enseignement sur le thème des services
Actuellement Directeur Qualité dans de nombreuses grandes écoles (ENST Paris,
de la Direction infrastructure Mines Paris, HEC, ESSEC, EMSI Grenoble).
IT (GTS) au sein de la Société Enfin, il a contribué à la publication de deux
Générale Corporate Investment ouvrages :
Banking, Thierry Chamfrault
a intégré cette entreprise • Des réseaux intelligents à la nouvelle génération
comme Directeur Qualité des de services, paru aux éditions Hermès Sciences

58
en 2007, en collaboration avec Noémie Simoni - Au-delà de la mesure, ip-label.newtest offre aux
professeur à l’ENST Paris. directions informatiques et fonctionnelles son
expertise de consulting pour les accompagner dans
• ITIL et la Gestion des services, paru aux éditions la gestion des risques et la réduction des coûts liés
Dunod en 2006, en collaboration avec Claude à la performance des applications métier. Présent
Durand - directeur des infrastructures au sein de en Europe, en Asie, en Amérique et en Afrique grâce
Logica. à son réseau de partenaires tant commerciaux que
techniques, ip-label.newtest assure dans le monde
• Un nouvel ouvrage sur la gestion des services est entier l’accès aux fonctionnalités attendues et
en cours de parution aux éditions Dunod (début l’homogénéité des niveaux de services.
2011).
Depuis 2008, ip-label.newtest est certifié NF ISO
9001:2008 pour l’ensemble de ses activités de
ip-label.newtest métrologie et conseil en qualité perçue des services
numériques.
Partout dans le monde, les solutions ip-label. www.ip-label.com
newtest mesurent la qualité des applications telle
que les utilisateurs la perçoivent : applications
métier mais aussi plates-formes web, voix et
même télévision sur Internet. ip-label.newtest est
un véritable tiers de confiance grâce à sa propre
infrastructure de métrologie (70 points de présence
pour près de 100 millions de mesures quotidiennes)
et à son institut indépendant. Il est sollicité par
les grandes entreprises et leurs prestataires pour
maîtriser la performance de leurs applications
critiques, gage de compétitivité, mais aussi par les
opérateurs télécoms et les infogérants soucieux de
la robustesse de leurs infrastructures.

Pour répondre à des usages et des besoins


différents, ip-label.newtest propose à ses clients
de manager ses solutions en mode SaaS ou de les
laisser opérer par les entreprises elles-mêmes.

59
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Vous venez de découvrir ce livre blanc qui présente nos travaux
et notre vision au 4e trimestre 2010 sur le cloud computing. Bien
évidemment, même si nous avons investi beaucoup de temps et que de
nombreuses personnes ont participé à cet ouvrage, il est par nature
incomplet et surtout, il risque de devenir obsolète rapidement.

Notre ambition est clairement de le faire évoluer Les conditions de son développement
via une v2, puis une v3... en l’enrichissant par vos
commentaires, critiques, remarques ainsi que par les Les priorités des directions, les craintes et difficultés,
évolutions que nous aurons nous-mêmes constatées. les bénéfices, les impacts sur les organisations, le
Pour cela, vous pouvez nous contacter par e-mail pilotage du cloud, le suivi des indicateurs…
(whitepaper-cloud@ip-label.com) ou rejoindre ip-label.
newtest user group sur LinkedIn®. Faisons de ce groupe
un endroit d’échanges entre experts – utilisateurs – et Les retours d’expériences
fournisseurs intéressés par le cloud computing.
Les témoignages que vous souhaitez faire :
Chaque contributeur recevra ainsi régulièrement la
nouvelle version en format électronique. N’hésitez • Quelle stratégie ai-je menée ?
plus : faites-nous part de vos contributions ainsi que des
thèmes nouveaux à aborder. Pour la bonne organisation • Qu’ai-je mis en place ?
de ce groupe, nous avons segmenté les discussions en
respectant le chapitrage de ce livre blanc. • Quels bénéfices ai-je obtenus et comment les
ai-je mesurés ?

Où en est-on sur le cloud computing ? • Quelles difficultés ai-je rencontrées et comment


ai-je pu les surmonter ?
Définitions, évolutions du marché en Europe et
à travers le monde, modèles de déploiement,
évolution des acteurs principaux, tarifs, etc. Les perspectives d’évolution
pour le cloud computing

Contactez-nous via notre groupe ip-label.newtest user group


ou par e-mail : whitepaper-cloud@ip-label.com

60
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